Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1852-02-13
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32747578p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 13 février 1852 13 février 1852
Description : 1852/02/13 (Numéro 44). 1852/02/13 (Numéro 44).
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
WMERO 44.
mssmseajsaa JWWia-MM
■ EÈSJSIEA.IT&. i rue rf^Faïofa^CPaloIs-nQyal), n. 1©.
1832.-VENDREDI 15 FÉVRIER.
pars i>s ffcEoiîKâzffiEKir
pour Paris èt les dcpctrtenuns :
TROIS MOIS. 12 F. | SÏX SOIS., ift F.
UN AN.... 40 F. '
LES PAYS ÉTEUNGEES, S8 T^Orteï
au tableau q«rsera publié dans le-journal,
- 10 et 2S de chaguè mois, •*-
Les abonnement datent des
" - jie chaque moit.Q ,
fOUBNAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL.
S'adresser, ÏTmco,pour la rêdaclio*, à ftf; B onifad Î
- ■ - • Les articles déposés nu sont pas tendnsi
S'adresser, franco," pour l'administration, à M.' .D ssaih, dircc,
• Ont'abmn>, dons les -département, aux Messageries et aux Directions de poste.—fi Londres, MM. Çowusef fils; j .
} ; .— A Strasbourg, chez M. AtEXANDM, 'four l'AMema^nç^ ( f Lîs annonces «ont reçues au bureau du Jo.urnal;. et chez M. PANIS, régisseur, 10,
PARIS, îa^FÉVRÏEIÎ.
Le Moniteur publie ce matin la circulaire
suivante dBll. le miuistrc tlë l'ultérieur, re
lative aux élections :
■ CIRCULAIRE. "
P->ris, le 11 février 1852.
_ Mcrdrur le pri'fet, Tous connaissezy ,par laeir-
oulaire dc mon honorable prédécesseur, la ligné 4e
conduite que tous devez tenir, dans les élections
qui se préparent. .
Ce ntet.-pas, comme sous les gouvernemens pré :
cédens, par des influences,clandestines qui abais
sent les caractères et-dégradent les consciences
que vous avez à exercer votre action. S >us Je gou
verneir.eni légitime de Félu du peuple français, le
temps des intrigues -et des corruptions parlemen
taires est /assé. Ce que vous avex à faire, aujour
d'hui, c'.est au grand jour que vous le ferez.
Quelle est, eu effet, h situation politique ? Le
peupla français a donné mission au neveu de l'Em-
" pereur de faire une Constitution sur des bases dé-
termi nées; de former un ministère nè relevant que
- du pouvoir exécutif ; de, créer un sénat choisi par-
• mi les iilastratiops du pays; d'organiser un con
seil d'Etat recruté des principales capaeités -poli-
■ * tiques*; enïin, de convoquer un corps législatif qui
. doit être.élu par le sullfrgc universel. Par un seul
■vote, clair^'simple, compris'de tous, le peuple a
donc créé lui-même tous les pouvoirs publics; .et,
- il ne lui reste plus, pour terminer son œuvre, qu'à
nommer les d< pûtes au corps,législatif.
-Ce second vote du peuple, quoique infiniment:
moins• solennel que le "premier, a cependant son
importance. La nouvelle Constitution ne permet
plus, sans doute> ces vaines agitations parlemen
taires "qui ont si long-temps paralysé les forces du
pays ; mais il ne suffit pas d'avoir rendu ce régime
impuissant à faire le mal,- iTfaut rendre le gou^
Ternfirient puissant pour faire le bierivQr Je bien
ne, peut se faire aujourd'hui qu'à une condition :
e'6?t que le sénat, le conseil d'Etat, le corps légis
latif et I'administrttioa soient, avec le chef de l'E
tat, en:parfaite harmonie d'idées, de peiitiincns,
d'intérêts; car c'estvl'uriiî/5 de vues dans les pou
voirs publics qui seule constitue la force "et *Ia
grandeur des nations.
: Dans'les éleetions.qui sè préparérjt, le peuple
. français a donc un rôle important à remplir. Mais,
ici, quel ne serait, pas son embarras-sâns l'inter-
vention-du gouvernement! Gomment huit militons
■ d'électeurs pourraient-ils s'entendre pour di-.tiu-
' guer, cntfq. tant de tandidats recomniandibles à
tant .de litres divers, et sur tarit de points à là fois,
deuxcent sdixante-et^uli députés animés, du même
esprit^ dévoués aux mêmes intérêts, et disposés
également à compléter là victoire populaire du
20 décembre? Il importe donc que le gouverne^
mçntéctaire àce sujet les électeurs. Comme.c'est
évidemment la volonté du peuple d'achever ce qu'il
a commencé, il 1 faut que le. peuple soit mteeri-me
sure de discerner quels sont les amis et quels sont
les ennemis du gouvernement qu'il vient de fonder.
En conséquence, Monsieur te préfet* prenez des,
• mesures pour faire.co,nnftitre aux électeurs de. cha
que circonscription de votre département, par l'in
termédiaire des divers agens de l'administration,
• par toutes les voies que vous jugerez convenables,
selon l'esprit des localités et, au besoin, par .des
proclamations alfiehées dans les communes, celui
. des candidats que te gouvernement de Louis-Napo-
léon juge le plus propre à l'aider dans son œuvre
rcp'.iratrce.- -
3e vous recommande surtout, Monsieur le pré
tende mettre l'intérêt de l'Etat au-dessus des ques
tions de personnes. Le gouvernement ne se préoc
cuperas dus antécédens politiques des candidats
qui acceptent avec franchise et sincérité le nouvel
ordre de eliOres; mais il vous demandé en môme,
temps de ne pas hésitera prémunir lps populations
, contre ceux dont les tendances connues, quels qu-i
soient d'ailleurs leurs: titres, ne seraient pas dans
l'eçpr t des institutions nouvelles. £eux-là seuls'
sont digues des choix du peuple qui sont'résolus
• et,qui s'engagent à défendre-son ouvrage.
-11 est bien entendu, d'ailleurs, que-vous ne de- j
vez rien, faire qui puisse gêner ou embarrasser en :
.- tËUîLLEÏOFj DU 'CONSTITUTIONNEL, 15 FÉV.
... vJHISTOIRE .
DU-DIRECTOIRE'
fitTolniioa du 10 r.oïK.
— massacre» de septembre. — ! -
i:tab!ltten:ènt dé la toaTceito.
6» qu'était le séminaire do Saint-Firmin.-^Nombra
■des prêtres qui y étaient , détenus.—Matelas tt
paillasses qu'ils se procurent.^—Ces effets sont don
nés à des hommes. de. couleur,-r-Le massacre. s'y
fait par ordre dsila Commune;—Preuvesdc ce fait/
, —-Hû, chef des massacreurs.—Hanriot y prend part.
■—Somme, donné» à Paltoy;—L'assemblée générale
des Sans-Culottes délibère pendant le massacre.-:-,
Les tueurs viennent : réclamer leur paiement; il
■leur est alloué douze-livres chacun;—Liste des vic
time?; . -
XC1I.
MASSACRES. SS SAÎKT-FIR3ÏIN.
' Saint-Firmin n'était-pas, comme l'a cru
un historien des massacres de septembre, un
eouvebtdé la rue de Vaygirard, aujourd'hui
dctrurt.(l). C'était un séminaire appartenant
- aux Pères de la M ission d<» la maison de Saint-
Lazare, fondée au faubourg Saint-Deniset
• il était, situé rue Saint-Victor, où il existe
encore au'ourd'hui,,portant le n* 68, et s(;r- !
vant de caserne à la gendarmerie.
Ce fut -là Section .du Jardin des Plantes,
appelée, depuis le lO.août 1792; Section des
Sans-Cu!ottes, et dont l'Assemblée générale
se tenait dans l-'cglise de Saini-Nicolas-du-
Cbanlonnet, qui tut chargée de l'exécution
des prêtres réunis à S^int-Firmin. Indépeu-
, damment de ceux qui appartcoaient au sé
minaire, on y avait réuni un bon nombre de
. ceux qu 'on avait arrêtés le H, le 12 et
le 13 août, et qu'on parait -Fait destiner à la
déportation. Tous ces prêtres s'élevaient, au
moment des massacres, au nombre de qua-
* La reproduction ert interdite.
(1) Bs'rthdany Mauiice, Histoire de# h tsons de
la Seine, p. 103. "
quoi que c>£oit, l'cxcreicre du suffrage univers^!
Toutes les candidatures doivent pouvoir se■ pro
duire sans opposition, sans ccat'rainte. Le prince»
Prétident se croirait atteint dans l'honneur de «on
j,gouvernement si n.oimliyu<4itfave était mile à
la liberté des yoles.
Recevez, Monsieur le préfet, l'assurance de ma
considération très distinguée, " / '
Le ministre de l'intérieur, p. de persigny.
: . On sait que la dernière Assemblée avait,-à
la suite de propositions présentées par diflé-
rens membres, ordonné une enquête sur la
production et la consommation de la viande
de boucherie. Cette enquête a en lieu. Le
gouvernement n'a pas voulu qu'un travail
aussi considérable fût perdû pour le pays,' et
le rapport, préparé par M. Lanjuinais, vient
d'èlre publié, aVec le premier volume des
documens qui doivent l'accompagner. Ainsi
la question efat désormais connue dans tous
ses détails. Nul doute qu'elle ne reçoive bien
tôt une solution conforme aux intérêts bien
entendus du producteur et du consomma
teur.
C'est principalement sur l'organisation du
commerce de la boucherie à Paris, qu'ont
porté les recherchés et les études de la com
mission d'enquête. La raison en est facile à
saisir. La législation; sur le commerce de la
viande, est, dans toute la France* Paris ex
cepté, aussi simple que possible ; elle est con
forme à celle "qui régit le commerce en gé
néral depuis. 1791 „et qui repose sur la li- :
berté ; élle a statué seulement que les muni-:
cipalités pourraient-taxer la viande et en
surveiller la vente au point de vue de la sa
lubrité. Mais il n'en est'pas de même dans la
capitale. La.liberté, après avoir été mainte
nue jusqu'en ' 1802, a été supprimée à cette
époque, pour faire place à un régime renou
velé de celui des anciennes corporations. On
a limité le nombre des bouchers, et on leur
a "concédé le monopole du commerce de la
viande dans Paris. De là des embarras, des
difficultés, qui ont donné lieu à de fréquens
remaniemens de .l'organisation d<3 là 'bou-,
cherie, qui ontporté le trouble dans les con
ditions naturelles de ia production et de là,
consommation, et-qui-ont amené l'adminis-,
tration à sc 'detnaudcr*s'il ne vaudrait pas
mieux faire rentrer le commerce de-la vian
de dans le système de la libre concurrence.
La limitation du nombre des bouchers est,
comme on le comprend , une dérogation gra
ve au principe essentiel de notre droit indus
triel et commercial. C'est une exception qui
ne-peut se justifier que par des "motifs ti
rés -d'un- -grand in térêt ïp^blip.. Existe-1- il
réellement des considérations d'utilité géné
rale, des raisons puissantes qui nécessitent
cette allribulion du commerce de la viande
à une-corporation privilégiée? Telle-est- la>.
prinèipale question qué-la commission d'en
quête a été appelée à examiner.
Ou a'fait valoir deux argumeus en faveur
du monopole de laboucherie» Oh a dit, d'une
part, que la viande venant à Paris de cin
quante, soixante etrmèfne cent lieues de dis
tance, et nq pouvant se garder que quelques
jours, l'approvisionnement manquerait'S'il
u'était assuré par les efforts d'une corpora
tion privilégiée qui peut seule laire les sa
crifices commandés par les'circonstances. On
a allégué, d'autre part, que, sans l'influence
et l'action éclairée çle celte corporation, les
viandes insalubres se produiraient .en grande
juanlité sur le marché, ce qui pourrait com.-
iromettré la santé publique. 11 s'agit d'&p-
îrécier la valeur de ces deux argumens. '
L'enquête a d'abord - constaté que Paris est
a seule ville de France où la boucherie soit
-®r
tre-vin^t-treize (1). '
, S'apprêtarit, comme ceux des Carmes, à
partir pour un long voyage; ils avaient reu-
niloutes leurs ressourcés ; et il .y parut bien,
quand : on dressa l'inventaire de leurs dé- t
pouilles, qui se trouvèrent relativement très'
riches.' Ces prêtres allendirent depuis le 13
août, qui est la date de l'éerou do la plupart
d'enlre eux, qu'on disposât de leur sort. Lis:
avaient obtenu de se' procurer, à leurs frais,
quelques matelas et quelques paillasses, sTîr
lesquels ils couchaient tort entassés.. Il y'
avait alors à Paris un grand nombre
d'hommes de couleur y de Saint - Domin-
gtip, venus à la suite des troubles qui dé
solaient cette' colonie ; et ce furent ceux
de ces hommes de couleur que la muni-*
cipalité mit à la charge de la «éetfon des
Sans-Culottes j qui héritèrent de celte partie,
delà dépouille des prêtres massacrés. Nous
trouvons, en effet, la mention suivante dans
un procès-verbal, à la date du 7 février 1793.
. « ....Nous ont représenté uirjbrociès-ver-
bal, en date du 8 seplembredernier, souscrit
par le citoyen Lcclerc, en. vertu des pouvoirs
qui lui avaient été donnés par le conseil gé
néral de la Commune,le 7 dudit mois de sep
tembre, et des citoyens Eynaud, Ramier, Le-
fcvre, Trinquesse, Le Broc, Meunier -et Or-
ban, leijael procès-verbal coté par nous
commissaire, n* 1, relate que les scellés
apposés sur la* principale porte du bâtiment
que les iprêtres défunts occupaient, se sont
trouvés sains et entiers, qu'ils ont été levég,
et qu'il a été prisr cinquante-huit paillasses
et soixante-quatre matelas, qui ont étç en
voyés à Saint-Victor, pour y coucher nos
frères de couleur (-2) ». " '
Le 2 septembre, vers quatre heures de l'a
près-midi, l'assembiée générale de.la Section
des Sans-Culottes tenait^ sous la[ .présidence,
dé Robert-<îuil!aume Dardel, feu)pleur sta
tuaire,âgé de quarante-trois ans, demeurant
quai Saint-Bernard, à l'Ecu, n° 10-2 (3), dans
(1) Ce chiflre est celui qui résulte delà liste ci-
après; il est d'ailleurs constaté par un procès-
veibal du comité de la seelion des Sans-Culottes,
•un date du.7 septembre, 1 "92. — Carton 312. Ar
chives de l'f!ôtel-, (2) Proeis-vtrbal d'inventaire concernant S"inl-
Firmiiij carton n" 312, Archives de IHôtel-de-
Ville de Paris. -
(3) Almsnach national , de 1793, p. 384.
limitée; que le commerce de la viande est
libre,.notamment à Lyon, à Marseille, à Bor
deaux, et qu'on ne s'est jamais aperçu que -
l'approviîioniiement y ,cûj,man qué.d ans - les
: tjmps ordinaires ou dans les temps de crise.;
Si l'on recherche <>e qui se passe à l'étranger,
on reconnaît que la limilatiori n'existe ni en
Belgique, ni oit Suisse, ni en Piémont, ni en
Prusse, ni en Angleterre. .Il est assez difficile
de croire, on en conviendra, que ce qui est,
pratiqué à Bruxelles, à Genève, à Turinj à
Berlin, à Londres, soit impraticable à Paris..
Nous avons, du reste, un moyen de savoir -
si l'affranchissqment dé la boucherie ferait
réellement courir quelque danger à l'appro
visionnement de la capitale. Nous" avons vu
le régime de liberté établi à des époques
différentes :1a première fois, de 1791 .à 1802,
à la suite de l'émancipation générale de l'in
dustrie; et; la: seconde fois,'de 1823 à-1829,,
à la suite d'une ordonnance qui supprima
•momentanément le monopole. Que s'est-il :
passé alors ? Si l'on compare les quantités de '
viandes entrées à Paris, sous-le régime do la :
limitation et sous le régime de la concur- *
'rence, on trouve qu'elles ont été plus consi- '
rables sous-ie dernier. Ainsi, par exemple, il
en a été introduit 12 millions de kilogrami -
mi«s de plus pendant la période de 1825 à
1829 qui vit régner la liberté, que pèa-
dant la période de" 1S30 à 183Î gui vit
rétablir lé privilège. Répondra-t-on ; que ^
la qualité de la -viande s'est détériorée sous -
le régime de la concurrence? Il n'en est rien, -
car il résulte des documens officiels que les
poids moyens des bestiaux amenés suivies
marchés on tété exactement les,•mêmes pen
dant les deux périodes quinquennales que-
nous venons de cotnparer. 'Ajoutons que, ^
même au milieu des circonstances les plus ;
difficiles, notamment en 1848, l'approvision- .
riement ^'est fait de lui-même, et sans avoir ■;
exigé d'efforts extraordinaires de. la part de,
la corporation do§ bouchers. ;
L'approvisionnement de Paris-étant donc
assuré'"dans tous les cas par la force natu
relle des choses, oa ne peut plus justi- "
fier le privilège de la boucherie qu'en le pré-
senlant-comme nécessaire pour empêcher la
mise en y ; nte desviandcscorro.mppçse-tmal-
saiues.MaispQurquoiserait-ilifidrspeisablede
faire pour là viande ce qu'on' ne fait.pas. :
pour d'autres denrées,'qui peuvent s'al-, j
térfl'aussi et même plus rapidement, pour-
la charcuterie et ,pour la marée, par exem- :
pk? A-t-çii organisé.le commerce de ces den
rées en monopole, afin ' de garantir la'santé
publique ? Noj^ vraiment ;. on l'a laissé liaro, •
maison ra:sùrveiHé;--On a eu-recours à' une
inspection bien organisée, à Une répression
sévère, et l'expérience .a prouvé l'efficacité ;
de l'intervention de la. police -municipale ;
dans l'intérêt/dei'hygièneetdelasalubrité. Il
n'est donc pas besoin d'organisation privilé-
gîee de la bouclierb, il suffit des moyens de
surveillance et 4c répression dont la police
dispose, pour donner; toute garantie au pu
blic contre la mise en vente dé viandes-ava
riées. ■
Nous n'avons pas parlé d'un dernier argu- :
ment que l'on a fait valoir en faveur S»l'or--
ganifation actuelle, parce qu'il ne nous a pas
paru sérieux. On a soutenu que iaiiinitâtioh
du nombre des bouchers étaitnécrssairement ■
favorable aux consommateurs, et qu'elle ten
dait à faire baisser le prix de la viande, parce
qu'elle diminuait les frais généraux du com
merce de la boucherie considéré dans son
ensemble. S'il en était ainsi,' nous ne .voyous
ws pourquoi on ne réduirait pas encore le : ;
nombre des bouchers, pourquoi on ne, lé ■
mettrait pas à 200 seulement au lieu dé 400,.
l'église de Saint-Nicolafe-du-Cbardonnet, no- '
ble et- simple édj.fice dtl XA ; ll e siècle, où-se
voient "encore les tombeaux du peintre Le
brun et du poêle Santeûil. L'assemblée fut in
formée des massaci-es qui avaient déjà com- ■
mencé aux prisonp, et sou attention se porta
aussitôt sur les prêtres'détenus à Saint-Fir-
mi n.' Voici comment s'exprime » cet égard
le procès-verbal de la séance, l'un des {dus
précieux documens qui: existent sur les mas
sacres, et qui avait échappé jusqu'ici aux in-.
vestigations des historiens. <
. « Un membre fait part de tput-ce qui se :
passait à l'Abbaye et ailleurs, où sont déte- -
nus des contrerrévolutionn,aires. Voyant le
peuple disposé à venir à Saint-Firmin, l'Asr.
semblée' a avisé aux,moyens de préserver
ceux qui ne se sont pas rei.dus coupables du
crime de contre-révolution.
» Le citoyen Thomas, commissaire de la
Commune, arendu compte de ce qu'il y avait
appris, etnotamment désmesuresqueM."Ma
nuel a prisés pour l'élargissement .'des pri
sonniers pour dettes'(1). »
Quelques instans après, le post* 1 . de Saint-
Firmin, qui gardait le séminaire dans la rue
Saint-Victor, à peu de distance J -.de l'église
Saint-Nicolas, envoya une. députation à-l'as
semblée générale, pour-la consulter-au sujet
des détenus. Le procès-verbal s'exprime,
ainsi':
« Députation dû poste de Saint-Firmin ,
sur le parti à prendre relativement aux ca
nons, dans la crainte que l'on se porte, au
séminaire pour favoriser, les prêtres .qui y
sont détenus. L'assemblée a décidé que les '
canons et drapeau seraient rentrés dans lo
jardin et seraient gardes par des citoyens
"armés (2). » '■
Ainsi, l'assemblée générale de la section,
informée des massa cres déj à commencés dans.
les prisons, s'occupexl'en préserver quelques
personnes, et prend des mesures peut qu'on
lie puisse pas favoriser les prêtres 'détenus aù
séminaire. On ne saurait accepter pliis hauter
meut, comme on le voit, la solidarité du sang
qui va être vèrsé.
Toutes-les,sections n'étaient pas aussi com-
puisque, dans ce système', les consommateurs
gagneraient encore unediminutien de près de
moitié sur les frais généraux que le commerce
£ -de,la viande exige actuellement. N'est-il_pas
r évident d'ailleurs que le même, raisdrinémenf
serait applicable à presque toutes les bran-
f ches d'industrie ; de telle sorte que , si on le
trouvait bon pour la boucherie, nous de
vrions, par une conséquence logique, repla
cer toutes les professions sous le régime du
monopole ? Ce qu 'il y a de vrai, c-'est que le
droit d'exercea- un commerce par privilège
entraîne presque toujours des abus bien su-'
périe urs aux avantages thébriqùes qu e ' l'on
invoque en sa faveur. C'est pour cela, que
nous avons placé tout notre système indus
triel et commercial sous la sauvegarde du
droiCçommun. Lorsque, la concentration est
avantageuse dans telle" ou telle branche de
' négoce, elle se produit tout naturellement.
Jiiis cette concentration n'est pas un mono
pole; elle ne ferme la porte à personne, et si
elle donne lieu à"des 1 bénéfices- 'exagérés, la
concurrence peut : toujours intervenir pour
les ramener au profit normal de l'industrie.
■ L'enquête a donc conduit la. commission
à cette conclusion, d'ailleurs facile à - pré?.'
voir, que-la limitation du nombre des .bou
chers n'est commandée par-aucun intérêt
public. Il ne reste plus qu'à faire rentrer." ce
commerce sous le principe général de, noire
-Mégislation industrielle. La transition sera
(l'ailleurs d'autaut plus facile que le mono-:
polo de la boucherie a été gravement entamé
par plusieurs mesures, et qu'il n'existe plus
guère que d'une manière nominale. Ainsi, on
a attribué^ sur les marchés de Paris, un nom",
bre de places de plus en plus considérable
aux bouchers forains, qui occupent aujoùr-,
d'hui 127 élaux sur 16S, et qui peuvent y:
vendre tous les jbùrs, tandis que précédém-
mént ils ne pouvaient y vendre que deux-
jours par:semaine. Voilà déjà une première;
concurrence créée Mais ce n'est ,pa"s la seule> L'installaliou-de la 1
vente à la criée est vonuelui en faire une au
tre, en fournissant aux restaurons, aux pen-
sionnatbj aux établissemens publics et com^'
merciàux, les moyens de s'approvisionner
par dès achats directs. Le 'terrain.est'done
tout préparé^ et-l'îiitroduction du noùveau
régime .ne..saurait amener ni. s.eç,ousso, ni
perturbation.- - , -J .lkitAT.
»>(
(1) flpflistre d'-s déUbtratiuns Je rassemblée gé-f,:
ruterfe la section des >ai'-s Culottes', communcé
■ le tO .iOÛt 1792; —Sé.iuce du 2s-eptembre, feuil
let 50" —■ Archives de la Préfecture de Police.
(2) Ibidem, feuillet 57, verso. .
1 Nous croyons dqvoir adresser à. M^le directeur
des postes, quelques observations sur le retard que
subit la distpbutîon'des lettrés, et sur le prix élevé
.-du'port des lettres dans-toute la banlieuetle Paris.-
.L'adminisitration des .postes se préoccupe avec
raison de liâtes, par tous les moyens et pa.r tous
les sacrifices possibles, l'arrivée et la distribution
des lettres dans les villes de commerce. Les envi
rons de PariSj dans le rayon du département de la
Seine, sont aujourd'hui remplis d'usines, de'fiibri-
ques qui entretiennent les rapports d'affaires les
plus ificessans avec la capitale. L'administration des
postes doit donc traiter la banlieue, cette vaste li
sière, do Paris, comme une ville des plus commer-
- çantes. - -
■' Le port des lettres, pour la ville de Paris ne coû-
, te que 18 centimes. Pour la banlieue, il s'élève à
25 centimes. Il suffit de demeurer extrà muros
' pour être surtaxé à 10 centimes de plusrLe p'r ix de
15 centimes pour le transport des.lettres-ne doit-
il pas étreîiniforme pour tout le département de
la Seine? La banlieue, toujours si dévouée à.la dé-
' fense de-la société, dont les votes ont été presque
. unanimes pour l 'élection du 10 décembre-1818
èt pour la réélection du f 21 décembre T851, n'a.-
t-slle pas ■droit à être traitée avec*justice, ' nous
p'ètement dévouées à la Commune que celle
- des Saus-CulotU .'S ; aussi fut-elle la seule à
laquelle le comité de Surveillance proposa
.nettement et fit accepter la mission ae mas
sacrer elle-même les prisonniers; Voici ce
. passage curieux et décisif dij procès-:verbal,
qui prouve que les massacres de septembre
furent exécuLés au nom de l'autorité, muni-.
■ cipale, et par voie administrative.
/ « Un c toyen s'est présente au nom et de la
pçrt du comité de surveillance-, et, après avoir
;' fait part de son laissez-passer en forme, a de
mandé le chef de la légion, et, à son défaut,
"lé commandant de Saint-Victor,, à l'effet de
lui communiquer quelque chose d'ïwpor-tant et>
'de secret, relatif,à l'ordre public. lia dit qu'il
était chargé de la recherche des traîtres à la
patrie , et que, pour son exécution,- il venait de
requérir la force publique au poste de'Saint-
Firmin. Ii a même ajouté qu'il pouvait dé
poser son secret dans Iç seiiv du président,
promettant de le communiquer ensuite à
l'assemblée aussitôt l'exécution commencée i
» .La proposition a été acceptée. "Ce ci
toyen, après avoir conféré avec le président,
a demandé douze citoyens armés pour joindre, a
ceux, qui l'accompagnaient % -
' 'i>. Dans ce moment, le ci toyîn'Decuve a
J (résidé la séance, et rassemblée a arrêté que
e président accompagnera les douze citoyens ar
més jusqu'à la porte du lieu de ses séances, d'où
personne ne pourrait sortir jusqu'au moment de
fà fin de L'expédition du citoyen député par le
comité de Surveillance (J). »
■' Certes, nous avions déjà très clairement
établi comment les massacres de septembre
étaient la pensée et l'œuvre de là Commune
du 10 août. Cependant, nous "avions gardé
pour la dernière la preuve là plus concluan te,
et celle qui n'admet pas dé réplique. Ainsi,
, voilà un citoyen,, député par le comité de
Surveillance, qui vient, en son nom, com
muniquer à une section l'ordre qu'il a d'ex
terminer les prêtres de. Saint-Firmin; il de
mande l'assistance d'i commandant de la
légidn; et le président, auquel il /ait
p.nrt de cet ordre secret, lui donne douze
g«rd< ; s nationaux armés,, pour contribuer à
cette expédition sanglante. Ces douze ussas-
( t) Registre dey délibérations, de l'assemblé* gé
nérale de. la section lien Sq us -Culottes; — séance
du 2 septembre 1792 ; feuillet 52, verso:— Archi
ves de la Préfecture de Police.
dirions- presqaé,-avec faveur ? Nous ébfjïmes cer-'
' tains que l'administration des po^es^era^fous-ses
efforts pour, mettre fin aux jusjies "réelam^ions que
nous lui soumettons.
C I ?r f VÈIIOS,
BAL AU MINISTÈRE DE LA'GUERRE.
Le bal qui -a eu lieu hier au ministère de
la guerre, laissera" lé souvênir d'une des plus
belles fêtes ministérielles . qui aient jamais,
élé données; trois-paille deux cents"-invi^
talions, dont neuf cents de dames, avaient
été envoyées, non seulement à l'élite de
la société' parisienne, mais aux plus ihau-:;
tés notabilités militaires dans un rayon de
plus de cent lieues. Ainsi le général Castel-:
lane était .venu exprès de Lypn, et les-écoles
Je Saumur et de Metz comptaient des repré
sentai dans les quadrilles do la rue Saint-
Domihique-Saint-Germain; '
Il n'est pas besoin- de dire que toutes les
gommités dé l'armée figuraient "dans les
salons du ministre dè là guerre: -tlans un,
seul groupe nousavons aperçu lesmaréchaux
jExelmans et Vaillant, et les généraux Petit, Ma-
gnan, Renault, Daumas,'etc.;à chaquepas, c'é-,
tait une illustration militaire des champs
d'AusteTiilz,Lutzen,Bautzen, ou l'un de nos
héros africains. Chaque régimentde la garni-
Son avait reçu une invitation pour uu-capi-
taine, un lieutenant et.unsous-lieutenant. Le-
sénat, le conseil d'Etat, en grand costume, se
montraient à côté des membres les plus éle
vés de nos corps de magistrature et des fonc
tionnaires les plus iinportans de nos admi
nistrations.
On a remarqué.Ja présence du corps diplo-'
matiquej- des principaux ambassade urs et
ministres,plénipotentiaires/ v " ' '
? "Tous les ministrés étaient présens; plu
sieurs portaient le gran i costume-officiel.
La science, les lettres, les beaux-arjs, n'a
vaient point pte oubliés v c'était ici notre cé
lèbre peintre, M.' Horàcè Vernct," orné d'au
tant de croix qu'un arbre peut^ porter de
fouilles aén habits (te rinslitut, M. Pradier, etc., ,etc» '
Unjuniformetout blanc d'officier prussien
attirwt toùs les regards "; cet officier, dontle-
casq-ùé brillant dé dorures, su^iorlait .'une ;
magnifique aigle, eu argent, était un des.
lions de là soirée. . -
Indépendamment ' dès huit' salles ancien
nes, une galerie, .admirable dg décoration,
avait- été construite sur une partie de l'em- ;
placement du jardin ; cette galerie pouvait
contenir douze cpnts •perjonu'es. J ;'On en pou.-.,
vait placer à peu près autant dans la salle
d'âfm'es, mervêille "de la sofrée, imitation'de
la Tour de Londres, dont .les teritùresétàient :
formées de fusils, de baïonnettes et de sa
bres; d'immenses panoplies de pistolets figu-'
raient des lustres; chaqiie canon depi.stolet
contenait une bougie. Impossible de peindre
l'effet éblouissant "de cette salle- et le tri
ple éclair incessant, jaillissant de l'acier,
du feu des bougies et' -de l'éclat des
yeux et des diamans de cinq cents invitées
réunies dans une aussi petite enceinte. La prin
cesse Mathilde, resplendissante de toilette,-de.
fraîcheur et de beauté, était l'un des orne-
mens de cette pièce enchantée, dont faisaient
es honneurs M. le général deSaiut- Arnaud et
une jeune et jolie personne d une "grâce in :
finie, Mme de Saint-Arnaud.
Dé deux à six heures du matin, lïn buffet
chargé de vins et 7 de mets exquis, offrait à
tout venant ses précieuses raretés. A sept
heures du/natin, on dansait encore. -
satiori de huit nouveaux bataillons de la gars
de nationale de Paris. ( Voir ptus loin les actes
officiels.)
■■■ . ■■-•.' ' - ■ ' » • -'r-~ s -• ■ ■■ j" . ■
nues aujourd'hui à-Paris, annoncent qu'une
grande irrésolution règne dans les conseils"
p de la Porte-Ottomane; it. Constantinopje, on
\ pensait généralement que Reschid-Pacba ne
garderait pas à rentrcr.aux affaires, et peut-
être même c.et. événement, qui aurait une
^grande importance,,est-il»dès à présent- un
Jfaitaccçmpli.- .
Le Moniteur publie aujourd'hui l'organi-
sins vont joindre les autres dans la rue , et
les. portes de l'assemblée générale sont fer
mées, afin que personne ne sorte, jusqu'à ce
que le crime soit consommé I
Pendant ce liuis-clos imposé à l'assemblée,
un membre, moins féroce que les autres, fit
la motion inutile d'excepter du massacre les
laïques mêlés aux prêtres de Saint-Firmin.
« Un Citoyen, dit'.le -procès-verbal, a fait
la motion que les individus non prêtres qui
se trouvent à- Saint-Firmin, en qualité de
contre-révolutionnaires, soient séparés des
prêtres; La motion â été discutée, li a été
arrêté que ces individus laïques ayant fait
cause commune avec les prêtres réfrûclaires,
n'étaient point dans le. cas de fixer l'atteiir
tion de l'assemblée, et qu'ils resteraient déte
nus avec ces derniers, ,sacs en être sépa
rés (•!). » - -
Cependant, si l'on nè sortait pas de l!as- ,
semblée do la section des Sans-Culottes, on
y entrait: et voici la mission qu'y vinrent
remplir deux des assassins : -
« Deux" des douze citoyens armés pour l'ex
pédition secrète ci-dessus énoncée, se sont pré
sentés à la séance, demandant un gendarme.
Sur l'impoésibilité d'en trouver : un, il a été
arrêté que MM. Pigal et Labrosse supplée
raient le gendarme, à' la charge, par eux de
rendre compte à leur retour des missions
dont ils auraient été chargés. ■ "
» Les sieurs Pigal et Labrosse, fidèles-à
leur mission, onLprésenté à l'assemblée une
lettre qui leur a été remise par le citoyen dé
puté du "comité de'Surveillance, .pour la
porter au sieur Sergent, ou autre adminis
trateur dudit-comité, et ont demandé l'aveu
de l'assemblée de.remettre cette lettre à son
adresse. (2). «
On voit que le comité de la Mairie surveil-,
lait l'exécution des massacres, après les avoir
ordonnés. D'abord,-le commissaire Chargé de
ses pouvoirs faisait porter à Sergent, ou'à
tout autre membre du comité,' -ïe, 5 septem
bre, un rapport sur rétat ^ej^xpédition ;
ensuite, le conseil général "de la Commune
recevait, le 3 septembre, le procès-verbal en
forme des massacres, ordonné en ces termes
par l'assemblée de la section :
« Uirm'-mbre a fait la proposition :
.» 1° Que l'expédition des procès-verbaux
(1) Ibidem, feuillet 52, verso.
(2) Ibidem, feuillet 83, recto.
Nous recevons des lettres dè 'Madrid, a la. ;
date du 7. Elle nous apporte quelques dé- '
tails sur l'exécution du régicide, et la décla
ration qu'il.a adressée à la reine au moment
de monter à l'échafaud : T • •
^,«.tlier,vdans ,1a soirée, dit, cette lettré, le
régicide s'est confessé et il a.reçu la commu
nion. Ainsi, les consolations dé la religion
ne lui auront pas manqué.à ses derniers mo-
mens.
» 'À -sâ sortie de chapelle, M. Arrazola, terir.
tant un effort suprême pour obtenir de lui - "
quelques révélations, lui aderùandési, avaut '
de passer à une meilleure vie, il n'aurait pas •
à faire quelques révélations de nature à met
tre en repos sa conscience. Non, a répondu '
Mérino, avec >le sang-froid qui ne pas
quitté un instant je vous ai déjà déclaré et .
je vous répète que la.pensée du-crimo.ï>'àp- -
partient qu'à : moi "seul, Cependant, afiruftje
l'on ne puisse pas dire que je - me sois laissé
suborner, je sollicite la laveur d-; demeurer > ^
seul quelques instans ; j'ai une déclaratioh-à
faire par écrit. Il s'est_ mis à écrire, d'une .
inain très assurée, la lettre suivante à la
•reine ' • ■ : V '
••* «.Madame, Martin Mérino, indigne d'être eomp-
té au nombre des sujets de Votre Maiesti?;'-•-pour
calmer J'ii/quiétude de sa conscience,"yient lirfm-
blèment supplier Vf J tre Majesté pi'elLe daigne,
cqnime chrétienne, lui pardonner l'atroce injure -
que, dans un moment de déplorable égarement.-il .
a,eiile malheur, de commettre contre l'auguste per-r -
sonne de V,. M. La .miséricorde infinie du:roi d.es ■'
rois lui fait, espérer-qu'il aupa obtcniC- Sftn^pARjfta» - -
et-, pour mourir .tranquille, il' voudrait obtenir, ou
feu moin.s, s'il- n'en est pas -digne, jtnploreiMielui
(le Votàe Majesté. --
i ».Diins ée but, qp présençe de totis ceuxquil'enr
tourent, et qu'il prie de' signer avec lui; il décla?-'.
re.n'ayoir'pas' e ; u de complices, et supplie hijin-
blepent. V."M. quelle .daigne,ajouter une nouvelle .
preuve de charité ehétienne à toutes celles qu'elle
a données, en niellant en oubli perpétuel l'iiorri- 3
ble'attentât du malheureux
» (Signé) MARTIN MISMNO.
Et au-dessous : .
«Le gouverneur, de la province,, mïîlchior
. ; O rdoxez ; t,e cliapelfiiridé S. E. Mgi'le.
J due de San-Carlo, xarlos lopez vcar- -,
-, dero ; le curé, de,.Chambéry, .jiigcel
i. siartinez,~.c1c :; etci, qui entourent le -
•: r . . -condamné. )>. ■■ ;
» Après avoir signé cet écrit,-qui . a étéj-"
transmis immédiatement au conseil des mi
tres, réuni à l'hôtel du secrétaire d'Etat drs
affaires étrangères, le.régicide ^st monté sur.
un âne, pour être conduit à l'ec-hàtaud! Une.
foule Immense encombrait la porte . de la
prison, mais sans agitation ni colère. L'au
torité avait, du reste, adopté dès précau tions- *
tellement imposaiitfis C[u'il eût été difficile '
que l'ordre fut troublé. ...
» Arrivé au pied de l'échafaûd, il a dû at^
tendre que l'horloge marquât une heure
vingt minutes, heure à laquelle l'atleniat.
avait été consommé. Quelques secondes ayant
l'heure-fatale, il a monté les marches di l'é-
cliàfaùd d'un pas ferme; entre les deux prê
tres quUl'assi^iaieiit. Il a pris place lui-mê- *
me sur la sellette, et jeté sûr la foule im
mense (elle s'élevaità près de quarante mil'é , .
anres) un dernier regard plein d'assurance V
le bourreau a fait son office. A cè moment ,
des cris de : Vive la reine! ont été "proférés ; ■
On dit qu'avant de recevoir son châtiment','
le régicide aurait répété mot pour mot la dé
claration écrite qu'il venait d'adresser à la
des noms et effets appartenant aixx prêtres
réfractaires- sera communiquée et envoyée à
la maison commune; , " .
» 2". Que tous les eff.its trouvés sur les prê
tres réfractaires lesteront déposés au greffe ■'
du comité ;
» 3" Qu'il S8riv nommé des commissaires ■
pour prendre connaissance des dépouilles et-
effets. "
» Adopté. - -
» Elle a de plus arrêté , qu'il sera nommé
huit commissaires pour communiquer le pré- , '
sent arrêté aux quarante-sept autres sec
tions (1).»
On le voit, la Commune de Paris envoyait .
un commissaire pour exécu ter les massacres;
elle recevait de ce commissaire, resté au mi
lieu des assassins, un rapuorl sur les résul-
tatsdè l'opération,et, le crime consommé, il
lui était rendu compte des dépouilles.
Peut-être remarquera-.t-on que le nom de
Saint-Firmin est à peine prononcé dans les. •
documens qui précèdent, et que le procès-
.verbal du 2 et du 3 septembre s'exprime én
termes vagues sur une expédition secrète et
évidemment sanglante, qu'ii semble crain- -,
dre de préciser. Le procès-verbal' du 4 sep- 1
tembre est moins circonspect, car il contient.
ce qui suit, dans le compte-rendu de la séan
ce du matin :
« Quatre citoyens, qui ont servi à l'expé
dition des prêtres de Saint-Kirrriin, sont ve
nus réclamer le paiement de leurs salaires;
•qu'ils estiment 12 livres pour deux jours cha- *
cun, savoir : Gilbeçt Petit,-Nicolas Girj r , Mi
chel Lcpage etPierre-nemi Corsm. L'assema
blée a ordonné qu'il leur serait donné dts
mandats sur le ministre de l'intérieur, pour
toucher leurs 12 -livres chacun (2). » '
Il faut, avant de publier la liste des prê
tres égorgés à Saint-Firmin, faire connaître
les principaux directeurs-du massacre.
Quel était ce citoyen, arrivé au" nom du.
comité de Surveillance, réclamant le con- *
• '' . 'r-i'i,--. ~ * • •
(1) Régime des délibéra!ioa néral'.de la section disSnim-Culnttcs', sé;:ncedii 3
sept' mlire 1732; (i'ni-l-jt 54, recto.—Archives de
la Préfâctiir&ée Police.
(2) Ibitew, fi uilîet.,60, recto.- —Ct s quatre mau-
dats'forent payés pal' le" tré~oritr de la Commune •
de Paris, ainsi que cela résulte de l'Etat des frais
de la révolution du 10 svût-, dresse: par gue\ OT,
.menibrè de la commission des contributions^ p. .314
mssmseajsaa JWWia-MM
■ EÈSJSIEA.IT&. i rue rf^Faïofa^CPaloIs-nQyal), n. 1©.
1832.-VENDREDI 15 FÉVRIER.
pars i>s ffcEoiîKâzffiEKir
pour Paris èt les dcpctrtenuns :
TROIS MOIS. 12 F. | SÏX SOIS., ift F.
UN AN.... 40 F. '
LES PAYS ÉTEUNGEES, S8 T^Orteï
au tableau q«rsera publié dans le-journal,
- 10 et 2S de chaguè mois, •*-
Les abonnement datent des
" - jie chaque moit.Q ,
fOUBNAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL.
S'adresser, ÏTmco,pour la rêdaclio*, à ftf; B onifad Î
- ■ - • Les articles déposés nu sont pas tendnsi
S'adresser, franco," pour l'administration, à M.' .D ssaih, dircc,
• Ont'abmn>, dons les -département, aux Messageries et aux Directions de poste.—fi Londres, MM. Çowusef fils; j .
} ; .— A Strasbourg, chez M. AtEXANDM, 'four l'AMema^nç^ ( f Lîs annonces «ont reçues au bureau du Jo.urnal;. et chez M. PANIS, régisseur, 10,
PARIS, îa^FÉVRÏEIÎ.
Le Moniteur publie ce matin la circulaire
suivante dBll. le miuistrc tlë l'ultérieur, re
lative aux élections :
■ CIRCULAIRE. "
P->ris, le 11 février 1852.
_ Mcrdrur le pri'fet, Tous connaissezy ,par laeir-
oulaire dc mon honorable prédécesseur, la ligné 4e
conduite que tous devez tenir, dans les élections
qui se préparent. .
Ce ntet.-pas, comme sous les gouvernemens pré :
cédens, par des influences,clandestines qui abais
sent les caractères et-dégradent les consciences
que vous avez à exercer votre action. S >us Je gou
verneir.eni légitime de Félu du peuple français, le
temps des intrigues -et des corruptions parlemen
taires est /assé. Ce que vous avex à faire, aujour
d'hui, c'.est au grand jour que vous le ferez.
Quelle est, eu effet, h situation politique ? Le
peupla français a donné mission au neveu de l'Em-
" pereur de faire une Constitution sur des bases dé-
termi nées; de former un ministère nè relevant que
- du pouvoir exécutif ; de, créer un sénat choisi par-
• mi les iilastratiops du pays; d'organiser un con
seil d'Etat recruté des principales capaeités -poli-
■ * tiques*; enïin, de convoquer un corps législatif qui
. doit être.élu par le sullfrgc universel. Par un seul
■vote, clair^'simple, compris'de tous, le peuple a
donc créé lui-même tous les pouvoirs publics; .et,
- il ne lui reste plus, pour terminer son œuvre, qu'à
nommer les d< pûtes au corps,législatif.
-Ce second vote du peuple, quoique infiniment:
moins• solennel que le "premier, a cependant son
importance. La nouvelle Constitution ne permet
plus, sans doute> ces vaines agitations parlemen
taires "qui ont si long-temps paralysé les forces du
pays ; mais il ne suffit pas d'avoir rendu ce régime
impuissant à faire le mal,- iTfaut rendre le gou^
Ternfirient puissant pour faire le bierivQr Je bien
ne, peut se faire aujourd'hui qu'à une condition :
e'6?t que le sénat, le conseil d'Etat, le corps légis
latif et I'administrttioa soient, avec le chef de l'E
tat, en:parfaite harmonie d'idées, de peiitiincns,
d'intérêts; car c'estvl'uriiî/5 de vues dans les pou
voirs publics qui seule constitue la force "et *Ia
grandeur des nations.
: Dans'les éleetions.qui sè préparérjt, le peuple
. français a donc un rôle important à remplir. Mais,
ici, quel ne serait, pas son embarras-sâns l'inter-
vention-du gouvernement! Gomment huit militons
■ d'électeurs pourraient-ils s'entendre pour di-.tiu-
' guer, cntfq. tant de tandidats recomniandibles à
tant .de litres divers, et sur tarit de points à là fois,
deuxcent sdixante-et^uli députés animés, du même
esprit^ dévoués aux mêmes intérêts, et disposés
également à compléter là victoire populaire du
20 décembre? Il importe donc que le gouverne^
mçntéctaire àce sujet les électeurs. Comme.c'est
évidemment la volonté du peuple d'achever ce qu'il
a commencé, il 1 faut que le. peuple soit mteeri-me
sure de discerner quels sont les amis et quels sont
les ennemis du gouvernement qu'il vient de fonder.
En conséquence, Monsieur te préfet* prenez des,
• mesures pour faire.co,nnftitre aux électeurs de. cha
que circonscription de votre département, par l'in
termédiaire des divers agens de l'administration,
• par toutes les voies que vous jugerez convenables,
selon l'esprit des localités et, au besoin, par .des
proclamations alfiehées dans les communes, celui
. des candidats que te gouvernement de Louis-Napo-
léon juge le plus propre à l'aider dans son œuvre
rcp'.iratrce.- -
3e vous recommande surtout, Monsieur le pré
tende mettre l'intérêt de l'Etat au-dessus des ques
tions de personnes. Le gouvernement ne se préoc
cuperas dus antécédens politiques des candidats
qui acceptent avec franchise et sincérité le nouvel
ordre de eliOres; mais il vous demandé en môme,
temps de ne pas hésitera prémunir lps populations
, contre ceux dont les tendances connues, quels qu-i
soient d'ailleurs leurs: titres, ne seraient pas dans
l'eçpr t des institutions nouvelles. £eux-là seuls'
sont digues des choix du peuple qui sont'résolus
• et,qui s'engagent à défendre-son ouvrage.
-11 est bien entendu, d'ailleurs, que-vous ne de- j
vez rien, faire qui puisse gêner ou embarrasser en :
.- tËUîLLEÏOFj DU 'CONSTITUTIONNEL, 15 FÉV.
... vJHISTOIRE .
DU-DIRECTOIRE'
fitTolniioa du 10 r.oïK.
— massacre» de septembre. — ! -
i:tab!ltten:ènt dé la toaTceito.
6» qu'était le séminaire do Saint-Firmin.-^Nombra
■des prêtres qui y étaient , détenus.—Matelas tt
paillasses qu'ils se procurent.^—Ces effets sont don
nés à des hommes. de. couleur,-r-Le massacre. s'y
fait par ordre dsila Commune;—Preuvesdc ce fait/
, —-Hû, chef des massacreurs.—Hanriot y prend part.
■—Somme, donné» à Paltoy;—L'assemblée générale
des Sans-Culottes délibère pendant le massacre.-:-,
Les tueurs viennent : réclamer leur paiement; il
■leur est alloué douze-livres chacun;—Liste des vic
time?; . -
XC1I.
MASSACRES. SS SAÎKT-FIR3ÏIN.
' Saint-Firmin n'était-pas, comme l'a cru
un historien des massacres de septembre, un
eouvebtdé la rue de Vaygirard, aujourd'hui
dctrurt.(l). C'était un séminaire appartenant
- aux Pères de la M ission d<» la maison de Saint-
Lazare, fondée au faubourg Saint-Deniset
• il était, situé rue Saint-Victor, où il existe
encore au'ourd'hui,,portant le n* 68, et s(;r- !
vant de caserne à la gendarmerie.
Ce fut -là Section .du Jardin des Plantes,
appelée, depuis le lO.août 1792; Section des
Sans-Cu!ottes, et dont l'Assemblée générale
se tenait dans l-'cglise de Saini-Nicolas-du-
Cbanlonnet, qui tut chargée de l'exécution
des prêtres réunis à S^int-Firmin. Indépeu-
, damment de ceux qui appartcoaient au sé
minaire, on y avait réuni un bon nombre de
. ceux qu 'on avait arrêtés le H, le 12 et
le 13 août, et qu'on parait -Fait destiner à la
déportation. Tous ces prêtres s'élevaient, au
moment des massacres, au nombre de qua-
* La reproduction ert interdite.
(1) Bs'rthdany Mauiice, Histoire de# h tsons de
la Seine, p. 103. "
quoi que c>£oit, l'cxcreicre du suffrage univers^!
Toutes les candidatures doivent pouvoir se■ pro
duire sans opposition, sans ccat'rainte. Le prince»
Prétident se croirait atteint dans l'honneur de «on
j,gouvernement si n.oimliyu<4itfave était mile à
la liberté des yoles.
Recevez, Monsieur le préfet, l'assurance de ma
considération très distinguée, " / '
Le ministre de l'intérieur, p. de persigny.
: . On sait que la dernière Assemblée avait,-à
la suite de propositions présentées par diflé-
rens membres, ordonné une enquête sur la
production et la consommation de la viande
de boucherie. Cette enquête a en lieu. Le
gouvernement n'a pas voulu qu'un travail
aussi considérable fût perdû pour le pays,' et
le rapport, préparé par M. Lanjuinais, vient
d'èlre publié, aVec le premier volume des
documens qui doivent l'accompagner. Ainsi
la question efat désormais connue dans tous
ses détails. Nul doute qu'elle ne reçoive bien
tôt une solution conforme aux intérêts bien
entendus du producteur et du consomma
teur.
C'est principalement sur l'organisation du
commerce de la boucherie à Paris, qu'ont
porté les recherchés et les études de la com
mission d'enquête. La raison en est facile à
saisir. La législation; sur le commerce de la
viande, est, dans toute la France* Paris ex
cepté, aussi simple que possible ; elle est con
forme à celle "qui régit le commerce en gé
néral depuis. 1791 „et qui repose sur la li- :
berté ; élle a statué seulement que les muni-:
cipalités pourraient-taxer la viande et en
surveiller la vente au point de vue de la sa
lubrité. Mais il n'en est'pas de même dans la
capitale. La.liberté, après avoir été mainte
nue jusqu'en ' 1802, a été supprimée à cette
époque, pour faire place à un régime renou
velé de celui des anciennes corporations. On
a limité le nombre des bouchers, et on leur
a "concédé le monopole du commerce de la
viande dans Paris. De là des embarras, des
difficultés, qui ont donné lieu à de fréquens
remaniemens de .l'organisation d<3 là 'bou-,
cherie, qui ontporté le trouble dans les con
ditions naturelles de ia production et de là,
consommation, et-qui-ont amené l'adminis-,
tration à sc 'detnaudcr*s'il ne vaudrait pas
mieux faire rentrer le commerce de-la vian
de dans le système de la libre concurrence.
La limitation du nombre des bouchers est,
comme on le comprend , une dérogation gra
ve au principe essentiel de notre droit indus
triel et commercial. C'est une exception qui
ne-peut se justifier que par des "motifs ti
rés -d'un- -grand in térêt ïp^blip.. Existe-1- il
réellement des considérations d'utilité géné
rale, des raisons puissantes qui nécessitent
cette allribulion du commerce de la viande
à une-corporation privilégiée? Telle-est- la>.
prinèipale question qué-la commission d'en
quête a été appelée à examiner.
Ou a'fait valoir deux argumeus en faveur
du monopole de laboucherie» Oh a dit, d'une
part, que la viande venant à Paris de cin
quante, soixante etrmèfne cent lieues de dis
tance, et nq pouvant se garder que quelques
jours, l'approvisionnement manquerait'S'il
u'était assuré par les efforts d'une corpora
tion privilégiée qui peut seule laire les sa
crifices commandés par les'circonstances. On
a allégué, d'autre part, que, sans l'influence
et l'action éclairée çle celte corporation, les
viandes insalubres se produiraient .en grande
juanlité sur le marché, ce qui pourrait com.-
iromettré la santé publique. 11 s'agit d'&p-
îrécier la valeur de ces deux argumens. '
L'enquête a d'abord - constaté que Paris est
a seule ville de France où la boucherie soit
-®r
tre-vin^t-treize (1). '
, S'apprêtarit, comme ceux des Carmes, à
partir pour un long voyage; ils avaient reu-
niloutes leurs ressourcés ; et il .y parut bien,
quand : on dressa l'inventaire de leurs dé- t
pouilles, qui se trouvèrent relativement très'
riches.' Ces prêtres allendirent depuis le 13
août, qui est la date de l'éerou do la plupart
d'enlre eux, qu'on disposât de leur sort. Lis:
avaient obtenu de se' procurer, à leurs frais,
quelques matelas et quelques paillasses, sTîr
lesquels ils couchaient tort entassés.. Il y'
avait alors à Paris un grand nombre
d'hommes de couleur y de Saint - Domin-
gtip, venus à la suite des troubles qui dé
solaient cette' colonie ; et ce furent ceux
de ces hommes de couleur que la muni-*
cipalité mit à la charge de la «éetfon des
Sans-Culottes j qui héritèrent de celte partie,
delà dépouille des prêtres massacrés. Nous
trouvons, en effet, la mention suivante dans
un procès-verbal, à la date du 7 février 1793.
. « ....Nous ont représenté uirjbrociès-ver-
bal, en date du 8 seplembredernier, souscrit
par le citoyen Lcclerc, en. vertu des pouvoirs
qui lui avaient été donnés par le conseil gé
néral de la Commune,le 7 dudit mois de sep
tembre, et des citoyens Eynaud, Ramier, Le-
fcvre, Trinquesse, Le Broc, Meunier -et Or-
ban, leijael procès-verbal coté par nous
commissaire, n* 1, relate que les scellés
apposés sur la* principale porte du bâtiment
que les iprêtres défunts occupaient, se sont
trouvés sains et entiers, qu'ils ont été levég,
et qu'il a été prisr cinquante-huit paillasses
et soixante-quatre matelas, qui ont étç en
voyés à Saint-Victor, pour y coucher nos
frères de couleur (-2) ». " '
Le 2 septembre, vers quatre heures de l'a
près-midi, l'assembiée générale de.la Section
des Sans-Culottes tenait^ sous la[ .présidence,
dé Robert-<îuil!aume Dardel, feu)pleur sta
tuaire,âgé de quarante-trois ans, demeurant
quai Saint-Bernard, à l'Ecu, n° 10-2 (3), dans
(1) Ce chiflre est celui qui résulte delà liste ci-
après; il est d'ailleurs constaté par un procès-
veibal du comité de la seelion des Sans-Culottes,
•un date du.7 septembre, 1 "92. — Carton 312. Ar
chives de l'f!ôtel-
Firmiiij carton n" 312, Archives de IHôtel-de-
Ville de Paris. -
(3) Almsnach national , de 1793, p. 384.
limitée; que le commerce de la viande est
libre,.notamment à Lyon, à Marseille, à Bor
deaux, et qu'on ne s'est jamais aperçu que -
l'approviîioniiement y ,cûj,man qué.d ans - les
: tjmps ordinaires ou dans les temps de crise.;
Si l'on recherche <>e qui se passe à l'étranger,
on reconnaît que la limilatiori n'existe ni en
Belgique, ni oit Suisse, ni en Piémont, ni en
Prusse, ni en Angleterre. .Il est assez difficile
de croire, on en conviendra, que ce qui est,
pratiqué à Bruxelles, à Genève, à Turinj à
Berlin, à Londres, soit impraticable à Paris..
Nous avons, du reste, un moyen de savoir -
si l'affranchissqment dé la boucherie ferait
réellement courir quelque danger à l'appro
visionnement de la capitale. Nous" avons vu
le régime de liberté établi à des époques
différentes :1a première fois, de 1791 .à 1802,
à la suite de l'émancipation générale de l'in
dustrie; et; la: seconde fois,'de 1823 à-1829,,
à la suite d'une ordonnance qui supprima
•momentanément le monopole. Que s'est-il :
passé alors ? Si l'on compare les quantités de '
viandes entrées à Paris, sous-le régime do la :
limitation et sous le régime de la concur- *
'rence, on trouve qu'elles ont été plus consi- '
rables sous-ie dernier. Ainsi, par exemple, il
en a été introduit 12 millions de kilogrami -
mi«s de plus pendant la période de 1825 à
1829 qui vit régner la liberté, que pèa-
dant la période de" 1S30 à 183Î gui vit
rétablir lé privilège. Répondra-t-on ; que ^
la qualité de la -viande s'est détériorée sous -
le régime de la concurrence? Il n'en est rien, -
car il résulte des documens officiels que les
poids moyens des bestiaux amenés suivies
marchés on tété exactement les,•mêmes pen
dant les deux périodes quinquennales que-
nous venons de cotnparer. 'Ajoutons que, ^
même au milieu des circonstances les plus ;
difficiles, notamment en 1848, l'approvision- .
riement ^'est fait de lui-même, et sans avoir ■;
exigé d'efforts extraordinaires de. la part de,
la corporation do§ bouchers. ;
L'approvisionnement de Paris-étant donc
assuré'"dans tous les cas par la force natu
relle des choses, oa ne peut plus justi- "
fier le privilège de la boucherie qu'en le pré-
senlant-comme nécessaire pour empêcher la
mise en y ; nte desviandcscorro.mppçse-tmal-
saiues.MaispQurquoiserait-ilifidrspeisablede
faire pour là viande ce qu'on' ne fait.pas. :
pour d'autres denrées,'qui peuvent s'al-, j
térfl'aussi et même plus rapidement, pour-
la charcuterie et ,pour la marée, par exem- :
pk? A-t-çii organisé.le commerce de ces den
rées en monopole, afin ' de garantir la'santé
publique ? Noj^ vraiment ;. on l'a laissé liaro, •
maison ra:sùrveiHé;--On a eu-recours à' une
inspection bien organisée, à Une répression
sévère, et l'expérience .a prouvé l'efficacité ;
de l'intervention de la. police -municipale ;
dans l'intérêt/dei'hygièneetdelasalubrité. Il
n'est donc pas besoin d'organisation privilé-
gîee de la bouclierb, il suffit des moyens de
surveillance et 4c répression dont la police
dispose, pour donner; toute garantie au pu
blic contre la mise en vente dé viandes-ava
riées. ■
Nous n'avons pas parlé d'un dernier argu- :
ment que l'on a fait valoir en faveur S»l'or--
ganifation actuelle, parce qu'il ne nous a pas
paru sérieux. On a soutenu que iaiiinitâtioh
du nombre des bouchers étaitnécrssairement ■
favorable aux consommateurs, et qu'elle ten
dait à faire baisser le prix de la viande, parce
qu'elle diminuait les frais généraux du com
merce de la boucherie considéré dans son
ensemble. S'il en était ainsi,' nous ne .voyous
ws pourquoi on ne réduirait pas encore le : ;
nombre des bouchers, pourquoi on ne, lé ■
mettrait pas à 200 seulement au lieu dé 400,.
l'église de Saint-Nicolafe-du-Cbardonnet, no- '
ble et- simple édj.fice dtl XA ; ll e siècle, où-se
voient "encore les tombeaux du peintre Le
brun et du poêle Santeûil. L'assemblée fut in
formée des massaci-es qui avaient déjà com- ■
mencé aux prisonp, et sou attention se porta
aussitôt sur les prêtres'détenus à Saint-Fir-
mi n.' Voici comment s'exprime » cet égard
le procès-verbal de la séance, l'un des {dus
précieux documens qui: existent sur les mas
sacres, et qui avait échappé jusqu'ici aux in-.
vestigations des historiens. <
. « Un membre fait part de tput-ce qui se :
passait à l'Abbaye et ailleurs, où sont déte- -
nus des contrerrévolutionn,aires. Voyant le
peuple disposé à venir à Saint-Firmin, l'Asr.
semblée' a avisé aux,moyens de préserver
ceux qui ne se sont pas rei.dus coupables du
crime de contre-révolution.
» Le citoyen Thomas, commissaire de la
Commune, arendu compte de ce qu'il y avait
appris, etnotamment désmesuresqueM."Ma
nuel a prisés pour l'élargissement .'des pri
sonniers pour dettes'(1). »
Quelques instans après, le post* 1 . de Saint-
Firmin, qui gardait le séminaire dans la rue
Saint-Victor, à peu de distance J -.de l'église
Saint-Nicolas, envoya une. députation à-l'as
semblée générale, pour-la consulter-au sujet
des détenus. Le procès-verbal s'exprime,
ainsi':
« Députation dû poste de Saint-Firmin ,
sur le parti à prendre relativement aux ca
nons, dans la crainte que l'on se porte, au
séminaire pour favoriser, les prêtres .qui y
sont détenus. L'assemblée a décidé que les '
canons et drapeau seraient rentrés dans lo
jardin et seraient gardes par des citoyens
"armés (2). » '■
Ainsi, l'assemblée générale de la section,
informée des massa cres déj à commencés dans.
les prisons, s'occupexl'en préserver quelques
personnes, et prend des mesures peut qu'on
lie puisse pas favoriser les prêtres 'détenus aù
séminaire. On ne saurait accepter pliis hauter
meut, comme on le voit, la solidarité du sang
qui va être vèrsé.
Toutes-les,sections n'étaient pas aussi com-
puisque, dans ce système', les consommateurs
gagneraient encore unediminutien de près de
moitié sur les frais généraux que le commerce
£ -de,la viande exige actuellement. N'est-il_pas
r évident d'ailleurs que le même, raisdrinémenf
serait applicable à presque toutes les bran-
f ches d'industrie ; de telle sorte que , si on le
trouvait bon pour la boucherie, nous de
vrions, par une conséquence logique, repla
cer toutes les professions sous le régime du
monopole ? Ce qu 'il y a de vrai, c-'est que le
droit d'exercea- un commerce par privilège
entraîne presque toujours des abus bien su-'
périe urs aux avantages thébriqùes qu e ' l'on
invoque en sa faveur. C'est pour cela, que
nous avons placé tout notre système indus
triel et commercial sous la sauvegarde du
droiCçommun. Lorsque, la concentration est
avantageuse dans telle" ou telle branche de
' négoce, elle se produit tout naturellement.
Jiiis cette concentration n'est pas un mono
pole; elle ne ferme la porte à personne, et si
elle donne lieu à"des 1 bénéfices- 'exagérés, la
concurrence peut : toujours intervenir pour
les ramener au profit normal de l'industrie.
■ L'enquête a donc conduit la. commission
à cette conclusion, d'ailleurs facile à - pré?.'
voir, que-la limitation du nombre des .bou
chers n'est commandée par-aucun intérêt
public. Il ne reste plus qu'à faire rentrer." ce
commerce sous le principe général de, noire
-Mégislation industrielle. La transition sera
(l'ailleurs d'autaut plus facile que le mono-:
polo de la boucherie a été gravement entamé
par plusieurs mesures, et qu'il n'existe plus
guère que d'une manière nominale. Ainsi, on
a attribué^ sur les marchés de Paris, un nom",
bre de places de plus en plus considérable
aux bouchers forains, qui occupent aujoùr-,
d'hui 127 élaux sur 16S, et qui peuvent y:
vendre tous les jbùrs, tandis que précédém-
mént ils ne pouvaient y vendre que deux-
jours par:semaine. Voilà déjà une première;
concurrence créée
vente à la criée est vonuelui en faire une au
tre, en fournissant aux restaurons, aux pen-
sionnatbj aux établissemens publics et com^'
merciàux, les moyens de s'approvisionner
par dès achats directs. Le 'terrain.est'done
tout préparé^ et-l'îiitroduction du noùveau
régime .ne..saurait amener ni. s.eç,ousso, ni
perturbation.- - , -J .lkitAT.
»>(
(1) flpflistre d'-s déUbtratiuns Je rassemblée gé-f,:
ruterfe la section des >ai'-s Culottes', communcé
■ le tO .iOÛt 1792; —Sé.iuce du 2s-eptembre, feuil
let 50" —■ Archives de la Préfecture de Police.
(2) Ibidem, feuillet 57, verso. .
1 Nous croyons dqvoir adresser à. M^le directeur
des postes, quelques observations sur le retard que
subit la distpbutîon'des lettrés, et sur le prix élevé
.-du'port des lettres dans-toute la banlieuetle Paris.-
.L'adminisitration des .postes se préoccupe avec
raison de liâtes, par tous les moyens et pa.r tous
les sacrifices possibles, l'arrivée et la distribution
des lettres dans les villes de commerce. Les envi
rons de PariSj dans le rayon du département de la
Seine, sont aujourd'hui remplis d'usines, de'fiibri-
ques qui entretiennent les rapports d'affaires les
plus ificessans avec la capitale. L'administration des
postes doit donc traiter la banlieue, cette vaste li
sière, do Paris, comme une ville des plus commer-
- çantes. - -
■' Le port des lettres, pour la ville de Paris ne coû-
, te que 18 centimes. Pour la banlieue, il s'élève à
25 centimes. Il suffit de demeurer extrà muros
' pour être surtaxé à 10 centimes de plusrLe p'r ix de
15 centimes pour le transport des.lettres-ne doit-
il pas étreîiniforme pour tout le département de
la Seine? La banlieue, toujours si dévouée à.la dé-
' fense de-la société, dont les votes ont été presque
. unanimes pour l 'élection du 10 décembre-1818
èt pour la réélection du f 21 décembre T851, n'a.-
t-slle pas ■droit à être traitée avec*justice, ' nous
p'ètement dévouées à la Commune que celle
- des Saus-CulotU .'S ; aussi fut-elle la seule à
laquelle le comité de Surveillance proposa
.nettement et fit accepter la mission ae mas
sacrer elle-même les prisonniers; Voici ce
. passage curieux et décisif dij procès-:verbal,
qui prouve que les massacres de septembre
furent exécuLés au nom de l'autorité, muni-.
■ cipale, et par voie administrative.
/ « Un c toyen s'est présente au nom et de la
pçrt du comité de surveillance-, et, après avoir
;' fait part de son laissez-passer en forme, a de
mandé le chef de la légion, et, à son défaut,
"lé commandant de Saint-Victor,, à l'effet de
lui communiquer quelque chose d'ïwpor-tant et>
'de secret, relatif,à l'ordre public. lia dit qu'il
était chargé de la recherche des traîtres à la
patrie , et que, pour son exécution,- il venait de
requérir la force publique au poste de'Saint-
Firmin. Ii a même ajouté qu'il pouvait dé
poser son secret dans Iç seiiv du président,
promettant de le communiquer ensuite à
l'assemblée aussitôt l'exécution commencée i
» .La proposition a été acceptée. "Ce ci
toyen, après avoir conféré avec le président,
a demandé douze citoyens armés pour joindre, a
ceux, qui l'accompagnaient % -
' 'i>. Dans ce moment, le ci toyîn'Decuve a
J (résidé la séance, et rassemblée a arrêté que
e président accompagnera les douze citoyens ar
més jusqu'à la porte du lieu de ses séances, d'où
personne ne pourrait sortir jusqu'au moment de
fà fin de L'expédition du citoyen député par le
comité de Surveillance (J). »
■' Certes, nous avions déjà très clairement
établi comment les massacres de septembre
étaient la pensée et l'œuvre de là Commune
du 10 août. Cependant, nous "avions gardé
pour la dernière la preuve là plus concluan te,
et celle qui n'admet pas dé réplique. Ainsi,
, voilà un citoyen,, député par le comité de
Surveillance, qui vient, en son nom, com
muniquer à une section l'ordre qu'il a d'ex
terminer les prêtres de. Saint-Firmin; il de
mande l'assistance d'i commandant de la
légidn; et le président, auquel il /ait
p.nrt de cet ordre secret, lui donne douze
g«rd< ; s nationaux armés,, pour contribuer à
cette expédition sanglante. Ces douze ussas-
( t) Registre dey délibérations, de l'assemblé* gé
nérale de. la section lien Sq us -Culottes; — séance
du 2 septembre 1792 ; feuillet 52, verso:— Archi
ves de la Préfecture de Police.
dirions- presqaé,-avec faveur ? Nous ébfjïmes cer-'
' tains que l'administration des po^es^era^fous-ses
efforts pour, mettre fin aux jusjies "réelam^ions que
nous lui soumettons.
C I ?r f VÈIIOS,
BAL AU MINISTÈRE DE LA'GUERRE.
Le bal qui -a eu lieu hier au ministère de
la guerre, laissera" lé souvênir d'une des plus
belles fêtes ministérielles . qui aient jamais,
élé données; trois-paille deux cents"-invi^
talions, dont neuf cents de dames, avaient
été envoyées, non seulement à l'élite de
la société' parisienne, mais aux plus ihau-:;
tés notabilités militaires dans un rayon de
plus de cent lieues. Ainsi le général Castel-:
lane était .venu exprès de Lypn, et les-écoles
Je Saumur et de Metz comptaient des repré
sentai dans les quadrilles do la rue Saint-
Domihique-Saint-Germain; '
Il n'est pas besoin- de dire que toutes les
gommités dé l'armée figuraient "dans les
salons du ministre dè là guerre: -tlans un,
seul groupe nousavons aperçu lesmaréchaux
jExelmans et Vaillant, et les généraux Petit, Ma-
gnan, Renault, Daumas,'etc.;à chaquepas, c'é-,
tait une illustration militaire des champs
d'AusteTiilz,Lutzen,Bautzen, ou l'un de nos
héros africains. Chaque régimentde la garni-
Son avait reçu une invitation pour uu-capi-
taine, un lieutenant et.unsous-lieutenant. Le-
sénat, le conseil d'Etat, en grand costume, se
montraient à côté des membres les plus éle
vés de nos corps de magistrature et des fonc
tionnaires les plus iinportans de nos admi
nistrations.
On a remarqué.Ja présence du corps diplo-'
matiquej- des principaux ambassade urs et
ministres,plénipotentiaires/ v " ' '
? "Tous les ministrés étaient présens; plu
sieurs portaient le gran i costume-officiel.
La science, les lettres, les beaux-arjs, n'a
vaient point pte oubliés v c'était ici notre cé
lèbre peintre, M.' Horàcè Vernct," orné d'au
tant de croix qu'un arbre peut^ porter de
fouilles aén habits (te rinslitut, M. Pradier, etc., ,etc» '
Unjuniformetout blanc d'officier prussien
attirwt toùs les regards "; cet officier, dontle-
casq-ùé brillant dé dorures, su^iorlait .'une ;
magnifique aigle, eu argent, était un des.
lions de là soirée. . -
Indépendamment ' dès huit' salles ancien
nes, une galerie, .admirable dg décoration,
avait- été construite sur une partie de l'em- ;
placement du jardin ; cette galerie pouvait
contenir douze cpnts •perjonu'es. J ;'On en pou.-.,
vait placer à peu près autant dans la salle
d'âfm'es, mervêille "de la sofrée, imitation'de
la Tour de Londres, dont .les teritùresétàient :
formées de fusils, de baïonnettes et de sa
bres; d'immenses panoplies de pistolets figu-'
raient des lustres; chaqiie canon depi.stolet
contenait une bougie. Impossible de peindre
l'effet éblouissant "de cette salle- et le tri
ple éclair incessant, jaillissant de l'acier,
du feu des bougies et' -de l'éclat des
yeux et des diamans de cinq cents invitées
réunies dans une aussi petite enceinte. La prin
cesse Mathilde, resplendissante de toilette,-de.
fraîcheur et de beauté, était l'un des orne-
mens de cette pièce enchantée, dont faisaient
es honneurs M. le général deSaiut- Arnaud et
une jeune et jolie personne d une "grâce in :
finie, Mme de Saint-Arnaud.
Dé deux à six heures du matin, lïn buffet
chargé de vins et 7 de mets exquis, offrait à
tout venant ses précieuses raretés. A sept
heures du/natin, on dansait encore. -
satiori de huit nouveaux bataillons de la gars
de nationale de Paris. ( Voir ptus loin les actes
officiels.)
■■■ . ■■-•.' ' - ■ ' » • -'r-~ s -• ■ ■■ j" . ■
grande irrésolution règne dans les conseils"
p de la Porte-Ottomane; it. Constantinopje, on
\ pensait généralement que Reschid-Pacba ne
garderait pas à rentrcr.aux affaires, et peut-
être même c.et. événement, qui aurait une
^grande importance,,est-il»dès à présent- un
Jfaitaccçmpli.- .
Le Moniteur publie aujourd'hui l'organi-
sins vont joindre les autres dans la rue , et
les. portes de l'assemblée générale sont fer
mées, afin que personne ne sorte, jusqu'à ce
que le crime soit consommé I
Pendant ce liuis-clos imposé à l'assemblée,
un membre, moins féroce que les autres, fit
la motion inutile d'excepter du massacre les
laïques mêlés aux prêtres de Saint-Firmin.
« Un Citoyen, dit'.le -procès-verbal, a fait
la motion que les individus non prêtres qui
se trouvent à- Saint-Firmin, en qualité de
contre-révolutionnaires, soient séparés des
prêtres; La motion â été discutée, li a été
arrêté que ces individus laïques ayant fait
cause commune avec les prêtres réfrûclaires,
n'étaient point dans le. cas de fixer l'atteiir
tion de l'assemblée, et qu'ils resteraient déte
nus avec ces derniers, ,sacs en être sépa
rés (•!). » - -
Cependant, si l'on nè sortait pas de l!as- ,
semblée do la section des Sans-Culottes, on
y entrait: et voici la mission qu'y vinrent
remplir deux des assassins : -
« Deux" des douze citoyens armés pour l'ex
pédition secrète ci-dessus énoncée, se sont pré
sentés à la séance, demandant un gendarme.
Sur l'impoésibilité d'en trouver : un, il a été
arrêté que MM. Pigal et Labrosse supplée
raient le gendarme, à' la charge, par eux de
rendre compte à leur retour des missions
dont ils auraient été chargés. ■ "
» Les sieurs Pigal et Labrosse, fidèles-à
leur mission, onLprésenté à l'assemblée une
lettre qui leur a été remise par le citoyen dé
puté du "comité de'Surveillance, .pour la
porter au sieur Sergent, ou autre adminis
trateur dudit-comité, et ont demandé l'aveu
de l'assemblée de.remettre cette lettre à son
adresse. (2). «
On voit que le comité de la Mairie surveil-,
lait l'exécution des massacres, après les avoir
ordonnés. D'abord,-le commissaire Chargé de
ses pouvoirs faisait porter à Sergent, ou'à
tout autre membre du comité,' -ïe, 5 septem
bre, un rapport sur rétat ^ej^xpédition ;
ensuite, le conseil général "de la Commune
recevait, le 3 septembre, le procès-verbal en
forme des massacres, ordonné en ces termes
par l'assemblée de la section :
« Uirm'-mbre a fait la proposition :
.» 1° Que l'expédition des procès-verbaux
(1) Ibidem, feuillet 52, verso.
(2) Ibidem, feuillet 83, recto.
Nous recevons des lettres dè 'Madrid, a la. ;
date du 7. Elle nous apporte quelques dé- '
tails sur l'exécution du régicide, et la décla
ration qu'il.a adressée à la reine au moment
de monter à l'échafaud : T • •
^,«.tlier,vdans ,1a soirée, dit, cette lettré, le
régicide s'est confessé et il a.reçu la commu
nion. Ainsi, les consolations dé la religion
ne lui auront pas manqué.à ses derniers mo-
mens.
» 'À -sâ sortie de chapelle, M. Arrazola, terir.
tant un effort suprême pour obtenir de lui - "
quelques révélations, lui aderùandési, avaut '
de passer à une meilleure vie, il n'aurait pas •
à faire quelques révélations de nature à met
tre en repos sa conscience. Non, a répondu '
Mérino, avec >le sang-froid qui ne pas
quitté un instant je vous ai déjà déclaré et .
je vous répète que la.pensée du-crimo.ï>'àp- -
partient qu'à : moi "seul, Cependant, afiruftje
l'on ne puisse pas dire que je - me sois laissé
suborner, je sollicite la laveur d-; demeurer > ^
seul quelques instans ; j'ai une déclaratioh-à
faire par écrit. Il s'est_ mis à écrire, d'une .
inain très assurée, la lettre suivante à la
•reine ' • ■ : V '
••* «.Madame, Martin Mérino, indigne d'être eomp-
té au nombre des sujets de Votre Maiesti?;'-•-pour
calmer J'ii/quiétude de sa conscience,"yient lirfm-
blèment supplier Vf J tre Majesté pi'elLe daigne,
cqnime chrétienne, lui pardonner l'atroce injure -
que, dans un moment de déplorable égarement.-il .
a,eiile malheur, de commettre contre l'auguste per-r -
sonne de V,. M. La .miséricorde infinie du:roi d.es ■'
rois lui fait, espérer-qu'il aupa obtcniC- Sftn^pARjfta» - -
et-, pour mourir .tranquille, il' voudrait obtenir, ou
feu moin.s, s'il- n'en est pas -digne, jtnploreiMielui
(le Votàe Majesté. --
i ».Diins ée but, qp présençe de totis ceuxquil'enr
tourent, et qu'il prie de' signer avec lui; il décla?-'.
re.n'ayoir'pas' e ; u de complices, et supplie hijin-
blepent. V."M. quelle .daigne,ajouter une nouvelle .
preuve de charité ehétienne à toutes celles qu'elle
a données, en niellant en oubli perpétuel l'iiorri- 3
ble'attentât du malheureux
» (Signé) MARTIN MISMNO.
Et au-dessous : .
«Le gouverneur, de la province,, mïîlchior
. ; O rdoxez ; t,e cliapelfiiridé S. E. Mgi'le.
J due de San-Carlo, xarlos lopez vcar- -,
-, dero ; le curé, de,.Chambéry, .jiigcel
i. siartinez,~.c1c :; etci, qui entourent le -
•: r . . -condamné. )>. ■■ ;
» Après avoir signé cet écrit,-qui . a étéj-"
transmis immédiatement au conseil des mi
tres, réuni à l'hôtel du secrétaire d'Etat drs
affaires étrangères, le.régicide ^st monté sur.
un âne, pour être conduit à l'ec-hàtaud! Une.
foule Immense encombrait la porte . de la
prison, mais sans agitation ni colère. L'au
torité avait, du reste, adopté dès précau tions- *
tellement imposaiitfis C[u'il eût été difficile '
que l'ordre fut troublé. ...
» Arrivé au pied de l'échafaûd, il a dû at^
tendre que l'horloge marquât une heure
vingt minutes, heure à laquelle l'atleniat.
avait été consommé. Quelques secondes ayant
l'heure-fatale, il a monté les marches di l'é-
cliàfaùd d'un pas ferme; entre les deux prê
tres quUl'assi^iaieiit. Il a pris place lui-mê- *
me sur la sellette, et jeté sûr la foule im
mense (elle s'élevaità près de quarante mil'é , .
anres) un dernier regard plein d'assurance V
le bourreau a fait son office. A cè moment ,
des cris de : Vive la reine! ont été "proférés ; ■
On dit qu'avant de recevoir son châtiment','
le régicide aurait répété mot pour mot la dé
claration écrite qu'il venait d'adresser à la
des noms et effets appartenant aixx prêtres
réfractaires- sera communiquée et envoyée à
la maison commune; , " .
» 2". Que tous les eff.its trouvés sur les prê
tres réfractaires lesteront déposés au greffe ■'
du comité ;
» 3" Qu'il S8riv nommé des commissaires ■
pour prendre connaissance des dépouilles et-
effets. "
» Adopté. - -
» Elle a de plus arrêté , qu'il sera nommé
huit commissaires pour communiquer le pré- , '
sent arrêté aux quarante-sept autres sec
tions (1).»
On le voit, la Commune de Paris envoyait .
un commissaire pour exécu ter les massacres;
elle recevait de ce commissaire, resté au mi
lieu des assassins, un rapuorl sur les résul-
tatsdè l'opération,et, le crime consommé, il
lui était rendu compte des dépouilles.
Peut-être remarquera-.t-on que le nom de
Saint-Firmin est à peine prononcé dans les. •
documens qui précèdent, et que le procès-
.verbal du 2 et du 3 septembre s'exprime én
termes vagues sur une expédition secrète et
évidemment sanglante, qu'ii semble crain- -,
dre de préciser. Le procès-verbal' du 4 sep- 1
tembre est moins circonspect, car il contient.
ce qui suit, dans le compte-rendu de la séan
ce du matin :
« Quatre citoyens, qui ont servi à l'expé
dition des prêtres de Saint-Kirrriin, sont ve
nus réclamer le paiement de leurs salaires;
•qu'ils estiment 12 livres pour deux jours cha- *
cun, savoir : Gilbeçt Petit,-Nicolas Girj r , Mi
chel Lcpage etPierre-nemi Corsm. L'assema
blée a ordonné qu'il leur serait donné dts
mandats sur le ministre de l'intérieur, pour
toucher leurs 12 -livres chacun (2). » '
Il faut, avant de publier la liste des prê
tres égorgés à Saint-Firmin, faire connaître
les principaux directeurs-du massacre.
Quel était ce citoyen, arrivé au" nom du.
comité de Surveillance, réclamant le con- *
• '' . 'r-i'i,--. ~ * • •
(1) Régime des délibéra!ioa
sept' mlire 1732; (i'ni-l-jt 54, recto.—Archives de
la Préfâctiir&ée Police.
(2) Ibitew, fi uilîet.,60, recto.- —Ct s quatre mau-
dats'forent payés pal' le" tré~oritr de la Commune •
de Paris, ainsi que cela résulte de l'Etat des frais
de la révolution du 10 svût-, dresse: par gue\ OT,
.menibrè de la commission des contributions^ p. .314
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