Titre : Le Populaire : journal-revue hebdomadaire de propagande socialiste et internationaliste ["puis" socialiste-internationaliste]
Auteur : Parti socialiste SFIO (France). Auteur du texte
Auteur : Parti socialiste (France). Fédération (Paris). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Limoges)
Éditeur : Parti socialisteParti socialiste (Paris)
Date d'édition : 1939-01-10
Contributeur : Blum, Léon (1872-1950). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34393339w
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 36344 Nombre total de vues : 36344
Description : 10 janvier 1939 10 janvier 1939
Description : 1939/01/10 (Numéro 5807). 1939/01/10 (Numéro 5807).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k823279c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-60603
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
LE POMJLAIRE
Directeur Politique
LÉON BLUM
Administrateur-Délégué
EUGÈNE GAILLARD
MARDI
10 JANVIER 1939
ORGANE CENTRAL DU PARTI SOCIALISTE (S. F. 1. O.)
50 centimes
22* Année. â N° 5.807.
RÉDACTION ET ADMINISTRATION
9. RUE VICTOR-MASSÉ - PARIS (IX'I
Téléph. : Jusqu'à 20 h., TRUD. 94-46 et 47
. A partir de 20 h., GUT. 89-00
Adresse Télégraphique '« NALPOPUL - PARiS
SERVICE DE LA PFfcLICITÊ :
5, rue Saint-Anges tin, Paris.
Téléph, : Richelieu 69-00.
A PARIS
ET A ROME
par Léon BLUM
E NTRel'arrivée à la gare du Nord et rembarquement
à la gare de Lyon, les ministres anglais auront deux
heures de « battement ». Ils les ont aimablement
consacrées à une rencontre avec leurs collègues français.
⢠Cet entretien sera cordial et confiant selon l'usage, mais
je doute qu'il leur apporte beaucoup de lumières nouvelles,
li ne pourra que les confirmer dans ce qu'ils savent déjà fort
exactement. La France est pacifique. La France est raison-
nable. Elle est prête à rechercher avec toutes les puissances
européennes les conditions d'un règlement d'ensemble procu-
rant une conciliation durable et permettant une coopération
utile. Mais elle n'est pas disposée à céder devant les revendi-
cations et sommations de l'Italie fasciste. Elle n'admet pas
que les menaces de Mussolini puissent mettre en cause l'inté-
grité de son territoire et de ses droits. Comme elle écarte le
débat, elle ne conçoit pas l'opportunité d'une entremise. Tout
cela est clair et net. M. Edouard Daladier l'a dit dans son
discours d'Alger, et sur un ton autrement monté que la motion
« belliciste » de Montrouge.
Nous pouvons donc prévoir sans trop de risque ce qui
se dira ce soir à Paris. Par contre, nous sommes beaucoup
moins renseignés sur ce qui va se dire à Rome dans les jours
qui viennent. M. Neville Chamberlain et Lord Halifax ont as-
surément un plan, un but, mais on ignore lesquels jusqu'à
plus ample informé, et le public ne sera pas de moitié dans
les confidences préalables qu'ils pourront fairé à MM.Edouard
Daladier et Georges Bonnet.
r On m'assure, cependant, que l'effort des ministres anglais
portera principalement sur la guerre d'Espagne. Ils ne déses-
pèrent pas, parait-il, d'obtenir de Mussolini son acquiesce-
ment à une trêve militaire, aussitôt suivie du rappel des
troupes italiennes. C'est un noble programme. Son exécution
rie se heurterait, je crois, à aucun obstacle dirimant dé la part
du gouvernement républicain lequel ne demande, au fond,
qu'une chose : libérer l'Espagne de contingents étrangers,
rester face à face avec les rebelles. 11 est convaincu que de
cette libération sortira la pacification. Mais voilà maintenant
deux ans que la question du retrait des « volontaires » est
posée, sans qu'il ait été possible d'obtenir encore de Musso-
lini et de Franco un engagement sincère, corroboré par des
actes. En ce moment même, au vu et au su du monde entier,
des divisions italiennes participent à l'offensive de Catalogne.
L'Espagne et les Baléares restent l'objectif principal de Mus-
solini. Peut-on supposer qu'il desserre .effectivement sa prise,
à l'instant précis où s'accentuent ses revendications et som-
mations sur tout le reste du bassin méditerranéen ? Je le
souhaite ardemment, niais j'avoue que je n'ose pas l'espérer.
M. Neville Chamberlain; s'il réassit, aura -fait- son premier
miracle.
En attendant cet effet providentiel, nous sommes bien
obligés de nous en tenir aux probabilités humaines. Le pro-
bable, c'est que, malgré les instances de.M. Neville Cham-
berlain, Mussolini se refusera à rappeler ses divisions d'Es-
pagne. Le probable, c'est , qu'il maintiendra â lui aussi â
ses revendications et sommations. Le probable, c'est que, un
jour ou .l'autre, sous une forme ou sous une autre, Hitler
proclamera son entière solidarité avec Mussolini. Des opéra-
tions préparatoires de la diplomatie allemande et de la presse
allemande ont d'ailleurs commencé dès la semaine dernière.
Sur ce plan de là probabilité, dans quelles directions la volon-
té de paix de M. Neville Chamberlain pourra-t-elle efficace-
ment s'exercer ?
A cette question, la réponse me paraît aisée. M. Neville
Chamberlain n'a certainement pas perdu de vue ce que lui
demandent depuis si longtemps nos camarades du Labour,
ce que n'a cessé de réclamer depuis Munich le socialisme fran-
çais, ce que n'a cessé de suggérer l'homme admirable qui di-
rige la Démocratie américaine. Puisque, de toute évidence, les
litiges qui pèsent si lourdement sur la paix du monde ne sont
pas susceptibles d'une solution amiable par voie de règle-
ment séparé, qui l'empêche de prendre à Rome l'initiative
de la négociation générale qui peut seule conduire au règle-
ment général ? Il pourrait faire cela ; il pourrait faire quelque
chose de plus. A titre préventif et subsidiaire, il pourrait aver-
tir Mussolini, en termes simples, clairs et fermes, qu'au cas
où ses revendications et sommations persistantes dégénére-
raient en « un conflit armé » â pour parler comme
M. Georges Bonnet â Hitler serait probablement aux côtés
de l'Italie, mais que la Grande-Bretagne serait certainement
aux côtés de la France.
LE COUP DE THEAT
l'amie du percepteur Véchart
accuse Me J.-L. Thaon
de receler 35.000 francs volés
LE PROCES EST INTERROMPU ET UN SUPPLEMENT
D'INFORMATION EST ORDONNE
L'avocat incriminé se fait fort de démontrer les mensonges
de son ancienne cliente /
(LIRE EN PAGE SIX L'ARTICLE DE SYLVESTRE)
André Vochart et Marguerite Burnat dans le box des accusés.
LE DRAME DU CASTEL DLEU
Le profess
MAMELLE
est m
ASSASSINÉ
Telle est la conclusion
des médecins experts
Mme MAMELLE S
AUJOURD'HUI ..
A SAINT-POL-SUR-TERNOISE
Eh pleine nuit
le collège
est la proie
des flammes
m M SANG-FROIIDI SOIÏBILLilT LES
QililTE-Clig INTERNES ONT ÉTÉ SUÉS
Les dégâts s'éièvent
à six militons
LIRE NOS INFORMATIONS EN SIXIÈME PAGE
LA CHIMIE Dll eu
Exténués, les sauveteurs
ont dû interrompre les recherches
Des éclaireurs-skieurs du 99e régiment d'infanterie alpiné ramenant les corps des victimes
qu'ils ont dégagés de la neige. La flèche indique l'endroit précis où se .produisit l'avalanche
et où furent retrouvés les corps des malheureux skieurs.
VOIR EN SIXIEME PAGE
M. CHAMBERLAIN
ET LORD HALIFAX
se rendant à Rome
s'arrêteront _
cet après-midi
à Paris
M. Chamberlain et lord Halifax
photographiés au Quai d'Orsay lors
de leur précédent séjour à Paris.
LIRE EN TROISIEME PAGE '
Lire en page six
la 36r liste
Ide la souscription
pour le développement
du "Populaire"
Le nouveau slogan
DALADIER. â Je maintiendrai 1 (Au fait, qu'est-ce que je maintiendrai ?)
Près d'Amiens
un avion
s'écrase
au sol
Le pilote
est grièvement
blessé
Amiens, 9 jan-
vier. â Cet après-
midi, le pilote Ro-
bert Letierce, qui
essayait un appa-
reil pour le comp-
te d'une maison;
d'aviation, a dû
faire un; atterrissa-
ge forcé près du
village de F ri-
court,'-par suite de
⢠difficultés surve-
nues au moteur.
L'appareil «'est
brisé âu sol. At-
teint de fractures
aux membres et de
plaies à la tête, le
pilote a été trans-
porté dans une cli-
nique d'Amiéns.
On ëspère pouvoir I
le sauver.
Dimanche procha
"LE POPULAIRE"
commencera
la publication
d'un dramatique
roman d'amour
Camille
S Lpeile
.Desmoraliinis
par JEAN GASCOGNE
La rentrée
du Parlement
Pour les débats
de demain
par Paul BAI)RE
PARMI toutes les questions soumises à l'atten-
tion et aux délibérations de la représenta-
tion nationale, qui reprend aujourd'hui ses
travaux, il en est une que les républicains feront
bien de retenir et de régler en républicains, c'est
celle de la grève du 30 novembre et de ses consé-
quences.
De sa bonne ou de sa mauvaise solution peut
dépendre la reconstruction- du Front populaire ou
une division plus grande encore des partis de
gauche.
Nous ne jugeons pas de la grève, ni de son
utilité, ni des conditions de sa préparation. Nous
savons seulement une chose, c'est que malgré les
inquiétudes et les colères légitimes suscitées dans
les masses ouvrières par les décrets-lois, par la
politique financière et sociale du gouvernement,
la protestation des travailleurs n'aurait vraisem-
blablement pas pris la forme d'une grève générale
si l'activité parlementaire n'avait pas été suppri-
mée depuis des mois, si la tribune de la Chambre
était demeurée libre.
C'est donc le gouvernement qui est deux fois
responsable de l'agitation ; une première fois par
ses décrets qui apparaissent avant tout comme
une machine de guerre contre la politique sociale
inaugurée en 1936 par tous la partis du Rassem-
blement populaire, solidaires et associés ; une
deuxième fois en empêchant le contrôle parlemen-
taire, en se passant de la collaboration constitu-
tionnelle des porte-parole du suffrage universel.
Les partis de droite et le patronat de combat
ne s'y sont pas trompés.
Ils ont estimé que l'heure était venue des re-
vanches et des représailles.
A travers tout le pays, dans des milliers
d'usines, ils sabotent actuellement les'lois votées
il y a deux ans. Ils frappent les délégués d'ate-
liers, les militants des syndicats, des partis poli-
tiques d'extrêmé-gauchè.
Ils tentent de décapiter le mouvement ouvrier
de tous ses éléments les plus actifs et les plus
courageux et de décourager les autres.
Une telle politique est-elle possible et durable
en France ?
Elle n'a pu être amorcée que parce que le gou-
vernement a accepté de vivre avec l'appui des
droites.
Mais il est impossible qu'elle soit durable.
D'abord parce qu'il y a une opinion publique
pour l'orientation de laquelle des millions de tra-
vailleurs ont leur mot à dire.
Ensuite parce que parmi les radicaux, nom-
breux sont ceux qui sentent qu'à moins de se
renier complètement et de faire le lit de la réaction
et du fascisme, ils ne peuvent pas, ils ne peuvent
plus donner à la politique sociale française un ca-
ractère antiouvrier, de représailles et d'arbitraire.
Aujourd'hui
élection
du bur
de la Ch
La manoeuvre réactionnaire
contre les membres sortants
doit échouer
M. Edouard Herriot
président de la Chambre
Demain
la commission
de législation
civile examinera
la proposition
soc i aliste
amnistiant
les grévistes
du 30 novembre
Lire en page'six
'article de S.-TH. GIRARD
Sessions ordinaires
et sessions extraordinaires
Quelques notions de droit constitutionnel
et quelques anecdotes
par Louis LÉYY
AUJOURD'HUI s'ouvre la session
ordinaire des Chambres.
Mais qu'est-ce qu'une session
ordinaire, qu'est-ce qu'une ses-
sion extraordinaire ?
Nombreux sont, j'en suis sûr, les lec-
teurs qui ne le savent pas, ou qui le
savent mal. Mettons à profit ce jour de
rentrée pour rafraîchir leur mémoire.
Les assemblées de la Révolution fran-
çaise étaient permanentes. Elles pou-
vaient, sans doute, s'ajourner si elles
le jugeaient convenable. Mais l'Exécu-
tif ne pouvait les ajourner. Avec le ci-
toyen Napoléon Bonaparte, les choses
vont changer. Et comment ! En vertu
de la Constitution de l'An VIII, le Corps
législatif â qui n'est, d'ailleurs, en rien
comparable à la Chambre des Députés
â n'a obligatoirement qu'une session de
quatre mois qui commence le 1er fri-
maire. Avec la Restauration comme
avec le régime de 1830, la permanence
du Parlement n'est pas davantage réta-
blie. La charte dé 1814 se borne à in-
diquer que le roi convoque chaque an-
née les Chambres.
Mais vient 1848. Et, à l'instar des
constitutions révolutionnaires, on pose
le principe de la permanence de l'As-
semblée. Celle-ci peut s'ajourner elle-
même. Mais ce droit lui est propre et
si, d'aventure, le Président de la Répu-
blique se l'arrogeait, il serait déclaré
coupable de crime de haute trahison.
On sait que le prince-président a com-
mis d'autres crimes. Mais nous ne nous
plaçons ici que sur le terrain constitu-
tionnel. '
Bien entendu, le Corps législatif de
la Constitution de 1852 n'était pas per-
manent. Sa session ordinaire fut fixée
à trois mois. Par la suite, cette limita-
tion disparut en vertu d'un senatus
consulte. Et en 1868, le Corps législatif
siégea huit mois et dix jours.
Quant à l'Assemblée nationale de
1871, elle était permanente.
⦠â â¦
Mais arrivons à la Constitution qui
nous régit, à notre.Constitution de 1875
où abondent les compromis et où les
monarchistes ont laissé plus d'une trace
Il n'y a pas permanence des Assem-
blées. Elles tiennent obligatoirement
une session de cinq mois â la session
ordinaire â qui s'ouvre de plein droit
le deuxième mardi de janvier. Cepen-
dant, si les circonstances l'exigeaient,
le Président de la République pourrait
ouvrir la session avant cette date.
Donc ouverture de plein droit le
deuxième mardi de janvier. Toutefois,
le Président de la République a le droit
d'ajourner la session, mais pas au delà
d'un mois, et il ne peut user de son droit
d'ajournement plus de deux fois.-
Ajoutons que ce droit d'ajournement
ne préjudicie pas au droit qu'ont les
Chambres de suspendre leurs séances
pour un temps dont elles fixent la du-
rée. Dans ce cas, l'ajournement s'appelle
prorogation.
C'est le Président de la République
qui, par décret, clôt la session ordinai-
re. Mais elle ne peut être close si elle
n'a pas duré cinq mois. Lés ajourne-
ments prononcés par la Chambre comp-
tent dans la durée de la session. En re-
vanche, les ajournements prononcés
par le Président de la République sont
défalqués du temps pendant lequel la
session est censée durer.
« Il faut, dit M. Eugène Pierre, dans
son Traité de droit parlementaire, pour
que le minimum de cinq mois exigé par
la Constitution soit atteint,"que les
Chambres aient été, durant cinq mois
sans interruption à partir du deuxième
mardi de janvier, libres de se réunir de délibérer ».
â Et maintenant, demandez-vous,
que sont les sessions extraordinaires' ?
â M. de Lapalisse vous répondra. Ce
sont celles qui ne sont pas ordinaires.
Ce sont celles que l'Exécutif convoque
selon son bon plaisir et que M. Dala-
dier convoque le moins possible. Vous
savez, pourtant, qu'il est obligé, en fait,
d'en convoquer une avant la fin de
l'année pour obtenir son- budget.
En outre, v»us n'ignorez pas que le
Président -de la République est;obligé
de convoquer le Parlement «a session
extraordinaire, si la demande lui en est
Directeur Politique
LÉON BLUM
Administrateur-Délégué
EUGÈNE GAILLARD
MARDI
10 JANVIER 1939
ORGANE CENTRAL DU PARTI SOCIALISTE (S. F. 1. O.)
50 centimes
22* Année. â N° 5.807.
RÉDACTION ET ADMINISTRATION
9. RUE VICTOR-MASSÉ - PARIS (IX'I
Téléph. : Jusqu'à 20 h., TRUD. 94-46 et 47
. A partir de 20 h., GUT. 89-00
Adresse Télégraphique '« NALPOPUL - PARiS
SERVICE DE LA PFfcLICITÊ :
5, rue Saint-Anges tin, Paris.
Téléph, : Richelieu 69-00.
A PARIS
ET A ROME
par Léon BLUM
E NTRel'arrivée à la gare du Nord et rembarquement
à la gare de Lyon, les ministres anglais auront deux
heures de « battement ». Ils les ont aimablement
consacrées à une rencontre avec leurs collègues français.
⢠Cet entretien sera cordial et confiant selon l'usage, mais
je doute qu'il leur apporte beaucoup de lumières nouvelles,
li ne pourra que les confirmer dans ce qu'ils savent déjà fort
exactement. La France est pacifique. La France est raison-
nable. Elle est prête à rechercher avec toutes les puissances
européennes les conditions d'un règlement d'ensemble procu-
rant une conciliation durable et permettant une coopération
utile. Mais elle n'est pas disposée à céder devant les revendi-
cations et sommations de l'Italie fasciste. Elle n'admet pas
que les menaces de Mussolini puissent mettre en cause l'inté-
grité de son territoire et de ses droits. Comme elle écarte le
débat, elle ne conçoit pas l'opportunité d'une entremise. Tout
cela est clair et net. M. Edouard Daladier l'a dit dans son
discours d'Alger, et sur un ton autrement monté que la motion
« belliciste » de Montrouge.
Nous pouvons donc prévoir sans trop de risque ce qui
se dira ce soir à Paris. Par contre, nous sommes beaucoup
moins renseignés sur ce qui va se dire à Rome dans les jours
qui viennent. M. Neville Chamberlain et Lord Halifax ont as-
surément un plan, un but, mais on ignore lesquels jusqu'à
plus ample informé, et le public ne sera pas de moitié dans
les confidences préalables qu'ils pourront fairé à MM.Edouard
Daladier et Georges Bonnet.
r On m'assure, cependant, que l'effort des ministres anglais
portera principalement sur la guerre d'Espagne. Ils ne déses-
pèrent pas, parait-il, d'obtenir de Mussolini son acquiesce-
ment à une trêve militaire, aussitôt suivie du rappel des
troupes italiennes. C'est un noble programme. Son exécution
rie se heurterait, je crois, à aucun obstacle dirimant dé la part
du gouvernement républicain lequel ne demande, au fond,
qu'une chose : libérer l'Espagne de contingents étrangers,
rester face à face avec les rebelles. 11 est convaincu que de
cette libération sortira la pacification. Mais voilà maintenant
deux ans que la question du retrait des « volontaires » est
posée, sans qu'il ait été possible d'obtenir encore de Musso-
lini et de Franco un engagement sincère, corroboré par des
actes. En ce moment même, au vu et au su du monde entier,
des divisions italiennes participent à l'offensive de Catalogne.
L'Espagne et les Baléares restent l'objectif principal de Mus-
solini. Peut-on supposer qu'il desserre .effectivement sa prise,
à l'instant précis où s'accentuent ses revendications et som-
mations sur tout le reste du bassin méditerranéen ? Je le
souhaite ardemment, niais j'avoue que je n'ose pas l'espérer.
M. Neville Chamberlain; s'il réassit, aura -fait- son premier
miracle.
En attendant cet effet providentiel, nous sommes bien
obligés de nous en tenir aux probabilités humaines. Le pro-
bable, c'est que, malgré les instances de.M. Neville Cham-
berlain, Mussolini se refusera à rappeler ses divisions d'Es-
pagne. Le probable, c'est , qu'il maintiendra â lui aussi â
ses revendications et sommations. Le probable, c'est que, un
jour ou .l'autre, sous une forme ou sous une autre, Hitler
proclamera son entière solidarité avec Mussolini. Des opéra-
tions préparatoires de la diplomatie allemande et de la presse
allemande ont d'ailleurs commencé dès la semaine dernière.
Sur ce plan de là probabilité, dans quelles directions la volon-
té de paix de M. Neville Chamberlain pourra-t-elle efficace-
ment s'exercer ?
A cette question, la réponse me paraît aisée. M. Neville
Chamberlain n'a certainement pas perdu de vue ce que lui
demandent depuis si longtemps nos camarades du Labour,
ce que n'a cessé de réclamer depuis Munich le socialisme fran-
çais, ce que n'a cessé de suggérer l'homme admirable qui di-
rige la Démocratie américaine. Puisque, de toute évidence, les
litiges qui pèsent si lourdement sur la paix du monde ne sont
pas susceptibles d'une solution amiable par voie de règle-
ment séparé, qui l'empêche de prendre à Rome l'initiative
de la négociation générale qui peut seule conduire au règle-
ment général ? Il pourrait faire cela ; il pourrait faire quelque
chose de plus. A titre préventif et subsidiaire, il pourrait aver-
tir Mussolini, en termes simples, clairs et fermes, qu'au cas
où ses revendications et sommations persistantes dégénére-
raient en « un conflit armé » â pour parler comme
M. Georges Bonnet â Hitler serait probablement aux côtés
de l'Italie, mais que la Grande-Bretagne serait certainement
aux côtés de la France.
LE COUP DE THEAT
l'amie du percepteur Véchart
accuse Me J.-L. Thaon
de receler 35.000 francs volés
LE PROCES EST INTERROMPU ET UN SUPPLEMENT
D'INFORMATION EST ORDONNE
L'avocat incriminé se fait fort de démontrer les mensonges
de son ancienne cliente /
(LIRE EN PAGE SIX L'ARTICLE DE SYLVESTRE)
André Vochart et Marguerite Burnat dans le box des accusés.
LE DRAME DU CASTEL DLEU
Le profess
MAMELLE
est m
ASSASSINÉ
Telle est la conclusion
des médecins experts
Mme MAMELLE S
AUJOURD'HUI ..
A SAINT-POL-SUR-TERNOISE
Eh pleine nuit
le collège
est la proie
des flammes
m M SANG-FROIIDI SOIÏBILLilT LES
QililTE-Clig INTERNES ONT ÉTÉ SUÉS
Les dégâts s'éièvent
à six militons
LIRE NOS INFORMATIONS EN SIXIÈME PAGE
LA CHIMIE Dll eu
Exténués, les sauveteurs
ont dû interrompre les recherches
Des éclaireurs-skieurs du 99e régiment d'infanterie alpiné ramenant les corps des victimes
qu'ils ont dégagés de la neige. La flèche indique l'endroit précis où se .produisit l'avalanche
et où furent retrouvés les corps des malheureux skieurs.
VOIR EN SIXIEME PAGE
M. CHAMBERLAIN
ET LORD HALIFAX
se rendant à Rome
s'arrêteront _
cet après-midi
à Paris
M. Chamberlain et lord Halifax
photographiés au Quai d'Orsay lors
de leur précédent séjour à Paris.
LIRE EN TROISIEME PAGE '
Lire en page six
la 36r liste
Ide la souscription
pour le développement
du "Populaire"
Le nouveau slogan
DALADIER. â Je maintiendrai 1 (Au fait, qu'est-ce que je maintiendrai ?)
Près d'Amiens
un avion
s'écrase
au sol
Le pilote
est grièvement
blessé
Amiens, 9 jan-
vier. â Cet après-
midi, le pilote Ro-
bert Letierce, qui
essayait un appa-
reil pour le comp-
te d'une maison;
d'aviation, a dû
faire un; atterrissa-
ge forcé près du
village de F ri-
court,'-par suite de
⢠difficultés surve-
nues au moteur.
L'appareil «'est
brisé âu sol. At-
teint de fractures
aux membres et de
plaies à la tête, le
pilote a été trans-
porté dans une cli-
nique d'Amiéns.
On ëspère pouvoir I
le sauver.
Dimanche procha
"LE POPULAIRE"
commencera
la publication
d'un dramatique
roman d'amour
Camille
S Lpeile
.Desmoraliinis
par JEAN GASCOGNE
La rentrée
du Parlement
Pour les débats
de demain
par Paul BAI)RE
PARMI toutes les questions soumises à l'atten-
tion et aux délibérations de la représenta-
tion nationale, qui reprend aujourd'hui ses
travaux, il en est une que les républicains feront
bien de retenir et de régler en républicains, c'est
celle de la grève du 30 novembre et de ses consé-
quences.
De sa bonne ou de sa mauvaise solution peut
dépendre la reconstruction- du Front populaire ou
une division plus grande encore des partis de
gauche.
Nous ne jugeons pas de la grève, ni de son
utilité, ni des conditions de sa préparation. Nous
savons seulement une chose, c'est que malgré les
inquiétudes et les colères légitimes suscitées dans
les masses ouvrières par les décrets-lois, par la
politique financière et sociale du gouvernement,
la protestation des travailleurs n'aurait vraisem-
blablement pas pris la forme d'une grève générale
si l'activité parlementaire n'avait pas été suppri-
mée depuis des mois, si la tribune de la Chambre
était demeurée libre.
C'est donc le gouvernement qui est deux fois
responsable de l'agitation ; une première fois par
ses décrets qui apparaissent avant tout comme
une machine de guerre contre la politique sociale
inaugurée en 1936 par tous la partis du Rassem-
blement populaire, solidaires et associés ; une
deuxième fois en empêchant le contrôle parlemen-
taire, en se passant de la collaboration constitu-
tionnelle des porte-parole du suffrage universel.
Les partis de droite et le patronat de combat
ne s'y sont pas trompés.
Ils ont estimé que l'heure était venue des re-
vanches et des représailles.
A travers tout le pays, dans des milliers
d'usines, ils sabotent actuellement les'lois votées
il y a deux ans. Ils frappent les délégués d'ate-
liers, les militants des syndicats, des partis poli-
tiques d'extrêmé-gauchè.
Ils tentent de décapiter le mouvement ouvrier
de tous ses éléments les plus actifs et les plus
courageux et de décourager les autres.
Une telle politique est-elle possible et durable
en France ?
Elle n'a pu être amorcée que parce que le gou-
vernement a accepté de vivre avec l'appui des
droites.
Mais il est impossible qu'elle soit durable.
D'abord parce qu'il y a une opinion publique
pour l'orientation de laquelle des millions de tra-
vailleurs ont leur mot à dire.
Ensuite parce que parmi les radicaux, nom-
breux sont ceux qui sentent qu'à moins de se
renier complètement et de faire le lit de la réaction
et du fascisme, ils ne peuvent pas, ils ne peuvent
plus donner à la politique sociale française un ca-
ractère antiouvrier, de représailles et d'arbitraire.
Aujourd'hui
élection
du bur
de la Ch
La manoeuvre réactionnaire
contre les membres sortants
doit échouer
M. Edouard Herriot
président de la Chambre
Demain
la commission
de législation
civile examinera
la proposition
soc i aliste
amnistiant
les grévistes
du 30 novembre
Lire en page'six
'article de S.-TH. GIRARD
Sessions ordinaires
et sessions extraordinaires
Quelques notions de droit constitutionnel
et quelques anecdotes
par Louis LÉYY
AUJOURD'HUI s'ouvre la session
ordinaire des Chambres.
Mais qu'est-ce qu'une session
ordinaire, qu'est-ce qu'une ses-
sion extraordinaire ?
Nombreux sont, j'en suis sûr, les lec-
teurs qui ne le savent pas, ou qui le
savent mal. Mettons à profit ce jour de
rentrée pour rafraîchir leur mémoire.
Les assemblées de la Révolution fran-
çaise étaient permanentes. Elles pou-
vaient, sans doute, s'ajourner si elles
le jugeaient convenable. Mais l'Exécu-
tif ne pouvait les ajourner. Avec le ci-
toyen Napoléon Bonaparte, les choses
vont changer. Et comment ! En vertu
de la Constitution de l'An VIII, le Corps
législatif â qui n'est, d'ailleurs, en rien
comparable à la Chambre des Députés
â n'a obligatoirement qu'une session de
quatre mois qui commence le 1er fri-
maire. Avec la Restauration comme
avec le régime de 1830, la permanence
du Parlement n'est pas davantage réta-
blie. La charte dé 1814 se borne à in-
diquer que le roi convoque chaque an-
née les Chambres.
Mais vient 1848. Et, à l'instar des
constitutions révolutionnaires, on pose
le principe de la permanence de l'As-
semblée. Celle-ci peut s'ajourner elle-
même. Mais ce droit lui est propre et
si, d'aventure, le Président de la Répu-
blique se l'arrogeait, il serait déclaré
coupable de crime de haute trahison.
On sait que le prince-président a com-
mis d'autres crimes. Mais nous ne nous
plaçons ici que sur le terrain constitu-
tionnel. '
Bien entendu, le Corps législatif de
la Constitution de 1852 n'était pas per-
manent. Sa session ordinaire fut fixée
à trois mois. Par la suite, cette limita-
tion disparut en vertu d'un senatus
consulte. Et en 1868, le Corps législatif
siégea huit mois et dix jours.
Quant à l'Assemblée nationale de
1871, elle était permanente.
⦠â â¦
Mais arrivons à la Constitution qui
nous régit, à notre.Constitution de 1875
où abondent les compromis et où les
monarchistes ont laissé plus d'une trace
Il n'y a pas permanence des Assem-
blées. Elles tiennent obligatoirement
une session de cinq mois â la session
ordinaire â qui s'ouvre de plein droit
le deuxième mardi de janvier. Cepen-
dant, si les circonstances l'exigeaient,
le Président de la République pourrait
ouvrir la session avant cette date.
Donc ouverture de plein droit le
deuxième mardi de janvier. Toutefois,
le Président de la République a le droit
d'ajourner la session, mais pas au delà
d'un mois, et il ne peut user de son droit
d'ajournement plus de deux fois.-
Ajoutons que ce droit d'ajournement
ne préjudicie pas au droit qu'ont les
Chambres de suspendre leurs séances
pour un temps dont elles fixent la du-
rée. Dans ce cas, l'ajournement s'appelle
prorogation.
C'est le Président de la République
qui, par décret, clôt la session ordinai-
re. Mais elle ne peut être close si elle
n'a pas duré cinq mois. Lés ajourne-
ments prononcés par la Chambre comp-
tent dans la durée de la session. En re-
vanche, les ajournements prononcés
par le Président de la République sont
défalqués du temps pendant lequel la
session est censée durer.
« Il faut, dit M. Eugène Pierre, dans
son Traité de droit parlementaire, pour
que le minimum de cinq mois exigé par
la Constitution soit atteint,"que les
Chambres aient été, durant cinq mois
sans interruption à partir du deuxième
mardi de janvier, libres de se réunir
â Et maintenant, demandez-vous,
que sont les sessions extraordinaires' ?
â M. de Lapalisse vous répondra. Ce
sont celles qui ne sont pas ordinaires.
Ce sont celles que l'Exécutif convoque
selon son bon plaisir et que M. Dala-
dier convoque le moins possible. Vous
savez, pourtant, qu'il est obligé, en fait,
d'en convoquer une avant la fin de
l'année pour obtenir son- budget.
En outre, v»us n'ignorez pas que le
Président -de la République est;obligé
de convoquer le Parlement «a session
extraordinaire, si la demande lui en est
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