Titre : L'Intransigeant
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1888-12-23
Contributeur : Rochefort, Henri (1831-1913). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32793876w
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 118699 Nombre total de vues : 118699
Description : 23 décembre 1888 23 décembre 1888
Description : 1888/12/23 (Numéro 3084). 1888/12/23 (Numéro 3084).
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k777793f
Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol Lc2-3980
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
3 Nivôse. — R* 3084
CHEÏQ Centimes — Paris et Départements — CIHO Centimes
dimanche 23 Décembre 1883
t
-y-j
CSS
■
&
; î
--
V-
% 1
>
j:
r :
: :
- JF- : î
IÉ :i : •
g§
ggrV
g’ESaS. @23 ■ L’ABONïVElSBltlT
FRANCE, CORSE ET ALGÉRIE ‘
mois : 8'fb; — six mois : î 5 fé. —-un ah : 23 SB-
MM « l’WIM.mSTiB r 3 mu, 12.fr..; 6 «U,22ir.: u u, 421t. . ,
S&BBM Rédaction, b’adrbsskr a,JH. ATR AU D-D S GE ORGE, .ÇkcMxws
: wiiL b* Nclaclioo ne répand pat des manuscrits gui lai tont adressés '
1 ..."i""".' ii _, , ~ m. .. - ...; ;
édacteur en chef
EESi»AC , E , I©r« et ■'ADMUVISTBATBOIV;.
4.42, Rue.. Montmartre, 142 ~
JiES ÀMOICES SONT REÇOES AUX BUREAUX BU JOURSAfi
ertîestVaüghan
Adrresk* Lotucs bt Mandats a si .
ADMINISTRATEUR
SOUS CE TITRE :
L’ITIL Dlf ROI D’ÏÏITOT
nous commencerons DEMAIN la
publication d’un nouveau roman
de. mœurs parisiennes d’ALBERT
GOULLÉ.
L’auteur n’est pas pour, nos lec
trices un inconnu. Elles ont ap
précié déjà, dans la MAISON
D’AUTEUIL, son talent si varié
et si souple. , . „
LiTIiROI
est un roman d’aventurës vraies.
Écrit spécialement pour l’IN-
TRANSIGEANT; il prouvera une
fois de plus avec quel soin nous
choisissons les œuvres que nous
présentons à nos lecteurs.
LE
Les femmes en impuissance de
mari et les maris en puissance de
femme sont bien heureux que notre
ami Naquet ait commencé il y a déjà
plusieurs aimées sa campagne du
divorce. S’il. avait attendu jusqu’à
l’heure où nous sommes pour déposer
sa proposition sur le bureau du Sé
nat, elle eût été vite réglée par la
question préalable: , ,
En, efï'et, à peine Alfred Naquet
s’est-il montré à la tribune pour y
demander l’affîchaee ■ d’uu discours
qu’ils avaient la veille applaudi à
tout rompre, que les bonzes, du Sénat
se sont subitement transformés en
harpies. Tous les édentés du Luxem
bourg se sont mis à grincer des gen
cives, à ce point que lès grimaces, de
ces vieux macaques ont fait fuir un cer
tain nombre des damés entassées dans
les tribunes. Un de ces' béquillârds a
même fait taire un moment son
asthme pour crier à notre ami :
« Allez-vousren ! misérable ! »
Il paraît qu’un homme est un mi
sérable parce que^jugeant que le Sé
nat est un pur instrument: d’orléa
nisme et un obstacle à toute réforme,
il .en demande la suppression. Cette
façon d’apprécier les opinions politi
ques est d’autant .plus, étrange que
Naquet, étant lui-même sénateur, sa
crifie èt son mandat et, les émolu
ments qui y sont attachés à ! ce qu’il
considère comme l’intérêt de la France
et de la République. ’i * ,
Les misérables, ce sont les éclopés
du suffrage, universel qui.se, sont ré
fugiés dans le suffrage restreint pour
y jeter des hâtons.-, dans toutes les
roues du progrès,-et qui réclament
encore ...vingt- cinq francs par jour
pour celte sale besogne. •
Mais’ Naquet représentait pour eux
celui qui, en se déclarant prêt à voter
la suppression de là Chambre haute,
essayait de leur retirer le pain- de la
bouché. Avec ce gêneur, plus .d’in
demnité annuelle, plus de Banque
indo-chinoise, plus de neveux nourris
sur le budget, plus d’influences et dé
missions, temporaires. Démander l’a
bolition du Sénat! mieux eût valu
pour Naquet assassiner Marie Agué-
tant.
Si encore ces furibonds pouvaient
arguer de leur tendresse pour la Ré
publique, que leur dispersion' met
trait, suivant eux, en péril ! Mais on
ne peut songer sans dégoût que cè sont
les mêmes hommes, qui, après le coup
d’Etat du Seize-Mai, ont donné avec
empressement à Mac-Mahon l’adhé
sion dont il avait .besoin 1 pour dis
soudre la Chambre. C’était alors qu’ils
auraient eu beau jeu à se placer en
travers de la violation constituüîm-
neïlè que l’Elysée méditait et que .Ro-
chebouët préparait ouvertement. ■
. Ils s’en, sont bien gardés, les vieux
jockos! Quand ils se sont aperçus;
qu’il ne s’agissait de rien moins que
de l’étranglement de la République,
ils ont tenu à honneur de - fournir la
cordc nécessaire à/cette opération.
Et c’est Alfred Naquet, l’ancien con
damné de l’Empire, que ces traîtres ne
trouvent pas . assez républicain pour
eux ! Ces monarchiens font les diffi
ciles. Ferry, qui à plqngé le pays
dans la misère où il s’enfonce tous
les jours davantage, à la bonne heure !
c’était leur homme. Mais- le général
Boulanger, qui a inscrit dans sa loi
militaire le service égal pour tous, et
déclaré que tout candidat du Parti
national devait avoir d’abord accepté
la' République,, il, ^pnej ;pe,. sont . là
des principes dictatoriaux au premier
chef. - "
: Profondément indifférents à toutes
les attaques tentées. par la réaction et;
l’opportunisme contre le régime actuel,
ces avachis ne se sont. réveillés de
leur torpeur que quand ils ont cru
qu’on en voulait à,leurs fàuteuils. Ils
en ont alors saisi avec rage les bras
vermoulus -, et. s’y sont cramponnés,
à la seule vue de Naquet, comme
Cynégire au vaisseau ides.. Perses.
Quand ils n’auront plus ■ la force de
s’y retenir avec lès, mains, ils les en
laceront avec leurs jambes cagneuses:
Seulement, comme le.jeune héros
grec, ils n’auront pas la ressource de
s’y attacher avec leurs dents l’his
toire ne mentionnant pas que 'Cyné
gire eût un faux râtelier. ,
HENRI ROCHEFORT,. _
r ».'■ ^
PETITE BOU RSE DU SOI R
30/0.. '. 85 73,.73, 72, 73 * ' -.
Extérieure.......... 73 1/16, 1/8, 1/32
Hongrois.-.-.- S6 7/8, 27/32, .13/16. ... : .
Rio-Tinto........... . 650 62, 651 25,6A7.50
Banque ottomane 533 12, 526 S7 r t i-!'
Turc.!.-.. M 95 , .
Egypte W5 93, A16, AI5 62 ,
—;—^-4— *
Le Scrutin d’arrondissement
' Les derniers’pointages dont nous avons
parlé, d’après lesquels la majorité serait
acquise au maintien du Scrutin dé liste ont
rendu M. Floquet. on ne peut plus per
plexe. ■ ' ...
: Dans un dîner qui a eu - lieu, mercredi
soir au'ministère de l’intérieur,auquel as
sistaient plusieurs-députés,' Fondé de Ferrÿ'
a dédaré à ses commensaux, qu'il était ,dêr,
cidé à ne présenter.son projet sur'le scru
tin d’arrondissement qu’aprôs avoir obtenu
'de la Chambre et du Sénat le vote, dé.son,
projet''de Révision. ‘ • ; .
Comme' il est bien certain que le 'Sénat
ne. consentira jamais à son propre, suicide;,
ce que n’ignore pas M. ;Floquet, on peut
donc admettre que les projets du président
du, conseil sont de. pures fumisteries;
Le dernier mot n’ést pas dit sur cette
question,,et-les.-marchandages, vont com-:
înencer sur toute la ligne, . ■
; Aprcs..ayojr eu l'avis. des. préfets, M. Flo-.
quet veut, savoir ce que pèns.ént MM, les
d.éputés/ayant;, d'affronter 'Un; débat qui
pourrait bien amener son ..effondrement. ;
, Ajoutons, que le revirement d’opinion
dudit -Floquçt a vivement..mécontenté ses
bons, amis les opportunistes, qui sont les
ardents, défenseurs du scrutin. d’arrondis
sement.
Enfin, ainsi .que. nous Favons déjà, dit, on
assure que le président du conseil fait étu-.
dier un système de scrutin luninommal .par
circonscriptions.< électorales organisées -à
l’avance.-M. Floquet espère ainsi contenter
tout.le. mopde et les. opportunistes. Ses ma
nœuvres pourraient bien lui coûter? cher.,
E.G.
NOUVELLES DI MINUIT
Slort de 1 W. Eyaiaré Bnveraay. —
Grenoble, 21 décembre : 1 ,
M. Eymard Duvernay, ancien sénateur de
l’Isère, est mort.ee matin à La Tronche, où il
s’était retiré.
- M. Èymard Duvernay avait été élu en 1878;
en 1888,11 n’avait pas sollicité le renouvelle-'
mont de son mandat. Il siégeait à gauche.
: ; A Fnnarna. — New- York, 21 décembre :
On annonce de Colon qué la corvette fran
çaise Roland est arrivée dans ce port le 17. dé
cembre.-
’ Rassie. — Odessa, 21 décembre.
La reine Nathalie est arrivée ici aujourd’hui;;
Elle a été reçue à la gare par le gouverneur et
les.autorités.-La population . lui a fait un ac
cueil des plus sympathiques. La reine ne s’est
arrêtée que fort peu de temps. Elle a dû arri
ver ce soir à Jalta où elle établit sa résidence
provisoire. • ■
— Teatafite dlafanficide, — Tciiinn
21 décembre • ' '
. Une fille exerçant la pro/, ess j 0 n.d’ac
coucheuse, à Lagarde, prés d p . Toulon, a tenté
d’empoisonner son eu fan Sgé de deux mo is.
f Ayant fait venir chez. f u e ] a nourrice sous pré
texte d’embr3j^ 6r son enfant , elle le fit entrer
dans contiguë; la marâtre fit avaler
au pauvre petit être un flacon de laudanum,
-î La noùrricè. ne ^s’aperçut de la? tentative .du
crime..qu’en«rentrant à son. domicile.
: Une enquête vient d’être, commencée par le
parquet.
Le pharmacien qui. a , fourni. le flacon en
question >est cpmpromis, ?. - T
— Arresfatiou» ca Autriciie. Vienne,
21 décembre .
La police politique a procédé à de nombreu
ses arrestations parmi les'ouvriers connus
pour-leurs-idées sbcialistos;
k-U.' Aag-Ieterre. ~ Londres, 21 décembre :
Interr.ogé ce soir,'-à la Chambre des lords,
par. lord, Dunraven sur les affaires de l’Afrique
orientale et de Souakim, lord Salisburg a
affirmé que l’association de l’Angleterre et de
l’Allemagne visait unej affaire spéciale^ .celle-
de la suppression de la traite des esclaves, et
que le gouvernement anglais ne se laisserait
pas entraîner dans une expédition à l’inté
rieur; ;
En .-o qui touche la situation à Souakim,
lord Salisbury a répondu que l’Angleterre ne
doit pas entreprendre -d’expédition dans le
Soudan, mais qu’il ne - saurait être question
d’abandonner Souakim aux Soudanais, pas
plus que de hisser le pavillon anglais suy eette
ville. ,
— Liverpool, 21 ■ décembre r. .. ■
M. Evans, libraire; ’ a comparu aujoürd’hui
devant la cour d’assises, pour avoir mis > en
vente' des traductions des romans de M. Zola
et d’autrès auteurs français de la même école,
littéraire.
li a è}é 'condamné à.lk jours de prison èt à
20 livres sterling d’amende. '
LES EFFETS DE LA PEU
Les grosses questions du jour préoccu
pent peu les locataires à fin de bail du
Palais-Bourbon. M le déficit .du budget,
ni la loi militaire ne sauraient émouvoir
des hommes qui passent leurs journées ï
faire des pointages en faveur du mode de
scrutin le plus capable d’assurer leur
réêlectioif. " ' '•
Les-uns mettent leurs-espérances dans
le scrutin de liste, les a.utres estiment
qu’il ne vaut rien pour:, leurs intérêts
et qu’il faut à tout prix le remplacer par
le . scrutin uninominal ; ' quelques-uns,
enfin, très; anxieuxj hésitent à se/pro
noncer et. s’enferment dans un mutisme
qui désole les nombreux pointeurs —
puisque le pointage est’ dévenu 'ùn vé-
jjfâble'jeu, de sociéMldAns.Ié'men déipa r-
lemèntaire. r ’
Mais; ce n’était pas assez des partisans
de l’un ou l’autre scrutin,' voici qu’une
effet;. hier, dans les , couloirs de la.Çham-
brè, qu’un certain nombre'des membres
les plus importants-.- s’il vous plaît — de.
l’Union des gauches^ : avaient l’intention
de déposer très prochainement une pro
position tendant à interdire les candida
tures multiples aux élections, législatives
de'1889.
' Cette propositioune nous; surprend pas.
Oû.n’ignore.point sur les bancs des Gen-
itres qiie le> général Boulanger sera nominé.
dans un gi’and nombre de collèges élec
toraux, .quel que soit le mode de; scrutin
adopté. Il ne s’agit donc que de lui barrer
là route par tous les moyeus possibles, et
on’ est peu scrupuleux sur le choix des
moyens, au Palais-Bourbon, '
' Nous ne nous attarderons;.pas,, .cepen-.
dant r à combattre cet étonnant projet qui
•téinoige d’un r,are mépris pour- la liberté
que les élècteurs ont tous fie choisir leurs
candidats—On né discute pas avec les
gens qui préconisent de pareils procédés.
Gontentons-hoùs 'de faïre. remarquei; que
l’intérêt seul de quelques mandarins me
nacés dans leurs sièges aura vite, raison
de cette tentative liberticide qui 'se..re
tournerait contre eux. Voyez-vous, par
exemple; ce pauvre M. Clémenceau con
damné à se présenter uniquement soit
dans le Var, soit à Paris? Ce serait cruel.
Humble supplique
On lit dans ün journal attaché à la for
tune politique de M. Floquet :.
Nous demandons humblement au gouverne
ment de nous accorder, pour nos étrennes, la
faveur suivante : - 1 - , -
Interner Boulsnger tout en haut de'la tour
Eiffel et charger M.' GénouiHe de le ravitail
ler;,.- ■ - . ■■■■-.
Son compte sera vite réglé v
Le gouvernement ne sait rien refuser à
ses amis; mais, cette fois, les joffrinistes
sont un peu bien gourmands.,
Le projet, néanmoins, doit sourire à
Ferry, qui a si bien affamé Paris en 1870, :
UN EXCELLENT FILS
; Un propriétaire du Holstein, appartenant
au parti conservateur, qui avait été con
damné à six semaines de prison pour avoir
proféré des injures contre l’impératrice
Frédéric, a été gracié par le fils de celle-ci,
l’empereur Guillaume.
L’AFFAIRE IUMA GILLY
M. Numa Gilly a été entendu hier matin
par M. Lascoux, juge d’instruction chargé,
comme on sait, de faire une enquête sur les
différentes plaintes en diffamation qui lui
ont été transmises par les parquets de pro
vince.
Le député du Gard continue à affirmer
qu’il est étranger à la publication de Mes
Dossiers.
Sur la demande du parquet de là Haute-
Saône, qui aété saisi d’une*plainte en diffa
mation adressée par M. Baïhaut, M. Mou-
quin, commissaire de police du quartier du
Fauboiu'g-rMontmartre, commis par M. Las-
cour, jugé d’instruction,-s’est rendu jeudi
matin, à dix heures, chez l’éditeur Savine
pour établir quelles avaient été les. expédi
tions dans ce 5 département' du livre- Mes
Dossiers, de Numa Gilly. >
- PIN ET STANLEY
NE, SONT ,P AS PRISONNIERS
' Une' dépêche de Zanzibar annonce, d’a
près des lettres î de: Stanley-Falls, en date
du 29 août, que- des hommes de Tipoo-Tib
avaient .apporté, la veille, une. lettre dé
Stanley. Stanley était à Bonalya, sur .l’Aru-
whrmi.jl avait rejoint Emin et l’avait laissé
en bonne santé et avec beaucoup de vivres,
82 jours auparavant. ..
- Stanley était revenu pour garder sa ligne
de retraite et assurer ses approvisionne
ments; il était arriyé à Bonalya, le 17 août.
Son intention était de repartir dix jours
après, probablement pour; rejoindre Ermn.
Toûs les blancs composant l’expédition
étaient en parfaite santé et n&manquaient
de rien.
On nous télégraphie de Londres, 21 dé
cembre : ’
CnAMRBE des Communes., M. Goschen, ré
pondant à- M. Campbell, donne connaissance
d’un télégramme reçu par l’office Reuter con
cernant Stanley et Eminill lit ensuite une dé
pêche, reçue par. l’Eastern Telegraph Company-
dont voici le texte : ‘ I- .
« Vendredi, 2 heures soir..— Je.viens de re-,
cevoir l’Information que Stanley-est arrivé
avec Emih sur l’Aruwhimi. La nouvelle est
authentique.,Les détails ultérieurs suivront.. »
(Applaudissements frénétiques.):, . : ;, •
L'ÉLECTION SÉNATORIALE DE LA CORSE
On, sait qu’une. élecüoh sénatoriale a lieu
lé 13 janvier ; en Gdrsé,- pour remplacer M.
Decorsi. Quatre candidats sont en présence:
MM. Nicoli et-Pitti-Feraudi, bonapartistes - ;
Muràecioli et Morelii, républicains. .
..Oa" parle aussi de la candidature de >M:
Bartoli, républicain. î
Si là République frdnçaise réeïamë une
foule dé mesures coërcitives contré les
partisans de la Révision et souhaite
arec ardeur que M; Floquet fasse un
coup d’Etat pour débaTasser la coterie
opportuniste du général Boulanger, ce
gêneur trop .populaire,; en revanche elle
plaide pour le retour du duc d’Aumale.
C’est, logique. - '
Dans son numéro dénier, le Temps ayant
publié lin article du duc d’Aumale sur M.
Cuviilier-Flèury,M. Joseph Reinach saisit
aux cheveux cette bonne occasion pour
déclârér au ministère que l’opportunisme
serait enchanté si le duc expulsé pouvait
reprendre sa place à l’Académie française,
participer aux travaux du fameux Dic
tionnaire ët, dü même coup; renouer les
fils de l’intrigue orléaniste.Voici une.parr
tie de cet éloquent morceau dédié a M.:
Floquet :
' Vous avez, la ^légitime ambition,' monsieur
le président -du- conseil,; de transmettre votre
nom à la postérité. Consultez l’histoire : on va
plus sûremenfâ la' postérité'par un bel acte
de générosité-et de clémence , que par, vingt
discours et quarante ' projets de Révision,
Soyez juste, faites açte'dè- courage. Quoi que
vous fassiez, vous-savez bien-que vous ne
serez pas traité d’orléaniste, même par la
Justice. Tfe repoussez pas cette bonne fortune.
Permettez au frère de celui qui était sur les
marches,du trône, au fils dévoué dé la Révo
lution, de saluer sur la terre française, l’aube
de notre Centenaire. ■
Le duc d’Aumale, « dévoué serviteur de
la Révolution ! » C’est à en faire rêver la
nuit. * •
Cet article n’est pas. complet ; M. Rei-
nach aurait dû ajouter: «'Employez-vous,
ô président du conseil ! à" faire élire lé
duc président de la République, et faites
déporter promptement le général Bou-»
langer et ses amis. Au moins, après cela,
nous serons les maîtres. »
Li BANQUET DE ll|I
Sous ce titre; nous lisons dans la Cocarde s
C’est à tort qu’on a annoncé que le gé
néral Boulanger se rendrait, le dimanche
23 décembre, à Montluçon, pour y présider
un banquet soi-disant révisionniste, et
toutes les informations publiées à ce sujet
sont inexactes. ■ <
Ce qui est vrai, c’est que, répondant à
des sollicitations qui. lui étaient , adressées,
de venir à Montluçon; le général avait ré
pondu qu’il conservait le meilleur souve
nir de l’accueil qu’il avait, reçu -do la popu
lation de cette ville à laquelle il serait
heureux de témoigner ses sympathies
quand il en aurait l’occasion. Mais il avait
déclaré formellement ne pouvoir se rendre
en ce moment à l’invitation qui lui était
faite.
Des réactionnaires, qui se dissimulaient
d’ailleurs avec le plus grand soin et qui
voulaient exploiter l’énorme popularité
dout jouit le général Boulanger près des
populations ouvrières de l’Ailier, n’en con
tinuèrent pas moins à faire annoncer la
venue de l’ex-commandant du 13° corps à
Montluçon pour le 23, croyant ainsi le con
traindre en quelque sorte à s’y rendre.
Le ministère a été le plus trompé par
celte manœuvre. Il a envoyé deux cents de
ses policiers â Montluçon et mis en branle
trois bataillons d’infanterie et vingt bri
gades de gendarmerie qui en seront pour
leurs frais de déplacement, comme les réac
tionnaires anonymes de l’Ailier en seront
pour leurs frais d’intrigue.
POUR DANSER
. La commission du budget est pleine de
tendresse pour M. Sadi 'Carnot.
. Il manque, parait-il, une salle des Fêtes à
l’Elysée. C’est extraordinaire, mais c’est
comme ça. Et, afin que M. Sadi Carnot
puisse faire danser le « gratin » de la bour
geoisie et jeter quelque 'gaieté.sur notre
époque un peu sombre; pour faix-e oublier
les longs chômages, les grèves, les dures
misères qui en sont le résultat, la - com
mission du budget. demande deux cent
mille : francs destinés ç édifier cette salle
des Fêtes, dont l’absence se. fait si regretta
blement-sentir;
Deux cent mille francs, c’est peu, dira-t-
on. C’est ; beaucoup, quand on songe aux
difficultés de la situation. budgétaii’e, au
nombre toujours croissant des meurt-de-
faim. - - ■
LES ANGLAIS A SOUAKIM
Les .comptes.rendus de la bataille qùi
■vient d’être: livrée sous les murs, de Soua
kim font remarquer que, pour éviter d’avoir
affaire aux troupes d’Osman-Digma, qui
jusqu’ici étaient x’estées neutres, le général
Grenfell avait eu soin d’envoyer le Sterling
et tous les steamers égyptiens dont il dis
pose à Handoub.
: lià, en allumant ses jeux et-par. d’autres
expédients, les équipages des steamer^ oc-
cüpèreht l’attention des hommes d’Osman,
tandis : qu’à Souakim les ti’oupes anglo-
égyptiennes battaient les dei-viçhes. :
! Les marins anglais ont par le feu de leur
artillerie grandement contribué au’ succês
des ti’o’upes de teiTe. ' '
’ L’opinion générale des'juges compétents
est que les forces de l’ennemi s’élevaient à
.environ 3.000 hommes dont 1.500 dans les
trahehées et le l’este ! en' réserve dans les
bi’'oussailles ; mais la rapidité de l’attaqué
des’txroupes noires a été .telle que les ré
serves n’ont pas eù le temps de donner. :
il reste à-savoir -si-Fopératien-,-; brillam
ment méri ée par le général'Grenfell, a dé
finitivement réussi, oü si les màhdistes,
prompts à se disperse!’, ne seront pas; tout
aussi prompts à' révénir èt à - harceler de
nouveau Souakim. ;
DE L’HOTEL CONTINENTAL
L’heure.tardive à laquelle nous parvient
le compte rendu de la x’éunion tenue hier
soir â l’Hôtel Continental, ne nous permet
pas d’apprécier,, comme ils ' le-,-méritent,
les différents disçqiirs.prononçéidàns. cette,
pai’lotte. Nous nous contentei’ons d’en" don
ner un rapide aperçu,'nous réservant d’y
revenir demain.
' Hier soir, donc, a en lieu à l’Hôtel Conti
nental la manifestation fex’ryste si bruyam
ment annoncée depuis quelques’jours. ->
M. Rouvier pi’ésidait, ayant à ses côtés
tout l’état-màjor oppoi’tûrïiste du Parle
ment. . 6
Trois discours Ont été prononcés : le px*e-
mici’ par M. Rouviei’, le second par le.Ton
kinois; le troisième par M. Spüller. ' —
Du premier de ces discoui’s, toxis 'dirigés-
contre le général Boulangei-etsa politique,
il x’essort que M. Rouvier et - ses amis ne
veulent ni la Révision, ni aucune réforme
ce que tout le monde savait déjà. -
Discours de Ferry
Le ‘ Tonkinois a pris ensuite la parole,
pour faii’e l’apologie de sa politique et pour
recdmmenceiy api’ês son fidèle -Rouvier, le
procès de la Révision et-des révisionnistes.
Au coui’s de sa harangue, M; Ferry a pro
testé de ses intentions pacifiques à Fégax’d
du cabinet Floquet et de l’Extrême-Gaù-
che:
Nous voulpns mettre un terme àla. confu-
son des esprits, a-t-il:dit; mais nous ne re
poussons l’alliance de qui que ce 'soit.’ Nous
croyons que devant-le-suffrage universel, ce
qui sera le mieux, c’est la franchise et Ja sin
cérité. ■ ■- ' ■■■■' ' ■:
Ferry parlant de sincérité ! Ne croirait-bn-
pas èhtendi’e Robert-Macairo parlant; : 3e.
probité?
Faisant ensuite l’éloge de la Constitution
de 1875, Feri’y a insisté sur la néces
sité de la stabilité gouvernementale :.« Nous
ne sommes pas àssez gouvex-nés », a-t-il dit
en substance j et il a invité le ministère à
« mettre la main aux collet des conspi
rateurs qui complotent en : plein soleil »,
en affirmant que le pays a besoin non de
liberté, mais d|un gouvernement ferme et
fort. • - .
Comme on pouvait s’y attendre, et comme
on s’y attendait en effet, l’ignoble Tonki
nois s’est donné la satisfaction d’injurier
l’homme qui, en le faisant fuir devant son
pistolet, a mis en pleine lumièx’e sous les
yeux de tou te la France son incommensu
rable lâcheté.
Le dernier des drôles a parlé—vous l’au
riez juré, n’esi*-il pas vrai? du cheval
noir du généi’al Boulanger; il a traité
d ’h aigrefins » et de « foux’bas » les « mé
contents t qui lui font cortège, c’est-à-dire
les 750,000 électeurs qui lui ont accordé
leurs voix et les deux millions de citoyens
qui so préparant à lui donner lcui's suf
frages.
11 a eu l’effronterie de parler d’une pré
tendue coalition entré les boulangistes et
les monarchistes ; mais il s’est bien gardé,
par exemple, de s’expliquer sur l’alliance’
— bien avéréej celle-là — qui fut conclue
entre ses amiset la Di’oite sous le ministère-
Rouvier. "
Puis Feri’y-Famine a- ajouté qu’aux élec
tions prochaines les opportunistes et les
radicaux p.oxirront s’ils parviennent à s’en
tendre, empêcher le triomphe du Pai'ti na
tional. Mais la pi-emière dès conditions de
cette entente, . c’est l’abandon de la Révi
sion: -■
Nous, ne pouvons pas accepter la Révision
qui enlève au président de la République Se9
prérogatives et au Sénat son rôle modéra
teur. On ne peut pas comprendre que les ré
publicains qui ont la possession d’état convo
quent une Cpnsti tuan te. Nous ne sommes révi
sionnistes ni peu ni prou. '
Il repousse également — en s’appnyanl
de l’opinion de Gambetta — la suppression,
du 'budget des cultes, ainsi que l’autono
mie communale et Fiihpôt sur le revenu, et
conclut en disant qu’il ne tient pas à ce
qu’on lui donne la qualification de « répu
blicain avancé ». Cette. boiiffonnorië a ter
miné le discours de ce farceur, qui n’est
certes pas avancé, mais -qui est encore
moins républicain. -
■ Après lui, M. Spüller a prononcé une
lourde harangue, plate et insipide répéti
tion .des deux discours précédents.
FRANCE ET RUSSIE
Le .Nouveau Temps, l’un des plus impo,
tants journaux de Saint-Pétersbourg, cons
tate uvec satisfaction les résultats du nou
vel emprunt russe; qui sont une preuve de
la sympathie de la France pour la Russie.
Le Nouveau 7’emps ajoute que ce dernier
fait ouvrir de nouveaux horizons. La force
de la Russie en hommes et la force delà
France en argent constitueront un facteur
politique tel, que les Allemands y casse
ront leurs fortes dents, malgré le secours
de leurs alliés autrichiens.etdtaliens...
La Chambre
La loi militaire et la Droite
. La coalition bonapartiste et cléricale t
imaginé, dans la discussion-de. la loi mili<
taire, un système d’obstruction assez plai<
sant.
Elle : avait d’abord, avant l’ouverture .du
débat, déposé une centaine’ d’amende- ,
ments; avec la pensée que la Chambre au
rait la-naïveté de les discuter— ce qui au
rait prolongé indéfiniment l’examen de la
loi. La commission, évitant ce piège, re
poussa en bloc les amendements et c’est à
peine, si, devant Ja Chambre, elle fit aux
douze: premiers l’honneur de les com
battre, -,
Cette conjura'ion du silence était bien
faite pour gêner les combinaisons des ad
versaires de la. loi. Aussi, viennent-ils de
commencer l’application d’un'système nou
veau.
Sur chacun des amendements, ils ont
déposé, une demande de scrutin public à
la tribune. Cette opération ayant environ
la durée d’ujie demi-heure, cela fait. pour,
les quatre-vingts amendements qui restent,
une somme totale de' quarante heures qui
devraient " être consacrées, aux scrutins.
Joignez à ces quarante heures un temps
égal pour' la discussion des amendements
et vous pourrez constater qu’il faudra au
moins trente séances pour arriver aux der
niers articles de la loi. - ■
La- tentative a commencé hier. Par deux !
fois, on a dû voter à la. tribune sur des
amendements sans importance, et c’est
ainsi qu’il a; été .impossible..à la Chambre
d’adopter aucun article de là loi.
En présence du procédé, la Gauche, par
l’organe de M, Maurice Faure, a proposé une
modification au l’èglement, modification
tendant- à n’accorder le scrutin publie
qu’aux demandes révêtues de, quarante si
gnatures de députés présents à la séance.
La Droite, naturellement, a protesté au
nom dé la liberté et demandé le renvoi à
une commission spéciale. Elle en a été
pour ses frais.: la proposition a été adop
tée. ■ -
On ne -peut que. se, féliciter de cette déci
sion qui mettra fin à la tentative d’obstruc
tion faite par la Droite.dans.le but de sau
ver les séminaristes du service militaire. -
Georges Meusy.
Le Sénat
Le budget
■ Nous en sommes toujours au budget, na*
turellemént ; et nous devons subir encore
pas mal d’observations sur l’ensemble du.
projet de loi financier.: Après quelques
hors-d’œuvre, M. Tirard’paraît. Il recom
mencé l’éternel historique. des dix-huit
dernières années, dans le but de démontrer
que. la République, sa République à lui,
bien entendu, a fait prospérer les affaires:
Il confesse des déficits, reconnaît des gas-
Ijillages, mais il se frotte les mains quand
même, parce qu’il n'y en a pas eu davan
tage. Il a cependant un mot qu’il faut rete
nir :
, J’estime, déelare t-il, qu’il vaut mieux em
ployer l’argent' disponible en travaux utiles
au pays qu’en des entreprises étrangères.
Èhïmais. ce ne fut uas toujours l’avis da
CHEÏQ Centimes — Paris et Départements — CIHO Centimes
dimanche 23 Décembre 1883
t
-y-j
CSS
■
&
; î
--
V-
% 1
>
j:
r :
: :
- JF- : î
IÉ :i : •
g§
ggrV
g’ESaS. @23 ■ L’ABONïVElSBltlT
FRANCE, CORSE ET ALGÉRIE ‘
mois : 8'fb; — six mois : î 5 fé. —-un ah : 23 SB-
MM « l’WIM.mSTiB r 3 mu, 12.fr..; 6 «U,22ir.: u u, 421t. . ,
S&BBM Rédaction, b’adrbsskr a,JH. ATR AU D-D S GE ORGE, .ÇkcMxws
: wiiL b* Nclaclioo ne répand pat des manuscrits gui lai tont adressés '
1 ..."i""".' ii _, , ~ m. .. - ...; ;
édacteur en chef
EESi»AC , E , I©r« et ■'ADMUVISTBATBOIV;.
4.42, Rue.. Montmartre, 142 ~
JiES ÀMOICES SONT REÇOES AUX BUREAUX BU JOURSAfi
ertîestVaüghan
Adrresk* Lotucs bt Mandats a si .
ADMINISTRATEUR
SOUS CE TITRE :
L’ITIL Dlf ROI D’ÏÏITOT
nous commencerons DEMAIN la
publication d’un nouveau roman
de. mœurs parisiennes d’ALBERT
GOULLÉ.
L’auteur n’est pas pour, nos lec
trices un inconnu. Elles ont ap
précié déjà, dans la MAISON
D’AUTEUIL, son talent si varié
et si souple. , . „
LiTIiROI
est un roman d’aventurës vraies.
Écrit spécialement pour l’IN-
TRANSIGEANT; il prouvera une
fois de plus avec quel soin nous
choisissons les œuvres que nous
présentons à nos lecteurs.
LE
Les femmes en impuissance de
mari et les maris en puissance de
femme sont bien heureux que notre
ami Naquet ait commencé il y a déjà
plusieurs aimées sa campagne du
divorce. S’il. avait attendu jusqu’à
l’heure où nous sommes pour déposer
sa proposition sur le bureau du Sé
nat, elle eût été vite réglée par la
question préalable: , ,
En, efï'et, à peine Alfred Naquet
s’est-il montré à la tribune pour y
demander l’affîchaee ■ d’uu discours
qu’ils avaient la veille applaudi à
tout rompre, que les bonzes, du Sénat
se sont subitement transformés en
harpies. Tous les édentés du Luxem
bourg se sont mis à grincer des gen
cives, à ce point que lès grimaces, de
ces vieux macaques ont fait fuir un cer
tain nombre des damés entassées dans
les tribunes. Un de ces' béquillârds a
même fait taire un moment son
asthme pour crier à notre ami :
« Allez-vousren ! misérable ! »
Il paraît qu’un homme est un mi
sérable parce que^jugeant que le Sé
nat est un pur instrument: d’orléa
nisme et un obstacle à toute réforme,
il .en demande la suppression. Cette
façon d’apprécier les opinions politi
ques est d’autant .plus, étrange que
Naquet, étant lui-même sénateur, sa
crifie èt son mandat et, les émolu
ments qui y sont attachés à ! ce qu’il
considère comme l’intérêt de la France
et de la République. ’i * ,
Les misérables, ce sont les éclopés
du suffrage, universel qui.se, sont ré
fugiés dans le suffrage restreint pour
y jeter des hâtons.-, dans toutes les
roues du progrès,-et qui réclament
encore ...vingt- cinq francs par jour
pour celte sale besogne. •
Mais’ Naquet représentait pour eux
celui qui, en se déclarant prêt à voter
la suppression de là Chambre haute,
essayait de leur retirer le pain- de la
bouché. Avec ce gêneur, plus .d’in
demnité annuelle, plus de Banque
indo-chinoise, plus de neveux nourris
sur le budget, plus d’influences et dé
missions, temporaires. Démander l’a
bolition du Sénat! mieux eût valu
pour Naquet assassiner Marie Agué-
tant.
Si encore ces furibonds pouvaient
arguer de leur tendresse pour la Ré
publique, que leur dispersion' met
trait, suivant eux, en péril ! Mais on
ne peut songer sans dégoût que cè sont
les mêmes hommes, qui, après le coup
d’Etat du Seize-Mai, ont donné avec
empressement à Mac-Mahon l’adhé
sion dont il avait .besoin 1 pour dis
soudre la Chambre. C’était alors qu’ils
auraient eu beau jeu à se placer en
travers de la violation constituüîm-
neïlè que l’Elysée méditait et que .Ro-
chebouët préparait ouvertement. ■
. Ils s’en, sont bien gardés, les vieux
jockos! Quand ils se sont aperçus;
qu’il ne s’agissait de rien moins que
de l’étranglement de la République,
ils ont tenu à honneur de - fournir la
cordc nécessaire à/cette opération.
Et c’est Alfred Naquet, l’ancien con
damné de l’Empire, que ces traîtres ne
trouvent pas . assez républicain pour
eux ! Ces monarchiens font les diffi
ciles. Ferry, qui à plqngé le pays
dans la misère où il s’enfonce tous
les jours davantage, à la bonne heure !
c’était leur homme. Mais- le général
Boulanger, qui a inscrit dans sa loi
militaire le service égal pour tous, et
déclaré que tout candidat du Parti
national devait avoir d’abord accepté
la' République,, il, ^pnej ;pe,. sont . là
des principes dictatoriaux au premier
chef. - "
: Profondément indifférents à toutes
les attaques tentées. par la réaction et;
l’opportunisme contre le régime actuel,
ces avachis ne se sont. réveillés de
leur torpeur que quand ils ont cru
qu’on en voulait à,leurs fàuteuils. Ils
en ont alors saisi avec rage les bras
vermoulus -, et. s’y sont cramponnés,
à la seule vue de Naquet, comme
Cynégire au vaisseau ides.. Perses.
Quand ils n’auront plus ■ la force de
s’y retenir avec lès, mains, ils les en
laceront avec leurs jambes cagneuses:
Seulement, comme le.jeune héros
grec, ils n’auront pas la ressource de
s’y attacher avec leurs dents l’his
toire ne mentionnant pas que 'Cyné
gire eût un faux râtelier. ,
HENRI ROCHEFORT,. _
r ».'■ ^
PETITE BOU RSE DU SOI R
30/0.. '. 85 73,.73, 72, 73 * ' -.
Extérieure.......... 73 1/16, 1/8, 1/32
Hongrois.-.-.- S6 7/8, 27/32, .13/16. ... : .
Rio-Tinto........... . 650 62, 651 25,6A7.50
Banque ottomane 533 12, 526 S7 r t i-!'
Turc.!.-.. M 95 , .
Egypte W5 93, A16, AI5 62 ,
—;—^-4— *
Le Scrutin d’arrondissement
' Les derniers’pointages dont nous avons
parlé, d’après lesquels la majorité serait
acquise au maintien du Scrutin dé liste ont
rendu M. Floquet. on ne peut plus per
plexe. ■ ' ...
: Dans un dîner qui a eu - lieu, mercredi
soir au'ministère de l’intérieur,auquel as
sistaient plusieurs-députés,' Fondé de Ferrÿ'
a dédaré à ses commensaux, qu'il était ,dêr,
cidé à ne présenter.son projet sur'le scru
tin d’arrondissement qu’aprôs avoir obtenu
'de la Chambre et du Sénat le vote, dé.son,
projet''de Révision. ‘ • ; .
Comme' il est bien certain que le 'Sénat
ne. consentira jamais à son propre, suicide;,
ce que n’ignore pas M. ;Floquet, on peut
donc admettre que les projets du président
du, conseil sont de. pures fumisteries;
Le dernier mot n’ést pas dit sur cette
question,,et-les.-marchandages, vont com-:
înencer sur toute la ligne, . ■
; Aprcs..ayojr eu l'avis. des. préfets, M. Flo-.
quet veut, savoir ce que pèns.ént MM, les
d.éputés/ayant;, d'affronter 'Un; débat qui
pourrait bien amener son ..effondrement. ;
, Ajoutons, que le revirement d’opinion
dudit -Floquçt a vivement..mécontenté ses
bons, amis les opportunistes, qui sont les
ardents, défenseurs du scrutin. d’arrondis
sement.
Enfin, ainsi .que. nous Favons déjà, dit, on
assure que le président du conseil fait étu-.
dier un système de scrutin luninommal .par
circonscriptions.< électorales organisées -à
l’avance.-M. Floquet espère ainsi contenter
tout.le. mopde et les. opportunistes. Ses ma
nœuvres pourraient bien lui coûter? cher.,
E.G.
NOUVELLES DI MINUIT
Slort de 1 W. Eyaiaré Bnveraay. —
Grenoble, 21 décembre : 1 ,
M. Eymard Duvernay, ancien sénateur de
l’Isère, est mort.ee matin à La Tronche, où il
s’était retiré.
- M. Èymard Duvernay avait été élu en 1878;
en 1888,11 n’avait pas sollicité le renouvelle-'
mont de son mandat. Il siégeait à gauche.
: ; A Fnnarna. — New- York, 21 décembre :
On annonce de Colon qué la corvette fran
çaise Roland est arrivée dans ce port le 17. dé
cembre.-
’ Rassie. — Odessa, 21 décembre.
La reine Nathalie est arrivée ici aujourd’hui;;
Elle a été reçue à la gare par le gouverneur et
les.autorités.-La population . lui a fait un ac
cueil des plus sympathiques. La reine ne s’est
arrêtée que fort peu de temps. Elle a dû arri
ver ce soir à Jalta où elle établit sa résidence
provisoire. • ■
— Teatafite dlafanficide, — Tciiinn
21 décembre • ' '
. Une fille exerçant la pro/, ess j 0 n.d’ac
coucheuse, à Lagarde, prés d p . Toulon, a tenté
d’empoisonner son eu fan Sgé de deux mo is.
f Ayant fait venir chez. f u e ] a nourrice sous pré
texte d’embr3j^ 6r son enfant , elle le fit entrer
dans contiguë; la marâtre fit avaler
au pauvre petit être un flacon de laudanum,
-î La noùrricè. ne ^s’aperçut de la? tentative .du
crime..qu’en«rentrant à son. domicile.
: Une enquête vient d’être, commencée par le
parquet.
Le pharmacien qui. a , fourni. le flacon en
question >est cpmpromis, ?. - T
— Arresfatiou» ca Autriciie. Vienne,
21 décembre .
La police politique a procédé à de nombreu
ses arrestations parmi les'ouvriers connus
pour-leurs-idées sbcialistos;
k-U.' Aag-Ieterre. ~ Londres, 21 décembre :
Interr.ogé ce soir,'-à la Chambre des lords,
par. lord, Dunraven sur les affaires de l’Afrique
orientale et de Souakim, lord Salisburg a
affirmé que l’association de l’Angleterre et de
l’Allemagne visait unej affaire spéciale^ .celle-
de la suppression de la traite des esclaves, et
que le gouvernement anglais ne se laisserait
pas entraîner dans une expédition à l’inté
rieur; ;
En .-o qui touche la situation à Souakim,
lord Salisbury a répondu que l’Angleterre ne
doit pas entreprendre -d’expédition dans le
Soudan, mais qu’il ne - saurait être question
d’abandonner Souakim aux Soudanais, pas
plus que de hisser le pavillon anglais suy eette
ville. ,
— Liverpool, 21 ■ décembre r. .. ■
M. Evans, libraire; ’ a comparu aujoürd’hui
devant la cour d’assises, pour avoir mis > en
vente' des traductions des romans de M. Zola
et d’autrès auteurs français de la même école,
littéraire.
li a è}é 'condamné à.lk jours de prison èt à
20 livres sterling d’amende. '
LES EFFETS DE LA PEU
Les grosses questions du jour préoccu
pent peu les locataires à fin de bail du
Palais-Bourbon. M le déficit .du budget,
ni la loi militaire ne sauraient émouvoir
des hommes qui passent leurs journées ï
faire des pointages en faveur du mode de
scrutin le plus capable d’assurer leur
réêlectioif. " ' '•
Les-uns mettent leurs-espérances dans
le scrutin de liste, les a.utres estiment
qu’il ne vaut rien pour:, leurs intérêts
et qu’il faut à tout prix le remplacer par
le . scrutin uninominal ; ' quelques-uns,
enfin, très; anxieuxj hésitent à se/pro
noncer et. s’enferment dans un mutisme
qui désole les nombreux pointeurs —
puisque le pointage est’ dévenu 'ùn vé-
jjfâble'jeu, de sociéMldAns.Ié'men déipa r-
lemèntaire. r ’
Mais; ce n’était pas assez des partisans
de l’un ou l’autre scrutin,' voici qu’une
effet;. hier, dans les , couloirs de la.Çham-
brè, qu’un certain nombre'des membres
les plus importants-.- s’il vous plaît — de.
l’Union des gauches^ : avaient l’intention
de déposer très prochainement une pro
position tendant à interdire les candida
tures multiples aux élections, législatives
de'1889.
' Cette propositioune nous; surprend pas.
Oû.n’ignore.point sur les bancs des Gen-
itres qiie le> général Boulanger sera nominé.
dans un gi’and nombre de collèges élec
toraux, .quel que soit le mode de; scrutin
adopté. Il ne s’agit donc que de lui barrer
là route par tous les moyeus possibles, et
on’ est peu scrupuleux sur le choix des
moyens, au Palais-Bourbon, '
' Nous ne nous attarderons;.pas,, .cepen-.
dant r à combattre cet étonnant projet qui
•téinoige d’un r,are mépris pour- la liberté
que les élècteurs ont tous fie choisir leurs
candidats—On né discute pas avec les
gens qui préconisent de pareils procédés.
Gontentons-hoùs 'de faïre. remarquei; que
l’intérêt seul de quelques mandarins me
nacés dans leurs sièges aura vite, raison
de cette tentative liberticide qui 'se..re
tournerait contre eux. Voyez-vous, par
exemple; ce pauvre M. Clémenceau con
damné à se présenter uniquement soit
dans le Var, soit à Paris? Ce serait cruel.
Humble supplique
On lit dans ün journal attaché à la for
tune politique de M. Floquet :.
Nous demandons humblement au gouverne
ment de nous accorder, pour nos étrennes, la
faveur suivante : - 1 - , -
Interner Boulsnger tout en haut de'la tour
Eiffel et charger M.' GénouiHe de le ravitail
ler;,.- ■ - . ■■■■-.
Son compte sera vite réglé v
Le gouvernement ne sait rien refuser à
ses amis; mais, cette fois, les joffrinistes
sont un peu bien gourmands.,
Le projet, néanmoins, doit sourire à
Ferry, qui a si bien affamé Paris en 1870, :
UN EXCELLENT FILS
; Un propriétaire du Holstein, appartenant
au parti conservateur, qui avait été con
damné à six semaines de prison pour avoir
proféré des injures contre l’impératrice
Frédéric, a été gracié par le fils de celle-ci,
l’empereur Guillaume.
L’AFFAIRE IUMA GILLY
M. Numa Gilly a été entendu hier matin
par M. Lascoux, juge d’instruction chargé,
comme on sait, de faire une enquête sur les
différentes plaintes en diffamation qui lui
ont été transmises par les parquets de pro
vince.
Le député du Gard continue à affirmer
qu’il est étranger à la publication de Mes
Dossiers.
Sur la demande du parquet de là Haute-
Saône, qui aété saisi d’une*plainte en diffa
mation adressée par M. Baïhaut, M. Mou-
quin, commissaire de police du quartier du
Fauboiu'g-rMontmartre, commis par M. Las-
cour, jugé d’instruction,-s’est rendu jeudi
matin, à dix heures, chez l’éditeur Savine
pour établir quelles avaient été les. expédi
tions dans ce 5 département' du livre- Mes
Dossiers, de Numa Gilly. >
- PIN ET STANLEY
NE, SONT ,P AS PRISONNIERS
' Une' dépêche de Zanzibar annonce, d’a
près des lettres î de: Stanley-Falls, en date
du 29 août, que- des hommes de Tipoo-Tib
avaient .apporté, la veille, une. lettre dé
Stanley. Stanley était à Bonalya, sur .l’Aru-
whrmi.jl avait rejoint Emin et l’avait laissé
en bonne santé et avec beaucoup de vivres,
82 jours auparavant. ..
- Stanley était revenu pour garder sa ligne
de retraite et assurer ses approvisionne
ments; il était arriyé à Bonalya, le 17 août.
Son intention était de repartir dix jours
après, probablement pour; rejoindre Ermn.
Toûs les blancs composant l’expédition
étaient en parfaite santé et n&manquaient
de rien.
On nous télégraphie de Londres, 21 dé
cembre : ’
CnAMRBE des Communes., M. Goschen, ré
pondant à- M. Campbell, donne connaissance
d’un télégramme reçu par l’office Reuter con
cernant Stanley et Eminill lit ensuite une dé
pêche, reçue par. l’Eastern Telegraph Company-
dont voici le texte : ‘ I- .
« Vendredi, 2 heures soir..— Je.viens de re-,
cevoir l’Information que Stanley-est arrivé
avec Emih sur l’Aruwhimi. La nouvelle est
authentique.,Les détails ultérieurs suivront.. »
(Applaudissements frénétiques.):, . : ;, •
L'ÉLECTION SÉNATORIALE DE LA CORSE
On, sait qu’une. élecüoh sénatoriale a lieu
lé 13 janvier ; en Gdrsé,- pour remplacer M.
Decorsi. Quatre candidats sont en présence:
MM. Nicoli et-Pitti-Feraudi, bonapartistes - ;
Muràecioli et Morelii, républicains. .
..Oa" parle aussi de la candidature de >M:
Bartoli, républicain. î
Si là République frdnçaise réeïamë une
foule dé mesures coërcitives contré les
partisans de la Révision et souhaite
arec ardeur que M; Floquet fasse un
coup d’Etat pour débaTasser la coterie
opportuniste du général Boulanger, ce
gêneur trop .populaire,; en revanche elle
plaide pour le retour du duc d’Aumale.
C’est, logique. - '
Dans son numéro dénier, le Temps ayant
publié lin article du duc d’Aumale sur M.
Cuviilier-Flèury,M. Joseph Reinach saisit
aux cheveux cette bonne occasion pour
déclârér au ministère que l’opportunisme
serait enchanté si le duc expulsé pouvait
reprendre sa place à l’Académie française,
participer aux travaux du fameux Dic
tionnaire ët, dü même coup; renouer les
fils de l’intrigue orléaniste.Voici une.parr
tie de cet éloquent morceau dédié a M.:
Floquet :
' Vous avez, la ^légitime ambition,' monsieur
le président -du- conseil,; de transmettre votre
nom à la postérité. Consultez l’histoire : on va
plus sûremenfâ la' postérité'par un bel acte
de générosité-et de clémence , que par, vingt
discours et quarante ' projets de Révision,
Soyez juste, faites açte'dè- courage. Quoi que
vous fassiez, vous-savez bien-que vous ne
serez pas traité d’orléaniste, même par la
Justice. Tfe repoussez pas cette bonne fortune.
Permettez au frère de celui qui était sur les
marches,du trône, au fils dévoué dé la Révo
lution, de saluer sur la terre française, l’aube
de notre Centenaire. ■
Le duc d’Aumale, « dévoué serviteur de
la Révolution ! » C’est à en faire rêver la
nuit. * •
Cet article n’est pas. complet ; M. Rei-
nach aurait dû ajouter: «'Employez-vous,
ô président du conseil ! à" faire élire lé
duc président de la République, et faites
déporter promptement le général Bou-»
langer et ses amis. Au moins, après cela,
nous serons les maîtres. »
Li BANQUET DE ll|I
Sous ce titre; nous lisons dans la Cocarde s
C’est à tort qu’on a annoncé que le gé
néral Boulanger se rendrait, le dimanche
23 décembre, à Montluçon, pour y présider
un banquet soi-disant révisionniste, et
toutes les informations publiées à ce sujet
sont inexactes. ■ <
Ce qui est vrai, c’est que, répondant à
des sollicitations qui. lui étaient , adressées,
de venir à Montluçon; le général avait ré
pondu qu’il conservait le meilleur souve
nir de l’accueil qu’il avait, reçu -do la popu
lation de cette ville à laquelle il serait
heureux de témoigner ses sympathies
quand il en aurait l’occasion. Mais il avait
déclaré formellement ne pouvoir se rendre
en ce moment à l’invitation qui lui était
faite.
Des réactionnaires, qui se dissimulaient
d’ailleurs avec le plus grand soin et qui
voulaient exploiter l’énorme popularité
dout jouit le général Boulanger près des
populations ouvrières de l’Ailier, n’en con
tinuèrent pas moins à faire annoncer la
venue de l’ex-commandant du 13° corps à
Montluçon pour le 23, croyant ainsi le con
traindre en quelque sorte à s’y rendre.
Le ministère a été le plus trompé par
celte manœuvre. Il a envoyé deux cents de
ses policiers â Montluçon et mis en branle
trois bataillons d’infanterie et vingt bri
gades de gendarmerie qui en seront pour
leurs frais de déplacement, comme les réac
tionnaires anonymes de l’Ailier en seront
pour leurs frais d’intrigue.
POUR DANSER
. La commission du budget est pleine de
tendresse pour M. Sadi 'Carnot.
. Il manque, parait-il, une salle des Fêtes à
l’Elysée. C’est extraordinaire, mais c’est
comme ça. Et, afin que M. Sadi Carnot
puisse faire danser le « gratin » de la bour
geoisie et jeter quelque 'gaieté.sur notre
époque un peu sombre; pour faix-e oublier
les longs chômages, les grèves, les dures
misères qui en sont le résultat, la - com
mission du budget. demande deux cent
mille : francs destinés ç édifier cette salle
des Fêtes, dont l’absence se. fait si regretta
blement-sentir;
Deux cent mille francs, c’est peu, dira-t-
on. C’est ; beaucoup, quand on songe aux
difficultés de la situation. budgétaii’e, au
nombre toujours croissant des meurt-de-
faim. - - ■
LES ANGLAIS A SOUAKIM
Les .comptes.rendus de la bataille qùi
■vient d’être: livrée sous les murs, de Soua
kim font remarquer que, pour éviter d’avoir
affaire aux troupes d’Osman-Digma, qui
jusqu’ici étaient x’estées neutres, le général
Grenfell avait eu soin d’envoyer le Sterling
et tous les steamers égyptiens dont il dis
pose à Handoub.
: lià, en allumant ses jeux et-par. d’autres
expédients, les équipages des steamer^ oc-
cüpèreht l’attention des hommes d’Osman,
tandis : qu’à Souakim les ti’oupes anglo-
égyptiennes battaient les dei-viçhes. :
! Les marins anglais ont par le feu de leur
artillerie grandement contribué au’ succês
des ti’o’upes de teiTe. ' '
’ L’opinion générale des'juges compétents
est que les forces de l’ennemi s’élevaient à
.environ 3.000 hommes dont 1.500 dans les
trahehées et le l’este ! en' réserve dans les
bi’'oussailles ; mais la rapidité de l’attaqué
des’txroupes noires a été .telle que les ré
serves n’ont pas eù le temps de donner. :
il reste à-savoir -si-Fopératien-,-; brillam
ment méri ée par le général'Grenfell, a dé
finitivement réussi, oü si les màhdistes,
prompts à se disperse!’, ne seront pas; tout
aussi prompts à' révénir èt à - harceler de
nouveau Souakim. ;
DE L’HOTEL CONTINENTAL
L’heure.tardive à laquelle nous parvient
le compte rendu de la x’éunion tenue hier
soir â l’Hôtel Continental, ne nous permet
pas d’apprécier,, comme ils ' le-,-méritent,
les différents disçqiirs.prononçéidàns. cette,
pai’lotte. Nous nous contentei’ons d’en" don
ner un rapide aperçu,'nous réservant d’y
revenir demain.
' Hier soir, donc, a en lieu à l’Hôtel Conti
nental la manifestation fex’ryste si bruyam
ment annoncée depuis quelques’jours. ->
M. Rouvier pi’ésidait, ayant à ses côtés
tout l’état-màjor oppoi’tûrïiste du Parle
ment. . 6
Trois discours Ont été prononcés : le px*e-
mici’ par M. Rouviei’, le second par le.Ton
kinois; le troisième par M. Spüller. ' —
Du premier de ces discoui’s, toxis 'dirigés-
contre le général Boulangei-etsa politique,
il x’essort que M. Rouvier et - ses amis ne
veulent ni la Révision, ni aucune réforme
ce que tout le monde savait déjà. -
Discours de Ferry
Le ‘ Tonkinois a pris ensuite la parole,
pour faii’e l’apologie de sa politique et pour
recdmmenceiy api’ês son fidèle -Rouvier, le
procès de la Révision et-des révisionnistes.
Au coui’s de sa harangue, M; Ferry a pro
testé de ses intentions pacifiques à Fégax’d
du cabinet Floquet et de l’Extrême-Gaù-
che:
Nous voulpns mettre un terme àla. confu-
son des esprits, a-t-il:dit; mais nous ne re
poussons l’alliance de qui que ce 'soit.’ Nous
croyons que devant-le-suffrage universel, ce
qui sera le mieux, c’est la franchise et Ja sin
cérité. ■ ■- ' ■■■■' ' ■:
Ferry parlant de sincérité ! Ne croirait-bn-
pas èhtendi’e Robert-Macairo parlant; : 3e.
probité?
Faisant ensuite l’éloge de la Constitution
de 1875, Feri’y a insisté sur la néces
sité de la stabilité gouvernementale :.« Nous
ne sommes pas àssez gouvex-nés », a-t-il dit
en substance j et il a invité le ministère à
« mettre la main aux collet des conspi
rateurs qui complotent en : plein soleil »,
en affirmant que le pays a besoin non de
liberté, mais d|un gouvernement ferme et
fort. • - .
Comme on pouvait s’y attendre, et comme
on s’y attendait en effet, l’ignoble Tonki
nois s’est donné la satisfaction d’injurier
l’homme qui, en le faisant fuir devant son
pistolet, a mis en pleine lumièx’e sous les
yeux de tou te la France son incommensu
rable lâcheté.
Le dernier des drôles a parlé—vous l’au
riez juré, n’esi*-il pas vrai? du cheval
noir du généi’al Boulanger; il a traité
d ’h aigrefins » et de « foux’bas » les « mé
contents t qui lui font cortège, c’est-à-dire
les 750,000 électeurs qui lui ont accordé
leurs voix et les deux millions de citoyens
qui so préparant à lui donner lcui's suf
frages.
11 a eu l’effronterie de parler d’une pré
tendue coalition entré les boulangistes et
les monarchistes ; mais il s’est bien gardé,
par exemple, de s’expliquer sur l’alliance’
— bien avéréej celle-là — qui fut conclue
entre ses amiset la Di’oite sous le ministère-
Rouvier. "
Puis Feri’y-Famine a- ajouté qu’aux élec
tions prochaines les opportunistes et les
radicaux p.oxirront s’ils parviennent à s’en
tendre, empêcher le triomphe du Pai'ti na
tional. Mais la pi-emière dès conditions de
cette entente, . c’est l’abandon de la Révi
sion: -■
Nous, ne pouvons pas accepter la Révision
qui enlève au président de la République Se9
prérogatives et au Sénat son rôle modéra
teur. On ne peut pas comprendre que les ré
publicains qui ont la possession d’état convo
quent une Cpnsti tuan te. Nous ne sommes révi
sionnistes ni peu ni prou. '
Il repousse également — en s’appnyanl
de l’opinion de Gambetta — la suppression,
du 'budget des cultes, ainsi que l’autono
mie communale et Fiihpôt sur le revenu, et
conclut en disant qu’il ne tient pas à ce
qu’on lui donne la qualification de « répu
blicain avancé ». Cette. boiiffonnorië a ter
miné le discours de ce farceur, qui n’est
certes pas avancé, mais -qui est encore
moins républicain. -
■ Après lui, M. Spüller a prononcé une
lourde harangue, plate et insipide répéti
tion .des deux discours précédents.
FRANCE ET RUSSIE
Le .Nouveau Temps, l’un des plus impo,
tants journaux de Saint-Pétersbourg, cons
tate uvec satisfaction les résultats du nou
vel emprunt russe; qui sont une preuve de
la sympathie de la France pour la Russie.
Le Nouveau 7’emps ajoute que ce dernier
fait ouvrir de nouveaux horizons. La force
de la Russie en hommes et la force delà
France en argent constitueront un facteur
politique tel, que les Allemands y casse
ront leurs fortes dents, malgré le secours
de leurs alliés autrichiens.etdtaliens...
La Chambre
La loi militaire et la Droite
. La coalition bonapartiste et cléricale t
imaginé, dans la discussion-de. la loi mili<
taire, un système d’obstruction assez plai<
sant.
Elle : avait d’abord, avant l’ouverture .du
débat, déposé une centaine’ d’amende- ,
ments; avec la pensée que la Chambre au
rait la-naïveté de les discuter— ce qui au
rait prolongé indéfiniment l’examen de la
loi. La commission, évitant ce piège, re
poussa en bloc les amendements et c’est à
peine, si, devant Ja Chambre, elle fit aux
douze: premiers l’honneur de les com
battre, -,
Cette conjura'ion du silence était bien
faite pour gêner les combinaisons des ad
versaires de la. loi. Aussi, viennent-ils de
commencer l’application d’un'système nou
veau.
Sur chacun des amendements, ils ont
déposé, une demande de scrutin public à
la tribune. Cette opération ayant environ
la durée d’ujie demi-heure, cela fait. pour,
les quatre-vingts amendements qui restent,
une somme totale de' quarante heures qui
devraient " être consacrées, aux scrutins.
Joignez à ces quarante heures un temps
égal pour' la discussion des amendements
et vous pourrez constater qu’il faudra au
moins trente séances pour arriver aux der
niers articles de la loi. - ■
La- tentative a commencé hier. Par deux !
fois, on a dû voter à la. tribune sur des
amendements sans importance, et c’est
ainsi qu’il a; été .impossible..à la Chambre
d’adopter aucun article de là loi.
En présence du procédé, la Gauche, par
l’organe de M, Maurice Faure, a proposé une
modification au l’èglement, modification
tendant- à n’accorder le scrutin publie
qu’aux demandes révêtues de, quarante si
gnatures de députés présents à la séance.
La Droite, naturellement, a protesté au
nom dé la liberté et demandé le renvoi à
une commission spéciale. Elle en a été
pour ses frais.: la proposition a été adop
tée. ■ -
On ne -peut que. se, féliciter de cette déci
sion qui mettra fin à la tentative d’obstruc
tion faite par la Droite.dans.le but de sau
ver les séminaristes du service militaire. -
Georges Meusy.
Le Sénat
Le budget
■ Nous en sommes toujours au budget, na*
turellemént ; et nous devons subir encore
pas mal d’observations sur l’ensemble du.
projet de loi financier.: Après quelques
hors-d’œuvre, M. Tirard’paraît. Il recom
mencé l’éternel historique. des dix-huit
dernières années, dans le but de démontrer
que. la République, sa République à lui,
bien entendu, a fait prospérer les affaires:
Il confesse des déficits, reconnaît des gas-
Ijillages, mais il se frotte les mains quand
même, parce qu’il n'y en a pas eu davan
tage. Il a cependant un mot qu’il faut rete
nir :
, J’estime, déelare t-il, qu’il vaut mieux em
ployer l’argent' disponible en travaux utiles
au pays qu’en des entreprises étrangères.
Èhïmais. ce ne fut uas toujours l’avis da
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 75.37%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 75.37%.
- Collections numériques similaires La Grande Collecte La Grande Collecte /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "GCGen1"
- Auteurs similaires Rochefort Henri Rochefort Henri /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Rochefort Henri" or dc.contributor adj "Rochefort Henri")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k777793f/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k777793f/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k777793f/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k777793f/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k777793f
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k777793f
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k777793f/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest