Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1852-12-30
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32747578p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 124053 Nombre total de vues : 124053
Description : 30 décembre 1852 30 décembre 1852
Description : 1852/12/30 (Numéro 365). 1852/12/30 (Numéro 365).
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k669877p
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
ÏÏUJUÉR') S63.
BUREAU^! me de Valob (Palals-lloyal), ni fi®.
to' 19S2. W 3EUDI 30 DECEMBRE
; ' Prix de l'abonnement. t
»*■■■■.
B2P ARTEXSÇZ«a I
Ï3 FA. Pûtra .TBOIÎ MOIS*
• ' p&rîs: r
' t& EB. POUB TfiOiS MOIS. '
UN NUMÉRO : #© CSNTIMES.
ÏO0B LE8 pays êthahgbbs, se repârtefcau
tableau publié dans le! j€urpal,Jes 10 et
•85 de chaque mois.
VÛH* «
- ■
Toute, lettre non ajthanchie sera.rigoureus"mmt refuiê^
l Les articles déposés ne sont pas rendus^ .
JOURNAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL
-■ ■ '<• •; • t " •' ' • ■; - ; : :'• •' ' -i' * -3 i * • • *
0» ^abonne > dansles départetnens, aux Messogurieset wxx Directions de poste.-—A Londres, chez $IM. Cov» T i£ jf-Ç.lf-sS» ... |-
I " '" — A Strasbourg,'chez M. A ux & KDM ,pour l 'Allemagne. ; * :»«£ {
> •S'adresser, francoipoiA'tBdtotinUtràfr
• ■ ' ' " . ' ■ ? ; ô'W.lBSAiii,dirKteuK
Les annonces sont reçues'chéz l^PAMS;. régisseur, 4Qj place de..1§:Bouffe
. •:< .et sfu Sureau du journal; - ; ,
PAIÎÎS» 29 DÉCEMBRE.
„• .... " - "
i ; * « ^ - v
; ' ' TOAPOMGMMtf IIS. - - ;
' Au mois'de juillet iSSi/qijalfe-Bio'iaavaat' 5
lë coup d'Elat qui a renouvelé la face ~du
pays, M. de là Guéronnière publiait dans
les" colonnes du journal qu'il dirige une
étude approfondie sur Louis-Napoléon Bo
naparte. C'est .cette étude qui vient de re
paraître en volume, sans que les jours écou
lés, sans que les événemens accomplis, de
puis sa première apparition, lui aient rien
été ni de son intérêt, ni de sa vérité.
C'est un portrait écrit sur le bronze avec
une plume d'acier. Aussi, le temps rie l'ef
facera pas, comme.il fait de ces biogra
phies éphémères, qui ne sont qu'une spécu
lation sur la .vanité du modèle. Dans son
livre sur Napoléon III,.M. de Ja Guéronnière
a fait de l'histoire, à la manière des écri
vains qui peignent pour la postérité les hom
mes de leur siècle.
. Tout ne peut pas encore être dit sur la
grande figure que M. de la Guéronnière a
entrepris de reproduire. Combien de nuan
ces, aujourd'hui cachées dans l'ombre de
l'avenir, apparaîtront .plus tard à la clar
té rayonnante des évéuemens, qui viendront
remplir une destinée, à peine commencée,
quoique déjà si vaste et si haute. .
- Cette ligure est, cependant illuminée de-
trop d'éclairs qui jaillisseat-des profondeurs
de l'ame pour que son caractère d'ensemble
puisse jamais être altéré, même par l'action
die l'imprévu. Le portrait de Napoléon ni. est
de notre époque par son actualité ; il sera
de tous les temps par sa fidélité.
Si nous écrivions cet article à une autte
place, nous parlerions des magnificences du
style et de l'élévation des pensées; mais ici
nous deVocs moins nous préoccuper du côté
littéraire que' du. côté politique de l'œuvre .y,
A ce point de vue, cette œuvre emprunte au
nom de son auteur et à la date de sa publi
cation une immense portée.
■ Cette date est antérieure au jour du triom
phe, et ce nom n'appartenait pas à ce qu'on
appelait, dans le langage des journaux de
l'oppôsition du temps, îe parti de "l'Ely
sée. Quand M. de la Guéronnière écrivait
le. portrait de Napoléon M, il n'obéissait
donc ni aux calculs intéressés de l'ambi
tion, ai aux aveugles inspirations de l'a-
njitié. Il n'avait rien de ce fanatisme du
cœur qui peutégarer la conscience et troubler
la vue, et l'heure n'était pas venue de son
ger à courtiser le Pouvoir, car alors on jouait
sa vie ou sa liberté à s'enrôler sous sa ban
nière."- ■
QEuvre. d'impartialité, où 1'hisforien racon
te ce qu'il sait," sacs passion, sans amour,
sans haine, l'esprit échauffé seulement par
son enthousiaste .admiration qui grandit
involontairement à mesure qu'il avance
dans l'étude de son modèle, le portrait de
«Napoléon HI- est éorit avec le calme de la.
raiSQn et la force de la vérité. C'est ce qui
fait que, selon ses propres expressions, M.
de la Guéronnière a si bien vu.clair dans"
cette nature enveloppée d'ombre.
Dans cette ombre, le peintre a merveilleu-?
éement. saisi toutes les lignés, "à demi-voir
lées, de cette impassible figure qui' n'est
que kw^Çsqiïe d'une ame ardente et qui.'a
trompé tant d'amis et tant d'ennemis. Avec
ces lignes, il a recomposé une physionomie
qui frappe par la vérité de sa ressemblance
et dont chacun se surprend à admirer la
mystérieuse grandeur"et la majestueuse;sé-
.réni.té. . . , ' . ' . . v '±
' . Uàgran'd cœur-qui ne se, xévèlpque.'par.
des éclairs;'-utn.caractère-héroïne ot,iwe
volonté-forte; ,qui ne gèînblcnt gftmtnçilleiv
;que pour se''manife^er avec pïus' d'éclat au
moment utilè et opportun; un puissant gé
nie qui apparaît moins dans l'impétuosité de
seg élans que dans la patience de ses efforts
et la profondeur de ses combinaisons : voilà
Napoléon lïï, tel qu'il s'est successivement
développé dans les actes suprêmes de sa
carrière dr'ho;mne d'Etat et de sa vie d'hom
me d'action.
C'est ainsi que M. de la Guéronnière
nous a montré le neveu de l'Empereur,
à une époque "où il fallait le deviner pour
le comprendre. Au moment où il parut,
c-e portrait fut presque une ~ révélation,
et sa publication, en face des partis irrités
"et des passions ameutées, était un acte de
courage en même temps qu'un acte de cons
cience et de justice.
Alors, cependant, M. 'de la-Guéron
nière ne pouvait donner à son œuvre le
dernier trait de pinceau qui devait la complé
ter, car le soleil du deux décembre ne s'était
pas encore-levé. Aussi laissait-il à l'avenir le
soin de dire le dernier mot d'une figure
qu'il appelait un problême, et d'une vie
qu'il qualifiait d'énigme.
I-lonte ou gloire! ambition d'un lende
main sans horizon ou d'une postérité sans
limite ! Puissance éphémère d'un parti■ ou
puissance invincible d'un droit! Caprice
d'une popularité qui passe, ou estime d'un
peuple qui reste ! Un gr^id ijom qui s'éteint
ou un grand homme qui revit ! Louii-Napo-
léon Bonaparte décidera. Que Dieu et la
France l'inspirent-! Ainsi s'exprimait M.
de la" Guéronnière dans les dernières li
gnes de son étude sur le neveii de l'Empe
reur. _
Dieu et la France ont inspiré Louis-Napo
léon Bonaparte.' Ce n'est pas le grand nom
qui s'éteint,'c'est le grand homme qui revit-,
fort de la puissance invincible d'un drbit et
fier de l'estime d'un peuple sauvé, pour fon
der sur les bases indestructibles de la sou
veraineté nationale, un immense avenir de
grandeur et de prospérité. Et M. do la
Gûéronnière a pu écrire aujourd'hui ce*
; dernier mot qu'il réservait, en se faisantdans
la nouvelle édition de son Napoléon ///,
l'historien du deux Décembre.
Ce qu'a été le D eux- D écembre , les causes
qui ont amené ce vaste et fécond événe
ment; les bienfaits incalculables dont il a
été l'origine, nous pe le redirons pa^s dans
de la GtiêrojiSH'Xp- a . rajea-.,
ni' le sujet, dont lé fond d'ailleurs est
inépuisable, par l'éclat de la forme. Mais ce
qu'il y a de nouveau dans son portrait de Na
poléon III, c'est le secret qu'on y découvre
des .sources pieuses où le. neveu de .rEm- :
pereur a trouvé la -forcé et le cù'urage d'a-
- edmplir de si grandes choses.,
• Louis-Napoléon Bonaparte a toujours eu
foi dans son. nom, te.ujours eu foi dans sa
: race. Il a toujours cru à la France, il a
toujours cru au peuple. Là est (toute-la
clé des mystères de sa vie et de sa po
litique. .C'est ce culte de l'Empereur uni
; au cultp de là patrie qui lui ont donné,
même dans les jours de l'adversité, cette
confiance dans sa destinée qui ne l'a ja
mais abandonné. C'est'dans cette' double
religion du cœur qu'il a trouvé cette patien
ce qui a été son habileté et cette résolution
qui lui a donné le triomphe.
Il 7 a longtemps que l'Evangile a dit,
? qu'avec la foi, l'homme pouvait transporter
des montagnes-, il- y a dans ces paroles un
.salutaire enseignement.- On emprunte^ en,
4îct-, .tiîie ^puissance intalcula'SÈ'aux: "c^n*
viciions profondes et vraies. Nap'oléon'IIi eïi
est un glorieux et. mémorable exemple,* .
C'est sa foi qui a fait son génie èt sa force.
Nous tous qui aimons notre pays,jnous tous ?
qui voulons contr ibuer, dans la-mesure de riop
facultés, à le rendre heureux et ridbe, calmé
et prospère, ayons au cœur quelque chose de
cette foi sublime. Croyons au gouvernement,
et surtout croyons à la France, croyons au
peuple.
. .. . ' amédée de cesena.
Le retour de l'Empereur à Parisiavait été
retardé par une indisposition; mais^celle in
disposition n'a pas eu de suites, puisque
Sa Majestc a pu, sans le moindre*, incon
vénient,-'revenir mareji, et ce matin même
travailler avec ses ministres. , ^
ipre-
mie
L'Empereur assistait cç. soir à la
sentation du ballet nouveau à J'Aca
impériale de Musique.
S. M. est entrée dans la salle à h'uit.lfeu-
res vingt minutes ; elle a été saluée à soii^r-
rivée parlesplus chaleureuses acclamatiori^.
,'rm • ■ ■ /V
. « _ . 'j
Le Sénat s'est réuni hier, à deux heures,\
sous la présidence de M. de Mesnard^pre- '
mier,.vice-président.
Après' la lecture" 3u proces-verbal, le mi
nistre d'Etat a lu une proclamation de l'Em
pereur, prononçant la clôture de la session
ouverte le 4 novembre.
Le Sénat s'est immédiatement séparé. ",
V
Plusieurs journaux ont annoncé • que lë
gouvernement avait l'intention d'autoriser
des maisons de jeu et de rétablir la loterie.
Ces bruits sont dénués de toute espèce de
fondement.
M. le baron de Stierneld, ministre des af
faires étrangères de S. M. le roi de Suède et
de Norwége, a annoncé officiellemént au mi
nistre de France à Stockholm que de nou
velles lettres de créance avaient été expé
diées à-M. le comte de Lowenhielm, et que
cet envoyé était chargé d'offrir à S. M. I.,
à l'occasion de son avènement au trône, les
félicitations de S. M. le roi Oscar. ■
On écrit de Vienne, le 24 décembre :
" « L'empereur vient de donner l'ordre d'opérer
une réduction considérable dans l'effectif de l'ar
mée autrichienne. La diminution doit porter non-
seulement sur l'infanterki, par l'envoi d'un cer
tain nomhi-fj d 4ac;.=■
ia'cavalerie et J'artitierie, par la vente d'une par
tie des clievaux affectés au service de ces armes.
L'ordre de l'empereur porte, en outre, qutf'la me
sure en question devra s'appliquer principalement
aux troupes da l'armée d'Italie. »
■ III l'IlWll " i ——. .
Plusieurs journaux allemands annoncent
qu(i, par suite de la visite de l'empereur
d'Autriche à Berlin, « événement qui, disent-
ils, peut etre regardé comme un sûr garant
du maintien de la paix.», le roi de Prusse a
ordonné, dans un rescrit daté de Potsdam,
la réduction ._de„l'artillerie de son armée et
la dissolution des dragons de. campagne.
Nous lisons dans la Gazette de Cologne ,
sous la date de Berlin, le 2G décembre' :
.. « On vient d'apprendre la nouvelle importante
que la.Russie, l'Autriche et la Prusse ont pris la
résolution'de reconnaître l'Empire français dans un
terme très rapproché et qu'elles sont. dirigées
dans cette démarche par les mômes motifs qui ont
amené dans le temps la Reconnaissance de Louis?
Philippe, il n'est 'pas'. question, de réserves
cial..s. 1 . • ' '
lit' drfns ie fatirn&l de Francfort cltt 26
'4écçml>re :
.« La nouvelle aunoDç.mt qije le comte de Cliam-
bord avait remis à la diète germanique une pro
testation contre le nouvel Empire français, est
déclarée, de bonne source, être sans fondement. »
On nous écrit du Pirée, Je 17, que, le 13,
le vapeur Gomcr y était arrivé, venant de
Cagliari ; le lendemain, l'amiral Roinam-
Deslossés a arboré son pavillon à bord de ce
navire, et, deux heures après, l'Empire a été
proclamé à "bord de l'escadre, et salué par
tous les navires de guerre qui se trouvaient
dans le port. Aux navires français ( Gomer,
Pandore, Cha.pta.1, Sentinelle) se sont joints
urie corvette et un brick russe, une.corvette
napolitaine et une corvette grecque.
La prise de Laghouat nous cause des per
tes plen regrettables. Nous avoris à enregis
trer 1 . aujourd'hui la mort "du brave général
BouÉcaren, qui n'aura pas assez vécu pour
apprendre la haute distinction dont l'Empe-
reujévenait' de l'honorer. Le courrier d'Al
ger du 2.~> .nous annonce qu'il a succombé
le 19 aux suites de l'amputation qu'il venait
de subir. ' *
L'opération fut bien et promptement faite,
et, quoiqu'il ept bien soull'ert, le général
semblait calme , quand , une demi-heure
après, il fut .pris d'un, évanouissement dont
Mouyies^oins des médecins ne purent le
taire revenir; quelques minutes après, il
rendait le dernier soupir.
# Ceux qui ont conuu le général Bousca-
ren, dit le Moniteur algérien, se rappellent
ce courage briilant qui le fit admirer tant de
fois, et ces qualités du cœur et de l'esprit qui
le faisaient aimer de tous, Chacun regrette
de voir, comme enseveli dans son triomplie,
celui qui promettait d'être, pendant long
temps encore, leur .modèle et leur guide.
Le gouverneur-général perd en lui un de
ses lieutenans des plus dévoués et auquel il
portait un attachement qui remontait à plu
sieurs années. ,
M. de Perce val, officier d'ordonnance du
général Bbùscaren, qui avait été blessé à ses
côtés, a fait prendre son-cœur pour l'en
voyer à la-sœur du général.
Le Moniteur algérien complète ainsi les
nouvelles de Laghouat :
« Différentes versions ont eu cour? sur le sort
du chérif Mohammed-ben-Abdallah qui, par ses
prédications fanatiques, avait entraîné ja popula
tion de Laghouat .dans l'insurrection.dont la prise
de cette ville a été le dernier. ac.tc. 'Voiei les der
nières nouvelles que nous recevons, (le lui; elles
sont extraites d'une corresjioridauce du klialifa
Si-Hamza, qui a joué un rôle bridant dans tes af
faires du Sud, en tombant sur les douars des Lar-
baâ, campés près dô lîarrian , le jour môme où le
général Pétissier montait, à l'assaut de Laghouat.
- tneeHjçn~Aîriia{ixîi, 1' ftrsj^".xî^ïrr~cùuy'"
clé feu au travers du corps, s'enfuit chancelant
de la place du bain maure où il avait été frappé,
jusque dan» les jardins. Là, il fut atteint d'une
seconde blessure non moins grave et laissé pour
mort. Cependant, dans la nuit, des gens
- d'un de ses adhérons, Tel h', des Ouled-Naïls, le
recueillirent, l'enlevèrent sur un brancard f.iit de
quatre fusils, et parvinrent à le sortir de l'en
ceinte des palmiers et à tromper la vigilance de
nos troupes d'investissement, a la faveur des té
nèbres.
» C'est dans cet état désespéré qu'il a été trans
porté à grand' peine dans le M'zab, au douar de
Nacer-ben-Chora. II. est d.outeux qu'il survive à
ses blessures : on les dit'd'une gravité extrême. »
Le sénat belge a entendu, dans sa séance
du 28, la lecture du rapportde M. Spitaelssur
le projet de loi qui auto ris» la convention du
9 décembre avec la France. Sans entrer dans
une discussion approfondie du projet, la
commission le regarde comme une garantie
nouvelle des bonnes relations qui ont tou
jours attaché la Belgique à la France, et elle
en propose l'adoption au sénat.
' -La Gazette de Maârid du 24 ' niJuS arrivé
aujourd'hui î Nods y trouvons &Û#ÇQiftmuf.
nication ; - 1 A , '
. • , , ! ■. • -■*» -«• - 5 Tfi '
MIÎîISTÊBE PES .AFFAIRES ÉTEAKGÊEES. . -
Hier, à sept heures et demie du soir, la reinej,
notre souveraine, a daigné recevoir dans sa cliam-.
bre royale S. Exe. le général Aupick, ambassa
deur nommé près de sa royale personne par l'Em
pereur des Français, S. M, était accompagnée de
S. lixc. le président du conseil, ministre des af
faires étrangères, du majordome, de la première
dame d'honneur, du gentilhomme et des daines
de service, et des autres officiers du palai^
' L'introducteur des ambassadeurs ayant annonce
le représentant de l'Empire français, celui-ci a
remis à S. M. se3 lettres d? créance et a prononcé
le discours suivant : " .
« Madame, j'ai l'honneur de déposer entre les
mains di Votre Majesté les lettres par lesquelles
l'Empereur-Napoléon, mon auguste souverain ,
m'accrédite en qualité d'ambassadeur près de vo
tre royale personne.
» Interprète, des sentimcn3 de S. M. I., je sois
heureux, Madame, d'avoir* à renouveler en cette
occasion, à Votre Majesté, l'assurance de sa sincè-
re amitié et de ses vœux ardens pour le bonheur
personnel de Votre Majesté et la prospérité de votre
royaume..
» La forme de gouvernement que, dans son in
dépendance, la France vient de .se donner- et de
céîfsacrer par le vote le plus solennel, ne
fourra que resserrer de plus en plus ses liens
d'amitié avec l'Espagne qui porte à la mo
narchie un amo.ur si profond et si cfjevale--
resque. Dans la ferme confiance que Votre Ma
jesté, en me continuant l'auguste bienveillan
ce dont elle m'a honoré jusqu'à présent, dai
gnera me faciliter l'accomplissement de. la mis
sion qui m'a été confiée, je prie Votre Majesté
d'être convaincue que mes constans efforts ten
dront uniquement à maintenir et à accroître,
s'il est possible, les très intimes relations qui,'
heureusement,'existent déjà entre la France et
l'Espagne. » . ■«
S. M. a daigné répondre en ces termes :
" « Monsieur le général, je reçois avec'un vif
» plaisir les lettres qui vous accréditent comme
ambassadeur de S. M. l'Empereur des Fran
çais près de mâ personne, yous pouvez assurer
votre auguste souverain que je réponds sin-
cècement à l'amitié que vous me manifestez
en son nom'; et que je. fais des vœux arden3
» pour le bonheur de sa personne et pour la prospé-
» rité de l'Empire français. Respectant la résoîu-
» tion prise par la France, dansl'usagedeson indô-
» pendance, de rétablir le gouvernement impérial,
» je me plais à considérer l'Empereur comme la
» personne la plus apte à maintenir et à resser-
» reries relations amicales qui existent entrel'Es-
» pa;çne et la France. Je ne doute pas, Monsieur
» l'ambassadeur, que la continuation de votre sé-
» jour'à ma cour ne contribue d'une manière ef-
» fica.ee. à réaliser ce résuftatsi désirable, et nous
» pouvez compter sur ma constante estime qui
» vous est acquise. »■ , '
Une lettre particulière de Lisbonne, en
date du 20 décembre, nous informe qu'un
décret royal venait de paraître, disposant
qu'à partir du 1 er janvier 1853, la dette con
solidée de Portugal serait convertie eu 3 0/0.
• La chambre des députés de Piémont a
continué, le 25, la discussion du projet de
loi de réorganisation de l'administration
centrale; l'article 3 a été approuvé et l'arti
cle h, renvoyé à l'examen de la commission.
M. Salmour a déposé son rapport sur le
budget des dépenses de la marine pour l'an
née 1833. Le président du conseil a annoncé
à la chambre ç[ue la session serait close vers
le milieu de février. '
En Grèce, à Athènes, la dernière séance
de la chambre des députés n'a offert que
'térition ■ préventive 1 , de' "iléus,, écrivains, lç
Rédacteur du Constitutionnel pt céluitde i'Esj
pêrance^mx. eriliquèr avec'amertume-et lé,
loi suria presse du 30 juillet 1850, et l'état de
la justice criminelle en Grèce. Le ministre de
la justice a répondu aux attaques de-M. Cha*
mousy par l'exposé de l'état-vrai deia jus-
iice criminelle ,en Grèce, et il afait ob
server qu'à l'égard de la détention pré
ventive des deux écrivains, la justice était
saisie, et que c'était à elle seule qu'il apr
partenait d'instruire et de prononcer, a Si
la législation sur la presse est mauvaise, , p.
dit en terminant le ministre, présentez un
projet, la chambre l'examinera. Aujour
d'hui, respectez la loi. » : . ■
' X |iwttim'
■ Il est arrivé des dépêches de Constanti-
nople du 15 de ce mois. # > *
• ; Le Journal de Constantinople s'attache h
démentir les mauvaises nouvelles que l'on
disait être arrivées de la Syrie..
Il est vrai que Mehemet-Pach'a, comman
dant en chef de l'armée d'Arabie, a suspendu
ses opérations-contre les rebelles du Haour
ran; mais ce général, prudent autant que
valeureux, après avoir fait sentir aux insurf
gés la puissance des. troupes impériales, 4
cru qu'il devait songer a la santé de. .ses
soldats, qui eût été fortement compromise
sans résultat avantageux, si la campagne
avait continué durant la mauvaise saison. Le
sérar kier a donc pris ses quartiers d'hiver,
et il l'a fait enhabile général; ses dispositions
assurent les succès obtenus contre les rebel
les, et donnentaux troupes toute facilité pour
les rendre complets et définitifs dans le cas où
le Haouran ne ferait pas sa soumission avant
la reprise des opérations. Les Druses du
Liban, cédant à leurs habitudes de pillage,
ont voulu exercer leurs rapines dans un
des villages de la contrée, et. les troupes
impériales, averties à temps de leur projet^
leur ont donné une leçon dont ils garderont
probablement un durable souvenir. Du res
te, Mehemet-Pacha a aussitôt pris Ses mesur
res pour que l'idée de renouveler ces actes
de -brigandage ne leur revienne même pas;
Mehemet-Pacha s'occupe très sérieusement
des moyens d'empêcher les invasions pério
diques d'une partie de la Syrie par les Arabes
du désert. • . •
Ce jojurnal annonce que les. troupes qui se
trouvent en Bosnie, et qui sont; composées de
_sept bataillons d'infanterie, d'un escadron
de cavalerie, de 1,500 irréguliers,'avec huit
canons, ont fait un mouvement sur Trébi-
gne et Nikchytz,frontière de Monténégro. Ct s
troupes se trouvent sous le commandement
d'Ibrahim-Pacha, qui a sous ses ordres ie
brave colonel de la garde impériale, Saïd-
Bey. Le président du conseil de l'armée de
Roumélie, Ismaït-Pacha, est encore àBosna-
Séraï ; mais il doit en partir tout prochaine
ment pour rejoindre les troupes expédi
tionnaires. j'.
Le 6 de ce mois,-dèûx bateaux à vapeur
turcs avaient quitté Constantinople, l'un, se
rendant à Beyrouth, et l'autre à Tunis.
Celui de Syrie portait des dépêches à Afif-
Bey, commissaire chargé de mettre à exé
cution les conventions arrêtées entre la Su
blime-Porte et la France, au sujet des lieux
saints.
Toutefois les dépêches de l'ambassadeur
de France n'ayant,pu être expédiées par le
bateau à vapeur turc „ M. Bertbemv, at
taché à notre ambassade, est parti pour Jé
rusalem dans la nuit du 6 au 7. L'Ajaccio,
qui tient la station de Constantinople, a été
mis à sa disposition, et immédiatement il a
fait voile pour la Syrie. • ! .
On disaitque l'affaire des lieux saints avait
fait un pas. important : on assurait que-les
traités en faveur de la France allaient enfin
être exécutés.
La Banque de Constantinople n'avait plus
continué à émettre ses lettres de change, et
la Porte avait donne ordre de suspendre
toute émission jusqu'à ce qu'il fût décidé si
la Banque actuelle devra entrer en liqui-
FEIMLUETQM DU COKSTITUTlOSÎiËLDU 30 DÉCE &IBRE
ISMC MPiDil
PAR
ALEXANDRE DUMAS.
4
--r
INTRODUCTION.
11.
'JÉRUSALEM. *
Avec Salomon, Jérusalem a épuisé son ère
de joie, sa période de prospérité ; après les
poètes qui ont chanté sa grandedr vont ve
nir les prophètes qui' prédiront sa ruine.
Encore un siècle ou deux,et Israël entendra
avec effroi ces grands cris précurseurs et
compagnons des désastres, voix qui passent
dans les tempêtes, qui retentissent dans les
ténèbres, qui se.lamenfent sur les ruines.
.. En effet, Nabuchodonosor se lèvec'est
l'Attila de la Bible; c'est ie préposé d<;s ven
geances célestes ; c'est le mart eau de Jeho-
vah, frappant sur ceux qui ont déserté les
autels du vrai Dieu.
. Voyez, au reste, si c'est bien lui que les
prophètes annoncent.
Isaïe parle !
, « Il viendra un temps où tout ce qui est
dans votre maison, et tout ce que vos pères
vont amassé jusqu'à ce jour sera transporté
a Babvlone.
» Vos enfans même, qui 'sont sortis de
■vous, qui ont été engendrés par vous, fe
ront pris, alors, pour être esclaves, et con
duits daos la ville du vainqueur... » .
Puis, à son tour, c'est llabacuc qui dit, au
nom de Dieu : .
Voir les numéros des 10, lt, 12,15, 16,17, 18, 19
22, 23 et 29. ■
La propriété des-édit ons françaises ou étrangères
est expressément reservoe dans" tous les pays où la
propriété littéraire est assurée, l'auteur ayant traité
aavauce dos traductions anglîuses, espagnoles, por-
ugaiàes, allemandes et italienne?.
«Je vais susciter cette nation cruelle et
d'une incroyable vitesse qui court toutes les
terres pour s'emparer des maisons des au
tres.
» Elle porte avec elle l'horreur et l'effroi;
ses chevaux sont plus légers que les léo
pards, plus rapides que -les loups qui cou
rent le soir.
» Sa cavalerie se répandra de toutes parts,
et ses cavaliers viendront de. loin, volant
comme l'aigle qui'fond sur sa proie. '
' » Us viendront tous au butin, et leur roi
assemblera des troupes de captifs comme
des monceaux de sable... »
En effet, Nabuchodonosor arrive :
« En ce temps-là, Nabuchodonosor,- roi
de Babylone, vint avec ses gens pour pren
dre la ville.
p Alors, Joakin, roi de Juda^ sortit de Jé
rusalem, et. alla se rendre au roi de Baby
lone avec sa mère, ses serviteurs, ses prin
ces et ses esclaves, et le roi de Babylone le
reçut à discrétion. t
» 11 emporta de Jérusalem tous les treso- s
de la maison du roi;. il brisa tous'les vases
d'or que Salomon, roi d'Israël, avait fuit
mettre dans ie temple du Seigneur, selon ce
que le Seigneur avait prédit .
» Il transféra tout ce qu'il y avait de con
sidérable .dans Jérusalem,, tous les princes,-
tous les vailfans de l'armée, au nombre de
dix mille captifs, et il ne laissa après lui que
les plus pauvres dans le peuple.
» Il transféra aussi à Babyione Joakin
avec sa mère, ses femmes et ses esclaves, et
il emmena captifs de Jérusalem à. Babylone
les juges du pays.
» ,Et ce "fut ainsi que le. roi de Babylone
enleva les plus vailiaus do Juda, les artisans,
les lapidaires, tons ie> gens de guerre et tous
les gens de cœur, et les emmena captifs à
Babylone. » •
• C'était cette captivité qui avait été prédite
par le roi David dans ce magnifique psaume,
où se personnifiera la douieur des exilés de
tous les temps : •
«Aux bords -des fleuves de Babylone,
nous nous.somriies assis, et bous avons pleu
ré en nous souvenant de Sion I
» Nous avons suspendu nçs harpes aux
saules de leurs riv.es.
» Parce que ceux qui nous avaient em
menés en captivité nous demandaient des
chants de notre pays.
"p Et ils nous diraient: « Chantez-nous
» une hymne des cantiques de Sion. »
» Comment chanterions-r-nous 1e cantique
du Seigneur sur une terre étrangère !
» Si je t'oublie, ô Jérusalem ! que ma
droite elle-même soit mise en oubli !
» Que ma langue se sèche dans ma gorge,
si je t'oubiie, ô Jérusalem !
» Si Jérusalem n'est pas à jamais le prin
cipe de ma joie !
-r> Souviens-toi des .fils d'Edom, Seigneur !
au jour où tomba Jérusalem.
» Lorsqu'ils disaient : « Détruisez-la, dé-
» ti'uisez-la jusque dans ses fôndemens! »
» Misérable fille de Babylone, béni soit qui
te rendra les douleurs que tu nous a laites !
» Béni soit qui t'arrachera tes petits en-
fans, et les écrasera contre la pierre !»
Au nombre des exilés était Daniel:
Daniel, du saugroyal de Juda, enlevé tout
enfant à cette Jérusalem qui n'a plus de po
pulation, qui n'a plus de maisons, qui n'a
plus de temple ; Daniel, expliquant les son
ges de ?> T abucliodonosor, et lisant lu Manè,
Thecel, Pharès de Baltliazar; Daniel , - jeté
deux fois dans la fosse aux lions, où, la pre
mière fois, il passe une nuit, et, la seconde
fois, six jours ; Daniel obtient, enfin, de Cy-
rus un édit qui autorise les Hébreux à re
prendre le chemin de leur patrie, et à rebâ
tir le temple, auquel il fixe une hauteur de
soixante coudéeg,-une largeur égaie, trois
rangs de pierre polie, et un rang de bois
poussé en Syrie.
Après soixanté-dix ans de" ciptivitc, qua
rante-deux mille trois cent soixaute-deux
Juifs rentrèrent dans leur patrie car,
trois fois pendant ces soixante-dix années,Jé
rusalem avait été reprise et pillée, et, à cha
que fois, une nouvelle dîme d'hommes avait
été prélevée sur sa population, et avait suivi
le vainqueur.
Cvrus avait mieux fait que d'autoriser à
rebâtir le temple : il s'était chargé des.frais
de construction, et avait rendu aux Hébreux
cinq mille quatre cents vases d'or et d'ar
gent emportés do Jérusalem par Nabuclio-'
donosor.. ,
Hélas ! ce n'était pas l'ancien temple, mais -
c'était encore Je temple...Tandis que les vieil
lards pleuraient, les jeunes gens poussaient
des cris joyeux : ils n'avaient pas'vu le pre
mier! L'an 51'i avant Jésus-Christ, on consa
cra le nouvel édifice, au milieu d'une- multi
tude d'Héhreux accourus de la Palestine
pour cette fête solennelle, pendant laquelle
on immola cent veaux, deux cents béliers,
quatre cents agneaux, et douze boucs,— un
par tribu, —pour les péchés d'Israël.
Le temple rebâti et consacré, c'était la na
tionalité reconquise.
Après avoir relevé le temple, on songea à
relever les murailles; mais il fallait, pour
cela, une autorisation d'Artaxerçcs, et nul
n'osait la lui demander.
Artaxercès avait pour esclave un Juif nom- '
mé Néhémie, lils ' de I-Ielchias ; il avait pris
cet esclave en amitié, et avait fait de lui son
échanson.
Un jour, un des frères de Néhémie, nom
mé I-lànani, vint le voir, et lui demanda ce
que les Juifs qui se rencontraient sur la ter
re étrangère se demandaient fout d'abord
entre eux, — il lui demanda des nouvelles
de Jérusalem. *
Hauani secoua la tête.
— Le temple est rebâti, dit-il; mais les
murailles sont toujours détruites, et les por
tes en ont été consumées par le feu !
. Or., quelques jours après , pendant la
vingtième année du règne d'Àrtaxcrccs, au
mois de nisan, comme ou apportait du vin
devant le roi, Néhémie prit ce vin, et le lui
servit. Alors, le roi, le regardant et lui trou
vant le visage tout abattu :
— Pourquoi as-tu le visage si triste, lui
demanda-t-il, n'étan t pas malade ? Il faut
que tu aies quelque mal qui te tieune le
cœur.
Néhémie fut saisi d'une grande crainte;
mais, -rappelant tout son courage, et croyant
le moment favorable : .
' ' —Q roi! lui répondit-il, que votre vie soit
éternelle 1 Comment mon visage ne serait-il
pas abattu quand la. ville où sont les tom
beaux de mes pères est déserte, quand âds
murailles sont détruites, quand ses portes
sont brûlées !... •
— Efi bien! que demandcsrtu? dit le roi.
.Néhémie pria. Dieu tout bas, ct répondit
plus hardiment. ' :
—Si ma demande ne déplaît, pas au roi, si
sou serviteur n'a pis démérité de lui, qu'il
m'envoie, je l'en supplie,en Judée, à la ville
du sépulcre de mes pères, afin que je la re
lève de ses ruines! i .
Lie roi et la reine se regardèrent et échan
gèrent un coup d'oeil d'assentiment.
—Combien ton voyage durera-t-il, ct quand
reviendras.-tu? repritArlaxercès.
Néhémio fixa une époque*
—C'est bien, dit le roi, va,
— Sire, dit alors Néhémie, ce que vous
faites est déjà beaucoup, mais n'est pas en
core assez... Je supplie le roi de me donner
des lettres -pour les gouverneurs des pays
d'au delà le fleuve , afin qu'ils me fassent
passer sûrement jusqu'à ce que je sois en
Judée^ je le supplie, en outre, de me don
ner une lettre pour Asaph, grand-maître de
ses forêts, afin que je puisse y » prendre le
bois dont j'aurai besoin.
Et le roi accorda à Néhémie 'tout ce que
Néhémie lui demandait.
Alors, Néhémie partit pour la Judée.
Peut-être rcncontra-t-il sur sa loute.Thé-
mistocle, exilé d'Athènes, et venant implo
rer l'hospitalité d'Axtaxercès. — La Grèce
commençait à compter au rang des nations :
elle était'ingrate !
Néhémie .employa douze ans à accomplir
la pieuse tâche qu'il avait entreprise, et, la
douzième année après son'départ, il revint
près d'Arlaxercès, comme il le lui avait pro
mis.
Ce que voyant celui-ci, et quelle avait été
la fidélité de"Néhémie à remplir sa promes
se, il le renvoya à Jérusalem avec le titre de
gouverneur.
Un peu plus d» cent ans s'étaient écoulés
depuis la reconstruction des murs de la
ville, -lorsque l'on apprit tout à coup à Jéru
salem qu'un conquérant étranger venant du
nord avait pris Damas et Sidon, et assiégeait
Tyr.
'llu.it jours après, un messager arriva, por
teur d'une lettre écrite par ce conquérant au
grand-prêtre Jaddus.
Il lui demandait trois choses : du secours,
un commerce libre avec son- armée, et l'ap
pui qu'il prêtait au roi des Perses, l'assurant'
qu'il n'aurait pas à se repentir d'avoir pré
féré son amitié à celle de Darius.
La lettre était signée d'un nom inconnu
aux Juifs : celui qui l'avait écrite s'appelait
Alexandre, fils de Philippe.
Jaddus Rattacha donc pas grande impor
tance à cette lettre, et répondit que les Juifs
avaient-promis avec serment à- Darius de ne
jamais porter les armes contre lui, et qu'ils
ne pouvaient y munquei*. tant que Darius
serait vivant.
Cette lettre qu'avait reçue Jaddus, et à
laquelle il venait de répondre d'une si hau
taine façon, -c'était la conquête européenne
qui frappait pour la seconde fois aux portes
de l'Asie.
. On n'avait pas entendu parler de l'Europe
depuis la chute de Troie. Aussi le grandi
prêtre ne connaissait-il que Darius Illj dou
zième roi de Perse. ' ■
L'empire de celui-ci était immense : il s'é
tendait de l'Indus au Pônt-Euxin, et du
Jaxarté à l'Ethiopie. Continuant l'œuvre de
Darius l" èt de Xercès, le roi de Perse rêvait
une troisième invasion de la Grèce qui ven
geât Marathon et Salamine,—quand, tout à
Coup, dans une province de cette Grèce,bor
née, à l'Orient, par le mont Athos, au cou-
ohant, par rillyrie, au nord, par l'Hémus,
au midi, par l'Olympe, et grande à peine
comme la vingtième partie de son royaume,
un jeune roi se rencontra qui résolut, de
renverser et de réduire en poussière cet im
mense empire.
C'était ce même Alexandrë, fils de Phi
lippe.
Il était né à Pella, le 6 du mois hécatom-
beon, delà 106° olympiade, la nuit même
où fut brûlé le templte de Diane à Ephèse. •
Dans un accès de colère, son père avait;
un jour, voulu le tuor ; ce qui eût fort chau-
face du monde oriental.. Il s'en était
go la
vengé en sauvant la vie à son père, dans un
combat contre les Triballes, ou il le couvrit
de .son bouclier;
À vingt ans il avait vaincu les Médares,
les avait chassés de-leur ville, qu'il avait
nommée Alexandropolis, et repeuplée de
nouveaux habitons; puis il avait soumis ces
mêmes Tribalies-auxquels il avait disputc'la
vie de son père, et ravagé le pays des Gètes;
ensuite, il s'était retourné contre les Thé-
bains et les Athéniens, lesquels," sur l'avis
de Démosthènes, et croyant au bruit de sa
mort qui - s'était répandu, avaient pris le»
armes ; alors, il avait envahi la Béotie, avait
rasé Thèbes, ne laissant debout que la mai
son de Pindare; enfin, il avait tenu, à QEgé,
un grand conseil de guerre où l'invasion de
l'Asie avait été arrêtée.
A cet effet,, il avait levé trente mille hom
mes d'infanterie, quatre mille cinq ceçts
hommes de cavalerie ; avait rassemblé une
flotte de cent soixante galeres, s'étaiLmuni
de soixante-dix talons d'or, avait pris des
vivres pour quarante jours, était parti de
Pelia . avait, longé les côtes d'Amphipolis,
passé le Slrymon, franchi l'Hèbre ; était
arrivé on vingt jours à SestQS, avait débar
qué sans opposition sur le? rivages de l'A-
BUREAU^! me de Valob (Palals-lloyal), ni fi®.
to' 19S2. W 3EUDI 30 DECEMBRE
; ' Prix de l'abonnement. t
»*■■■■.
B2P ARTEXSÇZ«a I
Ï3 FA. Pûtra .TBOIÎ MOIS*
• ' p&rîs: r
' t& EB. POUB TfiOiS MOIS. '
UN NUMÉRO : #© CSNTIMES.
ÏO0B LE8 pays êthahgbbs, se repârtefcau
tableau publié dans le! j€urpal,Jes 10 et
•85 de chaque mois.
VÛH* «
- ■
Toute, lettre non ajthanchie sera.rigoureus"mmt refuiê^
l Les articles déposés ne sont pas rendus^ .
JOURNAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL
-■ ■ '<• •; • t " •' ' • ■; - ; : :'• •' ' -i' * -3 i * • • *
0» ^abonne > dansles départetnens, aux Messogurieset wxx Directions de poste.-—A Londres, chez $IM. Cov» T i£ jf-Ç.lf-sS» ... |-
I " '" — A Strasbourg,'chez M. A ux & KDM ,pour l 'Allemagne. ; * :»«£ {
> •S'adresser, francoipoiA'tBdtotinUtràfr
• ■ ' ' " . ' ■ ? ; ô'W.lBSAiii,dirKteuK
Les annonces sont reçues'chéz l^PAMS;. régisseur, 4Qj place de..1§:Bouffe
. •:< .et sfu Sureau du journal; - ; ,
PAIÎÎS» 29 DÉCEMBRE.
„• .... " - "
i ; * « ^ - v
; ' ' TOAPOMGMMtf IIS. - - ;
' Au mois'de juillet iSSi/qijalfe-Bio'iaavaat' 5
lë coup d'Elat qui a renouvelé la face ~du
pays, M. de là Guéronnière publiait dans
les" colonnes du journal qu'il dirige une
étude approfondie sur Louis-Napoléon Bo
naparte. C'est .cette étude qui vient de re
paraître en volume, sans que les jours écou
lés, sans que les événemens accomplis, de
puis sa première apparition, lui aient rien
été ni de son intérêt, ni de sa vérité.
C'est un portrait écrit sur le bronze avec
une plume d'acier. Aussi, le temps rie l'ef
facera pas, comme.il fait de ces biogra
phies éphémères, qui ne sont qu'une spécu
lation sur la .vanité du modèle. Dans son
livre sur Napoléon III,.M. de Ja Guéronnière
a fait de l'histoire, à la manière des écri
vains qui peignent pour la postérité les hom
mes de leur siècle.
. Tout ne peut pas encore être dit sur la
grande figure que M. de la Guéronnière a
entrepris de reproduire. Combien de nuan
ces, aujourd'hui cachées dans l'ombre de
l'avenir, apparaîtront .plus tard à la clar
té rayonnante des évéuemens, qui viendront
remplir une destinée, à peine commencée,
quoique déjà si vaste et si haute. .
- Cette ligure est, cependant illuminée de-
trop d'éclairs qui jaillisseat-des profondeurs
de l'ame pour que son caractère d'ensemble
puisse jamais être altéré, même par l'action
die l'imprévu. Le portrait de Napoléon ni. est
de notre époque par son actualité ; il sera
de tous les temps par sa fidélité.
Si nous écrivions cet article à une autte
place, nous parlerions des magnificences du
style et de l'élévation des pensées; mais ici
nous deVocs moins nous préoccuper du côté
littéraire que' du. côté politique de l'œuvre .y,
A ce point de vue, cette œuvre emprunte au
nom de son auteur et à la date de sa publi
cation une immense portée.
■ Cette date est antérieure au jour du triom
phe, et ce nom n'appartenait pas à ce qu'on
appelait, dans le langage des journaux de
l'oppôsition du temps, îe parti de "l'Ely
sée. Quand M. de la Guéronnière écrivait
le. portrait de Napoléon M, il n'obéissait
donc ni aux calculs intéressés de l'ambi
tion, ai aux aveugles inspirations de l'a-
njitié. Il n'avait rien de ce fanatisme du
cœur qui peutégarer la conscience et troubler
la vue, et l'heure n'était pas venue de son
ger à courtiser le Pouvoir, car alors on jouait
sa vie ou sa liberté à s'enrôler sous sa ban
nière."- ■
QEuvre. d'impartialité, où 1'hisforien racon
te ce qu'il sait," sacs passion, sans amour,
sans haine, l'esprit échauffé seulement par
son enthousiaste .admiration qui grandit
involontairement à mesure qu'il avance
dans l'étude de son modèle, le portrait de
«Napoléon HI- est éorit avec le calme de la.
raiSQn et la force de la vérité. C'est ce qui
fait que, selon ses propres expressions, M.
de la Guéronnière a si bien vu.clair dans"
cette nature enveloppée d'ombre.
Dans cette ombre, le peintre a merveilleu-?
éement. saisi toutes les lignés, "à demi-voir
lées, de cette impassible figure qui' n'est
que kw^Çsqiïe d'une ame ardente et qui.'a
trompé tant d'amis et tant d'ennemis. Avec
ces lignes, il a recomposé une physionomie
qui frappe par la vérité de sa ressemblance
et dont chacun se surprend à admirer la
mystérieuse grandeur"et la majestueuse;sé-
.réni.té. . . , ' . ' . . v '±
' . Uàgran'd cœur-qui ne se, xévèlpque.'par.
des éclairs;'-utn.caractère-héroïne ot,iwe
volonté-forte; ,qui ne gèînblcnt gftmtnçilleiv
;que pour se''manife^er avec pïus' d'éclat au
moment utilè et opportun; un puissant gé
nie qui apparaît moins dans l'impétuosité de
seg élans que dans la patience de ses efforts
et la profondeur de ses combinaisons : voilà
Napoléon lïï, tel qu'il s'est successivement
développé dans les actes suprêmes de sa
carrière dr'ho;mne d'Etat et de sa vie d'hom
me d'action.
C'est ainsi que M. de la Guéronnière
nous a montré le neveu de l'Empereur,
à une époque "où il fallait le deviner pour
le comprendre. Au moment où il parut,
c-e portrait fut presque une ~ révélation,
et sa publication, en face des partis irrités
"et des passions ameutées, était un acte de
courage en même temps qu'un acte de cons
cience et de justice.
Alors, cependant, M. 'de la-Guéron
nière ne pouvait donner à son œuvre le
dernier trait de pinceau qui devait la complé
ter, car le soleil du deux décembre ne s'était
pas encore-levé. Aussi laissait-il à l'avenir le
soin de dire le dernier mot d'une figure
qu'il appelait un problême, et d'une vie
qu'il qualifiait d'énigme.
I-lonte ou gloire! ambition d'un lende
main sans horizon ou d'une postérité sans
limite ! Puissance éphémère d'un parti■ ou
puissance invincible d'un droit! Caprice
d'une popularité qui passe, ou estime d'un
peuple qui reste ! Un gr^id ijom qui s'éteint
ou un grand homme qui revit ! Louii-Napo-
léon Bonaparte décidera. Que Dieu et la
France l'inspirent-! Ainsi s'exprimait M.
de la" Guéronnière dans les dernières li
gnes de son étude sur le neveii de l'Empe
reur. _
Dieu et la France ont inspiré Louis-Napo
léon Bonaparte.' Ce n'est pas le grand nom
qui s'éteint,'c'est le grand homme qui revit-,
fort de la puissance invincible d'un drbit et
fier de l'estime d'un peuple sauvé, pour fon
der sur les bases indestructibles de la sou
veraineté nationale, un immense avenir de
grandeur et de prospérité. Et M. do la
Gûéronnière a pu écrire aujourd'hui ce*
; dernier mot qu'il réservait, en se faisantdans
la nouvelle édition de son Napoléon ///,
l'historien du deux Décembre.
Ce qu'a été le D eux- D écembre , les causes
qui ont amené ce vaste et fécond événe
ment; les bienfaits incalculables dont il a
été l'origine, nous pe le redirons pa^s dans
de la GtiêrojiSH'Xp- a . rajea-.,
ni' le sujet, dont lé fond d'ailleurs est
inépuisable, par l'éclat de la forme. Mais ce
qu'il y a de nouveau dans son portrait de Na
poléon III, c'est le secret qu'on y découvre
des .sources pieuses où le. neveu de .rEm- :
pereur a trouvé la -forcé et le cù'urage d'a-
- edmplir de si grandes choses.,
• Louis-Napoléon Bonaparte a toujours eu
foi dans son. nom, te.ujours eu foi dans sa
: race. Il a toujours cru à la France, il a
toujours cru au peuple. Là est (toute-la
clé des mystères de sa vie et de sa po
litique. .C'est ce culte de l'Empereur uni
; au cultp de là patrie qui lui ont donné,
même dans les jours de l'adversité, cette
confiance dans sa destinée qui ne l'a ja
mais abandonné. C'est'dans cette' double
religion du cœur qu'il a trouvé cette patien
ce qui a été son habileté et cette résolution
qui lui a donné le triomphe.
Il 7 a longtemps que l'Evangile a dit,
? qu'avec la foi, l'homme pouvait transporter
des montagnes-, il- y a dans ces paroles un
.salutaire enseignement.- On emprunte^ en,
4îct-, .tiîie ^puissance intalcula'SÈ'aux: "c^n*
viciions profondes et vraies. Nap'oléon'IIi eïi
est un glorieux et. mémorable exemple,* .
C'est sa foi qui a fait son génie èt sa force.
Nous tous qui aimons notre pays,jnous tous ?
qui voulons contr ibuer, dans la-mesure de riop
facultés, à le rendre heureux et ridbe, calmé
et prospère, ayons au cœur quelque chose de
cette foi sublime. Croyons au gouvernement,
et surtout croyons à la France, croyons au
peuple.
. .. . ' amédée de cesena.
Le retour de l'Empereur à Parisiavait été
retardé par une indisposition; mais^celle in
disposition n'a pas eu de suites, puisque
Sa Majestc a pu, sans le moindre*, incon
vénient,-'revenir mareji, et ce matin même
travailler avec ses ministres. , ^
ipre-
mie
L'Empereur assistait cç. soir à la
sentation du ballet nouveau à J'Aca
impériale de Musique.
S. M. est entrée dans la salle à h'uit.lfeu-
res vingt minutes ; elle a été saluée à soii^r-
rivée parlesplus chaleureuses acclamatiori^.
,'rm • ■ ■ /V
. « _ . 'j
Le Sénat s'est réuni hier, à deux heures,\
sous la présidence de M. de Mesnard^pre- '
mier,.vice-président.
Après' la lecture" 3u proces-verbal, le mi
nistre d'Etat a lu une proclamation de l'Em
pereur, prononçant la clôture de la session
ouverte le 4 novembre.
Le Sénat s'est immédiatement séparé. ",
V
Plusieurs journaux ont annoncé • que lë
gouvernement avait l'intention d'autoriser
des maisons de jeu et de rétablir la loterie.
Ces bruits sont dénués de toute espèce de
fondement.
M. le baron de Stierneld, ministre des af
faires étrangères de S. M. le roi de Suède et
de Norwége, a annoncé officiellemént au mi
nistre de France à Stockholm que de nou
velles lettres de créance avaient été expé
diées à-M. le comte de Lowenhielm, et que
cet envoyé était chargé d'offrir à S. M. I.,
à l'occasion de son avènement au trône, les
félicitations de S. M. le roi Oscar. ■
On écrit de Vienne, le 24 décembre :
" « L'empereur vient de donner l'ordre d'opérer
une réduction considérable dans l'effectif de l'ar
mée autrichienne. La diminution doit porter non-
seulement sur l'infanterki, par l'envoi d'un cer
tain nomhi-fj d 4ac;.=■
ia'cavalerie et J'artitierie, par la vente d'une par
tie des clievaux affectés au service de ces armes.
L'ordre de l'empereur porte, en outre, qutf'la me
sure en question devra s'appliquer principalement
aux troupes da l'armée d'Italie. »
■ III l'IlWll " i ——. .
Plusieurs journaux allemands annoncent
qu(i, par suite de la visite de l'empereur
d'Autriche à Berlin, « événement qui, disent-
ils, peut etre regardé comme un sûr garant
du maintien de la paix.», le roi de Prusse a
ordonné, dans un rescrit daté de Potsdam,
la réduction ._de„l'artillerie de son armée et
la dissolution des dragons de. campagne.
Nous lisons dans la Gazette de Cologne ,
sous la date de Berlin, le 2G décembre' :
.. « On vient d'apprendre la nouvelle importante
que la.Russie, l'Autriche et la Prusse ont pris la
résolution'de reconnaître l'Empire français dans un
terme très rapproché et qu'elles sont. dirigées
dans cette démarche par les mômes motifs qui ont
amené dans le temps la Reconnaissance de Louis?
Philippe, il n'est 'pas'. question, de réserves
cial..s. 1 . • ' '
lit' drfns ie fatirn&l de Francfort cltt 26
'4écçml>re :
.« La nouvelle aunoDç.mt qije le comte de Cliam-
bord avait remis à la diète germanique une pro
testation contre le nouvel Empire français, est
déclarée, de bonne source, être sans fondement. »
On nous écrit du Pirée, Je 17, que, le 13,
le vapeur Gomcr y était arrivé, venant de
Cagliari ; le lendemain, l'amiral Roinam-
Deslossés a arboré son pavillon à bord de ce
navire, et, deux heures après, l'Empire a été
proclamé à "bord de l'escadre, et salué par
tous les navires de guerre qui se trouvaient
dans le port. Aux navires français ( Gomer,
Pandore, Cha.pta.1, Sentinelle) se sont joints
urie corvette et un brick russe, une.corvette
napolitaine et une corvette grecque.
La prise de Laghouat nous cause des per
tes plen regrettables. Nous avoris à enregis
trer 1 . aujourd'hui la mort "du brave général
BouÉcaren, qui n'aura pas assez vécu pour
apprendre la haute distinction dont l'Empe-
reujévenait' de l'honorer. Le courrier d'Al
ger du 2.~> .nous annonce qu'il a succombé
le 19 aux suites de l'amputation qu'il venait
de subir. ' *
L'opération fut bien et promptement faite,
et, quoiqu'il ept bien soull'ert, le général
semblait calme , quand , une demi-heure
après, il fut .pris d'un, évanouissement dont
Mouyies^oins des médecins ne purent le
taire revenir; quelques minutes après, il
rendait le dernier soupir.
# Ceux qui ont conuu le général Bousca-
ren, dit le Moniteur algérien, se rappellent
ce courage briilant qui le fit admirer tant de
fois, et ces qualités du cœur et de l'esprit qui
le faisaient aimer de tous, Chacun regrette
de voir, comme enseveli dans son triomplie,
celui qui promettait d'être, pendant long
temps encore, leur .modèle et leur guide.
Le gouverneur-général perd en lui un de
ses lieutenans des plus dévoués et auquel il
portait un attachement qui remontait à plu
sieurs années. ,
M. de Perce val, officier d'ordonnance du
général Bbùscaren, qui avait été blessé à ses
côtés, a fait prendre son-cœur pour l'en
voyer à la-sœur du général.
Le Moniteur algérien complète ainsi les
nouvelles de Laghouat :
« Différentes versions ont eu cour? sur le sort
du chérif Mohammed-ben-Abdallah qui, par ses
prédications fanatiques, avait entraîné ja popula
tion de Laghouat .dans l'insurrection.dont la prise
de cette ville a été le dernier. ac.tc. 'Voiei les der
nières nouvelles que nous recevons, (le lui; elles
sont extraites d'une corresjioridauce du klialifa
Si-Hamza, qui a joué un rôle bridant dans tes af
faires du Sud, en tombant sur les douars des Lar-
baâ, campés près dô lîarrian , le jour môme où le
général Pétissier montait, à l'assaut de Laghouat.
- tneeHjçn~Aîriia{ixîi, 1' ftrsj^".xî^ïrr~cùuy'"
clé feu au travers du corps, s'enfuit chancelant
de la place du bain maure où il avait été frappé,
jusque dan» les jardins. Là, il fut atteint d'une
seconde blessure non moins grave et laissé pour
mort. Cependant, dans la nuit, des gens
- d'un de ses adhérons, Tel h', des Ouled-Naïls, le
recueillirent, l'enlevèrent sur un brancard f.iit de
quatre fusils, et parvinrent à le sortir de l'en
ceinte des palmiers et à tromper la vigilance de
nos troupes d'investissement, a la faveur des té
nèbres.
» C'est dans cet état désespéré qu'il a été trans
porté à grand' peine dans le M'zab, au douar de
Nacer-ben-Chora. II. est d.outeux qu'il survive à
ses blessures : on les dit'd'une gravité extrême. »
Le sénat belge a entendu, dans sa séance
du 28, la lecture du rapportde M. Spitaelssur
le projet de loi qui auto ris» la convention du
9 décembre avec la France. Sans entrer dans
une discussion approfondie du projet, la
commission le regarde comme une garantie
nouvelle des bonnes relations qui ont tou
jours attaché la Belgique à la France, et elle
en propose l'adoption au sénat.
' -La Gazette de Maârid du 24 ' niJuS arrivé
aujourd'hui î Nods y trouvons &Û#ÇQiftmuf.
nication ; - 1 A , '
. • , , ! ■. • -■*» -«• - 5 Tfi '
MIÎîISTÊBE PES .AFFAIRES ÉTEAKGÊEES. . -
Hier, à sept heures et demie du soir, la reinej,
notre souveraine, a daigné recevoir dans sa cliam-.
bre royale S. Exe. le général Aupick, ambassa
deur nommé près de sa royale personne par l'Em
pereur des Français, S. M, était accompagnée de
S. lixc. le président du conseil, ministre des af
faires étrangères, du majordome, de la première
dame d'honneur, du gentilhomme et des daines
de service, et des autres officiers du palai^
' L'introducteur des ambassadeurs ayant annonce
le représentant de l'Empire français, celui-ci a
remis à S. M. se3 lettres d? créance et a prononcé
le discours suivant : " .
« Madame, j'ai l'honneur de déposer entre les
mains di Votre Majesté les lettres par lesquelles
l'Empereur-Napoléon, mon auguste souverain ,
m'accrédite en qualité d'ambassadeur près de vo
tre royale personne.
» Interprète, des sentimcn3 de S. M. I., je sois
heureux, Madame, d'avoir* à renouveler en cette
occasion, à Votre Majesté, l'assurance de sa sincè-
re amitié et de ses vœux ardens pour le bonheur
personnel de Votre Majesté et la prospérité de votre
royaume..
» La forme de gouvernement que, dans son in
dépendance, la France vient de .se donner- et de
céîfsacrer par le vote le plus solennel, ne
fourra que resserrer de plus en plus ses liens
d'amitié avec l'Espagne qui porte à la mo
narchie un amo.ur si profond et si cfjevale--
resque. Dans la ferme confiance que Votre Ma
jesté, en me continuant l'auguste bienveillan
ce dont elle m'a honoré jusqu'à présent, dai
gnera me faciliter l'accomplissement de. la mis
sion qui m'a été confiée, je prie Votre Majesté
d'être convaincue que mes constans efforts ten
dront uniquement à maintenir et à accroître,
s'il est possible, les très intimes relations qui,'
heureusement,'existent déjà entre la France et
l'Espagne. » . ■«
S. M. a daigné répondre en ces termes :
" « Monsieur le général, je reçois avec'un vif
» plaisir les lettres qui vous accréditent comme
ambassadeur de S. M. l'Empereur des Fran
çais près de mâ personne, yous pouvez assurer
votre auguste souverain que je réponds sin-
cècement à l'amitié que vous me manifestez
en son nom'; et que je. fais des vœux arden3
» pour le bonheur de sa personne et pour la prospé-
» rité de l'Empire français. Respectant la résoîu-
» tion prise par la France, dansl'usagedeson indô-
» pendance, de rétablir le gouvernement impérial,
» je me plais à considérer l'Empereur comme la
» personne la plus apte à maintenir et à resser-
» reries relations amicales qui existent entrel'Es-
» pa;çne et la France. Je ne doute pas, Monsieur
» l'ambassadeur, que la continuation de votre sé-
» jour'à ma cour ne contribue d'une manière ef-
» fica.ee. à réaliser ce résuftatsi désirable, et nous
» pouvez compter sur ma constante estime qui
» vous est acquise. »■ , '
Une lettre particulière de Lisbonne, en
date du 20 décembre, nous informe qu'un
décret royal venait de paraître, disposant
qu'à partir du 1 er janvier 1853, la dette con
solidée de Portugal serait convertie eu 3 0/0.
• La chambre des députés de Piémont a
continué, le 25, la discussion du projet de
loi de réorganisation de l'administration
centrale; l'article 3 a été approuvé et l'arti
cle h, renvoyé à l'examen de la commission.
M. Salmour a déposé son rapport sur le
budget des dépenses de la marine pour l'an
née 1833. Le président du conseil a annoncé
à la chambre ç[ue la session serait close vers
le milieu de février. '
En Grèce, à Athènes, la dernière séance
de la chambre des députés n'a offert que
'térition ■ préventive 1 , de' "iléus,, écrivains, lç
Rédacteur du Constitutionnel pt céluitde i'Esj
pêrance^mx. eriliquèr avec'amertume-et lé,
loi suria presse du 30 juillet 1850, et l'état de
la justice criminelle en Grèce. Le ministre de
la justice a répondu aux attaques de-M. Cha*
mousy par l'exposé de l'état-vrai deia jus-
iice criminelle ,en Grèce, et il afait ob
server qu'à l'égard de la détention pré
ventive des deux écrivains, la justice était
saisie, et que c'était à elle seule qu'il apr
partenait d'instruire et de prononcer, a Si
la législation sur la presse est mauvaise, , p.
dit en terminant le ministre, présentez un
projet, la chambre l'examinera. Aujour
d'hui, respectez la loi. » : . ■
' X |iwttim'
■ Il est arrivé des dépêches de Constanti-
nople du 15 de ce mois. # > *
• ; Le Journal de Constantinople s'attache h
démentir les mauvaises nouvelles que l'on
disait être arrivées de la Syrie..
Il est vrai que Mehemet-Pach'a, comman
dant en chef de l'armée d'Arabie, a suspendu
ses opérations-contre les rebelles du Haour
ran; mais ce général, prudent autant que
valeureux, après avoir fait sentir aux insurf
gés la puissance des. troupes impériales, 4
cru qu'il devait songer a la santé de. .ses
soldats, qui eût été fortement compromise
sans résultat avantageux, si la campagne
avait continué durant la mauvaise saison. Le
sérar kier a donc pris ses quartiers d'hiver,
et il l'a fait enhabile général; ses dispositions
assurent les succès obtenus contre les rebel
les, et donnentaux troupes toute facilité pour
les rendre complets et définitifs dans le cas où
le Haouran ne ferait pas sa soumission avant
la reprise des opérations. Les Druses du
Liban, cédant à leurs habitudes de pillage,
ont voulu exercer leurs rapines dans un
des villages de la contrée, et. les troupes
impériales, averties à temps de leur projet^
leur ont donné une leçon dont ils garderont
probablement un durable souvenir. Du res
te, Mehemet-Pacha a aussitôt pris Ses mesur
res pour que l'idée de renouveler ces actes
de -brigandage ne leur revienne même pas;
Mehemet-Pacha s'occupe très sérieusement
des moyens d'empêcher les invasions pério
diques d'une partie de la Syrie par les Arabes
du désert. • . •
Ce jojurnal annonce que les. troupes qui se
trouvent en Bosnie, et qui sont; composées de
_sept bataillons d'infanterie, d'un escadron
de cavalerie, de 1,500 irréguliers,'avec huit
canons, ont fait un mouvement sur Trébi-
gne et Nikchytz,frontière de Monténégro. Ct s
troupes se trouvent sous le commandement
d'Ibrahim-Pacha, qui a sous ses ordres ie
brave colonel de la garde impériale, Saïd-
Bey. Le président du conseil de l'armée de
Roumélie, Ismaït-Pacha, est encore àBosna-
Séraï ; mais il doit en partir tout prochaine
ment pour rejoindre les troupes expédi
tionnaires. j'.
Le 6 de ce mois,-dèûx bateaux à vapeur
turcs avaient quitté Constantinople, l'un, se
rendant à Beyrouth, et l'autre à Tunis.
Celui de Syrie portait des dépêches à Afif-
Bey, commissaire chargé de mettre à exé
cution les conventions arrêtées entre la Su
blime-Porte et la France, au sujet des lieux
saints.
Toutefois les dépêches de l'ambassadeur
de France n'ayant,pu être expédiées par le
bateau à vapeur turc „ M. Bertbemv, at
taché à notre ambassade, est parti pour Jé
rusalem dans la nuit du 6 au 7. L'Ajaccio,
qui tient la station de Constantinople, a été
mis à sa disposition, et immédiatement il a
fait voile pour la Syrie. • ! .
On disaitque l'affaire des lieux saints avait
fait un pas. important : on assurait que-les
traités en faveur de la France allaient enfin
être exécutés.
La Banque de Constantinople n'avait plus
continué à émettre ses lettres de change, et
la Porte avait donne ordre de suspendre
toute émission jusqu'à ce qu'il fût décidé si
la Banque actuelle devra entrer en liqui-
FEIMLUETQM DU COKSTITUTlOSÎiËLDU 30 DÉCE &IBRE
ISMC MPiDil
PAR
ALEXANDRE DUMAS.
4
--r
INTRODUCTION.
11.
'JÉRUSALEM. *
Avec Salomon, Jérusalem a épuisé son ère
de joie, sa période de prospérité ; après les
poètes qui ont chanté sa grandedr vont ve
nir les prophètes qui' prédiront sa ruine.
Encore un siècle ou deux,et Israël entendra
avec effroi ces grands cris précurseurs et
compagnons des désastres, voix qui passent
dans les tempêtes, qui retentissent dans les
ténèbres, qui se.lamenfent sur les ruines.
.. En effet, Nabuchodonosor se lèvec'est
l'Attila de la Bible; c'est ie préposé d<;s ven
geances célestes ; c'est le mart eau de Jeho-
vah, frappant sur ceux qui ont déserté les
autels du vrai Dieu.
. Voyez, au reste, si c'est bien lui que les
prophètes annoncent.
Isaïe parle !
, « Il viendra un temps où tout ce qui est
dans votre maison, et tout ce que vos pères
vont amassé jusqu'à ce jour sera transporté
a Babvlone.
» Vos enfans même, qui 'sont sortis de
■vous, qui ont été engendrés par vous, fe
ront pris, alors, pour être esclaves, et con
duits daos la ville du vainqueur... » .
Puis, à son tour, c'est llabacuc qui dit, au
nom de Dieu : .
Voir les numéros des 10, lt, 12,15, 16,17, 18, 19
22, 23 et 29. ■
La propriété des-édit ons françaises ou étrangères
est expressément reservoe dans" tous les pays où la
propriété littéraire est assurée, l'auteur ayant traité
aavauce dos traductions anglîuses, espagnoles, por-
ugaiàes, allemandes et italienne?.
«Je vais susciter cette nation cruelle et
d'une incroyable vitesse qui court toutes les
terres pour s'emparer des maisons des au
tres.
» Elle porte avec elle l'horreur et l'effroi;
ses chevaux sont plus légers que les léo
pards, plus rapides que -les loups qui cou
rent le soir.
» Sa cavalerie se répandra de toutes parts,
et ses cavaliers viendront de. loin, volant
comme l'aigle qui'fond sur sa proie. '
' » Us viendront tous au butin, et leur roi
assemblera des troupes de captifs comme
des monceaux de sable... »
En effet, Nabuchodonosor arrive :
« En ce temps-là, Nabuchodonosor,- roi
de Babylone, vint avec ses gens pour pren
dre la ville.
p Alors, Joakin, roi de Juda^ sortit de Jé
rusalem, et. alla se rendre au roi de Baby
lone avec sa mère, ses serviteurs, ses prin
ces et ses esclaves, et le roi de Babylone le
reçut à discrétion. t
» 11 emporta de Jérusalem tous les treso- s
de la maison du roi;. il brisa tous'les vases
d'or que Salomon, roi d'Israël, avait fuit
mettre dans ie temple du Seigneur, selon ce
que le Seigneur avait prédit .
» Il transféra tout ce qu'il y avait de con
sidérable .dans Jérusalem,, tous les princes,-
tous les vailfans de l'armée, au nombre de
dix mille captifs, et il ne laissa après lui que
les plus pauvres dans le peuple.
» Il transféra aussi à Babyione Joakin
avec sa mère, ses femmes et ses esclaves, et
il emmena captifs de Jérusalem à. Babylone
les juges du pays.
» ,Et ce "fut ainsi que le. roi de Babylone
enleva les plus vailiaus do Juda, les artisans,
les lapidaires, tons ie> gens de guerre et tous
les gens de cœur, et les emmena captifs à
Babylone. » •
• C'était cette captivité qui avait été prédite
par le roi David dans ce magnifique psaume,
où se personnifiera la douieur des exilés de
tous les temps : •
«Aux bords -des fleuves de Babylone,
nous nous.somriies assis, et bous avons pleu
ré en nous souvenant de Sion I
» Nous avons suspendu nçs harpes aux
saules de leurs riv.es.
» Parce que ceux qui nous avaient em
menés en captivité nous demandaient des
chants de notre pays.
"p Et ils nous diraient: « Chantez-nous
» une hymne des cantiques de Sion. »
» Comment chanterions-r-nous 1e cantique
du Seigneur sur une terre étrangère !
» Si je t'oublie, ô Jérusalem ! que ma
droite elle-même soit mise en oubli !
» Que ma langue se sèche dans ma gorge,
si je t'oubiie, ô Jérusalem !
» Si Jérusalem n'est pas à jamais le prin
cipe de ma joie !
-r> Souviens-toi des .fils d'Edom, Seigneur !
au jour où tomba Jérusalem.
» Lorsqu'ils disaient : « Détruisez-la, dé-
» ti'uisez-la jusque dans ses fôndemens! »
» Misérable fille de Babylone, béni soit qui
te rendra les douleurs que tu nous a laites !
» Béni soit qui t'arrachera tes petits en-
fans, et les écrasera contre la pierre !»
Au nombre des exilés était Daniel:
Daniel, du saugroyal de Juda, enlevé tout
enfant à cette Jérusalem qui n'a plus de po
pulation, qui n'a plus de maisons, qui n'a
plus de temple ; Daniel, expliquant les son
ges de ?> T abucliodonosor, et lisant lu Manè,
Thecel, Pharès de Baltliazar; Daniel , - jeté
deux fois dans la fosse aux lions, où, la pre
mière fois, il passe une nuit, et, la seconde
fois, six jours ; Daniel obtient, enfin, de Cy-
rus un édit qui autorise les Hébreux à re
prendre le chemin de leur patrie, et à rebâ
tir le temple, auquel il fixe une hauteur de
soixante coudéeg,-une largeur égaie, trois
rangs de pierre polie, et un rang de bois
poussé en Syrie.
Après soixanté-dix ans de" ciptivitc, qua
rante-deux mille trois cent soixaute-deux
Juifs rentrèrent dans leur patrie car,
trois fois pendant ces soixante-dix années,Jé
rusalem avait été reprise et pillée, et, à cha
que fois, une nouvelle dîme d'hommes avait
été prélevée sur sa population, et avait suivi
le vainqueur.
Cvrus avait mieux fait que d'autoriser à
rebâtir le temple : il s'était chargé des.frais
de construction, et avait rendu aux Hébreux
cinq mille quatre cents vases d'or et d'ar
gent emportés do Jérusalem par Nabuclio-'
donosor.. ,
Hélas ! ce n'était pas l'ancien temple, mais -
c'était encore Je temple...Tandis que les vieil
lards pleuraient, les jeunes gens poussaient
des cris joyeux : ils n'avaient pas'vu le pre
mier! L'an 51'i avant Jésus-Christ, on consa
cra le nouvel édifice, au milieu d'une- multi
tude d'Héhreux accourus de la Palestine
pour cette fête solennelle, pendant laquelle
on immola cent veaux, deux cents béliers,
quatre cents agneaux, et douze boucs,— un
par tribu, —pour les péchés d'Israël.
Le temple rebâti et consacré, c'était la na
tionalité reconquise.
Après avoir relevé le temple, on songea à
relever les murailles; mais il fallait, pour
cela, une autorisation d'Artaxerçcs, et nul
n'osait la lui demander.
Artaxercès avait pour esclave un Juif nom- '
mé Néhémie, lils ' de I-Ielchias ; il avait pris
cet esclave en amitié, et avait fait de lui son
échanson.
Un jour, un des frères de Néhémie, nom
mé I-lànani, vint le voir, et lui demanda ce
que les Juifs qui se rencontraient sur la ter
re étrangère se demandaient fout d'abord
entre eux, — il lui demanda des nouvelles
de Jérusalem. *
Hauani secoua la tête.
— Le temple est rebâti, dit-il; mais les
murailles sont toujours détruites, et les por
tes en ont été consumées par le feu !
. Or., quelques jours après , pendant la
vingtième année du règne d'Àrtaxcrccs, au
mois de nisan, comme ou apportait du vin
devant le roi, Néhémie prit ce vin, et le lui
servit. Alors, le roi, le regardant et lui trou
vant le visage tout abattu :
— Pourquoi as-tu le visage si triste, lui
demanda-t-il, n'étan t pas malade ? Il faut
que tu aies quelque mal qui te tieune le
cœur.
Néhémie fut saisi d'une grande crainte;
mais, -rappelant tout son courage, et croyant
le moment favorable : .
' ' —Q roi! lui répondit-il, que votre vie soit
éternelle 1 Comment mon visage ne serait-il
pas abattu quand la. ville où sont les tom
beaux de mes pères est déserte, quand âds
murailles sont détruites, quand ses portes
sont brûlées !... •
— Efi bien! que demandcsrtu? dit le roi.
.Néhémie pria. Dieu tout bas, ct répondit
plus hardiment. ' :
—Si ma demande ne déplaît, pas au roi, si
sou serviteur n'a pis démérité de lui, qu'il
m'envoie, je l'en supplie,en Judée, à la ville
du sépulcre de mes pères, afin que je la re
lève de ses ruines! i .
Lie roi et la reine se regardèrent et échan
gèrent un coup d'oeil d'assentiment.
—Combien ton voyage durera-t-il, ct quand
reviendras.-tu? repritArlaxercès.
Néhémio fixa une époque*
—C'est bien, dit le roi, va,
— Sire, dit alors Néhémie, ce que vous
faites est déjà beaucoup, mais n'est pas en
core assez... Je supplie le roi de me donner
des lettres -pour les gouverneurs des pays
d'au delà le fleuve , afin qu'ils me fassent
passer sûrement jusqu'à ce que je sois en
Judée^ je le supplie, en outre, de me don
ner une lettre pour Asaph, grand-maître de
ses forêts, afin que je puisse y » prendre le
bois dont j'aurai besoin.
Et le roi accorda à Néhémie 'tout ce que
Néhémie lui demandait.
Alors, Néhémie partit pour la Judée.
Peut-être rcncontra-t-il sur sa loute.Thé-
mistocle, exilé d'Athènes, et venant implo
rer l'hospitalité d'Axtaxercès. — La Grèce
commençait à compter au rang des nations :
elle était'ingrate !
Néhémie .employa douze ans à accomplir
la pieuse tâche qu'il avait entreprise, et, la
douzième année après son'départ, il revint
près d'Arlaxercès, comme il le lui avait pro
mis.
Ce que voyant celui-ci, et quelle avait été
la fidélité de"Néhémie à remplir sa promes
se, il le renvoya à Jérusalem avec le titre de
gouverneur.
Un peu plus d» cent ans s'étaient écoulés
depuis la reconstruction des murs de la
ville, -lorsque l'on apprit tout à coup à Jéru
salem qu'un conquérant étranger venant du
nord avait pris Damas et Sidon, et assiégeait
Tyr.
'llu.it jours après, un messager arriva, por
teur d'une lettre écrite par ce conquérant au
grand-prêtre Jaddus.
Il lui demandait trois choses : du secours,
un commerce libre avec son- armée, et l'ap
pui qu'il prêtait au roi des Perses, l'assurant'
qu'il n'aurait pas à se repentir d'avoir pré
féré son amitié à celle de Darius.
La lettre était signée d'un nom inconnu
aux Juifs : celui qui l'avait écrite s'appelait
Alexandre, fils de Philippe.
Jaddus Rattacha donc pas grande impor
tance à cette lettre, et répondit que les Juifs
avaient-promis avec serment à- Darius de ne
jamais porter les armes contre lui, et qu'ils
ne pouvaient y munquei*. tant que Darius
serait vivant.
Cette lettre qu'avait reçue Jaddus, et à
laquelle il venait de répondre d'une si hau
taine façon, -c'était la conquête européenne
qui frappait pour la seconde fois aux portes
de l'Asie.
. On n'avait pas entendu parler de l'Europe
depuis la chute de Troie. Aussi le grandi
prêtre ne connaissait-il que Darius Illj dou
zième roi de Perse. ' ■
L'empire de celui-ci était immense : il s'é
tendait de l'Indus au Pônt-Euxin, et du
Jaxarté à l'Ethiopie. Continuant l'œuvre de
Darius l" èt de Xercès, le roi de Perse rêvait
une troisième invasion de la Grèce qui ven
geât Marathon et Salamine,—quand, tout à
Coup, dans une province de cette Grèce,bor
née, à l'Orient, par le mont Athos, au cou-
ohant, par rillyrie, au nord, par l'Hémus,
au midi, par l'Olympe, et grande à peine
comme la vingtième partie de son royaume,
un jeune roi se rencontra qui résolut, de
renverser et de réduire en poussière cet im
mense empire.
C'était ce même Alexandrë, fils de Phi
lippe.
Il était né à Pella, le 6 du mois hécatom-
beon, delà 106° olympiade, la nuit même
où fut brûlé le templte de Diane à Ephèse. •
Dans un accès de colère, son père avait;
un jour, voulu le tuor ; ce qui eût fort chau-
face du monde oriental.. Il s'en était
go la
vengé en sauvant la vie à son père, dans un
combat contre les Triballes, ou il le couvrit
de .son bouclier;
À vingt ans il avait vaincu les Médares,
les avait chassés de-leur ville, qu'il avait
nommée Alexandropolis, et repeuplée de
nouveaux habitons; puis il avait soumis ces
mêmes Tribalies-auxquels il avait disputc'la
vie de son père, et ravagé le pays des Gètes;
ensuite, il s'était retourné contre les Thé-
bains et les Athéniens, lesquels," sur l'avis
de Démosthènes, et croyant au bruit de sa
mort qui - s'était répandu, avaient pris le»
armes ; alors, il avait envahi la Béotie, avait
rasé Thèbes, ne laissant debout que la mai
son de Pindare; enfin, il avait tenu, à QEgé,
un grand conseil de guerre où l'invasion de
l'Asie avait été arrêtée.
A cet effet,, il avait levé trente mille hom
mes d'infanterie, quatre mille cinq ceçts
hommes de cavalerie ; avait rassemblé une
flotte de cent soixante galeres, s'étaiLmuni
de soixante-dix talons d'or, avait pris des
vivres pour quarante jours, était parti de
Pelia . avait, longé les côtes d'Amphipolis,
passé le Slrymon, franchi l'Hèbre ; était
arrivé on vingt jours à SestQS, avait débar
qué sans opposition sur le? rivages de l'A-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 80.67%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 80.67%.
- Collections numériques similaires Fayolle Fayolle /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Fayolle" or dc.contributor adj "Fayolle")Carte du service rural des postes du département de l'Allier... / par M. Hyacinthe Fayolle, directeur comptable des Postes /ark:/12148/btv1b53087765g.highres Plan de la ville de Dijon Dressé / d'après celui qui est déposé aux Archives municipales. [1 : 7 000 environ]. Lith. de Fayolle /ark:/12148/btv1b84438018.highresDécailly Décailly /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Décailly" or dc.contributor adj "Décailly")
- Auteurs similaires Fayolle Fayolle /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Fayolle" or dc.contributor adj "Fayolle")Carte du service rural des postes du département de l'Allier... / par M. Hyacinthe Fayolle, directeur comptable des Postes /ark:/12148/btv1b53087765g.highres Plan de la ville de Dijon Dressé / d'après celui qui est déposé aux Archives municipales. [1 : 7 000 environ]. Lith. de Fayolle /ark:/12148/btv1b84438018.highresDécailly Décailly /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Décailly" or dc.contributor adj "Décailly")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k669877p/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k669877p/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k669877p/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k669877p/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k669877p
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k669877p
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k669877p/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest