Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1852-08-06
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 06 août 1852 06 août 1852
Description : 1852/08/06 (Numéro 219). 1852/08/06 (Numéro 219).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
NUMÉRO 219.
nusUB/MBX. : Se W'&iMê (Fa,IaI@-M@yaI), mi
B 1852.-VENDREDI 6 AOUT.
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PiKIS 13 F. PAU TEUÛBTBBJ
DÉPÀBTSMÏNS. î® F. —
UN numéro : s® centimes. 1
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au tableau qui sera publié dan* le journal,'
les 10 et S5 de ohaque mou)
[lit abonnement datent du 1« ti li
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S'adrmer, franco, pour la rédaction, à M! C tichïvàx^ C uhigny, rédacteur en chef.
" ™ Les articles déposé» ne sont pas rendus.
JOURNAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL.
I
On s'cfiinne, dam les départemens, auv Messagerie» et etus JHreetio »t de poste". — A Londres, chez MMJ C owie ef H ls.
—• A Strasbourg, «ht M. AwxMira*, pour l'AHemame»
S'adresser, franco, pour l'administration, à M.[D enài N , directeur;
Iss snndaaas sont regaas au bureau du ioarn&l ; si ehes H. PAMS, rfigisseiu, 10, place de ia Bouiesi
-AVIS.
Le Î5 septembre, le Constitution
nel sera imprimé en caractères neufs
de la fonderie de MM. Thorey et
Yirey.
PARIS, 5 AOUT.
Le Portugal passe par toutes les vicissitu
des que nous avions prélites lorsque le ma
réchal Saldanha brisa en deux le parti libéral
modéré, et entreprit de gouverner avec unè
seule fraction de ce parti, en faisant alliance
avec le radicalisme. Nous avions prévu que
le radicalisme mettrait son appui à un si
haut prix, que le maréchal, dont la fidélité à
dona Maria n'est pas douteuse, serait obligé
de rompre le premier avec des alliés trop
exigeans. Les dernières nouvelles de Lis-
lionne nous apprennent, en effet, que le mi
nistère portugais vient de dissoudre ces mê
mes cortès, dans l'élection desquelles, il y a
moins d'un an, il avait fait cause commune
avec les radicaux.
Le radicalisme s'était fait la part du lion
dans les élections générales; et, sans formera
lui seul une majorité, il composait la frac
tion la plus nombreuse de la chambre des
députés. C'est à l'appui désintéressé du petit
groupe des chartistes que le ministère portu
gais a dû de pouvoir contenir dans des bor
nes raisonnables la réforme introduite dans
la Constitution. Les amis des Cabrai, mal
gré leurs griefs, ont fait cause commune
avec le gouvernement, tant qu'il s'est agi de
défendre les institutions contre les empié-
temens du radicalisme; mais ils ont usé de
leur liberté sur toutes les autres questions,
et le jour où leur appui a manqué au minis
tère, celui-ci s'est trouvé en minorité.
Le maréchal Saldanha,* suivant la pro
messe qu'il en avait faite, a présenté aux
cortès une loi qui avait pour objet de rati
fier et de valider les mesures prises par son
gouvernement pendant la dictature qu'il a
exercée jusqu'à laréunion des chambres. Au
nombre de ces mesures se trouvai t un décret
du 3 décembre 4831 qui réglait l'état de la
dette portugaise, et qui capitalisait les inté
rêts en souffrance.'La chambre des députés
a toté le bill d'indemnité, mais en réservant
le décret dit de capitalisation. Une portion
des députés étaient d'avis que le règlement
de la dette ne 'pouvaitétre sérieux qu'autant
que la loi ne se bornerait pas à capitaliser ce
que le Portugal doit à divers titres,mais.spé-
cifierait en même temps la nature et les con
ditions de l'amortissement. Lesàmis du com
te de Thomar étaient de cet avis. Après qua
torze jours de discussions [acharnées, le ma
réchal Saldanha fit déclarer à la chambre
qu'il se refusait à toute concession, et qu'il
faisait de l'adoption intégrale du plan du
ministre des finances une question de cabi
net. Devant cette déclaration, les chartistes
se déterminèrent à voter contre le gouverne
ment plutôt qu'à passer sous les fourches
caudines, et le plan financier de M. Fontes
Pereira de Mello fut rejeté par 80 voix con
tre 38. Le lendemain les amendemens que
la commission des finances avait présentés
pour les substituer au projet ministériel fu
rent également rejetés par 71 voix contre
47. Une transaction se préparait lorsqu'à
paru un décret qui dissolvait les cortès.
On ne saurait blâmer le maréchal Saldanha
d'avoir renvoyé une chambre où aucun parti
n'avait la majorité, où le gouvernement était
à la 'merci de ses plus redoutables adver
saire!, et où il ne pouvait avoir raison de ses
alliês 'de la veille qu'en s'appuyant sur les
gens qu'il avait renversés du pouvoir. Nous
souhaitons seulement que cette épreuve ait
fait comprendre au maréchal les dangers d'une
alliance, même temporaire, avec le radica
lisme, et qu'elle le détermine à chercher dans
la réunion et la conciliation de tout le parti
modéré les bases de son gouvernement. La
conduite que tiendra le maréchal sera d'au
tant plus décisive pour sa réputation et pour
le sort de son pays, que le voici investi de
nouveau de la dictature. En effet, le gou
vernement n'avait été autorisé à percevoir
que des douzièmes provisoires, et comme
les cortès n'ont pas eu le temps de voter le
budget, il se trouve obligé de lever les im
pôts et de régler les dépenses par ordonnan
ces. En outre, les cortès, dans l'acte d'amende
ment à la Charte, ont substitué le vote di
rect au vote à deux degrés, mais elles n'ont
pas voté de loi électorale. Le gouvernement
devra donc régler, sous sa responsabilité,
les élections de la chambre prochaine.
Le maréchal Saldanha tient donc de nou
veau entre ses mains les destinées du Por
tugal. Nous désirons vivement qu'il fasse
peucher la balance en faveur- du parti li
béral modéré. Quelques actes récens de son
admi nis tration semblent indiquer qu'il in
cline de ce côté. On ne peut que l'en félici
ter. Mais les amis du comte de Thomar ont
de leur côté un devoir patriotiqueàremplir,
c'est de rendre facile la réunion de tous les
chartistes sincères. Il est temps d'oublier le
passé, de déposer tous les ressentimens et de
se grouper autour du trône constitutionnel
de dona Maria. En créant des difficultés et
des embarras au gouvernement du maréchal
Saldanha, les amis du comte de Thomar ne
pourraient qu'affaiblir et compromettre une
cause qui* leur est chèm, et dont l'intérêt à
leurs ye :!x doit passer avant toute considé
ration de personne. Les protestations ré
centes de don Miguel , la naissance d'un
héritier de ses prétentions, les démonstra
tions, à ce sujet, d'une.partie de la noblesse
portugaise, ont produitune certaine émotion
dans le pays. Ce n'est pas au moment où le
parti absolutiste s'agite, que les amis de la
cause libérale doivent se diviser.
C ucheval- C larigny.
Le traité de commerce, conclu entre la
France et la Belgique, expire le 10 de ce
mois, et aucune, convention n'est encore in
tervenue entre les deux pays pour en assu
rer la continuation.
Des négociations .sont entamées, il est vrai,
depuis plusieurs mois pour prolonger ce
traité, en y ajoutant des clauses nouvelles.
Mais il n'est pas probable qu'elles puissent
aboutir avant le terme fixé pour son ex
piration. La principale cause des retards
est dans la situation du cabinet belge,
qui a donné sa démission à la suite des
dernières élections, et qui ne pouvait plus
assumer la responsabilité d'un acte aussi
important.. Toujours est-il que le traité en
vigueur touche à sa fin, et que, si aucune
convention n'intervient sous peu de jours,
les avantages particuliers qu'on s'était ac
cordés de part et d'autre cesseraient de plein
droi t»
On sait en quoi consistent les principales
dispositions de ce traité. Nous avons concédé
à la Belgique un traitement de faveur pour
ses fils et ses toiles de lin, et la Belgique,
de son côté, a consenti une réduction de
droits sur nos soieries et sur nos vins. Ainsi,
le traité expiré, l'importation des fils et des
toiles belges en France et l'importation des
soieries et des vins de France en Belgique
retomberaient sous l'empire du: tarif géné
ral dans chaque pays.
Si nous sommes bien informés, les deux
gouvernemens, pour éviter cette interrup
tion dans les rapports établis, s'occuperaient
en ce moment d'une convention provisoire
destinée.à proroger les dispositions en vi
gueur en attendant la conclusion d'un traité
plus complet. Cette convention serait signée
vers la fin de la semaine. Elle serait promul
guée en temps utile pour ne pas entraîner
de suspension dans les relations existantes
entre les deux peuples. ,
Nous avons même tout lieu d'espérer que
cette convention provisoire renfermera plu
sieurs dispositions nouvelles favorables à
notre commerce.
Il importerait surtout de stipuler des con
ditions précises en faveur de nos sels. Le
traité de commerce, intervenu récemment
entre la Belgique et l'Angleterre, serait de
nature à porter un grave préjudice à notre
production saline, si notre gouvernement
n'y prenait garde. Il faut que la Belgique ac
corde à nos sels, pour le déchet au raffinage,
un boni qui leur permette de soutenir la
' concurrence avec les sels anglais. Il faut égale
ment qu'elle renonce à la prétention de refu
ser ce boni aux sels bruts blancs que produi
sent aujourd'hui nos établissemens de la
Méditerranée, grâce aux perfectionnemens
de leur fabrication. Ce sont là des mesures
d'autant plus^ urgentes, que notre marché
intérieur est loin de suffire à notre produc
tion, et que les salines du Midi sont encom
brées d'une quantité de produits assez con
sidérable pour fournir à la consommation
entière de la France pendant plus de dèux
ans.
L'abolition de la contrefaçon littéraire se
rait. encore une mesure.non., mçiria désira
ble ; mais , bien que les négociateurs se
soient à peu près mis d'accord, nout n'o
sons pas espérer qu'elle puisse être com>-
prise dans la convention provisoire à laquelle
la brièveté des délais force de recourir.
j. durat.
M. le ministre des finances a pris un ar
rêté, dont nous avons fait connaître hier les
dispositions, pour régler l'échange des an
ciens titres de rentes 5 0/0 contre les nou
velles inscriptions de i 1/2 résultant de la
conversion.
Il est probable que cette mesure, destinée
à clore l'opération de la conversion, procu
rera un nouveau bénéfice au trésor.
L'échange des titres est soumis, en ef
fet, à des justifications, d'ailleurs faciles à
remplir , relativement à la possession. 11
ne doit s'effectuer que sur la produc
tion d'un récépissé pour les inscriptions
ayant moins de dix ans de date, d'un cer
tificat d'existence et d'un récépissé pour
les inscriptions qui ont une date plus an
cienne. Le certificat d'existence, délivré par
le juge de paix, le maire, le notaire ou un
agent de change, doit constater que le titu
laire de l'inscription s'est présenté devant
cet officier ministériel.
La nécessité de ces justifications aura pour
effet d'empêcher l'échange des titres de ren
tes qui sont possédés indûment. On sait
qu'une certaine quantité d'inscriptions sont
restées, par une circonstance ou par une
autre, principalement à la suite de la mort
des titulaires, entre les mains d'agens d'af
faires qui continuent à percevoir les arréra
ges pour leur compte. Le certificat d'exis
tence, qui est exigé pour les inscriptions de
plus de dix ans de date, ne leur permettra
pas de réclataer les nouveaux titres, et le
trésor en profitera.
Le nombre de ces titres indûment possé
dés est, dit-on, assez considérable, et l'ad
ministration a dû prendre, il n'y a pas en
core long-temps , des mesures contre les
manœuvres de gens qui cherchaient à se
procurer des copies du grand-livre pour
spéculer sur ces inscriptions. j . burat.'
Un décret, daté de Saint-"Cloud, Â août,
convoque les conseils généraux pour le 23 du
courant. Il est ainsi conçu :
Louis-Napoléon, Président de la République
franç-ise,
Vu les lois du 22 juin 1833 et du 10 mai 1838;
tu la loi du 7 juillet 1852; tu le décret du 3
août présent mois, qui a convoqué les conseils
d'arrondissement pqur la première partie de leur
session,
Décrète : •
: Arn-1". La session des conseils généraux, pour
'la pfésente année, s'ouvrira le 23 du courant et
sera close le 7 septembre prochain, dans tous les
départemens. de la République, à l'exception du
département de la Seine.
Art. 2. Le ministre secrétaire d'Etat au dépar
tement de l'intérieur est enargé de l'exécution du
présent décret.
Le journal l'Océan, qui se publie à Brest,
vient de recevoir un premier avertissement
ainsi conçu :
le préfet du finistère.
Vu l'article 32 du décret sur la presse, du 17
février 1852 ;
Vu l'article publié par le journal l'Océan dans-
dans son numéro du 29 juillet, article commen
çant par ces mots : « Les opérations él ctora es »,
et finissant par ceux-ci : « attendre à l'écart »;
Vu l'article publié dans le même numéro du
mène journal, commençant pur ces mots : « UAr
moricain du 27 annonce » et finissant par ceux-
ci: « de ridicules engouemens. »
Considérant que le premier de ces articles ren
ferme une appréciation aussi fausse que malveil
lante de l'une des institutions qui nous rés;is-ent
et constitue une attaque contre unelii en vigueur;
Considérant que le second de ces articles est un
tissu d'allégations injurieuses et mensongères di
rigées contre un des premiers fonctionnaires Je
l'Etat ; qu'il sort des limites les pluâ extrêmes
d'une polémique toleratile; enfin qu'il constitue
une attaque directe eontre l'usage que le prince-
Président de ia République t'ait des pouvoirs qu'il
tient de la nation ;
Arrête :
i premier avertissement est donné au journal
l'Océan dans la personne de M. Gizurme, signa
taire des deux articles ci-dessus indiqués, et dans
celte de M. S ngery, gérant du journal.
Quimper, le 31 juillet !8o2.
Le préfet du Finistère, signé : richard.
Le Petit Courrier de Bennes a reçu, lundi
2 août, de M. le préfet d'IUe-et-Vilaine, un
second avertissement pour un article publié
dans son numéro de vendredi. Le Journal
de Rennes, qui nous donne cette nouvelle, ne
publie pas le texte de l'avertissement.
Naus apprenons que M, Vieyra, chef d'état-
major de la garde nationale du département
de la Seine, a remis aujourd'hui sa démis
sion à M. le ministre de l'intérieur. Nous
ignorons si cette démission a été acceptée.
denain.
M. le ministre de la police générale vient
d'adresser aux prélets, au sujet du colpor
tage, une très longue circulaire, qui peut se
résumer en quelques lignes. Le ministre in
vite les préfets à redoubler de vigilance; le
régime de l'autorisation préalable auquel
sont soumis les colporteurs ne lui paraît pas
suffisant, parce que, dans les communes ru
rales, les magistrats municipaux s'astrei
gnent malaisément à comparer les titres des
ouvrages colportés avec les énonciations du
catalogue que le colporteur doit repré
senter à toute réquisition. Pour suppléer
à cette vérification ou trop rare ou trop im
parfaite, tout ouvrage colporte devra être
désormais frappé d'un timbre spécial à cha
que préfecture, et apposé dans tes bureaux
des préfets. Tout ouvrage qui ne portera pas
cette estampille devra être immédiatement
saisi.' '
Le ministre recommande en outre aux
préfets de lui envoyer régulièrement les in
formations recueillies sur les colporteurs,
ainsi qu'un état mensuel des autorisations
qu'ils auront accordées. l. bomfack.
. Un amendement, îutfoduit par le Corps
Législatif dans la loi du budget, a prescrit
au gouvernement de rendre, avant le 1 er
août, un règlement d'administration publi
que sur les affiches peintes : le droit nou
veau imposé sur ces affiches devant être
exigible à partir de cette époque. Un projet
de règlement vient seulement d'être mis à
l'étude. Ses principales dispositions prescri
vent aux afficheurs de verser, au municipale
bureau de l'enregistrement le montant du
droit d'affichage et d'obtenir de l'autorité
le permis d'afficher. Le versement du droit
devra être accompagné d'une déclaration en
double minute, contenant : Le texte de l'af
fiche, les noms, prénoms, etc.,de l'afficheur
et des intéressés, la dimension et le nombre
des affiches, la désignation des emplacemens
où les affiches seront Inscrites.
L'autorisation municipale et même l'ac
quittement de l'impôt ne préjudicieront pas
au droit des propriétaires. de s'opposer à
l'inscription des affiches sur leurs immeu
bles. Toute affiche devra contenir le numéro
du permis d'affichage. Les contraventions
seront constatées par les agens de la force
publique, auxquels un quart de l'amende
sera accordé à titre de prime. '
1. b0n1face.
DEPECHE TÉLÉGRAPHIQUE.
La Haye, 4 août 1852.
Aujourd'hui les états-généraux hollandais
ontrejeté, à l'unanimité des trente-cinq mem
bres présens, le traité avec la France.
( Ce traité est relatif à la contrefaçon. )
L'extrait suivant d'une correspondance de
La Haye, du 2 août, pourrait indiquer sous
quels points de vue le traité aurait été at
taqué :
« Le gouvernement vient de recevoir, de la part
de quelques imprimeurs du pays, une nouvelle
protestation contre la dernière convention conclue
avec la France. Cette protestation considère cette
convention comme contraire en tous points aux
intérêts de la presse hollandaise et des écrivains
nationaux et la signale co:ame une concession
pure et simple accordée au gouvernement fran
çais. »
Une lettre de notre correspondant de Rome,
en date du 31 juillet, nous donne quelques
détails sûr la découverte récente-d'une lon
gue liste de conspirateurs payés par le co
mité révolutionnaire de Loudres, et résidant
tant en Lombardie qu'en Toscane et dans l'E
tat romain :
Le consul d'Autriche à Gênes ayant appris la
mort d'un individu, Lombard de naissance,
qui y demeurait, envoya mettre chez lui les
scellés dans un butde protection pour les inté
rêts des héritiers. Ce fut à la levee des scellés
que, faisant l'inventaire des papiers et objets
appartenant audit individu , il reconnut
que ce dernier était un des payeurs dudit
comité révolutionnaire, chargés par lui d'en
tretenir, moyennant espèces sonnantes, l'a
mour de la patrie et de l'indépendance na
tionale chez les enthousiastes républicains
de l'Italie. On découvrit aussi que la corres
pondance , établie pour entretenir le feu sa
cré, se faisait au moyen de foulards dont la
couleur, après un certain lavage, dispa
raissait, laissant' à nu dans toute leur par faite
intégrité les instructions de ces hommes qui se
sont, avec ce désintéressement dont quelques-
uns d'entre eux ont donné les preuves à Pa
ris en 1848, arrogé la mission de régénérer
l'ordre social européen. Notre correspon
dant nous annonce 'que diverses ârresta-
tions ont eu lieu à Ferrare même, et, par
mi les personnes arrêtées en Lombardie,
un officier s'est, dit-on, après son premier
interrogatoire, étranglé en s'étreignant la
gorge avec les trois doigts de la main droite
et avec la force que donne le désespoir.
Quant à la formation d'une armée ponti
ficale, notre correspondant nous a, dans
maintes circonstances, fait part de ses idées
à ce sujet. Préalablement à la formation
d'une armée de 18 à 20,000 hommes, deux
conditions sont nécessaires, et, sans elles, ce
projet n'est pas réalisable : 1* un accord en
tre la France et l'Autriche, et une époque
fixée pour le départ simultané de leurs trou
pes ; 2* ce nrf de l'action en toutes choses,
l'argent... Et malheureusement le budget
publié dernièrement par le pro-ministre
des finances, M. G;dli, n'offre rien de bien
consolant; un déficit de 2 millions d'é -
eus, ou plus de 10 millions de francs, plus
1 million d'écus pour les frais de l'armee
d'occupation autrichienne, c'est-à-dire un
déficit annuel de 3 millions d'écus, ou plus
de J5 millions de francs. Il y a loin de là aux
espérances fondées que M. Rossi devait, si
on le lui eût permis, exprimer et développer
à la tribune, en 1848, «derétablirl'équili.bre
» entre les recettes et les dépenses, par le
» moyen du don volontaire du clergé de 4
» millions d'écus.»
Sur qui doit-on donc rejeter toute la res
ponsabilité de la position actuelle? Sur le
poignard des révolutionnaires et sur leurs
menées incessantes depuis trente ans. Il ne
faut pas se dissimuler, ajoute noire corres
pondant, que si la France et les autres pays
catholiques n'y prennent garde, le parti ré
volutionnaire, si contraire en apparence à
l'Autriche, aura fini par faire les affaires de
cette puissance en Italie. En effet, l'Autriche
paraît seule pouvoir maintenir l'ordre et-la
tranquillité dans la Romagne, et y établir
une administration intelligente et probe. Par
lassitude du gouvernement pontifical, les
Romagnols en viennent à faire des vœux
pour la domination autrichienne.
Eu terminant sa lettre, notre correspon
dant nous apprend que, outre le million
d'écus annuel à la charge du gouvernement
pontifical pouf les frais de son armée d'oc
cupation, l'Autriche a demandé pour les
frais de la guerre une indemnité dont on ne
connaît pas précisément le chiffre, mais sur
laquelle elle a très certainement et tout ré
cemment reçu un à-compte. benain.
On nous écrit de Madrid, le 28 juillet,
qu'on ne peut se faire une idée de l'agita
tion fiévreuse des esprits au sujet des che
mins de fer. L'initiative du gouvernement
ne suffit plus à cette passion générale pour
les voies ferrées; les localités se mettent en
avant et s'imposent des sacrifices souventau-
dessus de leurs forces pour faire étudier et
exécuter, au besoin, soit une ligne, soit un
embranchement.
La compagnie de Barcelone à la frontière
vient de provoquer une souscription dans
tous les centres de population intéressés à
voir se réaliser la ligne ferrée allant à la
frontière française, et a demandé à l'admi
nistration les renseignemens qui lui sont né
cessaires pour établir le tracé dans la prévi
sion d'un embranchement qui irait de Per
pignan au chemin de fer de Bordeaux à
Celte.
Le ministre des travaux publics a com
muniqué à l'ambassadeur français tous les
documens qui intéressent la création de la
grande artère du nord, c'est-à-dire de Ma
drid à lrun. Le représentant de la France
a reçu l'assurance que la section du chemin
de fer comprise entre la capitale et l'E-
bre serait exécutée avec une activité telle
que, dans trois ans, elle serait achevée, et la
section comprise entre l'Ebre et la Bidassoa
(frontière française) dans quatre ans, au
plus. La première section sera faite par le
gouvernement ; la seconde est confiée à une
compagnie. Le tracé adopté fait passer le
chemin de fer par des localités importantes,
Yalladoltd, Burgos, Bilbao.
Une des clauses a'exécution et la plus im
portante est celle qui soumet à un chiffre
uniforme la largeur de l'entre-voie (t m.
40 c ) et l'établissement immédiat d'appas
reils de télégraphie électriqub sur chaque
section achevée. Dans quatre ans au plus, le
service de la télégraphie sera établi sans so
lution de continuité entre Paris et Madrid.
L'engouement pour les chemins de fer est
actuellement en Espagne ce qu'il était en
France en 1845 et 1846. t. bonifacb.
On écrit de Malle, le 27 juillet, à l'Express,
journal du soir .de Londres :
« On a appris l'arrivée, d'Alger devant Tripoli^,
de l'escadre française. Dans le cas où les Français
retenus par le pacha ne seraient pas rendus, l'ami
ral français avait menacé d'en venir aux hostilités.
Le pacha ne parait pas vouloir céder; avant Té Ré
part de la malle, il refusait obstinément de ren
dre les Français. »
Un article de l'Echo de Panama, répété par
les journaux de Paris et des ports, a donné
lieu à une conjecture entièrement erronée»
Cet article raconte des troubles survenus à
l'île de R ,'iatéa (archipel de la Société) et la
fuite de la reine de cette «7e. On en a conclu
qu'il s'agissait de l'établissement français de
Ta'iti et de la reine Pomaré.
Les trois îles de Raïatéa, de Huaheine et
de Bor.ibora forment, dans l'archipel de la
Société, un groupe séparé, qui n'est pas'pla-
cé sous la souveraineté de ta reine Pomaré,
et ne se trouve point soumis au protectorat
de la France. Ces trois lies sont distantes da
Taïti d'uue quarantaine de iieues : les évé-
nemens qui ont pu s'y passer n'ont nulle-
meut altéré la tranquillité de 1 îîe de Talti,
où le régime du protectorat, d'après les der
nières nouvelles, datées de la fin de mars,
continuait d'assurer la sécurité et le progrès
de la population indigène et européenne t.t
le développement des intérêts commerciaux.
{Moniteur.)
nouvelles étrangères.
ÉTATS-UNIS.
On vient de recevoir à Londres des nouvelles de
FEUILIETQH DU CONSTITUTIONNEL, 6 AOUT.
NAPOLÉON A TIIiSITT*
m TROIS MANIÈRES.
(1807.)
b
Un jeune homme d'une tournure élégan
te, d'une figure intéressante et noble, et por
tant l'uniforme de hussard avec un dolman
de couléur chamois, .s'était arrêté devant la
maison que l'empereur Napoléon occupait
à Tilsitt depuis la fameuse entrevue sur le
Niémen. Ses regards et son attitude anno*-
çaient à la fois l'impatience et la curiosité;
car il savait que c'était l'heure à laquelle
l'empereur des Français sortait ordinaire
ment pour faire sa promenade.
Mais, ce jour-là, Napoléon avait été retenu
dans son cabinet par des affaires importan
tes • il avait, en outre, donné audience à
plusieurs ministres étrangers, et il y avait
un mouvement inaccoutumé autour de la
maison. Enfin, la porte s'ouvrit, et Napo
léon parut, accompagné de plusieurs géné
raux, parmi lesquels se trouvait Duroc, le
grand -maréchal du palais. L'Empereur mar
chait lentement, en adressant la parole à un
des généraux auquel il semblait donner ses
derniers ordres ; puis il s'arrêta un moment
et, congédiant les personnes qui l'avaient
suivi, il resta avec Duroc.
— Sire, lui demanda celui-ci, Votre Ma
jesté ne veut donc pas monter à cheval?
— Aujourd'hui, nous irons à pied ; j'ai été
si long temps assis ! un peu d'exercice me
fera du bien ; et puis, je veux surprendre
mon frère Alexandre*
Le grand-maréchal fit signe aux écuyers
qui venaient d'amener des chevaux de se
retirer, et l'Empereur fit quelques pas en
avant ; tout à coup, «es regard s'arrêtèrent,
sur le jeune hussard, qui était debout, im
mobile, de l'autre côté de Ja rue.
— Que fait là ce militaire? demanda-t-il
brusquement à Duroc; voyei ce qu'il me
veut et renvoyez-le le plus tôt possible, car
voussavei que je n'aime'pas à être dérangé,
importuné, quand je vais me promener. En
ce moment, je ne suis, je ne veux plus être
l'Empereur ; je suis tout simplement un sim
ple particulier, un bon bourgeois qui vapren-
are l'air, la canne à la main.
Et, en parlant ainsi, l'empereur regardait
ou plutôt n'avait pas cessé de regarder le
jeune hussard.
— Mais, ajouta-t-il, ce n'est pas là l'uni
forme d'un de mes régimens de hussards ;
ce dolman jaune est étranger...
— Sire, je crois reconnaître ùn officier
•wurtembergeois.
— Un officier wurtembergeois ! Mais que
vient-il faire à Tilsitt? Pourquoi est-il là?
Allez, Duroc, l'interroger.
Le grand-maréchal avait jugé, d'après le
tpn de l'Empereur, qu'il était contrarié par
la vue de cet uniforme et la persistance de
l'officier qui se posait ainsi devant lui en in
discret solliciteur , malgré les consignes et
les ordres qui avaient pour but d'empêcher
ou de prévenir des rencontres de ce genre
aux abords de la maison occupée par le mo
narque.
Ce fut dans ces dispositions d'esprit, et
sous l'influence de la mauvaise humeur, que
Duroc, allant droit à l'étranger, Taborda ^vec
une sorte de dureté toute militaire :
— Que faites-vous là? que voulez-vous?
demanda-t-il à l'officier.
— Je veux parler à l'Empereur, général.
— C'est f >rt bien. Monsieur, mais vous de
vriez savoir ou'il faut, avant de parler à
S. M., demander à lui être présenté... j •
*
— Je croyais que c'était-ici comme a Saint-
Cloud et aux Tuileries; quand j'y allais, je
n'avais besoin que de me nommer.
Duroc ouvrait de grands yeux, en obser
vant la figure de son interlocuteur.
— Mais il me semble, Monsieur , que je
vous ai vu quelque part ?
— Oui, à Saint-Cloud, général , et
Tuileries, l'année dernière; vous êtes Mon
sieur le général Duroc, grand-maréchal du
palais.
—Et vous, Monsieur, qui êtes-vous donc?
— Le fils du roi de Wurtemberg.
— Oh! mon Dieu! pardon, mon prince,
si je ne vous ai pas reconnu tout de suite;
venez donc, je suis persuadé que S. M. aura
grand plaisir à vous voir.
Et Duroc, précédant le prince de quelques
pas, alla retrouver l'Empereur, à qui il jui -
nonçala présence du fils du roi de Wur
temberg.
— Est-ce que, par hasard, s'écria Napo
léon, il serait brouillé de nouveau avec son
père? S'il en est ainsi, je ne me chargerai
pas du raccommodement.
— Je l'ignore, Sire, mais j'ai cru devoir
présenter le prince à Votre Majesté.
— Vous avez bien fait, général. Mais que
peut-il me vouloir?
Napoléen fit signe au prince, qui se tenait
à distance dans une attitude respectueuse,
de s'approcher; puis il lui tendit la main :
— Vous à Tilsitt, prince? lui dit il en sou
riant; ma foi! je vous croyais à Stuttgardt,et
je ne m'attendais guère à rencontrer ce ma
tin, à ma porte, le fils du roi de Wurtem
berg. Mais est-ce que par hasard vous seriez
venu pour faire le coup de sabre dans nos
rangs? Je vous préviens qu'il est trop tard...
—Sire, je le sais.
--Ah! je devine ce don tit s'agit; vous avez
une mauvaise tête. Monsieur, et vous aurez
quitté sans permission le palais de votre
père.
— Sir®> c'est itn l'autorisation de mon
père que suis venu ici, c'est même d'après
ses ordres ; il m'a chargé d'offrir ses coni-
plimens à Votre Majesté...
L'Empereur l'interrompit brusquement.
— C'est bon ! c'est bon ! prince. Je con
nais les sentimeps d'amitié qui animent le
roi de Wurtemberg à mon égard; mais
pourquoi cette station en face de ma mai
son? Pourquoi n'y êtes-vous pas entré? il
vous suffisait de vous nommer.
Sire, je me suis nommé : j'ai décliné
mes nom et qualité, mais vos grenadiers
m'ont répondu qu'ils ne connaissaient pas
le fils du roi de Wurtemberg.
. Napoléon se prit à rire.
— Ah ! ces gaillards-là ne connaissent que
leur consigne, répondit-il, et il ne faut pas
leur en vouloir.
Pendant cet entretien, Napoléon avait con
tinué à marcher : toutefois il s'arrêtait quel
quefois pour rendre le salut aux personnes
qui se trouvaient sur son passage.
Duroc se tenait à la gauche de l'Empe
reur; le prince de Wurtemberg accompagna
aussi Napoléou jusqu'à la demeure de l'em
pereur Alexandre ; au momentde se retirer,
le jeune officier de hussards demanda à
l'Empereur la permission de se présenter le
lendemain chez lui pour lui remettre uue
lettre du roi de Wurtemberg.
— Venez quand et toutes les fois que vous
voudrez, prince, lui répondit Napoléon du
ton le plus affectueux; je recevrai toujours
avec un grand plaisir le fils d'un de mes fidè
les alliés; j'aurai soin que mes grenadiers
reconnaissent le prince royal de Wurtem
berg. Mais savfcst-vous, prince, que le
moment est bien choisi pour un futur mo
narque... et que vous ne pouviez venir plus
à propos ici afin de faire connaissance avec
des souverains!... Vous verrez, je l'espère,
l'empereur de Russie et le roi de Prusse;
vous serez fort bien accueilli par eux. j'en
suis sûr. Cependant il vous faut un guide
i#i.
Se tournant alors vers Duroc :
— Général, lui di1-il, je vous confie le fils
du roi de Wurtemberg; veuillez aviser au
moyen de lui rendre son séjour à Tilsitt aussi
agréable, aussi utile que possible. Ce jeune
prince doit régner un jour; il faut qu'il étu
die et qu'il s'iustruise. C'est une chose assez
difficile à apprendre que l'art de gouverner,
et j'espère bien que, grâce à vos soins, gé
néral, le prince royal de Wurtemberg reti
rera quelques fruits de son voyage.
— Je tâcherai, Sire, de répondre à la con
fiance de Votre Majesté et au désir de Son
Altesse royale.
Le prince remercia l'Empereur d'un ac
cueil aussi bienveillant.
^ — Vous n'avez pas de temps à perdre ,
prince, reprit Napoléon, si vous voulez voir
ce qui peut vous intéresser ici, car je vais
bieutôt retourner en France; surtout ne man
quez pas de faire visite à mes frères de Rus-
{ ste et de Prusse. On vous a peut-être pré-
» venu contre eux ; miis, croyez-moi, ils
gagnent à être vus de près, et, sans les
mauvais conseils de gens vendus à l'Angle
terre, nous n'aurions pas cessé d'être amis.
Je les crois aujourd'hui animés des meilleu
res intentions, et il ne tiendra pas à moi que
le cont inentne so^ tranquille et heureux pour
longtemps. Sans adieu, prince, sans adieu.
Après avoir ainsi congédié le prince royal
de Wurtemberg, Napoléon entra dans la mai
son qu'occupait l'empereur Alexandre; il
était accompagné de Duroc, à qui il dit en
souriant:
— Allons, Monsieur Mentor, il ne faut pas
perdre de vue votre jeune Télémaque ; sui
vez-le, guidez ses premiers pas dans un pays
qui doit être tout nouveau pour lui; vous
viendrez me retrouver à cinq heures.
Duroc quitta l'empereur et courut après
le prince, qui n'était pas encore loin; il se
Imit aussitôt à sa di-position, ét le prince
s'empressa d'accepter ses offres de service.
Le graad-maréshal ne crut pouvoir mieux
inaugurer la tutelle provisoire qui venait de
lui être confiée, qu'en conduisant celui que
l'empereur appelait son jeune Télémaque,
dans les cantonnemens de la garde impériale
française.
Le prince parut émerveillé de la tenue
magnifique de ces soldats qui, après dix mois
de combats, après une sanglante campagne
d'hiver dans les boues de la Pologne, et le
lendemain même d'une grande et décisive
bataille, rappelaient l'éclat des plus brillan
tes revues du Carrousel ; il témoignait soa
admiration et son étonnement à Duroc. Il lui
demandait naïvement l'explication de ce pro
dige : . .
— Eh ! mon Dieu, lion prince, lui répon
dit le grand maréchal, vous pourrez la de
mander à l'Empereur lui-mênié, ou plutôt,
puisqu'il vous a permis de le voir toutes les
fois que vous le voudrez, il vous sera facile
de surprendre le secret d'un résultat qui
vous étonne. En le voyant de près, en cau
sant avec lui, vous le jugerez mieux.
— Vous avez raison, général ; mais conf
inent l'empereur Napoléon peut-il suffire à
tant de travaux si divers, si multipliés?
— Que voulez vous, mon prince ? Napo
léon à sa manière , comme Alexandre et
Frédéric-Guillaume ont la leur , comme
chaque souverain a la sienne. Ces manières
différent et doivent effectivement différer, en
raison des différences de caractères, de goûts
d'habitudes, d'éducations. '
Le prince, frappé de cette observation
pleine de sens, garda un moment le silence :
— Eh bien! général, répondit-il, je ne lais
serai pas échapper une occasion aus-i favo
rable pour m'instruire... Je puis étudier les
manières de trois souverains que la fortune
sembleavoir réunis ici tout exprèspourmon
instruction gouvernementale... »
—C'est cela,mon prince, vous choisirez...
vous verrez quel est le meilleur de ces trois
systèmes... et, si vous le voulez, dès demain,
vous pourrez eommsaoBr cette étude » ia^
nusUB/MBX. : Se W'&iMê (Fa,IaI@-M@yaI), mi
B 1852.-VENDREDI 6 AOUT.
.,> te:-
PEUX OB fABOÏlWEBiBKT
PiKIS 13 F. PAU TEUÛBTBBJ
DÉPÀBTSMÏNS. î® F. —
UN numéro : s® centimes. 1
voua le a pats étranges s se reporte*
au tableau qui sera publié dan* le journal,'
les 10 et S5 de ohaque mou)
[lit abonnement datent du 1« ti li
ât chagut moi: S
S'adrmer, franco, pour la rédaction, à M! C tichïvàx^ C uhigny, rédacteur en chef.
" ™ Les articles déposé» ne sont pas rendus.
JOURNAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL.
I
On s'cfiinne, dam les départemens, auv Messagerie» et etus JHreetio »t de poste". — A Londres, chez MMJ C owie ef H ls.
—• A Strasbourg, «ht M. AwxMira*, pour l'AHemame»
S'adresser, franco, pour l'administration, à M.[D enài N , directeur;
Iss snndaaas sont regaas au bureau du ioarn&l ; si ehes H. PAMS, rfigisseiu, 10, place de ia Bouiesi
-AVIS.
Le Î5 septembre, le Constitution
nel sera imprimé en caractères neufs
de la fonderie de MM. Thorey et
Yirey.
PARIS, 5 AOUT.
Le Portugal passe par toutes les vicissitu
des que nous avions prélites lorsque le ma
réchal Saldanha brisa en deux le parti libéral
modéré, et entreprit de gouverner avec unè
seule fraction de ce parti, en faisant alliance
avec le radicalisme. Nous avions prévu que
le radicalisme mettrait son appui à un si
haut prix, que le maréchal, dont la fidélité à
dona Maria n'est pas douteuse, serait obligé
de rompre le premier avec des alliés trop
exigeans. Les dernières nouvelles de Lis-
lionne nous apprennent, en effet, que le mi
nistère portugais vient de dissoudre ces mê
mes cortès, dans l'élection desquelles, il y a
moins d'un an, il avait fait cause commune
avec les radicaux.
Le radicalisme s'était fait la part du lion
dans les élections générales; et, sans formera
lui seul une majorité, il composait la frac
tion la plus nombreuse de la chambre des
députés. C'est à l'appui désintéressé du petit
groupe des chartistes que le ministère portu
gais a dû de pouvoir contenir dans des bor
nes raisonnables la réforme introduite dans
la Constitution. Les amis des Cabrai, mal
gré leurs griefs, ont fait cause commune
avec le gouvernement, tant qu'il s'est agi de
défendre les institutions contre les empié-
temens du radicalisme; mais ils ont usé de
leur liberté sur toutes les autres questions,
et le jour où leur appui a manqué au minis
tère, celui-ci s'est trouvé en minorité.
Le maréchal Saldanha,* suivant la pro
messe qu'il en avait faite, a présenté aux
cortès une loi qui avait pour objet de rati
fier et de valider les mesures prises par son
gouvernement pendant la dictature qu'il a
exercée jusqu'à laréunion des chambres. Au
nombre de ces mesures se trouvai t un décret
du 3 décembre 4831 qui réglait l'état de la
dette portugaise, et qui capitalisait les inté
rêts en souffrance.'La chambre des députés
a toté le bill d'indemnité, mais en réservant
le décret dit de capitalisation. Une portion
des députés étaient d'avis que le règlement
de la dette ne 'pouvaitétre sérieux qu'autant
que la loi ne se bornerait pas à capitaliser ce
que le Portugal doit à divers titres,mais.spé-
cifierait en même temps la nature et les con
ditions de l'amortissement. Lesàmis du com
te de Thomar étaient de cet avis. Après qua
torze jours de discussions [acharnées, le ma
réchal Saldanha fit déclarer à la chambre
qu'il se refusait à toute concession, et qu'il
faisait de l'adoption intégrale du plan du
ministre des finances une question de cabi
net. Devant cette déclaration, les chartistes
se déterminèrent à voter contre le gouverne
ment plutôt qu'à passer sous les fourches
caudines, et le plan financier de M. Fontes
Pereira de Mello fut rejeté par 80 voix con
tre 38. Le lendemain les amendemens que
la commission des finances avait présentés
pour les substituer au projet ministériel fu
rent également rejetés par 71 voix contre
47. Une transaction se préparait lorsqu'à
paru un décret qui dissolvait les cortès.
On ne saurait blâmer le maréchal Saldanha
d'avoir renvoyé une chambre où aucun parti
n'avait la majorité, où le gouvernement était
à la 'merci de ses plus redoutables adver
saire!, et où il ne pouvait avoir raison de ses
alliês 'de la veille qu'en s'appuyant sur les
gens qu'il avait renversés du pouvoir. Nous
souhaitons seulement que cette épreuve ait
fait comprendre au maréchal les dangers d'une
alliance, même temporaire, avec le radica
lisme, et qu'elle le détermine à chercher dans
la réunion et la conciliation de tout le parti
modéré les bases de son gouvernement. La
conduite que tiendra le maréchal sera d'au
tant plus décisive pour sa réputation et pour
le sort de son pays, que le voici investi de
nouveau de la dictature. En effet, le gou
vernement n'avait été autorisé à percevoir
que des douzièmes provisoires, et comme
les cortès n'ont pas eu le temps de voter le
budget, il se trouve obligé de lever les im
pôts et de régler les dépenses par ordonnan
ces. En outre, les cortès, dans l'acte d'amende
ment à la Charte, ont substitué le vote di
rect au vote à deux degrés, mais elles n'ont
pas voté de loi électorale. Le gouvernement
devra donc régler, sous sa responsabilité,
les élections de la chambre prochaine.
Le maréchal Saldanha tient donc de nou
veau entre ses mains les destinées du Por
tugal. Nous désirons vivement qu'il fasse
peucher la balance en faveur- du parti li
béral modéré. Quelques actes récens de son
admi nis tration semblent indiquer qu'il in
cline de ce côté. On ne peut que l'en félici
ter. Mais les amis du comte de Thomar ont
de leur côté un devoir patriotiqueàremplir,
c'est de rendre facile la réunion de tous les
chartistes sincères. Il est temps d'oublier le
passé, de déposer tous les ressentimens et de
se grouper autour du trône constitutionnel
de dona Maria. En créant des difficultés et
des embarras au gouvernement du maréchal
Saldanha, les amis du comte de Thomar ne
pourraient qu'affaiblir et compromettre une
cause qui* leur est chèm, et dont l'intérêt à
leurs ye :!x doit passer avant toute considé
ration de personne. Les protestations ré
centes de don Miguel , la naissance d'un
héritier de ses prétentions, les démonstra
tions, à ce sujet, d'une.partie de la noblesse
portugaise, ont produitune certaine émotion
dans le pays. Ce n'est pas au moment où le
parti absolutiste s'agite, que les amis de la
cause libérale doivent se diviser.
C ucheval- C larigny.
Le traité de commerce, conclu entre la
France et la Belgique, expire le 10 de ce
mois, et aucune, convention n'est encore in
tervenue entre les deux pays pour en assu
rer la continuation.
Des négociations .sont entamées, il est vrai,
depuis plusieurs mois pour prolonger ce
traité, en y ajoutant des clauses nouvelles.
Mais il n'est pas probable qu'elles puissent
aboutir avant le terme fixé pour son ex
piration. La principale cause des retards
est dans la situation du cabinet belge,
qui a donné sa démission à la suite des
dernières élections, et qui ne pouvait plus
assumer la responsabilité d'un acte aussi
important.. Toujours est-il que le traité en
vigueur touche à sa fin, et que, si aucune
convention n'intervient sous peu de jours,
les avantages particuliers qu'on s'était ac
cordés de part et d'autre cesseraient de plein
droi t»
On sait en quoi consistent les principales
dispositions de ce traité. Nous avons concédé
à la Belgique un traitement de faveur pour
ses fils et ses toiles de lin, et la Belgique,
de son côté, a consenti une réduction de
droits sur nos soieries et sur nos vins. Ainsi,
le traité expiré, l'importation des fils et des
toiles belges en France et l'importation des
soieries et des vins de France en Belgique
retomberaient sous l'empire du: tarif géné
ral dans chaque pays.
Si nous sommes bien informés, les deux
gouvernemens, pour éviter cette interrup
tion dans les rapports établis, s'occuperaient
en ce moment d'une convention provisoire
destinée.à proroger les dispositions en vi
gueur en attendant la conclusion d'un traité
plus complet. Cette convention serait signée
vers la fin de la semaine. Elle serait promul
guée en temps utile pour ne pas entraîner
de suspension dans les relations existantes
entre les deux peuples. ,
Nous avons même tout lieu d'espérer que
cette convention provisoire renfermera plu
sieurs dispositions nouvelles favorables à
notre commerce.
Il importerait surtout de stipuler des con
ditions précises en faveur de nos sels. Le
traité de commerce, intervenu récemment
entre la Belgique et l'Angleterre, serait de
nature à porter un grave préjudice à notre
production saline, si notre gouvernement
n'y prenait garde. Il faut que la Belgique ac
corde à nos sels, pour le déchet au raffinage,
un boni qui leur permette de soutenir la
' concurrence avec les sels anglais. Il faut égale
ment qu'elle renonce à la prétention de refu
ser ce boni aux sels bruts blancs que produi
sent aujourd'hui nos établissemens de la
Méditerranée, grâce aux perfectionnemens
de leur fabrication. Ce sont là des mesures
d'autant plus^ urgentes, que notre marché
intérieur est loin de suffire à notre produc
tion, et que les salines du Midi sont encom
brées d'une quantité de produits assez con
sidérable pour fournir à la consommation
entière de la France pendant plus de dèux
ans.
L'abolition de la contrefaçon littéraire se
rait. encore une mesure.non., mçiria désira
ble ; mais , bien que les négociateurs se
soient à peu près mis d'accord, nout n'o
sons pas espérer qu'elle puisse être com>-
prise dans la convention provisoire à laquelle
la brièveté des délais force de recourir.
j. durat.
M. le ministre des finances a pris un ar
rêté, dont nous avons fait connaître hier les
dispositions, pour régler l'échange des an
ciens titres de rentes 5 0/0 contre les nou
velles inscriptions de i 1/2 résultant de la
conversion.
Il est probable que cette mesure, destinée
à clore l'opération de la conversion, procu
rera un nouveau bénéfice au trésor.
L'échange des titres est soumis, en ef
fet, à des justifications, d'ailleurs faciles à
remplir , relativement à la possession. 11
ne doit s'effectuer que sur la produc
tion d'un récépissé pour les inscriptions
ayant moins de dix ans de date, d'un cer
tificat d'existence et d'un récépissé pour
les inscriptions qui ont une date plus an
cienne. Le certificat d'existence, délivré par
le juge de paix, le maire, le notaire ou un
agent de change, doit constater que le titu
laire de l'inscription s'est présenté devant
cet officier ministériel.
La nécessité de ces justifications aura pour
effet d'empêcher l'échange des titres de ren
tes qui sont possédés indûment. On sait
qu'une certaine quantité d'inscriptions sont
restées, par une circonstance ou par une
autre, principalement à la suite de la mort
des titulaires, entre les mains d'agens d'af
faires qui continuent à percevoir les arréra
ges pour leur compte. Le certificat d'exis
tence, qui est exigé pour les inscriptions de
plus de dix ans de date, ne leur permettra
pas de réclataer les nouveaux titres, et le
trésor en profitera.
Le nombre de ces titres indûment possé
dés est, dit-on, assez considérable, et l'ad
ministration a dû prendre, il n'y a pas en
core long-temps , des mesures contre les
manœuvres de gens qui cherchaient à se
procurer des copies du grand-livre pour
spéculer sur ces inscriptions. j . burat.'
Un décret, daté de Saint-"Cloud, Â août,
convoque les conseils généraux pour le 23 du
courant. Il est ainsi conçu :
Louis-Napoléon, Président de la République
franç-ise,
Vu les lois du 22 juin 1833 et du 10 mai 1838;
tu la loi du 7 juillet 1852; tu le décret du 3
août présent mois, qui a convoqué les conseils
d'arrondissement pqur la première partie de leur
session,
Décrète : •
: Arn-1". La session des conseils généraux, pour
'la pfésente année, s'ouvrira le 23 du courant et
sera close le 7 septembre prochain, dans tous les
départemens. de la République, à l'exception du
département de la Seine.
Art. 2. Le ministre secrétaire d'Etat au dépar
tement de l'intérieur est enargé de l'exécution du
présent décret.
Le journal l'Océan, qui se publie à Brest,
vient de recevoir un premier avertissement
ainsi conçu :
le préfet du finistère.
Vu l'article 32 du décret sur la presse, du 17
février 1852 ;
Vu l'article publié par le journal l'Océan dans-
dans son numéro du 29 juillet, article commen
çant par ces mots : « Les opérations él ctora es »,
et finissant par ceux-ci : « attendre à l'écart »;
Vu l'article publié dans le même numéro du
mène journal, commençant pur ces mots : « UAr
moricain du 27 annonce » et finissant par ceux-
ci: « de ridicules engouemens. »
Considérant que le premier de ces articles ren
ferme une appréciation aussi fausse que malveil
lante de l'une des institutions qui nous rés;is-ent
et constitue une attaque contre unelii en vigueur;
Considérant que le second de ces articles est un
tissu d'allégations injurieuses et mensongères di
rigées contre un des premiers fonctionnaires Je
l'Etat ; qu'il sort des limites les pluâ extrêmes
d'une polémique toleratile; enfin qu'il constitue
une attaque directe eontre l'usage que le prince-
Président de ia République t'ait des pouvoirs qu'il
tient de la nation ;
Arrête :
i premier avertissement est donné au journal
l'Océan dans la personne de M. Gizurme, signa
taire des deux articles ci-dessus indiqués, et dans
celte de M. S ngery, gérant du journal.
Quimper, le 31 juillet !8o2.
Le préfet du Finistère, signé : richard.
Le Petit Courrier de Bennes a reçu, lundi
2 août, de M. le préfet d'IUe-et-Vilaine, un
second avertissement pour un article publié
dans son numéro de vendredi. Le Journal
de Rennes, qui nous donne cette nouvelle, ne
publie pas le texte de l'avertissement.
Naus apprenons que M, Vieyra, chef d'état-
major de la garde nationale du département
de la Seine, a remis aujourd'hui sa démis
sion à M. le ministre de l'intérieur. Nous
ignorons si cette démission a été acceptée.
denain.
M. le ministre de la police générale vient
d'adresser aux prélets, au sujet du colpor
tage, une très longue circulaire, qui peut se
résumer en quelques lignes. Le ministre in
vite les préfets à redoubler de vigilance; le
régime de l'autorisation préalable auquel
sont soumis les colporteurs ne lui paraît pas
suffisant, parce que, dans les communes ru
rales, les magistrats municipaux s'astrei
gnent malaisément à comparer les titres des
ouvrages colportés avec les énonciations du
catalogue que le colporteur doit repré
senter à toute réquisition. Pour suppléer
à cette vérification ou trop rare ou trop im
parfaite, tout ouvrage colporte devra être
désormais frappé d'un timbre spécial à cha
que préfecture, et apposé dans tes bureaux
des préfets. Tout ouvrage qui ne portera pas
cette estampille devra être immédiatement
saisi.' '
Le ministre recommande en outre aux
préfets de lui envoyer régulièrement les in
formations recueillies sur les colporteurs,
ainsi qu'un état mensuel des autorisations
qu'ils auront accordées. l. bomfack.
. Un amendement, îutfoduit par le Corps
Législatif dans la loi du budget, a prescrit
au gouvernement de rendre, avant le 1 er
août, un règlement d'administration publi
que sur les affiches peintes : le droit nou
veau imposé sur ces affiches devant être
exigible à partir de cette époque. Un projet
de règlement vient seulement d'être mis à
l'étude. Ses principales dispositions prescri
vent aux afficheurs de verser, au municipale
bureau de l'enregistrement le montant du
droit d'affichage et d'obtenir de l'autorité
le permis d'afficher. Le versement du droit
devra être accompagné d'une déclaration en
double minute, contenant : Le texte de l'af
fiche, les noms, prénoms, etc.,de l'afficheur
et des intéressés, la dimension et le nombre
des affiches, la désignation des emplacemens
où les affiches seront Inscrites.
L'autorisation municipale et même l'ac
quittement de l'impôt ne préjudicieront pas
au droit des propriétaires. de s'opposer à
l'inscription des affiches sur leurs immeu
bles. Toute affiche devra contenir le numéro
du permis d'affichage. Les contraventions
seront constatées par les agens de la force
publique, auxquels un quart de l'amende
sera accordé à titre de prime. '
1. b0n1face.
DEPECHE TÉLÉGRAPHIQUE.
La Haye, 4 août 1852.
Aujourd'hui les états-généraux hollandais
ontrejeté, à l'unanimité des trente-cinq mem
bres présens, le traité avec la France.
( Ce traité est relatif à la contrefaçon. )
L'extrait suivant d'une correspondance de
La Haye, du 2 août, pourrait indiquer sous
quels points de vue le traité aurait été at
taqué :
« Le gouvernement vient de recevoir, de la part
de quelques imprimeurs du pays, une nouvelle
protestation contre la dernière convention conclue
avec la France. Cette protestation considère cette
convention comme contraire en tous points aux
intérêts de la presse hollandaise et des écrivains
nationaux et la signale co:ame une concession
pure et simple accordée au gouvernement fran
çais. »
Une lettre de notre correspondant de Rome,
en date du 31 juillet, nous donne quelques
détails sûr la découverte récente-d'une lon
gue liste de conspirateurs payés par le co
mité révolutionnaire de Loudres, et résidant
tant en Lombardie qu'en Toscane et dans l'E
tat romain :
Le consul d'Autriche à Gênes ayant appris la
mort d'un individu, Lombard de naissance,
qui y demeurait, envoya mettre chez lui les
scellés dans un butde protection pour les inté
rêts des héritiers. Ce fut à la levee des scellés
que, faisant l'inventaire des papiers et objets
appartenant audit individu , il reconnut
que ce dernier était un des payeurs dudit
comité révolutionnaire, chargés par lui d'en
tretenir, moyennant espèces sonnantes, l'a
mour de la patrie et de l'indépendance na
tionale chez les enthousiastes républicains
de l'Italie. On découvrit aussi que la corres
pondance , établie pour entretenir le feu sa
cré, se faisait au moyen de foulards dont la
couleur, après un certain lavage, dispa
raissait, laissant' à nu dans toute leur par faite
intégrité les instructions de ces hommes qui se
sont, avec ce désintéressement dont quelques-
uns d'entre eux ont donné les preuves à Pa
ris en 1848, arrogé la mission de régénérer
l'ordre social européen. Notre correspon
dant nous annonce 'que diverses ârresta-
tions ont eu lieu à Ferrare même, et, par
mi les personnes arrêtées en Lombardie,
un officier s'est, dit-on, après son premier
interrogatoire, étranglé en s'étreignant la
gorge avec les trois doigts de la main droite
et avec la force que donne le désespoir.
Quant à la formation d'une armée ponti
ficale, notre correspondant nous a, dans
maintes circonstances, fait part de ses idées
à ce sujet. Préalablement à la formation
d'une armée de 18 à 20,000 hommes, deux
conditions sont nécessaires, et, sans elles, ce
projet n'est pas réalisable : 1* un accord en
tre la France et l'Autriche, et une époque
fixée pour le départ simultané de leurs trou
pes ; 2* ce nrf de l'action en toutes choses,
l'argent... Et malheureusement le budget
publié dernièrement par le pro-ministre
des finances, M. G;dli, n'offre rien de bien
consolant; un déficit de 2 millions d'é -
eus, ou plus de 10 millions de francs, plus
1 million d'écus pour les frais de l'armee
d'occupation autrichienne, c'est-à-dire un
déficit annuel de 3 millions d'écus, ou plus
de J5 millions de francs. Il y a loin de là aux
espérances fondées que M. Rossi devait, si
on le lui eût permis, exprimer et développer
à la tribune, en 1848, «derétablirl'équili.bre
» entre les recettes et les dépenses, par le
» moyen du don volontaire du clergé de 4
» millions d'écus.»
Sur qui doit-on donc rejeter toute la res
ponsabilité de la position actuelle? Sur le
poignard des révolutionnaires et sur leurs
menées incessantes depuis trente ans. Il ne
faut pas se dissimuler, ajoute noire corres
pondant, que si la France et les autres pays
catholiques n'y prennent garde, le parti ré
volutionnaire, si contraire en apparence à
l'Autriche, aura fini par faire les affaires de
cette puissance en Italie. En effet, l'Autriche
paraît seule pouvoir maintenir l'ordre et-la
tranquillité dans la Romagne, et y établir
une administration intelligente et probe. Par
lassitude du gouvernement pontifical, les
Romagnols en viennent à faire des vœux
pour la domination autrichienne.
Eu terminant sa lettre, notre correspon
dant nous apprend que, outre le million
d'écus annuel à la charge du gouvernement
pontifical pouf les frais de son armée d'oc
cupation, l'Autriche a demandé pour les
frais de la guerre une indemnité dont on ne
connaît pas précisément le chiffre, mais sur
laquelle elle a très certainement et tout ré
cemment reçu un à-compte. benain.
On nous écrit de Madrid, le 28 juillet,
qu'on ne peut se faire une idée de l'agita
tion fiévreuse des esprits au sujet des che
mins de fer. L'initiative du gouvernement
ne suffit plus à cette passion générale pour
les voies ferrées; les localités se mettent en
avant et s'imposent des sacrifices souventau-
dessus de leurs forces pour faire étudier et
exécuter, au besoin, soit une ligne, soit un
embranchement.
La compagnie de Barcelone à la frontière
vient de provoquer une souscription dans
tous les centres de population intéressés à
voir se réaliser la ligne ferrée allant à la
frontière française, et a demandé à l'admi
nistration les renseignemens qui lui sont né
cessaires pour établir le tracé dans la prévi
sion d'un embranchement qui irait de Per
pignan au chemin de fer de Bordeaux à
Celte.
Le ministre des travaux publics a com
muniqué à l'ambassadeur français tous les
documens qui intéressent la création de la
grande artère du nord, c'est-à-dire de Ma
drid à lrun. Le représentant de la France
a reçu l'assurance que la section du chemin
de fer comprise entre la capitale et l'E-
bre serait exécutée avec une activité telle
que, dans trois ans, elle serait achevée, et la
section comprise entre l'Ebre et la Bidassoa
(frontière française) dans quatre ans, au
plus. La première section sera faite par le
gouvernement ; la seconde est confiée à une
compagnie. Le tracé adopté fait passer le
chemin de fer par des localités importantes,
Yalladoltd, Burgos, Bilbao.
Une des clauses a'exécution et la plus im
portante est celle qui soumet à un chiffre
uniforme la largeur de l'entre-voie (t m.
40 c ) et l'établissement immédiat d'appas
reils de télégraphie électriqub sur chaque
section achevée. Dans quatre ans au plus, le
service de la télégraphie sera établi sans so
lution de continuité entre Paris et Madrid.
L'engouement pour les chemins de fer est
actuellement en Espagne ce qu'il était en
France en 1845 et 1846. t. bonifacb.
On écrit de Malle, le 27 juillet, à l'Express,
journal du soir .de Londres :
« On a appris l'arrivée, d'Alger devant Tripoli^,
de l'escadre française. Dans le cas où les Français
retenus par le pacha ne seraient pas rendus, l'ami
ral français avait menacé d'en venir aux hostilités.
Le pacha ne parait pas vouloir céder; avant Té Ré
part de la malle, il refusait obstinément de ren
dre les Français. »
Un article de l'Echo de Panama, répété par
les journaux de Paris et des ports, a donné
lieu à une conjecture entièrement erronée»
Cet article raconte des troubles survenus à
l'île de R ,'iatéa (archipel de la Société) et la
fuite de la reine de cette «7e. On en a conclu
qu'il s'agissait de l'établissement français de
Ta'iti et de la reine Pomaré.
Les trois îles de Raïatéa, de Huaheine et
de Bor.ibora forment, dans l'archipel de la
Société, un groupe séparé, qui n'est pas'pla-
cé sous la souveraineté de ta reine Pomaré,
et ne se trouve point soumis au protectorat
de la France. Ces trois lies sont distantes da
Taïti d'uue quarantaine de iieues : les évé-
nemens qui ont pu s'y passer n'ont nulle-
meut altéré la tranquillité de 1 îîe de Talti,
où le régime du protectorat, d'après les der
nières nouvelles, datées de la fin de mars,
continuait d'assurer la sécurité et le progrès
de la population indigène et européenne t.t
le développement des intérêts commerciaux.
{Moniteur.)
nouvelles étrangères.
ÉTATS-UNIS.
On vient de recevoir à Londres des nouvelles de
FEUILIETQH DU CONSTITUTIONNEL, 6 AOUT.
NAPOLÉON A TIIiSITT*
m TROIS MANIÈRES.
(1807.)
b
Un jeune homme d'une tournure élégan
te, d'une figure intéressante et noble, et por
tant l'uniforme de hussard avec un dolman
de couléur chamois, .s'était arrêté devant la
maison que l'empereur Napoléon occupait
à Tilsitt depuis la fameuse entrevue sur le
Niémen. Ses regards et son attitude anno*-
çaient à la fois l'impatience et la curiosité;
car il savait que c'était l'heure à laquelle
l'empereur des Français sortait ordinaire
ment pour faire sa promenade.
Mais, ce jour-là, Napoléon avait été retenu
dans son cabinet par des affaires importan
tes • il avait, en outre, donné audience à
plusieurs ministres étrangers, et il y avait
un mouvement inaccoutumé autour de la
maison. Enfin, la porte s'ouvrit, et Napo
léon parut, accompagné de plusieurs géné
raux, parmi lesquels se trouvait Duroc, le
grand -maréchal du palais. L'Empereur mar
chait lentement, en adressant la parole à un
des généraux auquel il semblait donner ses
derniers ordres ; puis il s'arrêta un moment
et, congédiant les personnes qui l'avaient
suivi, il resta avec Duroc.
— Sire, lui demanda celui-ci, Votre Ma
jesté ne veut donc pas monter à cheval?
— Aujourd'hui, nous irons à pied ; j'ai été
si long temps assis ! un peu d'exercice me
fera du bien ; et puis, je veux surprendre
mon frère Alexandre*
Le grand-maréchal fit signe aux écuyers
qui venaient d'amener des chevaux de se
retirer, et l'Empereur fit quelques pas en
avant ; tout à coup, «es regard s'arrêtèrent,
sur le jeune hussard, qui était debout, im
mobile, de l'autre côté de Ja rue.
— Que fait là ce militaire? demanda-t-il
brusquement à Duroc; voyei ce qu'il me
veut et renvoyez-le le plus tôt possible, car
voussavei que je n'aime'pas à être dérangé,
importuné, quand je vais me promener. En
ce moment, je ne suis, je ne veux plus être
l'Empereur ; je suis tout simplement un sim
ple particulier, un bon bourgeois qui vapren-
are l'air, la canne à la main.
Et, en parlant ainsi, l'empereur regardait
ou plutôt n'avait pas cessé de regarder le
jeune hussard.
— Mais, ajouta-t-il, ce n'est pas là l'uni
forme d'un de mes régimens de hussards ;
ce dolman jaune est étranger...
— Sire, je crois reconnaître ùn officier
•wurtembergeois.
— Un officier wurtembergeois ! Mais que
vient-il faire à Tilsitt? Pourquoi est-il là?
Allez, Duroc, l'interroger.
Le grand-maréchal avait jugé, d'après le
tpn de l'Empereur, qu'il était contrarié par
la vue de cet uniforme et la persistance de
l'officier qui se posait ainsi devant lui en in
discret solliciteur , malgré les consignes et
les ordres qui avaient pour but d'empêcher
ou de prévenir des rencontres de ce genre
aux abords de la maison occupée par le mo
narque.
Ce fut dans ces dispositions d'esprit, et
sous l'influence de la mauvaise humeur, que
Duroc, allant droit à l'étranger, Taborda ^vec
une sorte de dureté toute militaire :
— Que faites-vous là? que voulez-vous?
demanda-t-il à l'officier.
— Je veux parler à l'Empereur, général.
— C'est f >rt bien. Monsieur, mais vous de
vriez savoir ou'il faut, avant de parler à
S. M., demander à lui être présenté... j •
*
— Je croyais que c'était-ici comme a Saint-
Cloud et aux Tuileries; quand j'y allais, je
n'avais besoin que de me nommer.
Duroc ouvrait de grands yeux, en obser
vant la figure de son interlocuteur.
— Mais il me semble, Monsieur , que je
vous ai vu quelque part ?
— Oui, à Saint-Cloud, général , et
Tuileries, l'année dernière; vous êtes Mon
sieur le général Duroc, grand-maréchal du
palais.
—Et vous, Monsieur, qui êtes-vous donc?
— Le fils du roi de Wurtemberg.
— Oh! mon Dieu! pardon, mon prince,
si je ne vous ai pas reconnu tout de suite;
venez donc, je suis persuadé que S. M. aura
grand plaisir à vous voir.
Et Duroc, précédant le prince de quelques
pas, alla retrouver l'Empereur, à qui il jui -
nonçala présence du fils du roi de Wur
temberg.
— Est-ce que, par hasard, s'écria Napo
léon, il serait brouillé de nouveau avec son
père? S'il en est ainsi, je ne me chargerai
pas du raccommodement.
— Je l'ignore, Sire, mais j'ai cru devoir
présenter le prince à Votre Majesté.
— Vous avez bien fait, général. Mais que
peut-il me vouloir?
Napoléen fit signe au prince, qui se tenait
à distance dans une attitude respectueuse,
de s'approcher; puis il lui tendit la main :
— Vous à Tilsitt, prince? lui dit il en sou
riant; ma foi! je vous croyais à Stuttgardt,et
je ne m'attendais guère à rencontrer ce ma
tin, à ma porte, le fils du roi de Wurtem
berg. Mais est-ce que par hasard vous seriez
venu pour faire le coup de sabre dans nos
rangs? Je vous préviens qu'il est trop tard...
—Sire, je le sais.
--Ah! je devine ce don tit s'agit; vous avez
une mauvaise tête. Monsieur, et vous aurez
quitté sans permission le palais de votre
père.
— Sir®> c'est itn l'autorisation de mon
père que suis venu ici, c'est même d'après
ses ordres ; il m'a chargé d'offrir ses coni-
plimens à Votre Majesté...
L'Empereur l'interrompit brusquement.
— C'est bon ! c'est bon ! prince. Je con
nais les sentimeps d'amitié qui animent le
roi de Wurtemberg à mon égard; mais
pourquoi cette station en face de ma mai
son? Pourquoi n'y êtes-vous pas entré? il
vous suffisait de vous nommer.
Sire, je me suis nommé : j'ai décliné
mes nom et qualité, mais vos grenadiers
m'ont répondu qu'ils ne connaissaient pas
le fils du roi de Wurtemberg.
. Napoléon se prit à rire.
— Ah ! ces gaillards-là ne connaissent que
leur consigne, répondit-il, et il ne faut pas
leur en vouloir.
Pendant cet entretien, Napoléon avait con
tinué à marcher : toutefois il s'arrêtait quel
quefois pour rendre le salut aux personnes
qui se trouvaient sur son passage.
Duroc se tenait à la gauche de l'Empe
reur; le prince de Wurtemberg accompagna
aussi Napoléou jusqu'à la demeure de l'em
pereur Alexandre ; au momentde se retirer,
le jeune officier de hussards demanda à
l'Empereur la permission de se présenter le
lendemain chez lui pour lui remettre uue
lettre du roi de Wurtemberg.
— Venez quand et toutes les fois que vous
voudrez, prince, lui répondit Napoléon du
ton le plus affectueux; je recevrai toujours
avec un grand plaisir le fils d'un de mes fidè
les alliés; j'aurai soin que mes grenadiers
reconnaissent le prince royal de Wurtem
berg. Mais savfcst-vous, prince, que le
moment est bien choisi pour un futur mo
narque... et que vous ne pouviez venir plus
à propos ici afin de faire connaissance avec
des souverains!... Vous verrez, je l'espère,
l'empereur de Russie et le roi de Prusse;
vous serez fort bien accueilli par eux. j'en
suis sûr. Cependant il vous faut un guide
i#i.
Se tournant alors vers Duroc :
— Général, lui di1-il, je vous confie le fils
du roi de Wurtemberg; veuillez aviser au
moyen de lui rendre son séjour à Tilsitt aussi
agréable, aussi utile que possible. Ce jeune
prince doit régner un jour; il faut qu'il étu
die et qu'il s'iustruise. C'est une chose assez
difficile à apprendre que l'art de gouverner,
et j'espère bien que, grâce à vos soins, gé
néral, le prince royal de Wurtemberg reti
rera quelques fruits de son voyage.
— Je tâcherai, Sire, de répondre à la con
fiance de Votre Majesté et au désir de Son
Altesse royale.
Le prince remercia l'Empereur d'un ac
cueil aussi bienveillant.
^ — Vous n'avez pas de temps à perdre ,
prince, reprit Napoléon, si vous voulez voir
ce qui peut vous intéresser ici, car je vais
bieutôt retourner en France; surtout ne man
quez pas de faire visite à mes frères de Rus-
{ ste et de Prusse. On vous a peut-être pré-
» venu contre eux ; miis, croyez-moi, ils
gagnent à être vus de près, et, sans les
mauvais conseils de gens vendus à l'Angle
terre, nous n'aurions pas cessé d'être amis.
Je les crois aujourd'hui animés des meilleu
res intentions, et il ne tiendra pas à moi que
le cont inentne so^ tranquille et heureux pour
longtemps. Sans adieu, prince, sans adieu.
Après avoir ainsi congédié le prince royal
de Wurtemberg, Napoléon entra dans la mai
son qu'occupait l'empereur Alexandre; il
était accompagné de Duroc, à qui il dit en
souriant:
— Allons, Monsieur Mentor, il ne faut pas
perdre de vue votre jeune Télémaque ; sui
vez-le, guidez ses premiers pas dans un pays
qui doit être tout nouveau pour lui; vous
viendrez me retrouver à cinq heures.
Duroc quitta l'empereur et courut après
le prince, qui n'était pas encore loin; il se
Imit aussitôt à sa di-position, ét le prince
s'empressa d'accepter ses offres de service.
Le graad-maréshal ne crut pouvoir mieux
inaugurer la tutelle provisoire qui venait de
lui être confiée, qu'en conduisant celui que
l'empereur appelait son jeune Télémaque,
dans les cantonnemens de la garde impériale
française.
Le prince parut émerveillé de la tenue
magnifique de ces soldats qui, après dix mois
de combats, après une sanglante campagne
d'hiver dans les boues de la Pologne, et le
lendemain même d'une grande et décisive
bataille, rappelaient l'éclat des plus brillan
tes revues du Carrousel ; il témoignait soa
admiration et son étonnement à Duroc. Il lui
demandait naïvement l'explication de ce pro
dige : . .
— Eh ! mon Dieu, lion prince, lui répon
dit le grand maréchal, vous pourrez la de
mander à l'Empereur lui-mênié, ou plutôt,
puisqu'il vous a permis de le voir toutes les
fois que vous le voudrez, il vous sera facile
de surprendre le secret d'un résultat qui
vous étonne. En le voyant de près, en cau
sant avec lui, vous le jugerez mieux.
— Vous avez raison, général ; mais conf
inent l'empereur Napoléon peut-il suffire à
tant de travaux si divers, si multipliés?
— Que voulez vous, mon prince ? Napo
léon à sa manière , comme Alexandre et
Frédéric-Guillaume ont la leur , comme
chaque souverain a la sienne. Ces manières
différent et doivent effectivement différer, en
raison des différences de caractères, de goûts
d'habitudes, d'éducations. '
Le prince, frappé de cette observation
pleine de sens, garda un moment le silence :
— Eh bien! général, répondit-il, je ne lais
serai pas échapper une occasion aus-i favo
rable pour m'instruire... Je puis étudier les
manières de trois souverains que la fortune
sembleavoir réunis ici tout exprèspourmon
instruction gouvernementale... »
—C'est cela,mon prince, vous choisirez...
vous verrez quel est le meilleur de ces trois
systèmes... et, si vous le voulez, dès demain,
vous pourrez eommsaoBr cette étude » ia^
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