Titre : La Justice / dir. G. Clemenceau ; réd. Camille Pelletan
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1893-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32802914p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 janvier 1893 01 janvier 1893
Description : 1893/01/01 (Numéro 4736). 1893/01/01 (Numéro 4736).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/02/2011
Quatorzième année. â M 47,16.
IJ m Numéro : 10 o. Paris ot Départements
Dimanche 1« Janvier 1893.
Dtrgcteier Potittquf
G. CLEMENCEAU
ABONNEMENTS
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èm î Six MOIS ⢠«â¢â¢â¢ «V *
m UHMUHTS f U(t an 40 â¢
Secrétaire de la Rédaction, M- A, ÊTIÉVANT
ARlfOlICES MM. P. DOLLINOEH «t O
16, Rua arang«-B*t*lièra
£t iU Bureau du Journal» 10, Faubourg Montm&rtÇf
Rédacteur en Cher:
CAMILLE PELLETAN
ABONNEMENTS
( Tïl°ïa » 1® »â¢
LÎ&ISÎB.,... j SIX MOIS........... .... A$ â¢
( UN AN 52 »
Adresser les mandata à l'Administrateur
M. E. TRÉBUTIEN
iO, ras dn Faabourg-Moûtmvtif, 10*
1892-1893
Triste fin et triste commencement
d'année. Qui l'eût dit il y a seulement
trois mois ? Les partis se constituaient
paisiblement en vue des élections de
1803. On apercevait clairement la lutte
entre cléricaux et républicains, entre
monarchistes sans espoir et partisans
de la forme définitive du gouvernement
démocratique. La question sociale se
généralisait et se précisait. Elle appa-
raissait comme la plus grave, la plus dif-
ficile, la plus menaçante, si l'on veut,
pour les intérêts des classes dirigeantes,
mais elle s'imposait avec une telle évi-
dence et une telle rigueur, que tous les
groupements politiques, anciens et nou-
veaux, comprenaient la nécessité de
compter avec elle.
Cette grève de Carmaux, dont on parle
tant, et qu'on reproche avec tant d'ai-
greur et d'amertume à ceux qui en ont
dès le premier jour vu l'importance,
avait eu le mérite de poser nettement la
question entre défenseurs et adversaires
de l'organisation ouvrière, entre amis et
ennemis de la souveraineté nationale et
de la justice. Elle avait révélé en même
temps, la puissance des travailleurs,
réunis en syndicats, conscients de leurs
droits et résolus à les faire prévaloir au
prix des plus grands sacrifices. Il se peut
que de tels résultats aient inquiété les
hommes habitués à garder le pouvoir
pour eux, à le monopoliser, à l'exercer à
leur avantagé. Mais ils avaient, co n'est
pas douteux, servi d'avertissement à
ceux qui, plus clairvoyants, plus libé-
raux, moins égoïstes, ne sont pas dispo-
sés à. se mettre en travers du courant
qui, depuis un siècle, emporte la démo-
cratie vers son idéal de liberté et d'éga-
lité.
C'est là-dessus qu'ont éclaté les scan-
dales du Panama. Ils ont immédiate-
ment suffi pour désorienter l'opinion
publique, pour désorganiser les partis,
pour modifier radicalement l'action élec-
torale en perspective, pour jeter le trou-
ble, le désordre et déterminer le gâchis
dans une situation qui ne s'était jamais
dessinée plus nettement et plus favora-
blement aux ye ux des serviteurs dévoués
du progrès et de ta grandeur nationale.
On sait assez, quelle est notre opinion
sur ies mesure» à prendre en présence
de* Fm pu Ut tions ijoi se sont produites.
Nous l'avons affirmée sans relâche, sans
jamais la modifier ni l'atténuer. Les ré-
publicains étant accusés en bloc d'avoir
gouverné par la corruption, par le trafic
des consciences et le marchandage des
bulletins de vote, il n'y avait qu'une
seule attitude digne d'eux et de leur pays :
celle de justiciers décidés à mettre à nu
les plaies qui pourraient Être signalées
et à y porter le fer rouge.
Une monarchie â nous le répétons
pour la vingtième fois â se fût empres-
sée de faire exactement le contraire. Elle
se fût comportée comme le gouverne-
ment italien qui, se trouvant menacé,
lui aussi, de révélations compromettan-
tes, a repoussé délibérément toute en-
quête, refusé de parti pris toute investi-
gation. Elle eût enfoui dans les ténèbres
les plus épaisses, dans les recoins les
pius obscurs des coulisses gouvernemen-
tales les hontes par lesquelles elle aurait
craint d'être enveloppée.
Mais une République a d'autres do-
voirs, et la nôtre l'a compris. Elle l'a
prouvé. Les coupables, s'il y en a, se-
ront châtiés, et pour les atteindre, l'ins-
truction ne reculera devant aucun des
moyens dont elle dispose. C'est en vain
que des polémistes égarés par l'esprit de
parti, ou obéissant à des manoeuvres trop
visibles,se livrent à des insinuations dont
ne peuvent souffrir ceux qu'elles visent.
Les ministres qui ont accepté dans les
circonstances douloureuses oit nous
sommes le fardeau des affaires, et qui
n'ont pas reculé devant les périls de la
tâche qui leur est confiée,ne se laisseront
pas détourner, par ce système d'attaques
injurieuses à tendances manifestes, du
but auquel ils doivent arriver.
Maintenant, il faudrait être atteint
d'une cécité complète pour ne pas voir
s'agiter autour de cette campagne scan-
daleuse toutes les passions déchaînées
des ennemis, hypocrites ou avérés,
de la République. Ce sont les cléri-
caux et les monarchistes qui se sont
emparés du mouvement, dirigé, di-
sent-ils, contre un personnel et non
contre un régime, avec la résolution de
l'exploiter dans l'intérêt de leurs ambi-
tions.
Ils essaient, à la faveur des dénoncia-
tions les plus violentes, de renouer la
coalition qui faillit les servir à souhait
en 1889. Ils font appel à tous les mécon-
tents comme alors, et voudraient con-
fondre, sous le couvert d'un programme
d'épuration n'atteignant que les per-
sonnes, tous les éléments pouvant ébran-
ler les institutions. Leur rêve serait de
reconstituer un faisceau de forces hété-
rogènes allant du socialisme révolution-
naire, anarchique, à la monarchie cléri-
cale, absolue, Le triomphe de celte bou-
tique serait d'accoupler le compagnon
Leboucher et M. do la Rochefoucauld.
Si bien que nous voilà revenus à cette
macédoine d'opinions, d'aspirations, de
prétentions s'excluant l'une l'autre, qui
paraissait condamnée et finie à tout ja-
mais et qui renaît des tas d'ordures dans
lesquels on essaie d'embarrasser la mar-
che de la République.
C'est à cela que le gouvernement de-
vra faire attention, comme aussi le gros
de l'armée républicaine. C'est co qui
rendra, encore une fois, la lutte politique
obscure et complexe, et pèsera, nous le
craignons, sur la législature de 1893
comme elle a pesé sur celle de 1880.
C'est ce qui fait, entre autres choses, que
l'année commence sous de mauvais, de
tristes auspices. Nous souhaitons â c'est
notre voeu de nouvel an â qu'elle en
sorte vite et finisse mieux.
S. Pichon.
LES RÉCEPTIONS DE FIS D'ANNEE
Au ministère du Commerce
M. Siegfried, ministre du commerce et de
l'industrie, a reçu hier & trois heures, à
l'occasion de la nouvelle année :
Les présidents et les membres du tribu-
nal de commerce de la Seine; de 3a cham-
bre de commerce dé Paris, des conseils de
prud'hommes de Paris; l'inspecteur géné-
ral des Ecoles d'arts et métiers ; les direc-
teurs et professeurs du Conservatoire na-
tional des arts et métiers* de J'Ecole Cen-
trale des arts et manufactures, de l'Ecole
des hautes études commerciales, de l'Ecole
supérieure dé commerce, de l'institut com-
mercial ; les syndics et les membres de la
chambre syndicale de la Compagnie des
agents de Paris; des.courtiers d assurance,
des courtiers de marchandises assermen-
tés au tribunal de commerce de la Seine ;
l'inspecteur divisionnaire du travail dans
l'industrie ; les délégués de la Société pour
l'instruction élémentaire; les membres du
bureau de l'Association philotechnique,
etc ,etc.
Le ministre a reçu ensuite le personnel
de son cabinet : MM. Many, chef ; Fleury-
Ravarin, chef-adjoint â Martin, secrétaire,
etc.; les ohefs, sous-chefs et employés de
la comptabilité et du service extérieur.
Il a reçu également : MM. Nicolas, direc-
teur du commerce intérieur ; Roumè, direc-
teur du service extérieur; Favette, direc-
teur de l'enseignement technique,industriel
et commercial ; Riche, directeur du labora-
toire ; Lax, directeur de l'office du travail,
ainsi que les ohefs, soùs-chefs et employés
de ces diverses directions»
M. de Seives, directeur général des postes
et télégraphes, a présente au ministre les
chefs de service et ies chefs de bureau de
sa direction.
Le ministre a eu une bonne parole pour
chacun. La réception «Test prolongée jusqu'à
cinq heures et demie.
LE PANAMA
L'instruction
M. Franqueville consacre exclusivement
son temps, depuis deux jours, à l'interroga-
toire des trois administrateurs de Panama,
actuellement détenus. Cet interrogatoire
sera terminé lundi.
Immédiatement après, M, Franqueville
s'occupera de contrôler les déclarations que
lui ont faites les dix membres du Parlement
dont l'immunité a été supendue.
SCANDALES EN ALLEMAGNE
Le fonda des reptiles.â Quittances révé-
lées. â Graves imputations
Le Vorwaerts, de Berlin, publie des infor-
mations au sujet d'une centaine de quit-
tances du Tonds guelfe.
D'après ce journal, de hauts dignitaires,
des généraux et d'autres officiers, des
iuges, des journaux, des membres du Par-
lement, des fonctionnaires de la cour, au-
raient reçu de l'argent provenant du fonds
guelfe.
Au nombre des journaux se trouveraient
deux feuilles étrangères, dont les quittan-
ces seraient datées de la veille de la décla-
ration de guerre de 187G.
Le Vorwaerts ne donne pas de noms et
se contente de désigner d'une façon géné-
rale les prétendus signataires des quit-
tances.
D'après une dépêche de Berlin, deux des
cent quittances du fonds guelfe dont le Vor-
waerls publie ïa liste, celles qui portent les
numéros 39 et 40, sont signées par des jour-
nalistes étrangers pour des sommes reçues
immédiatement avant la guerre de 1870.
Les quittances portant les numéros de 47
h 71 son signées par des membres du Par-
lement très clairement désignés.
Les sommes reçues varient de 3,000 à
60,000 marcks.
Le Vorwaerls attire l'attention sur trois
quittances de 35,000,30,000 et 10,000 marcks,
en date du 21 juin 1889 et signées, quelques
jours après la mort de Louis II de Bavière,
par deux hauts personnages attachés BU
service particulier du roi de.Bavière et par
un employé subalterne remplissant des
fonctions intimes auprès du roi.
Le môme jour, un grand journal bava-
rois, ainsi que trois députés de la Chambre
bavaroise, reconnaissent avoir reçu, le
journal 40,000, et chaque député 20,000
marcks.
D'autres quittances se rapportent & des
fonds distribués au moment de la maladie
de l'empereur Frédéric.
De célèbres chirurgiens et médecins sont
également très clairement désignés, ainsi
que plusieurs ecclésiastiques, des agents
politiques et des policiers.
Le Vorwaerls ne nomme personne, mais
les allusions sont tellement transparentes
que tous ceux qui sont au courant de ta
politique des vingt-cinq dernières'années
reconnaîtront sans peine les personnes en
question.
LA ira I L'Ali
LA POLITIQUE
INTÉRIEUR
A LA CHAMBRE
Les premiers mois de l'année ont été
marques par des menées cléricales nom-
breuses.
Citons notamment : La déclaration des
cinq cardinaux, longue critique des ré for
mes républicaines et exposé du programme
clérical. â L'adhésion des cinq archevê-
ques, quarante évêques et d'innombrables
curés a la lettre de M. Gouthe-Soulard. â
L'encyclique du pape h la suite de la décla-
ration des cardinaux. â L'affaire des ca-
théchismes électoraux; celle de Notre-Dame-
de-l'Usine, â Enfin les vives polémiques
auxquelles donna lieu la lettre du pape tra-
çant aux catholiques la conduite qu'ils de-
vaient tenir vis-à-vis de là République.
Conséquences de toute cette agitation :
Plusieurs évêques traduits comme d'abus
devant le conseil d'Etat. â Troubles dans
certaines églises à l'occasion de sermons
politiques. - Interpellations à la Chambre-
Dépôt d'un projet de loi sur les associations.
â Chute du ministère Fr ey c i ne t - G o n s Laos.
â Politique d'apaisement à la suite de la
lettre de Léon XIII.
C'est en pleine session extraordinaire qu'à
commencé l'année 1802. Les Chambres,
n'ayant pas achevé l'examen du budget,
avaient voté un douzième provisoire et con-
| tinué à siéger sans autre interruption qu'un
congé de trois jours. La session extraordi-
naire et la session ordinaire n'ont été sépa-
rées que par l'épaisseur d'un double décret
destiné à fermer l'une et à ouvrir l'autre.
Détail curieux à noter : La première
| séance de l'année, à la Chambre, a été mar-
quée par une discussion relative au Pana-
ma. Les rapports de MM. Krantz et Théve-
net, sur les pétitions relatives à l'affaire, en
ont fait les frais.
Autre détail non moins curieux :
Toujours au cours d'une des premières
séances, une demande en autorisation de
poursuites fut déposée, pour diffamation,
sur le bureau de la Chambre. Elle visait M.
Delahaye.
Panamaâ Delahaye â deux noms prédes-
tinés, dès le début de l'année, à un accou-
plement crui ne s'est pas démenti un ins-
tant et qui a rempli les dernières séances
de 1892 de débats passionnés et retentis-
sants.
Projeta et propositions de lois
En dehors de la loi de finances, la pre-
mière proposition de loi examinée par la
Chambre a été celle de M. Antonin Proust
sur la censure. Le passage à la discussion
des articles a été repousse : mais la propo-
sition de M. Antonin Proust a ésé reprise
avec diverses modifications par M.Isambert
et n'est pas encore venue en discussion.
Citons encore la loi sur les conseils de pru-
d'hommes; la loi Camille Dreyfus instituant
une fête nationale le 22 septembre ; la loi
Bovier-Lapierre sur les syndicats," celles sur
la réorganisation des caisses d'épargne, sur
le crédit agricole, sur la fusion des services
de voirie, sur l'arbitrage, sur les ouvrières
accouchées, sur le recrutement de l'armée,
sur les règlements d'ateliers, sur le régime
des boissons, et enfin sur la presse.
Le passage à la discussion des articles de
la convention franco-suisse a été rejeté.
Rappelons encore les débats sur le renou-
vellement dn privilège de la Banque de
France, et, à cette occasion, l'important dis-
cours de M, Camille Pelletan-
Mentionnons enfin le vote de crédits sup-
plémentaires au ministère de la guerre, qui
donna lieu à une grosse discussion entre
MM. Raiberti, Pîou, Pelletan et de Freycinet,
â et le vote des crédits pour le Dahomey.
Questions et Interpellations
La Chambre n'a pas discuté moins de
soixante interpellations ou questions.
Bornons-nous &. citer les principales, en
mentionnant le nom de leurs auteurs :
MM. Camille Dreyfus, sur la situation au
Maroc ; Le Senne et Laur, sur les articles
de Y Intransigeant contre M. Constans ; Le
Hérissé, sur l'inaction du Parquet dans
l'affaire Constans-Laur ; Terrier, sur la no-
mination de M. Caillaux à la présidence du
conseil d'administration du P.-L.-M.; Drey-
fus et Marius Martin, sur les explosions de
dynamite ; Delahaye, sur l'affaire de SainL-
Merri ; d'Hulst, sur les troubles dans les
églises ; de Mahy, sur Madagascar ; Bouge,
sur le Tonkin ; Baïhaut, sur les chemins de
fer algériens ; Lavy, sur les arrestations
opérées la veille du l*p mai ; d'Àrenberg,
sur l'affaire des Pères blancs dans l'Ou-
ganda ; de Soubeyrau et Bourgeois, sur la
dépréciation de la monnaie blanche ; Enge-
rand et Tony Révillon, sur la lenteur des
tribunaux en matière d'accidents du tra-
vail ; Desprès, sur le retard apporté au
règlement de l'Assistance publique à Pa-
ris ; Ferroul, sur les élections munici-
pales dans l'Aude ; Moreau, sur les agis-
sements de Notre-Dame-de-l'Usine ; Goi-
rand, sur la Banque d'Algérie ; Cousset,
sur les abus de recommandation ; Delahaye,
sur l'attitude du président des assises dans
Je procès Drumont ; Muller, sur l'élection
Wifson; Jullien, sur les concours d'agréga-
tion ; Dreyfus, sur l'affaire Mayer-Mores ;
Paulin Méry, sur le congrès international de
â¢la navigation ; Camille Raspail, sur les dia-
mants de la couronne ; d'Aillères, sur la re-
mise irrégulière des mandats de secours :
de Villebois-Mareuil, sur le transport des
animaux vivants: Robert Mitcheil. sur les
retards apportés a un chemin de fer de la
Gironde; Pourquery de Boisserin, sur le
Dahomey ; de Villeneuve, sur la discipline
dans l'armée ; Dupuy-Dutemps, sur le ren-
voi de Calvignac par la Compagnie de Car-
maux i Hubbard, Hély-d'Oissel, Trélat, sur
l'assainissement do la Seine ; Jumel, sur
l'insuffisance du personnel de la Compagnie
du Midi ; Thellier de Poncheville, sur les
examens du Pas-de-Calais ; Chiché, sur le
Tonkin ; J. Reinach, sur l'explosion de la rue
des Bons-Enfants; Delahaye, sur le Panama;
Hubbard, sur le concours du gouvernement
à la Commission d'enquête ; Trouiilot, sur
la démission de M. Rouvier ; Peytral, sur
le dégrèvement des pétroles ; d'Aillères, sur
te bureau de bienfaisance de Saint-Calais ;
Déroulède, sur Cornélius Herz ; Millevoye,
sur les déclarations de MM. Rouvier et Fio-
quet.
Jusque la dernière heure, h la dernière
minute qui a précédé ïa séparation des
Chambres, la rage d'interpellation a sévi au
Palais-Bourbon, et l'absence de M. de Frey-
cinet a seule empêché notre statistique de
s'enrichir d'une interpellation de plus do
M. Pourquery de Boisserin.
CRISES MINISTERIELLES
Nous avons h enregistrer deux chutes de
ministères et deux chutes isolées de mi-
nistres.
io Le ministère Freycinet-Constans est
tombé pour s'être opposé à la déclaration
d'urgence, demandée par M. Hubbard, du
projet de loi sur les associations et après
un débat, auquel ont pris pariMM. deTrey-
cinet, de Mun, Brisson et Clemenceau.
Résultat de la crise. Replâtrage avec éli- :
mination de MM. Coustans, Barbey, Yves
Guyot et Fallières, remplacés par MM. Lou-
bet, Develle, Viette et Ricard,
Chute isolée : M. Cavaignac à la suite
de l'interpellation Pourquery de Boisserin
sur le Dahomey, et du discours de M. Cle-
menceau. Il est remplacé par M. Burdeau.
3° Le ministère Loubet-Ricard tombe à la
suite de ia question de M, de La Ferronays
au sujet de îa mort du baron de Reinach et
du discours de M. Brisson.
Résultat de la crise : Replâtrage et élimi-
nation de MM. Ricard et Jules Roohe. M.
Bourgeois prend la justice et est remplacé
à l'instruction publique par M. Dupuy. M.
Siegfried remplace M. Jules Roche.
4û Chute isolée : M. Rouvier, k la suite de
îa lettre de M. Clemenceau dans la Justice, i
Ii est remplacé par M. Tirard.
LA DYNAMITE
L'explosion de la dynamite est devenue,
en 1892, un événement politique.
Celle de la rue de Clichy donna lieu à un
premier débat h la Chambre. Débat peu
mouvementé, où M. Loubet se montra ras-
surant et presque optimiste ©t oii M. Bour-
geois proposa comme remède de rendre
applicable la peine de mort en cette ma-
tière, en assimilant les explosions aux in-
cendies.
Lors de l'explosion du restaurant Véry,
un second remede fut proposé sous forme
de modification à la loi sur la presse.
Après l'explosion de la rue des Bons-En-
fants la modification proposée par le gou-
vernement fut votée, mais avec amende-
ments destinés à en atténuer le caractère
arbitraire.
DANS LES GROUPES
Plusieurs groupes sa sont formés ou réor-
ganisés sous l'impulsion des événement».
Citons notamment : la droite constitution-
nelle, l'union anticléricale, l'union libérale,
le groupe radical-socialiste, le groupe d'é-
tudes, celui des députés des ports de mer,
l'extrême gauche, l'alliance républicaine et
enfin, en dernier lieu, le groupe socia-
liste.
AU SÉNAT
En dehors de l'examen de quatre ou cinq
projets de loi, tels qixe ceux sur l'organisa-
tion de l'enseignement supérieur, sur l'exer-
cice de la médecine, sur l'organisation des
colonies, sur les Sociétés coopératives, les
débats du Sénat n'ont guère été que le re-
flet ou 1 éoho de ceux de la Chambre ,
A la période de calme du début, a succédé,
à la fin rie l'année, la période d'agitation.
M. Blavier a interpellé sur le Crédit fon-
cier, tout comme M. Delahaye sur le Pa-
nama.
M. Lacombe a demandé des explications
sur les rapports du gouvernement et de la
Commission d'enquête, renouvelant ainsi
à l'usage exclusif au Sénat, un débat épuisé
ïa veille à la Chambre.
ÉLECTIONS
Elections sénatoriales
Dix-neuf élections partielles de sénateurs
ont eu lieu.
Voici les noms des élus i
MM. Thévenet (Rhône), baron de Courcel
(Seine-et-Oise),Bisseul (Charente-Inférieure),
Trystram(Nord), Demoulin deRiols(Landes),
Monsservin (Âveyron), Dethou (Yonne),
Spuller (Côte-d'Or), Labbé (Orne), Rouland
(Seine-Inférieure),Saint-Prix (Ardeche), Rin-
got (Pas-de-Calais), Chevandier (Drôme),
Muraccioli (Corse), Dulac (Saône-et-Loire),
Hamel (Seinc-et Oise), Annè (Calvados), Le
Play (Haute-Vienne), Tirman (Ardennes).
Tous les élus sont républicains.
Elections législatives
Dix-sept élections partielles do députés.
Voici les noms :
MM. Tonion (Annecy), Touchimbert (Poi-
tiers), Lamendin (Béthuné), d'Hulst (Brest),
Jaouén (Morlaix), Froment (Abbeville), de
Rémusat (Muret), Ciapot (Lyon), Malausséna
(Alpes-Maritimes), Gamard (Laval), Martin
(Montélimar), Loup (Joigny), fi né n eau (Beau-
ne), Gallix (Tournon), Bazille (Poitiers), Du-
vigneau (Bordeaux), Alicot (Argelès),
Tous les élus sont républicains, sauf M.
Gamard et M. Touchimbert.
Elections aa Conseil général
Le renouvellement partiel des conseils
.généraux.a. donné les résultats suivants :
Au premier tour : 1,062 républicains, 203
réactionnaires, 25 constitutionnels, 117 bal-
lotages. Soit 167 sièges gagnés et 9 perdus.
Au deuxième tour : 103 républicains, 16
réactionnaires. Soit 26 sièges gagnés et i
perdus.
Les républicains ont, dans les deux tours,
gagné en tout 195 sièges.
Elections an Conseil d'arrondisse-
nient
Les premiers tours de scrutin ont donné
les résultats que voici : 1,395 républicains,
215 réactionnaires, 165 ballottages. Soit 201
sièges gagnés et 13 perdus.
Au deuxième tour ont été élus : 1,543 ré-
publicains et 230 réactionuaires. Soit 232
sièges gagnés et 17 perdus.
Elections municipales
La France comprend 87 départements et
36,143 communes.
Avant les élections de cette année, 20,772
conseils municipaux appartenaient aux ré-
publicains et 15,277 aux réactionnaires. â
9i étaient douteux.
Les élections de 1892 ont donné la majo-
rité aux républicains dans 23,524 conseils et
aux réactionnaires dans 12,409. â 215 ré-
sultats étaient douteux.
Les républicains ont gagné 2,892 conseils
et en ont perdu 140. Gain net : 2,752.
CARMAUX
Carmaux a droit à sa chronique dans cette
revue de lin d'année.
On connaît l'origine de la grève : îe ren-
voi de Calvignac à ta suite de son élection
à la mairie.
C'est le 18 octobre que la question entre
dans le domaine parlementaire. A la suite
d'une interpellation de M. Dupuy-Dutemps
sur la violation des droits du suffrage uni-
versel, une proposition d'arbitrage confiée
à M. Loubet, est acceptée par le baron Reille
au nom de la Compagnie. Les mineurs l'ac-
ceptent, à leur tour, le 21 octobre, et char-
gent MM. Clemenceau, Pelletan et Millerand
de les représenter,
Malheureusement, la sentence arbitrale,
dont les motifs étaient en contradiction
avec le dispositif ne résout pas le conflit.
On craint à chaque instant une collision
sanglante,
A la suite d'une réunion nombreuse de
députés républicains, une demande d'am-
nistie est faite par M. Terrier et repoussée
par la Chambre.
M. Viette offre, cemme moyen de transac-
tion, la grâce des mineurs condamnés, à
condition que le travail sera repris.
MM. Clemenceau, Pelletan et Millerand
parlent pour Carmaux le 30 octobre.
Les grévistes décident de reprendre le
travail. Les mineurs condamnés sont gra-
ciés et placés dans une autre mine, et c'est
ainsi que grâçe à la sagesse des mineurs et
au dévouement de leurs délégués, se ter-
mine cette a d'à ire qui a failli avoir un dé-
nouement sanglant.
LE PANAMA
Bornons-nous à énumérer briè vement les
faits saillants : Comme prélude, une pro-
position de M. Pontoissupprimant le privi-
lège juridictionnel des articles 479 et sui-
vants du code d'instruction criminelle. â
Adoption, après urgence déclarée, par 519
voix contre 1.
Le 20 novembre, la Cocarde acouse M.
Floquet d'avoir demandé et reçu 300,000 fr,
pour besoins politiques. â M. Floquet dé-
ment le fait du haut de son fauteuil. Il n'a
rien demandé, rien reçu.
Le lendemain, interpellation Delahaye.
Uns commission d'enquête de 33 membres
est nommée. M, Brisson est élu président
de la commission.
M. Pourquery de Boisserin propose de
donner à la Commission les pouvoirs du
juge d'instruction.
Les obstacles se dressent de toutes paris ;
le Sénat, la magistrature, le procureur gé-
néral, les avocats..
La proposition Pourquery de Boisserin
est jugée inutile par la Commission, qui se
borne à demander plus d'énergie et de bon
vouloir de la part du ministère.
Le 28 novembre, la question est portée à
la tribune. Après un discours de M. Brisson,
le ministère est renversé.
Après une tentative infructueuse de M.
Brisson, M. EU bol est chargé de ïa constitu-
tion du cabinet.
Le nouveau ministère prend coup sur
coup les trois mesures suivantes : autopsie
du baron de Reinach, arrestation des admi-
nistrateurs et demande en autorisation de
poursuites contre cinq députés et cinq sé-
nateurs.
LA COMMISSION D'ENQUÊTE
Il serait injuste d'oublier la Commission
d'enquête.Elle a droit à sa petite statistique
qui se chiffre par 87 témoins entendus.
Voici leurs noms :
MM. Loubet, Ricard, Delahaye, Millot, Pa-
pillaud, A. Proust, Béral, Clovis Hugues,
Clément, Le Provost de Launay, Prinet, de
Lamarzelle, La guerre, Kohn, Propper etson
cocher, Flory, Rossignol, Thierrée, Monchi-
court, Quentin, Trary, Simond, C.ailhard,
Chantagrel, Salis, Micros MartiD, Jezierski,
Haussmann, Germain, Naquet, Baïhaut, Gra-
nei, Albert Grévy, Hébrard, Chavoix, Aigoin,
E louis, Orsatti, Jeannin, Fabre, Buster, Pra-
lon, Chabert. Schmidt, Vlasto, Humbert,
Rondeleux, Dugué da la Fauconnerie, Go-
bron, Borie, Fleirscheim, May, Betzold, lili-
bert, Saint-Martin, Labrousse, Vian, Bour-
geois, Hugo Obcrdcorder, Chevillard, d'Ar-
mandy, Asselin, Souligou, Guyot-Dessaîgne,
Duchasseint, Schmitz, .lavai, Vivian, Rou-
vier, Clemenceau, Constans, Devès, Hiéro-
nimus, Régnier, Prévôt, Mondésir, de Som-
beyran, Victor de Lesseps,Cavalier,Floquet,
Andrieux, Batiau, Henry Maret, de Boudard,
Tcherbanne, Castelbon.
EXTÉRIEUR
JANVIER
Les anarchistes de Xérès. â C'est l'Espagne
qui a eu le triste avantege de fixer, ia pre-
mière, l'attention de l'Europe paa un drame
politique appelé à un immense retentisse-
ment.
Les anarchistes des environs de Xérès ont
envahi cette ville la nuit. Ils ont attaqué à
main armé les postes de police. Une lutte
désespérée s'en est suivie : elle a duré jus-
qu'au matin.
Les pillards des faubourgs et des villages
suburbains ont été battus et ont pris Ta fuite
laissant entre les mains de 3a police un cer-
tain nombre dos leurs.
Le déliai espagnol, â A Madrid, le minis-
tre des finances avouait, le 10 janvier, que
le déficit moyen du budget est do 64 mil-
lions par an depuis 14 exercices.
Affaires bulgares. â M. Slamboulofj 3e
maire du palais à Soin, s'était attiré une
fàcheu e affaire en expulsaut M. Chadourne,
journaliste français, dont les correspondan-
ces indiscrètes 1 avaient irrité. A la suite de
vives réclamations de la part du gouverne-
ment français, M. Stamboulof a accordé la
satisfaction réclamée et l'incident a été
clos.
Trois jours après, M. Stamboulof se bles-
sait a la cuisse d'un coup de revolver au
cours d'une promenade en traîneau. La
balle est restée dans les chairs.
Le Chili et les Etats-Unis. â La crainte
d'une çuerre entre les Etats-Unis et le Chili
s'est dissipée soudain.
Enréponseà l'ultimatum des Etats-Unis,
le président de la République chilienne a
retiré la circulaire Matta, Dés lors la paix
était assurée.
rÉVRIER
Brutalités dans l'armée allemande. â La
presse socialiste ullemande a révélé (es ac-
tes de brutalité révoltante dont 1RS officiers
et les sergents instructeurs de l'armée alle-
mande se rendent coupables, de temps im-
mémorial, envers les recrues.
Toute la presse européenne commente
ces émouvantes révélations. Le gouverne- !
ment Impérial d'Allemagne est interpellé
au Reichstag. Le public berlinois el, avec
lui, le public européen, suit les séances de
là Chambre où les députés démocrates ra-
content les torLures inlligées aux soldats.
Une violente joute oratoire a lieu entre M.
de Caprivi el les socialistes.
Ces derniers flétrissent la. casle des Jun~
kers qui s'arroge un pouvoir illimité sur
les fils du prolétariat allemand.
Lugubre drame à Xérès. â L'exécution
des anarchistes condamnés à la suite du
guet-apens nocturne de janvier, met toute
l'Espagne en rumeur.
Le supplice de la garrotte infiigé simulta-
nément à quatre condamnés attire l'atten-
tion universelle.
La dynamite. â Une bombe énorme fait
explosion à Barcelone. A Home, une bombe '
éclate sous les fenêtres do M. Crispi.
MARS
Crises en Allemagne. â Au banquet de la
diète de Brandebourg, Guillaume II fait cette
déclaration hautaine : « Les Allemands qui
ne sont pas contents n'ont qu'à s'en aller et
à secouer de leurs souliers la poussière al-
lemande. »
A Berlin, on signale de bruyantes mani-
festations d'ouvriers sans travail, des bou-
langeries et des boucheries sont envahies,
11 s'en suit des rixes sanglantes avec la po-
lice. Ces excès elle discours de Guillau-
me II provoquent dans tous les milieux l'a-
gîlation la plus vive.
La Toule hue l'empereur dans les rues de
la capitale allemande.
On évalue à 300,000 marks les dégàU
causés par les émeutiers.
Sur ces entrefaites, ie Reichstag rejette
ïe crédit demandé par M. de Caprivi pour
la construction de corvettes et de croi-
sières.
Le 19, une crise ministérielle éclate en
Prusse?au sujet de la loi scolaire ; Tempe'
reur desavoue M. de Caprivi et le comité de
Zedlitz, qui donnent leur démission ; le dé-
sarroi est complet dans ies cercles parle-
mentaires.
L'anniversaire du 18 mars avait été, la
veille, l'occasion d'une bruyante manifesta-
tion ; 30,000 visiteurs s'étaient rendus au
cimetière de Friedriehshpue. La cavalerie
ayant chargé à plusieurs reprises, plus de
cent cinquante personnes ont été piétinée's
par les chevaux.
La journée de fi heures au Parlement bri~
tannique. â Le Parlement britannique, saisi
d'un hill tendant à limiter la journée de tra-
vail à 8 heures, pour les mineurs seule-
ment, discute longuement ce projet inté-
ressant. Puis, après un violent réquisitoire
de lord Salisbury contre les «exigences in-
toîérabîes des travailleurs», fa Chambra des
Communes rejette le Mtî par 270 voix con-
tre 160.
Liebknecht et le militarisme. â Le 25, M.
Liebknecht prononce au Reichstag un grand
discours contre le militarisme. «L'annexion
de i'Alaace-Lorraine, dit4l, fut non seule-
ment un crime, mais une faute politique ».
AVRIL
Les menaces de ftehanzin. â On apprend
que 4,000 Dahoméens sont campés non loin
de Ko ton ou avec quatre canons; les 15,000
hommes de Behanzin possèdent 4,000 fusifs
h tir rapide.
Les menaces de Behanzin sont répercu-
tées en Europe. Ou commence à supputer
les frais d'une expédition ; mais cette éven-
tualité trouve peu de partisans.
Complots de dynamite. â A Sofia, on dé-
couvre un nouveau complot contre le prince
Ferdinand et M. Stamboulof.
A Madrid, on tente de faire sauter l'esca-
lier par lequel entre ïe président du con-
seil.
A Ancone, une bombe de dynamite fait
explosion et blesse trois personnes.
A Liège, explosions répétées de dynamite.
Grande consternation dans le pays.
MAI
Crises en Italie. â â Scènes tumultueuses à
la Chambre italienne, et, en fin de compte,
chute du ministère di Rudini, sur un ordre
du jour de contiance proposé par M. Gri-
maidi.
Le roi Humbert contieà M. Giolzlti hi mis-
sion de former un cabinet.
Le nouveau ministère est constitué, sous
la présidence de M. Giolitli, ministre de l'in-
térieur. M. Brio est appelé aux affaires
étrangères, M. Ellena aux finances, M. Peî-
loux a la guerre.
Les journaux italiens accusent les jour-
naux français d'exciter les esprits contre
l'Italie.
Le55, à la Chambre italienne, M. Giolitli
développe le programme du nouveau minis-
tère; il est très mal accueilli.
« Si l'Italie est une botte, dit M. Imbriani,
ce n'est pas une raison pour qu'elle soit
gouvernée par des savetiers ».
L'indiscipline augmente dans l'année ita-
lienne; le ministre de la guerre se décide à
y introduire la discipline allemande.
â¢JON
Suite de la crise en Italie, â Le 15 juin, à
la séance de clôture de la Chambre italienne
M. Imbriani s'écrie: qu'il salue avec plaisir
le décès de la Chambre qui s'est montrée in-
fidèle dépositaire des volontés du peuple.
Ces paroles provoquent un tumulte in-
descriptible et la Chambre est ajournée
sine die.
Les manifestations bismarckiennes, â Le
18 juin, M. de Bismarck part pour Vienne,
à l'occasion des fiançailles de son (ils; il
rend visite M. Kalnoky.
Humbert I» à Berlin. â Le 21 juin, le roi
et la reine d'Italie sont reçus a Postdam.
Mais les Berlinois accueillent assez froide-
ment les souverains italiens. A Rome, on
commente sévèrement cette attitude des
Berlinois, ol l'on rappelle que lors de son
voyage en Italie, l'empereur d'Allemagne a
été reçu en très grande pompe dans la ca-
pitale, qu» a dépensé un demi-million de
francs pour lui faire une réception fas-
tueuse.
lYavaux de défense en Suisse. â A Berne
le conseil national vole 2,100,000 francs pour
l'achèvement des iortifleations de Saint-
Maurice.
JUILLET
Le choléra en Ilussie. â En Russie, l'épidé-
mie de choléra devient très grave. On si-
gnale une progression du fléau h Bakou,
Astrakan, Tiflis, Petrovok, Schouscha, etc.
La frayeur du choléra provoque des trou-
bles, le 7 juillet, à Astrakan. L'état de siège
est proclamé.
Le cabinet Gladstone. â M. Gladstone est
élu député du Midlothian, le 12 juillet, par
5,843 voix contre obtenues par le co-
lonel Wanehope, unioniste.
L'ensemble des siégea gagnés par les libé-
raux sur les unionistes donne la majorité
aux gladstoniens. Le cabinet Gladstone est
virtuellement formé.
L'affaire de l'Ouganda. â Le rapport du
capitaine Lugard, arrivé h Londres, le
12 juillet, et écoulant Jes événements sur-
venus dans l'Ouganda, avait produit en An-
gleterre, malgré le langage des journaux,
l'impression que les olliclrrs anglais ne
s'étaient pas suffisamment justifiés et que
beaucoup des accusations portées par ies
catholiques subsistaient, notamment en m
qui concerne la seconde lutte dans les villes
ci le massacre qui s'en est suivi. Cette im-
pression est partagée au Foreign-Office. qui
a donné l'ordre d'envoyer un ofAcier dans
l'Ouganda pour faire une enquête.
AOUT
Projet d'exposilioii ^MmrspUe à BeMw. -
l'n groupe de négociants berlinois a forint 1
le projet de déterminer le gouvernement
fédéral à organiser une Exposition univer-
selle en Allemagne.
i En môuie temps, ce même projet prenait
corps à Paris et obtenait l/assentimeut dn
gouvernement français.
De là une violente polémique dans Ta
presse allemande contre » l'incurable esprit
de rivalité qui anime les Français », pour
IJ m Numéro : 10 o. Paris ot Départements
Dimanche 1« Janvier 1893.
Dtrgcteier Potittquf
G. CLEMENCEAU
ABONNEMENTS
ruu ( Tnom MO...... » «W
èm î Six MOIS ⢠«â¢â¢â¢ «V *
m UHMUHTS f U(t an 40 â¢
Secrétaire de la Rédaction, M- A, ÊTIÉVANT
ARlfOlICES MM. P. DOLLINOEH «t O
16, Rua arang«-B*t*lièra
£t iU Bureau du Journal» 10, Faubourg Montm&rtÇf
Rédacteur en Cher:
CAMILLE PELLETAN
ABONNEMENTS
( Tïl°ïa » 1® »â¢
LÎ&ISÎB.,... j SIX MOIS........... .... A$ â¢
( UN AN 52 »
Adresser les mandata à l'Administrateur
M. E. TRÉBUTIEN
iO, ras dn Faabourg-Moûtmvtif, 10*
1892-1893
Triste fin et triste commencement
d'année. Qui l'eût dit il y a seulement
trois mois ? Les partis se constituaient
paisiblement en vue des élections de
1803. On apercevait clairement la lutte
entre cléricaux et républicains, entre
monarchistes sans espoir et partisans
de la forme définitive du gouvernement
démocratique. La question sociale se
généralisait et se précisait. Elle appa-
raissait comme la plus grave, la plus dif-
ficile, la plus menaçante, si l'on veut,
pour les intérêts des classes dirigeantes,
mais elle s'imposait avec une telle évi-
dence et une telle rigueur, que tous les
groupements politiques, anciens et nou-
veaux, comprenaient la nécessité de
compter avec elle.
Cette grève de Carmaux, dont on parle
tant, et qu'on reproche avec tant d'ai-
greur et d'amertume à ceux qui en ont
dès le premier jour vu l'importance,
avait eu le mérite de poser nettement la
question entre défenseurs et adversaires
de l'organisation ouvrière, entre amis et
ennemis de la souveraineté nationale et
de la justice. Elle avait révélé en même
temps, la puissance des travailleurs,
réunis en syndicats, conscients de leurs
droits et résolus à les faire prévaloir au
prix des plus grands sacrifices. Il se peut
que de tels résultats aient inquiété les
hommes habitués à garder le pouvoir
pour eux, à le monopoliser, à l'exercer à
leur avantagé. Mais ils avaient, co n'est
pas douteux, servi d'avertissement à
ceux qui, plus clairvoyants, plus libé-
raux, moins égoïstes, ne sont pas dispo-
sés à. se mettre en travers du courant
qui, depuis un siècle, emporte la démo-
cratie vers son idéal de liberté et d'éga-
lité.
C'est là-dessus qu'ont éclaté les scan-
dales du Panama. Ils ont immédiate-
ment suffi pour désorienter l'opinion
publique, pour désorganiser les partis,
pour modifier radicalement l'action élec-
torale en perspective, pour jeter le trou-
ble, le désordre et déterminer le gâchis
dans une situation qui ne s'était jamais
dessinée plus nettement et plus favora-
blement aux ye ux des serviteurs dévoués
du progrès et de ta grandeur nationale.
On sait assez, quelle est notre opinion
sur ies mesure» à prendre en présence
de* Fm pu Ut tions ijoi se sont produites.
Nous l'avons affirmée sans relâche, sans
jamais la modifier ni l'atténuer. Les ré-
publicains étant accusés en bloc d'avoir
gouverné par la corruption, par le trafic
des consciences et le marchandage des
bulletins de vote, il n'y avait qu'une
seule attitude digne d'eux et de leur pays :
celle de justiciers décidés à mettre à nu
les plaies qui pourraient Être signalées
et à y porter le fer rouge.
Une monarchie â nous le répétons
pour la vingtième fois â se fût empres-
sée de faire exactement le contraire. Elle
se fût comportée comme le gouverne-
ment italien qui, se trouvant menacé,
lui aussi, de révélations compromettan-
tes, a repoussé délibérément toute en-
quête, refusé de parti pris toute investi-
gation. Elle eût enfoui dans les ténèbres
les plus épaisses, dans les recoins les
pius obscurs des coulisses gouvernemen-
tales les hontes par lesquelles elle aurait
craint d'être enveloppée.
Mais une République a d'autres do-
voirs, et la nôtre l'a compris. Elle l'a
prouvé. Les coupables, s'il y en a, se-
ront châtiés, et pour les atteindre, l'ins-
truction ne reculera devant aucun des
moyens dont elle dispose. C'est en vain
que des polémistes égarés par l'esprit de
parti, ou obéissant à des manoeuvres trop
visibles,se livrent à des insinuations dont
ne peuvent souffrir ceux qu'elles visent.
Les ministres qui ont accepté dans les
circonstances douloureuses oit nous
sommes le fardeau des affaires, et qui
n'ont pas reculé devant les périls de la
tâche qui leur est confiée,ne se laisseront
pas détourner, par ce système d'attaques
injurieuses à tendances manifestes, du
but auquel ils doivent arriver.
Maintenant, il faudrait être atteint
d'une cécité complète pour ne pas voir
s'agiter autour de cette campagne scan-
daleuse toutes les passions déchaînées
des ennemis, hypocrites ou avérés,
de la République. Ce sont les cléri-
caux et les monarchistes qui se sont
emparés du mouvement, dirigé, di-
sent-ils, contre un personnel et non
contre un régime, avec la résolution de
l'exploiter dans l'intérêt de leurs ambi-
tions.
Ils essaient, à la faveur des dénoncia-
tions les plus violentes, de renouer la
coalition qui faillit les servir à souhait
en 1889. Ils font appel à tous les mécon-
tents comme alors, et voudraient con-
fondre, sous le couvert d'un programme
d'épuration n'atteignant que les per-
sonnes, tous les éléments pouvant ébran-
ler les institutions. Leur rêve serait de
reconstituer un faisceau de forces hété-
rogènes allant du socialisme révolution-
naire, anarchique, à la monarchie cléri-
cale, absolue, Le triomphe de celte bou-
tique serait d'accoupler le compagnon
Leboucher et M. do la Rochefoucauld.
Si bien que nous voilà revenus à cette
macédoine d'opinions, d'aspirations, de
prétentions s'excluant l'une l'autre, qui
paraissait condamnée et finie à tout ja-
mais et qui renaît des tas d'ordures dans
lesquels on essaie d'embarrasser la mar-
che de la République.
C'est à cela que le gouvernement de-
vra faire attention, comme aussi le gros
de l'armée républicaine. C'est co qui
rendra, encore une fois, la lutte politique
obscure et complexe, et pèsera, nous le
craignons, sur la législature de 1893
comme elle a pesé sur celle de 1880.
C'est ce qui fait, entre autres choses, que
l'année commence sous de mauvais, de
tristes auspices. Nous souhaitons â c'est
notre voeu de nouvel an â qu'elle en
sorte vite et finisse mieux.
S. Pichon.
LES RÉCEPTIONS DE FIS D'ANNEE
Au ministère du Commerce
M. Siegfried, ministre du commerce et de
l'industrie, a reçu hier & trois heures, à
l'occasion de la nouvelle année :
Les présidents et les membres du tribu-
nal de commerce de la Seine; de 3a cham-
bre de commerce dé Paris, des conseils de
prud'hommes de Paris; l'inspecteur géné-
ral des Ecoles d'arts et métiers ; les direc-
teurs et professeurs du Conservatoire na-
tional des arts et métiers* de J'Ecole Cen-
trale des arts et manufactures, de l'Ecole
des hautes études commerciales, de l'Ecole
supérieure dé commerce, de l'institut com-
mercial ; les syndics et les membres de la
chambre syndicale de la Compagnie des
agents de Paris; des.courtiers d assurance,
des courtiers de marchandises assermen-
tés au tribunal de commerce de la Seine ;
l'inspecteur divisionnaire du travail dans
l'industrie ; les délégués de la Société pour
l'instruction élémentaire; les membres du
bureau de l'Association philotechnique,
etc ,etc.
Le ministre a reçu ensuite le personnel
de son cabinet : MM. Many, chef ; Fleury-
Ravarin, chef-adjoint â Martin, secrétaire,
etc.; les ohefs, sous-chefs et employés de
la comptabilité et du service extérieur.
Il a reçu également : MM. Nicolas, direc-
teur du commerce intérieur ; Roumè, direc-
teur du service extérieur; Favette, direc-
teur de l'enseignement technique,industriel
et commercial ; Riche, directeur du labora-
toire ; Lax, directeur de l'office du travail,
ainsi que les ohefs, soùs-chefs et employés
de ces diverses directions»
M. de Seives, directeur général des postes
et télégraphes, a présente au ministre les
chefs de service et ies chefs de bureau de
sa direction.
Le ministre a eu une bonne parole pour
chacun. La réception «Test prolongée jusqu'à
cinq heures et demie.
LE PANAMA
L'instruction
M. Franqueville consacre exclusivement
son temps, depuis deux jours, à l'interroga-
toire des trois administrateurs de Panama,
actuellement détenus. Cet interrogatoire
sera terminé lundi.
Immédiatement après, M, Franqueville
s'occupera de contrôler les déclarations que
lui ont faites les dix membres du Parlement
dont l'immunité a été supendue.
SCANDALES EN ALLEMAGNE
Le fonda des reptiles.â Quittances révé-
lées. â Graves imputations
Le Vorwaerts, de Berlin, publie des infor-
mations au sujet d'une centaine de quit-
tances du Tonds guelfe.
D'après ce journal, de hauts dignitaires,
des généraux et d'autres officiers, des
iuges, des journaux, des membres du Par-
lement, des fonctionnaires de la cour, au-
raient reçu de l'argent provenant du fonds
guelfe.
Au nombre des journaux se trouveraient
deux feuilles étrangères, dont les quittan-
ces seraient datées de la veille de la décla-
ration de guerre de 187G.
Le Vorwaerts ne donne pas de noms et
se contente de désigner d'une façon géné-
rale les prétendus signataires des quit-
tances.
D'après une dépêche de Berlin, deux des
cent quittances du fonds guelfe dont le Vor-
waerls publie ïa liste, celles qui portent les
numéros 39 et 40, sont signées par des jour-
nalistes étrangers pour des sommes reçues
immédiatement avant la guerre de 1870.
Les quittances portant les numéros de 47
h 71 son signées par des membres du Par-
lement très clairement désignés.
Les sommes reçues varient de 3,000 à
60,000 marcks.
Le Vorwaerls attire l'attention sur trois
quittances de 35,000,30,000 et 10,000 marcks,
en date du 21 juin 1889 et signées, quelques
jours après la mort de Louis II de Bavière,
par deux hauts personnages attachés BU
service particulier du roi de.Bavière et par
un employé subalterne remplissant des
fonctions intimes auprès du roi.
Le môme jour, un grand journal bava-
rois, ainsi que trois députés de la Chambre
bavaroise, reconnaissent avoir reçu, le
journal 40,000, et chaque député 20,000
marcks.
D'autres quittances se rapportent & des
fonds distribués au moment de la maladie
de l'empereur Frédéric.
De célèbres chirurgiens et médecins sont
également très clairement désignés, ainsi
que plusieurs ecclésiastiques, des agents
politiques et des policiers.
Le Vorwaerls ne nomme personne, mais
les allusions sont tellement transparentes
que tous ceux qui sont au courant de ta
politique des vingt-cinq dernières'années
reconnaîtront sans peine les personnes en
question.
LA ira I L'Ali
LA POLITIQUE
INTÉRIEUR
A LA CHAMBRE
Les premiers mois de l'année ont été
marques par des menées cléricales nom-
breuses.
Citons notamment : La déclaration des
cinq cardinaux, longue critique des ré for
mes républicaines et exposé du programme
clérical. â L'adhésion des cinq archevê-
ques, quarante évêques et d'innombrables
curés a la lettre de M. Gouthe-Soulard. â
L'encyclique du pape h la suite de la décla-
ration des cardinaux. â L'affaire des ca-
théchismes électoraux; celle de Notre-Dame-
de-l'Usine, â Enfin les vives polémiques
auxquelles donna lieu la lettre du pape tra-
çant aux catholiques la conduite qu'ils de-
vaient tenir vis-à-vis de là République.
Conséquences de toute cette agitation :
Plusieurs évêques traduits comme d'abus
devant le conseil d'Etat. â Troubles dans
certaines églises à l'occasion de sermons
politiques. - Interpellations à la Chambre-
Dépôt d'un projet de loi sur les associations.
â Chute du ministère Fr ey c i ne t - G o n s Laos.
â Politique d'apaisement à la suite de la
lettre de Léon XIII.
C'est en pleine session extraordinaire qu'à
commencé l'année 1802. Les Chambres,
n'ayant pas achevé l'examen du budget,
avaient voté un douzième provisoire et con-
| tinué à siéger sans autre interruption qu'un
congé de trois jours. La session extraordi-
naire et la session ordinaire n'ont été sépa-
rées que par l'épaisseur d'un double décret
destiné à fermer l'une et à ouvrir l'autre.
Détail curieux à noter : La première
| séance de l'année, à la Chambre, a été mar-
quée par une discussion relative au Pana-
ma. Les rapports de MM. Krantz et Théve-
net, sur les pétitions relatives à l'affaire, en
ont fait les frais.
Autre détail non moins curieux :
Toujours au cours d'une des premières
séances, une demande en autorisation de
poursuites fut déposée, pour diffamation,
sur le bureau de la Chambre. Elle visait M.
Delahaye.
Panamaâ Delahaye â deux noms prédes-
tinés, dès le début de l'année, à un accou-
plement crui ne s'est pas démenti un ins-
tant et qui a rempli les dernières séances
de 1892 de débats passionnés et retentis-
sants.
Projeta et propositions de lois
En dehors de la loi de finances, la pre-
mière proposition de loi examinée par la
Chambre a été celle de M. Antonin Proust
sur la censure. Le passage à la discussion
des articles a été repousse : mais la propo-
sition de M. Antonin Proust a ésé reprise
avec diverses modifications par M.Isambert
et n'est pas encore venue en discussion.
Citons encore la loi sur les conseils de pru-
d'hommes; la loi Camille Dreyfus instituant
une fête nationale le 22 septembre ; la loi
Bovier-Lapierre sur les syndicats," celles sur
la réorganisation des caisses d'épargne, sur
le crédit agricole, sur la fusion des services
de voirie, sur l'arbitrage, sur les ouvrières
accouchées, sur le recrutement de l'armée,
sur les règlements d'ateliers, sur le régime
des boissons, et enfin sur la presse.
Le passage à la discussion des articles de
la convention franco-suisse a été rejeté.
Rappelons encore les débats sur le renou-
vellement dn privilège de la Banque de
France, et, à cette occasion, l'important dis-
cours de M, Camille Pelletan-
Mentionnons enfin le vote de crédits sup-
plémentaires au ministère de la guerre, qui
donna lieu à une grosse discussion entre
MM. Raiberti, Pîou, Pelletan et de Freycinet,
â et le vote des crédits pour le Dahomey.
Questions et Interpellations
La Chambre n'a pas discuté moins de
soixante interpellations ou questions.
Bornons-nous &. citer les principales, en
mentionnant le nom de leurs auteurs :
MM. Camille Dreyfus, sur la situation au
Maroc ; Le Senne et Laur, sur les articles
de Y Intransigeant contre M. Constans ; Le
Hérissé, sur l'inaction du Parquet dans
l'affaire Constans-Laur ; Terrier, sur la no-
mination de M. Caillaux à la présidence du
conseil d'administration du P.-L.-M.; Drey-
fus et Marius Martin, sur les explosions de
dynamite ; Delahaye, sur l'affaire de SainL-
Merri ; d'Hulst, sur les troubles dans les
églises ; de Mahy, sur Madagascar ; Bouge,
sur le Tonkin ; Baïhaut, sur les chemins de
fer algériens ; Lavy, sur les arrestations
opérées la veille du l*p mai ; d'Àrenberg,
sur l'affaire des Pères blancs dans l'Ou-
ganda ; de Soubeyrau et Bourgeois, sur la
dépréciation de la monnaie blanche ; Enge-
rand et Tony Révillon, sur la lenteur des
tribunaux en matière d'accidents du tra-
vail ; Desprès, sur le retard apporté au
règlement de l'Assistance publique à Pa-
ris ; Ferroul, sur les élections munici-
pales dans l'Aude ; Moreau, sur les agis-
sements de Notre-Dame-de-l'Usine ; Goi-
rand, sur la Banque d'Algérie ; Cousset,
sur les abus de recommandation ; Delahaye,
sur l'attitude du président des assises dans
Je procès Drumont ; Muller, sur l'élection
Wifson; Jullien, sur les concours d'agréga-
tion ; Dreyfus, sur l'affaire Mayer-Mores ;
Paulin Méry, sur le congrès international de
â¢la navigation ; Camille Raspail, sur les dia-
mants de la couronne ; d'Aillères, sur la re-
mise irrégulière des mandats de secours :
de Villebois-Mareuil, sur le transport des
animaux vivants: Robert Mitcheil. sur les
retards apportés a un chemin de fer de la
Gironde; Pourquery de Boisserin, sur le
Dahomey ; de Villeneuve, sur la discipline
dans l'armée ; Dupuy-Dutemps, sur le ren-
voi de Calvignac par la Compagnie de Car-
maux i Hubbard, Hély-d'Oissel, Trélat, sur
l'assainissement do la Seine ; Jumel, sur
l'insuffisance du personnel de la Compagnie
du Midi ; Thellier de Poncheville, sur les
examens du Pas-de-Calais ; Chiché, sur le
Tonkin ; J. Reinach, sur l'explosion de la rue
des Bons-Enfants; Delahaye, sur le Panama;
Hubbard, sur le concours du gouvernement
à la Commission d'enquête ; Trouiilot, sur
la démission de M. Rouvier ; Peytral, sur
le dégrèvement des pétroles ; d'Aillères, sur
te bureau de bienfaisance de Saint-Calais ;
Déroulède, sur Cornélius Herz ; Millevoye,
sur les déclarations de MM. Rouvier et Fio-
quet.
Jusque la dernière heure, h la dernière
minute qui a précédé ïa séparation des
Chambres, la rage d'interpellation a sévi au
Palais-Bourbon, et l'absence de M. de Frey-
cinet a seule empêché notre statistique de
s'enrichir d'une interpellation de plus do
M. Pourquery de Boisserin.
CRISES MINISTERIELLES
Nous avons h enregistrer deux chutes de
ministères et deux chutes isolées de mi-
nistres.
io Le ministère Freycinet-Constans est
tombé pour s'être opposé à la déclaration
d'urgence, demandée par M. Hubbard, du
projet de loi sur les associations et après
un débat, auquel ont pris pariMM. deTrey-
cinet, de Mun, Brisson et Clemenceau.
Résultat de la crise. Replâtrage avec éli- :
mination de MM. Coustans, Barbey, Yves
Guyot et Fallières, remplacés par MM. Lou-
bet, Develle, Viette et Ricard,
Chute isolée : M. Cavaignac à la suite
de l'interpellation Pourquery de Boisserin
sur le Dahomey, et du discours de M. Cle-
menceau. Il est remplacé par M. Burdeau.
3° Le ministère Loubet-Ricard tombe à la
suite de ia question de M, de La Ferronays
au sujet de îa mort du baron de Reinach et
du discours de M. Brisson.
Résultat de la crise : Replâtrage et élimi-
nation de MM. Ricard et Jules Roohe. M.
Bourgeois prend la justice et est remplacé
à l'instruction publique par M. Dupuy. M.
Siegfried remplace M. Jules Roche.
4û Chute isolée : M. Rouvier, k la suite de
îa lettre de M. Clemenceau dans la Justice, i
Ii est remplacé par M. Tirard.
LA DYNAMITE
L'explosion de la dynamite est devenue,
en 1892, un événement politique.
Celle de la rue de Clichy donna lieu à un
premier débat h la Chambre. Débat peu
mouvementé, où M. Loubet se montra ras-
surant et presque optimiste ©t oii M. Bour-
geois proposa comme remède de rendre
applicable la peine de mort en cette ma-
tière, en assimilant les explosions aux in-
cendies.
Lors de l'explosion du restaurant Véry,
un second remede fut proposé sous forme
de modification à la loi sur la presse.
Après l'explosion de la rue des Bons-En-
fants la modification proposée par le gou-
vernement fut votée, mais avec amende-
ments destinés à en atténuer le caractère
arbitraire.
DANS LES GROUPES
Plusieurs groupes sa sont formés ou réor-
ganisés sous l'impulsion des événement».
Citons notamment : la droite constitution-
nelle, l'union anticléricale, l'union libérale,
le groupe radical-socialiste, le groupe d'é-
tudes, celui des députés des ports de mer,
l'extrême gauche, l'alliance républicaine et
enfin, en dernier lieu, le groupe socia-
liste.
AU SÉNAT
En dehors de l'examen de quatre ou cinq
projets de loi, tels qixe ceux sur l'organisa-
tion de l'enseignement supérieur, sur l'exer-
cice de la médecine, sur l'organisation des
colonies, sur les Sociétés coopératives, les
débats du Sénat n'ont guère été que le re-
flet ou 1 éoho de ceux de la Chambre ,
A la période de calme du début, a succédé,
à la fin rie l'année, la période d'agitation.
M. Blavier a interpellé sur le Crédit fon-
cier, tout comme M. Delahaye sur le Pa-
nama.
M. Lacombe a demandé des explications
sur les rapports du gouvernement et de la
Commission d'enquête, renouvelant ainsi
à l'usage exclusif au Sénat, un débat épuisé
ïa veille à la Chambre.
ÉLECTIONS
Elections sénatoriales
Dix-neuf élections partielles de sénateurs
ont eu lieu.
Voici les noms des élus i
MM. Thévenet (Rhône), baron de Courcel
(Seine-et-Oise),Bisseul (Charente-Inférieure),
Trystram(Nord), Demoulin deRiols(Landes),
Monsservin (Âveyron), Dethou (Yonne),
Spuller (Côte-d'Or), Labbé (Orne), Rouland
(Seine-Inférieure),Saint-Prix (Ardeche), Rin-
got (Pas-de-Calais), Chevandier (Drôme),
Muraccioli (Corse), Dulac (Saône-et-Loire),
Hamel (Seinc-et Oise), Annè (Calvados), Le
Play (Haute-Vienne), Tirman (Ardennes).
Tous les élus sont républicains.
Elections législatives
Dix-sept élections partielles do députés.
Voici les noms :
MM. Tonion (Annecy), Touchimbert (Poi-
tiers), Lamendin (Béthuné), d'Hulst (Brest),
Jaouén (Morlaix), Froment (Abbeville), de
Rémusat (Muret), Ciapot (Lyon), Malausséna
(Alpes-Maritimes), Gamard (Laval), Martin
(Montélimar), Loup (Joigny), fi né n eau (Beau-
ne), Gallix (Tournon), Bazille (Poitiers), Du-
vigneau (Bordeaux), Alicot (Argelès),
Tous les élus sont républicains, sauf M.
Gamard et M. Touchimbert.
Elections aa Conseil général
Le renouvellement partiel des conseils
.généraux.a. donné les résultats suivants :
Au premier tour : 1,062 républicains, 203
réactionnaires, 25 constitutionnels, 117 bal-
lotages. Soit 167 sièges gagnés et 9 perdus.
Au deuxième tour : 103 républicains, 16
réactionnaires. Soit 26 sièges gagnés et i
perdus.
Les républicains ont, dans les deux tours,
gagné en tout 195 sièges.
Elections an Conseil d'arrondisse-
nient
Les premiers tours de scrutin ont donné
les résultats que voici : 1,395 républicains,
215 réactionnaires, 165 ballottages. Soit 201
sièges gagnés et 13 perdus.
Au deuxième tour ont été élus : 1,543 ré-
publicains et 230 réactionuaires. Soit 232
sièges gagnés et 17 perdus.
Elections municipales
La France comprend 87 départements et
36,143 communes.
Avant les élections de cette année, 20,772
conseils municipaux appartenaient aux ré-
publicains et 15,277 aux réactionnaires. â
9i étaient douteux.
Les élections de 1892 ont donné la majo-
rité aux républicains dans 23,524 conseils et
aux réactionnaires dans 12,409. â 215 ré-
sultats étaient douteux.
Les républicains ont gagné 2,892 conseils
et en ont perdu 140. Gain net : 2,752.
CARMAUX
Carmaux a droit à sa chronique dans cette
revue de lin d'année.
On connaît l'origine de la grève : îe ren-
voi de Calvignac à ta suite de son élection
à la mairie.
C'est le 18 octobre que la question entre
dans le domaine parlementaire. A la suite
d'une interpellation de M. Dupuy-Dutemps
sur la violation des droits du suffrage uni-
versel, une proposition d'arbitrage confiée
à M. Loubet, est acceptée par le baron Reille
au nom de la Compagnie. Les mineurs l'ac-
ceptent, à leur tour, le 21 octobre, et char-
gent MM. Clemenceau, Pelletan et Millerand
de les représenter,
Malheureusement, la sentence arbitrale,
dont les motifs étaient en contradiction
avec le dispositif ne résout pas le conflit.
On craint à chaque instant une collision
sanglante,
A la suite d'une réunion nombreuse de
députés républicains, une demande d'am-
nistie est faite par M. Terrier et repoussée
par la Chambre.
M. Viette offre, cemme moyen de transac-
tion, la grâce des mineurs condamnés, à
condition que le travail sera repris.
MM. Clemenceau, Pelletan et Millerand
parlent pour Carmaux le 30 octobre.
Les grévistes décident de reprendre le
travail. Les mineurs condamnés sont gra-
ciés et placés dans une autre mine, et c'est
ainsi que grâçe à la sagesse des mineurs et
au dévouement de leurs délégués, se ter-
mine cette a d'à ire qui a failli avoir un dé-
nouement sanglant.
LE PANAMA
Bornons-nous à énumérer briè vement les
faits saillants : Comme prélude, une pro-
position de M. Pontoissupprimant le privi-
lège juridictionnel des articles 479 et sui-
vants du code d'instruction criminelle. â
Adoption, après urgence déclarée, par 519
voix contre 1.
Le 20 novembre, la Cocarde acouse M.
Floquet d'avoir demandé et reçu 300,000 fr,
pour besoins politiques. â M. Floquet dé-
ment le fait du haut de son fauteuil. Il n'a
rien demandé, rien reçu.
Le lendemain, interpellation Delahaye.
Uns commission d'enquête de 33 membres
est nommée. M, Brisson est élu président
de la commission.
M. Pourquery de Boisserin propose de
donner à la Commission les pouvoirs du
juge d'instruction.
Les obstacles se dressent de toutes paris ;
le Sénat, la magistrature, le procureur gé-
néral, les avocats..
La proposition Pourquery de Boisserin
est jugée inutile par la Commission, qui se
borne à demander plus d'énergie et de bon
vouloir de la part du ministère.
Le 28 novembre, la question est portée à
la tribune. Après un discours de M. Brisson,
le ministère est renversé.
Après une tentative infructueuse de M.
Brisson, M. EU bol est chargé de ïa constitu-
tion du cabinet.
Le nouveau ministère prend coup sur
coup les trois mesures suivantes : autopsie
du baron de Reinach, arrestation des admi-
nistrateurs et demande en autorisation de
poursuites contre cinq députés et cinq sé-
nateurs.
LA COMMISSION D'ENQUÊTE
Il serait injuste d'oublier la Commission
d'enquête.Elle a droit à sa petite statistique
qui se chiffre par 87 témoins entendus.
Voici leurs noms :
MM. Loubet, Ricard, Delahaye, Millot, Pa-
pillaud, A. Proust, Béral, Clovis Hugues,
Clément, Le Provost de Launay, Prinet, de
Lamarzelle, La guerre, Kohn, Propper etson
cocher, Flory, Rossignol, Thierrée, Monchi-
court, Quentin, Trary, Simond, C.ailhard,
Chantagrel, Salis, Micros MartiD, Jezierski,
Haussmann, Germain, Naquet, Baïhaut, Gra-
nei, Albert Grévy, Hébrard, Chavoix, Aigoin,
E louis, Orsatti, Jeannin, Fabre, Buster, Pra-
lon, Chabert. Schmidt, Vlasto, Humbert,
Rondeleux, Dugué da la Fauconnerie, Go-
bron, Borie, Fleirscheim, May, Betzold, lili-
bert, Saint-Martin, Labrousse, Vian, Bour-
geois, Hugo Obcrdcorder, Chevillard, d'Ar-
mandy, Asselin, Souligou, Guyot-Dessaîgne,
Duchasseint, Schmitz, .lavai, Vivian, Rou-
vier, Clemenceau, Constans, Devès, Hiéro-
nimus, Régnier, Prévôt, Mondésir, de Som-
beyran, Victor de Lesseps,Cavalier,Floquet,
Andrieux, Batiau, Henry Maret, de Boudard,
Tcherbanne, Castelbon.
EXTÉRIEUR
JANVIER
Les anarchistes de Xérès. â C'est l'Espagne
qui a eu le triste avantege de fixer, ia pre-
mière, l'attention de l'Europe paa un drame
politique appelé à un immense retentisse-
ment.
Les anarchistes des environs de Xérès ont
envahi cette ville la nuit. Ils ont attaqué à
main armé les postes de police. Une lutte
désespérée s'en est suivie : elle a duré jus-
qu'au matin.
Les pillards des faubourgs et des villages
suburbains ont été battus et ont pris Ta fuite
laissant entre les mains de 3a police un cer-
tain nombre dos leurs.
Le déliai espagnol, â A Madrid, le minis-
tre des finances avouait, le 10 janvier, que
le déficit moyen du budget est do 64 mil-
lions par an depuis 14 exercices.
Affaires bulgares. â M. Slamboulofj 3e
maire du palais à Soin, s'était attiré une
fàcheu e affaire en expulsaut M. Chadourne,
journaliste français, dont les correspondan-
ces indiscrètes 1 avaient irrité. A la suite de
vives réclamations de la part du gouverne-
ment français, M. Stamboulof a accordé la
satisfaction réclamée et l'incident a été
clos.
Trois jours après, M. Stamboulof se bles-
sait a la cuisse d'un coup de revolver au
cours d'une promenade en traîneau. La
balle est restée dans les chairs.
Le Chili et les Etats-Unis. â La crainte
d'une çuerre entre les Etats-Unis et le Chili
s'est dissipée soudain.
Enréponseà l'ultimatum des Etats-Unis,
le président de la République chilienne a
retiré la circulaire Matta, Dés lors la paix
était assurée.
rÉVRIER
Brutalités dans l'armée allemande. â La
presse socialiste ullemande a révélé (es ac-
tes de brutalité révoltante dont 1RS officiers
et les sergents instructeurs de l'armée alle-
mande se rendent coupables, de temps im-
mémorial, envers les recrues.
Toute la presse européenne commente
ces émouvantes révélations. Le gouverne- !
ment Impérial d'Allemagne est interpellé
au Reichstag. Le public berlinois el, avec
lui, le public européen, suit les séances de
là Chambre où les députés démocrates ra-
content les torLures inlligées aux soldats.
Une violente joute oratoire a lieu entre M.
de Caprivi el les socialistes.
Ces derniers flétrissent la. casle des Jun~
kers qui s'arroge un pouvoir illimité sur
les fils du prolétariat allemand.
Lugubre drame à Xérès. â L'exécution
des anarchistes condamnés à la suite du
guet-apens nocturne de janvier, met toute
l'Espagne en rumeur.
Le supplice de la garrotte infiigé simulta-
nément à quatre condamnés attire l'atten-
tion universelle.
La dynamite. â Une bombe énorme fait
explosion à Barcelone. A Home, une bombe '
éclate sous les fenêtres do M. Crispi.
MARS
Crises en Allemagne. â Au banquet de la
diète de Brandebourg, Guillaume II fait cette
déclaration hautaine : « Les Allemands qui
ne sont pas contents n'ont qu'à s'en aller et
à secouer de leurs souliers la poussière al-
lemande. »
A Berlin, on signale de bruyantes mani-
festations d'ouvriers sans travail, des bou-
langeries et des boucheries sont envahies,
11 s'en suit des rixes sanglantes avec la po-
lice. Ces excès elle discours de Guillau-
me II provoquent dans tous les milieux l'a-
gîlation la plus vive.
La Toule hue l'empereur dans les rues de
la capitale allemande.
On évalue à 300,000 marks les dégàU
causés par les émeutiers.
Sur ces entrefaites, ie Reichstag rejette
ïe crédit demandé par M. de Caprivi pour
la construction de corvettes et de croi-
sières.
Le 19, une crise ministérielle éclate en
Prusse?au sujet de la loi scolaire ; Tempe'
reur desavoue M. de Caprivi et le comité de
Zedlitz, qui donnent leur démission ; le dé-
sarroi est complet dans ies cercles parle-
mentaires.
L'anniversaire du 18 mars avait été, la
veille, l'occasion d'une bruyante manifesta-
tion ; 30,000 visiteurs s'étaient rendus au
cimetière de Friedriehshpue. La cavalerie
ayant chargé à plusieurs reprises, plus de
cent cinquante personnes ont été piétinée's
par les chevaux.
La journée de fi heures au Parlement bri~
tannique. â Le Parlement britannique, saisi
d'un hill tendant à limiter la journée de tra-
vail à 8 heures, pour les mineurs seule-
ment, discute longuement ce projet inté-
ressant. Puis, après un violent réquisitoire
de lord Salisbury contre les «exigences in-
toîérabîes des travailleurs», fa Chambra des
Communes rejette le Mtî par 270 voix con-
tre 160.
Liebknecht et le militarisme. â Le 25, M.
Liebknecht prononce au Reichstag un grand
discours contre le militarisme. «L'annexion
de i'Alaace-Lorraine, dit4l, fut non seule-
ment un crime, mais une faute politique ».
AVRIL
Les menaces de ftehanzin. â On apprend
que 4,000 Dahoméens sont campés non loin
de Ko ton ou avec quatre canons; les 15,000
hommes de Behanzin possèdent 4,000 fusifs
h tir rapide.
Les menaces de Behanzin sont répercu-
tées en Europe. Ou commence à supputer
les frais d'une expédition ; mais cette éven-
tualité trouve peu de partisans.
Complots de dynamite. â A Sofia, on dé-
couvre un nouveau complot contre le prince
Ferdinand et M. Stamboulof.
A Madrid, on tente de faire sauter l'esca-
lier par lequel entre ïe président du con-
seil.
A Ancone, une bombe de dynamite fait
explosion et blesse trois personnes.
A Liège, explosions répétées de dynamite.
Grande consternation dans le pays.
MAI
Crises en Italie. â â Scènes tumultueuses à
la Chambre italienne, et, en fin de compte,
chute du ministère di Rudini, sur un ordre
du jour de contiance proposé par M. Gri-
maidi.
Le roi Humbert contieà M. Giolzlti hi mis-
sion de former un cabinet.
Le nouveau ministère est constitué, sous
la présidence de M. Giolitli, ministre de l'in-
térieur. M. Brio est appelé aux affaires
étrangères, M. Ellena aux finances, M. Peî-
loux a la guerre.
Les journaux italiens accusent les jour-
naux français d'exciter les esprits contre
l'Italie.
Le55, à la Chambre italienne, M. Giolitli
développe le programme du nouveau minis-
tère; il est très mal accueilli.
« Si l'Italie est une botte, dit M. Imbriani,
ce n'est pas une raison pour qu'elle soit
gouvernée par des savetiers ».
L'indiscipline augmente dans l'année ita-
lienne; le ministre de la guerre se décide à
y introduire la discipline allemande.
â¢JON
Suite de la crise en Italie, â Le 15 juin, à
la séance de clôture de la Chambre italienne
M. Imbriani s'écrie: qu'il salue avec plaisir
le décès de la Chambre qui s'est montrée in-
fidèle dépositaire des volontés du peuple.
Ces paroles provoquent un tumulte in-
descriptible et la Chambre est ajournée
sine die.
Les manifestations bismarckiennes, â Le
18 juin, M. de Bismarck part pour Vienne,
à l'occasion des fiançailles de son (ils; il
rend visite M. Kalnoky.
Humbert I» à Berlin. â Le 21 juin, le roi
et la reine d'Italie sont reçus a Postdam.
Mais les Berlinois accueillent assez froide-
ment les souverains italiens. A Rome, on
commente sévèrement cette attitude des
Berlinois, ol l'on rappelle que lors de son
voyage en Italie, l'empereur d'Allemagne a
été reçu en très grande pompe dans la ca-
pitale, qu» a dépensé un demi-million de
francs pour lui faire une réception fas-
tueuse.
lYavaux de défense en Suisse. â A Berne
le conseil national vole 2,100,000 francs pour
l'achèvement des iortifleations de Saint-
Maurice.
JUILLET
Le choléra en Ilussie. â En Russie, l'épidé-
mie de choléra devient très grave. On si-
gnale une progression du fléau h Bakou,
Astrakan, Tiflis, Petrovok, Schouscha, etc.
La frayeur du choléra provoque des trou-
bles, le 7 juillet, à Astrakan. L'état de siège
est proclamé.
Le cabinet Gladstone. â M. Gladstone est
élu député du Midlothian, le 12 juillet, par
5,843 voix contre obtenues par le co-
lonel Wanehope, unioniste.
L'ensemble des siégea gagnés par les libé-
raux sur les unionistes donne la majorité
aux gladstoniens. Le cabinet Gladstone est
virtuellement formé.
L'affaire de l'Ouganda. â Le rapport du
capitaine Lugard, arrivé h Londres, le
12 juillet, et écoulant Jes événements sur-
venus dans l'Ouganda, avait produit en An-
gleterre, malgré le langage des journaux,
l'impression que les olliclrrs anglais ne
s'étaient pas suffisamment justifiés et que
beaucoup des accusations portées par ies
catholiques subsistaient, notamment en m
qui concerne la seconde lutte dans les villes
ci le massacre qui s'en est suivi. Cette im-
pression est partagée au Foreign-Office. qui
a donné l'ordre d'envoyer un ofAcier dans
l'Ouganda pour faire une enquête.
AOUT
Projet d'exposilioii ^MmrspUe à BeMw. -
l'n groupe de négociants berlinois a forint 1
le projet de déterminer le gouvernement
fédéral à organiser une Exposition univer-
selle en Allemagne.
i En môuie temps, ce même projet prenait
corps à Paris et obtenait l/assentimeut dn
gouvernement français.
De là une violente polémique dans Ta
presse allemande contre » l'incurable esprit
de rivalité qui anime les Français », pour
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