Titre : L'Action française : organe du nationalisme intégral / directeur politique : Henri Vaugeois ; rédacteur en chef : Léon Daudet
Auteur : Action française. Auteur du texte
Éditeur : Action française (Paris)
Date d'édition : 1939-07-16
Contributeur : Vaugeois, Henri (1864-1916). Directeur de publication
Contributeur : Daudet, Léon (1867-1942). Directeur de publication
Contributeur : Maurras, Charles (1868-1952). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 16 juillet 1939 16 juillet 1939
Description : 1939/07/16 (Numéro 197). 1939/07/16 (Numéro 197).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7674904
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-6354
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/01/2011
Trente-deuxième année - N° 197
• EDITIONf DE«5tHÈimES%
Dimanche 16 Juillet 1939
50 centimes
ABONNEMENTS
® Mit 3 Mil
France et Colonies . as 120 fr. ■ «5fr. SSfr,
Etranger plein tarif SOflfr. 169 fr. 90 fr.
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Fondateur : HENRI VAUGEOIS.
ORGANE DU NATIONALISME INTEGRAL
Tout ce qui est national est nôtre. — Le Duc iFORLEANS.
Chef de la Maison de France, fen revendique tous les droits, fen assume
toutes les responsabilités, f en accepte tous les devoirs*
Le Doc de GUISE, héritier des quarante roir qui, en mille ans. , firent la France.
REDACTION ET AIViUNISTRATIOS
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PARIS m
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Téléphone: Administration: Babat S3-S2et83
Rédaction: Balzac 36-3S; Publicité: Balzac 36-83
Après DIX heures du «olr : Gutenherg 08-42
Registre du Commerce : Seine K* 78.583
-— Directeur» politiques : LÉON DAUDET et CHARLES MAURilA». —> Rédacteur en chef : MAURICE PUJO
M. Léon Bailby écrit dans le Jour-Écho de Paris :
Qu'on arrête, inculpe et juge tous les
traîtres qui ont été chez Hitler mendier le
pain de la trahison. C'est à merveille.
Mais l'opération parallèle accomplie
contre tous les traîtres qui sont allés chez
Staline mendier le pain de la trahison,
qui en vivent et qui ne s'en cachent même
pas, mérite les mêmes rigueurs.
LE MINISTÈRE
DE [ÉDUCATION
NATIONALE
• - par Léon DAUDET.
En balayant de l'oeil les honteuses
inepties que le Juif Torche Zay a pro
férées au Concours général, je songeais
que la décomposition du parlementa
risme se mesure à l'avilissement de ses
ministres, et notamment de celui qu'on
appelait naguère de l'Instruction publi
que. Il y a eu à ce poste deux fameux
sectaires, Ferry et le père Berthelot. Le
premier, comme disait de lui Clemen
ceau, « ne savait pas proférer un son »,
mais avait fait de- la suppression du
catholicisme son affaire personnelle et
annonçait à mon ami Georges Hecq, son
chef de cabinet, qu'il extirperait de
l'Enseignement les prêtres et les reli
gieux. Le second, Marcelin Berthelot,
père de l'escroc Philippe, était le mé
lange singulier d'un grand savant — il
était aussi le père des explosifs — et
d'un navrant primaire. C'est lui qui a
écrit, dans une introduction aux Origines
de F Alchimie, que la chimie était une
science achevçe, pàrfaite, cela quarante
ans avant la découverte du radium ! Il
combattit jusqu'au dernier souffle la
théorie atomique et s'obstina aux équi
valents. Sa correspondance avec Renan,
— ils jouaient les Jïisus et Euryale de
la gcience — est d'une godichonnerie à
la Homais impayable ; et j'en relis quel
quefois pour m'amuser. Lors de l'incen
die de l'Opéra-Comique il prononça un
discours baroque. Il avait été fait minis
tre par Lockroy qui, lui-même fut
ministre de l'Instruction publique et pré
sida le Concours général sans savoir un
mot de latin ni de grec. Car il, était
enfant de la balle et fils du vieil et
charmant acteur Simon dit Lockroy.
Nous lui avions fait un topo, Gustave
Ollendorff, frère de l'éditeur, et moi.
Lockroy était un journaliste — ■ du
Rappel — de beaucoup d'esprit, qui
avait épousé la ravissante veuve de
Charles Hugo et tarabustait Victor
Hugo, vieux lion devenu descente de
lit, comme je l'ai raconté dans la
Tragique existence de Victor Hugo.
{Lire la •suite en 2' page)
iiiiiiiiiimiiiiiiiiiitiiiufiifiiitfifiiiifititiiiixiniriiiiJiiiiifiiiiiiiiiiiiifff
Paroles françaises
M. Georges Claude a fait hier à Çarls-
ruhe, au congrès de l'Institut interna
tional du froid, une communication très
documentée et fort applaudie sur l'extrac
tion du krypton et du xénon contenus
dans l'air atmosphérique et que com
mence à réclamer l'industrie des lampes
à incandescence.
Tirant de son sujet même la preuve de
l'extension, indéfinie des possibilités de la
science et des effets de sa puissance tou
jours plus grande, il a insisté sur l'in
certitude effroyable pour chaque peuple
de l'issue d'un nouveau conflit entre les
nations; car si, a dit M. Georges Claude,
là France ne connaît pas les possibilités
de cet ordre qu'a données à l'Allemagne
Je génie de ses savants et de ses ingé
nieurs, l'Allemagne ne connaît pas non
plus les possibilités de la France.
« Puisse cette incertitude même, a
conclu notre compatriote aux applaudisse
ments chaleureux d'un nombreux audi
toire, arrêter l'humanité sur la pente
redoutable où elle est engagée !... »
ailltlVtniIflIllMIIMUIlMIIIIIUIIIIHmillll'IIIIUlrtlIIIIIIIIHlIlUIIUSMV
E CHO S
On sait.que les agents de Moscou, pour essayer
de duper le bon peuple ont annexé un certain
nombre d ? hommes célèbres : Byron, Goethe, etc.-
Vendredi dernier ils ont continué cette campa
gne annexioniste en faisant défiler une effigie mo
numentale du colonel de Villebois-Mareuil.
Le colonel de Villebois-Mareuil, l'un des ( fonda
teurs de l'Action française, tomba en héros au
Transvaal en combattant pour l'indépendance des
Boërs. Qu'a-t-il de commun avec le voyou Marty
qui tente d'emprisonner ses camarades ?
Mais les moscoutaires n'y regardent pas de si
près.
MM '
M. Henri Mazet, architecte, renouvellera sa
conférence sur la Rome antique, aujourd'hui di
manche. Rendez-vous, à 10 h. 30, devant la porte
■de l'Jnstitut, rue Michelet. Cette conférence étant
■une des dernières de la saison, nos amis y sont
particulièrement invités
Le prochain numéro du Courrier de Lorraine et
de Franche-Comté ne paraîtra, sauf événements,
que le 15 octobre.
MM
Médecin, avocat, homme d'affaires, soyez de votre
temps. Confiez votre installation au décorateur
moderne, l'ATEiLIER 5, rue La Boétie, 20 bis,
Paris. Album franco sur demande.
VENDEURS VOLONTAIRES
Un dépôt de journaux (2* édition) est
constitué nie du Jour. Nos amis sont invites
à venir s'y approvisionner dès épuisement de
leurs paquets.
interdiction
©EA LEVE
ction française »
Voici le texte de la lettre que les comités
directeurs de /'Action française avaient
adressée le 19 juin 1939 au pape Pie XII :
• Très Saint-Père, .
. Nous soussignés, membres des Comités
directeurs du journal l'Action française,
unis dans les sentiments de la plus pro
fonde vénération pour Votre Sainteté,
Mettons à ses pieds, au début de- Son
Pontificat, marqué déjà des signes .univer
sellement reconnus de la justice et de la
paix, la sincère et loyale déclaration de
nos intentions et des assurances par
lesquelles nous voulons renouveler l'ex
pression des sentiments que nous avons
déjà soumis au très regretté et vénéré
Pontife Pie XI de sainte mémoire, dans
notre lettre du 20. novembre 1938 pour
obtenir le retrait de la mise à l'index
prononcée par la Suprême Sacrée Congré
gation du Saint-Office contre le journal
l'Action française.
1* Pour ce qui concerne le passé, nous
exprimons la plus sincère tristesse de. ce
qui, dans les' polémiques et controverses
antérieures et postérieures au décret de
condamnation au Sàint-Office, le 29 dé
cembre 1926, a paru et a été de notre part
irrespectueux, injurieux et même injuste
envers la Personne du Pape, envers le
Saint-Siège et la hiérarchie ecclésiastique
et contraire au respect que tous doivent
avoir pour toute autorité dans l'Eglise.
2° Pour tout ce qui concerne en parti
culier la doctrine," tous ceux d'entre nous
qui sont catholiques, en réprouvant tout
ce qu'ils ont pu écrire d'erroné, rejettent
complètement tout principe et toute théo
rie qui soient contraires aux enseigne
ments de l'Eglise catholique, enseigne
ments pour lesquels nous professons una
nimement le plus profond respect.
3° Nous -déclarons et assurons à nou
veau que nous voulons être très attentifs
à rédiger, le. journal, de felle manière que
ni les collaborateurs, ni les lecteurs n'y
trouvent rien, directement ou' indirecte
ment, qui trouble leur conscience et qui
s'oppose à l'adhésion due aux enseigne
ments et aux directives d'ordre religieux
et moral de l'Eglise. -
Nous: affirmons formellement notre vo
lonté unanime de développer notre activité
de journalistes, même dans le domaine so
cial et politique, de façon à ne jamais man
quer, pour ce qui est des catholiques, à la
soumission et, pour nous tous, au respect
dû aux directives de l'Autorité ecclésiasti
que dans les problèmes qui, en ce domaine
social et politique, intéressent l'Eglise par
leurs rapports avec sa fin surnaturelle.
Depuis longtemps, Très Saint Père, les
violences, attaques et toutes autres attitu
des du journal qui ont motivé la condam
nation de 1926 ont cessé et sont désa
vouées.
C'est pourquoi nous osons demander au
Père qui tient les clefs de la miséricorde
et de la justice de daigner considérer, en
poursuivant l'examen déjà commencé par
A propos de la journée
d'avant-hier
H n'est pas trop s tard pour revenir sur
l'impression qu'a produite la magnifique
parade militaire de vendredi. L'enthou
siasme des spectateurs ne pouvait être com
paré qu'à celui suscité par le défilé de la
victoire en 1919. Il y a vingt ans, la foule
faisait fête à ceux qui avaient sauvé la pa
trie; son hommage était en quelque sorte
symbolique, car l'armée n'était guère re
présentée que par ses drapeaux, leur escor
te, les chefs de corps et les généraux. La
troupe était «figurée» — c'est le cas de
le dire — par quelques unités : les engins
puissants et de création récente qui
avaient contribué au succès final avaient
été laissés de côté. A quoi bon les exhi
ber? Devaient-ils jamais servir à nou
veau ? N'était-ce pas la dernière des guer
res qui venait de prendre fin ?
En 1919, les Français, par leurs ova
tions tenaient à exprimer leur reconnais
sance à ceux qui avaient repoussé l'en
vahisseur. Avant-hier, ils marquaient leur
confiance à ceux qui demain peut-être
seront appelés, encore une fois, à soute
nir l'honneur de nos armes. C'est pour
quoi, et à très juste titre, l'autorité mili
taire a tenu à présenter comme un ta
bleau synthétique de notre armée : métro
politains, coloniaux, troupes indigènes,
avec en plus des échantillons des divers
matériels modernes sans lesquels il n'est
plus possible de concevoir une bataille.
Notre journal a donné hier un compte
rendu complet de cette superbe manifes
tation militaire et a dit quel accueil lui
avaient fait les Français qui étaient ve
nus la voir.
Un souvenir venait à la mémoire des
Parisiens ayant dépassé la quarantaine. Il
y a vingt-cinq ans, la revue du 14 juillet
a été fêtée avec non moins d'enthousias
me : les troupes ont défilé npn moins
brillamment; les acclamations qui les ont
saluées ont été non moins chaleureuses.
Comme aujourd'hui, la situation exté
rieure était menaçante : chacun se de
mandait, comme certainement on se le de
mandait hier, si les soldats dont on ad
mirait la belle allure et la superbe tenue
ne marcheraient pas à bref délai « pour
de bon ». *
Moins de trois semaines après, c'était
la mobilisation générale, et quoi qu'en ait
dit Poincaré, c'était bien la guerre.
Le rapprochement entre ces deux défl-
lés-à vingt-cinq ans de distance se faisait,
pour ainsi dire, à l'état latent dans l'es
prit des spectateurs. II est exprimé de
façon inconsciente, -sans doute, dans un
journal d'hier, signalant qu'au passage de
Polytechnique et de Saint-Gyr « la cla-
Gité du Vatican , 15 juillet . — Voici le texte du décret de la Suprême
Sacrée Congrégation du Saint-Office concernant la levée de la prohibition du
journal L'Action française :
Mercredi, 5 juillet 1939.
Par décret de cette Suprême Sacrée Congrégation du Saint-Office en date du
29 décembre 1926, le journal L'Action française, tel qu'il était alors publié, fut
condamné et mis à l'index des livres prohibés, attendu ce qui s'écrivait dans le dit
journal/surtout à cette époque-là, contre le siège apostolique et contre le Souverain-
Pontife lui-même.
Or, par une lettre adressée à la date du 20 novembre 1938 au Souverain-
Pontife Pie XI, de sainte mémoire, le comité directeur de ce journal fit sa soumis
sion et présenta, pour obtenir que le^êe la prohibition du journaî, une pétition
qui fut soumise à l'examen de cette Sacrée Congrégation.
De plus, récemment, ce même comité, réitérant la pétition, fit une profession
ouverte et louable de vénération envers le Saint-Siège, réprouva les erreurs et
donna des garanties sur le respect du magistère de l'Eglise par une lettre du
19 juin 1939 au Pape Pie XII, glorieusement régnant, lettre dont le texte est rap
porté ci-après à l'annexe n° I.
C'est pourquoi, dans la séance plénière de la Suprême Sacrée Congrégation;
du Saint-Office, tenue le mercredi 5 juillet 1939, les éminentissimes cardinaux, pré
posés à la sauvegarde de ia foi et des mœurs, après avoir consulté les éminentissimes
et révérendissimes cardinaux de France, ont décrété :
A dater du jour de la promulgation du présent décret, la défense de lire.,
et de conserver le journal L'Action française est levée, restant prohibés les numé
ros mis jusqu'à ce jour à l'index des livres prohibés, sans toutefois que cette Suprême
Sacrée Congrégation entende porter aucun jugement sur ce qui regarde les choses
purement politiques et sur les buts poursuivis par le journal dans ce domaine —-
pourvu bien entendu qu'ils ne soient pas contre la morale — et « ad mentem » à
savoir : conformément à ce qui a été, à maintes reprises, inculqué par le Saint-Siège
concernant soit la distinction entre les choses religieuses et les choses purement!
politiques, soit la dépendance de la politique par rapport à la loi morale, soit
les principes et les devoirs établis en vue de promouvoir et de défendre l'action
catholique, cette Suprême Sacrée Congrégation recommande instamment aux Ordi
naires de France la vigilance en vue d'assurer l'observation de ce qui a été déjà
institué en la matière par l'assemblée des cardinaux et archevêques de France en
l'année 1936 et qui est rapporté dans j'annexe n° 2 ci-après.
Le jeudi suivant, 6 du même mois et de la même année, no'tre Très Saint-Père
Pie XII, Pape par la Divine Providence, à l'audience habituellement accordée à S. E,
révérendissime l'assesseur du' Saint-Office, a approuvé la résolution des éminentis
simes cardinaux qui lui avait été soumise, l'a confirmée et en a ordonné la publica
tion. ■ _
Donné à Rome, au palais du Saint-Office, le 10 juillet 1939.
miiaimi»
Sa Sainteté Pie XI, si, selon Son jugement
souverain, les justes motifs de prohibi
tion ayant, ce nous semble, cessé d'exister,
celle-ci ne pourrait légitimement tomber
à son tour.
Et nous mettons aux pieds de Votre
Sainteté, avec l'hommage de notre pro
fonde vénération, celui de notre dévoue
ment inaltérable, en sollicitant de tout
cœur les bénédictions du Père commun
sur chacune de nos personnes et, par delà,
sur toute notre France Fille aînée de
l'Eglise, à laquelle nous avons dévoué
notre vie.
Paris, le 19 juin 1939.
Suivent les signatures de MM. Léon Dau
det , Charles Maurras , Maurice Pujo , Paul
Robain , Jacques Delebecque , F. De Las-
sus , Robert Dé Boisfleury, De Partou-
neaux , et M. De Roux , avocat, leur défen
seur et conseil.
Annexe n° 2
Voici le texte de l'annexe n° 2 au décret
de la Congrégation du Saint-Office concer
nant la levée de la prohibition de /'Action
française :
Texte des décisions apportées par la
conférence des cardinaux et archevêques
de France de 1936 :
a) Le clergé
1° Le clergé ne doit pas négliger de faire
LA POLITIQUE
meur de la foule salue avec fierté les
jeunes chefs des prochaines moissons » !!
Certes, il faut se tenir prêt à tout évé
nement, et envisager le pire avec résolu
tion. Toutefois le pire n'est pas inévita
ble... et si vraiment l'Allemagne. mène
contre nous « la guerre des nerfs », c'est
le cas ou jamais de ne pas se laisser
manœuvrer. Entre s'abandonner à une
fausse sécurité et considérer que la catas
trophe est pour demain il y a de la marge.
Ce serait la première tâche du gouverne
ment de ne pas affoler les esprits, d'assu
rer au mieux leur tranquillité. Il semble
que ce soit l'inverse qu'il ait en vue.
Dans le Jour-Echo de Paris d'hier,
M. Èéon Bailby rapportait le propos tenu
récemment à un de ses amis par « un per
sonnage consulaire qui jouit d'une grande
influence an Parlement ». Le dit person
nage se serait exprimé ainsi : « Ce Dala-
di'er devient fou. Il parle d'arrêter une
vingtaine de personnes. »
Et de fait, on nous annonce la décou
verte d'une vaste entreprise d'espionnage
et de trahison, dont, fait assez étrange,
les feuilles dévouées à Moscou ont été les
premières informées.
En même temps d'ailleurs que cette
nouvelle à sensation était lancée, les dis
positions d'un certain décret-loi concer
nant les affaires d'espionnage étaient
rappelées : il est interdit aux journaux
de donner sur elles le moindre détail sous
peine d'encourir des sanctions rigoureu
ses. Ainsi l'opinion publique est excitée
par la presse communiste sans. qu'il soit
permis à la presse patriote d'intervenir
pour mettre les choses au point. ■
Il est à noter que l'Humanité à lancé
jeudi la nouvelle de ce nouveau complot,
de telle sorte que c'est sous l'impression
que la France est une fois de plus trahie
que les Parisiens sont venus à .la revue.
Comment l'admiration, la confiance
qu'ils marquaient à nos soldats n'auraient-
elles pas été mélangées de quelque
angoisse ? Comment le souvenir de 1914
n'aurait-il pas été évoqué ?
A
A vrai dire le 14 juillet dernier présen
tait avec celui de 1914 une différence
considérable. En juillet 1914 l'Angleterre
11'éta.it pas à nos côtés. Nous ne savions
pas, elle-même ije savait pas quel parti
elle prendrait au eus d'un conflit sur nos
frontières.
Avant-hier au contraire. La présence
■de troupes anglaises au défilé, celle du
chef d'état-major général et du ministre
de la Guerre ibritannique dans la tribune
officielle, les nombreux pavoisements of
ficiels aux couleurs de l'Angleterre affir
maient la solidarité des deux nations et
l'éventuelle coopération des deux armées.
Les Français ont marqué la satisfaction
qu'ils en épfàuvaienfc par l'accueil si cha
leureux qu'ils ont fait à nos hôtes. Il es4
clair que cette entente est de nature à
garantir la paix. Qui sait si en 1914 la
guerre n'eût pas été évitée au cas où l'An
gleterre aurait marqué dès Serajevo sa vo
lonté bien arrêtée de marcher avec nous?
L'amitié anglaise est donc précieuse et
on ne saurait trop la cultiver.
Toutefois, comme en tout, il y a une
certaine mesure à garder. A-t-elle été bien
gardée? Les pavoisements de quelques bâ
timents, de quelques rues aux couleurs de
nos alliés ont paru à certains quelque peu
exagérés. C'était à se demander si on
était dans une ville anglaise ou une ville
française. La présence du - chef , d'élat-
major général vicomte Gort auprès du
général Gamelin, était justifiée. Celle du
ministre de la Guerre Hore Belisha aux
côtés de son coreligionnaire Mande! l'était
moins. Les deux chefs militaires étaient
à leur place e'n regardant ensemble défi
ler leurs troupes. Si à-cette cérémonie pu
rement militaire il n'y avait eu aucun
membre du gouvernement de Londres, on
n'aurait pas eu cette sensation pénible,
peut-être injustifiée, mais réelle que la
Juiverie anglaise avait là son représen
tant, chargé-de lui _ rendre compte.
Trop est trop. *
G. LARPEWT.
EN 2' PAGE :
LES MENEES ETRANGERES
EN FRANCE \
L'ITALIE SONGERAIT A DENONCER
SON PACTE AVEC L'ANGLETERRE
EN 3' PAGE s
30.000 MILICIENS BRITANNIQUES
ONT REJOINT HIER LEURS DEPOTS .
LES CONVERSATIONS ANGLO-NIP
PON ES ONT COMMENCE HIER
L'ANGLETERRE ET LA FRANCE AT
TENDENT LE BON PLAISIR Ttè
M. MOLOTOV
son devoir civique, - mais il évitera soi-
gneusemènt deV*s'inféoder aux partis poli
tiques; •
2° Il est tenu ■ d'exposer, en dehors de
toute considération de parti, la doctrine
catholique qui concerne les droits de
l'Eglise, de la-Famille, de l'Ecole et géné
ralement le bien commun:
• b) Les catholiques
1° Les catholiques auront le souci cons
tant de maintenir l'Eglise et l'action catho
lique en dehors et* au-dessus des partis;
2"Ils sont tenus de s'intéresser à l'ac
tion civique et pour, cela seront instruits
des principes catholiques d'afction civique;
3° Les dirigeants et militants d'action
.-catholique ne seront pas en même temps
directeurs, représentants ou propagandis
tes d'un parti politique;
4° Ils pratiqueront loyalement les vertus
du citoyen et .notamment le respect du
pouvoirétabli.
C'est avec joie que /'Action Française
dépose aux pieds de Sçi Sainteté Pie XII
le témoignage de sa plus respectueuse
gratitude. Cette gratitude s'adresse aussi à
la sainte mémoire du Souverain Pontife
Pie XI qui, plus de deux ans avant sa
mort, à l'heure/où il faisait à tous les hom
mes de bonne, volonté un appel pour la
défense de la paix et de la civilisation
chrétienne, — appel auquel nous avions
répondu, — avait daigné nous donner dé
jà des marques insignes de sa bonté pa
ternelle.
En exprimant ces sentiments, comme
en adressant au Siège romain la requête
que l'auguste bienveillance du Pape ré
gnant a bien voulu accueillir, les diri
geants de F Action Française n'ont eu qu'à
laisser déborder, la vénération et la piété
dont leurs esprits et leurs cœurs sont
unanimement remplis à l'égard de l'Egli-
'se catholique-.
Devant les menaces de guerre entre les
nations parmi lesquelles le Pape, poursuit
son œuvre de paix, les Français que
nous sommes ne peuvent qu'être sensibles
aussi à la grâce particulière qu'il fait à
notre pays de faciliter sa paix intérieure
en nous permettant de rejoindre l'union
des catholiques français. Nous saurons y
répondre en soutenant plus que jamais
de tout notre effort l'action bienfaisante
de l'Eglise et l'œuvre de paix du Pon
tificat.' * ;
.// sera permis aux catholiques d'Action
Française d'élever leur pensée vers les
forces surnaturelles qui ont aidé à cet
heureux dénouement, et surtout vers ces
Saintes de France qu'invoquait Charles
Maurras dans son discours de réception à
l'Académie Française. Au premier rang,
leurs actions de grâce sont dues à sainte
Thérèse de Lisieux dont ils n'ont cessé
d'éprouver la douce et puissante protec-
tion.
L'ACTION FRANÇAISE.
Le parti de la guerre
contre M. Chamberlain
Le Catholic Times de Londres, dans un
article intitulé « Or, argent et communis
me », commente, sous la signature de M.
Gregory Macdonald, les efforts déployés
« dans chaque pays par de petits groupes
« d'internationaux pour exercer une pres-
« sion économique et politique afin de dé-
« clencher la -guerre. »
« On peut mettre en fait, dit le journa
liste anglais, que l'intention de déchaîner la
guerre est, dans notre pays, ouvertement
avouée. Nullement, au gouvernement, du
moins chez ceux qui dirigent sa politique
étrangère », mais, ajoute-t-il, il suffit de se
promener dansLonares et alentour, d'écou
ter ce qu'y disent des yens se prétendant
bien informés! pour s'entendre dire que la
guerre est une affaire décidée, qu'on en
fera naître l'occasion (a suitable occasion
will be made), et que même la date en est
arrêtée, au plus tard le 12 août ». Cam
pagne de rumeurs qui crée une atmosphère
de-guerre à laquelle il faut résister gt on
peut ■ résister sans détruire l'unité natio
nale: car, en dépit des boutefeux, le peu
ple veut la paix, comme il la voulait en
septembre, et, , si nous devons avoir la
guerre du moins n'en ■ devons-nous pas
assumer la faute ».
« Agitation, . poursuit M. G. Macdonald,
dirigée contre' M. Chamberlain, alors que,
précisément, là grande masse de la nation
le soutient parce qu'il travaille pour la
■paix... C'est ainsi que se mène une campa
gne tendant â'l'entrée dans le cabinet de
M. W. Churchill et de M. Eden... alors que
nul mouvement politique ne pourrait vrai-
semblablemeiit favoriser davantage la guer
re, en raison des effets qu'il aurait au de
hors... Nos boutefeux assurent que l'inclu
sion'de ces deux politiciens dans le cabi
net aurait pour effet de convaincre la Rus
sie des intentions pacifiques de M. Cham
berlain, dont elle se méfie... Et le New
Chronicle, qui combat M. Chamberlain en
tant qu'artisan discrédité du défaitisme de
Munich, publiait que l'admission au pou
voir de M. Churchill eût été pour M. Roo-
sevelt un renfort dans sa lutte contre l'em
bargo sur les armes. En fait, ce qui est en
vue, c'est le triomphe de l' axe Washington-
Moscou, derrière lequel les. forces interna
tionales [juives] travaillent a la guerre
comme au seul moyen de restaurer leur
pouvoir sur les nations. Tout changement
dans le cabinet et l'inclusion dans son sein
des hommes précités signifierait que M.
Chamberlain a succombé sous ces pres
sions.
Actuellement, les groupes qui sont der
rière l'axe Washington-Moscou — pour les
nommer : Maçonnerie, juiverie et çdmmu-
AD NOM
DU PROGRÈS
par J. DELEBECQUE.
On a annoncé, puis démenti, puis an
noncé de nouveau l'évacuation eR Alle
magne de la population de langue alle
mande habitant le -Haut-Adige ou Tyrol
méridional. Une dépêche Havas de Berlin,
reconnaissant qu'il y avait eu des départs,
beaucoup de départs, précisait qu'il s'a
gissait seulement d'un « curieux phéno
mène migratoire ». Ainsi certaines espè
ces animales, pour des raisons tantôt
évidentes, tantôt mal connues, quittent la
région où elles vivent pour aller s'instal
ler dans une autre. Mais des informations
ultérieures semblent bien établir qu'il
existe, sans parler des expulsions d'étran
gers, ordonnées pour des motifs militai
res, un plan concerte' entre les autorités.
italiennes et .allemandes, pour renvoyer
dans le Reich d'abord les citoyens alle
mands résidant dans le territoire en ques
tion, et ensuite les sujets italiens de lan
gue allemande, qui forment la majorité,
de la population de la province. On'ne
précise pas encore quelle « compensa
tion » recevra l'Italie.
Les hommes d'aujourd'hui en ont tant,
tu, et de toutes les couleurs, que le ca
ractère monstrueux de la mesure envisa
gée ne les a pas beaucoup frappés. Sur
place pourtant, l'émotion est naturelle
ment plus vive : « Si l'on nous force à
quitter notre terre », aurait déclaré un
paysan tyrolien à un correspondant du
Daily Express, « nous pendrons nos fem
mes et nos enfants aux arbres. Puis nous
nous armerons de nos fourches et de nos
faulx pour descendre dans la vallée, oh
nous tuerons tous les Italiens que nous
pourrons trouver. » Comme on le voit, le
« curieux phénomène migratoire » risque
d'être accompagné de quelque trouble.
Les évacuations forcées en masse, les
échanges de populations non consultées
sur leur sort, ont été inaugurées de nos
jours par les Turcs qui se sont débarras
sés, par cette méthode sommaire, de tous
les Grecs d'Asie mineure et d'une grande
partie de ceux de Constantinople. La
pratique remonte au temps des Assyriens
et des anciens Juifs. Il était réservé au
vingtième siècle de la remettre en hon
neur, de "déraciner et de transplanter bru
talement, comme des arbustes incons
cients, des êtres humains attachés depuis
des générations à leurs souvenirs, à leurs
traditions, à la terre où dorment leurs
morts.
(Lire la suite en 2' page)
nisme — sont au bord du désastre, quoi
qu'il n'en apparaisse rien dans les jour
naux qui ne traitent du conflit que sur le
plan politique. Ces groupes sont alarmés,
car Washington est en difficultés et le ré
gime moscoutaire, depuis la chute de Lit-
vinov, oscille, avec grande hésitation, en
tre deux politiques, ainsi qu'il apparaît
aux négociations cuiglo-russes. »
Ici le journaliste ahglais pose la question
que faisait prévoir le titre de son article :
Sterling ou dollar? Laissons notre con
frère développer ses vues sur les rela
tions de l'argent et de l'or, auxquelles
notre point de vue politique reste infini
ment supérieur. Mais retenons ce qui est
dit de l'un des caractères de la campagne
menée contre le cabinet Chamberlain,
...à coups d'insultes auxquelles faisaient
fidèlement écho nos patriotes, afin de ren
verser le Premier ministre. Mais, tout le
temps, subsiste la possibilité que la
Russie tourne avec l'Allemagne, non pas
simplement par un traité de commerce,
mais par le moyen d'un changement de
régime.
Comment? dira-t-on. C'est un fait no
toire que les techniciens et bureaucrates
russes ont été remplacés par des Juifs ré
volutionnaires impopulaires dans la masse
du peuple. Un changement de régime se
produirait si les techniciens et bureaucra
tes juifs étaient remplacés par des Alle
mands et des Russes. Une dépêche très
intéressante de Berlin au Sunday Dis-
patch, à ce sujet, mérite attention. Si pareil
mouvement venait à se produire on verrait
de belles paniques sur les marchés de bour
ses et de changes de Londres et de New-
York car les internationaux vendraient à
bloc, sachant bien que les mots attrape-
nigauds de la Démocratie feraient place
partout à une résurrection des traditions
nationales et que leur système serait bien
tôt par terre en Amérique comme ailleurs.
Telles sont les considérations sur les
quelles est fondée la politique étrangère
britannique bien plutôt que sur l'agitation
fiévreuse des groupes d'opposition. L'An
gleterre est fortement armée contre la
guerre.
Si elle était faible, ses Dominions se
raient touchés, par la propagande émanant
de New-York et des agences internationa
les de nouvelles et seraient entraînés dans
l'orbite du dollar représenté comme l'ins
trument de l'idéalisme rooseveltien, et dé
tournés de la livre sterling représentée com
me intégrant le défaitisme de Chamberlain,
et il est apparu clairement que le Canada
était à moitié pris par cette propagande
avant la venue du roi et de la reine."L'An
gleterre fortement armée est tout à fait
résolue et prête à s'opposer à toute ten
tative de quelque côté que ce soit pour
jeter en guerre les nations du monde.
..Nous pouvons être plus tranquilles
lorsque les nations sont .en armes, car
alors les gouvernements sont plus forts
de leur soutien national qae lorsque les
intrigues politiques [et financières]" sont
à l'ordre du jour. Les gouvernements de
Paris et de Varsovie sont plus forts qu'ils
n'étaient...
Vérité évidente, si l'on se donne la pei
ne de comprendre les rapports de farces
dans le-monde oivilisé.
Charles MAURRAS.
• EDITIONf DE«5tHÈimES%
Dimanche 16 Juillet 1939
50 centimes
ABONNEMENTS
® Mit 3 Mil
France et Colonies . as 120 fr. ■ «5fr. SSfr,
Etranger plein tarif SOflfr. 169 fr. 90 fr.
Pays â tarif réduit 200 fr. 11» fr. 64 fr.
Chègue postal t Compte 239-00 PARIS
Fondateur : HENRI VAUGEOIS.
ORGANE DU NATIONALISME INTEGRAL
Tout ce qui est national est nôtre. — Le Duc iFORLEANS.
Chef de la Maison de France, fen revendique tous les droits, fen assume
toutes les responsabilités, f en accepte tous les devoirs*
Le Doc de GUISE, héritier des quarante roir qui, en mille ans. , firent la France.
REDACTION ET AIViUNISTRATIOS
ï. Tut du Boecador (19, avenue Montaigne)
PARIS m
Adresse télégraphique : ACTIOFRA2J - PARIS
Téléphone: Administration: Babat S3-S2et83
Rédaction: Balzac 36-3S; Publicité: Balzac 36-83
Après DIX heures du «olr : Gutenherg 08-42
Registre du Commerce : Seine K* 78.583
-— Directeur» politiques : LÉON DAUDET et CHARLES MAURilA». —> Rédacteur en chef : MAURICE PUJO
M. Léon Bailby écrit dans le Jour-Écho de Paris :
Qu'on arrête, inculpe et juge tous les
traîtres qui ont été chez Hitler mendier le
pain de la trahison. C'est à merveille.
Mais l'opération parallèle accomplie
contre tous les traîtres qui sont allés chez
Staline mendier le pain de la trahison,
qui en vivent et qui ne s'en cachent même
pas, mérite les mêmes rigueurs.
LE MINISTÈRE
DE [ÉDUCATION
NATIONALE
• - par Léon DAUDET.
En balayant de l'oeil les honteuses
inepties que le Juif Torche Zay a pro
férées au Concours général, je songeais
que la décomposition du parlementa
risme se mesure à l'avilissement de ses
ministres, et notamment de celui qu'on
appelait naguère de l'Instruction publi
que. Il y a eu à ce poste deux fameux
sectaires, Ferry et le père Berthelot. Le
premier, comme disait de lui Clemen
ceau, « ne savait pas proférer un son »,
mais avait fait de- la suppression du
catholicisme son affaire personnelle et
annonçait à mon ami Georges Hecq, son
chef de cabinet, qu'il extirperait de
l'Enseignement les prêtres et les reli
gieux. Le second, Marcelin Berthelot,
père de l'escroc Philippe, était le mé
lange singulier d'un grand savant — il
était aussi le père des explosifs — et
d'un navrant primaire. C'est lui qui a
écrit, dans une introduction aux Origines
de F Alchimie, que la chimie était une
science achevçe, pàrfaite, cela quarante
ans avant la découverte du radium ! Il
combattit jusqu'au dernier souffle la
théorie atomique et s'obstina aux équi
valents. Sa correspondance avec Renan,
— ils jouaient les Jïisus et Euryale de
la gcience — est d'une godichonnerie à
la Homais impayable ; et j'en relis quel
quefois pour m'amuser. Lors de l'incen
die de l'Opéra-Comique il prononça un
discours baroque. Il avait été fait minis
tre par Lockroy qui, lui-même fut
ministre de l'Instruction publique et pré
sida le Concours général sans savoir un
mot de latin ni de grec. Car il, était
enfant de la balle et fils du vieil et
charmant acteur Simon dit Lockroy.
Nous lui avions fait un topo, Gustave
Ollendorff, frère de l'éditeur, et moi.
Lockroy était un journaliste — ■ du
Rappel — de beaucoup d'esprit, qui
avait épousé la ravissante veuve de
Charles Hugo et tarabustait Victor
Hugo, vieux lion devenu descente de
lit, comme je l'ai raconté dans la
Tragique existence de Victor Hugo.
{Lire la •suite en 2' page)
iiiiiiiiiimiiiiiiiiiitiiiufiifiiitfifiiiifititiiiixiniriiiiJiiiiifiiiiiiiiiiiiifff
Paroles françaises
M. Georges Claude a fait hier à Çarls-
ruhe, au congrès de l'Institut interna
tional du froid, une communication très
documentée et fort applaudie sur l'extrac
tion du krypton et du xénon contenus
dans l'air atmosphérique et que com
mence à réclamer l'industrie des lampes
à incandescence.
Tirant de son sujet même la preuve de
l'extension, indéfinie des possibilités de la
science et des effets de sa puissance tou
jours plus grande, il a insisté sur l'in
certitude effroyable pour chaque peuple
de l'issue d'un nouveau conflit entre les
nations; car si, a dit M. Georges Claude,
là France ne connaît pas les possibilités
de cet ordre qu'a données à l'Allemagne
Je génie de ses savants et de ses ingé
nieurs, l'Allemagne ne connaît pas non
plus les possibilités de la France.
« Puisse cette incertitude même, a
conclu notre compatriote aux applaudisse
ments chaleureux d'un nombreux audi
toire, arrêter l'humanité sur la pente
redoutable où elle est engagée !... »
ailltlVtniIflIllMIIMUIlMIIIIIUIIIIHmillll'IIIIUlrtlIIIIIIIIHlIlUIIUSMV
E CHO S
On sait.que les agents de Moscou, pour essayer
de duper le bon peuple ont annexé un certain
nombre d ? hommes célèbres : Byron, Goethe, etc.-
Vendredi dernier ils ont continué cette campa
gne annexioniste en faisant défiler une effigie mo
numentale du colonel de Villebois-Mareuil.
Le colonel de Villebois-Mareuil, l'un des ( fonda
teurs de l'Action française, tomba en héros au
Transvaal en combattant pour l'indépendance des
Boërs. Qu'a-t-il de commun avec le voyou Marty
qui tente d'emprisonner ses camarades ?
Mais les moscoutaires n'y regardent pas de si
près.
MM '
M. Henri Mazet, architecte, renouvellera sa
conférence sur la Rome antique, aujourd'hui di
manche. Rendez-vous, à 10 h. 30, devant la porte
■de l'Jnstitut, rue Michelet. Cette conférence étant
■une des dernières de la saison, nos amis y sont
particulièrement invités
Le prochain numéro du Courrier de Lorraine et
de Franche-Comté ne paraîtra, sauf événements,
que le 15 octobre.
MM
Médecin, avocat, homme d'affaires, soyez de votre
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Paris. Album franco sur demande.
VENDEURS VOLONTAIRES
Un dépôt de journaux (2* édition) est
constitué nie du Jour. Nos amis sont invites
à venir s'y approvisionner dès épuisement de
leurs paquets.
interdiction
©EA LEVE
ction française »
Voici le texte de la lettre que les comités
directeurs de /'Action française avaient
adressée le 19 juin 1939 au pape Pie XII :
• Très Saint-Père, .
. Nous soussignés, membres des Comités
directeurs du journal l'Action française,
unis dans les sentiments de la plus pro
fonde vénération pour Votre Sainteté,
Mettons à ses pieds, au début de- Son
Pontificat, marqué déjà des signes .univer
sellement reconnus de la justice et de la
paix, la sincère et loyale déclaration de
nos intentions et des assurances par
lesquelles nous voulons renouveler l'ex
pression des sentiments que nous avons
déjà soumis au très regretté et vénéré
Pontife Pie XI de sainte mémoire, dans
notre lettre du 20. novembre 1938 pour
obtenir le retrait de la mise à l'index
prononcée par la Suprême Sacrée Congré
gation du Saint-Office contre le journal
l'Action française.
1* Pour ce qui concerne le passé, nous
exprimons la plus sincère tristesse de. ce
qui, dans les' polémiques et controverses
antérieures et postérieures au décret de
condamnation au Sàint-Office, le 29 dé
cembre 1926, a paru et a été de notre part
irrespectueux, injurieux et même injuste
envers la Personne du Pape, envers le
Saint-Siège et la hiérarchie ecclésiastique
et contraire au respect que tous doivent
avoir pour toute autorité dans l'Eglise.
2° Pour tout ce qui concerne en parti
culier la doctrine," tous ceux d'entre nous
qui sont catholiques, en réprouvant tout
ce qu'ils ont pu écrire d'erroné, rejettent
complètement tout principe et toute théo
rie qui soient contraires aux enseigne
ments de l'Eglise catholique, enseigne
ments pour lesquels nous professons una
nimement le plus profond respect.
3° Nous -déclarons et assurons à nou
veau que nous voulons être très attentifs
à rédiger, le. journal, de felle manière que
ni les collaborateurs, ni les lecteurs n'y
trouvent rien, directement ou' indirecte
ment, qui trouble leur conscience et qui
s'oppose à l'adhésion due aux enseigne
ments et aux directives d'ordre religieux
et moral de l'Eglise. -
Nous: affirmons formellement notre vo
lonté unanime de développer notre activité
de journalistes, même dans le domaine so
cial et politique, de façon à ne jamais man
quer, pour ce qui est des catholiques, à la
soumission et, pour nous tous, au respect
dû aux directives de l'Autorité ecclésiasti
que dans les problèmes qui, en ce domaine
social et politique, intéressent l'Eglise par
leurs rapports avec sa fin surnaturelle.
Depuis longtemps, Très Saint Père, les
violences, attaques et toutes autres attitu
des du journal qui ont motivé la condam
nation de 1926 ont cessé et sont désa
vouées.
C'est pourquoi nous osons demander au
Père qui tient les clefs de la miséricorde
et de la justice de daigner considérer, en
poursuivant l'examen déjà commencé par
A propos de la journée
d'avant-hier
H n'est pas trop s tard pour revenir sur
l'impression qu'a produite la magnifique
parade militaire de vendredi. L'enthou
siasme des spectateurs ne pouvait être com
paré qu'à celui suscité par le défilé de la
victoire en 1919. Il y a vingt ans, la foule
faisait fête à ceux qui avaient sauvé la pa
trie; son hommage était en quelque sorte
symbolique, car l'armée n'était guère re
présentée que par ses drapeaux, leur escor
te, les chefs de corps et les généraux. La
troupe était «figurée» — c'est le cas de
le dire — par quelques unités : les engins
puissants et de création récente qui
avaient contribué au succès final avaient
été laissés de côté. A quoi bon les exhi
ber? Devaient-ils jamais servir à nou
veau ? N'était-ce pas la dernière des guer
res qui venait de prendre fin ?
En 1919, les Français, par leurs ova
tions tenaient à exprimer leur reconnais
sance à ceux qui avaient repoussé l'en
vahisseur. Avant-hier, ils marquaient leur
confiance à ceux qui demain peut-être
seront appelés, encore une fois, à soute
nir l'honneur de nos armes. C'est pour
quoi, et à très juste titre, l'autorité mili
taire a tenu à présenter comme un ta
bleau synthétique de notre armée : métro
politains, coloniaux, troupes indigènes,
avec en plus des échantillons des divers
matériels modernes sans lesquels il n'est
plus possible de concevoir une bataille.
Notre journal a donné hier un compte
rendu complet de cette superbe manifes
tation militaire et a dit quel accueil lui
avaient fait les Français qui étaient ve
nus la voir.
Un souvenir venait à la mémoire des
Parisiens ayant dépassé la quarantaine. Il
y a vingt-cinq ans, la revue du 14 juillet
a été fêtée avec non moins d'enthousias
me : les troupes ont défilé npn moins
brillamment; les acclamations qui les ont
saluées ont été non moins chaleureuses.
Comme aujourd'hui, la situation exté
rieure était menaçante : chacun se de
mandait, comme certainement on se le de
mandait hier, si les soldats dont on ad
mirait la belle allure et la superbe tenue
ne marcheraient pas à bref délai « pour
de bon ». *
Moins de trois semaines après, c'était
la mobilisation générale, et quoi qu'en ait
dit Poincaré, c'était bien la guerre.
Le rapprochement entre ces deux défl-
lés-à vingt-cinq ans de distance se faisait,
pour ainsi dire, à l'état latent dans l'es
prit des spectateurs. II est exprimé de
façon inconsciente, -sans doute, dans un
journal d'hier, signalant qu'au passage de
Polytechnique et de Saint-Gyr « la cla-
Gité du Vatican , 15 juillet . — Voici le texte du décret de la Suprême
Sacrée Congrégation du Saint-Office concernant la levée de la prohibition du
journal L'Action française :
Mercredi, 5 juillet 1939.
Par décret de cette Suprême Sacrée Congrégation du Saint-Office en date du
29 décembre 1926, le journal L'Action française, tel qu'il était alors publié, fut
condamné et mis à l'index des livres prohibés, attendu ce qui s'écrivait dans le dit
journal/surtout à cette époque-là, contre le siège apostolique et contre le Souverain-
Pontife lui-même.
Or, par une lettre adressée à la date du 20 novembre 1938 au Souverain-
Pontife Pie XI, de sainte mémoire, le comité directeur de ce journal fit sa soumis
sion et présenta, pour obtenir que le^êe la prohibition du journaî, une pétition
qui fut soumise à l'examen de cette Sacrée Congrégation.
De plus, récemment, ce même comité, réitérant la pétition, fit une profession
ouverte et louable de vénération envers le Saint-Siège, réprouva les erreurs et
donna des garanties sur le respect du magistère de l'Eglise par une lettre du
19 juin 1939 au Pape Pie XII, glorieusement régnant, lettre dont le texte est rap
porté ci-après à l'annexe n° I.
C'est pourquoi, dans la séance plénière de la Suprême Sacrée Congrégation;
du Saint-Office, tenue le mercredi 5 juillet 1939, les éminentissimes cardinaux, pré
posés à la sauvegarde de ia foi et des mœurs, après avoir consulté les éminentissimes
et révérendissimes cardinaux de France, ont décrété :
A dater du jour de la promulgation du présent décret, la défense de lire.,
et de conserver le journal L'Action française est levée, restant prohibés les numé
ros mis jusqu'à ce jour à l'index des livres prohibés, sans toutefois que cette Suprême
Sacrée Congrégation entende porter aucun jugement sur ce qui regarde les choses
purement politiques et sur les buts poursuivis par le journal dans ce domaine —-
pourvu bien entendu qu'ils ne soient pas contre la morale — et « ad mentem » à
savoir : conformément à ce qui a été, à maintes reprises, inculqué par le Saint-Siège
concernant soit la distinction entre les choses religieuses et les choses purement!
politiques, soit la dépendance de la politique par rapport à la loi morale, soit
les principes et les devoirs établis en vue de promouvoir et de défendre l'action
catholique, cette Suprême Sacrée Congrégation recommande instamment aux Ordi
naires de France la vigilance en vue d'assurer l'observation de ce qui a été déjà
institué en la matière par l'assemblée des cardinaux et archevêques de France en
l'année 1936 et qui est rapporté dans j'annexe n° 2 ci-après.
Le jeudi suivant, 6 du même mois et de la même année, no'tre Très Saint-Père
Pie XII, Pape par la Divine Providence, à l'audience habituellement accordée à S. E,
révérendissime l'assesseur du' Saint-Office, a approuvé la résolution des éminentis
simes cardinaux qui lui avait été soumise, l'a confirmée et en a ordonné la publica
tion. ■ _
Donné à Rome, au palais du Saint-Office, le 10 juillet 1939.
miiaimi»
Sa Sainteté Pie XI, si, selon Son jugement
souverain, les justes motifs de prohibi
tion ayant, ce nous semble, cessé d'exister,
celle-ci ne pourrait légitimement tomber
à son tour.
Et nous mettons aux pieds de Votre
Sainteté, avec l'hommage de notre pro
fonde vénération, celui de notre dévoue
ment inaltérable, en sollicitant de tout
cœur les bénédictions du Père commun
sur chacune de nos personnes et, par delà,
sur toute notre France Fille aînée de
l'Eglise, à laquelle nous avons dévoué
notre vie.
Paris, le 19 juin 1939.
Suivent les signatures de MM. Léon Dau
det , Charles Maurras , Maurice Pujo , Paul
Robain , Jacques Delebecque , F. De Las-
sus , Robert Dé Boisfleury, De Partou-
neaux , et M. De Roux , avocat, leur défen
seur et conseil.
Annexe n° 2
Voici le texte de l'annexe n° 2 au décret
de la Congrégation du Saint-Office concer
nant la levée de la prohibition de /'Action
française :
Texte des décisions apportées par la
conférence des cardinaux et archevêques
de France de 1936 :
a) Le clergé
1° Le clergé ne doit pas négliger de faire
LA POLITIQUE
meur de la foule salue avec fierté les
jeunes chefs des prochaines moissons » !!
Certes, il faut se tenir prêt à tout évé
nement, et envisager le pire avec résolu
tion. Toutefois le pire n'est pas inévita
ble... et si vraiment l'Allemagne. mène
contre nous « la guerre des nerfs », c'est
le cas ou jamais de ne pas se laisser
manœuvrer. Entre s'abandonner à une
fausse sécurité et considérer que la catas
trophe est pour demain il y a de la marge.
Ce serait la première tâche du gouverne
ment de ne pas affoler les esprits, d'assu
rer au mieux leur tranquillité. Il semble
que ce soit l'inverse qu'il ait en vue.
Dans le Jour-Echo de Paris d'hier,
M. Èéon Bailby rapportait le propos tenu
récemment à un de ses amis par « un per
sonnage consulaire qui jouit d'une grande
influence an Parlement ». Le dit person
nage se serait exprimé ainsi : « Ce Dala-
di'er devient fou. Il parle d'arrêter une
vingtaine de personnes. »
Et de fait, on nous annonce la décou
verte d'une vaste entreprise d'espionnage
et de trahison, dont, fait assez étrange,
les feuilles dévouées à Moscou ont été les
premières informées.
En même temps d'ailleurs que cette
nouvelle à sensation était lancée, les dis
positions d'un certain décret-loi concer
nant les affaires d'espionnage étaient
rappelées : il est interdit aux journaux
de donner sur elles le moindre détail sous
peine d'encourir des sanctions rigoureu
ses. Ainsi l'opinion publique est excitée
par la presse communiste sans. qu'il soit
permis à la presse patriote d'intervenir
pour mettre les choses au point. ■
Il est à noter que l'Humanité à lancé
jeudi la nouvelle de ce nouveau complot,
de telle sorte que c'est sous l'impression
que la France est une fois de plus trahie
que les Parisiens sont venus à .la revue.
Comment l'admiration, la confiance
qu'ils marquaient à nos soldats n'auraient-
elles pas été mélangées de quelque
angoisse ? Comment le souvenir de 1914
n'aurait-il pas été évoqué ?
A
A vrai dire le 14 juillet dernier présen
tait avec celui de 1914 une différence
considérable. En juillet 1914 l'Angleterre
11'éta.it pas à nos côtés. Nous ne savions
pas, elle-même ije savait pas quel parti
elle prendrait au eus d'un conflit sur nos
frontières.
Avant-hier au contraire. La présence
■de troupes anglaises au défilé, celle du
chef d'état-major général et du ministre
de la Guerre ibritannique dans la tribune
officielle, les nombreux pavoisements of
ficiels aux couleurs de l'Angleterre affir
maient la solidarité des deux nations et
l'éventuelle coopération des deux armées.
Les Français ont marqué la satisfaction
qu'ils en épfàuvaienfc par l'accueil si cha
leureux qu'ils ont fait à nos hôtes. Il es4
clair que cette entente est de nature à
garantir la paix. Qui sait si en 1914 la
guerre n'eût pas été évitée au cas où l'An
gleterre aurait marqué dès Serajevo sa vo
lonté bien arrêtée de marcher avec nous?
L'amitié anglaise est donc précieuse et
on ne saurait trop la cultiver.
Toutefois, comme en tout, il y a une
certaine mesure à garder. A-t-elle été bien
gardée? Les pavoisements de quelques bâ
timents, de quelques rues aux couleurs de
nos alliés ont paru à certains quelque peu
exagérés. C'était à se demander si on
était dans une ville anglaise ou une ville
française. La présence du - chef , d'élat-
major général vicomte Gort auprès du
général Gamelin, était justifiée. Celle du
ministre de la Guerre Hore Belisha aux
côtés de son coreligionnaire Mande! l'était
moins. Les deux chefs militaires étaient
à leur place e'n regardant ensemble défi
ler leurs troupes. Si à-cette cérémonie pu
rement militaire il n'y avait eu aucun
membre du gouvernement de Londres, on
n'aurait pas eu cette sensation pénible,
peut-être injustifiée, mais réelle que la
Juiverie anglaise avait là son représen
tant, chargé-de lui _ rendre compte.
Trop est trop. *
G. LARPEWT.
EN 2' PAGE :
LES MENEES ETRANGERES
EN FRANCE \
L'ITALIE SONGERAIT A DENONCER
SON PACTE AVEC L'ANGLETERRE
EN 3' PAGE s
30.000 MILICIENS BRITANNIQUES
ONT REJOINT HIER LEURS DEPOTS .
LES CONVERSATIONS ANGLO-NIP
PON ES ONT COMMENCE HIER
L'ANGLETERRE ET LA FRANCE AT
TENDENT LE BON PLAISIR Ttè
M. MOLOTOV
son devoir civique, - mais il évitera soi-
gneusemènt deV*s'inféoder aux partis poli
tiques; •
2° Il est tenu ■ d'exposer, en dehors de
toute considération de parti, la doctrine
catholique qui concerne les droits de
l'Eglise, de la-Famille, de l'Ecole et géné
ralement le bien commun:
• b) Les catholiques
1° Les catholiques auront le souci cons
tant de maintenir l'Eglise et l'action catho
lique en dehors et* au-dessus des partis;
2"Ils sont tenus de s'intéresser à l'ac
tion civique et pour, cela seront instruits
des principes catholiques d'afction civique;
3° Les dirigeants et militants d'action
.-catholique ne seront pas en même temps
directeurs, représentants ou propagandis
tes d'un parti politique;
4° Ils pratiqueront loyalement les vertus
du citoyen et .notamment le respect du
pouvoirétabli.
C'est avec joie que /'Action Française
dépose aux pieds de Sçi Sainteté Pie XII
le témoignage de sa plus respectueuse
gratitude. Cette gratitude s'adresse aussi à
la sainte mémoire du Souverain Pontife
Pie XI qui, plus de deux ans avant sa
mort, à l'heure/où il faisait à tous les hom
mes de bonne, volonté un appel pour la
défense de la paix et de la civilisation
chrétienne, — appel auquel nous avions
répondu, — avait daigné nous donner dé
jà des marques insignes de sa bonté pa
ternelle.
En exprimant ces sentiments, comme
en adressant au Siège romain la requête
que l'auguste bienveillance du Pape ré
gnant a bien voulu accueillir, les diri
geants de F Action Française n'ont eu qu'à
laisser déborder, la vénération et la piété
dont leurs esprits et leurs cœurs sont
unanimement remplis à l'égard de l'Egli-
'se catholique-.
Devant les menaces de guerre entre les
nations parmi lesquelles le Pape, poursuit
son œuvre de paix, les Français que
nous sommes ne peuvent qu'être sensibles
aussi à la grâce particulière qu'il fait à
notre pays de faciliter sa paix intérieure
en nous permettant de rejoindre l'union
des catholiques français. Nous saurons y
répondre en soutenant plus que jamais
de tout notre effort l'action bienfaisante
de l'Eglise et l'œuvre de paix du Pon
tificat.' * ;
.// sera permis aux catholiques d'Action
Française d'élever leur pensée vers les
forces surnaturelles qui ont aidé à cet
heureux dénouement, et surtout vers ces
Saintes de France qu'invoquait Charles
Maurras dans son discours de réception à
l'Académie Française. Au premier rang,
leurs actions de grâce sont dues à sainte
Thérèse de Lisieux dont ils n'ont cessé
d'éprouver la douce et puissante protec-
tion.
L'ACTION FRANÇAISE.
Le parti de la guerre
contre M. Chamberlain
Le Catholic Times de Londres, dans un
article intitulé « Or, argent et communis
me », commente, sous la signature de M.
Gregory Macdonald, les efforts déployés
« dans chaque pays par de petits groupes
« d'internationaux pour exercer une pres-
« sion économique et politique afin de dé-
« clencher la -guerre. »
« On peut mettre en fait, dit le journa
liste anglais, que l'intention de déchaîner la
guerre est, dans notre pays, ouvertement
avouée. Nullement, au gouvernement, du
moins chez ceux qui dirigent sa politique
étrangère », mais, ajoute-t-il, il suffit de se
promener dansLonares et alentour, d'écou
ter ce qu'y disent des yens se prétendant
bien informés! pour s'entendre dire que la
guerre est une affaire décidée, qu'on en
fera naître l'occasion (a suitable occasion
will be made), et que même la date en est
arrêtée, au plus tard le 12 août ». Cam
pagne de rumeurs qui crée une atmosphère
de-guerre à laquelle il faut résister gt on
peut ■ résister sans détruire l'unité natio
nale: car, en dépit des boutefeux, le peu
ple veut la paix, comme il la voulait en
septembre, et, , si nous devons avoir la
guerre du moins n'en ■ devons-nous pas
assumer la faute ».
« Agitation, . poursuit M. G. Macdonald,
dirigée contre' M. Chamberlain, alors que,
précisément, là grande masse de la nation
le soutient parce qu'il travaille pour la
■paix... C'est ainsi que se mène une campa
gne tendant â'l'entrée dans le cabinet de
M. W. Churchill et de M. Eden... alors que
nul mouvement politique ne pourrait vrai-
semblablemeiit favoriser davantage la guer
re, en raison des effets qu'il aurait au de
hors... Nos boutefeux assurent que l'inclu
sion'de ces deux politiciens dans le cabi
net aurait pour effet de convaincre la Rus
sie des intentions pacifiques de M. Cham
berlain, dont elle se méfie... Et le New
Chronicle, qui combat M. Chamberlain en
tant qu'artisan discrédité du défaitisme de
Munich, publiait que l'admission au pou
voir de M. Churchill eût été pour M. Roo-
sevelt un renfort dans sa lutte contre l'em
bargo sur les armes. En fait, ce qui est en
vue, c'est le triomphe de l' axe Washington-
Moscou, derrière lequel les. forces interna
tionales [juives] travaillent a la guerre
comme au seul moyen de restaurer leur
pouvoir sur les nations. Tout changement
dans le cabinet et l'inclusion dans son sein
des hommes précités signifierait que M.
Chamberlain a succombé sous ces pres
sions.
Actuellement, les groupes qui sont der
rière l'axe Washington-Moscou — pour les
nommer : Maçonnerie, juiverie et çdmmu-
AD NOM
DU PROGRÈS
par J. DELEBECQUE.
On a annoncé, puis démenti, puis an
noncé de nouveau l'évacuation eR Alle
magne de la population de langue alle
mande habitant le -Haut-Adige ou Tyrol
méridional. Une dépêche Havas de Berlin,
reconnaissant qu'il y avait eu des départs,
beaucoup de départs, précisait qu'il s'a
gissait seulement d'un « curieux phéno
mène migratoire ». Ainsi certaines espè
ces animales, pour des raisons tantôt
évidentes, tantôt mal connues, quittent la
région où elles vivent pour aller s'instal
ler dans une autre. Mais des informations
ultérieures semblent bien établir qu'il
existe, sans parler des expulsions d'étran
gers, ordonnées pour des motifs militai
res, un plan concerte' entre les autorités.
italiennes et .allemandes, pour renvoyer
dans le Reich d'abord les citoyens alle
mands résidant dans le territoire en ques
tion, et ensuite les sujets italiens de lan
gue allemande, qui forment la majorité,
de la population de la province. On'ne
précise pas encore quelle « compensa
tion » recevra l'Italie.
Les hommes d'aujourd'hui en ont tant,
tu, et de toutes les couleurs, que le ca
ractère monstrueux de la mesure envisa
gée ne les a pas beaucoup frappés. Sur
place pourtant, l'émotion est naturelle
ment plus vive : « Si l'on nous force à
quitter notre terre », aurait déclaré un
paysan tyrolien à un correspondant du
Daily Express, « nous pendrons nos fem
mes et nos enfants aux arbres. Puis nous
nous armerons de nos fourches et de nos
faulx pour descendre dans la vallée, oh
nous tuerons tous les Italiens que nous
pourrons trouver. » Comme on le voit, le
« curieux phénomène migratoire » risque
d'être accompagné de quelque trouble.
Les évacuations forcées en masse, les
échanges de populations non consultées
sur leur sort, ont été inaugurées de nos
jours par les Turcs qui se sont débarras
sés, par cette méthode sommaire, de tous
les Grecs d'Asie mineure et d'une grande
partie de ceux de Constantinople. La
pratique remonte au temps des Assyriens
et des anciens Juifs. Il était réservé au
vingtième siècle de la remettre en hon
neur, de "déraciner et de transplanter bru
talement, comme des arbustes incons
cients, des êtres humains attachés depuis
des générations à leurs souvenirs, à leurs
traditions, à la terre où dorment leurs
morts.
(Lire la suite en 2' page)
nisme — sont au bord du désastre, quoi
qu'il n'en apparaisse rien dans les jour
naux qui ne traitent du conflit que sur le
plan politique. Ces groupes sont alarmés,
car Washington est en difficultés et le ré
gime moscoutaire, depuis la chute de Lit-
vinov, oscille, avec grande hésitation, en
tre deux politiques, ainsi qu'il apparaît
aux négociations cuiglo-russes. »
Ici le journaliste ahglais pose la question
que faisait prévoir le titre de son article :
Sterling ou dollar? Laissons notre con
frère développer ses vues sur les rela
tions de l'argent et de l'or, auxquelles
notre point de vue politique reste infini
ment supérieur. Mais retenons ce qui est
dit de l'un des caractères de la campagne
menée contre le cabinet Chamberlain,
...à coups d'insultes auxquelles faisaient
fidèlement écho nos patriotes, afin de ren
verser le Premier ministre. Mais, tout le
temps, subsiste la possibilité que la
Russie tourne avec l'Allemagne, non pas
simplement par un traité de commerce,
mais par le moyen d'un changement de
régime.
Comment? dira-t-on. C'est un fait no
toire que les techniciens et bureaucrates
russes ont été remplacés par des Juifs ré
volutionnaires impopulaires dans la masse
du peuple. Un changement de régime se
produirait si les techniciens et bureaucra
tes juifs étaient remplacés par des Alle
mands et des Russes. Une dépêche très
intéressante de Berlin au Sunday Dis-
patch, à ce sujet, mérite attention. Si pareil
mouvement venait à se produire on verrait
de belles paniques sur les marchés de bour
ses et de changes de Londres et de New-
York car les internationaux vendraient à
bloc, sachant bien que les mots attrape-
nigauds de la Démocratie feraient place
partout à une résurrection des traditions
nationales et que leur système serait bien
tôt par terre en Amérique comme ailleurs.
Telles sont les considérations sur les
quelles est fondée la politique étrangère
britannique bien plutôt que sur l'agitation
fiévreuse des groupes d'opposition. L'An
gleterre est fortement armée contre la
guerre.
Si elle était faible, ses Dominions se
raient touchés, par la propagande émanant
de New-York et des agences internationa
les de nouvelles et seraient entraînés dans
l'orbite du dollar représenté comme l'ins
trument de l'idéalisme rooseveltien, et dé
tournés de la livre sterling représentée com
me intégrant le défaitisme de Chamberlain,
et il est apparu clairement que le Canada
était à moitié pris par cette propagande
avant la venue du roi et de la reine."L'An
gleterre fortement armée est tout à fait
résolue et prête à s'opposer à toute ten
tative de quelque côté que ce soit pour
jeter en guerre les nations du monde.
..Nous pouvons être plus tranquilles
lorsque les nations sont .en armes, car
alors les gouvernements sont plus forts
de leur soutien national qae lorsque les
intrigues politiques [et financières]" sont
à l'ordre du jour. Les gouvernements de
Paris et de Varsovie sont plus forts qu'ils
n'étaient...
Vérité évidente, si l'on se donne la pei
ne de comprendre les rapports de farces
dans le-monde oivilisé.
Charles MAURRAS.
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