Titre : Le Populaire : journal-revue hebdomadaire de propagande socialiste et internationaliste ["puis" socialiste-internationaliste]
Auteur : Parti socialiste SFIO (France). Auteur du texte
Auteur : Parti socialiste (France). Fédération (Paris). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Limoges)
Éditeur : Parti socialisteParti socialiste (Paris)
Date d'édition : 1921-03-13
Contributeur : Blum, Léon (1872-1950). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34393339w
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 13 mars 1921 13 mars 1921
Description : 1921/03/13 (Numéro 1052). 1921/03/13 (Numéro 1052).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k817626m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-60603
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
'& W$mE:(2° Série). - N" 1052.
DIMANCHE 13 MARS 1921.
RÈDSCT!OH-ADMlH!STRÂTIOfi
12, Rue Feydeau, 12
Paris te» ahh'J
ïttBPHOKE 1 87, 17
t Louvre «T-39
ADR. TfitSs». : Nllpopul-partf
DIRECTEUR POLITIQUES
JEAN LONGUÊT
RÉDACTEUR El? CHEF:
PAUL FAURE
de Pa
§
Journal Socialiste du Soir
L'Union des travailleur* fétm
la paix du monde.
Anatole Francs
20 CEHTIHES LE NUMÉRO
ABMÎHIEITS: 3 «sis finwfa 1 su
fARIS^Sciae«(Sciee-el-Oise) iSfr. S8tr. Uiiît.
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MOLSFEIFFLTS IT KDFL&V , . ,
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PARIS elPMïWCt 61t. 10 fr.
imica 8fr; 13 te.
Changements d'adresse : 1 franc.
On s'abonne sans frais i«s tas te baron de ynta
. h'sixitr, TANTF 142, KM IMTAWLN
Pas d'abstentions !...
Pis d'hésitation 1...
Le devoir que les électeurs républicains
du 2° Secteur auront à remplir, dimanche,
est infiniment simple, car jamais situation
ne fut plus nette. 11 ne s'agit plus, cette
fois, d'émettre un vote politique, mais bien
d'accomplir un geste de protestation. Au
scrutin du 27 février, îe nombre des candi-
dats et la diversité de leurs tendances per-
mettaient à chaque citoyen de voter selon
son opinion. Aujourd'hui la" lutte change
d'aspect, les nuances disparaissent ; donc,
les préférences individuelles doivent s'effa-
cer devant l'intérêt collectif. Il faut opter
entre deux grandes idées directives : d'un
côté le Bloc National, c'est-à-dire la Réac-
tion. De l'autre, toute la Démocratie. A
droite, le Passé avec ses crimes; à gauche,
l'Avenir avec ses espérances.
En (présence d'une alternative aussi pré-
cise, i hésitation n'est plus permise et l'abs-
tention serait une faute. Un devoir s'impose:
Républicains, Radicaux, Pacifistes, Socia-
listes, doivent faire bloc, afin de barrer la
route au couple Le Corbeiller-Bonnet, can-
didats du militarisme, de la guerre et de 'a
vie chère.
Quelques naïfs ou quelques aveugles di-
ront : « Prenez garde !... Vous faites le
jeu du Bolchevisme !... » Non, notre pensée
est plus simple, notre geste plus prosaïque.
Nous voulons arracher la France à ceux qui,
après l'avoir saignée pendant cinq ans la
conduisent vers le déshonneur et la ruine.
Nous voulons rendre à ce pays la liberté dont
il a soif, la vérité dont il a faim.
Le Bolchevisme, le Communisme, n'ont
rien à faire le 13 mars. Ce sont là des épou
vantails à moineaux qui ne peuvent effrayer
que d'incurables imbéciles. Une seule ques-
tion se pose : le retour du pays à la santé
et à la vie. Or, cette résurrection ne sera
possible que lorsque les électeurs auront dé-
finitivement condamné l'imbécile politique j
du Bloc national.
Cette politique est celle des hommes qui, |
après avoir prolongé inutilement la guerre
pour réaliser des rêves d'impérialisme, ont
saboté la paix de justice et de raison que
Wilson avait conçue et qui, seule, pouvait
pacifier définitivement le monde. j
Nous savons aujourd'hui que cette paix
était réalisable dès le printemps 1917. Le I
très intéressant livre que le prince Sixte de i
Bourbon vient de publier et qui a pour ti- j
tre : « L'offre. de paix séparée avec l'Au- \
triché », ne laisse plus un seul doute sur ce |
point, ainsi que je l'exposerai prochaine-
ment- Nous savons également par les lettres
du capitaine Sadoul à Albert Thomas -
« Noies sur la Révolution bolchevique » -
que c'est en abandonnant la Russie que le
ministère Clemenceau a' Créé le Bolchevis-
me. Et ce fut en combattant la Révolution
russe par le fer, en la jetant dans la famine
par le cordon sanitaire* que ce même minis-
tère a intensifié le Bolchevisme, lui a donné
cette force de rayonnement qui lui a permis
de s'étendre en Europe.
Or, cette politique malfaisante est celle du
Bloc national ; il l'a approuvée par ses
votes et tous ses actes tendent à la prolonger. |
Lots des élections de novembre 1919, le
Parti socialiste a été le seul, a dénoncer les
dangers de cette politique, à prédire la si- |
tuation lamentable dans laquelle elle met- ;
trait la France. Le corps électoral n'a pas |
eu foi dans nos prophéties. Aujourd'hui, les |
prophéties së sont réalisées. Les faits sont
à, plus éloquents que tous les discours, plus
précis que tous les programmes, La vie chère
n'est pas une chimère ; elle pèse chaque j
jour, d'un poids de plus en plus lourd sur la
classe des travailleurs.
Le militarisme n'est pas un leurre ; il sé-
vit plus dangereux que jamais. Le Bloc na-
tional se prépare à voter une loi militaire
fixant à dix-huit mois le service actif. Tan-
dis que tous les peuples ont profité de l'é-
crasement de L'Allemagne pour alléger
leurs charges militaires, la France, malgré
son budget déficitaire, veut conserver une
armée nombreuse et. un service de longue
durée.
Cette folie aura pour premier résultat de
paralyser les forces vitales de la Nation en
enlevant sa jeunesse aux travaux des champs,
à l'activité commerciale, à la production in-
dustrielle, aux préparations scientifiques ou
littéraires, tandis que la jeunesse allemande, 1
libérée de toute servitude, pourra se consa-
crer librement aux oeuvres fécondes de ia
vie. Le second résultat de cette loi sera
d'alourdir nos finances d'un budget de guer
re de huit à dix milliards. Si l'on ajoute à
ce chiffre les huit milliards de production
perdue par le fait de l'encasemement des
travailleurs on constate que îa politique du
Bloc national coûtera, sur le seul chapitre
militarisme, dix-sept milliards par an, en
moyenne.
L'économie de ces milliards - ou d'une
partie tout au moins - permettrait d'alléger
les impôts qui écrasent les consommateurs.
Loin ae songer à diminuer ces impôts, le
Bloc national se prépare à les augmenter. Ses
élus nous annoncent déjà un nouveau relève-
ment des tarifs des chemins de fêr.
Telle est la politique que représentent
et défendent Mm. Le Corbeiller-Bonnet.
Voter pour eux, c'est vouloir prolonger la
crise sociale dans laquelle nous nous débat-
tons. Voter pour eux, c'est approuver les
ambitions impérialistes qui constituent la po-
li! ique extérieure du Blcc national. Voter
pour eux, c'est engager les élus de ce Bloc
à poursuivre les expéditions militaires <*n
Orient, à maintenir l'Europe dans une at-
j mosphère de haine, à accumuler sur l'Aile-
I magne des nuées lourdes d'orages futurs.
Pour condamner cette politique, les Ré-
publicains de toutes nuances doivent émettre
dimanche un vote unanime de protestation
sur les noms de Loriot et Souvarine.
A ceux qui, condamnant le Bolchevisme
ou réprouvant les procédés des Communistes,
ressentent quelque hésitation, je répéterai le
mot que me disait hier un républicain mo-
déré, mais sincère, de « l'Alliance Démo-
cratique », resté fidèle au bloc des gauches :
- Je n'ai rien de commun avec Loriot
et Souvarine, je ne partage aucune de leurs
idées, et cependant je voterai pour eux.
- Vous ?
- Oui, moi. S'ils sont élus, cela re
fera jamais que quatorze communistes à la
Chambre. Or, il y a quatre cents élus du
Bloc national, auxquels il faut crier : casse-
cou ! et donner une leçon, coûte que coûte....
Et puis, j'ai quelque idée qu'en votant pour
Loriot et Souvarine je rendra service au
gouvernement.
- Vous dites?
- Mais oui. Briand est prisonnier, mal-
gré lui, du Bloc national, l'élection de Lo-
riot et de Souvarine lui permettra de se dé-
gager un peu, de mettre un frein aux fu-
reurs impérialistes et bellicistes de ces mes- i
sieurs... 11 y a des heures, voyez-vous, où il
faut savoir faire le contre poids, même au
dépens de ses idées.
Je ne saurais trop inviter les électeurs hé-
sitants à méditer la profonde philosophie de
ces paroles. De plus, seules, dé telles élec-
tions forceront îe Parlement à modifier !e
statut électoral et à nous donner la vérita-
ble représentation proportionnelle.
Armand CHARPENTIER.
ELECTIONS DU 2« SECTEUR DE PARIS
DU 18 MARS
«ri
Contre le Bloc National
F. LORIOT
B. SOUVARINE
CANDIDATS DE LA PAIX
LA GARDE DONNE
Si les petits commerçants du deuxième
secteur ne se précipitent pas demain, en
masses profondes, au secours dè la firme
Le Corbeiller-Bonnet, c'est à désespérer Ae
tout !
En effet, la Ligue civique, par d'innom-
brables affiches qui ne doivent pas être
payées par ses trois douzaines d'adhérents,
leur apporte l'argument-massue qui ne peut
manquer de décider ceux d'entre eux qui
pourraient hésiter encore.
Oyez : la responsabilité « du marasme des
affaires, de la lourdeur des impôts, de l'in-
sécurité politique et économique » n'incom-
be pas aux hommes du Bloc National qui,
depuis le 16 novembre 1919, ont la majo-
rité aa Parlement, mais « aux fauteurs Je
troubles et de révolutions » que ces Mos-
sieurs s'étaient pourtant flattés, au lendemain
des dernières élections, d'avoir réduits à
l'impuissance.
Certes, ce n'est pas seulement la quin-
zaine de députés communistes, plus ou moins
éprouvés, qui représentent, aux yeux de ta
Ligue civique, les fauteurs de troubles et
de révolutions. Tous les élus socialistes sont
confondus par elle, avec juste raison d'ail-
leurs, dans une même réprobation. Mais
tout en étendant à six douzaines de députés
l'injure - et le mérite - d'avoir empêché
la réalisation des grandes choses qu'avaient
promises les candidats du sabre, de la mer-
cante et du goupillon, il semble difficile
d'adresser à ces derniers un outrage plus
sanglant.
Quoi, c'est parce qu'il, y a à la Chambre
15 communistes, ou en tout 70 socialistes,
que 400 vaillants patriotes ont laissé « gas-
piller la victoire » ? C'est pour cela que,
malgré leur écrasante supériorité numérique,
ces farouches défenseurs des petits commer-
çants n'ont pas su imaginer des impôts plus
justes et moins exaspérants que la stupide
taxe sur le chiffre d'affaires? C'est parce
qu'il y a une petite minorité socialiste à ta
Chambre, que l'énorme majorité du 16 no-
vembre n'a su qu'instituer le chômage, à
l'heure où il faudrait tant construire et fa-
briquer ?
Vraiment, quel que soit le peu de sympa-
thie qu'inspire le troupeau nationalard, on
n'aurait jamais osé penser que son réaction-
narisme était, à ce point, synonyme de stu-
pidité et d'impuissance!
Comme même sous le règne cTun Poin-
caré, Badinguet ou Gamelle, il y aurait tou-
jours, désormais, une minorité socialiste au
Parlement, c'est en somme la faillite totale,
définitive, de tous les Corbeillers passés,
comme de tous les Bonnets future que vient
de proclamer la Ligue civique.
A cette propagande intelligente s'ajoute,
depuis huit jours, celle non moins efficace
de M. Léon Daudet. Devant le danger l'in-
suffisant et suffisant Pujo a dû passer « le
département de l'action qui est le sien »
(qu'il disait) à Tartarin fils. Or, ce bizarre
élu de Paris n'a jamais raté une occasion
de glorifier le Bloc national d'avoir exemp-
\ té de tout impôt les profiteurs de la grande
j propriété terrienne. Le bougre, à qui i é-
j lection du Lot-et-Garonne n'a rien appris,
s'imagine avoir ainsi coopéré à la constitu-
tion d'une grande armée de l'ordre.
Demain, en élisant Loriot et Souvarine,
les électeurs du deuxième secteur lui montre-
ront, ainsi qu'à la Ligue civique, qu'ils ont
mieux, à faire que suivre des impuissants
et soutenir des exploiteurs.
SIXTE-QUENIN.
La Classe ouvrière et la Paix
La C. G. T. dénonce
1 " , " « * (- N I (
les Erreurs du passé
A l'heure où tons les socialistes voient
leurs angoisses et leurs responsabilités
grandir .à chaque événement que l'interna-
tionale capitaliste impose, avec la force de
ses audaces renouvelées, il est intéressant
d'enregistrer la netteté do la décision que
vient de prendre la C. G. T. Comme on le
verra dans la résolution ci-dessous, le
grand organe des syndicats français' prend
position vigoureusement et entend en ap-
peler à toute l'Internationale ouvrière.
C'est ainsi qu'elle engage la Fédération
syndicale internationale à provoquer d'ur-
gence une Conférence des centrales syndi-
cales intéressées pour résoudre ce problè-
me des réparations autrement que par la
violence. On remarquera avec satisfaction
la similitude de pensées qui, une fois de
plus, en dépit des conflits superficiels, res-
titue toute l'harmonie du mouvement ou-
vrier de France en face des menées .impé-
rialistes.
L'attitude que vient de fixer la Commis-
sion administrative de la "t. G. T. sera,
nous n'en, doutons pas, unanimement ap-
prouvée par les syndicats qui y font écho
par-avance. C'est dire tout l'intérêt que les
dispositions prises par le Parti lui-môme
vont puiser dans la décision confédérale.
LA RESOLUTION
La C. A. de la C. G. T. considère %qUe les
travailleurs ne sauraient en aucune ma-
nière lier leurs intérêts et leurs aspirations
à ceii-x exprimés -par les gouvernements.
Les travailleurs ne peuvent ni s'associer
à la forme, ni au fond du problème des ré-
parations tel qu'il a été posé dans les con-
férences gouvernementales de Paris et de
Londres.
Dans les circonstances actuelles comme
dans les conjonctures futures, ils décla-
rent que leurs responsabilités ne sont pas
engagées et. que la. rupture des pourpar-
lers, l'occupation militaire des villes et-
des territoires allemands, l'application des
mesures douanières et- liberticides sont, le
fait (les seuls gouvernant*.
LES ERREURS DU TRAITÉ
Ayant protesté contré les clauses du
traité-de Versailles, ils n'acceptent ni ses
erreurs 'nt ses conséquencés.
C'est " en vertu d'une formule insensée
par laquele on trompe le pays et qui con-
sistait. à déclarer : « l'Allemagne paiera »,
que l'Europe est acculée à une impasse au
fond de laquelle s'accumulent les plus gra-
ves dangers.
Ayant aveuglément élargi les charges à
imposer au peuple allemand>, ce fut au dé-
triment des régions dévastées et des répa-
rations légitimes que ces excès furent ac-
complis,
LA REPARATION PAR LE TRAVAIL
La C. A. rappelle que,le programme des
Réparations élaboré par la C. G. T. est en
opposition, totale avec celui des hommes
d'affaires gouvernementaux. Les gouverne-
ments sont étroitement enfermés dans un
\ système financier aléatoire, dont l'exécu-
t tion comporte la violence et entretient la
haine entre les peuples.
Le programme de la C. G. T. s'appuie
i sur la solidarité f inancière internationale,
sur tin accord déjà établi entre travailleurs
français et travailleurs allemands.
LE PROGRAMME DE LA C. G. T.
Les travailleurs allemands reconnaissent
loyalement le devoir qui. leur incombe de
réparer les ruines de la guerre par le Ira-
%aW dans la. Pair.
Par là même, la Confédération générale
(ht. Travail proclame sa volonté de paix
et. sa puissnce constructive. Elle se dresse
véhémentement contre toute possibilité
d'une nouvelle guerre contre laquelle le
prolétariat de ce pays s'insurgera.
Interprète de cette volonté et 'de ces as-
pirations, la Commission administrative
de la C. G. T. demande à toutes les orga-
nisations syndicales de rester attentives, de
se tenir vigilantes contre toute aggravation
du péril.
Les Syndicats, les Unions locales et dé-
partementales, les Fédérations nationales
doivent dès ù. présent prendre position. Les
assemblées, les meetings doivent se multi-
plier pour accroître et étendre la protesta-
tion.
La C. A. de la C. G. T.
Les décisions prises
Après l'adoption de cet ordre du jour, la
Commission administrative a décidé de
demander à la Fédération syndicale inter-
nationale la réunion d'une Conférence des
Centrales syndicales intéressées pour dé-
cider qu'une action propre à permettre la
collaboration des classes ouvrières dans
le relèvement des ruines de la guerre:
A ce propos la C. A. a enregistré un ac-
cord conclu récemment entre les Fédéra-
tions du bâtiment d'Allemagne et de Fran-
ce,"èt qui témoîgne une 'touchante identité
de vues entre les travailleurs des deux na-
tions.
Les impérialistes de toutes catégories au-
raient tort d'escompter, à la faveur des
divisions qui les réjouissent tant, sur un
affaiblissement de la vigilance et de la
volonté ouvrières dans cette grave ques-
tion.
v E. K.
APRÈS LA CONFÉRENCE DE LONDRES
L'ALLEMAGNE
renonce aux Négociations
Tandis que nous luttons ici contre l'es-
prit. de violence des gouvernements alliés,
nos camarades socialistes indépendants
d'Allemagne élèvent la: voix en faveur de
?nos provinces dévastées, proclament le de-
voir ufgent de réparation qui s'impose à
leur pays. „
Les journaux pangermanistes eux-mê-
mes, aux premières nouvelles de l'occupa-
tion des villes, se sont gardés de leurs ex-
cès habituels. « Nous devons subir la con-
trainte avec calme et dignité », écrit le
journal de Reventlow. Même la Deutsche
Zeitung de Maurenbrecher, le pangerma-
niste le plus décrié de Berlin, s'est con-
tenté de dire : « S'il allait plus loin dans
les concessions que la dernière offre des
quinze milliards en. cinq ans, le gouverne-
ment perdrait toute confiance parmi les
masses ».
Que fait alors le gouvernement alle-
mand ? Il s'excuse de cette, dernière offre,
il explique que sans en avoir de mandat
précis, il y était tout de même autorisé ;
et à cet appel du chef d'orchestre, le choeur
pangérmaniste redonne de la voix, déclare
inexécutable ce que trois jours avant il ad-
mettait.
Dans, un communiqué d'h ier, le gouver-
nement du Reich va plus loin : « La conti-
nuation des pourparlers, dit-il, demeure
un problème insoluble... Il n'est pas pro-
cédé, pour l'instant du moins, d des pré-
paratifs en vue de trouver de nouvelles
bases de négociations ».
Si le docteur Simons a perdu la-tête,
tant pis pour lui. Et tant pis pour les Al-
lemands qui font un héros de ce diplomate
d'ancien régime versatile et frivole. La
masse du peuple n'est pas avec eux, et
ceux que j'ai entendus s'indigner, le mois
dernier, que les contre-projets de Lo.ndres
ne fussent pas encore prêts, s'indigneront,
certainement encore davantage que l'an
n'envisage plus même de préparatifs.
Si M. Simons s'imagine qu'il amènera
tout, de suite la. France à une occupation
militaire étendue, qu'il se- détrompe. L'im-
périalisme anglais est trop jaloux du fran-
çais pour ne pas multiplier les obstacles.
Le terme de la politique du pire, que déci-
dément on veut faire à Berlin, c'est wrfe ex-
tension des saisies douanières et c'est peut-
être le retour au criminel blocus.
La classe de mercantis qui en secret, di-
rige tout en Allemagne souhaite évidem-
ment cette catastrophe : depuis 1914, cha-
que désastre national est pour elle un mo-
tif de hausse, une source de richesses. Elle
est. gênée depuis quelques -mois par la
baisse générale du marché mondial ; pour
faire rebondir les prix, quel prétexte admi-
rable que ce nouvel isolement, du monde !
Le plus grand des maux pour l'Europe
blessée est que chacun de ses membres est
séparé des autres par toutes les ligatures
de police, et de douanes multipliées depuis
la guerre. L'Allemagne surtout 'ne peut
guérir que par le retour de la circulation
avec le reste du monde.
Luttons de notre côté contre la sottise
de nos gouvernants. Montrons aux Fran-
çais aveuglés que leurs ruines ne. peuvent
être réparées par des solutions de violence,
de quelque nature qu'elles soient. Une
seule force petit résoudre les problèmes in-
ternationaux nés de la guerre „. c'est celle
de la. compréhension et du jugement.
F. CAUSSY.
?
La position du docteur Simons
BALE, 12 mars. - On mande de Ber-
lin : Ce matin, à, 10 heures, le ministre
des affaires étrangères, docteur Simons,
prononcera un grand discours politique
au Reichstag.
On assure que le ministre des affaires
étrangères déclarera maintenir ce.point de
vue que, du côté allemand, aucune dé-
marche ne pourra être faite au sujet de
nouveaux pourparlers tant que les sanc-
tions n'auront pas cessé.
Les exigences du parti national alle-
mand sont, encore plus fortes ; il se refu-
serait ù tous pourparlers, même si l'En-
tente eu prenait l'initiative, tant que les
.mesures coercitives no seront pas retirées.
Au Reiehstag même, des antagonismes
se font jour entre le ministre des affai-
res étrangères et les partis bourgeois.
Après de longues séances, ces antagonis-
mes ne sont pas encore complètement éli-
minés, mais on est persuadé* qu'à l'heure
actuelle ils seront mis à l'arrière-plan.
Depuis son retour do Londres, lo mi-
nistre Simons est devenu un personnage
très populaire.
Pour des raisons de politique intérieure,
on n'osera pas forcer-le cabinet à démis-
sionner, parce que l'on craint des consé-
quences très_ fâcheuses de la part de la
gauche ; mais il est dès maintenant, dou-
teux, assure-t-on, que M. Simons mere
personnellement à l'avenir les pourpar-
lers àyee l'Entente.'
Le Cinéma politique
à Saint-Denis
OU IL EST QUESTION
DE LA « PAUPIERE DE MOSCOU »
Depuis la scission ce n'est plus qu'une
représentation ininterrompue à Saint-De-
nis. Tout y est, même Chariot !
Voici le scénario : Un Conseil municipal
de 86 membres, tous socialistes, naturelle-
ment, mais divisés en trois tronçons de-
puis Tours.
D'abord, c'est le groupe indéfectible du
socalisme révolutionnaire (S.F.I.O.), Ils
sont 7, plus le premier adjoint.
Puis un groupe d'exclus ou de commu-
nistes dispersés en tiraillèurs. Ils se nu-
mérotent jusqu'à D au grand maximum.
Enfin un groupe d'une vingtaine d'ex-
cellents camarades parmi lesquels Zino-
view lui-même n'y retrouverait pas ses
petits.
Quatre seulement se croient communis-
tes : ce sont les mousquetaires d'A. Du-
mas. Pour les autres, c'est une vraie sa-
lade, mais en réalité très peu russe. Cer-
tains so réclament de Jaurès, d'aucuns ne.
savent même pas de qui ils pourraient,
bien se réclamer.
Et le maire ? Ah ! lui, c'est bien sim-
ple : il perd la tête et finira sans doute
par perdre l'écharpe.
Dès le début de la dislocation, notre
groupe S.F.I.O. avait sagement proposé
de continuer, à l'Hôtel de Ville, la colla-
boration do tous pour la réalisation du
programmé socialiste sur lequel nous
avons été élus. Notre ordre du jour grou-
pa 27 conseillers, mais nous, comptions
sans le sous-Zinoview dionysien. Le sup-
pléant du comité directeur (par faveur
spéciale !) ne voulut avoir rien de com-
mun, parce que communiste, avec des
de trahison tous ceux qui ne votèrent pas
sa .contre-proposition qui recueillit triom-
phalement' quatre voix !
Mais en haut, tout en haut, clignota, la
« Paupière de Moscou » et de l'OEil parti-
rent de fulgurants éclairs. L'ordre vint *
ramener morts ou vivants les défaillants !
Ah ! mes amis, quel résultat ! Les fiers
Sicambrès se sont transformés en saules
pleureurs. »
Convoqués dans lo cabinet du maire, ils
comparurent devant le citoyen suppléant
et son fidèle sous-verge. On supplia, on
adjura les malheureux égarés de rentrer
au bercail communiste. Mais voici que
l'un d'eux tout de mémo déclara fièrement
qu'il n'était point communiste, mais sim-
plement socialiste réformiste. Qu'impor-
te ! 11 fut acclamé tout de même par l'u-
nanimité des éprouvés.
Mais voici que s'annoncent, enfin des
jours meilleurs pour nous, pauvres socia-
listes fidèles à notre idéal de toujours.
Malgré pressions et manoeuvres, les au-
gures sentent le terrain glisser "sous leurs
pas et ils consentent à nous traiter avec
quelques ménagements, |
Philippe, l'inquiet et suppléant Phi-
lippe, fait anxieusement la navette de
Pioch à Frossard. Il a fini par obtenir un
transport dé justice. Des as communistes
vont venir sur place, en délégation offi-
cielle, exorciser les mauvais esprits. Et
si ça ne réussit pas cette fois, seul le Père
éternel pourra désormais intervenir.
En face de tout ce cabotinage, « notre
petit groupe », comme dit notre Zinoview,
« à la noix », fait son petit bonhomme de
chemin. Sans passion, comme sans pres-
sion, il grossit suffisamment, et les adhé-
sions -des militants sérieux lui parvien-
nent régulièrement. Tous les socialistes,
tous les syndicalistes, tous les coopér-
teurs dégoûtés par les intrigues et les ap-
pétits ne tarderont à réparer les erreurs
de Tours.
Jules SAVOYE,
Conseiller municipal.
La Situation en Russie
Londres, 12 mars. - On télégraphie de
Varsovie au Daily Express :
Les nouvelles reçues ici semblent indi-
quer que le soulèvement de Petrograd se-
rait sur le point d'être réprimé, mais qu'il
n'en serait pas de même en Russie Blan-
che, on Ukraine et en Russie Centrale où
les forces insurgées semblent augmenter
de joui- en jour. - (Radio.)
UNE VICTOIRE KEMALISTE'
L'accord franco-turc
Bekir S ami Bey a bien travaillé pour son
pays à Londres. Il s'est imposé aux Alliés
comme le seul représentant de la Turquie.
Il a brisé la superbe britannique quf né vou-
lait pas reconnaître le Kématisme. Il a im-
posé hier, à la France, la signature de l'ac-
cord par lequel notre gouvernement s'engage
à cesser les hostilités en Cilicie dans un
délai de sept jours et à évacuer le pays
dans le mois.
Par son action à Londres, le géant d'A-
natolie a prouvé que la force seule en impo-
se aux vainqueurs. Etait-ce au nom du droit
et de la justice que les Alliés avaient im-
posé ia signature du traité de Sèvres au
sultan de Constantinople ? Non. Ils avaient
cru pouvoir donner libre cours à leurs appé-
tits et dépecer à leur gré l'Empire ottoman,
parce qu'ils pensaient que 1* « Homme ma-
ade » était à l'agonie et se laisserait dé-
pouiller. Ils avaient compté sans la résis-
tance d'Angora, sans la force militaire des
nationalistes.
Plein de mépris pour Je droit quand il
était impuissant, ils ont dû s'incliner devant
cette force. Ils ont dû réviser le traité de
Sèvres et avouer ainsi leurs déprédations.
L'accord franco-turc (dont nous nous ré-
jouissons d'ailleurs), est une page qui fait
honte à notre diplomatie. Il proclame au
monde que nous avons occupé la Cilicie
pendant des mois contre toute justice, il
avoue que les malheureux soldats français
qui sont tombés à Aïn-Tab, à Ourfa, sont
morts pour une politique de violence que
l'on a dû ensuite abandonner.
Ces mots crient vengeance. Le document
signé par M- Briand atteste que l'expédi-
tion où ils laissèrent leurs vies fut criminelle
et vaine.
Mais cet accord est incomplet- Il ne suf-
fit pas d'évacuer la Cilicie. Il faut que le
gouvernement aille jusqu'au bout des aveux,
et qu'il reconnaisse que notre politique en
Syrie nous a aliéné les populations indi-
gènes. Assez de gaspillages de vies et d'ar-
gent. Quand on a au flanc la blessure béante
de régions dévastées, il est criminel et dan-
gereux de courir îes aventures coloniales. Il
faut rappeler l'armée du Levant, et laisser
la Syrie disposer librement de son sort.
André PIERRE.
L'oeuvre
DU
Socialisme autrichien
L'éducation et l'organisation, proléta*
riénne. - Un magnifique exemple
de labeur et de ténacité
VIENNE, 5 mars (par lettre d'un cor*
respondant). - La Conférence internatio-
ale vient d'attirer l'attention; des socia-
listes du monde entier sur l'Autriche; co
petit pays si souvent, cité pour, sa triste si-
tuation économique, au cours de. ces deux
dernières années. Cependant, comme il fest
plus aisé de plaindre un pays que de la
connaître, nos lecteurs ne trouveront peut-
être pas inutile de s'informer un peu sur
la situation politique et. économique du
prolétariat autrichien.
Comment les socialistes autrichiens
furent au pouvoir
Et tout de suite un paradoxe nous frap-
pe : c'est que dans aucun autre pays du|
monde .l'action socialiste n'ait- donné jus-
que là d'aussi beaux, résultats sans sortie
dé la voie légale. Voici un pays qui, au)
lendemain d'une,révolution sans violence.,'
se trouve avoir une classe, ouvrière si forte
et unie, que ses représentants socialistes]
ne peuvent refuser d'assumer .la responsa-
bilité du pouvoir - et au cours de.dix-huit)
mois d'efforts inoûïs, entravés à chaque
minute par les hostilités ouvertes ou se-
crètes des adversaires ..cléricaux, ils on<|
réussi à faire franchir au prolétariat au-
trichien un chemin qui, en temps normal,
aurait demandé une cinquantaine d'an-
nées.
Mais la fièvre politique de la révolution;
est tombée ; les classes moyennes,' les fila
de paysans, entraînés un moment par les
amères déceptions d'une guerre désastreu-
se à se croire socialistes, alors qu'ils n'é-
taient que mécontents, sont revenus aux
idées petites bourgeoises de leur classe ; les
milliers de petites existences, à côté et eu
dehors des ouvriers organisés, petits em-
ployés, concierges, ménagères, proie facile!
de toute phrase adroite lancée à propos, na
voyant pas arriver l'unique objet de leurs
préoccupations, le pain assuré et bon mar-
ché, se sont laissé persuader que la faute
en était aux socialistes ; ainsi, les élections
à la Chambre en octobre 1920 ont reportât
le Parti socialiste du premier rang, qu'il
occupait, au deuxième. Le Conseil des mi-
nistres, à, l'heure actuelle, est composé soit
de membres du parti clérical (chrétiens-so-
cialistes), soit de fonctionnaires ministé-
riels, dont l'impartialité comporte une tein-
te bien antisocialiste.
Dans ces conditions, il est évident qu<4
la question se ...pose, si tout l'immense tr»^
vail des socialistes au pouvoir (mi plùtôt
partageant le' pouvoir) n'a. pas été perdu,
n'est pas en danger. En voyant l'horrible
misère qui étreint les masses ouvrières mat
nourries, presque pas habillées, en assis-
tant au lent affaissement physique qui flé-
trit l'enfant, afv berceau, fait succomber les
vieillards et démoralise les adultes, ou sel
demande : Qu'ont-ils pu faire pour la clas-
se ouvrière, qu'ont-ils créés de durable ?
Ce que les socialistes ont fait |
N'oublions pas d'abord quë dons es
pays arriéré il y avait bien de l'ouvrage
à faire avant d'arriver seulement au point
de départ pour des réforme^ socialistes.,
La proclamation de la République, la pro-
mulgation du suffrage universel pour hom-
mes et femmes, à la; Chambre comme aux
Conseils-municipaux, diètes, etc., la cons-
titution d'un corps législatif largement dé<
mocratique, c'étaient les préliminaires.
Ensuite ce lurent les travaux plus ap-,
profondis. La journée de huit, heures devint;
obligatoire, des lois plus complètes suri
l'assurance obligatoire des ouvriers cou-»
tre accidents, contre la maladie, furent
promulguées, les vacances payées d'une
quinzaine jusqu'à un mais par an pour les
ouvriers furent stipulées ; et toutes ces
institutions en partie nouvelles et considé-
rées naguère comme utopies, ont pris ra-
cine aujourd'hui, ont pénétré les esprits et
lés habitudes des travailleurs de toutes les
catégories et ne sauraient certes pas étre
balayées par une vague réactionnaire si
forte qu'elle fût.
Le chômage, terrible effet de la guerre,
fut réduit à des proportions minimes et
îles victimes du iront l urent, secourùes dans
la mesure du possible par l'embauchage
obligatoire de chômeurs et d'invalides
dans les ateliers comprenant plus de vingt
ouvriers.
L'oeuvre des Conseils ouvriers
Mais ce n'est pourtant pas là que nous
nous arrêterons. Car si toutes ces lois ont
considérablement amélioré la situation de
la classe, puvrière et augmenté sa force
morale, il fallait élever les regards vers des
buts vraiment socialistes ; et là aussi, un
pas important a été fait par la création
des Conseils Ouvriers (Betriebsrate).
Qu'est-ce qui distingue ces comités des
syndicats, défenseurs éprouvés des travail-,
leurs ? En deux mots : les liens immédiats
qu'ils créent entre ouvriers et employés dis
môme atelier, s'unissant pour sauvegarder
les intérêts communs, et l'autorité légale
qu'ils assurent aux travailleurs vis-à-vis du
patronat.
Voici quelques détails de" la loi des 15 mat
1,919 :
Des comités d'atelier seront élus dans toute
entreprise, de commerce .ou d'industrie, usines,
mines, banques, caisses d'épargne, coopéra-
tives, bureaux, études, hôpitaux, hôtels, res-
taurants, écoles, théâtres, imprimeries, comp-
tant plus de 20 ouvriers et employés.
Ils veilleront, à ce que les .contrats collectifs
soient respectés là ou ils existent,, introduira
où ils n'existent pas encore, complétés ou
amendés, s'il y a lieu. Sans eux. il n'y aura
pas moyen de fixer ou changer les salaires ni
d'émettre un règlement, d'atelier. Ils ont le
droit de contrôler les registres des salaires
ainsi que les paiements. Pour .la Comptabilité,
la loi se contente de leur assurer-l'inspection
du bilan, d'un registre des gains et pertes, ei
des listes des salaires. . Y \;
. Ils pourront contester le -renvoi d'un ou-
vrier, s'il a été signifié pour raison politique
-ou qui touche à ia sauvegarde des intérêts
des ouvriers. Ils délibéreront avec le patron
sur des améliorations techniques à apporter-
dans l'entreprise.
Dans les sociétés,anonymes, « ils ont droit
à nommer deux membres au conseil d'admi-
nistration ». Enfin ils sont inamovibles pen-
dant la durée de leur fonction (1 an) excepté'
en cas de délit de droit commun. Pour les
conflits entre patrons et salariés, la loi &
prévu le « Einigungsamt », espèce do tribunal
.spécial, composé d'un délégué des syndicats
des patrons, d'un délégué des syndicats des
ouvriers, et présidé par un magistrat.
f II est évident que, en tant qu'instrument
économique, les Conseils Ouvriers ne sa i
DIMANCHE 13 MARS 1921.
RÈDSCT!OH-ADMlH!STRÂTIOfi
12, Rue Feydeau, 12
Paris te» ahh'J
ïttBPHOKE 1 87, 17
t Louvre «T-39
ADR. TfitSs». : Nllpopul-partf
DIRECTEUR POLITIQUES
JEAN LONGUÊT
RÉDACTEUR El? CHEF:
PAUL FAURE
de Pa
§
Journal Socialiste du Soir
L'Union des travailleur* fétm
la paix du monde.
Anatole Francs
20 CEHTIHES LE NUMÉRO
ABMÎHIEITS: 3 «sis finwfa 1 su
fARIS^Sciae«(Sciee-el-Oise) iSfr. S8tr. Uiiît.
KWHTESffiBS «fr. 30(r. 581r.
nIMWER... . ..... tSfr. 36k. Mfr.
MOLSFEIFFLTS IT KDFL&V , . ,
SPlOAI'I» SAHEBI IÎÏÏÎ lii
PARIS elPMïWCt 61t. 10 fr.
imica 8fr; 13 te.
Changements d'adresse : 1 franc.
On s'abonne sans frais i«s tas te baron de ynta
. h'sixitr, TANTF 142, KM IMTAWLN
Pas d'abstentions !...
Pis d'hésitation 1...
Le devoir que les électeurs républicains
du 2° Secteur auront à remplir, dimanche,
est infiniment simple, car jamais situation
ne fut plus nette. 11 ne s'agit plus, cette
fois, d'émettre un vote politique, mais bien
d'accomplir un geste de protestation. Au
scrutin du 27 février, îe nombre des candi-
dats et la diversité de leurs tendances per-
mettaient à chaque citoyen de voter selon
son opinion. Aujourd'hui la" lutte change
d'aspect, les nuances disparaissent ; donc,
les préférences individuelles doivent s'effa-
cer devant l'intérêt collectif. Il faut opter
entre deux grandes idées directives : d'un
côté le Bloc National, c'est-à-dire la Réac-
tion. De l'autre, toute la Démocratie. A
droite, le Passé avec ses crimes; à gauche,
l'Avenir avec ses espérances.
En (présence d'une alternative aussi pré-
cise, i hésitation n'est plus permise et l'abs-
tention serait une faute. Un devoir s'impose:
Républicains, Radicaux, Pacifistes, Socia-
listes, doivent faire bloc, afin de barrer la
route au couple Le Corbeiller-Bonnet, can-
didats du militarisme, de la guerre et de 'a
vie chère.
Quelques naïfs ou quelques aveugles di-
ront : « Prenez garde !... Vous faites le
jeu du Bolchevisme !... » Non, notre pensée
est plus simple, notre geste plus prosaïque.
Nous voulons arracher la France à ceux qui,
après l'avoir saignée pendant cinq ans la
conduisent vers le déshonneur et la ruine.
Nous voulons rendre à ce pays la liberté dont
il a soif, la vérité dont il a faim.
Le Bolchevisme, le Communisme, n'ont
rien à faire le 13 mars. Ce sont là des épou
vantails à moineaux qui ne peuvent effrayer
que d'incurables imbéciles. Une seule ques-
tion se pose : le retour du pays à la santé
et à la vie. Or, cette résurrection ne sera
possible que lorsque les électeurs auront dé-
finitivement condamné l'imbécile politique j
du Bloc national.
Cette politique est celle des hommes qui, |
après avoir prolongé inutilement la guerre
pour réaliser des rêves d'impérialisme, ont
saboté la paix de justice et de raison que
Wilson avait conçue et qui, seule, pouvait
pacifier définitivement le monde. j
Nous savons aujourd'hui que cette paix
était réalisable dès le printemps 1917. Le I
très intéressant livre que le prince Sixte de i
Bourbon vient de publier et qui a pour ti- j
tre : « L'offre. de paix séparée avec l'Au- \
triché », ne laisse plus un seul doute sur ce |
point, ainsi que je l'exposerai prochaine-
ment- Nous savons également par les lettres
du capitaine Sadoul à Albert Thomas -
« Noies sur la Révolution bolchevique » -
que c'est en abandonnant la Russie que le
ministère Clemenceau a' Créé le Bolchevis-
me. Et ce fut en combattant la Révolution
russe par le fer, en la jetant dans la famine
par le cordon sanitaire* que ce même minis-
tère a intensifié le Bolchevisme, lui a donné
cette force de rayonnement qui lui a permis
de s'étendre en Europe.
Or, cette politique malfaisante est celle du
Bloc national ; il l'a approuvée par ses
votes et tous ses actes tendent à la prolonger. |
Lots des élections de novembre 1919, le
Parti socialiste a été le seul, a dénoncer les
dangers de cette politique, à prédire la si- |
tuation lamentable dans laquelle elle met- ;
trait la France. Le corps électoral n'a pas |
eu foi dans nos prophéties. Aujourd'hui, les |
prophéties së sont réalisées. Les faits sont
à, plus éloquents que tous les discours, plus
précis que tous les programmes, La vie chère
n'est pas une chimère ; elle pèse chaque j
jour, d'un poids de plus en plus lourd sur la
classe des travailleurs.
Le militarisme n'est pas un leurre ; il sé-
vit plus dangereux que jamais. Le Bloc na-
tional se prépare à voter une loi militaire
fixant à dix-huit mois le service actif. Tan-
dis que tous les peuples ont profité de l'é-
crasement de L'Allemagne pour alléger
leurs charges militaires, la France, malgré
son budget déficitaire, veut conserver une
armée nombreuse et. un service de longue
durée.
Cette folie aura pour premier résultat de
paralyser les forces vitales de la Nation en
enlevant sa jeunesse aux travaux des champs,
à l'activité commerciale, à la production in-
dustrielle, aux préparations scientifiques ou
littéraires, tandis que la jeunesse allemande, 1
libérée de toute servitude, pourra se consa-
crer librement aux oeuvres fécondes de ia
vie. Le second résultat de cette loi sera
d'alourdir nos finances d'un budget de guer
re de huit à dix milliards. Si l'on ajoute à
ce chiffre les huit milliards de production
perdue par le fait de l'encasemement des
travailleurs on constate que îa politique du
Bloc national coûtera, sur le seul chapitre
militarisme, dix-sept milliards par an, en
moyenne.
L'économie de ces milliards - ou d'une
partie tout au moins - permettrait d'alléger
les impôts qui écrasent les consommateurs.
Loin ae songer à diminuer ces impôts, le
Bloc national se prépare à les augmenter. Ses
élus nous annoncent déjà un nouveau relève-
ment des tarifs des chemins de fêr.
Telle est la politique que représentent
et défendent Mm. Le Corbeiller-Bonnet.
Voter pour eux, c'est vouloir prolonger la
crise sociale dans laquelle nous nous débat-
tons. Voter pour eux, c'est approuver les
ambitions impérialistes qui constituent la po-
li! ique extérieure du Blcc national. Voter
pour eux, c'est engager les élus de ce Bloc
à poursuivre les expéditions militaires <*n
Orient, à maintenir l'Europe dans une at-
j mosphère de haine, à accumuler sur l'Aile-
I magne des nuées lourdes d'orages futurs.
Pour condamner cette politique, les Ré-
publicains de toutes nuances doivent émettre
dimanche un vote unanime de protestation
sur les noms de Loriot et Souvarine.
A ceux qui, condamnant le Bolchevisme
ou réprouvant les procédés des Communistes,
ressentent quelque hésitation, je répéterai le
mot que me disait hier un républicain mo-
déré, mais sincère, de « l'Alliance Démo-
cratique », resté fidèle au bloc des gauches :
- Je n'ai rien de commun avec Loriot
et Souvarine, je ne partage aucune de leurs
idées, et cependant je voterai pour eux.
- Vous ?
- Oui, moi. S'ils sont élus, cela re
fera jamais que quatorze communistes à la
Chambre. Or, il y a quatre cents élus du
Bloc national, auxquels il faut crier : casse-
cou ! et donner une leçon, coûte que coûte....
Et puis, j'ai quelque idée qu'en votant pour
Loriot et Souvarine je rendra service au
gouvernement.
- Vous dites?
- Mais oui. Briand est prisonnier, mal-
gré lui, du Bloc national, l'élection de Lo-
riot et de Souvarine lui permettra de se dé-
gager un peu, de mettre un frein aux fu-
reurs impérialistes et bellicistes de ces mes- i
sieurs... 11 y a des heures, voyez-vous, où il
faut savoir faire le contre poids, même au
dépens de ses idées.
Je ne saurais trop inviter les électeurs hé-
sitants à méditer la profonde philosophie de
ces paroles. De plus, seules, dé telles élec-
tions forceront îe Parlement à modifier !e
statut électoral et à nous donner la vérita-
ble représentation proportionnelle.
Armand CHARPENTIER.
ELECTIONS DU 2« SECTEUR DE PARIS
DU 18 MARS
«ri
Contre le Bloc National
F. LORIOT
B. SOUVARINE
CANDIDATS DE LA PAIX
LA GARDE DONNE
Si les petits commerçants du deuxième
secteur ne se précipitent pas demain, en
masses profondes, au secours dè la firme
Le Corbeiller-Bonnet, c'est à désespérer Ae
tout !
En effet, la Ligue civique, par d'innom-
brables affiches qui ne doivent pas être
payées par ses trois douzaines d'adhérents,
leur apporte l'argument-massue qui ne peut
manquer de décider ceux d'entre eux qui
pourraient hésiter encore.
Oyez : la responsabilité « du marasme des
affaires, de la lourdeur des impôts, de l'in-
sécurité politique et économique » n'incom-
be pas aux hommes du Bloc National qui,
depuis le 16 novembre 1919, ont la majo-
rité aa Parlement, mais « aux fauteurs Je
troubles et de révolutions » que ces Mos-
sieurs s'étaient pourtant flattés, au lendemain
des dernières élections, d'avoir réduits à
l'impuissance.
Certes, ce n'est pas seulement la quin-
zaine de députés communistes, plus ou moins
éprouvés, qui représentent, aux yeux de ta
Ligue civique, les fauteurs de troubles et
de révolutions. Tous les élus socialistes sont
confondus par elle, avec juste raison d'ail-
leurs, dans une même réprobation. Mais
tout en étendant à six douzaines de députés
l'injure - et le mérite - d'avoir empêché
la réalisation des grandes choses qu'avaient
promises les candidats du sabre, de la mer-
cante et du goupillon, il semble difficile
d'adresser à ces derniers un outrage plus
sanglant.
Quoi, c'est parce qu'il, y a à la Chambre
15 communistes, ou en tout 70 socialistes,
que 400 vaillants patriotes ont laissé « gas-
piller la victoire » ? C'est pour cela que,
malgré leur écrasante supériorité numérique,
ces farouches défenseurs des petits commer-
çants n'ont pas su imaginer des impôts plus
justes et moins exaspérants que la stupide
taxe sur le chiffre d'affaires? C'est parce
qu'il y a une petite minorité socialiste à ta
Chambre, que l'énorme majorité du 16 no-
vembre n'a su qu'instituer le chômage, à
l'heure où il faudrait tant construire et fa-
briquer ?
Vraiment, quel que soit le peu de sympa-
thie qu'inspire le troupeau nationalard, on
n'aurait jamais osé penser que son réaction-
narisme était, à ce point, synonyme de stu-
pidité et d'impuissance!
Comme même sous le règne cTun Poin-
caré, Badinguet ou Gamelle, il y aurait tou-
jours, désormais, une minorité socialiste au
Parlement, c'est en somme la faillite totale,
définitive, de tous les Corbeillers passés,
comme de tous les Bonnets future que vient
de proclamer la Ligue civique.
A cette propagande intelligente s'ajoute,
depuis huit jours, celle non moins efficace
de M. Léon Daudet. Devant le danger l'in-
suffisant et suffisant Pujo a dû passer « le
département de l'action qui est le sien »
(qu'il disait) à Tartarin fils. Or, ce bizarre
élu de Paris n'a jamais raté une occasion
de glorifier le Bloc national d'avoir exemp-
\ té de tout impôt les profiteurs de la grande
j propriété terrienne. Le bougre, à qui i é-
j lection du Lot-et-Garonne n'a rien appris,
s'imagine avoir ainsi coopéré à la constitu-
tion d'une grande armée de l'ordre.
Demain, en élisant Loriot et Souvarine,
les électeurs du deuxième secteur lui montre-
ront, ainsi qu'à la Ligue civique, qu'ils ont
mieux, à faire que suivre des impuissants
et soutenir des exploiteurs.
SIXTE-QUENIN.
La Classe ouvrière et la Paix
La C. G. T. dénonce
1 " , " « * (- N I (
les Erreurs du passé
A l'heure où tons les socialistes voient
leurs angoisses et leurs responsabilités
grandir .à chaque événement que l'interna-
tionale capitaliste impose, avec la force de
ses audaces renouvelées, il est intéressant
d'enregistrer la netteté do la décision que
vient de prendre la C. G. T. Comme on le
verra dans la résolution ci-dessous, le
grand organe des syndicats français' prend
position vigoureusement et entend en ap-
peler à toute l'Internationale ouvrière.
C'est ainsi qu'elle engage la Fédération
syndicale internationale à provoquer d'ur-
gence une Conférence des centrales syndi-
cales intéressées pour résoudre ce problè-
me des réparations autrement que par la
violence. On remarquera avec satisfaction
la similitude de pensées qui, une fois de
plus, en dépit des conflits superficiels, res-
titue toute l'harmonie du mouvement ou-
vrier de France en face des menées .impé-
rialistes.
L'attitude que vient de fixer la Commis-
sion administrative de la "t. G. T. sera,
nous n'en, doutons pas, unanimement ap-
prouvée par les syndicats qui y font écho
par-avance. C'est dire tout l'intérêt que les
dispositions prises par le Parti lui-môme
vont puiser dans la décision confédérale.
LA RESOLUTION
La C. A. de la C. G. T. considère %qUe les
travailleurs ne sauraient en aucune ma-
nière lier leurs intérêts et leurs aspirations
à ceii-x exprimés -par les gouvernements.
Les travailleurs ne peuvent ni s'associer
à la forme, ni au fond du problème des ré-
parations tel qu'il a été posé dans les con-
férences gouvernementales de Paris et de
Londres.
Dans les circonstances actuelles comme
dans les conjonctures futures, ils décla-
rent que leurs responsabilités ne sont pas
engagées et. que la. rupture des pourpar-
lers, l'occupation militaire des villes et-
des territoires allemands, l'application des
mesures douanières et- liberticides sont, le
fait (les seuls gouvernant*.
LES ERREURS DU TRAITÉ
Ayant protesté contré les clauses du
traité-de Versailles, ils n'acceptent ni ses
erreurs 'nt ses conséquencés.
C'est " en vertu d'une formule insensée
par laquele on trompe le pays et qui con-
sistait. à déclarer : « l'Allemagne paiera »,
que l'Europe est acculée à une impasse au
fond de laquelle s'accumulent les plus gra-
ves dangers.
Ayant aveuglément élargi les charges à
imposer au peuple allemand>, ce fut au dé-
triment des régions dévastées et des répa-
rations légitimes que ces excès furent ac-
complis,
LA REPARATION PAR LE TRAVAIL
La C. A. rappelle que,le programme des
Réparations élaboré par la C. G. T. est en
opposition, totale avec celui des hommes
d'affaires gouvernementaux. Les gouverne-
ments sont étroitement enfermés dans un
\ système financier aléatoire, dont l'exécu-
t tion comporte la violence et entretient la
haine entre les peuples.
Le programme de la C. G. T. s'appuie
i sur la solidarité f inancière internationale,
sur tin accord déjà établi entre travailleurs
français et travailleurs allemands.
LE PROGRAMME DE LA C. G. T.
Les travailleurs allemands reconnaissent
loyalement le devoir qui. leur incombe de
réparer les ruines de la guerre par le Ira-
%aW dans la. Pair.
Par là même, la Confédération générale
(ht. Travail proclame sa volonté de paix
et. sa puissnce constructive. Elle se dresse
véhémentement contre toute possibilité
d'une nouvelle guerre contre laquelle le
prolétariat de ce pays s'insurgera.
Interprète de cette volonté et 'de ces as-
pirations, la Commission administrative
de la C. G. T. demande à toutes les orga-
nisations syndicales de rester attentives, de
se tenir vigilantes contre toute aggravation
du péril.
Les Syndicats, les Unions locales et dé-
partementales, les Fédérations nationales
doivent dès ù. présent prendre position. Les
assemblées, les meetings doivent se multi-
plier pour accroître et étendre la protesta-
tion.
La C. A. de la C. G. T.
Les décisions prises
Après l'adoption de cet ordre du jour, la
Commission administrative a décidé de
demander à la Fédération syndicale inter-
nationale la réunion d'une Conférence des
Centrales syndicales intéressées pour dé-
cider qu'une action propre à permettre la
collaboration des classes ouvrières dans
le relèvement des ruines de la guerre:
A ce propos la C. A. a enregistré un ac-
cord conclu récemment entre les Fédéra-
tions du bâtiment d'Allemagne et de Fran-
ce,"èt qui témoîgne une 'touchante identité
de vues entre les travailleurs des deux na-
tions.
Les impérialistes de toutes catégories au-
raient tort d'escompter, à la faveur des
divisions qui les réjouissent tant, sur un
affaiblissement de la vigilance et de la
volonté ouvrières dans cette grave ques-
tion.
v E. K.
APRÈS LA CONFÉRENCE DE LONDRES
L'ALLEMAGNE
renonce aux Négociations
Tandis que nous luttons ici contre l'es-
prit. de violence des gouvernements alliés,
nos camarades socialistes indépendants
d'Allemagne élèvent la: voix en faveur de
?nos provinces dévastées, proclament le de-
voir ufgent de réparation qui s'impose à
leur pays. „
Les journaux pangermanistes eux-mê-
mes, aux premières nouvelles de l'occupa-
tion des villes, se sont gardés de leurs ex-
cès habituels. « Nous devons subir la con-
trainte avec calme et dignité », écrit le
journal de Reventlow. Même la Deutsche
Zeitung de Maurenbrecher, le pangerma-
niste le plus décrié de Berlin, s'est con-
tenté de dire : « S'il allait plus loin dans
les concessions que la dernière offre des
quinze milliards en. cinq ans, le gouverne-
ment perdrait toute confiance parmi les
masses ».
Que fait alors le gouvernement alle-
mand ? Il s'excuse de cette, dernière offre,
il explique que sans en avoir de mandat
précis, il y était tout de même autorisé ;
et à cet appel du chef d'orchestre, le choeur
pangérmaniste redonne de la voix, déclare
inexécutable ce que trois jours avant il ad-
mettait.
Dans, un communiqué d'h ier, le gouver-
nement du Reich va plus loin : « La conti-
nuation des pourparlers, dit-il, demeure
un problème insoluble... Il n'est pas pro-
cédé, pour l'instant du moins, d des pré-
paratifs en vue de trouver de nouvelles
bases de négociations ».
Si le docteur Simons a perdu la-tête,
tant pis pour lui. Et tant pis pour les Al-
lemands qui font un héros de ce diplomate
d'ancien régime versatile et frivole. La
masse du peuple n'est pas avec eux, et
ceux que j'ai entendus s'indigner, le mois
dernier, que les contre-projets de Lo.ndres
ne fussent pas encore prêts, s'indigneront,
certainement encore davantage que l'an
n'envisage plus même de préparatifs.
Si M. Simons s'imagine qu'il amènera
tout, de suite la. France à une occupation
militaire étendue, qu'il se- détrompe. L'im-
périalisme anglais est trop jaloux du fran-
çais pour ne pas multiplier les obstacles.
Le terme de la politique du pire, que déci-
dément on veut faire à Berlin, c'est wrfe ex-
tension des saisies douanières et c'est peut-
être le retour au criminel blocus.
La classe de mercantis qui en secret, di-
rige tout en Allemagne souhaite évidem-
ment cette catastrophe : depuis 1914, cha-
que désastre national est pour elle un mo-
tif de hausse, une source de richesses. Elle
est. gênée depuis quelques -mois par la
baisse générale du marché mondial ; pour
faire rebondir les prix, quel prétexte admi-
rable que ce nouvel isolement, du monde !
Le plus grand des maux pour l'Europe
blessée est que chacun de ses membres est
séparé des autres par toutes les ligatures
de police, et de douanes multipliées depuis
la guerre. L'Allemagne surtout 'ne peut
guérir que par le retour de la circulation
avec le reste du monde.
Luttons de notre côté contre la sottise
de nos gouvernants. Montrons aux Fran-
çais aveuglés que leurs ruines ne. peuvent
être réparées par des solutions de violence,
de quelque nature qu'elles soient. Une
seule force petit résoudre les problèmes in-
ternationaux nés de la guerre „. c'est celle
de la. compréhension et du jugement.
F. CAUSSY.
?
La position du docteur Simons
BALE, 12 mars. - On mande de Ber-
lin : Ce matin, à, 10 heures, le ministre
des affaires étrangères, docteur Simons,
prononcera un grand discours politique
au Reichstag.
On assure que le ministre des affaires
étrangères déclarera maintenir ce.point de
vue que, du côté allemand, aucune dé-
marche ne pourra être faite au sujet de
nouveaux pourparlers tant que les sanc-
tions n'auront pas cessé.
Les exigences du parti national alle-
mand sont, encore plus fortes ; il se refu-
serait ù tous pourparlers, même si l'En-
tente eu prenait l'initiative, tant que les
.mesures coercitives no seront pas retirées.
Au Reiehstag même, des antagonismes
se font jour entre le ministre des affai-
res étrangères et les partis bourgeois.
Après de longues séances, ces antagonis-
mes ne sont pas encore complètement éli-
minés, mais on est persuadé* qu'à l'heure
actuelle ils seront mis à l'arrière-plan.
Depuis son retour do Londres, lo mi-
nistre Simons est devenu un personnage
très populaire.
Pour des raisons de politique intérieure,
on n'osera pas forcer-le cabinet à démis-
sionner, parce que l'on craint des consé-
quences très_ fâcheuses de la part de la
gauche ; mais il est dès maintenant, dou-
teux, assure-t-on, que M. Simons mere
personnellement à l'avenir les pourpar-
lers àyee l'Entente.'
Le Cinéma politique
à Saint-Denis
OU IL EST QUESTION
DE LA « PAUPIERE DE MOSCOU »
Depuis la scission ce n'est plus qu'une
représentation ininterrompue à Saint-De-
nis. Tout y est, même Chariot !
Voici le scénario : Un Conseil municipal
de 86 membres, tous socialistes, naturelle-
ment, mais divisés en trois tronçons de-
puis Tours.
D'abord, c'est le groupe indéfectible du
socalisme révolutionnaire (S.F.I.O.), Ils
sont 7, plus le premier adjoint.
Puis un groupe d'exclus ou de commu-
nistes dispersés en tiraillèurs. Ils se nu-
mérotent jusqu'à D au grand maximum.
Enfin un groupe d'une vingtaine d'ex-
cellents camarades parmi lesquels Zino-
view lui-même n'y retrouverait pas ses
petits.
Quatre seulement se croient communis-
tes : ce sont les mousquetaires d'A. Du-
mas. Pour les autres, c'est une vraie sa-
lade, mais en réalité très peu russe. Cer-
tains so réclament de Jaurès, d'aucuns ne.
savent même pas de qui ils pourraient,
bien se réclamer.
Et le maire ? Ah ! lui, c'est bien sim-
ple : il perd la tête et finira sans doute
par perdre l'écharpe.
Dès le début de la dislocation, notre
groupe S.F.I.O. avait sagement proposé
de continuer, à l'Hôtel de Ville, la colla-
boration do tous pour la réalisation du
programmé socialiste sur lequel nous
avons été élus. Notre ordre du jour grou-
pa 27 conseillers, mais nous, comptions
sans le sous-Zinoview dionysien. Le sup-
pléant du comité directeur (par faveur
spéciale !) ne voulut avoir rien de com-
mun, parce que communiste, avec des
de trahison tous ceux qui ne votèrent pas
sa .contre-proposition qui recueillit triom-
phalement' quatre voix !
Mais en haut, tout en haut, clignota, la
« Paupière de Moscou » et de l'OEil parti-
rent de fulgurants éclairs. L'ordre vint *
ramener morts ou vivants les défaillants !
Ah ! mes amis, quel résultat ! Les fiers
Sicambrès se sont transformés en saules
pleureurs. »
Convoqués dans lo cabinet du maire, ils
comparurent devant le citoyen suppléant
et son fidèle sous-verge. On supplia, on
adjura les malheureux égarés de rentrer
au bercail communiste. Mais voici que
l'un d'eux tout de mémo déclara fièrement
qu'il n'était point communiste, mais sim-
plement socialiste réformiste. Qu'impor-
te ! 11 fut acclamé tout de même par l'u-
nanimité des éprouvés.
Mais voici que s'annoncent, enfin des
jours meilleurs pour nous, pauvres socia-
listes fidèles à notre idéal de toujours.
Malgré pressions et manoeuvres, les au-
gures sentent le terrain glisser "sous leurs
pas et ils consentent à nous traiter avec
quelques ménagements, |
Philippe, l'inquiet et suppléant Phi-
lippe, fait anxieusement la navette de
Pioch à Frossard. Il a fini par obtenir un
transport dé justice. Des as communistes
vont venir sur place, en délégation offi-
cielle, exorciser les mauvais esprits. Et
si ça ne réussit pas cette fois, seul le Père
éternel pourra désormais intervenir.
En face de tout ce cabotinage, « notre
petit groupe », comme dit notre Zinoview,
« à la noix », fait son petit bonhomme de
chemin. Sans passion, comme sans pres-
sion, il grossit suffisamment, et les adhé-
sions -des militants sérieux lui parvien-
nent régulièrement. Tous les socialistes,
tous les syndicalistes, tous les coopér-
teurs dégoûtés par les intrigues et les ap-
pétits ne tarderont à réparer les erreurs
de Tours.
Jules SAVOYE,
Conseiller municipal.
La Situation en Russie
Londres, 12 mars. - On télégraphie de
Varsovie au Daily Express :
Les nouvelles reçues ici semblent indi-
quer que le soulèvement de Petrograd se-
rait sur le point d'être réprimé, mais qu'il
n'en serait pas de même en Russie Blan-
che, on Ukraine et en Russie Centrale où
les forces insurgées semblent augmenter
de joui- en jour. - (Radio.)
UNE VICTOIRE KEMALISTE'
L'accord franco-turc
Bekir S ami Bey a bien travaillé pour son
pays à Londres. Il s'est imposé aux Alliés
comme le seul représentant de la Turquie.
Il a brisé la superbe britannique quf né vou-
lait pas reconnaître le Kématisme. Il a im-
posé hier, à la France, la signature de l'ac-
cord par lequel notre gouvernement s'engage
à cesser les hostilités en Cilicie dans un
délai de sept jours et à évacuer le pays
dans le mois.
Par son action à Londres, le géant d'A-
natolie a prouvé que la force seule en impo-
se aux vainqueurs. Etait-ce au nom du droit
et de la justice que les Alliés avaient im-
posé ia signature du traité de Sèvres au
sultan de Constantinople ? Non. Ils avaient
cru pouvoir donner libre cours à leurs appé-
tits et dépecer à leur gré l'Empire ottoman,
parce qu'ils pensaient que 1* « Homme ma-
ade » était à l'agonie et se laisserait dé-
pouiller. Ils avaient compté sans la résis-
tance d'Angora, sans la force militaire des
nationalistes.
Plein de mépris pour Je droit quand il
était impuissant, ils ont dû s'incliner devant
cette force. Ils ont dû réviser le traité de
Sèvres et avouer ainsi leurs déprédations.
L'accord franco-turc (dont nous nous ré-
jouissons d'ailleurs), est une page qui fait
honte à notre diplomatie. Il proclame au
monde que nous avons occupé la Cilicie
pendant des mois contre toute justice, il
avoue que les malheureux soldats français
qui sont tombés à Aïn-Tab, à Ourfa, sont
morts pour une politique de violence que
l'on a dû ensuite abandonner.
Ces mots crient vengeance. Le document
signé par M- Briand atteste que l'expédi-
tion où ils laissèrent leurs vies fut criminelle
et vaine.
Mais cet accord est incomplet- Il ne suf-
fit pas d'évacuer la Cilicie. Il faut que le
gouvernement aille jusqu'au bout des aveux,
et qu'il reconnaisse que notre politique en
Syrie nous a aliéné les populations indi-
gènes. Assez de gaspillages de vies et d'ar-
gent. Quand on a au flanc la blessure béante
de régions dévastées, il est criminel et dan-
gereux de courir îes aventures coloniales. Il
faut rappeler l'armée du Levant, et laisser
la Syrie disposer librement de son sort.
André PIERRE.
L'oeuvre
DU
Socialisme autrichien
L'éducation et l'organisation, proléta*
riénne. - Un magnifique exemple
de labeur et de ténacité
VIENNE, 5 mars (par lettre d'un cor*
respondant). - La Conférence internatio-
ale vient d'attirer l'attention; des socia-
listes du monde entier sur l'Autriche; co
petit pays si souvent, cité pour, sa triste si-
tuation économique, au cours de. ces deux
dernières années. Cependant, comme il fest
plus aisé de plaindre un pays que de la
connaître, nos lecteurs ne trouveront peut-
être pas inutile de s'informer un peu sur
la situation politique et. économique du
prolétariat autrichien.
Comment les socialistes autrichiens
furent au pouvoir
Et tout de suite un paradoxe nous frap-
pe : c'est que dans aucun autre pays du|
monde .l'action socialiste n'ait- donné jus-
que là d'aussi beaux, résultats sans sortie
dé la voie légale. Voici un pays qui, au)
lendemain d'une,révolution sans violence.,'
se trouve avoir une classe, ouvrière si forte
et unie, que ses représentants socialistes]
ne peuvent refuser d'assumer .la responsa-
bilité du pouvoir - et au cours de.dix-huit)
mois d'efforts inoûïs, entravés à chaque
minute par les hostilités ouvertes ou se-
crètes des adversaires ..cléricaux, ils on<|
réussi à faire franchir au prolétariat au-
trichien un chemin qui, en temps normal,
aurait demandé une cinquantaine d'an-
nées.
Mais la fièvre politique de la révolution;
est tombée ; les classes moyennes,' les fila
de paysans, entraînés un moment par les
amères déceptions d'une guerre désastreu-
se à se croire socialistes, alors qu'ils n'é-
taient que mécontents, sont revenus aux
idées petites bourgeoises de leur classe ; les
milliers de petites existences, à côté et eu
dehors des ouvriers organisés, petits em-
ployés, concierges, ménagères, proie facile!
de toute phrase adroite lancée à propos, na
voyant pas arriver l'unique objet de leurs
préoccupations, le pain assuré et bon mar-
ché, se sont laissé persuader que la faute
en était aux socialistes ; ainsi, les élections
à la Chambre en octobre 1920 ont reportât
le Parti socialiste du premier rang, qu'il
occupait, au deuxième. Le Conseil des mi-
nistres, à, l'heure actuelle, est composé soit
de membres du parti clérical (chrétiens-so-
cialistes), soit de fonctionnaires ministé-
riels, dont l'impartialité comporte une tein-
te bien antisocialiste.
Dans ces conditions, il est évident qu<4
la question se ...pose, si tout l'immense tr»^
vail des socialistes au pouvoir (mi plùtôt
partageant le' pouvoir) n'a. pas été perdu,
n'est pas en danger. En voyant l'horrible
misère qui étreint les masses ouvrières mat
nourries, presque pas habillées, en assis-
tant au lent affaissement physique qui flé-
trit l'enfant, afv berceau, fait succomber les
vieillards et démoralise les adultes, ou sel
demande : Qu'ont-ils pu faire pour la clas-
se ouvrière, qu'ont-ils créés de durable ?
Ce que les socialistes ont fait |
N'oublions pas d'abord quë dons es
pays arriéré il y avait bien de l'ouvrage
à faire avant d'arriver seulement au point
de départ pour des réforme^ socialistes.,
La proclamation de la République, la pro-
mulgation du suffrage universel pour hom-
mes et femmes, à la; Chambre comme aux
Conseils-municipaux, diètes, etc., la cons-
titution d'un corps législatif largement dé<
mocratique, c'étaient les préliminaires.
Ensuite ce lurent les travaux plus ap-,
profondis. La journée de huit, heures devint;
obligatoire, des lois plus complètes suri
l'assurance obligatoire des ouvriers cou-»
tre accidents, contre la maladie, furent
promulguées, les vacances payées d'une
quinzaine jusqu'à un mais par an pour les
ouvriers furent stipulées ; et toutes ces
institutions en partie nouvelles et considé-
rées naguère comme utopies, ont pris ra-
cine aujourd'hui, ont pénétré les esprits et
lés habitudes des travailleurs de toutes les
catégories et ne sauraient certes pas étre
balayées par une vague réactionnaire si
forte qu'elle fût.
Le chômage, terrible effet de la guerre,
fut réduit à des proportions minimes et
îles victimes du iront l urent, secourùes dans
la mesure du possible par l'embauchage
obligatoire de chômeurs et d'invalides
dans les ateliers comprenant plus de vingt
ouvriers.
L'oeuvre des Conseils ouvriers
Mais ce n'est pourtant pas là que nous
nous arrêterons. Car si toutes ces lois ont
considérablement amélioré la situation de
la classe, puvrière et augmenté sa force
morale, il fallait élever les regards vers des
buts vraiment socialistes ; et là aussi, un
pas important a été fait par la création
des Conseils Ouvriers (Betriebsrate).
Qu'est-ce qui distingue ces comités des
syndicats, défenseurs éprouvés des travail-,
leurs ? En deux mots : les liens immédiats
qu'ils créent entre ouvriers et employés dis
môme atelier, s'unissant pour sauvegarder
les intérêts communs, et l'autorité légale
qu'ils assurent aux travailleurs vis-à-vis du
patronat.
Voici quelques détails de" la loi des 15 mat
1,919 :
Des comités d'atelier seront élus dans toute
entreprise, de commerce .ou d'industrie, usines,
mines, banques, caisses d'épargne, coopéra-
tives, bureaux, études, hôpitaux, hôtels, res-
taurants, écoles, théâtres, imprimeries, comp-
tant plus de 20 ouvriers et employés.
Ils veilleront, à ce que les .contrats collectifs
soient respectés là ou ils existent,, introduira
où ils n'existent pas encore, complétés ou
amendés, s'il y a lieu. Sans eux. il n'y aura
pas moyen de fixer ou changer les salaires ni
d'émettre un règlement, d'atelier. Ils ont le
droit de contrôler les registres des salaires
ainsi que les paiements. Pour .la Comptabilité,
la loi se contente de leur assurer-l'inspection
du bilan, d'un registre des gains et pertes, ei
des listes des salaires. . Y \;
. Ils pourront contester le -renvoi d'un ou-
vrier, s'il a été signifié pour raison politique
-ou qui touche à ia sauvegarde des intérêts
des ouvriers. Ils délibéreront avec le patron
sur des améliorations techniques à apporter-
dans l'entreprise.
Dans les sociétés,anonymes, « ils ont droit
à nommer deux membres au conseil d'admi-
nistration ». Enfin ils sont inamovibles pen-
dant la durée de leur fonction (1 an) excepté'
en cas de délit de droit commun. Pour les
conflits entre patrons et salariés, la loi &
prévu le « Einigungsamt », espèce do tribunal
.spécial, composé d'un délégué des syndicats
des patrons, d'un délégué des syndicats des
ouvriers, et présidé par un magistrat.
f II est évident que, en tant qu'instrument
économique, les Conseils Ouvriers ne sa i
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