Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1852-09-25
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 25 septembre 1852 25 septembre 1852
Description : 1852/09/25 (Numéro 269). 1852/09/25 (Numéro 269).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
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PARIS» 24 SEPTEMBRE
Un des traits de notre caractère national
c'est, par nue défiance invincible des efforts
de l'intelligence et de l'industrie privées,
d'exiger, même dans les moindres choses,
l'intervention de l'Etat; il semble que nous
soyons une nation d'automates, incapables
d'une action spontanée. S'agit-il d'une amé
lioration à accomplir , d'un résultat à obte
nir : la première pensée qui vienne à tout
la monde est de mettre cette besogne à
la charge du gouvernement. Ou deman
de le concours , la direction , la surveil
lance de l'Etat, et, par dessus tout, l'argent
de l'Etat, c'est-à-dire des .contribuables.
Une autre faiblesse de notre pays est de
légiférer et de'professer sur tout. Nous met-
tons.toutes sciences et toutes choses en règle-
• mens et en leçons. Il semble que tout soit fini
etqu'an n'ait plus qu'à se croiser les bras, lors
qu'on a chargé quelque homma d'esprit, en
quête d'une position, d'instruire les ign®-
rans de ce qui ne leur importe guères.
Le Présidant de la Rép'ubliquè rient de
rendre un décret qui nous paraît surtout"
digne d'approbation, parce qu'il rompt en
visière à ces deux manies de notre pays.Nous
voulons parler du décret qui supprime lTns-
tilut agronomique de Versailles. Voilà en
core une bulle de savon qui crève, une idée
creuse qui s'en va en fumée.
Quoi de plus beau sur le papier que de
mettre toutes les sciences au service ds
l'agriculture et de faire profiter le plus
humble' et le plus ignorant laboureur
des découvertes qui ont demandé des années
de recherches au savant ! Quoi de plus com
mode que de développer et de faire avan
cer l'agriculture saoi antre peine à prendre
que de nommer quelques piofes-eurs et de
dept rs"r quelques centaines de mille francs
en cours, en expériences ei en diplômes. On
ne saurait en être quitte à moins de peine et
à meilleur marché.
Tous les vices de c«tte eréation, digne:des
idéologues qui nous ont un instant gou-
cernés, ont éclaté lorsque de la théorie on
a voulu passer à la pratique. Pour que
' l'enseignement - de l'Institut agrosomique
ne fit pas double et triple emploi avec
celui des Facultés, du collage de France
et du Conservatoire des Arta-et-Métiers,
pour qu'il fût autre chose qu'un prétexte
honorable donné à des savans de s'oecu-
per dans le désert des études qui leur
.sont familières, on a été bien vite con
duit à annexer à l'Institut une sorte de'fer-
me-inodèle : et alors on est entré dans une
voie de dépenses croissantes, où il était
temps de s'arrêter. S 'il avait fallu mettre à,
2a disposition de l'Institut' un hectare pour
étudier chaque culture spéciale et pour vé
rifier les effets de chaque engrais, un arron
dissement, un département même, aurait à
peine suffi. *
L'Lîiïliiul agronomique se heurtait donc
à, mille impossibilités. S'il se réduisait à-
des leçons données à jour''fixe par des
professeurs, il rie voyait arriver dan? ses
amphithéâtres que quelques rares amateurs
et il demeurait stérile pour la pratique, si
non pour la science théorique. S'il voulait
adopter, le système des expérimentations
en grand 1 , ki seules sérieuses et conviuocan-
tes en sgriculture, il entrait dans une veia
ruineuse pour arriver à des résultats incer
tains. S'il restreignait et limitait le champ des
expériences, il devenait, comme le dit le dé
cret, une simple école régionale, dent les mé
thodes et les expérimentations applicables
dans le rayon de l'Ile-de-France, ne pouvaient
avoir aucunë autorité sous un climat etqans
un sol différens. C'étaient là des vices orga
niques, irrémédiables ; et c'est avec raison
que, sans chercher à prolonger par des ater-
moiemens une existence inutile, le gouver
nement est arrivé franchement à supprimer
l'Iastitut agronomique.
Le matériel et les collections dispendieuses
qui avaient été réunis pour l'Institut vont
être répartis entre les écoles régionales. Nous
avouons que l'utilité et les services de; ces
dernières écoles ne nous paraissant pas beau
coup mieux démontrés. Nous dsutons que,
parmi nos familles d'agriculteurs, il y en
ait beaucoup qui puissent s'imposer lés
sacrifices nécessaires pour envoyer un jeu
ne homme passer deux ou trois ans dans
une école régionale. La seule privation d'un
fils en état de prendre paît aux travaux
de la ferme est déjà une lourde charge
pour une famille, sans parler de toutes les
autres dépenses nécessaires. Nous croyons,
en outre, que nos agriculteurs n'ont pas
une grande confiance dans la science qui
s'acquiert dans les livres et sur les bancs,
qu'ils se fient beaucoup plus aux leçons
de l'expérience , et, que pour un procédé
nouveau, ce n'est pas précisément une re
commandation aux yeux des fermiers que
de venir de Grignon, de Roville ou d'une
école régionale.
Il n'y a d'efficace, en fait d'enseignement
agricole, que l'enseignement' mutuel, celui
qui se donne de propriétaire à fermier et
de voisin à voisin. Quand l'agriculteur voit'
un essolement,. un engrais, un precéJé d'en
semencement donner à son Yoûiu des récol
tes plus abondantes ou plus précoces, aucu
ne difficulté d'amour-propre 'ne l'empêche
de copier sur sas terres ce qui réussit sur
le» terres d'autrui. C'est de là que sont ve
nus las grands progrès réalisés par notre
agriculture depuis vingt-cinq ans. Depuis
que de riches propriétaires se sont mis à
faire valoir eux-mêmes et à introduise sur
leurs exploitations les procédés perfection
nés, oa a vu les meilleur»» méthodes g*-:
gner de proche en proche et se généraliser
par l'imitation. Il y a là une expérience dont
il faut profiter , et qui montre que c'est
en multipliant les comices agricoles et eh.
mettant à leur disposition des moyens d'é
mulation, qu'on développera cet enseigne
ment mutuel qui, seul, peut faire faire de
rapides progrès à notre agriculture.
- ; CTJCHS V AL - CLARÎGNY.
YOMGE'MJ PWlflÊSipp,
Le prince-Président, parti aujourd'hui de
Valence, arrive ce s«ir à Avignon, où l'at
tend une réeepHon magnifique. L'Hôtel-£e-
Vil!e est transformé pour recevoir le prince.
Le bal aura lieu" dans l'ancien hôtel des In
valides ; si la salle de danse ne suffit pas, on
dansera dans le jardirs illuminé.
Les invalides résidaat dans le département
ont été invités à se rendre au chef-lieu, pour
être passés eri revue par le neveu de l'Empe
reur. L'administration municipale les a fait
prévenir que cent ijts seraient mis à leur
disposition dans l'hôtel. Là mairie donne,
en outre, la somme de cent francs, à titra de
gratification, à ces braves militaires, derniers
débris de nos vieilles phalanges. -
La vieille villçdes papes espérait repren
dre dans les journées du 24 et du 25 septem
bre un peu de sa'vie animée des anciens
temps. Les populations arrivaient de tous les
points du département et des départemens
voisins. Oa compte donner au prince le
spectacle d'un carrousel avant son départ
pour Marseille.
L'administration du chemin, de fer fait
préparer un vaste et magnifique w.igCïi'des
tiné à aller prendre à Avignon le. prince-
Président. Les étoffes les j lus riches ont été
choisies à Paris pour revêtir les parois et les
sièges de cette somptueuse voiture.
Le Président passera à .Marseille la journée
du dimanche tout entière. Le bal qui sera
donné à l'Hôîek-de-Ville a été calculé sur des
proportions gigantesques, et cepsndant l'ad
ministration municipale ne peut satisfaire à
toutes les demaudesdebillets. Oa calcule que
plus de trente quadrilles pourront'se.former.
On prépars des merveilles hydrauliques
et pyrotechniques. Le feu d'artifice, tiré sur
la montagne de Notre-Dame-de-lâ-Garde,
promet d'être une véritable curiosité, si le
temps.le favorise.
Voici la suite des dépêches télégraphiques :
Valence, 23 septembre, à cinq heures
du soir.
Le prince arrive à Valence, où il a été annoncé
par le préfet de !a Diôœe, qui a été recevoir Son
Altesse aux limites de son département, accompa
gné du général commandant la subdivision; de
M. Coiton, inspecteur général du ministère de ia
police générale, et des seua-préfsts de Die et de
Nyon's. L'enthousiasme est à son comble. La pré
sence de l'héritier du grand nom dont la France
s'enorgueillit rappelle à celte cité le séjour que fit
dans ses murs, au début de sa brillante carrière,
le chef de la djaastie napoléonienne.
Le cri de Vive l'Emptrëur. r ïèis ntit pai tout avec
un entraînement indicible sur le passage du nou
veau libérateur du pays.
Vilence, 23 septembre-; 10b. 1/4.
Après les réceptions et le. dîner, S. A. s'est ren
due au bal donné en son honneur au théâtre.
L'élite de la population,'invitée à ce bal par le mai
re, a chaleureusement accueilli le prince aux cris
redoublés de Vive l'Empereur !
La ville , pavoiaée et illuminés, est pleine de
monde, plus de seixante mille âmes s 'y sont por
tées de tous les peints de la Drôcne et da l'Ardèehe.
Le prince est partout asclamé avec enthousiasme.
Toutes les sllocutions adressées au prince par
Us autorités municipales et le clergé tendent à la
traasfoimation des pouv oirs de l'élu de lan*tion.
Vjilence, 23 septembre, minuit.
A la limite du département, le prince a trouvé
réunis les maires de tous les cantons ainsi que les
populations de toutes les cummunes. Le prince a-
été aceueiili aux cris de : Vive l 'Empereur !
A Roman», toute la population s'est por ée à la
rencontre du prince, et l'a également |cueilli
aux cris de ? Km * l'Empereur ! Il en a été de
même au Bsurg-du Péage, A Valence , pies du
soixante mille personnes de la Drôme et de i'Ardè-
clio, leurs municipalités (sn tête'; plus de deux
mille !;erïat3 de l'Empereur ont accueilli le
prince a.veè on enthousiasme impossible à dé
crire, aux cris de Vive. l'Empereur! Les mênies
cris l'ont Accompagné jusqu'à l'hôtel de la préfec
ture. Immédiatement après son arrivée, te prisce
a reçu les corps constitués. Agrès dîner, S. A. s'est
rendue au bd. Son entrée a provoqué une im
mense explosion de cris de Vive l'Empereur !
Le prince vient de rentrer; il jouit d'une santé
parfaite et paraît très satisfait.
La ville présente le spectacle d'une !ête bril
lante.
Valence, 24 septembre, dix' heures
et demie du matin.
Le prince paisè une revue au Polygone. Il cït
partout accueilli aux cris de Vive l'Empereur !
L'enthoutissme ne frit que croître.
Valence, 24 septembre, minuit et demi.
De Grenoble à Vilsfic?, tous les arcs-ds-trioEi-
phe avaient «tie inssripiion : Vive Napoléon lll\
Ce cri se mêlait à Valence à ceux de Vive l'Empe
reur !
Le prince s'est rendu le 23 à un magnifique ba?
offert par la ville. On avait placé au- dessus de son
chiffra la couronne impériale.
Le 24, S. À. a visité la cathédrale et a passé la
revue dss troupes et des populations des campa
gnes.
Partout une foule immense se portait sur son
p-ssage et saluait le prince de ses sympathiques
acclamations.
Le prince s'est embarqué à onze heures sur U
Parisien, qui a fait vapeur immédiatement pour
Avignon, où S. A. sera de trois â quatre heures.
On écrit de Grenoble*, le 21 septembre,
neuf heures du soir, au Moniteur : -
« Le prince-Président a quitté Lyon ce matin à
l:;^t Retires. Ss » ortie de eette ville a offert un
apectàele magnifique. La. population, qui s'était
portée tout entière sur ton pesage, n'a pas cessé
de faire entendre les acclamations les plus enthou
siaste. L'armée de Lyon, 'qui, pendant le séjour
da prince, avait fait, par s'a bonne tenue, par ses
savantes manœuvres, l'admiration des généraux
étrangers et l'orgueil de nos efficiers, a voulu en
tourer aussi long-temps que' possible le prince,
dont elle était fière d'avoir mérité les éloges.
» Echelonnée, d'agrès les "ordres du général
Ca^tellana, sur ia route ' que devait parcourir le
chef de l'Etat, elle, ne s'est séparée de lui qu'à une
lieue de la ville, et l'a salué, ea le quittant, de se»
acelamation» et de ses vœux.
» En sortant de Lysn, le prince s'est tr'euvé au
milieu de» populations de l'Isère et qui semblent
être encore au lendsmain du msgique retour de
l'île d'Etbe. Elles se sont portées avec amour au-
devant du rince. C'était un torrent continu d'hom
mes en fête qui descendaient de toutes ks pentes
des Alpes. A chaque maison, un arc de trioaiphe ;
à chaque fenêtre, un faheeau de banderoles et de
drapeaux eneadrant Us pertraits de l'Empereur et
de Louis-Napoléon. Partout- des inscriptions :
Âu stttwttir de la France! Au vainqueur de l'a
narchie ! A l'héritier de l'Empereur ! A Napoléon
111 ! Âu protecteur de l'agriculture ! Au sauveur de
l'industrie! Puis les étapes du retour de l'île d'Elbe
rappelées par des cit-tioss : Ici l'Empereur a pas
sé la jour nia du 9 mars 1815; Ici les habitans se
sont attelés à la voiture de l'Empereur.
» Chaque port® de cantonnier était ornée de
fleurs, d'images, d'inscriptions. Là; on allumait
des feux de joie; pluï loin, on illuminait en plein
jour. La route était jonchée de feuillages ; les mai
sons des villages étaient ornées de guirlandes et
de fleurs.
» Les papulations des bourgs étaient or ligne
leng des chemins; les femmespréseniaitntlsurs
enfans ; chaque cemmur.e était précédée de son
pasteur.
» Le prince-Préiident est arrivé à Grenoble à
six heures ; les cloches sonnaient à grande volée,
le canon des forts retentissait, la population tout
entière était aux portes de la ville, et le cri de
Vive l'Empermr ! répété par plus de cinquante
,mill ; voix, ébrankit ks éehes de la vallée des
Alpes.
» Le préfet du département, le général et un
grand nombre de fonctionnaires s'étaient portés à
la rencontre da prince.
"" » Il serait impoisible de écrire l'élan et ks
transports de joie qu'ont fait éclater les habitans
de Gisenoble lorsque le cortège a paru à l'entrée
de la porte «e France.
.» Le-maire, M. Arnaud, accompagné de ses ad
joints et des membres du conseil munieipï.l, a pré-
se; té au prince ks c'és de Grenoble. L'i se trou
vaient aus»i groupés, avec le sigee distineiif de
leurs fonctians, l»-s inaires et les députations des
quatre cents communes du département.
» Ce qui donne suriout un caractère particu
lier à cette entrée du prince à Grenoble, ce sont
les masses de moniagnards descendus des cimes
les plus escarpées des . Alpes, tambour eri tète et
bissac sur le dos, amenant avec eux leurs en fins
et leurs femmes, et dont' les transports éclataient
à chaque instant par las cris de Vive Napoléon !
vive l'Empereur /
s Le priiiee s'est rendu à l'hôtel de la prefesture
en suivant Je quai et le jardin de ville, qui étkit
encombré, et d'où paitaient !"'• mêmes acclama
tions. La longue ailée qui mena à la prifeeture
était bordée d'une double rangée da jeunes filles
qui jetaient des fleurs sur son passage.
t > La ville tout entière est illuminée, pavoisée et
décorée d'arc«-dc-triomphe et d'emblèmes a u chif
fre de Louis-Napsicen.
» Un feu «l'artifice magnifique, représentant l'at
taque des foris de la Bastide et de Rabot, commence.
à l'instant. »
Le Mmilmr ajoute :
« Nous ne saurions dire l'enthousiasme que
soulève partoui la présence du prince. Il--faut en
avoir été témoin peur s'tn rendre compte, et te
qui, au milieu de cet enthousiasme, frappe sur
tout les assistans, c'est le centrante de l'émotion
générale av«c le calme que sait conserver le chef
de l'Etat, larî même que sou ccejr est le plus vi
vement tomehé ries témsignages d'affection dont il
est l'objet. Sa sérénité habituelle s'empreint, seu
lement d'une bienveillante qui g»gn® les cœurs.»
Indépendamment de nombreuses adresses
de communes présentéfs au prince-Prési
dent, pendant son voyage, le Mmittur enre
gistre aujourd'hui ies"vceux ds trois conseils
d'arrondi*semens, ceux de Lure, de Ribérac
et d'Orthc?, pour /'établissement d'un pou
voir stable et définitif. (Nous ne parlons pas
du vœu du conseil d'arrondissement de Gray,
que le Moniteur reproduit aujourd'hui, apr&i
l'avoir-enregistré hier.)
Le conseil de Ribérac émet le vœu que le
'peuple français soit appelé, dans le plus bref
délai, à consacrer par son approbation un
sénatus-consulte qui modifiera la Constitu
tion, substituera lafonre impériale à 'afor
int républicain?, et nommera le prince Louis-
Napoléon Bonaparte empereur des Français.
Telle est, en eff^t, ia marche indiquée par
les articles 31 et 3*2 de la Constitution du i£
janvier <1852, L. Bosiface.
Le Moniteur publie ce matin le décret sui
vant, daté de Roanne, le 17 septembre, qui
supprime l'institut agronomique de Ver
sailles : 4
Louis-Napoléon,
Pivs ; dent de li République franç-.iîe,
Sur le rapport du ministre de l'intérieur, de
l'agriculture'et du cummerce,
Considérant qu« l'institut agronomique de Ver
sai.les e.'itriine des dépenses supérieures aux avan
tages qu'il est possible d'en espérer ;
Que, d'une part, son enseignement trop élevé
est en disproportion avec les besoins réels de no-
tie,sgriculture. et que, d'autre part, l'institut ne
pourrait donner une plus large place à la pratique
sans tosuber au rang d'une école régionale et
faire, par conséquent, double emploi avec l'eesei-
gnement^u second degré;
Considérant, d'ailleurs que le séjourde Versailles
offre des incjnvéniens gravés pour de jeunes agri
culteurs auxq-ieis il importe 'de donner une édu
cation appropriée aiu goùis simples et à la vie
mofjeste des campagnes ;
Considérant que la suppression do l'institut
agronomique foriifiera l'enseignement profef.-ian-
nel de l'agricuiture en permettant au gouverne
ment de repai tir entré les écoles régionales les
Gollsclions, les machines et les animaux remar-
qusbies que renferme, cet établissement ;
. Considérant enfin que" les économies ainsi réa
lisées fourniront au gouverneiherit le moyen de
ven^r plus utilement eu aide aux associations
agricoles, et d'encourager leurs efforts par des
subventions plus larges et plus efficaces,
Décrète :
Art. l" r . Seront répartis "dans les établisse mens
agricoles de l'Etat les animaux, ustensiles et ma
tériel de l'institut agronomique de Versailles, qui
est et demeure supprimé.
2. Le ministre de l'intérieur, da l'agriculture et
du commerce est chargé de l'exécution du présent
décret.
Fait à Roanne, le 17 septembre 1832.
LOUIS NAPOLÉOS.
Un autre décret, également daté de Roan
ne, autorise la création d'un entrepôt par
ticulier de marchandises sur les terrains de
la place d'Europe, à Paris. Voici le texte de
ce décret.
Louis-NdpoU'on,
Président de la République française,
Sur le Mppait'du ministre c'e l'intérieur, de i'a-
grieuHUiv.tt du commerce ;
Vu la d'erel du 2.1 mars 1818, concernant ks
magasins généraux pour dépôt de marchandises ;
Considérant que le ^commerce doit retirer une
trèi grands uliiité de rétablissement de doiks ou
magasins destinés à recevoir en dépôt les 'mar
chandises'* dorit on veut mobiliser la valeur au
moyen de warrants, ou récépissés négociables par
voie de MEnjsle endossement, et qui, s.ans cette fa
culté, restent souvent stériles dans les mai:,s du
producteur;
Considérant que ces docks ou magasins profite
ront noa-seoleiuect a& commerce, mais encore à
l'ouvrier travaillant à son compte, qui, en'cas de
mévente, pouira déposer là ses produits et conti
nuer son travail au moyen dss fonds qu'il se pro-
curara sur le récépissé délivré par la compagnie;
Considérant que l'expérience qui se fera à Pa
ris d'un, établissement .analogue* à ceux qui fonc
tionnent, si utilement en Angleterre et en Hol
lande, e-t de nature à encourager la création de
semblables étabiissemens dans nos grands centres
commerciaux,
Décrète :
Art. l' r . MM. Cu-dn, Leger.dre et Duehesne de
JVère sont autorisés à établir, à Paris, sur ks ter
rains qui leur appartiennent près la place de l'Eu-
repe, des magasins dans lesquels les négeeians ei
industriels pourront, conlormément au décret du
21 œars 1848, dépsssr.ies matières premières, les
marchandises et ©bjets fabriqués dent ils sont pro
priétaires. •
Art. 2. Les marchandises déposées dans lessiiis
nsagasins seront cum-idérées comme appai tenant à
des sujets neutres, quelle qu'en soit la provenance
et quelles qu*. soient les éventualités qui pour
raient survsmr
Art. 3. Un règlemcEt d'adaiinistrstion publique
déterminera les obligations de la,compagnie eri ce
qui concerne la surveillance des.es magasins par
l'Etat, les garaaties qu'elle devra offrir au com
merce et le mode de délivrance dèî récépissés trans-
missibks par voie d'endossement.
Art. 4. Le ministre do l'intérieur, de l'agricul
ture et du commerce et le ministre des finances
sont chargés, .chacun en ce qui le concerne, de
l'exécution du présent décret.
Fait à Roanne, le 17 septembre 1832.
LOUIS-NAPOLÉON.
Par le prince-Président :
Le ministre de l'intérieur, de l'agriculture
et vu commerce, F. de peksigkv.
Bruxelles e?t en ce moment toute à la cé
lébration dfs fêles anuncradlres de sa révo
lution ( La ! ohtique est mis 1 pou- u ! moment 4e
< Ôié. Les letes finiront justement le iour où
les chambres icntreront eu session, le 27 de
ce mois.
V»ici ce qu'on lit dans un journal de la
ville de Charleroi, qui est, comme on sait,
un des principaux centres de l'industrie
houillère en Belgique :
« Le décret présidentiel'frappe sur tout le bassin
de Charleroi, dont le principal débouché pour les
charbons est la France, et il le frappe précisément
au moment de la réouverture de la navigatiôn, et
pendant qu'une coalition entre les bateliers, ten
dante à élever le fret, a encombré le carreau des
fosses et les rivages d'une quantité de charbons
qu'on n'avait pas vue depuis long-temps.
» Nous dirons toute notre pensée au gouverne
ment dans une circonstance aussi grave pour le
pays. 11 aurait tort, selon nous , d 'user de re
présailles avec le gouvernement français. La
prudence et ia conciliation nous paraissent de
plus sûrs mojens d'atteindre le but qu'il doit se
proposer, c'est à-dire,l'annubiiion du décret prési-«
dentiel. Il doit supputer toutes les conséquences
d 'une guerre de tarifs dans laquelle des conseillers
per fides ou insensés voudraient engager la Belgi que.
» Nous espérons qu'il le fera, et voudra, par sa
modération dans les explications qu'il doit fournir
à la chambre, imprimer aux. prochains débats de
cette assemblée, le calme et la d gnité que les cir
constances commandent.
» Nous venons de toucher un mot dè la situa
tion de nos esploitans. M. le président de notre
chambre de commerce et de noire conseil char-'
bonnicr, qui s'est rendu hier à Bruxelles, appelé
par M. le ministre des affaires étrangères, a dû
l'exposer à ce dernier dans tous ses détails.
Nous ne doutons pas que le gouvernement ne la
connaisse pertinemment et ne tienne ccxpte des
représentations de l'hsnorable président de notre
chambie de commerce. Les intérêts d'une prapriété
immense et le sort de vingt-cinq mille ouvriers
sont en jeu. La moindre faute peut amener la dé
solation et la ruine de notre laborieuse et intéres
sante localité. »
Un ordre du jour de l'empereur de Russie,
en date du II septembre, complète la modi
fication du cabinet dont nous avons déjà fait
connaître, il y a quelques jours, les premiers
éiémens. M. le général d'infanterie comte
Adlei berg I, directeur en chef du départe
ment des postes, est nommé ministre de la
maison de l'émp eu consenaut sa di
gnité d'aide -tî»-( f .ni-gi 'niiYiï cl les autres
emplois dontii ''-il: -wiiii; JL k gé^éiul d'in
fanterie Bibiko 11 [, gouveii'Uir militaire de
Kieff et gouve n vi -gt'néral de Pu Je lie et de
Volbynie, ést notame ministre de l'intérieur,
en conséi'vant sa dignité dViide-de-cainp-gé-
néral ; et le gé-.ili.L,-ii';ijo^ pr'nc>> Va siitchi-
kol I, gouviïtieur indit ,ire do la ville de
Jitpmir et gou\ es neur civil du gouvernement
de Volhynie,' i;t charg • de i emplir les fonc
tions de gouverneur militaire de Kieff et de
gouverneur-général de Podolie et de Volhy
nie. Enfin. M. le colonel du régiment des
gardés de Volhynie, Goge'l, est nommé aide-
de-c<'ùBp de S. M. l'empereur, en restant,
comme per le passé, attaché à la personne
des grands-ducs Nicolas Alexandrovitch,
Alexandre Alex&ndrovitch et Vladimir
Àiexandi ovit-h.
On a, par voie télégraphique de Trieste,
des nouvelles de Com tanUnople du H sep
tembre. Le sultan, ciit VIndépendance, était
atteint d'une indisposition dont on n'avait
pu encore déterminer d'une manière cer
taine le caractère. Il régnait toujours dans
l'empire une certaine agitation provoquée
par ievienx parti .turc.
Le parlement des îles Ioniennes a de nou
veau été prorogé le 17 septembre jusqu'au
l Br mars prochain.
D'apiàs des nouvelles de Canlou, en date
du 27 juillet, les insurgés auraient remporté
une victoire éclatante contre Seu, le chef des
troupes impériales.
On Ht aujourd'hui dans le Moniteur:
« Le saint-père a convoqué les munfcre» de la
consulte d'Etat pour le 20 octobre prochain. Ainsi
s'accompliront les dernières prîmes ; - du mottt-
praprio du 15 septembre 1849. Confoi :; ément au
décret d'institution, les membres de I, consulte
ont été.choisis sur triple liste émana; t ,-les con- •
seils provinciaux qui, eux-mêmes, liaient leur,
origine des iminicijsdlités.
I » La consulte est composée des no;us les plue
FE'JILLETQH DU COfiSTiTCTiGfiiitL, 25 SEPT.
u;] etumi; de sçimiH
KAPÛLÉOX.
I.
Prédilection de l'Empereur peur Schœnbrsnn.—Sé
vérité d# la'*disciplme.—Fureur d'un bourgeois da
Vi-une .—Magnfirjimité de Napoléon .—Belles pa-
iol«s; — Singulière rencontre.—Mme de Bunny.
—Le'"nortrs.it de- M. de JMarfeœuf.—Un faux Pari
sien. —Singulier duel.—Napoléon témoin.—Wn
émigré et la drajeàu blaac.
Ainsi que celui de Maris-Antoi nette, le
nom de Napoléon est écrit sur chaque-pierre
du château de Schcenbrunn. C'est dans cette
délicieuse ré&idsnee qun deux fois tenant en
ses mains lietorieoses le# destinées de la
monarchie autrichienne, le grand Empereur
s'est-reposédans sa gloire (en 1805 et -1809).
Les hommes qui, par leur ège et leur posi
tion, ont pu assister de prè? à ces deux épo
ques, sont devenus fort rares, car eux aussi,
presque tous, se reposent... dans la tombe !
Cependant plusieurs survivent encore aux
désastres'de la guerre et dm temps qui
ont emnorté leurs contemporains : j'en ai
vu quelques -uns, j'ai eu même l'honneur
de m'entretei-ir longuement avec le plus
illustre , de loti-, avs-c le vétéran de la
diplomatie européenne, le prince de Metter-
nich. Cés personnages, ainsi que les vieillards
.qui ont beaucoup'vu, aiment à raconter les
souvenirs qui se sont imprimés dans leur
Ënémoire comme les faits dans un diction
naire historique ; dictionnaires viVans eux-
m êimg ! Je les ai consultés, et ils m'ont ap
pris, sur l'Empereur Napoléon , quelques
anecdotes, dont le principal mérite est d'être
peu eu point connues. 11 n'y a pas de ehamp
moisstonué qui ne laisse quelque épi oublié à
la glane. La K» rbc dfs épis que j'ai pu re-
cu«illir moi-même, après tant d'an 1res qui
ont passé avant moi, est légère, m'iis elle
n'en sera- pas moins, je-l'espère, agréable
aux cœurs français, qui ont conservé, à ira- "
vers les révolutions dé noue belle et malheu
reuse patrie, le culte des souvenirs.
L'Smpereur Napoléon alfeciioiinait parti-
culièrementSchœnbrunn, ilaimait à s'isoler ■
dans se? jardins, dans ses parcs s emplis
d'ombre-et d'oiseaux. Souvent ia nuit, alors
que tout dormait dans l'impériale résidence j
de Marie-Thérèse, il se plaisait à s'égarer seul
dans quelque mystérieuse allée, pour cares
ser à «on &ise ses rêves do gloire, pour con
templer à travers les splendeurs infinies dlj
cl» i l'étoile brillante qu'il considérait comme
l'iuriag» ©u le symbole de sa fortune. Le vain
queur d'Arcolé-, de Marengo et d'Austerlitz
aimait tellement Scbœobrunn, disent encore
aujourd'hui:les'Viennois, qu'il aurait em
porté à Paris dans ses fourgons, s'il l'avait
pu, le château, ses jardins, ses parcs et ses
belles eaux. -
L'Empereur allait rarement à Vienne,
mais Tienne venait souvent à Schœnbrunn
pour voiries .belles troupes qui, après s'être
fait admirer par kur courage dans la ba
taille, se faisaient admirer dans la victoire
par leur modération. C- s troupes mauœu-
vraient; plusieurs fois par semaine dans la
vaste cour du château, sous les yeux de
l'Empereur, qui, debout sur le perron, en
toure d# ses maréchaux, assistait su défilé.
Lâ tradition a conservé le souvenir de la
place que l'illustre conquérant occupait or
dinairement sur ce perron *. le pied vigou
reux qui, après avoir écrasé la révolution
française, parcourait d'une marche rapide
lès capitales de l'Europe, a laissé une em
preinte ineffaçable sur le granit foulé avant
lui par le pied d'une femme que l'histoire a
feaptWe avec rai=0't du nom de grand hom
me, Marie-Thérèse 1
Pendant cette première occupation, I'Em-
peieur av.dt confié le commandement de la
ville de Vienne au'général Clarke, et laissé
aux gardes bourgeoises le soin de ia police;
il avait ordonné et fait observer ia discipline
la plus scrupuleuse; sur ce point sa sévé
rité inflexible.frappait avec rigueur la moin
dre infraction, il ne pernûtde toucher qu'aux
propriétés de l'empire, télles que les arse
naux et ks caisses publiques. Le grand arse
nal devienne, le plus vaste de l'Europe, con
tenait des richesses considérables : deux mille
canons et des armes suffisantes pour mettre
ceut mille hommes en état de combattre ;
Napoléon s'en empara pour le compte de
l'armés. Il est d'autant plus surprenant que
l'empereur François n'ait pas liait évacuer
par le Danubs cet immense matériel, que,
dans I», prévision de l'occupation de sa capi
tale, il avait fait mettre en lieu de sûreté
plusieurs drapeaux enlevés aux bataillons
républicains, et quelques milliers de casques
en fer fleurdelisés, recuc-iiîis sous les murs
ds Prague, lors de la défaite du maréchal de
Bellisle.
A son entrée dans Vienne en 1809. l'Em
pereur trouva les esprits beaucoup plus ir
rités qu'en 1805. De même qn« la lui te et le
choc des armées araient été plus considéra
bles, la h ai ni et ls? antipathies des Viennois
se manifestèrent avec plus d'ensemble et île
persistance. Ces senti mens chez un peuple
généreux qui voyait deux fuis en quatre an
nées l'aigle napoléonienne planer victorieu
se sur la tour Saint-Etienne, et les bataillons
français bivouaquer au sein de la capitale,
n'avaient rien de surprenant; N.ipoléoo, qui
possédait si bien le sens national, s'attendit
à les trouver au cœur eles hommes que d -iu
fois il &vait vaincus; aussi ne fut-il pouit
étonné devoir, à sa seconde entrée dans Vii u-
na, un bourgeois'^s'élancer à ia bride de son
cheval, et adresser à lui-même les plus vives
invectives. Un .instant même, cet homme
exaspéré, le saisissant parla jambe, s'efforça
de le jeter à bas de cheval. Les officiers qui
escortaient l'Empereur voulaient tuer ce fu *
U
rieux sur place, mois Napoléon retint d'un
geste leurs bras' prêts à frapper, et désarma,
en quelques paroles, la colère du bourgeois
qui s'était communiquée aux groupes for
més sur le passage de l'armée. « Habitans de
» Vienne 1 leur dit-il, ne craignez rien ; si
» les hasards de là guerre me ramènent une
» seconde fois dans vos murs, vous n'aurez
» pas à souffrir des maux qu'engendre or-
» dinairemènt l'occupation étrangère ; vous
» trouverez en moi un ami plutôt qu'un
» vainqueur exigeant. Vo« biens, vos per-
» sonnes, vos propriétés, vos familles seront
» respectéi, et il ne dépendra pas de moi que
» le drapeau de la France flotte trop loug-
» temps sur la tour de votre métropole. »
A ces mots, pi ononcés d'une voix reten
tissant?, les fronts, les regards perdaient leur
expression hostile, et le bourgeois pardonné,
admirant la magnanimité de Napoléon, té
moigna en termes chaleureux le repentir de
son action.
Mdgre leo oi 1. < -> U -> {h tL \eres donnés
pour mau tenir u.ii- i' rmet une discipline
"-ir cl e d r au 'q 1 i - e\ mples de Vigou-
ii a-< iv i 1 ."rivait cependant que
1 >• Vu i 'îOi-. i t i t i. u ui - 1 ptdés
Ci li in - n -o 11 v 11 1 i,' f i >pji tés;
d,iu- < " ce o - , o t r tuM id i a li vé-
r t", 1L ij> i i i< i 1 it î îo j'onsa-
hl-sd 1 . d 1* '< ^ ( t ief- »rim i f d oioupa-
bi 1 il à'm n p 'i •> ut t fdi ut i a- at
tendre. il etau instantané.
Lu i ur. |>'' ii , u'^i . ujlement de
de'xolLcns o e xt iT.fiiei''. o promenait à
ch \ tl -t hr ut l Vi une, m portait, se
lon t , hibilu 3e 1 nu u* me ac colônel des
f'ia-»eu >- io lj ;-,ri A tout autre regard
qu-c;' i d<- > \ ^ i u nés à le voir,
i i 1 ' r e ut <.'i '..v h v t jiqu;iir de l'ita-
he il . naît i e 'ai'thv jo r admirer ia
\ ■ i nd.i'i d h iojr d' & t >it Etienne :
« Quel maln.:ur, disait-:!, si les nécessités
» de la g terre qui m ont fait bombarder
Vienne 'u mut ia la le ment dirigé nos pro-
jectiles/coiiti'.j ce chef-d'œuvre d'architec-
» ture gothique 1
» — Les artilleurs de Votre Majesté sont
» trop habiies pour indiquer à leurs boulets
» une fausse adresse, répondit un des deux
» officiers.
» — Je suis de votre avis, Monsieur, ré-
» piiqua l'Empereur, mais les boulet? sont
» parfois aveugles, la nuit surtout. »
Dans ce moment une voiture découvert* 1 ,
dans laquelle se trouvaient un prêtre et une
dame en pleurs, traversait la route entre
l'Empereur et ses officiers : sur un signe,, le
cocher anê'.a, et Napoléon, s'approebant de
la dame désolée, lui demanda d'une voix
brève :
-î- Où allez-vous,-M idamt;?
La femme, qui était jeune et-très jolie,
murmura quelques paroles nndues inin
telligibles par l'émotion et la frayeur.
— Ne craigoez rien, Madame, reprit l'Em
pereur en adoucissant le son de sa voix, les
Fraoç'-us ne sont pas des Turcs.
— Oh 1 je le tais bien, colonel.
— Alors répondez-moi don •, où allt z- vous?
— A Sehœnbrunn, colonel. ,
— Qu'allez-vous y faire? ,
— Voir l'Empereur Ntpoiéoii?
— Pour solliciter, sans doute?
, — Oui, colonel.
— Quelque faveur?
— Non, colonel.
— Quoi donc?
— Justice.
— II voos l'acc.n lt .a, >-ov 7 en sûre.. Ma
dame, si l'objet d- "so'n . t de e&t fondé.
— jugez-en von- i ra^ I) s oldats fran
çais ont pillé ma m >.-ou * cai p gn'è, après
avoir tue rnônjaui m, S, n , oui me qui
avait vieilli au ser\u oe in h lie:
— L'Empereur'.oi'?i < '* i • t : sficHon,
Madame.
— Je l'espère, car il a connu beaucoup
] ma f uiiille, et il lui doit môme de grandes
obligations.
— Motif de plus, Mad une. ajouta Napo
léon en Éjpuriu.'iî.
— Oui, cooneî, si l'oubli qui succède
toujours à la grandeur n'a pas rendu ingrat
1 e petit écolier de B vienne. "**
—Madame, répliqua sévèrement Napoléon,
il y a des cœurs d'élite qui n'oublient pas ;
celui du petit écolier de Brienne est de ce
nombre.
La jeune femme, intimidée par le change
ment de voix de son illustre interlocuteur
qu'elle n'avtit point reconnu, baissa les veux
et fondit en larmes.
— QiVi (A iota nom, Madame?
— De Bu on v, colonel.
— J' ('eurn'de <,e!.i dy votre fimdie, a
petit écolier de Brienne doit de Si
>iigatkiï.s.
- Ta (• 1 > de M. de îîarbœiif.
fila-. 1/Oiiil ! s'ecria. i'Empe-
iaq inilo i,
gi ide-oimi
— .1 SUIS
— Al. d ■
i e ur cii serrant d«u» v .s..s mains la moin de la
jobe 1. m m p d ut Lb ta'mes pestèrent tout à
coup comme ! ' r eue hautement.
•— O'n, co ou.l, u-, M. de jiarbeeuf. ancien
gouverneur de la Corse; auriez-vous eonnu
mon père, colonel?
— Beaucoup. de repûtalion; l'Empe
reur &-ra enchanté, Madame, de vous rece
voir à Seeœnbruim; je vais le prévenir da
votre visite ; l'un de ces Messieurs vous in
troduira près de lui.
A ces mois l'Empereur s"tloign,l rapide
ment au grand galop avec un des officiers
tandis que l'autre escortait k voiture de la
dame qui ne pleuif-iit plus.
Troisquaris-d heure aprè-j la b :lle.-oî'ici-
tcuse 'fut introduite dans l'appartement de
l'Empereur qui avait conservé sdn uniforme
de colonel.
— Soyez la bini-vinu '. M„dau e, h i dit
Napoléon en la faisant uss ur p.è- d" lui
dans un fauteuil reeouvtilsoyeux d'une robe de Mme Tiiére-e.
—■ Me sera-t-il permis e'e *-.oir Sa Majesté?
deinandi Mtne de Buuny. la nuit no tardera
pas à venir, et je craindrais de m'aveMurer
seule avec un vieux prêtre sur les routes oc
cupées par des soldats,
«
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Les articles déposés ne sont pas rendus
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journaux politiques. #
PARIS» 24 SEPTEMBRE
Un des traits de notre caractère national
c'est, par nue défiance invincible des efforts
de l'intelligence et de l'industrie privées,
d'exiger, même dans les moindres choses,
l'intervention de l'Etat; il semble que nous
soyons une nation d'automates, incapables
d'une action spontanée. S'agit-il d'une amé
lioration à accomplir , d'un résultat à obte
nir : la première pensée qui vienne à tout
la monde est de mettre cette besogne à
la charge du gouvernement. Ou deman
de le concours , la direction , la surveil
lance de l'Etat, et, par dessus tout, l'argent
de l'Etat, c'est-à-dire des .contribuables.
Une autre faiblesse de notre pays est de
légiférer et de'professer sur tout. Nous met-
tons.toutes sciences et toutes choses en règle-
• mens et en leçons. Il semble que tout soit fini
etqu'an n'ait plus qu'à se croiser les bras, lors
qu'on a chargé quelque homma d'esprit, en
quête d'une position, d'instruire les ign®-
rans de ce qui ne leur importe guères.
Le Présidant de la Rép'ubliquè rient de
rendre un décret qui nous paraît surtout"
digne d'approbation, parce qu'il rompt en
visière à ces deux manies de notre pays.Nous
voulons parler du décret qui supprime lTns-
tilut agronomique de Versailles. Voilà en
core une bulle de savon qui crève, une idée
creuse qui s'en va en fumée.
Quoi de plus beau sur le papier que de
mettre toutes les sciences au service ds
l'agriculture et de faire profiter le plus
humble' et le plus ignorant laboureur
des découvertes qui ont demandé des années
de recherches au savant ! Quoi de plus com
mode que de développer et de faire avan
cer l'agriculture saoi antre peine à prendre
que de nommer quelques piofes-eurs et de
dept rs"r quelques centaines de mille francs
en cours, en expériences ei en diplômes. On
ne saurait en être quitte à moins de peine et
à meilleur marché.
Tous les vices de c«tte eréation, digne:des
idéologues qui nous ont un instant gou-
cernés, ont éclaté lorsque de la théorie on
a voulu passer à la pratique. Pour que
' l'enseignement - de l'Institut agrosomique
ne fit pas double et triple emploi avec
celui des Facultés, du collage de France
et du Conservatoire des Arta-et-Métiers,
pour qu'il fût autre chose qu'un prétexte
honorable donné à des savans de s'oecu-
per dans le désert des études qui leur
.sont familières, on a été bien vite con
duit à annexer à l'Institut une sorte de'fer-
me-inodèle : et alors on est entré dans une
voie de dépenses croissantes, où il était
temps de s'arrêter. S 'il avait fallu mettre à,
2a disposition de l'Institut' un hectare pour
étudier chaque culture spéciale et pour vé
rifier les effets de chaque engrais, un arron
dissement, un département même, aurait à
peine suffi. *
L'Lîiïliiul agronomique se heurtait donc
à, mille impossibilités. S'il se réduisait à-
des leçons données à jour''fixe par des
professeurs, il rie voyait arriver dan? ses
amphithéâtres que quelques rares amateurs
et il demeurait stérile pour la pratique, si
non pour la science théorique. S'il voulait
adopter, le système des expérimentations
en grand 1 , ki seules sérieuses et conviuocan-
tes en sgriculture, il entrait dans une veia
ruineuse pour arriver à des résultats incer
tains. S'il restreignait et limitait le champ des
expériences, il devenait, comme le dit le dé
cret, une simple école régionale, dent les mé
thodes et les expérimentations applicables
dans le rayon de l'Ile-de-France, ne pouvaient
avoir aucunë autorité sous un climat etqans
un sol différens. C'étaient là des vices orga
niques, irrémédiables ; et c'est avec raison
que, sans chercher à prolonger par des ater-
moiemens une existence inutile, le gouver
nement est arrivé franchement à supprimer
l'Iastitut agronomique.
Le matériel et les collections dispendieuses
qui avaient été réunis pour l'Institut vont
être répartis entre les écoles régionales. Nous
avouons que l'utilité et les services de; ces
dernières écoles ne nous paraissant pas beau
coup mieux démontrés. Nous dsutons que,
parmi nos familles d'agriculteurs, il y en
ait beaucoup qui puissent s'imposer lés
sacrifices nécessaires pour envoyer un jeu
ne homme passer deux ou trois ans dans
une école régionale. La seule privation d'un
fils en état de prendre paît aux travaux
de la ferme est déjà une lourde charge
pour une famille, sans parler de toutes les
autres dépenses nécessaires. Nous croyons,
en outre, que nos agriculteurs n'ont pas
une grande confiance dans la science qui
s'acquiert dans les livres et sur les bancs,
qu'ils se fient beaucoup plus aux leçons
de l'expérience , et, que pour un procédé
nouveau, ce n'est pas précisément une re
commandation aux yeux des fermiers que
de venir de Grignon, de Roville ou d'une
école régionale.
Il n'y a d'efficace, en fait d'enseignement
agricole, que l'enseignement' mutuel, celui
qui se donne de propriétaire à fermier et
de voisin à voisin. Quand l'agriculteur voit'
un essolement,. un engrais, un precéJé d'en
semencement donner à son Yoûiu des récol
tes plus abondantes ou plus précoces, aucu
ne difficulté d'amour-propre 'ne l'empêche
de copier sur sas terres ce qui réussit sur
le» terres d'autrui. C'est de là que sont ve
nus las grands progrès réalisés par notre
agriculture depuis vingt-cinq ans. Depuis
que de riches propriétaires se sont mis à
faire valoir eux-mêmes et à introduise sur
leurs exploitations les procédés perfection
nés, oa a vu les meilleur»» méthodes g*-:
gner de proche en proche et se généraliser
par l'imitation. Il y a là une expérience dont
il faut profiter , et qui montre que c'est
en multipliant les comices agricoles et eh.
mettant à leur disposition des moyens d'é
mulation, qu'on développera cet enseigne
ment mutuel qui, seul, peut faire faire de
rapides progrès à notre agriculture.
- ; CTJCHS V AL - CLARÎGNY.
YOMGE'MJ PWlflÊSipp,
Le prince-Président, parti aujourd'hui de
Valence, arrive ce s«ir à Avignon, où l'at
tend une réeepHon magnifique. L'Hôtel-£e-
Vil!e est transformé pour recevoir le prince.
Le bal aura lieu" dans l'ancien hôtel des In
valides ; si la salle de danse ne suffit pas, on
dansera dans le jardirs illuminé.
Les invalides résidaat dans le département
ont été invités à se rendre au chef-lieu, pour
être passés eri revue par le neveu de l'Empe
reur. L'administration municipale les a fait
prévenir que cent ijts seraient mis à leur
disposition dans l'hôtel. Là mairie donne,
en outre, la somme de cent francs, à titra de
gratification, à ces braves militaires, derniers
débris de nos vieilles phalanges. -
La vieille villçdes papes espérait repren
dre dans les journées du 24 et du 25 septem
bre un peu de sa'vie animée des anciens
temps. Les populations arrivaient de tous les
points du département et des départemens
voisins. Oa compte donner au prince le
spectacle d'un carrousel avant son départ
pour Marseille.
L'administration du chemin, de fer fait
préparer un vaste et magnifique w.igCïi'des
tiné à aller prendre à Avignon le. prince-
Président. Les étoffes les j lus riches ont été
choisies à Paris pour revêtir les parois et les
sièges de cette somptueuse voiture.
Le Président passera à .Marseille la journée
du dimanche tout entière. Le bal qui sera
donné à l'Hôîek-de-Ville a été calculé sur des
proportions gigantesques, et cepsndant l'ad
ministration municipale ne peut satisfaire à
toutes les demaudesdebillets. Oa calcule que
plus de trente quadrilles pourront'se.former.
On prépars des merveilles hydrauliques
et pyrotechniques. Le feu d'artifice, tiré sur
la montagne de Notre-Dame-de-lâ-Garde,
promet d'être une véritable curiosité, si le
temps.le favorise.
Voici la suite des dépêches télégraphiques :
Valence, 23 septembre, à cinq heures
du soir.
Le prince arrive à Valence, où il a été annoncé
par le préfet de !a Diôœe, qui a été recevoir Son
Altesse aux limites de son département, accompa
gné du général commandant la subdivision; de
M. Coiton, inspecteur général du ministère de ia
police générale, et des seua-préfsts de Die et de
Nyon's. L'enthousiasme est à son comble. La pré
sence de l'héritier du grand nom dont la France
s'enorgueillit rappelle à celte cité le séjour que fit
dans ses murs, au début de sa brillante carrière,
le chef de la djaastie napoléonienne.
Le cri de Vive l'Emptrëur. r ïèis ntit pai tout avec
un entraînement indicible sur le passage du nou
veau libérateur du pays.
Vilence, 23 septembre-; 10b. 1/4.
Après les réceptions et le. dîner, S. A. s'est ren
due au bal donné en son honneur au théâtre.
L'élite de la population,'invitée à ce bal par le mai
re, a chaleureusement accueilli le prince aux cris
redoublés de Vive l'Empereur !
La ville , pavoiaée et illuminés, est pleine de
monde, plus de seixante mille âmes s 'y sont por
tées de tous les peints de la Drôcne et da l'Ardèehe.
Le prince est partout asclamé avec enthousiasme.
Toutes les sllocutions adressées au prince par
Us autorités municipales et le clergé tendent à la
traasfoimation des pouv oirs de l'élu de lan*tion.
Vjilence, 23 septembre, minuit.
A la limite du département, le prince a trouvé
réunis les maires de tous les cantons ainsi que les
populations de toutes les cummunes. Le prince a-
été aceueiili aux cris de : Vive l 'Empereur !
A Roman», toute la population s'est por ée à la
rencontre du prince, et l'a également |cueilli
aux cris de ? Km * l'Empereur ! Il en a été de
même au Bsurg-du Péage, A Valence , pies du
soixante mille personnes de la Drôme et de i'Ardè-
clio, leurs municipalités (sn tête'; plus de deux
mille !;erïat3 de l'Empereur ont accueilli le
prince a.veè on enthousiasme impossible à dé
crire, aux cris de Vive. l'Empereur! Les mênies
cris l'ont Accompagné jusqu'à l'hôtel de la préfec
ture. Immédiatement après son arrivée, te prisce
a reçu les corps constitués. Agrès dîner, S. A. s'est
rendue au bd. Son entrée a provoqué une im
mense explosion de cris de Vive l'Empereur !
Le prince vient de rentrer; il jouit d'une santé
parfaite et paraît très satisfait.
La ville présente le spectacle d'une !ête bril
lante.
Valence, 24 septembre, dix' heures
et demie du matin.
Le prince paisè une revue au Polygone. Il cït
partout accueilli aux cris de Vive l'Empereur !
L'enthoutissme ne frit que croître.
Valence, 24 septembre, minuit et demi.
De Grenoble à Vilsfic?, tous les arcs-ds-trioEi-
phe avaient «tie inssripiion : Vive Napoléon lll\
Ce cri se mêlait à Valence à ceux de Vive l'Empe
reur !
Le prince s'est rendu le 23 à un magnifique ba?
offert par la ville. On avait placé au- dessus de son
chiffra la couronne impériale.
Le 24, S. À. a visité la cathédrale et a passé la
revue dss troupes et des populations des campa
gnes.
Partout une foule immense se portait sur son
p-ssage et saluait le prince de ses sympathiques
acclamations.
Le prince s'est embarqué à onze heures sur U
Parisien, qui a fait vapeur immédiatement pour
Avignon, où S. A. sera de trois â quatre heures.
On écrit de Grenoble*, le 21 septembre,
neuf heures du soir, au Moniteur : -
« Le prince-Président a quitté Lyon ce matin à
l:;^t Retires. Ss » ortie de eette ville a offert un
apectàele magnifique. La. population, qui s'était
portée tout entière sur ton pesage, n'a pas cessé
de faire entendre les acclamations les plus enthou
siaste. L'armée de Lyon, 'qui, pendant le séjour
da prince, avait fait, par s'a bonne tenue, par ses
savantes manœuvres, l'admiration des généraux
étrangers et l'orgueil de nos efficiers, a voulu en
tourer aussi long-temps que' possible le prince,
dont elle était fière d'avoir mérité les éloges.
» Echelonnée, d'agrès les "ordres du général
Ca^tellana, sur ia route ' que devait parcourir le
chef de l'Etat, elle, ne s'est séparée de lui qu'à une
lieue de la ville, et l'a salué, ea le quittant, de se»
acelamation» et de ses vœux.
» En sortant de Lysn, le prince s'est tr'euvé au
milieu de» populations de l'Isère et qui semblent
être encore au lendsmain du msgique retour de
l'île d'Etbe. Elles se sont portées avec amour au-
devant du rince. C'était un torrent continu d'hom
mes en fête qui descendaient de toutes ks pentes
des Alpes. A chaque maison, un arc de trioaiphe ;
à chaque fenêtre, un faheeau de banderoles et de
drapeaux eneadrant Us pertraits de l'Empereur et
de Louis-Napoléon. Partout- des inscriptions :
Âu stttwttir de la France! Au vainqueur de l'a
narchie ! A l'héritier de l'Empereur ! A Napoléon
111 ! Âu protecteur de l'agriculture ! Au sauveur de
l'industrie! Puis les étapes du retour de l'île d'Elbe
rappelées par des cit-tioss : Ici l'Empereur a pas
sé la jour nia du 9 mars 1815; Ici les habitans se
sont attelés à la voiture de l'Empereur.
» Chaque port® de cantonnier était ornée de
fleurs, d'images, d'inscriptions. Là; on allumait
des feux de joie; pluï loin, on illuminait en plein
jour. La route était jonchée de feuillages ; les mai
sons des villages étaient ornées de guirlandes et
de fleurs.
» Les papulations des bourgs étaient or ligne
le
enfans ; chaque cemmur.e était précédée de son
pasteur.
» Le prince-Préiident est arrivé à Grenoble à
six heures ; les cloches sonnaient à grande volée,
le canon des forts retentissait, la population tout
entière était aux portes de la ville, et le cri de
Vive l'Empermr ! répété par plus de cinquante
,mill ; voix, ébrankit ks éehes de la vallée des
Alpes.
» Le préfet du département, le général et un
grand nombre de fonctionnaires s'étaient portés à
la rencontre da prince.
"" » Il serait impoisible de écrire l'élan et ks
transports de joie qu'ont fait éclater les habitans
de Gisenoble lorsque le cortège a paru à l'entrée
de la porte «e France.
.» Le-maire, M. Arnaud, accompagné de ses ad
joints et des membres du conseil munieipï.l, a pré-
se; té au prince ks c'és de Grenoble. L'i se trou
vaient aus»i groupés, avec le sigee distineiif de
leurs fonctians, l»-s inaires et les députations des
quatre cents communes du département.
» Ce qui donne suriout un caractère particu
lier à cette entrée du prince à Grenoble, ce sont
les masses de moniagnards descendus des cimes
les plus escarpées des . Alpes, tambour eri tète et
bissac sur le dos, amenant avec eux leurs en fins
et leurs femmes, et dont' les transports éclataient
à chaque instant par las cris de Vive Napoléon !
vive l'Empereur /
s Le priiiee s'est rendu à l'hôtel de la prefesture
en suivant Je quai et le jardin de ville, qui étkit
encombré, et d'où paitaient !"'• mêmes acclama
tions. La longue ailée qui mena à la prifeeture
était bordée d'une double rangée da jeunes filles
qui jetaient des fleurs sur son passage.
t > La ville tout entière est illuminée, pavoisée et
décorée d'arc«-dc-triomphe et d'emblèmes a u chif
fre de Louis-Napsicen.
» Un feu «l'artifice magnifique, représentant l'at
taque des foris de la Bastide et de Rabot, commence.
à l'instant. »
Le Mmilmr ajoute :
« Nous ne saurions dire l'enthousiasme que
soulève partoui la présence du prince. Il--faut en
avoir été témoin peur s'tn rendre compte, et te
qui, au milieu de cet enthousiasme, frappe sur
tout les assistans, c'est le centrante de l'émotion
générale av«c le calme que sait conserver le chef
de l'Etat, larî même que sou ccejr est le plus vi
vement tomehé ries témsignages d'affection dont il
est l'objet. Sa sérénité habituelle s'empreint, seu
lement d'une bienveillante qui g»gn® les cœurs.»
Indépendamment de nombreuses adresses
de communes présentéfs au prince-Prési
dent, pendant son voyage, le Mmittur enre
gistre aujourd'hui ies"vceux ds trois conseils
d'arrondi*semens, ceux de Lure, de Ribérac
et d'Orthc?, pour /'établissement d'un pou
voir stable et définitif. (Nous ne parlons pas
du vœu du conseil d'arrondissement de Gray,
que le Moniteur reproduit aujourd'hui, apr&i
l'avoir-enregistré hier.)
Le conseil de Ribérac émet le vœu que le
'peuple français soit appelé, dans le plus bref
délai, à consacrer par son approbation un
sénatus-consulte qui modifiera la Constitu
tion, substituera lafonre impériale à 'afor
int républicain?, et nommera le prince Louis-
Napoléon Bonaparte empereur des Français.
Telle est, en eff^t, ia marche indiquée par
les articles 31 et 3*2 de la Constitution du i£
janvier <1852, L. Bosiface.
Le Moniteur publie ce matin le décret sui
vant, daté de Roanne, le 17 septembre, qui
supprime l'institut agronomique de Ver
sailles : 4
Louis-Napoléon,
Pivs ; dent de li République franç-.iîe,
Sur le rapport du ministre de l'intérieur, de
l'agriculture'et du cummerce,
Considérant qu« l'institut agronomique de Ver
sai.les e.'itriine des dépenses supérieures aux avan
tages qu'il est possible d'en espérer ;
Que, d'une part, son enseignement trop élevé
est en disproportion avec les besoins réels de no-
tie,sgriculture. et que, d'autre part, l'institut ne
pourrait donner une plus large place à la pratique
sans tosuber au rang d'une école régionale et
faire, par conséquent, double emploi avec l'eesei-
gnement^u second degré;
Considérant, d'ailleurs que le séjourde Versailles
offre des incjnvéniens gravés pour de jeunes agri
culteurs auxq-ieis il importe 'de donner une édu
cation appropriée aiu goùis simples et à la vie
mofjeste des campagnes ;
Considérant que la suppression do l'institut
agronomique foriifiera l'enseignement profef.-ian-
nel de l'agricuiture en permettant au gouverne
ment de repai tir entré les écoles régionales les
Gollsclions, les machines et les animaux remar-
qusbies que renferme, cet établissement ;
. Considérant enfin que" les économies ainsi réa
lisées fourniront au gouverneiherit le moyen de
ven^r plus utilement eu aide aux associations
agricoles, et d'encourager leurs efforts par des
subventions plus larges et plus efficaces,
Décrète :
Art. l" r . Seront répartis "dans les établisse mens
agricoles de l'Etat les animaux, ustensiles et ma
tériel de l'institut agronomique de Versailles, qui
est et demeure supprimé.
2. Le ministre de l'intérieur, da l'agriculture et
du commerce est chargé de l'exécution du présent
décret.
Fait à Roanne, le 17 septembre 1832.
LOUIS NAPOLÉOS.
Un autre décret, également daté de Roan
ne, autorise la création d'un entrepôt par
ticulier de marchandises sur les terrains de
la place d'Europe, à Paris. Voici le texte de
ce décret.
Louis-NdpoU'on,
Président de la République française,
Sur le Mppait'du ministre c'e l'intérieur, de i'a-
grieuHUiv.tt du commerce ;
Vu la d'erel du 2.1 mars 1818, concernant ks
magasins généraux pour dépôt de marchandises ;
Considérant que le ^commerce doit retirer une
trèi grands uliiité de rétablissement de doiks ou
magasins destinés à recevoir en dépôt les 'mar
chandises'* dorit on veut mobiliser la valeur au
moyen de warrants, ou récépissés négociables par
voie de MEnjsle endossement, et qui, s.ans cette fa
culté, restent souvent stériles dans les mai:,s du
producteur;
Considérant que ces docks ou magasins profite
ront noa-seoleiuect a& commerce, mais encore à
l'ouvrier travaillant à son compte, qui, en'cas de
mévente, pouira déposer là ses produits et conti
nuer son travail au moyen dss fonds qu'il se pro-
curara sur le récépissé délivré par la compagnie;
Considérant que l'expérience qui se fera à Pa
ris d'un, établissement .analogue* à ceux qui fonc
tionnent, si utilement en Angleterre et en Hol
lande, e-t de nature à encourager la création de
semblables étabiissemens dans nos grands centres
commerciaux,
Décrète :
Art. l' r . MM. Cu-dn, Leger.dre et Duehesne de
JVère sont autorisés à établir, à Paris, sur ks ter
rains qui leur appartiennent près la place de l'Eu-
repe, des magasins dans lesquels les négeeians ei
industriels pourront, conlormément au décret du
21 œars 1848, dépsssr.ies matières premières, les
marchandises et ©bjets fabriqués dent ils sont pro
priétaires. •
Art. 2. Les marchandises déposées dans lessiiis
nsagasins seront cum-idérées comme appai tenant à
des sujets neutres, quelle qu'en soit la provenance
et quelles qu*. soient les éventualités qui pour
raient survsmr
Art. 3. Un règlemcEt d'adaiinistrstion publique
déterminera les obligations de la,compagnie eri ce
qui concerne la surveillance des.es magasins par
l'Etat, les garaaties qu'elle devra offrir au com
merce et le mode de délivrance dèî récépissés trans-
missibks par voie d'endossement.
Art. 4. Le ministre do l'intérieur, de l'agricul
ture et du commerce et le ministre des finances
sont chargés, .chacun en ce qui le concerne, de
l'exécution du présent décret.
Fait à Roanne, le 17 septembre 1832.
LOUIS-NAPOLÉON.
Par le prince-Président :
Le ministre de l'intérieur, de l'agriculture
et vu commerce, F. de peksigkv.
Bruxelles e?t en ce moment toute à la cé
lébration dfs fêles anuncradlres de sa révo
lution
< Ôié. Les letes finiront justement le iour où
les chambres icntreront eu session, le 27 de
ce mois.
V»ici ce qu'on lit dans un journal de la
ville de Charleroi, qui est, comme on sait,
un des principaux centres de l'industrie
houillère en Belgique :
« Le décret présidentiel'frappe sur tout le bassin
de Charleroi, dont le principal débouché pour les
charbons est la France, et il le frappe précisément
au moment de la réouverture de la navigatiôn, et
pendant qu'une coalition entre les bateliers, ten
dante à élever le fret, a encombré le carreau des
fosses et les rivages d'une quantité de charbons
qu'on n'avait pas vue depuis long-temps.
» Nous dirons toute notre pensée au gouverne
ment dans une circonstance aussi grave pour le
pays. 11 aurait tort, selon nous , d 'user de re
présailles avec le gouvernement français. La
prudence et ia conciliation nous paraissent de
plus sûrs mojens d'atteindre le but qu'il doit se
proposer, c'est à-dire,l'annubiiion du décret prési-«
dentiel. Il doit supputer toutes les conséquences
d 'une guerre de tarifs dans laquelle des conseillers
per fides ou insensés voudraient engager la Belgi que.
» Nous espérons qu'il le fera, et voudra, par sa
modération dans les explications qu'il doit fournir
à la chambre, imprimer aux. prochains débats de
cette assemblée, le calme et la d gnité que les cir
constances commandent.
» Nous venons de toucher un mot dè la situa
tion de nos esploitans. M. le président de notre
chambre de commerce et de noire conseil char-'
bonnicr, qui s'est rendu hier à Bruxelles, appelé
par M. le ministre des affaires étrangères, a dû
l'exposer à ce dernier dans tous ses détails.
Nous ne doutons pas que le gouvernement ne la
connaisse pertinemment et ne tienne ccxpte des
représentations de l'hsnorable président de notre
chambie de commerce. Les intérêts d'une prapriété
immense et le sort de vingt-cinq mille ouvriers
sont en jeu. La moindre faute peut amener la dé
solation et la ruine de notre laborieuse et intéres
sante localité. »
Un ordre du jour de l'empereur de Russie,
en date du II septembre, complète la modi
fication du cabinet dont nous avons déjà fait
connaître, il y a quelques jours, les premiers
éiémens. M. le général d'infanterie comte
Adlei berg I, directeur en chef du départe
ment des postes, est nommé ministre de la
maison de l'émp eu consenaut sa di
gnité d'aide -tî»-( f .ni-gi 'niiYiï cl les autres
emplois dontii ''-il: -wiiii; JL k gé^éiul d'in
fanterie Bibiko 11 [, gouveii'Uir militaire de
Kieff et gouve n vi -gt'néral de Pu Je lie et de
Volbynie, ést notame ministre de l'intérieur,
en conséi'vant sa dignité dViide-de-cainp-gé-
néral ; et le gé-.ili.L,-ii';ijo^ pr'nc>> Va siitchi-
kol I, gouviïtieur indit ,ire do la ville de
Jitpmir et gou\ es neur civil du gouvernement
de Volhynie,' i;t charg • de i emplir les fonc
tions de gouverneur militaire de Kieff et de
gouverneur-général de Podolie et de Volhy
nie. Enfin. M. le colonel du régiment des
gardés de Volhynie, Goge'l, est nommé aide-
de-c<'ùBp de S. M. l'empereur, en restant,
comme per le passé, attaché à la personne
des grands-ducs Nicolas Alexandrovitch,
Alexandre Alex&ndrovitch et Vladimir
Àiexandi ovit-h.
On a, par voie télégraphique de Trieste,
des nouvelles de Com tanUnople du H sep
tembre. Le sultan, ciit VIndépendance, était
atteint d'une indisposition dont on n'avait
pu encore déterminer d'une manière cer
taine le caractère. Il régnait toujours dans
l'empire une certaine agitation provoquée
par ievienx parti .turc.
Le parlement des îles Ioniennes a de nou
veau été prorogé le 17 septembre jusqu'au
l Br mars prochain.
D'apiàs des nouvelles de Canlou, en date
du 27 juillet, les insurgés auraient remporté
une victoire éclatante contre Seu, le chef des
troupes impériales.
On Ht aujourd'hui dans le Moniteur:
« Le saint-père a convoqué les munfcre» de la
consulte d'Etat pour le 20 octobre prochain. Ainsi
s'accompliront les dernières prîmes ; - du mottt-
praprio du 15 septembre 1849. Confoi :; ément au
décret d'institution, les membres de I, consulte
ont été.choisis sur triple liste émana; t ,-les con- •
seils provinciaux qui, eux-mêmes, liaient leur,
origine des iminicijsdlités.
I » La consulte est composée des no;us les plue
FE'JILLETQH DU COfiSTiTCTiGfiiitL, 25 SEPT.
u;] etumi; de sçimiH
KAPÛLÉOX.
I.
Prédilection de l'Empereur peur Schœnbrsnn.—Sé
vérité d# la'*disciplme.—Fureur d'un bourgeois da
Vi-une .—Magnfirjimité de Napoléon .—Belles pa-
iol«s; — Singulière rencontre.—Mme de Bunny.
—Le'"nortrs.it de- M. de JMarfeœuf.—Un faux Pari
sien. —Singulier duel.—Napoléon témoin.—Wn
émigré et la drajeàu blaac.
Ainsi que celui de Maris-Antoi nette, le
nom de Napoléon est écrit sur chaque-pierre
du château de Schcenbrunn. C'est dans cette
délicieuse ré&idsnee qun deux fois tenant en
ses mains lietorieoses le# destinées de la
monarchie autrichienne, le grand Empereur
s'est-reposédans sa gloire (en 1805 et -1809).
Les hommes qui, par leur ège et leur posi
tion, ont pu assister de prè? à ces deux épo
ques, sont devenus fort rares, car eux aussi,
presque tous, se reposent... dans la tombe !
Cependant plusieurs survivent encore aux
désastres'de la guerre et dm temps qui
ont emnorté leurs contemporains : j'en ai
vu quelques -uns, j'ai eu même l'honneur
de m'entretei-ir longuement avec le plus
illustre , de loti-, avs-c le vétéran de la
diplomatie européenne, le prince de Metter-
nich. Cés personnages, ainsi que les vieillards
.qui ont beaucoup'vu, aiment à raconter les
souvenirs qui se sont imprimés dans leur
Ënémoire comme les faits dans un diction
naire historique ; dictionnaires viVans eux-
m êimg ! Je les ai consultés, et ils m'ont ap
pris, sur l'Empereur Napoléon , quelques
anecdotes, dont le principal mérite est d'être
peu eu point connues. 11 n'y a pas de ehamp
moisstonué qui ne laisse quelque épi oublié à
la glane. La K» rbc dfs épis que j'ai pu re-
cu«illir moi-même, après tant d'an 1res qui
ont passé avant moi, est légère, m'iis elle
n'en sera- pas moins, je-l'espère, agréable
aux cœurs français, qui ont conservé, à ira- "
vers les révolutions dé noue belle et malheu
reuse patrie, le culte des souvenirs.
L'Smpereur Napoléon alfeciioiinait parti-
culièrementSchœnbrunn, ilaimait à s'isoler ■
dans se? jardins, dans ses parcs s emplis
d'ombre-et d'oiseaux. Souvent ia nuit, alors
que tout dormait dans l'impériale résidence j
de Marie-Thérèse, il se plaisait à s'égarer seul
dans quelque mystérieuse allée, pour cares
ser à «on &ise ses rêves do gloire, pour con
templer à travers les splendeurs infinies dlj
cl» i l'étoile brillante qu'il considérait comme
l'iuriag» ©u le symbole de sa fortune. Le vain
queur d'Arcolé-, de Marengo et d'Austerlitz
aimait tellement Scbœobrunn, disent encore
aujourd'hui:les'Viennois, qu'il aurait em
porté à Paris dans ses fourgons, s'il l'avait
pu, le château, ses jardins, ses parcs et ses
belles eaux. -
L'Empereur allait rarement à Vienne,
mais Tienne venait souvent à Schœnbrunn
pour voiries .belles troupes qui, après s'être
fait admirer par kur courage dans la ba
taille, se faisaient admirer dans la victoire
par leur modération. C- s troupes mauœu-
vraient; plusieurs fois par semaine dans la
vaste cour du château, sous les yeux de
l'Empereur, qui, debout sur le perron, en
toure d# ses maréchaux, assistait su défilé.
Lâ tradition a conservé le souvenir de la
place que l'illustre conquérant occupait or
dinairement sur ce perron *. le pied vigou
reux qui, après avoir écrasé la révolution
française, parcourait d'une marche rapide
lès capitales de l'Europe, a laissé une em
preinte ineffaçable sur le granit foulé avant
lui par le pied d'une femme que l'histoire a
feaptWe avec rai=0't du nom de grand hom
me, Marie-Thérèse 1
Pendant cette première occupation, I'Em-
peieur av.dt confié le commandement de la
ville de Vienne au'général Clarke, et laissé
aux gardes bourgeoises le soin de ia police;
il avait ordonné et fait observer ia discipline
la plus scrupuleuse; sur ce point sa sévé
rité inflexible.frappait avec rigueur la moin
dre infraction, il ne pernûtde toucher qu'aux
propriétés de l'empire, télles que les arse
naux et ks caisses publiques. Le grand arse
nal devienne, le plus vaste de l'Europe, con
tenait des richesses considérables : deux mille
canons et des armes suffisantes pour mettre
ceut mille hommes en état de combattre ;
Napoléon s'en empara pour le compte de
l'armés. Il est d'autant plus surprenant que
l'empereur François n'ait pas liait évacuer
par le Danubs cet immense matériel, que,
dans I», prévision de l'occupation de sa capi
tale, il avait fait mettre en lieu de sûreté
plusieurs drapeaux enlevés aux bataillons
républicains, et quelques milliers de casques
en fer fleurdelisés, recuc-iiîis sous les murs
ds Prague, lors de la défaite du maréchal de
Bellisle.
A son entrée dans Vienne en 1809. l'Em
pereur trouva les esprits beaucoup plus ir
rités qu'en 1805. De même qn« la lui te et le
choc des armées araient été plus considéra
bles, la h ai ni et ls? antipathies des Viennois
se manifestèrent avec plus d'ensemble et île
persistance. Ces senti mens chez un peuple
généreux qui voyait deux fuis en quatre an
nées l'aigle napoléonienne planer victorieu
se sur la tour Saint-Etienne, et les bataillons
français bivouaquer au sein de la capitale,
n'avaient rien de surprenant; N.ipoléoo, qui
possédait si bien le sens national, s'attendit
à les trouver au cœur eles hommes que d -iu
fois il &vait vaincus; aussi ne fut-il pouit
étonné devoir, à sa seconde entrée dans Vii u-
na, un bourgeois'^s'élancer à ia bride de son
cheval, et adresser à lui-même les plus vives
invectives. Un .instant même, cet homme
exaspéré, le saisissant parla jambe, s'efforça
de le jeter à bas de cheval. Les officiers qui
escortaient l'Empereur voulaient tuer ce fu *
U
rieux sur place, mois Napoléon retint d'un
geste leurs bras' prêts à frapper, et désarma,
en quelques paroles, la colère du bourgeois
qui s'était communiquée aux groupes for
més sur le passage de l'armée. « Habitans de
» Vienne 1 leur dit-il, ne craignez rien ; si
» les hasards de là guerre me ramènent une
» seconde fois dans vos murs, vous n'aurez
» pas à souffrir des maux qu'engendre or-
» dinairemènt l'occupation étrangère ; vous
» trouverez en moi un ami plutôt qu'un
» vainqueur exigeant. Vo« biens, vos per-
» sonnes, vos propriétés, vos familles seront
» respectéi, et il ne dépendra pas de moi que
» le drapeau de la France flotte trop loug-
» temps sur la tour de votre métropole. »
A ces mots, pi ononcés d'une voix reten
tissant?, les fronts, les regards perdaient leur
expression hostile, et le bourgeois pardonné,
admirant la magnanimité de Napoléon, té
moigna en termes chaleureux le repentir de
son action.
Mdgre leo oi 1. < -> U -> {h tL \eres donnés
pour mau tenir u.ii- i' rmet une discipline
"-ir cl e d r au 'q 1 i - e\ mples de Vigou-
ii a-< iv i 1 ."rivait cependant que
1 >• Vu i 'îOi-. i t i t i. u ui - 1 ptdés
Ci li in - n -o 11 v 11 1 i,' f i >pji tés;
d,iu- < " ce o - , o t r tuM id i a li vé-
r t", 1L ij> i i i< i 1 it î îo j'onsa-
hl-sd 1 . d 1* '< ^ ( t ief- »rim i f d oioupa-
bi 1 il à'm n p 'i •> ut t fdi ut i a- at
tendre. il etau instantané.
Lu i ur. |>'' ii , u'^i . ujlement de
de'xolLcns o e xt iT.fiiei''. o promenait à
ch \ tl -t hr ut l Vi une, m portait, se
lon t , hibilu 3e 1 nu u* me ac colônel des
f'ia-»eu >- io lj ;-,ri A tout autre regard
qu-c;' i d<- > \ ^ i u nés à le voir,
i i 1 ' r e ut <.'i '..v h v t jiqu;iir de l'ita-
he il . naît i e 'ai'thv jo r admirer ia
\ ■ i nd.i'i d h iojr d' & t >it Etienne :
« Quel maln.:ur, disait-:!, si les nécessités
» de la g terre qui m ont fait bombarder
Vienne 'u mut ia la le ment dirigé nos pro-
jectiles/coiiti'.j ce chef-d'œuvre d'architec-
» ture gothique 1
» — Les artilleurs de Votre Majesté sont
» trop habiies pour indiquer à leurs boulets
» une fausse adresse, répondit un des deux
» officiers.
» — Je suis de votre avis, Monsieur, ré-
» piiqua l'Empereur, mais les boulet? sont
» parfois aveugles, la nuit surtout. »
Dans ce moment une voiture découvert* 1 ,
dans laquelle se trouvaient un prêtre et une
dame en pleurs, traversait la route entre
l'Empereur et ses officiers : sur un signe,, le
cocher anê'.a, et Napoléon, s'approebant de
la dame désolée, lui demanda d'une voix
brève :
-î- Où allez-vous,-M idamt;?
La femme, qui était jeune et-très jolie,
murmura quelques paroles nndues inin
telligibles par l'émotion et la frayeur.
— Ne craigoez rien, Madame, reprit l'Em
pereur en adoucissant le son de sa voix, les
Fraoç'-us ne sont pas des Turcs.
— Oh 1 je le tais bien, colonel.
— Alors répondez-moi don •, où allt z- vous?
— A Sehœnbrunn, colonel. ,
— Qu'allez-vous y faire? ,
— Voir l'Empereur Ntpoiéoii?
— Pour solliciter, sans doute?
, — Oui, colonel.
— Quelque faveur?
— Non, colonel.
— Quoi donc?
— Justice.
— II voos l'acc.n lt .a, >-ov 7 en sûre.. Ma
dame, si l'objet d- "so'n . t de e&t fondé.
— jugez-en von- i ra^ I) s oldats fran
çais ont pillé ma m >.-ou * cai p gn'è, après
avoir tue rnônjaui m, S, n , oui me qui
avait vieilli au ser\u oe in h lie:
— L'Empereur'.oi'?i < '* i • t : sficHon,
Madame.
— Je l'espère, car il a connu beaucoup
] ma f uiiille, et il lui doit môme de grandes
obligations.
— Motif de plus, Mad une. ajouta Napo
léon en Éjpuriu.'iî.
— Oui, cooneî, si l'oubli qui succède
toujours à la grandeur n'a pas rendu ingrat
1 e petit écolier de B vienne. "**
—Madame, répliqua sévèrement Napoléon,
il y a des cœurs d'élite qui n'oublient pas ;
celui du petit écolier de Brienne est de ce
nombre.
La jeune femme, intimidée par le change
ment de voix de son illustre interlocuteur
qu'elle n'avtit point reconnu, baissa les veux
et fondit en larmes.
— QiVi (A iota nom, Madame?
— De Bu on v, colonel.
— J' ('eurn'de <,e!.i dy votre fimdie, a
petit écolier de Brienne doit de Si
>iigatkiï.s.
- Ta (• 1 > de M. de îîarbœiif.
fila-. 1/Oiiil ! s'ecria. i'Empe-
iaq inilo i,
gi ide-oimi
— .1 SUIS
— Al. d ■
i e ur cii serrant d«u» v .s..s mains la moin de la
jobe 1. m m p d ut Lb ta'mes pestèrent tout à
coup comme ! ' r eue hautement.
•— O'n, co ou.l, u-, M. de jiarbeeuf. ancien
gouverneur de la Corse; auriez-vous eonnu
mon père, colonel?
— Beaucoup. de repûtalion; l'Empe
reur &-ra enchanté, Madame, de vous rece
voir à Seeœnbruim; je vais le prévenir da
votre visite ; l'un de ces Messieurs vous in
troduira près de lui.
A ces mois l'Empereur s"tloign,l rapide
ment au grand galop avec un des officiers
tandis que l'autre escortait k voiture de la
dame qui ne pleuif-iit plus.
Troisquaris-d heure aprè-j la b :lle.-oî'ici-
tcuse 'fut introduite dans l'appartement de
l'Empereur qui avait conservé sdn uniforme
de colonel.
— Soyez la bini-vinu '. M„dau e, h i dit
Napoléon en la faisant uss ur p.è- d" lui
dans un fauteuil reeouvtil
—■ Me sera-t-il permis e'e *-.oir Sa Majesté?
deinandi Mtne de Buuny. la nuit no tardera
pas à venir, et je craindrais de m'aveMurer
seule avec un vieux prêtre sur les routes oc
cupées par des soldats,
«
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