Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1907-12-09
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 09 décembre 1907 09 décembre 1907
Description : 1907/12/09 (A1,N70). 1907/12/09 (A1,N70).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7645367q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/04/2015
** Année.— NO 70 (Quotidien)
Le Numéro : 5 centimes
undi 9 Décembre 1907.
0
Rédacteur en Chef (J. de PA WLOWSKI
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27, Bouleuard Poissonnière, PARIS -.
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UN AN 6 MOIS
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UN AN 6 MOIS
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger. 40 » 20 ; »
t
Le Solitaire
t lut l Durey, directeur d'un de n os théâ:
.Tcy> directeur d'un de nos théâ-
son P®f«siens, a trouvé, hier matin, parmi
Son courrier, la lettre suivante:
•i V Monsieur Durey,
Je v OUS allez peut-être trouver drôle que
~vOl oUs écrive, vu que je peux aller vous
COI1~ et que je sais comment vous ren-
com rer sans trop vous déranger. Car
nisst moi. brider, votre vieux machi-
6' nl().i, viens vous ennuyer. Bien sûr,
je j qui viens vous ennuyer. Bien sûr,
de e sais, vous ennuyer; mais j'ai plus
COurage, tout de même, à le faire ici,
r'le-ttre, que si je me trouvais en face
i, v °us, dans notre cher théâtre, où tant
^fes?CS années, et des vôtres aussi,
-r-e pas, monsieur Durey, passèrent
Q' k train-train et la besogne de cha-
Ipur.
04ut me permettre de vous raconter
t0ujmon-histoire; vous l'avez peut-être
t0 ll^e, monsieur le Directeur, avec
vos tracas!
y jv °nc, lorsque je quittai le théâtre, il
iv cinq ans, pour vivre en petit rentier
,-ma pauvre bonne femme et ma
W'Louise, je me promettais du bon
V0J?S- lavais Ira vaille sous monsieur
e père — même qu'il avait, vous en
wjenez-t'y, une bonne opinion de son
la der! J'avais travaillé avec monsieur
(l^y, à. qui, non plus, fallait pas dire
Ittê mal de votre serviteur. Et avec vous-
ensuite, monsieur Durez, je
de 18 que je ne vous avais jamais donné
fictif de mécontentement.
n- majs, tout cela, c'est pas pour
Passer, à moi-même la main dans le
j.'é c'est simplement pour dire que
S parfaitement en droit de pouvoir
Ilir de ma petite retraite. Pardieu ! on
qu Ii bien" chaque trimestre, versé sa
lunf Part à la Société de mutualité : il
A Juste d'en profiter, pour lors.
!a r,11 épouse n'était plus très solide,
la chère femme ! Mais la petiote, travail-
k'as e et vaillante, ne chômait guère, et
JJ
nous arrivions à vivoter gentiment. Ne
croyer pas pourtant que je me croisais
as* J'aurais pas pu. Je m'occupais.
M*l- S des choses de rien, des choses de
pas grand'chose, quoi, des babioles. Un
c'était des trucs pour la maison :
~toRfti aifstolage, des clous à poser : cela
n'est-ce pas? Une autre
ftèlS, alors, je passais aux affaires étran-
kt res. Un comm issionnaire, à qui je
j^ja yais de temps à autre le demi-setier
L la camaraderie, me procurait une
tntirse un paquet à porter,. une lettre
&io ente; que sais-je?. Autant d'occa-
tre ns d'ajouter une pièce de vingt ou
Irente sous aux modestes revenus de mon
WcaV ^at et aux gains, modestes aussi, de
fille
t Puis, celle-ci nous a quittés. Elle
est mariée. Rien à dire à cela, pas vrai!
tt^^j J1 à dire, si ce n'est qu'on est con-
j'ut, en étant un peu triste. On rit
î'un °eil et on pleure de l'autre, ce
!°u^ ~,a- Et, après s'être bien amusé, on
rere le soir et, au logis trop calme, on
N Out près de verser des larmes.
°us, on s'était arrangé. Madame Tri-
ue l'événement avait fort émue,
ivai encore réduit les dépenses. On ne
Útt ge plus guère à soixante ans et, en
Corps usé, il semble que les vête-
g ne s'usent plus. On arrivait, en-
tr¿ Et. on n'était pas malheureux, mal-
..Jout.
~~s, voici près d'un an, ma
Vrè femme est tombée malade.
tft Je vous jure que je l'ai soi-
re 6e, étbien soignée, monsieur Du-
q, - j'ai été par deux fois à la consulte
cjrç n médecin du quartier, un bon méde-
yous savez, et je me suis même dé-
ven a le faire venir chez nous. Il est re-
VjSj,u et rerevenu. Mais, à sa troisième
leude» il m'a prévenu doucement que le
ain.
j'ai ainsi eu la plus àtroce des nuits,
? d'une journée que je n'oublierai
? : ma femme mourut comme son-
^ie/n1* onze heures, onze coups lents et
UlOureux.
h ()n! voilà que je me remets à pleu-
ttr Excusez, monsieur Durez. J'arrive
bi * de la présente.
V*s seu^ maintenant. J'ai oublié de
trOt¡ expliquer que mon gendre avait
~~o&~ une bonne petite situation à Ma-
Car* Il y est parti avec sa femme.
ai plus personne!
al déménagé, comme bien vous pen-
îK Je ne pouvais pas rester au milieu
Sc écors de tant d'années calmes et
ty%'y cp ®s* Mille souvenirs, à tout moment,
torturaient. J'ai loué une petite
• in'6' encore trop grande pour moi.
Y sens tellement seul que je m'y
l'tijt e. Chaque mouvement, chaque
"la me font peur à moi-même.
Ca Semainei encore, cela peut se sup-
r 1fter°n tâche de trouver de-ci de-là
es é c e qui ne soit pas trop rude pour
ne soit Pas ^op rude pour
rnbla ntes vo"^es et ^es mains un peu
lte, Its les dimanches, mais les jours de
je me sens mourir, moi aussi, de
Uv]rem ent, d e solitude et de tris-
ti?^Uv.rement, de solitude et de tris-
Ke cb entends des petits jouer, crier,
so mes voisins, chez les autres.
'ste à travers les murs et les cloi-
tA aAiiiv ï Préparatifs du repas de fa-
t4l - AIrs, je m'en vais dans le petit
bn lillo n' dVlde, silencieux, morne de
je e dé' e Ses habitués.
d eleuner est bien vite pris. Je sors,
ne, î
marche. Je ne sais où je
• Wrtoi ** rencontré des gens qui
sont gais, qui sont ensemble, qui plai-
santent, qui se chamaillent. Tous, je les
envie, je les jalouse. Je me sens méchant
— chien errant enragé qui voudrait mor-
dre, sans raison.
Est-ce que, vraiment, je suis fou,
monsieur Durey? Je ne crois pas. Dès
que je peux ne plus penser à cette joie
(que je connus et qui m'est étrangère à
présent), de vivre avec ceux que l'on
aime, je redeviens moi-même.
Alors, monsieur, je voudrais vous de-
mander de m'aider, ces odieux jours-là.
Trouvez-moi du travail. Ah! tenez, ja-
dis, je discutais ferme les conditions
qu'on me proposait et je ne cédais pas
d'un sou. A cette heure, je m'en moque!
Vous me donnerez ce que vous voudrez,
ce que vous pourrez.
Au théâtre, dans les magasins, sûr
qu'il y a des tas de rangements à faire!
Confiez-les moi. J'y emploierai mes
mardi gras et mes jours de l'an. J'ai
pas tout perdu de mon métier. Et puis,
avec ces lois sur le repos hebdomadaire,
on doit aimer à être remplacé dans les
équipes, surtout le dimanche, et lors des
périodes de « pont », de congé, encore
une belle invention de notre civilisation
moderne, comme ils déclament en face
de l'Obélisque. Dites à vos hommes que
Trider est là. Pensez à moi.
Voilà, monsieur Durez. C'est tout. Je
me suis confessé comme un gosse et j'en
ai presque honte, maintenant. Mais, fal-
lait bien, et j'aurais pas osé vous
raconter toutes ces misères entre qua-
tre-z-yeux.
Noël arrive. Dans un coin obscur, un
travail long et pénible, voilà ce que je
me souhaite pour mon vingt-cinq dé-
cembre. Réalisez mon vœu. Et je vous
assure que vous n'aurez pas de plus re-
connaissant et de plus dévoué serviteur
que le vieux
, TRIDER.
Pour copie conforme:
Jacques MAY.
Nous publierons demain un article de
TRISTAN BERNARD
Moutons à cinq pattes
On nous annonce pour, cette année, en
plus des quelques comèter -habituelles, le
retour 'de petits enfants prodiges spéciale-
ment rajeunis pour la circonstance, et déjà
l'on confectionne à leur intention de petits
costumes marins et des nattes blondes.
Etant donné la décadence de la fête de
Neuilly, on ne saurait trop s'en applaudir.
Ces petits phénomènes remplacent, en
effet, avantageusement, pour les amateurs
de monstres, le mouton à cinq pattes et
la femme-serpent, avec, en plus, cette at-
traction qu'il s'agit'd'une difformité morale.
Rien n'est plus amusant que de voir le
petit enfant, conduit par sa nourrice, taire
son entrée dans la salle où deux mille spec-
tateursen habit et en toilette de soirée,
vont assister aux prodigieux exercices du
petit phénomène, dont ils furent sevrés
(eux, au moins; le sont déjà) depuis un an.
cette aoerration de la foule est, au point
de vue psychologique, des plus curieuses
à étudier. Que des parents se mettent à
genoux devànt leurs propres enfants, trou-
vent admirable et charmante la façon dont
ils fourrent leur doigt dans l'assiette de leur
voisin, non sans se l'être mis au préalable
dans le nez, rien n'est plus compréhensible.
Ce sont là des droits d'auteur que l'on a
toujours le droit de toucher, et les amis
seuls de la famille peuvent en souffrir.
C'est ainsi que l'infortuné M. Dupont se
voit contraint de rater son dernier omnibus
pour entendre encore une fois Le Songe
d'Athalie, que lui récite Ernestine, et les
affaires les plus urgentes ne peuvent em-
pêcher M. Durand de rester encore quel-
ques instants.
— Jules, prends ton violon. Vous irez
là-bas une autre tois, monsieur Durand,
mais il faut absolument que Jules vous joue
son grand air de Machin, vous savez bien,
c'est de ce fameux Sélection qu'on joue
toujours à l'Opéra?
Mais que cette tendresse paternelle
s'étende à une salle entière composée d'in-
connus, il faut y voir ie ne sais quelle
déviation de l'esprit de famille, rappelant,
à peu de chose près, l'amour des vieilles
filles pour leur chien ou pour leur per-
roquet.
Car il va sans dire qu'au point de vue
de l'art, ces développements trop précoces
ne donnent jamais rien, et que, faute de
racines, ces arbres de carton plantés sur
le sable s'écroulent au bout de quelques
années.
On ne se trouve plus alors qu'en pré-
sence d'un grand jeune homme devenu
complètement idiot, prétentieux et désa-
busé, qui essaie péniblement de s'habiller
en petit matelot en se taisant raser les
moustaches et les mollets pour séduire
encore quelques admiratrices dont la vue
baisse.
G. DE PAWLOW~KI.
Échos
Ce soir, à 8 h. 3/4, à la Comédie-
Française, première représentation de
L'Autre, pièce en trois actes, de Paul et
Victor Margueritte.
D
u Palais-Royal à la Comédie-Royale.
On a appris avec plaisir dans les
milieux de théâtre l'avènement de M. Mau-
rice Chariot à la direction de la Comédie-
Royale. C'est une bonne nouvelle pour les
artistes, pour les auteurs et pour le public.
M. Maurice Chariot est' un lettré délicat
et un Parisien averti. Il réalisa durant sa
longue direction précédente le miracle
d'amener au Palais-Roval l'élite des mp:il-
leurs écrivains français. Mais avoir le goût
des bonnes lettres, essayer de faire œuvre
d'artiste sur une scène de vaudeville, c'est
là une tâche difficile, et, malgré d'immen-
ses succès, comme Coralie et Cie, Les
Dragées d'Hercule ou La Carotte, M. Mau-
rice Chariot, trop beau joueur, s'aperçut
un jour que l'ancien directeur de l'Athénée
n'était pas tout à fait à sa place dans la
maison du quiproquo et du déshabillage
Il s'en alla donc tout simplement, et,
malgré des centièmes retentissantes, partit
plus pauvre qu'il n'était entré.
Certains, depuis un an, déploraient de
ne pas le voir employer les ressources in-
finies de son intelligence et de son goût
dans un autre théâtre, et on lui reprochait
sa trop longue retraite.
Il en sort aujourd'hui. Le voici à la tête
d'un des plus jolis et des plus élégants
théâtres de Paris. Il y sera mieux à sa
place. Avant peu, les meilleurs auteurs lui
porteront des pièces que les meilleurs ar-
tistes seront heureux d'interpréter, et
l'exquise bonbonnière de la rue Caumartin,
transformée et régénérée, connaîtra vous
verrez, de beaux soirs.
N
ous avons reçu, hier, la lettre sui-
vante :
Monsieur le. directeur,
Je suis un peu surpris, je vous l'avoue, de me
trouver, dans Comœdia, parmi les décorés possi-
bles du 1 janvier , prochain. Et cela, pour une
didature7S°n 1 c'est que je n'ai Pas posé ma can-
didature !
Voulez-vous donc, je vous prie, m'aider à ras-
surer tous mes amis? Je n'ai pas la moindre
fièvre. Quant a ma boutonnière, elle va très-bien
comme ça,, et n'est menacée, pour le moment,
d'aucune rougeole.
Avec tous mes remerciements et l'assurance
Avec tous mes remerciements et l'assurance
de mes meilleurs sentiments.
Henry de GORSSB.
A
ux Variétés, jadis, Brunet et Potier,
premier du nom, rivalisaient de ta-
lent. et ne s'en aimaient pas moins.
Un jour, Potier venait répéter une pièce
nouvelle, où il jouait le personnage prin-
cipal, alors que Brunet n'avait qu'un rôle
effacé. "',
- Pourquoi as-tu accepté cette panne?
Iqidemande rsonillustre, ami.
Alors Brunet, avec un bon sourire :
— C'est pour avoir le plaisir de jouer
avec toi.
0
f n pouvait lire dans le New-York He-
rald d hier:
Ao Théâtre Français; ,"' ? ,
fccy hahituës dg ij| Maison et du ministère
font courir des fruits assez ranges : nous ne
reproduisons ces nouvelles que sous toutes ré-
serves. On dit que M. Briand aurait décidé de
remanier le décret de Moscou ; il aurait pris
pour collaborateur dans ce travail un journa-
liste très au courant des choses de la Comédie-
Française, mais qui n'est pas précisément
« persona grata » auprès de l'administration.
Il est certain que notre confrère X. possède à
fond 1 historique de la Maison de Molière, et
qu'en d'autres temps il eût paru désigné
pour ia. mission dont on l'aurait chargé. Mais
ce choix ne serait pas du goût de tout le mon-
de; on annonce comme possible une démission
qui ferait quelque bruit. Mais cette démission-
là, on l'a si souvent annoncée! Tout de même,
il n'y aurait rien de trop surprenant à ce qu'il y
eut du nouveau, après l'assemblée des socié-
taires. Et déjà deux prétendants à la succes-
sion s'agitent et briguent. Cela seul suffirait à
empêcher l'ouverture de cette succession.
s
ait-on que M. Sardou a une femme de
chambre aimable au possible Qui a
nom: Francine? -
Francine est l'admiratrice de son maître,
Francine suit attentivement tous les tra-
vaux du vieux dramaturge. Elle s'y inté-
resse, et vendredi, à la répétition générale
de L'Affaire des Poisons, elle était la pre-
mière à donner le signal des applaudisse-
ments.
Nous avions déjà la servante de Molière.
M. Sardou, sur ses-vieux jours, chercherait-
il à ressembler à Molière?.
c
omment on prolonge les entr'actes.
On avait dit — que ne dit-on pas?
:— que L'Affaire des Poisons se prolon-
gerait extrêmement tard. Or, la répétition
générale s'est terminée à minuit et demi,
et il est tout à fait certain qu'on finira ^dé-
sormais à l'heure normale.
D'où provenait donc cette rumeur?
De la répétition des couturières, qui avait
duré jusqu'à deux heures du matin.
Mais il ne fallait incriminer ni le texte
de M. Sardou, ni les difficultés de la mise
en scène.
Les coupables étaient, deux des princi-
paux protagonistes qui, pendant plusieurs
quarts d'heure, s'étaient copieusement in-
juriés.
- Nom de Dieu! s'écriait le roi,„à qui
la Montespan répondait par des noms d'oi-
seaux.
On ne se serait pas cru à la Cour, mais
dans une basse-cour.
Peut-être les excellents artistes répé-
taient-ils tout simplement une variante pour
leur scène de violence du dernier acte?
D
usausoy, joaillier expert, 4, boulevard
des Italiens, achète toujours comp-
tant: bijoux, diamants, perles et., pierres
fines. Il donne presque toujours une plus-
value sur le prix offert par n'importe quelle
maison.
P
1 roll pudor !
On sait combien est vigoureux et
même brutal le dialogue - de Samson, qui
attire chaque soir à la Renaissance l'élite
du monde parisien.
Mais les audaces de M. Henry Berns-
tein sont si heureusement amenées et se
trouvent, si bien en situation qu'elles n'ont
pas, jusqu'à présent, choqué le public.-
Si, pourtant! Il*y a déjà quelques jours,
la grande scène du troisième acte, qui met
aux prises MM. Guitry et Rousselle, sou-
leva des protestations. Une dame, dans une
avant-scène, parut si profondément cho-
quée de certains termes un peu crus, que
ses deux compagnons crurent .devoir dé-
fendre la morale à coups de sifflet. :;,. 1
C'était la Belle Otero - et deux de ses
amis.
u
n imprésario qui détient le record, de
l'actualité fait une tournée provin-
ciale avec une pièce, a spectacle, qur s in-
titule: Le Bombardement de Sidi-Aïssa.
Au courant de ces représentations sen-
sationnelles, on tire force coups, de fusil,
le matériel ne compactant pas de* canon.
Un soir, une bourre vint frapper un as-
sistant, ce qui indisposa le 1 public. - - -
Le placide Ovide Raymond, qui est un
des derniers directeurs qui savent, faire
une annonce, s'avance à la rampe et dit
ces paroles mémorables :
- Mesdames et messieurs, à l'avenir,
un aussi déplorable accident ne se pro-
duira plus. Désormais, le bombardement
se fera à l'arme blanche!
- NOUVELLE A LA MAIN
L
a musique, on le sait, a sur les mœurs
une douce influence.
Celle qui fut la duchesse de Saxe vient
de le prouver une fois de plus.
Cette épouse prévenante comble son
deuxième et heureux époux, Toselli, de
petits cadeaux - car ils entretiennent
l'amitié.
Récemment — je garantis l'authenticité
de ce que je raconte — elle lui a offert
une délicieuse épingle de cravate avec une
portée musicale, avec ces simples notes:
la, do, ré.
Mon Dieu, que c'est donc beau l'amourI
te Masque de Verrez
Les Auditions
gratuites
de Comœdia
Nous ne pensions pas, lorsque. nous
avons décidé d'encourager les talents en-
core inconnus par des auditions données
gratuitement par d'excellents professeurs,
nous ne pensions pas répondre à tant de
vœux ni rallier autant d'adhésions autour
de notre projet. Plus de cent inscriptions
nous sont venues pour nos auditions de
déclamation, dont la première aura lieu ce
soir, à huit heures trois quarts, dans nos
salons, 27, boulevard Poissonnière.
Nous prions les intéressés d'être bien
exacts; ils passeront d'ailleurs dans l'ordre
de leur arrivée.
Quelques-uns de nos jeunes inscrits
nous ont paru confondre nos auditions avec
des leçons. Nous n'avons jamais entendu
que leur donner un avis très. désintéressé
sur les moyens artistiques dont ils dispo-
sent, libre à eux de tenir ensuite des indi-
cations de nos professeurs le compte qu'ils
jugeront convenable.
A LA COMÉDIE- FRANÇAISE
.1
M. VICTOR MARGUERITTE M. PAUL MARGUERITTE
Les deux auteurs de l'Autreçm* sera-représenté ce soir.
THÉÂTRE ISRAÉLITE
- III"
Tragédie en quatre actes, de M. Jacob Gordon
¡ THEATRE ISRAÉLITE
1 10, RUE DE LANCRY, 10
Sois heureux, cher frère : tu vas pou-
voir assister à la représentation de la
plus grande tragédie antioue traduite par
[ le plus grand auteur israélite.
Dimanche 8 décembre
Nous jouerons MÊDÊE ou la princesse
de Colchide.
C'est sur votre demande, chers frères
et soeurs, que nous allons donner cette
soirée. Vous nous aviez demandé de jouer
Médée; jusqu'à présent, nous n'avions pu
le faire, étant donné les grands prépara-
tifs que cette pièce nécessite, et les véri-
tables costumes grecs qu'elle comporte.
Mais, vous aurez d'autant moins perdu
pour attendre, que nous vous avons ré-
servé de grandes surprises. C'est ainsi
que vous verrez Mme Walerstein dans son
rôle de Médée, la seule que J. Cordon
tenait à avoir comme interprète ; M.
Feinberg, le plus grand des artistes dra-
matiques dans son rôle de Jason ; M. Wa-
lerstein dans, son rôle comique de Ksana-
fantos; M. Bergman, dans son rôle du.
roi Jason, et toute la troupe.
Le directeur: M. SANI,
5, rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie.
On commencera à 8 h. 1/2
Prix des places : (fr., 3 fr., 2 fr.,
1 fr. 50 et 1 fr.
Le texte ci-dessus, ô très Mêles lecteurs
de Comœdia, doit vous paraître, je l'espère.
{ClicliêfïBrsuigeti
Mlle MARIE JANKER (La princesse Croza)
d'une suffisante clarté: sa lecture évoque
néanmoins, pour votit serviteur, le souve-
nir de toute une théorie de petits et de
grands verres dégustés, depuis cinq jours,
sur les zincs douteux d'invraisemblables
bistros.
Cependant, comme on dit au régiment,
je m'en fais gloire et honneur - et je
m'explique :
Les hasards d'un de ces bons après-
midi récents, où les vrais Parisiens se com-
plaisent à barboter par les boues ignobles
qui sont l'orgueil de notre service de voi-
rie, me conduisit au Bas-Marais,, rue des
Rosiers : ce lambeau de quartier fameux —
si j'ose ainsi m'exprimer — a conservé, de
par ses façades, l'apparence vétuste qui
convient aux murs sur lesquels nos régi-
mes successifs placardèrent de fortes pa-
roles; mais les habitants des maisons de
style ne sont plus les fils de la Robe fron-
deuse ou de la Bourgeoisie voltairienne :
La rue des Rosiers et les rues adjacentes
sont, maintenant, « la ville .juive », encloses
en ce Paris formidable qui, seul de toutes
les grandes capitales, ne possédait point,
jusqù 'à ces temps derniers, d'aggloméra-
tions bien définies où les « peuples en
exil » ont accoutumé de former une petite
patrie.
Dans ce coin de la capitale de la France,
on ne parle pas français: mettons un crêpe
au grand mât de la nef allégorique, et pre-
nons un verre en attendant ,- puisqu'il ne
« décesse » pas de pleuvoir.
C'est ainsi que mon. attention fut-attirée
car une affiche en caractères hébraïques ap- i
posée sur une dés glaces du débit de-vins
où j'entrai : seul, le titre, en grosses capi-
tales: Théâtre Israélite, était écrit typo-
graphiquement dans notre langue. Mais,
pour le reste, la locution familière: « C'est
de l'hébreu pour moi! » ne fut jamais aussi
justement applicable.
Le tenancier a des fournisseurs, pensan
je. Il doit baragouiner quelques mots dg
français.
— Un petit ballon. sur le pouce, pa*
tron? fis-je.
— WasP me répondit-il.'
- Une petite mominette. alors?
- Niemals.
Cet homme qui m'a répondu « qpoi? Jt
et « jamais » en allemand, me comprend,
et ne veut pas en avoir l'air!. Mais,
je « l'aurai ». Merci, parents très chers, qui
me fîtes apprendre la langue de Goethe..«
Grâce à vous, le reporter que je suis ne
restera pas « en carafe ». Je saurai ce que
je veux savoir.
Et, deux heures durant, dans un invrai-
semblable patois franco-anglo-tudesquo-ita-fl-
lo-polonais, je » m'explique » de confiance.
avec mon « vieil ami », lequel, après avoiri
accepté plusieurs tournées de vin de Judéa
(ça vient de Gaillac, je l'ai appris hier),
m'avoua honteusement qu'il ne connaissait
pas l'hébreu; ce débitant honorable, mais
circonspect, s'appelle Piltzmann. - Que son
nom passe à la postérités
A l'écart, vêtu d'une houppelande crae
seuse, le chef couvert d'une casquette cid
drap dont le pot-au-feu qui chante cUpÛ
4
sur le fourneau de la cuisine souhaiterait
les graisses suffisantes, un homme imber-j
be, mais aux cheveux longs, est assis : c'est
probablement quelque juif de Pologne, un
intellectuel sans doute chassé de l univer-
sité pour lèse-tsarisme. Je l'aborde. IL
ne daigne même pas me répondre. Les,
autres consommateurs, après m'avoir dévi-
sagé longuement — très longuement — sor-
tent de leurs poches des pièces de mon-
naie qui ne résonnent pas sur le marbre
des tables et se retirent un par un.
Le gargotier est muet formellement!
Je sors à mon tour de cet étrange café
et, parvenu — enfin ! — au coin de la rue
Saint-Martin, j'ai l'impression d'avoir fait
un voyage de longue durée; je m'étonne
même, en rentrant au journal, que le Cham-
pagne ne soit pas servi en mon honneur,
dans le grand salon de Comœdia, 27, bou-
levard Poissonnière, téléphone 288,07.
adresse télégraphique Comœdia-Paris..,
r Et ce fut, cinq jours durant, la même
aventure. Rue de Lancry, à l'hôtel des
chambres syndicales, où l'on me reçut fort
aimablement, on ne savait sur ce rhéâtro
israélite que ce que le « Manager » voulait
bien dire lorsqu'il payait la location de la
salie.
Mais, objecterez-vous, il vous suffisait da
vous rendre, le dimanche soir, à ladite ruo
de Lancry, de payer votre place et d'assis-
ter à la représentation. Certes: riposte.
rai-je aussitôt; mais les « documents préa-
lables »,• les interviews, toute la lyre. dra-
matique, en un mot.
Quelqu'un, heureusement, eut vent cfô
Le Numéro : 5 centimes
undi 9 Décembre 1907.
0
Rédacteur en Chef (J. de PA WLOWSKI
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27, Bouleuard Poissonnière, PARIS -.
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UN AN 6 MOIS
ans et Départements 24 fr. 12 fr.
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UN AN 6 MOIS
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger. 40 » 20 ; »
t
Le Solitaire
t lut l Durey, directeur d'un de n os théâ:
.Tcy> directeur d'un de nos théâ-
son P®f«siens, a trouvé, hier matin, parmi
Son courrier, la lettre suivante:
•i V Monsieur Durey,
Je v OUS allez peut-être trouver drôle que
~vOl oUs écrive, vu que je peux aller vous
COI1~ et que je sais comment vous ren-
com rer sans trop vous déranger. Car
nisst moi. brider, votre vieux machi-
6' nl().i, viens vous ennuyer. Bien sûr,
je j qui viens vous ennuyer. Bien sûr,
de e sais, vous ennuyer; mais j'ai plus
COurage, tout de même, à le faire ici,
r'le-ttre, que si je me trouvais en face
i, v °us, dans notre cher théâtre, où tant
^fes?CS années, et des vôtres aussi,
-r-e pas, monsieur Durey, passèrent
Q' k train-train et la besogne de cha-
Ipur.
04ut me permettre de vous raconter
t0ujmon-histoire; vous l'avez peut-être
t0 ll^e, monsieur le Directeur, avec
vos tracas!
y jv °nc, lorsque je quittai le théâtre, il
iv cinq ans, pour vivre en petit rentier
,-ma pauvre bonne femme et ma
W'Louise, je me promettais du bon
V0J?S- lavais Ira vaille sous monsieur
e père — même qu'il avait, vous en
wjenez-t'y, une bonne opinion de son
la der! J'avais travaillé avec monsieur
(l^y, à. qui, non plus, fallait pas dire
Ittê mal de votre serviteur. Et avec vous-
ensuite, monsieur Durez, je
de 18 que je ne vous avais jamais donné
fictif de mécontentement.
n- majs, tout cela, c'est pas pour
Passer, à moi-même la main dans le
j.'é c'est simplement pour dire que
S parfaitement en droit de pouvoir
Ilir de ma petite retraite. Pardieu ! on
qu Ii bien" chaque trimestre, versé sa
lunf Part à la Société de mutualité : il
A Juste d'en profiter, pour lors.
!a r,11 épouse n'était plus très solide,
la chère femme ! Mais la petiote, travail-
k'as e et vaillante, ne chômait guère, et
JJ
nous arrivions à vivoter gentiment. Ne
croyer pas pourtant que je me croisais
as* J'aurais pas pu. Je m'occupais.
M*l- S des choses de rien, des choses de
pas grand'chose, quoi, des babioles. Un
c'était des trucs pour la maison :
~toRfti aifstolage, des clous à poser : cela
n'est-ce pas? Une autre
ftèlS, alors, je passais aux affaires étran-
kt res. Un comm issionnaire, à qui je
j^ja yais de temps à autre le demi-setier
L la camaraderie, me procurait une
tntirse un paquet à porter,. une lettre
&io ente; que sais-je?. Autant d'occa-
tre ns d'ajouter une pièce de vingt ou
Irente sous aux modestes revenus de mon
WcaV ^at et aux gains, modestes aussi, de
fille
t Puis, celle-ci nous a quittés. Elle
est mariée. Rien à dire à cela, pas vrai!
tt^^j J1 à dire, si ce n'est qu'on est con-
j'ut, en étant un peu triste. On rit
î'un °eil et on pleure de l'autre, ce
!°u^ ~,a- Et, après s'être bien amusé, on
rere le soir et, au logis trop calme, on
N Out près de verser des larmes.
°us, on s'était arrangé. Madame Tri-
ue l'événement avait fort émue,
ivai encore réduit les dépenses. On ne
Útt ge plus guère à soixante ans et, en
Corps usé, il semble que les vête-
g ne s'usent plus. On arrivait, en-
tr¿ Et. on n'était pas malheureux, mal-
..Jout.
~~s, voici près d'un an, ma
Vrè femme est tombée malade.
tft Je vous jure que je l'ai soi-
re 6e, étbien soignée, monsieur Du-
q, - j'ai été par deux fois à la consulte
cjrç n médecin du quartier, un bon méde-
yous savez, et je me suis même dé-
ven a le faire venir chez nous. Il est re-
VjSj,u et rerevenu. Mais, à sa troisième
leude» il m'a prévenu doucement que le
ain.
j'ai ainsi eu la plus àtroce des nuits,
? d'une journée que je n'oublierai
? : ma femme mourut comme son-
^ie/n1* onze heures, onze coups lents et
UlOureux.
h ()n! voilà que je me remets à pleu-
ttr Excusez, monsieur Durez. J'arrive
bi * de la présente.
V*s seu^ maintenant. J'ai oublié de
trOt¡ expliquer que mon gendre avait
~~o&~ une bonne petite situation à Ma-
Car* Il y est parti avec sa femme.
ai plus personne!
al déménagé, comme bien vous pen-
îK Je ne pouvais pas rester au milieu
Sc écors de tant d'années calmes et
ty%'y cp ®s* Mille souvenirs, à tout moment,
torturaient. J'ai loué une petite
• in'6' encore trop grande pour moi.
Y sens tellement seul que je m'y
l'tijt e. Chaque mouvement, chaque
"la me font peur à moi-même.
Ca Semainei encore, cela peut se sup-
r 1fter°n tâche de trouver de-ci de-là
es é c e qui ne soit pas trop rude pour
ne soit Pas ^op rude pour
rnbla ntes vo"^es et ^es mains un peu
lte, Its les dimanches, mais les jours de
je me sens mourir, moi aussi, de
Uv]rem ent, d e solitude et de tris-
ti?^Uv.rement, de solitude et de tris-
Ke cb entends des petits jouer, crier,
so mes voisins, chez les autres.
'ste à travers les murs et les cloi-
tA aAiiiv ï Préparatifs du repas de fa-
t4l - AIrs, je m'en vais dans le petit
bn lillo n' dVlde, silencieux, morne de
je e dé' e Ses habitués.
d eleuner est bien vite pris. Je sors,
ne, î
marche. Je ne sais où je
• Wrtoi ** rencontré des gens qui
sont gais, qui sont ensemble, qui plai-
santent, qui se chamaillent. Tous, je les
envie, je les jalouse. Je me sens méchant
— chien errant enragé qui voudrait mor-
dre, sans raison.
Est-ce que, vraiment, je suis fou,
monsieur Durey? Je ne crois pas. Dès
que je peux ne plus penser à cette joie
(que je connus et qui m'est étrangère à
présent), de vivre avec ceux que l'on
aime, je redeviens moi-même.
Alors, monsieur, je voudrais vous de-
mander de m'aider, ces odieux jours-là.
Trouvez-moi du travail. Ah! tenez, ja-
dis, je discutais ferme les conditions
qu'on me proposait et je ne cédais pas
d'un sou. A cette heure, je m'en moque!
Vous me donnerez ce que vous voudrez,
ce que vous pourrez.
Au théâtre, dans les magasins, sûr
qu'il y a des tas de rangements à faire!
Confiez-les moi. J'y emploierai mes
mardi gras et mes jours de l'an. J'ai
pas tout perdu de mon métier. Et puis,
avec ces lois sur le repos hebdomadaire,
on doit aimer à être remplacé dans les
équipes, surtout le dimanche, et lors des
périodes de « pont », de congé, encore
une belle invention de notre civilisation
moderne, comme ils déclament en face
de l'Obélisque. Dites à vos hommes que
Trider est là. Pensez à moi.
Voilà, monsieur Durez. C'est tout. Je
me suis confessé comme un gosse et j'en
ai presque honte, maintenant. Mais, fal-
lait bien, et j'aurais pas osé vous
raconter toutes ces misères entre qua-
tre-z-yeux.
Noël arrive. Dans un coin obscur, un
travail long et pénible, voilà ce que je
me souhaite pour mon vingt-cinq dé-
cembre. Réalisez mon vœu. Et je vous
assure que vous n'aurez pas de plus re-
connaissant et de plus dévoué serviteur
que le vieux
, TRIDER.
Pour copie conforme:
Jacques MAY.
Nous publierons demain un article de
TRISTAN BERNARD
Moutons à cinq pattes
On nous annonce pour, cette année, en
plus des quelques comèter -habituelles, le
retour 'de petits enfants prodiges spéciale-
ment rajeunis pour la circonstance, et déjà
l'on confectionne à leur intention de petits
costumes marins et des nattes blondes.
Etant donné la décadence de la fête de
Neuilly, on ne saurait trop s'en applaudir.
Ces petits phénomènes remplacent, en
effet, avantageusement, pour les amateurs
de monstres, le mouton à cinq pattes et
la femme-serpent, avec, en plus, cette at-
traction qu'il s'agit'd'une difformité morale.
Rien n'est plus amusant que de voir le
petit enfant, conduit par sa nourrice, taire
son entrée dans la salle où deux mille spec-
tateursen habit et en toilette de soirée,
vont assister aux prodigieux exercices du
petit phénomène, dont ils furent sevrés
(eux, au moins; le sont déjà) depuis un an.
cette aoerration de la foule est, au point
de vue psychologique, des plus curieuses
à étudier. Que des parents se mettent à
genoux devànt leurs propres enfants, trou-
vent admirable et charmante la façon dont
ils fourrent leur doigt dans l'assiette de leur
voisin, non sans se l'être mis au préalable
dans le nez, rien n'est plus compréhensible.
Ce sont là des droits d'auteur que l'on a
toujours le droit de toucher, et les amis
seuls de la famille peuvent en souffrir.
C'est ainsi que l'infortuné M. Dupont se
voit contraint de rater son dernier omnibus
pour entendre encore une fois Le Songe
d'Athalie, que lui récite Ernestine, et les
affaires les plus urgentes ne peuvent em-
pêcher M. Durand de rester encore quel-
ques instants.
— Jules, prends ton violon. Vous irez
là-bas une autre tois, monsieur Durand,
mais il faut absolument que Jules vous joue
son grand air de Machin, vous savez bien,
c'est de ce fameux Sélection qu'on joue
toujours à l'Opéra?
Mais que cette tendresse paternelle
s'étende à une salle entière composée d'in-
connus, il faut y voir ie ne sais quelle
déviation de l'esprit de famille, rappelant,
à peu de chose près, l'amour des vieilles
filles pour leur chien ou pour leur per-
roquet.
Car il va sans dire qu'au point de vue
de l'art, ces développements trop précoces
ne donnent jamais rien, et que, faute de
racines, ces arbres de carton plantés sur
le sable s'écroulent au bout de quelques
années.
On ne se trouve plus alors qu'en pré-
sence d'un grand jeune homme devenu
complètement idiot, prétentieux et désa-
busé, qui essaie péniblement de s'habiller
en petit matelot en se taisant raser les
moustaches et les mollets pour séduire
encore quelques admiratrices dont la vue
baisse.
G. DE PAWLOW~KI.
Échos
Ce soir, à 8 h. 3/4, à la Comédie-
Française, première représentation de
L'Autre, pièce en trois actes, de Paul et
Victor Margueritte.
D
u Palais-Royal à la Comédie-Royale.
On a appris avec plaisir dans les
milieux de théâtre l'avènement de M. Mau-
rice Chariot à la direction de la Comédie-
Royale. C'est une bonne nouvelle pour les
artistes, pour les auteurs et pour le public.
M. Maurice Chariot est' un lettré délicat
et un Parisien averti. Il réalisa durant sa
longue direction précédente le miracle
d'amener au Palais-Roval l'élite des mp:il-
leurs écrivains français. Mais avoir le goût
des bonnes lettres, essayer de faire œuvre
d'artiste sur une scène de vaudeville, c'est
là une tâche difficile, et, malgré d'immen-
ses succès, comme Coralie et Cie, Les
Dragées d'Hercule ou La Carotte, M. Mau-
rice Chariot, trop beau joueur, s'aperçut
un jour que l'ancien directeur de l'Athénée
n'était pas tout à fait à sa place dans la
maison du quiproquo et du déshabillage
Il s'en alla donc tout simplement, et,
malgré des centièmes retentissantes, partit
plus pauvre qu'il n'était entré.
Certains, depuis un an, déploraient de
ne pas le voir employer les ressources in-
finies de son intelligence et de son goût
dans un autre théâtre, et on lui reprochait
sa trop longue retraite.
Il en sort aujourd'hui. Le voici à la tête
d'un des plus jolis et des plus élégants
théâtres de Paris. Il y sera mieux à sa
place. Avant peu, les meilleurs auteurs lui
porteront des pièces que les meilleurs ar-
tistes seront heureux d'interpréter, et
l'exquise bonbonnière de la rue Caumartin,
transformée et régénérée, connaîtra vous
verrez, de beaux soirs.
N
ous avons reçu, hier, la lettre sui-
vante :
Monsieur le. directeur,
Je suis un peu surpris, je vous l'avoue, de me
trouver, dans Comœdia, parmi les décorés possi-
bles du 1 janvier , prochain. Et cela, pour une
didature7S°n 1 c'est que je n'ai Pas posé ma can-
didature !
Voulez-vous donc, je vous prie, m'aider à ras-
surer tous mes amis? Je n'ai pas la moindre
fièvre. Quant a ma boutonnière, elle va très-bien
comme ça,, et n'est menacée, pour le moment,
d'aucune rougeole.
Avec tous mes remerciements et l'assurance
Avec tous mes remerciements et l'assurance
de mes meilleurs sentiments.
Henry de GORSSB.
A
ux Variétés, jadis, Brunet et Potier,
premier du nom, rivalisaient de ta-
lent. et ne s'en aimaient pas moins.
Un jour, Potier venait répéter une pièce
nouvelle, où il jouait le personnage prin-
cipal, alors que Brunet n'avait qu'un rôle
effacé. "',
- Pourquoi as-tu accepté cette panne?
Iqidemande rsonillustre, ami.
Alors Brunet, avec un bon sourire :
— C'est pour avoir le plaisir de jouer
avec toi.
0
f n pouvait lire dans le New-York He-
rald d hier:
Ao Théâtre Français; ,"' ? ,
fccy hahituës dg ij| Maison et du ministère
font courir des fruits assez ranges : nous ne
reproduisons ces nouvelles que sous toutes ré-
serves. On dit que M. Briand aurait décidé de
remanier le décret de Moscou ; il aurait pris
pour collaborateur dans ce travail un journa-
liste très au courant des choses de la Comédie-
Française, mais qui n'est pas précisément
« persona grata » auprès de l'administration.
Il est certain que notre confrère X. possède à
fond 1 historique de la Maison de Molière, et
qu'en d'autres temps il eût paru désigné
pour ia. mission dont on l'aurait chargé. Mais
ce choix ne serait pas du goût de tout le mon-
de; on annonce comme possible une démission
qui ferait quelque bruit. Mais cette démission-
là, on l'a si souvent annoncée! Tout de même,
il n'y aurait rien de trop surprenant à ce qu'il y
eut du nouveau, après l'assemblée des socié-
taires. Et déjà deux prétendants à la succes-
sion s'agitent et briguent. Cela seul suffirait à
empêcher l'ouverture de cette succession.
s
ait-on que M. Sardou a une femme de
chambre aimable au possible Qui a
nom: Francine? -
Francine est l'admiratrice de son maître,
Francine suit attentivement tous les tra-
vaux du vieux dramaturge. Elle s'y inté-
resse, et vendredi, à la répétition générale
de L'Affaire des Poisons, elle était la pre-
mière à donner le signal des applaudisse-
ments.
Nous avions déjà la servante de Molière.
M. Sardou, sur ses-vieux jours, chercherait-
il à ressembler à Molière?.
c
omment on prolonge les entr'actes.
On avait dit — que ne dit-on pas?
:— que L'Affaire des Poisons se prolon-
gerait extrêmement tard. Or, la répétition
générale s'est terminée à minuit et demi,
et il est tout à fait certain qu'on finira ^dé-
sormais à l'heure normale.
D'où provenait donc cette rumeur?
De la répétition des couturières, qui avait
duré jusqu'à deux heures du matin.
Mais il ne fallait incriminer ni le texte
de M. Sardou, ni les difficultés de la mise
en scène.
Les coupables étaient, deux des princi-
paux protagonistes qui, pendant plusieurs
quarts d'heure, s'étaient copieusement in-
juriés.
- Nom de Dieu! s'écriait le roi,„à qui
la Montespan répondait par des noms d'oi-
seaux.
On ne se serait pas cru à la Cour, mais
dans une basse-cour.
Peut-être les excellents artistes répé-
taient-ils tout simplement une variante pour
leur scène de violence du dernier acte?
D
usausoy, joaillier expert, 4, boulevard
des Italiens, achète toujours comp-
tant: bijoux, diamants, perles et., pierres
fines. Il donne presque toujours une plus-
value sur le prix offert par n'importe quelle
maison.
P
1 roll pudor !
On sait combien est vigoureux et
même brutal le dialogue - de Samson, qui
attire chaque soir à la Renaissance l'élite
du monde parisien.
Mais les audaces de M. Henry Berns-
tein sont si heureusement amenées et se
trouvent, si bien en situation qu'elles n'ont
pas, jusqu'à présent, choqué le public.-
Si, pourtant! Il*y a déjà quelques jours,
la grande scène du troisième acte, qui met
aux prises MM. Guitry et Rousselle, sou-
leva des protestations. Une dame, dans une
avant-scène, parut si profondément cho-
quée de certains termes un peu crus, que
ses deux compagnons crurent .devoir dé-
fendre la morale à coups de sifflet. :;,. 1
C'était la Belle Otero - et deux de ses
amis.
u
n imprésario qui détient le record, de
l'actualité fait une tournée provin-
ciale avec une pièce, a spectacle, qur s in-
titule: Le Bombardement de Sidi-Aïssa.
Au courant de ces représentations sen-
sationnelles, on tire force coups, de fusil,
le matériel ne compactant pas de* canon.
Un soir, une bourre vint frapper un as-
sistant, ce qui indisposa le 1 public. - - -
Le placide Ovide Raymond, qui est un
des derniers directeurs qui savent, faire
une annonce, s'avance à la rampe et dit
ces paroles mémorables :
- Mesdames et messieurs, à l'avenir,
un aussi déplorable accident ne se pro-
duira plus. Désormais, le bombardement
se fera à l'arme blanche!
- NOUVELLE A LA MAIN
L
a musique, on le sait, a sur les mœurs
une douce influence.
Celle qui fut la duchesse de Saxe vient
de le prouver une fois de plus.
Cette épouse prévenante comble son
deuxième et heureux époux, Toselli, de
petits cadeaux - car ils entretiennent
l'amitié.
Récemment — je garantis l'authenticité
de ce que je raconte — elle lui a offert
une délicieuse épingle de cravate avec une
portée musicale, avec ces simples notes:
la, do, ré.
Mon Dieu, que c'est donc beau l'amourI
te Masque de Verrez
Les Auditions
gratuites
de Comœdia
Nous ne pensions pas, lorsque. nous
avons décidé d'encourager les talents en-
core inconnus par des auditions données
gratuitement par d'excellents professeurs,
nous ne pensions pas répondre à tant de
vœux ni rallier autant d'adhésions autour
de notre projet. Plus de cent inscriptions
nous sont venues pour nos auditions de
déclamation, dont la première aura lieu ce
soir, à huit heures trois quarts, dans nos
salons, 27, boulevard Poissonnière.
Nous prions les intéressés d'être bien
exacts; ils passeront d'ailleurs dans l'ordre
de leur arrivée.
Quelques-uns de nos jeunes inscrits
nous ont paru confondre nos auditions avec
des leçons. Nous n'avons jamais entendu
que leur donner un avis très. désintéressé
sur les moyens artistiques dont ils dispo-
sent, libre à eux de tenir ensuite des indi-
cations de nos professeurs le compte qu'ils
jugeront convenable.
A LA COMÉDIE- FRANÇAISE
.1
M. VICTOR MARGUERITTE M. PAUL MARGUERITTE
Les deux auteurs de l'Autreçm* sera-représenté ce soir.
THÉÂTRE ISRAÉLITE
- III"
Tragédie en quatre actes, de M. Jacob Gordon
¡ THEATRE ISRAÉLITE
1 10, RUE DE LANCRY, 10
Sois heureux, cher frère : tu vas pou-
voir assister à la représentation de la
plus grande tragédie antioue traduite par
[ le plus grand auteur israélite.
Dimanche 8 décembre
Nous jouerons MÊDÊE ou la princesse
de Colchide.
C'est sur votre demande, chers frères
et soeurs, que nous allons donner cette
soirée. Vous nous aviez demandé de jouer
Médée; jusqu'à présent, nous n'avions pu
le faire, étant donné les grands prépara-
tifs que cette pièce nécessite, et les véri-
tables costumes grecs qu'elle comporte.
Mais, vous aurez d'autant moins perdu
pour attendre, que nous vous avons ré-
servé de grandes surprises. C'est ainsi
que vous verrez Mme Walerstein dans son
rôle de Médée, la seule que J. Cordon
tenait à avoir comme interprète ; M.
Feinberg, le plus grand des artistes dra-
matiques dans son rôle de Jason ; M. Wa-
lerstein dans, son rôle comique de Ksana-
fantos; M. Bergman, dans son rôle du.
roi Jason, et toute la troupe.
Le directeur: M. SANI,
5, rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie.
On commencera à 8 h. 1/2
Prix des places : (fr., 3 fr., 2 fr.,
1 fr. 50 et 1 fr.
Le texte ci-dessus, ô très Mêles lecteurs
de Comœdia, doit vous paraître, je l'espère.
{ClicliêfïBrsuigeti
Mlle MARIE JANKER (La princesse Croza)
d'une suffisante clarté: sa lecture évoque
néanmoins, pour votit serviteur, le souve-
nir de toute une théorie de petits et de
grands verres dégustés, depuis cinq jours,
sur les zincs douteux d'invraisemblables
bistros.
Cependant, comme on dit au régiment,
je m'en fais gloire et honneur - et je
m'explique :
Les hasards d'un de ces bons après-
midi récents, où les vrais Parisiens se com-
plaisent à barboter par les boues ignobles
qui sont l'orgueil de notre service de voi-
rie, me conduisit au Bas-Marais,, rue des
Rosiers : ce lambeau de quartier fameux —
si j'ose ainsi m'exprimer — a conservé, de
par ses façades, l'apparence vétuste qui
convient aux murs sur lesquels nos régi-
mes successifs placardèrent de fortes pa-
roles; mais les habitants des maisons de
style ne sont plus les fils de la Robe fron-
deuse ou de la Bourgeoisie voltairienne :
La rue des Rosiers et les rues adjacentes
sont, maintenant, « la ville .juive », encloses
en ce Paris formidable qui, seul de toutes
les grandes capitales, ne possédait point,
jusqù 'à ces temps derniers, d'aggloméra-
tions bien définies où les « peuples en
exil » ont accoutumé de former une petite
patrie.
Dans ce coin de la capitale de la France,
on ne parle pas français: mettons un crêpe
au grand mât de la nef allégorique, et pre-
nons un verre en attendant ,- puisqu'il ne
« décesse » pas de pleuvoir.
C'est ainsi que mon. attention fut-attirée
car une affiche en caractères hébraïques ap- i
posée sur une dés glaces du débit de-vins
où j'entrai : seul, le titre, en grosses capi-
tales: Théâtre Israélite, était écrit typo-
graphiquement dans notre langue. Mais,
pour le reste, la locution familière: « C'est
de l'hébreu pour moi! » ne fut jamais aussi
justement applicable.
Le tenancier a des fournisseurs, pensan
je. Il doit baragouiner quelques mots dg
français.
— Un petit ballon. sur le pouce, pa*
tron? fis-je.
— WasP me répondit-il.'
- Une petite mominette. alors?
- Niemals.
Cet homme qui m'a répondu « qpoi? Jt
et « jamais » en allemand, me comprend,
et ne veut pas en avoir l'air!. Mais,
je « l'aurai ». Merci, parents très chers, qui
me fîtes apprendre la langue de Goethe..«
Grâce à vous, le reporter que je suis ne
restera pas « en carafe ». Je saurai ce que
je veux savoir.
Et, deux heures durant, dans un invrai-
semblable patois franco-anglo-tudesquo-ita-fl-
lo-polonais, je » m'explique » de confiance.
avec mon « vieil ami », lequel, après avoiri
accepté plusieurs tournées de vin de Judéa
(ça vient de Gaillac, je l'ai appris hier),
m'avoua honteusement qu'il ne connaissait
pas l'hébreu; ce débitant honorable, mais
circonspect, s'appelle Piltzmann. - Que son
nom passe à la postérités
A l'écart, vêtu d'une houppelande crae
seuse, le chef couvert d'une casquette cid
drap dont le pot-au-feu qui chante cUpÛ
4
sur le fourneau de la cuisine souhaiterait
les graisses suffisantes, un homme imber-j
be, mais aux cheveux longs, est assis : c'est
probablement quelque juif de Pologne, un
intellectuel sans doute chassé de l univer-
sité pour lèse-tsarisme. Je l'aborde. IL
ne daigne même pas me répondre. Les,
autres consommateurs, après m'avoir dévi-
sagé longuement — très longuement — sor-
tent de leurs poches des pièces de mon-
naie qui ne résonnent pas sur le marbre
des tables et se retirent un par un.
Le gargotier est muet formellement!
Je sors à mon tour de cet étrange café
et, parvenu — enfin ! — au coin de la rue
Saint-Martin, j'ai l'impression d'avoir fait
un voyage de longue durée; je m'étonne
même, en rentrant au journal, que le Cham-
pagne ne soit pas servi en mon honneur,
dans le grand salon de Comœdia, 27, bou-
levard Poissonnière, téléphone 288,07.
adresse télégraphique Comœdia-Paris..,
r Et ce fut, cinq jours durant, la même
aventure. Rue de Lancry, à l'hôtel des
chambres syndicales, où l'on me reçut fort
aimablement, on ne savait sur ce rhéâtro
israélite que ce que le « Manager » voulait
bien dire lorsqu'il payait la location de la
salie.
Mais, objecterez-vous, il vous suffisait da
vous rendre, le dimanche soir, à ladite ruo
de Lancry, de payer votre place et d'assis-
ter à la représentation. Certes: riposte.
rai-je aussitôt; mais les « documents préa-
lables »,• les interviews, toute la lyre. dra-
matique, en un mot.
Quelqu'un, heureusement, eut vent cfô
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