Presse et revues
10 pages
Titre : Bulletin quotidien de presse étrangère
Auteur : France. Ministère de la guerre (1791-1936). Auteur du texte
Auteur : France. Ministère des affaires étrangères (1588-2007). Auteur du texte
Auteur : France. Ministère de la défense. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1923-05-19
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32732912f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 60753 Nombre total de vues : 60753
Description : 19 mai 1923 19 mai 1923
Description : 1923/05/19 (T24,N2356). 1923/05/19 (T24,N2356).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64670282
Source : Ministère des Affaires étrangères, 2012-17626
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/09/2013
» M 11\ I I j, h ,
A!~? DES
AFFAIRES ëtrangehes
1
N° 2356
Samedi 19 mai 1923
Balletm Quotidien de Presse Etrangère
NOTA. — Il est donné ci-dessous des traductions, intégrales ou par extraits.
et des résumes, ceux-ci imprimés en petits caractères Les article.
traduits intégralement sont précédés d'un astérisque.
SOMMAIRE
REssE ALLEMANDE. - Les conditions d'une
- nouvelle offre allemande (Rudolf Breits-
cheid dans Glocke ; Gçorg B.ernhard
dans Vossisçhe Zeitung). — Sur un ar-
hcle de M, Stresemann (Frankfurter
Zeitung).
PRESSE AMÉRICAINE. — Les Etats-Unis et le
gouvernement, d'Angora (Boston Eve-
ning Transcript). — La concession Ches-
* ter (World). — Le plan de mobilisation
industrielle aux Etats-Unis (New York
Times). — L'exode rural (World). - Dis-
parition du Commoner (New York Ti-
mes).
PRESSE ANGLAISE. — Les bruits d'armistice
dans la Ruhr (Times). - L'attitucie de
la Grande-Bretagne (Daily Telegraph).
- Incidents russo-turcs (Daily Tele-
graph). — Les soviets et les Etats Scan-
dinaves (Daily Telegraph). — Les rela-
tions anglo-russes (Daily Chronicle). —
« L'impasse de Lausanne » (Perceval
Landon dans Dailll Telegraph). ■— Le
programme naval britannique après les
traités de Washington (Daily Chroni-
cle). (
POLITIQUE (iENERiLE
LES RÉPARATIONS
LES BRUITS D'ARMISTICE DANS LA
RUHR. - [Cf. Bulletin n° 2355, page 2.] —
e/PüriS, li m~. - Il continue d'être ques-
tion, dans les couloirs de la Chambre, de
Idee d'un armistice dans la Ruhr dont je
Parlais dans ma dépêche d'hier.
Ce prétendu armistice aurait sans doute
Pour effet. de donner beaucoup plus de
Lances à. la prochaine offre allemande
ta êJr examinée sérieusement. Il est sur-
tout intéressant de noter que l'un des dépu-
s français qui a discuté cette idée est un
sfand industriel que l'on peut croire parti-
bernent bien informé des intentions al-
emandes. Dans ces conditions et bien que
a dépêche soit exclusivement fondée sur
es propos d'un caractère .quelque peu pri-
rien ne s'oppose, seJon moi, à la conclu-
TI d'un arrangement de ce genre.
Le fait que l'idée semble admissible à
r airis esprits allemands et que certains
kPrits français s'y complaisent, justifie la
plus grande publicité que l'on puisse lui
nner, car elle est excellente par elle-mê-
ee. Comme la plupart des idées de ce
nre, elle se présente, à première vue, sous
une forme plutôt. nébuleuse et il n'est guère
possible de préciser les conditions tians.
squelles, pourrait se réaliser cet armis-
tice. Il est certain, toutefois, que la France
devra obtenir satisfaction quant à sa de-
mande que la résistance passive prenne lin
dans la Ruhr avant qu'elle examine aucune
proposition allemande, si bonne soil-olle ;
et étant. donnée la difficulté, pour l'Alle-
magne, d'abandonner complètement la
seule, arme qui lui reste, il semble que
l'idée d'un armistice est particulièrement
heureuse et qu'elle mérite de la part de
tous les pays intéressés d'examen le plus
sérieux.
LES CONDITIONS D'UN ARMISTICE. — On peut
résumer ainsi les conditions de cet armis-
tice qui devra nécessairement précéder
toute conversation officielle :
1° L'Allemagne devra, pour sa part, rap-
porter toutes les ordonnances, tous les dé-
crets, toutes les instructions secrètes, qui
ont pour effet de faire cesser le travail aux
mineurs et aux cheminots et de pousser les
fonctionnaires allemands à refuser toute
coopération dans la Ruhr ;
2° Les ouvriers et les fonctionnaires de-
vront reprendre leurs travaux habituels et
ne faire obstacle en rien aux livraisons de
charbon stipulées par le traité de VersHn-
les ;
3° La France, de son côté, tout en ne
retirant ni ses troupes, ni ses ingénieurs,
devra observer une attitude de simple sur-
veillance et donner autant que possible à
l'occupation un caractère passif plutôt
qu'actif ;
4° Cette reprise de la vie normale indus-
trielle et civile devra continuer jusqu'au
moment où un règlement sera intervenu ou
jusqu'à ce que l'on renonce deMiouveau a
aboutir à un règlement.
Cette proposition mérite l'attention 'a
plus sérieuse de" la part des autorités fran-
çaise ainsi que des dirigeants de l'Allema-
gne. Elle constitue, en effet, une condition
préalable essentielle de la nouvelle note
allemande que l'on croit devoir être rédi-
gée et probablement expédiée vers la fin
de cette semaine ou la semaine prochaine.
Dans les milieux officiels français on estime
sérieusement que l'Allemagne présentera
des propositions qui comporteront des mo-
difications séripuses par rapport à celles qui
furent présentées au commencement de ce
mois, modifications en raison de l'accueil
trouvé par ces dernières dans les pays alliés
et des commentaires et critiques suscités par
elles. On croit savoir, de plus, que ces pro-
positions seront, comme les dernières,
adressées il tous les Alliés. Les informations
du Quai d'Orsay tendent à faire supposer
que le cabinet Cuno restera au pouvoir
pour le moment et qu'il est résolu h faire
une nouvelle tentative, avant de céder la
place à un successeur. - (Du correspon-
dant particulier.)
TIMES, 18.5.
LES CONDITIONS D'UNE NOUVELLE OFFRE
ALLEMANDE. — Sous le titre cc Illusions dé
truites », M. Rudolf Breitscheid tente de démon-
trer dans la Glocke que M. Cuno n'a pas répondu
à tous les espoirs que l'on avait mis en lui.
On vantait, avant son avènement au pouvoir, ses -
relations avec le monde des affaires anglo-sa-
xon, son talent de négociation, et surtout on
affirmait qu'il avait la confiance de la grosse
industrie allemande, chose essentielle pour la
question des garanties.
Le bilan de ce gouvernement peut être dressé,
un déficit qui atteint 10 trilliuns, le dollar à
40.000 marks, un nationalisme dangereux à l'in-
térieur, des relations plus tendues que jamais
avec les voisins de l'Ouest, et surtout l'occupa-
tion de la Ruhr.
On ne doit pas soulever .aujourd'hui la
question de savoir si un autre gouverne-
ment aurait pu éviter l'occupation du bassin
de la Ruhr. Si l'on considère cette opéra-
tion violente comme un fait accompli, on
se prend à douter fortement que M. Cuno et
ses collègues aient tout fait pour mettre fin
aussi rapidement que possible à un malheur
qui s'est abattu sur le peuple allemand tout
entier. Nous avons peu remarqué son ta-
lent de négociations si vanté. Dans les pre-
miers mois il s'est contenté d'insister sm'!
la résistance passive, sons trouver la force
de combattre énergiquement les éléments
qui désiraient passer de l'attitude passive
à une activité violente. Il se tenait telle-
ment au-dessus des partis qu'il fit preuve-
d'amabilité envers les chefs les plus dan-
gereux du mouvement fasciste-nationaliste..
Il assura ne laisser passer aucune occa-
sion de négocier, mais il se contenta de
l'assurer et, à côté de cela, il prononça des
discours qui devaient donner l'impression
qu'il voulait .mettre des conditions inaccep-
tables à l'ouverture de négociations. Il est
clair qu'il a été sous l'influence du minis-
tre des Affaires Etrangères qui appartient
à la vieille école de la diplomatie bureau-
cratique. Quoi qu'il en soit, il a fait preuve
de peu d'initiative et lorsque M. Strese-
mann lui recommanda, au Reichstag, de
faire des propositions il se tint sur ia ré-
serve et attendit que lord Curzon lui ap-
prit, par sa grave exhortation, que même
dans le pays sur les sympathies duquel
il avait le plus compté, on ne comprenait
nas sa politique de louvoiement et d'hési-
tation.
La note allemande du 2 mai ne montre aucune
habileté. Puisque M. Cuno se tient au-dessus des
partis pourquoi a-t-il subi tant d'influences et
ne suit-il pas une politique ferme et sûre ?
Il fallait, par cette nnte, gagner à l'Al-
lemagne l'opinion publiaue du monde et
influencer contre la politique officielle de
Paris les groupes hésitants et chancelants
qui existent en France. Pour atteindre ce
A!~? DES
AFFAIRES ëtrangehes
1
N° 2356
Samedi 19 mai 1923
Balletm Quotidien de Presse Etrangère
NOTA. — Il est donné ci-dessous des traductions, intégrales ou par extraits.
et des résumes, ceux-ci imprimés en petits caractères Les article.
traduits intégralement sont précédés d'un astérisque.
SOMMAIRE
REssE ALLEMANDE. - Les conditions d'une
- nouvelle offre allemande (Rudolf Breits-
cheid dans Glocke ; Gçorg B.ernhard
dans Vossisçhe Zeitung). — Sur un ar-
hcle de M, Stresemann (Frankfurter
Zeitung).
PRESSE AMÉRICAINE. — Les Etats-Unis et le
gouvernement, d'Angora (Boston Eve-
ning Transcript). — La concession Ches-
* ter (World). — Le plan de mobilisation
industrielle aux Etats-Unis (New York
Times). — L'exode rural (World). - Dis-
parition du Commoner (New York Ti-
mes).
PRESSE ANGLAISE. — Les bruits d'armistice
dans la Ruhr (Times). - L'attitucie de
la Grande-Bretagne (Daily Telegraph).
- Incidents russo-turcs (Daily Tele-
graph). — Les soviets et les Etats Scan-
dinaves (Daily Telegraph). — Les rela-
tions anglo-russes (Daily Chronicle). —
« L'impasse de Lausanne » (Perceval
Landon dans Dailll Telegraph). ■— Le
programme naval britannique après les
traités de Washington (Daily Chroni-
cle). (
POLITIQUE (iENERiLE
LES RÉPARATIONS
LES BRUITS D'ARMISTICE DANS LA
RUHR. - [Cf. Bulletin n° 2355, page 2.] —
e/PüriS, li m~. - Il continue d'être ques-
tion, dans les couloirs de la Chambre, de
Idee d'un armistice dans la Ruhr dont je
Parlais dans ma dépêche d'hier.
Ce prétendu armistice aurait sans doute
Pour effet. de donner beaucoup plus de
Lances à. la prochaine offre allemande
ta êJr examinée sérieusement. Il est sur-
tout intéressant de noter que l'un des dépu-
s français qui a discuté cette idée est un
sfand industriel que l'on peut croire parti-
bernent bien informé des intentions al-
emandes. Dans ces conditions et bien que
a dépêche soit exclusivement fondée sur
es propos d'un caractère .quelque peu pri-
rien ne s'oppose, seJon moi, à la conclu-
TI d'un arrangement de ce genre.
Le fait que l'idée semble admissible à
r airis esprits allemands et que certains
kPrits français s'y complaisent, justifie la
plus grande publicité que l'on puisse lui
nner, car elle est excellente par elle-mê-
ee. Comme la plupart des idées de ce
nre, elle se présente, à première vue, sous
une forme plutôt. nébuleuse et il n'est guère
possible de préciser les conditions tians.
squelles, pourrait se réaliser cet armis-
tice. Il est certain, toutefois, que la France
devra obtenir satisfaction quant à sa de-
mande que la résistance passive prenne lin
dans la Ruhr avant qu'elle examine aucune
proposition allemande, si bonne soil-olle ;
et étant. donnée la difficulté, pour l'Alle-
magne, d'abandonner complètement la
seule, arme qui lui reste, il semble que
l'idée d'un armistice est particulièrement
heureuse et qu'elle mérite de la part de
tous les pays intéressés d'examen le plus
sérieux.
LES CONDITIONS D'UN ARMISTICE. — On peut
résumer ainsi les conditions de cet armis-
tice qui devra nécessairement précéder
toute conversation officielle :
1° L'Allemagne devra, pour sa part, rap-
porter toutes les ordonnances, tous les dé-
crets, toutes les instructions secrètes, qui
ont pour effet de faire cesser le travail aux
mineurs et aux cheminots et de pousser les
fonctionnaires allemands à refuser toute
coopération dans la Ruhr ;
2° Les ouvriers et les fonctionnaires de-
vront reprendre leurs travaux habituels et
ne faire obstacle en rien aux livraisons de
charbon stipulées par le traité de VersHn-
les ;
3° La France, de son côté, tout en ne
retirant ni ses troupes, ni ses ingénieurs,
devra observer une attitude de simple sur-
veillance et donner autant que possible à
l'occupation un caractère passif plutôt
qu'actif ;
4° Cette reprise de la vie normale indus-
trielle et civile devra continuer jusqu'au
moment où un règlement sera intervenu ou
jusqu'à ce que l'on renonce deMiouveau a
aboutir à un règlement.
Cette proposition mérite l'attention 'a
plus sérieuse de" la part des autorités fran-
çaise ainsi que des dirigeants de l'Allema-
gne. Elle constitue, en effet, une condition
préalable essentielle de la nouvelle note
allemande que l'on croit devoir être rédi-
gée et probablement expédiée vers la fin
de cette semaine ou la semaine prochaine.
Dans les milieux officiels français on estime
sérieusement que l'Allemagne présentera
des propositions qui comporteront des mo-
difications séripuses par rapport à celles qui
furent présentées au commencement de ce
mois, modifications en raison de l'accueil
trouvé par ces dernières dans les pays alliés
et des commentaires et critiques suscités par
elles. On croit savoir, de plus, que ces pro-
positions seront, comme les dernières,
adressées il tous les Alliés. Les informations
du Quai d'Orsay tendent à faire supposer
que le cabinet Cuno restera au pouvoir
pour le moment et qu'il est résolu h faire
une nouvelle tentative, avant de céder la
place à un successeur. - (Du correspon-
dant particulier.)
TIMES, 18.5.
LES CONDITIONS D'UNE NOUVELLE OFFRE
ALLEMANDE. — Sous le titre cc Illusions dé
truites », M. Rudolf Breitscheid tente de démon-
trer dans la Glocke que M. Cuno n'a pas répondu
à tous les espoirs que l'on avait mis en lui.
On vantait, avant son avènement au pouvoir, ses -
relations avec le monde des affaires anglo-sa-
xon, son talent de négociation, et surtout on
affirmait qu'il avait la confiance de la grosse
industrie allemande, chose essentielle pour la
question des garanties.
Le bilan de ce gouvernement peut être dressé,
un déficit qui atteint 10 trilliuns, le dollar à
40.000 marks, un nationalisme dangereux à l'in-
térieur, des relations plus tendues que jamais
avec les voisins de l'Ouest, et surtout l'occupa-
tion de la Ruhr.
On ne doit pas soulever .aujourd'hui la
question de savoir si un autre gouverne-
ment aurait pu éviter l'occupation du bassin
de la Ruhr. Si l'on considère cette opéra-
tion violente comme un fait accompli, on
se prend à douter fortement que M. Cuno et
ses collègues aient tout fait pour mettre fin
aussi rapidement que possible à un malheur
qui s'est abattu sur le peuple allemand tout
entier. Nous avons peu remarqué son ta-
lent de négociations si vanté. Dans les pre-
miers mois il s'est contenté d'insister sm'!
la résistance passive, sons trouver la force
de combattre énergiquement les éléments
qui désiraient passer de l'attitude passive
à une activité violente. Il se tenait telle-
ment au-dessus des partis qu'il fit preuve-
d'amabilité envers les chefs les plus dan-
gereux du mouvement fasciste-nationaliste..
Il assura ne laisser passer aucune occa-
sion de négocier, mais il se contenta de
l'assurer et, à côté de cela, il prononça des
discours qui devaient donner l'impression
qu'il voulait .mettre des conditions inaccep-
tables à l'ouverture de négociations. Il est
clair qu'il a été sous l'influence du minis-
tre des Affaires Etrangères qui appartient
à la vieille école de la diplomatie bureau-
cratique. Quoi qu'il en soit, il a fait preuve
de peu d'initiative et lorsque M. Strese-
mann lui recommanda, au Reichstag, de
faire des propositions il se tint sur ia ré-
serve et attendit que lord Curzon lui ap-
prit, par sa grave exhortation, que même
dans le pays sur les sympathies duquel
il avait le plus compté, on ne comprenait
nas sa politique de louvoiement et d'hési-
tation.
La note allemande du 2 mai ne montre aucune
habileté. Puisque M. Cuno se tient au-dessus des
partis pourquoi a-t-il subi tant d'influences et
ne suit-il pas une politique ferme et sûre ?
Il fallait, par cette nnte, gagner à l'Al-
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