Titre : L'Est républicain : quotidien régional
Éditeur : [s.n.] (Nancy)
Éditeur : L'Est républicainL'Est républicain (Heillecourt)
Date d'édition : 1933-10-02
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34361432n
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 02 octobre 1933 02 octobre 1933
Description : 1933/10/02 (A45,ED7,N17014). 1933/10/02 (A45,ED7,N17014).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG54 Collection numérique : BIPFPIG54
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k82793975
Source : Bibliothèques de Nancy, 745199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/10/2022
7.me EDITION
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L'EST REPUBLICAIN
QUOTIDJEN RÉGIONAL 25'
LE PLUS FORT TIRAGE DES JOURNAUX DE L'EST
25E DIRECTEUR: RENÉ MERCIER
45« Année. - N° 17014
LUNDI
2
OCTOBRE
1 933
Les réunions
et cérémonies
dominicales
M. G. BONNET A PÉRIGUEUX
Le gouvernement saura faire
son devoir pour le redressement financier
Périgueux, 8 octobre. - M. G. Bon-
net, ministre des Finances, a assisté
aujourd'hui, à Périgueux, à une réu-
nion de la Fédération radicale.
Prenant la parole, le ministre s'est
défendu, au surplus, de vouloir don-
ner la moindre indication sur les pro-
jets de redressement financier du Gou-
vernement, que le Parlement sera le
premier à connaître.
Il a ajouté cependant :
« Le sentiment qui domine à l'heure
actuelle dans l'opinion publique, c'est
son hostilité catégorique à toute infla-
tion.
« Dimanche dernier, j'ai entendu con-
damner l'inflation, ici, avec la même
vigueur, dans une assemblée d'anciens
combattants et dans une réunion d'agri-
culteurs
« Je. m'en suis vivement réjoui, puis-
que c'est la thèse même que nous avons
toujours défendue.
« Notre attitude, très nette au point
de vue. monétaire, en particulier à la
conférence de Londres, a eu pour con-
séquence d'amener en France de nom-
breux capitaux étrangers, en quête
d'un refuge sûr. _
« L'épargne française, de son coté, a
manifesté sa confiance en répondant à,
notre appel et en souscrivant au der-
nier emprunt, en partie avec des billets
jusqu'ici thésaurisés.
,< De là, la situation meilleure de la
trésorerie après les journées difficiles
du début de l'année.
« Elle nous a permis de prendre, dès
maintenant, toutes les dispositions né-
cessaires pour achever, dans des con-
ditions particulièrement favorables, le
remboursement de l'ouverture de_ cré-
dit contractée à Londres au mois de
mai. , . "
« Mais il ne faut pas s'y méprendre
et nro're que l'on pourrait retarder
sans péril l'heure de parfaire le redres-
sement financier.
« Nous avons déjà comblé une partie
importante du déficit budgétaire.
« 11 faut maintenant, ainsi que nous
l'avions annoncé il y a quelques mois,
franchir la dernière étape, et assurer
l'équilibre définitif du budget.
« Le gouvernement a pleinement con-
science de ce devoir. Il n'y manquera
pas. »
L'assemblée a marqué par ses ap-
plaudissements unanimes, son appro-
bation du discours prononcé par le mi-
nistre des finances.
Elle a ensuite envoyé un télégram-
me exprimant sa pleine confiance au
président. Daladier, et ses voeux de san-
té au préaident Herriot.
M. de Monzie à Lyon
L'AIDE DE L'ETAT AUX COMMUNES
Lyon, 1er octobre. - M. de Monzie a
inauguré aujourd'hui le Groupé scolai-
re Jean-Jaurès, à Caluire.
Au cours d'un vin d'honneur qui a
suivi, le ministre de l'éducation natio-
nale a prononcé un discours dans le-
quel il a parlé notamment de l'aide de
l'Etat aux communes.
Le ministre a déclaré que, doréna-
vant, on devra envisager un plafond de
66 pour 100 pour cette part contributi-
ve.
« Mais, a poursuivi l'orateur, plus
nous irons, plus le travail aura besoin
du savoir général. C'est pourquoi il
convient de prolonger la scolarité, afin
de doter l'enfant d'un savoir de base,
qui doit être le viatique de toute son
existence. ®
Parlant' de la coopération intellectuel-
le pour la paix, le ministre déclare que
nous sommes le rempart occidental de
la conception d'une société civile et.li-
bre.
« Nous avons trop dit que nous som-
mes modèles. C'est pourquoi nous de-
vons avoir des maisons aussi belles que
la science qu'elles contiennent. »
M. de Monzie, très applaudi, se rend
ensuite au monument aux morts. De là,
il s'est rendu à Bourgoin.
M. Daîimier à Marseille
L'OEUVRE COLONIALE FRANÇAISE
Marseille, l6r octobre. - Au banquet
qui lui a été offert à la foire du parc '
Chanot, M. Dalimier a prononcé un
discours dans lequel il a affirmé son
eSpoir de pouvoir poursuivre, au mi-
nistère des colonies, l'oeuvre magnifi-
que que M. Sarraut y avait entreprise
avec une générosité et un patriotisme
que nul n'a jamais trouvés en défaut.
Puis il a ajouté :
« L'oeuvre coloniale française est
au-dessus de tout soupçon et de tout
reproche.
« Je répondrai à toutes les campa-
gnes mensongères. Je porterai toutes
mes attentions, comme mon prédéces-
seur, vers les problèmes économiques,
car nos colonies doivent être les pre-
miers fournisseurs de la métropole,
qui doit les avoir pour premiers
clients.
« Là est la condition indispensable
de leur prospérité commune. »
M. Louis Marin à Saint-Etienne
LA FÉDÉRATION RÉPUBLICAINE
DE LA LOIRE
Saint-Etienne, l6r octobre. - La sec-
tion de la Loire de la Fédération ré-
publicaine, récemment créée, a réuni
ce matin plus de 2.000 électeurs au
Family-Théâtre, sous la présidence de
M. Victor Perret, vice-président du
parti.
Plusieurs discours ont été prononcés,
notamment par M. Louis Marin, prési-
dent de la Fédération, qui a condamné
la politique du cartel et conclu en ces
termes :
« Il faut, d'une façon générale, ap-
pliquer résolument et fermement des
principes politiques réalistes, vraiment
républicains et démocratiques, c'est-à-
dire contraires à ceux qui ont régné
presque sans arrêt effectif depuis la
fin du XIXe siècle.
Il expose les mesures « immédiates »
q^ie la Fédération propose.
A propos de chacune d'elles, il ana-
lyse la part de tradition solide et de
nouveauté hardie qu'elle comporte.
Devant la nécessité de réaliser le re-
dressement « avant » une catastrophe
et non après, il compare les < chances
de redressement » qui peuvent venir du
Parlement ou de l'opinion, d'après les
réactions de l'un et de l'autre.
Il réclame des efforts de propagande
pour rendre visible à tous le sens des
événements et une action énergique au
Parlement de la part des formations
d'union nationale.
ic Elles devront s'agglomérer autour
de la coalitionactifs du cartel, .
L'EXPOSITION FLORALE DE PARIS
Photo MEURISSE.
UN MOULIN TOUT EN DAHLIAS
L'INONDATION DU MIDI
GAGE LE CENTRE
La Loire et l'Allier
Du côté de Digoin, les riverains
du fleuve déménagent en hâte
Moulins, 1er octobre. - Au cours
d'un, violent orage sur Moulins et les
environs, la foudre est tombée en plu-
sieurs endroits.
La pluie' a inondé les . sous-sols et
les caves, ravinant les chemins. L'Al-
lier monte avec une rapidité inquié-
tante.
Roanne, 1er octobre. - A la suite des
dernières pluies, la Loire est en crue.
La plaine entre le canal de Roanne
à. Digoin et la voie ferrée de Roanne
à Paray, est complètement inondée.
Les communications sont coupées
avec Briennon et Charlieu, et, en Saô-
ne-et-Loire, les diverains déménagent
en hâte.
Des mesures de sécurité sont prises.
LE TARN EN CRUE
Albl, 1er octobre. - La crue du Tarn
est importante.
Ses eaux charrient de nombreuses
épaves.
Aux Avalais, près d'Albi, les jardins
et les rez-de-chaussées sont inondés.
DANS LE GARD ET L'HERAULT
Montpellier, 1er octobre. - La persis-
tance des pluies provoque de nouvel-
les inondations dans le Gard et l'Hé-
rault.
A Valleraugue, une usine de bonne-
terie et de bas de soie a été détruite.
Les dégâts atteignent un million.
A Sommières, la Vidourle inonde à
nouveau la route.
Un autocar a été bloqué par les
eaux et les voyageurs ont dû se sau-
ver ayant de l'eau jusqu'à la cein-
ture.
Au Vigan, la foudre est tombée en
divers endroits et a causé de sérieux
dégâts.
A Bez et à Esparbon, tous les jardins
potagers sont ravagés.
A Aimargues, une partie du village
est inondée, ainsi qu'à Marsillargues.
A Puyaut, M. Jean Bonnet, âgé de
25 ans, qui nettoyait un fossé, est tom-
bé dans l'eau et s'est noyé.
L'Hérault inonde toute la plaine et
les villages de Florensac, Bessan, Saint-
Thibery et Montagnac sont isolés.
LA SANTÉ DE M, HERRIOT
Lyon, 1er octobre. - M. Herriot, a
passé une nuit assez pénible. Cepen-
dant, la température du malade a
baissé et son état général est toujours
satisfaisant.
UNE CEREMONIE FRANCO-BRITANNIQUE
L'Hommage des deux Pays
aux Morts du dirigeable B-iOi "
M. DALADIER :
« Nous ne pouvons oublier que nos deux
pays ont partagé bien des souffrances, bien des
deuils, ef mis en commun de nobles espoirs. »
M. MACDONALD :
« Monsieur Daladier, je vous remercie !...
Gouvernement français, je vous remercie !...
Peuple français, je vous remercie !... »
Beauvais, 1er octobre. - Le 5 octobre,
1930, à 2 h. 08 du matin, le dirigeable
anglais « R. 101 », qui faisait un voya-
ge en direction des Indes, tombait, en
flammes, au cours d'une violente tem-
pête, à Allonne, petite localité de la ]
banlieue de Beauvais, au lieu dit « Les i
Coutures ». Sur les cinquante-quatre |
passagers, quarante-sept ont trouvé la
mort dans l'aéronef en flammes. Dans
un geste symbolique d'hommage a la
mémoire des victimes, un monument,
fort simple a été.édifié sur la route na-
tionale de Paris à Beauvais. L'inaugu-
ration a eu lieu aujourd'hui.
L'ARRIVÉE DE M. MAC DONALD
Beauvais, 1er octobre. - M.. Mac Do-
nald, premier ministre de Grande-Breta-
gne, est arrivé, par avion, à l'aérodro-
me de Beauvais, à 10 h, 30. Le premier
ministre de Grande-Bretagne était
accompagné du marquis de Londonder-
rv, ministre de l'air ; sir Hugh Dew-
ding, maréchal de l'air ; sir Bullock,
secrétaire général du ministère de l'air;
du lieutenant-colonel directeur de l'a-
viation marchande, et de diverses au-
tres personnalités britanniques.
L'AVIATION FRANÇAISE
ET L'AVIATION BRITANNIQUE
Le Bourget, 1er octobre. - Une esca-
drille française de dix-huit avions de
chasse, plaéés sous le commandement
du commandant Pitot, a quitté Le Bour-
get, à 10 h. 55, pour Allonne, accompa-
gnée d'une escadrille de dix avions de
chasse anglais, commandée par le ma-
jor Pexar. Un avion de la Compagnie
Air-France, piloté par le chef pilote Ba,-
jac, a quitté, également, Le Bourget, à
il h. 30, à destination d'Abonné, où il
doit jeter des gerbes de fleurs sur le
monument élevé à la mémoire des vic-
times du « R.-101 ».
LA RÉCEPTION OFFICIELLE
DU PREMIER MINISTRE
BRITANNIQUE
Beauvais, 1er octobre. - Bien avant
l'heure fixée pour la cérémonie, la po-
pulation de Beauvais et celle des com-
munes avoisinantes entouraient le mo-
nument, autour duquel étaient déposées
de nombreuses couronnes de chrysan-
thèmes et de roses, notamment celles de
la ville de Beauvais, du constructeur
britannique, du ministère de l'air. Le
Souvenir Français avait déposé une
plaque de marbre, portant cette inscrip-
tion : « A la mémoire des victimes de
la catastrophe du « R-101 », le Souvenir
Français ».
A 10 h. 05, le cortège officiel français,
venu de Paris par la route, passe devant
le monument, se rendant à l'aérodrome
de Beauvais pour recevoir M. Mac Do-
nald. On remarque : le colonel Jau-
rfeàud, directeur du cabinet de M. Pier-
re Cot, accompagnant le ministre de
l'air, ainsi que les généraux Baret et
Denain ;
M. Chasserat, directeur du cabinet de
M. Paul-Boncour, représente le minis-
tre des affaires étrangères retenu à Ge-
nève par les travaux de la Société des
Nations.
M. Laurent-Eynac, ministre des P.T.
T., qui était miiîistre de l'air lors de la
catastrophe du « R-101 », est accompa-
gné par M. Bairet, directeur de son
cabinet. , "
Lord Tyrrell, ambassadeur de Gran-
de-Bretagne à Paris, accompagné du
capitaine Bone, attaché de l'air, s'ar-
rête quelques instants devant le monu-
ment avant de se rendre à l'aérodrome.
Toutes les personnalités officielles
sont arrivées à 10 h. 20 sur l'aire d'at-
terrissage, attendant le premier minis-
tre de Grande-Bretagne.
A 10 h. 28, l'avion ministériel, tout
argenté, survole l'aérodrome pour se
poser à 10 h. 30 exactement.
Concours de coiffes aux Sables-d'Olonne
Sèa fie/ni/m deA ^taMeû
Encore quelques jours et les écoliers et écolières vont reprendre le « collier » ! Col-
lier bien doux pour la plupart d'entre eu x, qui sont heureux de retrouver leurs
camarades dont ils ont été séparés depuis deux mois. C'est presque atfec joie que
ces enfants, accompagnés de leurs maman s, choisissent dans les magasins les objets
scolaires dont Us ont besoinPhoto N.Y.TV
M. Daladier serre les mains de son
collègue anglais en lui demandant :
- Avez-vous fait bon voyage. Excel-
lence ?
MM. Mac Donald et Daladier se pré-
sentent ensuitet réciproquement, les
personnalités de leurs suites. M. Mac
Donald prend place dans la voiture de
M. Daladier pour gagner le monument.
L'INAUGURATION
A 11 heures précises, la cérémonie
commence. La foule, maintenue par un
service d'ordre très rigoureux, est de
plus en plus dense. Les personnalités
prennent place à la tribune officielle.
La musique du 51e d'infanterie, massée
derrière le monument, joue le » God
Save The King » et la « Marseillaise »,
tandis que les deux présidents du con-
seil déposant. Jes couronnes des gou-
vernements français et britannique.
Toutes les têtes sont découvertes.
L'instant est émouvant. Le temps est
magnifique. Les habitants d'Abonné
qui assistent tous à la cérémonie évo-
quent le temps effroyable qui sévit dans
la nuit tragique du 4 au 5 octobre 1930,
et qui causa en partie la catastrophe.
Lés hymnes nationaux terminés, le
maire d'Allonne, prenant la parole,
souhaite la bienvenue aux ministres de
Grande-Bretagne et déclare que la po- |
pulation d'Abonné veillera, jalouse-
ment, sur le monument qui évoque, en
même temps, l'amitié franco-britanni-
que.
M. Daladier gravit ensuite les mar-
ches de la petite . tribune décorée de
drapeaux anglais et français. Il pro-
nonce le discours suivant :
Discours de M. Daladier
« Monsieur le premier ministre,
» Mesdames, Messieurs.
« Fidèles à l'énergique audace de la
nation britannique, pareils à tous ceux
dé ses fils qui, à travers, les siècles, ont
porté si haut dans le monde le presti-
ge de votre pays, des hommes de chez
vous, à bord du dirigeable « R.-101 »,
suivaient dans là nuit du 5 octobre 1930
la route qui devait les mener jusqu'aux
Indes.
« Héritiers de ces marins qui ont sil-
lonné toutes les mers du globe, fils de
ces navigateurs intrépides que l'histoi-
re a trouvés loujours présents dans les
grandes entreprises et dans les grandes
découvertes, ils voulaient tracer une
route nouvelle d'un bout à l'autre de
votre empire.
« Car les vertus des races se retrou-
vent au cours des âges.
« En suivant les progrès de la scien-
ce et de l'invention humaines sans ces-
se renouvelées, elles forgent, sans ces-
se, les mêmes caractères et les mêmes
héroïsmes.
« Ce n'était pas seulement des jeunes
hommes consacrés au danger qui
avaient tenté cette grande aventure,
puisque au milieu d'eux, unis à eux
par les mêmes périls, se trouvaient les
chefs de votre aéronautique qui n'a-
vaient pas voulu que la hardiesse de la
pensée fut Séparée de la hardiesse de
l'acte.
» Votre ministre de l'air, lord Thom-
son, votre directeur de l'aviation ci-
vile, sir Sefton Brancker, avaient pris
place dans les nacelles avec un état-
major qui rassemblait l'élite de votre
aviation.
« N'est-ce pas dire assez la valeur de
ces hommes ?
» Chaque pays sait bien, à l'heure ac-
tuelle, que ce sont les plus hardis d'en-
tre ses fils qui se lancent à la conquête
du nouvel empire que nous nous som-
mes ouverts au milieu des nuages, et
chaque pays peut comprendre ce qu'é-
tait l'équipage de votre dirigeable.
+
« Le tranquille courage de votre avia-
tion, formée par l'exemple de votre
illustre marine, donne la mesure de ce
calme mépris du danger qui est la
forme la plus haute de l'héroïsme.
« Nous nous souvenons tous des cir-
constances de la catastrophe, de la. nuit
noire, des rafales de pluie, du vent
d'Ouest soufflant en tempête.
« Au milieu de la nuit, la population
de Beauvais étonnée et frémissante d'in-
quiétude, voyait le dirigeable raser le
faite de la cathédrale et pressentait,
dans le déchaînement de l'orage, le ter-
rible arrêt du destin.
« Car tous les éléments s'unissaient
alors pour anéantir le courage des
hommes, pour rendre inefficaces leur
habileté, leur science et leur courage.
« Au delà de l'échec et de la réussite,
dans l'héroïsme pur des batailles sans
espoir, où l'on n'engage que sa vie
propre, l'équipage du « R.-101 » heur-1
tait dans la tempête contre le plateau
d'Allone, et trouvait un tombeau dans
les nacelles qui auraient dû les con-
duire vers la gloire d'une prouesse ré-
fléchie.
« Il est douloureux pour une nation,
malgré le légitime orgueil que laisse
après lui le courage, de perdre un équi-
page d'élite et, avec lui, les chefs
d'une de ses plus fécondes activités.
« Devant ce désastre, l'Angleterre
pouvait reprendre l'apostrophe de son
plus grand poète :
« O mort orgueilleuse, quelle fête
« préparais-tu dans tes palais éternels
« pour avoir frappé si cruellement
« tant de chefs en une seule fois ? »
« Mais un grand pays s'émeut plus
alors de la douleur des femmes et des
enfants que de la disparition des hé-
ros, puisqu'il sait que leurs places ne
resteront pas inoccupées, et que les vi-
vants sont prêts là continuer l'oeuvre
de ceux qui sont morts.
« Dans le deuil qui frappait l'Angle-
terre, c'est cette piété des affection?
et des amitiés qui touchait alors le
plus directement le coeur de la France.
*
. *
« Nous avons connu le nom de ceux
qui étaient meurtris. Nous avons su,
Monsieur le premier Ministre, que les
liens les plus sacrés de l'amitié étaient
atteints en vous, par la mort de Lord
Thomson, et ce sont toutes ces souf-
frances que nous avons voulu adop-
ter.
« Car il nous est facile d'être at-
teints quand le destin frappe une au-
tre nation.
« La France n'a pas, en elle, de ces
forces d'indifférence qui permettent de '
rester insensible aux souffrances des
hommes.
« Toute notre histoire, toute notre
civilisation, toute une lente conquête,
dans laquelle la raison et le senti-
ment ont eu leur part, ont confirmé le j
plus humble des Français dans l'idée I
que l'homme n'est jamais étranger ;
pour l'homme.
« Est-il besoin de rappeler aussi que
nous ne pouvions oublier alors que nos
deux pays ont partagé bien des souf-
frances, ont mis en commun bien des
deuils, bien des larmes, et aussi bien
de nobles espoirs.
n Mais en prenant notre part natu-
relle à cette catastrophe, nous avons
pris aussi notre part de son enseigne-
ment et de l'exemple qu'elle mani-
feste.
« Elle montre, en effet, que le vrai
courage est tranquille et pacifique,
qu'il affronte le danger sans menacer
personne.
« C'est pourquoi, d'un même désir,
nous avons voulu que le souvenir des
hommes du « R-101 » en témoigne sur
cette colline par ce monument, où se
répondent les symboles de nos deux
nations.
« Elles sont prêtes, l'une et l'autre,
à comprendre la valeur de cet exem-
ple.
« Il répond aux certitudes qui les
animent.
« L'amitié franco-britannique n'est-
elle pas fondée sur une volonté com-
mune de garder au courage son aspect
pacifique, sur la foi dans un même
idéal de liberté et de dignité humai-
nes ?
« Si nous croyons que les civilisa-
tions obéissent à d'autres lois qu'à cel-
les d'une aveugle fatalité, nous devons
faire en sorte qu'elles donnent la pre-
mière place à ces nobles efforts, consa-
crés là la paix, qui confèrent à la vie
des peuples sa véritable grandeur. »
M, Mac Donald
M. Mac Donald, avant de prendre la
parole, serre affectueusement la main
du chef du gouvernement français. Le
Premier anglais prend place, à son
tour, à la tribune et, d'une voix tantôt
très douce, tantôt martelant les phrases,
improvise, dans sa langue natale.
Les mains serrant les deux revers de
sa jaquette, il dit en substance :
« Nous ne^ sommes-pas Français, nous
ne sommes pas Anglais, nous sommes
ici comme des hommes et des femmes,
venus saluer les précurseurs du progrès
de l'humanité.
« J'ai en face de moi des hommes èt
des femmes qui étaient présents lors
de la terrible nuit d'orage qui a vu la
catastrophe du dirigeable « R.-101 ».
« Je me trouve ici dans un endroit
sacré, qui a été illuminé par les flam-
mes qui ont ravagé le dirigeable, là-
bas, sur la colline.
« Je souhaite que tous les pionniers,
dans l'avenir, puissent a,voir, dans leurs
derniers instants, l'aide et la sympa-
thie qui ont été données aux pionniers
du « R.-101 » par nos amis d'Allonne.
« Quand viendra l'heure où l'on ra-
patriera les cercueils de ces pionniers,
dans leur terre natale, que des mains
saintes, inspirées par : des coeurs com-
me les vôtres, puissent couvrir ces cer-
cueils avec les fleurs sauvages de ces
collines.
« Mes amis, ce geste est une preuve
d'amitié devant notre tristesse. Il ne se-
ra, jamais effacé des coeurs britanni-
ques.
« Nous sommes venus ici vous voir
dans vos foyers pour commémorer les
morts, mais nous emportons avec nous
le souvenir des vivants. »
Le premier ministre qe Grande-Bre-
tagne évoque la mémoire des victimes
de la catastrophe et notamment celle
de lord Thomson, un de ses amis très
chers.
CVoir la suite page 2)
Le désaccord
entre les fractions
socialistes
DISCOURS DE M. MARQUET
On nous parle d'unité, oui...
Mais nons ne pouvons accepter le suicide
Ph. NEW-YORK TIMES S.A.
Mm 0 CER WINSKA, de Paris
qui a remporté le premier prix
au concours de la plus jolie coiffe.
QUE SE PASSE-T-1L
AU PAYS DES SOVIETS ?
Un article de M. Herriot
Le dénigrement systématique est
l'oeuvre de la campagne hitlérienne.
Baza.s, octobre. - M. Marquet, dé-
puté, maire de Bordeaux ; MM. Cayrel,
Lasserre, Cazalet, Luquot, Lafaye, dé-
putés de la Gironde, ont pris la parole
devant plus de 1.500 personnes, dans la
circonscription de M. Lafaye.
Ils se sont attachés à justifier la po-
litique pratiquée par la majorité du
groupe socialiste au Parlement.
M. Marquet a précisé qu'il était im-
possible qu'après avoir entrepris lé re-
dressement financier et l'avoir conduit
au prix de grands sacrifices au point
où il est, la majorité de gauche, dé-
faillante, laisse à la réaction le soin
de terminer cette oeuvre.
« Si le vote du projet de redresse-
ment financier et du programme de
travaux publics et des réformes qui y
sera incorporé doit aggraver la crise
socialiste, qui sera responsable ? Ceux
qui veulent sauver la majorité de gau-
che de la faillite et augmenter ainsi
l'autorité politique du socialisme ou
ceux qui, pour des raisons de doctrine,
la conduiraient à la banqueroute ?
« On nous parle d'unité, oui, mais
pas de' suicide. »
M. Marquet et les orateurs qui lui
ont succédé ont été très applaudis.
Un avion anglais
rentrant d?Allonne
s'écrase an sol
Paris, 1er octobre. - L' « Agence
Economique et Financière » publie,
dans son numéro de lundi, sous le
titre : « Dans l'Union Soviétique », une
étude de M. Edouard Herriot, dont
voici les principaux passages :
« Il n'est pas de pays sur lequel on
ait, dans le temps présent, écrit plus
de sottises que la Russie, déclare en
commençant l'ancien président du Con-
seil.
« De divers côtés, le fanatisme poli-
tique intervient.
« Pour les uns, elle est l'objet d'une
sorte de culte mystique ; pour les au-
tres, elle apparaît comme une terre
d'épouvante.
« C'est ainsi que, présentement, on
mène toute une campagne au sujet
d'une prétendue famine en Ukraine.
« En parcourant l'Ukraine, dans di-
vers sens, je n'ai rien aperçu de tel.
« Il y a eu certainement, ici. et là, des
difficultés de ravitaillement, une pro-
duction insuffisante, par suite, soit de
la paresse, soit de la mauvaise volonté.
« Je n'ai découvert, nulle part, de
famine, même dans les villages alle-
mands, que l'on me signalait et que
je suis allé voir.
« Ce que j'ai nettement perçu, c'est
une campagne hilérienne, à l'appui
d'un désir évident d'extension vers
l'Est.
« Cette campagne hitlérienne est mê-
me la profonde raison de l'irritation
qui sévit, à l'heure actuelle, dans l'U-
nion soviétique contre l'Allemagne.
« Cette hostilité - on doit le savoir -
est un des! éléments essentiels de la po-
litique internationale dans le temps
présent. »
Etudiant le mouvement démographi-
que en U. R. S. S., M. Edouard Her-
riot enregistre que l'Union soviétique
compte aujourd'hui 161 millions d'ha-
bitants, que, de 1926 à 1931, elle s'est
accrue de 14 millions d'habitants, soit
en moyenne 2.800.000 habitants par an-
née. Il rappëllB~nrplnioirrtléjâ émise
qu'à ce rythme l'Union des pays so-
viétiques comptera, vers le milieu du
XXe siècle, environ 227 millions d'habi-
tants.
Puis il écrit :
« De tels chiffres, à eux seuls, font
déjà réfléchir. »
(Voir la suite page 2)
.Londres, 1er octobre. - Le ministre
de l'air annonce qu'un avion qui re-
venait d'assister à la cérémonie d'Al-
lonne, et que l'on croit être un appa-
reil particulier, est tombé, au début de
l'après-midi, près de Hawkhurst, comté
de Kent.
Ses trois occupants ont été tués.
Le 31® anniversaire de la mort
d'Emile Zola
AU SALON NAUTIQUE
Dans la section de la Marine militaire, un petit hydravion est lancé par catapulte,
devant le pu blic attentif. Photo N.Y.T.
ÉLECTION SÉNATORIALE
La succession de M. Elby
dans le Pas-de-Calais
Arras, 1er octobre. - Aujourd'hui
a eu lieu, dans le département du
Pas-de-Calais, une élection sénatoria-
le pour pourvoir au remplacement de
M. Elby (Union républicaine), décédé.
Voici les résultats :
Inscrits, 2.105 ; votants, 2.102 ; suf-
frages . exprimés, 2.102 ; majorité ab-
solue, 1.052.
M. Salmon, député de Saint-Pol, ré-
publicain de gauche, a été élu par
1.111 voix.
Ont obtenu ensuite : MM. Dupuich
(S.F.I.O.), 560 ; Canu, armateur, ra-
dical-socialiste, 367 voix ; Dfcrrfcs,
communiste^ 60 voix.
LES ALPES MEURTRIERES
Trois touristes disparus
depuis huit jours
Zermatt, 1er octobre. - Deux touris-
tes allemands et un autrichien, partis,
sans guide pour faire une ascension,
ont diparu depuis le 24 septembre.
Toutes les recherches faites demeu-
rent sans résultat.
Sofia, 1er octobre. - Ce matin 300
communistes environ ont manifesté à
Sofia pour protester contre le procès
de Leipzig. La police, sur laquelle
les manifestants ont lancé des pier-
res, a dû tirer des coups de revolver
en l'air pour disperser ces derniers.
Plusieurs arrestations ont été opé-
rées.
Paris, 1er octobre. - Le 31e anniver-
saire de la mort d'Emile Zola a été cé-
lébré, cette année, à Médan, sous la
présidence de M. Jean Vignaud, prési-
dent de la Critique Littéraire.
Parlant au nom de cette association,
M. Vignaud a étudié en Zola, écrivain
de combat, le partisan du libre examen
social et. littéraire.
M. Louis-Ferdinand Céline, homme
de lettres, a ensuite tracé un vigoureux
parallèle entre l'époque où vécut le ro-
mancier et le temps présent.
Enfin, M6 Joseph Hild, avocat à la
cour d'appel, et qui fut secrétaire de
Labori au procès Zola, a évoqué le rô-
le de l'auteur des « Rougon-Macquart »
dans l'affaire Dreyfus.
Aa Congrès de la Natalité
Le Havre, 1er octobre. - La séance de
clôture du 15e congrès national de la
natalité s'est tenue, ce matin, sous la
présidence de M. Bisler, ayant à ses cô-
tés MM. Georges Pernot, Duval-Arnoult,
députés; Lefas, sénateur ; Lefebvre-Du-
bos, président de l'Alliance nationale ;
Bribosia, délégué belge, etc.
M. Gaston Lacoin, membre du conseil
supérieur de la natalité, a présenté le
rapport général sans s'attacher au texte
des voeux que le congrès a sanctionnés,
il en a mis l'esprit en lumière, les grou-
pant en un faisceau coordonné.
« Leur leit-motiv, a-t-il dit, a été l'in-
fluence pernicieuse de la ville.
« Si l'homme déserte la campagne,
c'est parce que sa femme ne veut pas
y rester, car son travail est écrasant.
« On modernisera la culture, non l'ha-
bitation. »
Concluant, le rapporteur a noté l'es-
prit très réconfortant des nouvelles gé-
nérations et leur attitude sérieuse en
face des problèmes du mariage et de la
vie de famille.
Parmi les voeux adoptés, on relève les
suivants :
Que tous les groupements familiaux
placent au premier plan de leurs pré-
occupations, la question de la protec-
tion moraie de l'enfance.
« Que la censure cinématographique
soit réorganisée avec le contrôle des pè-
res et mères de famille ;
» Que le Parlement adopte au plus
tôt, la proposition de loi Dormann et
Gandry, en faveur des pupilles de l'Ai-
de nationale
« Que l'application de la loi Loucheur
soit reprise rapidement. »
Les sous-officiers de réserve
de la 7e région
Mulhouse, 1er octobre. - Aujourd'hui
a eu lieu, à Mulhouse, la cérémonie
de clôture du congrès des sous-officiers
de, réserve de la 7e région.
Après la remise d'un drapeau à
l'Amicale de Mulhouse, par le général
Nietzel, et en présence des généraux
Ring, Walch, Duchesne, Herrscher,
tous les congressistes se rendirent au
Vieil-Armand, où le commandant Du-
puis, du 4e R. A. D., fit un exposé des
combats que nos troupes, en particu-
lier le 152e régiment d'infanterie, du-
rent soutenir sur ce sommet.
A 11 heures, un banquet, présidé par
le maréchal Lyautey, réunit les con-
gressistes à la salle de la Bourse de
Mulhouse.
Parmi les assistants, on remarquait,
outre les généraux susnommés, des re-
présentants des sociétés patriotiques de
la ville, les députés Wallach et Bur-
rus, ainsi que de nombreux officiers
de la garnison.
Plusieurs orateurs, entre autres le
maréchal Lyautey, les généraux Nies-
sel, Duchesne et Héring, le député Wal-
lach, docteur Legrand, président du
Souvenir Français, etc., prononcèrent
des allocutions qui furent toutes très
applaudies.
Toulon, 1er octobre. - L'encaisseur
en fuite Bigliéme, né à Marseille le
9 avril 1892, sans domicile fixe, s'est
constitué prisonnier cet après-midi à
la police.
Il venait de Marseille, où il a passe
deux jours.
Au moment où il s'est mis à la dis-
position de la justice, il n'avait aucun
argent sur M,
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LUNDI
2
OCTOBRE
1 933
Les réunions
et cérémonies
dominicales
M. G. BONNET A PÉRIGUEUX
Le gouvernement saura faire
son devoir pour le redressement financier
Périgueux, 8 octobre. - M. G. Bon-
net, ministre des Finances, a assisté
aujourd'hui, à Périgueux, à une réu-
nion de la Fédération radicale.
Prenant la parole, le ministre s'est
défendu, au surplus, de vouloir don-
ner la moindre indication sur les pro-
jets de redressement financier du Gou-
vernement, que le Parlement sera le
premier à connaître.
Il a ajouté cependant :
« Le sentiment qui domine à l'heure
actuelle dans l'opinion publique, c'est
son hostilité catégorique à toute infla-
tion.
« Dimanche dernier, j'ai entendu con-
damner l'inflation, ici, avec la même
vigueur, dans une assemblée d'anciens
combattants et dans une réunion d'agri-
culteurs
« Je. m'en suis vivement réjoui, puis-
que c'est la thèse même que nous avons
toujours défendue.
« Notre attitude, très nette au point
de vue. monétaire, en particulier à la
conférence de Londres, a eu pour con-
séquence d'amener en France de nom-
breux capitaux étrangers, en quête
d'un refuge sûr. _
« L'épargne française, de son coté, a
manifesté sa confiance en répondant à,
notre appel et en souscrivant au der-
nier emprunt, en partie avec des billets
jusqu'ici thésaurisés.
,< De là, la situation meilleure de la
trésorerie après les journées difficiles
du début de l'année.
« Elle nous a permis de prendre, dès
maintenant, toutes les dispositions né-
cessaires pour achever, dans des con-
ditions particulièrement favorables, le
remboursement de l'ouverture de_ cré-
dit contractée à Londres au mois de
mai. , . "
« Mais il ne faut pas s'y méprendre
et nro're que l'on pourrait retarder
sans péril l'heure de parfaire le redres-
sement financier.
« Nous avons déjà comblé une partie
importante du déficit budgétaire.
« 11 faut maintenant, ainsi que nous
l'avions annoncé il y a quelques mois,
franchir la dernière étape, et assurer
l'équilibre définitif du budget.
« Le gouvernement a pleinement con-
science de ce devoir. Il n'y manquera
pas. »
L'assemblée a marqué par ses ap-
plaudissements unanimes, son appro-
bation du discours prononcé par le mi-
nistre des finances.
Elle a ensuite envoyé un télégram-
me exprimant sa pleine confiance au
président. Daladier, et ses voeux de san-
té au préaident Herriot.
M. de Monzie à Lyon
L'AIDE DE L'ETAT AUX COMMUNES
Lyon, 1er octobre. - M. de Monzie a
inauguré aujourd'hui le Groupé scolai-
re Jean-Jaurès, à Caluire.
Au cours d'un vin d'honneur qui a
suivi, le ministre de l'éducation natio-
nale a prononcé un discours dans le-
quel il a parlé notamment de l'aide de
l'Etat aux communes.
Le ministre a déclaré que, doréna-
vant, on devra envisager un plafond de
66 pour 100 pour cette part contributi-
ve.
« Mais, a poursuivi l'orateur, plus
nous irons, plus le travail aura besoin
du savoir général. C'est pourquoi il
convient de prolonger la scolarité, afin
de doter l'enfant d'un savoir de base,
qui doit être le viatique de toute son
existence. ®
Parlant' de la coopération intellectuel-
le pour la paix, le ministre déclare que
nous sommes le rempart occidental de
la conception d'une société civile et.li-
bre.
« Nous avons trop dit que nous som-
mes modèles. C'est pourquoi nous de-
vons avoir des maisons aussi belles que
la science qu'elles contiennent. »
M. de Monzie, très applaudi, se rend
ensuite au monument aux morts. De là,
il s'est rendu à Bourgoin.
M. Daîimier à Marseille
L'OEUVRE COLONIALE FRANÇAISE
Marseille, l6r octobre. - Au banquet
qui lui a été offert à la foire du parc '
Chanot, M. Dalimier a prononcé un
discours dans lequel il a affirmé son
eSpoir de pouvoir poursuivre, au mi-
nistère des colonies, l'oeuvre magnifi-
que que M. Sarraut y avait entreprise
avec une générosité et un patriotisme
que nul n'a jamais trouvés en défaut.
Puis il a ajouté :
« L'oeuvre coloniale française est
au-dessus de tout soupçon et de tout
reproche.
« Je répondrai à toutes les campa-
gnes mensongères. Je porterai toutes
mes attentions, comme mon prédéces-
seur, vers les problèmes économiques,
car nos colonies doivent être les pre-
miers fournisseurs de la métropole,
qui doit les avoir pour premiers
clients.
« Là est la condition indispensable
de leur prospérité commune. »
M. Louis Marin à Saint-Etienne
LA FÉDÉRATION RÉPUBLICAINE
DE LA LOIRE
Saint-Etienne, l6r octobre. - La sec-
tion de la Loire de la Fédération ré-
publicaine, récemment créée, a réuni
ce matin plus de 2.000 électeurs au
Family-Théâtre, sous la présidence de
M. Victor Perret, vice-président du
parti.
Plusieurs discours ont été prononcés,
notamment par M. Louis Marin, prési-
dent de la Fédération, qui a condamné
la politique du cartel et conclu en ces
termes :
« Il faut, d'une façon générale, ap-
pliquer résolument et fermement des
principes politiques réalistes, vraiment
républicains et démocratiques, c'est-à-
dire contraires à ceux qui ont régné
presque sans arrêt effectif depuis la
fin du XIXe siècle.
Il expose les mesures « immédiates »
q^ie la Fédération propose.
A propos de chacune d'elles, il ana-
lyse la part de tradition solide et de
nouveauté hardie qu'elle comporte.
Devant la nécessité de réaliser le re-
dressement « avant » une catastrophe
et non après, il compare les < chances
de redressement » qui peuvent venir du
Parlement ou de l'opinion, d'après les
réactions de l'un et de l'autre.
Il réclame des efforts de propagande
pour rendre visible à tous le sens des
événements et une action énergique au
Parlement de la part des formations
d'union nationale.
ic Elles devront s'agglomérer autour
de la coalition
L'EXPOSITION FLORALE DE PARIS
Photo MEURISSE.
UN MOULIN TOUT EN DAHLIAS
L'INONDATION DU MIDI
GAGE LE CENTRE
La Loire et l'Allier
Du côté de Digoin, les riverains
du fleuve déménagent en hâte
Moulins, 1er octobre. - Au cours
d'un, violent orage sur Moulins et les
environs, la foudre est tombée en plu-
sieurs endroits.
La pluie' a inondé les . sous-sols et
les caves, ravinant les chemins. L'Al-
lier monte avec une rapidité inquié-
tante.
Roanne, 1er octobre. - A la suite des
dernières pluies, la Loire est en crue.
La plaine entre le canal de Roanne
à. Digoin et la voie ferrée de Roanne
à Paray, est complètement inondée.
Les communications sont coupées
avec Briennon et Charlieu, et, en Saô-
ne-et-Loire, les diverains déménagent
en hâte.
Des mesures de sécurité sont prises.
LE TARN EN CRUE
Albl, 1er octobre. - La crue du Tarn
est importante.
Ses eaux charrient de nombreuses
épaves.
Aux Avalais, près d'Albi, les jardins
et les rez-de-chaussées sont inondés.
DANS LE GARD ET L'HERAULT
Montpellier, 1er octobre. - La persis-
tance des pluies provoque de nouvel-
les inondations dans le Gard et l'Hé-
rault.
A Valleraugue, une usine de bonne-
terie et de bas de soie a été détruite.
Les dégâts atteignent un million.
A Sommières, la Vidourle inonde à
nouveau la route.
Un autocar a été bloqué par les
eaux et les voyageurs ont dû se sau-
ver ayant de l'eau jusqu'à la cein-
ture.
Au Vigan, la foudre est tombée en
divers endroits et a causé de sérieux
dégâts.
A Bez et à Esparbon, tous les jardins
potagers sont ravagés.
A Aimargues, une partie du village
est inondée, ainsi qu'à Marsillargues.
A Puyaut, M. Jean Bonnet, âgé de
25 ans, qui nettoyait un fossé, est tom-
bé dans l'eau et s'est noyé.
L'Hérault inonde toute la plaine et
les villages de Florensac, Bessan, Saint-
Thibery et Montagnac sont isolés.
LA SANTÉ DE M, HERRIOT
Lyon, 1er octobre. - M. Herriot, a
passé une nuit assez pénible. Cepen-
dant, la température du malade a
baissé et son état général est toujours
satisfaisant.
UNE CEREMONIE FRANCO-BRITANNIQUE
L'Hommage des deux Pays
aux Morts du dirigeable B-iOi "
M. DALADIER :
« Nous ne pouvons oublier que nos deux
pays ont partagé bien des souffrances, bien des
deuils, ef mis en commun de nobles espoirs. »
M. MACDONALD :
« Monsieur Daladier, je vous remercie !...
Gouvernement français, je vous remercie !...
Peuple français, je vous remercie !... »
Beauvais, 1er octobre. - Le 5 octobre,
1930, à 2 h. 08 du matin, le dirigeable
anglais « R. 101 », qui faisait un voya-
ge en direction des Indes, tombait, en
flammes, au cours d'une violente tem-
pête, à Allonne, petite localité de la ]
banlieue de Beauvais, au lieu dit « Les i
Coutures ». Sur les cinquante-quatre |
passagers, quarante-sept ont trouvé la
mort dans l'aéronef en flammes. Dans
un geste symbolique d'hommage a la
mémoire des victimes, un monument,
fort simple a été.édifié sur la route na-
tionale de Paris à Beauvais. L'inaugu-
ration a eu lieu aujourd'hui.
L'ARRIVÉE DE M. MAC DONALD
Beauvais, 1er octobre. - M.. Mac Do-
nald, premier ministre de Grande-Breta-
gne, est arrivé, par avion, à l'aérodro-
me de Beauvais, à 10 h, 30. Le premier
ministre de Grande-Bretagne était
accompagné du marquis de Londonder-
rv, ministre de l'air ; sir Hugh Dew-
ding, maréchal de l'air ; sir Bullock,
secrétaire général du ministère de l'air;
du lieutenant-colonel directeur de l'a-
viation marchande, et de diverses au-
tres personnalités britanniques.
L'AVIATION FRANÇAISE
ET L'AVIATION BRITANNIQUE
Le Bourget, 1er octobre. - Une esca-
drille française de dix-huit avions de
chasse, plaéés sous le commandement
du commandant Pitot, a quitté Le Bour-
get, à 10 h. 55, pour Allonne, accompa-
gnée d'une escadrille de dix avions de
chasse anglais, commandée par le ma-
jor Pexar. Un avion de la Compagnie
Air-France, piloté par le chef pilote Ba,-
jac, a quitté, également, Le Bourget, à
il h. 30, à destination d'Abonné, où il
doit jeter des gerbes de fleurs sur le
monument élevé à la mémoire des vic-
times du « R.-101 ».
LA RÉCEPTION OFFICIELLE
DU PREMIER MINISTRE
BRITANNIQUE
Beauvais, 1er octobre. - Bien avant
l'heure fixée pour la cérémonie, la po-
pulation de Beauvais et celle des com-
munes avoisinantes entouraient le mo-
nument, autour duquel étaient déposées
de nombreuses couronnes de chrysan-
thèmes et de roses, notamment celles de
la ville de Beauvais, du constructeur
britannique, du ministère de l'air. Le
Souvenir Français avait déposé une
plaque de marbre, portant cette inscrip-
tion : « A la mémoire des victimes de
la catastrophe du « R-101 », le Souvenir
Français ».
A 10 h. 05, le cortège officiel français,
venu de Paris par la route, passe devant
le monument, se rendant à l'aérodrome
de Beauvais pour recevoir M. Mac Do-
nald. On remarque : le colonel Jau-
rfeàud, directeur du cabinet de M. Pier-
re Cot, accompagnant le ministre de
l'air, ainsi que les généraux Baret et
Denain ;
M. Chasserat, directeur du cabinet de
M. Paul-Boncour, représente le minis-
tre des affaires étrangères retenu à Ge-
nève par les travaux de la Société des
Nations.
M. Laurent-Eynac, ministre des P.T.
T., qui était miiîistre de l'air lors de la
catastrophe du « R-101 », est accompa-
gné par M. Bairet, directeur de son
cabinet. , "
Lord Tyrrell, ambassadeur de Gran-
de-Bretagne à Paris, accompagné du
capitaine Bone, attaché de l'air, s'ar-
rête quelques instants devant le monu-
ment avant de se rendre à l'aérodrome.
Toutes les personnalités officielles
sont arrivées à 10 h. 20 sur l'aire d'at-
terrissage, attendant le premier minis-
tre de Grande-Bretagne.
A 10 h. 28, l'avion ministériel, tout
argenté, survole l'aérodrome pour se
poser à 10 h. 30 exactement.
Concours de coiffes aux Sables-d'Olonne
Sèa fie/ni/m deA ^taMeû
Encore quelques jours et les écoliers et écolières vont reprendre le « collier » ! Col-
lier bien doux pour la plupart d'entre eu x, qui sont heureux de retrouver leurs
camarades dont ils ont été séparés depuis deux mois. C'est presque atfec joie que
ces enfants, accompagnés de leurs maman s, choisissent dans les magasins les objets
scolaires dont Us ont besoinPhoto N.Y.TV
M. Daladier serre les mains de son
collègue anglais en lui demandant :
- Avez-vous fait bon voyage. Excel-
lence ?
MM. Mac Donald et Daladier se pré-
sentent ensuitet réciproquement, les
personnalités de leurs suites. M. Mac
Donald prend place dans la voiture de
M. Daladier pour gagner le monument.
L'INAUGURATION
A 11 heures précises, la cérémonie
commence. La foule, maintenue par un
service d'ordre très rigoureux, est de
plus en plus dense. Les personnalités
prennent place à la tribune officielle.
La musique du 51e d'infanterie, massée
derrière le monument, joue le » God
Save The King » et la « Marseillaise »,
tandis que les deux présidents du con-
seil déposant. Jes couronnes des gou-
vernements français et britannique.
Toutes les têtes sont découvertes.
L'instant est émouvant. Le temps est
magnifique. Les habitants d'Abonné
qui assistent tous à la cérémonie évo-
quent le temps effroyable qui sévit dans
la nuit tragique du 4 au 5 octobre 1930,
et qui causa en partie la catastrophe.
Lés hymnes nationaux terminés, le
maire d'Allonne, prenant la parole,
souhaite la bienvenue aux ministres de
Grande-Bretagne et déclare que la po- |
pulation d'Abonné veillera, jalouse-
ment, sur le monument qui évoque, en
même temps, l'amitié franco-britanni-
que.
M. Daladier gravit ensuite les mar-
ches de la petite . tribune décorée de
drapeaux anglais et français. Il pro-
nonce le discours suivant :
Discours de M. Daladier
« Monsieur le premier ministre,
» Mesdames, Messieurs.
« Fidèles à l'énergique audace de la
nation britannique, pareils à tous ceux
dé ses fils qui, à travers, les siècles, ont
porté si haut dans le monde le presti-
ge de votre pays, des hommes de chez
vous, à bord du dirigeable « R.-101 »,
suivaient dans là nuit du 5 octobre 1930
la route qui devait les mener jusqu'aux
Indes.
« Héritiers de ces marins qui ont sil-
lonné toutes les mers du globe, fils de
ces navigateurs intrépides que l'histoi-
re a trouvés loujours présents dans les
grandes entreprises et dans les grandes
découvertes, ils voulaient tracer une
route nouvelle d'un bout à l'autre de
votre empire.
« Car les vertus des races se retrou-
vent au cours des âges.
« En suivant les progrès de la scien-
ce et de l'invention humaines sans ces-
se renouvelées, elles forgent, sans ces-
se, les mêmes caractères et les mêmes
héroïsmes.
« Ce n'était pas seulement des jeunes
hommes consacrés au danger qui
avaient tenté cette grande aventure,
puisque au milieu d'eux, unis à eux
par les mêmes périls, se trouvaient les
chefs de votre aéronautique qui n'a-
vaient pas voulu que la hardiesse de la
pensée fut Séparée de la hardiesse de
l'acte.
» Votre ministre de l'air, lord Thom-
son, votre directeur de l'aviation ci-
vile, sir Sefton Brancker, avaient pris
place dans les nacelles avec un état-
major qui rassemblait l'élite de votre
aviation.
« N'est-ce pas dire assez la valeur de
ces hommes ?
» Chaque pays sait bien, à l'heure ac-
tuelle, que ce sont les plus hardis d'en-
tre ses fils qui se lancent à la conquête
du nouvel empire que nous nous som-
mes ouverts au milieu des nuages, et
chaque pays peut comprendre ce qu'é-
tait l'équipage de votre dirigeable.
+
« Le tranquille courage de votre avia-
tion, formée par l'exemple de votre
illustre marine, donne la mesure de ce
calme mépris du danger qui est la
forme la plus haute de l'héroïsme.
« Nous nous souvenons tous des cir-
constances de la catastrophe, de la. nuit
noire, des rafales de pluie, du vent
d'Ouest soufflant en tempête.
« Au milieu de la nuit, la population
de Beauvais étonnée et frémissante d'in-
quiétude, voyait le dirigeable raser le
faite de la cathédrale et pressentait,
dans le déchaînement de l'orage, le ter-
rible arrêt du destin.
« Car tous les éléments s'unissaient
alors pour anéantir le courage des
hommes, pour rendre inefficaces leur
habileté, leur science et leur courage.
« Au delà de l'échec et de la réussite,
dans l'héroïsme pur des batailles sans
espoir, où l'on n'engage que sa vie
propre, l'équipage du « R.-101 » heur-1
tait dans la tempête contre le plateau
d'Allone, et trouvait un tombeau dans
les nacelles qui auraient dû les con-
duire vers la gloire d'une prouesse ré-
fléchie.
« Il est douloureux pour une nation,
malgré le légitime orgueil que laisse
après lui le courage, de perdre un équi-
page d'élite et, avec lui, les chefs
d'une de ses plus fécondes activités.
« Devant ce désastre, l'Angleterre
pouvait reprendre l'apostrophe de son
plus grand poète :
« O mort orgueilleuse, quelle fête
« préparais-tu dans tes palais éternels
« pour avoir frappé si cruellement
« tant de chefs en une seule fois ? »
« Mais un grand pays s'émeut plus
alors de la douleur des femmes et des
enfants que de la disparition des hé-
ros, puisqu'il sait que leurs places ne
resteront pas inoccupées, et que les vi-
vants sont prêts là continuer l'oeuvre
de ceux qui sont morts.
« Dans le deuil qui frappait l'Angle-
terre, c'est cette piété des affection?
et des amitiés qui touchait alors le
plus directement le coeur de la France.
*
. *
« Nous avons connu le nom de ceux
qui étaient meurtris. Nous avons su,
Monsieur le premier Ministre, que les
liens les plus sacrés de l'amitié étaient
atteints en vous, par la mort de Lord
Thomson, et ce sont toutes ces souf-
frances que nous avons voulu adop-
ter.
« Car il nous est facile d'être at-
teints quand le destin frappe une au-
tre nation.
« La France n'a pas, en elle, de ces
forces d'indifférence qui permettent de '
rester insensible aux souffrances des
hommes.
« Toute notre histoire, toute notre
civilisation, toute une lente conquête,
dans laquelle la raison et le senti-
ment ont eu leur part, ont confirmé le j
plus humble des Français dans l'idée I
que l'homme n'est jamais étranger ;
pour l'homme.
« Est-il besoin de rappeler aussi que
nous ne pouvions oublier alors que nos
deux pays ont partagé bien des souf-
frances, ont mis en commun bien des
deuils, bien des larmes, et aussi bien
de nobles espoirs.
n Mais en prenant notre part natu-
relle à cette catastrophe, nous avons
pris aussi notre part de son enseigne-
ment et de l'exemple qu'elle mani-
feste.
« Elle montre, en effet, que le vrai
courage est tranquille et pacifique,
qu'il affronte le danger sans menacer
personne.
« C'est pourquoi, d'un même désir,
nous avons voulu que le souvenir des
hommes du « R-101 » en témoigne sur
cette colline par ce monument, où se
répondent les symboles de nos deux
nations.
« Elles sont prêtes, l'une et l'autre,
à comprendre la valeur de cet exem-
ple.
« Il répond aux certitudes qui les
animent.
« L'amitié franco-britannique n'est-
elle pas fondée sur une volonté com-
mune de garder au courage son aspect
pacifique, sur la foi dans un même
idéal de liberté et de dignité humai-
nes ?
« Si nous croyons que les civilisa-
tions obéissent à d'autres lois qu'à cel-
les d'une aveugle fatalité, nous devons
faire en sorte qu'elles donnent la pre-
mière place à ces nobles efforts, consa-
crés là la paix, qui confèrent à la vie
des peuples sa véritable grandeur. »
M, Mac Donald
M. Mac Donald, avant de prendre la
parole, serre affectueusement la main
du chef du gouvernement français. Le
Premier anglais prend place, à son
tour, à la tribune et, d'une voix tantôt
très douce, tantôt martelant les phrases,
improvise, dans sa langue natale.
Les mains serrant les deux revers de
sa jaquette, il dit en substance :
« Nous ne^ sommes-pas Français, nous
ne sommes pas Anglais, nous sommes
ici comme des hommes et des femmes,
venus saluer les précurseurs du progrès
de l'humanité.
« J'ai en face de moi des hommes èt
des femmes qui étaient présents lors
de la terrible nuit d'orage qui a vu la
catastrophe du dirigeable « R.-101 ».
« Je me trouve ici dans un endroit
sacré, qui a été illuminé par les flam-
mes qui ont ravagé le dirigeable, là-
bas, sur la colline.
« Je souhaite que tous les pionniers,
dans l'avenir, puissent a,voir, dans leurs
derniers instants, l'aide et la sympa-
thie qui ont été données aux pionniers
du « R.-101 » par nos amis d'Allonne.
« Quand viendra l'heure où l'on ra-
patriera les cercueils de ces pionniers,
dans leur terre natale, que des mains
saintes, inspirées par : des coeurs com-
me les vôtres, puissent couvrir ces cer-
cueils avec les fleurs sauvages de ces
collines.
« Mes amis, ce geste est une preuve
d'amitié devant notre tristesse. Il ne se-
ra, jamais effacé des coeurs britanni-
ques.
« Nous sommes venus ici vous voir
dans vos foyers pour commémorer les
morts, mais nous emportons avec nous
le souvenir des vivants. »
Le premier ministre qe Grande-Bre-
tagne évoque la mémoire des victimes
de la catastrophe et notamment celle
de lord Thomson, un de ses amis très
chers.
CVoir la suite page 2)
Le désaccord
entre les fractions
socialistes
DISCOURS DE M. MARQUET
On nous parle d'unité, oui...
Mais nons ne pouvons accepter le suicide
Ph. NEW-YORK TIMES S.A.
Mm 0 CER WINSKA, de Paris
qui a remporté le premier prix
au concours de la plus jolie coiffe.
QUE SE PASSE-T-1L
AU PAYS DES SOVIETS ?
Un article de M. Herriot
Le dénigrement systématique est
l'oeuvre de la campagne hitlérienne.
Baza.s, octobre. - M. Marquet, dé-
puté, maire de Bordeaux ; MM. Cayrel,
Lasserre, Cazalet, Luquot, Lafaye, dé-
putés de la Gironde, ont pris la parole
devant plus de 1.500 personnes, dans la
circonscription de M. Lafaye.
Ils se sont attachés à justifier la po-
litique pratiquée par la majorité du
groupe socialiste au Parlement.
M. Marquet a précisé qu'il était im-
possible qu'après avoir entrepris lé re-
dressement financier et l'avoir conduit
au prix de grands sacrifices au point
où il est, la majorité de gauche, dé-
faillante, laisse à la réaction le soin
de terminer cette oeuvre.
« Si le vote du projet de redresse-
ment financier et du programme de
travaux publics et des réformes qui y
sera incorporé doit aggraver la crise
socialiste, qui sera responsable ? Ceux
qui veulent sauver la majorité de gau-
che de la faillite et augmenter ainsi
l'autorité politique du socialisme ou
ceux qui, pour des raisons de doctrine,
la conduiraient à la banqueroute ?
« On nous parle d'unité, oui, mais
pas de' suicide. »
M. Marquet et les orateurs qui lui
ont succédé ont été très applaudis.
Un avion anglais
rentrant d?Allonne
s'écrase an sol
Paris, 1er octobre. - L' « Agence
Economique et Financière » publie,
dans son numéro de lundi, sous le
titre : « Dans l'Union Soviétique », une
étude de M. Edouard Herriot, dont
voici les principaux passages :
« Il n'est pas de pays sur lequel on
ait, dans le temps présent, écrit plus
de sottises que la Russie, déclare en
commençant l'ancien président du Con-
seil.
« De divers côtés, le fanatisme poli-
tique intervient.
« Pour les uns, elle est l'objet d'une
sorte de culte mystique ; pour les au-
tres, elle apparaît comme une terre
d'épouvante.
« C'est ainsi que, présentement, on
mène toute une campagne au sujet
d'une prétendue famine en Ukraine.
« En parcourant l'Ukraine, dans di-
vers sens, je n'ai rien aperçu de tel.
« Il y a eu certainement, ici. et là, des
difficultés de ravitaillement, une pro-
duction insuffisante, par suite, soit de
la paresse, soit de la mauvaise volonté.
« Je n'ai découvert, nulle part, de
famine, même dans les villages alle-
mands, que l'on me signalait et que
je suis allé voir.
« Ce que j'ai nettement perçu, c'est
une campagne hilérienne, à l'appui
d'un désir évident d'extension vers
l'Est.
« Cette campagne hitlérienne est mê-
me la profonde raison de l'irritation
qui sévit, à l'heure actuelle, dans l'U-
nion soviétique contre l'Allemagne.
« Cette hostilité - on doit le savoir -
est un des! éléments essentiels de la po-
litique internationale dans le temps
présent. »
Etudiant le mouvement démographi-
que en U. R. S. S., M. Edouard Her-
riot enregistre que l'Union soviétique
compte aujourd'hui 161 millions d'ha-
bitants, que, de 1926 à 1931, elle s'est
accrue de 14 millions d'habitants, soit
en moyenne 2.800.000 habitants par an-
née. Il rappëllB~nrplnioirrtléjâ émise
qu'à ce rythme l'Union des pays so-
viétiques comptera, vers le milieu du
XXe siècle, environ 227 millions d'habi-
tants.
Puis il écrit :
« De tels chiffres, à eux seuls, font
déjà réfléchir. »
(Voir la suite page 2)
.Londres, 1er octobre. - Le ministre
de l'air annonce qu'un avion qui re-
venait d'assister à la cérémonie d'Al-
lonne, et que l'on croit être un appa-
reil particulier, est tombé, au début de
l'après-midi, près de Hawkhurst, comté
de Kent.
Ses trois occupants ont été tués.
Le 31® anniversaire de la mort
d'Emile Zola
AU SALON NAUTIQUE
Dans la section de la Marine militaire, un petit hydravion est lancé par catapulte,
devant le pu blic attentif. Photo N.Y.T.
ÉLECTION SÉNATORIALE
La succession de M. Elby
dans le Pas-de-Calais
Arras, 1er octobre. - Aujourd'hui
a eu lieu, dans le département du
Pas-de-Calais, une élection sénatoria-
le pour pourvoir au remplacement de
M. Elby (Union républicaine), décédé.
Voici les résultats :
Inscrits, 2.105 ; votants, 2.102 ; suf-
frages . exprimés, 2.102 ; majorité ab-
solue, 1.052.
M. Salmon, député de Saint-Pol, ré-
publicain de gauche, a été élu par
1.111 voix.
Ont obtenu ensuite : MM. Dupuich
(S.F.I.O.), 560 ; Canu, armateur, ra-
dical-socialiste, 367 voix ; Dfcrrfcs,
communiste^ 60 voix.
LES ALPES MEURTRIERES
Trois touristes disparus
depuis huit jours
Zermatt, 1er octobre. - Deux touris-
tes allemands et un autrichien, partis,
sans guide pour faire une ascension,
ont diparu depuis le 24 septembre.
Toutes les recherches faites demeu-
rent sans résultat.
Sofia, 1er octobre. - Ce matin 300
communistes environ ont manifesté à
Sofia pour protester contre le procès
de Leipzig. La police, sur laquelle
les manifestants ont lancé des pier-
res, a dû tirer des coups de revolver
en l'air pour disperser ces derniers.
Plusieurs arrestations ont été opé-
rées.
Paris, 1er octobre. - Le 31e anniver-
saire de la mort d'Emile Zola a été cé-
lébré, cette année, à Médan, sous la
présidence de M. Jean Vignaud, prési-
dent de la Critique Littéraire.
Parlant au nom de cette association,
M. Vignaud a étudié en Zola, écrivain
de combat, le partisan du libre examen
social et. littéraire.
M. Louis-Ferdinand Céline, homme
de lettres, a ensuite tracé un vigoureux
parallèle entre l'époque où vécut le ro-
mancier et le temps présent.
Enfin, M6 Joseph Hild, avocat à la
cour d'appel, et qui fut secrétaire de
Labori au procès Zola, a évoqué le rô-
le de l'auteur des « Rougon-Macquart »
dans l'affaire Dreyfus.
Aa Congrès de la Natalité
Le Havre, 1er octobre. - La séance de
clôture du 15e congrès national de la
natalité s'est tenue, ce matin, sous la
présidence de M. Bisler, ayant à ses cô-
tés MM. Georges Pernot, Duval-Arnoult,
députés; Lefas, sénateur ; Lefebvre-Du-
bos, président de l'Alliance nationale ;
Bribosia, délégué belge, etc.
M. Gaston Lacoin, membre du conseil
supérieur de la natalité, a présenté le
rapport général sans s'attacher au texte
des voeux que le congrès a sanctionnés,
il en a mis l'esprit en lumière, les grou-
pant en un faisceau coordonné.
« Leur leit-motiv, a-t-il dit, a été l'in-
fluence pernicieuse de la ville.
« Si l'homme déserte la campagne,
c'est parce que sa femme ne veut pas
y rester, car son travail est écrasant.
« On modernisera la culture, non l'ha-
bitation. »
Concluant, le rapporteur a noté l'es-
prit très réconfortant des nouvelles gé-
nérations et leur attitude sérieuse en
face des problèmes du mariage et de la
vie de famille.
Parmi les voeux adoptés, on relève les
suivants :
Que tous les groupements familiaux
placent au premier plan de leurs pré-
occupations, la question de la protec-
tion moraie de l'enfance.
« Que la censure cinématographique
soit réorganisée avec le contrôle des pè-
res et mères de famille ;
» Que le Parlement adopte au plus
tôt, la proposition de loi Dormann et
Gandry, en faveur des pupilles de l'Ai-
de nationale
« Que l'application de la loi Loucheur
soit reprise rapidement. »
Les sous-officiers de réserve
de la 7e région
Mulhouse, 1er octobre. - Aujourd'hui
a eu lieu, à Mulhouse, la cérémonie
de clôture du congrès des sous-officiers
de, réserve de la 7e région.
Après la remise d'un drapeau à
l'Amicale de Mulhouse, par le général
Nietzel, et en présence des généraux
Ring, Walch, Duchesne, Herrscher,
tous les congressistes se rendirent au
Vieil-Armand, où le commandant Du-
puis, du 4e R. A. D., fit un exposé des
combats que nos troupes, en particu-
lier le 152e régiment d'infanterie, du-
rent soutenir sur ce sommet.
A 11 heures, un banquet, présidé par
le maréchal Lyautey, réunit les con-
gressistes à la salle de la Bourse de
Mulhouse.
Parmi les assistants, on remarquait,
outre les généraux susnommés, des re-
présentants des sociétés patriotiques de
la ville, les députés Wallach et Bur-
rus, ainsi que de nombreux officiers
de la garnison.
Plusieurs orateurs, entre autres le
maréchal Lyautey, les généraux Nies-
sel, Duchesne et Héring, le député Wal-
lach, docteur Legrand, président du
Souvenir Français, etc., prononcèrent
des allocutions qui furent toutes très
applaudies.
Toulon, 1er octobre. - L'encaisseur
en fuite Bigliéme, né à Marseille le
9 avril 1892, sans domicile fixe, s'est
constitué prisonnier cet après-midi à
la police.
Il venait de Marseille, où il a passe
deux jours.
Au moment où il s'est mis à la dis-
position de la justice, il n'avait aucun
argent sur M,
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