Titre : La Charrette
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-11
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32740321g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : novembre 1932 novembre 1932
Description : 1932/11 (N2). 1932/11 (N2).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k963952c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-35989
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/05/2013
La Conférence du
11 Kéren Kayémeth Leïsraèl”
à Strasbourg
Les samedi 24 et Je dimanche 25 septembre
1932 se sont réunis, à Strasbourg, quarante-quatre
délégués du Kéren Kayémeth Léisraël, représentant
les principales villes de France, d’Afrique du Nord,
de Belgique, du Luxembourg et de Suisse.
La présence, à cette conférence, de M. Ussish-
kin, président du Comité directeur du Kéren Kayé
meth Léisraël „en Palestine, ne contribua pas peu à
en accentuer l’importance et la portée.
Arrivé le vendredi à midi, M. Ussishkin fut sa
lué à la gare par M. Simon Durlach, au nom de la
communauté israélite, et par les représentants de
tous les groupements sionistes de Strasbourg.
A G heures du soir, M. Ussishkin et tous les dé
légués de la Conférence assistèrent au service solen
nel du sabbat, dans le temple consistorial, où M. le
grand-rabbin Schwartz prononça, un sermon.
A la fin de cette céréirionie, T orgue du temple
exécuta la « Hatikva »,
Le même soir, les sionistes strasbourgeois don
nèrent, dans un grand restaurant juif, un banquet
en l’honneur de M. Ussishkin. Cette réunion était
présidée par M. le docteur Robert Lévy-Dreyfus,
président du groupement sioniste de Strasbourg.
jVP Bing, MM. Félix Allouche, de Tunis, et Stern,
d’Anvers, y prirent la parole.
Le lendemain, M. Ussishkin reçut, dans les sa
lons de la Maison Rouge, les représentants de la
presse strasbourgeoise.
A 4 heures de l’après-midi, il fut, à son tour,
reçu par les organisations de jeunesse, dans la
grande salles des fêtes du Home des jeunes filles. XJ
y fut salué par M e Jean Schrameck, qui présidait,
par M. le docteur Nacht et par un étudiant,
M. Reisel.
M. Ussishkin répondit en adjurant la jeunesse de
travailler pour le judaïsme, pour la Palestine et
pour le « Kéren Kayémeth ». Le devoir des jeunes
juifs français, issus de familles assimilées, est de réé
duquer leurs parents, de les rendre au judaïsme.
La réunion se termina par des danses et des
chants palestiniens.
C’est le samedi soir 24 septembre, dans la salle
Hector Berlioz du Conservatoire, qu’eut lieu la
première séance de la Conférence. Elle était présidée
par M. le docteur Robert Lévy-Dreyfus.
Celui-ci rendit un éloquent hommage à l’ac
tivité que déploie M. Ussishkin depuis plus de cin
quante ans. « Plus de 1.500 hectares de terre appar
tiennent aujourd’hui au peuple juif, dit-il. C’est
l’œuvre du « Kéren Kayémeth », c’est l'œuvre d’un
homme qui, depuis un demi-siècle, est l’animateur
de cette renaissance. Inutile d’insister sur ie ré
sultat obtenu. Ce que vous ayez fait, dit l’orateur en
s’adressant à M. Ussishkin, appartient désormais à
l’histoire ».
Lecture fut donnée de plusieurs messages : de
M. le ministre .Justin Godart, de MM. les professeurs
Victor Basch et René Cassin, ainsi que de nombreu
ses dépêches adressées à la Conférence par l’Exécu
tif sioniste, MM. Motzkin, Sokolow, etc...
Le président proposa alors de voter une adresse
par laquelle la Conférence, au nom du sionisme tout
entier, rend hommage à la France, en la personne
de M. Albert Lebrun, président de la République,
et de M. le ministre Justin Godart, président de
a France-Palestine », président d’honneur du « Ké
ren Kayémeth Léisraël de France ». La proposition
fut adoptée par acclamations.
M. Ussishkin rendit hommage aux grands Juifs
français, pionniers de la renaissance palestinienne :
Charles Netter, M. le baron Edmond de Rothschild,
le grand-rabbin Zadoc-Kahn, Erlanger.
Il proposa la création en Palestine d’une colo
nie portant le nom de Charles Netter, fondateur de
la ferme-école Mikveh-Israël et l’un des fondateurs
de VAlliance Israélite Universelle.
Le dimanche 25 septembre fut consacré à l’exa
men des questions relatives au développement de
l’œuvre du « Kéren Kayémeth ».
M. Ussishkin fit un magistral exposé du pro
blème de la terre en Palestine.
Après avoir montré que le sionisme ne peut
progresser, si le « Kéren Kayémeth » ne progresse
pas, l’orateur exposa en détail son projet de fon
dation d’une colonie « Charles Netter ». Pour cela,
un capital de 1 million de francs est nécessaire.
M. Ussishkin invita la Conférence à réunir cette
somme en deux ans.
L’après-midi, une discussion très vive s’engagea
au sujet de la participation des Juifs français au
mouvement sioniste.
M. le rabbin Hirschler (Mulhouse) exprima le
regret que la France fût le seul pays à n’avoir pas
encore envoyé des Juifs coloniser la Palestine. La
colonie Charles Netter devrait être réservée à de
jeunes juifs français. M. Félix Allouche (Tunis)
réclama, lui, une colonie pour Juifs tunisiens.
Ces deux propositions furent approuvées par
certains, combattues par d’autres.
M. Ussishkin intervint et il se prononça contre
les deux propositions. Le fait est qu’ii n’y a pas
d’émigration de Juifs français vers la Palestine.
Quant aux Juifs de Tunisie, ils auront, certes,
comme les autres, des terres, le jour où ils vien
draient s’établir dans le pays. N’est-il pas plus na
turel, plus utile, plus logique, que les élèves de
Mikveh-Israël, qui se trouvent sur place, soient ai
dés d’abord? N’est-il pas naturel qu’on leur pro
cure les terres, sans lesquelles ils seront obligés de
quitter le pays pour exercer leur profession ailleurs?
La Conférence se rallia à l’avis de M. Ussishkin.
Au cours de la séance du soir, M. Joseph Fisher
exposa les méthodes et les moyens d’action du
« 'Kéren Kayémeth » dans les pays de langue fran
çaise. Il souligna les difficultés que rencontre la
propagande du fait que vers ces pays affluent des
Juifs de toutes origines, parlant toutes les langues.
Il faut que la langue française puisse servir de lien
à tous. Un secrétariat qu’on créerait à Paris pour
tous les pays de langue française rendrait de très
grands services.
M. Fisher déplore qu’il y ait encore des sionis
tes qui se tiennent à l’écart des communautés jui
ves. Leur devoir n’est-il pas d’apporter leur con
cours le plus largvl et le plus actif aux organisations
cultuelles?
Pour finir, l’orateur rendit compte de la sous
cription ouverte en faveur d’une forêt Aristide
Briand en Palestine. Pour l’année prochaine, le
« Kéren Kayémeth » organise un voyage en Pales
tine pour Juifs français.
A cette époque, la souscription pour la forêt
Briand sera sans doute close, et ceux qui participe
ront au voyage pourront peut-être assister à l’inau
guration de la forêt,
La clôture de la Conférence ' fut prononcée,
après un discours de Mme Anita Muller-Cohen
(Luxembourg) et une allocution récapitulative de
M. Ussishkin.
PORTRAITS
A Paris, on a fêté récemment les 1^0 ans vité sioniste de M. Iienzion Judcovici, vice-président
de la Fédération des Sociétés Juives, membre du
bureau du « Kéren Kayémeth » et du « Kéren
lîayessod », membre de plusieurs sociétés philan
thropiques juives de Paris.
M. Iienzion Judcovici est né, en 1S7'4, à Jassy
(Roumanie). Son père était un rabbin connu. Lui-
même a fait des études talmudiques dans plusieurs
yechiboth.
A 18 ans, U a formé un groupement de jeunes
Juifs', qui voulaient imiter le « Bilo ». En 1802,
trente jeunes gens, dont lui-même, partent pour la
Palestine. Ils y travaillent la terre, plantent des
eucalyptus à Tantoura; mais malheureusement, ils
sont obligés de retourner en Roumanie, après avoir
laissé dans le pays des ancêtres plusieurs de leurs
camarades vaincus par la fièvre et la malaria. Peu
après, il fait la connaissance de Ilerzl et s’enthou
siasme pour son idée.
11 a été un des fondateurs de la Société « Bene
'/ion David », à Bucarest.
En 1807, il épouse Mlle Rifca-Léa Rosenfeld et
tous deux continuent leur idéal. Il crée la Société
« Bene Zion » à Tirgul Frurnos et Mme Judco
vici devient vice-présidente des « Bcnoth-Zion »,
section féminine de cette organisation.
Mais les circonstances changent: la crise éco
nomique et le mouvement antisémite deviennent
graves en Roumanie. M. Judcovici décide de quit
ter le pays. En 1890, il arrive à Paris et, malgré le
pénible travail quotidien qui assure son existence, il
fait partie de la Sté « Dorche-Zion », dirigée par le
vieux militant M. Kahn. Pus il devient vice-prési
dent de « Behoura-Zion », sous la présidence de
M. Wolf. Il fonde la Société Bar-Korba, sous la
présidence d’honneur du D T Max Nordau. Il se tient
en contact avec Ilerzl, Nordau, Marmorek, le grand-
rabbin Zadoc Kahn et le poète Goldfaden.
En 1905, il est appelé à diriger pendant quel
ques années l’Assistance par le Travail, fondée par
le IP James de Rothschild.
La guerre éclate. Il est mobilisé pendant quel
que temps.
Démobilisé, il recommence à travailler en
étroite relation avec le D r Weizmann et M. Nahum
Sokoloxv.
En 1919, il conçoit ’iidée de constituer un
groupement de commerçants appelé « La relation
entre Lla France et la Palestine ». Il obtient les
plus hautes recommandations du Ministère du
Commerce pour les ambassadeurs de Roumanie,
Serbie, Syrie et Palestine. Il se rend e.n Palestine
à ses propres frais pour s’occuper de son organisa
tion. La il se met en contact avec plusieurs sionistes
notoires, entre autres, le professeur Schats, de
l’Ecole « Betsalel », pour réaliser cette entreprise;
mais la crise financière du franc français ne lui a
pas permis de mener sa tâche à bien.
Il revient donc à Paris et, sans se découra
ger, continue à travailler pour l’idéal sioniste.
En 1922, il fête le 25 e anniversaire de son ma
riage et, à cette occasion, ses amis sionistes lui
ont fait l’honneur ainsi qu’à sa femme de l’ins
crire au Livre d’or du Fonds national juif.
Nous sommes heureux de féliciter M. Judco
vici ainsi que sa dévouée compagne et souhaitons
les voir continuer longtemps encore leur activité
en faveur d’Eretz-Israël.
Le «geste» d’un jeune révisionniste
LTn incident s’est produit le jour du Grand Par
don, devant le Mur des Pleurs.
A la fin de la prière de Neïla, un jeune révi
sionniste, nommé Neumann, a sonné du Chofar. On
sait que cela est interdit.
Neumann a été arrêté. Le tribunal de Jérusa
lem vient de le condamner à 21 jours de prison.
Les révisionnistes accusent le rabbin Orenstein,
surveillant du Mur, d’avoir dénoncé Neumarin aux
autorités britanniques.
Une réponse aux antisémistes
Une partie de la presse sud-africaine a mené
récemment une campagne antisémite, accusant les
Juifs d’exporter de l’argent en Palestine.
M. Michel Haskel, un des sionistes les plus
en vue de Johannesburg, a voulu répondre à ces
attaques. Et il a informé la presse de son intention
d’augmenter sa contribution aux fonds sionistes.
Joignant le geste à la parole, il a fait parvenir
au « Kéren Kayémeth Léisraël » un chèque de
500 livres.
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DANS LA PIMSSE
LE PROGRES A TEL-AVIV
Quels que soient les sentiments intimes que
Ton éprouve■ pour le peuple juif, on ne saurait
méconnaître, sans injustice, le prodigieux effort
accompli par le sionisme,, notamment dans la ré
gion de Jaffa.
Un auteur français a pu écrire que Tel-Aviv
était « comme une pièce neuve sur le manteau usé
de la Palestine ».
On ne saurait rendis, en un raccourci imagé,
une idée plus exacte de cette ville étonnante.
La ville, entièrement habitée par des Juifs, et
administrée par eux, est certainement la plus mo
derne du littoral palestinien.
Ses jardins bien dessinés, ses avenues spa
cieuses, ses rues rectilignes, ses maisons assez
généralement cubiques, lui confèrent un caractère
volontairement, occidental, et d’un modernisme cal
culé, que regretteront, peut-être, les passionnés de
couleur locale, encore que dans Ahad-Hzam Street,
dans Ijiiienblocm, dans Bialik et AUenby Road, on
puisse rencontrer quelques beaux immeubles d’un
style plus conforme à la latitude. v „
\ Il semble que les Juifs, dans leur course rapide
vers le progrès et la civilisation d’outre-mer, aient
voulu marquer nettement leur divorce avec le passé
historique de ce pays, ses mœurs, son architecture
propre et ses coutumes.
La police israélite est pourvue d’un uniforme
très militaire, avec bottes et casquette plate, qui
rappelle (sauf la couleur qui est d’un réséda bleuté)
le costume du soldat anglais.
Il paraît qu’en dehors des services d’ordre,
elle doit rarement intervenir.
J’entends dire souvent que le Sionisme n’a pas
d'avenir économique, le pays n’offrant que des res
sources fort limitées.
Il est évident que la Palestine est un pays
pauvre, qui doit importer la plupart des matières
premières nécessaires à son existence, mais il con
vient de remarquer que, peu à peu, des industries
se créent, se développent, se multiplient... Elles
apporteront, dans un avenir, que je ne crois pas
éloigné, la prospérité à laquelle peut aspirer un
peuple travailleur.
Une forte discipline, librement consentie, est
la règle de la cité ; les risques, vols, y sont extrê
mement rares, et les meurtres à peu près inconnus.
La station électrique de Ruttenberg fournit à
toute la ville la force motrice nécessaire à son acti
vité, comme à son bien-être; la fabrique de textile
k Lodzia » est en plein rendement et-pourvue des
derniers perfectionnements.
J’ai visité des fabriques de meubles, de silicate,
des tanneries, des ateliers de cordonnerie, une fa
brique de chocolat, des distilleries, des imprimeries,
une fabrique de dents artificielles. Le tout conçu
selon les données de la technique la plus moderne.
J’ai admiré, dans la banlieue sud, la belle tenue
des colonies agricoles da Nachlath-Yehouda, de
Shivath-Sion, les orangeries de Ness-Siona, de
Rehovoth, centre de la station d’essais agricoles de
l’Organisation Sioniste en Judée ; Beth-Hanan,
nouvel établissement agricole exploité en commun
par des Juifs bulgares, et un fort curieux village
d enfants k Ben-Shemen », régi par les pension
nait es eux-mêmes, selon les règles de la coopéra
tion, je pourrais écrire même du communisme
intégral.
Il paraît que les initiatives décidées par cette
jeunesse ardente ne sont pas moins raisonnables
que celles que pourraient prendre des hommes mûrs.
Ainsi, les jeunes colons de Ben-Shemen s’habi-
tuent-ils, de très bonne heure, à prendre leurs res
ponsabilités.
« Vu » (Paris). — Jean de KERLECQ.
A PROPOS DU CINQUANTENAIRE
DE RICHON-LE-SION
, ° n Pourrait presque dire que c’est à Richon-
, 3ion, Petach-Tikwa, Roch-Pinah, que Ton doit
i.. sionisme concret. C est dire si, avec ce cinquan-
tenaire, Richon-le-Sion et son fondateur, le baron
Edmond de Rothchild, lui aussi Richon-le-Sion (11
ont été fêtés joyeusement.
A tous ceux qui ergotent, qui cherchent en
leurs esprits obscurcis, enténébrés, les raisons qui
les empêchent d’adhérer au mouvement, ceux qui
proclament la faillite du sionisme ou T impossibilité,
a un avenir sûr, d’une concrétisation des aspira-
uons du Foyer national juif, à tous ce double exem
ple que nous offre ce cinquantenaire, celui du Ba-
1 on Edmond de Rothschild, pilier des premières
heures, aussi vaillant et convaincu que toujours,
et de ces jeunes haloutzim, arrières-petits-enfants
des premiers colons de Richion-le-Sion, qui, Juifs
palestiniens, et pas autre chose, ne sauraient être
chez eux que là — et pas ailleurs.
" Menorah » (Paris). Gustave MEEROFF.
(t) Le premier à Sion.
Informations de Russie
DENONCIATION DU TRAITE DE COMMERCE
ANGLO-SOVIETIQUE. — " Je ne sais rien
sur les bolcheviks en Russie, mais
je sais que la Russie est un mar
ché ", a dit M. Henry Ford.
" On peut faire du commerce mt$ne
avec des cannibales " , a déclaré
M. Lloyd George.
Ni aux Etats-Unis, ni en Angle
terre ces formules simplistes n’ont
résolu le problème des relations
commerciale s avec les Soviets.
Les ventes des Soviets aux Etats-
Unis ont presque cessé au cours du
premier semestre de l’année cou
rante (voir les Informations de Russie du 11 oc
tobre 1932) et quant à l’Angleterre elle
vient de dénoncer son traité de com
merce avec l’U. R. S. S.
Il y a, en effet, marché'et marché
et le commerce soviétique est un com
merce très particulier, aussi bien
dans le compartiment des importa
tions que dans celui des exporta
tions. L’industrialisation du pays a
transformé l’U.R.S.S. en un marché
considérable pour l’importation de
l’outillage §t des matières nécessai-
i res à l’industrie; mais pour y pénè-
! trer, il faut ouvrir aux Soviets des
crédits à long terme et les risques
de pareilles opérations sont tels
que, dans la plupart des cas, les in
dustriels et les banquiers ne s’y dé-
| cident pas sans l’octroi d’une garan-
1 tie gouvernementale. C’est la res
triction des crédits qui explique la
chute des importations américaines
en U. R. S. S.
Du côté des exportations on se
heurte au danger du dumping, danger
qui augmenterait considérablement
si les Soviets réussissaient un jour
à réaliser vraiment leurs projets
grandioses d’accroissement de la
production agricole et industrielle,
et qui d’ailleurs dès maintenant pré
sente un danger réel étant donné
aussi bien les conditions particu
lières de la production soviétique
que les besoins en devises des So
viets.
rA ~ C’est précisément en raison du
danger du dumping, qui menace de
rendre inefficace les abaissements
des tarifs douaniers consentis aux
Dominions, qu’est dénoncé par l’An
gleterre le traité de commerce avec
les Soviets.
C’est pour la première fois qu’une
I mesure de défense contre le dum
ping soviétique est prise par un
Gouvernement après une campagne
oui a duré des années dans plusieurs
pays. En outre, autant qu’on peut le
juger d’après un court échange de
questions et de réponses qui a eu
lieu à la Chambre des Communes, le
dumping est compris parles Anglais
dans le sens large de ce terme : il ne
s’agit pas seulement de l’exporta
tion des marchandises à des prix
inférieurs aux prix de revient, mais
Lien de l’exportation des marchandi
ses fabriquées dans des conditions
anormales, notamment en ce qui con
cerne la rémunération de la main-
d’œuvre (sweating System).
Les importations anglaises en
U.. R. S. S. ont subi de très fortes
fluctuations. Elles ont baissé en
1931 par rapport à 1930 (72 millions
de Roubles au lieu de 80 millions),
mais elles ont presque doublé par
rapport à l’année 1929.
Voici quelques chiffres tirés
d’une publication relative à l’U. R.
i S. S. et rédigée par de hauts fonc
tionnaires soviétique s, montrant
\ aussi bien l’intérêt pour l’Angle-
\ terre d’exporter en U.R.S.S. que le
\ danger de l’importation soviétique
| en Angleterre pour les dominions,
Les exportations britannique s en
U. R. S. S. ont été, en 1931, de 48 %
plus élevées qu’e,n 1929. tandis
qu’elles ont baissé de 47 % à desti
nation d’autres pays. Depuis 1930,
l’U. R. S. S. occupe dans le monde la
première place parmi les pays im
portateurs de machines. En' 1931,
elle a importé plus de machines que
la Grande-Bretagne, la France, les
Indes ensemble. Au cours de la même
année, FU. R. S. S. a absorbé 61 % de
F ensemble des exportations britan
niques des machines outils.
Dans le compartiment de l’expor-
j tation soviétique en Angleterre,
prenons comme exemple le bois. En
core, en 1923, le Can-ada et les Etats-
j Unis réunis ont importé en Angle-
\ terre 16 % de F ensemble des impor
tations anglaises du bois. Au cours
des années suivantes et jusqu’à
1931, ce pourcentage a oscillé entre
17 et 7. Le pourcentage des importa
tions soviétiques du bois en Angle
terre a augmenté de 1926 à 1931 de
13 à 16, 22, 27, 36 et 40%.
; • •
Le Curant : M. MAH'ILIS '
Imprimerie Lebhtir, 35, rue des Trois Bornes \Pa ris XLi
11 Kéren Kayémeth Leïsraèl”
à Strasbourg
Les samedi 24 et Je dimanche 25 septembre
1932 se sont réunis, à Strasbourg, quarante-quatre
délégués du Kéren Kayémeth Léisraël, représentant
les principales villes de France, d’Afrique du Nord,
de Belgique, du Luxembourg et de Suisse.
La présence, à cette conférence, de M. Ussish-
kin, président du Comité directeur du Kéren Kayé
meth Léisraël „en Palestine, ne contribua pas peu à
en accentuer l’importance et la portée.
Arrivé le vendredi à midi, M. Ussishkin fut sa
lué à la gare par M. Simon Durlach, au nom de la
communauté israélite, et par les représentants de
tous les groupements sionistes de Strasbourg.
A G heures du soir, M. Ussishkin et tous les dé
légués de la Conférence assistèrent au service solen
nel du sabbat, dans le temple consistorial, où M. le
grand-rabbin Schwartz prononça, un sermon.
A la fin de cette céréirionie, T orgue du temple
exécuta la « Hatikva »,
Le même soir, les sionistes strasbourgeois don
nèrent, dans un grand restaurant juif, un banquet
en l’honneur de M. Ussishkin. Cette réunion était
présidée par M. le docteur Robert Lévy-Dreyfus,
président du groupement sioniste de Strasbourg.
jVP Bing, MM. Félix Allouche, de Tunis, et Stern,
d’Anvers, y prirent la parole.
Le lendemain, M. Ussishkin reçut, dans les sa
lons de la Maison Rouge, les représentants de la
presse strasbourgeoise.
A 4 heures de l’après-midi, il fut, à son tour,
reçu par les organisations de jeunesse, dans la
grande salles des fêtes du Home des jeunes filles. XJ
y fut salué par M e Jean Schrameck, qui présidait,
par M. le docteur Nacht et par un étudiant,
M. Reisel.
M. Ussishkin répondit en adjurant la jeunesse de
travailler pour le judaïsme, pour la Palestine et
pour le « Kéren Kayémeth ». Le devoir des jeunes
juifs français, issus de familles assimilées, est de réé
duquer leurs parents, de les rendre au judaïsme.
La réunion se termina par des danses et des
chants palestiniens.
C’est le samedi soir 24 septembre, dans la salle
Hector Berlioz du Conservatoire, qu’eut lieu la
première séance de la Conférence. Elle était présidée
par M. le docteur Robert Lévy-Dreyfus.
Celui-ci rendit un éloquent hommage à l’ac
tivité que déploie M. Ussishkin depuis plus de cin
quante ans. « Plus de 1.500 hectares de terre appar
tiennent aujourd’hui au peuple juif, dit-il. C’est
l’œuvre du « Kéren Kayémeth », c’est l'œuvre d’un
homme qui, depuis un demi-siècle, est l’animateur
de cette renaissance. Inutile d’insister sur ie ré
sultat obtenu. Ce que vous ayez fait, dit l’orateur en
s’adressant à M. Ussishkin, appartient désormais à
l’histoire ».
Lecture fut donnée de plusieurs messages : de
M. le ministre .Justin Godart, de MM. les professeurs
Victor Basch et René Cassin, ainsi que de nombreu
ses dépêches adressées à la Conférence par l’Exécu
tif sioniste, MM. Motzkin, Sokolow, etc...
Le président proposa alors de voter une adresse
par laquelle la Conférence, au nom du sionisme tout
entier, rend hommage à la France, en la personne
de M. Albert Lebrun, président de la République,
et de M. le ministre Justin Godart, président de
a France-Palestine », président d’honneur du « Ké
ren Kayémeth Léisraël de France ». La proposition
fut adoptée par acclamations.
M. Ussishkin rendit hommage aux grands Juifs
français, pionniers de la renaissance palestinienne :
Charles Netter, M. le baron Edmond de Rothschild,
le grand-rabbin Zadoc-Kahn, Erlanger.
Il proposa la création en Palestine d’une colo
nie portant le nom de Charles Netter, fondateur de
la ferme-école Mikveh-Israël et l’un des fondateurs
de VAlliance Israélite Universelle.
Le dimanche 25 septembre fut consacré à l’exa
men des questions relatives au développement de
l’œuvre du « Kéren Kayémeth ».
M. Ussishkin fit un magistral exposé du pro
blème de la terre en Palestine.
Après avoir montré que le sionisme ne peut
progresser, si le « Kéren Kayémeth » ne progresse
pas, l’orateur exposa en détail son projet de fon
dation d’une colonie « Charles Netter ». Pour cela,
un capital de 1 million de francs est nécessaire.
M. Ussishkin invita la Conférence à réunir cette
somme en deux ans.
L’après-midi, une discussion très vive s’engagea
au sujet de la participation des Juifs français au
mouvement sioniste.
M. le rabbin Hirschler (Mulhouse) exprima le
regret que la France fût le seul pays à n’avoir pas
encore envoyé des Juifs coloniser la Palestine. La
colonie Charles Netter devrait être réservée à de
jeunes juifs français. M. Félix Allouche (Tunis)
réclama, lui, une colonie pour Juifs tunisiens.
Ces deux propositions furent approuvées par
certains, combattues par d’autres.
M. Ussishkin intervint et il se prononça contre
les deux propositions. Le fait est qu’ii n’y a pas
d’émigration de Juifs français vers la Palestine.
Quant aux Juifs de Tunisie, ils auront, certes,
comme les autres, des terres, le jour où ils vien
draient s’établir dans le pays. N’est-il pas plus na
turel, plus utile, plus logique, que les élèves de
Mikveh-Israël, qui se trouvent sur place, soient ai
dés d’abord? N’est-il pas naturel qu’on leur pro
cure les terres, sans lesquelles ils seront obligés de
quitter le pays pour exercer leur profession ailleurs?
La Conférence se rallia à l’avis de M. Ussishkin.
Au cours de la séance du soir, M. Joseph Fisher
exposa les méthodes et les moyens d’action du
« 'Kéren Kayémeth » dans les pays de langue fran
çaise. Il souligna les difficultés que rencontre la
propagande du fait que vers ces pays affluent des
Juifs de toutes origines, parlant toutes les langues.
Il faut que la langue française puisse servir de lien
à tous. Un secrétariat qu’on créerait à Paris pour
tous les pays de langue française rendrait de très
grands services.
M. Fisher déplore qu’il y ait encore des sionis
tes qui se tiennent à l’écart des communautés jui
ves. Leur devoir n’est-il pas d’apporter leur con
cours le plus largvl et le plus actif aux organisations
cultuelles?
Pour finir, l’orateur rendit compte de la sous
cription ouverte en faveur d’une forêt Aristide
Briand en Palestine. Pour l’année prochaine, le
« Kéren Kayémeth » organise un voyage en Pales
tine pour Juifs français.
A cette époque, la souscription pour la forêt
Briand sera sans doute close, et ceux qui participe
ront au voyage pourront peut-être assister à l’inau
guration de la forêt,
La clôture de la Conférence ' fut prononcée,
après un discours de Mme Anita Muller-Cohen
(Luxembourg) et une allocution récapitulative de
M. Ussishkin.
PORTRAITS
A Paris, on a fêté récemment les 1^0 ans
de la Fédération des Sociétés Juives, membre du
bureau du « Kéren Kayémeth » et du « Kéren
lîayessod », membre de plusieurs sociétés philan
thropiques juives de Paris.
M. Iienzion Judcovici est né, en 1S7'4, à Jassy
(Roumanie). Son père était un rabbin connu. Lui-
même a fait des études talmudiques dans plusieurs
yechiboth.
A 18 ans, U a formé un groupement de jeunes
Juifs', qui voulaient imiter le « Bilo ». En 1802,
trente jeunes gens, dont lui-même, partent pour la
Palestine. Ils y travaillent la terre, plantent des
eucalyptus à Tantoura; mais malheureusement, ils
sont obligés de retourner en Roumanie, après avoir
laissé dans le pays des ancêtres plusieurs de leurs
camarades vaincus par la fièvre et la malaria. Peu
après, il fait la connaissance de Ilerzl et s’enthou
siasme pour son idée.
11 a été un des fondateurs de la Société « Bene
'/ion David », à Bucarest.
En 1807, il épouse Mlle Rifca-Léa Rosenfeld et
tous deux continuent leur idéal. Il crée la Société
« Bene Zion » à Tirgul Frurnos et Mme Judco
vici devient vice-présidente des « Bcnoth-Zion »,
section féminine de cette organisation.
Mais les circonstances changent: la crise éco
nomique et le mouvement antisémite deviennent
graves en Roumanie. M. Judcovici décide de quit
ter le pays. En 1890, il arrive à Paris et, malgré le
pénible travail quotidien qui assure son existence, il
fait partie de la Sté « Dorche-Zion », dirigée par le
vieux militant M. Kahn. Pus il devient vice-prési
dent de « Behoura-Zion », sous la présidence de
M. Wolf. Il fonde la Société Bar-Korba, sous la
présidence d’honneur du D T Max Nordau. Il se tient
en contact avec Ilerzl, Nordau, Marmorek, le grand-
rabbin Zadoc Kahn et le poète Goldfaden.
En 1905, il est appelé à diriger pendant quel
ques années l’Assistance par le Travail, fondée par
le IP James de Rothschild.
La guerre éclate. Il est mobilisé pendant quel
que temps.
Démobilisé, il recommence à travailler en
étroite relation avec le D r Weizmann et M. Nahum
Sokoloxv.
En 1919, il conçoit ’iidée de constituer un
groupement de commerçants appelé « La relation
entre Lla France et la Palestine ». Il obtient les
plus hautes recommandations du Ministère du
Commerce pour les ambassadeurs de Roumanie,
Serbie, Syrie et Palestine. Il se rend e.n Palestine
à ses propres frais pour s’occuper de son organisa
tion. La il se met en contact avec plusieurs sionistes
notoires, entre autres, le professeur Schats, de
l’Ecole « Betsalel », pour réaliser cette entreprise;
mais la crise financière du franc français ne lui a
pas permis de mener sa tâche à bien.
Il revient donc à Paris et, sans se découra
ger, continue à travailler pour l’idéal sioniste.
En 1922, il fête le 25 e anniversaire de son ma
riage et, à cette occasion, ses amis sionistes lui
ont fait l’honneur ainsi qu’à sa femme de l’ins
crire au Livre d’or du Fonds national juif.
Nous sommes heureux de féliciter M. Judco
vici ainsi que sa dévouée compagne et souhaitons
les voir continuer longtemps encore leur activité
en faveur d’Eretz-Israël.
Le «geste» d’un jeune révisionniste
LTn incident s’est produit le jour du Grand Par
don, devant le Mur des Pleurs.
A la fin de la prière de Neïla, un jeune révi
sionniste, nommé Neumann, a sonné du Chofar. On
sait que cela est interdit.
Neumann a été arrêté. Le tribunal de Jérusa
lem vient de le condamner à 21 jours de prison.
Les révisionnistes accusent le rabbin Orenstein,
surveillant du Mur, d’avoir dénoncé Neumarin aux
autorités britanniques.
Une réponse aux antisémistes
Une partie de la presse sud-africaine a mené
récemment une campagne antisémite, accusant les
Juifs d’exporter de l’argent en Palestine.
M. Michel Haskel, un des sionistes les plus
en vue de Johannesburg, a voulu répondre à ces
attaques. Et il a informé la presse de son intention
d’augmenter sa contribution aux fonds sionistes.
Joignant le geste à la parole, il a fait parvenir
au « Kéren Kayémeth Léisraël » un chèque de
500 livres.
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DANS LA PIMSSE
LE PROGRES A TEL-AVIV
Quels que soient les sentiments intimes que
Ton éprouve■ pour le peuple juif, on ne saurait
méconnaître, sans injustice, le prodigieux effort
accompli par le sionisme,, notamment dans la ré
gion de Jaffa.
Un auteur français a pu écrire que Tel-Aviv
était « comme une pièce neuve sur le manteau usé
de la Palestine ».
On ne saurait rendis, en un raccourci imagé,
une idée plus exacte de cette ville étonnante.
La ville, entièrement habitée par des Juifs, et
administrée par eux, est certainement la plus mo
derne du littoral palestinien.
Ses jardins bien dessinés, ses avenues spa
cieuses, ses rues rectilignes, ses maisons assez
généralement cubiques, lui confèrent un caractère
volontairement, occidental, et d’un modernisme cal
culé, que regretteront, peut-être, les passionnés de
couleur locale, encore que dans Ahad-Hzam Street,
dans Ijiiienblocm, dans Bialik et AUenby Road, on
puisse rencontrer quelques beaux immeubles d’un
style plus conforme à la latitude. v „
\ Il semble que les Juifs, dans leur course rapide
vers le progrès et la civilisation d’outre-mer, aient
voulu marquer nettement leur divorce avec le passé
historique de ce pays, ses mœurs, son architecture
propre et ses coutumes.
La police israélite est pourvue d’un uniforme
très militaire, avec bottes et casquette plate, qui
rappelle (sauf la couleur qui est d’un réséda bleuté)
le costume du soldat anglais.
Il paraît qu’en dehors des services d’ordre,
elle doit rarement intervenir.
J’entends dire souvent que le Sionisme n’a pas
d'avenir économique, le pays n’offrant que des res
sources fort limitées.
Il est évident que la Palestine est un pays
pauvre, qui doit importer la plupart des matières
premières nécessaires à son existence, mais il con
vient de remarquer que, peu à peu, des industries
se créent, se développent, se multiplient... Elles
apporteront, dans un avenir, que je ne crois pas
éloigné, la prospérité à laquelle peut aspirer un
peuple travailleur.
Une forte discipline, librement consentie, est
la règle de la cité ; les risques, vols, y sont extrê
mement rares, et les meurtres à peu près inconnus.
La station électrique de Ruttenberg fournit à
toute la ville la force motrice nécessaire à son acti
vité, comme à son bien-être; la fabrique de textile
k Lodzia » est en plein rendement et-pourvue des
derniers perfectionnements.
J’ai visité des fabriques de meubles, de silicate,
des tanneries, des ateliers de cordonnerie, une fa
brique de chocolat, des distilleries, des imprimeries,
une fabrique de dents artificielles. Le tout conçu
selon les données de la technique la plus moderne.
J’ai admiré, dans la banlieue sud, la belle tenue
des colonies agricoles da Nachlath-Yehouda, de
Shivath-Sion, les orangeries de Ness-Siona, de
Rehovoth, centre de la station d’essais agricoles de
l’Organisation Sioniste en Judée ; Beth-Hanan,
nouvel établissement agricole exploité en commun
par des Juifs bulgares, et un fort curieux village
d enfants k Ben-Shemen », régi par les pension
nait es eux-mêmes, selon les règles de la coopéra
tion, je pourrais écrire même du communisme
intégral.
Il paraît que les initiatives décidées par cette
jeunesse ardente ne sont pas moins raisonnables
que celles que pourraient prendre des hommes mûrs.
Ainsi, les jeunes colons de Ben-Shemen s’habi-
tuent-ils, de très bonne heure, à prendre leurs res
ponsabilités.
« Vu » (Paris). — Jean de KERLECQ.
A PROPOS DU CINQUANTENAIRE
DE RICHON-LE-SION
, ° n Pourrait presque dire que c’est à Richon-
, 3ion, Petach-Tikwa, Roch-Pinah, que Ton doit
i.. sionisme concret. C est dire si, avec ce cinquan-
tenaire, Richon-le-Sion et son fondateur, le baron
Edmond de Rothchild, lui aussi Richon-le-Sion (11
ont été fêtés joyeusement.
A tous ceux qui ergotent, qui cherchent en
leurs esprits obscurcis, enténébrés, les raisons qui
les empêchent d’adhérer au mouvement, ceux qui
proclament la faillite du sionisme ou T impossibilité,
a un avenir sûr, d’une concrétisation des aspira-
uons du Foyer national juif, à tous ce double exem
ple que nous offre ce cinquantenaire, celui du Ba-
1 on Edmond de Rothschild, pilier des premières
heures, aussi vaillant et convaincu que toujours,
et de ces jeunes haloutzim, arrières-petits-enfants
des premiers colons de Richion-le-Sion, qui, Juifs
palestiniens, et pas autre chose, ne sauraient être
chez eux que là — et pas ailleurs.
" Menorah » (Paris). Gustave MEEROFF.
(t) Le premier à Sion.
Informations de Russie
DENONCIATION DU TRAITE DE COMMERCE
ANGLO-SOVIETIQUE. — " Je ne sais rien
sur les bolcheviks en Russie, mais
je sais que la Russie est un mar
ché ", a dit M. Henry Ford.
" On peut faire du commerce mt$ne
avec des cannibales " , a déclaré
M. Lloyd George.
Ni aux Etats-Unis, ni en Angle
terre ces formules simplistes n’ont
résolu le problème des relations
commerciale s avec les Soviets.
Les ventes des Soviets aux Etats-
Unis ont presque cessé au cours du
premier semestre de l’année cou
rante (voir les Informations de Russie du 11 oc
tobre 1932) et quant à l’Angleterre elle
vient de dénoncer son traité de com
merce avec l’U. R. S. S.
Il y a, en effet, marché'et marché
et le commerce soviétique est un com
merce très particulier, aussi bien
dans le compartiment des importa
tions que dans celui des exporta
tions. L’industrialisation du pays a
transformé l’U.R.S.S. en un marché
considérable pour l’importation de
l’outillage §t des matières nécessai-
i res à l’industrie; mais pour y pénè-
! trer, il faut ouvrir aux Soviets des
crédits à long terme et les risques
de pareilles opérations sont tels
que, dans la plupart des cas, les in
dustriels et les banquiers ne s’y dé-
| cident pas sans l’octroi d’une garan-
1 tie gouvernementale. C’est la res
triction des crédits qui explique la
chute des importations américaines
en U. R. S. S.
Du côté des exportations on se
heurte au danger du dumping, danger
qui augmenterait considérablement
si les Soviets réussissaient un jour
à réaliser vraiment leurs projets
grandioses d’accroissement de la
production agricole et industrielle,
et qui d’ailleurs dès maintenant pré
sente un danger réel étant donné
aussi bien les conditions particu
lières de la production soviétique
que les besoins en devises des So
viets.
rA ~ C’est précisément en raison du
danger du dumping, qui menace de
rendre inefficace les abaissements
des tarifs douaniers consentis aux
Dominions, qu’est dénoncé par l’An
gleterre le traité de commerce avec
les Soviets.
C’est pour la première fois qu’une
I mesure de défense contre le dum
ping soviétique est prise par un
Gouvernement après une campagne
oui a duré des années dans plusieurs
pays. En outre, autant qu’on peut le
juger d’après un court échange de
questions et de réponses qui a eu
lieu à la Chambre des Communes, le
dumping est compris parles Anglais
dans le sens large de ce terme : il ne
s’agit pas seulement de l’exporta
tion des marchandises à des prix
inférieurs aux prix de revient, mais
Lien de l’exportation des marchandi
ses fabriquées dans des conditions
anormales, notamment en ce qui con
cerne la rémunération de la main-
d’œuvre (sweating System).
Les importations anglaises en
U.. R. S. S. ont subi de très fortes
fluctuations. Elles ont baissé en
1931 par rapport à 1930 (72 millions
de Roubles au lieu de 80 millions),
mais elles ont presque doublé par
rapport à l’année 1929.
Voici quelques chiffres tirés
d’une publication relative à l’U. R.
i S. S. et rédigée par de hauts fonc
tionnaires soviétique s, montrant
\ aussi bien l’intérêt pour l’Angle-
\ terre d’exporter en U.R.S.S. que le
\ danger de l’importation soviétique
| en Angleterre pour les dominions,
Les exportations britannique s en
U. R. S. S. ont été, en 1931, de 48 %
plus élevées qu’e,n 1929. tandis
qu’elles ont baissé de 47 % à desti
nation d’autres pays. Depuis 1930,
l’U. R. S. S. occupe dans le monde la
première place parmi les pays im
portateurs de machines. En' 1931,
elle a importé plus de machines que
la Grande-Bretagne, la France, les
Indes ensemble. Au cours de la même
année, FU. R. S. S. a absorbé 61 % de
F ensemble des exportations britan
niques des machines outils.
Dans le compartiment de l’expor-
j tation soviétique en Angleterre,
prenons comme exemple le bois. En
core, en 1923, le Can-ada et les Etats-
j Unis réunis ont importé en Angle-
\ terre 16 % de F ensemble des impor
tations anglaises du bois. Au cours
des années suivantes et jusqu’à
1931, ce pourcentage a oscillé entre
17 et 7. Le pourcentage des importa
tions soviétiques du bois en Angle
terre a augmenté de 1926 à 1931 de
13 à 16, 22, 27, 36 et 40%.
; • •
Le Curant : M. MAH'ILIS '
Imprimerie Lebhtir, 35, rue des Trois Bornes \Pa ris XLi
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