Presse et revues
7 pages
Titre : Le Miroir des sports
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1943-05-17
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb45254553g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 17 mai 1943 17 mai 1943
Description : 1943/05/17 (N96). 1943/05/17 (N96).
Description : Collection numérique : Musée national du sport. Collection numérique : Musée national du sport.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9796043m
Source : INSEP (Institut National du Sport de l'Expertise et de la Performance), 2013-54014
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 29/08/2017
117 KG. 500 A L'ARRACHÉ. Ferrari tient
la barre au-dessus de sa tête, mais il ne
pourra pas se redresser.
A L'ASSAUT DU RECORD DE L'ÉPAULÉ ET JETÉ. La charge de 155 kg.
a entraîné Ferrari en avant. Vaincu, il laisse échapper la barre qui
retombe lourdement sur le plancher du plateau de la salle Wagram.
A WAGRAM, FERRARI REMUE 1762 KILOS DE FONTE
MAIS NE BAT PAS LES RECORDS
Ox ne bat pas des records it la com-
mande. Surtout lorsqu'il s'agit de
records de poids et haltères. C'est,
ainsi que samedi soir à Wagram.
le Montpelliérain Ferrari, l'homme le plus
- fort de France à son poids (75 kg.), qui
était » monté - à Paris dans le but de s'at-
taquer aux records de France de l'arraché,
du développé, et au record du monde de
l'épaulé et jeté, qu'il détient, a échoué
- dans ses tentatives.
Henri Ferrari n'a pas trouvé à Wagram
cet état exceptionnel qui permet au leveur
de poids de se surpasser, Il a tiré pourtant
avec un tel courage, avec une telle énergie
que les profanes (lui ont assisté à cette
soirée de la force organisée par la Fédéra-
tion Française de Poids et Haltères et
notre confrère l'Auto, ont été étonnés.
Ferrari a remué une tonne et Íf)2 kg. 300
rte tonte au total de tous ses essais sur
les trois mouvements olympiques : déve-
loppé, arraché, épaulé et jeté.
Pour préparer Ferrari, ou plutôt pour
l'entraîner, deux haltérophiles ont « tiré t
en même temps que lui : Chapus et le
champion de France poids mi-lourds,
Marcel Penfuier. -Le second fut d'un grand
secours pour le Montpelliérain. D'abord,
parce qu'il put s'attaquer aux mêmes
charges et qu'ainsi il stimula l'ardeur du
recordman du monde en créant une atmo-
sphère de match ; ensuite parce que. selon
le terme consacré, il « plaça - la barre pour
les essais de son rival. r
Le premier échec de Ferrari. sur
105 kilos (record de France 103 kg. 500)
au développé ne surprit pas. On savait
que le champion montpelliérain n'est pas
un spécialiste de cet exercice, mais bien
plutôt un « tireur - de détente et par consé-
quent mieux doué pour -l'arraché ou
l'épaulé et jeté. Mais quand Ferrari, dans
l'arraché, ayant la barre de 117 kg. 500 au-
dessus de la tête (record 117 kilos) ne par-
vint pas à reprendre la position debout, et
laissa échapper la charge, le doute s'em-
para des connaisseurs. Le champion de la
force n'avait pas l'assurance ni la cort-
fiance en soi qui permettent de réaliser
les grands exploits.
Avec acharnement, Ferrari renouvela
•deux fois encore son essai sur 117 kg. 500
it l'arraché. Deux fois, crispé, grimaçant,
.la musculature tendue à l'extrême limite
de ses forces, il fut vaincu par le poids.
Malgré ces'deux records manqués, Fer-
rari espérait encore. IL lui restait à tenter
plus de 153 kg. 500 à l'épaulé et jeté, sa
performance mondiale.
. 140 kilos, puis 150 kilos ! Ferrari, après
ces deux exercices de mise en train fit
charger la barre à 155 kilos. 1.500 grammes
de plus que le record, plus- du double du
poids du tireur.
Hélas ! c'était un mauvais jour pour la
grande vedette de la soirée de la force. Il
ne parvint pas à épauler la charge, malgré
ses quatre essais consécutifs.
Henri Ferrari a donc échoué dans toutes
ses tentatives. Mais if nous a quand même
donné un aperçu de sa force extraordi-
naire. A la vérité, il s'en est fallu de très
peu qu'il réussit. On a senti que tous
ces records étaient à sa portée. Un jour
prochain, Ferrari dominera la fonte, hier
rebelle. Ce jour-là sans doute il n'aura -pas
accompli un long voyage, et il ne sera pas
~ anxieux, contracté par la pensée d'un
échec devant un public venu ponr assister
à son succès.
BRAS TENDUS, la, tête rejetée en
arrière, les yeux fixé, vers la barre,
le Nantais Baril va réussir l'arraché
de 95 killos. Photos " Miroir "
Et puis Ferrari, à son arrivée à Paris,
pesait 75 kg. 800, c'est-à-dire 800 grammes
de plus que la limite de sa catégorie,
800 grammes qu'il a perdus dans les vingt-
quatre heures qui ont précédé sa tentative.
Souci de faire le poids, souci de ne pas déce-
voir les spectateurs, voilà deux handicaps
suillsants pour enlever un peu de confiance
en soi à un athlète au naturel timide.
A Wagram, le Nantais 13ari 1 et le Nor-
diste Populier se sont livré un match
revanche' du championnat de France des
poids plume.
Baril a été surprenant. A trente-sept ans,
il réussit à approcher d'un kilo le record de
France de l'arraché, en - tirant 05 kilos.
Mais c'est surtout dans l'épaulé et jeté que
!e match fut palpitant d'intérêt. Les deux
champions, après avoir passé le cap fies.
117 kg. 5.00, s'attaquèrent à )a barre chargée
i, 122 kg. 500 et 500 grammes de plus que
le record de France-battu récemment par
Populier). Ils échouèrent l'un et l'autre
en donnant toutefois l'impression que ce
n'était la que partie remise... à plus tard.
122 kg. 500 pour des athlètes de 60 kg. de
poids; Qui pourrait taire mieux en France ?
Populier mérite d'ailleurs une mention
spéciale. Il souffre, en effet, d'une fracture
à l'avant-bras gauche, fracture mal réduite
et qui nécessitera sans doute une inter-
vention chirurgicale. Kn dépit de ce han-
dicap, le champion nordiste s'est surpassé.
Et s'il n'a pas gagné son match revanche,
c'est qu'il a trouvé devant lui un cham-,
' pion de France au mieux de sa condition
physique. FERNAND-LEGOUGE.
L'EFFORT EST INTENSE, la lourde
barre monte et va atteindre le point
critique : il s'agira de l'épauler.
Ferrari est aux prises avec 105 kilos
qu'il essaiera ensuite de développer.
ANDRÉ F AMECHON est un dur "frappeur''
Negretti en a fait la douloureuse expérience
BIEN qu'il soit en progrès. André Fa-
mechon — dont la réputation de
frappeur va sans cesse grandissafit —.
n'a battu Bob Negretti qu'aux points,
vendredi soir au Cirque d'Hiver. Il le battit
à peu de chose près de la même façon que
Fonteix : travail d'usure de l'adversaire
par des crochets fulgurants au corps ou
au visage.
Pour le Toulonnais Negretti, la reprise
fatidique fut la huitième. D'entrée, il fut
envoyé à terre d'une droite qui né par-
donne pas. Au lieu de récupérer, Negçetti
commit l'erreur de se releyer aussitôt.
Une autre droite lui fit faire le' tour du
ring en titubant et, ayant entraîné l'arbitre
-surpris dans ses pérégrinations pleines
d'imprévu, Negretti s'écroula dans son
coin, comme s'il allait trouver son salut
dans ce havre de' paix. tout près de-son
manager.
Il se releva au compte de 9 et, à là sur-
prise générale, plaça un " contr.e » qui fut
nettement accusé par le Nordiste. ANions-
nous assister à une brutale renversée ?
Le public, venu en grande partie pout
assister à la défaite de Negretti. qui avait
été donné en holocauste au redoutable
Nordiste, -se mit à donner de la voix pour
encourager le Toulonnais. Les vitres du
vieux Cirque d'Hiver en tremblèrent, car
les partisans— il en avait encore, cela va
sans dire — de Famechon se mirent de la
partie. Et 'ce fut du délire.
Mais ce êoup heureux de Negretti n'eut
pas de suites et André Famechan fut juste-
ment proclamé vainqueur de cè combat
mémorable.
A la suite de cette nouvelle victoire du
jeune Nordiste, on a pu tirer quelques
enseignements utiles dont le principal est
que André Famechon n'est pas invulné-
rable. Ensuite, qu'il possède un potentiel
d'énergie étonnant. Lorsqu'il saura l'em-
ployer à bon escient, le Nordiste sera vrai-
ment un boxeur efficace. Enfin, s'il est en
progrès comme nous venons de le dire,
Famèchon n'est pas encore arrivé à un
dégré de perfection suffisant pour affronter
impunément les vedettes de sa catégorie.
Par contre, son frère Emile. lui, se fit
siffler pour sa boxe très personnelle certes,
mais incompatible avec les règles essen-
tielles du noble art.
Enfin, mardi dernier,' à Wagram» Kid
Richer confirma son récent succès sur
Tison (succès qui ne fut pas reconnu, les
Jugfcs ayant déclaré match nul) en battant
le' Marocain El Houssine aux points. Le
Toulonnais Richet. semble tout désigné
NEGRETTI s'est écroulé dans son
coin à la 3e reprise et l'arbitre, qui
s'est accroché aux cordes du ring
pour éviter une chute lui aussi,
écarte André Famechori.
pour rencontrer Dogniaux, puis, en cas
de victoire, le champion de France des -
poids plume. Titre en jeu, bien entendu...
J. LAURENT-LEFÉBVRE.
« SEPT » dit l'arbitre, qui compte.
A « neuf », Negretti reprendra le
combat. Mais il sera battu aux points.
GÉO ANDRÉ
EST MORT
Tanger 12 mai. — On annonce la mort,
survenue sur le front d'Afrique, de
Géo André.
GÉO ANDRE, qui fut le chef de là
rubrique d'athlétisme au Miroir des
Sports depuis 1920, année de fonda-
lion de notre jotu-nal, jusqu'en sep-
tembre 1039, date oii il abandonna le jour-
nalisme sportif, demeure le plus grand
athlète complet que là Fiance ait jamais
connu. Né a Paris le li août 1889, il mesu-
rait 1 m. 845 et pesait 85 kilos. Veuf depuis
1934, il Hait père de deux enfants : Jacque.s.
âgé aujourd'hui de vingt-quatre ans et qui
a été chtunpion de France des 400 mètres
haies en 1938, et Christiane, âgée de vingt-
deux ans.
Géo André était un athlète né. Il oint
au sport comme scolaire, gagna son premier
championnat de France senior en 1907 ; rem-
porta de 190t à 1922 seize titres de cham-
pion de F tance ; participa aux épreuves
de quatre Jeux Olympiques : 1908 (Londres),
1912, (Stockholm), 1920 (Anvers), 1924
(Paris) ; se classa premier en 1914, à
'Reims, dû Concours de l'Athlète Compta ;
fut huit fois: international de rugby au poste
de trois-quarts aile ; occupa la place d'ailier
droit et d'avant centre ,dans l'équipe de
football du 103e régiment d'infanterle ;
fit de là lutte, de la. boxe, de ig nidation ;
enseigna l'éducation physique ; joua, aux
côtés de Gobert, une finale de double de
tennis, au RapÎng Club de France, son club ;
fut pilote aviateur d'avant 1914 et d'après
guerre ; prit des brevets de vol à. voile...
Bref, l'activité sportive de Géo André fut
prodigieuse, et il s'impose de rappeler ses
meilleures performanes athlétiques :
100 mètres, 10" 4/5 ; 100 mètres, 49" 3/5';
110. mètres haies, 15" 2/5 ; 200 mètres
haies, 25" 2/5 ; 400 mètres haies, 55" 3/5 >;
saut en hauteur sans élan, 1 m. 53 ; avec
élan, 1 m. 885 ; saut en longueur sans élan,
3 m. 18 ; avec élan; 6 m. 85 ; lancèment
du poids, 12 m. 40 ; disque, 38 m. 55 ;
javelot, 44 mètres.
Petit à petit, Géà André, qui fut déten-
teur de nombreux records, fut dépossédé
de ses titres. Les records du 200 mètres haies
et du saut sans élan Jui appartiennent pour-
tant encore, après tant d'années / -
A l'Age de trente-cinq ans, il se classœ
-quatrième de la finale des- 400 'mètres haies
aux Jeux Olympiques de Paris, quelQues
jours après avoir, ait nom de tous les concur-
rents, -prêté solennellement le serment oigm- /
pique..4 près de cinquante ani, il franchis-
sait encore impeccablement les haies de
-1 m. CS du 110 mètres, et il dépassait 1 m. 60
dans le saut en hauteur 1 C'est assez dire
que la valeur athlétique de Géo André était
restée extraordinaire.
",Du reste, Géo André avait ie culte -de la
bonite condition physique. CinquaUtenaire,
il avait ta sveltesse d'un homme .de vingt ans
et sa. foi sportive n'avait pas varié. Soit
idéal- eût été de voir Jacques parcourir pour
son compte la prestigieuse carrière pater-
nelle, et ce vœu commençait-en 19:: 3 d'entrer
" dans la voie des réalisaffons. Màlheureuse-
- ment, la guerre brisa nref le grand espoir de
Géo Aiidré...
la barre au-dessus de sa tête, mais il ne
pourra pas se redresser.
A L'ASSAUT DU RECORD DE L'ÉPAULÉ ET JETÉ. La charge de 155 kg.
a entraîné Ferrari en avant. Vaincu, il laisse échapper la barre qui
retombe lourdement sur le plancher du plateau de la salle Wagram.
A WAGRAM, FERRARI REMUE 1762 KILOS DE FONTE
MAIS NE BAT PAS LES RECORDS
Ox ne bat pas des records it la com-
mande. Surtout lorsqu'il s'agit de
records de poids et haltères. C'est,
ainsi que samedi soir à Wagram.
le Montpelliérain Ferrari, l'homme le plus
- fort de France à son poids (75 kg.), qui
était » monté - à Paris dans le but de s'at-
taquer aux records de France de l'arraché,
du développé, et au record du monde de
l'épaulé et jeté, qu'il détient, a échoué
- dans ses tentatives.
Henri Ferrari n'a pas trouvé à Wagram
cet état exceptionnel qui permet au leveur
de poids de se surpasser, Il a tiré pourtant
avec un tel courage, avec une telle énergie
que les profanes (lui ont assisté à cette
soirée de la force organisée par la Fédéra-
tion Française de Poids et Haltères et
notre confrère l'Auto, ont été étonnés.
Ferrari a remué une tonne et Íf)2 kg. 300
rte tonte au total de tous ses essais sur
les trois mouvements olympiques : déve-
loppé, arraché, épaulé et jeté.
Pour préparer Ferrari, ou plutôt pour
l'entraîner, deux haltérophiles ont « tiré t
en même temps que lui : Chapus et le
champion de France poids mi-lourds,
Marcel Penfuier. -Le second fut d'un grand
secours pour le Montpelliérain. D'abord,
parce qu'il put s'attaquer aux mêmes
charges et qu'ainsi il stimula l'ardeur du
recordman du monde en créant une atmo-
sphère de match ; ensuite parce que. selon
le terme consacré, il « plaça - la barre pour
les essais de son rival. r
Le premier échec de Ferrari. sur
105 kilos (record de France 103 kg. 500)
au développé ne surprit pas. On savait
que le champion montpelliérain n'est pas
un spécialiste de cet exercice, mais bien
plutôt un « tireur - de détente et par consé-
quent mieux doué pour -l'arraché ou
l'épaulé et jeté. Mais quand Ferrari, dans
l'arraché, ayant la barre de 117 kg. 500 au-
dessus de la tête (record 117 kilos) ne par-
vint pas à reprendre la position debout, et
laissa échapper la charge, le doute s'em-
para des connaisseurs. Le champion de la
force n'avait pas l'assurance ni la cort-
fiance en soi qui permettent de réaliser
les grands exploits.
Avec acharnement, Ferrari renouvela
•deux fois encore son essai sur 117 kg. 500
it l'arraché. Deux fois, crispé, grimaçant,
.la musculature tendue à l'extrême limite
de ses forces, il fut vaincu par le poids.
Malgré ces'deux records manqués, Fer-
rari espérait encore. IL lui restait à tenter
plus de 153 kg. 500 à l'épaulé et jeté, sa
performance mondiale.
. 140 kilos, puis 150 kilos ! Ferrari, après
ces deux exercices de mise en train fit
charger la barre à 155 kilos. 1.500 grammes
de plus que le record, plus- du double du
poids du tireur.
Hélas ! c'était un mauvais jour pour la
grande vedette de la soirée de la force. Il
ne parvint pas à épauler la charge, malgré
ses quatre essais consécutifs.
Henri Ferrari a donc échoué dans toutes
ses tentatives. Mais if nous a quand même
donné un aperçu de sa force extraordi-
naire. A la vérité, il s'en est fallu de très
peu qu'il réussit. On a senti que tous
ces records étaient à sa portée. Un jour
prochain, Ferrari dominera la fonte, hier
rebelle. Ce jour-là sans doute il n'aura -pas
accompli un long voyage, et il ne sera pas
~ anxieux, contracté par la pensée d'un
échec devant un public venu ponr assister
à son succès.
BRAS TENDUS, la, tête rejetée en
arrière, les yeux fixé, vers la barre,
le Nantais Baril va réussir l'arraché
de 95 killos. Photos " Miroir "
Et puis Ferrari, à son arrivée à Paris,
pesait 75 kg. 800, c'est-à-dire 800 grammes
de plus que la limite de sa catégorie,
800 grammes qu'il a perdus dans les vingt-
quatre heures qui ont précédé sa tentative.
Souci de faire le poids, souci de ne pas déce-
voir les spectateurs, voilà deux handicaps
suillsants pour enlever un peu de confiance
en soi à un athlète au naturel timide.
A Wagram, le Nantais 13ari 1 et le Nor-
diste Populier se sont livré un match
revanche' du championnat de France des
poids plume.
Baril a été surprenant. A trente-sept ans,
il réussit à approcher d'un kilo le record de
France de l'arraché, en - tirant 05 kilos.
Mais c'est surtout dans l'épaulé et jeté que
!e match fut palpitant d'intérêt. Les deux
champions, après avoir passé le cap fies.
117 kg. 5.00, s'attaquèrent à )a barre chargée
i, 122 kg. 500 et 500 grammes de plus que
le record de France-battu récemment par
Populier). Ils échouèrent l'un et l'autre
en donnant toutefois l'impression que ce
n'était la que partie remise... à plus tard.
122 kg. 500 pour des athlètes de 60 kg. de
poids; Qui pourrait taire mieux en France ?
Populier mérite d'ailleurs une mention
spéciale. Il souffre, en effet, d'une fracture
à l'avant-bras gauche, fracture mal réduite
et qui nécessitera sans doute une inter-
vention chirurgicale. Kn dépit de ce han-
dicap, le champion nordiste s'est surpassé.
Et s'il n'a pas gagné son match revanche,
c'est qu'il a trouvé devant lui un cham-,
' pion de France au mieux de sa condition
physique. FERNAND-LEGOUGE.
L'EFFORT EST INTENSE, la lourde
barre monte et va atteindre le point
critique : il s'agira de l'épauler.
Ferrari est aux prises avec 105 kilos
qu'il essaiera ensuite de développer.
ANDRÉ F AMECHON est un dur "frappeur''
Negretti en a fait la douloureuse expérience
BIEN qu'il soit en progrès. André Fa-
mechon — dont la réputation de
frappeur va sans cesse grandissafit —.
n'a battu Bob Negretti qu'aux points,
vendredi soir au Cirque d'Hiver. Il le battit
à peu de chose près de la même façon que
Fonteix : travail d'usure de l'adversaire
par des crochets fulgurants au corps ou
au visage.
Pour le Toulonnais Negretti, la reprise
fatidique fut la huitième. D'entrée, il fut
envoyé à terre d'une droite qui né par-
donne pas. Au lieu de récupérer, Negçetti
commit l'erreur de se releyer aussitôt.
Une autre droite lui fit faire le' tour du
ring en titubant et, ayant entraîné l'arbitre
-surpris dans ses pérégrinations pleines
d'imprévu, Negretti s'écroula dans son
coin, comme s'il allait trouver son salut
dans ce havre de' paix. tout près de-son
manager.
Il se releva au compte de 9 et, à là sur-
prise générale, plaça un " contr.e » qui fut
nettement accusé par le Nordiste. ANions-
nous assister à une brutale renversée ?
Le public, venu en grande partie pout
assister à la défaite de Negretti. qui avait
été donné en holocauste au redoutable
Nordiste, -se mit à donner de la voix pour
encourager le Toulonnais. Les vitres du
vieux Cirque d'Hiver en tremblèrent, car
les partisans— il en avait encore, cela va
sans dire — de Famechon se mirent de la
partie. Et 'ce fut du délire.
Mais ce êoup heureux de Negretti n'eut
pas de suites et André Famechan fut juste-
ment proclamé vainqueur de cè combat
mémorable.
A la suite de cette nouvelle victoire du
jeune Nordiste, on a pu tirer quelques
enseignements utiles dont le principal est
que André Famechon n'est pas invulné-
rable. Ensuite, qu'il possède un potentiel
d'énergie étonnant. Lorsqu'il saura l'em-
ployer à bon escient, le Nordiste sera vrai-
ment un boxeur efficace. Enfin, s'il est en
progrès comme nous venons de le dire,
Famèchon n'est pas encore arrivé à un
dégré de perfection suffisant pour affronter
impunément les vedettes de sa catégorie.
Par contre, son frère Emile. lui, se fit
siffler pour sa boxe très personnelle certes,
mais incompatible avec les règles essen-
tielles du noble art.
Enfin, mardi dernier,' à Wagram» Kid
Richer confirma son récent succès sur
Tison (succès qui ne fut pas reconnu, les
Jugfcs ayant déclaré match nul) en battant
le' Marocain El Houssine aux points. Le
Toulonnais Richet. semble tout désigné
NEGRETTI s'est écroulé dans son
coin à la 3e reprise et l'arbitre, qui
s'est accroché aux cordes du ring
pour éviter une chute lui aussi,
écarte André Famechori.
pour rencontrer Dogniaux, puis, en cas
de victoire, le champion de France des -
poids plume. Titre en jeu, bien entendu...
J. LAURENT-LEFÉBVRE.
« SEPT » dit l'arbitre, qui compte.
A « neuf », Negretti reprendra le
combat. Mais il sera battu aux points.
GÉO ANDRÉ
EST MORT
Tanger 12 mai. — On annonce la mort,
survenue sur le front d'Afrique, de
Géo André.
GÉO ANDRE, qui fut le chef de là
rubrique d'athlétisme au Miroir des
Sports depuis 1920, année de fonda-
lion de notre jotu-nal, jusqu'en sep-
tembre 1039, date oii il abandonna le jour-
nalisme sportif, demeure le plus grand
athlète complet que là Fiance ait jamais
connu. Né a Paris le li août 1889, il mesu-
rait 1 m. 845 et pesait 85 kilos. Veuf depuis
1934, il Hait père de deux enfants : Jacque.s.
âgé aujourd'hui de vingt-quatre ans et qui
a été chtunpion de France des 400 mètres
haies en 1938, et Christiane, âgée de vingt-
deux ans.
Géo André était un athlète né. Il oint
au sport comme scolaire, gagna son premier
championnat de France senior en 1907 ; rem-
porta de 190t à 1922 seize titres de cham-
pion de F tance ; participa aux épreuves
de quatre Jeux Olympiques : 1908 (Londres),
1912, (Stockholm), 1920 (Anvers), 1924
(Paris) ; se classa premier en 1914, à
'Reims, dû Concours de l'Athlète Compta ;
fut huit fois: international de rugby au poste
de trois-quarts aile ; occupa la place d'ailier
droit et d'avant centre ,dans l'équipe de
football du 103e régiment d'infanterle ;
fit de là lutte, de la. boxe, de ig nidation ;
enseigna l'éducation physique ; joua, aux
côtés de Gobert, une finale de double de
tennis, au RapÎng Club de France, son club ;
fut pilote aviateur d'avant 1914 et d'après
guerre ; prit des brevets de vol à. voile...
Bref, l'activité sportive de Géo André fut
prodigieuse, et il s'impose de rappeler ses
meilleures performanes athlétiques :
100 mètres, 10" 4/5 ; 100 mètres, 49" 3/5';
110. mètres haies, 15" 2/5 ; 200 mètres
haies, 25" 2/5 ; 400 mètres haies, 55" 3/5 >;
saut en hauteur sans élan, 1 m. 53 ; avec
élan, 1 m. 885 ; saut en longueur sans élan,
3 m. 18 ; avec élan; 6 m. 85 ; lancèment
du poids, 12 m. 40 ; disque, 38 m. 55 ;
javelot, 44 mètres.
Petit à petit, Géà André, qui fut déten-
teur de nombreux records, fut dépossédé
de ses titres. Les records du 200 mètres haies
et du saut sans élan Jui appartiennent pour-
tant encore, après tant d'années / -
A l'Age de trente-cinq ans, il se classœ
-quatrième de la finale des- 400 'mètres haies
aux Jeux Olympiques de Paris, quelQues
jours après avoir, ait nom de tous les concur-
rents, -prêté solennellement le serment oigm- /
pique..4 près de cinquante ani, il franchis-
sait encore impeccablement les haies de
-1 m. CS du 110 mètres, et il dépassait 1 m. 60
dans le saut en hauteur 1 C'est assez dire
que la valeur athlétique de Géo André était
restée extraordinaire.
",Du reste, Géo André avait ie culte -de la
bonite condition physique. CinquaUtenaire,
il avait ta sveltesse d'un homme .de vingt ans
et sa. foi sportive n'avait pas varié. Soit
idéal- eût été de voir Jacques parcourir pour
son compte la prestigieuse carrière pater-
nelle, et ce vœu commençait-en 19:: 3 d'entrer
" dans la voie des réalisaffons. Màlheureuse-
- ment, la guerre brisa nref le grand espoir de
Géo Aiidré...
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