Titre : Revue de l'instruction publique en France et dans les pays étrangers
Éditeur : Librairie de L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1867-04-04
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328574167
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 04 avril 1867 04 avril 1867
Description : 1867/04/04 (A27,N1)-1868/03/26 (A27,N52). 1867/04/04 (A27,N1)-1868/03/26 (A27,N52).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9792521h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, FOL-LC5-60
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/08/2017
674
REVUE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE.
l'opinion publique de l'orthodoxie morale et littéraire du nouvel
enseignement. » ^
A Paris, le mouvement qui a commencé à la borbonne, ne
se ralentit pas. Des cours vont s'ouvrir lundi prochain, 27 jan-
vier, à la mairie du 1er arrondissement. On en trouvera le pro-
gramme plus loin.
Des cours analogues s'organisent, par les soins de M. Hip-
peau, professeur de Faculté, au 7e arrondissement (rue d'An-
jou Saint-Honoré,) au 11e (boulevard de Prince-Eugène), aux
Batignolles et à Passy.
Le Bulletin rend à la noble mémoire de M. le duc de Luynes
l'hommage suivant, auquel nous sommes heureux de nous as-
socier.
Dans la séance tenue le 18 décembre dernier par le comité consultatif
de la Bibliothèque impériale, M. l'administrateur général a exprimé les
profonds regrets qu'inspire à la Bibliothèque la nouvelle de la mort de
M. le duc de Luynes. Les droits acquis par M. le duc de Luynes à la re-
connaissance de ce grand établissement étaient, à tous égards, exception-
r.els; aussi, la Bibliothèque impériale honorait-elle en lui plus qu'un do-
nateur généreux. La-magnificence sans précédents de la donation de
Luynes faisait du donateur un véritable bienfaiteur de la Bibliothèque, et
c'est à ce titre que la mémoire qu'il y a laissée sera gardée avec une pieuse
gratitude et un invariable respect.
Evaluées, suivant l'inventaire dressé à l'époque de la donation, à la
somme de 12'14 904 francs, les collections formées par M. le duc de Luy-
nes et attribuées par lui, en 1862, à la Bibliothèque impériale, sans excep..
tion ni réserve d'aucune sorte, ces collections, les plus riches dans le^r
genre que l'on ait réunies de nos jours, ne comprennent pas moins de
7889 objets, tant médailles que bronzes, vases, bijoux, fragments de sculp-
ture et autres spécimens de l'art antique. Tout considérable, toutefois,
que soit ce chiffre, c'est de la valeur archéologique des objets recueillis, de
leur excellent état de conservation et de leur rareté, que les collections de
Luynes empruntent une importance principale. Pour perpétuer le souve-
nir de l'illustre savant qui les a données à la Bibliothèque impériale, le
Comité a exprimé le vœu que le buste de M. le duc de Luynes soit placé
au milieu des trésors dont cet établissement lui est redevable.
Le Bulletin bibliographique que contenait chaque numéro de
la Revue sera désormais supprimé et remplacé par l envoi gra-
tuit, à titre de supplément, à tous nos lecteurs, du Bulletin du
libraire et de l'amateur de livres, que publie la maison Hachette.
Cet envoi aura lieu une fois par mois. La Revue y gagnera de
la place ponr sa rédaction littéraire et nos lecteurs y gagneront
un catalogue beaucoup plus complet de toutes les publications
nouvelles et réimpressions.
Ed. GrOUMY.
ÉDUCATION ET ENSEIGNEMENT.
J)E L'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE EN ANGLETERRE ET EN ECOSSE.
(Suite et fin.)
g 2. Emprunts possibles à faire.
Nous arrivons à la partie la plus difficile et la plus utile de
notre tâche, celle qui a pour objet les emprunts q&e l'ensei-
gnement de la France pourrait faire à celui de la Grande-Bre-
tagne.
Une considération essentielle doit nous guider dans les pro-
positions que Votre Excellence nous permet de^ lui soumettre .
nous ne devons jamais perdre de vue la différence profonde
des deux nations. Chaque peuple a ses qualités et ses défauts
innés ou produits par des causes anciennes et invincibles . il
ne gagnerait rien à cesser d'être lui-même ; il ne deviendrait
pas pour cela les autres. L'éducation anglaise est excellente
pour faire de jeunes Anglais : ce sont de jeunes Français que
la nôtre doit former.
Imitons donc d'abord nos voisins en restant fidèles a notre
caractère national, comme ils le sont au leur. Toutes les insti-
tutions anglaises sont autochthones, ou si elles viennent d 'ail-
leurs, elles n'ont été admises qu'avec lenteur et n'ont grandi
qu'avec l'aide du temps. Moins heureux en administration
qu'en horticulture, on n'a pas encore retrouvé, dans la direction
morale des hommes, l'art du vieillard cilicien, qui transplan-
tait, avec leurs vastes racines, des arbres déjà vieillis :
Ille etiam seras in versum distulit ulmos.
Les Anglais le savent d'instinct : ils abhorrent tout changement
subit ; ils améliorent les vieux usages et se contentent de greffer
les innovations.
Ils ont pour cela un talent merveilleux qui doit exciter notre
envie, et, s'il se peut, notre émulation; ils savent changer
l'obstacle en moyen. Par exemple, le nombre insuffisant de
leurs maîtres rendait impossible la surveillance continuelle
exercée par l'autorité scolaire '. ils l ont déléguée aux élèves;
voilà leur système monitorial. Leurs écoles n'étaient que des
externats ; les enfants qui ne pouvaient aller dans leurs famil-
les chercher la table et le couvert, ont demandé l hospitalité à
quelqu'un des maîtres voilà le système tutorial.
Cette forme d'écoles, imposée d'abord par la nécessité, s est
assortie aux besoins du caractère national. L école anglaise est
une famille, une maison particulière, où l'élève, jeune gentle-
man, apprenti de la vie civile, est aussi libre et même un peu
plus que ne permet l'intérêt de la discipline et des études.
Nos maisons d'éducation, telles que le temps les a faites, sont
en général de grands internats. Nation sociale et militaire,
nous nous plions volontiers à une discipline rigoureuse. Le
collége français est un régiment, fier de son uniforme, docile à
l'autorité, tout en murmurant contre elle 1, marchant au son
du tambour et emportant au pas de charge grec, latin, histoire,
mathématiques. Cette jeune armée, grâce à la vie commune,
vit économiquement, comme il convient à une nation bour-
geoise ; elle a ses sous-officiers dans la personne des maîtres
répétiteurs ou maîtres d'étude... •
Ce régime scolaire serait fort difficile à établir s 'il n , existait
pas. Il est bon en lui-même et donne sous certains rapports des
résultats excellents. Gardons-nous bien d'y porter atteinte,
malgré le mal qu'en disent nos voisins : conservons nos inter-
nats , conservons nos maîtres répétiteurs ; contentons-nous
d'améliorer les uns et les autres.
Pour les internats, donnons-leur, autant que possible, ce que
possèdent les écoles anglaises, l'air, l'espace, la verdure, les
larges horizons. Plaçons-les surtout à la campagne; réservons
pour les grandes villes les lycées et colléges d'externes. Lon-
dres achève aujourd'hui cette transformation ; la France l'a com-
mencée : partout déjà des petits colléges s'élèvent à distance des
villes populeuses. Les aînés parmi nos élèves ne tarderont pas
à envier le sort de leurs jeunes condisciples. Deux des lycées
les plus prospères de Paris sont des externats. Une grande
institution, qui promet de devenir sans rivale en son genre,
l'école normale de Cluny, a été, par une heureuse pensée, éta-
blie loin des grandes villes, dans une magnifique campagne-
Un lycée naissant, consacré à l'enseignement spécial, et on
une prospérité merveilleuse sanctionne déjà la création, se
au milieu des Landes, au bord d'une ville de cinq mille ârnen
Nous ne demandons pas pour les internats actuels une trac
latiou impossible. Ici encore imitons une habitude des Aiigla is:
1. Nos lycéens sont de jwrçes grognards.
2. Mont-de-Marsan.'
REVUE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE.
l'opinion publique de l'orthodoxie morale et littéraire du nouvel
enseignement. » ^
A Paris, le mouvement qui a commencé à la borbonne, ne
se ralentit pas. Des cours vont s'ouvrir lundi prochain, 27 jan-
vier, à la mairie du 1er arrondissement. On en trouvera le pro-
gramme plus loin.
Des cours analogues s'organisent, par les soins de M. Hip-
peau, professeur de Faculté, au 7e arrondissement (rue d'An-
jou Saint-Honoré,) au 11e (boulevard de Prince-Eugène), aux
Batignolles et à Passy.
Le Bulletin rend à la noble mémoire de M. le duc de Luynes
l'hommage suivant, auquel nous sommes heureux de nous as-
socier.
Dans la séance tenue le 18 décembre dernier par le comité consultatif
de la Bibliothèque impériale, M. l'administrateur général a exprimé les
profonds regrets qu'inspire à la Bibliothèque la nouvelle de la mort de
M. le duc de Luynes. Les droits acquis par M. le duc de Luynes à la re-
connaissance de ce grand établissement étaient, à tous égards, exception-
r.els; aussi, la Bibliothèque impériale honorait-elle en lui plus qu'un do-
nateur généreux. La-magnificence sans précédents de la donation de
Luynes faisait du donateur un véritable bienfaiteur de la Bibliothèque, et
c'est à ce titre que la mémoire qu'il y a laissée sera gardée avec une pieuse
gratitude et un invariable respect.
Evaluées, suivant l'inventaire dressé à l'époque de la donation, à la
somme de 12'14 904 francs, les collections formées par M. le duc de Luy-
nes et attribuées par lui, en 1862, à la Bibliothèque impériale, sans excep..
tion ni réserve d'aucune sorte, ces collections, les plus riches dans le^r
genre que l'on ait réunies de nos jours, ne comprennent pas moins de
7889 objets, tant médailles que bronzes, vases, bijoux, fragments de sculp-
ture et autres spécimens de l'art antique. Tout considérable, toutefois,
que soit ce chiffre, c'est de la valeur archéologique des objets recueillis, de
leur excellent état de conservation et de leur rareté, que les collections de
Luynes empruntent une importance principale. Pour perpétuer le souve-
nir de l'illustre savant qui les a données à la Bibliothèque impériale, le
Comité a exprimé le vœu que le buste de M. le duc de Luynes soit placé
au milieu des trésors dont cet établissement lui est redevable.
Le Bulletin bibliographique que contenait chaque numéro de
la Revue sera désormais supprimé et remplacé par l envoi gra-
tuit, à titre de supplément, à tous nos lecteurs, du Bulletin du
libraire et de l'amateur de livres, que publie la maison Hachette.
Cet envoi aura lieu une fois par mois. La Revue y gagnera de
la place ponr sa rédaction littéraire et nos lecteurs y gagneront
un catalogue beaucoup plus complet de toutes les publications
nouvelles et réimpressions.
Ed. GrOUMY.
ÉDUCATION ET ENSEIGNEMENT.
J)E L'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE EN ANGLETERRE ET EN ECOSSE.
(Suite et fin.)
g 2. Emprunts possibles à faire.
Nous arrivons à la partie la plus difficile et la plus utile de
notre tâche, celle qui a pour objet les emprunts q&e l'ensei-
gnement de la France pourrait faire à celui de la Grande-Bre-
tagne.
Une considération essentielle doit nous guider dans les pro-
positions que Votre Excellence nous permet de^ lui soumettre .
nous ne devons jamais perdre de vue la différence profonde
des deux nations. Chaque peuple a ses qualités et ses défauts
innés ou produits par des causes anciennes et invincibles . il
ne gagnerait rien à cesser d'être lui-même ; il ne deviendrait
pas pour cela les autres. L'éducation anglaise est excellente
pour faire de jeunes Anglais : ce sont de jeunes Français que
la nôtre doit former.
Imitons donc d'abord nos voisins en restant fidèles a notre
caractère national, comme ils le sont au leur. Toutes les insti-
tutions anglaises sont autochthones, ou si elles viennent d 'ail-
leurs, elles n'ont été admises qu'avec lenteur et n'ont grandi
qu'avec l'aide du temps. Moins heureux en administration
qu'en horticulture, on n'a pas encore retrouvé, dans la direction
morale des hommes, l'art du vieillard cilicien, qui transplan-
tait, avec leurs vastes racines, des arbres déjà vieillis :
Ille etiam seras in versum distulit ulmos.
Les Anglais le savent d'instinct : ils abhorrent tout changement
subit ; ils améliorent les vieux usages et se contentent de greffer
les innovations.
Ils ont pour cela un talent merveilleux qui doit exciter notre
envie, et, s'il se peut, notre émulation; ils savent changer
l'obstacle en moyen. Par exemple, le nombre insuffisant de
leurs maîtres rendait impossible la surveillance continuelle
exercée par l'autorité scolaire '. ils l ont déléguée aux élèves;
voilà leur système monitorial. Leurs écoles n'étaient que des
externats ; les enfants qui ne pouvaient aller dans leurs famil-
les chercher la table et le couvert, ont demandé l hospitalité à
quelqu'un des maîtres voilà le système tutorial.
Cette forme d'écoles, imposée d'abord par la nécessité, s est
assortie aux besoins du caractère national. L école anglaise est
une famille, une maison particulière, où l'élève, jeune gentle-
man, apprenti de la vie civile, est aussi libre et même un peu
plus que ne permet l'intérêt de la discipline et des études.
Nos maisons d'éducation, telles que le temps les a faites, sont
en général de grands internats. Nation sociale et militaire,
nous nous plions volontiers à une discipline rigoureuse. Le
collége français est un régiment, fier de son uniforme, docile à
l'autorité, tout en murmurant contre elle 1, marchant au son
du tambour et emportant au pas de charge grec, latin, histoire,
mathématiques. Cette jeune armée, grâce à la vie commune,
vit économiquement, comme il convient à une nation bour-
geoise ; elle a ses sous-officiers dans la personne des maîtres
répétiteurs ou maîtres d'étude... •
Ce régime scolaire serait fort difficile à établir s 'il n , existait
pas. Il est bon en lui-même et donne sous certains rapports des
résultats excellents. Gardons-nous bien d'y porter atteinte,
malgré le mal qu'en disent nos voisins : conservons nos inter-
nats , conservons nos maîtres répétiteurs ; contentons-nous
d'améliorer les uns et les autres.
Pour les internats, donnons-leur, autant que possible, ce que
possèdent les écoles anglaises, l'air, l'espace, la verdure, les
larges horizons. Plaçons-les surtout à la campagne; réservons
pour les grandes villes les lycées et colléges d'externes. Lon-
dres achève aujourd'hui cette transformation ; la France l'a com-
mencée : partout déjà des petits colléges s'élèvent à distance des
villes populeuses. Les aînés parmi nos élèves ne tarderont pas
à envier le sort de leurs jeunes condisciples. Deux des lycées
les plus prospères de Paris sont des externats. Une grande
institution, qui promet de devenir sans rivale en son genre,
l'école normale de Cluny, a été, par une heureuse pensée, éta-
blie loin des grandes villes, dans une magnifique campagne-
Un lycée naissant, consacré à l'enseignement spécial, et on
une prospérité merveilleuse sanctionne déjà la création, se
au milieu des Landes, au bord d'une ville de cinq mille ârnen
Nous ne demandons pas pour les internats actuels une trac
latiou impossible. Ici encore imitons une habitude des Aiigla is:
1. Nos lycéens sont de jwrçes grognards.
2. Mont-de-Marsan.'
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.05%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.05%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 684/856
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k9792521h/f684.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k9792521h/f684.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k9792521h/f684.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k9792521h/f684.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k9792521h
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k9792521h
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k9792521h/f684.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest