Presse et revues
16 pages
Titre : Le Miroir des sports : publication hebdomadaire illustrée
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1924-08-20
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb38728672j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 20 août 1924 20 août 1924
Description : 1924/08/20 (A14,N218). 1924/08/20 (A14,N218).
Description : Collection numérique : Musée national du sport. Collection numérique : Musée national du sport.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97904894
Source : INSEP (Institut National du Sport de l'Expertise et de la Performance), 2013-54014
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 29/08/2017
164 "" LE MIROIR DES SPORTS c
LE BOXEUR FRANÇAIS ROUTIS BAT LE BELGE HÉBRANS A DEAUVILLE
ROUTIS (à dr.) ET HÉBRAIfS BLOQUENT LES COUPS
DeauviUe.
[DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL]
Jt DTi. m y a trois ans, le Casino de Deauville,
toujours prêt à encourager les sports,
avait mis sur pied, sur le court central de
tennis, une magnifique réunion de boxe, qui
comprenait, entre autres matches, un combat
magnifique entre Bombardier Wells et Nilles,
considéré alors comme un possible « espoir
blanc ». Le match se déroula devant des
banquettes vides. Mercredi, sur ce même
court central, une autre expérience fut faite
dans le but de faire apprécier la boxe à la
clientèle de la côte normande. Un programme
fort bien établi comprenait, entre autres
matches, la rencontre entre Routis, champion
de France des poids coq, et Hébrans, cham-
pion d'Europe des poids plume. Certes, ce
match eût, à Paris, attiré la grande foule ;
à Deauville, il ne réussit à amener autour du
ring que 400 à 500 personnes, parmi lesquelles
on reconnaissait les spectateurs habituels
des grands combats. Faut-il conclure que la
boxe n'intéresse pas les amateurs de golf,
de tennis et surtout de baccara, qui pullulent
sur les plages normandes, ou plus simplement
que le grand public, qui, il y a quelques années,
s'intéressait à la boxe, lorsque celle-ci était
véritablement sportive, s'en éloigne peu à
peu, maintenant que ce sport est en quelque
sorte régi par les managers et les boxeurs
eux-mêmes ?
Mercredi, la réunion était organisée par
M. Darche, le manager du boxeur Hébrans.
Mais c'est régulier, prévu et autorisé par la
Fédération Française. Ajoutons, d'ailleurs,
que, si la méthode n'est pas à encourager, il
n'en reste pas moins que, mercredi, nous
assistâmes à un des plus beaux matches que
nous ayons vus depuis longtemps. Routis
triompha nettement, très nettement, d'un
homme qui n^ sut jamais imposer sa manière
de combattre, qui se contenta de marteler
sans cesse son adversaire, d'un gauche précis
certes, mais peu efficace, et qui ne se servit
jamais de son droit. Lorsqu'il rencontra
Criqui, Hébrans m'avait enthousiasmé, mais
seulement par son courage, son allant et son
gauche. Si, depuis, il avait appris à boxer, à
se servir de son poing droit, à mener la bataille
et à ne pas taper à tort et à travers dans les
corps à corps, sans méthode et sans but déter-
miné, il n'eût pas été battu, mercredi, par un
boxeur qui n'est pas encore champion d'Eu-
rope et qui lui rendait plus d'un kilo et demi.
Dès la quatrième reprise, Routis prit l'offen-
sive ; déjà, dans les trois premières, il nous
avait montré deux jolies séries de directs au
corps, qui arrêtèrent Hébrans et le rendirent
VIMCKEN (à dr.) PRÉPARE VII CROCHET DU DROIT
BOUTIS (à dr.) SE COUVRE AVANT D'ATTAQUER
plus prudent. Jusqu'à la dixième reprise ce fut
un combat magnifique, dur et ardent.
Routis, plus agressif, émaillait le combat
de jolis uppercuts, cependant que le Belge
réussissait quelques splendides esquives, mais
avait le tort dè- se cantonner dans une défen-
sive trop prudente. Et le combat se continua
sans autre changement, toujours intéressant
et rapidement mené. A vrai dire, aucun des
matcheurs ne fut jamais en réelle difficulté
et personne ne fut étonné lorsque les deux
juges, à la fin de la quinzième reprise, don-
nèrent la victoire à Routis. H l'avait bien
méritée et peut, maintenant qu'il a battu
Ilébrans, Bugler Lake et Mascart. ambi-
tionner à rencontrer, une fois de plus, Ledoux
pour le titre de champion d'Europe des poids
plume. Ce match devrait être splendide.
Eudeline remporta un autre succès, mercredi,
à Deauville, lorsque son plus jeune élève, le
mi-moyen Marin, âgé de dix-neuf ans, battit
très nettement le Belge Vincken, un des
rares boxeurs ayant obtenu une décision sur
Bretonnel. Marin prit le meilleur dans les
six premières reprises et, s'il se laissa dominer
légèrement sur la fin par un boxeur moins
rapide et moins précis, ses jolis uppercuts et
ses précis directs lui avaient valu la victoire.
ANDRÉ GLARNER.
Photos de renvoyé spécial du " Miroir des Sports ".
LE MATCH SE DÉROULA SOUS UN CIEL TERRIBLEMENT MENAÇANT. ON VOIT ICI BOUTIS (à dr.) QUI VA SE DEGAGER D'UN CORPS A CORPS
t
LE BOXEUR FRANÇAIS ROUTIS BAT LE BELGE HÉBRANS A DEAUVILLE
ROUTIS (à dr.) ET HÉBRAIfS BLOQUENT LES COUPS
DeauviUe.
[DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL]
Jt DTi. m y a trois ans, le Casino de Deauville,
toujours prêt à encourager les sports,
avait mis sur pied, sur le court central de
tennis, une magnifique réunion de boxe, qui
comprenait, entre autres matches, un combat
magnifique entre Bombardier Wells et Nilles,
considéré alors comme un possible « espoir
blanc ». Le match se déroula devant des
banquettes vides. Mercredi, sur ce même
court central, une autre expérience fut faite
dans le but de faire apprécier la boxe à la
clientèle de la côte normande. Un programme
fort bien établi comprenait, entre autres
matches, la rencontre entre Routis, champion
de France des poids coq, et Hébrans, cham-
pion d'Europe des poids plume. Certes, ce
match eût, à Paris, attiré la grande foule ;
à Deauville, il ne réussit à amener autour du
ring que 400 à 500 personnes, parmi lesquelles
on reconnaissait les spectateurs habituels
des grands combats. Faut-il conclure que la
boxe n'intéresse pas les amateurs de golf,
de tennis et surtout de baccara, qui pullulent
sur les plages normandes, ou plus simplement
que le grand public, qui, il y a quelques années,
s'intéressait à la boxe, lorsque celle-ci était
véritablement sportive, s'en éloigne peu à
peu, maintenant que ce sport est en quelque
sorte régi par les managers et les boxeurs
eux-mêmes ?
Mercredi, la réunion était organisée par
M. Darche, le manager du boxeur Hébrans.
Mais c'est régulier, prévu et autorisé par la
Fédération Française. Ajoutons, d'ailleurs,
que, si la méthode n'est pas à encourager, il
n'en reste pas moins que, mercredi, nous
assistâmes à un des plus beaux matches que
nous ayons vus depuis longtemps. Routis
triompha nettement, très nettement, d'un
homme qui n^ sut jamais imposer sa manière
de combattre, qui se contenta de marteler
sans cesse son adversaire, d'un gauche précis
certes, mais peu efficace, et qui ne se servit
jamais de son droit. Lorsqu'il rencontra
Criqui, Hébrans m'avait enthousiasmé, mais
seulement par son courage, son allant et son
gauche. Si, depuis, il avait appris à boxer, à
se servir de son poing droit, à mener la bataille
et à ne pas taper à tort et à travers dans les
corps à corps, sans méthode et sans but déter-
miné, il n'eût pas été battu, mercredi, par un
boxeur qui n'est pas encore champion d'Eu-
rope et qui lui rendait plus d'un kilo et demi.
Dès la quatrième reprise, Routis prit l'offen-
sive ; déjà, dans les trois premières, il nous
avait montré deux jolies séries de directs au
corps, qui arrêtèrent Hébrans et le rendirent
VIMCKEN (à dr.) PRÉPARE VII CROCHET DU DROIT
BOUTIS (à dr.) SE COUVRE AVANT D'ATTAQUER
plus prudent. Jusqu'à la dixième reprise ce fut
un combat magnifique, dur et ardent.
Routis, plus agressif, émaillait le combat
de jolis uppercuts, cependant que le Belge
réussissait quelques splendides esquives, mais
avait le tort dè- se cantonner dans une défen-
sive trop prudente. Et le combat se continua
sans autre changement, toujours intéressant
et rapidement mené. A vrai dire, aucun des
matcheurs ne fut jamais en réelle difficulté
et personne ne fut étonné lorsque les deux
juges, à la fin de la quinzième reprise, don-
nèrent la victoire à Routis. H l'avait bien
méritée et peut, maintenant qu'il a battu
Ilébrans, Bugler Lake et Mascart. ambi-
tionner à rencontrer, une fois de plus, Ledoux
pour le titre de champion d'Europe des poids
plume. Ce match devrait être splendide.
Eudeline remporta un autre succès, mercredi,
à Deauville, lorsque son plus jeune élève, le
mi-moyen Marin, âgé de dix-neuf ans, battit
très nettement le Belge Vincken, un des
rares boxeurs ayant obtenu une décision sur
Bretonnel. Marin prit le meilleur dans les
six premières reprises et, s'il se laissa dominer
légèrement sur la fin par un boxeur moins
rapide et moins précis, ses jolis uppercuts et
ses précis directs lui avaient valu la victoire.
ANDRÉ GLARNER.
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