Titre : La Défense : organe de la Section française du Secours rouge international
Auteur : Secours rouge international. Section française. Auteur du texte
Auteur : Secours populaire de France. Auteur du texte
Auteur : Secours populaire français. Auteur du texte
Éditeur : Section française du secours rouge international (Paris)
Date d'édition : 1946-09-20
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343707313
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 6 Nombre total de vues : 6
Description : 20 septembre 1946 20 septembre 1946
Description : 1946/09/20 (N95,A20)-1946/09/26. 1946/09/20 (N95,A20)-1946/09/26.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9807986j
Source : Secours populaire français (SPF), RES-G-1470 (86)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/11/2017
20' ANNEE. — NOUVELLE SERIE Ne 95, Prix : 5 francs SEMAINE DU 20 AU 26 SEPTEMBRE 1946
SOLIDARITÉ-JUSTICE-LIBERTÉ
11, Boulevard Monimarire - PARIS (2') -- Tél. : CENiral 27-71
Il y a six ans
le 24 septembre 1940
HITLER ET PETÀ'N
échangeaient
la poignée de main de
MONTOIRE
...mais PETA!N est toujours
en vie
et on parle de le libérer !
LES SILENCES DE MONSIEUR TEITGEN
Madeleine MARZIN
Conseillère générale de la Seine
condamnée à mort - évadée
1 rescapée de l'affaire de la rue de Buci
accuse IMENERMAUX 1a
« A tous les Français nous demandons de redoubler
d'efforts. La victoire est proche. Et ce jour-là, dominez votre
sentimentalité'let apprenez à être implacable dans votre jus-
tice, sans quoi le peuple perdrait sa victoire. »
(Dernière lettre d'A lIdré "Delmas. con-
damné à mort par le Tribunal d'Etat pour
un couf) de poing donné lors de la mani-
festation de la rue de Buci.)
DERNIERE NOUVELLE
— Dans le maquis des Kollabos, les
parachutages continuent.
r J U cours du débat qui sui-
vit l'interpellation du dé-
puté çommuniste Yves
Péron à la. Constituante
sur l'épuration, M. Têitgen, ne ré-
pondit pas aux accusations portées
par l'interpellateur contre M. Mé-
négaux, directeur du personnel ad-
ministratif au Ministère de la Jus-
tice.
Yves Péron rappela que M. Mé-
négaux avait instruit l'affaire de
la rue de Buci dans le sens que
tenta de lui donner la B. S. 2 au
service des Boches, dans le sens
que devait suivre, avec quel zèle 1 le
tribunal présidé par Devise, Tassas
sin de Jean Catelas. L'effort con-
jugué de ces valets hitlériens abou-
tit à cinq condamnations de patrio-
tes à mort. Le 23 juillet 1942, sous
prétexte (f d'association de malfai-
teurs,» — traduisez : parce qu'ils
étaient. combattants de la Résis-
tance dans les rangs du Parti Com-'
muniste clandestin — Henri Meu-
nier, Edgar Lefébure, André Del-
mas, étaient guillotinés à %, Santé.
Peu après, l'étudiant Pierre Be-
noit, condamné à mort par contu-
mace dans la même affaire, dont
M.. Ménégaux avait ordonné l'a,r-
restation, fut capturé, livré aux
Boches avec ses .camarades F.T.
P.F. du lycée Buffon et de l'EcoM
Alsacienne : Lucien Legros,
Pierre Grelot, Jean Arthur (16 ans
et demi) — tous trois également
condamnés dans l'affaire de la rue
de Buci, et Jacques Baudry. Ces
étudiants pour. la plupart membres
des Jeunesses Communistes, de-
vaient être fusillés en février 1943.
Quant aux autres inculpés de l'af-
faire, condamnés et acquittés, ils
prirent — à l'exception de !a signa-
taire de ces lignes, évadée — le
chemin du bagne et des camps de
la mort. L'un des « acquittés »,
Meier Kaliski, ancien combattant'
des Brigades Internationales, dé-
porté en juillet 1942, n'est jamais
revenu.
Voilà ce qu'il y a derrière les si-
lences de M. le Ministre de la Jus-
tice, quant à son directeur du per-
sonnel.
Lorsque « la défënse » déclen-
cha. une campagne contre Méné-
gaux, en publiant les documents
de l'instruction, le Ministre de la
Justice répondit par un silence obs-
tiné aux questions posées avec in-
sistance.
De même, lorsqu'en mai-juin
1945, à leur retour de Ravensbruck
ou Mauthausen, les survivantes,
parmi les condamnées de l'affaire
de la rue de Buci, exprimèrent par
lettre leur protestation contre la
haute responsabilité confiée au Mi-
nistère de la Justice à M. Méné-
gaux, on ne leur répondit pas.
Deux d.'entre elles se présenté-,
rent au Ministère pour y exprimer
verbalement cette protestation, il
leur fut répondu que M. M énégaux
n'avait jamais eu à instruire de dé..
lits pdlitiques, n'ayant eu à con-
naître dans l'affàire de la rue de
Buci que les cas de droit com-
mun 1
Autrement dit, et bien que les
patriotes de la. rue de Buci eussent
été réhabilités en mars iP45, M.
Ménégaux maintenait contre eux
la. thèse que tenta d'accréditer Vi-
chy. Autant dire qu'en 1945, M.
Ménégaux persistait à considérer
les résistants comme des « malfai-
teurs » et bandits de droit com-
mun, — car, enfin, lesquels de
nous, patriotes baptisés « .terroris-
tes » n'étaient considérés par la
Gestapo et' son Bussière comme
« bandits » et « malfaiteurs ». Voi-
là ce qui fut répondu au Ministère
à nos deux rescapées.
Qu'en conclure, sinon la volonté
délibérée de conserver à de telles
fonctions un homme donnant aux
traîtres vichyssois le maximum de
sécurité ?
Belle défense, en vérité ! M. Mé-
négaux ne changea rien à l'accusa-
tion « d'association de malfai-
teurs » formulée contre nous par
la B. S. 2 dans les locaux de la-
quelle des Boches allaient et ve-
naient pendant nos interrogatoires.
M. Ménégaux savait parfaite-
ment qu'il n'avait pas devant lui
des malfaiteurs, mais bien des
membres du Parti Communiste,
des Jeunesses Communistes, du
Front National, baptisés « assas-
s:?ts et malfaiteurs » en raison de
leur action. Demandait-on à l'épo-
que aux bandits véritables s'ils
connaissaient le Front National et
son organisation de combat par
groupes de cinq ? Ce fut pourtant
une des questions qu'il me posa.
Du reste, il demanda à la B. S. 2
de lui fournir des renseignements
complémentaires sur lç Front Na-
tional, et les Comités Populaires
d'entreprise ; aucune équivoque,
par conséquent, sur notre qualité.
Entre autres questions, M. Mé-
négaux s'informa de mes rapports
avec ]e groupe des étudiants F.T.
P. F. La B. S. 2 elle-même ne
l'avait pas fait. M. Ménégaux cher-
chait sans doute des étais à l'ac-
cusation de « terrorisme » qui de-
vait entraîner les pires condamna-
tions. (A suivre)
EN GRÈCE
sous la botte prussienne...
L ES quelques informations qui nous
parviennent de Grèce nous éclai-
■ rent sur les conditions dans les-
quelles le plébiscite s'est déroulé.
Vingt républicains ont été assas-
sinés le jour du vote. A Scala, le prêtre
du village a été rrassacré à coups de
pioche. A 'Bograna, les monarchistes ont
exécuté le patriote Comtantinidis après
lui avoir coupé les pieds et les mains.
Un avocat d'Athènes a été assassiné dans,
.son lit. On dénombre des dizaims de
républicaine blessés dans la capitale. En
général, dans tout le pays la terreur s'est
aggravée.
Comment un plébiscite organisé sous la
terreur peut-il être valable ? Le général
Plastiras, chef républicain du centre, a
déclaré que le scrutin avait été truqué
par L'armée, la gendarmerie et la police
dont les troupes ont voté plusieurs fois
en des bureaux de vote différents. Des
camions militaires ont assuré leurs dépla-
cements.
Par contre, en maints endroits, les il-
publicains se sont vu refuser le droit
d'accomplir leur devoir de citoyens.
Aussi les résultats proclament-ils 98 %
de voix royalistes dans des régions où,
de notoriété publique, il existe une ma-
jorité républicaine 1 *
Dans les ureaux de Vole qui ne com-
prenaient pas d'observateurs républicains,
le pourcentage des voix royalistes s'élève
à 100 % 1
La terrevr est plus violente que jamais
depuis le plébiscite, en particulier dans
les légions qui ont donné une majorité à
la République.
Déjà, le premier ministre par intérim,
Gonatas, a déclaré que le gouvernement
pourrait prendre des mesures contre les
dirigeants de l'E.A.M et du parti com-
muniste. Si l'on en croit la presse, ces
deux mouvements seraient déclarés illé-
gaux.
La présence du roi ne peut qu encou-
rager les bandes mona chistes et les assas-
sins au pouvoir.
Car la Grèce a de nouveau un roi en
la personne de Georges von Schleswig-
Holstein-Sonderburg-Glucksburg. Le roi
Georges, petit-fils de la reine Victoria,
appartient, comme on le voit, à une fa-
mine depuis toujours attachée à la démo-
cratie... Par ses griffes !
Mais, pour comprendre la catastrophe
nationale que constitue pour le peuple
grec le retour de cet officier prussien,
il est utile de rappeler son passé : Cou-
ronné en 1922 et chassé par la Républi-
que vénizeliste un an plus tard, il re-
monta sur le trône en 1935 à la suite
d'un coup d'Etat organisé par Kondilys
qui était' alors ministre dans le cabinet
Tsaldafis.
Georges von Glücksburg lança alors
une proclamation au pays où il affirmait
son désir de réconcilier tous les Grecs
et assurait ceux-ci ae son amour profond.
C'était une proclamation dans le genre
de celle qu'il a faite au lendemain du
dernier plébiscite...
Deux mois après, ce « bon roi » fai-
sait appel au général fasciste Metaxas
pour soumettre la Grèce à la plus san-
glante des dictatures
Ces quelques indications sur le précé-
dent règne dé Georges von Glücksburg
parlent d'elles-mêmes.
Les malheurs du peuple hellène ne
font que commencer.
Devant cette situation, la « Solidarité
Nationale » de Grèce vient de lancer à
notre pays un appel désespéré.
La France de la Libération, la France
républicaine trahira-t-elle. la confiance
que déposent en elle les patriotes persé-
cutés de toute la Grèce ?
Aux dé ocrâtes français de répondre !
Envoyez vos protestations aux ambas-
sades grecque et britannique ! Réclamez
l'annulation di plébiscite, l'évacuation
des troupes anglaises et le rétablissement
des libertés démocratiques ! Adressez les
témoignages de votre indignation à la
Conférence de la Paix !
Aidez par tous les moyens ce peuple
héroïque livré par des traîtres, forts de
l'intervention étrangère, à un Prussien aux
mains ensanglantées.
Souscrivez pour la Grèce marft/r. /
Noël A. FRANÇOIS.
8.000 PARISIENS ET PARISIENNES, A LA MUTUALITÉ, .RÉCLAMENT:
LIBRE RETOUR DE MESSALI
à Alger!
et condamnent les
scandaleuses mesures
policières
prises contre lui
ENDANT trois heures, Parisiens,
P Parisiennes, Nord-Africains, bour-
rés dans les travées, debout, oc-
cupant tous les accès, ont récla-
mé énergiquement la fin de l'ar-
bitraire dont, avec Messal1, souf-
fre le peuple algérien tout entier.
Ces huit mille auditeurs, fraternelle-
ment unis, donnaient une idée de la so-
lide communauté de peuples réunis par
un idéal commun et par des accords
librement consentis que sera l'Union
française telle que nous la désirons.
Sous des formes différentes, mais avec
la même foi, chacun des orateurs tint à
Une vue de la salle de la Mutualité pendant le meeting du samedi 14
s'associer à la campagne entreprise par
le Secours Populaire.
En ouvrant le meeting et présentant le
bureau, Charles Désirat stigmatisa les
honteuses mesures policières prises à
l'égard de Messali,* qui vit souâ un régi-
me constant de « bon iplaisir » depuis
sa < libération » en 1943.. La salle s'indi-
gna en apprenant que le ministre de
l'Intérieur et le préfet de police ont pré-
tendu tout d'abord n'être pas au courant
des déploiements de police assiégeant la
retraite du président du Parti du peuple
algérien. Indignation d'autant plus légi-
time que malgré les avertissements don-
nés, les mesures de surveillance ont été
maintenues.
Le bureau, présidé par notre grand
ami Francis Jourdain, s'installe au mi-
lieu des applaudissements qui redou-
blent à l'arrivée de Messali. Autour d'eux
s'installent Rachid Dalibey, secrétaire du
parti communiste, qui prononcera un vi-
brant discours en arabe ; Eugène Hé-
naff, secrétaire général de l'Union des
syndicats de la région parisienne ; les
députés Antoine Demusois, délégué par
le Comité central du parti communiste
dont il est membre ; Pierre Fayet et
Alice Sportisse, élus d'Algérie : Ferhat
Abbas, à la tête d'une délégation de
députés de l'Union démocratique des
Amis du Manifeste algérien v Le Front
National était représenté par notre ami
Mugnier, l'Union des Femmes Françaises
par Mme Bertrand. Les représentants des
organisations démocratiques algériennes:
Union de la Jeunesse démocratique, Etu-
diants Nord-Africains, et des délégués
tunisiens et marocains étaient présents.
C'harles DESIRAT.
(Voir la suite page 2)
« Quand allons-nous nous marier
Mon cowboy adoré ?... »
Lire en page 3
l'article
de Pierre KALDOR
LA BOURSE
OU LA VIE !
SOMMAIRE
EN PAGE 2 :
Rappelez d'Argenlieu.
par Gérard SPITZER.
M. de Coppet, abrogez le dé-
cret Cayla 1
EN PAGE 3 :
De la Roquette à Bavensbruck.
par Odette DUGUE.
Un jeune résistant emprisonné
depuis 1943 !
par Marceau LAMBERT.
Les « 21 de Nuremberg » doi-
vent payer.
EN PAGE 4 :
En écoutant les échos d'Espa-
gne.
par BEIIGY.
14 AU 20 OCTOBRE - SEMA!NE DE L'ARBRE DE NOEL
DE L'ENFANCE FRANÇAISE ET ESPAGNOLE
Faisons rire ceux que
la barbarie fasciste-
a ta "nt fait pleurer
OCTOBRE, mois du retour. Rap-
pelez-vous le mois d'octobre
de votre enfance, le cartable,
les cahiers neufs. La première
classe où, au regret des vacan-
ces évanouies se mêle la joie d'un ryth-
me nouveau. Octobre, le froid, la pluie,
la mélancolie de l'automne qui va s'ac-
centuer jusqu'à Noël, le Noël encore
si lointain.
« Tant crie-t-on Noël qu'il vient »,
disait notre poète François Villon.
Le Secours Populaire a voulu que l'on
crie Noël dès octobre, et que l'on pré-
pare sagement, ardemment sa venue.
Il a voulu qu'en ce Noël 1946, au-
tour de l'arbre qui s'élèvera dans cha.
que commune, se réunissent les enfants
de France qui souffrirent tant de l'oc-
cupation nazie — singulièrement ces
enfants de déportés, de fusillés, que
nous devons aimer comme nos propres
enfants — et les petits garçons et les
petites filles de l'Espagne républicaine
séjournant en France.
Beaucoup de ceux-ci sont orphelins.
Leurs pères sont tombés d'ans cette
lutte que depuis dix ans 'les antifas-
cistes ont menée contre Franco avant
nous et aussi pour nous. S'ils ont con-
nu tant d'épreuves, c'est que trop long-
temps, trop souvent, hormis les héros
des brigades internationales, l'Europe,
le monde les abandonnèrent.
Depuis deux ans la France est libérée,
mais l'Espagne étouffe sous le carcan.
Je voudrais de tout mon cœur que
Noël apportât par delà les Pyrénées la
liberté aux grands, mais je souhaite
»
aussi, et cela dépend de nous, que Noël
apporte un peu de bonheur aux petits.
Le bonheur, un mot que l'on pro.
nonce trop rarement, comme si l'on
en avait oublié le goût. Une réalité qu'il
faut ressusciter, comme au temps où
Saint-Just le qualifiait : « Le bonheur,
cette idée neuve en Europe. »
C'est notre affaire à nous, les écri-
vains, les journalistes de plume et de
micro, que de battre le rappel autour
de lui, que de tenter de le faire refleu.
rir et cette fois pour tous.
Ouvriers et paysans, employés et fonc-
tionnaires, industriels et commerçants,.
lettres, artistes et savants, chers compa-
gnons de la grande famifle de la Ré-
sistance, vous qui avez beaucoup appris
et qui n'avez rien oublié, aidons le Se.
cours Populaire dans sa noble tâche.
Pour qu'il gagne sa victoire d'octobre.
Pour que surgissent partout ces arbres
du renouveau autour desquels fraterni-
seront enfants de France et d'Espagne.
Leur joie sera notre revanche. Fai-
sons rire ceux que la barbarie fasciste a
fait tant pll'eurer.
Pierre PARAF.
Un filleul du Secours Populaire
Le petit Landragin, orphelin, est
âgé de 1 mois.
Son grand-père, Alfred Landragin,
?st mort à Mauthausen. Son père,
Marius'Landragin, est mort des suites
de son séjour à Neuengamme. Sa mè-
re est morte en couches.
L'oncle, Marc Landragin, et sa fem-
me, sont tous deux morts en dépor-
tation, laissant un orphelin..
C'est l'oncle par alliance, M. Heno,
condamné à mort et évadé, dont la
femme (née Landrapin) et le fils
sont tous deux morts en déportation,
qui a recueilli le fils de Marc et le
nouveau-né de Marius, seuls descen-
dants d'une belle famille de résis-
tants qui ont donné leur vie pour
que la France vive.
M. Heno ne veut pas se séparer de
ses neveux, et cela se conçoit, mais
ce bébé d'un mois a besoin de soins
et d'une alimentation bien surveillée.
Il lui faut une nourrice qui soit une
vraie maman.
Notre Secours Populaire s'est donc
offert pour le parrainer et nous som-
mes certains que nombreux seront 1er.
amis de la « défense » et de notre
organisation qui nous aideront à faire
vivre et grandir cet enfant nouveau-
né et déjà, à tant de titres, victime
du /K.''cifme. *
DEPUIS LE 1er TANVIER 1946
Les guérilleros ont effectué
216 actions armées"
A « défense » reproduit assez fré-
B quemment: des information sur
M la luit" des guérilleros dans
toute l'Espagne. Cependant, il
est clair que nous ne saurions
donner une image fidèle de l'activité
d 3 combattants antifranquistes à tra-
vers nelque* n îvelles isolées.
. Nous avons aujourd'hui la possibilité
de reproduire un bilan d'ensemble de
cette activité portant sur les mois de
juin. juillet et première semaine d'août.
Région d'Andalousie : 36 opérations
offensives ; région d'Asturies-Santan-
der : 13 opérations offensives ; région
Levant-Catalogne : 12 opérations offen-
sives ; région Galice-Leon : 11 opéra-
tions offensives ; Castille : 7 opérations
offensives ; Estramadure : 10 opérations
offensives.
Les maquisards espagnols ont donc
effectué en neuf semaines un peu plus
de 89 opérations militaires sur l'ensem-
ble du territoire de la péninsule.
Pendant l'année 1945, le nombre de
ce genre d'opérations s'élevait à 350 en-
viron; pendant les mois de janvier, fé-
vrier, mars et les quinzes premiers jours
d'avril, il était de 127.
La moyenne mensuelle des opérations
de guérillas était :
29 en 1945 ;
36 dans le premier trimestre 1946 ;
40 pour les mois de juin, juillet et
début d'août selon des rapports incom-
plets.
Ces chiffres sont le démenti le plus
formel apporté à ceux qui prétendent
que le peuple espagnol ne combat pas
pour sa liberté.
Ce qu'il demande, ce que nous de-
mandons avec lui, ce n'est pas une in-
tervention étrangère contre Franco,
mais la fin du scandale que constitue
l'aide qu'apportent les trusts étrangers
et leurs gouvernements au fourreau de
l'Espagne-
Cependant ces héros ont besoin de la
solidarité agissante du peuple français.
Le Secours Populaire, conscient du
devoir du peuple français, conscient
aussi de sa générosité et de ses tradi-
tions républicaines, a lancé une grande
souscription nationale pour l'aide aux
guérilleros et à leu.s familles. ,
Répondez à l'appel du Secours Popu-
laire Français. Souscrivez pour l'Espa-
gne républicaine.
CONTRE LE CHANTAGE DU. "NON", UNION DES RÉPUBLICAINS
La guerre civile
n'aura pas lieu
par
Pascal COPEAU
Député de fa Haute-Saône
IMAGE D'EPINAL .
E ne sont pas les Français qui
rfont la majorité 1 Cette
invective haineuse partit
y JK des bancs de l'extrême-droi-
te l'autre jour à l'Assemblée
nationale constituante au moment où le
président proclamait le résultat du
scrutin repoussant l'amendement Bas-
tid au fameux artièle 17 sur le Conseil-
de la République. Le vote était obtenu
par 275 voix contre 273 et ce sont les
élus du manifeste algérien, ainsi que
quelques autres députés d'outre-mer
qui avaient fait pencher la majorité du
côté communiste et socialiste.
Le scénario avait d'ailleurs été pré-
paré à a.rc!:'a?tcc. Quelques minutes après
ce vote dramatique. le « tripartinme »
se ressoudait dans le scrutin sur l'en-
semble de l'article. Le compromis Vin-
cent Auriol venait ainsi de recevoir S[1-
sanction. Le président de la commission
de la Constitution, André Philip, s'é-
pongeait le front et poussait un soupir
de soulagement, non sans avoir été vé-
rifier de près que le M.R.P. déposait bien
dans !'unte des bulletins blancs selon
l'accord convenu. On ne sait jamais
avec ces gens-là...
N principe, après maintes péri-
jjjT" péties et de pénibles volte-fa-
ce, l'accord est enfin réalisé
sur le texte qui sera soumis
au peuple dans quelques se-
maines. Rien ne devrait venir troubler
cette harmonie si longtemps souhaitée.
Certains critiques sentencieux et d'ail-
leurs intéressés déclarent que le nou-
veau texte est une réédition simplement
camouflée du premier, repoussé par
53 ',c du corps électoral le 5 mai der-
nier.
Cela est parfaitement inexact, nous
serions tenté cie dire, malheureusement.
La bataille livrée ne l'a pas été sur
le texte d'avril qui, rappelons-le, était
lui-même un compromis allant très loin
dans le sens voulu par le M.R.P. Elle
l'a été, dans l'intérét de l'union des
Français, afin de faire valoir, à la pé-
nible majorité de 53 % la forte mino-
rité de 47 %.
Du point de vue de la stricte appli-
cation du principe démocratique élé-
mentaire de la souveraineté des élus,
représentant à la fois la souveraineté
(le la Nation et la souveraineté du peu-
ple. il y a beaucoup de réserves à faire.
Tout dépend du façonnement de ces
nouvelles institutions par la coutume :
c'est dire que la Constitution évoluera
dans un sens ou dans un autre selon le
rapport des forces en présence.
Cela, c'est l'avenir. Dans le présent
il est de toute évidence que les dispo-
sitions nouvelles répondent toutes à lri
SOLIDARITÉ-JUSTICE-LIBERTÉ
11, Boulevard Monimarire - PARIS (2') -- Tél. : CENiral 27-71
Il y a six ans
le 24 septembre 1940
HITLER ET PETÀ'N
échangeaient
la poignée de main de
MONTOIRE
...mais PETA!N est toujours
en vie
et on parle de le libérer !
LES SILENCES DE MONSIEUR TEITGEN
Madeleine MARZIN
Conseillère générale de la Seine
condamnée à mort - évadée
1 rescapée de l'affaire de la rue de Buci
accuse IMENERMAUX 1a
« A tous les Français nous demandons de redoubler
d'efforts. La victoire est proche. Et ce jour-là, dominez votre
sentimentalité'let apprenez à être implacable dans votre jus-
tice, sans quoi le peuple perdrait sa victoire. »
(Dernière lettre d'A lIdré "Delmas. con-
damné à mort par le Tribunal d'Etat pour
un couf) de poing donné lors de la mani-
festation de la rue de Buci.)
DERNIERE NOUVELLE
— Dans le maquis des Kollabos, les
parachutages continuent.
r J U cours du débat qui sui-
vit l'interpellation du dé-
puté çommuniste Yves
Péron à la. Constituante
sur l'épuration, M. Têitgen, ne ré-
pondit pas aux accusations portées
par l'interpellateur contre M. Mé-
négaux, directeur du personnel ad-
ministratif au Ministère de la Jus-
tice.
Yves Péron rappela que M. Mé-
négaux avait instruit l'affaire de
la rue de Buci dans le sens que
tenta de lui donner la B. S. 2 au
service des Boches, dans le sens
que devait suivre, avec quel zèle 1 le
tribunal présidé par Devise, Tassas
sin de Jean Catelas. L'effort con-
jugué de ces valets hitlériens abou-
tit à cinq condamnations de patrio-
tes à mort. Le 23 juillet 1942, sous
prétexte (f d'association de malfai-
teurs,» — traduisez : parce qu'ils
étaient. combattants de la Résis-
tance dans les rangs du Parti Com-'
muniste clandestin — Henri Meu-
nier, Edgar Lefébure, André Del-
mas, étaient guillotinés à %, Santé.
Peu après, l'étudiant Pierre Be-
noit, condamné à mort par contu-
mace dans la même affaire, dont
M.. Ménégaux avait ordonné l'a,r-
restation, fut capturé, livré aux
Boches avec ses .camarades F.T.
P.F. du lycée Buffon et de l'EcoM
Alsacienne : Lucien Legros,
Pierre Grelot, Jean Arthur (16 ans
et demi) — tous trois également
condamnés dans l'affaire de la rue
de Buci, et Jacques Baudry. Ces
étudiants pour. la plupart membres
des Jeunesses Communistes, de-
vaient être fusillés en février 1943.
Quant aux autres inculpés de l'af-
faire, condamnés et acquittés, ils
prirent — à l'exception de !a signa-
taire de ces lignes, évadée — le
chemin du bagne et des camps de
la mort. L'un des « acquittés »,
Meier Kaliski, ancien combattant'
des Brigades Internationales, dé-
porté en juillet 1942, n'est jamais
revenu.
Voilà ce qu'il y a derrière les si-
lences de M. le Ministre de la Jus-
tice, quant à son directeur du per-
sonnel.
Lorsque « la défënse » déclen-
cha. une campagne contre Méné-
gaux, en publiant les documents
de l'instruction, le Ministre de la
Justice répondit par un silence obs-
tiné aux questions posées avec in-
sistance.
De même, lorsqu'en mai-juin
1945, à leur retour de Ravensbruck
ou Mauthausen, les survivantes,
parmi les condamnées de l'affaire
de la rue de Buci, exprimèrent par
lettre leur protestation contre la
haute responsabilité confiée au Mi-
nistère de la Justice à M. Méné-
gaux, on ne leur répondit pas.
Deux d.'entre elles se présenté-,
rent au Ministère pour y exprimer
verbalement cette protestation, il
leur fut répondu que M. M énégaux
n'avait jamais eu à instruire de dé..
lits pdlitiques, n'ayant eu à con-
naître dans l'affàire de la rue de
Buci que les cas de droit com-
mun 1
Autrement dit, et bien que les
patriotes de la. rue de Buci eussent
été réhabilités en mars iP45, M.
Ménégaux maintenait contre eux
la. thèse que tenta d'accréditer Vi-
chy. Autant dire qu'en 1945, M.
Ménégaux persistait à considérer
les résistants comme des « malfai-
teurs » et bandits de droit com-
mun, — car, enfin, lesquels de
nous, patriotes baptisés « .terroris-
tes » n'étaient considérés par la
Gestapo et' son Bussière comme
« bandits » et « malfaiteurs ». Voi-
là ce qui fut répondu au Ministère
à nos deux rescapées.
Qu'en conclure, sinon la volonté
délibérée de conserver à de telles
fonctions un homme donnant aux
traîtres vichyssois le maximum de
sécurité ?
Belle défense, en vérité ! M. Mé-
négaux ne changea rien à l'accusa-
tion « d'association de malfai-
teurs » formulée contre nous par
la B. S. 2 dans les locaux de la-
quelle des Boches allaient et ve-
naient pendant nos interrogatoires.
M. Ménégaux savait parfaite-
ment qu'il n'avait pas devant lui
des malfaiteurs, mais bien des
membres du Parti Communiste,
des Jeunesses Communistes, du
Front National, baptisés « assas-
s:?ts et malfaiteurs » en raison de
leur action. Demandait-on à l'épo-
que aux bandits véritables s'ils
connaissaient le Front National et
son organisation de combat par
groupes de cinq ? Ce fut pourtant
une des questions qu'il me posa.
Du reste, il demanda à la B. S. 2
de lui fournir des renseignements
complémentaires sur lç Front Na-
tional, et les Comités Populaires
d'entreprise ; aucune équivoque,
par conséquent, sur notre qualité.
Entre autres questions, M. Mé-
négaux s'informa de mes rapports
avec ]e groupe des étudiants F.T.
P. F. La B. S. 2 elle-même ne
l'avait pas fait. M. Ménégaux cher-
chait sans doute des étais à l'ac-
cusation de « terrorisme » qui de-
vait entraîner les pires condamna-
tions. (A suivre)
EN GRÈCE
sous la botte prussienne...
L ES quelques informations qui nous
parviennent de Grèce nous éclai-
■ rent sur les conditions dans les-
quelles le plébiscite s'est déroulé.
Vingt républicains ont été assas-
sinés le jour du vote. A Scala, le prêtre
du village a été rrassacré à coups de
pioche. A 'Bograna, les monarchistes ont
exécuté le patriote Comtantinidis après
lui avoir coupé les pieds et les mains.
Un avocat d'Athènes a été assassiné dans,
.son lit. On dénombre des dizaims de
républicaine blessés dans la capitale. En
général, dans tout le pays la terreur s'est
aggravée.
Comment un plébiscite organisé sous la
terreur peut-il être valable ? Le général
Plastiras, chef républicain du centre, a
déclaré que le scrutin avait été truqué
par L'armée, la gendarmerie et la police
dont les troupes ont voté plusieurs fois
en des bureaux de vote différents. Des
camions militaires ont assuré leurs dépla-
cements.
Par contre, en maints endroits, les il-
publicains se sont vu refuser le droit
d'accomplir leur devoir de citoyens.
Aussi les résultats proclament-ils 98 %
de voix royalistes dans des régions où,
de notoriété publique, il existe une ma-
jorité républicaine 1 *
Dans les ureaux de Vole qui ne com-
prenaient pas d'observateurs républicains,
le pourcentage des voix royalistes s'élève
à 100 % 1
La terrevr est plus violente que jamais
depuis le plébiscite, en particulier dans
les légions qui ont donné une majorité à
la République.
Déjà, le premier ministre par intérim,
Gonatas, a déclaré que le gouvernement
pourrait prendre des mesures contre les
dirigeants de l'E.A.M et du parti com-
muniste. Si l'on en croit la presse, ces
deux mouvements seraient déclarés illé-
gaux.
La présence du roi ne peut qu encou-
rager les bandes mona chistes et les assas-
sins au pouvoir.
Car la Grèce a de nouveau un roi en
la personne de Georges von Schleswig-
Holstein-Sonderburg-Glucksburg. Le roi
Georges, petit-fils de la reine Victoria,
appartient, comme on le voit, à une fa-
mine depuis toujours attachée à la démo-
cratie... Par ses griffes !
Mais, pour comprendre la catastrophe
nationale que constitue pour le peuple
grec le retour de cet officier prussien,
il est utile de rappeler son passé : Cou-
ronné en 1922 et chassé par la Républi-
que vénizeliste un an plus tard, il re-
monta sur le trône en 1935 à la suite
d'un coup d'Etat organisé par Kondilys
qui était' alors ministre dans le cabinet
Tsaldafis.
Georges von Glücksburg lança alors
une proclamation au pays où il affirmait
son désir de réconcilier tous les Grecs
et assurait ceux-ci ae son amour profond.
C'était une proclamation dans le genre
de celle qu'il a faite au lendemain du
dernier plébiscite...
Deux mois après, ce « bon roi » fai-
sait appel au général fasciste Metaxas
pour soumettre la Grèce à la plus san-
glante des dictatures
Ces quelques indications sur le précé-
dent règne dé Georges von Glücksburg
parlent d'elles-mêmes.
Les malheurs du peuple hellène ne
font que commencer.
Devant cette situation, la « Solidarité
Nationale » de Grèce vient de lancer à
notre pays un appel désespéré.
La France de la Libération, la France
républicaine trahira-t-elle. la confiance
que déposent en elle les patriotes persé-
cutés de toute la Grèce ?
Aux dé ocrâtes français de répondre !
Envoyez vos protestations aux ambas-
sades grecque et britannique ! Réclamez
l'annulation di plébiscite, l'évacuation
des troupes anglaises et le rétablissement
des libertés démocratiques ! Adressez les
témoignages de votre indignation à la
Conférence de la Paix !
Aidez par tous les moyens ce peuple
héroïque livré par des traîtres, forts de
l'intervention étrangère, à un Prussien aux
mains ensanglantées.
Souscrivez pour la Grèce marft/r. /
Noël A. FRANÇOIS.
8.000 PARISIENS ET PARISIENNES, A LA MUTUALITÉ, .RÉCLAMENT:
LIBRE RETOUR DE MESSALI
à Alger!
et condamnent les
scandaleuses mesures
policières
prises contre lui
ENDANT trois heures, Parisiens,
P Parisiennes, Nord-Africains, bour-
rés dans les travées, debout, oc-
cupant tous les accès, ont récla-
mé énergiquement la fin de l'ar-
bitraire dont, avec Messal1, souf-
fre le peuple algérien tout entier.
Ces huit mille auditeurs, fraternelle-
ment unis, donnaient une idée de la so-
lide communauté de peuples réunis par
un idéal commun et par des accords
librement consentis que sera l'Union
française telle que nous la désirons.
Sous des formes différentes, mais avec
la même foi, chacun des orateurs tint à
Une vue de la salle de la Mutualité pendant le meeting du samedi 14
s'associer à la campagne entreprise par
le Secours Populaire.
En ouvrant le meeting et présentant le
bureau, Charles Désirat stigmatisa les
honteuses mesures policières prises à
l'égard de Messali,* qui vit souâ un régi-
me constant de « bon iplaisir » depuis
sa < libération » en 1943.. La salle s'indi-
gna en apprenant que le ministre de
l'Intérieur et le préfet de police ont pré-
tendu tout d'abord n'être pas au courant
des déploiements de police assiégeant la
retraite du président du Parti du peuple
algérien. Indignation d'autant plus légi-
time que malgré les avertissements don-
nés, les mesures de surveillance ont été
maintenues.
Le bureau, présidé par notre grand
ami Francis Jourdain, s'installe au mi-
lieu des applaudissements qui redou-
blent à l'arrivée de Messali. Autour d'eux
s'installent Rachid Dalibey, secrétaire du
parti communiste, qui prononcera un vi-
brant discours en arabe ; Eugène Hé-
naff, secrétaire général de l'Union des
syndicats de la région parisienne ; les
députés Antoine Demusois, délégué par
le Comité central du parti communiste
dont il est membre ; Pierre Fayet et
Alice Sportisse, élus d'Algérie : Ferhat
Abbas, à la tête d'une délégation de
députés de l'Union démocratique des
Amis du Manifeste algérien v Le Front
National était représenté par notre ami
Mugnier, l'Union des Femmes Françaises
par Mme Bertrand. Les représentants des
organisations démocratiques algériennes:
Union de la Jeunesse démocratique, Etu-
diants Nord-Africains, et des délégués
tunisiens et marocains étaient présents.
C'harles DESIRAT.
(Voir la suite page 2)
« Quand allons-nous nous marier
Mon cowboy adoré ?... »
Lire en page 3
l'article
de Pierre KALDOR
LA BOURSE
OU LA VIE !
SOMMAIRE
EN PAGE 2 :
Rappelez d'Argenlieu.
par Gérard SPITZER.
M. de Coppet, abrogez le dé-
cret Cayla 1
EN PAGE 3 :
De la Roquette à Bavensbruck.
par Odette DUGUE.
Un jeune résistant emprisonné
depuis 1943 !
par Marceau LAMBERT.
Les « 21 de Nuremberg » doi-
vent payer.
EN PAGE 4 :
En écoutant les échos d'Espa-
gne.
par BEIIGY.
14 AU 20 OCTOBRE - SEMA!NE DE L'ARBRE DE NOEL
DE L'ENFANCE FRANÇAISE ET ESPAGNOLE
Faisons rire ceux que
la barbarie fasciste-
a ta "nt fait pleurer
OCTOBRE, mois du retour. Rap-
pelez-vous le mois d'octobre
de votre enfance, le cartable,
les cahiers neufs. La première
classe où, au regret des vacan-
ces évanouies se mêle la joie d'un ryth-
me nouveau. Octobre, le froid, la pluie,
la mélancolie de l'automne qui va s'ac-
centuer jusqu'à Noël, le Noël encore
si lointain.
« Tant crie-t-on Noël qu'il vient »,
disait notre poète François Villon.
Le Secours Populaire a voulu que l'on
crie Noël dès octobre, et que l'on pré-
pare sagement, ardemment sa venue.
Il a voulu qu'en ce Noël 1946, au-
tour de l'arbre qui s'élèvera dans cha.
que commune, se réunissent les enfants
de France qui souffrirent tant de l'oc-
cupation nazie — singulièrement ces
enfants de déportés, de fusillés, que
nous devons aimer comme nos propres
enfants — et les petits garçons et les
petites filles de l'Espagne républicaine
séjournant en France.
Beaucoup de ceux-ci sont orphelins.
Leurs pères sont tombés d'ans cette
lutte que depuis dix ans 'les antifas-
cistes ont menée contre Franco avant
nous et aussi pour nous. S'ils ont con-
nu tant d'épreuves, c'est que trop long-
temps, trop souvent, hormis les héros
des brigades internationales, l'Europe,
le monde les abandonnèrent.
Depuis deux ans la France est libérée,
mais l'Espagne étouffe sous le carcan.
Je voudrais de tout mon cœur que
Noël apportât par delà les Pyrénées la
liberté aux grands, mais je souhaite
»
aussi, et cela dépend de nous, que Noël
apporte un peu de bonheur aux petits.
Le bonheur, un mot que l'on pro.
nonce trop rarement, comme si l'on
en avait oublié le goût. Une réalité qu'il
faut ressusciter, comme au temps où
Saint-Just le qualifiait : « Le bonheur,
cette idée neuve en Europe. »
C'est notre affaire à nous, les écri-
vains, les journalistes de plume et de
micro, que de battre le rappel autour
de lui, que de tenter de le faire refleu.
rir et cette fois pour tous.
Ouvriers et paysans, employés et fonc-
tionnaires, industriels et commerçants,.
lettres, artistes et savants, chers compa-
gnons de la grande famifle de la Ré-
sistance, vous qui avez beaucoup appris
et qui n'avez rien oublié, aidons le Se.
cours Populaire dans sa noble tâche.
Pour qu'il gagne sa victoire d'octobre.
Pour que surgissent partout ces arbres
du renouveau autour desquels fraterni-
seront enfants de France et d'Espagne.
Leur joie sera notre revanche. Fai-
sons rire ceux que la barbarie fasciste a
fait tant pll'eurer.
Pierre PARAF.
Un filleul du Secours Populaire
Le petit Landragin, orphelin, est
âgé de 1 mois.
Son grand-père, Alfred Landragin,
?st mort à Mauthausen. Son père,
Marius'Landragin, est mort des suites
de son séjour à Neuengamme. Sa mè-
re est morte en couches.
L'oncle, Marc Landragin, et sa fem-
me, sont tous deux morts en dépor-
tation, laissant un orphelin..
C'est l'oncle par alliance, M. Heno,
condamné à mort et évadé, dont la
femme (née Landrapin) et le fils
sont tous deux morts en déportation,
qui a recueilli le fils de Marc et le
nouveau-né de Marius, seuls descen-
dants d'une belle famille de résis-
tants qui ont donné leur vie pour
que la France vive.
M. Heno ne veut pas se séparer de
ses neveux, et cela se conçoit, mais
ce bébé d'un mois a besoin de soins
et d'une alimentation bien surveillée.
Il lui faut une nourrice qui soit une
vraie maman.
Notre Secours Populaire s'est donc
offert pour le parrainer et nous som-
mes certains que nombreux seront 1er.
amis de la « défense » et de notre
organisation qui nous aideront à faire
vivre et grandir cet enfant nouveau-
né et déjà, à tant de titres, victime
du /K.''cifme. *
DEPUIS LE 1er TANVIER 1946
Les guérilleros ont effectué
216 actions armées"
A « défense » reproduit assez fré-
B quemment: des information sur
M la luit" des guérilleros dans
toute l'Espagne. Cependant, il
est clair que nous ne saurions
donner une image fidèle de l'activité
d 3 combattants antifranquistes à tra-
vers nelque* n îvelles isolées.
. Nous avons aujourd'hui la possibilité
de reproduire un bilan d'ensemble de
cette activité portant sur les mois de
juin. juillet et première semaine d'août.
Région d'Andalousie : 36 opérations
offensives ; région d'Asturies-Santan-
der : 13 opérations offensives ; région
Levant-Catalogne : 12 opérations offen-
sives ; région Galice-Leon : 11 opéra-
tions offensives ; Castille : 7 opérations
offensives ; Estramadure : 10 opérations
offensives.
Les maquisards espagnols ont donc
effectué en neuf semaines un peu plus
de 89 opérations militaires sur l'ensem-
ble du territoire de la péninsule.
Pendant l'année 1945, le nombre de
ce genre d'opérations s'élevait à 350 en-
viron; pendant les mois de janvier, fé-
vrier, mars et les quinzes premiers jours
d'avril, il était de 127.
La moyenne mensuelle des opérations
de guérillas était :
29 en 1945 ;
36 dans le premier trimestre 1946 ;
40 pour les mois de juin, juillet et
début d'août selon des rapports incom-
plets.
Ces chiffres sont le démenti le plus
formel apporté à ceux qui prétendent
que le peuple espagnol ne combat pas
pour sa liberté.
Ce qu'il demande, ce que nous de-
mandons avec lui, ce n'est pas une in-
tervention étrangère contre Franco,
mais la fin du scandale que constitue
l'aide qu'apportent les trusts étrangers
et leurs gouvernements au fourreau de
l'Espagne-
Cependant ces héros ont besoin de la
solidarité agissante du peuple français.
Le Secours Populaire, conscient du
devoir du peuple français, conscient
aussi de sa générosité et de ses tradi-
tions républicaines, a lancé une grande
souscription nationale pour l'aide aux
guérilleros et à leu.s familles. ,
Répondez à l'appel du Secours Popu-
laire Français. Souscrivez pour l'Espa-
gne républicaine.
CONTRE LE CHANTAGE DU. "NON", UNION DES RÉPUBLICAINS
La guerre civile
n'aura pas lieu
par
Pascal COPEAU
Député de fa Haute-Saône
IMAGE D'EPINAL .
E ne sont pas les Français qui
rfont la majorité 1 Cette
invective haineuse partit
y JK des bancs de l'extrême-droi-
te l'autre jour à l'Assemblée
nationale constituante au moment où le
président proclamait le résultat du
scrutin repoussant l'amendement Bas-
tid au fameux artièle 17 sur le Conseil-
de la République. Le vote était obtenu
par 275 voix contre 273 et ce sont les
élus du manifeste algérien, ainsi que
quelques autres députés d'outre-mer
qui avaient fait pencher la majorité du
côté communiste et socialiste.
Le scénario avait d'ailleurs été pré-
paré à a.rc!:'a?tcc. Quelques minutes après
ce vote dramatique. le « tripartinme »
se ressoudait dans le scrutin sur l'en-
semble de l'article. Le compromis Vin-
cent Auriol venait ainsi de recevoir S[1-
sanction. Le président de la commission
de la Constitution, André Philip, s'é-
pongeait le front et poussait un soupir
de soulagement, non sans avoir été vé-
rifier de près que le M.R.P. déposait bien
dans !'unte des bulletins blancs selon
l'accord convenu. On ne sait jamais
avec ces gens-là...
N principe, après maintes péri-
jjjT" péties et de pénibles volte-fa-
ce, l'accord est enfin réalisé
sur le texte qui sera soumis
au peuple dans quelques se-
maines. Rien ne devrait venir troubler
cette harmonie si longtemps souhaitée.
Certains critiques sentencieux et d'ail-
leurs intéressés déclarent que le nou-
veau texte est une réédition simplement
camouflée du premier, repoussé par
53 ',c du corps électoral le 5 mai der-
nier.
Cela est parfaitement inexact, nous
serions tenté cie dire, malheureusement.
La bataille livrée ne l'a pas été sur
le texte d'avril qui, rappelons-le, était
lui-même un compromis allant très loin
dans le sens voulu par le M.R.P. Elle
l'a été, dans l'intérét de l'union des
Français, afin de faire valoir, à la pé-
nible majorité de 53 % la forte mino-
rité de 47 %.
Du point de vue de la stricte appli-
cation du principe démocratique élé-
mentaire de la souveraineté des élus,
représentant à la fois la souveraineté
(le la Nation et la souveraineté du peu-
ple. il y a beaucoup de réserves à faire.
Tout dépend du façonnement de ces
nouvelles institutions par la coutume :
c'est dire que la Constitution évoluera
dans un sens ou dans un autre selon le
rapport des forces en présence.
Cela, c'est l'avenir. Dans le présent
il est de toute évidence que les dispo-
sitions nouvelles répondent toutes à lri
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