Titre : L'Action française : organe du nationalisme intégral / directeur politique : Henri Vaugeois ; rédacteur en chef : Léon Daudet
Auteur : Action française. Auteur du texte
Éditeur : Action française (Paris)
Date d'édition : 1936-02-22
Contributeur : Vaugeois, Henri (1864-1916). Directeur de publication
Contributeur : Daudet, Léon (1867-1942). Directeur de publication
Contributeur : Maurras, Charles (1868-1952). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 22 février 1936 22 février 1936
Description : 1936/02/22 (Numéro 53). 1936/02/22 (Numéro 53).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7662517
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-6354
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/01/2011
ACTION FRANÇAISE - 22 FEVRIER 1936
ItO. « dissolution »
des Lignes
d'Action française
Une grotesque allégation
du « Populaire »■
Le Populaire d'hier matin jette un cri
d'alarme. L'A. F. dissoute continue à tenir
des réunions. La preuve en est donnée
par le journal de Blum dans ce titre sen
sationnel : Provost de la Fardinière, le
chef Camelot qui insulta M. Flandin, dé
clare : « Léon Blum n'a pas encore reçu
« la correction qu'il mérite. »
Et de raconter que le « Parti national
populaire s> a invité le Camelot irisulteur
à prendre la parole à une réunion, ave
nue dç Clichy.
Le Populaire a .simplement confondu
M. Provost de la Fardinière, qui appar
tient au Parti national populaire, avec no
tre ami Alain de la Rochefordière, qui
cria à Flandin le mépris des patriotes, le
6 février 1935.
Le rédacteur du Populaire devrait de
mander à Guernut l'adresse d'un spécia
liste de la débilité mentale.
Les mesures de « dissolution »
. Perpignan . — MM. Panaveyre, commis
saire central, et Robert, commissaire spé
cial, ont signifié aux membres de la. Fédé
ration catalane d'Action française le dé
cret de dissolution de leur groupement.
Aucun incident ne s'est produit.
Angoulême . — A Angoulême, notifica
tion du décret de dissolution a été faite
à la Ligue d'A. F. et aux Camelots du Roi.
On été également « dissous » les Etu
diants d'Action française, à qui le com
missaire central, accompagné de trois ins
pecteurs, a notifié, fort courtoisement du
reste, l'arrêté.
Suites d'une bagarre provoquée
par les communistes à Tours
Une violente bagarre éclatait, dimanche
dernier, rue Nationale, entre des vendeurs
de l'Action française et de l'Humanité.
Nos amis, lâchement attaqués, corrigèrent
leurs agresseurs.
Au cours de là rencontre, deux jeunes
gens furent blessés.
A la suite de l'enquête de la police,
quatre inculpations ont été retenues. Elles
visent deux de nos amis : JIM. Alphonse
Fouquet, commissionnaire, et Jacques
Charpentier, électricien, ainsi que deux
communistes, MM. Raymond Jeanneau,
chômeur, ét Gabriel Thibaudeau, maçon.
Tous les quatre ont été inculpés' de
coups et blessures. Toujours les assaillants
et les assaillis traités sur le même pied.
On enquête
ches Mme Hervé de Rauville
Parmi les mesures prises contre l'Ac
tion française, en voici une qui dépasse
en grotesque et en odieux tout ce qu'on
avait vu jusqu'ici.
Une lettre anonyme avait averti la po
lice judiciaire que des papiers concernant
l'Action française se trouvaient en dépôt
chez Mme Hervé de Rauville, veuve de
notre regretté collaborateur, mort il y a
trois mois. La lettre ajoutait qu'on brû
lait, depuis le matin, ces documents, mys
térieux.
Un inspecteur de la P. J. s'est donc pré
senté hier au domicile de Mme de Rau
ville. Il a commencé par interroger la
concierge. Devant l'ignorance de celle-ci,
il est monté chez Mme de Rauville, et,
fort poliment, du reste, lui a exposé qu'on
soupçonnait chez elle un dépôt de pa
piers intéressant l'A. F. Il lui a, en consé
quence, demandé son âge, son nom de
jeune fille, l'âge de son fils et l'école qu'il
fréquente, renseignements fort importants
pour la recherche des agresseurs de Blum.
Voilàoù en est la police de M. Sarraut;
elle était moins pointilleuse à Marseille, le
9 octobre 1934.
Charles Berlet devant
le tribunal correctionnel de Metz
Inculpé de complicité de coups pour avoir
présidé, le 31 mars dernier, à Château-Salins,
une réunion d'A. F. au cours de laquelle un
Camelot du Roi —_ dont il avait refusé de
livrer le nom — avait porté un coup de poing
à un perturbateur, notre ami Charles Berlet
est passé mercredi dernier devant le tribunal
de Metz.
Notre ami était_ défendu par un des maîtres
du barreau nancéien, M* Adrien Sadoul. Après
avoir rappelé les services de guerre «de notre
ami, officier de la Légion d'honneur, deux
fois blessé, sept fois cité à l'ordre, après avoir
énuméré les fonctions sociales que remplit no
tre ami, soit comme maire de Réméréville, soit
dans la direction d'œuvres comme la recons
truction 'de son village détruit par la guerre,
la caisse d'épargne de Nancy, le syndicat inter
communal d'électricité de Nancy Est-Arrecourt,
etc., après avoir retracé l'activité littéraire du
membre de l'Académie de Stanislas, M" Adrien
Sadoul aborde la question au point de vue
juridique.
L'éminent avocat traita l'importante question
des droits de police'd'un président de réunion
privée. 11 le fit avec une science juridique con
vaincante et en s'appuyant sur la jurispru
dence. Il n'eut pas de peine à établir que le
service d'ordre d'une réunion privée a parfai
tement le droit d'user de la force, soit pour
expulser les perturbateurs, soit pour protéger
la tribune des orateurs. Il montra que l'emploi
en a été fait légitimement dans la réunion de
Château-Salins où les perturbateurs auraient
provoqué de graves désordres s'ils n'avaient été
intimidés et arrêtés par l'énergie du « bien-
faisait coup de poing ». A fortiori, le prési
dent, qui s'est borné à donner des instruc
tions au service d'ordre, ne saurait-il être pour
suivi pour complicité de coups donnés en exer
çant un juste droit de répression.
L'argumentation de M" Adrien Sadoul a pro
duit une vive impression. Le tribunal a mis
l'affaire en délibéré pour jugement à huitaine.
fil
% M J72aioi£ a
CHRONIQUE DU MONDE ET DE LA VILLE
La Flamme du Souvenir
Liste des associations désignées pour raviver la
Flamme les 22 et 23 février 1936 :
22 février. — Association amicale des A .c. des
165» et 365» R.l. — « Les Médaillés militaires »,
siège central et section de Paris et de la Seine. —
4S1« section « Les Médaillés ^militaires » de Villers-
Cotterets. — Union nationale des officiers de réserve
belges.
23 février. — « La Versaillaise ».
1E fER ACHEVAI?
Naissances
— M. et Mme Jacques Guillemot, née Chan-
ccrelle, sont heureux de vous faire part de la
naissance de leur huitième enfant : Gildas. —
Quimper. le i3 février, 11, rue Laënnec.
— Nous apprenons la naissance de Monique,
fille de. M. Jean Orta et de Mme, née des Bouil
lons.
Mariage
On annonce le mariage de :
— Mlle Odette Champ avec le comte Bernard
du Cheyron du Pavillon, à, Paris.
Deuils
— Nous apprenons avec peine la mort de
notre excellent confrère- Paul Espelette, secré
taire de rédaction à V « Ord/re », décédé à l'âge
de 28 ans. Nous prions sa veuve et sa famille
de bien vouloir agréer nos condoléances. Ses
obsèques auront lieu lundi,-à il heures, en
l'église Saint-Séverln.
On annonce ele décès de :
— La comtesse Constant, de Maquillé,- née
Léovie Hïroy, à Monte-Carlo,
nV MOVR
L'ANNIVERSAIRE DE VERDUN
H y a vingt ans
aujourd'hui...
Il y a vingt ans aujourd'hui, paraissait
le premier communiqué relatif à la ba
taille de Verdun. Il signalait simplement
une "vive activité des deux artilleries sur
les deux rives de la Meuse.
Le bombardement avait commencé le
21 février, à 7 h. 15, sur le front compris
entre la Woëvre et Malancourt. L'ennemi
disposait de plus de 3.000 canons, aux
quels nous opposions 130 pièces de cam
pagne et 70 'pièces lourdes.
Plus de 2 millions d'obus tombèrent du
rant la première journée sur nos positions.
L'état-major du kronprinz mettait en
œuvre vingt divisions spécialement en
traînées, auxquelles nous ne pouvions op
poser que onze divisions.
L'attaque fut déclenchée à seize heures
par trois corps d'armée, entre la Meuse
et les Jumelles d'Orne. Le temps était
froid, sec. La neige devait tomber en abon
dance les jours suivants.
Les unités françaises, surprises par une
avalanche de feu sans pareille et dont la
puissance surpassait tout ce qu'on avait
'Pu imaginer jusqu'alors, la subirent avec
une patience admirable. Les agresseurs
qui pensaient progresser sans obstacle
dans les organisations bouleversées, se
heurtèrent à la résistance farouche des
survivants. Ils ne purent, dans leur pre
mier assaut, atteindre nos tranchées de
soutien.
Les premiers moments de cette lutte in
fernale sont illustrés par le sacrifice des
chasseurs de Driant gui disputèrent, du
rant vingt-quatre héroïques heures, le bois
des Caures à la 21* division allemande. Us
étaient 1.200 soldats contre 10.000 assail
lants. 120 chasseurs et 8 officiers survé
curent. Le colonel Driant, tué le fusil au
poing, sur la position qu'il était chargé
de défendre, trouva la mort dont il était
digne. (
Le 21 février 1916 a commencé la plus
grande bataille de l'histoire.
Â
Le général Chrétien, ancien comman
dant du 20" corps d'armée, sera assisté de
M. Désiré Ferry, ancien ministre, prési
dent de l'Association nationale des offi
ciers de réserve, au vingtième anniver
saire de la bataille de Verdun, qui sera
célébré dimanche sous les auspices de la
Fédération nationale des sociétés d'an
ciens chasseurs à pied, cyclistes et alpins
que préside le commandant Nicole. L'Ami
cale du 20* corps d'armée enverra une
importante délégation avec drapeau, ainsi
que l'Association des anciens chasseurs
de Driant. Le 1 er bataillon de chasseurs
de Strasbourg sera également présent avec
la fanfare et le drapeau des chasseurs à
pied de France dont il a la garde.
Un télégramme de la municipalité
de Verdun au maréchal Pétain
La municipalité de Verdun a adressé au
maréchal Pétain le télégramme suivant :
La Cité de Verdun, en ce 20* anniversaire de
la ruée allemande sous ses murs, qui marqua
le début de la bataille nationale décisive, adres
se l'expression de sa gratitude infinie à l'armée
française, à ses officiers, eous-offleiers et sol
dats, et à leur illustre chef, M. le maréchal Pé
tain, qui, par son génie militaire et ses hautes
vertus civiques, les a conduits à la victoire et
a sauvé à la fois Verdun et la Patrie.
La municipalité et 1a population de, la ville
symbolique 6'associent pour apporter au chef
et à ses hommes l'hommage de leur inaltérable
reconnaissance.
AU PORTUGAL
L'ATTENTAT DE LA RUE ASSELINE
« Volonté de gouverner et s'il le faut
d'employer la force », déclare KL Salazar
Lisbonne, 21 février. — « Volonté de
gouverner et, s'il le faut, d'employer la
force », ainsi peut être résumé le discours
que M. Salazar a prononcé ce soir pour
déterminer la situation d'u Portugal devant
les trois grands problèmes de l'heure:
1° Situation politique devant le succès
électoral des gauches en Espagne;
2" Question de la paix européenne;
3" Question d'une distribution éventuel
le des colonies.
Parlant de la situation intérieure, le pré
sident du Conseil a déclaré: « A ceux qui
disent que l'heure appartient aux droites
ou que l'heure appartient aux gauches, je
réponds: l'heure appartient toujours à ce
lui qui a une pensée définie de gouverne
ment et la volonté de la réaliser. Nous ne
dépendons pas de l'étranger, nous suivons
le chemin que nous nous sommes tracé et
les changements enregistres dans les pays
étrangers ne changeront pas notre chemin.
Pour la question de la paix, posée par
le développement du conflit italo-étnio-
pien, M. Salazar a déclaré :
Nous ne voulons pas diminuer l'organisme
de Genève, mais nous voyons tous que, ou
on n'évite pas la guerre, ou les moyens dont
dispose la Société des Nations pour mettre un
terme à celle-ci échouent, et nous voyons que
les mille accords faits « à l'intérieur du cadre
de la Société des Nations », comme dit l'ex
pression inventée par les Français, constituent
en définitive des motions de défiance contre
la S. D. N.
Le président du Conseil a déclaré que
la S. D. N. étant désarmée, il fallait être
fort. Pour cela, dit-il, le gouvernement
portugais a toujours eu soin de la défense
nationale.
Pouf ce qui est d'une redistribution
éventuelle des colonies, M. Salazar a
ajouté :
Du point de vue juridique de la question,
le Portugal, qui n'a pas de mandats, et qui
n'a reçu, à la suite de là grande guerre, que
le territoire relativement petit de Quionga,
peut montrer qu'il a des droits. Sur le plan
de la force, le Portugal aura à montrer aussi
qu'il a la force.
M. Salazar a prononcé son discours
dans un salon du palais du Congrès et a
été vigoureusement applaudi.
Le crime de Rouen
Le cadavre serait bien celui d 'une danseuse
On croit pouvoir affirmer, maintenant, que
le cadavre découvert dans une caisse, rue
Saint-Vivien, à Rouen, est celui de la dan
seuse Alice Gauthier.
Des camarades de la jeune femme, qui font
partie, au Théâtre des Arts, du « quadrille »
auquel elle appartint elle-même il y a trois
ans, ont formellement reconnu l'écharpe et
le collier, orné d'une petite médaille, comme
ayant appartenu à Alice Gauthier.
Alice Gauthier, née le 15 décembre 1962, à
Marseille, après avoir fait partie du corps de
ballet au théâtre, puis s'être livrée à des tra
vaux de couture, fut inscrite au fonds de chô
mage. Elle a touché son allocation pour la
dernière fois le 6 novembre; les journaux qui
enveloppaient le corps sont des 7, 8 et 9 no
vembre. Et c'est entre le 10 et le 15 novem
bre que Gaston Poulain et son ami inconnu
ont déposé dans le cellier de Mme Loisel la
caisse dans laquelle fut découvert un cadavre,
dont le signalement correspond à celui de Mlle
Gauthier.
'getjfressettr arrête
« donne » un fie ses complices
C 'est isn membre important
des Jeunesses socialistes révolutionnaires
(Suite de la 1" page)
Fait important et à signaler : Jouot,
tout en persistant dans son système de
défense, a reconnu que c'était au cours
d'une réunion d'individus appartenant au
Front populaire, et qui se tenait rue de
l'Ouest, qu'il avait été dit aux assistants
que l'Action française tenait une réunion
rue As seline et qu'il fallait s'y rendre, afin
de manifester.
Jonot a désigné un nommé Hubert Le-
vacque, âgé de 24 ans, ajusteur, demeu
rant 11, Grande-Rue, à Montrouge, qu'il
avait rencontré, dit-il, dans un café de la
rue de l'Ouest, comme s'étant vanté d'avoir
pris part à la manifestation. Levacque,
a-t-il ajouté, était blessé à la main.
Le docteur Paul a pu constater en effet
des blessures aux deux mains de l'indi
vidu en question, qui nie. Une blessure, à
la main droite, provient d'une morsure de
chien. Une autre, à la main gauche, peut
avoir été provoquée par des éclats de
verre.
Levacque est membre du comité central
des Jeunesses socialistes révolutionnaires.
Les J. S. R., ou milices ouvrières, dont le
chef est le F-'. Marceau Pivert, et qui ont
pour organe le journal Révolution, sont
les hommes de main du parti S. F. 1. O.
Le siège des Jeunesses socialistes révo
lutionnaires est rue Feydeau, là où le
chauffeur Edmond Chauvin a reconduit
iine partie des agresseurs après l'affaire.
Vct-t-on perquisitionner rue Feydeau
Va-t-on dissoudre les Jeunesses socialistes
révolutionnaires dont ta participation
concertée à l'agression est établie ?
M. Bru a confronté Jonot ét Levacque.
Ils ont maintenu leurs dires réciproques.
Le juge a inculpé Levacque, à la suite
de cette confrontation, de coups et bles
sures, et bris de clôture, et l'a fait écrouer.
Levacque a désigné comme défenseur
M* Gérard Rosenthal.
Le truquage des photos
On sait la protestation élevée par M. Ben-
net contre les altérations que l'on a fait
subir à celles de ces photos qui ont été,
en violation de la loi, soustraites à l'in
formation de la police judiciaire.
, te truquage le phis flagrant a consisté
à mettre un objet à la main de l'un des
inculpés, alors que la photographie mon
trait le côté de la porte.
Mais, à examiner certaines photogra
phies, on s'aperçoit que le cliché n'a pas
été reproduit à l'endroit mais à l'envers ;
ainsi ce qui est à gauche sur le film est
figuré à droite. Pourquoi ce truquage?
Tout simplement pour permettre d'accu
ser un inculpé d'avoir tenté d'ouvrir la
porte du côté où se trouvait Blum.
■ Ce n'est pas plus malin que cela.
Deux questions
Notre confrère le Jour pose au préfet
de police, à propos de l'affaire de la rue
Asseline, ces deux questions sur les com j
plicités policières :
: —- Est-il exact que le brigadier commandant
le service d'ordre de Police-Secours, répondant
aux questions étonnées de ses collègues et de
ses supérieurs du fait qu'aucune arrestation
n'avait été opérée, aurait répondu, dans un
rapport transmis à ses supérieurs: « J'aurais
été obligé de commencer par arrêter le bri
gadier X..., qui était parmi les manifestants. » ?
— Est-il exact que M. Meyer, directeur de
la Police judiciaire, ait fait appeler les agents
qui ont été témoins du rôle du brigadier et
leur ait demandé de ne pas déposer contre
lui dans l'intérêt de la police?
Notre confrère demande, et nous, de
mandons avec lui, que soient prises sans
tarder les sanctions disciplinaires qui
s'imposent.
Nouvelles précisions
Un de nos lecteurs, qui fut témoin, lui
aussi, du retour des bandits du Front po
pulaire à leur permanence de la rue de
l'Ouest, jjqe nous avons signalé dans no
tre numéro du 20 février, nous envoie les
précisions suivantes, qui peuvent permet
tre les identifications nécessaires.
Il y avait bien deux agents cyclistes au
coin de la rue du Texel et de la rue de
l'Ouest, mais, de façon plus précise et plus
exacte, la « centaine d'individus > arri
vant rue de l'Ouest était escortée sur le
flanc droit par quelques agents détachés
d'une camionnette qui était un car de po
lice-secours et la camionnette où étaient
encore quelques agents suivait la troupe
de manifestants. Quand les manifestants
entrèrent au café-tabac de la permanence
S." F. I. O., sur l'invitaion amicale d'un
agent en uniforme, la camionnette et les
agents disparurent, seuls demeurant les
deux agents cyclistes.
Une demi-heure après environ, un autre
témoin apercevait une camionnette-plateau
ibâohée avec un groupe de jeunes gens,
rue Jules-Guesde, en face de la « Phar
macie des Travailleurs » (pharmacien :
M. Tavernier). Ceux-là aussi avaient peut-
êire des blessés à faire panser.
Il résulte de ces divers témoignages que
la bande qui attaqua la permanence a'A,
F. de la rue Asseline était composée d'élé
ments différents, venus de plusieurs
points en vertu d'une véritable mobilisa
tion.
Le rôle du brigadier complice
Carreau
D'autre part, le Journal publie du rôle
du brigadier Carreau, complice des ma
nifestants, un récit auquel il ne faut ac
corder que la confiance là plus limitée,
mais instructif tout de même :
Le brigadier C.,.' avait passé la soirée avec
sa femme chez des amis qui demeurent à l'an
gle de la rue de l'Ouest et de la rue du Châ
teau. Vêtu en « bourgeois » et accompagné de
sa femme, il regagnait son domicile quand,
en arrivant à proximité de la rue Asseline, il
vit passer à vide l'autocar de police-secours.
La lourde voiture, qui roulait lentement, était
suivie par deux groupes d'agents qui, de cha
que côté de la rue, fouillaient l'entrée des im
meubles à la recherche des agresseurs pos
sibles.
Mis à son tour au courant de l'agression qui
venait . d'être commise contre la permanence
d'Action française, le brigadier C... s'arrêta un
instant pour regarder agir les gardiens de la
pais.
C'est alors qu'il aurait vu l'un des agents,
un jeune stagiaire, ouvrir la porte d'un café
pour jeter un coup d'œil dans l'établissement.
— Attends-moi là, dit alors le brigadier C...
à sa femme. Celui-là va trop loin...
Et il s'approcha du jeune gardien.
— N'entre pas là, lui dit-il. Surtout seul. Tu
vas te faire « casser la g... ». Et puis ça n'est
pas régulier...
■Et d'ajouter, selon les déclarations formelles
d'un témoin, que nous n'enregistrons cepen
dant que sous les réserves d'usage :
— D'ailleurs, ne te tourmente pas. _ Ils en
ont pris un bon coup. C'est bien fait pour
eux...
Le jeune gardien, qui ne connaissait pas
celui qui lui donnait ainsi des conseils, ré
pondit :
— Mais qui êtes-vous? Et de quel droit me
donnez-vous des instructions?
A ce moment, survint un autre gardien qui
révéla à son camarade que c'était bien le bri
gadier C... qui lui parlait.-
— Peut-être, s'écria le stagiaire, mais ça ne
se lit pas sur sa figure!
Vint alors le brigadier qui commandait le
détachement de police-secours, et l'affaire en
resta là.
A quand l'inculpation de Carreau ?
M. Le Provost de Launay réclame
l'épuration de la police
M. Le Provost de Launay, conseiller
municipal, a fait à notre confrère le Jour
les importantes déclarations suivantes :
Une épuration est devenue nécessaire à la
préfecture de police : 1° le policier qui a
frappé le doyen Allix n'est pas encore puni
comme il le mérite; 2° l'enquête contre le
brigadier qui empêcha les arrestations, dans
l'attentat de la rue Asseline, ne semble pas
faire de grands progrès.
Cette carence est lourde de conséquences. La
police est actuellement noyautée par des élé
ments révolutionnaires dont il conviendrait
d'interdire la propagande.
Voici une carte d'adhésion au Comité de dé
fense républicaine, qui n'est qu'une filiale du
Syndicat des agents de la police municipale.
Cette carte est vendue un franc. A quoi sont
employés les fonds recueillis?
Le préfet de police sait comme inoi, je le
lui ai signalé lors de la discussion du budget
de la poiiee municipale, que des réunions ont
lieu dans les différents quartiers sous l'égide
du syndicat, à la tête duquel se trouve M.
Riou, que le préfet a coutert de fleurs lors
de cette même séance.
Un de ses adjoints, le brigadier Lescou, fait
des conférences aux militants au cours des
quelles il les met en défiance contre ceux de
leurs chefs qui n'ont pas les mêmes opinions
politiques que lui.
Le résultat est un changement très net dans
l'attitude de certains gardiens de la paix, ainsi
qu'on a pu le constater récemment vis-à-vis des
invités du président de la République et du
ministre de la Marine.
Il y a d'autres symptômes. Je pense qu'il
est utile de rendre public un scandale qui a
été dissimulé depuis deux mois. Un chef du
service nord-africain est parti fin décembre en
emportant une caisse d'environ cent mille
frafles dont il avait la garde.
N'a-t-on pas parlé récemment de sanctions
à prendre contre un fonctionnaire de la pré
fecture qui trafiquait des cartes d'identité et
des permis de séjour?
11 est très regrettable que M. le préfet de
police ne prenne pas ses responsabilités avec
plus d'autorité.
Un fait, en tout' cas, est certain : une_ épu
ration s'impose, et je ferai tout ce qui sera
en mon pouvoir pour la provoquer et au be
soin l'imposer.
La santé du D r Golse
Alain de la Rochefordière s'est présenté
hier à l'hôpital du Bon-Secours pour y
voir notre ami, le docteur Golse. Mais > il
n'a pu approcher le blessé. Celui-ici a été
vivement affecté, avant-hier, par les arti
cles du Journal et de Paris-soir, qui lui
prêtaient des propos qu'il n'avait pas te
nus, comme nous l'avons signalé dans no
tre numéro d'hier. La contrariété ressen
tie a provoqué un violent mouvement de
bile et, Golse étant très affaibli, il lui a été
interdit de parler, de remuer, de recevoir
personne. Il a pu savoir cependant que
l'Action française avait publié sa lettre rec
tificative. Il "craignait que ses amis n'aient
pris au sérieux les articles qui le présen
taient comme un indifférent en matière
politique. Il a été rassuré et apaisé. Mais
son état exige un repos absolu. Il ne pourra
recevoir personne avant plusieurs jours.
Une adresse des médecins
du XIV* au D r Golse
Les médecins de la Société amicale du XIV*
arrondissement, assemblés le 19 février 1936,
en leur réunion mensuelle, se plaçant sur le
plan corporatif, adressent à leur confrère, le
docteur Golse, victime de l'attaque d'un local
privé, l'assurance de leur vive sympathie, de
toute leur estime, et expriment le souhait que
son infirmité soit réduite au minimum. (Mo
tion votée à l'unanimité.)
i
Les apaches du Front populaire
Un conseiller général du Pas-de-Calais
devant la cour d'appel de Douai -
Douai, 21 février. — Devant la cour d'appel
de Douai se présentait, aujourd'hui, M. Quinet,
conseiller général du Pas-de-Calais, qui avait
été condamné à un mois de prison par le tri
bunal correctionnel de Béthune pour s'être li
vré, le 6 octobre dernier, à des voies de fait
sur des membres des « Croix de Feu » et des
« Jeunesses patriotes », alors que ces derniers
s'étaient réunis, à Carvin, devant le monu
ment aux morts.
Après avoir déclaré' que son client avait
voulu empêcher le désordre, l'avocat de M.
Quinet, ayant dit que le conseiller général,
qui sera demain député, se serait bien gardé
de compromettre, dans cette aventure, la perte
de ses droits politiques, l'avocat général ré
pliqua :
« Depuis quand, monsieur le futur député,
le geste de déposer des fleurs devant un mo
nument élevé aux victimes de la guerre est-il
intolérable?
« Personne n'a le droit d'empêcher les Fran
çais de rendre ce devoir. »
La cour d'appel a confirmé la condamnation
à un mois de prison prononcée contre Cyprien
Quinet, conseiller général, et Arthur, retraité
des mines, pour violences et voies de fait.
L'ottulin* paresseux en citta aalson
a besoin d'an «timulant
. EAU OES CARMES 1
[ nu rafHf MATHIAC j
«timale, réconfort*
MARSEILLE» 126» «reant du Prado.
L'audace du faussai re Garat .
Bayonne, 21 février. — Sur convocation
adressée aux porteurs de bons du Crédit
municipal de Bayonne, une douzaine d'en
tre eux se sont renefus à une réunion orga
nisée, cet après-midi à Bayonne, par Garat
en vue de la constitution d'un groupe de
défense de leurs intérêts.
Au cours de son exposé, Garat a parlé
du fonds agraire et des obligations des op
tants hongrois.
Des objections ont été soulevées par cer
tains détenteurs de bons régulièrement
comptabilisés qui se refusent à se solida
riser avec les gros détenteurs de faux
bons.
Le faussaire Garat a persisté néanmoins
dans son intention de créer un groupe
ment réunissant tous les porteurs sans dis
tinction; il a annoncé qu'il les convoque
rait à une nouvelle réunion qui aura lieu
prochainement!
Quelle audace!
ENCORE «NOS COMPLICES
Quelques nouvelles
inédites
La pauvre Humanité fulmine. Elle ac
cuse le coup et crie « touchée s. Dans sa
manchette d'hier, elle écrit : -
L'Action française se vante « d'être parfaite
ment renseignée sur ee qui se passe au Con
seil des ministres ».
Qui la renseigne, sinon le ministre « J. P. »
Beaaguitte?
A la porte, Beauguitte!
Et Maurras, en prison!
Et voilà!
Seulement il y a un malheur, c'est que
nous sommes renseignés non seulement
sur ce qui se passe au Conseil des minis
tres, mais encore suf ce qui se passe dans
les ministères. Même dans celui des P.T.T.,
même chez M. Mandel que l'Humanité ap
pelait — il n'y a pas longtemps, ma foi
— Jéroboam Rothschild.
L'Humanité ne sait peut-être pas encore
que M. Georges Mandel va changer de
chef de cabinet.
C'est pourtant ainsi : M. Wormser, chef
de cabinet du ministre des P.T.T., va être
remplacé dans ses fonctions par M. Au-
zenat inspecteur des -services administra
tifs des P.T.T. Alors?... A Ja porte Mandel!
Sur ce qui se passe à l'Humanité? Nous
sommes également très bien renseignés.
Ainsi, tenez un exemple, ou plutôt un
marché : M. Vaillant-Couturier vient de
promettre au fusilleur Frot que les com
munistes ne présenteraient personne ( con
tre lui aux prochaines élections à Montar-
gis.
Alors? A la porte Cachin!
Et Vaillant-Couturier en prison!
Albert Sarraut et les espions
Sur ce qui se passe" dans les Loges, ou
à la Ligue des droits de l'homme?
Vous vous souvenez du colonel Dumou
lin, arrêté pour espionnage.
Suivant l'usage, la Ligue des droits de
l'homme, qui n'a jamais remué le petit
doigt pour un honnête homme, mais qui
s'agite chaque fois qu'il est question d'une
crapule ou d'un espion, s'est empressée de
faire des démarches auprès d'Albert Sar
raut pour qu'on relâche l'espion Dumou
lin.
« Patientez un peu, a répondu le prési
dent du Conseil, dans trois semaines il
sera libéré... »
Cela suffit pour aujourd'hui.
Nous vous parlerons bientôt des mésa
ventures de Sarraut avec Mme X..., car,
dans l'entourage immédiat de Sarraut,
nous avons également des « complices ».
ESSACHE.
AV.JOUR LE JOUR
me
E
EN ESPAGNE
Quand le Front populaire
est roi
L'amnistie générale est promulguée
Seront même compris, vraisemblablement
dans cette mesure de grâce les cambrioleurs
qui volèrent 14 millions de, peseta^
à la banque d'Ovicdo
Madrid, 21 février. — L'amnistie géné
rale pour tous les délits d'ordre politique
et social, qui était le premier point du
programme du Front populaire en Espa
gne, a été promulguée.
Le décret relatif a été soumis cet après-
midi à 19 heures, par le gouvernement, à
la députation permanente des Cortès (an
ciennes) qui l'a approuvé à l'unanimité.
M. Azana et ses amis avaient à choisir
entre deux solutions : appliquer l'amnis
tie par décret, de façon a obtenir la libé
ration immédiate des nombreux partisans
du Front populaire qui sont en prison,
principalement à la suite du mouvement
révolutionnaire d'octobre 1934; ou atten
dre la constitution des nouvelles Cortès.
Le gouvernement a préféré la première
solution, qui permettra à des personna
lités importantes des partis de gauche de
recouvrer la liberté dès demain, après la
publication du décret à la Gaccta.
Un additif de M. Largo Cabattero
M. Largo Caballero a demandé que l'am
nistie s'étende aux délits de droit commun
dont les auteurs sont soumis en mênv&
temps à dès poursuites pour des motifs
politiques. Il s'agit de certains cas spé
ciaux, mais assez nombreux, comme celui
des socialistes asturiens qui, au cours des
journées d'octobre 1934, s'emparèrent de
14 millions de pesetas appartenant à la
Banque d'Espagne d'Oviedo pour alimen
ter les caisses de leurs comités révolution-
LA CONFERENCE NAVALE
La Grande-Bretagne entend toujours
inviter l'Allemagne à participer
aux travaux
Londres, 21 février. — M. Charles Cor-
bin, ambassadeur de France et chef de la
délégation navale française à_ la confé
rence navale de Londres, qui avait eu
dans la matinée un long entretien avec
M. Eden, secrétaire d'Etat britannique
aux Affaires étrangères, est retourné cet
après-midi au Foreign Office.
Cette fois, il était accompagné de l'ami
ral Robert, ce qui indique clairement que
la conversation avec M. Eden avait porté
sur les travaux de la conférence navale.
Nous croyons savoir qu'il a été surtout
question de la procédure qu'il y aurait
lieu d'adopter pour, comme le désire sur
tout le gouvernement britannique, inviter
d'autres puissances, notamment l'Allema
gne, à adhérer à tout accord naval_ de li
mitation qualitative, et auquel viendrait
aussi s'ajouter l'accord déjà intervenu re
lativement aux échanges d'informations et
préavis sur les programmes de construc
tions navales.
On sait que le gouvernement britanni
que a suggéré, au sujet de cette invitation,
aux autres puissances, un certain proto
cole, mais nous avons de bonnes raisons
de croire que sous sa forme actuelle ce
protocole britannique n'est pas acceptable
pour la France. Il est vraisemblable, dans
ces conditions, que le gouvernement: bri
tannique fera de nouvelles suggestions à
ce sujet.
Par ailleurs, il faut noter qu'il y a peu
de chance qu'un accord général qualitatif
puisse intervenir aijssi longtemps que les
Etats-Unis refuseront de faire droit à la
demande française pour une réduction du
tonnage des cuirassés, question qui, on le
sait, vient de faire l'objet d'une démarche
de M. de La Boulaye, ambassadeur de
France à Washington, auprès du dépar
tement d'Etat.
N Espagne, le Front populaire a fêté sa
1 victoire électorale par les actes de vio
lence accoutumés : mise à sac et incendie
des locaux appartenant aux organisations
catholiques et à la presse de droite.
Ces procédés semblent tout naturels. On
a lu les dépêches sans étonnement. Il est
dans l'ordre normal des choses que la Ré
volution brûle, pille, assomme, et que ses
adversaires réels ou supposés lui servent
de trophées.
Le duc Victor de Broglie, parlant des
victimes de 1793, au nombre desquelles
avait figuré son père, a écrit qu'elles
n'avaient pas échappé « à la commune
destinée des gens de bien sous la Ter
reur ». Le mot, avec son air détaché, est
admirable. Il laisse entendre que les gens
de bien sont faits pour être immolés, qu'il
n'y a pas à réagir contre cette destinée
inéluctable.
Telle a été là règle constante de la poli
tique depuis les grands bouleversements
du xviii* siècle. Les gens de bien se rési
gnaient d'avance à tomber sous les coups.
Ils partaient de cette idée qu'on ne résiste
pas au droit divin de la Révolution. Ils
n'étaient ambitieux que de mourir avec
élégance, mourir avec courage, decenter
mori.
La stupeur et la fureur qu'a soulevées
le fascisme italien viennent d'un fait nou
veau, inattendu : la résistance, du côté ou
l'on avait pris l'habitude de tendre la
gorge. Pour l'ennemi de la civilisation, ce
n'était pas de jeu. Il avait escompté que
la jeune Italie reculerait et s'évanouiraitr ;
devant ses menaces, qu'elle accepterait do
cilement de se laisser envahir par les So
viets.
C'est ainsi que « fasciste » est devenu
la grande injure, qu'on l'applique un peu
partout à quiconque redresse la tête au
lieu de se préparer à l'échafaud, et en
France aux ligues nationales où l'on voit
un foyer de défense.
C'est ainsi que l'Action française, cita
delle avancée de cette défense, est le prin
cipal point de mire des partis de l'émeute
et de l'assassinat.
Et pour la même raison elle est atta
quée, honnie, maudite par les éternels
moutons qu'elle trouble dans leurs rou
tines et qui estiment que la destinée des
gens de bien est d'aller à l'abattoir.
Comme en Espagne!
Les couvents sont faits pour être brûlés;
les prêtres pour être étripés; la bourgeoi
sie et le peuple honnête pour être mas
sacrés : n'est-ce pas là le sentiment de
nos moutons, le vrai motif des honteuses
campagnes de /'Aube?
Chaque fois que l'ennemi se déchaîne
contre nous, elle accourt à la rescousse,
elle en remetl Complicité, nous l'avons
dit. Lâcheté, inutile de le dire. Mais, par
surcroît, cette sorte de fatalisme qui,
après s'être plié aux faits accomplis, veut
que les faits continuent de se dérouler
suivant la « logique », et qu'on n'y oppose
pas d'obstacle.
Les champions de la soumission au mal
ne se contentent pas de se croiser les
bras, comme on pourrait croire, et de
s'enfermer dans l'inertie. Ils s'indignent
des efforts contraires. Ils adjurent gouver
nement, justice, police, de briser ces ef
forts, de laisser le champ libre aux bar
bares. Leur piété ne s'offusque_ pas des
refrains orduriers qu'on chantait diman
che : La Vierge à récurie, le Christ à la
voirie. « Quen pensent les gens de
I'Aube? » demande Gringoire. Eh! mon
Dieu, ils en pensent peut-être que c'est
regrettable (et encore!...) mais ils pensent
surtout qu'on ne peut pas éviter ça, qu'on
ne le doit pas, et qu'il est plus criminel
de vouloir contrecarrer le Mal et le Pire
que de lui apporter du renfort! — A. F.
LES OPERATIONS EN ETHIOPIE
Kouvelle avance des Italiens
sur le front du Tigré
Les Abyssins reculent sans résister
Asmara, 21 février. — Le grand quar
tier général italien vient d'être informé
que les troupes italiennes opérant sur le
front d'u Tigré ont, avancé, hier, sur une
profondeur de plus de 15 kilomètres dans
le secteur sud de Makallé afin de redres
ser une courbe dangereuse des lignes ita
liennes.
Les guerriers abyssins n'auraient offert
aucune résistance à cette nouvelle avance
et les troupes italiennes ont donc été à
môme d'occuper sans coup férir la plaine
de Buja, la bourgade de Adi Adera ainsi
que de nombreuses autres localités.
Cette opération militaire permettra
donc, non seulement de supprimer la
« hernie » qui s'était formée dans les
premières, lignes de défense mais aussi
d'améliorer les lignes de communication
avec l'arrière-front, rendant ainsi plus fa
cile le transport de vivres et de munitions
ainsi que l'envoi de renfort vers les nou
velles positions italiennes.
Comment s'effectua
cette nouvelle marche en avant
Les troupes qui prirent part à la nou
velle avance comprenaient trois divisions
d'infanterie, des bersaglieri et des Chemi
ses noires.
Parties de bonne heure, hier matin, des
positions acquises le 15 février dernier,
les troupes italiennes traversèrent une ri
vière tributaire du Takazze qui arrose le
village de Buja et, vers 11 heures du ma
tin, les trois colonnes italiennes avaient
atteint respectivement le mont Gomolo, la
bourgade de Adi Adera et le mont Gara-
jian.
Pendant ce temps, une escadrille
d'avions italiens effectuait des vols de re
connaissance au-dessus de toute la région,
afin de signaler la présence des forces
ennemies.
Les colonnes italiennes étaient suivies
de détachements du génie qui procédèrent
en hâte à la réfection des pistes et posè
rent des lignes télégraphiques et télépho
niques.
Plus tard, dans la journée, le comman
dant en chef italien a visité les positions
nouvellement occupées par les avant-pos
tes.
Parmi les localités conquises par les
Italiens se trouve Delra Aila où, l'on s'en
souvient, le général Arimondi, à la tete
d'un bataillon de troupes italiennes, livra
bataille en 1895 au ras ASangascia.
Des rhumatisants
délivrés racontent
leur histoire...
Lire l'article page. 6
ItO. « dissolution »
des Lignes
d'Action française
Une grotesque allégation
du « Populaire »■
Le Populaire d'hier matin jette un cri
d'alarme. L'A. F. dissoute continue à tenir
des réunions. La preuve en est donnée
par le journal de Blum dans ce titre sen
sationnel : Provost de la Fardinière, le
chef Camelot qui insulta M. Flandin, dé
clare : « Léon Blum n'a pas encore reçu
« la correction qu'il mérite. »
Et de raconter que le « Parti national
populaire s> a invité le Camelot irisulteur
à prendre la parole à une réunion, ave
nue dç Clichy.
Le Populaire a .simplement confondu
M. Provost de la Fardinière, qui appar
tient au Parti national populaire, avec no
tre ami Alain de la Rochefordière, qui
cria à Flandin le mépris des patriotes, le
6 février 1935.
Le rédacteur du Populaire devrait de
mander à Guernut l'adresse d'un spécia
liste de la débilité mentale.
Les mesures de « dissolution »
. Perpignan . — MM. Panaveyre, commis
saire central, et Robert, commissaire spé
cial, ont signifié aux membres de la. Fédé
ration catalane d'Action française le dé
cret de dissolution de leur groupement.
Aucun incident ne s'est produit.
Angoulême . — A Angoulême, notifica
tion du décret de dissolution a été faite
à la Ligue d'A. F. et aux Camelots du Roi.
On été également « dissous » les Etu
diants d'Action française, à qui le com
missaire central, accompagné de trois ins
pecteurs, a notifié, fort courtoisement du
reste, l'arrêté.
Suites d'une bagarre provoquée
par les communistes à Tours
Une violente bagarre éclatait, dimanche
dernier, rue Nationale, entre des vendeurs
de l'Action française et de l'Humanité.
Nos amis, lâchement attaqués, corrigèrent
leurs agresseurs.
Au cours de là rencontre, deux jeunes
gens furent blessés.
A la suite de l'enquête de la police,
quatre inculpations ont été retenues. Elles
visent deux de nos amis : JIM. Alphonse
Fouquet, commissionnaire, et Jacques
Charpentier, électricien, ainsi que deux
communistes, MM. Raymond Jeanneau,
chômeur, ét Gabriel Thibaudeau, maçon.
Tous les quatre ont été inculpés' de
coups et blessures. Toujours les assaillants
et les assaillis traités sur le même pied.
On enquête
ches Mme Hervé de Rauville
Parmi les mesures prises contre l'Ac
tion française, en voici une qui dépasse
en grotesque et en odieux tout ce qu'on
avait vu jusqu'ici.
Une lettre anonyme avait averti la po
lice judiciaire que des papiers concernant
l'Action française se trouvaient en dépôt
chez Mme Hervé de Rauville, veuve de
notre regretté collaborateur, mort il y a
trois mois. La lettre ajoutait qu'on brû
lait, depuis le matin, ces documents, mys
térieux.
Un inspecteur de la P. J. s'est donc pré
senté hier au domicile de Mme de Rau
ville. Il a commencé par interroger la
concierge. Devant l'ignorance de celle-ci,
il est monté chez Mme de Rauville, et,
fort poliment, du reste, lui a exposé qu'on
soupçonnait chez elle un dépôt de pa
piers intéressant l'A. F. Il lui a, en consé
quence, demandé son âge, son nom de
jeune fille, l'âge de son fils et l'école qu'il
fréquente, renseignements fort importants
pour la recherche des agresseurs de Blum.
Voilàoù en est la police de M. Sarraut;
elle était moins pointilleuse à Marseille, le
9 octobre 1934.
Charles Berlet devant
le tribunal correctionnel de Metz
Inculpé de complicité de coups pour avoir
présidé, le 31 mars dernier, à Château-Salins,
une réunion d'A. F. au cours de laquelle un
Camelot du Roi —_ dont il avait refusé de
livrer le nom — avait porté un coup de poing
à un perturbateur, notre ami Charles Berlet
est passé mercredi dernier devant le tribunal
de Metz.
Notre ami était_ défendu par un des maîtres
du barreau nancéien, M* Adrien Sadoul. Après
avoir rappelé les services de guerre «de notre
ami, officier de la Légion d'honneur, deux
fois blessé, sept fois cité à l'ordre, après avoir
énuméré les fonctions sociales que remplit no
tre ami, soit comme maire de Réméréville, soit
dans la direction d'œuvres comme la recons
truction 'de son village détruit par la guerre,
la caisse d'épargne de Nancy, le syndicat inter
communal d'électricité de Nancy Est-Arrecourt,
etc., après avoir retracé l'activité littéraire du
membre de l'Académie de Stanislas, M" Adrien
Sadoul aborde la question au point de vue
juridique.
L'éminent avocat traita l'importante question
des droits de police'd'un président de réunion
privée. 11 le fit avec une science juridique con
vaincante et en s'appuyant sur la jurispru
dence. Il n'eut pas de peine à établir que le
service d'ordre d'une réunion privée a parfai
tement le droit d'user de la force, soit pour
expulser les perturbateurs, soit pour protéger
la tribune des orateurs. Il montra que l'emploi
en a été fait légitimement dans la réunion de
Château-Salins où les perturbateurs auraient
provoqué de graves désordres s'ils n'avaient été
intimidés et arrêtés par l'énergie du « bien-
faisait coup de poing ». A fortiori, le prési
dent, qui s'est borné à donner des instruc
tions au service d'ordre, ne saurait-il être pour
suivi pour complicité de coups donnés en exer
çant un juste droit de répression.
L'argumentation de M" Adrien Sadoul a pro
duit une vive impression. Le tribunal a mis
l'affaire en délibéré pour jugement à huitaine.
fil
% M J72aioi£ a
CHRONIQUE DU MONDE ET DE LA VILLE
La Flamme du Souvenir
Liste des associations désignées pour raviver la
Flamme les 22 et 23 février 1936 :
22 février. — Association amicale des A .c. des
165» et 365» R.l. — « Les Médaillés militaires »,
siège central et section de Paris et de la Seine. —
4S1« section « Les Médaillés ^militaires » de Villers-
Cotterets. — Union nationale des officiers de réserve
belges.
23 février. — « La Versaillaise ».
1E fER ACHEVAI?
Naissances
— M. et Mme Jacques Guillemot, née Chan-
ccrelle, sont heureux de vous faire part de la
naissance de leur huitième enfant : Gildas. —
Quimper. le i3 février, 11, rue Laënnec.
— Nous apprenons la naissance de Monique,
fille de. M. Jean Orta et de Mme, née des Bouil
lons.
Mariage
On annonce le mariage de :
— Mlle Odette Champ avec le comte Bernard
du Cheyron du Pavillon, à, Paris.
Deuils
— Nous apprenons avec peine la mort de
notre excellent confrère- Paul Espelette, secré
taire de rédaction à V « Ord/re », décédé à l'âge
de 28 ans. Nous prions sa veuve et sa famille
de bien vouloir agréer nos condoléances. Ses
obsèques auront lieu lundi,-à il heures, en
l'église Saint-Séverln.
On annonce ele décès de :
— La comtesse Constant, de Maquillé,- née
Léovie Hïroy, à Monte-Carlo,
nV MOVR
L'ANNIVERSAIRE DE VERDUN
H y a vingt ans
aujourd'hui...
Il y a vingt ans aujourd'hui, paraissait
le premier communiqué relatif à la ba
taille de Verdun. Il signalait simplement
une "vive activité des deux artilleries sur
les deux rives de la Meuse.
Le bombardement avait commencé le
21 février, à 7 h. 15, sur le front compris
entre la Woëvre et Malancourt. L'ennemi
disposait de plus de 3.000 canons, aux
quels nous opposions 130 pièces de cam
pagne et 70 'pièces lourdes.
Plus de 2 millions d'obus tombèrent du
rant la première journée sur nos positions.
L'état-major du kronprinz mettait en
œuvre vingt divisions spécialement en
traînées, auxquelles nous ne pouvions op
poser que onze divisions.
L'attaque fut déclenchée à seize heures
par trois corps d'armée, entre la Meuse
et les Jumelles d'Orne. Le temps était
froid, sec. La neige devait tomber en abon
dance les jours suivants.
Les unités françaises, surprises par une
avalanche de feu sans pareille et dont la
puissance surpassait tout ce qu'on avait
'Pu imaginer jusqu'alors, la subirent avec
une patience admirable. Les agresseurs
qui pensaient progresser sans obstacle
dans les organisations bouleversées, se
heurtèrent à la résistance farouche des
survivants. Ils ne purent, dans leur pre
mier assaut, atteindre nos tranchées de
soutien.
Les premiers moments de cette lutte in
fernale sont illustrés par le sacrifice des
chasseurs de Driant gui disputèrent, du
rant vingt-quatre héroïques heures, le bois
des Caures à la 21* division allemande. Us
étaient 1.200 soldats contre 10.000 assail
lants. 120 chasseurs et 8 officiers survé
curent. Le colonel Driant, tué le fusil au
poing, sur la position qu'il était chargé
de défendre, trouva la mort dont il était
digne. (
Le 21 février 1916 a commencé la plus
grande bataille de l'histoire.
Â
Le général Chrétien, ancien comman
dant du 20" corps d'armée, sera assisté de
M. Désiré Ferry, ancien ministre, prési
dent de l'Association nationale des offi
ciers de réserve, au vingtième anniver
saire de la bataille de Verdun, qui sera
célébré dimanche sous les auspices de la
Fédération nationale des sociétés d'an
ciens chasseurs à pied, cyclistes et alpins
que préside le commandant Nicole. L'Ami
cale du 20* corps d'armée enverra une
importante délégation avec drapeau, ainsi
que l'Association des anciens chasseurs
de Driant. Le 1 er bataillon de chasseurs
de Strasbourg sera également présent avec
la fanfare et le drapeau des chasseurs à
pied de France dont il a la garde.
Un télégramme de la municipalité
de Verdun au maréchal Pétain
La municipalité de Verdun a adressé au
maréchal Pétain le télégramme suivant :
La Cité de Verdun, en ce 20* anniversaire de
la ruée allemande sous ses murs, qui marqua
le début de la bataille nationale décisive, adres
se l'expression de sa gratitude infinie à l'armée
française, à ses officiers, eous-offleiers et sol
dats, et à leur illustre chef, M. le maréchal Pé
tain, qui, par son génie militaire et ses hautes
vertus civiques, les a conduits à la victoire et
a sauvé à la fois Verdun et la Patrie.
La municipalité et 1a population de, la ville
symbolique 6'associent pour apporter au chef
et à ses hommes l'hommage de leur inaltérable
reconnaissance.
AU PORTUGAL
L'ATTENTAT DE LA RUE ASSELINE
« Volonté de gouverner et s'il le faut
d'employer la force », déclare KL Salazar
Lisbonne, 21 février. — « Volonté de
gouverner et, s'il le faut, d'employer la
force », ainsi peut être résumé le discours
que M. Salazar a prononcé ce soir pour
déterminer la situation d'u Portugal devant
les trois grands problèmes de l'heure:
1° Situation politique devant le succès
électoral des gauches en Espagne;
2" Question de la paix européenne;
3" Question d'une distribution éventuel
le des colonies.
Parlant de la situation intérieure, le pré
sident du Conseil a déclaré: « A ceux qui
disent que l'heure appartient aux droites
ou que l'heure appartient aux gauches, je
réponds: l'heure appartient toujours à ce
lui qui a une pensée définie de gouverne
ment et la volonté de la réaliser. Nous ne
dépendons pas de l'étranger, nous suivons
le chemin que nous nous sommes tracé et
les changements enregistres dans les pays
étrangers ne changeront pas notre chemin.
Pour la question de la paix, posée par
le développement du conflit italo-étnio-
pien, M. Salazar a déclaré :
Nous ne voulons pas diminuer l'organisme
de Genève, mais nous voyons tous que, ou
on n'évite pas la guerre, ou les moyens dont
dispose la Société des Nations pour mettre un
terme à celle-ci échouent, et nous voyons que
les mille accords faits « à l'intérieur du cadre
de la Société des Nations », comme dit l'ex
pression inventée par les Français, constituent
en définitive des motions de défiance contre
la S. D. N.
Le président du Conseil a déclaré que
la S. D. N. étant désarmée, il fallait être
fort. Pour cela, dit-il, le gouvernement
portugais a toujours eu soin de la défense
nationale.
Pouf ce qui est d'une redistribution
éventuelle des colonies, M. Salazar a
ajouté :
Du point de vue juridique de la question,
le Portugal, qui n'a pas de mandats, et qui
n'a reçu, à la suite de là grande guerre, que
le territoire relativement petit de Quionga,
peut montrer qu'il a des droits. Sur le plan
de la force, le Portugal aura à montrer aussi
qu'il a la force.
M. Salazar a prononcé son discours
dans un salon du palais du Congrès et a
été vigoureusement applaudi.
Le crime de Rouen
Le cadavre serait bien celui d 'une danseuse
On croit pouvoir affirmer, maintenant, que
le cadavre découvert dans une caisse, rue
Saint-Vivien, à Rouen, est celui de la dan
seuse Alice Gauthier.
Des camarades de la jeune femme, qui font
partie, au Théâtre des Arts, du « quadrille »
auquel elle appartint elle-même il y a trois
ans, ont formellement reconnu l'écharpe et
le collier, orné d'une petite médaille, comme
ayant appartenu à Alice Gauthier.
Alice Gauthier, née le 15 décembre 1962, à
Marseille, après avoir fait partie du corps de
ballet au théâtre, puis s'être livrée à des tra
vaux de couture, fut inscrite au fonds de chô
mage. Elle a touché son allocation pour la
dernière fois le 6 novembre; les journaux qui
enveloppaient le corps sont des 7, 8 et 9 no
vembre. Et c'est entre le 10 et le 15 novem
bre que Gaston Poulain et son ami inconnu
ont déposé dans le cellier de Mme Loisel la
caisse dans laquelle fut découvert un cadavre,
dont le signalement correspond à celui de Mlle
Gauthier.
'getjfressettr arrête
« donne » un fie ses complices
C 'est isn membre important
des Jeunesses socialistes révolutionnaires
(Suite de la 1" page)
Fait important et à signaler : Jouot,
tout en persistant dans son système de
défense, a reconnu que c'était au cours
d'une réunion d'individus appartenant au
Front populaire, et qui se tenait rue de
l'Ouest, qu'il avait été dit aux assistants
que l'Action française tenait une réunion
rue As seline et qu'il fallait s'y rendre, afin
de manifester.
Jonot a désigné un nommé Hubert Le-
vacque, âgé de 24 ans, ajusteur, demeu
rant 11, Grande-Rue, à Montrouge, qu'il
avait rencontré, dit-il, dans un café de la
rue de l'Ouest, comme s'étant vanté d'avoir
pris part à la manifestation. Levacque,
a-t-il ajouté, était blessé à la main.
Le docteur Paul a pu constater en effet
des blessures aux deux mains de l'indi
vidu en question, qui nie. Une blessure, à
la main droite, provient d'une morsure de
chien. Une autre, à la main gauche, peut
avoir été provoquée par des éclats de
verre.
Levacque est membre du comité central
des Jeunesses socialistes révolutionnaires.
Les J. S. R., ou milices ouvrières, dont le
chef est le F-'. Marceau Pivert, et qui ont
pour organe le journal Révolution, sont
les hommes de main du parti S. F. 1. O.
Le siège des Jeunesses socialistes révo
lutionnaires est rue Feydeau, là où le
chauffeur Edmond Chauvin a reconduit
iine partie des agresseurs après l'affaire.
Vct-t-on perquisitionner rue Feydeau
Va-t-on dissoudre les Jeunesses socialistes
révolutionnaires dont ta participation
concertée à l'agression est établie ?
M. Bru a confronté Jonot ét Levacque.
Ils ont maintenu leurs dires réciproques.
Le juge a inculpé Levacque, à la suite
de cette confrontation, de coups et bles
sures, et bris de clôture, et l'a fait écrouer.
Levacque a désigné comme défenseur
M* Gérard Rosenthal.
Le truquage des photos
On sait la protestation élevée par M. Ben-
net contre les altérations que l'on a fait
subir à celles de ces photos qui ont été,
en violation de la loi, soustraites à l'in
formation de la police judiciaire.
, te truquage le phis flagrant a consisté
à mettre un objet à la main de l'un des
inculpés, alors que la photographie mon
trait le côté de la porte.
Mais, à examiner certaines photogra
phies, on s'aperçoit que le cliché n'a pas
été reproduit à l'endroit mais à l'envers ;
ainsi ce qui est à gauche sur le film est
figuré à droite. Pourquoi ce truquage?
Tout simplement pour permettre d'accu
ser un inculpé d'avoir tenté d'ouvrir la
porte du côté où se trouvait Blum.
■ Ce n'est pas plus malin que cela.
Deux questions
Notre confrère le Jour pose au préfet
de police, à propos de l'affaire de la rue
Asseline, ces deux questions sur les com j
plicités policières :
: —- Est-il exact que le brigadier commandant
le service d'ordre de Police-Secours, répondant
aux questions étonnées de ses collègues et de
ses supérieurs du fait qu'aucune arrestation
n'avait été opérée, aurait répondu, dans un
rapport transmis à ses supérieurs: « J'aurais
été obligé de commencer par arrêter le bri
gadier X..., qui était parmi les manifestants. » ?
— Est-il exact que M. Meyer, directeur de
la Police judiciaire, ait fait appeler les agents
qui ont été témoins du rôle du brigadier et
leur ait demandé de ne pas déposer contre
lui dans l'intérêt de la police?
Notre confrère demande, et nous, de
mandons avec lui, que soient prises sans
tarder les sanctions disciplinaires qui
s'imposent.
Nouvelles précisions
Un de nos lecteurs, qui fut témoin, lui
aussi, du retour des bandits du Front po
pulaire à leur permanence de la rue de
l'Ouest, jjqe nous avons signalé dans no
tre numéro du 20 février, nous envoie les
précisions suivantes, qui peuvent permet
tre les identifications nécessaires.
Il y avait bien deux agents cyclistes au
coin de la rue du Texel et de la rue de
l'Ouest, mais, de façon plus précise et plus
exacte, la « centaine d'individus > arri
vant rue de l'Ouest était escortée sur le
flanc droit par quelques agents détachés
d'une camionnette qui était un car de po
lice-secours et la camionnette où étaient
encore quelques agents suivait la troupe
de manifestants. Quand les manifestants
entrèrent au café-tabac de la permanence
S." F. I. O., sur l'invitaion amicale d'un
agent en uniforme, la camionnette et les
agents disparurent, seuls demeurant les
deux agents cyclistes.
Une demi-heure après environ, un autre
témoin apercevait une camionnette-plateau
ibâohée avec un groupe de jeunes gens,
rue Jules-Guesde, en face de la « Phar
macie des Travailleurs » (pharmacien :
M. Tavernier). Ceux-là aussi avaient peut-
êire des blessés à faire panser.
Il résulte de ces divers témoignages que
la bande qui attaqua la permanence a'A,
F. de la rue Asseline était composée d'élé
ments différents, venus de plusieurs
points en vertu d'une véritable mobilisa
tion.
Le rôle du brigadier complice
Carreau
D'autre part, le Journal publie du rôle
du brigadier Carreau, complice des ma
nifestants, un récit auquel il ne faut ac
corder que la confiance là plus limitée,
mais instructif tout de même :
Le brigadier C.,.' avait passé la soirée avec
sa femme chez des amis qui demeurent à l'an
gle de la rue de l'Ouest et de la rue du Châ
teau. Vêtu en « bourgeois » et accompagné de
sa femme, il regagnait son domicile quand,
en arrivant à proximité de la rue Asseline, il
vit passer à vide l'autocar de police-secours.
La lourde voiture, qui roulait lentement, était
suivie par deux groupes d'agents qui, de cha
que côté de la rue, fouillaient l'entrée des im
meubles à la recherche des agresseurs pos
sibles.
Mis à son tour au courant de l'agression qui
venait . d'être commise contre la permanence
d'Action française, le brigadier C... s'arrêta un
instant pour regarder agir les gardiens de la
pais.
C'est alors qu'il aurait vu l'un des agents,
un jeune stagiaire, ouvrir la porte d'un café
pour jeter un coup d'œil dans l'établissement.
— Attends-moi là, dit alors le brigadier C...
à sa femme. Celui-là va trop loin...
Et il s'approcha du jeune gardien.
— N'entre pas là, lui dit-il. Surtout seul. Tu
vas te faire « casser la g... ». Et puis ça n'est
pas régulier...
■Et d'ajouter, selon les déclarations formelles
d'un témoin, que nous n'enregistrons cepen
dant que sous les réserves d'usage :
— D'ailleurs, ne te tourmente pas. _ Ils en
ont pris un bon coup. C'est bien fait pour
eux...
Le jeune gardien, qui ne connaissait pas
celui qui lui donnait ainsi des conseils, ré
pondit :
— Mais qui êtes-vous? Et de quel droit me
donnez-vous des instructions?
A ce moment, survint un autre gardien qui
révéla à son camarade que c'était bien le bri
gadier C... qui lui parlait.-
— Peut-être, s'écria le stagiaire, mais ça ne
se lit pas sur sa figure!
Vint alors le brigadier qui commandait le
détachement de police-secours, et l'affaire en
resta là.
A quand l'inculpation de Carreau ?
M. Le Provost de Launay réclame
l'épuration de la police
M. Le Provost de Launay, conseiller
municipal, a fait à notre confrère le Jour
les importantes déclarations suivantes :
Une épuration est devenue nécessaire à la
préfecture de police : 1° le policier qui a
frappé le doyen Allix n'est pas encore puni
comme il le mérite; 2° l'enquête contre le
brigadier qui empêcha les arrestations, dans
l'attentat de la rue Asseline, ne semble pas
faire de grands progrès.
Cette carence est lourde de conséquences. La
police est actuellement noyautée par des élé
ments révolutionnaires dont il conviendrait
d'interdire la propagande.
Voici une carte d'adhésion au Comité de dé
fense républicaine, qui n'est qu'une filiale du
Syndicat des agents de la police municipale.
Cette carte est vendue un franc. A quoi sont
employés les fonds recueillis?
Le préfet de police sait comme inoi, je le
lui ai signalé lors de la discussion du budget
de la poiiee municipale, que des réunions ont
lieu dans les différents quartiers sous l'égide
du syndicat, à la tête duquel se trouve M.
Riou, que le préfet a coutert de fleurs lors
de cette même séance.
Un de ses adjoints, le brigadier Lescou, fait
des conférences aux militants au cours des
quelles il les met en défiance contre ceux de
leurs chefs qui n'ont pas les mêmes opinions
politiques que lui.
Le résultat est un changement très net dans
l'attitude de certains gardiens de la paix, ainsi
qu'on a pu le constater récemment vis-à-vis des
invités du président de la République et du
ministre de la Marine.
Il y a d'autres symptômes. Je pense qu'il
est utile de rendre public un scandale qui a
été dissimulé depuis deux mois. Un chef du
service nord-africain est parti fin décembre en
emportant une caisse d'environ cent mille
frafles dont il avait la garde.
N'a-t-on pas parlé récemment de sanctions
à prendre contre un fonctionnaire de la pré
fecture qui trafiquait des cartes d'identité et
des permis de séjour?
11 est très regrettable que M. le préfet de
police ne prenne pas ses responsabilités avec
plus d'autorité.
Un fait, en tout' cas, est certain : une_ épu
ration s'impose, et je ferai tout ce qui sera
en mon pouvoir pour la provoquer et au be
soin l'imposer.
La santé du D r Golse
Alain de la Rochefordière s'est présenté
hier à l'hôpital du Bon-Secours pour y
voir notre ami, le docteur Golse. Mais > il
n'a pu approcher le blessé. Celui-ici a été
vivement affecté, avant-hier, par les arti
cles du Journal et de Paris-soir, qui lui
prêtaient des propos qu'il n'avait pas te
nus, comme nous l'avons signalé dans no
tre numéro d'hier. La contrariété ressen
tie a provoqué un violent mouvement de
bile et, Golse étant très affaibli, il lui a été
interdit de parler, de remuer, de recevoir
personne. Il a pu savoir cependant que
l'Action française avait publié sa lettre rec
tificative. Il "craignait que ses amis n'aient
pris au sérieux les articles qui le présen
taient comme un indifférent en matière
politique. Il a été rassuré et apaisé. Mais
son état exige un repos absolu. Il ne pourra
recevoir personne avant plusieurs jours.
Une adresse des médecins
du XIV* au D r Golse
Les médecins de la Société amicale du XIV*
arrondissement, assemblés le 19 février 1936,
en leur réunion mensuelle, se plaçant sur le
plan corporatif, adressent à leur confrère, le
docteur Golse, victime de l'attaque d'un local
privé, l'assurance de leur vive sympathie, de
toute leur estime, et expriment le souhait que
son infirmité soit réduite au minimum. (Mo
tion votée à l'unanimité.)
i
Les apaches du Front populaire
Un conseiller général du Pas-de-Calais
devant la cour d'appel de Douai -
Douai, 21 février. — Devant la cour d'appel
de Douai se présentait, aujourd'hui, M. Quinet,
conseiller général du Pas-de-Calais, qui avait
été condamné à un mois de prison par le tri
bunal correctionnel de Béthune pour s'être li
vré, le 6 octobre dernier, à des voies de fait
sur des membres des « Croix de Feu » et des
« Jeunesses patriotes », alors que ces derniers
s'étaient réunis, à Carvin, devant le monu
ment aux morts.
Après avoir déclaré' que son client avait
voulu empêcher le désordre, l'avocat de M.
Quinet, ayant dit que le conseiller général,
qui sera demain député, se serait bien gardé
de compromettre, dans cette aventure, la perte
de ses droits politiques, l'avocat général ré
pliqua :
« Depuis quand, monsieur le futur député,
le geste de déposer des fleurs devant un mo
nument élevé aux victimes de la guerre est-il
intolérable?
« Personne n'a le droit d'empêcher les Fran
çais de rendre ce devoir. »
La cour d'appel a confirmé la condamnation
à un mois de prison prononcée contre Cyprien
Quinet, conseiller général, et Arthur, retraité
des mines, pour violences et voies de fait.
L'ottulin* paresseux en citta aalson
a besoin d'an «timulant
. EAU OES CARMES 1
[ nu rafHf MATHIAC j
«timale, réconfort*
MARSEILLE» 126» «reant du Prado.
L'audace du faussai re Garat .
Bayonne, 21 février. — Sur convocation
adressée aux porteurs de bons du Crédit
municipal de Bayonne, une douzaine d'en
tre eux se sont renefus à une réunion orga
nisée, cet après-midi à Bayonne, par Garat
en vue de la constitution d'un groupe de
défense de leurs intérêts.
Au cours de son exposé, Garat a parlé
du fonds agraire et des obligations des op
tants hongrois.
Des objections ont été soulevées par cer
tains détenteurs de bons régulièrement
comptabilisés qui se refusent à se solida
riser avec les gros détenteurs de faux
bons.
Le faussaire Garat a persisté néanmoins
dans son intention de créer un groupe
ment réunissant tous les porteurs sans dis
tinction; il a annoncé qu'il les convoque
rait à une nouvelle réunion qui aura lieu
prochainement!
Quelle audace!
ENCORE «NOS COMPLICES
Quelques nouvelles
inédites
La pauvre Humanité fulmine. Elle ac
cuse le coup et crie « touchée s. Dans sa
manchette d'hier, elle écrit : -
L'Action française se vante « d'être parfaite
ment renseignée sur ee qui se passe au Con
seil des ministres ».
Qui la renseigne, sinon le ministre « J. P. »
Beaaguitte?
A la porte, Beauguitte!
Et Maurras, en prison!
Et voilà!
Seulement il y a un malheur, c'est que
nous sommes renseignés non seulement
sur ce qui se passe au Conseil des minis
tres, mais encore suf ce qui se passe dans
les ministères. Même dans celui des P.T.T.,
même chez M. Mandel que l'Humanité ap
pelait — il n'y a pas longtemps, ma foi
— Jéroboam Rothschild.
L'Humanité ne sait peut-être pas encore
que M. Georges Mandel va changer de
chef de cabinet.
C'est pourtant ainsi : M. Wormser, chef
de cabinet du ministre des P.T.T., va être
remplacé dans ses fonctions par M. Au-
zenat inspecteur des -services administra
tifs des P.T.T. Alors?... A Ja porte Mandel!
Sur ce qui se passe à l'Humanité? Nous
sommes également très bien renseignés.
Ainsi, tenez un exemple, ou plutôt un
marché : M. Vaillant-Couturier vient de
promettre au fusilleur Frot que les com
munistes ne présenteraient personne ( con
tre lui aux prochaines élections à Montar-
gis.
Alors? A la porte Cachin!
Et Vaillant-Couturier en prison!
Albert Sarraut et les espions
Sur ce qui se passe" dans les Loges, ou
à la Ligue des droits de l'homme?
Vous vous souvenez du colonel Dumou
lin, arrêté pour espionnage.
Suivant l'usage, la Ligue des droits de
l'homme, qui n'a jamais remué le petit
doigt pour un honnête homme, mais qui
s'agite chaque fois qu'il est question d'une
crapule ou d'un espion, s'est empressée de
faire des démarches auprès d'Albert Sar
raut pour qu'on relâche l'espion Dumou
lin.
« Patientez un peu, a répondu le prési
dent du Conseil, dans trois semaines il
sera libéré... »
Cela suffit pour aujourd'hui.
Nous vous parlerons bientôt des mésa
ventures de Sarraut avec Mme X..., car,
dans l'entourage immédiat de Sarraut,
nous avons également des « complices ».
ESSACHE.
AV.JOUR LE JOUR
me
E
EN ESPAGNE
Quand le Front populaire
est roi
L'amnistie générale est promulguée
Seront même compris, vraisemblablement
dans cette mesure de grâce les cambrioleurs
qui volèrent 14 millions de, peseta^
à la banque d'Ovicdo
Madrid, 21 février. — L'amnistie géné
rale pour tous les délits d'ordre politique
et social, qui était le premier point du
programme du Front populaire en Espa
gne, a été promulguée.
Le décret relatif a été soumis cet après-
midi à 19 heures, par le gouvernement, à
la députation permanente des Cortès (an
ciennes) qui l'a approuvé à l'unanimité.
M. Azana et ses amis avaient à choisir
entre deux solutions : appliquer l'amnis
tie par décret, de façon a obtenir la libé
ration immédiate des nombreux partisans
du Front populaire qui sont en prison,
principalement à la suite du mouvement
révolutionnaire d'octobre 1934; ou atten
dre la constitution des nouvelles Cortès.
Le gouvernement a préféré la première
solution, qui permettra à des personna
lités importantes des partis de gauche de
recouvrer la liberté dès demain, après la
publication du décret à la Gaccta.
Un additif de M. Largo Cabattero
M. Largo Caballero a demandé que l'am
nistie s'étende aux délits de droit commun
dont les auteurs sont soumis en mênv&
temps à dès poursuites pour des motifs
politiques. Il s'agit de certains cas spé
ciaux, mais assez nombreux, comme celui
des socialistes asturiens qui, au cours des
journées d'octobre 1934, s'emparèrent de
14 millions de pesetas appartenant à la
Banque d'Espagne d'Oviedo pour alimen
ter les caisses de leurs comités révolution-
LA CONFERENCE NAVALE
La Grande-Bretagne entend toujours
inviter l'Allemagne à participer
aux travaux
Londres, 21 février. — M. Charles Cor-
bin, ambassadeur de France et chef de la
délégation navale française à_ la confé
rence navale de Londres, qui avait eu
dans la matinée un long entretien avec
M. Eden, secrétaire d'Etat britannique
aux Affaires étrangères, est retourné cet
après-midi au Foreign Office.
Cette fois, il était accompagné de l'ami
ral Robert, ce qui indique clairement que
la conversation avec M. Eden avait porté
sur les travaux de la conférence navale.
Nous croyons savoir qu'il a été surtout
question de la procédure qu'il y aurait
lieu d'adopter pour, comme le désire sur
tout le gouvernement britannique, inviter
d'autres puissances, notamment l'Allema
gne, à adhérer à tout accord naval_ de li
mitation qualitative, et auquel viendrait
aussi s'ajouter l'accord déjà intervenu re
lativement aux échanges d'informations et
préavis sur les programmes de construc
tions navales.
On sait que le gouvernement britanni
que a suggéré, au sujet de cette invitation,
aux autres puissances, un certain proto
cole, mais nous avons de bonnes raisons
de croire que sous sa forme actuelle ce
protocole britannique n'est pas acceptable
pour la France. Il est vraisemblable, dans
ces conditions, que le gouvernement: bri
tannique fera de nouvelles suggestions à
ce sujet.
Par ailleurs, il faut noter qu'il y a peu
de chance qu'un accord général qualitatif
puisse intervenir aijssi longtemps que les
Etats-Unis refuseront de faire droit à la
demande française pour une réduction du
tonnage des cuirassés, question qui, on le
sait, vient de faire l'objet d'une démarche
de M. de La Boulaye, ambassadeur de
France à Washington, auprès du dépar
tement d'Etat.
N Espagne, le Front populaire a fêté sa
1 victoire électorale par les actes de vio
lence accoutumés : mise à sac et incendie
des locaux appartenant aux organisations
catholiques et à la presse de droite.
Ces procédés semblent tout naturels. On
a lu les dépêches sans étonnement. Il est
dans l'ordre normal des choses que la Ré
volution brûle, pille, assomme, et que ses
adversaires réels ou supposés lui servent
de trophées.
Le duc Victor de Broglie, parlant des
victimes de 1793, au nombre desquelles
avait figuré son père, a écrit qu'elles
n'avaient pas échappé « à la commune
destinée des gens de bien sous la Ter
reur ». Le mot, avec son air détaché, est
admirable. Il laisse entendre que les gens
de bien sont faits pour être immolés, qu'il
n'y a pas à réagir contre cette destinée
inéluctable.
Telle a été là règle constante de la poli
tique depuis les grands bouleversements
du xviii* siècle. Les gens de bien se rési
gnaient d'avance à tomber sous les coups.
Ils partaient de cette idée qu'on ne résiste
pas au droit divin de la Révolution. Ils
n'étaient ambitieux que de mourir avec
élégance, mourir avec courage, decenter
mori.
La stupeur et la fureur qu'a soulevées
le fascisme italien viennent d'un fait nou
veau, inattendu : la résistance, du côté ou
l'on avait pris l'habitude de tendre la
gorge. Pour l'ennemi de la civilisation, ce
n'était pas de jeu. Il avait escompté que
la jeune Italie reculerait et s'évanouiraitr ;
devant ses menaces, qu'elle accepterait do
cilement de se laisser envahir par les So
viets.
C'est ainsi que « fasciste » est devenu
la grande injure, qu'on l'applique un peu
partout à quiconque redresse la tête au
lieu de se préparer à l'échafaud, et en
France aux ligues nationales où l'on voit
un foyer de défense.
C'est ainsi que l'Action française, cita
delle avancée de cette défense, est le prin
cipal point de mire des partis de l'émeute
et de l'assassinat.
Et pour la même raison elle est atta
quée, honnie, maudite par les éternels
moutons qu'elle trouble dans leurs rou
tines et qui estiment que la destinée des
gens de bien est d'aller à l'abattoir.
Comme en Espagne!
Les couvents sont faits pour être brûlés;
les prêtres pour être étripés; la bourgeoi
sie et le peuple honnête pour être mas
sacrés : n'est-ce pas là le sentiment de
nos moutons, le vrai motif des honteuses
campagnes de /'Aube?
Chaque fois que l'ennemi se déchaîne
contre nous, elle accourt à la rescousse,
elle en remetl Complicité, nous l'avons
dit. Lâcheté, inutile de le dire. Mais, par
surcroît, cette sorte de fatalisme qui,
après s'être plié aux faits accomplis, veut
que les faits continuent de se dérouler
suivant la « logique », et qu'on n'y oppose
pas d'obstacle.
Les champions de la soumission au mal
ne se contentent pas de se croiser les
bras, comme on pourrait croire, et de
s'enfermer dans l'inertie. Ils s'indignent
des efforts contraires. Ils adjurent gouver
nement, justice, police, de briser ces ef
forts, de laisser le champ libre aux bar
bares. Leur piété ne s'offusque_ pas des
refrains orduriers qu'on chantait diman
che : La Vierge à récurie, le Christ à la
voirie. « Quen pensent les gens de
I'Aube? » demande Gringoire. Eh! mon
Dieu, ils en pensent peut-être que c'est
regrettable (et encore!...) mais ils pensent
surtout qu'on ne peut pas éviter ça, qu'on
ne le doit pas, et qu'il est plus criminel
de vouloir contrecarrer le Mal et le Pire
que de lui apporter du renfort! — A. F.
LES OPERATIONS EN ETHIOPIE
Kouvelle avance des Italiens
sur le front du Tigré
Les Abyssins reculent sans résister
Asmara, 21 février. — Le grand quar
tier général italien vient d'être informé
que les troupes italiennes opérant sur le
front d'u Tigré ont, avancé, hier, sur une
profondeur de plus de 15 kilomètres dans
le secteur sud de Makallé afin de redres
ser une courbe dangereuse des lignes ita
liennes.
Les guerriers abyssins n'auraient offert
aucune résistance à cette nouvelle avance
et les troupes italiennes ont donc été à
môme d'occuper sans coup férir la plaine
de Buja, la bourgade de Adi Adera ainsi
que de nombreuses autres localités.
Cette opération militaire permettra
donc, non seulement de supprimer la
« hernie » qui s'était formée dans les
premières, lignes de défense mais aussi
d'améliorer les lignes de communication
avec l'arrière-front, rendant ainsi plus fa
cile le transport de vivres et de munitions
ainsi que l'envoi de renfort vers les nou
velles positions italiennes.
Comment s'effectua
cette nouvelle marche en avant
Les troupes qui prirent part à la nou
velle avance comprenaient trois divisions
d'infanterie, des bersaglieri et des Chemi
ses noires.
Parties de bonne heure, hier matin, des
positions acquises le 15 février dernier,
les troupes italiennes traversèrent une ri
vière tributaire du Takazze qui arrose le
village de Buja et, vers 11 heures du ma
tin, les trois colonnes italiennes avaient
atteint respectivement le mont Gomolo, la
bourgade de Adi Adera et le mont Gara-
jian.
Pendant ce temps, une escadrille
d'avions italiens effectuait des vols de re
connaissance au-dessus de toute la région,
afin de signaler la présence des forces
ennemies.
Les colonnes italiennes étaient suivies
de détachements du génie qui procédèrent
en hâte à la réfection des pistes et posè
rent des lignes télégraphiques et télépho
niques.
Plus tard, dans la journée, le comman
dant en chef italien a visité les positions
nouvellement occupées par les avant-pos
tes.
Parmi les localités conquises par les
Italiens se trouve Delra Aila où, l'on s'en
souvient, le général Arimondi, à la tete
d'un bataillon de troupes italiennes, livra
bataille en 1895 au ras ASangascia.
Des rhumatisants
délivrés racontent
leur histoire...
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