Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1852-02-23
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 23 février 1852 23 février 1852
Description : 1852/02/23 (Numéro 54). 1852/02/23 (Numéro 54).
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
NUMÉRO 54.
VTSXS. SE l'ABOHHEBfiSHT
PARIS. . 13 F. PAR TRIMESTRE.
BÉPÀRTEMEÎSS. 16 F. —
. UN NUMÉRO : 5» CENTIMES.
poca ies pavs E trangers , se reporter'
au tableau les 10 et îô de chaque mois.
Lts abonnements datent de; l* r et 16
dî chaque moit. . .
ffîl>RlSA&J : • rue de ValoU - (Palals-ïloyal), a. AO'.J
4852. - LUNDI 25 FÉVRIER.
S'adresser, franco, pour la rédaction, i M." B ûnifa»
Les articles déposés ne sont jis rendu»;
.JOURNAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL
. . ' J-, < . -S
[On fabonne, dc *s0s départements, aux Messageries et aux Directions de i-ostf,—A Londres, ches MM 5 C owib et fiis J i
g " A Strasbourg, -chez î, UA ie Ù sdbs, 'pour l' Allemagne.
S'adressee, franco, pour l'admi^titraticniâ M; Dmiî?j direcimirl
{Les annonces sont réçfesau bureau du journal ; et chez M. PÀNIS, régisseur, 10, place'de la Bourse
PARIS, 2â FÉVRIER.
Les débats qui ont eu lieu au sein de la
chambre des communes, dans là séance de
Vendredi'soir, font comprendre pourquoi
lord John Russell a trouvé dans l'adoption
de l'amendement de lord Palmers.ton une
raison suffisante de quitter le pouvoir. Lord
Palmerston à donnés à son amendement une
extension et une portée inattendues. Il ne
s'agissait plus seulement d'étendre les dispo
sitions de -la loi à l'Irlande, il" s'agissait de
transformer complètement le bill ministé
riel.
Lord John Russell n'avait pas voulu pré
senter une mesure sérieuse;' il demandait-à
organiser des.milices locales, c'est-à-dire dont
l'action devait être resserrée dans les limites
de chaque,comté. Les milices n'auraient pu
être appelées à servir en dehors de leur comté
que dans le cas d'invasion étrangère, eljamais
elles ne seraient Sorties du territoire britan
nique : c'était donc une milice de parade
destinéeà donner une satisfaction aux criail-
lericsdes journaux.belliqueux. Lord Pal
merston , en développant son amende
ment, à expliqué qu'il voulait, non pas des
milices locales, mais des milices régulières ;
c'est-à-dire la réorganisation des milices éta
blies- au temp9»-milices tenues sur le pied des troupes de li
gne, pouvant'être déplais d'un bout du
".territoire à l'autre, et pouvant, au besoin,
faire le service à l'extérieur. Lord Welling
ton avait à Waterloo plusieurs régimens de
celle milice. Ce que demandait lord Palmers
ton, c'était donc en réalité la création d'une
armée de réserve plutôt que d'une ^rd e na-,
tionale. -
Aussi, lorsque l'amendement à été adopté
à l'ouverture du débat sur la première lectu
re, c'est-à-dire au début même de la discus
sion générale, lord John Russell a eu le droit
de dire que la modification de titre qu'on
lui imposait., impliquait en même temps
une refonte complète de la loi, et > en"
changeait toute la portée. Aussi a-t-il décla
ré que, ne voulant pas modifier l'essence
même du liill, il ne pouvait plus continuer
à le défendre, et cju'il laissait aux auteurs de
l'amendement, lord Palmerston et M. Os-
borne, le soin de présenter une mesure con
forme à leurs idées. .'
Cette .déclarai ion a causé une agi tatioa ex
trême au stiin de la chambre. Après quel
ques explications de lord Palmerstcn, qui
s'est étonné de voir le Ymnrstère renoncer ai
brusquement à son bill, plusieurs orateurs
ontdemandé à lord John Russell de faire con
naître toute sa pensée. Si "lord .John Russell,
ont-ils dit, garde le pouvoir, pourquoi re-
nonce-t-il à diriger la chambre dans ce dé
bat et renvoie-t-il à lord Palmerston la res
ponsabilité d'une mesuçp annoncée dans le
discours du trône? S'il s'affranchit des char
ges du pouvoir , il doit aussi renoncer
à ses bénéfices, et abandonner les affaires.
Lord John Russell a repris alors la parole
pour déclarer qu'on avait mal compris sa
pensée; qu'il n'avait pas hésité à interpréter
le vote de la chambre comme un refus de
confiance, et'que s'il- avait renvoyé à autrui
lé soin de pnsenter et de faire passer
une loi sur la milice , c'est qu'il ne se
croyait plus en état de gouverner. Il a an
noncé en même temps qu'il, retirait sa mo
tion. Après cette déclaration, qui était l'an
nonce formelle d'un crise ministérielle, la
chambre-des communes s'est séparée, en
proie à la plus vive agitation.
L'amendement de lord Palmerston a été
adopté par 136 voix contre 125. Deux cent
cinquante membres seulement ont pris part
au vote, ce qui indique un nombre considé
rable d'abstentions. La majorité s'est formée
des députés en petit nombre qui ont peur
d'une invasion, des députés qui sent, par
FfflUBOS 1)11 COSSTlTDTIOSSEIi, 25 FEVR.
.THÉÂTRES.
THEATRE FRANÇAIS.
DIANE,
COMÉDIE EN CINQ ACTES, DE M. ÉMILE AU0IER.
J'étais trop heureux, probablement comme
Gvgès; j'avais jeté, — ou plutôt j'avais laissé
tomber sans m'en doutei* ni le vouloir,—mon
anneau dans-la mer; de chers amis sesont pré
cipités, qui m'ont rapporté l'anneau, laliberté
et le feuilleton, si bien que me voici le cœur
encore loutému, et;.. labague au doigt. Je n'en
dirai pas plus surmon retour; les mots sont,
impuissaus à rendre 'ce qu'en certaines cir
constances on ressent profondément et pour
la vie.. D'ailleurs, une légitime modestie
m'impose de rentrer à petit bruit; :je n'au
rai jamais tant fait pour l'honneur de ma
pauvre plume, que si je parviens à laisser
croire que mon»absenee continué.
Naturellement les .théâtres me paraissent
couleur de rose ; le répertoire est rajeuni, le
lustre éclair», mieux, on respire un air im
prégné des plus suaves parfums dramati
ques; pouvoir admirer, pouvoir applaudir,
pouvoir rappeler à grands cris l'auteur et
les comédiens, pouvoir répandre l'éloge à
deux mains, manibus lilia plenis, ah ! comme
je sens bien aujourd'hui que c'est là le
plus bel attribut du critique libre ! Et dire
qu'on résiste si souvent à sa vocation , qu'on
fait le difficile, qu'on nese contente de rien,
et qu'on demanderait volontiers la lune aux
directeurs qui n'en peuvent mais. Allez
donc uu peu là-bas, pour voir si vous y trou
verez les théâtres de Paris, et quel effet pro
duisent les 'étoiles en plein midil Enfin, tous
les bonheurs m'arrivent à la fois ; on m'avait
gardé Diane ; permettez-moi de croire que
principe, opposés à la formation de toute
milice, et qui voulaient faire avorter la loi,
-€i-eBXin
reux de faire pièce au ministère.
Le lendemain du vote, samedi, à deux
heures, un conseil 'de cjbinet a été tenu au
foreign-oflîee et s'est prolongé .jusqu'au de
là de quatre heures. 11 est probable que lord
John Russell s'est rendu le soir auprès de la
reine. Les tories dès le matin avaient expé
dié un exprès au comte de Derby, qui était
en visite àtiadenfnglon, chez le duc de Beau-
fort, pour le pri^r d'avancer son retour, fixé
au lundi matin.
Quel va être le dénoûment de la crise mi
nistérielle qui vient d'éclater? Quelques jour
naux radicaux s'écrient que la reine devrait
appeler lord Palmerston ; mais la plupart diS
organes de la presse anglaise s'accordent à
penser que le successeur de lord John Russell-
ne peut être que le comte de Derby.
Le journal des tories, le Herald, n'hésite pas
à annoncer l'entrée du comte - de Derby au
pouvoir, et il avoue que l'échec du ministère
était préparé depuis long-temps :
« Le ministère s'est retiré. Naturellement !ou;
ceux qui partagent les sentimens de la majorité vont
regarder lord D< rby comme leur chef, contins le
seul homme d'Etat sur lequel- on puisse compter
pour ie triomphe des principes si intimement unis à
la prospérité de la nation. Il est hors de doute que
le noble lord, .informé de ce qui se passe, sera prêt
i flàwgir.ctÀjauer-iè r$e Alla uel ,1a .conQaGpe. de .la
reine et de 4a nation l'appelleront.Il doit être pré
paré, car'ce qui a lieu aujourd'hui, quoique sou
dain, n'était pas inattendu. »'
Voici comment «'exprime le Times, qui
parait prendre assez facilement son parti de
la chute de lord John Russell, tout en lais
sant entendre qre des êfforts seront tentés
pour réorganiser le cabinet :
« pue va-t-on faire maintenant que la crise mi
nistérieile-a éclaté? Lord Palmerston enirepren-
dra-t-il de former un ministère,- offrira-t-il les af
faires étrangères à lord John Russell avccacconipa
gnement de l'instructioiifcnjoignant la subordination
'convenable, ou bien les membres du cabinet von t-i h
essayer de composer un ministère et de gagner
lord Clarendon ? Sans doute cette tâche sera confiée
au chef protectionniste, qui, depuis long-temps,
annonce que tous ses arrangemens sont laits,
et qu'il n'a qu'à se présenter et prendre pos
session du pouvoir. Les-désordres continuels
du: r.iimp whig ont frnvé la voie ci lowl Derby,
qui n'a. plus à faire que ce qu'il pourra. Peut-
être la session est-elle encore bien peu avancée
pour faire désirer d'arriver au pouvoir ; mais que
ce soit pour six semaines ou six mois, toujours
est-il que le comte Derby (lord.Stanley) sera pro
bablement notre ministre la semaine prochaine.
Il a plusieurs choses en sa faveur ; le nou
veau bill de réforme ne le gênera pas beau
coup : il pourra remettre b>en des choses à
l'année prochaine, et entr'autres la fatale ques
tion de la liberté du commerce; à moins que ses
partisans ne soient trop pressans sur ce point, il
pourra traverser la session, et tout attendre ou des
événemens ou du tempérament de ses partisans. »
Le journal de M. Cobden et des radicâux
modéré?, leDaily-News, sembleprévoir égale
ment une tentative pour ressusciter le mi
nistère : CUCHEVAL-CLARIGNY.
« Pourquoi lord Palmerston cherche-t-il à éta
blir une milice générale au lieu d'une milice lo
cale? Pourquoi un pareil échec motive-t-il la dé
mission d'un ministère? La dislocation du cabinet
à été si soudaine, si peu attendue, qu'on n'a guère
le temps d'en rechercher les circonstances:; mais,
au premier coup d'œil, on trouve dans cette affaire
certaines probabilités qui Irappent l'attention.
Et.d'abord , quant au dernier point,-il se peut que
lord John Russell ait préféré une crise sur cette
question à une autre sur le grave débat du Cap, où
l'opinion pouvait lui être plus défavorable en masse
que sur la question de la milice. Avec une mino
rité de H voix-il peut offrir sa démission, que S.
M.- pourrait ne pas juger à propos d'accepter dans
lès .circonstances actuelles. 'S'il en était ainsi, et-
sî lord - Palmerston ne concourait pas avec lord :
Derby à la formation d'un cabinet,' lord John, re-
renant ses fonctions, peut se tourner vers les li-
éraux en ■ s'écriant : Si vous ne m'appuyez pas.
comme parti, je passerai les rênes aux torieb. lin
tel calcul peut l'avoir disposé, plus qu'on ne se
l'imaginerait,àsubir l'événement de la précédente
séance. "
«Qu'on ne suppose pas que ce soit là un point de
vue imaginaire delà question qui a conduit, dans
la dernière séance, à la débâcle ministérielle.
Une milice générale organisée, signifie, et lord
Palmerston le sait plus que qui que ce soit, la
capacilé ( capanity ) d'engager les citoyens dans une
guerre étrangère. H le savait fort bien, lorsqu'hier
soir, à la chambre des communes, il parlait ingé-
c'esl .en ma .faveur .que la représentation
a été retardée : Diane eut suffi.à me dédom
mager du reste; j'en vais donc parler en
homme qui a plus joui à lui seul de la'
soirée que tous lés autres spectateurs réunis.
Si quelqu'un se prétendait aussi content que
moi, je lui dirais tout net : Montrez-moi vo
tre passeport.
Dans une assez pauvre demeure, près d'une
table.qu'éclaire une lampe de fer, sont assis
une jeune fille et un vieux soldat, tous deux
cousant un pourpoint, besogne pressée, à ce
qu'il paraît, car le coup de minuit a sonné
depuis long-temps déjà. La jeune lille est
d'mie beauté un peu austère, avec un visage
à la fois fier et doux ; sur son beau front,
aussi bien que dans toute sa personne, respire
jene sais quoi de gravequiconviendraitàune
matrone. C'est que de bonne heure Diane de
Mirmande est restée orpheline et chargée
d'iin jeune frère qu'elle a élevé maternelle
ment, sans autre aide que sa précoce raison,
et le vieux soldat huguenot-qui a fermé avec
elle les yeux de son père, glorieusement
mort pour la cause réformiste. Le soldat
s'appelle Parnajon, un brave homme dévoué
et-entêté s'il en fut, qui ne comprend pas
encore, au bout de dix ans de paix, qu'on se
soit réconcilié avec l'ennemi.
Diane lui dit :
Le sol fécond a bu le sang des deux partis
Et recouvert les morts d'une forêt d'épis;
L'homme doit oublier ce que la terre oublie.
Parnajon répond :
Si la ferre n'a pas de mémoire, j'en ai.
. Puis, quand la jeune mal tresse ajoute qu'il
est une enose au-dessus des partis : *
Une chose sacrée aux grands comme aux petits,
Et qui doit réunir toutes les haines en une,
C'est le danger pressant'delà mère commune;
El malheur a quiconque en pressant danger
Connaît de« ennemis autres que l'étranger.
Le vieux Parnajon objecte qu'il sera tou
jours soldat de la Rochelle, et que, dans son
nnment .de cette légère différence du simple mot
générale au lieu de locale, qui faisait-tout le dis
sentiment entre' lui et son ancien collègue. Les 5
'•ministres, ■wtiigs ;Uin.vflnt,,j}u..nQn reprendre for.c-j
tions. Lord Derby , avec lord Palmerston, peut ai ri-"-'
ver aux affaires. Mais que le peuple insiste pour
quoi soit protégé par sa bonne marineàlui, par ses_
propres soldats aguerris, etne se-l»isse taxer ni sur"
sa bourse ni sur sa personne pour la milice soit
locale, soit générale. »
Le Moniteur publie ce matin un décret im
portant sur l'organisation des bureaux ara
bes. On y verra une nouvelle preuve de la
sollicitude éclairée du gouvernement pour
les intérêts de l'armée et de l'Algérie. Les bu
reaux arabes, comme nous avons eu souvent
-l'occasion de le dire et de le prouver par des
faits, ont rendu de signalés services dans
l'œuvre de là conquête. Composés d'officiers
jeunes, actifs, intelligenSj connaissant la lan
gue arabe, initiés aux ruses de la politique
indigène, ils nous ont donné le moyen de
pénétrer dans le secret des affaires du pays,
et d'exercer sur nos fonctionnaires, sur les
tribus alliées ou hostiles, sur lçs congréga
tions religieuses, sur tous les ennemis cachés
ou déclarés dé notre domination, une vigou
reuse surveillance et une action incessante.
Leur police habile, assez déliée pdur lutter .
avee l'espri.t arabe, toujours loyale et digne,
comme il convient à un peuple chrétien
aux prises avec la race musulmane^ dé-
' joué bien des'"complots, pïévenu bien-tics
conspirations, , et économisé, par sa vigilan
ce, l'argent de notre budget et le sang de nos
soldats. Leur influence a peu à peu assoupli
la nation conquise, affaibli ses préjugés reli
gieux et sa baiue contre nous. C'est surtout
grâce à eux qu'on a pu organiser ces goums
et ces forces indigènes qui nous servent
à épargner des fatigues et des sacrifices
à nos -braves régimens, et qui jouent un
rôle si décisif lors dès révoltes partielles
des tribus encore chancelantes dans leur
fidélité. Un-officier des'bureaux arabes,
à la tète de quelques centaines de cava
liers indigènes, a souvent suffi pour étoufr
fer dans son germe une insurrection, pour
enlever audacieusement parmi les siens un
agitateur dangereux, pour déconcerter les
menées de Tunis ou du Maroc. On a pu ainsi .
éviter de longues et rudes expéditions qui
auraient coù'é beaucoup d'hommes et d'ar
gent. .
Les bureaux arabes devaient être appréciés
*à leur j uste valeur par l'administration ac
tuelle. Le" général de Saint-Arnaud, qui, les a
vus à l'œuvre, sait à merveille combien ils
gérie au ministère de la guerre, M. le géné
ral Daumas, a joué le principal rôle dans le
travail de leur organisation. €es innovations
du décret d'aujourd'hui ont donc été dic
tées par une appréciation intelligente de la
question. II s'agissait de déterminer la situa-,
tion et de pourvoir à l'avancement des offi
ciers détachés .de leuts corps pour entrer
dans les bureaux arabes. ' ;
Plusieurs difficultés sérieuses se présen
taient. Il fallait éviter un surcroît de dépen* .
ses par là création d'un corps spécial, et il
fallait en outre tenir compte des suscep
tibilités légitimes de l'armée, si elle voyait
se former, à côté d'elle, une institution
à la fois militaire et administrative, par
ticipant. à ses travaux, et* exerçant à part
une influence considérable. Ces considéra
tions ont fait renoncer à la création d'un
corps spécial. Toutefois, le gouvernement
n'a pas voulu se montrer ingrat envers les
bureaux arabes,dont la nécessité lui était com
plètement démontrée, et il s'est efforcé, par
le décret du 11 juin 1850, d'assûrer l'avenir
des officiers qui en font partie. Ce décret a
décidé qu'un travail d'inspection aurait lieu
chaque année ; que les propositions d'avan
cement seraient régulièrement transmises
au ministre de la guerre çar la voie hiérar
chique, et que les promotions auraient lieu,
temps,
• On était sur ce point affermi
De haïr l'étranger bien moins que l'ennemi.
Voici en quelles conversations la veillée se
passe; nonobstant, le travail avance, et Paul-
ne rentre pas. Paul, c'e^t. le frère, c'est l'en
fant sur lequel se concentrent toutes les pen
sées, tous les soins, l'ardente affection de
celte noble-sœur et de son vieux compagnon ;
Diane s'est chargée du cçeur, et Parnajon du
corps; Paul, à ces leçons est devenu un
gentilhomme et un soldat. Lé voila d'âge
à prendre du service; c'est pour lui qu'on
achève le pourpoint, et comme Parnajon,
tout en cousant,s'est attendri : «Bon (s'écrie-.■
t-il) je tache l'habit avec mes vieilles larmes !»
Tu pleures ; c'est joli pour uil soldat!
lui lait Diane.
• - r— Parbleu
Un soldat quand il coud peut bien pleurer «n peu,
répond le Huguenot. .
En avons-nous cousu de ce? habita
Après avoir soupé d'un morceau de pain bis !
— Nous cousons, le dernier, je trois,
— Dieu nous bénissel
En effet, Diane espère que son cher Paul
ira dès le lendemain se présenter au roi avec
son pourpoint neuf, et que, grâce à l'habit-'
et à son nom, il sera le bien reçu. -En at
tendant, la nuit s'avance et Paul ne rentre
point; Diane croit entendre des pas, court à
la porte, l'ouvre, et'une jeune fille que pour
suit, une bande de seigneurs avinés, tombe
dans ses - bras. Les seigneurs prétendent
s'emparer de leur proie ; Diane de Mirman
de défend résolument son hôte; et, finale
ment, Parnajon, qui ne plaisante guères,.
tire l'épéé ; on va croiser le fer, quand l'un
des gentilshommes, fort chevaleresque,même
après boire, écarte ses compagnons et se
met seul en garde avec sa canne. Mal lui en
adviendrait, à notre liéros, car Parnajon est
un rude jouteur, si Diane ne s'interposait ;
niais Diane a compris à qui elle avait a faire.
— L'épée au fourreaul dit-elle à Parnajon;
pour lef officiers des bureaux arabes, con-
'currc-mment avec celles qui émanent des ins
pecteurs ordinaires.
ï.régi'ieiJes conditions ié recrute-
'ment. Jusqu'à présent, les officiers des bu
reaux arabes étaient en général empruntés
aux régimens d'infanterie; leur position n'a-
"vait rien de stable. Lorsque leurs régimens
' quittaient l'Afrique, ils étaient contraints
; i de les suivre. On perdait ainsi pour les affai
res arabes des officiers dont l'éducation spé-
• ciale et l'expérience acquise se-trouvaient dé
sormais sans emploi. A leur plac.e on Voyait
.arriver des hommes nouveaux qui ne pou
vaient rendre les mêmes services qu'au bout
de plusieurs années. On conçoit aisément
que ces incertitudes étaient, jiour les sujets
les plus capables une cause de. .décourage
ment.
Le décret remédie à ces inconvéniens. Sans
dépense nouvelle, en respectant- tous les
intérêts, il règle le recrutement des officiers
détachés de leurs corps pour le service spé
cial des bureaux arabes, et il sauvegarde
- leur avancement. Ces officiers seront re
crutés de préférence parmi les corps ser
vant en Afrique d'une manière permanente.
On aura ainsi l'avantage de*conserver à l'Al
gérie des hommes qui ont conquis, par de
• longues études et par dés efforts opiniâtres,
des connaissances toutes spéciales el-une ap-
titu#paiticulièfe^,*»v , „ *
. Hehrï GAWITH; — ;
m nrwm
Nous continuons de publier les candida-
turesappuyéespar le gouvernement dans les
départemens :
iLPES ( basses -). — Pour le département :
Fortoul. -
alpes (hautes -) .—Pour le département : Faure.
AUDÈciiE. — l ro circonscription , Privas , Che-
\reau père ; 2 e , Largfentière, de Rochemure ;
3% Tournon, Boissy-d'Anglas.
AiùÉGG.—1" circonscription, Foix, Didier ; 2'
Saint-Girons, Billault.
aude.'—1™ circonscription, Carcassonne, Roque;
2 e Limoux, Allengry.
AVEViio?t—i rc circonscription, Rodez, Giroux
(de Buiareigne) fils ; 2° Milhau, Calvet-Rogniat ;
3° Villefranche, de Nougarède.
cantal . — 1" circonscription, Aurillac, de Pa-
rieu père ; 2 e , Murât, A. de Laguéronnière. .
C harente .—1" circonscription, Angoulème, gé
néral Gellibert; 2®, Barbezieax, Lemercier; 3 e , Con-
folens, André. ,
. coubèze. — i" circonscription, Tulle, Favarl;
■ K 2y 'irites, de Jouvenel.
couse . — Pour le département, M. Severin Ab-
nattucci». . . .
- i A#
cote-d'or .—Le'préfetide la Côte-d'Or vient de.:
i publier unl-proclamàtion aux électeurs, pour faire
, 'connaître les candidatures appuyées par le-gouver-
nement :
« Toutes les candidatures, dit-il, doivent pouvoir
se produire sans opposition, sans contrainte. Rien
ne doit embarrasser ni gêner l'exercice du suffra
ge universel. Mais il importe aussi, il importe sur
tout, de ne pas laisser perdre ni égarer vos voix.
C'est dans ce but que je viens hautement et loya
lement vous désigner les noms des candidats re
commandés à vos choix par le gouvernement.
» Ces candidats sont : pour l'arrondissement dq^,
Dijafr, M. Vernier, avocat et ancien magistrat;
pour l'arrondissement, de Beaune, M. Ouvrard,
propriétaire, ancien membre du conseil général de
la Côte-d'Or ; pour les arrondissemens de Chàtil-
lon et de Semur, M. Louis Bazile,.conseiller géné
ral, maître de forges et ancien député.»
En présence de cette déclaration, M. le général
Paulin, qui se portait à Dijon, en. concurrence
avec M. Vernier, a adressé aux électeurs la lettre
suivante: " ...
« Messieurs les électeurs de l'arrondissement
de Dijon,
■ . » Le gouvernement a prononcé le nom du can
didat dont.il a fait choix pour la diputation ad
corps législatif. Dès ce moment, toutç question de
personnes doit s'effacer en présence de l'inté^t d e
puis , s'adressant au ' gentilhomme lui-
même :
Mademoiselle et moi qui l'ai pris.e en ma garde,
Confions notre honneur à votre sauvegarde. .
L'appel est entendu, l'assaillant se change
soudain en chevalier, les autres imitent M.
de Pienne, et sortent chapeau, bas de cette
maison qu'ils ont tout" à l'neure envahie, et
que la grandeur d'ame a mieux défendue que
la meilleure épée.—Ne saurais-je pas qui je
je -salue ? demande .un des gentilshommes,
avant que de partir. — Une femme ! répond
Diane, et le mot clot dignement la scène,
toute pleine d'une incomparable noblesse.
La jeune fille est donc restée chiz sa pro
tectrice, elle, , lève son voile, montre le plus
charmant visage, et dit qu'elle est l'uni
que héritière de Grandin, le fermier des
gabelles d'Artois, filleule de Mme de
Rohan * que son père la veut marier
malgré elle à M. de Cruas ; que, pour
échapper à ce mariage par un éclat, elle
a résolu, à la sortie de la messe de minuit,
d'alleir se réfugier chez sa marraine, mais
que des hommes l'ont suivie en chemin, par
mi lesquels se trouvait de Cruas lui-même.
Si elle Vêtait fait "reconnaître, on l'eût res
pectée, mais ramenée à son père. Elle a mieux
aimé rester voilée. Bien lui en a pris,
puisque la voilà sauvée/— A cet instant
du récit, une fenêtre s'ouvrè doucement, et
l'on voit un beau jeune garçon l'enjamber
avec mille précautions; c'est notre ami Paul
qui espère rentrer ainsi, sans être seulement
aperçu. Il a bien çris son temps, en vérité 1
La voix unpeusévere de Diane l'arrête court.
— Que veut dire cela, Monsieur? — Cela
veut dire que M. Paul a soupé en ville avec
des écoliers. Est-be un si grand crime? Il n'a
seulement pas eu besoin de bourse délier ;
un autre régalait.
— Un homme de ta. sorte en telle compagni
"Ne payant [)•'s pour tous, fait une vilenie,
Mon frère ; tu vendras ma montre ce matin,
Et ta rembourseras tout le prix du festin.
—Vendre ta mon trç?
l'État, et je m'incline devant cette décision;* mais
je n'en reste pas moins dévoué à la cause napo
léonienne dans la plus grande étendue de mes for
ces, et je mettrai: toujours à son service l'action
rfloialé qii'e je puis aypjf 6.ur -les campagne? qui
m'entourent, de même, qu'au besoinTje'lui offri
rais avec ardeur le secours de mon épée.
» Le général comte jules i'aulin.
d Ce mardi, 17 février 1852.»
Le désistement du général Paulin est d'autant
plus méritoire, que peu de candidats pourraient se
présenter à l'élection avec des titres plus honora
bles et plus nombreux. . _ .
dordogne . — l r0 circonscription , Périgueox,
Paul Dupont; 2 e Bergerac, Debelleyme N fils ; 3 e Sar-
dat, Taillefer ; 4 e N«ntron, Dusollier. .
noues. — 1" circ., Besançon, comte de Mon-
talembert ; 2* Bcaume, Demesmay.
.EURE.— Quelque doute s'étant élevé dans l'es
prit d(îs électeurs du département de l'Eure sur le
choix fait par le gouvernement,, du candidat des
arrondissemens de Eernay et de Pont-Audemer,
nous croyons utile d'annoncer que, quel que soit
le haut patronage dont plusieurs noms aient pu
s'autoriser, le seul candidat du gouvernement
dans la circonscription composée de ces deux ar
rondissemens est M. le comte d'Arjuzon.
gers .—Première circonscription, Auch, Eelliardj;
2', Condom,"Frédéric de Lagrange; 3", Mirande,
Granier de Cassagnac. •
ïndre ht-loire . — Première circonscription,
Tours, Goui'n ; 2", Chinon, de, Flavigny ; 3°, Lo
ches, Paul de Richemont, administrateur du che
min de fer d'Orléans à Bordeaux^
jura. — 1" circonscription, Lons-le-Saulnier,
Dalloz; 2 e , Dôle, Charlier. '
loir-et-cher . — l ro circonscription, Romo-
rantin, le commandant Clary ; 2", Vendôme, Cros-
nitr.
loire .—Les candidats sont : Pour l'arrondisse
ment de Saint-Etienne, M. Jules Balay ; pour l'ar
rondissement de Montbrison, M. Durozier ; pour
l'arrondissement (le Roanne, M. Du Marais.
loire-infériéure . — Une proclamation du
préfet, M. Gauja, fait connaître les candidatures
appuyées par le gouvernement. Ce sont, pour la
1" circonscription, M. A- Garnier, président de
la chambre de commerce du département ; pour la
2 e circonscription, M. Ferdinand Fàvre, maire de
Nantes, ancien représentant; jour la 3" circons
cription, M.-Desmars, avocat, membre du conseil
général et ancien représentant ; pour la 4" circons
cription, M. Anselme Fleury, membre du conseil
général. : . ' -
« Electeurs de la Loire-Inférieure, dit M. le
préfet, ces candidats vous sont connus par d'ho
norables antécédens: En portant Sur eux vos suf
frages, vous conllrmerez.le glorieux mandat que
vous avez naguère donné au prince-Président de la
République, et vous aurez pouf représentant des
hommes dévoués à. sa politique, instruits de vos
ir/térèts et décidés à les faire prévaloir. Joignant
l'intelligence de la situation à l'indépendance de la
position et du caractère, ils sauraient s'en servir,
au besoin, pour apporter à la vie publique la ré
sistance qui soutient, non l'opposition systémati
que qui ébranle; le flambeau qui éclaire, non le
feu qui détruit. »
loibe (haute -). — l ro circonscription, Le Puy,
de Latour-Ma'ubourg ; 2% Brioude, de Romeuf.
lot .-^"circonscription, Cahors, Lafon deCayx;
2", Figeac, Deltheil.
lozère .— Pour le département : Renouard.
marne.— 3 e circonscription, Reims, Soullié.
Î arne (haute-). — 1" circonscription; Chau-
mont, Vassy, de Lespérut ; 2 e , Langres, Chauchart.
mayexne. — 1" circonscription, Laval, général
Duvivier. 1
M oselle . — Première circonscription, Hénoc,
colonel; 2*, de Wendel; 3 e de Geiger.
nièvre .. -^Première circonscription, le général
Petiet ; 2 e , Lepeletier d'Aulnay.
put-dk-dome.—.1" circonscription, de Cha-
zelle* ; 2», de Morny ; 3', de Pennautier ; 4% Du-
mirail ; 5°, de-Pierre. .
. rhin (haut-t). — 1" circonscription, Migeon;
2', de Reinach fils ; 3®, Lefebure. ■
saonk (HAUrE-). —ri™ circonscription, d'An-
delarre; 2", de Grammont ; 3% Lélut. ......
saone-et-loirp -—Les noms de» .quatre candi-
'dats qu'appuie le gouvernement, ont été portés à
la connaissance des. électeurs, par une circulaire
développée du préfet, M; G.; de Romand. Ces can
didat^ sont; ; 'pour la circonscription d'Autun : M.
^chneider_, ancien ministre ; peur la circons-
'Wrptttffr- de Ctetoh ' M. le généraT'Bl , unei»ÏJenoâ>f
pour la circonscription de Louhans, M. de More-
ton-Cliabrillan; ancien membre du conseil général ;
pour la circonscription deMàcon : M. Louis deBar-
bantane, maire de Saint-Jean-le-Priche.
iÈiNE-ET marne .—Le préfet de Seine-çt-Marne
vient de faire connaître fa liste des trois candidats
que le. gouvernement recommande, pour ce dé
partement. S'adressant aux électeurs qui ont dans
chacune des trois circonscriptions un représentant
à nommer, M. le préfet leur dit dans sa circulaire:
« Dans,l'élection du 29 février, il ne s'agit plus
de se préoccuper des intérêts de clocher ou des ri
valités de personnes. L'intérêt de la France, la
grandeur et la stabilité de son gouvernement doi
vent être votre seul mobile.L'adminisfration vient
donc présenter un. candidat à vos suffrages;
mais, ne'le perdez pas de vue, elle parle
dans cette circonstance solennelle au nom'd'un
gouvernement qui puise sa force et son origine:
dans l'imposante manifestation consacrée par sept
millions cinq cent mille suffrages et à laquelle,
pour sa part, le département de Seine-et-Marne
s'est si largement associé ; à ce titre, l'administra
tion a ie dreit d'être écoutée et de vous "dire :
a Electeurs qui voulez le repos et le bonheur de la
France ; électeurs qui désirez, en évitant toute di
vision, fortifier le gouvernement diS prince en qui
le pays a placé sa confiance, votez pou/ le candie
dat qu'il vous présente; repoussez, au.contraipe>."
avec énergie ceux qui persistent dans lew candi
dature, tout en protestant de leur dévoùment,car,
en présence de notre déclaration, ils s'abusent
étrangement eux-mêmes sur les conséquences de
leur conduite, et ne comprennent pas qu'elle cons
titue, par le fait, un acte de déplorable hostilité. »
Les candidats désignés par le gouvernement,
sont : pour les arrondissemens de Melun et Fon
tainebleau, M. de.Béauverger, propriétaire; pour
l'arrondissement de Meaux, M; Gareau, agricul
teur, membre du conseil général ; pour les arron
dissemens de Couloinmiers et Provins, M. Evariste
Bàvoux, ancien représentant du peuple, ancien
membre de la commission consultative. . #
Çè&qu'il a connu le nom du candidat appuyé
dans la circonscription électorale de Fontainebleau
et Melun réuflis, M. le comte de Lyonne, ne
voulant pas diviser les suffrages, a résolu de se dé
sister ; et il nous adresse la lettre suivante r
« Monsieur le rédacteur,
» Je me portais comme candidat au corps légis
latif dans les arrondissemens de Melun et de Fon
tainebleau (Seine-et-Marne). J'ai appris, hier soir,
qne le gouvernement avait préféré la candidature
de M. Beau verger. Je viejis déclarer que je crois
devoir me retirer et que j'appuie de tous mes vœux
la nomination de M. Beàuverger.
» Veuillez, etc.'
» Comté DE LYONNE,
» du conseil général de Seine-et-Marne, n
sèvres (deux-).—1" circonscription, Ferdinand
David ; 2 e Chauvin-Lenardière. •
yonne.—1" circonscription, Larabit ; %' Ber
trand ; 3® Lecomte.
■ M. Moreau, candidat appuyé par le gou
vernement dans la circonscription électo
rale de la Seine, vient d'adresser la circulaire
suivante aux électeurs :
• Messieurs,
En me présentant de nouveau à vos suffrages^
je ne crois pas nécessaire de vous rappeler mes an
técédens. Vingt années de ma vie passées au mi
lieu de vous, dans les fonctions municipales et lé
gislatives, vous les ont fait suffisamment con
naître.
Je vous doiis néanmoins quelques explications
sur mes derniers votes à l'Assemblée nationale. 1
J'ai voté pour là révision de la Constitution, et
plus tard pour la prise en considération de la loi
qui rétablissait le suffrage universel.
Pir une conséquence naturelle, je me suis pro
noncé en faveur de la disposition qui restreignait
à une seule année l'obligation pour l'électeur de
justifier de son domicile. •
Ami de l'ordre avant tout, j'ai rejeté la proposi
tion des questeurs que je "considérais comme des
tructive de l'unité et de la discipline de l'armée,
comme féconde en conflits et funeste au pays qu'elle
aurait livré à la guerre civile.
Voilà quels ont été mes derniers actes politi
ques. Je kur dois sans doute l'appui du gouverne
ment dans la lutte électorale qui va s'engager.
Cet appui mja été accordé sans condition con
traire à mon indépendance. C'est donc libre db
— Eh bien ! dans ma triste demeure
Tu pourras rentrer tard, je ne saurai plus l'heure.
Après cela, on apprend à Paul ce qui vest
arrivé en son absence ; comment on a forcé
la porte, somment il n'était pas là pour dé
fendre sa sœur. — Paul jure de la venger;—
mais Diane ne veut pas qu'on la venge, elle
s'est a.-sez bien vengée elle-même ; et le
fait est qu'à la façon dont M. de Pien
ne est sorti, et dont Diane lui a par
donné, il ne doit pas rester la moindre
haine entre elle et ce seigneur, tout au con
traire. Il ne reste qu'une charmante person
ne, Mlle Marguerite, qui vient d'écouter avec
un vif intérêt toute Ja délicieuse scène du
frère avec la sœur, qui s'e^t fort attendrie et
.prise d'admiratiOn aux paroles de Diane; qui
a beaucoup regardé le .jeune frère, trouvant
sans doute, à part elle, qu'il était le portrait
vivaût dé son adorable sœur. On présente
Mlle Marguerite à Paul, que cette vue subite
transporte au point de lui ôter l'envie de
dormir; mais Diane, pensant que Marguerite,
a besoin de sommeil, la conduit dans sa
chambre, et envoie Paul se coucher de son
côté en compagnie de Parnajon. Quant à elle,
la ménagère et la mère, tandis que les autres
imposeront, elle passera le reste deja nuit à
achever le pourpoint.
M. de Pienne, que nous avons vu cheva
leresque jusque dans le vin, M. de Pienne,
qui voulait affronter avec une canne la re--
doutable épée de Parnajon, M. de Pienne,
que la beauté/ inusitée et la parole de
Diane ont si fort ému que. depuis il en
est resté comme bouleverse, M. de Pienne est
l'amant .de la duchesse der Rohan ; de plus,
il est l'ame d'une. conspiration tramée con
tre le cardinal, et dans laquelle Grandin , le
père de la petite Marguerite ; -a fourré , on
ne sait trop comment, le col a. son corps dé
fendant. La conspiration est même cause
que Grandin veut donner sa fille, à Cruas,,
officier du cardinal, dans l'espoir, de se.
ménager ainsi un appui au cas ou lé com
plot avorterait. Marguerite ne soupçonne
guère ce plan ingénieux, et paraît réso -
lue à épouser Cruas .-moins que jamais ,
depuis qu'elle • connaît Paul de Mirman-
de; Or, elle connaît Paul de cette nuit
seulement; cela lui a suffi pour appré
cier toutes ses belles qualités; Comm.ent,
d'ailleurs, M. Paul ne serait-il pas la perfec
tion même,avec une sœur comme celle qu'il
a? — Voilà ce que demande très naïvement
la petite Marguerite Grandin à sa marraine,
Mme de Rohan, chez laquelle elle s'est em
pressée d'accourir dès qu'il a fait jour. — La
marraine, de son côté, demande à sa filleule;
avèc une.certaine inquiétude vague, toutes sor
tes de détails sur Mlle Diane, alin sans doute
d'apprécier si M. dç Pienne a suffisamment
réparé ses premiers torts envers une si belle
et si honorable personne^ Je vous laisse h.
deviner de quel ton enthousiaste Marguerite
parle, surtout lorsque s? marraine lui pro
met de la débarrasser de gré ou de force du
vilain Cruas. Si la chose ne dépendait que
de Grandin, rien à attendre cependant Le
père Grandin aime à se poser en Brutus et
en barre de fer, s'écriant que le père est un.
magistrat, et que.les plus beaux exemples do
l'antiquité romaine doivent dicter sa con
duite. — A d'autres ! fait la spirituelle du*
chesse ; op vous connaît, Grandin ; entre
nous, a'ést que vous avez peur.
— Peur?
Oui, vous vous amusez au bord d'un casse-son
A prendre le vertige avee un garde-fou.
Là - dessus Grandin avoue qu'il est un
conspirateur flasque, et qu'à la seule pen
sée de tuer héroïquement le cardinal, ss-
tête ne lui- semble pas solide, et qu'il a un
extrême besoin die Cruas pour l'affermir.
—Fort bien, .réplique la duchesse, on se pas
sera de vous": Et' sans plus tarder, elle
mand» chez elle Mlle Diane de Mirmande
et son frère Paul. Ils arrivent; on fait
venir d'un autre côté les seigneurs de la
nuit dernière, sans oublier. Cruas ; puis,
quand tout ce monde est en présence : — Pa-
VTSXS. SE l'ABOHHEBfiSHT
PARIS. . 13 F. PAR TRIMESTRE.
BÉPÀRTEMEÎSS. 16 F. —
. UN NUMÉRO : 5» CENTIMES.
poca ies pavs E trangers , se reporter'
au tableau
Lts abonnements datent de; l* r et 16
dî chaque moit. . .
ffîl>RlSA&J : • rue de ValoU - (Palals-ïloyal), a. AO'.J
4852. - LUNDI 25 FÉVRIER.
S'adresser, franco, pour la rédaction, i M." B ûnifa»
Les articles déposés ne sont jis rendu»;
.JOURNAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL
. . ' J-, < . -S
[On fabonne, dc *s0s départements, aux Messageries et aux Directions de i-ostf,—A Londres, ches MM 5 C owib et fiis J i
g " A Strasbourg, -chez î, UA ie Ù sdbs, 'pour l' Allemagne.
S'adressee, franco, pour l'admi^titraticniâ M; Dmiî?j direcimirl
{Les annonces sont réçfesau bureau du journal ; et chez M. PÀNIS, régisseur, 10, place'de la Bourse
PARIS, 2â FÉVRIER.
Les débats qui ont eu lieu au sein de la
chambre des communes, dans là séance de
Vendredi'soir, font comprendre pourquoi
lord John Russell a trouvé dans l'adoption
de l'amendement de lord Palmers.ton une
raison suffisante de quitter le pouvoir. Lord
Palmerston à donnés à son amendement une
extension et une portée inattendues. Il ne
s'agissait plus seulement d'étendre les dispo
sitions de -la loi à l'Irlande, il" s'agissait de
transformer complètement le bill ministé
riel.
Lord John Russell n'avait pas voulu pré
senter une mesure sérieuse;' il demandait-à
organiser des.milices locales, c'est-à-dire dont
l'action devait être resserrée dans les limites
de chaque,comté. Les milices n'auraient pu
être appelées à servir en dehors de leur comté
que dans le cas d'invasion étrangère, eljamais
elles ne seraient Sorties du territoire britan
nique : c'était donc une milice de parade
destinéeà donner une satisfaction aux criail-
lericsdes journaux.belliqueux. Lord Pal
merston , en développant son amende
ment, à expliqué qu'il voulait, non pas des
milices locales, mais des milices régulières ;
c'est-à-dire la réorganisation des milices éta
blies- au temp9»-
gne, pouvant'être déplais d'un bout du
".territoire à l'autre, et pouvant, au besoin,
faire le service à l'extérieur. Lord Welling
ton avait à Waterloo plusieurs régimens de
celle milice. Ce que demandait lord Palmers
ton, c'était donc en réalité la création d'une
armée de réserve plutôt que d'une ^rd e na-,
tionale. -
Aussi, lorsque l'amendement à été adopté
à l'ouverture du débat sur la première lectu
re, c'est-à-dire au début même de la discus
sion générale, lord John Russell a eu le droit
de dire que la modification de titre qu'on
lui imposait., impliquait en même temps
une refonte complète de la loi, et > en"
changeait toute la portée. Aussi a-t-il décla
ré que, ne voulant pas modifier l'essence
même du liill, il ne pouvait plus continuer
à le défendre, et cju'il laissait aux auteurs de
l'amendement, lord Palmerston et M. Os-
borne, le soin de présenter une mesure con
forme à leurs idées. .'
Cette .déclarai ion a causé une agi tatioa ex
trême au stiin de la chambre. Après quel
ques explications de lord Palmerstcn, qui
s'est étonné de voir le Ymnrstère renoncer ai
brusquement à son bill, plusieurs orateurs
ontdemandé à lord John Russell de faire con
naître toute sa pensée. Si "lord .John Russell,
ont-ils dit, garde le pouvoir, pourquoi re-
nonce-t-il à diriger la chambre dans ce dé
bat et renvoie-t-il à lord Palmerston la res
ponsabilité d'une mesuçp annoncée dans le
discours du trône? S'il s'affranchit des char
ges du pouvoir , il doit aussi renoncer
à ses bénéfices, et abandonner les affaires.
Lord John Russell a repris alors la parole
pour déclarer qu'on avait mal compris sa
pensée; qu'il n'avait pas hésité à interpréter
le vote de la chambre comme un refus de
confiance, et'que s'il- avait renvoyé à autrui
lé soin de pnsenter et de faire passer
une loi sur la milice , c'est qu'il ne se
croyait plus en état de gouverner. Il a an
noncé en même temps qu'il, retirait sa mo
tion. Après cette déclaration, qui était l'an
nonce formelle d'un crise ministérielle, la
chambre-des communes s'est séparée, en
proie à la plus vive agitation.
L'amendement de lord Palmerston a été
adopté par 136 voix contre 125. Deux cent
cinquante membres seulement ont pris part
au vote, ce qui indique un nombre considé
rable d'abstentions. La majorité s'est formée
des députés en petit nombre qui ont peur
d'une invasion, des députés qui sent, par
FfflUBOS 1)11 COSSTlTDTIOSSEIi, 25 FEVR.
.THÉÂTRES.
THEATRE FRANÇAIS.
DIANE,
COMÉDIE EN CINQ ACTES, DE M. ÉMILE AU0IER.
J'étais trop heureux, probablement comme
Gvgès; j'avais jeté, — ou plutôt j'avais laissé
tomber sans m'en doutei* ni le vouloir,—mon
anneau dans-la mer; de chers amis sesont pré
cipités, qui m'ont rapporté l'anneau, laliberté
et le feuilleton, si bien que me voici le cœur
encore loutému, et;.. labague au doigt. Je n'en
dirai pas plus surmon retour; les mots sont,
impuissaus à rendre 'ce qu'en certaines cir
constances on ressent profondément et pour
la vie.. D'ailleurs, une légitime modestie
m'impose de rentrer à petit bruit; :je n'au
rai jamais tant fait pour l'honneur de ma
pauvre plume, que si je parviens à laisser
croire que mon»absenee continué.
Naturellement les .théâtres me paraissent
couleur de rose ; le répertoire est rajeuni, le
lustre éclair», mieux, on respire un air im
prégné des plus suaves parfums dramati
ques; pouvoir admirer, pouvoir applaudir,
pouvoir rappeler à grands cris l'auteur et
les comédiens, pouvoir répandre l'éloge à
deux mains, manibus lilia plenis, ah ! comme
je sens bien aujourd'hui que c'est là le
plus bel attribut du critique libre ! Et dire
qu'on résiste si souvent à sa vocation , qu'on
fait le difficile, qu'on nese contente de rien,
et qu'on demanderait volontiers la lune aux
directeurs qui n'en peuvent mais. Allez
donc uu peu là-bas, pour voir si vous y trou
verez les théâtres de Paris, et quel effet pro
duisent les 'étoiles en plein midil Enfin, tous
les bonheurs m'arrivent à la fois ; on m'avait
gardé Diane ; permettez-moi de croire que
principe, opposés à la formation de toute
milice, et qui voulaient faire avorter la loi,
-€i-eBXin
reux de faire pièce au ministère.
Le lendemain du vote, samedi, à deux
heures, un conseil 'de cjbinet a été tenu au
foreign-oflîee et s'est prolongé .jusqu'au de
là de quatre heures. 11 est probable que lord
John Russell s'est rendu le soir auprès de la
reine. Les tories dès le matin avaient expé
dié un exprès au comte de Derby, qui était
en visite àtiadenfnglon, chez le duc de Beau-
fort, pour le pri^r d'avancer son retour, fixé
au lundi matin.
Quel va être le dénoûment de la crise mi
nistérielle qui vient d'éclater? Quelques jour
naux radicaux s'écrient que la reine devrait
appeler lord Palmerston ; mais la plupart diS
organes de la presse anglaise s'accordent à
penser que le successeur de lord John Russell-
ne peut être que le comte de Derby.
Le journal des tories, le Herald, n'hésite pas
à annoncer l'entrée du comte - de Derby au
pouvoir, et il avoue que l'échec du ministère
était préparé depuis long-temps :
« Le ministère s'est retiré. Naturellement !ou;
ceux qui partagent les sentimens de la majorité vont
regarder lord D< rby comme leur chef, contins le
seul homme d'Etat sur lequel- on puisse compter
pour ie triomphe des principes si intimement unis à
la prospérité de la nation. Il est hors de doute que
le noble lord, .informé de ce qui se passe, sera prêt
i flàwgir.ctÀjauer-iè r$e Alla uel ,1a .conQaGpe. de .la
reine et de 4a nation l'appelleront.Il doit être pré
paré, car'ce qui a lieu aujourd'hui, quoique sou
dain, n'était pas inattendu. »'
Voici comment «'exprime le Times, qui
parait prendre assez facilement son parti de
la chute de lord John Russell, tout en lais
sant entendre qre des êfforts seront tentés
pour réorganiser le cabinet :
« pue va-t-on faire maintenant que la crise mi
nistérieile-a éclaté? Lord Palmerston enirepren-
dra-t-il de former un ministère,- offrira-t-il les af
faires étrangères à lord John Russell avccacconipa
gnement de l'instructioiifcnjoignant la subordination
'convenable, ou bien les membres du cabinet von t-i h
essayer de composer un ministère et de gagner
lord Clarendon ? Sans doute cette tâche sera confiée
au chef protectionniste, qui, depuis long-temps,
annonce que tous ses arrangemens sont laits,
et qu'il n'a qu'à se présenter et prendre pos
session du pouvoir. Les-désordres continuels
du: r.iimp whig ont frnvé la voie ci lowl Derby,
qui n'a. plus à faire que ce qu'il pourra. Peut-
être la session est-elle encore bien peu avancée
pour faire désirer d'arriver au pouvoir ; mais que
ce soit pour six semaines ou six mois, toujours
est-il que le comte Derby (lord.Stanley) sera pro
bablement notre ministre la semaine prochaine.
Il a plusieurs choses en sa faveur ; le nou
veau bill de réforme ne le gênera pas beau
coup : il pourra remettre b>en des choses à
l'année prochaine, et entr'autres la fatale ques
tion de la liberté du commerce; à moins que ses
partisans ne soient trop pressans sur ce point, il
pourra traverser la session, et tout attendre ou des
événemens ou du tempérament de ses partisans. »
Le journal de M. Cobden et des radicâux
modéré?, leDaily-News, sembleprévoir égale
ment une tentative pour ressusciter le mi
nistère : CUCHEVAL-CLARIGNY.
« Pourquoi lord Palmerston cherche-t-il à éta
blir une milice générale au lieu d'une milice lo
cale? Pourquoi un pareil échec motive-t-il la dé
mission d'un ministère? La dislocation du cabinet
à été si soudaine, si peu attendue, qu'on n'a guère
le temps d'en rechercher les circonstances:; mais,
au premier coup d'œil, on trouve dans cette affaire
certaines probabilités qui Irappent l'attention.
Et.d'abord , quant au dernier point,-il se peut que
lord John Russell ait préféré une crise sur cette
question à une autre sur le grave débat du Cap, où
l'opinion pouvait lui être plus défavorable en masse
que sur la question de la milice. Avec une mino
rité de H voix-il peut offrir sa démission, que S.
M.- pourrait ne pas juger à propos d'accepter dans
lès .circonstances actuelles. 'S'il en était ainsi, et-
sî lord - Palmerston ne concourait pas avec lord :
Derby à la formation d'un cabinet,' lord John, re-
renant ses fonctions, peut se tourner vers les li-
éraux en ■ s'écriant : Si vous ne m'appuyez pas.
comme parti, je passerai les rênes aux torieb. lin
tel calcul peut l'avoir disposé, plus qu'on ne se
l'imaginerait,àsubir l'événement de la précédente
séance. "
«Qu'on ne suppose pas que ce soit là un point de
vue imaginaire delà question qui a conduit, dans
la dernière séance, à la débâcle ministérielle.
Une milice générale organisée, signifie, et lord
Palmerston le sait plus que qui que ce soit, la
capacilé ( capanity ) d'engager les citoyens dans une
guerre étrangère. H le savait fort bien, lorsqu'hier
soir, à la chambre des communes, il parlait ingé-
c'esl .en ma .faveur .que la représentation
a été retardée : Diane eut suffi.à me dédom
mager du reste; j'en vais donc parler en
homme qui a plus joui à lui seul de la'
soirée que tous lés autres spectateurs réunis.
Si quelqu'un se prétendait aussi content que
moi, je lui dirais tout net : Montrez-moi vo
tre passeport.
Dans une assez pauvre demeure, près d'une
table.qu'éclaire une lampe de fer, sont assis
une jeune fille et un vieux soldat, tous deux
cousant un pourpoint, besogne pressée, à ce
qu'il paraît, car le coup de minuit a sonné
depuis long-temps déjà. La jeune lille est
d'mie beauté un peu austère, avec un visage
à la fois fier et doux ; sur son beau front,
aussi bien que dans toute sa personne, respire
jene sais quoi de gravequiconviendraitàune
matrone. C'est que de bonne heure Diane de
Mirmande est restée orpheline et chargée
d'iin jeune frère qu'elle a élevé maternelle
ment, sans autre aide que sa précoce raison,
et le vieux soldat huguenot-qui a fermé avec
elle les yeux de son père, glorieusement
mort pour la cause réformiste. Le soldat
s'appelle Parnajon, un brave homme dévoué
et-entêté s'il en fut, qui ne comprend pas
encore, au bout de dix ans de paix, qu'on se
soit réconcilié avec l'ennemi.
Diane lui dit :
Le sol fécond a bu le sang des deux partis
Et recouvert les morts d'une forêt d'épis;
L'homme doit oublier ce que la terre oublie.
Parnajon répond :
Si la ferre n'a pas de mémoire, j'en ai.
. Puis, quand la jeune mal tresse ajoute qu'il
est une enose au-dessus des partis : *
Une chose sacrée aux grands comme aux petits,
Et qui doit réunir toutes les haines en une,
C'est le danger pressant'delà mère commune;
El malheur a quiconque en pressant danger
Connaît de« ennemis autres que l'étranger.
Le vieux Parnajon objecte qu'il sera tou
jours soldat de la Rochelle, et que, dans son
nnment .de cette légère différence du simple mot
générale au lieu de locale, qui faisait-tout le dis
sentiment entre' lui et son ancien collègue. Les 5
'•ministres, ■wtiigs ;Uin.vflnt,,j}u..nQn reprendre for.c-j
tions. Lord Derby , avec lord Palmerston, peut ai ri-"-'
ver aux affaires. Mais que le peuple insiste pour
quoi soit protégé par sa bonne marineàlui, par ses_
propres soldats aguerris, etne se-l»isse taxer ni sur"
sa bourse ni sur sa personne pour la milice soit
locale, soit générale. »
Le Moniteur publie ce matin un décret im
portant sur l'organisation des bureaux ara
bes. On y verra une nouvelle preuve de la
sollicitude éclairée du gouvernement pour
les intérêts de l'armée et de l'Algérie. Les bu
reaux arabes, comme nous avons eu souvent
-l'occasion de le dire et de le prouver par des
faits, ont rendu de signalés services dans
l'œuvre de là conquête. Composés d'officiers
jeunes, actifs, intelligenSj connaissant la lan
gue arabe, initiés aux ruses de la politique
indigène, ils nous ont donné le moyen de
pénétrer dans le secret des affaires du pays,
et d'exercer sur nos fonctionnaires, sur les
tribus alliées ou hostiles, sur lçs congréga
tions religieuses, sur tous les ennemis cachés
ou déclarés dé notre domination, une vigou
reuse surveillance et une action incessante.
Leur police habile, assez déliée pdur lutter .
avee l'espri.t arabe, toujours loyale et digne,
comme il convient à un peuple chrétien
aux prises avec la race musulmane^ dé-
' joué bien des'"complots, pïévenu bien-tics
conspirations, , et économisé, par sa vigilan
ce, l'argent de notre budget et le sang de nos
soldats. Leur influence a peu à peu assoupli
la nation conquise, affaibli ses préjugés reli
gieux et sa baiue contre nous. C'est surtout
grâce à eux qu'on a pu organiser ces goums
et ces forces indigènes qui nous servent
à épargner des fatigues et des sacrifices
à nos -braves régimens, et qui jouent un
rôle si décisif lors dès révoltes partielles
des tribus encore chancelantes dans leur
fidélité. Un-officier des'bureaux arabes,
à la tète de quelques centaines de cava
liers indigènes, a souvent suffi pour étoufr
fer dans son germe une insurrection, pour
enlever audacieusement parmi les siens un
agitateur dangereux, pour déconcerter les
menées de Tunis ou du Maroc. On a pu ainsi .
éviter de longues et rudes expéditions qui
auraient coù'é beaucoup d'hommes et d'ar
gent. .
Les bureaux arabes devaient être appréciés
*à leur j uste valeur par l'administration ac
tuelle. Le" général de Saint-Arnaud, qui, les a
vus à l'œuvre, sait à merveille combien ils
gérie au ministère de la guerre, M. le géné
ral Daumas, a joué le principal rôle dans le
travail de leur organisation. €es innovations
du décret d'aujourd'hui ont donc été dic
tées par une appréciation intelligente de la
question. II s'agissait de déterminer la situa-,
tion et de pourvoir à l'avancement des offi
ciers détachés .de leuts corps pour entrer
dans les bureaux arabes. ' ;
Plusieurs difficultés sérieuses se présen
taient. Il fallait éviter un surcroît de dépen* .
ses par là création d'un corps spécial, et il
fallait en outre tenir compte des suscep
tibilités légitimes de l'armée, si elle voyait
se former, à côté d'elle, une institution
à la fois militaire et administrative, par
ticipant. à ses travaux, et* exerçant à part
une influence considérable. Ces considéra
tions ont fait renoncer à la création d'un
corps spécial. Toutefois, le gouvernement
n'a pas voulu se montrer ingrat envers les
bureaux arabes,dont la nécessité lui était com
plètement démontrée, et il s'est efforcé, par
le décret du 11 juin 1850, d'assûrer l'avenir
des officiers qui en font partie. Ce décret a
décidé qu'un travail d'inspection aurait lieu
chaque année ; que les propositions d'avan
cement seraient régulièrement transmises
au ministre de la guerre çar la voie hiérar
chique, et que les promotions auraient lieu,
temps,
• On était sur ce point affermi
De haïr l'étranger bien moins que l'ennemi.
Voici en quelles conversations la veillée se
passe; nonobstant, le travail avance, et Paul-
ne rentre pas. Paul, c'e^t. le frère, c'est l'en
fant sur lequel se concentrent toutes les pen
sées, tous les soins, l'ardente affection de
celte noble-sœur et de son vieux compagnon ;
Diane s'est chargée du cçeur, et Parnajon du
corps; Paul, à ces leçons est devenu un
gentilhomme et un soldat. Lé voila d'âge
à prendre du service; c'est pour lui qu'on
achève le pourpoint, et comme Parnajon,
tout en cousant,s'est attendri : «Bon (s'écrie-.■
t-il) je tache l'habit avec mes vieilles larmes !»
Tu pleures ; c'est joli pour uil soldat!
lui lait Diane.
• - r— Parbleu
Un soldat quand il coud peut bien pleurer «n peu,
répond le Huguenot. .
En avons-nous cousu de ce? habita
Après avoir soupé d'un morceau de pain bis !
— Nous cousons, le dernier, je trois,
— Dieu nous bénissel
En effet, Diane espère que son cher Paul
ira dès le lendemain se présenter au roi avec
son pourpoint neuf, et que, grâce à l'habit-'
et à son nom, il sera le bien reçu. -En at
tendant, la nuit s'avance et Paul ne rentre
point; Diane croit entendre des pas, court à
la porte, l'ouvre, et'une jeune fille que pour
suit, une bande de seigneurs avinés, tombe
dans ses - bras. Les seigneurs prétendent
s'emparer de leur proie ; Diane de Mirman
de défend résolument son hôte; et, finale
ment, Parnajon, qui ne plaisante guères,.
tire l'épéé ; on va croiser le fer, quand l'un
des gentilshommes, fort chevaleresque,même
après boire, écarte ses compagnons et se
met seul en garde avec sa canne. Mal lui en
adviendrait, à notre liéros, car Parnajon est
un rude jouteur, si Diane ne s'interposait ;
niais Diane a compris à qui elle avait a faire.
— L'épée au fourreaul dit-elle à Parnajon;
pour lef officiers des bureaux arabes, con-
'currc-mment avec celles qui émanent des ins
pecteurs ordinaires.
ï.régi'ieiJes conditions ié recrute-
'ment. Jusqu'à présent, les officiers des bu
reaux arabes étaient en général empruntés
aux régimens d'infanterie; leur position n'a-
"vait rien de stable. Lorsque leurs régimens
' quittaient l'Afrique, ils étaient contraints
; i de les suivre. On perdait ainsi pour les affai
res arabes des officiers dont l'éducation spé-
• ciale et l'expérience acquise se-trouvaient dé
sormais sans emploi. A leur plac.e on Voyait
.arriver des hommes nouveaux qui ne pou
vaient rendre les mêmes services qu'au bout
de plusieurs années. On conçoit aisément
que ces incertitudes étaient, jiour les sujets
les plus capables une cause de. .décourage
ment.
Le décret remédie à ces inconvéniens. Sans
dépense nouvelle, en respectant- tous les
intérêts, il règle le recrutement des officiers
détachés de leurs corps pour le service spé
cial des bureaux arabes, et il sauvegarde
- leur avancement. Ces officiers seront re
crutés de préférence parmi les corps ser
vant en Afrique d'une manière permanente.
On aura ainsi l'avantage de*conserver à l'Al
gérie des hommes qui ont conquis, par de
• longues études et par dés efforts opiniâtres,
des connaissances toutes spéciales el-une ap-
titu#paiticulièfe^,*»v , „ *
. Hehrï GAWITH; — ;
m nrwm
Nous continuons de publier les candida-
turesappuyéespar le gouvernement dans les
départemens :
iLPES ( basses -). — Pour le département :
Fortoul. -
alpes (hautes -) .—Pour le département : Faure.
AUDÈciiE. — l ro circonscription , Privas , Che-
\reau père ; 2 e , Largfentière, de Rochemure ;
3% Tournon, Boissy-d'Anglas.
AiùÉGG.—1" circonscription, Foix, Didier ; 2'
Saint-Girons, Billault.
aude.'—1™ circonscription, Carcassonne, Roque;
2 e Limoux, Allengry.
AVEViio?t—i rc circonscription, Rodez, Giroux
(de Buiareigne) fils ; 2° Milhau, Calvet-Rogniat ;
3° Villefranche, de Nougarède.
cantal . — 1" circonscription, Aurillac, de Pa-
rieu père ; 2 e , Murât, A. de Laguéronnière. .
C harente .—1" circonscription, Angoulème, gé
néral Gellibert; 2®, Barbezieax, Lemercier; 3 e , Con-
folens, André. ,
. coubèze. — i" circonscription, Tulle, Favarl;
■ K 2y 'irites, de Jouvenel.
couse . — Pour le département, M. Severin Ab-
nattucci». . . .
- i A#
cote-d'or .—Le'préfetide la Côte-d'Or vient de.:
i publier unl-proclamàtion aux électeurs, pour faire
, 'connaître les candidatures appuyées par le-gouver-
nement :
« Toutes les candidatures, dit-il, doivent pouvoir
se produire sans opposition, sans contrainte. Rien
ne doit embarrasser ni gêner l'exercice du suffra
ge universel. Mais il importe aussi, il importe sur
tout, de ne pas laisser perdre ni égarer vos voix.
C'est dans ce but que je viens hautement et loya
lement vous désigner les noms des candidats re
commandés à vos choix par le gouvernement.
» Ces candidats sont : pour l'arrondissement dq^,
Dijafr, M. Vernier, avocat et ancien magistrat;
pour l'arrondissement, de Beaune, M. Ouvrard,
propriétaire, ancien membre du conseil général de
la Côte-d'Or ; pour les arrondissemens de Chàtil-
lon et de Semur, M. Louis Bazile,.conseiller géné
ral, maître de forges et ancien député.»
En présence de cette déclaration, M. le général
Paulin, qui se portait à Dijon, en. concurrence
avec M. Vernier, a adressé aux électeurs la lettre
suivante: " ...
« Messieurs les électeurs de l'arrondissement
de Dijon,
■ . » Le gouvernement a prononcé le nom du can
didat dont.il a fait choix pour la diputation ad
corps législatif. Dès ce moment, toutç question de
personnes doit s'effacer en présence de l'inté^t d e
puis , s'adressant au ' gentilhomme lui-
même :
Mademoiselle et moi qui l'ai pris.e en ma garde,
Confions notre honneur à votre sauvegarde. .
L'appel est entendu, l'assaillant se change
soudain en chevalier, les autres imitent M.
de Pienne, et sortent chapeau, bas de cette
maison qu'ils ont tout" à l'neure envahie, et
que la grandeur d'ame a mieux défendue que
la meilleure épée.—Ne saurais-je pas qui je
je -salue ? demande .un des gentilshommes,
avant que de partir. — Une femme ! répond
Diane, et le mot clot dignement la scène,
toute pleine d'une incomparable noblesse.
La jeune fille est donc restée chiz sa pro
tectrice, elle, , lève son voile, montre le plus
charmant visage, et dit qu'elle est l'uni
que héritière de Grandin, le fermier des
gabelles d'Artois, filleule de Mme de
Rohan * que son père la veut marier
malgré elle à M. de Cruas ; que, pour
échapper à ce mariage par un éclat, elle
a résolu, à la sortie de la messe de minuit,
d'alleir se réfugier chez sa marraine, mais
que des hommes l'ont suivie en chemin, par
mi lesquels se trouvait de Cruas lui-même.
Si elle Vêtait fait "reconnaître, on l'eût res
pectée, mais ramenée à son père. Elle a mieux
aimé rester voilée. Bien lui en a pris,
puisque la voilà sauvée/— A cet instant
du récit, une fenêtre s'ouvrè doucement, et
l'on voit un beau jeune garçon l'enjamber
avec mille précautions; c'est notre ami Paul
qui espère rentrer ainsi, sans être seulement
aperçu. Il a bien çris son temps, en vérité 1
La voix unpeusévere de Diane l'arrête court.
— Que veut dire cela, Monsieur? — Cela
veut dire que M. Paul a soupé en ville avec
des écoliers. Est-be un si grand crime? Il n'a
seulement pas eu besoin de bourse délier ;
un autre régalait.
— Un homme de ta. sorte en telle compagni
"Ne payant [)•'s pour tous, fait une vilenie,
Mon frère ; tu vendras ma montre ce matin,
Et ta rembourseras tout le prix du festin.
—Vendre ta mon trç?
l'État, et je m'incline devant cette décision;* mais
je n'en reste pas moins dévoué à la cause napo
léonienne dans la plus grande étendue de mes for
ces, et je mettrai: toujours à son service l'action
rfloialé qii'e je puis aypjf 6.ur -les campagne? qui
m'entourent, de même, qu'au besoinTje'lui offri
rais avec ardeur le secours de mon épée.
» Le général comte jules i'aulin.
d Ce mardi, 17 février 1852.»
Le désistement du général Paulin est d'autant
plus méritoire, que peu de candidats pourraient se
présenter à l'élection avec des titres plus honora
bles et plus nombreux. . _ .
dordogne . — l r0 circonscription , Périgueox,
Paul Dupont; 2 e Bergerac, Debelleyme N fils ; 3 e Sar-
dat, Taillefer ; 4 e N«ntron, Dusollier. .
noues. — 1" circ., Besançon, comte de Mon-
talembert ; 2* Bcaume, Demesmay.
.EURE.— Quelque doute s'étant élevé dans l'es
prit d(îs électeurs du département de l'Eure sur le
choix fait par le gouvernement,, du candidat des
arrondissemens de Eernay et de Pont-Audemer,
nous croyons utile d'annoncer que, quel que soit
le haut patronage dont plusieurs noms aient pu
s'autoriser, le seul candidat du gouvernement
dans la circonscription composée de ces deux ar
rondissemens est M. le comte d'Arjuzon.
gers .—Première circonscription, Auch, Eelliardj;
2', Condom,"Frédéric de Lagrange; 3", Mirande,
Granier de Cassagnac. •
ïndre ht-loire . — Première circonscription,
Tours, Goui'n ; 2", Chinon, de, Flavigny ; 3°, Lo
ches, Paul de Richemont, administrateur du che
min de fer d'Orléans à Bordeaux^
jura. — 1" circonscription, Lons-le-Saulnier,
Dalloz; 2 e , Dôle, Charlier. '
loir-et-cher . — l ro circonscription, Romo-
rantin, le commandant Clary ; 2", Vendôme, Cros-
nitr.
loire .—Les candidats sont : Pour l'arrondisse
ment de Saint-Etienne, M. Jules Balay ; pour l'ar
rondissement de Montbrison, M. Durozier ; pour
l'arrondissement (le Roanne, M. Du Marais.
loire-infériéure . — Une proclamation du
préfet, M. Gauja, fait connaître les candidatures
appuyées par le gouvernement. Ce sont, pour la
1" circonscription, M. A- Garnier, président de
la chambre de commerce du département ; pour la
2 e circonscription, M. Ferdinand Fàvre, maire de
Nantes, ancien représentant; jour la 3" circons
cription, M.-Desmars, avocat, membre du conseil
général et ancien représentant ; pour la 4" circons
cription, M. Anselme Fleury, membre du conseil
général. : . ' -
« Electeurs de la Loire-Inférieure, dit M. le
préfet, ces candidats vous sont connus par d'ho
norables antécédens: En portant Sur eux vos suf
frages, vous conllrmerez.le glorieux mandat que
vous avez naguère donné au prince-Président de la
République, et vous aurez pouf représentant des
hommes dévoués à. sa politique, instruits de vos
ir/térèts et décidés à les faire prévaloir. Joignant
l'intelligence de la situation à l'indépendance de la
position et du caractère, ils sauraient s'en servir,
au besoin, pour apporter à la vie publique la ré
sistance qui soutient, non l'opposition systémati
que qui ébranle; le flambeau qui éclaire, non le
feu qui détruit. »
loibe (haute -). — l ro circonscription, Le Puy,
de Latour-Ma'ubourg ; 2% Brioude, de Romeuf.
lot .-^"circonscription, Cahors, Lafon deCayx;
2", Figeac, Deltheil.
lozère .— Pour le département : Renouard.
marne.— 3 e circonscription, Reims, Soullié.
Î arne (haute-). — 1" circonscription; Chau-
mont, Vassy, de Lespérut ; 2 e , Langres, Chauchart.
mayexne. — 1" circonscription, Laval, général
Duvivier. 1
M oselle . — Première circonscription, Hénoc,
colonel; 2*, de Wendel; 3 e de Geiger.
nièvre .. -^Première circonscription, le général
Petiet ; 2 e , Lepeletier d'Aulnay.
put-dk-dome.—.1" circonscription, de Cha-
zelle* ; 2», de Morny ; 3', de Pennautier ; 4% Du-
mirail ; 5°, de-Pierre. .
. rhin (haut-t). — 1" circonscription, Migeon;
2', de Reinach fils ; 3®, Lefebure. ■
saonk (HAUrE-). —ri™ circonscription, d'An-
delarre; 2", de Grammont ; 3% Lélut. ......
saone-et-loirp -—Les noms de» .quatre candi-
'dats qu'appuie le gouvernement, ont été portés à
la connaissance des. électeurs, par une circulaire
développée du préfet, M; G.; de Romand. Ces can
didat^ sont; ; 'pour la circonscription d'Autun : M.
^chneider_, ancien ministre ; peur la circons-
'Wrptttffr- de Ctetoh ' M. le généraT'Bl , unei»ÏJenoâ>f
pour la circonscription de Louhans, M. de More-
ton-Cliabrillan; ancien membre du conseil général ;
pour la circonscription deMàcon : M. Louis deBar-
bantane, maire de Saint-Jean-le-Priche.
iÈiNE-ET marne .—Le préfet de Seine-çt-Marne
vient de faire connaître fa liste des trois candidats
que le. gouvernement recommande, pour ce dé
partement. S'adressant aux électeurs qui ont dans
chacune des trois circonscriptions un représentant
à nommer, M. le préfet leur dit dans sa circulaire:
« Dans,l'élection du 29 février, il ne s'agit plus
de se préoccuper des intérêts de clocher ou des ri
valités de personnes. L'intérêt de la France, la
grandeur et la stabilité de son gouvernement doi
vent être votre seul mobile.L'adminisfration vient
donc présenter un. candidat à vos suffrages;
mais, ne'le perdez pas de vue, elle parle
dans cette circonstance solennelle au nom'd'un
gouvernement qui puise sa force et son origine:
dans l'imposante manifestation consacrée par sept
millions cinq cent mille suffrages et à laquelle,
pour sa part, le département de Seine-et-Marne
s'est si largement associé ; à ce titre, l'administra
tion a ie dreit d'être écoutée et de vous "dire :
a Electeurs qui voulez le repos et le bonheur de la
France ; électeurs qui désirez, en évitant toute di
vision, fortifier le gouvernement diS prince en qui
le pays a placé sa confiance, votez pou/ le candie
dat qu'il vous présente; repoussez, au.contraipe>."
avec énergie ceux qui persistent dans lew candi
dature, tout en protestant de leur dévoùment,car,
en présence de notre déclaration, ils s'abusent
étrangement eux-mêmes sur les conséquences de
leur conduite, et ne comprennent pas qu'elle cons
titue, par le fait, un acte de déplorable hostilité. »
Les candidats désignés par le gouvernement,
sont : pour les arrondissemens de Melun et Fon
tainebleau, M. de.Béauverger, propriétaire; pour
l'arrondissement de Meaux, M; Gareau, agricul
teur, membre du conseil général ; pour les arron
dissemens de Couloinmiers et Provins, M. Evariste
Bàvoux, ancien représentant du peuple, ancien
membre de la commission consultative. . #
Çè&qu'il a connu le nom du candidat appuyé
dans la circonscription électorale de Fontainebleau
et Melun réuflis, M. le comte de Lyonne, ne
voulant pas diviser les suffrages, a résolu de se dé
sister ; et il nous adresse la lettre suivante r
« Monsieur le rédacteur,
» Je me portais comme candidat au corps légis
latif dans les arrondissemens de Melun et de Fon
tainebleau (Seine-et-Marne). J'ai appris, hier soir,
qne le gouvernement avait préféré la candidature
de M. Beau verger. Je viejis déclarer que je crois
devoir me retirer et que j'appuie de tous mes vœux
la nomination de M. Beàuverger.
» Veuillez, etc.'
» Comté DE LYONNE,
» du conseil général de Seine-et-Marne, n
sèvres (deux-).—1" circonscription, Ferdinand
David ; 2 e Chauvin-Lenardière. •
yonne.—1" circonscription, Larabit ; %' Ber
trand ; 3® Lecomte.
■ M. Moreau, candidat appuyé par le gou
vernement dans la circonscription électo
rale de la Seine, vient d'adresser la circulaire
suivante aux électeurs :
• Messieurs,
En me présentant de nouveau à vos suffrages^
je ne crois pas nécessaire de vous rappeler mes an
técédens. Vingt années de ma vie passées au mi
lieu de vous, dans les fonctions municipales et lé
gislatives, vous les ont fait suffisamment con
naître.
Je vous doiis néanmoins quelques explications
sur mes derniers votes à l'Assemblée nationale. 1
J'ai voté pour là révision de la Constitution, et
plus tard pour la prise en considération de la loi
qui rétablissait le suffrage universel.
Pir une conséquence naturelle, je me suis pro
noncé en faveur de la disposition qui restreignait
à une seule année l'obligation pour l'électeur de
justifier de son domicile. •
Ami de l'ordre avant tout, j'ai rejeté la proposi
tion des questeurs que je "considérais comme des
tructive de l'unité et de la discipline de l'armée,
comme féconde en conflits et funeste au pays qu'elle
aurait livré à la guerre civile.
Voilà quels ont été mes derniers actes politi
ques. Je kur dois sans doute l'appui du gouverne
ment dans la lutte électorale qui va s'engager.
Cet appui mja été accordé sans condition con
traire à mon indépendance. C'est donc libre db
— Eh bien ! dans ma triste demeure
Tu pourras rentrer tard, je ne saurai plus l'heure.
Après cela, on apprend à Paul ce qui vest
arrivé en son absence ; comment on a forcé
la porte, somment il n'était pas là pour dé
fendre sa sœur. — Paul jure de la venger;—
mais Diane ne veut pas qu'on la venge, elle
s'est a.-sez bien vengée elle-même ; et le
fait est qu'à la façon dont M. de Pien
ne est sorti, et dont Diane lui a par
donné, il ne doit pas rester la moindre
haine entre elle et ce seigneur, tout au con
traire. Il ne reste qu'une charmante person
ne, Mlle Marguerite, qui vient d'écouter avec
un vif intérêt toute Ja délicieuse scène du
frère avec la sœur, qui s'e^t fort attendrie et
.prise d'admiratiOn aux paroles de Diane; qui
a beaucoup regardé le .jeune frère, trouvant
sans doute, à part elle, qu'il était le portrait
vivaût dé son adorable sœur. On présente
Mlle Marguerite à Paul, que cette vue subite
transporte au point de lui ôter l'envie de
dormir; mais Diane, pensant que Marguerite,
a besoin de sommeil, la conduit dans sa
chambre, et envoie Paul se coucher de son
côté en compagnie de Parnajon. Quant à elle,
la ménagère et la mère, tandis que les autres
imposeront, elle passera le reste deja nuit à
achever le pourpoint.
M. de Pienne, que nous avons vu cheva
leresque jusque dans le vin, M. de Pienne,
qui voulait affronter avec une canne la re--
doutable épée de Parnajon, M. de Pienne,
que la beauté/ inusitée et la parole de
Diane ont si fort ému que. depuis il en
est resté comme bouleverse, M. de Pienne est
l'amant .de la duchesse der Rohan ; de plus,
il est l'ame d'une. conspiration tramée con
tre le cardinal, et dans laquelle Grandin , le
père de la petite Marguerite ; -a fourré , on
ne sait trop comment, le col a. son corps dé
fendant. La conspiration est même cause
que Grandin veut donner sa fille, à Cruas,,
officier du cardinal, dans l'espoir, de se.
ménager ainsi un appui au cas ou lé com
plot avorterait. Marguerite ne soupçonne
guère ce plan ingénieux, et paraît réso -
lue à épouser Cruas .-moins que jamais ,
depuis qu'elle • connaît Paul de Mirman-
de; Or, elle connaît Paul de cette nuit
seulement; cela lui a suffi pour appré
cier toutes ses belles qualités; Comm.ent,
d'ailleurs, M. Paul ne serait-il pas la perfec
tion même,avec une sœur comme celle qu'il
a? — Voilà ce que demande très naïvement
la petite Marguerite Grandin à sa marraine,
Mme de Rohan, chez laquelle elle s'est em
pressée d'accourir dès qu'il a fait jour. — La
marraine, de son côté, demande à sa filleule;
avèc une.certaine inquiétude vague, toutes sor
tes de détails sur Mlle Diane, alin sans doute
d'apprécier si M. dç Pienne a suffisamment
réparé ses premiers torts envers une si belle
et si honorable personne^ Je vous laisse h.
deviner de quel ton enthousiaste Marguerite
parle, surtout lorsque s? marraine lui pro
met de la débarrasser de gré ou de force du
vilain Cruas. Si la chose ne dépendait que
de Grandin, rien à attendre cependant Le
père Grandin aime à se poser en Brutus et
en barre de fer, s'écriant que le père est un.
magistrat, et que.les plus beaux exemples do
l'antiquité romaine doivent dicter sa con
duite. — A d'autres ! fait la spirituelle du*
chesse ; op vous connaît, Grandin ; entre
nous, a'ést que vous avez peur.
— Peur?
Oui, vous vous amusez au bord d'un casse-son
A prendre le vertige avee un garde-fou.
Là - dessus Grandin avoue qu'il est un
conspirateur flasque, et qu'à la seule pen
sée de tuer héroïquement le cardinal, ss-
tête ne lui- semble pas solide, et qu'il a un
extrême besoin die Cruas pour l'affermir.
—Fort bien, .réplique la duchesse, on se pas
sera de vous": Et' sans plus tarder, elle
mand» chez elle Mlle Diane de Mirmande
et son frère Paul. Ils arrivent; on fait
venir d'un autre côté les seigneurs de la
nuit dernière, sans oublier. Cruas ; puis,
quand tout ce monde est en présence : — Pa-
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