Titre : Le Populaire : journal-revue hebdomadaire de propagande socialiste et internationaliste ["puis" socialiste-internationaliste]
Auteur : Parti socialiste SFIO (France). Auteur du texte
Auteur : Parti socialiste (France). Fédération (Paris). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Limoges)
Éditeur : Parti socialisteParti socialiste (Paris)
Date d'édition : 1939-01-12
Contributeur : Blum, Léon (1872-1950). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34393339w
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 36344 Nombre total de vues : 36344
Description : 12 janvier 1939 12 janvier 1939
Description : 1939/01/12 (Numéro 5809). 1939/01/12 (Numéro 5809).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k823281p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-60603
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
LE POPULAIRE
Directeur Politique
- LÉON BLUM
Administrateur-Délégué
EUGÈNE GAILLARD
JEUDI
12 JANVIER 1939
ORGANE CENTRAL DU PARTI SOCIALISTE (S. F. I. O.)
50 centimes
22e Année. â NT 5.809.
RÉDACTION ET ADMINISTRATION
i RUE VICTOR-MASSÉ - PAR jS |I)C|
Téléph. > Jusqu'à 20 h., TRUD. 94-46 «I 47
A partir de 20 h., GUT. 89-00'
Adreise Téléjraphiqut , NALPOPUL-PAR/S
6KK.VICte DE LA PUBLICITÉ s
6, rue Saint-Augustin, Paris.
Téléph. 4 Richelieu 69-00.
« L'UNION DES FRANÇAIS »
â A A telle que
Le Gouvernement »
s'oppose à l'amnistie
" - ; _ .. ' ⢠. ' ⢠' ' * V. 1 ^ " ' ' * ' . ^ ^
aux victimes de la répression
â m W
gouvernementale et patronale
Hier, à la Commission de la législation civile, M.
Marchandeau, ministre de la Justice, a pris une
attitude d'HOSTILITÉ DÉCLARÉE à l'égard de la
proposition de loi du Groupe socialiste
Cette attitude EST EN CONTRADICTION avec les décla-
rations antérieures de M. Marchandeau lui-même
LA FORCE
DES CHOSES
par Léon BLUM
-j A rentrée parlementaire de mardi pourrait prêter à de
faciles badinages auxquels je n'ai pas l'intention de
L me livrer. Sans doute il y avait quelque chose de puis-
samment comique dans l'attitude de la Droite quand le
Président d'âge annonça l'élection de Jacques Duclos, dans
cette déconvenue poussée jusqu'à une sorte de stupeur.
La Droite avait escompté, savouré d'avance, l'échec du
candidat communiste...., et c'est son candidat à elle, M. val-
lat, qui sortait meurtri de l'aventure. Elle se savait impuis-
sante à empêcher la réélection d'Edouard Herriot à la Pré-
sidence de l'Assemblée, mais elle s'était flattée tout au'moins
d'en amoindrir l'importance, et d'en limiter la portée. Or,
Edouard Herriot a réuni plus de voix que l'an passé et, sur
la proclamation de son nom, on a vu s'élever soudain une
ardente manifestation républicaine à laquelle des membres
très importants du Centre se mêlaient ostensiblement. Les
meneurs et inspirateurs de la « nouvelle majorité » avaient
espéré, somme toute, que cette suite de scrutins achèveraient
4a dislocation de l'ancienne, et c'est l'effet exactement con-
traire qui s'est produit sous leurs yeux. Ce spectacle était
curieux et pittoresque.
Il est toujours plaisant de constater que les « grandes
journées parlementaires » machinées à l'avance par les spé-
cialistes sont presque toujours des journées de dupes. Mais
je crois que celle-là doit conduire à de plus sérieuses
réflexions que j'essaierai d'esquisser. Il y a dans la vérité,
dans la réalité des choses, une force intérieure qu'aucune
opération, aucune combinaison arbitraires ne parviennent à
altérer ou à comprimer. La vérité, c'est que les Démocrates
de toute catégorie, dans le pays et à la Chambre, veulent
rester unis. La réalité, c'est qu'aucune fraction des Démo-
crates ne consent à s'isoler des autres pour former avec le
' Centre et la Droite une « nouvelle majorité » de conserva-
tisme ou de régression. Ceux même qui continuent à souhai-
ter une large union parlementaire ou gouvernementale ne la
conçoivent que. sur ie plan démocratique, sous une direction
démocratique, en prenant comme base ou comme noyau la
masse républicaine. Telle est la vérité, telle est la réalité. Et,
quand on essaye arbitrairement d'altérer cette vérité, de com-
primer cette réalité, elles résistent à l'entreprise. Si l'on s'obs-
tine, si l'on appuie trop pesamment, la "force interne de
résistance éclate au dehors. Elle bouleverse les opération»,
elle bouscule les combinaisons. Voilà ce que montre avant
tout la journée de mardi, voilà ce que signifiaient les scru-
tins et ce que traduisait le spectacle.
Les réflexions que j'indique ici,- sommairement, où
devraient-elles trouver plus d'écho que dans un gouverne-
ment radical, dirigé par-le Président du Parti Radical ?
Edouard Daladier et ses collègues radicaux devraient sentir
plus vivement que personne comment et pourquoi la « nou-
velle majorité » est impossible, comment et pourquoi tous
les efforts faits pour la tirer du néant se heurteront à la
force des choses, et ne pourront que provoquer en retour des
détentes explosives, comme celle d'avant-hier. Mais les der-
nières informations venues du Conseil des Ministres et de la
Chambre entretiennent mes doutes et mes craintes. Avant-
hier matin, le gouvernement a décidé, paraît-il, de réclamer
l'ajournement indéfini de la retraite des vieux travailleurs.
Hier après-midi, devant la Commission de Législation Civile
que préside Albert Sérol, le Garde des Sceaux Marchandeau
a pris position catégorique contre' l'amnistie. La retraite
des vieux et l'amnistie ! c'est-à-dire les deux mesures les
plus impatiemment attendues ou réclamées par les masses
populaires ! Sur quelle majorité le cabinet Edouard Daladier
compte-t-il donc pour faire, écarter l'une, pour faire rejeter
l'autre ? Autour de l'une et de l'autre de ces mesures il lui
eût été facile de rallier la quasi-unanimité de la Chambre,
et voilà qu'il en fait des sujets de trouble, de division, de
lutte entre Républicains ! N'a-t-il donc pas entendu ta leçon
de mardi dernier ? II a éprouvé la forcé des choses. Pour- -
quoi s'ëntête-t-il à la contraindre ? Elle-a. toujours le dernier
mot.
MALGRE L'OPPOSITION gouvernementale,
la commission a maintenu intégralement son
texte par 11 voix contre 6
LES ELUS REPUBLICAINS DE MAI 1936 SE
DOIVENT D'ACCOMPLIR UN ACTE DE CLEMENCE
QUI SERA UN ACTE DE SAGESSE
AUJOURD'HUI A LA CHAMBRE :
.
Election du 6' vice-président et fixation
fr
de l'ordre du jour
LIRE E3V SIXIEME PAGE
M. CHAMBERLAIN
ET LORD HALIFAX
A. ROME
Dès hier, ils ont eu un entretien pendant une heure et demie
avec Mussolini et le comte Ciano
Au dîner M. Chamberlain et le Duce ont échangé
des politesses sous forme de toasts
Lire en 3e page l'article de P. BROSSOLETTE
Camille
ft Lunole
De§ffîOMÎliïïi§
par JEAN GASCOGNE
Un tendre
roman
d'amour
Des
événements
dramatiques
Une fin
tragique
A PARTIR DE DIMANCHE DANS
"LE POPULAIRE"
FOLLE RANDONNEE
DE TROIS
BANDITS
EN AUTO
DE NEl LLY A PUISELX
DE ROUEN A LOUVIERS
DE BOININlERES A POISSY
...les malfaiteurs armés volent trois
voitures, dévalisent deux automobi-
*
listes, forcent les barrages, soutiennent
une fusillade avec les gendarmes
...ET VERSENT DANS UN FOSSÉ
PRÈS DE St-GERMAIN-EN-LAYE
La voiture des bandits après son embardée ; un gendarme recouvre le cadavre du malfaiteur tué
Un d'eux est tué d'un coup de mousqueton
tiré par un gendarme au pont de Poissy.
LES DEUX AUTRES SE SONT ENFUIS
500 gendarmes
et 200 cuirassiers les recherchent
LE TABLEAU DES EXPLOITS DES << GANGSTERS »
Après avoir volé une auto à
Neuilly, ils attaquent un automobi-
liste à Puiseux (Seine-et-Oise).
Ils se rendent ensuite à Rouen,
abandonnent l'auto, volent une autre
voiture et assaillent un autre auto-
mobiliste à Louviers.
Des barrages sont établis.
A Bonnières, ils réussissent à
passer.
Au pont de Poissy, autre barrage.
L'auto des bandits est endommagée.
Coups de feu. Un des malfaiteurs
est tue.
A 200 mètres de Saint-Germain
leur voiture est retrouvée renversée
avec le cadavre du chef de la bande,
o ⦠o
Les trois bandits sont les
mêmes qui attaquèrent dans
la nuit de mardi à mercredi
dernier un automobiliste sur
la route de Quarante-Sous.
LIRE EN SIXIEME PAGE
L'ARTICLE DE A. LAMBORAY
La F.S.G.T. préconise
la rénovation
du sport en France
« Créons des stades pour ne
plus bâtir des sanatoria »
a déclaré LEO LAGRANGE,,
ancien sous-Sècrétairé d'Etat
aux. Sports et Loisirs,
LIRE EN PAGE CINQ
l'article de MARTIAL GROSJEAN :
PATRONAT
de haine
et de réaction
par Paul FAURE
LES quelques articles que j'ai
publiés sur la situation
. faite aux salariés dans
l'ensemble du pays, depuis la
grève du 30 novembre, m'ont â
déjà valu un abondant et édi-
fiant courrier. Je remercie sin-
cèrement mes correspondants.
Pas de doute possible. Il s'a-
git, de ta part du patronat, d'une
grande et brutale offensive con-
tre les lois sociales et contre les
. organisations ouvrières, tant po-
litiques que syndicales.
Parmi les milliers de licenciés,
tous ou. presque tous sont dès
délégués d'ateliers, des respon-
sables de syndicats, des mili-
tants des Partis d'extrême-gau-
che â les socialistes étant plus
sévèrement frappés que tous les
autres.
Le droit syndical est bafoué.
C'est ainsi que pour protester
contre des brimades de chefs de
service, plus zélés que des di-
recteurs ou des patrons, des dé-
légations ouvrières ont été écôn-
duites sans avoir été ni entèn-
dues, ni reçues.
La loi de 40 heures est prati-
quement abolie, des contrats in-
dividuels sont substitués aux
contrats collectifs.
Mais il y a mieux et pire. Je
connais une usine â ce ne doit
pas être une exception â où
des centaines de licenciés, repris
au compte-gouttes, après l'hu-
miliation des longues attentes et
des « Vous repasserez, on ver-
ra ! », ont été informés que leurs
salaires ne seraient plus que de
35 francs par jour, au lieu de
65 francs qu'ils étaient avant la
grève.
Naturellement, parce que nous
rendons publics ces actes insen-
sés d'un patronat qui veut dé-
truire les conquêtes ouvrières de
ces dernières années et en mê-
me temps se venger d'avoir eu
peur en 1936, nous allons, une
fpis de plus, être accusés d'exci-
ter (es passions et de répandre
la haine des classes.
Comme si le patronat n'était
pas seul responsable des colè-
res qui s'accumulent présente-
ment partout, sur les chantiers,
dans les ateliers, les usines, les
administrations !
Colères d'autant plus fondées
que la grève était dirigée contre
la politique sociale et financière
du gouvernement et que ni la
personne, ni l'autorité des pa-
trons n'étaient en jeu.
Pas un républicain digne de
ce nom ne saurait donc admet-
tre que quelques heures d'arrêt
du travail, décidées pour des
raisons parfaitement étrangères
aux rapports des salariés et des
chefs d'entreprise, aient été,
pour aussi peu que ce soit, de
nature à justifier les sanctions
haineuses prises un peu partout
contre des milliers de travail-
leurs.
LE TRAITE
franco=syrien
PAR
PIERRE VLENOT
ancien s.-secrétaire d'Etat aux Affaires Etrangères
'Al montré dans mon article d'hier
que, depuis 1926, tous les gouverne-
ments français avaient été d'accord
w pour hâter l'évolution du Mandat
vers sa conclusion normale, l'indépen-
dance des Etats placés sous notre tu-
telle, et pour négocier avec la Syrie un
traité d'alliance se -substituant au Man-
dat. ⢠' '
Il est peu vraisemblable que MM.
Poincaré, Briand, Daladier, Paul-Bon-
cour, Flandin, aient tous eu l'intention
de trahir la France...
Cependant, puisque c'est de cela qu'H
s'agit, je m'expliquerai aujourd'hui sur
notre commune trahison.
Mais, avant d'entrer dans le fond du
débat, une remarque s'impose. '
Le Mandat de la France dans le Le-
vant couvre deux Etats, la Syrie et-l«
Liban, l'un et l'autre appelés à l'indé-
pendance mais qui se présentent, à
nous Français, avec des caractéristi
qûes bien différentes.
La France est liée aux populations
chrétiennes du Liban par une amitié
séculaire. Sa présence, son concours,
son autorité sont non seulement accèp.
tés, mais recherchés.
En Syrie, au contraire, la France bé-
néficie de l'autorité que lui vaut, dans
tout l'Orient, son influence culturelle.
Mais c'est contre le gré de la majorité
des populations qu'elle y a rempli son
Mandat et son influence morale a été
diminuée par la contrainte qu'elle a
toujours dû exercer.
Cependant, la Syrie et le Liban ne
constituent pas l'un pour l'autre des
Etats étrangers. Le Liban, c'est la fenê-
tre de ta- Syrie sur la mer et la Syrie,
c'est le grand marché du commerce li-
banais. La vie des deux pays a été con-
fondue sous la domination turque et
sous le Mandat français. Un certain na-
tionalisme arabe tient , pour artificielle
la séparation des deux Etats telle qu'elle
a été' prévue par l'Acte de Mandat. Le
tracé de la frontière séparant les deux
pays a été l'objet, du cité syrien, d'à-
mères critiques. De constantes tentati-
ves de pression économique ont été fai-
Directeur Politique
- LÉON BLUM
Administrateur-Délégué
EUGÈNE GAILLARD
JEUDI
12 JANVIER 1939
ORGANE CENTRAL DU PARTI SOCIALISTE (S. F. I. O.)
50 centimes
22e Année. â NT 5.809.
RÉDACTION ET ADMINISTRATION
i RUE VICTOR-MASSÉ - PAR jS |I)C|
Téléph. > Jusqu'à 20 h., TRUD. 94-46 «I 47
A partir de 20 h., GUT. 89-00'
Adreise Téléjraphiqut , NALPOPUL-PAR/S
6KK.VICte DE LA PUBLICITÉ s
6, rue Saint-Augustin, Paris.
Téléph. 4 Richelieu 69-00.
« L'UNION DES FRANÇAIS »
â A A telle que
Le Gouvernement »
s'oppose à l'amnistie
" - ; _ .. ' ⢠. ' ⢠' ' * V. 1 ^ " ' ' * ' . ^ ^
aux victimes de la répression
â m W
gouvernementale et patronale
Hier, à la Commission de la législation civile, M.
Marchandeau, ministre de la Justice, a pris une
attitude d'HOSTILITÉ DÉCLARÉE à l'égard de la
proposition de loi du Groupe socialiste
Cette attitude EST EN CONTRADICTION avec les décla-
rations antérieures de M. Marchandeau lui-même
LA FORCE
DES CHOSES
par Léon BLUM
-j A rentrée parlementaire de mardi pourrait prêter à de
faciles badinages auxquels je n'ai pas l'intention de
L me livrer. Sans doute il y avait quelque chose de puis-
samment comique dans l'attitude de la Droite quand le
Président d'âge annonça l'élection de Jacques Duclos, dans
cette déconvenue poussée jusqu'à une sorte de stupeur.
La Droite avait escompté, savouré d'avance, l'échec du
candidat communiste...., et c'est son candidat à elle, M. val-
lat, qui sortait meurtri de l'aventure. Elle se savait impuis-
sante à empêcher la réélection d'Edouard Herriot à la Pré-
sidence de l'Assemblée, mais elle s'était flattée tout au'moins
d'en amoindrir l'importance, et d'en limiter la portée. Or,
Edouard Herriot a réuni plus de voix que l'an passé et, sur
la proclamation de son nom, on a vu s'élever soudain une
ardente manifestation républicaine à laquelle des membres
très importants du Centre se mêlaient ostensiblement. Les
meneurs et inspirateurs de la « nouvelle majorité » avaient
espéré, somme toute, que cette suite de scrutins achèveraient
4a dislocation de l'ancienne, et c'est l'effet exactement con-
traire qui s'est produit sous leurs yeux. Ce spectacle était
curieux et pittoresque.
Il est toujours plaisant de constater que les « grandes
journées parlementaires » machinées à l'avance par les spé-
cialistes sont presque toujours des journées de dupes. Mais
je crois que celle-là doit conduire à de plus sérieuses
réflexions que j'essaierai d'esquisser. Il y a dans la vérité,
dans la réalité des choses, une force intérieure qu'aucune
opération, aucune combinaison arbitraires ne parviennent à
altérer ou à comprimer. La vérité, c'est que les Démocrates
de toute catégorie, dans le pays et à la Chambre, veulent
rester unis. La réalité, c'est qu'aucune fraction des Démo-
crates ne consent à s'isoler des autres pour former avec le
' Centre et la Droite une « nouvelle majorité » de conserva-
tisme ou de régression. Ceux même qui continuent à souhai-
ter une large union parlementaire ou gouvernementale ne la
conçoivent que. sur ie plan démocratique, sous une direction
démocratique, en prenant comme base ou comme noyau la
masse républicaine. Telle est la vérité, telle est la réalité. Et,
quand on essaye arbitrairement d'altérer cette vérité, de com-
primer cette réalité, elles résistent à l'entreprise. Si l'on s'obs-
tine, si l'on appuie trop pesamment, la "force interne de
résistance éclate au dehors. Elle bouleverse les opération»,
elle bouscule les combinaisons. Voilà ce que montre avant
tout la journée de mardi, voilà ce que signifiaient les scru-
tins et ce que traduisait le spectacle.
Les réflexions que j'indique ici,- sommairement, où
devraient-elles trouver plus d'écho que dans un gouverne-
ment radical, dirigé par-le Président du Parti Radical ?
Edouard Daladier et ses collègues radicaux devraient sentir
plus vivement que personne comment et pourquoi la « nou-
velle majorité » est impossible, comment et pourquoi tous
les efforts faits pour la tirer du néant se heurteront à la
force des choses, et ne pourront que provoquer en retour des
détentes explosives, comme celle d'avant-hier. Mais les der-
nières informations venues du Conseil des Ministres et de la
Chambre entretiennent mes doutes et mes craintes. Avant-
hier matin, le gouvernement a décidé, paraît-il, de réclamer
l'ajournement indéfini de la retraite des vieux travailleurs.
Hier après-midi, devant la Commission de Législation Civile
que préside Albert Sérol, le Garde des Sceaux Marchandeau
a pris position catégorique contre' l'amnistie. La retraite
des vieux et l'amnistie ! c'est-à-dire les deux mesures les
plus impatiemment attendues ou réclamées par les masses
populaires ! Sur quelle majorité le cabinet Edouard Daladier
compte-t-il donc pour faire, écarter l'une, pour faire rejeter
l'autre ? Autour de l'une et de l'autre de ces mesures il lui
eût été facile de rallier la quasi-unanimité de la Chambre,
et voilà qu'il en fait des sujets de trouble, de division, de
lutte entre Républicains ! N'a-t-il donc pas entendu ta leçon
de mardi dernier ? II a éprouvé la forcé des choses. Pour- -
quoi s'ëntête-t-il à la contraindre ? Elle-a. toujours le dernier
mot.
MALGRE L'OPPOSITION gouvernementale,
la commission a maintenu intégralement son
texte par 11 voix contre 6
LES ELUS REPUBLICAINS DE MAI 1936 SE
DOIVENT D'ACCOMPLIR UN ACTE DE CLEMENCE
QUI SERA UN ACTE DE SAGESSE
AUJOURD'HUI A LA CHAMBRE :
.
Election du 6' vice-président et fixation
fr
de l'ordre du jour
LIRE E3V SIXIEME PAGE
M. CHAMBERLAIN
ET LORD HALIFAX
A. ROME
Dès hier, ils ont eu un entretien pendant une heure et demie
avec Mussolini et le comte Ciano
Au dîner M. Chamberlain et le Duce ont échangé
des politesses sous forme de toasts
Lire en 3e page l'article de P. BROSSOLETTE
Camille
ft Lunole
De§ffîOMÎliïïi§
par JEAN GASCOGNE
Un tendre
roman
d'amour
Des
événements
dramatiques
Une fin
tragique
A PARTIR DE DIMANCHE DANS
"LE POPULAIRE"
FOLLE RANDONNEE
DE TROIS
BANDITS
EN AUTO
DE NEl LLY A PUISELX
DE ROUEN A LOUVIERS
DE BOININlERES A POISSY
...les malfaiteurs armés volent trois
voitures, dévalisent deux automobi-
*
listes, forcent les barrages, soutiennent
une fusillade avec les gendarmes
...ET VERSENT DANS UN FOSSÉ
PRÈS DE St-GERMAIN-EN-LAYE
La voiture des bandits après son embardée ; un gendarme recouvre le cadavre du malfaiteur tué
Un d'eux est tué d'un coup de mousqueton
tiré par un gendarme au pont de Poissy.
LES DEUX AUTRES SE SONT ENFUIS
500 gendarmes
et 200 cuirassiers les recherchent
LE TABLEAU DES EXPLOITS DES << GANGSTERS »
Après avoir volé une auto à
Neuilly, ils attaquent un automobi-
liste à Puiseux (Seine-et-Oise).
Ils se rendent ensuite à Rouen,
abandonnent l'auto, volent une autre
voiture et assaillent un autre auto-
mobiliste à Louviers.
Des barrages sont établis.
A Bonnières, ils réussissent à
passer.
Au pont de Poissy, autre barrage.
L'auto des bandits est endommagée.
Coups de feu. Un des malfaiteurs
est tue.
A 200 mètres de Saint-Germain
leur voiture est retrouvée renversée
avec le cadavre du chef de la bande,
o ⦠o
Les trois bandits sont les
mêmes qui attaquèrent dans
la nuit de mardi à mercredi
dernier un automobiliste sur
la route de Quarante-Sous.
LIRE EN SIXIEME PAGE
L'ARTICLE DE A. LAMBORAY
La F.S.G.T. préconise
la rénovation
du sport en France
« Créons des stades pour ne
plus bâtir des sanatoria »
a déclaré LEO LAGRANGE,,
ancien sous-Sècrétairé d'Etat
aux. Sports et Loisirs,
LIRE EN PAGE CINQ
l'article de MARTIAL GROSJEAN :
PATRONAT
de haine
et de réaction
par Paul FAURE
LES quelques articles que j'ai
publiés sur la situation
. faite aux salariés dans
l'ensemble du pays, depuis la
grève du 30 novembre, m'ont â
déjà valu un abondant et édi-
fiant courrier. Je remercie sin-
cèrement mes correspondants.
Pas de doute possible. Il s'a-
git, de ta part du patronat, d'une
grande et brutale offensive con-
tre les lois sociales et contre les
. organisations ouvrières, tant po-
litiques que syndicales.
Parmi les milliers de licenciés,
tous ou. presque tous sont dès
délégués d'ateliers, des respon-
sables de syndicats, des mili-
tants des Partis d'extrême-gau-
che â les socialistes étant plus
sévèrement frappés que tous les
autres.
Le droit syndical est bafoué.
C'est ainsi que pour protester
contre des brimades de chefs de
service, plus zélés que des di-
recteurs ou des patrons, des dé-
légations ouvrières ont été écôn-
duites sans avoir été ni entèn-
dues, ni reçues.
La loi de 40 heures est prati-
quement abolie, des contrats in-
dividuels sont substitués aux
contrats collectifs.
Mais il y a mieux et pire. Je
connais une usine â ce ne doit
pas être une exception â où
des centaines de licenciés, repris
au compte-gouttes, après l'hu-
miliation des longues attentes et
des « Vous repasserez, on ver-
ra ! », ont été informés que leurs
salaires ne seraient plus que de
35 francs par jour, au lieu de
65 francs qu'ils étaient avant la
grève.
Naturellement, parce que nous
rendons publics ces actes insen-
sés d'un patronat qui veut dé-
truire les conquêtes ouvrières de
ces dernières années et en mê-
me temps se venger d'avoir eu
peur en 1936, nous allons, une
fpis de plus, être accusés d'exci-
ter (es passions et de répandre
la haine des classes.
Comme si le patronat n'était
pas seul responsable des colè-
res qui s'accumulent présente-
ment partout, sur les chantiers,
dans les ateliers, les usines, les
administrations !
Colères d'autant plus fondées
que la grève était dirigée contre
la politique sociale et financière
du gouvernement et que ni la
personne, ni l'autorité des pa-
trons n'étaient en jeu.
Pas un républicain digne de
ce nom ne saurait donc admet-
tre que quelques heures d'arrêt
du travail, décidées pour des
raisons parfaitement étrangères
aux rapports des salariés et des
chefs d'entreprise, aient été,
pour aussi peu que ce soit, de
nature à justifier les sanctions
haineuses prises un peu partout
contre des milliers de travail-
leurs.
LE TRAITE
franco=syrien
PAR
PIERRE VLENOT
ancien s.-secrétaire d'Etat aux Affaires Etrangères
'Al montré dans mon article d'hier
que, depuis 1926, tous les gouverne-
ments français avaient été d'accord
w pour hâter l'évolution du Mandat
vers sa conclusion normale, l'indépen-
dance des Etats placés sous notre tu-
telle, et pour négocier avec la Syrie un
traité d'alliance se -substituant au Man-
dat. ⢠' '
Il est peu vraisemblable que MM.
Poincaré, Briand, Daladier, Paul-Bon-
cour, Flandin, aient tous eu l'intention
de trahir la France...
Cependant, puisque c'est de cela qu'H
s'agit, je m'expliquerai aujourd'hui sur
notre commune trahison.
Mais, avant d'entrer dans le fond du
débat, une remarque s'impose. '
Le Mandat de la France dans le Le-
vant couvre deux Etats, la Syrie et-l«
Liban, l'un et l'autre appelés à l'indé-
pendance mais qui se présentent, à
nous Français, avec des caractéristi
qûes bien différentes.
La France est liée aux populations
chrétiennes du Liban par une amitié
séculaire. Sa présence, son concours,
son autorité sont non seulement accèp.
tés, mais recherchés.
En Syrie, au contraire, la France bé-
néficie de l'autorité que lui vaut, dans
tout l'Orient, son influence culturelle.
Mais c'est contre le gré de la majorité
des populations qu'elle y a rempli son
Mandat et son influence morale a été
diminuée par la contrainte qu'elle a
toujours dû exercer.
Cependant, la Syrie et le Liban ne
constituent pas l'un pour l'autre des
Etats étrangers. Le Liban, c'est la fenê-
tre de ta- Syrie sur la mer et la Syrie,
c'est le grand marché du commerce li-
banais. La vie des deux pays a été con-
fondue sous la domination turque et
sous le Mandat français. Un certain na-
tionalisme arabe tient , pour artificielle
la séparation des deux Etats telle qu'elle
a été' prévue par l'Acte de Mandat. Le
tracé de la frontière séparant les deux
pays a été l'objet, du cité syrien, d'à-
mères critiques. De constantes tentati-
ves de pression économique ont été fai-
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