Titre : Le Populaire : journal-revue hebdomadaire de propagande socialiste et internationaliste ["puis" socialiste-internationaliste]
Auteur : Parti socialiste SFIO (France). Auteur du texte
Auteur : Parti socialiste (France). Fédération (Paris). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Limoges)
Éditeur : Parti socialisteParti socialiste (Paris)
Date d'édition : 1939-01-09
Contributeur : Blum, Léon (1872-1950). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34393339w
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 36344 Nombre total de vues : 36344
Description : 09 janvier 1939 09 janvier 1939
Description : 1939/01/09 (Numéro 5806). 1939/01/09 (Numéro 5806).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k8232780
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-60603
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
LE POMJLAIRE
Directeur Politique
LÉON BLUM
Administrateur-Délégué
EUGÈNE GAILLARD
LUNDI
9 JANVIER 1939
ORGANE CENTRAL DU PARTI SOCIALISTE (S.. F. I. O.)
50 centimes
22s Année. â N° 5.806,
RÉDACTION ET ADMINISTRATION
9. RUE VICTOR-MASSE - PARIS (IX»|
Téléph. : Jusqu'à 20 h., TRUD. 94-46 et 47
A partir de 20 h., GUT. 89-00
Adresie Télégraphique t NALPOPUL- PARîS
SERVICE DB LA PUBLICITÉ S
5, rue Saint-Augustin, Paris.
Téléph. : Richelieu 69-00.
Demain, autour
d'une tasse de thé...
NOUS nous en voudrions de
gâter le contentement
avec lequel M. Daladier
revient de son voyage en
Corse et en Afrique du Nord. En
rentrant à Paris il éprouve, sans
aucun doute, une légitimé satis-
faction : celle d'avoir constaté
l'attachement passionné des popu-
lations tunisiennes et algériennes
à la France républicaine. Peut-
être en ' éprouve-t-il une autre,
d'une qualité plus rare encore :
celle que doit lui causer son pro-
pre redressement. Depuis trois
mois, en effet, il semblait s'être
installé dans l'abandon. Il s'en
était, fait un triomphe. Il ne pa-
raissait pas éloigné de s'en faire
une doctrine. Presque rien ne le
distinguait plus de son ministre
des Affaires étrangères. Son
voyage passe au contraire pour
avoir retrempé sa résolution. Sa
parole est redëVenue plus nette.
On dit qu'il condamne désormais
les pratiques de ruse et de dissi-
mulation. S'il en est ainsi, et si
M. Daladier peut maintenant se
laisser aller à la joie de se sentir
rehaussé à ses propres yeux; nous
aurions scrupule à assombrir son
repos par des propos inquiets.
Les faits cependant sont là., La
situation internationale que M. le
président du Conseil retrouve au-
jourd'hui est plus grave que celle
qu'il avait laissée l'autre diman-
che.
Deux faits sont en effet surve-
nus au cours de cette semaine,
également graves, également si-
gnificatifs. Le premier est le dé-
clenchement soudain de la cam-
pagne de la presse allemande à
l'appui des revendications italien-
nes. Lè second est la visite for-
oée de M. Joseph Beck à Berch-
tesgadén. 7 ' *
S'il subsistait tant soit peu de
mystère dans les commentaires
publiés jusqu'à cette semaine par
les feuilles nazies, le voile est
maintenant levé. Par les quelques
extraits que nous avons mis ces
jours-ci sous leurs yeux, les lec-
teurs du « Populaire » ont pu voir
que Berlin est désormais formel :
il faut donner satisfaction à l'Ita-
lie. Us ont également vu hier que
la. presse italienne trouve dans ce
chaleureux soutien l'aliment
d'une violence nouvelle. « Il fau-
dra faire droit-aux aspirations
italiennes soit par voie de négo-
ciations, soit sous la contrainte
des armes », écrivent les « Rela-
zioni Internazionali ». Le doute,
s'il a jamais été permis, ne l'est
donc plus. Comme Léon Blum l'a
toujours fait prévoir, comme nous
l'avons toujours prévu, l'axe fonc-
tionne à plein.
Quant au séjour auquel M. Jo-
seph Beck a été convié à Berch-
tesgaden (comme y avait été na-
guère convié le malheureux chan-
celier Schuschnigg les appré-
hensions s'accroissent à mesure
que parviennent les rapports sur
ce que Hitler a pu dire au co-
signataire du pacte polono-alle-
mand de non-agression. En bref,
on croit comprendre que le Fiih-
rer a dès maintenant averti celui
qu'il a si magistralement dupé
depuis cinq ans : l'expansion alle-
mande devant; nécessairement
s'effectuer, si ce n'est pas avec le
consentement et par le renonce-
ment volontaire de la Pologne
qu'elle se fait, ce sera malgré sa
répugnance et sa résistance éven-
tuelle. « Sic volt,- sic jubet Hit-
ler; ».
Tous les éléments du grand jeu
se trouvent donc réunis. Comment
ils ont pu l'être, on ne le sait
malheureusement que trop. La
Pologne paie en ce moment la
politique d'aveugle complicité
avec le Reich à laquelle le colo-
nel Béck a attaché son nom. La
France paie en ce moment cinq
mois d'un flandinisme dont le bi-
lan stupéfiera l'opinion quand le
mensonge et la corruption cesse-
ront de le lui dissimuler.
Mais il ne s'agit pas seulement
d'établir aujourd'hui les responsa-
bilités.
Il faut faire face à la situa-
tion. '
PIERRE BROSSOLETTE.
(Lire la suite en 3e page)
La libération de Tom Mooney
Après'22 années d'emprisonnement
pour un crime qu'il n'avait pas com-
mis, le célèbre militant syndicaliste
vient enfin d'être gracié par le gou-
verneur de Californie
MARSEILLE tenant du titre
est éliminé par MONTPELLIER
SÈTE bat LE HAVRE
VOIR EN SIXIEME PAGE
Ifee ^hase.du. match-;d«:Jp©jtflll :5i:ui o^owît;hîera au Pare des Prînce% leRÇ» Sète^au,JHavre-A.p»
iazie en ta
Le journal des Allemands
hitlériens résidant en France
est envoyé gratuitement
à des fonctionnaires français
Et an député nazi parle de « la
latte des Alsaciens en Alsace »
pour leur « autonomie nationale »,
préparation de la future. Europe...
Mulhouse, 7 janvier (de nôtre corr.
part.): â Depuis plusieurs années parait
à Paris un journal, le Dèutsçhe Zeitung
in Frankreich, organe officièl de Hitler
en France. La maison d'édition se trpu-
ve au 44, rue de la Boétie, et un certain
Hans Heilmaier signe comme, rédâctèùr
en chef.
A un certain moment ce journal était
en vente à tous les kiosques alsaciens.
Mais des mesures ont été heureusement
prises nour en limiter la diffusion. Ce
journal est bilingue â en français et en
allemand â mais prétend malgré cela ne
s'adresser qu'aùx Allemands résidant en
France. On y découvre de temps en
temps des détails très intéressants sur
les cellules nazis, Stutzpunkte dans les
départements français, notamment sur
la Côte d'Azur. . - . . ' ⢠. â
Le but véritable de cet organe est sans
conteste la- propagande hitlerienne en
France et particulièrement ; è,n Alsace.
Nous "venons d'en obtenir une nouvelle
preuve. â " n .;
Plusieurs professeurs de Mulhouse
viennent de recevoir des exemplaires
gratuits de ce journal. Cela confirme
une fois de plus que Hitler n'a pas re-
noncé à l'Alsace et à la Lorraine. !
Si on devait encore en douter, il. suf-
firait de lire une brochure parue dans
l'eher verlag à Berlin, et écrite par le
« député » nazi au Reichstag, Krebs,
dans laquelle on lit entre autres
â « L'Europe centrale ne. peut être
qu'une ligue des Etats libres d'Europe
centrale, sous l'égide de l'Allemagne.
C'est un devoir allemand que nous
avons à résoudre dans l'Ouest, coi/rime
en Europe centrale. Dans cette évolu-
tion, la lutté des Flamands en Belgique,
des ALSACIENS EN ALSACE, des. Slo-
vaques en Tchécoslovaquie, dès Croates
et des Allemands en Yougoslavie, des
Allemands et Ruthènes en Pologne, etc.
POUR LEUR AUTONOMIE NATIONA-
LE N'EST RIEN D'AUTRE QU'UNE
PREPARATION DE LA FUTURE EU-
ROPE CENTRALE. »
Un ouvrage allemand dévoile ainsi
le but des autonomistes en Alsace. A
vrai dire, nous n'en avons jamais douté.
Cette propagande et ces aveux* méritent
pourtant la plus grande attention, car
depuis Munich, on doit se tenir sur ses
gardes, plus que jamais î â E. Èrhard.
j J'ai souscrit!
| Tu as souscrit !
! Il n'a pas
souscrit !
! pour le "Populaire"
I ⢠' - â¢- ⢠rr- 'J; fi
Que diable attend-il ?
L'O.N.M. prévoit
â Ciel généralement couvert et brumeux
rares bruines locales vent du secteur
sud-ouest modéré. Minimum de tempé-
rature en hausse de 2 à 3 degrés sur la
veille.
Groupe socialiste
au Parlement
(Chambre et Sénat)
La réunion du groupe parlemen-
taire aura lieu DEMAIN 10 JAN-
VIER, à 10 heures précises, salle
Colbèrt. . . _ â
Le-président !â¢
Léon BLUM.
IL FAUT UNIR
LES FRANÇAIS
a déclaré M. Edouard DALADIER
dès son retour
MAIS POUR UNIR LES FRANÇAIS
IL FAUT D'ABORD METTRE FIN
À LA POLITIQUE QUI ACCABLE
LES MASSES POPULAIRES
AU PROFIT DES CAPITALISTES
DEMAIN :
A 10 h., conseil des ministres
A 15 h. 30, rentrée parlementaire
A17 h. 40, conférence franco-britannique
Lire en cinquième page l'article de Marcel BIDOUX
La voiture présidentielle quitte la gare de Lyon pour le ministère de la Guerre
LA GESTAPO EN FRANCE
Le siege des socialistes
autrichiens à Paris
a été cambriolé
en plein jour
LIRE EN TROISIEME PAGE
NOBLE COEUR
« J'ai trop le sentiment de la gravité de la situation pour garder
rancune à quiconque... » (Discours de M. Daladier).
Lire èn 4e page
Comment
le maixisme
s'introduisit
en France
par Ed. DEPREUX
Un hydravion militaire
fait un amérissage forcé
sur la Garonne
Toulouse, 8 janvier. A une dizaine
de kilomètres de Toulouse, non loin de
Saint-Jory, un hydravion militaire de [
la base de Cherbourg, a été contraint
de se poser sur là Garonne par suite
d'une panne de moteur.
L'appareil avait à bord deux sous-
officiers, un pilote et le mécanicien qui I
purent être sauvés par les habitants.
Mais l'hydravion s'est enfoncé dans les
eaux du fleuve.
⢠Les autorités militaires ont- pris les
dispositions nécessaires pour le ren-
flouer.
LA CATASTROPHE OU GALIBIER
â rend
cinq corps
dont celui de H. MAURAIN
directeur du cabinet de M. jeanneney
Il reste encore deux morts
au fond du couloir tragique
Les recherches, interrompues par
la nuit, reprendront ce matin
En Suisse, cinq skieurs sont pris
sous une avalanche. Un mort
Grenoble, 8 janvier. â A peine la nouvelle de la catas-
trophe du Galibier s'était-elle répandue, qu'aussitôt s'orga-
nisaient de nombreuses caravanes de secours. Après l'équipe
de Valloires et celle du 99' R.I.A., partait un groupe formé
à Saint-Jean-de-Maurienne .et ayant à sa tête M. Vescaud,
sous-préfet. Il était Suivi d'une autre colonne sous la direc-
tion de M. Strimer. Enfin ce matin, à 5 heures, une se-
conde section de soldats, éclaireurs skieurs s'élançait de
Saint-Jean-de-Maurienne vers le col.
Malheureusement, le froid et la nuit devaient paralyser
les efforts des sauveteurs. Les uns durent camper au châlet
de Mottets, à unie heure de marche du col de la Ponson-
nière ; les autres passèrent la nuit à Bonnenuit. Au . jour,
skis aux pieds, ils reprenaient leur course vers l'avalanche
pour tenter de lui arracher ses victimes.
Dans la matinée arrivait à Valloires un des moniteurs
de la première colonne, M. Noraz. Il narra comment son
groupe avait dû faire demi-tour devant la tempête mena-
çante alors- qu'il se trouvait déjà au lac Blanc.
Tandis que, de très bonne heure, ses compagnons repar-
taient vers le lieu de la catastrophe, lui revenait chercher
des vêtements chauds en prévision d'une nouvelle nuit à
passer dans le châlet.
M. Noraz est reparti, accompagné du lieutenant-colonel
Dewulf, père du chef de l'expédition ensevelie, qui a tenu
à participer à la recherche de son malheureux fils et de
ses compagnons.
Lire la suite en troisième page
UN DRAMATIQUE
ROM A IN
D'AMOUR
Dans l'Aude
un pan de mur s'écroule
sur plusieurs personnes
Une femme est tuée
Deux hommes sont grièvement blessés
Toulouse, janvier. â Les propriétai-
res de la ferme Maynard, a Bourigèole
(Aude), s'employaient avec quelques uns
de leurs voisins à étayer le mur d'une
étable attenant à la maison d'habitation
lorsqu'un pan de mur est tombe, entraî-
nant une partie de l'immeuble.
Mme veuve Armand Vie, âgée de 48
ans, a été ensevelie sous les décombres
et tuée. Son beau-frère, M. Pierre Vie,
a été grièvement blessé et a dû être
transporté à l'hôpital de Carcassonne
où son état a été jugé désespéré. Le père
de M. Pierre Vié, M. Léon, a été égale-
ment grièvement blessé.
COUP DE GRISOU
dans une mine de Belgique
Un mort ; dix ouvriers
gravement intoxiqués
Bruxelles, 8 janvier. â Au cours de la
nuit, un dégagement de grisou s'est pro-
duit dans un charbonnage de Couillet.
Le grisou ne s'est pas enflammé et au-
cun éboulemenr n'a eu lieu ; cependant,
malgré la rapidité des secours, un "mi-
neur a succombé aux émanations, et.dix
de ses compagnons, souffrant d'une in-
toxication, ont dû être transportés à
l'hôpital.
Le regent de Yougoslavie^
se rend en Roumanie
Belgrade, 8 janvier. â Le prince ré-
gent Paul est parti pour la Roumanie
où il prendra part à la chasse offerte
en son honneur par le roi Carol. Il est
accompagné du maréchal de la cour
royale Tcholak Antitch et de l'aide de
camp du roi, colonel Tzesaritch.
Le beau voyage
est terminé
DES MILLIONS D'INDIGENES
EN ATTENDENT LA SUITE
par J
JE tiens pour vrai que les ac-
. clamations qui ont accuéilli
M. Daladier tdut au long de
son voyage danshl'Afrique Fran-
çaise du Nord, n'ont pas été de
commande. â â â / â 1 -
Je crois fermement que lés
Tunisiens, contraints d'accepter
un protectorat, préfèrent le nôtre
à celui de l'Italie. Ils ne peuvent
pas, en effet, ne pas comprendre
que, toutes autres choses étant
égales, c'est encore avec la pro-
tection d'un Etat à régime démo-
cratique qu'ils ont le plus de
chancés de sauver ce qui peut
leur rester de liberté.
Je suis également convaincu
que les indigènes d'Algérie, mal-
gré leurs griefs légitimes contre
leurs conquérants, reconnaissent
que cette conquête leur a appor- -
té quelques bienfaits, et que, si
elle leur a .imposé une dure ser-
vitude, elle les a débarrassés de
plusiéurs autres qui étaient plut
dures, encore.
La presse d'Italie et d'Alle-
magne peut donc essayer de di-
minuer la signification du
voyage de M. Daladier. Elle est
ou mal renseignée ou de mau-
vaise foi. Laissons-là à ses er-
reurs ou à ses mensonges, et,
sans nous soucier de son. atti-
tude, et des ambitions qu'elle
veut servir, tâchons de mériter
demain encore plus qu'hier les
marques de confiance qui vienâ¢*
nent de nous être donniez.
Comment faire ?
Il est bien facile de le dire.
Tâchons, d'abord, que le peu-
ple indigène d'Algérie et de Tu-
nisie ne se prenne pas à regret-,
ter l'arbitraire dont il souffrait
Directeur Politique
LÉON BLUM
Administrateur-Délégué
EUGÈNE GAILLARD
LUNDI
9 JANVIER 1939
ORGANE CENTRAL DU PARTI SOCIALISTE (S.. F. I. O.)
50 centimes
22s Année. â N° 5.806,
RÉDACTION ET ADMINISTRATION
9. RUE VICTOR-MASSE - PARIS (IX»|
Téléph. : Jusqu'à 20 h., TRUD. 94-46 et 47
A partir de 20 h., GUT. 89-00
Adresie Télégraphique t NALPOPUL- PARîS
SERVICE DB LA PUBLICITÉ S
5, rue Saint-Augustin, Paris.
Téléph. : Richelieu 69-00.
Demain, autour
d'une tasse de thé...
NOUS nous en voudrions de
gâter le contentement
avec lequel M. Daladier
revient de son voyage en
Corse et en Afrique du Nord. En
rentrant à Paris il éprouve, sans
aucun doute, une légitimé satis-
faction : celle d'avoir constaté
l'attachement passionné des popu-
lations tunisiennes et algériennes
à la France républicaine. Peut-
être en ' éprouve-t-il une autre,
d'une qualité plus rare encore :
celle que doit lui causer son pro-
pre redressement. Depuis trois
mois, en effet, il semblait s'être
installé dans l'abandon. Il s'en
était, fait un triomphe. Il ne pa-
raissait pas éloigné de s'en faire
une doctrine. Presque rien ne le
distinguait plus de son ministre
des Affaires étrangères. Son
voyage passe au contraire pour
avoir retrempé sa résolution. Sa
parole est redëVenue plus nette.
On dit qu'il condamne désormais
les pratiques de ruse et de dissi-
mulation. S'il en est ainsi, et si
M. Daladier peut maintenant se
laisser aller à la joie de se sentir
rehaussé à ses propres yeux; nous
aurions scrupule à assombrir son
repos par des propos inquiets.
Les faits cependant sont là., La
situation internationale que M. le
président du Conseil retrouve au-
jourd'hui est plus grave que celle
qu'il avait laissée l'autre diman-
che.
Deux faits sont en effet surve-
nus au cours de cette semaine,
également graves, également si-
gnificatifs. Le premier est le dé-
clenchement soudain de la cam-
pagne de la presse allemande à
l'appui des revendications italien-
nes. Lè second est la visite for-
oée de M. Joseph Beck à Berch-
tesgadén. 7 ' *
S'il subsistait tant soit peu de
mystère dans les commentaires
publiés jusqu'à cette semaine par
les feuilles nazies, le voile est
maintenant levé. Par les quelques
extraits que nous avons mis ces
jours-ci sous leurs yeux, les lec-
teurs du « Populaire » ont pu voir
que Berlin est désormais formel :
il faut donner satisfaction à l'Ita-
lie. Us ont également vu hier que
la. presse italienne trouve dans ce
chaleureux soutien l'aliment
d'une violence nouvelle. « Il fau-
dra faire droit-aux aspirations
italiennes soit par voie de négo-
ciations, soit sous la contrainte
des armes », écrivent les « Rela-
zioni Internazionali ». Le doute,
s'il a jamais été permis, ne l'est
donc plus. Comme Léon Blum l'a
toujours fait prévoir, comme nous
l'avons toujours prévu, l'axe fonc-
tionne à plein.
Quant au séjour auquel M. Jo-
seph Beck a été convié à Berch-
tesgaden (comme y avait été na-
guère convié le malheureux chan-
celier Schuschnigg les appré-
hensions s'accroissent à mesure
que parviennent les rapports sur
ce que Hitler a pu dire au co-
signataire du pacte polono-alle-
mand de non-agression. En bref,
on croit comprendre que le Fiih-
rer a dès maintenant averti celui
qu'il a si magistralement dupé
depuis cinq ans : l'expansion alle-
mande devant; nécessairement
s'effectuer, si ce n'est pas avec le
consentement et par le renonce-
ment volontaire de la Pologne
qu'elle se fait, ce sera malgré sa
répugnance et sa résistance éven-
tuelle. « Sic volt,- sic jubet Hit-
ler; ».
Tous les éléments du grand jeu
se trouvent donc réunis. Comment
ils ont pu l'être, on ne le sait
malheureusement que trop. La
Pologne paie en ce moment la
politique d'aveugle complicité
avec le Reich à laquelle le colo-
nel Béck a attaché son nom. La
France paie en ce moment cinq
mois d'un flandinisme dont le bi-
lan stupéfiera l'opinion quand le
mensonge et la corruption cesse-
ront de le lui dissimuler.
Mais il ne s'agit pas seulement
d'établir aujourd'hui les responsa-
bilités.
Il faut faire face à la situa-
tion. '
PIERRE BROSSOLETTE.
(Lire la suite en 3e page)
La libération de Tom Mooney
Après'22 années d'emprisonnement
pour un crime qu'il n'avait pas com-
mis, le célèbre militant syndicaliste
vient enfin d'être gracié par le gou-
verneur de Californie
MARSEILLE tenant du titre
est éliminé par MONTPELLIER
SÈTE bat LE HAVRE
VOIR EN SIXIEME PAGE
Ifee ^hase.du. match-;d«:Jp©jtflll :5i:ui o^owît;hîera au Pare des Prînce% leRÇ» Sète^au,JHavre-A.p»
iazie en ta
Le journal des Allemands
hitlériens résidant en France
est envoyé gratuitement
à des fonctionnaires français
Et an député nazi parle de « la
latte des Alsaciens en Alsace »
pour leur « autonomie nationale »,
préparation de la future. Europe...
Mulhouse, 7 janvier (de nôtre corr.
part.): â Depuis plusieurs années parait
à Paris un journal, le Dèutsçhe Zeitung
in Frankreich, organe officièl de Hitler
en France. La maison d'édition se trpu-
ve au 44, rue de la Boétie, et un certain
Hans Heilmaier signe comme, rédâctèùr
en chef.
A un certain moment ce journal était
en vente à tous les kiosques alsaciens.
Mais des mesures ont été heureusement
prises nour en limiter la diffusion. Ce
journal est bilingue â en français et en
allemand â mais prétend malgré cela ne
s'adresser qu'aùx Allemands résidant en
France. On y découvre de temps en
temps des détails très intéressants sur
les cellules nazis, Stutzpunkte dans les
départements français, notamment sur
la Côte d'Azur. . - . . ' ⢠. â
Le but véritable de cet organe est sans
conteste la- propagande hitlerienne en
France et particulièrement ; è,n Alsace.
Nous "venons d'en obtenir une nouvelle
preuve. â " n .;
Plusieurs professeurs de Mulhouse
viennent de recevoir des exemplaires
gratuits de ce journal. Cela confirme
une fois de plus que Hitler n'a pas re-
noncé à l'Alsace et à la Lorraine. !
Si on devait encore en douter, il. suf-
firait de lire une brochure parue dans
l'eher verlag à Berlin, et écrite par le
« député » nazi au Reichstag, Krebs,
dans laquelle on lit entre autres
â « L'Europe centrale ne. peut être
qu'une ligue des Etats libres d'Europe
centrale, sous l'égide de l'Allemagne.
C'est un devoir allemand que nous
avons à résoudre dans l'Ouest, coi/rime
en Europe centrale. Dans cette évolu-
tion, la lutté des Flamands en Belgique,
des ALSACIENS EN ALSACE, des. Slo-
vaques en Tchécoslovaquie, dès Croates
et des Allemands en Yougoslavie, des
Allemands et Ruthènes en Pologne, etc.
POUR LEUR AUTONOMIE NATIONA-
LE N'EST RIEN D'AUTRE QU'UNE
PREPARATION DE LA FUTURE EU-
ROPE CENTRALE. »
Un ouvrage allemand dévoile ainsi
le but des autonomistes en Alsace. A
vrai dire, nous n'en avons jamais douté.
Cette propagande et ces aveux* méritent
pourtant la plus grande attention, car
depuis Munich, on doit se tenir sur ses
gardes, plus que jamais î â E. Èrhard.
j J'ai souscrit!
| Tu as souscrit !
! Il n'a pas
souscrit !
! pour le "Populaire"
I ⢠' - â¢- ⢠rr- 'J; fi
Que diable attend-il ?
L'O.N.M. prévoit
â Ciel généralement couvert et brumeux
rares bruines locales vent du secteur
sud-ouest modéré. Minimum de tempé-
rature en hausse de 2 à 3 degrés sur la
veille.
Groupe socialiste
au Parlement
(Chambre et Sénat)
La réunion du groupe parlemen-
taire aura lieu DEMAIN 10 JAN-
VIER, à 10 heures précises, salle
Colbèrt. . . _ â
Le-président !â¢
Léon BLUM.
IL FAUT UNIR
LES FRANÇAIS
a déclaré M. Edouard DALADIER
dès son retour
MAIS POUR UNIR LES FRANÇAIS
IL FAUT D'ABORD METTRE FIN
À LA POLITIQUE QUI ACCABLE
LES MASSES POPULAIRES
AU PROFIT DES CAPITALISTES
DEMAIN :
A 10 h., conseil des ministres
A 15 h. 30, rentrée parlementaire
A17 h. 40, conférence franco-britannique
Lire en cinquième page l'article de Marcel BIDOUX
La voiture présidentielle quitte la gare de Lyon pour le ministère de la Guerre
LA GESTAPO EN FRANCE
Le siege des socialistes
autrichiens à Paris
a été cambriolé
en plein jour
LIRE EN TROISIEME PAGE
NOBLE COEUR
« J'ai trop le sentiment de la gravité de la situation pour garder
rancune à quiconque... » (Discours de M. Daladier).
Lire èn 4e page
Comment
le maixisme
s'introduisit
en France
par Ed. DEPREUX
Un hydravion militaire
fait un amérissage forcé
sur la Garonne
Toulouse, 8 janvier. A une dizaine
de kilomètres de Toulouse, non loin de
Saint-Jory, un hydravion militaire de [
la base de Cherbourg, a été contraint
de se poser sur là Garonne par suite
d'une panne de moteur.
L'appareil avait à bord deux sous-
officiers, un pilote et le mécanicien qui I
purent être sauvés par les habitants.
Mais l'hydravion s'est enfoncé dans les
eaux du fleuve.
⢠Les autorités militaires ont- pris les
dispositions nécessaires pour le ren-
flouer.
LA CATASTROPHE OU GALIBIER
â rend
cinq corps
dont celui de H. MAURAIN
directeur du cabinet de M. jeanneney
Il reste encore deux morts
au fond du couloir tragique
Les recherches, interrompues par
la nuit, reprendront ce matin
En Suisse, cinq skieurs sont pris
sous une avalanche. Un mort
Grenoble, 8 janvier. â A peine la nouvelle de la catas-
trophe du Galibier s'était-elle répandue, qu'aussitôt s'orga-
nisaient de nombreuses caravanes de secours. Après l'équipe
de Valloires et celle du 99' R.I.A., partait un groupe formé
à Saint-Jean-de-Maurienne .et ayant à sa tête M. Vescaud,
sous-préfet. Il était Suivi d'une autre colonne sous la direc-
tion de M. Strimer. Enfin ce matin, à 5 heures, une se-
conde section de soldats, éclaireurs skieurs s'élançait de
Saint-Jean-de-Maurienne vers le col.
Malheureusement, le froid et la nuit devaient paralyser
les efforts des sauveteurs. Les uns durent camper au châlet
de Mottets, à unie heure de marche du col de la Ponson-
nière ; les autres passèrent la nuit à Bonnenuit. Au . jour,
skis aux pieds, ils reprenaient leur course vers l'avalanche
pour tenter de lui arracher ses victimes.
Dans la matinée arrivait à Valloires un des moniteurs
de la première colonne, M. Noraz. Il narra comment son
groupe avait dû faire demi-tour devant la tempête mena-
çante alors- qu'il se trouvait déjà au lac Blanc.
Tandis que, de très bonne heure, ses compagnons repar-
taient vers le lieu de la catastrophe, lui revenait chercher
des vêtements chauds en prévision d'une nouvelle nuit à
passer dans le châlet.
M. Noraz est reparti, accompagné du lieutenant-colonel
Dewulf, père du chef de l'expédition ensevelie, qui a tenu
à participer à la recherche de son malheureux fils et de
ses compagnons.
Lire la suite en troisième page
UN DRAMATIQUE
ROM A IN
D'AMOUR
Dans l'Aude
un pan de mur s'écroule
sur plusieurs personnes
Une femme est tuée
Deux hommes sont grièvement blessés
Toulouse, janvier. â Les propriétai-
res de la ferme Maynard, a Bourigèole
(Aude), s'employaient avec quelques uns
de leurs voisins à étayer le mur d'une
étable attenant à la maison d'habitation
lorsqu'un pan de mur est tombe, entraî-
nant une partie de l'immeuble.
Mme veuve Armand Vie, âgée de 48
ans, a été ensevelie sous les décombres
et tuée. Son beau-frère, M. Pierre Vie,
a été grièvement blessé et a dû être
transporté à l'hôpital de Carcassonne
où son état a été jugé désespéré. Le père
de M. Pierre Vié, M. Léon, a été égale-
ment grièvement blessé.
COUP DE GRISOU
dans une mine de Belgique
Un mort ; dix ouvriers
gravement intoxiqués
Bruxelles, 8 janvier. â Au cours de la
nuit, un dégagement de grisou s'est pro-
duit dans un charbonnage de Couillet.
Le grisou ne s'est pas enflammé et au-
cun éboulemenr n'a eu lieu ; cependant,
malgré la rapidité des secours, un "mi-
neur a succombé aux émanations, et.dix
de ses compagnons, souffrant d'une in-
toxication, ont dû être transportés à
l'hôpital.
Le regent de Yougoslavie^
se rend en Roumanie
Belgrade, 8 janvier. â Le prince ré-
gent Paul est parti pour la Roumanie
où il prendra part à la chasse offerte
en son honneur par le roi Carol. Il est
accompagné du maréchal de la cour
royale Tcholak Antitch et de l'aide de
camp du roi, colonel Tzesaritch.
Le beau voyage
est terminé
DES MILLIONS D'INDIGENES
EN ATTENDENT LA SUITE
par J
JE tiens pour vrai que les ac-
. clamations qui ont accuéilli
M. Daladier tdut au long de
son voyage danshl'Afrique Fran-
çaise du Nord, n'ont pas été de
commande. â â â / â 1 -
Je crois fermement que lés
Tunisiens, contraints d'accepter
un protectorat, préfèrent le nôtre
à celui de l'Italie. Ils ne peuvent
pas, en effet, ne pas comprendre
que, toutes autres choses étant
égales, c'est encore avec la pro-
tection d'un Etat à régime démo-
cratique qu'ils ont le plus de
chancés de sauver ce qui peut
leur rester de liberté.
Je suis également convaincu
que les indigènes d'Algérie, mal-
gré leurs griefs légitimes contre
leurs conquérants, reconnaissent
que cette conquête leur a appor- -
té quelques bienfaits, et que, si
elle leur a .imposé une dure ser-
vitude, elle les a débarrassés de
plusiéurs autres qui étaient plut
dures, encore.
La presse d'Italie et d'Alle-
magne peut donc essayer de di-
minuer la signification du
voyage de M. Daladier. Elle est
ou mal renseignée ou de mau-
vaise foi. Laissons-là à ses er-
reurs ou à ses mensonges, et,
sans nous soucier de son. atti-
tude, et des ambitions qu'elle
veut servir, tâchons de mériter
demain encore plus qu'hier les
marques de confiance qui vienâ¢*
nent de nous être donniez.
Comment faire ?
Il est bien facile de le dire.
Tâchons, d'abord, que le peu-
ple indigène d'Algérie et de Tu-
nisie ne se prenne pas à regret-,
ter l'arbitraire dont il souffrait
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