Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1852-12-29
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 29 décembre 1852 29 décembre 1852
Description : 1852/12/29 (Numéro 364). 1852/12/29 (Numéro 364).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
NUMÉH > 364.
' Prlx^e VdwnnemcBl.
•' OSPaRTEREEKS I '
' FB, fQTO TROIS MOJS.
■: -pksxs:.. . ,r. .
tÉ FR. POUR TROIS MOIS.
ON NUMÉRO $!». CENTIMES. .
roua lés p^ys aninobrsj se reporter au
tableau puî^iié dans lé jounial , lçs 10 çt
-? 25 da cj^que mois i
BUREAUX;* rue de Voluls (Palaîa-Efcoyftl), su lO.
B 1852. — MERCREDI 29 DECEMBRE.
Toute lettre non- àffrànceîé sera rigmr^mmt refusie
, Les articles déposés ne sont pipYeudus.
JOURNAL POLITIQUE ? LITTÉRAIRE, UNIVERSEL.
S'adresser, franco, pour l'admmistratio:
à, h. dbnun, directeur.
On t'àbmrvi, dans les dèpaf tenant, aux Messageries et aux Direet'ms de posle» — A Londres, chez MM. Co-wie et fils . I Les annonces sont reçues chez M. PANIS, régisseur, 10, place de la Bourse,
' r ~ » . ... . - ..... • i et au bureau du journal.
■ A Strasbourg, chez M. AliiXÀiNDiiF) ;,^u> l'Allemagne
On a pu voir pai^ Prologue c I' Isaag
Laquedem la masiièfre large aveç- la
quelle M. : Alexandre ïhmiâs abdrdfê
sou sujet, l v immense intérêt qui doit
s'attaehefr au drame qu'il compte faire
passer sous les yeux dé ses lecteurs.
Ainsi que nous l'avons annoncé,
(i:ois feuilletons vont encore être con
sacrés à une INTRODUCTION, dans
laquelle l'illustre romancier , fera , ;
comme il le dit, son pèlerinage à Jéru
salem.- Ces trois feuilletons sei^t
publiés cette semaine.
Le mercredi iî janvier, nous entre
rons en plein dans la partie dramati
que du roman. A dater de ce moment,
nous poursuivrons régulièrement la
publication d'IsAAC Laquedem , pour ne
l'interrompre que lorsqu'un change
ment d'époque permettra une suspen-
»sioïi qui ne nuira pas à l'intérêt.
/' Nous comptons, à^partir de jan
vier, consacref chaque semaine qua
tre feuilletons à cette œuvre capitale de
M. Alexandre Dumas.
- M. A. Lireux continuera à publier le
lundi sa Revue dés Théâtres. Le mardi
sera réservé à l'article de Critique
musicale, qui reste confié au taleni
de M". Fiorentino.
La nouvelle administration du Cons
titutionnel , ne vo,ulant rien négliger
pour ajouter encore à la variété àe ces
revues hebdomadaires, vient de s'atta
cher M. Amédée Aciiard , qui écrira
chaque dimanche une Chronique de la
semaine.
Deux fois par mois, -Mme Roger de
Beauvoir donnera un article sur les
modes anciennes et nouvelles, sujet
que la plume légère et délicate d'une
femme d'esprit pouvait seule aborder."
Un journal est le miroir de son épo
que; il doit en refléter la physionomie
sous toutes ses faces, en reproduire le
mouvement sous toutes ses formes. Pé
nétrés de .cette vérité, nous suivrons
les travaux de l'intelligence dans tou
tes ses branches, et nous restituerons
aux critiques d'art et de littérature la
place légitime qui leur appartient dans
la presse quotidienne.
.A dater du mois de janvier, nous pu-
jours, une Revue artistique et une Re^
vue littéraire, qui alterneront, le lun
di de chaque semaine. Il en sera de
même de la Revue scientifique et de la
Revue agricole, qui désormais paraî
tront aussi, alternativement, le jeudi.
M. Rapetti nous donnera chaque
mois des articles spéciaux siir les difïe-
rens cours du haut enseignement scien
tifique et li ttéraire.
Enfin, les noms les plus aimés du
^ublic.et les plus éminens de l'époque,
viendront successivement prendre pla
te dans ce journal, .où ils publieront
' des Variétés historiques et littéraires
d'un ordre élevé et d'ûn puissant inté
rêts . ,
PARIS, 28 DÉCEMBRE.
Le retour de l'empereur d'Autriche dans
sa capiî&le, où il est rentré le 24. décembre
après avoir séjourné la y&ije à'Prague, four
nit aux feuules~'allemandes une occasion
nouvelle de revenir sur tous les incidens du
voyage de S/M. I. en Prusse. Il est naturel
qu6 l'Allemagne se soit émue du rapproche
ment des deux cours de Vienne, et de Berlin.
On se félicite généralement de l'autre côté
du Rhin de voir cesser des dissentimens qui
menaçaient la paix intérieure. A coup sûr,
ce n'est pas en se donnant la main que les
souverains de Prusse et d'Autriche ont pu
terminer la grande affaire douanière. Le re
nouvellement du Zollverein exige d'autres
négociations. Il est des difficultés de détail
qui appellent l'avis de tous les intéressés et
qui "exigeront encore de longues conféren
ces. Toutefois, il paraît aujourd'hui certain
que les gouvernemens du nord et du midi
ont arrêté d'un commun accord les bases
d'une nouvelle alliance commerciale. La ré
vision des tarifs et le règlement des points
secondaires appartiennent aux homtnes spé
ciaux et à la diplomatie.
Quelques organes s'attachent particulière
ment à expliquer la portée politique de l'en
trevue des deux souverains. Les'grands évé-
nemens qui viennent de se passer en France
sont, dans la presse allemande, l'objet de
commentaires le plus souvent sympathiques,
qu'il esfbori de suivre et <ïe faifêTonnaître.
Nous lisons dans le Journal de Francfort :
, « On s'est efforcé de trouver dans le voyage de
l'empereur d'Autriche une manifestation contre
l'étranger, nous voulons dire contre la France.
Cependant, nous savons que François-Joseph n'est
pas venu à Berlin pour protester contre l'Empire;
nous savons que ce voyage n'est "qu'une manifes
tation pour le maintien de la paix. L'empereur Na
poléon a donné des assurances réitérées que la paix
ne sera pas troublée par lui, malgré les traités qui
n'ont pas reconnu la. famille Napoléon; les deux
puissances allemandes, de leur côté, déclarent que
' la paix ne sera pas troublée par elles, malgré la
famille Napoléon qui n'a pas reconnu les traités.
L'Empereur actuel a promis de les observer. L'Eu
rope peut être tranquille, et elle l'est ; car la force
des circonstances est la puissance la plus forte.
Nous vivons dans une époque où des alliances en
faveur de la paix- spnt possibles. Les frais des al
liances en'faveur de la guerre seront à la charge
'de ceux qui les concluront. Les peuples n'y pren
dront aucune part. »
La Correspondance autrichienne, à son tour,
publie une note dont plusieurs journaux al
lemands se sont inspirés, et qui ne nous pa-'
t raît pas moins explicite :
« A l'égard de4'Empire français, on croit
- fçrr datra l'mtrevtig^ttefr- datu •piOT-piiissaire-jïio--:;
narques allemands, la. rénovation d'une alliance
destinée à prévenir certaines éventualités. Nous
répondons A. cela qu'une telle alliance n'était pas à
conclure actuellement, attendu qu'elle n'a pas cessé
d'exister. Elle est fondée sur les traités fédéraux,
qui sont une partie intégrante du droit public de
l'Europe : elle a ses racines dans la politique tra
ditionnelle des deux cours, dans leurs vues et
leurs intentions communes ; elte est enfin-le fruit
des expériences dés dernières guerres. Toutefois,
cette alliance n'est point uns coalition pour un but
agressif on défensif particulier. Elle est le guide
constant et ferme de la politique des grands em
pires; l'équilibre des puissances qui garantit la
paix du monde repose sur elle. Mais il n'y a ac*
tuellement aucune raison de conclure une coali
tion pour un but immédiat. Personne ne s'imagi
nera que les cabinets, dont le but essentiel est le
maintien de la paix par l£ respect des traités et
des frontières actuelles, aient formé des plans d'a
grandissement de puissance et de territoire; ainsi,
des plans agressifs vis-à-vis de la France sont hors
do toute question. Même en vue d'une défense, il n'y
a aucune raison de prendre des mesures ou des réso :
lutionsen dehors des institutions fédérales ordinai
res. La paix nVsst point njenacée parHe nouvel Em-
pire français; nulledémaretae, nulle décîaralijyi de
sa part n'a provoqué un armement ou des mesures ,
extraordinaires. Le voyage de notre a'dguste monar
que est en etîét fiour nous aussi un événement,
comme les feui les prussiennes le disent, en tant
qu'il est un gage de l'union intérieure de la con^
fédération germanique; mais nous croyonsqué l'opi
nion publique se tromperait en voulant donner à
ce voyage le caractère d'une, démonstration ou
d'une menace. »
■ - ' ' . \ -
■ Ces déclarations de la presse genmanique
prouvent qu'au-delà "du Rhin, l'opinion a
promptement saisi le sens pacifique de notre
dernière et féconde transformation. Les po
pulations comme les gouvernemens de l'Al
lemagne ont entendu et compris cette pa
role de Loûis-Napoléon : « Quand la France
est satisfaite, le monde est tranquille. »
• E. Berhy. j
Les journaux anglais nous apportent le ;
compte-rendu de la séance de la chambre 1
des lords d'hier soir, et les explications du /
comte Aberdeen sur la formation et la poli- ' I
tique du nouveau Cabinet. Le noble lord a '
cru devoir protester d'abord de son ab- i
négation. Son âge, d'autres pensées, d'au- }
très devoirs semblaient l'écarter de la poli- S
tique. Il ne répondra pas à l'accusation de
coalition qrieTtm~a:-pôrtle : «ôiïtrê ïuFfïï4
n'a cédé qu'aux ordres et aux désirs de
la reine, en se chargeant de former ;
le ministère qui' se présente devant -la "*
chambre des lords. Quelle sera pourtant la
politique du nouveau cabinet? Le comte
d'Aberdeen pense que le-moment est venu
d'oublier les distinctions de partis et 'des
luttes politiques, dont l'Angleterre à la
fin se fatigue. C'est dans, cette pensée
de conciliation que le comte d'Aberdeen
s'est réuni à lord John Russell. Nous ne
suivrons pas le nouveau premier ministre
dans le développement qu'il a donné à cette
pensée; nous avons hâte d'arriver à des
déclarations qui nous touchent', davantage.
Abordant la politique étrangère, le -comte
d'Aberdeen s'est exprimé en ces termes :
« La vérité est que, .depuis trente ans t le
»- principe qui a servi de base à la politique
» étrangère de l'Angleterre n'a jamais va-
» rié; à savoir : respect pour l'indépendance
» des Etats étrangers, grands ou petits, et
b non-intervention dans leurs affaires inté-
» rieures. Ce sera * encore notre devi- 1
» se; et j'espère que nous conserverons
» -l'amitié et mériterons le bon vouloir de :
» toutes les nations, quelle que soit la, na-
j&-tiiçe -de - leur«^ouvôeneia&iit~Qtt ^-dedeur i
» Constitution; Mon plus vif; désir est que
» l'Angleterre ne soit jamais forcée d'agir
» dans un autre esprit.
» La paix est l'intérêt de l'Angleterre, et je
» ferai tout ce qui sera en mon pouvoir pour la .
» maintenir; mais, en même temps, je ne dc-
» sire ni .ne veux réduire les mesures de
b précaution pour la sûreté et la j>rotection
» du paysj que la législature a inaugurées
» dan-; la dernière session. »
M/le comte d'Aberdeen ne rompt pas non
plus avec la politique de ses prédécesseurs
pour toutes les questions qui se rattachent à
l'industrie et au commerce de l'Angleterre.
Le noble lord proclame, de nouveau que la
réforme accomplie par sir Robert Peel a
conquis, dès à présent, toutes les sympa
thies, &t que l'intérêt du pays ainsi que l'o
pinion publique réclament encore de nou
veaux progrès dans la voie de la liberté.du
commerce.
Le nouveau cabinet n'hésite pas à prendre
l'engagement de présenter au parlement un .
^projet sur l'enseignement national,qui çatis-
les Croyances religieuses-^ lh«c~
- cepté^vec quelques réserves l'héritage du
- defuier-ministère pour tout ce qui toùclie à
V ia réforme judiciaire; et proteste de son
i profond désir de- contribuer à la prospérité
du pays et d'augmenter le bien-être "des
. classes ouvrières* .
/Ainsi, le nouveau ministère anglais, sur
aficun point important de politique inté
rieure ou étrangère, ne se sépare des erre-
mens des derniers conseillers de là cou-
Tonne.' Ce .serait peut-être le moment de
se demander pourquoi ces agitations, ces
luttes de tribune, ces conflits stériles! Le
Worning-Chronicle fait remarquer ce matin
^qu'en Angleterre, depuis 1815, la science
/du gouvernement n'a pas marché du même
/ pas que l'industrie et le commerce. On com-
- prend, enfin, de l'autre côté du détroit, les
' iùconvéniens et les dangers du régime par
lementaire. Nous *lie triompherons pas de
ces aveux des feuilles anglaises. Nous pré
férons remarquer que, dans tous les pays de
l'Europe,: les hommes qui ont qualité pour
parler à leurs contemporains expriment des'
pensées de concorde, de paix et de sympa
thie pour les classes souffrantes. -
' < l. boniface,
Oscar-GuiUaume-Frédôrioi.^^;^. - w _ . >
»" fces nouvelles lettres de créance deMoite mr-
•cf™ 4 jj a ri3 lui sont expédiées par le coarrier
ur » • ' v
nistre à
de ce jour »
s ■ Xes-^hana^res -ïmglaiijes ^ûJOiiâjûm'nêôs-.
" au lwTfévrier. - -
L'Empereur est rentré àParis aujourd'hui
vers trois heures. S. M. avait quitté Compiè-
gne aune heure et demie.
( Quelques préparatifs avaient/été faits dans
l'intérieur du débarcadère pour la réception
de l'Empereur : des drapeaux, des trophées
avaient été placés et des tapis avaient été
tendus dans la' gare; mais extérieurement
rien n'annonçait le retour de S. M. Les voi
lures et le détachement de cuirassiers qui
venaient attendre S. M. ne sont arrivés dans
la cour du chemin de fer que quelques mi
nutes avant elle. ■■
Le départ de Compiêgne du train impé
rial, ainsi que son passage à Créil et à Pon-
toise, avaient été annoncés par le télégraphe
électrique. A deux heures trois quarts, un
"dernier signal a appris que le convoi était en
" vue, et quelques secondes après il entrait
dans la gare. M. le maréchal Magnan, en cos
tume; MM. les préfets de la Seine et de po
lice, M. Chevreau, secrétaire-général du Fi
nistère de l'intérieur, et MM. les administra
teurs du chemin de fer -du Nord, ont reçu
S. M, à son arrivée^
Les cfis de Vive l'Empereur l ont retenti
dans toute ki gare, lorsque S. M. est descen-
■due du»wagon-salon où elle se trouvait avec
i ses,invités. S. M. était en tenue de'ville, et
^se%ti-si(è1fr(^poftatm~mTOTïic^ra(!ïï"W la
légère indisposition qui a fait remettre son
' retour à aujourd'hui. S. M. a offert le bras
à ladv Cowley, ambassadrice d'Angleterre,
pour se rendre dans le salon .d'attente. Par
mi les personnes qui accompagnaient l'Ern-
■ pereur, on remarquait LL. AA. II. le prince
Napoléon, la princesse Mathilde, le maréchal
ministre de la guerre et Mme la maréchale ;
" le ministre des affaires étrangères et Mme
Drotiyn de Lliuys, à qui lord Cowley don
nait le .bras; le comte de Persigny, le comte
de Morny, le baron de Rothschild, et plu
sieurs sénateurs.
En quittant la gare et sur tout le parcours
jusqu'aux Tuileries, S. M. a été saluée par
les acclamations les plus sympathiques.
> On écrit de Stockholm, le 17 décembre ;
« La convalescence du roi est en progrès.
» Le baptême du jeune prince est fixé au 22 de
ce mois. 11 sera tenu sur les fonts de baptême )jar
S. M. Ja reine; et les témoins seront S. M. le roi,
S. M. la' reine-mère, LL. MM. le roi et la reine des
Pays-Bas, LL. AA. Rit. le prince et Ja princesse
-■Frédéric des Pays-Bas. 11 sera baptisé Charles-
Un rapport adressé par M^ le ministre de
l'intérieur à l'Empereur, et 'qui a reçu l'ap
probation de S. Mi le 6 de ce mois, décerne
des médailles d'honneur au nombre de 260
poiir les actes de courage et de dévoûment
qui ont été signalés au ministre durant Ile
troisième trimestre- dé cette année ; ces ré
compenses sont ainsi réparties : .
Médaille d'or de 1" classe. ...» 1
Médailles d'or de 2° classe.. ... 9
■ Médailles d'argent de d re classe. .. 30
Médailles d'argent de 2- classe. . 220
260
La médaille d'or de première classe a été
obtenue par^M. Refour, maître nageur à
l'école de cavalerie de Saumur.
Les journaux américains qui nous par
viennent aujourd'hui, ne dédaignent pas'
de commenter l'affaire de M. de Raousset-
.Boulbpn, et la prétendue annexion de l'Etat
de Sonora à la France, ainsi que la nouvelle
de l'occupation du port de Samana par une
escadre française. Ils. croient voir dans ces
faits, qui ne sont pas encore bien définis,
« une combinaison des grandes puissances de
l'Europe, et une tentative de ,1a France pour
s'immiscer dans, les affaire» -du^ continent
américain. » Nous laisserons de côté toutes
les exagérations du New- York-Herald, mais
nous lui emprunterons quelques nouveaux
détails sur les opérations de notre compa
triote dans la province de Sonora
«Par l'Illinois, nous avons reçu d'Alcapulco une
lettre du 12 novembre dernier qui nous fournit
de'plus amples détails sur ce qui s'est passé à So
nora. Le comte Boulbon, ex-officier d'Afrique,
est le chef d'une compagnie de mineurs français,
organisée à San-Francisco, ppur compte d'une
forte maison de commerce du Mexique, dans le
but d'exploiter les mines d'Almedat, situées à éga
le distance de Guyamas et d'Hermosiila; cette
dernière ville est la capitale de la province de
Sonorâ. En arrivant sur les "lieux, le comte Boul
bon y treuva une compagnie de mineurs mexi
cains protégée par le général Blanco,qui intima aux
Français l'ordre de quitter les mines; Boulbon re
fusa'd'obtempérer à cet ordre ; un engagement
dans lequel lés Mexicains furent défaits s'en sui
vit, La colonne, mexicaine était forte d'environ
2,000 hommes, tandis que les Français n'en comp-*
taient que 250 ; ces derniers ont eu la morts,
le nombre des Mexicains tués ou blessés était
congidérable. Après sa victoire, le comte Boulbon
marcha sur Hei mosilla, s'en empara, proclama
l'indépendance de l'Etat, et alla camper à une
lieue de Gayamas, où il s'e trouvait encore au dé
part du navire qui apportait ces nouvelles à Al-
capulco. •
» Les habitans de Guyamas avaient tous quitté
la ville, et la plupart d'entre eux s'étaient joints
aux Français. La troupe française était dan3 une
.situation, .très .pr.écaitç;J1 n'est ,j)as douteux ce
pendant que, si elle peut tenir jusqu'à ce
que des renforts lui arrivent de San-Francisco,
Sonora conservera son indépendance. Sonora es
la plus riche de toutes les provinces du Mexique,
tantsousle rapportée l'agriculture que sous celui
de ses produits minéraux ; sès habitans sont en
général disposés en faveur de l'annexioza aux Etats-
Unis. »
Le courrier de Madridn'est arrivé que fort
tard aujourd'hui. •
Les lettres du 23 annoncent que le maré
chal Narvaez avait adressé deBayonne une
demande pour être autorisé à revenir à Ma
drid, mais qu'elle a été rejetée par le con
seil des ministres, après un débat assez
animé. :
Le Diario a cessé de paraître, par suite de
la saisje d'un de ses derniers numéros et de
l'emprisonnement de son gérant.
L'opposition continuait, de s'organiser en
vue des prochaines élections; mais le minis
tère, choisissait de son côté des hommes dé
voués pour leur confier les fonctions de. chefs
politiques dans les provinces.
On a, par le télégraphe électrique, des
nouvelles-de Trieste du 25 décembre.Le py-
-^oscaphe 'Eciitto venait d'entrer au port avec
la malle de Bombay. JLord Frédéric Fitzcla-
rence et le général Somgrset étaient ai rivés
à Bombay. La guerre des Birmans n ayS.it
fait aucun progrès. On disait q^-l® général
Godwin avait été rappelé, maw ce.bruit mé
ritait confirmation. Les troupes' jouissaient
d'une excellente santé-. La frontière-jaord-
ouest de l'Inde était troublée; des troiipes
étaient dirigées de ce côté.Le général Frazer
s'était démis de la-présidence d Hy.derabad,
et devait avoir probablement pour succes
seur le colonel New. . ..
COURS DE LA BOURSE.
PARIS, 28 DECEMBRE,
couns de clôture : le 27 " le 28 hausse, baisse
3 0/0aucompt. 81.75 81. » » »
— Fin du mois. 81.95 81. » » »
4 1/2 aucompt. 105.95 105.20
— Fin du mois. 106.05 105.25 »
» » 80
Mouveîles diverses.
Par décret impérial rendu à Compiêgne, le 26.
décembre, sur la proposition du ministre secré
taire d'Etat au département de l'intérieur, de la-
griculture et du commerce, ont été promus ou
nommés dans l'ordra impérial de la Lêgion-d hon-
Au grade de commandeur. —M. Baudouin, pré
fet de l'Oise. - ,
Au grade d'officier.-*— M. Hubert père, maif&
Guiscard, membre du conseil général de l'Oise. ' -
Au grade de chevalier. —M. le duc de Moucby,
maire de Mouchy-le-Châtel, membre du conseil
général de l'Oise, député au Corps Législatif, pré
sident de la compagnie du chemin de fer de Paris
à "Bordeaux, vice-président de la compagnie du
chemin de 1er d'Orléans, l'un des administrateurs
fondateurs des sociétés de crédit foncier et de cré
dit mobilier, ancien officier de cavalerie; M. Le-
chêne, président du tribunal de commerce de'
Compiêgne, six fois réélu, conseiller d'arrondis
sement, membre de la commission de surveillance
des prisons; M. de Salis, commandant de la garde
nationale de Beauvai s, conseiller d'arrondissement,
administrateur des hospices de Beauvais, ancien
officier de cavalerie; M. Armand de Labrunerie,
maire de Fremièrès, membre et président du con
seil d'arrondissement de Compiêgne depuis huit
ans, vice-président de la société d'agriculture, ad
ministrateur de la caisse d'épargne.
— Un .décret du 30 novembre ouvre 1 ,un crédit
extraordinaire" de 700,000. fr. au ministre de la
marine, sur l'exercice 1853, pour l'exécution de
travaux militaires et civils, à la Martinique, à la
Guadeloupe et au Sénégal. Il sera pourvu à cette .
dépense au moyen des crédits restés disponibles .
dans les établissemens de l'Océànie, sur lés exer
cices antérieurs à 1851.•
La somme de 371,627 fr. 85 c. forman<«»avec
le prélèvement indiqué, lé "montant des fonds de
réserve dés établissemens français de l'Océànie au
1 er janvier 1851, resiera affectée aux besoins ex
traordinaires et imprévus de ces établissemens, et
spécialement aux dépenses de l'établissement pé-
nitenîiaire de Noukahiva, pendant les années
1852, 1853 et 1854.
ïATégularisatîôïTîtf'eê'cfSditsera proposéé aU
Corps Législatif et au Sénat.
— Un décret du 9 novembre porte que la va
leur des médailles militaires sera imputée sur la
première annuité à payer aux titulaires.
— Un décret du 27 novembre fixe la solde et
la massé attribuées auxenfans de troupe des com
pagnies de gendarmerie départementale et de vé
térans de la légion d'Afrique, de la garde de'Pa
ris et des bataillons de gendarmerie d'élite. La
solde est de 3o c. sans le pain avant l'âge de 8 ans,
et de 35 c. avec le pain de 8 à* 14 ans ; à l'âge de
1.4 ans, 53 c. avec le pain; le supplément de solde
dans Paris'est de 12 e. 5 jusqu'à 14 ans,,et de
18 c. 5 à,l'âge de 14 ans. La fixation de la pre
mière mise est de 60 fr. de 8 à 14 ans et au-des
sus, et la prime journalière de 7 centimes. _
— Un autre décret fixe la solde et la masse at
tribuées aux enfans de troupe dans le bataillon
de sapeurs-pompiers : la solde est de 34 fenfc
sans le pain, avant quatorze ans, et de 46 a£'
sans le pain, à quatorze ans. Le supplémemmo
folde, dans Paris, est de 17 et 23 cent. ; la masse,
de 60 fr.; et la prime journalière, de 7 centimes!
— Nous avons dit qu'un décret du 11 de ce
mois donnait à la garde ci-devant républicaine la
dénomination de garde de Paris. Un autre décret
de la même date, que publie le Bulletin des Lois,
fixe l'effectif de ce corps à 4,441 officiers, sous-
PEUILLETON DU CONSTITUTIONNEL, 29 DÉCEMBRE-
isââg uqdedbi
PAR
ALEXANDRE DUMAS.
IIVTRODIGTION.
" "L.ss personnes qui craindraient de s'engager
Svec nous dans les aperçus historiques qui vont
suivre, peuvent passer ce chapitre et les deux
Biiivans. Seulement, pieux fils de l'Eglise, nous
avons voulu, nous aussi, faire notre pèlerinage à
la ville sainte,. guidé par l'étoile des poètes qui,
tour à tour, y a conduit avant bous Château-
briand, Michaud et Lamartine. . *
JP.RUSAXEM.
• r. - .- *
Il y a des poniâ-'de villes ou des noms
d'hommes qui, brstiue la: bouche 'les pro
nonce dans quelque: langue que ce soit,
éveillent à l'instant môme une si grande
pensée, un si pieux souvenir, que cexlx qui
entendent prononcer:ce nom, cédant à une
puissance surnaturelle et invincible, se sen
tent tout-près'de ployer les deux genoux.
Jérusalem est un de ces noms saints pour
toutes les langues humaines ; le nom de Jé
rusalem est balbutié par lés enfans, invoqué
par les vieillards; cité.par les historiens,
chanté par les poètes, adoré par tous.
Dans l'opinion des vieux siècles, Jérusa
lem était le centre du monde ; dans la
croyance des' siècles modernes, elle est res
tée "le centre do la famille universelle.
Yerouseh al Aimai, dont nous avons (ait
Voir les numéros des 10, 11, 12, 15, 16. 17,18,19,
'21 et 23, .
1a propriété des éditions françaises ou étrangères
est expressément réservée dans.tous les,pays où la
propriété littéraire est assurée, l'auteur ayant traité
d'avance des traductions anglaises, espagnoles, por
tugaises, allemandes et italiennes
Jérusalem, veut dire : Vision de paix. — Ce
sera la ville choisie de Dieu, la ville glorieu
se, la ville Jiàtie .sur les montagnes saintes !
La tradition du passé dit qu'Adam'y est
mort ; la tradition de l'avenir dit que le Sau
veur y naîtra.
Moïse rêve d'en faire la capitale de son
peuple errant.—Pourquoi,decesHébreuxpas
teurs"; pourquoi, de ces tribus nomades, es-
saie-t-il, par un labeur de quarante.ans, de
faire une famille, un peuple, une nation?
Pourquoi leur vante-t-il, dans la captivité,
le pays de Chanaan ? Pourquoi les guidè-
t-il dans la fuite vers la-terre promise fcPour-
quoi, 'au milieu de la foudre et. des éclairs,
demande-t-il pour eux à Jehovah des lois;
dans une entrevue dont la majesté semble
avoir frappé les rochers du Sinaï d'une stu
peur éternelle ? C'est pour que la ville de Je-
bus s'appelle Jérusalem ; c'est pour que Jé
rusalem,qui a précédé la Rome ae Romulus,
survive,à la Rome de saint Pierre; c'est
pour que les pèlerins de tous les âges mon
tent vers elle, tantôt couverts de '1er et la
lance au poing, pour la reconquérir, tantôt
pieds» nus et le bâton à la main, pour la
glorifier. >
Aussi voyez les prophètes, Somme ils sont
jaloux de cette prédestinée ! Tombe-t-elle
sous le glaive de Nabuchodonosor, c'est la
prostituée, de Babylone; se relève-t-elle sous
l ? épée des Macchabées, c'est la vierge de
Sion ; — la victoire a effacé sa souillure, l'in
dépendance lui a rendu sa virginité !
C'est que ces' mêmes prophètes ont dit
d'elle ; . •
" « Toutes les nations tendront,un jour, vers
moi, et les peuples se diront entre eux :
« Venez! montons vers le Dieu de Jacob! il
» nous instruira de ses principes, et nous
» marcherons dans ses chemins; car la voix
» sortira de Sien, et la parole par excellence
» dé Jérusalem; elle servira d'arbitre aux
« nations, et elle censurera les peuples.
» Alors, les hommes transformeront leurs
» glaives et leurs lances en hoyaux et en ser-
» pes; une nation ne lèvera plus l'épée con-
» tre l'autre, et le fruit de la justice sera la
» sûreté et la paix! » -
Aussi voyez comme Jehovah, le_Dieu uni
que, le Dieu jaloux, le Dieu "fort, le Dieu
puissant, le Dieu vengeur .la protège, cette
Jérusalem, qui est la vision de paix-, Moïse,
T interprète du Seigneur, tend les bras vers
elle; David, l'oint du Seigneur, Bâtit ses mu
railles; Salomon, le bien-aimi du Seigneur,.
élève son temple. — Moïse, c'est-à-dire le
dogme ; David, c'est-à-dire. la force ; Salo
mon, c'est-à-dire la sagesse.' ^
Jetons donc un coup d'œil sur Jérusalem ;
voyons-la naître, grandir et tomber, mais
tomber providentiellement, tomber devant
lapuissance romaine, qui enveloppe le mon
de entre sès bras, et qui, de mille nations,
épis séparés, fait une seule gerbe que mû
rira en vue de la civilisation moderne, et
dans le but de la fraternité universelle, le so
leil du christianisme,— seul astre qui luira à
la fois-pour le riche et. pour le pauvre, pour
le fort et pour le faible, pour l'oppresseur et
pdur l'esclav.e, étant fait de l'étoile des rois
et de l'étoile des bergers !
Un des cinq rois qu'a battus Josué à Ua-
baon,—pendant ce combat de trois jours où
le soleil ne se coucha point, afin de donner
'au vainqueur le temps d'achever sa victoire,
—s'est, aprèssa défaite," réfugiésur une mon
tagne, et s'y est fortifié. Ce roi se nomme
Adoniseck;"cette montagne s'appelle le mont
Sion. Lés peuples auxquels commande Ado- •
nisecK, ce sont les Jébuséens, descendais de.
Jebus, troisième fils de Cliauaan.
La nation élue du Seigneur, la nation qui
devait être en lutte avec toutes les autres,
nations, faire une guerre d'extermination à
tous les peuples, cette nation-avait besoin,
pour bâtir sa ville, d'un ".lieu fortifié _par.la-
nature même; il lui fallait tout autour d'elle
des esearpemens et des défilés. La vision de
paix ne pouvait s'e montrer que sur les hauts-
lieux. — Ecoutez Tacite, et vous allez voir
comme il est d'accord avec Môïse, comme il
justifie David : . . '
« Jérusalem, située dans une position
difficile, avait encore été . fortifiée par des
ouvrages avancés, et par deg masses de
constructions qui l'eussent rendue j>resque
imprenable, eût-elle été .bâtie au milieu
d'une plaine. Les fondateurs dé Jérusalem
avaient prévu que la différence des mœurs
leur attirerait des guerres fréquentes'; c'est
pourquoi ils avaient tout disposé contre le
plus long siège* »
David comprend bien l'importance de la
position, et Adoniseck connaît bien la force
de la place. ' •
—Venez! venez ! crie ce dernier du haut
des remparts à David et à son armée; nous
n'enverrons contre vous que les aveugles et
les boiteux; cela suffira pour vous vaincre !
Que répond David? Il étend les bra5 vers
.l'imprenable forteresse :
'— Celui, dit-ir, qui montera le premier
sur ce'rempart sera mon général, et com
mandera "après moi !
A câte-promesse, les trente forts d'Israël
s'élancent; l'armée royale les suit; Joab,
neveu du roi, applique son échelle contre la
muraille, qu'il es"calade au milieu dçs traits,
des solives/des quartiers de roc, puis 1 il sai
sit le créneau, saute^sur le rempart, et-s'y
maintient jusqu'à ce que ses compagnons
viennentle secourir. ,
La fbrteresse est prise ; — et Joab est ce
rude'général qui anéantira dans Isobeth la
race de feaûl, qui assassinera Abner, et qui
plantera lui-même trois lances dans le couur
■ a'Absalon, le fils de son roi.
Ouaht h la garnison, — on sait ce que
les rois d'Israël font de leurs ennemis de-
. puis que Sattl a été puni pour avoir.épargné
les Araalécitos et leur roi,:—l'épée du vain
queur ;j a . dévore !
Le chant, de'triomplie de David nqns'don-
nera_.iî»e idée de l'importance .de .cette , vic-
, toire.- ', ;i_ ■
. a Lrjgj.rois et-les cliefs de la terre avaient
conspire ensemble contre nous; ils avaient
dit errsçcret : « Venez, et nous les détrui-
». ronsl. ils ne seront plus une nation, et
». nous ierons disparaître le nom d'Israël de
1 » 'la surface de la terre ! » àlavs le Dieu fort
a disposé mon bras pour la bataille ; j'ai
poursuivi mes ennemis, et j'ai toujours m ar-
eliéi,fitim r a!rit, jusqu'à ce que je les aie çon-
S'iiuh5. , lls sont tombés sous mes? pi'Als., .cl je
les ai dispersés comtnu la poussière au souf
fle du yent ! J'ai assujetti des peuples que je
ne connaissais point ; au bruit de mon nom,
ils sfi sont soumis; l'étranger s'est écoulé, et
il à tremblé dans ses retraites-! »
David est donc maître du formidable oan-
placemeiit; il a pour , centre de défense trois
nçoutagnes reliées par leurs contreforts mè- 1
mes :. Sion, Acra et Moriah : il.a U'ois.fossés
igànler 5 ques créés par la main qui ebran-
e lus-.Blondes,: à l'Oriont, la profonde y;11-.
lée dç |osapliat, où roule le Céaron ; au JH-
di, le ravin escarpé de Gehennon; à l-'Occi-
dent, le gouffre des Cadavres. Au Nord seur
lenient, -la nouvelle ville sera attaquable ;
aussi eçt-ée par le,Nord que, malgré sa tri-,
pie muraille, l'attaqueront successivement
Nabuchedônoïoi', Alexandre-le-Grand-, Pom-
..pée, Titag et Godefroy de Bouillon.
lit, maintenant, qu'était le monde à cette
époque où David nous apparaît, son épée
sanglante, à peine rentrée aufourreau, sa
harpe .entre les mains, et remerciant le Sei
gneur, qui, en le faisant fort et victorieux, a
préparé par lui les grands destins d'Israël ? -
Le monde n'est pas encore descendu vers
l'Europe : il en est aux civilisations patriar
cales, théocratiques et sacerdotales de l'O
rient.
L'Inde est déjà caduque : elle a des dynas
tie^ éteintes et oubliées, des villes dont les
noms sont effacés, dont les ruines.sont in
connues ; il y a des milliers d'années que sa
civilisation s'est levée derrière l'Hiitialaya.
Les premiers maîtres auxquels elle se sou
vient d'avoir obéi, ce. sont les Bardlit, qui
flQrissaient un siècle après le déluge ; les
Chandras, qui remontent à trois mille deux
cents ans avant Jésus-Christ, les Djadouster,
qui viennent mille ans après eux. Au reste^
on trafique avec elle : on lui achète ses soies,
ses cotons, ses étains, son bois de sandal, sa
gomme, sa laque, son lniile, son ivoire? ses
perles, ses émeraudes, ses diamans, — mais
on ne la connaît pas. ■
a L'E<;yptÉ , la fille de l'Ethiopie, lui a succè
de, comme'la Grèce succéderai l'Egypte;—
l'Egypte, f;t i te du limon du Nil, sur les bords
duquel vingt-quatre dynasties et cinq cents
rois ont élevé Tlièbes, Eléphantine, Memphis,
Héraclée, Diospolis; -l'Egypte/ la mère des
Anubis, des Typhon et des Osiris, dieux aux
tètes de chien, de chat et d'épervier; patrie
des monumeus démesurés et mystérieux';
l'Egypte ," a\ec se? avenues de"pylônes,
ses i'oréts d'obélisques, ses camps de ityra-
nrides et ses troupeaux "de spltvnx; l'Egypte,
à la captivité • de laquelle les Hébreux vien
nent miraculeusement d'échapper , et qui
.a vu engloutir dans la mer Rouge son'pha
raon Aménophis et sa puissante armée, les
quels avaient eu l'audace de poursuivre
peuple de Dieu ; l'Egypte,, avec son azur im
placable, son soleil rouge et sanglant r,omiïi8
l'œil d'une fournaise; l'Egypte, où, chose ef
frayante ! les morts oui. gardé leuF forme
depuis qu'il y a des morts; où des baumes
magiques doutent la matière au néant; où
chaque génération qui passe sur-la terre
"Va, se couchant dessous, .se superposer,
spectre "desséché, aux vingt générali'jus de
momies qui l'ont précédée ; l'Egypte, enfui,
vaste tombe souterraine oùl'éternite sefiit
piïlpabie, et où rien ne vient Umibl&r fc si
lence de la mort, pas même le ver du sé
pulcre.
L'Assyrik vient après elle, et fleurit dans
toute sa vigueur. Au Nord, AssUr, fils de
Sem, a fondé Ninive ; au Midi, Nemrod, pe
tit-fils de Cham, a fondé Babylone;—Ninive,
que le fils de Belus agrandit en lui donnant
son nom, et qui s'étend pendant toute une
Hieue sur la rive gauche du Tigre! Baby
lone, où l'on entre par cent'portes dé bronze,
et qui couvre de ses palais, de ses mu
railles, de ses jardins suspendus les deux
rives de l'Euphrate ! Les deux sœurs soupi- '
rent d'a'mour sous les palmiers gigantes
ques qui ombragent le beau pays berceau,
du genre humain; elles tiennent les clés du
commerce de l'Asie; elle^ sont-les routes où.
passent les richesses du monde; les produits
de 1 Inde et de l'Egypte leur arrivent, à
l'une par l'Euphrate, à l'autre par le Tigre, .
à toutes deux par d'immenses caravanes de
chameaux. 1 '
La PiiKNiciË a quelques siècles à peine"
d'existence; son peuple innombrable four
mille sur l'étroite plage que dominent les
• cèdres du Liban;—sur le rocher d'Àrad,.
les maisons ont jusqu'à sept étages; —c'est
une race impure chassée'de l'Inde par Ta-
rak'liya , chassée de l'Egvpté ^par. Sésos-,
tris. Le Seigueur, qui a 'puni Gomorrhe"
et Sodôme, a oublié Tyr et- Sidôn';.*-:là',t
les générations puHulent, les races croi-,
sées grouillent sans famille ' çertaine, ehà- r .
cun. ignorant qui est son père, qui est"
son tils, tous multipliant au hasard comme
les insectes et les reptiles après les . pluies
d'orage: Acculés à la Méditerranée, ils l'ont 1
asservie et prise pour esclave; et, tandis.que
Sidon se fait l'atelier de toute» les fines mer-'
veilles de l'Asie, Tvr bat les mers aVéc'lès
ailes de ses mille vaisseaux.
C artha -G e , leur fille, vient d'être fondée.'
C'est la sentinelle avancée d(i la civilisation
orientale cn Occident; — mais.Carthâge n'est
encore qu'un entrepôt de Sido'n, qu'un
comptoir de Tyr,et c'est dans cent cinquante
ans seulement que Didon , fuyant son frère,...
fera de Cartilage, eu .^'agrandissant, la fu
ture rivale de Rome.
Athèses , née d'une colonie égyptienne,'"
vient d'épuiser' la série de ses rois, .Ouverte
par Cecrops et fermée par Codrus; à sa pé- '
riode monarchique a succédé sa période aris
tocratique. Ses archontes perpétuels la ré
girent depuis cent'ans. C'est déjà la rêînedo»"
' Prlx^e VdwnnemcBl.
•' OSPaRTEREEKS I '
' FB, fQTO TROIS MOJS.
■: -pksxs:.. . ,r. .
tÉ FR. POUR TROIS MOIS.
ON NUMÉRO $!». CENTIMES. .
roua lés p^ys aninobrsj se reporter au
tableau puî^iié dans lé jounial , lçs 10 çt
-? 25 da cj^que mois i
BUREAUX;* rue de Voluls (Palaîa-Efcoyftl), su lO.
B 1852. — MERCREDI 29 DECEMBRE.
Toute lettre non- àffrànceîé sera rigmr^mmt refusie
, Les articles déposés ne sont pipYeudus.
JOURNAL POLITIQUE ? LITTÉRAIRE, UNIVERSEL.
S'adresser, franco, pour l'admmistratio:
à, h. dbnun, directeur.
On t'àbmrvi, dans les dèpaf tenant, aux Messageries et aux Direet'ms de posle» — A Londres, chez MM. Co-wie et fils . I Les annonces sont reçues chez M. PANIS, régisseur, 10, place de la Bourse,
' r ~ » . ... . - ..... • i et au bureau du journal.
■ A Strasbourg, chez M. AliiXÀiNDiiF) ;,^u> l'Allemagne
On a pu voir pai^ Prologue c I' Isaag
Laquedem la masiièfre large aveç- la
quelle M. : Alexandre ïhmiâs abdrdfê
sou sujet, l v immense intérêt qui doit
s'attaehefr au drame qu'il compte faire
passer sous les yeux dé ses lecteurs.
Ainsi que nous l'avons annoncé,
(i:ois feuilletons vont encore être con
sacrés à une INTRODUCTION, dans
laquelle l'illustre romancier , fera , ;
comme il le dit, son pèlerinage à Jéru
salem.- Ces trois feuilletons sei^t
publiés cette semaine.
Le mercredi iî janvier, nous entre
rons en plein dans la partie dramati
que du roman. A dater de ce moment,
nous poursuivrons régulièrement la
publication d'IsAAC Laquedem , pour ne
l'interrompre que lorsqu'un change
ment d'époque permettra une suspen-
»sioïi qui ne nuira pas à l'intérêt.
/' Nous comptons, à^partir de jan
vier, consacref chaque semaine qua
tre feuilletons à cette œuvre capitale de
M. Alexandre Dumas.
- M. A. Lireux continuera à publier le
lundi sa Revue dés Théâtres. Le mardi
sera réservé à l'article de Critique
musicale, qui reste confié au taleni
de M". Fiorentino.
La nouvelle administration du Cons
titutionnel , ne vo,ulant rien négliger
pour ajouter encore à la variété àe ces
revues hebdomadaires, vient de s'atta
cher M. Amédée Aciiard , qui écrira
chaque dimanche une Chronique de la
semaine.
Deux fois par mois, -Mme Roger de
Beauvoir donnera un article sur les
modes anciennes et nouvelles, sujet
que la plume légère et délicate d'une
femme d'esprit pouvait seule aborder."
Un journal est le miroir de son épo
que; il doit en refléter la physionomie
sous toutes ses faces, en reproduire le
mouvement sous toutes ses formes. Pé
nétrés de .cette vérité, nous suivrons
les travaux de l'intelligence dans tou
tes ses branches, et nous restituerons
aux critiques d'art et de littérature la
place légitime qui leur appartient dans
la presse quotidienne.
.A dater du mois de janvier, nous pu-
jours, une Revue artistique et une Re^
vue littéraire, qui alterneront, le lun
di de chaque semaine. Il en sera de
même de la Revue scientifique et de la
Revue agricole, qui désormais paraî
tront aussi, alternativement, le jeudi.
M. Rapetti nous donnera chaque
mois des articles spéciaux siir les difïe-
rens cours du haut enseignement scien
tifique et li ttéraire.
Enfin, les noms les plus aimés du
^ublic.et les plus éminens de l'époque,
viendront successivement prendre pla
te dans ce journal, .où ils publieront
' des Variétés historiques et littéraires
d'un ordre élevé et d'ûn puissant inté
rêts . ,
PARIS, 28 DÉCEMBRE.
Le retour de l'empereur d'Autriche dans
sa capiî&le, où il est rentré le 24. décembre
après avoir séjourné la y&ije à'Prague, four
nit aux feuules~'allemandes une occasion
nouvelle de revenir sur tous les incidens du
voyage de S/M. I. en Prusse. Il est naturel
qu6 l'Allemagne se soit émue du rapproche
ment des deux cours de Vienne, et de Berlin.
On se félicite généralement de l'autre côté
du Rhin de voir cesser des dissentimens qui
menaçaient la paix intérieure. A coup sûr,
ce n'est pas en se donnant la main que les
souverains de Prusse et d'Autriche ont pu
terminer la grande affaire douanière. Le re
nouvellement du Zollverein exige d'autres
négociations. Il est des difficultés de détail
qui appellent l'avis de tous les intéressés et
qui "exigeront encore de longues conféren
ces. Toutefois, il paraît aujourd'hui certain
que les gouvernemens du nord et du midi
ont arrêté d'un commun accord les bases
d'une nouvelle alliance commerciale. La ré
vision des tarifs et le règlement des points
secondaires appartiennent aux homtnes spé
ciaux et à la diplomatie.
Quelques organes s'attachent particulière
ment à expliquer la portée politique de l'en
trevue des deux souverains. Les'grands évé-
nemens qui viennent de se passer en France
sont, dans la presse allemande, l'objet de
commentaires le plus souvent sympathiques,
qu'il esfbori de suivre et <ïe faifêTonnaître.
Nous lisons dans le Journal de Francfort :
, « On s'est efforcé de trouver dans le voyage de
l'empereur d'Autriche une manifestation contre
l'étranger, nous voulons dire contre la France.
Cependant, nous savons que François-Joseph n'est
pas venu à Berlin pour protester contre l'Empire;
nous savons que ce voyage n'est "qu'une manifes
tation pour le maintien de la paix. L'empereur Na
poléon a donné des assurances réitérées que la paix
ne sera pas troublée par lui, malgré les traités qui
n'ont pas reconnu la. famille Napoléon; les deux
puissances allemandes, de leur côté, déclarent que
' la paix ne sera pas troublée par elles, malgré la
famille Napoléon qui n'a pas reconnu les traités.
L'Empereur actuel a promis de les observer. L'Eu
rope peut être tranquille, et elle l'est ; car la force
des circonstances est la puissance la plus forte.
Nous vivons dans une époque où des alliances en
faveur de la paix- spnt possibles. Les frais des al
liances en'faveur de la guerre seront à la charge
'de ceux qui les concluront. Les peuples n'y pren
dront aucune part. »
La Correspondance autrichienne, à son tour,
publie une note dont plusieurs journaux al
lemands se sont inspirés, et qui ne nous pa-'
t raît pas moins explicite :
« A l'égard de4'Empire français, on croit
- fçrr datra l'mtrevtig^ttefr- datu •piOT-piiissaire-jïio--:;
narques allemands, la. rénovation d'une alliance
destinée à prévenir certaines éventualités. Nous
répondons A. cela qu'une telle alliance n'était pas à
conclure actuellement, attendu qu'elle n'a pas cessé
d'exister. Elle est fondée sur les traités fédéraux,
qui sont une partie intégrante du droit public de
l'Europe : elle a ses racines dans la politique tra
ditionnelle des deux cours, dans leurs vues et
leurs intentions communes ; elte est enfin-le fruit
des expériences dés dernières guerres. Toutefois,
cette alliance n'est point uns coalition pour un but
agressif on défensif particulier. Elle est le guide
constant et ferme de la politique des grands em
pires; l'équilibre des puissances qui garantit la
paix du monde repose sur elle. Mais il n'y a ac*
tuellement aucune raison de conclure une coali
tion pour un but immédiat. Personne ne s'imagi
nera que les cabinets, dont le but essentiel est le
maintien de la paix par l£ respect des traités et
des frontières actuelles, aient formé des plans d'a
grandissement de puissance et de territoire; ainsi,
des plans agressifs vis-à-vis de la France sont hors
do toute question. Même en vue d'une défense, il n'y
a aucune raison de prendre des mesures ou des réso :
lutionsen dehors des institutions fédérales ordinai
res. La paix nVsst point njenacée parHe nouvel Em-
pire français; nulledémaretae, nulle décîaralijyi de
sa part n'a provoqué un armement ou des mesures ,
extraordinaires. Le voyage de notre a'dguste monar
que est en etîét fiour nous aussi un événement,
comme les feui les prussiennes le disent, en tant
qu'il est un gage de l'union intérieure de la con^
fédération germanique; mais nous croyonsqué l'opi
nion publique se tromperait en voulant donner à
ce voyage le caractère d'une, démonstration ou
d'une menace. »
■ - ' ' . \ -
■ Ces déclarations de la presse genmanique
prouvent qu'au-delà "du Rhin, l'opinion a
promptement saisi le sens pacifique de notre
dernière et féconde transformation. Les po
pulations comme les gouvernemens de l'Al
lemagne ont entendu et compris cette pa
role de Loûis-Napoléon : « Quand la France
est satisfaite, le monde est tranquille. »
• E. Berhy. j
Les journaux anglais nous apportent le ;
compte-rendu de la séance de la chambre 1
des lords d'hier soir, et les explications du /
comte Aberdeen sur la formation et la poli- ' I
tique du nouveau Cabinet. Le noble lord a '
cru devoir protester d'abord de son ab- i
négation. Son âge, d'autres pensées, d'au- }
très devoirs semblaient l'écarter de la poli- S
tique. Il ne répondra pas à l'accusation de
coalition qrieTtm~a:-pôrtle : «ôiïtrê ïuFfïï4
n'a cédé qu'aux ordres et aux désirs de
la reine, en se chargeant de former ;
le ministère qui' se présente devant -la "*
chambre des lords. Quelle sera pourtant la
politique du nouveau cabinet? Le comte
d'Aberdeen pense que le-moment est venu
d'oublier les distinctions de partis et 'des
luttes politiques, dont l'Angleterre à la
fin se fatigue. C'est dans, cette pensée
de conciliation que le comte d'Aberdeen
s'est réuni à lord John Russell. Nous ne
suivrons pas le nouveau premier ministre
dans le développement qu'il a donné à cette
pensée; nous avons hâte d'arriver à des
déclarations qui nous touchent', davantage.
Abordant la politique étrangère, le -comte
d'Aberdeen s'est exprimé en ces termes :
« La vérité est que, .depuis trente ans t le
»- principe qui a servi de base à la politique
» étrangère de l'Angleterre n'a jamais va-
» rié; à savoir : respect pour l'indépendance
» des Etats étrangers, grands ou petits, et
b non-intervention dans leurs affaires inté-
» rieures. Ce sera * encore notre devi- 1
» se; et j'espère que nous conserverons
» -l'amitié et mériterons le bon vouloir de :
» toutes les nations, quelle que soit la, na-
j&-tiiçe -de - leur«^ouvôeneia&iit~Qtt ^-dedeur i
» Constitution; Mon plus vif; désir est que
» l'Angleterre ne soit jamais forcée d'agir
» dans un autre esprit.
» La paix est l'intérêt de l'Angleterre, et je
» ferai tout ce qui sera en mon pouvoir pour la .
» maintenir; mais, en même temps, je ne dc-
» sire ni .ne veux réduire les mesures de
b précaution pour la sûreté et la j>rotection
» du paysj que la législature a inaugurées
» dan-; la dernière session. »
M/le comte d'Aberdeen ne rompt pas non
plus avec la politique de ses prédécesseurs
pour toutes les questions qui se rattachent à
l'industrie et au commerce de l'Angleterre.
Le noble lord proclame, de nouveau que la
réforme accomplie par sir Robert Peel a
conquis, dès à présent, toutes les sympa
thies, &t que l'intérêt du pays ainsi que l'o
pinion publique réclament encore de nou
veaux progrès dans la voie de la liberté.du
commerce.
Le nouveau cabinet n'hésite pas à prendre
l'engagement de présenter au parlement un .
^projet sur l'enseignement national,qui çatis-
les Croyances religieuses-^ lh«c~
- cepté^vec quelques réserves l'héritage du
- defuier-ministère pour tout ce qui toùclie à
V ia réforme judiciaire; et proteste de son
i profond désir de- contribuer à la prospérité
du pays et d'augmenter le bien-être "des
. classes ouvrières* .
/Ainsi, le nouveau ministère anglais, sur
aficun point important de politique inté
rieure ou étrangère, ne se sépare des erre-
mens des derniers conseillers de là cou-
Tonne.' Ce .serait peut-être le moment de
se demander pourquoi ces agitations, ces
luttes de tribune, ces conflits stériles! Le
Worning-Chronicle fait remarquer ce matin
^qu'en Angleterre, depuis 1815, la science
/du gouvernement n'a pas marché du même
/ pas que l'industrie et le commerce. On com-
- prend, enfin, de l'autre côté du détroit, les
' iùconvéniens et les dangers du régime par
lementaire. Nous *lie triompherons pas de
ces aveux des feuilles anglaises. Nous pré
férons remarquer que, dans tous les pays de
l'Europe,: les hommes qui ont qualité pour
parler à leurs contemporains expriment des'
pensées de concorde, de paix et de sympa
thie pour les classes souffrantes. -
' < l. boniface,
Oscar-GuiUaume-Frédôrioi.^^;^. - w _ . >
»" fces nouvelles lettres de créance deMoite mr-
•cf™ 4 jj a ri3 lui sont expédiées par le coarrier
ur » • ' v
nistre à
de ce jour »
s ■ Xes-^hana^res -ïmglaiijes ^ûJOiiâjûm'nêôs-.
" au lwTfévrier. - -
L'Empereur est rentré àParis aujourd'hui
vers trois heures. S. M. avait quitté Compiè-
gne aune heure et demie.
( Quelques préparatifs avaient/été faits dans
l'intérieur du débarcadère pour la réception
de l'Empereur : des drapeaux, des trophées
avaient été placés et des tapis avaient été
tendus dans la' gare; mais extérieurement
rien n'annonçait le retour de S. M. Les voi
lures et le détachement de cuirassiers qui
venaient attendre S. M. ne sont arrivés dans
la cour du chemin de fer que quelques mi
nutes avant elle. ■■
Le départ de Compiêgne du train impé
rial, ainsi que son passage à Créil et à Pon-
toise, avaient été annoncés par le télégraphe
électrique. A deux heures trois quarts, un
"dernier signal a appris que le convoi était en
" vue, et quelques secondes après il entrait
dans la gare. M. le maréchal Magnan, en cos
tume; MM. les préfets de la Seine et de po
lice, M. Chevreau, secrétaire-général du Fi
nistère de l'intérieur, et MM. les administra
teurs du chemin de fer -du Nord, ont reçu
S. M, à son arrivée^
Les cfis de Vive l'Empereur l ont retenti
dans toute ki gare, lorsque S. M. est descen-
■due du»wagon-salon où elle se trouvait avec
i ses,invités. S. M. était en tenue de'ville, et
^se%ti-si(è1fr(^poftatm~mTOTïic^ra(!ïï"W la
légère indisposition qui a fait remettre son
' retour à aujourd'hui. S. M. a offert le bras
à ladv Cowley, ambassadrice d'Angleterre,
pour se rendre dans le salon .d'attente. Par
mi les personnes qui accompagnaient l'Ern-
■ pereur, on remarquait LL. AA. II. le prince
Napoléon, la princesse Mathilde, le maréchal
ministre de la guerre et Mme la maréchale ;
" le ministre des affaires étrangères et Mme
Drotiyn de Lliuys, à qui lord Cowley don
nait le .bras; le comte de Persigny, le comte
de Morny, le baron de Rothschild, et plu
sieurs sénateurs.
En quittant la gare et sur tout le parcours
jusqu'aux Tuileries, S. M. a été saluée par
les acclamations les plus sympathiques.
> On écrit de Stockholm, le 17 décembre ;
« La convalescence du roi est en progrès.
» Le baptême du jeune prince est fixé au 22 de
ce mois. 11 sera tenu sur les fonts de baptême )jar
S. M. Ja reine; et les témoins seront S. M. le roi,
S. M. la' reine-mère, LL. MM. le roi et la reine des
Pays-Bas, LL. AA. Rit. le prince et Ja princesse
-■Frédéric des Pays-Bas. 11 sera baptisé Charles-
Un rapport adressé par M^ le ministre de
l'intérieur à l'Empereur, et 'qui a reçu l'ap
probation de S. Mi le 6 de ce mois, décerne
des médailles d'honneur au nombre de 260
poiir les actes de courage et de dévoûment
qui ont été signalés au ministre durant Ile
troisième trimestre- dé cette année ; ces ré
compenses sont ainsi réparties : .
Médaille d'or de 1" classe. ...» 1
Médailles d'or de 2° classe.. ... 9
■ Médailles d'argent de d re classe. .. 30
Médailles d'argent de 2- classe. . 220
260
La médaille d'or de première classe a été
obtenue par^M. Refour, maître nageur à
l'école de cavalerie de Saumur.
Les journaux américains qui nous par
viennent aujourd'hui, ne dédaignent pas'
de commenter l'affaire de M. de Raousset-
.Boulbpn, et la prétendue annexion de l'Etat
de Sonora à la France, ainsi que la nouvelle
de l'occupation du port de Samana par une
escadre française. Ils. croient voir dans ces
faits, qui ne sont pas encore bien définis,
« une combinaison des grandes puissances de
l'Europe, et une tentative de ,1a France pour
s'immiscer dans, les affaire» -du^ continent
américain. » Nous laisserons de côté toutes
les exagérations du New- York-Herald, mais
nous lui emprunterons quelques nouveaux
détails sur les opérations de notre compa
triote dans la province de Sonora
«Par l'Illinois, nous avons reçu d'Alcapulco une
lettre du 12 novembre dernier qui nous fournit
de'plus amples détails sur ce qui s'est passé à So
nora. Le comte Boulbon, ex-officier d'Afrique,
est le chef d'une compagnie de mineurs français,
organisée à San-Francisco, ppur compte d'une
forte maison de commerce du Mexique, dans le
but d'exploiter les mines d'Almedat, situées à éga
le distance de Guyamas et d'Hermosiila; cette
dernière ville est la capitale de la province de
Sonorâ. En arrivant sur les "lieux, le comte Boul
bon y treuva une compagnie de mineurs mexi
cains protégée par le général Blanco,qui intima aux
Français l'ordre de quitter les mines; Boulbon re
fusa'd'obtempérer à cet ordre ; un engagement
dans lequel lés Mexicains furent défaits s'en sui
vit, La colonne, mexicaine était forte d'environ
2,000 hommes, tandis que les Français n'en comp-*
taient que 250 ; ces derniers ont eu la morts,
le nombre des Mexicains tués ou blessés était
congidérable. Après sa victoire, le comte Boulbon
marcha sur Hei mosilla, s'en empara, proclama
l'indépendance de l'Etat, et alla camper à une
lieue de Gayamas, où il s'e trouvait encore au dé
part du navire qui apportait ces nouvelles à Al-
capulco. •
» Les habitans de Guyamas avaient tous quitté
la ville, et la plupart d'entre eux s'étaient joints
aux Français. La troupe française était dan3 une
.situation, .très .pr.écaitç;J1 n'est ,j)as douteux ce
pendant que, si elle peut tenir jusqu'à ce
que des renforts lui arrivent de San-Francisco,
Sonora conservera son indépendance. Sonora es
la plus riche de toutes les provinces du Mexique,
tantsousle rapportée l'agriculture que sous celui
de ses produits minéraux ; sès habitans sont en
général disposés en faveur de l'annexioza aux Etats-
Unis. »
Le courrier de Madridn'est arrivé que fort
tard aujourd'hui. •
Les lettres du 23 annoncent que le maré
chal Narvaez avait adressé deBayonne une
demande pour être autorisé à revenir à Ma
drid, mais qu'elle a été rejetée par le con
seil des ministres, après un débat assez
animé. :
Le Diario a cessé de paraître, par suite de
la saisje d'un de ses derniers numéros et de
l'emprisonnement de son gérant.
L'opposition continuait, de s'organiser en
vue des prochaines élections; mais le minis
tère, choisissait de son côté des hommes dé
voués pour leur confier les fonctions de. chefs
politiques dans les provinces.
On a, par le télégraphe électrique, des
nouvelles-de Trieste du 25 décembre.Le py-
-^oscaphe 'Eciitto venait d'entrer au port avec
la malle de Bombay. JLord Frédéric Fitzcla-
rence et le général Somgrset étaient ai rivés
à Bombay. La guerre des Birmans n ayS.it
fait aucun progrès. On disait q^-l® général
Godwin avait été rappelé, maw ce.bruit mé
ritait confirmation. Les troupes' jouissaient
d'une excellente santé-. La frontière-jaord-
ouest de l'Inde était troublée; des troiipes
étaient dirigées de ce côté.Le général Frazer
s'était démis de la-présidence d Hy.derabad,
et devait avoir probablement pour succes
seur le colonel New. . ..
COURS DE LA BOURSE.
PARIS, 28 DECEMBRE,
couns de clôture : le 27 " le 28 hausse, baisse
3 0/0aucompt. 81.75 81. » » »
— Fin du mois. 81.95 81. » » »
4 1/2 aucompt. 105.95 105.20
— Fin du mois. 106.05 105.25 »
» » 80
Mouveîles diverses.
Par décret impérial rendu à Compiêgne, le 26.
décembre, sur la proposition du ministre secré
taire d'Etat au département de l'intérieur, de la-
griculture et du commerce, ont été promus ou
nommés dans l'ordra impérial de la Lêgion-d hon-
Au grade de commandeur. —M. Baudouin, pré
fet de l'Oise. - ,
Au grade d'officier.-*— M. Hubert père, maif&
Guiscard, membre du conseil général de l'Oise. ' -
Au grade de chevalier. —M. le duc de Moucby,
maire de Mouchy-le-Châtel, membre du conseil
général de l'Oise, député au Corps Législatif, pré
sident de la compagnie du chemin de fer de Paris
à "Bordeaux, vice-président de la compagnie du
chemin de 1er d'Orléans, l'un des administrateurs
fondateurs des sociétés de crédit foncier et de cré
dit mobilier, ancien officier de cavalerie; M. Le-
chêne, président du tribunal de commerce de'
Compiêgne, six fois réélu, conseiller d'arrondis
sement, membre de la commission de surveillance
des prisons; M. de Salis, commandant de la garde
nationale de Beauvai s, conseiller d'arrondissement,
administrateur des hospices de Beauvais, ancien
officier de cavalerie; M. Armand de Labrunerie,
maire de Fremièrès, membre et président du con
seil d'arrondissement de Compiêgne depuis huit
ans, vice-président de la société d'agriculture, ad
ministrateur de la caisse d'épargne.
— Un .décret du 30 novembre ouvre 1 ,un crédit
extraordinaire" de 700,000. fr. au ministre de la
marine, sur l'exercice 1853, pour l'exécution de
travaux militaires et civils, à la Martinique, à la
Guadeloupe et au Sénégal. Il sera pourvu à cette .
dépense au moyen des crédits restés disponibles .
dans les établissemens de l'Océànie, sur lés exer
cices antérieurs à 1851.•
La somme de 371,627 fr. 85 c. forman<«»avec
le prélèvement indiqué, lé "montant des fonds de
réserve dés établissemens français de l'Océànie au
1 er janvier 1851, resiera affectée aux besoins ex
traordinaires et imprévus de ces établissemens, et
spécialement aux dépenses de l'établissement pé-
nitenîiaire de Noukahiva, pendant les années
1852, 1853 et 1854.
ïATégularisatîôïTîtf'eê'cfSditsera proposéé aU
Corps Législatif et au Sénat.
— Un décret du 9 novembre porte que la va
leur des médailles militaires sera imputée sur la
première annuité à payer aux titulaires.
— Un décret du 27 novembre fixe la solde et
la massé attribuées auxenfans de troupe des com
pagnies de gendarmerie départementale et de vé
térans de la légion d'Afrique, de la garde de'Pa
ris et des bataillons de gendarmerie d'élite. La
solde est de 3o c. sans le pain avant l'âge de 8 ans,
et de 35 c. avec le pain de 8 à* 14 ans ; à l'âge de
1.4 ans, 53 c. avec le pain; le supplément de solde
dans Paris'est de 12 e. 5 jusqu'à 14 ans,,et de
18 c. 5 à,l'âge de 14 ans. La fixation de la pre
mière mise est de 60 fr. de 8 à 14 ans et au-des
sus, et la prime journalière de 7 centimes. _
— Un autre décret fixe la solde et la masse at
tribuées aux enfans de troupe dans le bataillon
de sapeurs-pompiers : la solde est de 34 fenfc
sans le pain, avant quatorze ans, et de 46 a£'
sans le pain, à quatorze ans. Le supplémemmo
folde, dans Paris, est de 17 et 23 cent. ; la masse,
de 60 fr.; et la prime journalière, de 7 centimes!
— Nous avons dit qu'un décret du 11 de ce
mois donnait à la garde ci-devant républicaine la
dénomination de garde de Paris. Un autre décret
de la même date, que publie le Bulletin des Lois,
fixe l'effectif de ce corps à 4,441 officiers, sous-
PEUILLETON DU CONSTITUTIONNEL, 29 DÉCEMBRE-
isââg uqdedbi
PAR
ALEXANDRE DUMAS.
IIVTRODIGTION.
" "L.ss personnes qui craindraient de s'engager
Svec nous dans les aperçus historiques qui vont
suivre, peuvent passer ce chapitre et les deux
Biiivans. Seulement, pieux fils de l'Eglise, nous
avons voulu, nous aussi, faire notre pèlerinage à
la ville sainte,. guidé par l'étoile des poètes qui,
tour à tour, y a conduit avant bous Château-
briand, Michaud et Lamartine. . *
JP.RUSAXEM.
• r. - .- *
Il y a des poniâ-'de villes ou des noms
d'hommes qui, brstiue la: bouche 'les pro
nonce dans quelque: langue que ce soit,
éveillent à l'instant môme une si grande
pensée, un si pieux souvenir, que cexlx qui
entendent prononcer:ce nom, cédant à une
puissance surnaturelle et invincible, se sen
tent tout-près'de ployer les deux genoux.
Jérusalem est un de ces noms saints pour
toutes les langues humaines ; le nom de Jé
rusalem est balbutié par lés enfans, invoqué
par les vieillards; cité.par les historiens,
chanté par les poètes, adoré par tous.
Dans l'opinion des vieux siècles, Jérusa
lem était le centre du monde ; dans la
croyance des' siècles modernes, elle est res
tée "le centre do la famille universelle.
Yerouseh al Aimai, dont nous avons (ait
Voir les numéros des 10, 11, 12, 15, 16. 17,18,19,
'21 et 23, .
1a propriété des éditions françaises ou étrangères
est expressément réservée dans.tous les,pays où la
propriété littéraire est assurée, l'auteur ayant traité
d'avance des traductions anglaises, espagnoles, por
tugaises, allemandes et italiennes
Jérusalem, veut dire : Vision de paix. — Ce
sera la ville choisie de Dieu, la ville glorieu
se, la ville Jiàtie .sur les montagnes saintes !
La tradition du passé dit qu'Adam'y est
mort ; la tradition de l'avenir dit que le Sau
veur y naîtra.
Moïse rêve d'en faire la capitale de son
peuple errant.—Pourquoi,decesHébreuxpas
teurs"; pourquoi, de ces tribus nomades, es-
saie-t-il, par un labeur de quarante.ans, de
faire une famille, un peuple, une nation?
Pourquoi leur vante-t-il, dans la captivité,
le pays de Chanaan ? Pourquoi les guidè-
t-il dans la fuite vers la-terre promise fcPour-
quoi, 'au milieu de la foudre et. des éclairs,
demande-t-il pour eux à Jehovah des lois;
dans une entrevue dont la majesté semble
avoir frappé les rochers du Sinaï d'une stu
peur éternelle ? C'est pour que la ville de Je-
bus s'appelle Jérusalem ; c'est pour que Jé
rusalem,qui a précédé la Rome ae Romulus,
survive,à la Rome de saint Pierre; c'est
pour que les pèlerins de tous les âges mon
tent vers elle, tantôt couverts de '1er et la
lance au poing, pour la reconquérir, tantôt
pieds» nus et le bâton à la main, pour la
glorifier. >
Aussi voyez les prophètes, Somme ils sont
jaloux de cette prédestinée ! Tombe-t-elle
sous le glaive de Nabuchodonosor, c'est la
prostituée, de Babylone; se relève-t-elle sous
l ? épée des Macchabées, c'est la vierge de
Sion ; — la victoire a effacé sa souillure, l'in
dépendance lui a rendu sa virginité !
C'est que ces' mêmes prophètes ont dit
d'elle ; . •
" « Toutes les nations tendront,un jour, vers
moi, et les peuples se diront entre eux :
« Venez! montons vers le Dieu de Jacob! il
» nous instruira de ses principes, et nous
» marcherons dans ses chemins; car la voix
» sortira de Sien, et la parole par excellence
» dé Jérusalem; elle servira d'arbitre aux
« nations, et elle censurera les peuples.
» Alors, les hommes transformeront leurs
» glaives et leurs lances en hoyaux et en ser-
» pes; une nation ne lèvera plus l'épée con-
» tre l'autre, et le fruit de la justice sera la
» sûreté et la paix! » -
Aussi voyez comme Jehovah, le_Dieu uni
que, le Dieu jaloux, le Dieu "fort, le Dieu
puissant, le Dieu vengeur .la protège, cette
Jérusalem, qui est la vision de paix-, Moïse,
T interprète du Seigneur, tend les bras vers
elle; David, l'oint du Seigneur, Bâtit ses mu
railles; Salomon, le bien-aimi du Seigneur,.
élève son temple. — Moïse, c'est-à-dire le
dogme ; David, c'est-à-dire. la force ; Salo
mon, c'est-à-dire la sagesse.' ^
Jetons donc un coup d'œil sur Jérusalem ;
voyons-la naître, grandir et tomber, mais
tomber providentiellement, tomber devant
lapuissance romaine, qui enveloppe le mon
de entre sès bras, et qui, de mille nations,
épis séparés, fait une seule gerbe que mû
rira en vue de la civilisation moderne, et
dans le but de la fraternité universelle, le so
leil du christianisme,— seul astre qui luira à
la fois-pour le riche et. pour le pauvre, pour
le fort et pour le faible, pour l'oppresseur et
pdur l'esclav.e, étant fait de l'étoile des rois
et de l'étoile des bergers !
Un des cinq rois qu'a battus Josué à Ua-
baon,—pendant ce combat de trois jours où
le soleil ne se coucha point, afin de donner
'au vainqueur le temps d'achever sa victoire,
—s'est, aprèssa défaite," réfugiésur une mon
tagne, et s'y est fortifié. Ce roi se nomme
Adoniseck;"cette montagne s'appelle le mont
Sion. Lés peuples auxquels commande Ado- •
nisecK, ce sont les Jébuséens, descendais de.
Jebus, troisième fils de Cliauaan.
La nation élue du Seigneur, la nation qui
devait être en lutte avec toutes les autres,
nations, faire une guerre d'extermination à
tous les peuples, cette nation-avait besoin,
pour bâtir sa ville, d'un ".lieu fortifié _par.la-
nature même; il lui fallait tout autour d'elle
des esearpemens et des défilés. La vision de
paix ne pouvait s'e montrer que sur les hauts-
lieux. — Ecoutez Tacite, et vous allez voir
comme il est d'accord avec Môïse, comme il
justifie David : . . '
« Jérusalem, située dans une position
difficile, avait encore été . fortifiée par des
ouvrages avancés, et par deg masses de
constructions qui l'eussent rendue j>resque
imprenable, eût-elle été .bâtie au milieu
d'une plaine. Les fondateurs dé Jérusalem
avaient prévu que la différence des mœurs
leur attirerait des guerres fréquentes'; c'est
pourquoi ils avaient tout disposé contre le
plus long siège* »
David comprend bien l'importance de la
position, et Adoniseck connaît bien la force
de la place. ' •
—Venez! venez ! crie ce dernier du haut
des remparts à David et à son armée; nous
n'enverrons contre vous que les aveugles et
les boiteux; cela suffira pour vous vaincre !
Que répond David? Il étend les bra5 vers
.l'imprenable forteresse :
'— Celui, dit-ir, qui montera le premier
sur ce'rempart sera mon général, et com
mandera "après moi !
A câte-promesse, les trente forts d'Israël
s'élancent; l'armée royale les suit; Joab,
neveu du roi, applique son échelle contre la
muraille, qu'il es"calade au milieu dçs traits,
des solives/des quartiers de roc, puis 1 il sai
sit le créneau, saute^sur le rempart, et-s'y
maintient jusqu'à ce que ses compagnons
viennentle secourir. ,
La fbrteresse est prise ; — et Joab est ce
rude'général qui anéantira dans Isobeth la
race de feaûl, qui assassinera Abner, et qui
plantera lui-même trois lances dans le couur
■ a'Absalon, le fils de son roi.
Ouaht h la garnison, — on sait ce que
les rois d'Israël font de leurs ennemis de-
. puis que Sattl a été puni pour avoir.épargné
les Araalécitos et leur roi,:—l'épée du vain
queur ;j a . dévore !
Le chant, de'triomplie de David nqns'don-
nera_.iî»e idée de l'importance .de .cette , vic-
, toire.- ', ;i_ ■
. a Lrjgj.rois et-les cliefs de la terre avaient
conspire ensemble contre nous; ils avaient
dit errsçcret : « Venez, et nous les détrui-
». ronsl. ils ne seront plus une nation, et
». nous ierons disparaître le nom d'Israël de
1 » 'la surface de la terre ! » àlavs le Dieu fort
a disposé mon bras pour la bataille ; j'ai
poursuivi mes ennemis, et j'ai toujours m ar-
eliéi,fitim r a!rit, jusqu'à ce que je les aie çon-
S'iiuh5. , lls sont tombés sous mes? pi'Als., .cl je
les ai dispersés comtnu la poussière au souf
fle du yent ! J'ai assujetti des peuples que je
ne connaissais point ; au bruit de mon nom,
ils sfi sont soumis; l'étranger s'est écoulé, et
il à tremblé dans ses retraites-! »
David est donc maître du formidable oan-
placemeiit; il a pour , centre de défense trois
nçoutagnes reliées par leurs contreforts mè- 1
mes :. Sion, Acra et Moriah : il.a U'ois.fossés
igànler 5 ques créés par la main qui ebran-
e lus-.Blondes,: à l'Oriont, la profonde y;11-.
lée dç |osapliat, où roule le Céaron ; au JH-
di, le ravin escarpé de Gehennon; à l-'Occi-
dent, le gouffre des Cadavres. Au Nord seur
lenient, -la nouvelle ville sera attaquable ;
aussi eçt-ée par le,Nord que, malgré sa tri-,
pie muraille, l'attaqueront successivement
Nabuchedônoïoi', Alexandre-le-Grand-, Pom-
..pée, Titag et Godefroy de Bouillon.
lit, maintenant, qu'était le monde à cette
époque où David nous apparaît, son épée
sanglante, à peine rentrée aufourreau, sa
harpe .entre les mains, et remerciant le Sei
gneur, qui, en le faisant fort et victorieux, a
préparé par lui les grands destins d'Israël ? -
Le monde n'est pas encore descendu vers
l'Europe : il en est aux civilisations patriar
cales, théocratiques et sacerdotales de l'O
rient.
L'Inde est déjà caduque : elle a des dynas
tie^ éteintes et oubliées, des villes dont les
noms sont effacés, dont les ruines.sont in
connues ; il y a des milliers d'années que sa
civilisation s'est levée derrière l'Hiitialaya.
Les premiers maîtres auxquels elle se sou
vient d'avoir obéi, ce. sont les Bardlit, qui
flQrissaient un siècle après le déluge ; les
Chandras, qui remontent à trois mille deux
cents ans avant Jésus-Christ, les Djadouster,
qui viennent mille ans après eux. Au reste^
on trafique avec elle : on lui achète ses soies,
ses cotons, ses étains, son bois de sandal, sa
gomme, sa laque, son lniile, son ivoire? ses
perles, ses émeraudes, ses diamans, — mais
on ne la connaît pas. ■
a L'E<;yptÉ , la fille de l'Ethiopie, lui a succè
de, comme'la Grèce succéderai l'Egypte;—
l'Egypte, f;t i te du limon du Nil, sur les bords
duquel vingt-quatre dynasties et cinq cents
rois ont élevé Tlièbes, Eléphantine, Memphis,
Héraclée, Diospolis; -l'Egypte/ la mère des
Anubis, des Typhon et des Osiris, dieux aux
tètes de chien, de chat et d'épervier; patrie
des monumeus démesurés et mystérieux';
l'Egypte ," a\ec se? avenues de"pylônes,
ses i'oréts d'obélisques, ses camps de ityra-
nrides et ses troupeaux "de spltvnx; l'Egypte,
à la captivité • de laquelle les Hébreux vien
nent miraculeusement d'échapper , et qui
.a vu engloutir dans la mer Rouge son'pha
raon Aménophis et sa puissante armée, les
quels avaient eu l'audace de poursuivre
peuple de Dieu ; l'Egypte,, avec son azur im
placable, son soleil rouge et sanglant r,omiïi8
l'œil d'une fournaise; l'Egypte, où, chose ef
frayante ! les morts oui. gardé leuF forme
depuis qu'il y a des morts; où des baumes
magiques doutent la matière au néant; où
chaque génération qui passe sur-la terre
"Va, se couchant dessous, .se superposer,
spectre "desséché, aux vingt générali'jus de
momies qui l'ont précédée ; l'Egypte, enfui,
vaste tombe souterraine oùl'éternite sefiit
piïlpabie, et où rien ne vient Umibl&r fc si
lence de la mort, pas même le ver du sé
pulcre.
L'Assyrik vient après elle, et fleurit dans
toute sa vigueur. Au Nord, AssUr, fils de
Sem, a fondé Ninive ; au Midi, Nemrod, pe
tit-fils de Cham, a fondé Babylone;—Ninive,
que le fils de Belus agrandit en lui donnant
son nom, et qui s'étend pendant toute une
Hieue sur la rive gauche du Tigre! Baby
lone, où l'on entre par cent'portes dé bronze,
et qui couvre de ses palais, de ses mu
railles, de ses jardins suspendus les deux
rives de l'Euphrate ! Les deux sœurs soupi- '
rent d'a'mour sous les palmiers gigantes
ques qui ombragent le beau pays berceau,
du genre humain; elles tiennent les clés du
commerce de l'Asie; elle^ sont-les routes où.
passent les richesses du monde; les produits
de 1 Inde et de l'Egypte leur arrivent, à
l'une par l'Euphrate, à l'autre par le Tigre, .
à toutes deux par d'immenses caravanes de
chameaux. 1 '
La PiiKNiciË a quelques siècles à peine"
d'existence; son peuple innombrable four
mille sur l'étroite plage que dominent les
• cèdres du Liban;—sur le rocher d'Àrad,.
les maisons ont jusqu'à sept étages; —c'est
une race impure chassée'de l'Inde par Ta-
rak'liya , chassée de l'Egvpté ^par. Sésos-,
tris. Le Seigueur, qui a 'puni Gomorrhe"
et Sodôme, a oublié Tyr et- Sidôn';.*-:là',t
les générations puHulent, les races croi-,
sées grouillent sans famille ' çertaine, ehà- r .
cun. ignorant qui est son père, qui est"
son tils, tous multipliant au hasard comme
les insectes et les reptiles après les . pluies
d'orage: Acculés à la Méditerranée, ils l'ont 1
asservie et prise pour esclave; et, tandis.que
Sidon se fait l'atelier de toute» les fines mer-'
veilles de l'Asie, Tvr bat les mers aVéc'lès
ailes de ses mille vaisseaux.
C artha -G e , leur fille, vient d'être fondée.'
C'est la sentinelle avancée d(i la civilisation
orientale cn Occident; — mais.Carthâge n'est
encore qu'un entrepôt de Sido'n, qu'un
comptoir de Tyr,et c'est dans cent cinquante
ans seulement que Didon , fuyant son frère,...
fera de Cartilage, eu .^'agrandissant, la fu
ture rivale de Rome.
Athèses , née d'une colonie égyptienne,'"
vient d'épuiser' la série de ses rois, .Ouverte
par Cecrops et fermée par Codrus; à sa pé- '
riode monarchique a succédé sa période aris
tocratique. Ses archontes perpétuels la ré
girent depuis cent'ans. C'est déjà la rêînedo»"
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