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[texte_manquant]
René CUENIN
Ingénieur géographe
"Montagne et cartographie"
La carte est devenue un objet si courant qu 'on oublie parfois les efforts qui ont été faits pendant des siècles pour apporter les amélio-
rations dont nous bénéficions aujourd'hui.
La cartographie de montagne a suivi l'évolution des techniques.
Cet article nous explique comment.
« La joie subtile que tout alpiniste doit
éprouver lorsqu'il foule un terrain vierge
donnait un charme particulier à tout ce que
nous faisions, à tout ce que nous voyions;
nous trouvions même, topographes mala-
droits, une satisfaction profonde au travail
de la planchette qui nous était un moyen de
nous exprimer. »
Cette citation est extraite du chapitre
consacré à la Nanda Devi dans l'ouvrage
Upon that Mountain du grand alpiniste bri-
tannique Eric Shipton que Tilman, son
compagnon d'expédition, qualifiait avec
humour de « théodolâtre, mot désignant
une nouvelle secte hérétique d'alpinistes,
adorateurs du théodolite » (1).
Une telle coïncidence de goûts pour
l exploit sportif et pour la découverte géo-
graphique est relativement exceptionnelle;
de même, on compte assez peu de géodé-
siens, topographes ou cartographes qui,
adeptes de la montagne, éprouvent une
véritable satisfaction à exercer leur activité
professionnelle sur des sentiers escarpés,
au sommet de parois rocheuses ou, devant
une table à dessin, sur leur représentation
cartographique.
Il s'est bien trouvé, depuis les débuts
de l'alpinisme, des fanatiques du baromè-
tre transportant cet instrument
encombrant et fragile sur des cimes vierges
pour en déterminer l'altitude (de Luc au
Buet en 1770), des collectionneurs de som-
mets et de cols effectuant des prospections
systématiques de massifs peu connus (en
Oisans, Villars de 1770 à 1787, Coolidge de
1870 à 1898), des savants passionnés de
glaciologie mais s'attachant aussi aux rele-
vés d'itinéraires et de toponymes (en
Oisans, Forbes en 1839 et 1841); il y eut
aussi des géodésiens réalisant, dans l'exer-
cice de leur mission, des « premières »
remarquées (en 1700, Jacques Cassini au
Canigou et La Condamine au Pichincha
(4 800 m) en Équateur, en 1825, Peytier et
Hossard au Balaïtous, en 1828, Durand au
Pelvoux).
Mais, en règle générale, les « amateurs
d'abîmes » étaient des amateurs distingués
consacrant leurs loisirs à l'escalade en tant
Ph. n° 1 : carte du Haut Dauphiné (extrait
de la feuille n° 3).
que recherche de la difficulté sportive, tan-
dis que les ingénieurs chargés des levés
topographiques, non entraînés, ni équipés
pour de telles entreprises, peinaient au pied
de monts inaccessibles sans s'aventurer au-
delà de la limite inférieure des glaciers et
des parois rocheuses.
Ils avaient d'ailleurs bien du mérite,
ces topographes anonymes, à établir, dans
des délais réduits, souvent sans aucun
canevas précis, avec des moyens rudimen-
taires et au prix de marches épuisantes, la
cartographie de massifs étendus, il fallait
aussi beaucoup de talent et quelquefois
d'imagination aux graveurs sur cuivre pour
remplir de hachures de vastes espaces où
quelquefois les seules indications disponi-
bles étaient les lettres D ou F (pente douce
ou pente forte).
Les résultats tangibles sont des cartes,
imprimées en taille douce (a), où l'articula-
tion des crêtes et des talwegs, les positions
et les noms des sommets et des cols sont
assez imprécis et où la représentation des
flancs, des parois et des glaciers relève sou-
vent de la fantaisie de l'artiste.
La carte du Haut Dauphiné, levée de
1749 à 1754 par Villaret à la planchette
déclinée et à l'alidade (b), publiée à
l'échelle d'une ligne pour cent toises
(1 : 86 400 environ) couvre, en six feuilles,
la Chartreuse, les massifs de Belledonne et
du Pelvoux, le Briançonnais et le Queyras.
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René CUENIN
Ingénieur géographe
"Montagne et cartographie"
La carte est devenue un objet si courant qu 'on oublie parfois les efforts qui ont été faits pendant des siècles pour apporter les amélio-
rations dont nous bénéficions aujourd'hui.
La cartographie de montagne a suivi l'évolution des techniques.
Cet article nous explique comment.
« La joie subtile que tout alpiniste doit
éprouver lorsqu'il foule un terrain vierge
donnait un charme particulier à tout ce que
nous faisions, à tout ce que nous voyions;
nous trouvions même, topographes mala-
droits, une satisfaction profonde au travail
de la planchette qui nous était un moyen de
nous exprimer. »
Cette citation est extraite du chapitre
consacré à la Nanda Devi dans l'ouvrage
Upon that Mountain du grand alpiniste bri-
tannique Eric Shipton que Tilman, son
compagnon d'expédition, qualifiait avec
humour de « théodolâtre, mot désignant
une nouvelle secte hérétique d'alpinistes,
adorateurs du théodolite » (1).
Une telle coïncidence de goûts pour
l exploit sportif et pour la découverte géo-
graphique est relativement exceptionnelle;
de même, on compte assez peu de géodé-
siens, topographes ou cartographes qui,
adeptes de la montagne, éprouvent une
véritable satisfaction à exercer leur activité
professionnelle sur des sentiers escarpés,
au sommet de parois rocheuses ou, devant
une table à dessin, sur leur représentation
cartographique.
Il s'est bien trouvé, depuis les débuts
de l'alpinisme, des fanatiques du baromè-
tre transportant cet instrument
encombrant et fragile sur des cimes vierges
pour en déterminer l'altitude (de Luc au
Buet en 1770), des collectionneurs de som-
mets et de cols effectuant des prospections
systématiques de massifs peu connus (en
Oisans, Villars de 1770 à 1787, Coolidge de
1870 à 1898), des savants passionnés de
glaciologie mais s'attachant aussi aux rele-
vés d'itinéraires et de toponymes (en
Oisans, Forbes en 1839 et 1841); il y eut
aussi des géodésiens réalisant, dans l'exer-
cice de leur mission, des « premières »
remarquées (en 1700, Jacques Cassini au
Canigou et La Condamine au Pichincha
(4 800 m) en Équateur, en 1825, Peytier et
Hossard au Balaïtous, en 1828, Durand au
Pelvoux).
Mais, en règle générale, les « amateurs
d'abîmes » étaient des amateurs distingués
consacrant leurs loisirs à l'escalade en tant
Ph. n° 1 : carte du Haut Dauphiné (extrait
de la feuille n° 3).
que recherche de la difficulté sportive, tan-
dis que les ingénieurs chargés des levés
topographiques, non entraînés, ni équipés
pour de telles entreprises, peinaient au pied
de monts inaccessibles sans s'aventurer au-
delà de la limite inférieure des glaciers et
des parois rocheuses.
Ils avaient d'ailleurs bien du mérite,
ces topographes anonymes, à établir, dans
des délais réduits, souvent sans aucun
canevas précis, avec des moyens rudimen-
taires et au prix de marches épuisantes, la
cartographie de massifs étendus, il fallait
aussi beaucoup de talent et quelquefois
d'imagination aux graveurs sur cuivre pour
remplir de hachures de vastes espaces où
quelquefois les seules indications disponi-
bles étaient les lettres D ou F (pente douce
ou pente forte).
Les résultats tangibles sont des cartes,
imprimées en taille douce (a), où l'articula-
tion des crêtes et des talwegs, les positions
et les noms des sommets et des cols sont
assez imprécis et où la représentation des
flancs, des parois et des glaciers relève sou-
vent de la fantaisie de l'artiste.
La carte du Haut Dauphiné, levée de
1749 à 1754 par Villaret à la planchette
déclinée et à l'alidade (b), publiée à
l'échelle d'une ligne pour cent toises
(1 : 86 400 environ) couvre, en six feuilles,
la Chartreuse, les massifs de Belledonne et
du Pelvoux, le Briançonnais et le Queyras.
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