63" ANNÉE Tome IX N° 2 - 1958
CAUSSES ET CÉVENNES
REVUE DU CLUB CÉVENOL
Trimestrielle Illustrée
Siège Social - 5, Rue de Las Cazes, PARIS (7e)
Fondateur : Paul ARNAL t 1950
Directeur : Louis BALSAN Rédacteur : Jacques ROUIRE
Châteaux des Causses Cévenols
Tout au long des canyons du Tarn, de la Jonie, de la Dourbie, du Trévezel,
sur leurs pentes, les plateaux environnants, les méandres de leurs cours, se dres-
sent d'étranges châteaux. Ils jalonnent les vallées caussenardes comme les burgs
qui dominent les rives du Rhin.
Les uns, peu nombreux, tels ceux de Rocheblave, de la Caze, de La Malène,
conservent encore une trace de vie.
D'imposants vestiges marquent les emplacements de certains autres et les
Hauterives, Dolan, Peyrelade, etc., ont toujours fière allure.
Plusieurs ruines passent inaperçues : il faut un œil averti pour retrouve]
les situations précises des Lévéjac, Roquesédail, etc...
Quelques-uns ne subsistent que par un nom dans de poussiéreuses archives :
Marseille, R'oqueplane..., n'éveillent plus d'écho dans la mémoire des autochtones.
Sur divers vestiges relevés dans des coins perdus de falaises presque inac-
cessibles, il est encore difficile de mettre une identification, telle cette étrange
bâtisse qui, dans un angle du Noir, surveille une fraction importante de la gorge
du Trévezel.
Enfin, plusieurs castels abandonnés ont perdu leur dénomination primitive
et la légende, mêlée à la tradition déformée, à l'ignorance et à la prédominance
du culte sur l'histoire, changent leurs toponymes : Montorsier est devenu Saint-
Michel comme Roquevaire Saint-Pons.
Grâce à un amour commun (,"e nos Causses et de leur histoire, à une collabo-
ration amicale et sans défaillance vieille de nombreuses années, à des recherches
minutieuses dans les archives publiques et privées, à des prospections longues et
méthodiques sur le terrain, nous avons pu mettre un peu d'ordre dans l'anarchie
des châteaux des Causses cévenols.
Nous nous proposons de publier, dans cette revue, un résumé de nos do-
cuments. Sans plan d'ensemble, au hasard de notre fantaisie et de la place dont
nous pourrons disposer, nous décrirons château par château, et il n'y aura aucun
lien entre nos notes. Nous nous réservons, si les années nous sont données pour
achever l'impression de ce travail, d'en tirer plus tard les conclusions qui s'im-
posent.
Et, pour débuter, nous parlerons d'abord d'un château au nom oublié, 011
plus exactement, modifié, celui de Montorsier, plus connu sous le vocable de
Saint-Michel (1).
L. B. et H. D.
