Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1908-04-28
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 28 avril 1908 28 avril 1908
Description : 1908/04/28 (A2,N211). 1908/04/28 (A2,N211).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k76465951
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/04/2015
2* Année. =■ N" 211 (Quotidien) *U Wum*fO î « iCWltffllM
Mardi 28 Avril 1908. *
^sO-aM ^S^Êà!& BïR» fc HM ^E&S BH^^B fi Pjr.j M B. -^ ^BÊ
Rédacteur en Chef G. de PA WLOWSKI
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 288-07
Adresse Télégraphique : COMŒDIA.PARIS
ABONNEMENTS:
UN AN < HOW
Paris et Départements 24 fr. 12 Cr.
Étranger. 40 9 20 &
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
27, Bouleuard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 288-07
Adresse Télégraphique : £OMŒDlA.PARIS
ABONNEMENTS:
UN AN 9 MOIS
- -
Paiis et Départements 24 fr. 12 fr. * 1:
Étranger.,..,.. 40 » 20 »
Pro domo
nostra
Il y a une semaine, à cette même pla-
ce, j'émettais cet avis que la suppression
des billets de faveur servirait les intérêts
matériels et supérieurs de l'art dramati-
que, en obligeant les directeurs à renou-
veler plus souvent leur affiche, en don-
nant ainsi aux auteurs des occasions
moins rares d'être joués, et en habituant
les plus célèbres d'entre eux à travailler
davantage de leur métier.
Raoul Aubry, qui veut bien citer, dans
Cil Blas, quelques passages de mon ar-
ticle, prétend que les directeurs ne se-
ront pas de mon avis, parce que le re-
nouvellement trop fréquent de leur af-
fiche leur entraînerait trop souvent des
frais de mise en scène. Quelle erreur est
la vôtre, Raoul Aubry!
Les directeurs ne demanderaient qu'à
jcuer plus de pièces. Les frais de mise
en scène seraient largement compensés
par l'élévation de la moyenne. Si les di-
recteurs laissent traîner des pièces sur
l'affiche et perdent, dans les cinquante
dernières d'une pièce, tout ce qu'ils ont
gagné, et même devantage; s'ils hésitent
à remplacer un spectacle qui ne va plus,
c'est qu'ils ont peur des auteurs de la
pièce en cours. Car un auteur, dont sa
situation d'auteur très demandé fait un
~tre autoritaire et despotique, un auteur
ne se contente pas de se fâcher quand
on retire sa pièce de l'affiche, il se fâ-
:he déjà quand on annonce les derniè-
res! Que dis-je? il se fâche quand on
met une autre pièce en répétitions, et
,. même quand une note, insérée dans un
courrier, annonce qu'on jouera — un
jour — sans préciser l'année ni le siè-
cle, une autre pièce dans le théâtre où
il est joué.
Un auteur peut douter de son œuvre
avant la première. La plupart ne sont
pas tranquilles jusqu'à ce que le public
se soit prononcé. Mais une fois l'événe-
ment accompli, quel qu'il soit, l'auteur
est envahi d'un inconcevable optimisme.
Comme, par politesse, ses amis pronos-
tiquent toujours un chiffre de représen-
tations très supérieur à ce qu'ils pen-
sent, l'auteur les suit avec ardeur dans
leurs exagérations les moins raisonna-
bles.
Dans les théâtres relativement petits,
où le maximum est facile à atteindre, il
arrive souvent, si le théâtre a une clien-
tèle, que les demi-succès « partent » aussi
1 brillamment que les succès véritables.
Alors, l'auteur ressent « l'ivresse du
maximum » ; il perd tout sang-froid et
toute faculté d'évaluation. Ça monte!
ça monte! ça monte! Il n'y a aucune
raison pour que ça s'arrête. Le samedi
soir, on a fait salle comble. Le diman-
che après midi la recette de la matinée
a été, somme toute, admirable (étant
donné le beau temps qu'il faisait). La
soirée du dimanche a été inouïe. On n'a
pas fait autant que le samedi, parce que
le dimanche, lés grosses places ne don-
nent pas. Mais les petites places étaient
bondées. (Le marchand de billets a dit
que c'était un excellent signe.) Et, d'ail-
leurs, si vous aviez vu l'effet de la
pièce. C'était, tout bonnement, prodi-
gieux.
Et, tout à coup, le lundi, la recette re-
çoit un coup de tampon formidable. On
a fait un chiffre. un chiffre qu'on ne
peut même pas dire, un chiffre hon-
teux. Il n'y a qu'une chose qui rassure
l'auteur, c'est que c'est inexplicable. On
'aurait « baissé » de. mille francs, de
quinze cents francs, c'était dur, c'était
embêtant; on aurait pu trouver des rai-
sons. Mais baisser. de ce qu'on a
baissé, ça ne veut plus rien dire du
tout, c'est un de ces faits devant les-
quels la science reste muette et courbe
son front impuissant.
Et pourtant, ce phénomène, ce mira-
cle, s'il s'agissait de la pièce d'un autre,
on en trouverait facilement la significa-
tion. On ne la chercherait même pas.
On dirait, avec une grande pitié :
« Avez-vous vu ce qu'ils ont fait avec
leur pièce nouvelle? » Et l'on ajoute,
plein d'une philosophie sereine: « C'est
cuit ! »
Il est certain qu'un directeur, sans al-
ler jusqu'à « sacquer» tout de suite et
brutalement une pièce mal partie, a in-
térêt, le plus souvent, à ne pas partager
la confiance de l'auteur, aveugle et obs-
tinée. Et en disant ceci, et en le répé-
tant, je ne crois pas desservir l'intérêt
général des auteurs, qui se confond avec
l'intérêt des directeurs.
Mais, à chacun son métier. Obser-
vons ce simple et vietéc principe, trop
souvent oublié dans les théâtres, où les
directeurs passent leur temps à donner
'aux dramaturges des leçons de drama-
turgie, cependant que les auteurs don-
nent aux directeurs des leçons de direc-
tion. Je demande que l'auteur fasse sa
pièce tout seul, et que le directeur ne
lui impose pas ses idées. Mais, une fois
la pièce jouée, que l'auteur, quoi qu'il
puisse .lui en coûter, laisse faire « au
patron » du théâtre son métier d'admi-
nistrateur. Et ce métier, pour un direc-
teur, consiste moins à soutenir une pièce
qu'à soutenir « sa maison » Or, plus il
y aura de maisons solides à la disposi-
tion des auteurs, plus la grande maison
de la rue Hippolyte-Lebas sera prospère
et solide elle-même. (Applaudissements,
j'espère, sur tous les bancs.) Tout ce
que je dis là, n'est que du simple bon
sens. Mais c'est d'un bon sens si sou-
vent oublié qu'il devient presque para-
doxal.
On me dit que, dans certains cas, le
directeur aura intérêt à pousser une
pièce, et que ce sera pour 9oa théâtre
une bonne réclame que d'inscrire à son
actif une centième de plus. On me cite,
d'ailleurs, des exemples heureux de
cette façon de procéder. Mais ces exem-
ples ne sont pas assez nombreux pour
être probants, et les avantages du sys-
tème en question me paraissent bien ac-
cidentels.
Je crois que les bonnes affaires se font
plus simplement, en travaillant le plus
possible.
Les théâtres où l'on travaille beau-
coup, mais vraiment beaucoup, finissent
toujours par bien marcher.
Or, travailler beaucoup, c'est renou-
veler souvent son affiche. On augmente
ainsi le nombre des auteurs joués. Un
autre avantage du nouveau système, que
signalait Romain Coolus dans l'enquête
du Gil Blas, c'est que, pour parer aux
mauvais événements, les directeurs se-
ront obligés de se constituer un réper-
toire. Or, toutes les fois qu'un théâtre a
su se constituer un vrai répertoire, il
s'en est très bien trouvé.
Donc, au lieu de remplir sa salle avec
des billets de faveur, et de s'acharner à
faire vivre des pièces non viables, que
le directeur, bon accoucheur, en fasse
naître d'autres, le plus possible. Au dé-
but, cette façon d'agir entraînera des
discussions très vives, voire des brouil-
les éternelles. Mais chacun sait que la
durée d'une brouille éternelle entre un
auteur et un directeur varie de un an à
quinze jours, selon le tempérament de
l'auteur ou sa fécondité !
Tristan BERNARD.
Nous publierons demain un article de
GABRIEL TRARIEUX
et une chronique de
JACQUES MAY
Le Théâtre d'Augias
Dans certains laboratoires scientifiques,
où l'on cultive les plus dangereux bacilles,
un usage imprescriptible veut que l'on con-
tinue toujours à prélever des échantillons
des terribles bouillons de culture en les
aspirant avec la bouche au moyen d'un
peiit tube de verre.
Il va de soi que, si l'aspiration est trop
forte, l'étudiant meurt en vingt-quatre heu-
res, de la façon la plus épouvantable, et
que l'on peut étudier sur lui un beau cas
foudroyant, véritablement digne de l'atten-
tion du corps médical tout entier.
Personne n'ignore cependant, dans ces
laboratoires, qu'en utilisant une petite
éprouvette spéciale, d'une valeur de cin-
quante centimes, on éviterait de pareilles
catastrophes. Mais, comme Pasteur ne
s'est point servi de ce petit instrument,
ce serait déchoir pour un véritable savant
que de ne point taire comme lui. C'est ainsi
que de nombreux cas mortels, parfaite-
ment stupides, se produisent dans des mi-
lieux où les règles les plus élémentaires
de l'hygiène et de la lutte contre le mal
trouvent leur plus ferme appui.
C'est ce qu'on appelle la tradition, et les
raisonnements - les meilleurs ne peuvent
rien dans notre pays contre cette chose
sacro-sainte.
Pour peu que l'on étudie la question de
l'hygiène au théâtre, on voit qu'il en est
exactement de même sur nos scènes. Si les
coulisses sont un foyer d'injection, si le der-
nier des habitants des fortifications ne
voudrait pas séjourner dans une loge d'ar-
tiste, cela ne vient pas le plus souvent, com-
me on le pourrait croire, d'un esprit d'éco-
nomie mal placé ou d'une ignorance totale
des lois de l'hygiène. Dans le monde des
théâtres, on sait bien mieux que partout ail-
leurs quelle est la valeur d'un beau décor,
et les directeurs et les interprètes accumu-
lent, chez eux, tous les raffinements du luxe
et de l'hygiène moderne. Seulement, dès
qu'il s'agit de leur théâtre, tout change;
la tradition veut que les dépendances en
soient sales, il en est ainsi depuis des siè-
cles; cela fait partie des traditions et du
genre de la maison, et l'on serait ridicule si
l'on protestait contre un pareiUétat de cho-
ses. ,
Il paraît que la saleté! et * la <• négligence
constituent le genre artiste'^et ce serait
être bourgeois que de réagir contre elles.
Espérons, une fois n'est point coutume, que
l'administration pourra jouer prochainement
un rôle utile en la matière et venir à bout
de ce qui n'est, en somme, que le plus ri-
dicule de tous les snobismes.
G. DE PAWLOWSKI.
Échos
Ce soir, à neuf heures, au théâtre du Pa-
lais-Royal, répétition générale de Madame
Gribouille, comédie-vaudeville en trois ac-
tes, de MM. Abel Tarride et Adolphe Che-
nevière.
s
oyons amis, Cinna.
1 C'est décidément le grand désarme-
ment général.
Finis, tous les discords! Eteintes, toutes
les querelles !
On se souvient que, postérieurement au
jugement sévère porté par M. Nozière sur
Paris-New-York, ■ M. Emmanuel Arène,
dans le Figaro. formula de très dures res-
trictions sur les productions dramatiques
de M. Nozière, l'adaptation des Hasards
du coin du feu, celle des Liaisons dange-
reuses, et Le Baptême.
Ce fâcheux temps n'est plus, tout a
changé de face. Lisez plutôt cet extrait de
article consacré, hier, par l'auteur du
Roi, à l'acte nouveau de M. Nozière, Un
Episode sous la Terreur :
Après les transpositions scéniques si pleines
de finesse et de tact que notre brillant confrère
a su faire des Jeux de l'amour et du hasard
(M. Arène veut dire des Hasards du Coin du
feu) et des Liaisons dangereuses, après cette
pièce originale et forte du Baptême, en colla-
boration avec M. Alfred Savoir, et une adapta-
tion de la Sonate à Kreutzer, que nous ne con-
naissons pas encore à Paris mais que Mme
Suzanne Desprès vient -de jouer en Allemagne
avec le plus grand succès, M. Nozière a, une
fois de plus, affirmé avec autorité, dans ce pe-
tit drame sobre, mystérieux et émouvant, cette
science du théâtre et ce souci de la forme qui
avaient assuré la très vive faveur de ses œu-
vres précédentes.
Rappelons que MM. Nozière et Guy
Launay se sont montrés, il y a peu de
jours, fort enthousiastes du Roi.
Une politesse en vaut une autre.
L
'échéance.
C'est demain mercredi 29 avril que
doit venir devant la première chambre le
procès, tant attendu, Mirbeau-Natanson
contre Claretie.
Il y a trois jours, MM. Mirbeau et Na-
tanson, interrogés par leurs confrères du
Syndicat des artistes dramatiques, envisa-
geaient cette date en souriant.
Hier, à la représentation de Saül, M.
Jules Claretie promena une contenance
calme, très calme, excessivement calme.
Le dénouement approche. En scène pour
le dernier acte!.
T
erpsichore révoltée. -
Le 8 avril dernier, l'un des trois
directeurs — très réputé pour sa façon
d'administrer — supprima, d'un coup de
plume, les feux touchés par les artistes
du corps de ballet. Ceux-ci protestèrent
violemment, mais aucun n'osa s'en plaindre
ouvertement.
Et cependant il était évident que le di-
recteur. en Drivant ses pensionnaires de
sommes importantes en regard de leurs
appointements modestes, allait contre les
clauses inscrites au cahier des charges.
La révolte devint générale samedi. Ce
jour-là, tous les artistes de la danse allè-
rent, en cortège, manifester dans le cabinet
net directorial.
Et le directeur, quelque peu gêné, an-
nonça qu'il rétablirait, « jusqu'à nouvel or-
dre », les feux.
Ah! qu'il est difficile d'être économe.
L
a soirée de gala du 5 mai.
Grâce au concours des artistes les
plus réputés de l'Opéra. de l'Opéra-Comi-
que, de la Comédie-Française et de FO-
déon, qui sont inscrits âu programme de la
fête du 5 mai, donnée, salle Gaveau, par
la Société des Amis des Lettres, des Arts
et des Sciences, cette fête s'annonce com-
me devant être une des plus brillantes et
des plus artistiques de la saison.
Plusieurs personnalités du Tout-Paris po-
litique, littéraire et artistique, qui patron-
nent I'oeuvre, sont déjà titulaires des prin-
cipales loges.
Nous donnerons prochainement le pro-
gramme complet de cette belle manifesta-
tion d'art. -
M
argaritas aute porcos.
Entendu, au théâtre Carignan, - de
Turin, pendant la représentation de Qui
perd gagne par Mme Réjane et sa troupe,
ces paroles éloquemment indignées d'un
impresario très puissant en Italie: « Est-il
possible qu'on soit cocu à ce point-là! Je
ne comprends pas qu'on applaudisse! »
c
herchez.
Nous apprenons qu'un de nos confrè-
res, comédien et auteur dramatique, a 1 in-
tention de louer, pendant les mois de juillet,
août et septembre, pour y donner une sai-
son d'été, un charmant théâtre des Champs-
Elysées, que son plafond mobile désigne
tout spécialement pour une tentative de re
genre.
Nous croyons cependant savoir que rien
n'e!¡t encore décidé, et que l'éditeur très pa-
risien, propriétaire de cette exquise bon-
bonière, à qui d'autres propositions ont été
faites, ne prendra aucune décision avant le
15 mai. *
C'
hez Champeaux, tous les soirs, le dîner
des - théâtres, si prestement servi,
attire, place de la Bourse, le Tout-Pans.
Artistes en vogue, auteurs, femmes du
monde, tous se donnent rendez-vous chez
Champeaux.
E
st-il rien de plus séduisant qu'une
Bayard Clément de ville ou de grand
tourisme?
Remarquables par leur solidité, les châs-
sis du célèbre constructeur de Levallois ont
la prédilection des touristes, qui apprennent,
comme il convient, les merveilles de méca-
nique.
D
Regner, 4, rue des Capucines, paye
cher bijoux, diamants, perles, auto-
mobiles, reconnaissances du Mont-de-Piété,
100 0/0, les dégage sans frais, même chez
des tiers.
E
n l'honneur d'Offenbach.
Ludovic Halévy. Revnaldo Hahn No-
ziere, Claude Terrasse, Georges Pioch,
Henri de Curzon, J. Brindejont-Offenbach,
etc., etc., célèbrent Offenbach dans le nu-
méro spécial que la revue Musica consacre
a ce compositeur de génie. De piquantes
illustrations agrémentent le texte, et un ai-
bum de vingt-quatre pages de musique,
grand format, complète ce numéro sensa-
tionnel de Musica, que tous les musiciens
voudront conserver.
NOUVELLE A LA MAIN
0
4.,
n annonce à notre terrible et spirituel
collaborateur Louis Schneider la clô-
IUIC prématurée des Folies-Berger, alias
Porte-Saint-Martin.
Et notre ami de soupirer mélancolique-
ment: .,
^— Les derniers accords d'Eon!.
1 Le Mastic dé Verre.
A L'OPÉRA-COMIQUE
Le Concours de Ténors
Organisé par "Comœdia" et "Musica"
avec le concours de la Dépêche de Toulouse", de la France de Bordeaux et du
Sud-Ouest", du "Petit Bourguignon" et du "Petit Niçois"
La finale a lieu aujourd'hui, à 3 h. 3j4, à l'Opéra=Comique
Et voici que notre Concours de Ténors,
qui fut, lors des deux premières élimina-
toires, une joyeuse partie de rire, est de-
venu, par les sujets mis en valeur, un gros
événement artistique auquel la France en-
tière, aujourd'hui, va s'intéresser.
Songez donc! En un moment où, public,
directeurs, impresarii déplorent amèrement
qu'il n'y ait plus de ténors, en une époque
où il nous faut encore compter sur les vieil-
les gloires d'il y a vingt ans, songez que Co-
mœdia et Musica vont peut-être mettre en
lumière une gloire nouvelle, lancer en plei-
ne gloire une jeune étoile française, mar-
quer d'un trait lumineux notre histoire au
théâtre lyrique. Peut-être nous- allons faire,
sortir de l'ombre Quelqu'un. C'est notre
plus cher désir, en tout cas, comme notre
but unique est de servir la cause de l'Art.
Mais si notre Concours ne constitue, dans
la capitale, qu'un événement bien parisien,
en province, il révolutionne tout le inonde.
Bordeaux et Toulouse surtout sont en ébul-
lition; les deux villes, d'ailleurs, ont produit,
aux Eliminatoires, des sujets remarquables,
que nous allons entendre à Paris pour la
première fois.
Quoi qu'il advienne de l'avenir du vain-
queur, il lui semblera, ce soir, après la pro-
clamation du résultat, qu'une bonne fée est
entrée dans son existence, pour lui faciliter
les premiers pas. Outre le prix en espèces,
les meilleurs professeurs vont se le dispu-
ter, et lorsque son instruction musicale sera
complète, nos directeurs lui ouvriront bien
certainement leurs portes toutes grandes.
Et notre homme s'en ira ensuite dans la vie,
dans la vie charmante du ténor, faite de
gloire et de louanges, faite aussi de gros
bénéfices.
Ce souviendra-t-il alors du service que
nous lui aurons rendu?
Le jury, qui est composé de toutes les
sommités artistiques de Paris, le jury, rap-
pelons-le, ne tiendra compte que de la qua-
lité de la voix, sans s'inquiéter de l'instruc-
tion musicale du sujet. C'est une œuvre
d'encouragement que nous avons faite, et,
ce soir, de belles voix -et non des sujets tout
formés que nous cherchons.
COMŒDIA.
--
Quelques renseignements
Nous devons, il n'est que juste de le rap-
peler, à l'obligeance de M. Albert Carré, ce
pouvoir donner notre Concours de Ténors
dans le cadre grandiose de l'Opéra-Comi-
que. C'est un strict devoir pour nous de
l'en remercier chaleureusement.
Le concours commencera à quatre heu-
res précises et devra être terminé, de ri-
gueur, à six heures précises.
Le jury se réunira aussitôt après pour
rendre son verdict.
I Nous prions enfin ceux de nos lecteurs
qui ne pourraient cas utiliser les places
»
qu'ils ont reçues de vouloir bien nuus ei%
faire le retour.
Les Ténors
Voici la liste complète des ténors J~r'~
dans le Concours:
1. ACCARD, Gaston (éliminatoire IV-
jon), 30 ans, sculpteur à D }'" .é..
nor léger. (Lakmé: Fantaisie
2. ALBINO, Jean (LRE éliminatoire -• ■
ris, demi-caractère. (Hérodic '■*'£
pouvant.)
3. ANCELIN, Joseph (l re éliminât r 'Q
Paris), 27 ans, ébéniste, 34, le da
Texel, à Paris, ténor léger. (Grisé-
lidis: Ouvrez vousi..)
4. BAETENS, Georges (lre éliminatoire de
Paris), 25 ans, 69, rue de Courcel-
les, à Levallois. demi-caractère..
(Werther: Invocation.)
5. BARELLIÈRE, Charles (lre éliminatoire
de Paris), chirurgien-dentiste, 40.
Grande-Rue, à Chaville, fort ténonj
(Guillaume Tell: Asile héréditaire.)
6. BousQuÉ. Emile (l re éliminatoire de
Paris), 26 ans, employé, 7 bis, rue
Geoffroy-Marie, à Paris, fort ténor.
(Guillaume Tell: Asile héréditaire.)
7. CHAMARD, Emile (2e éliminatoire de
Paris). 30 ans, sans profession, 28,
avenue de Wagram, à Paris, demi-
M. Barellière M. Lassalle M. Bousqut
M. Ouérln M. Ancelin
M. Albino M. Lorphelln M. Baetenia
LES LAURÉATS DE LA PREMIÈRE ÉLIMINATOIRE PARISIENNE
M. Delacarrière M. Marte M. Chamard
M. Toussaint M. Marcellin M. Qilly
LES LAURÉATS DE LA SECONDE ÉLIMINATOIRE PARISIENNE
MO' M. Irlartha M. pané
Jet.. lIoJland M. Dominique M.-!.Oubresaao WL Falandry
M. Ichino M. Aocard M. Villeneuve
LES LAURÉATS DES ELIMINATOIRES DE PROViNce
Mardi 28 Avril 1908. *
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Pro domo
nostra
Il y a une semaine, à cette même pla-
ce, j'émettais cet avis que la suppression
des billets de faveur servirait les intérêts
matériels et supérieurs de l'art dramati-
que, en obligeant les directeurs à renou-
veler plus souvent leur affiche, en don-
nant ainsi aux auteurs des occasions
moins rares d'être joués, et en habituant
les plus célèbres d'entre eux à travailler
davantage de leur métier.
Raoul Aubry, qui veut bien citer, dans
Cil Blas, quelques passages de mon ar-
ticle, prétend que les directeurs ne se-
ront pas de mon avis, parce que le re-
nouvellement trop fréquent de leur af-
fiche leur entraînerait trop souvent des
frais de mise en scène. Quelle erreur est
la vôtre, Raoul Aubry!
Les directeurs ne demanderaient qu'à
jcuer plus de pièces. Les frais de mise
en scène seraient largement compensés
par l'élévation de la moyenne. Si les di-
recteurs laissent traîner des pièces sur
l'affiche et perdent, dans les cinquante
dernières d'une pièce, tout ce qu'ils ont
gagné, et même devantage; s'ils hésitent
à remplacer un spectacle qui ne va plus,
c'est qu'ils ont peur des auteurs de la
pièce en cours. Car un auteur, dont sa
situation d'auteur très demandé fait un
~tre autoritaire et despotique, un auteur
ne se contente pas de se fâcher quand
on retire sa pièce de l'affiche, il se fâ-
:he déjà quand on annonce les derniè-
res! Que dis-je? il se fâche quand on
met une autre pièce en répétitions, et
,. même quand une note, insérée dans un
courrier, annonce qu'on jouera — un
jour — sans préciser l'année ni le siè-
cle, une autre pièce dans le théâtre où
il est joué.
Un auteur peut douter de son œuvre
avant la première. La plupart ne sont
pas tranquilles jusqu'à ce que le public
se soit prononcé. Mais une fois l'événe-
ment accompli, quel qu'il soit, l'auteur
est envahi d'un inconcevable optimisme.
Comme, par politesse, ses amis pronos-
tiquent toujours un chiffre de représen-
tations très supérieur à ce qu'ils pen-
sent, l'auteur les suit avec ardeur dans
leurs exagérations les moins raisonna-
bles.
Dans les théâtres relativement petits,
où le maximum est facile à atteindre, il
arrive souvent, si le théâtre a une clien-
tèle, que les demi-succès « partent » aussi
1 brillamment que les succès véritables.
Alors, l'auteur ressent « l'ivresse du
maximum » ; il perd tout sang-froid et
toute faculté d'évaluation. Ça monte!
ça monte! ça monte! Il n'y a aucune
raison pour que ça s'arrête. Le samedi
soir, on a fait salle comble. Le diman-
che après midi la recette de la matinée
a été, somme toute, admirable (étant
donné le beau temps qu'il faisait). La
soirée du dimanche a été inouïe. On n'a
pas fait autant que le samedi, parce que
le dimanche, lés grosses places ne don-
nent pas. Mais les petites places étaient
bondées. (Le marchand de billets a dit
que c'était un excellent signe.) Et, d'ail-
leurs, si vous aviez vu l'effet de la
pièce. C'était, tout bonnement, prodi-
gieux.
Et, tout à coup, le lundi, la recette re-
çoit un coup de tampon formidable. On
a fait un chiffre. un chiffre qu'on ne
peut même pas dire, un chiffre hon-
teux. Il n'y a qu'une chose qui rassure
l'auteur, c'est que c'est inexplicable. On
'aurait « baissé » de. mille francs, de
quinze cents francs, c'était dur, c'était
embêtant; on aurait pu trouver des rai-
sons. Mais baisser. de ce qu'on a
baissé, ça ne veut plus rien dire du
tout, c'est un de ces faits devant les-
quels la science reste muette et courbe
son front impuissant.
Et pourtant, ce phénomène, ce mira-
cle, s'il s'agissait de la pièce d'un autre,
on en trouverait facilement la significa-
tion. On ne la chercherait même pas.
On dirait, avec une grande pitié :
« Avez-vous vu ce qu'ils ont fait avec
leur pièce nouvelle? » Et l'on ajoute,
plein d'une philosophie sereine: « C'est
cuit ! »
Il est certain qu'un directeur, sans al-
ler jusqu'à « sacquer» tout de suite et
brutalement une pièce mal partie, a in-
térêt, le plus souvent, à ne pas partager
la confiance de l'auteur, aveugle et obs-
tinée. Et en disant ceci, et en le répé-
tant, je ne crois pas desservir l'intérêt
général des auteurs, qui se confond avec
l'intérêt des directeurs.
Mais, à chacun son métier. Obser-
vons ce simple et vietéc principe, trop
souvent oublié dans les théâtres, où les
directeurs passent leur temps à donner
'aux dramaturges des leçons de drama-
turgie, cependant que les auteurs don-
nent aux directeurs des leçons de direc-
tion. Je demande que l'auteur fasse sa
pièce tout seul, et que le directeur ne
lui impose pas ses idées. Mais, une fois
la pièce jouée, que l'auteur, quoi qu'il
puisse .lui en coûter, laisse faire « au
patron » du théâtre son métier d'admi-
nistrateur. Et ce métier, pour un direc-
teur, consiste moins à soutenir une pièce
qu'à soutenir « sa maison » Or, plus il
y aura de maisons solides à la disposi-
tion des auteurs, plus la grande maison
de la rue Hippolyte-Lebas sera prospère
et solide elle-même. (Applaudissements,
j'espère, sur tous les bancs.) Tout ce
que je dis là, n'est que du simple bon
sens. Mais c'est d'un bon sens si sou-
vent oublié qu'il devient presque para-
doxal.
On me dit que, dans certains cas, le
directeur aura intérêt à pousser une
pièce, et que ce sera pour 9oa théâtre
une bonne réclame que d'inscrire à son
actif une centième de plus. On me cite,
d'ailleurs, des exemples heureux de
cette façon de procéder. Mais ces exem-
ples ne sont pas assez nombreux pour
être probants, et les avantages du sys-
tème en question me paraissent bien ac-
cidentels.
Je crois que les bonnes affaires se font
plus simplement, en travaillant le plus
possible.
Les théâtres où l'on travaille beau-
coup, mais vraiment beaucoup, finissent
toujours par bien marcher.
Or, travailler beaucoup, c'est renou-
veler souvent son affiche. On augmente
ainsi le nombre des auteurs joués. Un
autre avantage du nouveau système, que
signalait Romain Coolus dans l'enquête
du Gil Blas, c'est que, pour parer aux
mauvais événements, les directeurs se-
ront obligés de se constituer un réper-
toire. Or, toutes les fois qu'un théâtre a
su se constituer un vrai répertoire, il
s'en est très bien trouvé.
Donc, au lieu de remplir sa salle avec
des billets de faveur, et de s'acharner à
faire vivre des pièces non viables, que
le directeur, bon accoucheur, en fasse
naître d'autres, le plus possible. Au dé-
but, cette façon d'agir entraînera des
discussions très vives, voire des brouil-
les éternelles. Mais chacun sait que la
durée d'une brouille éternelle entre un
auteur et un directeur varie de un an à
quinze jours, selon le tempérament de
l'auteur ou sa fécondité !
Tristan BERNARD.
Nous publierons demain un article de
GABRIEL TRARIEUX
et une chronique de
JACQUES MAY
Le Théâtre d'Augias
Dans certains laboratoires scientifiques,
où l'on cultive les plus dangereux bacilles,
un usage imprescriptible veut que l'on con-
tinue toujours à prélever des échantillons
des terribles bouillons de culture en les
aspirant avec la bouche au moyen d'un
peiit tube de verre.
Il va de soi que, si l'aspiration est trop
forte, l'étudiant meurt en vingt-quatre heu-
res, de la façon la plus épouvantable, et
que l'on peut étudier sur lui un beau cas
foudroyant, véritablement digne de l'atten-
tion du corps médical tout entier.
Personne n'ignore cependant, dans ces
laboratoires, qu'en utilisant une petite
éprouvette spéciale, d'une valeur de cin-
quante centimes, on éviterait de pareilles
catastrophes. Mais, comme Pasteur ne
s'est point servi de ce petit instrument,
ce serait déchoir pour un véritable savant
que de ne point taire comme lui. C'est ainsi
que de nombreux cas mortels, parfaite-
ment stupides, se produisent dans des mi-
lieux où les règles les plus élémentaires
de l'hygiène et de la lutte contre le mal
trouvent leur plus ferme appui.
C'est ce qu'on appelle la tradition, et les
raisonnements - les meilleurs ne peuvent
rien dans notre pays contre cette chose
sacro-sainte.
Pour peu que l'on étudie la question de
l'hygiène au théâtre, on voit qu'il en est
exactement de même sur nos scènes. Si les
coulisses sont un foyer d'injection, si le der-
nier des habitants des fortifications ne
voudrait pas séjourner dans une loge d'ar-
tiste, cela ne vient pas le plus souvent, com-
me on le pourrait croire, d'un esprit d'éco-
nomie mal placé ou d'une ignorance totale
des lois de l'hygiène. Dans le monde des
théâtres, on sait bien mieux que partout ail-
leurs quelle est la valeur d'un beau décor,
et les directeurs et les interprètes accumu-
lent, chez eux, tous les raffinements du luxe
et de l'hygiène moderne. Seulement, dès
qu'il s'agit de leur théâtre, tout change;
la tradition veut que les dépendances en
soient sales, il en est ainsi depuis des siè-
cles; cela fait partie des traditions et du
genre de la maison, et l'on serait ridicule si
l'on protestait contre un pareiUétat de cho-
ses. ,
Il paraît que la saleté! et * la <• négligence
constituent le genre artiste'^et ce serait
être bourgeois que de réagir contre elles.
Espérons, une fois n'est point coutume, que
l'administration pourra jouer prochainement
un rôle utile en la matière et venir à bout
de ce qui n'est, en somme, que le plus ri-
dicule de tous les snobismes.
G. DE PAWLOWSKI.
Échos
Ce soir, à neuf heures, au théâtre du Pa-
lais-Royal, répétition générale de Madame
Gribouille, comédie-vaudeville en trois ac-
tes, de MM. Abel Tarride et Adolphe Che-
nevière.
s
oyons amis, Cinna.
1 C'est décidément le grand désarme-
ment général.
Finis, tous les discords! Eteintes, toutes
les querelles !
On se souvient que, postérieurement au
jugement sévère porté par M. Nozière sur
Paris-New-York, ■ M. Emmanuel Arène,
dans le Figaro. formula de très dures res-
trictions sur les productions dramatiques
de M. Nozière, l'adaptation des Hasards
du coin du feu, celle des Liaisons dange-
reuses, et Le Baptême.
Ce fâcheux temps n'est plus, tout a
changé de face. Lisez plutôt cet extrait de
article consacré, hier, par l'auteur du
Roi, à l'acte nouveau de M. Nozière, Un
Episode sous la Terreur :
Après les transpositions scéniques si pleines
de finesse et de tact que notre brillant confrère
a su faire des Jeux de l'amour et du hasard
(M. Arène veut dire des Hasards du Coin du
feu) et des Liaisons dangereuses, après cette
pièce originale et forte du Baptême, en colla-
boration avec M. Alfred Savoir, et une adapta-
tion de la Sonate à Kreutzer, que nous ne con-
naissons pas encore à Paris mais que Mme
Suzanne Desprès vient -de jouer en Allemagne
avec le plus grand succès, M. Nozière a, une
fois de plus, affirmé avec autorité, dans ce pe-
tit drame sobre, mystérieux et émouvant, cette
science du théâtre et ce souci de la forme qui
avaient assuré la très vive faveur de ses œu-
vres précédentes.
Rappelons que MM. Nozière et Guy
Launay se sont montrés, il y a peu de
jours, fort enthousiastes du Roi.
Une politesse en vaut une autre.
L
'échéance.
C'est demain mercredi 29 avril que
doit venir devant la première chambre le
procès, tant attendu, Mirbeau-Natanson
contre Claretie.
Il y a trois jours, MM. Mirbeau et Na-
tanson, interrogés par leurs confrères du
Syndicat des artistes dramatiques, envisa-
geaient cette date en souriant.
Hier, à la représentation de Saül, M.
Jules Claretie promena une contenance
calme, très calme, excessivement calme.
Le dénouement approche. En scène pour
le dernier acte!.
T
erpsichore révoltée. -
Le 8 avril dernier, l'un des trois
directeurs — très réputé pour sa façon
d'administrer — supprima, d'un coup de
plume, les feux touchés par les artistes
du corps de ballet. Ceux-ci protestèrent
violemment, mais aucun n'osa s'en plaindre
ouvertement.
Et cependant il était évident que le di-
recteur. en Drivant ses pensionnaires de
sommes importantes en regard de leurs
appointements modestes, allait contre les
clauses inscrites au cahier des charges.
La révolte devint générale samedi. Ce
jour-là, tous les artistes de la danse allè-
rent, en cortège, manifester dans le cabinet
net directorial.
Et le directeur, quelque peu gêné, an-
nonça qu'il rétablirait, « jusqu'à nouvel or-
dre », les feux.
Ah! qu'il est difficile d'être économe.
L
a soirée de gala du 5 mai.
Grâce au concours des artistes les
plus réputés de l'Opéra. de l'Opéra-Comi-
que, de la Comédie-Française et de FO-
déon, qui sont inscrits âu programme de la
fête du 5 mai, donnée, salle Gaveau, par
la Société des Amis des Lettres, des Arts
et des Sciences, cette fête s'annonce com-
me devant être une des plus brillantes et
des plus artistiques de la saison.
Plusieurs personnalités du Tout-Paris po-
litique, littéraire et artistique, qui patron-
nent I'oeuvre, sont déjà titulaires des prin-
cipales loges.
Nous donnerons prochainement le pro-
gramme complet de cette belle manifesta-
tion d'art. -
M
argaritas aute porcos.
Entendu, au théâtre Carignan, - de
Turin, pendant la représentation de Qui
perd gagne par Mme Réjane et sa troupe,
ces paroles éloquemment indignées d'un
impresario très puissant en Italie: « Est-il
possible qu'on soit cocu à ce point-là! Je
ne comprends pas qu'on applaudisse! »
c
herchez.
Nous apprenons qu'un de nos confrè-
res, comédien et auteur dramatique, a 1 in-
tention de louer, pendant les mois de juillet,
août et septembre, pour y donner une sai-
son d'été, un charmant théâtre des Champs-
Elysées, que son plafond mobile désigne
tout spécialement pour une tentative de re
genre.
Nous croyons cependant savoir que rien
n'e!¡t encore décidé, et que l'éditeur très pa-
risien, propriétaire de cette exquise bon-
bonière, à qui d'autres propositions ont été
faites, ne prendra aucune décision avant le
15 mai. *
C'
hez Champeaux, tous les soirs, le dîner
des - théâtres, si prestement servi,
attire, place de la Bourse, le Tout-Pans.
Artistes en vogue, auteurs, femmes du
monde, tous se donnent rendez-vous chez
Champeaux.
E
st-il rien de plus séduisant qu'une
Bayard Clément de ville ou de grand
tourisme?
Remarquables par leur solidité, les châs-
sis du célèbre constructeur de Levallois ont
la prédilection des touristes, qui apprennent,
comme il convient, les merveilles de méca-
nique.
D
Regner, 4, rue des Capucines, paye
cher bijoux, diamants, perles, auto-
mobiles, reconnaissances du Mont-de-Piété,
100 0/0, les dégage sans frais, même chez
des tiers.
E
n l'honneur d'Offenbach.
Ludovic Halévy. Revnaldo Hahn No-
ziere, Claude Terrasse, Georges Pioch,
Henri de Curzon, J. Brindejont-Offenbach,
etc., etc., célèbrent Offenbach dans le nu-
méro spécial que la revue Musica consacre
a ce compositeur de génie. De piquantes
illustrations agrémentent le texte, et un ai-
bum de vingt-quatre pages de musique,
grand format, complète ce numéro sensa-
tionnel de Musica, que tous les musiciens
voudront conserver.
NOUVELLE A LA MAIN
0
4.,
n annonce à notre terrible et spirituel
collaborateur Louis Schneider la clô-
IUIC prématurée des Folies-Berger, alias
Porte-Saint-Martin.
Et notre ami de soupirer mélancolique-
ment: .,
^— Les derniers accords d'Eon!.
1 Le Mastic dé Verre.
A L'OPÉRA-COMIQUE
Le Concours de Ténors
Organisé par "Comœdia" et "Musica"
avec le concours de la Dépêche de Toulouse", de la France de Bordeaux et du
Sud-Ouest", du "Petit Bourguignon" et du "Petit Niçois"
La finale a lieu aujourd'hui, à 3 h. 3j4, à l'Opéra=Comique
Et voici que notre Concours de Ténors,
qui fut, lors des deux premières élimina-
toires, une joyeuse partie de rire, est de-
venu, par les sujets mis en valeur, un gros
événement artistique auquel la France en-
tière, aujourd'hui, va s'intéresser.
Songez donc! En un moment où, public,
directeurs, impresarii déplorent amèrement
qu'il n'y ait plus de ténors, en une époque
où il nous faut encore compter sur les vieil-
les gloires d'il y a vingt ans, songez que Co-
mœdia et Musica vont peut-être mettre en
lumière une gloire nouvelle, lancer en plei-
ne gloire une jeune étoile française, mar-
quer d'un trait lumineux notre histoire au
théâtre lyrique. Peut-être nous- allons faire,
sortir de l'ombre Quelqu'un. C'est notre
plus cher désir, en tout cas, comme notre
but unique est de servir la cause de l'Art.
Mais si notre Concours ne constitue, dans
la capitale, qu'un événement bien parisien,
en province, il révolutionne tout le inonde.
Bordeaux et Toulouse surtout sont en ébul-
lition; les deux villes, d'ailleurs, ont produit,
aux Eliminatoires, des sujets remarquables,
que nous allons entendre à Paris pour la
première fois.
Quoi qu'il advienne de l'avenir du vain-
queur, il lui semblera, ce soir, après la pro-
clamation du résultat, qu'une bonne fée est
entrée dans son existence, pour lui faciliter
les premiers pas. Outre le prix en espèces,
les meilleurs professeurs vont se le dispu-
ter, et lorsque son instruction musicale sera
complète, nos directeurs lui ouvriront bien
certainement leurs portes toutes grandes.
Et notre homme s'en ira ensuite dans la vie,
dans la vie charmante du ténor, faite de
gloire et de louanges, faite aussi de gros
bénéfices.
Ce souviendra-t-il alors du service que
nous lui aurons rendu?
Le jury, qui est composé de toutes les
sommités artistiques de Paris, le jury, rap-
pelons-le, ne tiendra compte que de la qua-
lité de la voix, sans s'inquiéter de l'instruc-
tion musicale du sujet. C'est une œuvre
d'encouragement que nous avons faite, et,
ce soir, de belles voix -et non des sujets tout
formés que nous cherchons.
COMŒDIA.
--
Quelques renseignements
Nous devons, il n'est que juste de le rap-
peler, à l'obligeance de M. Albert Carré, ce
pouvoir donner notre Concours de Ténors
dans le cadre grandiose de l'Opéra-Comi-
que. C'est un strict devoir pour nous de
l'en remercier chaleureusement.
Le concours commencera à quatre heu-
res précises et devra être terminé, de ri-
gueur, à six heures précises.
Le jury se réunira aussitôt après pour
rendre son verdict.
I Nous prions enfin ceux de nos lecteurs
qui ne pourraient cas utiliser les places
»
qu'ils ont reçues de vouloir bien nuus ei%
faire le retour.
Les Ténors
Voici la liste complète des ténors J~r'~
dans le Concours:
1. ACCARD, Gaston (éliminatoire IV-
jon), 30 ans, sculpteur à D }'" .é..
nor léger. (Lakmé: Fantaisie
2. ALBINO, Jean (LRE éliminatoire -• ■
ris, demi-caractère. (Hérodic '■*'£
pouvant.)
3. ANCELIN, Joseph (l re éliminât r 'Q
Paris), 27 ans, ébéniste, 34, le da
Texel, à Paris, ténor léger. (Grisé-
lidis: Ouvrez vousi..)
4. BAETENS, Georges (lre éliminatoire de
Paris), 25 ans, 69, rue de Courcel-
les, à Levallois. demi-caractère..
(Werther: Invocation.)
5. BARELLIÈRE, Charles (lre éliminatoire
de Paris), chirurgien-dentiste, 40.
Grande-Rue, à Chaville, fort ténonj
(Guillaume Tell: Asile héréditaire.)
6. BousQuÉ. Emile (l re éliminatoire de
Paris), 26 ans, employé, 7 bis, rue
Geoffroy-Marie, à Paris, fort ténor.
(Guillaume Tell: Asile héréditaire.)
7. CHAMARD, Emile (2e éliminatoire de
Paris). 30 ans, sans profession, 28,
avenue de Wagram, à Paris, demi-
M. Barellière M. Lassalle M. Bousqut
M. Ouérln M. Ancelin
M. Albino M. Lorphelln M. Baetenia
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