Titre : La Guienne militaire : histoire et description des villes fortifiées, forteresses et châteaux construits dans le pays qui constitue actuellement le département de la Gironde pendant la domination anglaise. Tome 1 / Léo Drouyn
Auteur : Drouyn, Léo (1816-1896). Auteur du texte
Éditeur : l'auteur (Bordeaux)
Éditeur : Didron (Paris)
Date d'édition : 1865
Sujet : Guyenne (France) -- Histoire
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb36479856b
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 2 vol. (XCVI-180, 461 p.) et 1 vol. de pl. ; in-4 2 vol. (XCVI-180, 461 p.) et 1 vol. de pl. ; in-4
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Description : Collection numérique : Fonds régional : Aquitaine Collection numérique : Fonds régional : Aquitaine
Description : Avec mode texte Avec mode texte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k96219237
Source : Bibliothèque municipale de Bordeaux, 2015-228104
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/05/2016
136 LA GUIENNE ANGLAISE
» mineurs; car oncques ne furent sans eux tant qu'ils guerriassent, et leur demandèrent si on
1) pourroit miner le châtel de La Réole. Ils répondirent qu'ils y essaieroient volontiers. Lors avisèrent
» leur mine et commencèrent à ouvrer et à miner fort et roide, et aller par dessous les fossés : si
» ne fut mie sitot fait le comte Derby sist plus de onze semaines.
» Tant ouvrèrent les mineurs que le comte Derby avoit mis en œuvre, qu'ils vinrent dessous le
M châtel, et si avant qu'ils abattirent une basse tour des chaingles (1) du donjon. Mais à la maître
j) tour du donjon ne pou voient nul mal faire, car elle étoit maçonnée sur une roche dont on ne
» pouvoit trouver le fond. Bien s'apperçut messire Aghos de Baulx que on les minoit : si en fut en
» doute, car, au voir dire, c'est grand effroi pour gens qui sont en une forteresse, quand ils sentent
» que on les mine. Si en parla à ses compaignons, par manière de conseil, à savoir comment ils
» s'en pourroient maintenir; et bien leur dit qu'ils étoient en grand péril, puisque on leur alloit par
» ce tour. Les compagnons ne furent mie bien assurés de ces paroles, car nul ne meurt volontiers,
» puisqu'il peut finer par autres gages (quand il peut sortir d'embarras autrement). Si lui dirent les
» chevaliers : « Sire, vous êtes notre capitaine et notre gardien, si devons tous obéir et user par
» vous, voir est. que nous nous sommes moult honorablement ici tenus et n'auront nul blâme en
» avant de nous composer au comte Derby : si parlons à lui, à savoir s'il nous laisseroit jamais
» partir, saufs nos corps et nos biens, et nous lui rendrons la forteresse, puisque autrement ne
» pouvons finer (trouver). »
» A ces paroles s'accorda messire Aghos de Baulx, et vint jus de la grosse tour; si bouta sa tête
» hors d'une basse fenêtre qui là étoit, et fit signe qu'il vouloit parler au quelque fût de l'ost.
» Tantôt fut appareillé qui vint avant. On lui demanda ce qu'il vouloit dire. Il dit qu'il vouloit
» parler au comte Derby, ou à messire Gautier de Mauny. On lui répondit que on leur feroit savoir
» volontiers. Si vinrent ceux qui là avoient été devers le comte Derby, et lui recordèrent ces
» nouvelles. Le comte, qui eut grand desir de savoir quelle chose messire Aghos vouloit dire,
» monta tantôt à cheval et emmena avec lui messire Gautier de Mauny et messire Richard de
» Stanford, et leur dit : «Allons jusques à la forteresse voir et savoir que le capitaine nous veut. »
» Si chevauchèrent celle part. Quand ils furent là venus, messire Aghos ota son chaperon tout
» jus, et les salua bellement l'un après l'autre, et puis dit : « Seigneurs, il est bien vrai que le roi
» de France m'a envoyé en cette ville et en ce châtel pour le garder et défendre à mon loyal
» pouvoir; vous savez comment je m'en suis acquitté, et voudrois encore faire; mais toujours ne
1) peut-on pas demeurer en un lieu. Je m'en partirois volontiers et aussi tous mes compaignons, s'il
I¡ vous plaisoit; et voudrions aller demeurer autre part, mais que nous eussions votre congé. Si
» nous laissiez partir, sauf nos corps et nos biens, et nous vous rendrons la forteresse. » Adonc
1) répondit le comte Derdy, et dit : et Messire Aghos, messire Aghos, vous n'en irez pas ainsi; nous
» savons bien que nous vous avons si étreints et si menés que nous vous aurons quand nous
» voudrons; car votre forteresse ne gît que sur étais; si vous rendez simplement, et ainsi serez
» vous reçus. » Lors répondit messire Aghos, et dit : « Certes, sire, s'il nous convenoit entrer en
» ce parti, je tiens en vous tant d'honneur et de gentillesse que vous ne nous feriez fort toute
» courtoisie, ainsi que vous voudriez que le roi de France ou le duc de Normandie fit à vos cheva-
» tiers, ou à vous-même, si vous étiez au parti d'armes où nous sommes à présent, si ne blesserez
» mie, s'il plait à Dieu, la gentillesse ni la noblesse de vous, pour un peu de soudovers qui si sont,
,1) Chaingles, enceinte, parc fermé de mur ou de haies. (Ducange.)
» mineurs; car oncques ne furent sans eux tant qu'ils guerriassent, et leur demandèrent si on
1) pourroit miner le châtel de La Réole. Ils répondirent qu'ils y essaieroient volontiers. Lors avisèrent
» leur mine et commencèrent à ouvrer et à miner fort et roide, et aller par dessous les fossés : si
» ne fut mie sitot fait le comte Derby sist plus de onze semaines.
» Tant ouvrèrent les mineurs que le comte Derby avoit mis en œuvre, qu'ils vinrent dessous le
M châtel, et si avant qu'ils abattirent une basse tour des chaingles (1) du donjon. Mais à la maître
j) tour du donjon ne pou voient nul mal faire, car elle étoit maçonnée sur une roche dont on ne
» pouvoit trouver le fond. Bien s'apperçut messire Aghos de Baulx que on les minoit : si en fut en
» doute, car, au voir dire, c'est grand effroi pour gens qui sont en une forteresse, quand ils sentent
» que on les mine. Si en parla à ses compaignons, par manière de conseil, à savoir comment ils
» s'en pourroient maintenir; et bien leur dit qu'ils étoient en grand péril, puisque on leur alloit par
» ce tour. Les compagnons ne furent mie bien assurés de ces paroles, car nul ne meurt volontiers,
» puisqu'il peut finer par autres gages (quand il peut sortir d'embarras autrement). Si lui dirent les
» chevaliers : « Sire, vous êtes notre capitaine et notre gardien, si devons tous obéir et user par
» vous, voir est. que nous nous sommes moult honorablement ici tenus et n'auront nul blâme en
» avant de nous composer au comte Derby : si parlons à lui, à savoir s'il nous laisseroit jamais
» partir, saufs nos corps et nos biens, et nous lui rendrons la forteresse, puisque autrement ne
» pouvons finer (trouver). »
» A ces paroles s'accorda messire Aghos de Baulx, et vint jus de la grosse tour; si bouta sa tête
» hors d'une basse fenêtre qui là étoit, et fit signe qu'il vouloit parler au quelque fût de l'ost.
» Tantôt fut appareillé qui vint avant. On lui demanda ce qu'il vouloit dire. Il dit qu'il vouloit
» parler au comte Derby, ou à messire Gautier de Mauny. On lui répondit que on leur feroit savoir
» volontiers. Si vinrent ceux qui là avoient été devers le comte Derby, et lui recordèrent ces
» nouvelles. Le comte, qui eut grand desir de savoir quelle chose messire Aghos vouloit dire,
» monta tantôt à cheval et emmena avec lui messire Gautier de Mauny et messire Richard de
» Stanford, et leur dit : «Allons jusques à la forteresse voir et savoir que le capitaine nous veut. »
» Si chevauchèrent celle part. Quand ils furent là venus, messire Aghos ota son chaperon tout
» jus, et les salua bellement l'un après l'autre, et puis dit : « Seigneurs, il est bien vrai que le roi
» de France m'a envoyé en cette ville et en ce châtel pour le garder et défendre à mon loyal
» pouvoir; vous savez comment je m'en suis acquitté, et voudrois encore faire; mais toujours ne
1) peut-on pas demeurer en un lieu. Je m'en partirois volontiers et aussi tous mes compaignons, s'il
I¡ vous plaisoit; et voudrions aller demeurer autre part, mais que nous eussions votre congé. Si
» nous laissiez partir, sauf nos corps et nos biens, et nous vous rendrons la forteresse. » Adonc
1) répondit le comte Derdy, et dit : et Messire Aghos, messire Aghos, vous n'en irez pas ainsi; nous
» savons bien que nous vous avons si étreints et si menés que nous vous aurons quand nous
» voudrons; car votre forteresse ne gît que sur étais; si vous rendez simplement, et ainsi serez
» vous reçus. » Lors répondit messire Aghos, et dit : « Certes, sire, s'il nous convenoit entrer en
» ce parti, je tiens en vous tant d'honneur et de gentillesse que vous ne nous feriez fort toute
» courtoisie, ainsi que vous voudriez que le roi de France ou le duc de Normandie fit à vos cheva-
» tiers, ou à vous-même, si vous étiez au parti d'armes où nous sommes à présent, si ne blesserez
» mie, s'il plait à Dieu, la gentillesse ni la noblesse de vous, pour un peu de soudovers qui si sont,
,1) Chaingles, enceinte, parc fermé de mur ou de haies. (Ducange.)
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