Titre : Cols bleus : hebdomadaire de la Marine française
Auteur : France. Marine. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1980-08-09
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34348467k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 09 août 1980 09 août 1980
Description : 1980/08/09 (N1624)-1980/08/16. 1980/08/09 (N1624)-1980/08/16.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97845510
Source : Marine nationale - Cols Bleus, 2015-66428
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 29/08/2017
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Elèves gabiers à l'instruction « ravitaillement à la mer )).
SI, au jeu des « Mille
francs », un candidat
tirait la question rouge :
« Dans la Marine, la spé-
cialité de gabier a disparu au
profit de celle de manœu-
vrier, mais les jeunes mate-
lots portent encore le titre de
« breveté élémentaire de ga-
bier ». Qu'est-ce gabie, origi-
ne du mot gabier ? »
Il est fort probable que Lu-
cien Jeunesse serait obligé
de consoler le concurrent
malheureux — après les dix
secondes fatidiques — en lui
disant que seul un marin au-
rait pu répondre à cette ques-
tion.
Avoir... !
Si tant de marins s'obsti-
nent à mettre leur ancre « au
mouillage » au lieu de la met-
tre « en mouillage », on
pourrait aussi les consoler en
leur disant que seuls les offi-
ciers de manœuvre sont sa-
vants au point d'employer ce
juste langage (1).
A voir également... 1
Eh bien, pour découvrir ce-
la ou apprendre qu'une gabie
était la demi-hune en caille-
botis placée au sommet des
mâts à antennes de la Marine
à voile, il n'est pas inutile de
fréquenter l'« Académie de
manoeuvre », alias Ecole de
manœuvre et de navigation.
Elle est discrètement tapie
dans l'enceinte de l'Ecole na-
vale, au pied de la falaise de
Lanvéoc qui l'abrite des vents
d'Ouest et de Nord, et derriè-
re un épais rideau de cyprès
qui la protège efficacement
des froids coups de « Suè-
te » de l'hiver. Bon mouillage
s'il en est.
Dès que l'on pénètre dans
son hall d'honneur, on est
frappé par la netteté de l'as-
pect général, des cuivres ruti-
lants, quelques beaux tra-
vaux de matelotage, et mê-
me par la légère odeur de
goudron qui s'en dégage.
Une ambiance de marine en
bois règne là autour de l'im-
pressionnante maquette du
cuirassé Liberté qui assure la
.transition vers l'époque ac-
tuelle.
« Ça sent marin » et cha-
cun s'efforce ici d'assurer la
pérennité de cette atmosphè-
re.
Il ne faudrait pas croire
pour autant que cela empê-
che l'évolution. Au cours du
brevet élémentaire (BE), on
apprend toujours :
— Bacyrouge, mais les tri-
co noirs sont devenus verts,
— que l'estrope embrasse
les joues des poulies en bois,
mais que celles-ci laissent la
place à leurs sœurs métalli-
ques.
— que « Deux » est le
commandement qui fait
plonger l'aviron et souquer
sur le bois mort sans que le
« Un » du répit soit jamais
entendu..., mais aussi que le
léger « Loup de mer » rem-
place de plus en plus le lourd
canot, le plastique se substi-
tue au bois et les cordages en
fibres synthétiques au chan-
vre goudronné.
l'école
de manoeuvre
et de navigation
Ancre « en » mouillage.
SI, au jeu des « Mille
francs », un candidat
tirait la question rouge :
« Dans la Marine, la spé-
cialité de gabier a disparu au
profit de celle de manœu-
vrier, mais les jeunes mate-
lots portent encore le titre de
« breveté élémentaire de ga-
bier ». Qu'est-ce gabie, origi-
ne du mot gabier ? »
Il est fort probable que Lu-
cien Jeunesse serait obligé
de consoler le concurrent
malheureux — après les dix
secondes fatidiques — en lui
disant que seul un marin au-
rait pu répondre à cette ques-
tion.
Avoir... !
Si tant de marins s'obsti-
nent à mettre leur ancre « au
mouillage » au lieu de la met-
tre « en mouillage », on
pourrait aussi les consoler en
leur disant que seuls les offi-
ciers de manœuvre sont sa-
vants au point d'employer ce
juste langage (1).
A voir également... 1
Eh bien, pour découvrir ce-
la ou apprendre qu'une gabie
était la demi-hune en caille-
botis placée au sommet des
mâts à antennes de la Marine
à voile, il n'est pas inutile de
fréquenter l'« Académie de
manoeuvre », alias Ecole de
manœuvre et de navigation.
Elle est discrètement tapie
dans l'enceinte de l'Ecole na-
vale, au pied de la falaise de
Lanvéoc qui l'abrite des vents
d'Ouest et de Nord, et derriè-
re un épais rideau de cyprès
qui la protège efficacement
des froids coups de « Suè-
te » de l'hiver. Bon mouillage
s'il en est.
Dès que l'on pénètre dans
son hall d'honneur, on est
frappé par la netteté de l'as-
pect général, des cuivres ruti-
lants, quelques beaux tra-
vaux de matelotage, et mê-
me par la légère odeur de
goudron qui s'en dégage.
Une ambiance de marine en
bois règne là autour de l'im-
pressionnante maquette du
cuirassé Liberté qui assure la
.transition vers l'époque ac-
tuelle.
« Ça sent marin » et cha-
cun s'efforce ici d'assurer la
pérennité de cette atmosphè-
re.
Il ne faudrait pas croire
pour autant que cela empê-
che l'évolution. Au cours du
brevet élémentaire (BE), on
apprend toujours :
— Bacyrouge, mais les tri-
co noirs sont devenus verts,
— que l'estrope embrasse
les joues des poulies en bois,
mais que celles-ci laissent la
place à leurs sœurs métalli-
ques.
— que « Deux » est le
commandement qui fait
plonger l'aviron et souquer
sur le bois mort sans que le
« Un » du répit soit jamais
entendu..., mais aussi que le
léger « Loup de mer » rem-
place de plus en plus le lourd
canot, le plastique se substi-
tue au bois et les cordages en
fibres synthétiques au chan-
vre goudronné.
l'école
de manoeuvre
et de navigation
Ancre « en » mouillage.
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