Titre : L'Action française : organe du nationalisme intégral / directeur politique : Henri Vaugeois ; rédacteur en chef : Léon Daudet
Auteur : Action française. Auteur du texte
Éditeur : Action française (Paris)
Date d'édition : 1936-07-31
Contributeur : Vaugeois, Henri (1864-1916). Directeur de publication
Contributeur : Daudet, Léon (1867-1942). Directeur de publication
Contributeur : Maurras, Charles (1868-1952). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 31 juillet 1936 31 juillet 1936
Description : 1936/07/31 (Numéro 213). 1936/07/31 (Numéro 213).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k766411g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-6354
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/01/2011
Vingt-neuvième année - N° 213
25 Cent. PAHI» ST D&UtTQBEHT K LA SB»
30 Cent. DÉPARTEMENTS ET COLOtTO
ABONHEHEim * an « nus S «M
france et Colonies "2 fr. SS tt. 79 tr.
Etranger plein tarif. 190 tt. 100 tr. U fr,
Pays à tarif rédult K .. i!l 13# fr. 70 tr. 41 tr.
Chèque postais Compta 339.04 PARIS
«ÉDÏTIONtDES5t HEURES*
® m mm
ORGANE DU NATIONALISME INTÉGRAL
Tout ce qui est national est nôtre. — Le Duc d'ORLEANS.
Chef de la Maison de France, fen revendique tous les droits, fen atsume
toutes les responsabilités, fen accepte tous les devoirs.
Le Duc de GUISE, héritier des quarante rois qni« en mille an*, firent la Fw~.ee.
Vendredi 31 Juillet 1936
REDACTION ET ADMINISTRATION
1, nie du Boecador (19, avenu» Montaigne)
PARIS m
Adresse télégraphique : AC/IOJfRAN - PARIS
Téléphone: Administration: Balzao 63-82 et 33
Rédaction; Balzac 36-38; Publicité: Balzac 36-S3
Après 10 heures du soir : Guteaberg 08-43
Registre du Commerça s Seine M* 78.583
Fondateur .• HENRI VAUGEOIS - Directeurs politiques : LEON DÂUDET et CHARLES MAURRAS. - Rédacteur en chef s MAURICE PUJO.
La France heureuse et prospère!
« Pendant les grèves, mon atelier a été occupé.
Actuellement, le rendement du travail est bien moin
dre ï c'est un essai d'adaptation et je ne veux pas
récriminer. Mais les commandes se sont encore ralen
ties. Voilà dans quel cercle vicieux nous tournons î
obligations envers nos ouvriers, échéances, charges
fiscales, manque d'affaires, prix non encore adaptés!
Il n'y a que deux solutions : la faillite ou la saisie!... ))
(Lettre d'un petit industriel du faubourg Saint-
Antoine, CITEE PAR U « ŒUVRE » t)
ON CRYPTOGOUVERNEMENT
Ce prétendu gouvernement à décou
vert, auquel Blum imprime sa marque
sémitique orientale, et qui se donne
comme un gouvernement des « masses »,
est, en fait, un gouvernement du secret,
un cryptogouvernement. En cela, il se
distingue de tous les cabinets qui se sont
succédé depuis celui de Waldeck-Drey-
fus, formé pour l'acquittement judiciaire
du traître (1) et la remise à la Sûreté gé
nérale des services du II e Bureau des
Renseignements. Le cabinet Waldeck
était ténébreux, dans sa formation comme
dans ses buts. Le cabinet Blum est se
cret.
Il l'est dans sa législation rapide, à
niains levées et au pied levé, faite de tex
tes incohérents, plus bâclés encore que
ceux de ses prédécesseurs. Dans la « na
tionalisation » de la Banque de France,
— euphémisme qui veut dire asservis
sement — on distingue seulement le dé
sir de recourir à l'inflation sans que ça
9| SACHE et à en venir à l'assignat et au j
cours forcé par une sape, par un chemi
nement souterrain. Malheureusement, la
chose a transpiré, les mouvements de
fonds sont guettés par une foule d'ob
servateurs attentifs, et il arrivera un mo
ment où la vérité sera intégralement con
nue. Cependant que le public s'en res
sentira quant au fameux « prix de la
vie », que devaient déjà faire baisser les
absurdes décrets-lois de Laval et de Ré
gnier.
Le caractère cryptique du cabinet
Blum vient de se manifester d'une façon
éclatante dans ces livraisons cachées, au
« Frente popular » espagnol, d'avions,
de canons et de munitions. Dès son arri
vée aux affaires, ce cabinet oriental té
moignait de son hostilité à la presse in
dépendante et révélatrice en relevant le
délit de « fausse nouvelle » au sujet de
nouvelles d'ailleurs vérifiées - de tous les
côtés depuis lors. H s'agissait des occu
pations d'usines, qui étaient la grande
pensée de Blum, inspiré- par -Moscou,
pour le rétablissement^ de la confiance,
et qui étaient et demeurent la négation
absolue du droit de propriété. La multi
plication et lia. gravité des cas d'occupa
tion rendirent promptement le secret
impossible. Puis devant le crime — Ber-
nus. dixit — des livraisons d'armés,
d'avions et de munitions se dressèrent
simultanément l'Action française , par la
plume initiale de Pujo, puis- le Jour.
Toute la presse d'information suivit.
Aux dernières nouvelles, le gouverne
ment nie que ces livraisons aient eu lieu,
mais il ne peut nier non moins qu'il ait
tenté-d'en faire, et rien n'assure qu'il n'en
tentera pas encore, cette fois avec plus
de succès. Mais la nation française est
avertie, et le cryptogouvernement sera
tenu pour responsable des complications
qui ne manqueront pas de surgir du fait
que notre exemple pourra être suivi, en
sens contraire, par l'Italie, l'Allemagne
et le Portugal.
Il y a bien une issue : la suppression
de la liberté de la presse et, comme le
demande un certain Deschizeaux, ou des
Ciseaux, l'ordre à tous les journaux
d'insérer un communiqué gouvernemen
tal quotidien annonçant, sous peine
d'amende, voire de prison, des nouvelles
favorables au sanhédrin roùge, en taisant
les autres. C'est le procédé actuellement
employé par le gouvernement du
« Frente popular », mais il ne donne au
cun résultat. En France, il aboutirait,
comme cela s'est vu à la fin du second
Empire, à un résultat totalement opposé
à celui recherché par le gouvernement
et à la multiplication des Lanterne.
C'était aussi la manière allemande, pen
dant l'occupation de la Belgique, et que
tourna heureusement la Libre Belgique.
En 1917, la censure de presse ne m'em
pêcha nullement de mettre en cause
Jean-Louis Malvy, ministre de l'Inté
rieur, en l'adjurant de poursuivre la
trahison dans la personne de son com
père et complice Almereyda, directeur
du Bonnet rouge. C'est alors que cet
abruti de Painlevé, président du Conseil,
ministre de la Guerre, imagina, avec
l'aide des Greffulhe, du policier France
et de Bouju, le fameux complot des pa
noplies, lequel fit choir Painlevé sous les
éclats de rire et arriver aux affaires Cle
menceau, le Père la Victoire.
, Ce- précédent est -peu-- encourageant
pour les projets éventuels du crypto
cabinet, section des « complots ».
Vous connaissez les vers de Baude
laire :
Il est de forts parfums pour qui toute matière
Est poreuse. On dirait qu'ils traversent le verre.
Le fumet d'Orient du cabinet Blum
est de ceux-là.
Léon DAUDET.
mimnmiiftniuitiinfnitnivniiisi
(1) Contrairement aux ordres occultes de Wal
deck, Dreyfus fut, à Rennes, condamné de nou
veau.
mniiiHiiiiaiitiiMiiiiiitiminiffiiiiniiiintiiiiiiiiiiuiititiiMiiiiiiiiifti»
LA BATAILLE POUR L'ORDRE EN ESPAGNE
Les troupes nationales remportent
de nombreux succès
L'offensive gouvernementale de Saragosse esï
brisée.-» Valence serait prise.— Une nouvelle
offensive contre Madrid a atteint ses premiers
objectifs
Sur presque tous les fronts, les natio
naux espagnols ont remporté aujourd'hui
des succès importants.
L'armée du général Mola," maîtresse de
puis trois jours des crêtes qui comman
dent Madrid, a déclanché une nouvelle of
fensive, au cours de laquelle elle a écrasé
les milices ouvrières et pris Guadarrama
et Buitrago.
L'armée du général Cabanellas a battu
les colonnes catalanes qui menaçaient Sa
ragosse et arrêté leur avance.
Au sud, les forces du général Queipo de
Llano, maîtresses d'Huelva depuis hier,
ont pris la ville d'Ayamonte et marchent
victorieusement sur le nid .communiste de
Rio Tinto à l'ouest, sur Malaga à l'est.
Au nord-est, Oyarzun a été repris aux
rouges, et Saint-Sébastien est à nouveau
menacé.
Sur mer, les communications, interrom
pues un temps par les sous-marins gouver
nementaux, sont rétablies entre le Maroc
et Algésiras, et permettront l'envoi de ren
forts marocains en Espagne.
Enfin, si la nouvelle de la prise de Va
lence par les nationaux est confirmée, cet
événement, qui menace les combattants
gouvernementaux de Madrid sur leurs ar
rières, peut avoir une influence décisive
sur la suite des opérations.
La situ ation g énérale
La conquête de Valence
Redio -Séviile a diffusé hiec matin le com
muniqué suivant :
Nouvelle victoire pour nos troupes : la
ville de Valence, qui s'était ralliée hier à
notre mouvement; est entièrement entre nos
mains avec toute la région avoisinante.
Trois colonnes de secours, envoyées par le
gouvernement marxiste de Barcelone au se
cours des communistes de Valence, ont été
défaites et se sont enfuies en abandonnant,
dans leur précipitation, leurs armes sur le
terrain.
Les miliciens communistes faisaient régner
à Valcnœ une véritable terreur; aussi, dès
i'entree de nos troupes dans celte ville, la
population les a longuement acclamées et a
pavoisé les maisons aux couleurs de l'Espa
gne.
Dès aujourd'hui règne à Valence un calme
complet. Le travail va reprendre normale
ment.
Le général Mola a «dressé au général
Queipo de Llano un télégramme le félicitant
pour les succès remportés par ses troupes
dans le sud et confirmant qu'il tenait lui-
même les cols menant à Madrid.
Nous donnons naturellement ces informa
tions, transmises par les insurgés, sous toutes
réserves- Elles n'ont pas encore de confir
mation officielle de source neutre. Elles pa
raissent cependant vraisemblables.
Dans ce cas, la situation de Madrid, cou
pée de ses approvisionnements et de la der
nière ligne de retraite, apparaîtrait presque
désespérée. • •
Un démenti qui ne dément rien
Au sujet des événements qui se sont dé
roulés à Valence, le gouvernement de Ma
drid a publié, tard dans la soirée, le dé
menti suivant :
Les nouvelles suivant lesquelles les militaires de
Valence se seraient mis du côté des rébelles sont
dénuées de fondement et sont lancées par les en
nemis du régime.
On remarquera que ce communiqué ne
dit pas nettement que Valence est toujours
aux mains du gouvernement.
Les succès des nationaux
Voici les renseignements qui ont été com
muniqués hier matin, à 8 heures, par Radio-
Lisbonne :
La 'bataille dans les monts Guadarrama,
au nord-ouest de Madrid, s'est terminée à
l'avantage des insurgés, qui ont complètement
défait les milices marxistes.
Le silence de Madrid et de Barcelone sur
l'issue de cette bataille, ainsi que sur toutes,
les opérations se déroulant autour de la ca
pitale, est très significatif. Depuis vingt-qua
tre heures, la situation à Madrid s'est bien
compliquée.
La nouvelle du ralliement de Valence au
gouvernement de Burgos est certaine.
(Lire la suite en 3' page)
LA
I. La défense contre la peste
Ni l'Etat, ni l'Armée, ni le moral de la
Nation française ne sont équipés aujour
d'hui pour jouer aucun rôle immédiate
ment actif d'ans les graves complications
de l'heure internationale.
Mais, à défaut de l'actif, il y a le passif.
A défaut de .mesures offensives qu'il se
rait dangereux de prendre ou de même
tenter, il reste les mesures de défense et
de précaution : la plus simple consiste
rait à nous mettre en garde contre tout ap
port communiste venu de Russie. Croit-
on difficile de s'en garer? Un petit pays
nous donne l'exemple.
Le Portugal n'a jamais reconnu le gou
vernement soviétique de la Russie. Il a
toujours évité de lui donner la moindre
hospitalité.
A diverses reprises, lorsque des navires
soviétiques ont fait relâche ; à Lisbonne,
leurs équipages n'ont même pas obtenu la
permission de débarquer, *f*.\
Jamais cette permission n'a été donnée,
sauf au commandant et au préposé aux vi
vres, lesquels étaient accompagnés, pen
dant la durée de leurs courses en ville,
par des inspecteurs de la police du port.
Garde! Prophylaxie! Défense. Et puis?
Et puis, défense encore! Quel intérêt voit-
on à ce que de grands peuples civilisés
comme le Portugal, l'Espagne, l'Italie, la
France soient contaminés par la horde
slavo-juive? Celle-ci n'a qu'un intérêt : la
perturbation.
Il y aura bientôt six ans pleins, M. Ar
nold Rechberg disait l'essentiel dans un
article de la Dépêche de Toulouse (16 oc
tobre 1930) que M. de Monzie a cité dans
son Petit Manuel de la Russie nouvelle :
« Le Kremlin travaille fiévreusement à
« déclencher u'ne nouvelle guerre en Eu-
« rope continentale.
« Peu importe aux cheîs rouges si
« l'Italie et l'Allemagne ou la France et
« la Pologne en vont être les vainqueurs.
« Ils sont sûrs que le résultat final
« d'une nouvelle guerre européenne sera
« le triomphe du bolchevisme dans tous
« les pays belligérants, chez les vaincus
« d'abord, et chez les vainqueurs ensuite.
« Ils croient leur jeu d'autant moins
« risqué qu'ils s'estiment inattaquables
« à Moscou, protégés, par les distances
« qui les séparent de l'Europe occidërî-
« taie et, centrale. »
Etant donné la radicale indifférence que
témoigne Moscou sur l'article victoire ou
défaite, en s'accommodant de l'une ou de
l'autre, un seul devoir devrait être pra
tiqué : celui de s'interdire absolument
tout rapport de contiguïté avec le cor
rupteur soviétique.
C'est le devoir que le Portugal a su
s'imposer.
Dira-t-on qu'il est dur?
Il est plus dur encore que ce devoir
tutélaire soit transgressé.
H. Quand les Soviets
ont l'entrée libre
Les Allemands guettent avec une atten
tion soutenue les nouvelles d'Espagne. Ils
se les traduisent limpidement. Lisez ce
qu'en dît M. Georges Blun dans une lettre
de Berlin, adressée à la Nation belge
d'hier :
Ce qui frappe le plus dans les comp
tes rendus des Allemands qui fuient l'Es
pagne, c'est l'unanimité avec laquelle ils
ont dénoncé la présence dans les rangs
des milices du front populaire de juifs
communistes et marxistes immigrés d'al
lemagne ou venus tout droit de Russie
et de Pologne.
Il paraîtrait même que ces Juifs comp
teraient parmi les plus exaltés et les plus
cruels et que ce seraient à leurs excita
tions que l'on devrait une bonne partie
des crimes abominables qui ensanglan
tent le sol espagnol.
Ce témoignage n'était pas sous nos yeux
quand nous écrivions hier qu'il ne fallait
pas imputer certaines horreurs à l'Espa
gne, mais les insérer au dossier naturel,
au dossier éternel de la Révolution... Com
me il convient, les révolutionnaires-nés,
les Juifs,
Ces obscurs étrangers, sombres agitateurs,
prennent la première place avec les Slaves
sémitisés de la grande plaine asiate. _
11 serait étonnant que cette barbarie ne
servît à faire ruisseler toutes les plus
sanglantes sauvageries.
Refrain : — Allons-nous nous en gar
der? Et le saurons-nous? Le bon exemple
portugais nous sauvera-t-il?
III. Le génie des lieux
Seulement, il faudrait savoir aussi nous
tenir en défense du côté d'Hitler et de l'Al
lemagne : les hommes d'Etat de la Troi
sième République en ont-ils jamais été
bien capables ?
Un jeune et fidèle esprit qui garde avec
une précision merveilleuse le dépôt des
réflexions de Jacques Bainville et de tout
ce qui contribuait à ces réflexions, notrè
ami Jean Marcel nous adresse trois textes
pleins de vêrtu, relatifs à l'Ennemi n° tin.
• D'abord deux discours d'Hitler, dont le
langage, mais non le cœur, a changé au
lendemain des célèbres élections de l'au
tomne 1930.
Premier discours à" Munich : « Nous
« avons besoin d'un million de kilomètres
« carrés, que nous v ne pourrons trouver
« qu'a l'est. Je serai sans pitié pour les
« Polonais, que je chasserai. Qu'ils, s'ins-
« tallent, s'ils le veulent, en Sibérie. »
Deuxième discours à Berlin pour la ren
trée du Reichstag : « Le premier but à
« atteindre est l'anéantissement de la
« France. Nous disposerons pour cette
« guerre des effectifs de nos compagnies
« d'assaut et de ceux des Casques d'Acier.
« Cette guerre sera fort rapidement li-
« quidée. La France sera mise knock-out
« une fois pour toutes.
,« Ne vous laissez pas tromper par les
« négociations que je conduis avec les
« Anglais, auxquels je suis bien obligé de
« dire que je partagerai le monde avec
« eux. Tout cela n'est qu'une question de
« tactique. Je tromperai l'Angleterre, car
.« c'est à nous seuls que revient la supré-
« matie mondiale.
« Croyez-moi, messieurs, j'ai d'ores et
« déjà l'Angleterre en poche, mais j'ai be-
« soin d'elle pour détruire plus sûrement
« la France. Lorsque ce sera fait, j'orien-
« terai les directions de la politique vers
« la Russie.
« Nous avons besoin des Soviets, car
« les syndicats essayeront naturellement
« de troubler par une grève générale la
« guerre contre la France. Les Soviets in-
« terviendront cependant auprès des coni-
« munistes allemands pour qu'ils ne s'op-
« posent pas à la guerre contre la France.
« Plus tard, nous écraserons l'Angle-
« terre avec l'aide de la Russie, à laquelle
« nous donnerons les Indes. » (De la Li
berté , 20-10-1930.)
« Ainsi le seigneur Adolphe nous mon
tre que les frictions de l'Ours et de la
Baleine ne lui étaient pas inconnues,
même et surtout quand les frontières de
l'Afghanistan en étaient le théâtre.
« Et naturellement, Bainville, un peu
plus tard, donna son aval (A.F. 17-10-33) :
« Lorsque Bismarck eut battu et expulsé
« l'Autriche, lorsqu'il eut enchaîné à la
« Prusse les Etats allemands du Sud, il
« désira encore la guerre pour consolider
t ces résultats par une victoire sur la
« France.
t La même idée viendra à Hitler ou à
« ses successeurs après la réalisation de
« l'Anschluss, la dislocation de la Tchéco-
« Slovaquie, la reprise de territoire sur
« les Polonais ou ce qui, dans le même
« genre, peut s'imaginer. Déjà, en 1914,
« le grand état-major prussien n'avait pu
« trouver aucun moyen militaire ou po-
« litique d'obtenir une décision sur le
« front oriental si les forces françaises
« restaient intactes. Tout Kriegspiel con-
« cluait à la nécessité de réduire la Fran-
« ce à l'impuissance.
« Avant, pendant ou après, c'est tou-
« jours de notre coté que l'Allemagne
« regardera et qu'elle cherchera la con-
« formation des, résultats obtenus par elle
•Mf ailleurs. Hitler peut nous offrir son. dl-
« liahee. La: vérité reste dans le vieux
« chant qu'ont repris d'eux-mêmes les
« hitlériens : Siegreich wollen wir Frank-
« reich schlagen. C'est la France que
« nous voulons battre victorieusement,
« — car, jusque-là, rien ne sera fait. »
Il est toujours facile d'annoncer que l'on
va réviser toutes les valeurs idéales et
tous les principes moraux de l'action po
litique. Mais, comme dit le poète,
On ne charrie pas le soleil,
On ne charrie pas les étoiles.
Il est presque aussi difficile de faire
varier les positions des astres que celles
de la carte. La France est où elle est. La
politique de Berlin ou de Moscou ne peut
oublier la place qu'occupe la France. Et
cette place, à l'extrême couchant de la
presqu'île Europe, conditionne tout calcul
manœuvrier, qu'il soit de Berlin, de
Pékin ou de San-Francisco. Cette manœu
vre est affectée, quoiqu'on veuille ou qu'on
fasse, par le génie des lieux.
Et c'est ce qui fait qu'il y a plus de
sagesse et de véritable esprit politique
dans un vulgaire refrain de junkers berli
nois que dans les abstentions savantes ou
les idéologies compliquées de nos démo
crates.
Celles-ci se détournent de la simple na
ture.
Celui-là y est en plein et à fond.
IV. La parole à Gorenflot
Revenons au (beau projet de loi voté au
Sénat sur l'initiative de MM. Milan, Lou-
bet, Gorenflot.
Ces messieurs sont inquiets de la con
servation de notre type ethnique : ils veu
lent le délivrer des impuretés suspectes.
Il y a trop de Français pour rire. On va
faire des Français pour de bon. Comment?
En imposant des noms français! — Je te
baptise carpe, dira-t-on au lapin.
L'exposé des motifs, cité avant-hier, a
montre que l'on veut agir par la méthode
d'autorité. On ne permettra pas de chan
ger le nom. On sera obligé à ce change
ment. Tous les candidats à la naturalisa
tion seront priés de, modifier ainsi leur pa
tronyme. Et, disent les auteurs du projet,
... quand le pétitionnaire aurait négligé
de faire lui-même les propositions de mo
dification, désormais exigées, la Chancel
lerie y procéderait d'office.
Les décrets de naturalisation compor
tant les noms nouveaux produiraient leur
effet immédiatement et a l'égard de tous.
En foi de quoi, le trio Milan, Loubet et
Gorenflot a proposé au Sénat un article
de loi unique, où se trouvent ces alinéas :
« Tout étranger qui sollicite la natura-
« lisation devra indiquer lui-même .dans
« sa requête les modifications qu'il pro-
« pose d'apporter à son nom patronymi-
« que, afin de lui donner les caractères
« propres aux noms français.
« Dans le cas où. les propositions ne se-
« raient pas formulées, ou si les modifi-
« cations proposées ne paraissaient pas
« jugées suffisantes pour atteindre le but
« recherché, la Chancellerie procéderait
« d'office...
« La décision de la Chancellerie sera
« souveraine et sans appel, le décret qui
«*accordera la naturalisation et attribuera
« un nom nouveau produira ses effets im-
« médiatement..., etc. »
C'est l'autre mercredi, au cours d'une
séance matinale, ouverte à 9 h. 30, que
les quelques sénateurs présents ont voté
sans discussion le texte monstrueux en
vertu duquel l'on verra s'avancer, ha
billée des plus avenants et des plus gentils
noms français, l'épaisse horde des Karful-
POUR LA SECONDE FOIS. BLUM
ET C0TBA TTENTEN RETRAITE
Le communiqué qui a été donné à la
presse à la suite de « l'audition » de MM.
Blum et Delbos par la commission des af
faires étrangères du Sénat est admirable.
Il faut le relire :
Au cours d'un exposé de la situation, fait avec
beaucoup de force et de spontanéité [je te crois!],
M. le président du Conseil et M. le ministre des
Affaires étrangères ont déclaré que le gouverne
ment donnait un démenti absolu à tous les bruits
concernant les prétendues livraisons françaises
d'armes, d'avions et de matériels de guerre.
Le public du Front populaire et peut-
être le Français moyen pourront penser
que ce démenti est donné à nos informa
tions relatives aux tractations qui ont été
menées depuis dix jours par MM. Blum,
représenté par son .chef de cabinet le Juif
Jules Moch, et Pierre Cot, en vue de livrer
des avions et du matériel de guerre ap
partenant à l'Etat français au gouverne
ment de Madrid.
Seuls les gens qui y regardent d'un peu
près comprendront que cela veut dire que
les tractations n'ont pas eu de résultat
parce que les engagements pris n'ont pu
être exécutés. On donne un démenti absolu
au bruit que ces avions et ce matériel ont
été livrés.
S'ils n'ont pas été livrés, ce n'est pas la
faute de Blum et de Cot, car ils ônt fait
tout leur possible pour qu'ils le soient.
S'ils n'ont pas été livrés, si le gouverne
ment, vis-à-vis de l'étranger, peut encore
prendre cette position, c'est uniquement à
la campagne de l' Action française, aidée
des journaux patriotes, qu'on le doit.
Ne discutons pas l'affirmation qu'aucune
livraison n'a été faite en dépit des fortes
raisons que nous avons de craindre le
contraire. Nous n'en sommes que plus heu
reux d'avoir aussi complètement empêché
le crime que l'on a voulu commettre et qui
nous conduisait à la guerre générale.
A
Car on a voulu le commettre; on l'a vou
lu avec une rare obstination, d'abord di
rectement, puis en prenant le plus gros
sier subterfuge. Notre vigilance a tout
déjoué.
Oui, la semaine dernière, Blum, Moch
et leur Cot avaient préparé .un contrat en
tre l'Etat français et le gouvernement de
Madrid pour vendre à celui-ci des avions
Potez, des bombes, des canons, des mitrail
leuses et des cartouches appartenant à
notre armée. Le gouvernement de Madrid
avait envoyé, à Bayonne et à Marseille, des
bateaux pour embarquer ce matériel; il
avait envoyé au Bourget des avions char
gés d'or pour les payer. Le contrat n'a
été déchiré que parce que M. del Castillo,
chargé d'affaires, et successivement tous
les diplomates de l'ambassade l'Espagne,
donnant leur démission publique et moti
vée, ont refusé de le signer.
Oui, Blum-Moch et Cot ont essayé, cette
semaine, de reprendre ce marché en le
mettant au compte de l'industrie privée.
Lundi dernier, Cot a, par écrit, ordonné la
commande de huit avions Bloch 130 qui
uMiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiimimiiimiiiHiiiiiiiiiiimiiiiiiiNiiimiiiiiiiiifiimiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiHiiiiiiiiipiimiimitituiimtiiii
devaient être payés par la remise à la
disposition de la maison Potez (associée
de Bloch) de dix-sept Potez 25, des réser
ves de l'armée, de façon que cette maison
pût revendre ces appareils à l'Espagne.
Oui, ces dix-sept Potez 25, les mêmes
qui faisaient déjà l'objet du premier con
trat, ont attendu pendant huit joursp à
l'aérodrome d'Etampes-Mondésir, leur plein
d'essence fait, les cocardes tricolores effa
cées, les pilotes engagés, le signal de par
tir pour l'Espagne. A un rédacteur du
Figaro, un de ceux qui les gardaient décla
rait hier : « La presse est bien gênante.
Ainsi, l'autre matin, tout était prêt. C'est
la presse qui a tout fait rater. »
M. Delbos a déclaré à la commission
qu'il fallait, pour ce départ, le visa du m
nistère des Affaires étrangères et que ce
visa n'avait pas encore été demandé. G'eit
sans doute, nous l'espérons, parce qu'on
savait que le ministre voyait des difficul
tés à le donner. Mais pourquoi n'ose-l-il
pas prendre, devant le Front populaire, lu
responsabilité de sa timide sagesse?
&
Aujourd'hui, dans la discussion des in
terpellations Dommange et Taittinger, ne
doutons pas que le patriotisme et l'intérêt
national ne soient invoqués pour couvrir
les folies et les crimes manqués de nos
gouvernants.
Ne doutons pas non plus que le débat
ne se termine en affirmant la neutralité de
la France, mais en laissant en place ceux
de qui il n'a pas dépendu qu'elle ne fut
violée. Il y a, même dans cette Chambre,
une majorité capable de réflexion et qui
trouve déplorables de pareils agissements.
Mais elle n'ose qu'aligner les mots ba
lancés d'un ordre du jour. Seuls, dans ce
milieu, les fous et les coquins ont de l'au
dace. C'est pourquoi Cot continuera.
Et le danger est plus grave que ja
mais. Car, après avoir nié avoir fait des
livraisons, le gouvernement a fait dire
qu'il ne s'engageait pas à persévérer dans
cette attitude si des gouvernements étran
gers fournissaient des armes aux belligé
rants.
Si cette hypothèse se réalisait — et,
après ce qui s'est passé ici, comment ne
pas le craindre? — la paix, en péril de
venu imminent, exigerait du gouverne
ment français le maximum de sang-froid
pour se refuser au conflit idéologique et
sanglant qui s'offrirait à lui. Et si les au
tres l'acceptaient ? Justement, parce qu'ils
l'accepteraient, nous devrions le refuser.
La paix! la paix! la paix!
Il n'est pas rassurant qu'on nous dise
que Cot et Moch s'empresseraient de re
prendre leurs opérations « commercia
les » pour lesquelles le Frente popular a
envoyé au Bourget, dans l'après-midi d'hier
encore, un nouvel avion chargé de 1.500
kilos d'or, et que Blum nous lancerait dans
cette guerre générale à laquelle il semble
renoncer à contre-cœur.
Maurice PVJO.
kenstein, des Grumbaiim-Ballin, des Hots-
chiskakawater naturalisés...
Les malheureux Français pourront con
tinuer à se croire entre eux : ils nageront
en pleine juiverie russo-germanique sans
pouvoir obtenir désormais aucun rensei
gnement sûr de l'Etat civil!
Les dreyfusards de 1899, quand ils ont
supprimé le Service des Renseignements,
avaient, selon le mot du colonel Rollin,
crevé les yeux de l'armée française. C'est
au peuple français tout entier que la loi
Milan-Loubet-Gorenflot s'efforce de four
rer ce bandeau-emplâtre sur l'œil.
Jusqu'ici, le Sénat seul a adopté ce pro
jet. Le texte en sera soumis aux votes
de la Chambre. Se trouvera-t-il quelques
députés français pour oser porter à la tri
bune du Palais-Bourbon la triple protes
tation de la Patrie, de la Justice et de la
Vérité ?
V. Pour les médecins français
"La France est trahie en gros par la loi
Milan-Gorenflot. Mais le secteur social-no-
tional qui s'appelle la Médecine française
n'est pas mieux traité que le corps du
pays.
Le docteur F. Querrioux, dont on con
naît la belle campagne de défense profes
sionnelle, nous a fait l'honneur de nous
écrire :
J'ai appris samedi une nouvelle trahi
son voulue par Léon Blum, ex-Karfun-
kelstein...
Vr.ydéputé m'écrit, 'à propos des dix ans
de naturalisation voulus par les médecins
que :
« des démarches sont faites actuelle
ment, et notamment mercredi dernier, au
près du ministre de l'Intérieur pour que le
gouvernement demande l'abrogation de la
loi qui a été votée », ceci pour favoriser
les médecins juifs allemands réfugiés.
lisation!
Il s'agit de la loi Nast, votée en juillet
1935, et qui pourtant est insuffisante, puis
qu'elle ne prévoit pas un délai de natura
lisation.
J'ai appris hier également, de source
sûre, que « les naturalisations marchaient
» rondement depuis le ministère juif
En naturalisant, on fait des électeurs.
Ces électeurs font les élus.
Et les élus consolident les « occupa
tions » de leur conquête juive.
Ce n'est pas plus malin que ça!
Quand, il y a trente ans, nous disions
aux nationalistes que la Démocratie était
leur plus féroce. ennemie, ils nous
croyaient emportés par l'esprit de système
ou l'esprit de parti.
Nous voyions simplement les Causes et
les Forces à l'œuvre : nous en prévoyions
.les effets.
Chacun peut voir aujourd'hui ces sales
effets, tels qu'ils sont.
Charles MAURRAS.
Les événements d Espagne
ont été évoqués
à la commission des Affaires
étrangères de la Chambre
Les dénégations d'Yvon Delbos
La commission des affaires étrangères
de la Chambre a tenu hier une très im
portante séance, au cours de laquelle v ont
été évoqués les graves problèmes de la po
litique extérieure, et notamment les évé
nements d'Espagne.
Le ministre des Affaires étrangères,
Yvon Delbos, s'est efforcé de répondre à
toutes les questions qui lui ont été posées,
tout en éludant certains points qui le gê
nent, notamment en ce qui concerne le
rapprochement qui s'est dessiné entre
l'Italie, l'Autriche et l'Allemagne au len
demain de la victoire remportée par l'Ita
lie en Ethiopie.
Comme d'habitude, le communiqué re
mis à la presse a consisté en -une sorte de
nomenclature des questions qui ont été
discutées au cours de la réunion.
Voici donc ce que nous avons pu savoir.
Une vive discussion s'est établie entre
MM. de Kerillis et Yvon Delbos au sujet
de la livraison d'armes consenties au
gouvernement espagnol par le gouverne
ment français.
M. Yvon Delbos a déclaré que le gou
vernement français n'avait à aucun mo
ment fourni des armes à l'Espagne, qu'il
avait observé la plus stricte neutralité et
qu'il était décidé à persister dans cette
politique de non-intervention.
Mais il a donné à entendre qu'il ne
s'engageait pas à persévérer dans cette
attitude si des gouvernements étrangers
s'avisaient de fournir des armes aux
belligérants.
M. Yvon Delbos a déclaré que l'Italie
avait opposé le démenti le plus formel
aux informations qui insinuaient qu'elle
avait livré des armes aux adversaires du
gouvernement espagnol.
En ce qui concerne la livraison aux
insurgés d'avions Focker, le ministre a
déclaré qu'il n'en avait pas entendu par
ler.
Répondant à une question de M. de
Kerillis, Yvon "Delbos a déclaré que, s'il
y a eu au Conseil des ministres certaines
hésitations de la part de quelques mem
bres- du gouvernement, aucune divergence
de vues sérieuse n'a divisé les membres
du cabinet.
Interrogé sur le point de savoir s'il
avait envisagé avec l'Angleterre la réper
cussion que les incidents d'Espagne pour
raient avoir avec le monde musulman dp
Maroc, le ministre a répondu par l'afflr-
25 Cent. PAHI» ST D&UtTQBEHT K LA SB»
30 Cent. DÉPARTEMENTS ET COLOtTO
ABONHEHEim * an « nus S «M
france et Colonies "2 fr. SS tt. 79 tr.
Etranger plein tarif. 190 tt. 100 tr. U fr,
Pays à tarif rédult K .. i!l 13# fr. 70 tr. 41 tr.
Chèque postais Compta 339.04 PARIS
«ÉDÏTIONtDES5t HEURES*
® m mm
ORGANE DU NATIONALISME INTÉGRAL
Tout ce qui est national est nôtre. — Le Duc d'ORLEANS.
Chef de la Maison de France, fen revendique tous les droits, fen atsume
toutes les responsabilités, fen accepte tous les devoirs.
Le Duc de GUISE, héritier des quarante rois qni« en mille an*, firent la Fw~.ee.
Vendredi 31 Juillet 1936
REDACTION ET ADMINISTRATION
1, nie du Boecador (19, avenu» Montaigne)
PARIS m
Adresse télégraphique : AC/IOJfRAN - PARIS
Téléphone: Administration: Balzao 63-82 et 33
Rédaction; Balzac 36-38; Publicité: Balzac 36-S3
Après 10 heures du soir : Guteaberg 08-43
Registre du Commerça s Seine M* 78.583
Fondateur .• HENRI VAUGEOIS - Directeurs politiques : LEON DÂUDET et CHARLES MAURRAS. - Rédacteur en chef s MAURICE PUJO.
La France heureuse et prospère!
« Pendant les grèves, mon atelier a été occupé.
Actuellement, le rendement du travail est bien moin
dre ï c'est un essai d'adaptation et je ne veux pas
récriminer. Mais les commandes se sont encore ralen
ties. Voilà dans quel cercle vicieux nous tournons î
obligations envers nos ouvriers, échéances, charges
fiscales, manque d'affaires, prix non encore adaptés!
Il n'y a que deux solutions : la faillite ou la saisie!... ))
(Lettre d'un petit industriel du faubourg Saint-
Antoine, CITEE PAR U « ŒUVRE » t)
ON CRYPTOGOUVERNEMENT
Ce prétendu gouvernement à décou
vert, auquel Blum imprime sa marque
sémitique orientale, et qui se donne
comme un gouvernement des « masses »,
est, en fait, un gouvernement du secret,
un cryptogouvernement. En cela, il se
distingue de tous les cabinets qui se sont
succédé depuis celui de Waldeck-Drey-
fus, formé pour l'acquittement judiciaire
du traître (1) et la remise à la Sûreté gé
nérale des services du II e Bureau des
Renseignements. Le cabinet Waldeck
était ténébreux, dans sa formation comme
dans ses buts. Le cabinet Blum est se
cret.
Il l'est dans sa législation rapide, à
niains levées et au pied levé, faite de tex
tes incohérents, plus bâclés encore que
ceux de ses prédécesseurs. Dans la « na
tionalisation » de la Banque de France,
— euphémisme qui veut dire asservis
sement — on distingue seulement le dé
sir de recourir à l'inflation sans que ça
9| SACHE et à en venir à l'assignat et au j
cours forcé par une sape, par un chemi
nement souterrain. Malheureusement, la
chose a transpiré, les mouvements de
fonds sont guettés par une foule d'ob
servateurs attentifs, et il arrivera un mo
ment où la vérité sera intégralement con
nue. Cependant que le public s'en res
sentira quant au fameux « prix de la
vie », que devaient déjà faire baisser les
absurdes décrets-lois de Laval et de Ré
gnier.
Le caractère cryptique du cabinet
Blum vient de se manifester d'une façon
éclatante dans ces livraisons cachées, au
« Frente popular » espagnol, d'avions,
de canons et de munitions. Dès son arri
vée aux affaires, ce cabinet oriental té
moignait de son hostilité à la presse in
dépendante et révélatrice en relevant le
délit de « fausse nouvelle » au sujet de
nouvelles d'ailleurs vérifiées - de tous les
côtés depuis lors. H s'agissait des occu
pations d'usines, qui étaient la grande
pensée de Blum, inspiré- par -Moscou,
pour le rétablissement^ de la confiance,
et qui étaient et demeurent la négation
absolue du droit de propriété. La multi
plication et lia. gravité des cas d'occupa
tion rendirent promptement le secret
impossible. Puis devant le crime — Ber-
nus. dixit — des livraisons d'armés,
d'avions et de munitions se dressèrent
simultanément l'Action française , par la
plume initiale de Pujo, puis- le Jour.
Toute la presse d'information suivit.
Aux dernières nouvelles, le gouverne
ment nie que ces livraisons aient eu lieu,
mais il ne peut nier non moins qu'il ait
tenté-d'en faire, et rien n'assure qu'il n'en
tentera pas encore, cette fois avec plus
de succès. Mais la nation française est
avertie, et le cryptogouvernement sera
tenu pour responsable des complications
qui ne manqueront pas de surgir du fait
que notre exemple pourra être suivi, en
sens contraire, par l'Italie, l'Allemagne
et le Portugal.
Il y a bien une issue : la suppression
de la liberté de la presse et, comme le
demande un certain Deschizeaux, ou des
Ciseaux, l'ordre à tous les journaux
d'insérer un communiqué gouvernemen
tal quotidien annonçant, sous peine
d'amende, voire de prison, des nouvelles
favorables au sanhédrin roùge, en taisant
les autres. C'est le procédé actuellement
employé par le gouvernement du
« Frente popular », mais il ne donne au
cun résultat. En France, il aboutirait,
comme cela s'est vu à la fin du second
Empire, à un résultat totalement opposé
à celui recherché par le gouvernement
et à la multiplication des Lanterne.
C'était aussi la manière allemande, pen
dant l'occupation de la Belgique, et que
tourna heureusement la Libre Belgique.
En 1917, la censure de presse ne m'em
pêcha nullement de mettre en cause
Jean-Louis Malvy, ministre de l'Inté
rieur, en l'adjurant de poursuivre la
trahison dans la personne de son com
père et complice Almereyda, directeur
du Bonnet rouge. C'est alors que cet
abruti de Painlevé, président du Conseil,
ministre de la Guerre, imagina, avec
l'aide des Greffulhe, du policier France
et de Bouju, le fameux complot des pa
noplies, lequel fit choir Painlevé sous les
éclats de rire et arriver aux affaires Cle
menceau, le Père la Victoire.
, Ce- précédent est -peu-- encourageant
pour les projets éventuels du crypto
cabinet, section des « complots ».
Vous connaissez les vers de Baude
laire :
Il est de forts parfums pour qui toute matière
Est poreuse. On dirait qu'ils traversent le verre.
Le fumet d'Orient du cabinet Blum
est de ceux-là.
Léon DAUDET.
mimnmiiftniuitiinfnitnivniiisi
(1) Contrairement aux ordres occultes de Wal
deck, Dreyfus fut, à Rennes, condamné de nou
veau.
mniiiHiiiiaiitiiMiiiiiitiminiffiiiiniiiintiiiiiiiiiiuiititiiMiiiiiiiiifti»
LA BATAILLE POUR L'ORDRE EN ESPAGNE
Les troupes nationales remportent
de nombreux succès
L'offensive gouvernementale de Saragosse esï
brisée.-» Valence serait prise.— Une nouvelle
offensive contre Madrid a atteint ses premiers
objectifs
Sur presque tous les fronts, les natio
naux espagnols ont remporté aujourd'hui
des succès importants.
L'armée du général Mola," maîtresse de
puis trois jours des crêtes qui comman
dent Madrid, a déclanché une nouvelle of
fensive, au cours de laquelle elle a écrasé
les milices ouvrières et pris Guadarrama
et Buitrago.
L'armée du général Cabanellas a battu
les colonnes catalanes qui menaçaient Sa
ragosse et arrêté leur avance.
Au sud, les forces du général Queipo de
Llano, maîtresses d'Huelva depuis hier,
ont pris la ville d'Ayamonte et marchent
victorieusement sur le nid .communiste de
Rio Tinto à l'ouest, sur Malaga à l'est.
Au nord-est, Oyarzun a été repris aux
rouges, et Saint-Sébastien est à nouveau
menacé.
Sur mer, les communications, interrom
pues un temps par les sous-marins gouver
nementaux, sont rétablies entre le Maroc
et Algésiras, et permettront l'envoi de ren
forts marocains en Espagne.
Enfin, si la nouvelle de la prise de Va
lence par les nationaux est confirmée, cet
événement, qui menace les combattants
gouvernementaux de Madrid sur leurs ar
rières, peut avoir une influence décisive
sur la suite des opérations.
La situ ation g énérale
La conquête de Valence
Redio -Séviile a diffusé hiec matin le com
muniqué suivant :
Nouvelle victoire pour nos troupes : la
ville de Valence, qui s'était ralliée hier à
notre mouvement; est entièrement entre nos
mains avec toute la région avoisinante.
Trois colonnes de secours, envoyées par le
gouvernement marxiste de Barcelone au se
cours des communistes de Valence, ont été
défaites et se sont enfuies en abandonnant,
dans leur précipitation, leurs armes sur le
terrain.
Les miliciens communistes faisaient régner
à Valcnœ une véritable terreur; aussi, dès
i'entree de nos troupes dans celte ville, la
population les a longuement acclamées et a
pavoisé les maisons aux couleurs de l'Espa
gne.
Dès aujourd'hui règne à Valence un calme
complet. Le travail va reprendre normale
ment.
Le général Mola a «dressé au général
Queipo de Llano un télégramme le félicitant
pour les succès remportés par ses troupes
dans le sud et confirmant qu'il tenait lui-
même les cols menant à Madrid.
Nous donnons naturellement ces informa
tions, transmises par les insurgés, sous toutes
réserves- Elles n'ont pas encore de confir
mation officielle de source neutre. Elles pa
raissent cependant vraisemblables.
Dans ce cas, la situation de Madrid, cou
pée de ses approvisionnements et de la der
nière ligne de retraite, apparaîtrait presque
désespérée. • •
Un démenti qui ne dément rien
Au sujet des événements qui se sont dé
roulés à Valence, le gouvernement de Ma
drid a publié, tard dans la soirée, le dé
menti suivant :
Les nouvelles suivant lesquelles les militaires de
Valence se seraient mis du côté des rébelles sont
dénuées de fondement et sont lancées par les en
nemis du régime.
On remarquera que ce communiqué ne
dit pas nettement que Valence est toujours
aux mains du gouvernement.
Les succès des nationaux
Voici les renseignements qui ont été com
muniqués hier matin, à 8 heures, par Radio-
Lisbonne :
La 'bataille dans les monts Guadarrama,
au nord-ouest de Madrid, s'est terminée à
l'avantage des insurgés, qui ont complètement
défait les milices marxistes.
Le silence de Madrid et de Barcelone sur
l'issue de cette bataille, ainsi que sur toutes,
les opérations se déroulant autour de la ca
pitale, est très significatif. Depuis vingt-qua
tre heures, la situation à Madrid s'est bien
compliquée.
La nouvelle du ralliement de Valence au
gouvernement de Burgos est certaine.
(Lire la suite en 3' page)
LA
I. La défense contre la peste
Ni l'Etat, ni l'Armée, ni le moral de la
Nation française ne sont équipés aujour
d'hui pour jouer aucun rôle immédiate
ment actif d'ans les graves complications
de l'heure internationale.
Mais, à défaut de l'actif, il y a le passif.
A défaut de .mesures offensives qu'il se
rait dangereux de prendre ou de même
tenter, il reste les mesures de défense et
de précaution : la plus simple consiste
rait à nous mettre en garde contre tout ap
port communiste venu de Russie. Croit-
on difficile de s'en garer? Un petit pays
nous donne l'exemple.
Le Portugal n'a jamais reconnu le gou
vernement soviétique de la Russie. Il a
toujours évité de lui donner la moindre
hospitalité.
A diverses reprises, lorsque des navires
soviétiques ont fait relâche ; à Lisbonne,
leurs équipages n'ont même pas obtenu la
permission de débarquer, *f*.\
Jamais cette permission n'a été donnée,
sauf au commandant et au préposé aux vi
vres, lesquels étaient accompagnés, pen
dant la durée de leurs courses en ville,
par des inspecteurs de la police du port.
Garde! Prophylaxie! Défense. Et puis?
Et puis, défense encore! Quel intérêt voit-
on à ce que de grands peuples civilisés
comme le Portugal, l'Espagne, l'Italie, la
France soient contaminés par la horde
slavo-juive? Celle-ci n'a qu'un intérêt : la
perturbation.
Il y aura bientôt six ans pleins, M. Ar
nold Rechberg disait l'essentiel dans un
article de la Dépêche de Toulouse (16 oc
tobre 1930) que M. de Monzie a cité dans
son Petit Manuel de la Russie nouvelle :
« Le Kremlin travaille fiévreusement à
« déclencher u'ne nouvelle guerre en Eu-
« rope continentale.
« Peu importe aux cheîs rouges si
« l'Italie et l'Allemagne ou la France et
« la Pologne en vont être les vainqueurs.
« Ils sont sûrs que le résultat final
« d'une nouvelle guerre européenne sera
« le triomphe du bolchevisme dans tous
« les pays belligérants, chez les vaincus
« d'abord, et chez les vainqueurs ensuite.
« Ils croient leur jeu d'autant moins
« risqué qu'ils s'estiment inattaquables
« à Moscou, protégés, par les distances
« qui les séparent de l'Europe occidërî-
« taie et, centrale. »
Etant donné la radicale indifférence que
témoigne Moscou sur l'article victoire ou
défaite, en s'accommodant de l'une ou de
l'autre, un seul devoir devrait être pra
tiqué : celui de s'interdire absolument
tout rapport de contiguïté avec le cor
rupteur soviétique.
C'est le devoir que le Portugal a su
s'imposer.
Dira-t-on qu'il est dur?
Il est plus dur encore que ce devoir
tutélaire soit transgressé.
H. Quand les Soviets
ont l'entrée libre
Les Allemands guettent avec une atten
tion soutenue les nouvelles d'Espagne. Ils
se les traduisent limpidement. Lisez ce
qu'en dît M. Georges Blun dans une lettre
de Berlin, adressée à la Nation belge
d'hier :
Ce qui frappe le plus dans les comp
tes rendus des Allemands qui fuient l'Es
pagne, c'est l'unanimité avec laquelle ils
ont dénoncé la présence dans les rangs
des milices du front populaire de juifs
communistes et marxistes immigrés d'al
lemagne ou venus tout droit de Russie
et de Pologne.
Il paraîtrait même que ces Juifs comp
teraient parmi les plus exaltés et les plus
cruels et que ce seraient à leurs excita
tions que l'on devrait une bonne partie
des crimes abominables qui ensanglan
tent le sol espagnol.
Ce témoignage n'était pas sous nos yeux
quand nous écrivions hier qu'il ne fallait
pas imputer certaines horreurs à l'Espa
gne, mais les insérer au dossier naturel,
au dossier éternel de la Révolution... Com
me il convient, les révolutionnaires-nés,
les Juifs,
Ces obscurs étrangers, sombres agitateurs,
prennent la première place avec les Slaves
sémitisés de la grande plaine asiate. _
11 serait étonnant que cette barbarie ne
servît à faire ruisseler toutes les plus
sanglantes sauvageries.
Refrain : — Allons-nous nous en gar
der? Et le saurons-nous? Le bon exemple
portugais nous sauvera-t-il?
III. Le génie des lieux
Seulement, il faudrait savoir aussi nous
tenir en défense du côté d'Hitler et de l'Al
lemagne : les hommes d'Etat de la Troi
sième République en ont-ils jamais été
bien capables ?
Un jeune et fidèle esprit qui garde avec
une précision merveilleuse le dépôt des
réflexions de Jacques Bainville et de tout
ce qui contribuait à ces réflexions, notrè
ami Jean Marcel nous adresse trois textes
pleins de vêrtu, relatifs à l'Ennemi n° tin.
• D'abord deux discours d'Hitler, dont le
langage, mais non le cœur, a changé au
lendemain des célèbres élections de l'au
tomne 1930.
Premier discours à" Munich : « Nous
« avons besoin d'un million de kilomètres
« carrés, que nous v ne pourrons trouver
« qu'a l'est. Je serai sans pitié pour les
« Polonais, que je chasserai. Qu'ils, s'ins-
« tallent, s'ils le veulent, en Sibérie. »
Deuxième discours à Berlin pour la ren
trée du Reichstag : « Le premier but à
« atteindre est l'anéantissement de la
« France. Nous disposerons pour cette
« guerre des effectifs de nos compagnies
« d'assaut et de ceux des Casques d'Acier.
« Cette guerre sera fort rapidement li-
« quidée. La France sera mise knock-out
« une fois pour toutes.
,« Ne vous laissez pas tromper par les
« négociations que je conduis avec les
« Anglais, auxquels je suis bien obligé de
« dire que je partagerai le monde avec
« eux. Tout cela n'est qu'une question de
« tactique. Je tromperai l'Angleterre, car
.« c'est à nous seuls que revient la supré-
« matie mondiale.
« Croyez-moi, messieurs, j'ai d'ores et
« déjà l'Angleterre en poche, mais j'ai be-
« soin d'elle pour détruire plus sûrement
« la France. Lorsque ce sera fait, j'orien-
« terai les directions de la politique vers
« la Russie.
« Nous avons besoin des Soviets, car
« les syndicats essayeront naturellement
« de troubler par une grève générale la
« guerre contre la France. Les Soviets in-
« terviendront cependant auprès des coni-
« munistes allemands pour qu'ils ne s'op-
« posent pas à la guerre contre la France.
« Plus tard, nous écraserons l'Angle-
« terre avec l'aide de la Russie, à laquelle
« nous donnerons les Indes. » (De la Li
berté , 20-10-1930.)
« Ainsi le seigneur Adolphe nous mon
tre que les frictions de l'Ours et de la
Baleine ne lui étaient pas inconnues,
même et surtout quand les frontières de
l'Afghanistan en étaient le théâtre.
« Et naturellement, Bainville, un peu
plus tard, donna son aval (A.F. 17-10-33) :
« Lorsque Bismarck eut battu et expulsé
« l'Autriche, lorsqu'il eut enchaîné à la
« Prusse les Etats allemands du Sud, il
« désira encore la guerre pour consolider
t ces résultats par une victoire sur la
« France.
t La même idée viendra à Hitler ou à
« ses successeurs après la réalisation de
« l'Anschluss, la dislocation de la Tchéco-
« Slovaquie, la reprise de territoire sur
« les Polonais ou ce qui, dans le même
« genre, peut s'imaginer. Déjà, en 1914,
« le grand état-major prussien n'avait pu
« trouver aucun moyen militaire ou po-
« litique d'obtenir une décision sur le
« front oriental si les forces françaises
« restaient intactes. Tout Kriegspiel con-
« cluait à la nécessité de réduire la Fran-
« ce à l'impuissance.
« Avant, pendant ou après, c'est tou-
« jours de notre coté que l'Allemagne
« regardera et qu'elle cherchera la con-
« formation des, résultats obtenus par elle
•Mf ailleurs. Hitler peut nous offrir son. dl-
« liahee. La: vérité reste dans le vieux
« chant qu'ont repris d'eux-mêmes les
« hitlériens : Siegreich wollen wir Frank-
« reich schlagen. C'est la France que
« nous voulons battre victorieusement,
« — car, jusque-là, rien ne sera fait. »
Il est toujours facile d'annoncer que l'on
va réviser toutes les valeurs idéales et
tous les principes moraux de l'action po
litique. Mais, comme dit le poète,
On ne charrie pas le soleil,
On ne charrie pas les étoiles.
Il est presque aussi difficile de faire
varier les positions des astres que celles
de la carte. La France est où elle est. La
politique de Berlin ou de Moscou ne peut
oublier la place qu'occupe la France. Et
cette place, à l'extrême couchant de la
presqu'île Europe, conditionne tout calcul
manœuvrier, qu'il soit de Berlin, de
Pékin ou de San-Francisco. Cette manœu
vre est affectée, quoiqu'on veuille ou qu'on
fasse, par le génie des lieux.
Et c'est ce qui fait qu'il y a plus de
sagesse et de véritable esprit politique
dans un vulgaire refrain de junkers berli
nois que dans les abstentions savantes ou
les idéologies compliquées de nos démo
crates.
Celles-ci se détournent de la simple na
ture.
Celui-là y est en plein et à fond.
IV. La parole à Gorenflot
Revenons au (beau projet de loi voté au
Sénat sur l'initiative de MM. Milan, Lou-
bet, Gorenflot.
Ces messieurs sont inquiets de la con
servation de notre type ethnique : ils veu
lent le délivrer des impuretés suspectes.
Il y a trop de Français pour rire. On va
faire des Français pour de bon. Comment?
En imposant des noms français! — Je te
baptise carpe, dira-t-on au lapin.
L'exposé des motifs, cité avant-hier, a
montre que l'on veut agir par la méthode
d'autorité. On ne permettra pas de chan
ger le nom. On sera obligé à ce change
ment. Tous les candidats à la naturalisa
tion seront priés de, modifier ainsi leur pa
tronyme. Et, disent les auteurs du projet,
... quand le pétitionnaire aurait négligé
de faire lui-même les propositions de mo
dification, désormais exigées, la Chancel
lerie y procéderait d'office.
Les décrets de naturalisation compor
tant les noms nouveaux produiraient leur
effet immédiatement et a l'égard de tous.
En foi de quoi, le trio Milan, Loubet et
Gorenflot a proposé au Sénat un article
de loi unique, où se trouvent ces alinéas :
« Tout étranger qui sollicite la natura-
« lisation devra indiquer lui-même .dans
« sa requête les modifications qu'il pro-
« pose d'apporter à son nom patronymi-
« que, afin de lui donner les caractères
« propres aux noms français.
« Dans le cas où. les propositions ne se-
« raient pas formulées, ou si les modifi-
« cations proposées ne paraissaient pas
« jugées suffisantes pour atteindre le but
« recherché, la Chancellerie procéderait
« d'office...
« La décision de la Chancellerie sera
« souveraine et sans appel, le décret qui
«*accordera la naturalisation et attribuera
« un nom nouveau produira ses effets im-
« médiatement..., etc. »
C'est l'autre mercredi, au cours d'une
séance matinale, ouverte à 9 h. 30, que
les quelques sénateurs présents ont voté
sans discussion le texte monstrueux en
vertu duquel l'on verra s'avancer, ha
billée des plus avenants et des plus gentils
noms français, l'épaisse horde des Karful-
POUR LA SECONDE FOIS. BLUM
ET C0TBA TTENTEN RETRAITE
Le communiqué qui a été donné à la
presse à la suite de « l'audition » de MM.
Blum et Delbos par la commission des af
faires étrangères du Sénat est admirable.
Il faut le relire :
Au cours d'un exposé de la situation, fait avec
beaucoup de force et de spontanéité [je te crois!],
M. le président du Conseil et M. le ministre des
Affaires étrangères ont déclaré que le gouverne
ment donnait un démenti absolu à tous les bruits
concernant les prétendues livraisons françaises
d'armes, d'avions et de matériels de guerre.
Le public du Front populaire et peut-
être le Français moyen pourront penser
que ce démenti est donné à nos informa
tions relatives aux tractations qui ont été
menées depuis dix jours par MM. Blum,
représenté par son .chef de cabinet le Juif
Jules Moch, et Pierre Cot, en vue de livrer
des avions et du matériel de guerre ap
partenant à l'Etat français au gouverne
ment de Madrid.
Seuls les gens qui y regardent d'un peu
près comprendront que cela veut dire que
les tractations n'ont pas eu de résultat
parce que les engagements pris n'ont pu
être exécutés. On donne un démenti absolu
au bruit que ces avions et ce matériel ont
été livrés.
S'ils n'ont pas été livrés, ce n'est pas la
faute de Blum et de Cot, car ils ônt fait
tout leur possible pour qu'ils le soient.
S'ils n'ont pas été livrés, si le gouverne
ment, vis-à-vis de l'étranger, peut encore
prendre cette position, c'est uniquement à
la campagne de l' Action française, aidée
des journaux patriotes, qu'on le doit.
Ne discutons pas l'affirmation qu'aucune
livraison n'a été faite en dépit des fortes
raisons que nous avons de craindre le
contraire. Nous n'en sommes que plus heu
reux d'avoir aussi complètement empêché
le crime que l'on a voulu commettre et qui
nous conduisait à la guerre générale.
A
Car on a voulu le commettre; on l'a vou
lu avec une rare obstination, d'abord di
rectement, puis en prenant le plus gros
sier subterfuge. Notre vigilance a tout
déjoué.
Oui, la semaine dernière, Blum, Moch
et leur Cot avaient préparé .un contrat en
tre l'Etat français et le gouvernement de
Madrid pour vendre à celui-ci des avions
Potez, des bombes, des canons, des mitrail
leuses et des cartouches appartenant à
notre armée. Le gouvernement de Madrid
avait envoyé, à Bayonne et à Marseille, des
bateaux pour embarquer ce matériel; il
avait envoyé au Bourget des avions char
gés d'or pour les payer. Le contrat n'a
été déchiré que parce que M. del Castillo,
chargé d'affaires, et successivement tous
les diplomates de l'ambassade l'Espagne,
donnant leur démission publique et moti
vée, ont refusé de le signer.
Oui, Blum-Moch et Cot ont essayé, cette
semaine, de reprendre ce marché en le
mettant au compte de l'industrie privée.
Lundi dernier, Cot a, par écrit, ordonné la
commande de huit avions Bloch 130 qui
uMiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiimimiiimiiiHiiiiiiiiiiimiiiiiiiNiiimiiiiiiiiifiimiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiHiiiiiiiiipiimiimitituiimtiiii
devaient être payés par la remise à la
disposition de la maison Potez (associée
de Bloch) de dix-sept Potez 25, des réser
ves de l'armée, de façon que cette maison
pût revendre ces appareils à l'Espagne.
Oui, ces dix-sept Potez 25, les mêmes
qui faisaient déjà l'objet du premier con
trat, ont attendu pendant huit joursp à
l'aérodrome d'Etampes-Mondésir, leur plein
d'essence fait, les cocardes tricolores effa
cées, les pilotes engagés, le signal de par
tir pour l'Espagne. A un rédacteur du
Figaro, un de ceux qui les gardaient décla
rait hier : « La presse est bien gênante.
Ainsi, l'autre matin, tout était prêt. C'est
la presse qui a tout fait rater. »
M. Delbos a déclaré à la commission
qu'il fallait, pour ce départ, le visa du m
nistère des Affaires étrangères et que ce
visa n'avait pas encore été demandé. G'eit
sans doute, nous l'espérons, parce qu'on
savait que le ministre voyait des difficul
tés à le donner. Mais pourquoi n'ose-l-il
pas prendre, devant le Front populaire, lu
responsabilité de sa timide sagesse?
&
Aujourd'hui, dans la discussion des in
terpellations Dommange et Taittinger, ne
doutons pas que le patriotisme et l'intérêt
national ne soient invoqués pour couvrir
les folies et les crimes manqués de nos
gouvernants.
Ne doutons pas non plus que le débat
ne se termine en affirmant la neutralité de
la France, mais en laissant en place ceux
de qui il n'a pas dépendu qu'elle ne fut
violée. Il y a, même dans cette Chambre,
une majorité capable de réflexion et qui
trouve déplorables de pareils agissements.
Mais elle n'ose qu'aligner les mots ba
lancés d'un ordre du jour. Seuls, dans ce
milieu, les fous et les coquins ont de l'au
dace. C'est pourquoi Cot continuera.
Et le danger est plus grave que ja
mais. Car, après avoir nié avoir fait des
livraisons, le gouvernement a fait dire
qu'il ne s'engageait pas à persévérer dans
cette attitude si des gouvernements étran
gers fournissaient des armes aux belligé
rants.
Si cette hypothèse se réalisait — et,
après ce qui s'est passé ici, comment ne
pas le craindre? — la paix, en péril de
venu imminent, exigerait du gouverne
ment français le maximum de sang-froid
pour se refuser au conflit idéologique et
sanglant qui s'offrirait à lui. Et si les au
tres l'acceptaient ? Justement, parce qu'ils
l'accepteraient, nous devrions le refuser.
La paix! la paix! la paix!
Il n'est pas rassurant qu'on nous dise
que Cot et Moch s'empresseraient de re
prendre leurs opérations « commercia
les » pour lesquelles le Frente popular a
envoyé au Bourget, dans l'après-midi d'hier
encore, un nouvel avion chargé de 1.500
kilos d'or, et que Blum nous lancerait dans
cette guerre générale à laquelle il semble
renoncer à contre-cœur.
Maurice PVJO.
kenstein, des Grumbaiim-Ballin, des Hots-
chiskakawater naturalisés...
Les malheureux Français pourront con
tinuer à se croire entre eux : ils nageront
en pleine juiverie russo-germanique sans
pouvoir obtenir désormais aucun rensei
gnement sûr de l'Etat civil!
Les dreyfusards de 1899, quand ils ont
supprimé le Service des Renseignements,
avaient, selon le mot du colonel Rollin,
crevé les yeux de l'armée française. C'est
au peuple français tout entier que la loi
Milan-Loubet-Gorenflot s'efforce de four
rer ce bandeau-emplâtre sur l'œil.
Jusqu'ici, le Sénat seul a adopté ce pro
jet. Le texte en sera soumis aux votes
de la Chambre. Se trouvera-t-il quelques
députés français pour oser porter à la tri
bune du Palais-Bourbon la triple protes
tation de la Patrie, de la Justice et de la
Vérité ?
V. Pour les médecins français
"La France est trahie en gros par la loi
Milan-Gorenflot. Mais le secteur social-no-
tional qui s'appelle la Médecine française
n'est pas mieux traité que le corps du
pays.
Le docteur F. Querrioux, dont on con
naît la belle campagne de défense profes
sionnelle, nous a fait l'honneur de nous
écrire :
J'ai appris samedi une nouvelle trahi
son voulue par Léon Blum, ex-Karfun-
kelstein...
Vr.ydéputé m'écrit, 'à propos des dix ans
de naturalisation voulus par les médecins
que :
« des démarches sont faites actuelle
ment, et notamment mercredi dernier, au
près du ministre de l'Intérieur pour que le
gouvernement demande l'abrogation de la
loi qui a été votée », ceci pour favoriser
les médecins juifs allemands réfugiés.
lisation!
Il s'agit de la loi Nast, votée en juillet
1935, et qui pourtant est insuffisante, puis
qu'elle ne prévoit pas un délai de natura
lisation.
J'ai appris hier également, de source
sûre, que « les naturalisations marchaient
» rondement depuis le ministère juif
En naturalisant, on fait des électeurs.
Ces électeurs font les élus.
Et les élus consolident les « occupa
tions » de leur conquête juive.
Ce n'est pas plus malin que ça!
Quand, il y a trente ans, nous disions
aux nationalistes que la Démocratie était
leur plus féroce. ennemie, ils nous
croyaient emportés par l'esprit de système
ou l'esprit de parti.
Nous voyions simplement les Causes et
les Forces à l'œuvre : nous en prévoyions
.les effets.
Chacun peut voir aujourd'hui ces sales
effets, tels qu'ils sont.
Charles MAURRAS.
Les événements d Espagne
ont été évoqués
à la commission des Affaires
étrangères de la Chambre
Les dénégations d'Yvon Delbos
La commission des affaires étrangères
de la Chambre a tenu hier une très im
portante séance, au cours de laquelle v ont
été évoqués les graves problèmes de la po
litique extérieure, et notamment les évé
nements d'Espagne.
Le ministre des Affaires étrangères,
Yvon Delbos, s'est efforcé de répondre à
toutes les questions qui lui ont été posées,
tout en éludant certains points qui le gê
nent, notamment en ce qui concerne le
rapprochement qui s'est dessiné entre
l'Italie, l'Autriche et l'Allemagne au len
demain de la victoire remportée par l'Ita
lie en Ethiopie.
Comme d'habitude, le communiqué re
mis à la presse a consisté en -une sorte de
nomenclature des questions qui ont été
discutées au cours de la réunion.
Voici donc ce que nous avons pu savoir.
Une vive discussion s'est établie entre
MM. de Kerillis et Yvon Delbos au sujet
de la livraison d'armes consenties au
gouvernement espagnol par le gouverne
ment français.
M. Yvon Delbos a déclaré que le gou
vernement français n'avait à aucun mo
ment fourni des armes à l'Espagne, qu'il
avait observé la plus stricte neutralité et
qu'il était décidé à persister dans cette
politique de non-intervention.
Mais il a donné à entendre qu'il ne
s'engageait pas à persévérer dans cette
attitude si des gouvernements étrangers
s'avisaient de fournir des armes aux
belligérants.
M. Yvon Delbos a déclaré que l'Italie
avait opposé le démenti le plus formel
aux informations qui insinuaient qu'elle
avait livré des armes aux adversaires du
gouvernement espagnol.
En ce qui concerne la livraison aux
insurgés d'avions Focker, le ministre a
déclaré qu'il n'en avait pas entendu par
ler.
Répondant à une question de M. de
Kerillis, Yvon "Delbos a déclaré que, s'il
y a eu au Conseil des ministres certaines
hésitations de la part de quelques mem
bres- du gouvernement, aucune divergence
de vues sérieuse n'a divisé les membres
du cabinet.
Interrogé sur le point de savoir s'il
avait envisagé avec l'Angleterre la réper
cussion que les incidents d'Espagne pour
raient avoir avec le monde musulman dp
Maroc, le ministre a répondu par l'afflr-
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