Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1908-04-29
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 29 avril 1908 29 avril 1908
Description : 1908/04/29 (A2,N212). 1908/04/29 (A2,N212).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7646596f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/04/2015
2* Année. - N° 212 (Quotidiea),
ii Mnmêfo : - 8 centime*
Mercredi 29 * Avril 1908.
COMŒDIA
*
Rédacteur en Chef : G. de PAWLOWSKi
RÉDACTION & ADMINISTRATION 6
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 288-07
Adresse Télégraphique : COMŒDIA-PARIS
ABONNEMENTS:
UN AN « ROSS
- -
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Etranger. 40 » 20 »
RÉDACTION & ADMINISTRATION ?
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 288-07
Adresse Télégraphique : <ÎOMŒDIA»PARIS
ABONNEMENTS:
UN AN 6 MOIS
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger. 40 » 20 9
Lettre ouverte
à M. Fernand Weyl,
dit Guy Launay,
dit Nozière
Vous êtes, monsieur Fernand Weyl,
un Janus à deux faces distinctes. Un
pseudonyme ne vous suffit pas. Il vous
en faut deux. C'est beaucoup. Je vou-
drais même, amicalement, vous persua-
der que c'est trop. Vous excuserez cette
indiscrétion. Nous sommes d'anciens ca-
marades. Je vous ai connu, monsieur
Fernand Weyl, quand j'accueillais votre
copie dans une jeune Revue — non
payante, hélas! — où l'on s'efforçait de
défendre tous les nobles idéalismes.
Vous étiez alors bienveillant et souple
Je vous ai encore connu lorsque, parti-
san du sionisme, vous vous occupiez à
transplanter vos coreligionnaires mar-
tyrs des villages de la sanglante Arménie
aux rives de l'Amérique du Sud. Vous
étiez alors généreux et doux. Je le sais,
ces temps sont lointains. Ils sont loin-
tains comme les neiges. J'en ai gardé le
souvenir. Vous excuserez mon indis-
crétion.
Vous eûtes, monsieur Fernand Weyl,
une idée fort ingénieuse, certes,
en prenant pour premier pseudo-
nyme un nom que le maître Anatole
France avait déjà daigné parer des grâ-
ces attiques de son langage. Un peu
d'heureux pastiche aidant, vous sûtes
créer, sous ce masque, une confusion pro-
fitable. Elle s'est dissipée, par la suite.
Mais, dès lors, vous étiez lancé. Dans le
journal de M. Hébrard, vous signâtes
des chroniques gentilles, qui ne cas-
saient rien, mais qui plurent. Un renom
d'homme de lettres vous vint. Mon
Dieu! vous n'usurpiez pas trop!. A
quoi bon se fâcher, quand on peut sou-
rire? Anatole France sourit. Nous en
fîmes autant, à la ronde. Et voilà. Vous
fûtes casé.
Moins heureuse, monsieur Fernand
Weyl, ah! bien moins heureuse, vrai-
ment, fut votre seconde manœuvre, qui
consista à vous affubler de la défroque
d'un Guy Launay à qui Le Matin con-
fiait sa terrible critique dramatique. Le
Matin, l'ignoriez-vous donc? n'est pas
Le Temps de M. Hébrard. C'est un
journal merveilleusement fait, le pre-
mier journal de l'époque. Mais les let-
tres y pèsent fort peu. C'est l'informa-
tion qui domine. Le Matin s'est, un jour,
avisé de tuer les répétitions générales, et
de publier ses comptes rendus avant ré..
preuve des premières. C'est une idée, et
c'est son droit. Mais, tant qu'il l'exer-
cera seul, ce droit place le nommé Guy
Launay dans une position délicate. Elle
lui impose des devoirs qu'il est malaisé
d'observer. L'ignoriez-vous, monsieur
Fernand Weyl? N'y auriez-vous pas ré-
fléchi? Alors, je prends la liberté d'in-
sister un peu sur ce point. J'ai qualité
pour vous en parler. Car cette place re-
doutable me fut offerte avant de l'être à
vous. Je ne crus pas pouvoir l'accepter.
Je vais vous expliquer pourquoi.
Un critique dramatique a deux pou-
voirs: celui de faire. littérairement, l'é-
ducation du public; celui d'influer sur
les recettes. Sur le premier n'insis-
tons pas. Qu'on l'exerce lundi ou
mardi, cela a fort peu d'importance, si
on l'exerce avec talent. Sur le second,
je vous arrête. Comprenez-vous, mon-
sieur Fernand Weyl, qu'une note, une
note isolée, parue dans un journal très
lu, dans le silence pniversel, avant
qu'aient parlé tous les autres, est une
arme très efficace, une balle qui peut
blesser? Vous savez ce qu'est un théâ-
tre, la fièvre où l'on vit avant une pre-
mière, la nervosité des interprètes, l'an
goisse de l'auteur bâillonné, l'im-
portance d'un courant qui se crée, dans
ce milieu hyperesthésié où les moutons
du bon Panurge sont affligés de neuras-
thénie. Vous savez cela, sans nul doute.
Calculez-vous la répercussion que peut
avoir une note inexacte écrite à ce mo-
ment précis?
Je dis une note inexacte. Je parle du
fait exclusivement. La littérature n'est
pas en cause. J'appelle une note inexac-
te, une note qui laisse ignorer le sens
d'un événement donné, d'un succès de
public, par exemple, et qui tend à in-
duire en erreur, sur ce fait certain, les
suiveurs. C'est ici, monsieur Fernand
Weyl, que le métier de Guy Launay
exige un scrupule excessif. Ses appré-
ciations littéraires m'importent peu. El-
les lui appartiennent. Mais je lui défends
de tromper sur la qualité du produit, de
publier une nouvelle fausse — dange-
reuse parce que prématurée. On mCdit,
il est vrai, que dans le Gil Blas, No-
zière s'ingénie quelquefois, par le miel
des bonnes paroles, à panser en quelque
mesure les blessures faites, la veille,, par
l'inconséquent Guy Launay. Cela ne ré-
pare pas. Ça aggrave. Un journaliste a
d'aventure deux opinions contradictoi-
res. Mais alors, il écrit en Belgique, il
ne se coupe pas à Paris. Le vieux La
Fontaine l'a dit, dans un mémorable dis-
tique :
Arrière ceux dont la bouche
Souffle le chaud et le froid!.
V J'ai fini, monsieur Fernand Weyl.
Vous m'avez compris, je suppose. Ne
croyez pas à de l'humeur de ma part.
J'ai la bonne chance personnelle de n'a-
voir pas été atteint par le danger que je
signale. Ce n'est pas tout à fait votre
faute. Je vous parle dans votre intérêt.
Il y a, dans la presse, des hommes de
lettrés et. les autres. Il faut choisir.
On ne peut faire deux métiers à la fois.
C'est dangereux. C'est impossible. Ce
que je vous dis là, en Alceste rude, bien
des gens qui vous serrent la main le
pensent en secret, et ne le disent pas.
C'est moi votre ami, et pas eux. Si
vous voulez garder intact le renom nais-
sant de Nozière, lâchez Guy Launay,
croyez-moi. Cela vous fera un bien
énorme. Vous m'en remercierez un
jour.
C'est avec cette conviction que je
vous prie, monsieur Fernand Weyl, de
croire à ma confraternité provisoire et
expectative.
Je vous salue bien.
Gabriel TRARIEUX.
Nous publierons demain une chronique de
JEAN JULLIEN
et une nouvelle de
PIERRE SOUVESTRE
Bacchantes
Il ne se passe point de jour sans que nous
recevions, à Comœdia, quelques lettres,
d'étrangers principalement, protestant con-
tre la mauvaise tenue de certains artistes
de très petits théâtres et contre leur façon
de se moquer du public.
Depuis quelque temps, un grief nouveau
se lait même jour dans cette correspondance
qui n'est point sans nous inquiéter. Il paraît,
en effet, que certains artistes, renouant avec
les traditions anciennes des fêtes de Bac-
chus, cherchent, faute de talent, la vérilé
dans le vin, et l'on cite des noms.
Je veux bien que certains faits qui nous
sont signalés peuvent être exagérés; il n'en
demeure pas moins vrai que nous assistons
à l'éclosion de toute une génération non
velle d'artistes qui n'ont d'artiste que le
nom, et qui n'hésitent point à compromettre
le plus délibérément du monde le bon re-
nom de leurs camarades.
Neuf fois sur dix, ces artistes fantaisistes
n'ont fait aucune étude dramatique, ce sont
des dévoyés, d'anciens rien du tout, ou des
femmes du monde où l'on s'ennuie, qui, fa-
tiguées de ne rien taire, cherchent, dans le
théâtre. une carrière facile et tapageuse. Ce
sont aassi, parfois, --d» izès pauuKes^gatts -à
qui l'on a affirmé, par bêtise ou par calcul,
qu'ils avaient un très grand talent de chan-
teur ou de comédien et à qui l'on a fait quit-
ter une situation tranquille et sûre, sans pré-
voir, ou en prévoyant, ce qui est pire, les
conséquences de cet acte.
Ces malheureux, ainsi jetés sur une scène
dont ils ne connaissent rien, ne tardent point
à devenir effrontés par ignorance et cyni-
ques par inconscience. Incapables d'attein-
dre un succès de bon aloi, ils se rejettent
alors sur les pires moyens de réclame, ap-
pellent à leur aide les plaisanteries ou les
gestes les plus équivoques, et, comme ils
ne sont pas très sûrs malgré cela de leur
affaire, ils n'hésitent point à s'étourdir com-
me ils le peuvent, pour se masquer à eux-
mêmes leur dégradation évidente.
A qui incombe la responsabilité d'une pa-
reille situation?
Aux directeurs, bien souvent, qui se lais-
sent faire et engagent, par recommandation,
des gens qui n'ont rien à voir avec le théâ-
tre; à nous tous enfin qui, imprudemment,
d'un mot ou d'un éloge banal, encourageons
souvent des gens à qui mieux vaudrait dire
tout de suite leurs quatre vérités.
G. DE PAWLOWSKI.
Échos
Aujourd'hui, à midi, au Palais de Justice,
Le Foyer, de MM. Mirbeau et Natanson,
préface de M. Jules Claretie.
Ce soir, à huit heures trois quarts, au
Palais-Royal, première représentation de
Madame Gribouille, comédie-vaudeville en
trois actes, de MM. Abel Tarride et Adol-
phe Chenevière.
p
rojets.
D'après le Berliner. Tageblatf, Lucien
Guitry a l'intention de venir à Berlin dans
le courant de la saison prochaine, pour y
donner une quinzaine de représentations.
Il sera accompagné des artistes du théâ-
tre de la Renaissance, et jouera entre au-
tres œuvres trois pièces de Bernstein. ainsi
que Amants, Crainquebille, Monsieur Pié-
Jl.ois et La Femme nue.
T
arride a failli entrer au Théâtre-Fran-
çais. Voici comment. C'était, hier soir
à cinq heures, devant la Maison de Molière.
L'auteur de Madame Gribouille, dont le
Palais-Royal donne ce soir la première,
était en auto-taxi. Tout à coup, vlan 1 un ca-
mion arrive par le travers et flanque le taxi-
auto de l'excellent artiste sous le vestibule
du théâtre. Vitres brisées, cela va sans dire,
mais blessures et contusions du comédien à
la tempe droite, au genou droit et à Is main
gauche.
Tarride fut transporté dans une pharma-
cie où, rapidement, des soins lui furent don-
nés. Il y eut, cependant, beaucoup de sang
versé.
Nous avons rencontré notre confrère dans
la soirée. Il boitait légèrement, avait l'air
ému — c'était assez naturel — et se pro-
mettait de jouer quand même. ce soir, au
Gymnase.
C'est beau, le courage professionnel!
J
ean Richepin est enfin décoré.
Cela date d'hier soir. La cérémonie a
eu lieu à l'hôtel des Sociétés Savantes, a
minuit, devant une centaine d'invités. La
croix était ciselée par Feuillâtre, et ce fut
nctre confrère Uzanne qui eut l'honneur
de l'attacher à sa boutonnière — encore
vierge, ainsi que le fit remarquer le poè'e
Léon Durocher, capitaine du Moulin à Sel.
Car, empressons-nous de l'ajouter, cette pe-
tite cérémonie, tout intime, se passait au
banquet du Moulin à Sel, que présidait
François Villon, le poète des Gueux de ja-
dis, représenté par Jean Richepin, le poète
des Gueux d'aujourd'hui.
La décoration était celle du Moulin (char-
dons et tête d'âne), mais, pour la circons-
tance, des feuilles d'olivier se mêlaient
agréablement aux chardons.
Pour témoigner sa joie, notre éminent
collaborateur récita L'Hymne du Sel, et,
séance tenante, un concert s'improvisa où
brillèrent la basse Bouteloup, le ténor Ar
sène Blanc, des poètes, des musiciens, le
guitariste Jurfluh. et toute la fanfare du
Moulin.
Les chardons sont coupés pour cette an-
née, mais le Moulin rouvrira à la rentrée!
Place aux jeunes!
Nous parlions l'autre jour des dé-
funts concerts de l'Opéra et des jeunes
compositeurs qui avaient pu s'y révéler.
Nous avions omis, dans une énuméra-
tion qui ne visait d'ailleurs pas à être com-
plète, M. Vincent d'ïndy, qui y fit exécuter
des fragments de son Fervaal, alors inédit;
M. Camille Erlanger, qui y dirigea la
« Chasse Fantastique » de son Saint Julien
l'Hospitalier ;
M. Gabriel Pierné, qui s'y révéla avec
sa Nuit de Noël, et M. Georges Hue, avec
sa suite sur La Belle au Bois dormant -
On voit combien il est fâcheux qu'une
pareille initiative n'ait pu subsister, et
quels services elle a rendus à la cause des
jeunes musiciens.
B
illets gratis.
La question des billets, de .faveur,
semblable à tant d'autres questions aune
actualité brûlante, n'est pas de la première
jeunesse.
Si vous ouvrez par mégarde la vénérable
collection du Moniteur, à la date du 4 fé-
vrier 1826, il y a tout juste quatre-vingt-
deux ans, vous pourrez y lire cet entre-
filet:
La nouvelle administration chargée de la per-
ception des droits sur les spectacles va, dit-on,
dans l'intérêt des pauvres, faire cesser l'abus
résultant de la prodigalité et surtout de la vente
des billets gratis.
La réforme annoncée par le journal offi-
ciel de la Restauration eut-elle lieu? Nous
n'en savons rien. Mais c'est bien le cas
de répéter une fois de plus que plus ça
change et plus c'est la même chose.
EN VILLÉGIATURE
M. et Mme Silvain sortant du bain à Biarritz
s
ur les bords du Nil.
L'Egypte et les bords du Nil attirent
chaque année, un plus grand nombre d hi-
vernants de marque et se civilisent de plus
en plus.
Toutes les grandes tournées ont pris
l'habitude d'y passer et presque toutes y
ont réalisé de fort belles recettes.
Les grandes villes comme Le Caire ou
Alexandrie connaissent maintenant de vé-
ritables saisons théâtrales.
Mais le vrai théâtre indigène est demeu-
ré très primitif.
Les pièces qu'on y représente sont gé-
néralement de naïves aventures de héros
trahis qui arrachent aux # spectateurs,
comme dans nos salles populaires, des ex-
clamations pathétiques.
— Tue-le, crie-t-on à la victime, en lui
désignant son bourreau ; tue-le, mon fils,
les honnêtes gens seront avec toi!
Et les femmes manifestent une. compas-
sion plus vive encore :
Ah! mon cœur! s'exclament-elles. 0 mes
yewx ! 0 mon foie ! Et elles éclatent en san-
glots.
, Hélas! les caravanes de riches Eu-
ropéens qui se répandent chaque jour da-
vantage à travers ces tièdes contrées, au-
ront bien vite fait disparaître ces scènes pit-
toresques pour les remplacer par des éta-
blissements luxueux, lumineux et moder-
nes.
Comme la Terre devient monotone 1
c
ondescendance.
Un jeune comédien de beaucoup
de talent, dont le nom évoque un vin
fameux et qui assura sa situation en créant
dans un immortel vaudeville militaire, un
ineffable caporal porteur d'un doux nom
de tisane, avait reçu de Tristan Bernard un
exemplaire dédicacé d'une pièce jouée par
lui.
Tout fier, il rend visite au père de Mon-
sieur Codomat et, après l'avoir remercié, se
hasarde à lui demander:
— Vous ne pourriez pas, mon cher maî-
tre. me réserver une création?
Tristan Bernard, sans répondre, le dévi-
sage d'un regard bienveillant, et d'un voix
douce. l'interroge:
- Votre taille?
- ???
- Ah ! vous ne savez pas. Ce n'est
rien.
Alors muni d'un centimètre de coutu-
rière, il commence à lui mensurer la lon-
gueur des bras, le tour de taille et la lar-
geur de la poitrine
Et comme le comédien demeure ahuri,
Tristan Bernard lui explique:
— Vous comprenez, je veux vous faire
un rôle sur mesure!
u
ne série de dix conférences fort inté-
ressantes et originales commence à
l'Université des Annales: Les auteurs dans
leurs œuvres. Chaque conférencier raconte
l'histoire de son livre le plus célèbre et en
lit des fragments. C'est ainsi qu'Henri La-
vedan commentera ses dialogues écrits
pour les jeunes filles; Jean Richepin par-
lera de La Glu, de La Mer, des Chansons
de Miarka; Georges d'Esparbès, de La Lé-
gende de l'Aigle; Jean Aicard, de ses poè-
mes et romans de Provence; Auguste Dor-
chain, de ses vers d'amour; Hélène Vaca-
resco, de ses ballades roumaines; Adolphe
Brisson, de Florise Bonheur; Funck-Bren-
tano, de Mandrin et des brigands célèbres;
Qi'MOH Rageot, de la jeune fille au XVIII"
siècle. Des auditions de Mlles Marthe Ré-
gnier, Yvette Guilbert, Madeleine Roch,
Maille; MM. Tarride, Truffier, Dessonnes,
etc., accompagneront ces causeries. Jeudi
prochain, le maître Saint-Saëns viendra fai-
re entendre des fragments de sa musique,
exécutés par lui et M. L. Diémer à deux
pianos, et avec le concours de MM. Del-
mas, Fleury; Mmes Augue?-Montaland et
Lucey.
Toutes ces conférences sont ouvertes au
public, 51, rue Saint-Georges.
0
ncle et neveu.
Hier soir notre éminent collabora-
teur Jean Richepin contait, au Moulin à Sel,
l'anecdote suivante:
Un jour, un monsieur lui écrivit pour
lui demander un exemplaire de La Chanson
des Gueux, avec dédicace, en échange d'un
autre exemplaire unique de ce même ou-
vrage. Richepin accepta.
L'exemplaire unique était percé par le
milieu et annoté, sabré à presque toutes les
pages à coups de crayon rouge.
, C'était l'exemplaire qui avait été saisi à
l'instruction contre le poète, et qui aboutit
à sa condamnation à un mois de prison.
— D'où tenez-vous ce volume? demanda
Richepin îi l'iïièohnif; "c
— Monsieur, répondit celui-ci, mon on-
cle était greffier. c'est vous dire que, sans
hésiter, et pensant vous être agréable, je
lui chipai ce bouquin.
Excellente idée, en ventée
L
es brillants de taille ancienne sont épais
et carrés. Les brillants taille moderne
sont ronds et minces; Dusausoy, expert, 4,
boulevard des Italiens, achète toujours les
belles pierres. Il vend aussi de belles occa-
sions.
L
)arène est morte ; vive l'arène !
Dans les journaux du Midi et sur les
murs, là-bas, on annonce que le lundi 11
mai aura lieu la vente judiciaire d'un im-
meuble situé à Béziers, désigné sous le
nom de « Arènes de Béziers ».
L'annonce et l'affiche apprennent à ceux
qui l'ignoraient, que « ce monument, de
construction récente, est en maçonnerie,
briques et pierre de taille, avec planchers
en aiment armé, fers et voutains en briques.
« Ces arènes peuvent contenir de douze
à quatorze mille personnes.
« Ce monument peut servir à un grand
nombre de spectacles, tels que: cirques,
concours de gymnastique concours de mu-
sique, conférences, etc., etc., mais il est
aménagé spécialement pour les courses de
taureaux. »
Et comme on prévoit que la mise à prix
découragera peut-être les amateurs, l'affiche
ajoute que M. le juge-commissaire est auto-
risé à baisser les mises à prix jusqu'à «. e
qu'une offre se produise.
Déjanire! Prométhéel Parysatis! pleurez
et voilez-vous la face.
L
es violons d'Ingres.
La littérature et le théâtre, chacun sait
ça, ne nourrissent pas leur homme. La plu-
part des auteurs sont donc ronds-de-cuir,
fonctionnaires ou entrepreneurs du Métro.
Mais nous ignorions le vaudevilliste offi-
cier supérieur de cavalerie. Et ce nouveau
confrère n'est pas seulement auteur drama-
tique. Qu'on en juge. Le commandant Ger-
mot, chef d'escadron au 11e cuirassiers, à
Saint-Germain-en-Laye, a publié plusieurs
volumes de vers, un drame en cinq actes,
en vers: Madeleine de Châteaugoy, fait
jouer des comédies à Nancy, Lunéville,
Clermont-Ferrand, etc. Il a organisé des
théâtres militaires, exposé de fort jolis des-
sins, aquarelles et terres cuites; inventé un
appareil de tir réduit, un sabre de cavale-
rie, une lance démontable, un dispositif de
sûreté pour la carabine actuelle, un systè-
me de signaux pour les chemins de fer, etc.
Mais ce travailleur ne sortait pas de l'ar-
tillerie.
Le commandant Germot, qui a connu le
succès comme auteur et comme conféren-
cier, qui fut un compositeur de musique et
un exécutant distingué, doit faire jouer, à
la rentrée, sur une scène à côté. un vaude,
ville en quatre actes.
La cavalerie, on le voit; mène à tout, sans
qu'il soit nécessaire d'en sortir.
L
a Richard Unie, le fait se confirme
chaque jour, est, par -- excellence, la
marque préférée de nos élégants chauf-
feurs désireux, avant tout, d'avoir une voi-
ture absolument perfectionnée, souple, si-
lencieuse, et d'une endurance à toute
épreuve.
Le Masque de Verre.
Lire en deuxième page l'article de
JACQUES MA v
LE CONCOURS DE TÉNORS
Organisd par COMOEDIA et MUSICA
Avec le concours de « La Dépêche de Toulouse », de a La France de Bordeaux et.
du Sud-Ouest », du « Petit Bourguignon » et du « Petit Niçois »
Une manifestation
inoubliable
Devant une assistance d'un parisianisme éblouissant, un jury
composé des personnalités musicales les plus
éminentes proclame
Charles FALANDRY, garçon de café à Montpellier
Lauréat du Concours de Ténors
Malgré l'intérêt évident de l'entreprise,
malgré la popularité dont elle jouissait de-
puis longtemps déjà, dans le monde musi-
cal tout entier, il était impossible de pré-
voir le succès phénoménal qu'elle obtint
hier, dans sa finale et inoubliable manifes-
tation.
Ce fut vraiment un enthousiasme ex
Paul Franz
Charles Falandry
lIean Dominique
traordinaire qui, d'une façon constante, se-
coua, du parterre au cintre, la salle de l'O-
péra-Comique. Archibondée et trépignante,
elle acclama, au cours d'ovations intermina-
bles, les concurrents ténors dont plusieurs,
quelques heures plus tard, devaient devenir
des vainqueurs. Tout ce public, composé,
en majeure partie, de chanteurs et d'artis-
tes, se trouvait par là même, à l'Opéra-Co-
mique, dans un milieu familier, celui où
plane une sorte de senteur d'art qu'on res-
pire. inconsciemment en entrant, parce
qu'on a pris la bonne et vivifiante habitude
de l'y toujours respirer. Nul cadre ne pou-
vait mieux convenir à notre dernière et dé-
cisive épreuve. Nulle ambiance plus favo-
rable n'était susceptible de disposer à l'en-
thousiasme une foule déjà sympathique à
l'excellence de la cause; cette cause, M. Al-
bert Carré, bon juge en la matière, en fut
l'un des plus chaleureux apôtres. Non con-
tent de son généreux et si cordial concours,
l'éminent directeur de l'Opéra-Comique
ne cessa de prodiguer, au cours de cette
solennité, les intentions les plus charmantes.
Nous en fûmes tous si profondément tou-
chés que nous ne saurions nous lasser de
lui exprimer notre infinie gratitude.
Bref, pendant près de trois heures, se
succédèrent, dans un ordre parfait, les
vingt-cinq candidats à la récompense su-
prême. Avec une attention absolue et sym-
pathique, 1e jury, composé des notabilités
artistiques les plus considérables, les écou-
ta et les jugea. Nul verdict fut jamais plus
juste et plus impartial.
Tous les lauréats sont possesseurs de
voix naturelles et véritablement exception-
nelles. Le reste des concurrents offrit, en
général, un très grand intérêt.
Comment ils ont chanté
Voici, d'ailleurs, prises au hasard du
bloc-note, quelques appréciations techni-
ques sur la façon dont se comporta chacun
des concurrents.
1. Gaston ACCARD (éliminatoire de Di-
jon), 30 ans, sculpteur, à Dijon, ténor lé-
ger. (Lakmé: Fantaisie. 0 divin mensonge )
— jolie voix, bien placée et agréablement
timbrée. Sait fort bien s'en servir, ce qui
lui permet de chanter sans accident, sur
un « chat » persistant. Du goût et du sen-
timent.
2. Jean ALBINO (lre éliminatoire de Pa-
ris), ténor demi-caractère (Hérodiade : Ne
pouvant.) — Quelconque. Voix incolore
et assez ingrate. Les sons ligus sont mau-
vais et complètement ouverts. U
3. Joseph ANCELIN (lre éliminatoire de
Paris), 27 ans, ébéniste, ténor léger. (Gri-
sélidis : Ouvrez-vous sur son front.
— Jolie voix, souple et facile. Beaucoup
de sentiment et de goût. Chante bien et dit
avec intelligence.
4. Georges BAETENS (lre éliminatoire de'
Paris), 25 ans, ténor demi-caractère. (Wer-,
ther : Invocation.) — Jolie voix, très enve-i
loppée, au timbre charmant, et placée bien;
« en avant ». Mouvement traînant. Semble
gêné pour attaquer le début de l1'[l':lue
phrase. Paraît en proie au « trac » et perd
une partie de ses moyens.
5. Charles BARELLIÈRE (lre éliminatoire
de Paris), chirurgien-dentiste, fort ténor.
(Guillaume Tell : Asile héréditaire.) -
Voix assez commune et régie sans goût.
Serre les sons, surtout dans le registre ai-
gu, et pousse l'ut. Nature sans intérêt.
6. Emile BousQuÉ (LRE éliminatoire de
Paris), 26 ans, fort ténor. (Guillaume Tell:
Asile héréditaire.) — Jolie voix, de l'accent
et de l'intelligence. Beaucoup d'éclat dans
Charles Falandt-y
la registre aigu, insuffisamment couvert.
De la chaleur dans l'interprétation. Donne
un mauvais ut, par suite de la fatigue.
7. Emile CHAMARD (26 éliminatoire de
Paris), 30 ans, sans profession, ténor demi-
caractère. (Sigurd: Le Bruit des chants s'é-
teint.) — Pas d'accent, froid, dit mal le
récitatif, sans compréhension et sans auto-
rité. Ne part pas en mesure, ouvre tout, et
va droit devant lui. Pousse deux vilains s
bémols. Assez quelconque.
8. Charles DELACARRIÈRE (2e élimina.
toire de Paris-, 26 ans, employé à Paris.
ténor léger. (Lakmé: Air des bijoux.) -
Jolie voix, un peu faible. Chante bien, avec
chaleur et sentiment. N'ignore pas l'art de
« la ficelle ».
ii Mnmêfo : - 8 centime*
Mercredi 29 * Avril 1908.
COMŒDIA
*
Rédacteur en Chef : G. de PAWLOWSKi
RÉDACTION & ADMINISTRATION 6
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 288-07
Adresse Télégraphique : COMŒDIA-PARIS
ABONNEMENTS:
UN AN « ROSS
- -
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Etranger. 40 » 20 »
RÉDACTION & ADMINISTRATION ?
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
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Adresse Télégraphique : <ÎOMŒDIA»PARIS
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UN AN 6 MOIS
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger. 40 » 20 9
Lettre ouverte
à M. Fernand Weyl,
dit Guy Launay,
dit Nozière
Vous êtes, monsieur Fernand Weyl,
un Janus à deux faces distinctes. Un
pseudonyme ne vous suffit pas. Il vous
en faut deux. C'est beaucoup. Je vou-
drais même, amicalement, vous persua-
der que c'est trop. Vous excuserez cette
indiscrétion. Nous sommes d'anciens ca-
marades. Je vous ai connu, monsieur
Fernand Weyl, quand j'accueillais votre
copie dans une jeune Revue — non
payante, hélas! — où l'on s'efforçait de
défendre tous les nobles idéalismes.
Vous étiez alors bienveillant et souple
Je vous ai encore connu lorsque, parti-
san du sionisme, vous vous occupiez à
transplanter vos coreligionnaires mar-
tyrs des villages de la sanglante Arménie
aux rives de l'Amérique du Sud. Vous
étiez alors généreux et doux. Je le sais,
ces temps sont lointains. Ils sont loin-
tains comme les neiges. J'en ai gardé le
souvenir. Vous excuserez mon indis-
crétion.
Vous eûtes, monsieur Fernand Weyl,
une idée fort ingénieuse, certes,
en prenant pour premier pseudo-
nyme un nom que le maître Anatole
France avait déjà daigné parer des grâ-
ces attiques de son langage. Un peu
d'heureux pastiche aidant, vous sûtes
créer, sous ce masque, une confusion pro-
fitable. Elle s'est dissipée, par la suite.
Mais, dès lors, vous étiez lancé. Dans le
journal de M. Hébrard, vous signâtes
des chroniques gentilles, qui ne cas-
saient rien, mais qui plurent. Un renom
d'homme de lettres vous vint. Mon
Dieu! vous n'usurpiez pas trop!. A
quoi bon se fâcher, quand on peut sou-
rire? Anatole France sourit. Nous en
fîmes autant, à la ronde. Et voilà. Vous
fûtes casé.
Moins heureuse, monsieur Fernand
Weyl, ah! bien moins heureuse, vrai-
ment, fut votre seconde manœuvre, qui
consista à vous affubler de la défroque
d'un Guy Launay à qui Le Matin con-
fiait sa terrible critique dramatique. Le
Matin, l'ignoriez-vous donc? n'est pas
Le Temps de M. Hébrard. C'est un
journal merveilleusement fait, le pre-
mier journal de l'époque. Mais les let-
tres y pèsent fort peu. C'est l'informa-
tion qui domine. Le Matin s'est, un jour,
avisé de tuer les répétitions générales, et
de publier ses comptes rendus avant ré..
preuve des premières. C'est une idée, et
c'est son droit. Mais, tant qu'il l'exer-
cera seul, ce droit place le nommé Guy
Launay dans une position délicate. Elle
lui impose des devoirs qu'il est malaisé
d'observer. L'ignoriez-vous, monsieur
Fernand Weyl? N'y auriez-vous pas ré-
fléchi? Alors, je prends la liberté d'in-
sister un peu sur ce point. J'ai qualité
pour vous en parler. Car cette place re-
doutable me fut offerte avant de l'être à
vous. Je ne crus pas pouvoir l'accepter.
Je vais vous expliquer pourquoi.
Un critique dramatique a deux pou-
voirs: celui de faire. littérairement, l'é-
ducation du public; celui d'influer sur
les recettes. Sur le premier n'insis-
tons pas. Qu'on l'exerce lundi ou
mardi, cela a fort peu d'importance, si
on l'exerce avec talent. Sur le second,
je vous arrête. Comprenez-vous, mon-
sieur Fernand Weyl, qu'une note, une
note isolée, parue dans un journal très
lu, dans le silence pniversel, avant
qu'aient parlé tous les autres, est une
arme très efficace, une balle qui peut
blesser? Vous savez ce qu'est un théâ-
tre, la fièvre où l'on vit avant une pre-
mière, la nervosité des interprètes, l'an
goisse de l'auteur bâillonné, l'im-
portance d'un courant qui se crée, dans
ce milieu hyperesthésié où les moutons
du bon Panurge sont affligés de neuras-
thénie. Vous savez cela, sans nul doute.
Calculez-vous la répercussion que peut
avoir une note inexacte écrite à ce mo-
ment précis?
Je dis une note inexacte. Je parle du
fait exclusivement. La littérature n'est
pas en cause. J'appelle une note inexac-
te, une note qui laisse ignorer le sens
d'un événement donné, d'un succès de
public, par exemple, et qui tend à in-
duire en erreur, sur ce fait certain, les
suiveurs. C'est ici, monsieur Fernand
Weyl, que le métier de Guy Launay
exige un scrupule excessif. Ses appré-
ciations littéraires m'importent peu. El-
les lui appartiennent. Mais je lui défends
de tromper sur la qualité du produit, de
publier une nouvelle fausse — dange-
reuse parce que prématurée. On mCdit,
il est vrai, que dans le Gil Blas, No-
zière s'ingénie quelquefois, par le miel
des bonnes paroles, à panser en quelque
mesure les blessures faites, la veille,, par
l'inconséquent Guy Launay. Cela ne ré-
pare pas. Ça aggrave. Un journaliste a
d'aventure deux opinions contradictoi-
res. Mais alors, il écrit en Belgique, il
ne se coupe pas à Paris. Le vieux La
Fontaine l'a dit, dans un mémorable dis-
tique :
Arrière ceux dont la bouche
Souffle le chaud et le froid!.
V J'ai fini, monsieur Fernand Weyl.
Vous m'avez compris, je suppose. Ne
croyez pas à de l'humeur de ma part.
J'ai la bonne chance personnelle de n'a-
voir pas été atteint par le danger que je
signale. Ce n'est pas tout à fait votre
faute. Je vous parle dans votre intérêt.
Il y a, dans la presse, des hommes de
lettrés et. les autres. Il faut choisir.
On ne peut faire deux métiers à la fois.
C'est dangereux. C'est impossible. Ce
que je vous dis là, en Alceste rude, bien
des gens qui vous serrent la main le
pensent en secret, et ne le disent pas.
C'est moi votre ami, et pas eux. Si
vous voulez garder intact le renom nais-
sant de Nozière, lâchez Guy Launay,
croyez-moi. Cela vous fera un bien
énorme. Vous m'en remercierez un
jour.
C'est avec cette conviction que je
vous prie, monsieur Fernand Weyl, de
croire à ma confraternité provisoire et
expectative.
Je vous salue bien.
Gabriel TRARIEUX.
Nous publierons demain une chronique de
JEAN JULLIEN
et une nouvelle de
PIERRE SOUVESTRE
Bacchantes
Il ne se passe point de jour sans que nous
recevions, à Comœdia, quelques lettres,
d'étrangers principalement, protestant con-
tre la mauvaise tenue de certains artistes
de très petits théâtres et contre leur façon
de se moquer du public.
Depuis quelque temps, un grief nouveau
se lait même jour dans cette correspondance
qui n'est point sans nous inquiéter. Il paraît,
en effet, que certains artistes, renouant avec
les traditions anciennes des fêtes de Bac-
chus, cherchent, faute de talent, la vérilé
dans le vin, et l'on cite des noms.
Je veux bien que certains faits qui nous
sont signalés peuvent être exagérés; il n'en
demeure pas moins vrai que nous assistons
à l'éclosion de toute une génération non
velle d'artistes qui n'ont d'artiste que le
nom, et qui n'hésitent point à compromettre
le plus délibérément du monde le bon re-
nom de leurs camarades.
Neuf fois sur dix, ces artistes fantaisistes
n'ont fait aucune étude dramatique, ce sont
des dévoyés, d'anciens rien du tout, ou des
femmes du monde où l'on s'ennuie, qui, fa-
tiguées de ne rien taire, cherchent, dans le
théâtre. une carrière facile et tapageuse. Ce
sont aassi, parfois, --d» izès pauuKes^gatts -à
qui l'on a affirmé, par bêtise ou par calcul,
qu'ils avaient un très grand talent de chan-
teur ou de comédien et à qui l'on a fait quit-
ter une situation tranquille et sûre, sans pré-
voir, ou en prévoyant, ce qui est pire, les
conséquences de cet acte.
Ces malheureux, ainsi jetés sur une scène
dont ils ne connaissent rien, ne tardent point
à devenir effrontés par ignorance et cyni-
ques par inconscience. Incapables d'attein-
dre un succès de bon aloi, ils se rejettent
alors sur les pires moyens de réclame, ap-
pellent à leur aide les plaisanteries ou les
gestes les plus équivoques, et, comme ils
ne sont pas très sûrs malgré cela de leur
affaire, ils n'hésitent point à s'étourdir com-
me ils le peuvent, pour se masquer à eux-
mêmes leur dégradation évidente.
A qui incombe la responsabilité d'une pa-
reille situation?
Aux directeurs, bien souvent, qui se lais-
sent faire et engagent, par recommandation,
des gens qui n'ont rien à voir avec le théâ-
tre; à nous tous enfin qui, imprudemment,
d'un mot ou d'un éloge banal, encourageons
souvent des gens à qui mieux vaudrait dire
tout de suite leurs quatre vérités.
G. DE PAWLOWSKI.
Échos
Aujourd'hui, à midi, au Palais de Justice,
Le Foyer, de MM. Mirbeau et Natanson,
préface de M. Jules Claretie.
Ce soir, à huit heures trois quarts, au
Palais-Royal, première représentation de
Madame Gribouille, comédie-vaudeville en
trois actes, de MM. Abel Tarride et Adol-
phe Chenevière.
p
rojets.
D'après le Berliner. Tageblatf, Lucien
Guitry a l'intention de venir à Berlin dans
le courant de la saison prochaine, pour y
donner une quinzaine de représentations.
Il sera accompagné des artistes du théâ-
tre de la Renaissance, et jouera entre au-
tres œuvres trois pièces de Bernstein. ainsi
que Amants, Crainquebille, Monsieur Pié-
Jl.ois et La Femme nue.
T
arride a failli entrer au Théâtre-Fran-
çais. Voici comment. C'était, hier soir
à cinq heures, devant la Maison de Molière.
L'auteur de Madame Gribouille, dont le
Palais-Royal donne ce soir la première,
était en auto-taxi. Tout à coup, vlan 1 un ca-
mion arrive par le travers et flanque le taxi-
auto de l'excellent artiste sous le vestibule
du théâtre. Vitres brisées, cela va sans dire,
mais blessures et contusions du comédien à
la tempe droite, au genou droit et à Is main
gauche.
Tarride fut transporté dans une pharma-
cie où, rapidement, des soins lui furent don-
nés. Il y eut, cependant, beaucoup de sang
versé.
Nous avons rencontré notre confrère dans
la soirée. Il boitait légèrement, avait l'air
ému — c'était assez naturel — et se pro-
mettait de jouer quand même. ce soir, au
Gymnase.
C'est beau, le courage professionnel!
J
ean Richepin est enfin décoré.
Cela date d'hier soir. La cérémonie a
eu lieu à l'hôtel des Sociétés Savantes, a
minuit, devant une centaine d'invités. La
croix était ciselée par Feuillâtre, et ce fut
nctre confrère Uzanne qui eut l'honneur
de l'attacher à sa boutonnière — encore
vierge, ainsi que le fit remarquer le poè'e
Léon Durocher, capitaine du Moulin à Sel.
Car, empressons-nous de l'ajouter, cette pe-
tite cérémonie, tout intime, se passait au
banquet du Moulin à Sel, que présidait
François Villon, le poète des Gueux de ja-
dis, représenté par Jean Richepin, le poète
des Gueux d'aujourd'hui.
La décoration était celle du Moulin (char-
dons et tête d'âne), mais, pour la circons-
tance, des feuilles d'olivier se mêlaient
agréablement aux chardons.
Pour témoigner sa joie, notre éminent
collaborateur récita L'Hymne du Sel, et,
séance tenante, un concert s'improvisa où
brillèrent la basse Bouteloup, le ténor Ar
sène Blanc, des poètes, des musiciens, le
guitariste Jurfluh. et toute la fanfare du
Moulin.
Les chardons sont coupés pour cette an-
née, mais le Moulin rouvrira à la rentrée!
Place aux jeunes!
Nous parlions l'autre jour des dé-
funts concerts de l'Opéra et des jeunes
compositeurs qui avaient pu s'y révéler.
Nous avions omis, dans une énuméra-
tion qui ne visait d'ailleurs pas à être com-
plète, M. Vincent d'ïndy, qui y fit exécuter
des fragments de son Fervaal, alors inédit;
M. Camille Erlanger, qui y dirigea la
« Chasse Fantastique » de son Saint Julien
l'Hospitalier ;
M. Gabriel Pierné, qui s'y révéla avec
sa Nuit de Noël, et M. Georges Hue, avec
sa suite sur La Belle au Bois dormant -
On voit combien il est fâcheux qu'une
pareille initiative n'ait pu subsister, et
quels services elle a rendus à la cause des
jeunes musiciens.
B
illets gratis.
La question des billets, de .faveur,
semblable à tant d'autres questions aune
actualité brûlante, n'est pas de la première
jeunesse.
Si vous ouvrez par mégarde la vénérable
collection du Moniteur, à la date du 4 fé-
vrier 1826, il y a tout juste quatre-vingt-
deux ans, vous pourrez y lire cet entre-
filet:
La nouvelle administration chargée de la per-
ception des droits sur les spectacles va, dit-on,
dans l'intérêt des pauvres, faire cesser l'abus
résultant de la prodigalité et surtout de la vente
des billets gratis.
La réforme annoncée par le journal offi-
ciel de la Restauration eut-elle lieu? Nous
n'en savons rien. Mais c'est bien le cas
de répéter une fois de plus que plus ça
change et plus c'est la même chose.
EN VILLÉGIATURE
M. et Mme Silvain sortant du bain à Biarritz
s
ur les bords du Nil.
L'Egypte et les bords du Nil attirent
chaque année, un plus grand nombre d hi-
vernants de marque et se civilisent de plus
en plus.
Toutes les grandes tournées ont pris
l'habitude d'y passer et presque toutes y
ont réalisé de fort belles recettes.
Les grandes villes comme Le Caire ou
Alexandrie connaissent maintenant de vé-
ritables saisons théâtrales.
Mais le vrai théâtre indigène est demeu-
ré très primitif.
Les pièces qu'on y représente sont gé-
néralement de naïves aventures de héros
trahis qui arrachent aux # spectateurs,
comme dans nos salles populaires, des ex-
clamations pathétiques.
— Tue-le, crie-t-on à la victime, en lui
désignant son bourreau ; tue-le, mon fils,
les honnêtes gens seront avec toi!
Et les femmes manifestent une. compas-
sion plus vive encore :
Ah! mon cœur! s'exclament-elles. 0 mes
yewx ! 0 mon foie ! Et elles éclatent en san-
glots.
, Hélas! les caravanes de riches Eu-
ropéens qui se répandent chaque jour da-
vantage à travers ces tièdes contrées, au-
ront bien vite fait disparaître ces scènes pit-
toresques pour les remplacer par des éta-
blissements luxueux, lumineux et moder-
nes.
Comme la Terre devient monotone 1
c
ondescendance.
Un jeune comédien de beaucoup
de talent, dont le nom évoque un vin
fameux et qui assura sa situation en créant
dans un immortel vaudeville militaire, un
ineffable caporal porteur d'un doux nom
de tisane, avait reçu de Tristan Bernard un
exemplaire dédicacé d'une pièce jouée par
lui.
Tout fier, il rend visite au père de Mon-
sieur Codomat et, après l'avoir remercié, se
hasarde à lui demander:
— Vous ne pourriez pas, mon cher maî-
tre. me réserver une création?
Tristan Bernard, sans répondre, le dévi-
sage d'un regard bienveillant, et d'un voix
douce. l'interroge:
- Votre taille?
- ???
- Ah ! vous ne savez pas. Ce n'est
rien.
Alors muni d'un centimètre de coutu-
rière, il commence à lui mensurer la lon-
gueur des bras, le tour de taille et la lar-
geur de la poitrine
Et comme le comédien demeure ahuri,
Tristan Bernard lui explique:
— Vous comprenez, je veux vous faire
un rôle sur mesure!
u
ne série de dix conférences fort inté-
ressantes et originales commence à
l'Université des Annales: Les auteurs dans
leurs œuvres. Chaque conférencier raconte
l'histoire de son livre le plus célèbre et en
lit des fragments. C'est ainsi qu'Henri La-
vedan commentera ses dialogues écrits
pour les jeunes filles; Jean Richepin par-
lera de La Glu, de La Mer, des Chansons
de Miarka; Georges d'Esparbès, de La Lé-
gende de l'Aigle; Jean Aicard, de ses poè-
mes et romans de Provence; Auguste Dor-
chain, de ses vers d'amour; Hélène Vaca-
resco, de ses ballades roumaines; Adolphe
Brisson, de Florise Bonheur; Funck-Bren-
tano, de Mandrin et des brigands célèbres;
Qi'MOH Rageot, de la jeune fille au XVIII"
siècle. Des auditions de Mlles Marthe Ré-
gnier, Yvette Guilbert, Madeleine Roch,
Maille; MM. Tarride, Truffier, Dessonnes,
etc., accompagneront ces causeries. Jeudi
prochain, le maître Saint-Saëns viendra fai-
re entendre des fragments de sa musique,
exécutés par lui et M. L. Diémer à deux
pianos, et avec le concours de MM. Del-
mas, Fleury; Mmes Augue?-Montaland et
Lucey.
Toutes ces conférences sont ouvertes au
public, 51, rue Saint-Georges.
0
ncle et neveu.
Hier soir notre éminent collabora-
teur Jean Richepin contait, au Moulin à Sel,
l'anecdote suivante:
Un jour, un monsieur lui écrivit pour
lui demander un exemplaire de La Chanson
des Gueux, avec dédicace, en échange d'un
autre exemplaire unique de ce même ou-
vrage. Richepin accepta.
L'exemplaire unique était percé par le
milieu et annoté, sabré à presque toutes les
pages à coups de crayon rouge.
, C'était l'exemplaire qui avait été saisi à
l'instruction contre le poète, et qui aboutit
à sa condamnation à un mois de prison.
— D'où tenez-vous ce volume? demanda
Richepin îi l'iïièohnif; "c
— Monsieur, répondit celui-ci, mon on-
cle était greffier. c'est vous dire que, sans
hésiter, et pensant vous être agréable, je
lui chipai ce bouquin.
Excellente idée, en ventée
L
es brillants de taille ancienne sont épais
et carrés. Les brillants taille moderne
sont ronds et minces; Dusausoy, expert, 4,
boulevard des Italiens, achète toujours les
belles pierres. Il vend aussi de belles occa-
sions.
L
)arène est morte ; vive l'arène !
Dans les journaux du Midi et sur les
murs, là-bas, on annonce que le lundi 11
mai aura lieu la vente judiciaire d'un im-
meuble situé à Béziers, désigné sous le
nom de « Arènes de Béziers ».
L'annonce et l'affiche apprennent à ceux
qui l'ignoraient, que « ce monument, de
construction récente, est en maçonnerie,
briques et pierre de taille, avec planchers
en aiment armé, fers et voutains en briques.
« Ces arènes peuvent contenir de douze
à quatorze mille personnes.
« Ce monument peut servir à un grand
nombre de spectacles, tels que: cirques,
concours de gymnastique concours de mu-
sique, conférences, etc., etc., mais il est
aménagé spécialement pour les courses de
taureaux. »
Et comme on prévoit que la mise à prix
découragera peut-être les amateurs, l'affiche
ajoute que M. le juge-commissaire est auto-
risé à baisser les mises à prix jusqu'à «. e
qu'une offre se produise.
Déjanire! Prométhéel Parysatis! pleurez
et voilez-vous la face.
L
es violons d'Ingres.
La littérature et le théâtre, chacun sait
ça, ne nourrissent pas leur homme. La plu-
part des auteurs sont donc ronds-de-cuir,
fonctionnaires ou entrepreneurs du Métro.
Mais nous ignorions le vaudevilliste offi-
cier supérieur de cavalerie. Et ce nouveau
confrère n'est pas seulement auteur drama-
tique. Qu'on en juge. Le commandant Ger-
mot, chef d'escadron au 11e cuirassiers, à
Saint-Germain-en-Laye, a publié plusieurs
volumes de vers, un drame en cinq actes,
en vers: Madeleine de Châteaugoy, fait
jouer des comédies à Nancy, Lunéville,
Clermont-Ferrand, etc. Il a organisé des
théâtres militaires, exposé de fort jolis des-
sins, aquarelles et terres cuites; inventé un
appareil de tir réduit, un sabre de cavale-
rie, une lance démontable, un dispositif de
sûreté pour la carabine actuelle, un systè-
me de signaux pour les chemins de fer, etc.
Mais ce travailleur ne sortait pas de l'ar-
tillerie.
Le commandant Germot, qui a connu le
succès comme auteur et comme conféren-
cier, qui fut un compositeur de musique et
un exécutant distingué, doit faire jouer, à
la rentrée, sur une scène à côté. un vaude,
ville en quatre actes.
La cavalerie, on le voit; mène à tout, sans
qu'il soit nécessaire d'en sortir.
L
a Richard Unie, le fait se confirme
chaque jour, est, par -- excellence, la
marque préférée de nos élégants chauf-
feurs désireux, avant tout, d'avoir une voi-
ture absolument perfectionnée, souple, si-
lencieuse, et d'une endurance à toute
épreuve.
Le Masque de Verre.
Lire en deuxième page l'article de
JACQUES MA v
LE CONCOURS DE TÉNORS
Organisd par COMOEDIA et MUSICA
Avec le concours de « La Dépêche de Toulouse », de a La France de Bordeaux et.
du Sud-Ouest », du « Petit Bourguignon » et du « Petit Niçois »
Une manifestation
inoubliable
Devant une assistance d'un parisianisme éblouissant, un jury
composé des personnalités musicales les plus
éminentes proclame
Charles FALANDRY, garçon de café à Montpellier
Lauréat du Concours de Ténors
Malgré l'intérêt évident de l'entreprise,
malgré la popularité dont elle jouissait de-
puis longtemps déjà, dans le monde musi-
cal tout entier, il était impossible de pré-
voir le succès phénoménal qu'elle obtint
hier, dans sa finale et inoubliable manifes-
tation.
Ce fut vraiment un enthousiasme ex
Paul Franz
Charles Falandry
lIean Dominique
traordinaire qui, d'une façon constante, se-
coua, du parterre au cintre, la salle de l'O-
péra-Comique. Archibondée et trépignante,
elle acclama, au cours d'ovations intermina-
bles, les concurrents ténors dont plusieurs,
quelques heures plus tard, devaient devenir
des vainqueurs. Tout ce public, composé,
en majeure partie, de chanteurs et d'artis-
tes, se trouvait par là même, à l'Opéra-Co-
mique, dans un milieu familier, celui où
plane une sorte de senteur d'art qu'on res-
pire. inconsciemment en entrant, parce
qu'on a pris la bonne et vivifiante habitude
de l'y toujours respirer. Nul cadre ne pou-
vait mieux convenir à notre dernière et dé-
cisive épreuve. Nulle ambiance plus favo-
rable n'était susceptible de disposer à l'en-
thousiasme une foule déjà sympathique à
l'excellence de la cause; cette cause, M. Al-
bert Carré, bon juge en la matière, en fut
l'un des plus chaleureux apôtres. Non con-
tent de son généreux et si cordial concours,
l'éminent directeur de l'Opéra-Comique
ne cessa de prodiguer, au cours de cette
solennité, les intentions les plus charmantes.
Nous en fûmes tous si profondément tou-
chés que nous ne saurions nous lasser de
lui exprimer notre infinie gratitude.
Bref, pendant près de trois heures, se
succédèrent, dans un ordre parfait, les
vingt-cinq candidats à la récompense su-
prême. Avec une attention absolue et sym-
pathique, 1e jury, composé des notabilités
artistiques les plus considérables, les écou-
ta et les jugea. Nul verdict fut jamais plus
juste et plus impartial.
Tous les lauréats sont possesseurs de
voix naturelles et véritablement exception-
nelles. Le reste des concurrents offrit, en
général, un très grand intérêt.
Comment ils ont chanté
Voici, d'ailleurs, prises au hasard du
bloc-note, quelques appréciations techni-
ques sur la façon dont se comporta chacun
des concurrents.
1. Gaston ACCARD (éliminatoire de Di-
jon), 30 ans, sculpteur, à Dijon, ténor lé-
ger. (Lakmé: Fantaisie. 0 divin mensonge )
— jolie voix, bien placée et agréablement
timbrée. Sait fort bien s'en servir, ce qui
lui permet de chanter sans accident, sur
un « chat » persistant. Du goût et du sen-
timent.
2. Jean ALBINO (lre éliminatoire de Pa-
ris), ténor demi-caractère (Hérodiade : Ne
pouvant.) — Quelconque. Voix incolore
et assez ingrate. Les sons ligus sont mau-
vais et complètement ouverts. U
3. Joseph ANCELIN (lre éliminatoire de
Paris), 27 ans, ébéniste, ténor léger. (Gri-
sélidis : Ouvrez-vous sur son front.
— Jolie voix, souple et facile. Beaucoup
de sentiment et de goût. Chante bien et dit
avec intelligence.
4. Georges BAETENS (lre éliminatoire de'
Paris), 25 ans, ténor demi-caractère. (Wer-,
ther : Invocation.) — Jolie voix, très enve-i
loppée, au timbre charmant, et placée bien;
« en avant ». Mouvement traînant. Semble
gêné pour attaquer le début de l1'[l':lue
phrase. Paraît en proie au « trac » et perd
une partie de ses moyens.
5. Charles BARELLIÈRE (lre éliminatoire
de Paris), chirurgien-dentiste, fort ténor.
(Guillaume Tell : Asile héréditaire.) -
Voix assez commune et régie sans goût.
Serre les sons, surtout dans le registre ai-
gu, et pousse l'ut. Nature sans intérêt.
6. Emile BousQuÉ (LRE éliminatoire de
Paris), 26 ans, fort ténor. (Guillaume Tell:
Asile héréditaire.) — Jolie voix, de l'accent
et de l'intelligence. Beaucoup d'éclat dans
Charles Falandt-y
la registre aigu, insuffisamment couvert.
De la chaleur dans l'interprétation. Donne
un mauvais ut, par suite de la fatigue.
7. Emile CHAMARD (26 éliminatoire de
Paris), 30 ans, sans profession, ténor demi-
caractère. (Sigurd: Le Bruit des chants s'é-
teint.) — Pas d'accent, froid, dit mal le
récitatif, sans compréhension et sans auto-
rité. Ne part pas en mesure, ouvre tout, et
va droit devant lui. Pousse deux vilains s
bémols. Assez quelconque.
8. Charles DELACARRIÈRE (2e élimina.
toire de Paris-, 26 ans, employé à Paris.
ténor léger. (Lakmé: Air des bijoux.) -
Jolie voix, un peu faible. Chante bien, avec
chaleur et sentiment. N'ignore pas l'art de
« la ficelle ».
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