Titre : L'Avenir : journal républicain d'Indre-et-Loire
Éditeur : [s.n.] (Tours)
Date d'édition : 1905-04-21
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327078838
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 21 avril 1905 21 avril 1905
Description : 1905/04/21. 1905/04/21.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG37 Collection numérique : BIPFPIG37
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k83288071
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-11778
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/03/2020
5
QUOTIDIEN
5
CENTIMES
JOURNAL RÉPUBLICAIN D’INDRE-&-LOIRE
r===============================================
VENDREDI 21 AVRIL 1905
QUOTIDIEN
CENTIMES
PRIX DES ABONNEMENTS
Indre-et-Loire, Maine-et-Loire, Sarthe,
Loir-et-Cher, Indre et Vienne. . .
Tous les autres Départements . . . .
3 Mois — 6 lois — 1 An
5 fr. » 9 fr. » 16 fr.
5 fr. 50 10 fr. » 20 fr.
Rédaction et Administration
20-22, RUE DE LA PREFECTURE, TOURS
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Les Insertions ne sont admises que sous réserves
Téléphone : 2-49
Le vrai Libéralisme
t Hier, à l’occasion de la dis-
‘el . 4 cussion du budget de la
- guerre retour du Sénat, un
" . député nationaliste, M Pu-
gliesi-Conti a demandé à M. Berteaux
s’il était dispose à interdire aux offi-
ciers de faire partie de la franc-maçon
nerie. Le ministre de la guerre a ré
pondu qu'il n'avait nullement l’inten-
tion de revenir sur la tolérance dont
on a toujours fait preuve jusqu'à pré
sent, et il a bien fait de répondre
ainsi.
Est-il donc si difficile de se montrer
véritablement libéral et de ne pas re
garder éternellement les choses par
le petit bout de la lorgnette? Est-il
donc impossible de se débarrasser,
une bonne fois, de l’esprit de parti
et— tranchons le mot — de ne pas em
bêter les officiers, sous le prétexte de
veiller sur l’armée ou de la défendre,
avec un zèle plus ou moins adroit?
Somme toute, que doit-on exiger
d'un officier? Qu'il serve avec fidélité
et loyalisme la France et la Républi-
que; qu'il fasse son devoir et reste
soumis,en toute occasion,à la discipli-
ne qui régit le général comme le sim
ple soldat. Mais a-t-on le droit,la pos
sibilité surtout, d'empêcher l'officier
d'avoir des préférences politiques,
philosophiques ou religieuses? Non,
n'est-il pas vrai, et poser la question,
c’est la résoudre.
Laissons donc à l'officier, comme à
tout citoyen, sa liberté de pensée ; exi-
geons de lui qu’il reste correct; ne to
lérons de sa part aucune manifesta
tion contre nos institutions; favorisons,
car c’est justice, l'officier chez qui les
sentiments républicains s'allient à la
valeur personnelle et aux connaissan
ces techniques. Il n'est pas un gouver
nement qui ne favorise les siens et à
agir autrement la République jouerait
un jeu de dupe. Mais laissons de côté
toutes ces questions mesquines qui
ont été trop agitées, ont pris trop de
place, depuisquelque temps, dans les
délibérations parlementa ires.
Que l'officier catholique aille à la
messe s’il lui plaît, le protestant au
culte, l’israëlite à la synagogue, le
franc-maçon à la loge et le libre-pen
seur indépendant nulle part. C'est l'af
faire de chacun et personne n’a rien à
y voir, si l’écho des préférences con-
fessionnelles ne se répercute pas à la
caserne, et si ces préférences ne se
traduisent pas par des manifestations
dont un soldat, quel que soit son grade,
doit s'abstenir.
N'est-ce pas là le véritable libéra
lisme,dont nombre de gens s'ingénient
à trouver des formules diverses, et qui
réside tout simplement dans le respect
chez les autres d'une philosophie ou
de croyances, qu'on est toujours libre
de ne pas partager.
L’Avenir.
deux dents-là, et de fournir une mâ
choire neuve au doyen désarmé des
Chéri fs...
Cependant, l’empereur allemand, après de
longues tergiversations, se décide à descen-
lire à terre.
ECHOS
L’ACTUALITÉ
LA VISITE DU KAISER
Sous ce titre, nous trouvons dans ]eJour
nal du Maroc un article extrêmement inté
ressant, pris sur le vif. Nous demandons à
notre excellent confrère la permission d’en
citer les passages essentiels qui donnent
une physionomie toute particulière à la
récente apparition de Guillaume II à Tan-
ger.
A peine l’ancre est-elle jetée qu’un
homme se présente à bord, le premier
qui apporte à l’Empereur le salut de
ceux qui l’attendent — le salut, par
conséquent, de Tanger et du Maroc.
Cet homme commande le Du Chayla :
c’est la France. Le protocole exige qu’il
soit cordialement reçu et que l Empe
reur le remercie.
Le protocole a d ? providentiel! siro-
nies; Guillaume qui vient affirmer la
liberté du Maroc, son indépendance
absolue au regard de l’Europe, Guil
laume qui ne veut rien connaître, à
Tanger, que le Sultan, est cependant
obligé de constater un intrus, de le
subir et de lui sourire. La France est
là qui veille sur ce pays libre; cette
indépendance est tenue en respect par
de solides canons. Le Linois et le Du
Chayla sont les deux gigantesques pa
renthèses entre lesquelles se meut’ —
et ne se déplace guère — la liberté du
Sultan. Au moment de descendre sur
le sol Marocain, la France inopinément
se présente; le commandant français
salue très correctement, mais il ouvre
la parenthèse. Bon gré, mal gré, Guil
laume doit s’y insérer...
On comprend qu’il ait alors hésité.
Son hésitation dure près de trois heu-
res pendant lesquelles attendaient,
sur le wharf, un vieillard et sa suite,
le plus vieux débris de la cour Chéri
fienne, auquel il sera tout à l'heure
impossible de sourire à l’empereur
sans exhiber la mélancolie, la plainte
vaine de ses deux dents branlantes, les
deu x seules qui restent à qui représente
le Sultan et le Maroc — et dans quel
état !... Guillaume II n’est pas un den
tiste. Le serait-il qu'il n’aurait pas le
temps ni les moyens de réparer ces
... Le corps diplomatique n'était plus
là. En hôte qui n'a pas seulement des
devoirs, mais aussi des d oits, il n’a
vait pas consenti à une plus longue |
politesse. L’ennemi, décidément, n‘é-
tait plus dangereux : on relevait les
sentinelles, France. Angleterre. toute
l’Europe remontait chez elle pour se
déshabiller et se mettre au balcon.
L’empereur cessait d'être une menace
il devenait spectacle. Au lendemain de
laMi-Carême un beau cortège est en
core de saison.
L’empereur descendit, le cortège fut
beau, un empereur affable et impo
sant, des gigantesques généraux et
des chambellans trempés d'or ; des
hussards de la mort à la barbe féroce,
à l'œil terrible, avec ce large et bon
sourire qui appelle et attend la pipe;
tout ce qu’on avait préparé pour être
terrible se muait doucement en dé
bonnaire aspect et l’empereur, galam
ment, en prenait son parti, déroulant
complaisamment le spectacle pour que
les balcons ne fussent pas inutilement
fleuris de jolies femmes, l ne fois bien
convaincu que l’empereur n’avait plus
rien à faire, Guillaume daignait rester
l'homme charmant.
Il fallait qu’il le fût pour ne pas se
fâcher. D'abord on lui infligea Mac
Lean, ou plutôt Mac Lean s’infligea
lui-même, en costume de pitre: le
corps de ballet au lieu du corps diplo-
matique ! Guillaume a de l'esprit : le
rideau était levé, le spectacle devait
aller jusqu’au bout...
Le cortège arriva cependant à la lé
gation d’Allemagne, un sous-officier
français ouvrait la marche, un sous-
officier également français la fermait
— encore deux parenthèses. A peine
descendu du bateau allemand, Guil
laume, après un rapide plongeon à
travers les saturnales espagnoles,
remontait bien vite dans un palais al
lemand... L’impression en fut immé
diate et vive sur les indigènes : leur
bon sens n'a besoin ni de rhétorique
ni de diplomatie pour comprendre.
Et la France rencontrée partout sur
la route, l'attendait encore au buffet,
impérialement servi. Du champagne
Henri Goidet. cuvée réservée 1898, pé-
tillait dans les coupes où s'humecta
l'empereur. La France est de toutes
les fêtes et de toutes les cours.
Le commerce allemand reçut de son
empereur des félicitations bien méri
tées. Nous avons souvent noté avec
quelle méthode admirable nos redou
tables concurrents ont su peu à peu
envahir le marché marocain et recu-
ler, jusqu'au point de heurter l'Angle-
terre, les limites d'une influence éco
nomique intelligemment conduite.
Guillaume II a distribué quelques
décorations ; MM. Reichaussen et
Hæssner ont été choisis pour recevoir
la haute marque d'une satisfaction na
tionale de l'Allemagne à l'égard de ses
meilleurs pionniers. C’est toute la co
lonie,si discrète et si active,si correcte
et si tenace, qui recevait du souverain
l'honneur que les circonstances obli-
gent cependant à localiser sur deux
poitrines.
Quant aux aigles rouges ou noirs
distribués avec une sagace libéralité à
tout le personnel officiel, ils témoignent
que tous les efforts de l’Allemagne,
dans la diplomatie, l’administration,
le commerce, convergent vers le même
but, étroitement solidarisés dans l’in-
tention et les résultats comme ils le
sont dans les récompenses.
La diplomatie allemande au Maroc
est bien digne d’un éloge que certains
diplomates attardés trouveraient peut-
être indigne de leur fonction. Sans trop
parler de pénétration pacifique, elle
s y applique et y réussit.
Ses commerçants, sa colonie toute
entière sont associés à l’œuvre quelle
poursuit; c’est pour eux qu’elle tra
vaille, c’est par eux qu’elle conquiert;
ils sont les instruments, mais on les
avoue comme bénéficiaires ; un mi
nistre si plénipotentiaire soit-il et le
Chargé des Affaires les plus nationa-
les ne négligent pas de considérer les
affaires d un acheteur de cire ou d'un
marchand de drap. Ils reçoivent l’em-
pereur aujourd’hui, ils encourageront
demain l’épicier et c’est pour cela que
l’empereur les félicite.
Il a raison. Contre la France et les
intérêts politiques dont nous affirmons
la prépondérance au Maroc, sa mani
festation est un coup manqué. Le
voyage n’en conserve pas moins toute
sa haute valeur comme démonstration
de la solidarité nationale allemande et
de l'identité finale— que nous souhai-
ferions pour nous — entre les princi
pes d'hégémonie diplomatique et les
préoccupations utilement pratique du
commerce et de l'industrie.
On se rappelle le courage de ce chef
de train qui. sur la ligne de Sceaux,
tout blessé qu’il venait d’être par un
déraillement, eut la force et le cou
rage d'empêcher un train de voya
geurs venant en sens inverse de cau
ser une nouvelle catastrophe.
M b* ministre de l'intérieur vient |
de lui décerner mu* médaille d'or. Il
semble que 1 acte de dévouement mé
ritait mieux. Sauver la vie à quatre
cents de ses semblables, cela valait
bien le ruban rouge, si souvent donné
pour de prétendus services exception-
nels.
Grand émoi, hier, au ministère de
la justice. L'un des directeurs de la
chancellerie, M. Durand, a été frappé
subitement par une attaque de para
lysie, dans le bureau du chef de cabi
net du garde des sceaux.
Malgré les soins immédiats qui lui I
ontRké prodigués par les docteurs
Fournier et Auffobel, le malheureux I
fonctionnaire a rendu le dernier sou-
pir.
La croisière de Guillaume II.
On assure que l'empereur d’Allema-
gne se rendra à Venise b* 2 ou 3 mai.
Il aurait l’intention de visiter l’exposi-
tion qui est actuellement ouverte dans
cette v ille.
En rentrant en Allemagne. Guil-
laume II s’arrêtera à Wiesbaden, pro-
bablement à Carlsruhe, puis il se ren
dra à Strasbourg, et à Metz.
Il est aujourd'hui certain que le roi
Edouard VII débarquera à Marseille,
en fin- de croisière.
Le consul général d‘Angleterre, sir
Cecil Gurney, vient de recevoir l’ordre
de faire préparer, pour le 28 courant,
le warf de la Compagnie British India,
qui sera décoré de la même façon que
lors du précédent passage du roi.
2e Séance du 19 avril
La séance est ouverte à trois heures
quinze.
M. Fallières préside.
Après urgence déclarée, on passe à la dis-
cusssion du projet de loi relatif à la contri-
bution des patentes.
M. Milliès Lacroix, rapporteur, fait |
connaître que la Chambre n’a porté que les j
modifications de texte ou de forme au pro- ]
jet adopté par le Sénat.
Ces modifications sont acceptées. Le pro
jet est vo té définitivement.
La séance est levée à quatre heures.
Séance aujourd'hui à deux heures et de-
mie.
CHAMBRE DES DÉPUTÉS
Les Annonces judiciaires et
légales sont reçues valable
ment tous les jours dans
L'AVENIR.
Séance du 19 avril (Suite)
LA QUESTION DU MAROC
Importante journée hier à la Chambre ou
M. Delcassé s’est expliqué au sujet du Maroc
ainsi que M. Rouvic r.
Aux critiques de M. Jaurès M Delcassé a
répondu :
Que s’est-il passé dans la situation maro
caine depuis les dernières explications four
nies à la ( hambre ?
Le 7 avril, j'ai dit que notre ministre à
Fez avait terminé, dans les derniers jours
du mois de mars, l’exposé général de nos
propositions pour établir promptement au
Maroc, avec l’ordre et la sécurité, un état
de choses meilleur dont profiteront d’abord
les populations marocaines et en même temps
les étrangers, à quelque nation qu’ils appar
tiennent. qui font des affaires dans ce pays.
Apris avoir pesé lis considérations pré-
sentée; par nous,le gouvernement marocain
nous a annoncé. le 5 avril, qu’il acceptait
le principe «le nos propositions et qu’il était
disposé à discuter immédiatement chacune
d’elles avec notre représentant . Cette dis
cussion a commencé et a la date du lzavril,
date des dernières nouvelles (pie j’ai reçues
de Fez, elle progressait d'une façon satis-
faisante; notre représentant à Fez use avant
tout de persuasion ; il s’applique surtout à
bien convaincre le gouvernement marocain
de son intérêt à réaliser les réformes propo
sées et le gouvernement marocain constate
la sincérité de notre amitié et l’efficacité de
notre concours, qui, la semaine dernière,lui
permettait de maintenir son autorité dans
la région où elle était menacée par les re
belles.
Quant aux réclamations qui se sont fait
jour dernièrement, au sujet de la répercus
sion possible de notre politique marocaine
sur les étrangers, j’ai déclaré moi-même à
l’ambassadeur d’Allemagne à Paris et fait
savoir à l’ambassadeur de France à Berlin
que. si un malentendu à cet égard pouvait
subsister, j’étais prêt à le dissiper et,comme
notre politique au Maroc.telle que des titres
dix fois énoncés, l’ont imposée à la prévo-
vance du gouvernement, telle qu’elle a été
exposée à la ( hambre, telle qu’elle s’est dé
veloppée jusqu’à ce jour, a pour base pro
clamée. non seulement le respect des traités
et conventions conclus par d’autres puissan
ces avec le gouvernement marocain, mais
encore l’application à toutes les puissances,
quelles qu’elles soient,du maintien de l’éga-
lité des droits commerciaux, rien ne serait
plus facile que de l’expliquerde façon à ras
surer tous les intérêts.
Je ne puis pas ne pas relever un passage
du discours de M. Jaurès.
I
ministre des Affaires etrani
M Deschanel
A uni
II d
Affaires
étran
est également
ur
Etienne
Gauthier
Berteaux. ministre de h
à M Lasies qu'il enter
au ministre, et A M. 1
L'ensemble du budget de 1905 est ensuite
A la commission
La commission de séparation des Eglises
et de l’Etat a entendu hier M Bienvenu Mar
tin. ministre (les cultes. qui a proposé un
« Les associations attributaires des biens
des établissements supprimés seront tenues
lu deuxième paragraphe du présent
A l'occasion du budget de la guerre, MM
Lasies et Pugliesi Conti • her hent pouille
à M Berteaux
M. Lasies proteste contre certaines me
M Pugliesi-Conti contre l’autorisation
contrôle
ilant qui
M. Rouvier un
M Rouvier
ministre
(pii veulent
humiliations.
ou a
failli a
même
us mes colli
M Jaurès
ns un porte
M Rouvier
Voir a droite :
M Rouvier
ire avant !» Il
res étranger
conversation
Il fallait le I
- ( )n me dit
non
instant
a un mouvement
audi
mil PC
nérale du gouvernement est délibérée et
Conseil, et comme président de ce Conseil
j’en revendique la responsabilité. (Applau
dissements). On ne peut dire qu’aucundes
sommes un gouvernement St
* Tant qu’elles ne seront pas libérées de
ce passif elles auront droit à la jouissance
Les anni
r dépens
‘PI
a
Après discussion, la commission a adopté
le texte du ministre, mais en intercalant en
tre le premier et le deuxième paragraph e
l'amendement suivant de MM. G rus jean et
Lefas :
Le revenu global
té au pavement du
La Grève de Limoges
La journée d’hier
Les obsèques de Vardelle
aucune eonv
der. Quand l’incident
hangement
On nous d
t raitement
cun incident ne nous ex]
Peut-il s’agir (l'un cha
nes, qui ne
grands intérêts dont le
charge ait été mis en p<
M. Vaillant
notre
il fallait en prendre
Détails rétrospectifs
La question de savoir si le tir des émeu
Voici rétablie, d’après le meilleur
témoignage qui se puisse rencontrer,
la succession des faits qui ont fait pas
ser sur tous les spectateurs un frisson
d'épouvante. Je sais que le court récit
qui va suivre établit nettement les
responsabilités. Je garantis l’exacti-
tude du plus intime détail, car je pour-
rais, le cas échéant, faire appel à un
H est huit heures et demie, la nuit
est lugubre. Tout un bataillon du 78
d infanterie est massé sur le champ
I de foire. En avant, quinze hommes
sont déployés en tirailleurs sur une
ligne,«pii va de la maisonnette du pont-
bascule au débouché «le la rue de l Am-
phithéâtre sur la place.
M. Gerschell a fait «les sommations
successives Vingt fois il a répété les
I paroles sacramentelles : « Au nom de
la loi, dispersez vous ! Que les bons ci-
toyens se retirent ». On n’en fait rien.
Les émeutiers persistent à occuper la
terrasse du jardin d’Orsay, que le feu
«le l'infanterie va battre par l angle
Le commissaire central s’avance vers
| le chef de bataillon, M. Toubouligue,
qui occupa un poste de choix à la cam-
pagne de Chine : « Si vous lirez, com-
mandant, tirez en l'air! » — « C’est
une vieille habitude, répond textuel
lement l’officier.On tire toujours en
l’air, la première fois! » Puis, s’avan-
cant vers ses soldats « Tirez en l’air,
n est-ce pas? »
On fait avancer un trompette «lu e
escadron «le dragons La sonnerie re-
tentit durant une minute, ses notes
claires étreignent douloureusement
। tous les cœurs. I n silence de mort.
Les poitrines sont haletantes.
Du jardin d’Orsay partent quelques
coups de revolver ; un coup de fusil
L’orateur adresse des paroles émues
i à la famille, à laquelle il dit que le
j parti socialiste a contracté envers elle
une dette sacrée qu il saura rem-
plir.
M. Lévy,de la confédération géné
1 raie du trav ail. prononce une allocu-
| tion dans laquelle il fait l'apologie «le
l’action syndicale :
Quelques bravos soulignent ces pa
rôles, que d autres auditeurs couvrent
par des inv itations au silence.
La famille recoit ensuite les condo-
léances des milliers de personnes «pii
ont accompagné le cortège funèbre,
puis elle se retire en silence.
M. Bagnol, député de la Seine, prend
ensuite la parole :
Je viens, dit-il, au nom *lu parti socialis-
a victime des crimes d’hier.Tout
at est en deuil.
Supprimons l’égoïsme pour préparer un
avenir qui n'aura jamais de journée san-
glante ; ressaisissons-nous et soyons pleins
de sang-froid et de courage en présence des
provocations qui nous entourent.
Cette journée de deuil doit être silencieuse
I et sans lendemain.
Solution probable
Il ressort de cette journée qu’une
détente visible s’est produite et que le
mouvement d’émeute semble complè
tement enrayé.
Les commerçants se sont entremis
entre les patrons et les ouvriers et
l'on prévoit qu’une entente amiable
interviendra bientot, peut être de-
main.
l quelques jours et est allé s’installer à
Angoulème, est décidé, et d'autres
concessions, sur d’autres revendica-
lions ouvrières, sont acceptées en prin-
| cipe par les patrons.
De nouvelles troupes sont arrivées,
d autres sont attendues ; mais au fur
1 et à mesure qu ils entrent en ville,les
QUOTIDIEN
5
CENTIMES
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VENDREDI 21 AVRIL 1905
QUOTIDIEN
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Indre-et-Loire, Maine-et-Loire, Sarthe,
Loir-et-Cher, Indre et Vienne. . .
Tous les autres Départements . . . .
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- guerre retour du Sénat, un
" . député nationaliste, M Pu-
gliesi-Conti a demandé à M. Berteaux
s’il était dispose à interdire aux offi-
ciers de faire partie de la franc-maçon
nerie. Le ministre de la guerre a ré
pondu qu'il n'avait nullement l’inten-
tion de revenir sur la tolérance dont
on a toujours fait preuve jusqu'à pré
sent, et il a bien fait de répondre
ainsi.
Est-il donc si difficile de se montrer
véritablement libéral et de ne pas re
garder éternellement les choses par
le petit bout de la lorgnette? Est-il
donc impossible de se débarrasser,
une bonne fois, de l’esprit de parti
et— tranchons le mot — de ne pas em
bêter les officiers, sous le prétexte de
veiller sur l’armée ou de la défendre,
avec un zèle plus ou moins adroit?
Somme toute, que doit-on exiger
d'un officier? Qu'il serve avec fidélité
et loyalisme la France et la Républi-
que; qu'il fasse son devoir et reste
soumis,en toute occasion,à la discipli-
ne qui régit le général comme le sim
ple soldat. Mais a-t-on le droit,la pos
sibilité surtout, d'empêcher l'officier
d'avoir des préférences politiques,
philosophiques ou religieuses? Non,
n'est-il pas vrai, et poser la question,
c’est la résoudre.
Laissons donc à l'officier, comme à
tout citoyen, sa liberté de pensée ; exi-
geons de lui qu’il reste correct; ne to
lérons de sa part aucune manifesta
tion contre nos institutions; favorisons,
car c’est justice, l'officier chez qui les
sentiments républicains s'allient à la
valeur personnelle et aux connaissan
ces techniques. Il n'est pas un gouver
nement qui ne favorise les siens et à
agir autrement la République jouerait
un jeu de dupe. Mais laissons de côté
toutes ces questions mesquines qui
ont été trop agitées, ont pris trop de
place, depuisquelque temps, dans les
délibérations parlementa ires.
Que l'officier catholique aille à la
messe s’il lui plaît, le protestant au
culte, l’israëlite à la synagogue, le
franc-maçon à la loge et le libre-pen
seur indépendant nulle part. C'est l'af
faire de chacun et personne n’a rien à
y voir, si l’écho des préférences con-
fessionnelles ne se répercute pas à la
caserne, et si ces préférences ne se
traduisent pas par des manifestations
dont un soldat, quel que soit son grade,
doit s'abstenir.
N'est-ce pas là le véritable libéra
lisme,dont nombre de gens s'ingénient
à trouver des formules diverses, et qui
réside tout simplement dans le respect
chez les autres d'une philosophie ou
de croyances, qu'on est toujours libre
de ne pas partager.
L’Avenir.
deux dents-là, et de fournir une mâ
choire neuve au doyen désarmé des
Chéri fs...
Cependant, l’empereur allemand, après de
longues tergiversations, se décide à descen-
lire à terre.
ECHOS
L’ACTUALITÉ
LA VISITE DU KAISER
Sous ce titre, nous trouvons dans ]eJour
nal du Maroc un article extrêmement inté
ressant, pris sur le vif. Nous demandons à
notre excellent confrère la permission d’en
citer les passages essentiels qui donnent
une physionomie toute particulière à la
récente apparition de Guillaume II à Tan-
ger.
A peine l’ancre est-elle jetée qu’un
homme se présente à bord, le premier
qui apporte à l’Empereur le salut de
ceux qui l’attendent — le salut, par
conséquent, de Tanger et du Maroc.
Cet homme commande le Du Chayla :
c’est la France. Le protocole exige qu’il
soit cordialement reçu et que l Empe
reur le remercie.
Le protocole a d ? providentiel! siro-
nies; Guillaume qui vient affirmer la
liberté du Maroc, son indépendance
absolue au regard de l’Europe, Guil
laume qui ne veut rien connaître, à
Tanger, que le Sultan, est cependant
obligé de constater un intrus, de le
subir et de lui sourire. La France est
là qui veille sur ce pays libre; cette
indépendance est tenue en respect par
de solides canons. Le Linois et le Du
Chayla sont les deux gigantesques pa
renthèses entre lesquelles se meut’ —
et ne se déplace guère — la liberté du
Sultan. Au moment de descendre sur
le sol Marocain, la France inopinément
se présente; le commandant français
salue très correctement, mais il ouvre
la parenthèse. Bon gré, mal gré, Guil
laume doit s’y insérer...
On comprend qu’il ait alors hésité.
Son hésitation dure près de trois heu-
res pendant lesquelles attendaient,
sur le wharf, un vieillard et sa suite,
le plus vieux débris de la cour Chéri
fienne, auquel il sera tout à l'heure
impossible de sourire à l’empereur
sans exhiber la mélancolie, la plainte
vaine de ses deux dents branlantes, les
deu x seules qui restent à qui représente
le Sultan et le Maroc — et dans quel
état !... Guillaume II n’est pas un den
tiste. Le serait-il qu'il n’aurait pas le
temps ni les moyens de réparer ces
... Le corps diplomatique n'était plus
là. En hôte qui n'a pas seulement des
devoirs, mais aussi des d oits, il n’a
vait pas consenti à une plus longue |
politesse. L’ennemi, décidément, n‘é-
tait plus dangereux : on relevait les
sentinelles, France. Angleterre. toute
l’Europe remontait chez elle pour se
déshabiller et se mettre au balcon.
L’empereur cessait d'être une menace
il devenait spectacle. Au lendemain de
laMi-Carême un beau cortège est en
core de saison.
L’empereur descendit, le cortège fut
beau, un empereur affable et impo
sant, des gigantesques généraux et
des chambellans trempés d'or ; des
hussards de la mort à la barbe féroce,
à l'œil terrible, avec ce large et bon
sourire qui appelle et attend la pipe;
tout ce qu’on avait préparé pour être
terrible se muait doucement en dé
bonnaire aspect et l’empereur, galam
ment, en prenait son parti, déroulant
complaisamment le spectacle pour que
les balcons ne fussent pas inutilement
fleuris de jolies femmes, l ne fois bien
convaincu que l’empereur n’avait plus
rien à faire, Guillaume daignait rester
l'homme charmant.
Il fallait qu’il le fût pour ne pas se
fâcher. D'abord on lui infligea Mac
Lean, ou plutôt Mac Lean s’infligea
lui-même, en costume de pitre: le
corps de ballet au lieu du corps diplo-
matique ! Guillaume a de l'esprit : le
rideau était levé, le spectacle devait
aller jusqu’au bout...
Le cortège arriva cependant à la lé
gation d’Allemagne, un sous-officier
français ouvrait la marche, un sous-
officier également français la fermait
— encore deux parenthèses. A peine
descendu du bateau allemand, Guil
laume, après un rapide plongeon à
travers les saturnales espagnoles,
remontait bien vite dans un palais al
lemand... L’impression en fut immé
diate et vive sur les indigènes : leur
bon sens n'a besoin ni de rhétorique
ni de diplomatie pour comprendre.
Et la France rencontrée partout sur
la route, l'attendait encore au buffet,
impérialement servi. Du champagne
Henri Goidet. cuvée réservée 1898, pé-
tillait dans les coupes où s'humecta
l'empereur. La France est de toutes
les fêtes et de toutes les cours.
Le commerce allemand reçut de son
empereur des félicitations bien méri
tées. Nous avons souvent noté avec
quelle méthode admirable nos redou
tables concurrents ont su peu à peu
envahir le marché marocain et recu-
ler, jusqu'au point de heurter l'Angle-
terre, les limites d'une influence éco
nomique intelligemment conduite.
Guillaume II a distribué quelques
décorations ; MM. Reichaussen et
Hæssner ont été choisis pour recevoir
la haute marque d'une satisfaction na
tionale de l'Allemagne à l'égard de ses
meilleurs pionniers. C’est toute la co
lonie,si discrète et si active,si correcte
et si tenace, qui recevait du souverain
l'honneur que les circonstances obli-
gent cependant à localiser sur deux
poitrines.
Quant aux aigles rouges ou noirs
distribués avec une sagace libéralité à
tout le personnel officiel, ils témoignent
que tous les efforts de l’Allemagne,
dans la diplomatie, l’administration,
le commerce, convergent vers le même
but, étroitement solidarisés dans l’in-
tention et les résultats comme ils le
sont dans les récompenses.
La diplomatie allemande au Maroc
est bien digne d’un éloge que certains
diplomates attardés trouveraient peut-
être indigne de leur fonction. Sans trop
parler de pénétration pacifique, elle
s y applique et y réussit.
Ses commerçants, sa colonie toute
entière sont associés à l’œuvre quelle
poursuit; c’est pour eux qu’elle tra
vaille, c’est par eux qu’elle conquiert;
ils sont les instruments, mais on les
avoue comme bénéficiaires ; un mi
nistre si plénipotentiaire soit-il et le
Chargé des Affaires les plus nationa-
les ne négligent pas de considérer les
affaires d un acheteur de cire ou d'un
marchand de drap. Ils reçoivent l’em-
pereur aujourd’hui, ils encourageront
demain l’épicier et c’est pour cela que
l’empereur les félicite.
Il a raison. Contre la France et les
intérêts politiques dont nous affirmons
la prépondérance au Maroc, sa mani
festation est un coup manqué. Le
voyage n’en conserve pas moins toute
sa haute valeur comme démonstration
de la solidarité nationale allemande et
de l'identité finale— que nous souhai-
ferions pour nous — entre les princi
pes d'hégémonie diplomatique et les
préoccupations utilement pratique du
commerce et de l'industrie.
On se rappelle le courage de ce chef
de train qui. sur la ligne de Sceaux,
tout blessé qu’il venait d’être par un
déraillement, eut la force et le cou
rage d'empêcher un train de voya
geurs venant en sens inverse de cau
ser une nouvelle catastrophe.
M b* ministre de l'intérieur vient |
de lui décerner mu* médaille d'or. Il
semble que 1 acte de dévouement mé
ritait mieux. Sauver la vie à quatre
cents de ses semblables, cela valait
bien le ruban rouge, si souvent donné
pour de prétendus services exception-
nels.
Grand émoi, hier, au ministère de
la justice. L'un des directeurs de la
chancellerie, M. Durand, a été frappé
subitement par une attaque de para
lysie, dans le bureau du chef de cabi
net du garde des sceaux.
Malgré les soins immédiats qui lui I
ontRké prodigués par les docteurs
Fournier et Auffobel, le malheureux I
fonctionnaire a rendu le dernier sou-
pir.
La croisière de Guillaume II.
On assure que l'empereur d’Allema-
gne se rendra à Venise b* 2 ou 3 mai.
Il aurait l’intention de visiter l’exposi-
tion qui est actuellement ouverte dans
cette v ille.
En rentrant en Allemagne. Guil-
laume II s’arrêtera à Wiesbaden, pro-
bablement à Carlsruhe, puis il se ren
dra à Strasbourg, et à Metz.
Il est aujourd'hui certain que le roi
Edouard VII débarquera à Marseille,
en fin- de croisière.
Le consul général d‘Angleterre, sir
Cecil Gurney, vient de recevoir l’ordre
de faire préparer, pour le 28 courant,
le warf de la Compagnie British India,
qui sera décoré de la même façon que
lors du précédent passage du roi.
2e Séance du 19 avril
La séance est ouverte à trois heures
quinze.
M. Fallières préside.
Après urgence déclarée, on passe à la dis-
cusssion du projet de loi relatif à la contri-
bution des patentes.
M. Milliès Lacroix, rapporteur, fait |
connaître que la Chambre n’a porté que les j
modifications de texte ou de forme au pro- ]
jet adopté par le Sénat.
Ces modifications sont acceptées. Le pro
jet est vo té définitivement.
La séance est levée à quatre heures.
Séance aujourd'hui à deux heures et de-
mie.
CHAMBRE DES DÉPUTÉS
Les Annonces judiciaires et
légales sont reçues valable
ment tous les jours dans
L'AVENIR.
Séance du 19 avril (Suite)
LA QUESTION DU MAROC
Importante journée hier à la Chambre ou
M. Delcassé s’est expliqué au sujet du Maroc
ainsi que M. Rouvic r.
Aux critiques de M. Jaurès M Delcassé a
répondu :
Que s’est-il passé dans la situation maro
caine depuis les dernières explications four
nies à la ( hambre ?
Le 7 avril, j'ai dit que notre ministre à
Fez avait terminé, dans les derniers jours
du mois de mars, l’exposé général de nos
propositions pour établir promptement au
Maroc, avec l’ordre et la sécurité, un état
de choses meilleur dont profiteront d’abord
les populations marocaines et en même temps
les étrangers, à quelque nation qu’ils appar
tiennent. qui font des affaires dans ce pays.
Apris avoir pesé lis considérations pré-
sentée; par nous,le gouvernement marocain
nous a annoncé. le 5 avril, qu’il acceptait
le principe «le nos propositions et qu’il était
disposé à discuter immédiatement chacune
d’elles avec notre représentant . Cette dis
cussion a commencé et a la date du lzavril,
date des dernières nouvelles (pie j’ai reçues
de Fez, elle progressait d'une façon satis-
faisante; notre représentant à Fez use avant
tout de persuasion ; il s’applique surtout à
bien convaincre le gouvernement marocain
de son intérêt à réaliser les réformes propo
sées et le gouvernement marocain constate
la sincérité de notre amitié et l’efficacité de
notre concours, qui, la semaine dernière,lui
permettait de maintenir son autorité dans
la région où elle était menacée par les re
belles.
Quant aux réclamations qui se sont fait
jour dernièrement, au sujet de la répercus
sion possible de notre politique marocaine
sur les étrangers, j’ai déclaré moi-même à
l’ambassadeur d’Allemagne à Paris et fait
savoir à l’ambassadeur de France à Berlin
que. si un malentendu à cet égard pouvait
subsister, j’étais prêt à le dissiper et,comme
notre politique au Maroc.telle que des titres
dix fois énoncés, l’ont imposée à la prévo-
vance du gouvernement, telle qu’elle a été
exposée à la ( hambre, telle qu’elle s’est dé
veloppée jusqu’à ce jour, a pour base pro
clamée. non seulement le respect des traités
et conventions conclus par d’autres puissan
ces avec le gouvernement marocain, mais
encore l’application à toutes les puissances,
quelles qu’elles soient,du maintien de l’éga-
lité des droits commerciaux, rien ne serait
plus facile que de l’expliquerde façon à ras
surer tous les intérêts.
Je ne puis pas ne pas relever un passage
du discours de M. Jaurès.
I
ministre des Affaires etrani
M Deschanel
A uni
II d
Affaires
étran
est également
ur
Etienne
Gauthier
Berteaux. ministre de h
à M Lasies qu'il enter
au ministre, et A M. 1
L'ensemble du budget de 1905 est ensuite
A la commission
La commission de séparation des Eglises
et de l’Etat a entendu hier M Bienvenu Mar
tin. ministre (les cultes. qui a proposé un
« Les associations attributaires des biens
des établissements supprimés seront tenues
lu deuxième paragraphe du présent
A l'occasion du budget de la guerre, MM
Lasies et Pugliesi Conti • her hent pouille
à M Berteaux
M. Lasies proteste contre certaines me
M Pugliesi-Conti contre l’autorisation
contrôle
ilant qui
M. Rouvier un
M Rouvier
ministre
(pii veulent
humiliations.
ou a
failli a
même
us mes colli
M Jaurès
ns un porte
M Rouvier
Voir a droite :
M Rouvier
ire avant !» Il
res étranger
conversation
Il fallait le I
- ( )n me dit
non
instant
a un mouvement
audi
mil PC
nérale du gouvernement est délibérée et
Conseil, et comme président de ce Conseil
j’en revendique la responsabilité. (Applau
dissements). On ne peut dire qu’aucundes
sommes un gouvernement St
* Tant qu’elles ne seront pas libérées de
ce passif elles auront droit à la jouissance
Les anni
r dépens
‘PI
a
Après discussion, la commission a adopté
le texte du ministre, mais en intercalant en
tre le premier et le deuxième paragraph e
l'amendement suivant de MM. G rus jean et
Lefas :
Le revenu global
té au pavement du
La Grève de Limoges
La journée d’hier
Les obsèques de Vardelle
aucune eonv
der. Quand l’incident
hangement
On nous d
t raitement
cun incident ne nous ex]
Peut-il s’agir (l'un cha
nes, qui ne
grands intérêts dont le
charge ait été mis en p<
M. Vaillant
notre
il fallait en prendre
Détails rétrospectifs
La question de savoir si le tir des émeu
Voici rétablie, d’après le meilleur
témoignage qui se puisse rencontrer,
la succession des faits qui ont fait pas
ser sur tous les spectateurs un frisson
d'épouvante. Je sais que le court récit
qui va suivre établit nettement les
responsabilités. Je garantis l’exacti-
tude du plus intime détail, car je pour-
rais, le cas échéant, faire appel à un
H est huit heures et demie, la nuit
est lugubre. Tout un bataillon du 78
d infanterie est massé sur le champ
I de foire. En avant, quinze hommes
sont déployés en tirailleurs sur une
ligne,«pii va de la maisonnette du pont-
bascule au débouché «le la rue de l Am-
phithéâtre sur la place.
M. Gerschell a fait «les sommations
successives Vingt fois il a répété les
I paroles sacramentelles : « Au nom de
la loi, dispersez vous ! Que les bons ci-
toyens se retirent ». On n’en fait rien.
Les émeutiers persistent à occuper la
terrasse du jardin d’Orsay, que le feu
«le l'infanterie va battre par l angle
Le commissaire central s’avance vers
| le chef de bataillon, M. Toubouligue,
qui occupa un poste de choix à la cam-
pagne de Chine : « Si vous lirez, com-
mandant, tirez en l'air! » — « C’est
une vieille habitude, répond textuel
lement l’officier.On tire toujours en
l’air, la première fois! » Puis, s’avan-
cant vers ses soldats « Tirez en l’air,
n est-ce pas? »
On fait avancer un trompette «lu e
escadron «le dragons La sonnerie re-
tentit durant une minute, ses notes
claires étreignent douloureusement
। tous les cœurs. I n silence de mort.
Les poitrines sont haletantes.
Du jardin d’Orsay partent quelques
coups de revolver ; un coup de fusil
L’orateur adresse des paroles émues
i à la famille, à laquelle il dit que le
j parti socialiste a contracté envers elle
une dette sacrée qu il saura rem-
plir.
M. Lévy,de la confédération géné
1 raie du trav ail. prononce une allocu-
| tion dans laquelle il fait l'apologie «le
l’action syndicale :
Quelques bravos soulignent ces pa
rôles, que d autres auditeurs couvrent
par des inv itations au silence.
La famille recoit ensuite les condo-
léances des milliers de personnes «pii
ont accompagné le cortège funèbre,
puis elle se retire en silence.
M. Bagnol, député de la Seine, prend
ensuite la parole :
Je viens, dit-il, au nom *lu parti socialis-
a victime des crimes d’hier.Tout
at est en deuil.
Supprimons l’égoïsme pour préparer un
avenir qui n'aura jamais de journée san-
glante ; ressaisissons-nous et soyons pleins
de sang-froid et de courage en présence des
provocations qui nous entourent.
Cette journée de deuil doit être silencieuse
I et sans lendemain.
Solution probable
Il ressort de cette journée qu’une
détente visible s’est produite et que le
mouvement d’émeute semble complè
tement enrayé.
Les commerçants se sont entremis
entre les patrons et les ouvriers et
l'on prévoit qu’une entente amiable
interviendra bientot, peut être de-
main.
l quelques jours et est allé s’installer à
Angoulème, est décidé, et d'autres
concessions, sur d’autres revendica-
lions ouvrières, sont acceptées en prin-
| cipe par les patrons.
De nouvelles troupes sont arrivées,
d autres sont attendues ; mais au fur
1 et à mesure qu ils entrent en ville,les
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