Titre : La Libre parole républicaine
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-05-08
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328070717
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 08 mai 1927 08 mai 1927
Description : 1927/05/08 (N23). 1927/05/08 (N23).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k948844c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-30883
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/02/2016
ABONNEMENTS
Seine et Seine-et-Oise i
I an 80 - 6 mois 42-3 mois 21
France et Colonies î
1 an 82 - 6 mois 43-3 mois 22
Etranger :
TARIF A (pays accordant
une réduction de 50 0/0 sur
les tarifs costaux :
1 an 140 - 6 mois 70-3 mois 35
TARIF B (autres pays):
1 an 200 - 6 mois 100 - 3 m. 50
Les annonces sont reçues
aux bureaux du journal.
LA LIBRE PAROLE
SITUATION
9, BOULEVARD DES ITALIENS, 9 _ PARIS
Directeur : P, TEDRAL.
Téléphone Jour î CENTRAL 87-74.
Téléphone nuit s Trudaine 02-64.
JHLT LUX
L’équivoque dure depuis un an; elle
ne peut pas durer encore un an.
Il vaudrait mieux la dissiper tout de
suite.
Dans son dernier discours, M. Poin
caré a laissé percer son malaise. « J’ai
conscience, a-t-il dit en substance, d’a
voir fait le mieux possible pour conju
rer la catastrophe qui allait s’abattre sur
mon pays. Les résultats justifient mieux
que nous n’osions l’espérer l’attitude et
les mesures que j’ai prises. Mais le re
lèvement ne peut pas s’accomplir en
quelques moi»; il y faut de la persévé
rance. Il est clair que si les conditions
de l’entreprise venaient à changer, le
succès de celle-ci serait compromis. »
Ce n’est encore dans la pensée ou,
tout au moins, dans les paroles du Pré
sident qu’une vague alarme. Elle y est
cependant, nous la verrons, sans doute,
de jour en jour prendre corps et se mê
ler à tous les sujets de l’activité poli
tique. Pourquoi ne pas vider la ques
tion, sans autre délai ?
La situation actuelle est vraiment
nouvelle, unique dans l’histoire. Elle dé
concerte les plus malins et ne rassure
que les imbéciles.
La France a eu, une fois de plus,
dans une heure critique, la chance de
trouver l’homme providentiel qu’il fal
lait pour son salut. Et, devant cette ap
parition, sous la lumière aveuglante de
l’évidence, les élus de tous les partis
se sont inclinés. Mais ces partis ne sont
pas morts; ils conservent leurs passions,
leurs égoïsmes, leurs espoirs et même
leurs colères. Et voici qu’approche le
moment de comparaître devant la na
tion. La dernière année de la législa
ture est commencée, le dernier budget
dont chaque article a une portée élec
torale, est sur le bureau de la Chambre.
Nous allons voir naître de tous les cô
tés des inquiétudes, des impatiences, à
cause de l’indécision gouvernementale.
Enfin, quel est-il ce gouvernement ?
Quelle décision va-t-il imposer à toutes
les forces qui dépendent de lui ? Quel
conseil va-t-il donner au pays ? Quelles
promesses va-t-il lui faire ? Quelle ques
tion va-t-il lui poser ? Sur quelle plate
forme, enfin, se tiendra-t-il ?
L’équivoque peut subsister quelques
semaines devant les Chambres dans
l’embarras. Mais elle ne peut pas sub
sister devant le pays consulté. Celui-ci
veut savoir, veut comprendre et veut
exprimer nettement sa volonté. La vo
lonté nationale ne doit pas être à son
tour équivoque.
L’opinion, peu à peu, se forme; les
courants se dessinent et prennent force.
Il n’y a plus un jour à perdre. Il faut
faire tout de suite la lumière.
Le gouvernement est partagé, du
point de vue électoral, en deux fractions
bien nettes : d’un côté, la politique d’u
nion nationale, ou, pour mieux dire,
d’union républicaine à l’exclusion des
extrêmes. De l’autre côté, l’union des
gauches, à l’exclusion des républicains
qu’on appelle « modérés », sans les
quels le gouvernement actuel ne saurait
vivre et sans lesquels le relèvement de
la France n’aurait pas été accompli.
En réalité, il y a déjà peu à peu, dans
le pays, le parti qui à,sauvé la France,
groupé derrière M. Poincaré, et le parti
qui .a failli la perçu groupé derrière
MM. Herriot et Blv.m.
En termes voilés, M. Poincaré vient
de faire entendre que son œuvre serait
vaine si elle n’était pas continuée. Et
qui est capable de la continuer, hors de
lui ?
Le succès du Cartel serait le recom
mencement du désordre, le .retour à la
méfiance, la fuite des capitaux, le pro
grès du syndicalisme destructeur, le
communisme dans les administrations de
l’Etat et dans les écoles, tout le mal,
enfin, qu’on a eu tant de peine à con
jurer.
Or, le pays, presque unanimement
conquis à la politique d’ordre qui l’a si
manifestement sauvé, ne sait pas que
la question se pose ainsi, et tout de sui
te, entre le parti d’union et d’ordre et
le parti de guerre sociale et de désordre.
Et, chaque semaine, les élections par
tielles démontrent son ignorance. Elles
démontrent aussi l’action des fonction
naires et des préfets contre la politique
du président du Conseil.
Est-ce que cette confession ou, pour
mieux dire, cette permanente trahison
va durer jusqu’à la veille des élections
générales, c’est-à-dire jusqu’au moment
où il serait trop tard pour instruire la
nation ?
Un nouveau devoir, Monsieur le Pré
sident du Conseil, vous incombe aujour
d’hui î Vous avez rempli avec une maî
trise incomparable — et la reconnais
sance de la France vous est à jamais
méritée — vous avez rempli le devoir
suprême envers la patrie en péril. Il
vous ret-e à tout ordonner pour, que vo
tre politique triomphe et que votre pré
sence au pouvoir soit assurée jusqu’à ce
qiie le péril soit définitivement écarté.
L’est-il ? Vous venez de dire : Non !
Alors, éclairez le pays ! Mettez-le en
présence de la réalité vraie. Déchirez
l’équivoque. Dressez la liste de votre
parti. Déployez le drapeau derrière le
quel l’immense majorité des Français
veut se ranger.
/ Vous dites que la majorité à la Cham
bre vous renverserait ! Eh bien ! Si elle
l’osait contre le sentiment de la nation
et contre ses intérêts évidents, le mal
serait moins grand que si elle revenait
elle-même pour quatre années avec ses
doctrines opposées, ses chefs incapables,
et son cortège obligé de désordres et de
ruines.
Louis LATAPIE.
POUR L’UNITE ,
Dans un de tes derniers articles que pu
blie la Revue des Deux. Mondes, sous le
titre U L’inquiétude de l’Orient », M. Mau
rice Pernot, parlant de la Syrie, écrit :
« ... Tant que vous n’aurez pas unifié la
Syrie, réuni étroitement des populations
et des territoires qui, au point de vue éco
nomique, ont absolument besoin les uns
des autres, vous n’empêcherez pas les
gens d'Alexandrette et d’Antioche de
regarder vers la Turquie, ceux d’Alep
de tourner les yeux vers Mossoul,
ceux de Damas vers la Palestine ou la
Transjordanie. Il existe une Syrie que les
Romains ont respectée. A la France de la
refaire. »
LIRE EN 2 e PAGE :
Un public berlinois acclame les
délégués des directeurs de music-halls
parisiens.
TAMATAVE
Le cyclone a détruit Tamatave, il a balayé toute la région de Mahatsara à
TROU VILLE RÉNOVÉE T T
Foulpointe. Six navires échoués ou
biens, un amas de décombres de ce
le bilan de cette
C’est le jeudi 3 mars, vers six heures du
matin, qu’une tornade, d’une violence
inouie, est venue s’abattre sur Tamatave et
sur ses environs.
Ce jour-là,, vers six heures, à la marée
montante, le vent commença à souffler
avec force, et ne cessa de croître au fur et
à mesure que la marée avançait. Vers dix
heures, l’ouragan étant déchaîné dans toute
son horreur, l’épouvantable cyclone prenait
la direction Sud-Nord, dévastant tout sur
son passage. Le baromètre baissait sans ar
rêt et marquait, vers 1 heure de l’après-
midi, 722. C’est à ce moment que les élé
ments marquèrent une fausse accalmie, qui
dura vingt minutes environ; puis le typhon,
changeant de direction, se dirigea de i’Est-
Nord-Est à l’Ouest-Sud-Est, continuant de
plus belle ses ravages.
coulés, les goélettes perdues corps et
qui fut une cité florissante, tel est
sinistre journée.
Une escadre de croiseurs tirant sans ar
rêt pendant le même temps n’eût point por
té, aussi loin et aussi totalement, la désola
tion, car après avoir détruit la ville, l’oura
gan, s’avançant à la vitesse de trente à
l’heure, dévastait les campagnes, les forêts,
n’épargnant pas plus la case indigène que la
maison de pierre. Et les fleuves sortant de
leur lit, les rivières et les ruisseaux achevant
le désastre, balayaient les berges, entraî
nant des villages entiers et des troupeaux,
emportant les routes et les ponts du chemin
de fer, achevant d’isoler une ville perdue.
Les documents photographiques montrent
avec une précision non moins saisissante
les drames de la mer.
La rade est un musée d’épaves, depuis
l’embarcadère où les cheminées des remor
queurs se confondent avec les poteaux pi-
SUR LA COTE NORMANDE
La gare de Manangareza. — Locomotive et wagons renversés.
Depuis le jour ou la colère de Letellier,
le père, s'est abattue sur Trouville-la-Belle,
les vices et les jeux, frères siamois, ont
emporté vers la . cité nouvelle la vogue, le
luxe, la richesse et, depuis ce moment mé
morable, Deauville n'a fait que croître et
prospérer.
Pour les fêtes ensoleillées de Pâques, le
Normandy et le Royal ont connu leur maxi
mum et les Ambassadeurs ont vu défiler
toutes les célébrités de l'époque.
Au Casino, autour des tables vertes, cou
leur des prairies, des femmes nues, ou pres
que, fument sans arrêt, entourées de vieux
messieurs sérieux, crânes nus aussi, qui,
dédaigneux, ne fument pas.
Au fond, au baccara, grouillent, cô
toyant les joueurs célèbres, tous les métè
ques du globe, Grecs, Arméniens, Turcs,
échappés de quelque gehenne d’Orient,
hier marchands de figues sur le port de
Marseille, aujourd'hui banquiers’ associés,
jongleurs de millions, rois du pavé.
A Trouville, inutile de dire, n'est-ce pas,
que, malgré les promesses formelles, rien
n’avait été fait, et les Trouvillais, devenus
et traités en parents pauvres, pouvaient con
templer et admirer, à leur aise, l'étince
lante ville frontière, avec défense d’y tou
cher.
Mais l’histoire est là pour prouver que
c’est une erreur de se poser en éternel
vainqueur et de vouloir, sans trêve, écraser
le voisin. En effet, il est un groupe de par
lementaires, et non des moindres, qui a dé
cidé de déposer un projet de loi contre la
pluralité des casinos dans un rayon déter
miné.
LIRE EN 3 e PAGE :
Les COMMENTAIRES de M. Fran
çois Albert, sur la « VOIX DU
VATICAN », de L. Latapie.
Boulevard Galliéni. — Une des seules maisons debout.
SUR LE PACIFIQUE
HfeÉk.
v r,-: ïjjj V\,4 *
* • /. • •: ••••.. • ••••
Pont de Nossi-Vé, à 18 km. de Tamatave (voie ferrée), vers Tananarive
Le voyage
de M. Alexandre Varenne
La traversée de M. le gouverneur gé
néral de l’Indochine sur le paquebot l’Àn-
gers s’est effectuée sans incident notable.
M. A. Varenne, atteint par une crise lé
gère d’hypocondrie, n’a pu se mêler à l’a
nimation joyeuse du bord. Aux escales il
avait eu la bonne idée de se faire précé
der par une douzaine « d’enthousiastes »
reconnaissables à leurs « maillots argen
tés », ceux-ci avalent la mission de chauf
fer la descente par des « vivats répétés ».
Mais, depuis quelques temps, M. Alexan
dre Varenne joue de guignon : à.Port-Saïd
les autorités n’ont pu venir le saluer, re
tenues par une épidémie de grippe géné
ralisée ; le gouverneur a été reçu par le
commissaire de police, unique fonctionnaire
disponible ; la fanfare, elle-même, n’a pas
donné son aubade de bienvenue au repré
sentant du gouvernement ; seules la grosse
caisse et les cymbales, solistes, ont fait
entendre leur partition respective de la
Marseillaise. Après les « vivats répétés.»
M. Alexandre Varenne a regagné U Angers.
A Colombo, notre consul était absent ;
le dépit de M. Alexandre était visible, car
il avait fait allouer à notre consul 24.000
francs de frais de réception et de repré
sentation (payés par le budget de l’Indo
chine) ; il a été reçu par la dactylogra
phe du consulat. M. A. Varenne a fait un
important discours où il a dénoncé les
« menées de l’opposition » et les « menées
impérialistes » ; il l’a terminé en émettant
le désir qu’une petite somme soit préle
vée sur les 24.000 francs d’allocation pour
acheter des « maillots » neufs à ses « en
thousiastes ».
Respectueusement salué par la dactylo
graphe, M. le gouverneur a regagné l’An
gers au milieu des « vivats répétés ».
On lui prédit à Saïgon, au terminus,
une réception indescriptible. M. Varenne
est en droit de compter sur la sympathie
émue de plusieurs centaines d’indigènes
qui, depuis son avènement, sont les abon
nés et les lecteurs fidèles de l’Humanité.
Coolie-Masson.
AU QUAI D’ORSAY
M. A. Léger, chef du cabinet du minis
tre des Affaires étrangères, sous-direeteur
de l’Asie, vient d’être nommé ministre plé
nipotentiaire.
Nous nous en félicitons pour le prolon
gement d’une politique à laquelle M. Lé
ger se consacre activement.
La rage du cyclone s’apaisait cependant
vers quatre heures de l’après-midi; il fit
place à des rafales moins dangereuses qui
durèrent jusqu’à six heures du soir; le reste
de la nuit s’écoula sous de légères averses.
Ainsi, de huit heures du matin à quatre
heures de T’après-midi, la ville eut à su
bir, sous l’épouvante, la fureur des^ élé
ments déchaînés. Les habitants, horrifiés,
transis, serrés les uns contre les autres, im
mobiles, attendaient la fin de cet affreux
cauchemar, écoutant gronder ce monstrueux
phénomène, dont le mugissement infernal
se mêlait au fracas effroyable des détona
tions produites par tout ce qu’il brisait sur
son passage, les arbres les plus gros déraci
nés et renversés, les maisons les plus soli
des vacillant un moment pour s’aplatir
ensuite comme des châteaux de cartes, les
tôles arrachées aux maisons suivant la di
rection de l’ouragan, remplissant l’espace
de leur tonnerre assourdissant.
La mer en furie déferlait sur les côtes
et s’avançait à l’intérieur des terres; toute
la pointe Hastié est dévastée, les vagues
ayant la hauteur de montagnes donnaient
l’assaut à la-terre et allaient jeter leurs em
bruns aux limites extrêmes de la ville.
La pointe Tanio fait songer à un village
dévasté après une grande attaque; les quel
ques arbres qui restent sont des squelettes,
les palmiers n’ont plus de tête.
Notre confrère du journal de « Madagas
car )> fixe sur photos les visions d’épou
vante qu; conserveront les souvenirs de ce
désastre. Voici comment il a noté ses im
pressions t :
<( Devant la douane, debout sur le quai,un
wagon à dix mètres du rail. Le vent et la
mer l’ont déposé où il est, après l’avoir
enlevé de la voie.
Ici, au milieu des débris d’un magasin,
un chaland de vingt tonnes porté par le flot.
Là, un amas de décombres tel qu’on ne
reconnaît plus rien. G'est ce qui reste du
magasin Streuli que fréquentait une clien
tèle élégante.
Du grand Hôtel Métropole, l’étage supé
rieur est parti, complètement parti : rasé.
N’émerge que le cadre en bois d’une porte
vide de sa porte d’ailleurs, et rappelant
l’existence d’une chambre.
Il n’y a plus d’hôtel. A côté, il n’y a plus
d'Eglise. Une croix de bois tragiquement
dressée entre deux ruines est le seul emblè
me de la maison de Dieu !
Et si l’on poursuit ce douloureux pèleri
nage, Chaque maison écroulée réveille des
souvenirs, provoque la pitié. Nul n’arrive
à comprendre par quel concours de circons
tances les Tamataviens ont échappé à la
mort sous l’avalanche qui s’abattait sur leurs
têtes par rafales formidables se succédant
à dix secondes d’intervalle pendant huit
heures.
qués dans la mer, jusqu’au wharf dont, (
seule, l’extrémité émerge avec ses grues :
telle une drague...
Voici la coque du petit vapeur Etoile-
d’Anjouan, couché sur la plage dorée. Là-
bas, la masse imposante de la Ville-de-Mar-
seille, penchée sur tribord, le nez à terre...
Là-haut, à l’embouchure de l’Ivoloina, le
Catinat, blessé à mort, restera pour de lon
gues années le grand témoin du sinistre.
A deux pas du boulevard Galliéni, le
buste du maréchal arraché de son socle gît
sur une dune de sable parmi les débris
d’un tas de choses.
Le maréchal a la face contre terre...
On n’a pas encore songé à le relever.
La détresse des vivants fait oublier les
Grands Morts... »
Tamatave n’existe plus, le cyclone en a
•fait table rase. Bonenfant.
Tamatave, 18 mars. — De notre corres
pondant. — M. Marcel Olivier, gouverneur
général, est arrivé ici, sur le Bernardin-de-
Saint-Pierre.
Son retour était ardemment désiré. La
population entière s’est portée à l’endroit
où fut jadis l’embarcadère.
Notre représentant a l’estime et la sym
pathie de tous et chacun tient à lui appor
ter son salut respectueux et cordial.
C’est de lui qu’on attend le soulagement
prochain qui doit guérir les infortunes im
méritées de notre ville.
Le contingentement des
vins tunisiens
"^La direction générale des douanes à Pa
ris a fait.savoir à la Chambre de com
merce que le contingentement supplémen
taire de vins tunisiens était épuisé depuis
le 29 mars et que toutes les expéditions
postérieures à cette date devraient être sou
mises au droit du tarif minimum.
11 est opportun à ce propos de rappeler
le projet soumis au Parlement qui prévoit
qu’en cas d’une récolte de vins Fran:e-
Algèrie inférieure à 60 millions d’hectos,
le contingent tunisien sera augmenté auto
matiquement de 20.000 hectos par million
de déficit.
Ce projet était susceptible de donner sa
tisfaction en partie aux viticulteurs tuni
siens. Mais les anticoloniaux veillaient. M.
Lefas, se faisant leur porte-parole, a aus
sitôt déposé un amendement pour que le
chiffre de la récolte France-Algérie soit
ramené de 60 à 55 millions sous le pré
texte qu? ce chiffre de 55 millions a été
pris comme base à l’occasion du projet de
loi sur le monopole de l’alcool industriel.
Il s’agit là d’une manœuvre grossière
que les pouvoirs publics ont été impuis
sants à déjouer, et c’est le public, et les
viticulteurs tunisiens, qui, en définitive,
supportent les conséquences de ces subtiles
restrictions*
Pour les enfants de la France
Privez-vous d’une parcelle de votre
superflu pour que les pupilles
de la Nation aient le nécessaire.
VILLE DE
SAINT-GERMAIN - EN-LAYE
SECTION COMMUNALE
DES PUPILLES DE LA NATION
Monsieur le Directeur,
Le Conseil d’Administration de
la section locale des Pupilles de
la Nation va arrêter dans quel
ques jours la liste des enfants
dont l’état de santé nécessite un
séjour à la mer ou à la campagne.
D’autre part, à l’entrée de l’hi
ver, la section devra assurer une
distribution de vêtements chauds
à de nombreux enfants.
Connaissant le bienveillant in
térêt et la grande sympathie que
vous avez toujours témoignés à
nos jeunes Pupilles, nous n’hési
tons pas à faire appel à votre gé
néreux concours.
Les sommes que vous voudrez
bien nous adresser nous permet-
front de réaliser une œuvre émi
nemment utile et d’améliorer, dans
une certaine mesure, la situation
de la jeunesse de notre ville qui
a été douloureusement éprouvée
par la guerre.
Veuillez agréer, M. le Direc
teur, avec nos remerciements,
l’expression de notre considéra
tion distinguée,
Pour le Conseil d’Administration,
Le Secrétaire, Le Président,
Ch. Gervais E. Bonin,
Membre du Conseil Supérieur de
l'Office National des Pupilles
de la Nation,
Adj. au maire de Saint-Germain.
Chacun de nous a fait la remarque que
lorsqu’un sou roule à terre, personne ne
fait un mouvement pour le ramasser.
Qu’est-ce qu’un sou ? Eh bien, songez
un instant que si les familles françaises
donnaient, chaque jour, un sou à leur
intention, les enfants de la Patrie ne
manqueraient de rien !...
Quel est celui de nos grands confrères
à la voix puissante qui fondera « le Sou
des Pupilles de la Nation » ?
Noces d’argent parlementaires de M. Briand
M. Briand a reçu les félicitations du mi
nistre anglais à l’occasion du 25 e anni-
vaire de sa vie politique, ainsi que l’ex
pression renouvelée d’uné intime et affec
tueuse confiance qui n’a cessé d’assurer
la plus heureuse collaboration diplomati
que entre la France et l’Angleterre.
On sait, ou on doit savoir, que l'impôt
sur le produit de la cagnotte est progressif
et que la confusion des casinos, qui ont sou
vent les mêmes administrateurs et les mê
mes actionnaires, arrête cette progression
légale et, par ces manœuvres frustre l'Etat
d’un pourcentage considérable. En outre,
le dédoublement d'un casino nuit à la réa
lisation de l’un des buts visés par le légis
lateur, concernant l’autorisation des jeux,
autorisation qui est fonction d'un cahier des
charges escamoté chaque jour davantage par
les bénéficiaires.
C’est cette façon continuelle de s’arran
ger avec les parents de la fille qui a amené
le groupe de députés en question, à ébau
cher un projet de loi qui viendra en discus
sion après les vacances.
Les arguments sont multiples. D’abord
l inégalité des prélèvements qui, sur cer
taines tables, se fait sur 6 ou g cartes
jouées, et, à d'autres tables, sur 312 car
tes. Ceci est d'autant plus étonnant que tes
tenanciers auraient eux-mêmes un rende
ment plus important, et alors on est fondé
de rechercher la cause de cet abandon bé
névole de bénéfices certains. Un autre ar
gument, qui a sa valeur, s'applique aux
pourboires remis par les joueurs après une
passe heureuse. La plupart ignorent que
ces cadeaux jouent sur des sommes consi
dérables et il serait plus logique que les pré
lèvements faits, qui servent aussi à doter
d autres privilégiés que le personnel des
jeux, aillent à des œuvres de bienfaisance,
les pupilles de la nation, par exemple. Les
directions sont assez riches pour payer avec
d autres ressources les frais de leurs exploi
tations.
Le jour où nous parlerons chiffres, plus
d’un tombera de son haut.
Le chapitre principal de ce projet dit que
lorsque deux casinos sont dans un périmè
tre rapproché, et, par conséquent, concur
rents, la préférence doit aller au municipal,
à défaut du municipal, au plus ancien. Ain
si, juste -retour des choses d’ici bas, Deau
ville serait dépossédé de l’autorisation des
jeux qui reviendrait d’office au Casino mu
nicipal de Trouville. Les administrateurs
d en face n’y perdraient rien, puisqu'ils ont
un contrat avec Trouville. Mais Trouville,
lui, par contre, y gagnerait quelque chose.
Que vous en semble ?
Amis Trouvillais, ne vous réjouissez pas
trop vite, la tâche est ardue... mais avec de
la ténacité...
Il est certain que la direction de Deau
ville a eu vent de cette interpellation pro
chaine et il faudrait comprendre que là est le
motif qui l'amène, pour parer à toute éven
tualité, à transformer et aménager le Ca
sino de Trouville.
Ne désespérons plus, et si les fêtes de
Pâques ont été grises pour la ville délaissée*
les beaux jours doivent être proches.
D'ailleurs, l’émulation est grande et les
directeurs estimés des principaux hôtels, JW.
Rouger en tête, ont décidé d'ouvrir leurs
portes pour la Pentecôte; ils feront un réel
effort de travail et d’argent pour que l'a
vant-saison soit digne de la ville qui res*
suscite.
Continuant l’élan donné depuis un certain
temps à la cuisine française, première du
monde, ils prétehdent suivre la tradition et
préparent une organisation importante eu
ce sens; les prix seront, parait-il, châtiés,
et on ne verra, partout, que des visages
souriants...
Vous souvenez-vous du trou noir que
faisait, sur l’admirable plage, l'Hôtel de
Paris, aujourd’hui flambant neuf, le Palace
et d'autres, heureusement réveillés, grâce
à l’initiative heureuse de quelques dévoués?
L’artiste Marty camouflera de façon origi
nale les murs guenilleux que la municipa
lité n’avait pas trouvé le moyen de mas
quer.
Disparues également les vieilles haines
de feu Cornuché qui voulait faire de Trou
ville des ruines et des masures. Nous sa
vons que son successeur est adroit et, s’il
fait pour Trouville la moitié de ce qu J U à
promis, nous nous tiendrons pour satisfait,
si, de son côté, la mairie, qui sommeille
profondément, veut, cette fois, faire un ef
fort sérieux auquel personne n’est habitué,
l’initiative privée, ne restera pas inactive et
Trouville retrouvera rapidement une partit^
de son prestigieux passé.
P. TEDRAL.
L’ÉTAT
et la publicité financière
La responsabilité des distributeurs
et des directeurs d’agences
dans les scandales financiers.
(Suite)
Rien n’est plus étrange que la dis
tribution des fonds donnés par les
Sociétés pour la diffusion de leurs ap
pels au public. Les émissions de l’Etat
ont cet avantage d’être toujours des
placements sérieux, dont on sait la des
tination. Mais il n’en va pas de même
des émissions particulières. Telle entre
prise, surcapitalisée et gênée par une
charge obligataire trop forte, ne dis
pose plus de crédits dans les banques,
qui refusent de piacer son papier ou n’y
consentent qu’à des conditions draco
niennes. Force lui est donc de recourir
directement au public, qu’elle ne peut
atteindre que par les journaux. Or,
ceux-ci sont dans les mains des distri
buteurs de publicité. Que fait alors la
Société aux abois ? Elle s’ampute de
quelques centaines de mille francs et les
remet au distributeur, qui reste libre de
les répartir à sa fantaisie. Comme cha
que distributeur a le soin de publie^
Seine et Seine-et-Oise i
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Téléphone Jour î CENTRAL 87-74.
Téléphone nuit s Trudaine 02-64.
JHLT LUX
L’équivoque dure depuis un an; elle
ne peut pas durer encore un an.
Il vaudrait mieux la dissiper tout de
suite.
Dans son dernier discours, M. Poin
caré a laissé percer son malaise. « J’ai
conscience, a-t-il dit en substance, d’a
voir fait le mieux possible pour conju
rer la catastrophe qui allait s’abattre sur
mon pays. Les résultats justifient mieux
que nous n’osions l’espérer l’attitude et
les mesures que j’ai prises. Mais le re
lèvement ne peut pas s’accomplir en
quelques moi»; il y faut de la persévé
rance. Il est clair que si les conditions
de l’entreprise venaient à changer, le
succès de celle-ci serait compromis. »
Ce n’est encore dans la pensée ou,
tout au moins, dans les paroles du Pré
sident qu’une vague alarme. Elle y est
cependant, nous la verrons, sans doute,
de jour en jour prendre corps et se mê
ler à tous les sujets de l’activité poli
tique. Pourquoi ne pas vider la ques
tion, sans autre délai ?
La situation actuelle est vraiment
nouvelle, unique dans l’histoire. Elle dé
concerte les plus malins et ne rassure
que les imbéciles.
La France a eu, une fois de plus,
dans une heure critique, la chance de
trouver l’homme providentiel qu’il fal
lait pour son salut. Et, devant cette ap
parition, sous la lumière aveuglante de
l’évidence, les élus de tous les partis
se sont inclinés. Mais ces partis ne sont
pas morts; ils conservent leurs passions,
leurs égoïsmes, leurs espoirs et même
leurs colères. Et voici qu’approche le
moment de comparaître devant la na
tion. La dernière année de la législa
ture est commencée, le dernier budget
dont chaque article a une portée élec
torale, est sur le bureau de la Chambre.
Nous allons voir naître de tous les cô
tés des inquiétudes, des impatiences, à
cause de l’indécision gouvernementale.
Enfin, quel est-il ce gouvernement ?
Quelle décision va-t-il imposer à toutes
les forces qui dépendent de lui ? Quel
conseil va-t-il donner au pays ? Quelles
promesses va-t-il lui faire ? Quelle ques
tion va-t-il lui poser ? Sur quelle plate
forme, enfin, se tiendra-t-il ?
L’équivoque peut subsister quelques
semaines devant les Chambres dans
l’embarras. Mais elle ne peut pas sub
sister devant le pays consulté. Celui-ci
veut savoir, veut comprendre et veut
exprimer nettement sa volonté. La vo
lonté nationale ne doit pas être à son
tour équivoque.
L’opinion, peu à peu, se forme; les
courants se dessinent et prennent force.
Il n’y a plus un jour à perdre. Il faut
faire tout de suite la lumière.
Le gouvernement est partagé, du
point de vue électoral, en deux fractions
bien nettes : d’un côté, la politique d’u
nion nationale, ou, pour mieux dire,
d’union républicaine à l’exclusion des
extrêmes. De l’autre côté, l’union des
gauches, à l’exclusion des républicains
qu’on appelle « modérés », sans les
quels le gouvernement actuel ne saurait
vivre et sans lesquels le relèvement de
la France n’aurait pas été accompli.
En réalité, il y a déjà peu à peu, dans
le pays, le parti qui à,sauvé la France,
groupé derrière M. Poincaré, et le parti
qui .a failli la perçu groupé derrière
MM. Herriot et Blv.m.
En termes voilés, M. Poincaré vient
de faire entendre que son œuvre serait
vaine si elle n’était pas continuée. Et
qui est capable de la continuer, hors de
lui ?
Le succès du Cartel serait le recom
mencement du désordre, le .retour à la
méfiance, la fuite des capitaux, le pro
grès du syndicalisme destructeur, le
communisme dans les administrations de
l’Etat et dans les écoles, tout le mal,
enfin, qu’on a eu tant de peine à con
jurer.
Or, le pays, presque unanimement
conquis à la politique d’ordre qui l’a si
manifestement sauvé, ne sait pas que
la question se pose ainsi, et tout de sui
te, entre le parti d’union et d’ordre et
le parti de guerre sociale et de désordre.
Et, chaque semaine, les élections par
tielles démontrent son ignorance. Elles
démontrent aussi l’action des fonction
naires et des préfets contre la politique
du président du Conseil.
Est-ce que cette confession ou, pour
mieux dire, cette permanente trahison
va durer jusqu’à la veille des élections
générales, c’est-à-dire jusqu’au moment
où il serait trop tard pour instruire la
nation ?
Un nouveau devoir, Monsieur le Pré
sident du Conseil, vous incombe aujour
d’hui î Vous avez rempli avec une maî
trise incomparable — et la reconnais
sance de la France vous est à jamais
méritée — vous avez rempli le devoir
suprême envers la patrie en péril. Il
vous ret-e à tout ordonner pour, que vo
tre politique triomphe et que votre pré
sence au pouvoir soit assurée jusqu’à ce
qiie le péril soit définitivement écarté.
L’est-il ? Vous venez de dire : Non !
Alors, éclairez le pays ! Mettez-le en
présence de la réalité vraie. Déchirez
l’équivoque. Dressez la liste de votre
parti. Déployez le drapeau derrière le
quel l’immense majorité des Français
veut se ranger.
/ Vous dites que la majorité à la Cham
bre vous renverserait ! Eh bien ! Si elle
l’osait contre le sentiment de la nation
et contre ses intérêts évidents, le mal
serait moins grand que si elle revenait
elle-même pour quatre années avec ses
doctrines opposées, ses chefs incapables,
et son cortège obligé de désordres et de
ruines.
Louis LATAPIE.
POUR L’UNITE ,
Dans un de tes derniers articles que pu
blie la Revue des Deux. Mondes, sous le
titre U L’inquiétude de l’Orient », M. Mau
rice Pernot, parlant de la Syrie, écrit :
« ... Tant que vous n’aurez pas unifié la
Syrie, réuni étroitement des populations
et des territoires qui, au point de vue éco
nomique, ont absolument besoin les uns
des autres, vous n’empêcherez pas les
gens d'Alexandrette et d’Antioche de
regarder vers la Turquie, ceux d’Alep
de tourner les yeux vers Mossoul,
ceux de Damas vers la Palestine ou la
Transjordanie. Il existe une Syrie que les
Romains ont respectée. A la France de la
refaire. »
LIRE EN 2 e PAGE :
Un public berlinois acclame les
délégués des directeurs de music-halls
parisiens.
TAMATAVE
Le cyclone a détruit Tamatave, il a balayé toute la région de Mahatsara à
TROU VILLE RÉNOVÉE T T
Foulpointe. Six navires échoués ou
biens, un amas de décombres de ce
le bilan de cette
C’est le jeudi 3 mars, vers six heures du
matin, qu’une tornade, d’une violence
inouie, est venue s’abattre sur Tamatave et
sur ses environs.
Ce jour-là,, vers six heures, à la marée
montante, le vent commença à souffler
avec force, et ne cessa de croître au fur et
à mesure que la marée avançait. Vers dix
heures, l’ouragan étant déchaîné dans toute
son horreur, l’épouvantable cyclone prenait
la direction Sud-Nord, dévastant tout sur
son passage. Le baromètre baissait sans ar
rêt et marquait, vers 1 heure de l’après-
midi, 722. C’est à ce moment que les élé
ments marquèrent une fausse accalmie, qui
dura vingt minutes environ; puis le typhon,
changeant de direction, se dirigea de i’Est-
Nord-Est à l’Ouest-Sud-Est, continuant de
plus belle ses ravages.
coulés, les goélettes perdues corps et
qui fut une cité florissante, tel est
sinistre journée.
Une escadre de croiseurs tirant sans ar
rêt pendant le même temps n’eût point por
té, aussi loin et aussi totalement, la désola
tion, car après avoir détruit la ville, l’oura
gan, s’avançant à la vitesse de trente à
l’heure, dévastait les campagnes, les forêts,
n’épargnant pas plus la case indigène que la
maison de pierre. Et les fleuves sortant de
leur lit, les rivières et les ruisseaux achevant
le désastre, balayaient les berges, entraî
nant des villages entiers et des troupeaux,
emportant les routes et les ponts du chemin
de fer, achevant d’isoler une ville perdue.
Les documents photographiques montrent
avec une précision non moins saisissante
les drames de la mer.
La rade est un musée d’épaves, depuis
l’embarcadère où les cheminées des remor
queurs se confondent avec les poteaux pi-
SUR LA COTE NORMANDE
La gare de Manangareza. — Locomotive et wagons renversés.
Depuis le jour ou la colère de Letellier,
le père, s'est abattue sur Trouville-la-Belle,
les vices et les jeux, frères siamois, ont
emporté vers la . cité nouvelle la vogue, le
luxe, la richesse et, depuis ce moment mé
morable, Deauville n'a fait que croître et
prospérer.
Pour les fêtes ensoleillées de Pâques, le
Normandy et le Royal ont connu leur maxi
mum et les Ambassadeurs ont vu défiler
toutes les célébrités de l'époque.
Au Casino, autour des tables vertes, cou
leur des prairies, des femmes nues, ou pres
que, fument sans arrêt, entourées de vieux
messieurs sérieux, crânes nus aussi, qui,
dédaigneux, ne fument pas.
Au fond, au baccara, grouillent, cô
toyant les joueurs célèbres, tous les métè
ques du globe, Grecs, Arméniens, Turcs,
échappés de quelque gehenne d’Orient,
hier marchands de figues sur le port de
Marseille, aujourd'hui banquiers’ associés,
jongleurs de millions, rois du pavé.
A Trouville, inutile de dire, n'est-ce pas,
que, malgré les promesses formelles, rien
n’avait été fait, et les Trouvillais, devenus
et traités en parents pauvres, pouvaient con
templer et admirer, à leur aise, l'étince
lante ville frontière, avec défense d’y tou
cher.
Mais l’histoire est là pour prouver que
c’est une erreur de se poser en éternel
vainqueur et de vouloir, sans trêve, écraser
le voisin. En effet, il est un groupe de par
lementaires, et non des moindres, qui a dé
cidé de déposer un projet de loi contre la
pluralité des casinos dans un rayon déter
miné.
LIRE EN 3 e PAGE :
Les COMMENTAIRES de M. Fran
çois Albert, sur la « VOIX DU
VATICAN », de L. Latapie.
Boulevard Galliéni. — Une des seules maisons debout.
SUR LE PACIFIQUE
HfeÉk.
v r,-: ïjjj V\,4 *
* • /. • •: ••••.. • ••••
Pont de Nossi-Vé, à 18 km. de Tamatave (voie ferrée), vers Tananarive
Le voyage
de M. Alexandre Varenne
La traversée de M. le gouverneur gé
néral de l’Indochine sur le paquebot l’Àn-
gers s’est effectuée sans incident notable.
M. A. Varenne, atteint par une crise lé
gère d’hypocondrie, n’a pu se mêler à l’a
nimation joyeuse du bord. Aux escales il
avait eu la bonne idée de se faire précé
der par une douzaine « d’enthousiastes »
reconnaissables à leurs « maillots argen
tés », ceux-ci avalent la mission de chauf
fer la descente par des « vivats répétés ».
Mais, depuis quelques temps, M. Alexan
dre Varenne joue de guignon : à.Port-Saïd
les autorités n’ont pu venir le saluer, re
tenues par une épidémie de grippe géné
ralisée ; le gouverneur a été reçu par le
commissaire de police, unique fonctionnaire
disponible ; la fanfare, elle-même, n’a pas
donné son aubade de bienvenue au repré
sentant du gouvernement ; seules la grosse
caisse et les cymbales, solistes, ont fait
entendre leur partition respective de la
Marseillaise. Après les « vivats répétés.»
M. Alexandre Varenne a regagné U Angers.
A Colombo, notre consul était absent ;
le dépit de M. Alexandre était visible, car
il avait fait allouer à notre consul 24.000
francs de frais de réception et de repré
sentation (payés par le budget de l’Indo
chine) ; il a été reçu par la dactylogra
phe du consulat. M. A. Varenne a fait un
important discours où il a dénoncé les
« menées de l’opposition » et les « menées
impérialistes » ; il l’a terminé en émettant
le désir qu’une petite somme soit préle
vée sur les 24.000 francs d’allocation pour
acheter des « maillots » neufs à ses « en
thousiastes ».
Respectueusement salué par la dactylo
graphe, M. le gouverneur a regagné l’An
gers au milieu des « vivats répétés ».
On lui prédit à Saïgon, au terminus,
une réception indescriptible. M. Varenne
est en droit de compter sur la sympathie
émue de plusieurs centaines d’indigènes
qui, depuis son avènement, sont les abon
nés et les lecteurs fidèles de l’Humanité.
Coolie-Masson.
AU QUAI D’ORSAY
M. A. Léger, chef du cabinet du minis
tre des Affaires étrangères, sous-direeteur
de l’Asie, vient d’être nommé ministre plé
nipotentiaire.
Nous nous en félicitons pour le prolon
gement d’une politique à laquelle M. Lé
ger se consacre activement.
La rage du cyclone s’apaisait cependant
vers quatre heures de l’après-midi; il fit
place à des rafales moins dangereuses qui
durèrent jusqu’à six heures du soir; le reste
de la nuit s’écoula sous de légères averses.
Ainsi, de huit heures du matin à quatre
heures de T’après-midi, la ville eut à su
bir, sous l’épouvante, la fureur des^ élé
ments déchaînés. Les habitants, horrifiés,
transis, serrés les uns contre les autres, im
mobiles, attendaient la fin de cet affreux
cauchemar, écoutant gronder ce monstrueux
phénomène, dont le mugissement infernal
se mêlait au fracas effroyable des détona
tions produites par tout ce qu’il brisait sur
son passage, les arbres les plus gros déraci
nés et renversés, les maisons les plus soli
des vacillant un moment pour s’aplatir
ensuite comme des châteaux de cartes, les
tôles arrachées aux maisons suivant la di
rection de l’ouragan, remplissant l’espace
de leur tonnerre assourdissant.
La mer en furie déferlait sur les côtes
et s’avançait à l’intérieur des terres; toute
la pointe Hastié est dévastée, les vagues
ayant la hauteur de montagnes donnaient
l’assaut à la-terre et allaient jeter leurs em
bruns aux limites extrêmes de la ville.
La pointe Tanio fait songer à un village
dévasté après une grande attaque; les quel
ques arbres qui restent sont des squelettes,
les palmiers n’ont plus de tête.
Notre confrère du journal de « Madagas
car )> fixe sur photos les visions d’épou
vante qu; conserveront les souvenirs de ce
désastre. Voici comment il a noté ses im
pressions t :
<( Devant la douane, debout sur le quai,un
wagon à dix mètres du rail. Le vent et la
mer l’ont déposé où il est, après l’avoir
enlevé de la voie.
Ici, au milieu des débris d’un magasin,
un chaland de vingt tonnes porté par le flot.
Là, un amas de décombres tel qu’on ne
reconnaît plus rien. G'est ce qui reste du
magasin Streuli que fréquentait une clien
tèle élégante.
Du grand Hôtel Métropole, l’étage supé
rieur est parti, complètement parti : rasé.
N’émerge que le cadre en bois d’une porte
vide de sa porte d’ailleurs, et rappelant
l’existence d’une chambre.
Il n’y a plus d’hôtel. A côté, il n’y a plus
d'Eglise. Une croix de bois tragiquement
dressée entre deux ruines est le seul emblè
me de la maison de Dieu !
Et si l’on poursuit ce douloureux pèleri
nage, Chaque maison écroulée réveille des
souvenirs, provoque la pitié. Nul n’arrive
à comprendre par quel concours de circons
tances les Tamataviens ont échappé à la
mort sous l’avalanche qui s’abattait sur leurs
têtes par rafales formidables se succédant
à dix secondes d’intervalle pendant huit
heures.
qués dans la mer, jusqu’au wharf dont, (
seule, l’extrémité émerge avec ses grues :
telle une drague...
Voici la coque du petit vapeur Etoile-
d’Anjouan, couché sur la plage dorée. Là-
bas, la masse imposante de la Ville-de-Mar-
seille, penchée sur tribord, le nez à terre...
Là-haut, à l’embouchure de l’Ivoloina, le
Catinat, blessé à mort, restera pour de lon
gues années le grand témoin du sinistre.
A deux pas du boulevard Galliéni, le
buste du maréchal arraché de son socle gît
sur une dune de sable parmi les débris
d’un tas de choses.
Le maréchal a la face contre terre...
On n’a pas encore songé à le relever.
La détresse des vivants fait oublier les
Grands Morts... »
Tamatave n’existe plus, le cyclone en a
•fait table rase. Bonenfant.
Tamatave, 18 mars. — De notre corres
pondant. — M. Marcel Olivier, gouverneur
général, est arrivé ici, sur le Bernardin-de-
Saint-Pierre.
Son retour était ardemment désiré. La
population entière s’est portée à l’endroit
où fut jadis l’embarcadère.
Notre représentant a l’estime et la sym
pathie de tous et chacun tient à lui appor
ter son salut respectueux et cordial.
C’est de lui qu’on attend le soulagement
prochain qui doit guérir les infortunes im
méritées de notre ville.
Le contingentement des
vins tunisiens
"^La direction générale des douanes à Pa
ris a fait.savoir à la Chambre de com
merce que le contingentement supplémen
taire de vins tunisiens était épuisé depuis
le 29 mars et que toutes les expéditions
postérieures à cette date devraient être sou
mises au droit du tarif minimum.
11 est opportun à ce propos de rappeler
le projet soumis au Parlement qui prévoit
qu’en cas d’une récolte de vins Fran:e-
Algèrie inférieure à 60 millions d’hectos,
le contingent tunisien sera augmenté auto
matiquement de 20.000 hectos par million
de déficit.
Ce projet était susceptible de donner sa
tisfaction en partie aux viticulteurs tuni
siens. Mais les anticoloniaux veillaient. M.
Lefas, se faisant leur porte-parole, a aus
sitôt déposé un amendement pour que le
chiffre de la récolte France-Algérie soit
ramené de 60 à 55 millions sous le pré
texte qu? ce chiffre de 55 millions a été
pris comme base à l’occasion du projet de
loi sur le monopole de l’alcool industriel.
Il s’agit là d’une manœuvre grossière
que les pouvoirs publics ont été impuis
sants à déjouer, et c’est le public, et les
viticulteurs tunisiens, qui, en définitive,
supportent les conséquences de ces subtiles
restrictions*
Pour les enfants de la France
Privez-vous d’une parcelle de votre
superflu pour que les pupilles
de la Nation aient le nécessaire.
VILLE DE
SAINT-GERMAIN - EN-LAYE
SECTION COMMUNALE
DES PUPILLES DE LA NATION
Monsieur le Directeur,
Le Conseil d’Administration de
la section locale des Pupilles de
la Nation va arrêter dans quel
ques jours la liste des enfants
dont l’état de santé nécessite un
séjour à la mer ou à la campagne.
D’autre part, à l’entrée de l’hi
ver, la section devra assurer une
distribution de vêtements chauds
à de nombreux enfants.
Connaissant le bienveillant in
térêt et la grande sympathie que
vous avez toujours témoignés à
nos jeunes Pupilles, nous n’hési
tons pas à faire appel à votre gé
néreux concours.
Les sommes que vous voudrez
bien nous adresser nous permet-
front de réaliser une œuvre émi
nemment utile et d’améliorer, dans
une certaine mesure, la situation
de la jeunesse de notre ville qui
a été douloureusement éprouvée
par la guerre.
Veuillez agréer, M. le Direc
teur, avec nos remerciements,
l’expression de notre considéra
tion distinguée,
Pour le Conseil d’Administration,
Le Secrétaire, Le Président,
Ch. Gervais E. Bonin,
Membre du Conseil Supérieur de
l'Office National des Pupilles
de la Nation,
Adj. au maire de Saint-Germain.
Chacun de nous a fait la remarque que
lorsqu’un sou roule à terre, personne ne
fait un mouvement pour le ramasser.
Qu’est-ce qu’un sou ? Eh bien, songez
un instant que si les familles françaises
donnaient, chaque jour, un sou à leur
intention, les enfants de la Patrie ne
manqueraient de rien !...
Quel est celui de nos grands confrères
à la voix puissante qui fondera « le Sou
des Pupilles de la Nation » ?
Noces d’argent parlementaires de M. Briand
M. Briand a reçu les félicitations du mi
nistre anglais à l’occasion du 25 e anni-
vaire de sa vie politique, ainsi que l’ex
pression renouvelée d’uné intime et affec
tueuse confiance qui n’a cessé d’assurer
la plus heureuse collaboration diplomati
que entre la France et l’Angleterre.
On sait, ou on doit savoir, que l'impôt
sur le produit de la cagnotte est progressif
et que la confusion des casinos, qui ont sou
vent les mêmes administrateurs et les mê
mes actionnaires, arrête cette progression
légale et, par ces manœuvres frustre l'Etat
d’un pourcentage considérable. En outre,
le dédoublement d'un casino nuit à la réa
lisation de l’un des buts visés par le légis
lateur, concernant l’autorisation des jeux,
autorisation qui est fonction d'un cahier des
charges escamoté chaque jour davantage par
les bénéficiaires.
C’est cette façon continuelle de s’arran
ger avec les parents de la fille qui a amené
le groupe de députés en question, à ébau
cher un projet de loi qui viendra en discus
sion après les vacances.
Les arguments sont multiples. D’abord
l inégalité des prélèvements qui, sur cer
taines tables, se fait sur 6 ou g cartes
jouées, et, à d'autres tables, sur 312 car
tes. Ceci est d'autant plus étonnant que tes
tenanciers auraient eux-mêmes un rende
ment plus important, et alors on est fondé
de rechercher la cause de cet abandon bé
névole de bénéfices certains. Un autre ar
gument, qui a sa valeur, s'applique aux
pourboires remis par les joueurs après une
passe heureuse. La plupart ignorent que
ces cadeaux jouent sur des sommes consi
dérables et il serait plus logique que les pré
lèvements faits, qui servent aussi à doter
d autres privilégiés que le personnel des
jeux, aillent à des œuvres de bienfaisance,
les pupilles de la nation, par exemple. Les
directions sont assez riches pour payer avec
d autres ressources les frais de leurs exploi
tations.
Le jour où nous parlerons chiffres, plus
d’un tombera de son haut.
Le chapitre principal de ce projet dit que
lorsque deux casinos sont dans un périmè
tre rapproché, et, par conséquent, concur
rents, la préférence doit aller au municipal,
à défaut du municipal, au plus ancien. Ain
si, juste -retour des choses d’ici bas, Deau
ville serait dépossédé de l’autorisation des
jeux qui reviendrait d’office au Casino mu
nicipal de Trouville. Les administrateurs
d en face n’y perdraient rien, puisqu'ils ont
un contrat avec Trouville. Mais Trouville,
lui, par contre, y gagnerait quelque chose.
Que vous en semble ?
Amis Trouvillais, ne vous réjouissez pas
trop vite, la tâche est ardue... mais avec de
la ténacité...
Il est certain que la direction de Deau
ville a eu vent de cette interpellation pro
chaine et il faudrait comprendre que là est le
motif qui l'amène, pour parer à toute éven
tualité, à transformer et aménager le Ca
sino de Trouville.
Ne désespérons plus, et si les fêtes de
Pâques ont été grises pour la ville délaissée*
les beaux jours doivent être proches.
D'ailleurs, l’émulation est grande et les
directeurs estimés des principaux hôtels, JW.
Rouger en tête, ont décidé d'ouvrir leurs
portes pour la Pentecôte; ils feront un réel
effort de travail et d’argent pour que l'a
vant-saison soit digne de la ville qui res*
suscite.
Continuant l’élan donné depuis un certain
temps à la cuisine française, première du
monde, ils prétehdent suivre la tradition et
préparent une organisation importante eu
ce sens; les prix seront, parait-il, châtiés,
et on ne verra, partout, que des visages
souriants...
Vous souvenez-vous du trou noir que
faisait, sur l’admirable plage, l'Hôtel de
Paris, aujourd’hui flambant neuf, le Palace
et d'autres, heureusement réveillés, grâce
à l’initiative heureuse de quelques dévoués?
L’artiste Marty camouflera de façon origi
nale les murs guenilleux que la municipa
lité n’avait pas trouvé le moyen de mas
quer.
Disparues également les vieilles haines
de feu Cornuché qui voulait faire de Trou
ville des ruines et des masures. Nous sa
vons que son successeur est adroit et, s’il
fait pour Trouville la moitié de ce qu J U à
promis, nous nous tiendrons pour satisfait,
si, de son côté, la mairie, qui sommeille
profondément, veut, cette fois, faire un ef
fort sérieux auquel personne n’est habitué,
l’initiative privée, ne restera pas inactive et
Trouville retrouvera rapidement une partit^
de son prestigieux passé.
P. TEDRAL.
L’ÉTAT
et la publicité financière
La responsabilité des distributeurs
et des directeurs d’agences
dans les scandales financiers.
(Suite)
Rien n’est plus étrange que la dis
tribution des fonds donnés par les
Sociétés pour la diffusion de leurs ap
pels au public. Les émissions de l’Etat
ont cet avantage d’être toujours des
placements sérieux, dont on sait la des
tination. Mais il n’en va pas de même
des émissions particulières. Telle entre
prise, surcapitalisée et gênée par une
charge obligataire trop forte, ne dis
pose plus de crédits dans les banques,
qui refusent de piacer son papier ou n’y
consentent qu’à des conditions draco
niennes. Force lui est donc de recourir
directement au public, qu’elle ne peut
atteindre que par les journaux. Or,
ceux-ci sont dans les mains des distri
buteurs de publicité. Que fait alors la
Société aux abois ? Elle s’ampute de
quelques centaines de mille francs et les
remet au distributeur, qui reste libre de
les répartir à sa fantaisie. Comme cha
que distributeur a le soin de publie^
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