Presse et revues
6 pages
Titre : Bulletin quotidien de presse étrangère
Auteur : France. Ministère de la guerre (1791-1936). Auteur du texte
Auteur : France. Ministère des affaires étrangères (1588-2007). Auteur du texte
Auteur : France. Ministère de la défense. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-01-20
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32732912f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 60753 Nombre total de vues : 60753
Description : 20 janvier 1922 20 janvier 1922
Description : 1922/01/20 (T20,N1958). 1922/01/20 (T20,N1958).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6253327p
Source : Ministère des Affaires étrangères, 2012-17626
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2013
Finistère
Da.
tFpAIRES ÉTRANGÈRES ,
-
1 N°1958
Vendredi 20 janvier 1922
Bulletin Quotidien de Presse Etrangère
NOTA. — U est donne ci-dessous des traductions, intégrales ou par extraits,
et des relumel, ceux-ci imprimés en petits caractères. Les articles
traduits integralemen. sont précédés d'un astérisque.
SOMMAIRE
PfiESSE ALLEMANDE. — Le cabinet Poincaré
[Franklurt-er Zeitung, Otto Hœtzsch
dans Kreuz-Zeitung).
PRESSE américaine. — La France et les sous-
marins (World).
PnESSE ANGLAISE. — Le cabinet Poincaré
Westminster Gazelle, Daily Tele-
graph). — La Conférence de Cannes et
les méthodes de la diplomatie (Daily
Telegraph)
PIlESSE ESPAGNOLE. - Le cabinet- Poincaré
\POca).
POLITIQUE GENERALE
LA POLITIQUE FRANÇAISE
A LE CABINET POINCARE. - PRESSE
la NDE' - Depuis quelque temps, les
rtiiii,di. rigeants de France sont atteints
du rfl,%l dont souffrait l'ancienne Allemagne.
Ils se refusent à reconnaître Les forces mo-
fales .es COurants spirituels de la politique
6 Ils considèrent la politique
c°rnrrie un jeu d'échecs sans voir que leur
étatf] 6U*)leS- C'est ainsi que la France
Partit à\vashin.gton avec une conception
tout à fait fausse. Elle avait observé qu'il
exist© .11 rB d'Angleterre et l'Amérique des
tirJets de conflits et elle crut qu'elle pouvait
Ufer des bénéfioes de différends entre les
deux rvnlssances anglo-saxonnes. Cette idée
le lui
ne lui Malt pas venue que le désir des An-
gl°~saxon ? de collaborer pour inaugurer
une PO}¡hque de raison et sortir de la dé-
d'e raison et sortir de la dé-
tresse °nom^lle serait plus fort que les
divergences de VUlGS- la conséquence de ce
manque de comprehension ce fut l'isole-
ment de la France et la politique néfaste
qU'one se 1 à poursuivre. C'était le Japon
°fu on ava'it convoqué au banc d'accusation
^'ashinoi ?n cfmme' le militariste de l'Ex-
^rne-Orip n ^est maintenant la France
qui y est aS'S1ise tandis que le Japon a su
Rrin~,]
fa.lltes co a tenté a Cannes de réparer les
fautes oorfirv>l'ses à Washington. Mais le na-
tionalisme français ne de lui a pas permis
et le Président de la République, Millerand,
qui croit devoir assurer, conformément à
la Constitution, la continuité de la politique
étrangère française a fait prévaloir son in-
fluence.
C'est ainsi qu'aujourd'hui Poincaré gou-
verne la France à la place de Briand. Le
nom de Poincaré constitue aux yeux du
monde un programme de chauvinisme pur.
Par ce changement de cabinet, la France
a montré, mieux encore, que par son atti-
tude à Washington, combien elle est isolée
du reste du monde. Il ne faut pas s'étonner
que le monde réagisse. La résolution du
sénateur Mc Cormick, qui n'est pas seule-
ment un représentant américain, mais en-
core un homme de confiance du milieu Har-
ding, devrait servir d'avertissement au peu-
ple français et lui montrer qu'il est dange-
reux de s'écarter de ses anciens amis.
Poincaré est devenu un fait. La politique
doit compter avec lui. L'accueil fait par
tous les peuples au nouveau cabinet fran-
çais ne laisse aucun doute : le monde en-
tier considère avec méfiance une France
gouvernée par Poincaré.
FRANKFURTER ZE/TUNG; 18.1 soir.
- Poincaré n'est pas une feuille blanche.
C'est l'homme qui depuis des mois poursuit l'an-
nexion du pays rhénan, l'occupation du bassin
de la Ruhr, l'exécution de la politique de répa-
ration jusqu'à ses dernières conséquences, qui
grève l'alliance avec l'Angleterre de graves exi-
gences et demande de nouvelles garanties.
Ainsi monte au pouvoir en France ce
Poincaré qui a voulu la guerre et qui veut
maintenant poursuivre les desseins de
Louis XIV et se servir de la Ligue rhénane
pour arriver à disloquer complètement l'Al-
lemagne. Nous nous attendons à ce qu'ii
pratique une politique conforme à ces des-
seins. L'attitude de Poincaré en face de
l'Angleterre fait courir à l'alliance le risque
de se briser. Poincaré assumera-t-il et veut-
il assumer la responsabilité de l'isolement
de la France ?.
Il y a plusieurs mois déjà, nous avons
écrit ici que la France et l'Europe avec elle
devraient traverser une phase Poincaré. Il
est peut-être bon pour la France et pour
nous que la question soit enfin posée bien
nettement, que l'on soit enfin en face de la
décision que les derniers Présidents du
Conseil, en France avaient essayé d'éluder
Poincaré, c'est maintenant pour nous et
pour le monde, le programme du nationa-
lisme agressif français qui veut réaliser les
vœux et les intérêts de la France aux dé-
pens de la paix européenne, des relations
franco-anglaises et naturellement en pre-
mière ligne aux dépens de l'Allemagne.
Nous avons déjà dit aussi que la France
ne pouvait poursuivre deux buts en même
temps : maintenir l'Allemagne à terre et
assurer sa suprématie en Europe d'une
part, et jouer le rôle de puissance indépen-
dante vis-à-vis de l'Angleterre d'autre part.
Si forte que soit actuellement la position de
la France, si dangereuse qu'elle puisse être
pour l'Angleterre en certains points, (Afri-
que du Nord notamment) on ne peut dou-
ter de l'issue d'un conflit entre la France et
l'Angleterre et une politique comme celle
que l'on peut attendre. de Poincaré ne peut
que nuire à la France. A la France, mais
aussi à l'Allemagne, à l'Europe que Poin-
caré peut plonger dans le désordre à brève
échéance. — Otto Hoetzsch.
KREUZ ZEITUNG, 18.1 matin.
PRESSE ANGLAISE. — De Paris, 18 jan-
vier : il n'est pas douteux que M. Poincaré
obtiendra une énorme majorité lorsqu'il se
présentera demain devant la Chambre.
Presque tous les journaux qui avaient au
premier abord témoigné quelque hostilité
envers M. Poincaré ont changé de ton. La
droite et le centre donnent sans réserve
leur concours au nouveau chef du gouver-
nement ; l'attitude de la gauche n'est pas
foncièrement hostile.
Les radicaux, sans doute, n'ont pas au-
torisé leurs chefs à entrer dans le cabi-
net (seuls y demeurent M. Sarraut et quel-
ques titulaires de postes de second plan),
mais ils paraissent disposés à accueillir la
situation sans protestations excessives : ils
croient que M. Poincaré ne saurait adopter
une ligne de conduite très éloignée de celle
de M. Briand, ce qui sera probablement
exact en matière de politique étrangère ; la
manière de M. Poincaré n'en sera pas
moins différente. Au reste les radicaux
voient sans regret la disparition des pièges
du Conseil Suprême.
Par contre, les socialistes causeront plus
d'embarras; ils regardent M. Poincaré
comme la personnification de l'esprit de
guerre ; ils l'accusent d'avoir médité et
machiné la guerre. Il est impossible d'exa-
gérer la haine des socialistes pour M. Poin-
caré ; jamais un homme d'Etat français
n'a été aussi détesté dans certains milieux.
Mais M. Poincaré s'est peint probable-
ment sous des couleurs plus sombres que
la réalité. Je l'ai pressé de questions et je
me suis aperçu qu'il était loin d'être aussi
rigide qu'on le suppose. Il tiendra compte
des circonstances. J'ai été cette semaine en
contact étroit avec des personnes particu-
lièrement qualifiées pour interpréter la
pensée du Premier ministre. Ce qu'il pré-
conisera, ce n'est pas l'occupation de la
Ruhr — politique désormais dépassée —
Da.
tFpAIRES ÉTRANGÈRES ,
-
1 N°1958
Vendredi 20 janvier 1922
Bulletin Quotidien de Presse Etrangère
NOTA. — U est donne ci-dessous des traductions, intégrales ou par extraits,
et des relumel, ceux-ci imprimés en petits caractères. Les articles
traduits integralemen. sont précédés d'un astérisque.
SOMMAIRE
PfiESSE ALLEMANDE. — Le cabinet Poincaré
[Franklurt-er Zeitung, Otto Hœtzsch
dans Kreuz-Zeitung).
PRESSE américaine. — La France et les sous-
marins (World).
PnESSE ANGLAISE. — Le cabinet Poincaré
Westminster Gazelle, Daily Tele-
graph). — La Conférence de Cannes et
les méthodes de la diplomatie (Daily
Telegraph)
PIlESSE ESPAGNOLE. - Le cabinet- Poincaré
\POca).
POLITIQUE GENERALE
LA POLITIQUE FRANÇAISE
A LE CABINET POINCARE. - PRESSE
la NDE' - Depuis quelque temps, les
rtiiii,di. rigeants de France sont atteints
du rfl,%l dont souffrait l'ancienne Allemagne.
Ils se refusent à reconnaître Les forces mo-
fales .es COurants spirituels de la politique
6 Ils considèrent la politique
c°rnrrie un jeu d'échecs sans voir que leur
état
Partit à\vashin.gton avec une conception
tout à fait fausse. Elle avait observé qu'il
exist© .11 rB d'Angleterre et l'Amérique des
tirJets de conflits et elle crut qu'elle pouvait
Ufer des bénéfioes de différends entre les
deux rvnlssances anglo-saxonnes. Cette idée
le lui
ne lui Malt pas venue que le désir des An-
gl°~saxon ? de collaborer pour inaugurer
une PO}¡hque de raison et sortir de la dé-
d'e raison et sortir de la dé-
tresse °nom^lle serait plus fort que les
divergences de VUlGS- la conséquence de ce
manque de comprehension ce fut l'isole-
ment de la France et la politique néfaste
qU'one se 1 à poursuivre. C'était le Japon
°fu on ava'it convoqué au banc d'accusation
^'ashinoi ?n cfmme' le militariste de l'Ex-
^rne-Orip n ^est maintenant la France
qui y est aS'S1ise tandis que le Japon a su
Rrin~,]
fa.lltes co a tenté a Cannes de réparer les
fautes oorfirv>l'ses à Washington. Mais le na-
tionalisme français ne de lui a pas permis
et le Président de la République, Millerand,
qui croit devoir assurer, conformément à
la Constitution, la continuité de la politique
étrangère française a fait prévaloir son in-
fluence.
C'est ainsi qu'aujourd'hui Poincaré gou-
verne la France à la place de Briand. Le
nom de Poincaré constitue aux yeux du
monde un programme de chauvinisme pur.
Par ce changement de cabinet, la France
a montré, mieux encore, que par son atti-
tude à Washington, combien elle est isolée
du reste du monde. Il ne faut pas s'étonner
que le monde réagisse. La résolution du
sénateur Mc Cormick, qui n'est pas seule-
ment un représentant américain, mais en-
core un homme de confiance du milieu Har-
ding, devrait servir d'avertissement au peu-
ple français et lui montrer qu'il est dange-
reux de s'écarter de ses anciens amis.
Poincaré est devenu un fait. La politique
doit compter avec lui. L'accueil fait par
tous les peuples au nouveau cabinet fran-
çais ne laisse aucun doute : le monde en-
tier considère avec méfiance une France
gouvernée par Poincaré.
FRANKFURTER ZE/TUNG; 18.1 soir.
- Poincaré n'est pas une feuille blanche.
C'est l'homme qui depuis des mois poursuit l'an-
nexion du pays rhénan, l'occupation du bassin
de la Ruhr, l'exécution de la politique de répa-
ration jusqu'à ses dernières conséquences, qui
grève l'alliance avec l'Angleterre de graves exi-
gences et demande de nouvelles garanties.
Ainsi monte au pouvoir en France ce
Poincaré qui a voulu la guerre et qui veut
maintenant poursuivre les desseins de
Louis XIV et se servir de la Ligue rhénane
pour arriver à disloquer complètement l'Al-
lemagne. Nous nous attendons à ce qu'ii
pratique une politique conforme à ces des-
seins. L'attitude de Poincaré en face de
l'Angleterre fait courir à l'alliance le risque
de se briser. Poincaré assumera-t-il et veut-
il assumer la responsabilité de l'isolement
de la France ?.
Il y a plusieurs mois déjà, nous avons
écrit ici que la France et l'Europe avec elle
devraient traverser une phase Poincaré. Il
est peut-être bon pour la France et pour
nous que la question soit enfin posée bien
nettement, que l'on soit enfin en face de la
décision que les derniers Présidents du
Conseil, en France avaient essayé d'éluder
Poincaré, c'est maintenant pour nous et
pour le monde, le programme du nationa-
lisme agressif français qui veut réaliser les
vœux et les intérêts de la France aux dé-
pens de la paix européenne, des relations
franco-anglaises et naturellement en pre-
mière ligne aux dépens de l'Allemagne.
Nous avons déjà dit aussi que la France
ne pouvait poursuivre deux buts en même
temps : maintenir l'Allemagne à terre et
assurer sa suprématie en Europe d'une
part, et jouer le rôle de puissance indépen-
dante vis-à-vis de l'Angleterre d'autre part.
Si forte que soit actuellement la position de
la France, si dangereuse qu'elle puisse être
pour l'Angleterre en certains points, (Afri-
que du Nord notamment) on ne peut dou-
ter de l'issue d'un conflit entre la France et
l'Angleterre et une politique comme celle
que l'on peut attendre. de Poincaré ne peut
que nuire à la France. A la France, mais
aussi à l'Allemagne, à l'Europe que Poin-
caré peut plonger dans le désordre à brève
échéance. — Otto Hoetzsch.
KREUZ ZEITUNG, 18.1 matin.
PRESSE ANGLAISE. — De Paris, 18 jan-
vier : il n'est pas douteux que M. Poincaré
obtiendra une énorme majorité lorsqu'il se
présentera demain devant la Chambre.
Presque tous les journaux qui avaient au
premier abord témoigné quelque hostilité
envers M. Poincaré ont changé de ton. La
droite et le centre donnent sans réserve
leur concours au nouveau chef du gouver-
nement ; l'attitude de la gauche n'est pas
foncièrement hostile.
Les radicaux, sans doute, n'ont pas au-
torisé leurs chefs à entrer dans le cabi-
net (seuls y demeurent M. Sarraut et quel-
ques titulaires de postes de second plan),
mais ils paraissent disposés à accueillir la
situation sans protestations excessives : ils
croient que M. Poincaré ne saurait adopter
une ligne de conduite très éloignée de celle
de M. Briand, ce qui sera probablement
exact en matière de politique étrangère ; la
manière de M. Poincaré n'en sera pas
moins différente. Au reste les radicaux
voient sans regret la disparition des pièges
du Conseil Suprême.
Par contre, les socialistes causeront plus
d'embarras; ils regardent M. Poincaré
comme la personnification de l'esprit de
guerre ; ils l'accusent d'avoir médité et
machiné la guerre. Il est impossible d'exa-
gérer la haine des socialistes pour M. Poin-
caré ; jamais un homme d'Etat français
n'a été aussi détesté dans certains milieux.
Mais M. Poincaré s'est peint probable-
ment sous des couleurs plus sombres que
la réalité. Je l'ai pressé de questions et je
me suis aperçu qu'il était loin d'être aussi
rigide qu'on le suppose. Il tiendra compte
des circonstances. J'ai été cette semaine en
contact étroit avec des personnes particu-
lièrement qualifiées pour interpréter la
pensée du Premier ministre. Ce qu'il pré-
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