Titre : L'Action française : organe du nationalisme intégral / directeur politique : Henri Vaugeois ; rédacteur en chef : Léon Daudet
Auteur : Action française. Auteur du texte
Éditeur : Action française (Paris)
Date d'édition : 1934-12-04
Contributeur : Vaugeois, Henri (1864-1916). Directeur de publication
Contributeur : Daudet, Léon (1867-1942). Directeur de publication
Contributeur : Maurras, Charles (1868-1952). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 04 décembre 1934 04 décembre 1934
Description : 1934/12/04 (Numéro 338). 1934/12/04 (Numéro 338).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k765807c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-6354
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/01/2011
yingt-septième année - N°. 338
ÊDrriONKDIMBlHEUBESll
Mardi 4 Décembre 1934
F
*
2 5 cent. Paris et département de la Seini
30 cent Départements et Colonies
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France et Colonies..... 72 fr. 38 fr. 30fr.
Etranger plein tarif.... 190 fr. 100fr. 6a fr.
Pays & tarif réduit.... 130 fr. 70 fr. 40/ te
Chique postal : Compte 239.00 PARIS
ORGANE DU NATION AIISME INTEGRAL
Tout ce qui est national est nôtre. — Le Doc d'ORLEAPîS.
Chef de la Maison de France, pen revendiqua tous les droits, fen assume
toutes les responsabilités, fen accepte tous les devoirs.
I a D uc de GUISE, héritier des quarante rois qui, en mille ans, firent la Fiance.
redaction en administration
1, rue du Boccador (19, avenus Montaigne)
PARIS m
Adresse télégraphique : ACTtOFRAN • PARIS
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Rédaction: Balzac 36-38; Pabltctti: Balzac 86-83
Après 10 heures du soir: Gutenlierg 08-42
Registre du Commerce : Seine 78.582
Fondateur : HENRI VAUGEOIS — Directeurs politiques : LÉON DAUDET et CHARLES MAURRAS. — Rédacteur en chef î MAURICE PUJO.
Dans le beau discours qu'il a prononcé hier .au dîner
de la Revue des Deux Mondes , le maréchal Pétain a dit :
« la France n'est pas dotée d'un véritable système
d'éducation nationale. Aujourd'hui, notre système pédago
gique poursuit comme but unique le développement de
l'individu considéré comme une fin en soi. Voàcà même
qu'ouvertement des membres du personnel enseignant se
dônnent pour objet de détruire l'Etat et la société. Ce sont
de tels maîtres qui élèvent nos fils dans l'ignorance ou le
mépris de la patrie !» .
Mais ce système de déséducation nationale
correspond au système de désagrégation nationale
que constitue la démocratie.
Bonny ne pet
pas «Ioniser
Ch antem ps
Le policier Bonny, aujourd'hui pnfin
incarcéré, a été l'homme à tout friirè et
a tout oser du commissaire Hennjett et,
au-dessus d'Hennett, de ses ministres Al
bert Sarraut et Camille Chautempe. L'un
et l'autre de ceux-ci ont plusieurs « ca
davres » sur la conscience. II y a;trente
ans, Albert Sarraut, en compagnie de
Desmons,. sénateur du Gard, faisait as
sassiner Gabriel Syveton par l'inspecteur
de la S. G. François Maurice dit
« Lulu » (1), à la veille du procès des
fiches maçonniques, qui s'annonçait
triomphal pour Syveton. Il y : a neuf
mois, Camille Chautemps faisais assassi
ner le conseiller Prince par la police de
Sûreté générale,, et Bonny —>.• tout le
donne à penser.— était un des princi
paux agenciers du crime. C'rsst pour
quoi Bonny ne peut dénoncer Chau
temps, dont il a été le complice, car.il
livrerait à Deibler sa propre tête, en
même temps que celle de Chautemps.
En revanche, il peut dénoncer ,les délits
et les crimes de quelques copaiois, et no
tamment laver le linge horrible d'Hen
nett, de Ducloux, de Sister'on B de Mon-
danel, de Belin, de Mittel?aauser, de
Charpentier, de Berthoin et autres, sur lesquels il est documenté de
première main. Cela suffit pour que sa
suppression apparaisse à «.< ces mes
sieurs s> comme une nécessité.
Il est facile à la Sûreté générale,.
comme à la Police judiciair e, de se dé
barrasser d'un, prisonnier. J 'ai vu cela
de près. Toute la machination du procès
Bajot, de ma condamnation^ du rejet de
mon pourvoi par " la. Cour de cassation,
de mon incarcération à la. Santé, avait
comme but ma disparition. Ma cellule
— de droit commun atténué — était pro
che de celle de « mains rouges », toutes
_ prêtes à profiter d'une simple négligence
des gardiens de nuit. On n'attendait, je
Fâi su depuis, que le départ de Delest,
qui n'avait à « tirer » que rieux mois. Il est
certain que mon zigouill-àge aurait épar
gné au repaire de la rrie des Saussaies
quelques sérieux embêtpments. On au-
. rait dit ensuite que, saisi de remords à
la suite de mes romans; « immoraux »,
je m'étais donné la mort Volontairement
dans mon cachot : suicide mystique, évi
demment...
Le soir même de l'incarcération de
Bonny paraissait, dams YIntransigearit,
une petite note où il était dit en subs
tance qu'on avait mis, à l'ombre le chou
chou de Chéron « p>our l'empêcher de
se suicider ». Cette note nous a donné
beaucoup à réfléchir,, et je pense qu'elle
aura attiré l'attention des avocats de
Bonny. Un malheur est si vite arrivé et
.le « suicide » est si fréquent à la Santé!
En treize jours. de détention, nous avons
entendu parler, Del'fist et moi, de trois
suicides ou tentatives de suicide.
Le cas de Bonny rappelle exactement
celui d'Almereydaij incarcéré à Fresnes
au début d'août 1917, à la suite du fa
meux discours de Clemenceau au Sénat,
le 22 juillet précédent. Compagnon et
complice de Malvy dans diverses affai
res, notamment dans celle des mutine
ries militaires de mai et de juin 1917,
Almereyda était à Malvy ce que Bonny
est à Chautempe. On aurait pu croire
qu'il allait « donner » son complice.
Mais c'eût été s'envoyer, en même temps
que lui, au poteau. Almereyda se con
tenta de mentionner, dans son testament
politique, que Michel Cahen, dit « de
Caïffa », luî avait remis 200.000 francs
d'alors (1 million d'aujourd'hui), en
avril 1917, A LA veille desdites mutine
ries. Néanmoins, pour s'assurer son si
lence, Malvy le fit étrangler, à Fresnes,
par un détenu du nom de Bernard.
Dans ses « attendus », la Haute Cour de
juillet-août 1918 précisa que les mutine
ries militaires avaient été organisées
dans le bureau de Leymarie (2), comme
par hasard directeur de la S ûreté gé-
nérale . Dès cette époque, l'association
de malfaiteurs était au service de l'Alle
magne. C'est parce que j'avais dénonce
et continuais à dénoncer publiquement
ses méfaits et ses crimes, qu'elle a fait
assassiner notre petit garçon, meurtre
grimé en « suicide comme celui de
Prince.
Plusieurs de nos confrères, notamment
le Jour, le Quotidien^ les Débats, la Li
berté, estiment que l'arrestation de
Bonny va permettre de faire la lumière
dans l'affaire Stavisky, comme dans l'af
faire Prince. C'est possible. Ce n'est pas
absolument certain. La mesure à pren
dre maintenant, si les juges de Dijon,
un peu lents et somnolents, veulent
aboutir, comme je le pense, c'est l'arres
tation de Sanglier, dit . « docteur San-
lier-Lamarck », • dont le rôle a été par
faitement dénoncé et défini par Alfred
Détrez, sans la moindre protestation de
la part de Sanglier. Le juge Ordonneau,
qui s'est disqualifié par sa visite à
M m * Nollin, en compagnie du policier
Jézo, et par la commande à Guillaume
du rapport immonde, doit être dessaisi.
Guillaume lui-même doit être arrêté et
incarcéré, pour forfaiture dans l'exer
cice de ses fonctions. Alors, mais alors
seulement, , la justice pourra passer. Et
puis, il importe, monsieur Pernot, de
publier intégralement le rapport des ex
perts médicaux, qui réduit à l'absurde
la thèse policière du « suicide ».
Léon DAUDET. •
' P.-S.— Il est à remarquer qu'il n'est
plus du tout question, dans la presse ni
au Palais, de Laborie, le prétendu assas
sin d'Oscar Dufrenne. Cette accusation
n'était-elle pas une simple forgerie de
police, une suite à la « matelote » de
Xavier Guichard? — L. D.
Voir à la Chronique de la Ligne le
« Petit courrier de la Kermesse » de Mme
Léon Daudet.
AUX MORTS DE LA MAISON DE FRANCE
En la chapelle de la Compassion, boule
vard Pershing (17*), une messe anniver
saire sera dite, le mardi 4 décembre, à
10 heures, pour le repos de l'âme de
S. A. R. Madame la Princesse Waldemar
de Danemark, et le mercredi 5 décembre,
à la même heure, pour le repos de l'âme
de S. A, R. Monseigneur le Duc de Char
tres.
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(1) Lequel en a témoigné par écrit avant de
mourir. Témoignage recueilli par notTe confrère
Jacques Crépet et publié dans Candide.
(2) Impliqué dans l'affaire du Bonnet rouge et.
condamné, de ce fait, & deux ans de prison sans
sursis.
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LA POLITIQUE
I. La conférence coloniale
La conférence économique de la France
métropolitaine et d'outre-mer, c'est son
titre officiel, a tenu, hier, sa première
séance. A cette conférence prennent part
les notabilités les plus qualifiées; elle com
prendra diverses sections, devant s'occu
per respectivement des travaux publics,
de la production agricole; de la produc
tion économique, . de l'hygiène et • des
finances.
Elle devra s'attacher à concilier les.
intérêts souvent contradictoires des par
ties en présence, à empêcher que la métro
pole fasse concurrence aux colonies et ré
ciproquement, ét que les colonies se fas
sent concurrence entre elles. On sait, en
particulier, les graves difficultés 'qu'a sou
levées la question des vins algériens par
rapport aux vins du Midi, ou celle des
blés marocains par rapport aux blés de
France. Il n'est pas possible d'admettre
que la métropole ruine les colonies,. et_ pa$<
davantage que ]a viticulture et l'agriiuf-
ture métropolitaine soient'écrasées par'.la
production coloniale. Le problème n'est
certainement pas aisé à résoudre. 11 faut,
en tout cas, se féliciter qu'on travaille
à en chercher la solution.
Le président de ; la République a voulu
marquer l'importance quil attachait à la
conférence en présidant sa séance d'inau
guration. M. Albert Lebrun a quelque com
pétence en la matière, puisqu'il a été
ministre des Colonies. C'est même en cette
Sualité qu'il a présidé à la cession , du
ongo à l'Allemagne et à cette occasion
qu'il a versé en public les premières lar
mes que lui arrachait le malheur des
temps. Hier, il s'est , montré plutôt opti
miste et son discours faisait contraste avec
ceux qu'on a ; entendus à la Chambre lors
de la discussion du budget des Colonies.
D'après lui, « une heureuse combinaison
de primes de compensation, de ristournes
aux budgets et aux producteurs, de droits*
de douane, de taxes et de tarifs de trans
port >, ont assuré une « protection sen
sible- » à nos. plus importants produits cô-;
loniaux, et déjà les rapports des gouver
neurs généraux signaleraient une hausse:
de la valeur de base, et une reprise dans
la production et dans l'exportation.
Acceptons-en l'augure. En tout cas, il
est bien certain qu'à l'heure actuelle nôtre-
empire'colonial constitué un précieux .dé~
bouché pour les produits de la métropole,.-
et réciproquement d'ailleurs. A la. Cham
bre, l'autre jour, le ministre des Colonies,
M. Rollin, a donné/des- chifFres très inté-;
ressants. Si le chiffre cfe nos exportations
vers les pays étrangers a fléchi, dé 1927
à aujourd'hui,, dé 47. milliards à'12, en
revanche, la proportion de nos exporta-;
tions dans nos colonies, a monté de 9,3 %
à 33,5 % du total des exportations; et les
importations de nos colonies ont suivi un
•mouvement ' analogue; elles étaient, en
1913, de 9 % du total de nos importations;
elles sont maintenant les 23 % de ce total.
Evidemment, l'argent qui passe de la
métropole dans les colonies et celui qui
revient à la métropole ne cesse pas d'être
de l'argent français, <ïe telle sorte qu'en
fait cette circulation ne constitue pas un
enrichissement, mais, en revanche,- elle
n'est pas ■ une déperdition. Il n'en , reste
pas moins qu'elle n'est pas réglée, qu'elle
provoque des conflits et amène parfois
une crise très grave; témoin ce qui- se
passe dans l'Afrique du Nord, avec les
vins et les céréales. •
Les hommes compétents qui com-posent
la conférence trouveront peut-être des so
lutions aux difficultés qui leur sont • sou
mises. Ce sera - évidemment un grand ré
sultat. Il restera à appliquer ces solutions
et ce ne sera pas la tâche la moins dif
ficile. Pour y réussir, il faudrait en haut
une autorité forte ayant du temps devant
elle. Or, sait-on que dans l'espace de
quinze mois, il y a eu huit ministres dTes
Colonies rue Oudinot, ce qui ne' fait pas
une moyenne de deux mois par ministre?
C'est M. Rollin lui-même qui a donnié ces
chiffres, et D ajoutait :
Comment pourrait-on réaliser une oeu
vre de longue haleine et poursuivre là
solution de problèmes aussi vastes et aussi
importants alors que, dans un espace de
temps aussi court, les hommes se succè
dent, ayant quelquefois des opinions dif
férentes, laissant les services sans direc
tion pendant des semaines?
C'est l'évidence même, mais pour remé
dier à ce vice fondamental du régime dé
mocratique et parlementaire, ce n'est pas
une conférence coloniale qui suffira.
II. La loi sur le blé
Le gouvernement a déposé les deux
projets de loi qu'avait annoncés M. Flan-
din, tendant à assainir le marché du blé
et celui du vin. Une analyse de ces pro
jets a été faite dans une note du mi
nistre de l'Agriculture, et quoique cette
analyse manque de précision, elle permet
cependant de constater que le projet sur
le blé « ne correspond plus que de très
loin aux intentions primitivement annon
cées ». C'est la Journée industrielle qui
s'exprime ainsi, et elle montre en effet
que le texte proposé « ne tranche pas sur
les précédents dans la mesure où l'on
pouvait s'y attendre ».
Ce texte est le cinquième depuis la loi
sur le prix minimum. Cette constatation
suffit pour marquer l'incohérence qui
préside à toute cette réglementation. Or,
les quatre textes précédents n'ont pas ap
porte de solution au problème. La loi a
été ouvertement violée et s'est montrée
inapplicable, puisqu'il faut, en changer.
Arrivera-t-on cette fois à un résultat?, Il
est permis de rester sceptique.
De. fait, le prix minimum est maintenu
jusqu'à ce que le marché ait été assaini :
à ce moment, le marché redeviendra li
bre. D'autre part, le ministre de l'Agri
culture se porte garant que cet assainis
sement sera réalisé dans un délai maxi
mum de trois mois. Il consacrera 1.500
millions, à faire disparaître les excédents
qui pèsent sur les cours, lesdits excédents
devant être exportés ou dénaturés. En at
tendant, le prix minimum du quintal est
abaissé à 97 francs, sauf pour les blés
reportés.
En admettant que cette loi donne l'effet
attendu, c'est-à-dire que le surcroit de la
production soit résorbé, et que le marché
redevienne libre t deux questions se po
sent. -
Tout d'abord, les agriculteurs, avec la
liberté des transactions, trouveront-ils
pour leur blé un prix, rémunérateur? Les
quatre lois précédentes concernant le prix
minimum ont précisément été votées pour
préten dûment garantir ce prix rémunéra
teur. La contrainte fixée par la loi a
échoué : la liberté du marché obtiendra-
t-elle le résultat cherché? Et si elle ne
l'obtient pas, en quoi la crise agricole
sera-t-elle apaisée? On se retrouvera exac
tement devant les mêmes difficultés
qu'avant.
D'autre part, le projet prévoit quelques
mesures pour empecher la surproduction,
mesures d'une efficacité bien aléatoire, à
savoir l'interdiction d'augmenter les ean-
blavures ou d'employer des semences à
grand . rendement, mais de faible valeur
boulaiïgère;*Il donne même au gouverne
ment, « si ces mesures de révélaient in
suffisantes, le pouvoir de bloquer, comme
il est prévu pour le vin, partie des récol
tes supérieures à 100 'quintaux et de ré
glementer éventuellement la circulation
des blés ».
Etant donné les résultats obtenus par
le blocage des vins et l'acuité présente
de la crise viticole malgré ce blocage, il
est au moins étrange de prévoir le re
cours à un moyen qoii a donné de telles
preuves de son efficacité. Imagine-t-on
que ce qui a-échoué pour le vin réussira
pour le blé? C'est se servir de singulière
façon des données de l'expérience.
M. Flandin avait promis de faire du
neuf, d'apporter de l'inédit. Comme le dit.
la Journée industrielle , « bien des dif
ficultés pratiques ont évidemment, surgi
au fur et à mesure de la mise au point du
projet, qui ont fini par le ramener à sa
teneur .actuelle ». Sans doute, mais avant
de faire des promesses, on doit commen
cer .par s'assurer qu'on pourra les tenir,
et le devoir qui. incombe au simple par
ticulier est particulièrement strict pour
celui qui s'intitule homme de gouverne-:
ment.
' M. Flandin avait annoncé comme ca
deau de Noël aux enfants pauvres une
diminution de quatre à. cinq sous pour le
prix du pain. L'exécution de la promesse
est déjà renvoyée à trois mois, délai maxi
mum, il est vrai. Sans doute, en ^baissant
le prix minimum du blé, on abaisse de
ce fait le prix du pain; Mais était-ce par
cet artifice que M. Flandin entendait
faire son cadeau de Noël? . ;
G. LARPEIS'T.
■uiipiuuimiiiifmmitmitniiiiiiniiiiiiniiNiiiainmiinvnHiKfiRiiRi
A LA CHAMBRE
Et Maintenant :
des impôts !...
Le budget des dépenses étant voté, il
faut maintenant trouver les recettes cor
respondantes !-C'est ce que la Chambre va
s'employer à faire dans les prochains
jours. Elle a commencé hier matin, hier
après-midi et hier soir.
Dans la discussion de la loi de finances,
un certain nombre d'orateurs ont pris la
parole pour faire. connaître leur point de
vue non seulement sur les décrets-lois,
mais aussi sur la politique financière du
gouvernement; La plus inquiétante contro
verse est celle qui a mis aux prises le
petit rat du franc, Paul Reynaud, avec
M. Germain-Martin et avec M. Flandin,
vers la fin de l'après-midi. Ces deux der
niers ont répondu assez mollement, ce qui
ne manquera pas dé provoquer un cer
tain malaise dans les milieux financiers.
Mais reprenons les interventions les
plus notables chronologiquement. MM.
Amidieu du Clos et Rene Brunei ont, les
premiersi, critiqué certains décrets-lois fan
taisistes ou même illégaux. Ce dernier a,
d'autre part, fait ressortir que les promes
ses contenues dans les décrets n'avaient
pas été réalisées.
C'est ainsi qu'on devait réduire de 10 %
l'effectif des fonctionnaires de toutes les
administrations publiques par des mises à
la retraite anticipées on des suppressions
d'emplois et tpi'on pensait qu'ainsi serait
réalisée la réforme administrative. Mais
les résultats n'ont pas été ce que le gou
vernement escomptait. Au lieu de 80.000,
il n'y eut que. 30.000 suppressions d'em
plois, et l'économie ne s'est élevée qu'à
470.000.000 de francs.
/ Ecoutons ce dialogue :
M: René Brunet. — Dans d'autres services on
arrive, par des moyens détournés, au rétaWis-
eewient-de certains emplois, et enfin, il y a des
administrations o l'on a bien appliqué le 10 %,
mais où il. est probable que l'on ne s'y .tiendra
pas. II en est ainsi au ministère des Finances
où tous les .oheîs de service ont protesté contre
■certaines compressions.
M. Chassaigne-Goyon. —Les économies réel
les sont impossibles avec le régime actuel..
Nom ne le faisons pas dire aux parle
mentaires eux-mêmes! M. Brunet n'a pas
eu de peine à démontrer ensuite avec quel
ques chiffres qu'il y avait peut-être eu quel
ques déplacements de charges fiscales,
mais qu'il n'y avait pas eu d'allégement
réel pour les contribuables.
- Le « pupisite » Garchery a demandé en
suite, sans obtenir de réponse, quand les
décrets-lois seraient soumis à ratification
et quand seraient eàfin révisés les mar
chés de la. guerre. Puis le communiste
Clamamus a exprimé des craintes assez
légitimes sur l'equilrbre réel du -budget,
étant donné qu'on ne sait pas ce que se
ront les rentrées dans les premiers mois
de 1935. Si les recettes sont surévaluées,
et si les dépenses sont sousrestimées, on
voit à quel déficit nous allons !
Pour terminer la matinée, M. Joseph De-
nais a voulu examiner le problème de.,1a
législation fiscale et de ses répercussions
sur la situation économique du pays.
En 1932, 40 % des revenus privés étaient
prélevés au titre des différentes imposi
tions : le dépassement est certainement
encore plus élevé aujourd'hui. Cela expli
que en grande partie la détresse actuelle
de l'industrie, du commerce et de l'agri
culture. Passant en revue toutes les taxes
trop lourdes, l'orateur en a tiré cette con
clusion que toutes sont contraires à l'in
térêt économique et que c'est là un régime
qui ne peut pas durer. Certes, il y a des
partis politiques pour lesquels les épar
gnants sont l'ennemi : mais comment la
majorité de la Chambre peut-elle agir
comme si elle était du même avis ? Quand
il n'y aura plus de richesses, tout le sys
tème s'effondrera ou il retombera sur les
pauvres.
— La fiscalité ruine la France : et ce n'est
pas la réforme fiscale réalisée par les décrets
de juillet qui arrangera les choses, car elle n'a
correspondu -en rien à ce que la Chambre avait
voulu et elle a tourné résolument le dos k la
volonté du législateur.
(Lire la suite en 2* page)
aamwCTiitifMiiiiiiimiiuiiiiiiiiitimfisimsiiituiitiiaimiiiiiiiimirw
LE MONUMENT AUX ROIS PIERRE 1 er
ET ALEXANDRE 1 er
Le comité qui S'est constitué sous la
présidence d'honneur de M. le maréchal
Franchet d'Esperey, et sous la présidence
de M. Edouard Soulier, député de Paris,
pour ériger un monument aux rois Pierre
et Alexandre, a décidé de demander à
tous les anciens combattants de donner la
somme symbolique de 5 sous, montant de
la solde d'une journée de guerre.
Le ministre de la Guerre a bien voulu
donner son adhésion à cette touchante
idée et autoriser cette même souscription
dans l'armée.
Une journée Alexandre a été également
envisagée et aura lieu vers Pâques, dès les
premiers beaux jours, de manière à ce
qu'elle ait le plus d'éclat et de succès pos
sible.
Cependant, la souscription est déjà ou
verte, et nous rappelons à nos lecteurs
qu'ils peuvent adresser leurs dons au tré
sorier du comité, M. le commandant Bru
net, à la Chambre de commerce franco-
yougoslave, 14, rue Chauveau-Lagarde, à
Paris. .
•uiiiiiiiuinimiiifinniiilimiiiniinuimiiiiiiiraiiiiiiniiniuiiiiiiiatt
Les affaires
de M. M arcel R égnier
Nous - n'avons fait que feuilleter quel
ques chapitres dans le' registre des affai
res où, à <ïes titres divers, est intéressé le
nouveau ministre de rintérieûr. Nous
n'avons fait qu'entrevoir son rôle à la Com
pagnie fermière de Vichy, à la Société des
grands hôtels de Vichy, dont il s'est fait
nommer président et à cette Société des
eaux de Saint-Yorre, à laquelle il voulut
faire annexer une source qui lui appar
tenait, de l'autre côté de l'Allier, à l'oc
casion de quoi il fit sauter le préfet de
l'Allier qui n'avait pas accordé l'autori
sation de faire passer les eaux de cette
source sous la rivière. A peine avons-nous
touché, hier, avec l'entreprise de « publi
cité financière » à laquelle il apporte son
concours, aux affaires parisiennes dé M.
Marcel Régnier et nous n'avons même pas
commencé l'inventaire des autres.
Car il y en avait jusqu'au Maroc. Le sé
nateur Régnier y avait suivi son ami Al
bert Dubarry, mais tandis que celui-ci se
consacrait, grâce à ia concession qu'il de
vait à MM. Tardieu et Lucien Saint, à la
culture du ricin, notre actuel ministre de
l'Intérieur s'intéressait, aux richesses du
sous-sol, et notamment à l'extraction de
la galène et de la blende. Nous trouvons
le nom de M. Marcel Régnier parmi ceux
des. membres du conseil d'administration
de la Société minière des Gundafa (S.
M. G.).
Il y a moins d'un an qu'il était entré
•dans cette Société au moment où elle avait
quelques difficultés. Il a donné sa démis
sion trois jours avant d'entrer au minis
tère. Il est curieux qu'il ait pris cette pré
caution, dont on se demande le motif,
alors que M. Doumergue était encore au
pouvoir et quand on se rappelle que le
ministère Flandin a été fait en douze (heu
res. Trois jours avant M. Marcel Régnier
savait-il qu'il était désigné — par qui ?
— pour être ministre de l'Intérieur ?
Maurice PUJO.
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permanence, des Etudiants d'A. F., sous la prési
dence et avec la discussion de' Charles Maurras :
Conférence de FRANÇOIS REGEL : Vic
toires et enteigmements du fascisme italien.
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tion de la carte de scolarité. . Pour les autres per
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CARTES ANNUELLES DONNANT DROIT
■ AUX QUATRE PREMIERS RANGS: 1«0 fr.
Une lettre
de M . Ber flery
Comme quelques-uns de nos confrères,
nous avons reçu une lettre de M. Bergery.
Le 30 avril dernier, parait-il, nous avons
qualifié le chef du Front commun de « fils
de boche ». Au bout de sept mois, il
s'avise que cela demande une mise au
point. Nous la lui accordons volontiers :
Quant à ma filiation, voici l'exacte vérité. .
A) En droit, la situation est la suivante :
Né le 22 novembre 1892, j'ai &é, jusqu'à
l'âge de cinq ans, « enfant naturel ».
De cinq à seize ans, j'ai été « reconnu » par
ma mère, puis par un ami de ma famille, qui
a vécu respecté entre tous, mais qui, né à
Strasbourg avant la guerre de 1871, et mort
depuis, a eu la nationalité allemande.
Mais, par un jugement de 1908, auquel, bien
entendu, je n'ai pris aucune part, le tribunal
de la Seine, à la demande de mon tuteur, le
docteur Le Pileur, a annulé ces reconnaissances
illégales, puisque ma mère, lorsqu'elle me mit
au monde, « était dans les liens du mariage »
et m'a restitué mon état-civil, fils de Jean-
Paul Bergery et de Marie-Louise Morel, dite
Derocle, son épouse.
_ Telle est la situation en droit; j'ai publié
intégralement dans la presse les documents y
afférents, quelque pénible que cela m'ait été,
non pour moi, mais pour une mire adorable,
à qui ce passé appartient.
B) En fait, je suis né à Paris et je n'ai ja
mais vécu autre part qu'à Paris, où j'ai fait
toutes mes études.
Quand la guerre éclata, j'étais en sursis
d'études, terminant mon doctorat en droit.
Je m'engageai dès août et rejoignis au front,
en novembre, le 117 e d'infanterie, comme sol
dat de 2 e classe.
Le 3 mars 1915, je fus cité à l'ordre du
4' corps avec le motif suivant : '
« A fait preuve. d'une vigueur et d'une éner
gie admirables en entraînant sa troupe à l'as
saut pendant le jour et à la contre-attaque de
la nuit du 23 février. »
Je fus, au front, successivement promu capo
ral, sergent" et aspirant.
Blessé grièvement le 29 septembre 1915, pen
dant la bataille de Champagne, je -fus hospi
talisé pendant huit mois à Bordeaux.
_ Déclaré inapte à l'infanterie et affecté à la
liaison avec l'armée britannique dans les unités
de première ligne, j'y fus nommé sous-lieute
nant et reçus le « Military Cross « pour bra
voure pendant le repli sur Amiens.
J'aj pensé que ces précisions aideront; à
une information plus complète de vos lecteurs.
Salutations. — G.-F. BERGERY.
• Nos lecteurs seront très heureux de voir
que M. Bergery est encore fier de ses ser
vices de guerre, mais comme il n'était
pas seul pour sauver notre patrie, ils esti
meront que ces services ne lui donnent
aucun,droit à la démolir aujourd'hui.
Sur sa filiation, nous, avions déjà, dès
le, 31 mars, à notre revue de la Presse,
en reproduisant un article de- Gringoire,
donné toutes les précisions que nous ap
porte aujourd'hui M. Gaston-Frank Ber
gery. Nous en donnions même au moins
une de plus : c'est le nom de celui dont
M.'Bergery fut le fils, de l'âge de cinq ans
à celui de seize ans : le baron von Kaulla,
qui « eut la nationalité allemande », en
effet, et qui était notamment l'administra
teur de la Société des automobiles alleman
des Mercedes, et le directeur de la Vereins-
bank de Stuttgart. Le séquestre mis sur
les valeurs que le baron von Kaulla pos
sédait dans les banques françaises à la
déclaration de guerre ne fut levé, à la <
demande de Gaston-Frank Bergery, son
héritier, que le 22 juillet 1922. '
LES CONVERSATIONS DE LONDRES
Le gouvernement français
refuse de dénoncer
en même temps que le Japon
le traité de Washington
par Pierre VARILLON.
Le 27 novembre dernier, M. Hirota, mi
nistre des Affaires étrangères du Japon,
avait demandé aux ambassadeurs de Fran
ce et d'Italie sien pour dénoncer le traité de Was
hington.
Une dépêche de Tokio annonce qu'il
a reçu de la France une réponse négative.
Ainsi, notre gouvernement, refusant, si
l'on peut dire, la perche .tendue par le
Japon, ne dénoncera pas le traité en même
temps que cette dernière puissance, ne
voulant tenir aucun compte des condi
tions dans lesquelles il fut ratifié, et accep
tant, sans la moindre réserve préalable, de
proroger pour un temps indéfini les limi
tations qui, déjà odieuses à l'époque où
elle nous furent imposées, peuvent pren
dre dans un proche avenir l'aspect , d'un
irrémédiable désastre.
Le gouvernement français, lisons-nous
dans le « Temps », regrette de ne pou
voir s'associer à l'initiative japonaise, bien
que la France ne soit pas favorable à un
système de limitation navale par pourcen
tage, ce système l'ayant empêché dêjà'de
participer au traité de Londres.
Pard'on! la France a parfaitement bien
adhéré' aux parties I, II, IV et V du traité
de Londres, confirmant ou aggravant cer
taines des stipulations du traité de Was
hington et singulièrement les pourcentages
des bâtiments de ligne. La seule partie III
à laquelle nous n'ayons pas adhéré affecte
les caractéristiques des croiseurs, destro
yers et sous-marins, et leur limitation
quantitatives. Il est donc pour le moins
excessif d'écrire que nous n'avons pas
participé au traité.
Soulignons qu'il est dit que la France
n'est 1 pas favorable à un système de limi
tation navale par pourcentages. Alors pour
quoi ne pas se saisir de l'occasion offerte
pour recouvrer. notre liberté, et nous em
presser de reconduire — alors que rien,
mais rien ne nous y oblige — un traité
qui nous a imposé d'insupportables limi
tations?
En admettant, ce qui est vraisemblable,
que le résumé câblé de Tokio ait trahi le
sens exact des instructions envoyées à no
tre ambassadeur, il n'est pas superflu d'in
diquer pour éclairer l'opinion que la dé
nonciation du traité de Washington
n'équivaut pas à une rupture d'engage
ment, comme le serait par l'Allemagne la
dénonciation du traité de Versailles, mais
beaucoup .plus simplement à user d'une
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Mardi 4 Décembre 1934
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Tout ce qui est national est nôtre. — Le Doc d'ORLEAPîS.
Chef de la Maison de France, pen revendiqua tous les droits, fen assume
toutes les responsabilités, fen accepte tous les devoirs.
I a D uc de GUISE, héritier des quarante rois qui, en mille ans, firent la Fiance.
redaction en administration
1, rue du Boccador (19, avenus Montaigne)
PARIS m
Adresse télégraphique : ACTtOFRAN • PARIS
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Rédaction: Balzac 36-38; Pabltctti: Balzac 86-83
Après 10 heures du soir: Gutenlierg 08-42
Registre du Commerce : Seine 78.582
Fondateur : HENRI VAUGEOIS — Directeurs politiques : LÉON DAUDET et CHARLES MAURRAS. — Rédacteur en chef î MAURICE PUJO.
Dans le beau discours qu'il a prononcé hier .au dîner
de la Revue des Deux Mondes , le maréchal Pétain a dit :
« la France n'est pas dotée d'un véritable système
d'éducation nationale. Aujourd'hui, notre système pédago
gique poursuit comme but unique le développement de
l'individu considéré comme une fin en soi. Voàcà même
qu'ouvertement des membres du personnel enseignant se
dônnent pour objet de détruire l'Etat et la société. Ce sont
de tels maîtres qui élèvent nos fils dans l'ignorance ou le
mépris de la patrie !» .
Mais ce système de déséducation nationale
correspond au système de désagrégation nationale
que constitue la démocratie.
Bonny ne pet
pas «Ioniser
Ch antem ps
Le policier Bonny, aujourd'hui pnfin
incarcéré, a été l'homme à tout friirè et
a tout oser du commissaire Hennjett et,
au-dessus d'Hennett, de ses ministres Al
bert Sarraut et Camille Chautempe. L'un
et l'autre de ceux-ci ont plusieurs « ca
davres » sur la conscience. II y a;trente
ans, Albert Sarraut, en compagnie de
Desmons,. sénateur du Gard, faisait as
sassiner Gabriel Syveton par l'inspecteur
de la S. G. François Maurice dit
« Lulu » (1), à la veille du procès des
fiches maçonniques, qui s'annonçait
triomphal pour Syveton. Il y : a neuf
mois, Camille Chautemps faisais assassi
ner le conseiller Prince par la police de
Sûreté générale,, et Bonny —>.• tout le
donne à penser.— était un des princi
paux agenciers du crime. C'rsst pour
quoi Bonny ne peut dénoncer Chau
temps, dont il a été le complice, car.il
livrerait à Deibler sa propre tête, en
même temps que celle de Chautemps.
En revanche, il peut dénoncer ,les délits
et les crimes de quelques copaiois, et no
tamment laver le linge horrible d'Hen
nett, de Ducloux, de Sister'on B de Mon-
danel, de Belin, de Mittel?aauser, de
Charpentier, de Berthoin et
première main. Cela suffit pour que sa
suppression apparaisse à «.< ces mes
sieurs s> comme une nécessité.
Il est facile à la Sûreté générale,.
comme à la Police judiciair e, de se dé
barrasser d'un, prisonnier. J 'ai vu cela
de près. Toute la machination du procès
Bajot, de ma condamnation^ du rejet de
mon pourvoi par " la. Cour de cassation,
de mon incarcération à la. Santé, avait
comme but ma disparition. Ma cellule
— de droit commun atténué — était pro
che de celle de « mains rouges », toutes
_ prêtes à profiter d'une simple négligence
des gardiens de nuit. On n'attendait, je
Fâi su depuis, que le départ de Delest,
qui n'avait à « tirer » que rieux mois. Il est
certain que mon zigouill-àge aurait épar
gné au repaire de la rrie des Saussaies
quelques sérieux embêtpments. On au-
. rait dit ensuite que, saisi de remords à
la suite de mes romans; « immoraux »,
je m'étais donné la mort Volontairement
dans mon cachot : suicide mystique, évi
demment...
Le soir même de l'incarcération de
Bonny paraissait, dams YIntransigearit,
une petite note où il était dit en subs
tance qu'on avait mis, à l'ombre le chou
chou de Chéron « p>our l'empêcher de
se suicider ». Cette note nous a donné
beaucoup à réfléchir,, et je pense qu'elle
aura attiré l'attention des avocats de
Bonny. Un malheur est si vite arrivé et
.le « suicide » est si fréquent à la Santé!
En treize jours. de détention, nous avons
entendu parler, Del'fist et moi, de trois
suicides ou tentatives de suicide.
Le cas de Bonny rappelle exactement
celui d'Almereydaij incarcéré à Fresnes
au début d'août 1917, à la suite du fa
meux discours de Clemenceau au Sénat,
le 22 juillet précédent. Compagnon et
complice de Malvy dans diverses affai
res, notamment dans celle des mutine
ries militaires de mai et de juin 1917,
Almereyda était à Malvy ce que Bonny
est à Chautempe. On aurait pu croire
qu'il allait « donner » son complice.
Mais c'eût été s'envoyer, en même temps
que lui, au poteau. Almereyda se con
tenta de mentionner, dans son testament
politique, que Michel Cahen, dit « de
Caïffa », luî avait remis 200.000 francs
d'alors (1 million d'aujourd'hui), en
avril 1917, A LA veille desdites mutine
ries. Néanmoins, pour s'assurer son si
lence, Malvy le fit étrangler, à Fresnes,
par un détenu du nom de Bernard.
Dans ses « attendus », la Haute Cour de
juillet-août 1918 précisa que les mutine
ries militaires avaient été organisées
dans le bureau de Leymarie (2), comme
par hasard directeur de la S ûreté gé-
nérale . Dès cette époque, l'association
de malfaiteurs était au service de l'Alle
magne. C'est parce que j'avais dénonce
et continuais à dénoncer publiquement
ses méfaits et ses crimes, qu'elle a fait
assassiner notre petit garçon, meurtre
grimé en « suicide comme celui de
Prince.
Plusieurs de nos confrères, notamment
le Jour, le Quotidien^ les Débats, la Li
berté, estiment que l'arrestation de
Bonny va permettre de faire la lumière
dans l'affaire Stavisky, comme dans l'af
faire Prince. C'est possible. Ce n'est pas
absolument certain. La mesure à pren
dre maintenant, si les juges de Dijon,
un peu lents et somnolents, veulent
aboutir, comme je le pense, c'est l'arres
tation de Sanglier, dit . « docteur San-
lier-Lamarck », • dont le rôle a été par
faitement dénoncé et défini par Alfred
Détrez, sans la moindre protestation de
la part de Sanglier. Le juge Ordonneau,
qui s'est disqualifié par sa visite à
M m * Nollin, en compagnie du policier
Jézo, et par la commande à Guillaume
du rapport immonde, doit être dessaisi.
Guillaume lui-même doit être arrêté et
incarcéré, pour forfaiture dans l'exer
cice de ses fonctions. Alors, mais alors
seulement, , la justice pourra passer. Et
puis, il importe, monsieur Pernot, de
publier intégralement le rapport des ex
perts médicaux, qui réduit à l'absurde
la thèse policière du « suicide ».
Léon DAUDET. •
' P.-S.— Il est à remarquer qu'il n'est
plus du tout question, dans la presse ni
au Palais, de Laborie, le prétendu assas
sin d'Oscar Dufrenne. Cette accusation
n'était-elle pas une simple forgerie de
police, une suite à la « matelote » de
Xavier Guichard? — L. D.
Voir à la Chronique de la Ligne le
« Petit courrier de la Kermesse » de Mme
Léon Daudet.
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saire sera dite, le mardi 4 décembre, à
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de Danemark, et le mercredi 5 décembre,
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LA POLITIQUE
I. La conférence coloniale
La conférence économique de la France
métropolitaine et d'outre-mer, c'est son
titre officiel, a tenu, hier, sa première
séance. A cette conférence prennent part
les notabilités les plus qualifiées; elle com
prendra diverses sections, devant s'occu
per respectivement des travaux publics,
de la production agricole; de la produc
tion économique, . de l'hygiène et • des
finances.
Elle devra s'attacher à concilier les.
intérêts souvent contradictoires des par
ties en présence, à empêcher que la métro
pole fasse concurrence aux colonies et ré
ciproquement, ét que les colonies se fas
sent concurrence entre elles. On sait, en
particulier, les graves difficultés 'qu'a sou
levées la question des vins algériens par
rapport aux vins du Midi, ou celle des
blés marocains par rapport aux blés de
France. Il n'est pas possible d'admettre
que la métropole ruine les colonies,. et_ pa$<
davantage que ]a viticulture et l'agriiuf-
ture métropolitaine soient'écrasées par'.la
production coloniale. Le problème n'est
certainement pas aisé à résoudre. 11 faut,
en tout cas, se féliciter qu'on travaille
à en chercher la solution.
Le président de ; la République a voulu
marquer l'importance quil attachait à la
conférence en présidant sa séance d'inau
guration. M. Albert Lebrun a quelque com
pétence en la matière, puisqu'il a été
ministre des Colonies. C'est même en cette
Sualité qu'il a présidé à la cession , du
ongo à l'Allemagne et à cette occasion
qu'il a versé en public les premières lar
mes que lui arrachait le malheur des
temps. Hier, il s'est , montré plutôt opti
miste et son discours faisait contraste avec
ceux qu'on a ; entendus à la Chambre lors
de la discussion du budget des Colonies.
D'après lui, « une heureuse combinaison
de primes de compensation, de ristournes
aux budgets et aux producteurs, de droits*
de douane, de taxes et de tarifs de trans
port >, ont assuré une « protection sen
sible- » à nos. plus importants produits cô-;
loniaux, et déjà les rapports des gouver
neurs généraux signaleraient une hausse:
de la valeur de base, et une reprise dans
la production et dans l'exportation.
Acceptons-en l'augure. En tout cas, il
est bien certain qu'à l'heure actuelle nôtre-
empire'colonial constitué un précieux .dé~
bouché pour les produits de la métropole,.-
et réciproquement d'ailleurs. A la. Cham
bre, l'autre jour, le ministre des Colonies,
M. Rollin, a donné/des- chifFres très inté-;
ressants. Si le chiffre cfe nos exportations
vers les pays étrangers a fléchi, dé 1927
à aujourd'hui,, dé 47. milliards à'12, en
revanche, la proportion de nos exporta-;
tions dans nos colonies, a monté de 9,3 %
à 33,5 % du total des exportations; et les
importations de nos colonies ont suivi un
•mouvement ' analogue; elles étaient, en
1913, de 9 % du total de nos importations;
elles sont maintenant les 23 % de ce total.
Evidemment, l'argent qui passe de la
métropole dans les colonies et celui qui
revient à la métropole ne cesse pas d'être
de l'argent français, <ïe telle sorte qu'en
fait cette circulation ne constitue pas un
enrichissement, mais, en revanche,- elle
n'est pas ■ une déperdition. Il n'en , reste
pas moins qu'elle n'est pas réglée, qu'elle
provoque des conflits et amène parfois
une crise très grave; témoin ce qui- se
passe dans l'Afrique du Nord, avec les
vins et les céréales. •
Les hommes compétents qui com-posent
la conférence trouveront peut-être des so
lutions aux difficultés qui leur sont • sou
mises. Ce sera - évidemment un grand ré
sultat. Il restera à appliquer ces solutions
et ce ne sera pas la tâche la moins dif
ficile. Pour y réussir, il faudrait en haut
une autorité forte ayant du temps devant
elle. Or, sait-on que dans l'espace de
quinze mois, il y a eu huit ministres dTes
Colonies rue Oudinot, ce qui ne' fait pas
une moyenne de deux mois par ministre?
C'est M. Rollin lui-même qui a donnié ces
chiffres, et D ajoutait :
Comment pourrait-on réaliser une oeu
vre de longue haleine et poursuivre là
solution de problèmes aussi vastes et aussi
importants alors que, dans un espace de
temps aussi court, les hommes se succè
dent, ayant quelquefois des opinions dif
férentes, laissant les services sans direc
tion pendant des semaines?
C'est l'évidence même, mais pour remé
dier à ce vice fondamental du régime dé
mocratique et parlementaire, ce n'est pas
une conférence coloniale qui suffira.
II. La loi sur le blé
Le gouvernement a déposé les deux
projets de loi qu'avait annoncés M. Flan-
din, tendant à assainir le marché du blé
et celui du vin. Une analyse de ces pro
jets a été faite dans une note du mi
nistre de l'Agriculture, et quoique cette
analyse manque de précision, elle permet
cependant de constater que le projet sur
le blé « ne correspond plus que de très
loin aux intentions primitivement annon
cées ». C'est la Journée industrielle qui
s'exprime ainsi, et elle montre en effet
que le texte proposé « ne tranche pas sur
les précédents dans la mesure où l'on
pouvait s'y attendre ».
Ce texte est le cinquième depuis la loi
sur le prix minimum. Cette constatation
suffit pour marquer l'incohérence qui
préside à toute cette réglementation. Or,
les quatre textes précédents n'ont pas ap
porte de solution au problème. La loi a
été ouvertement violée et s'est montrée
inapplicable, puisqu'il faut, en changer.
Arrivera-t-on cette fois à un résultat?, Il
est permis de rester sceptique.
De. fait, le prix minimum est maintenu
jusqu'à ce que le marché ait été assaini :
à ce moment, le marché redeviendra li
bre. D'autre part, le ministre de l'Agri
culture se porte garant que cet assainis
sement sera réalisé dans un délai maxi
mum de trois mois. Il consacrera 1.500
millions, à faire disparaître les excédents
qui pèsent sur les cours, lesdits excédents
devant être exportés ou dénaturés. En at
tendant, le prix minimum du quintal est
abaissé à 97 francs, sauf pour les blés
reportés.
En admettant que cette loi donne l'effet
attendu, c'est-à-dire que le surcroit de la
production soit résorbé, et que le marché
redevienne libre t deux questions se po
sent. -
Tout d'abord, les agriculteurs, avec la
liberté des transactions, trouveront-ils
pour leur blé un prix, rémunérateur? Les
quatre lois précédentes concernant le prix
minimum ont précisément été votées pour
préten dûment garantir ce prix rémunéra
teur. La contrainte fixée par la loi a
échoué : la liberté du marché obtiendra-
t-elle le résultat cherché? Et si elle ne
l'obtient pas, en quoi la crise agricole
sera-t-elle apaisée? On se retrouvera exac
tement devant les mêmes difficultés
qu'avant.
D'autre part, le projet prévoit quelques
mesures pour empecher la surproduction,
mesures d'une efficacité bien aléatoire, à
savoir l'interdiction d'augmenter les ean-
blavures ou d'employer des semences à
grand . rendement, mais de faible valeur
boulaiïgère;*Il donne même au gouverne
ment, « si ces mesures de révélaient in
suffisantes, le pouvoir de bloquer, comme
il est prévu pour le vin, partie des récol
tes supérieures à 100 'quintaux et de ré
glementer éventuellement la circulation
des blés ».
Etant donné les résultats obtenus par
le blocage des vins et l'acuité présente
de la crise viticole malgré ce blocage, il
est au moins étrange de prévoir le re
cours à un moyen qoii a donné de telles
preuves de son efficacité. Imagine-t-on
que ce qui a-échoué pour le vin réussira
pour le blé? C'est se servir de singulière
façon des données de l'expérience.
M. Flandin avait promis de faire du
neuf, d'apporter de l'inédit. Comme le dit.
la Journée industrielle , « bien des dif
ficultés pratiques ont évidemment, surgi
au fur et à mesure de la mise au point du
projet, qui ont fini par le ramener à sa
teneur .actuelle ». Sans doute, mais avant
de faire des promesses, on doit commen
cer .par s'assurer qu'on pourra les tenir,
et le devoir qui. incombe au simple par
ticulier est particulièrement strict pour
celui qui s'intitule homme de gouverne-:
ment.
' M. Flandin avait annoncé comme ca
deau de Noël aux enfants pauvres une
diminution de quatre à. cinq sous pour le
prix du pain. L'exécution de la promesse
est déjà renvoyée à trois mois, délai maxi
mum, il est vrai. Sans doute, en ^baissant
le prix minimum du blé, on abaisse de
ce fait le prix du pain; Mais était-ce par
cet artifice que M. Flandin entendait
faire son cadeau de Noël? . ;
G. LARPEIS'T.
■uiipiuuimiiiifmmitmitniiiiiiniiiiiiniiNiiiainmiinvnHiKfiRiiRi
A LA CHAMBRE
Et Maintenant :
des impôts !...
Le budget des dépenses étant voté, il
faut maintenant trouver les recettes cor
respondantes !-C'est ce que la Chambre va
s'employer à faire dans les prochains
jours. Elle a commencé hier matin, hier
après-midi et hier soir.
Dans la discussion de la loi de finances,
un certain nombre d'orateurs ont pris la
parole pour faire. connaître leur point de
vue non seulement sur les décrets-lois,
mais aussi sur la politique financière du
gouvernement; La plus inquiétante contro
verse est celle qui a mis aux prises le
petit rat du franc, Paul Reynaud, avec
M. Germain-Martin et avec M. Flandin,
vers la fin de l'après-midi. Ces deux der
niers ont répondu assez mollement, ce qui
ne manquera pas dé provoquer un cer
tain malaise dans les milieux financiers.
Mais reprenons les interventions les
plus notables chronologiquement. MM.
Amidieu du Clos et Rene Brunei ont, les
premiersi, critiqué certains décrets-lois fan
taisistes ou même illégaux. Ce dernier a,
d'autre part, fait ressortir que les promes
ses contenues dans les décrets n'avaient
pas été réalisées.
C'est ainsi qu'on devait réduire de 10 %
l'effectif des fonctionnaires de toutes les
administrations publiques par des mises à
la retraite anticipées on des suppressions
d'emplois et tpi'on pensait qu'ainsi serait
réalisée la réforme administrative. Mais
les résultats n'ont pas été ce que le gou
vernement escomptait. Au lieu de 80.000,
il n'y eut que. 30.000 suppressions d'em
plois, et l'économie ne s'est élevée qu'à
470.000.000 de francs.
/ Ecoutons ce dialogue :
M: René Brunet. — Dans d'autres services on
arrive, par des moyens détournés, au rétaWis-
eewient-de certains emplois, et enfin, il y a des
administrations o l'on a bien appliqué le 10 %,
mais où il. est probable que l'on ne s'y .tiendra
pas. II en est ainsi au ministère des Finances
où tous les .oheîs de service ont protesté contre
■certaines compressions.
M. Chassaigne-Goyon. —Les économies réel
les sont impossibles avec le régime actuel..
Nom ne le faisons pas dire aux parle
mentaires eux-mêmes! M. Brunet n'a pas
eu de peine à démontrer ensuite avec quel
ques chiffres qu'il y avait peut-être eu quel
ques déplacements de charges fiscales,
mais qu'il n'y avait pas eu d'allégement
réel pour les contribuables.
- Le « pupisite » Garchery a demandé en
suite, sans obtenir de réponse, quand les
décrets-lois seraient soumis à ratification
et quand seraient eàfin révisés les mar
chés de la. guerre. Puis le communiste
Clamamus a exprimé des craintes assez
légitimes sur l'equilrbre réel du -budget,
étant donné qu'on ne sait pas ce que se
ront les rentrées dans les premiers mois
de 1935. Si les recettes sont surévaluées,
et si les dépenses sont sousrestimées, on
voit à quel déficit nous allons !
Pour terminer la matinée, M. Joseph De-
nais a voulu examiner le problème de.,1a
législation fiscale et de ses répercussions
sur la situation économique du pays.
En 1932, 40 % des revenus privés étaient
prélevés au titre des différentes imposi
tions : le dépassement est certainement
encore plus élevé aujourd'hui. Cela expli
que en grande partie la détresse actuelle
de l'industrie, du commerce et de l'agri
culture. Passant en revue toutes les taxes
trop lourdes, l'orateur en a tiré cette con
clusion que toutes sont contraires à l'in
térêt économique et que c'est là un régime
qui ne peut pas durer. Certes, il y a des
partis politiques pour lesquels les épar
gnants sont l'ennemi : mais comment la
majorité de la Chambre peut-elle agir
comme si elle était du même avis ? Quand
il n'y aura plus de richesses, tout le sys
tème s'effondrera ou il retombera sur les
pauvres.
— La fiscalité ruine la France : et ce n'est
pas la réforme fiscale réalisée par les décrets
de juillet qui arrangera les choses, car elle n'a
correspondu -en rien à ce que la Chambre avait
voulu et elle a tourné résolument le dos k la
volonté du législateur.
(Lire la suite en 2* page)
aamwCTiitifMiiiiiiimiiuiiiiiiiiitimfisimsiiituiitiiaimiiiiiiiimirw
LE MONUMENT AUX ROIS PIERRE 1 er
ET ALEXANDRE 1 er
Le comité qui S'est constitué sous la
présidence d'honneur de M. le maréchal
Franchet d'Esperey, et sous la présidence
de M. Edouard Soulier, député de Paris,
pour ériger un monument aux rois Pierre
et Alexandre, a décidé de demander à
tous les anciens combattants de donner la
somme symbolique de 5 sous, montant de
la solde d'une journée de guerre.
Le ministre de la Guerre a bien voulu
donner son adhésion à cette touchante
idée et autoriser cette même souscription
dans l'armée.
Une journée Alexandre a été également
envisagée et aura lieu vers Pâques, dès les
premiers beaux jours, de manière à ce
qu'elle ait le plus d'éclat et de succès pos
sible.
Cependant, la souscription est déjà ou
verte, et nous rappelons à nos lecteurs
qu'ils peuvent adresser leurs dons au tré
sorier du comité, M. le commandant Bru
net, à la Chambre de commerce franco-
yougoslave, 14, rue Chauveau-Lagarde, à
Paris. .
•uiiiiiiiuinimiiifinniiilimiiiniinuimiiiiiiiraiiiiiiniiniuiiiiiiiatt
Les affaires
de M. M arcel R égnier
Nous - n'avons fait que feuilleter quel
ques chapitres dans le' registre des affai
res où, à <ïes titres divers, est intéressé le
nouveau ministre de rintérieûr. Nous
n'avons fait qu'entrevoir son rôle à la Com
pagnie fermière de Vichy, à la Société des
grands hôtels de Vichy, dont il s'est fait
nommer président et à cette Société des
eaux de Saint-Yorre, à laquelle il voulut
faire annexer une source qui lui appar
tenait, de l'autre côté de l'Allier, à l'oc
casion de quoi il fit sauter le préfet de
l'Allier qui n'avait pas accordé l'autori
sation de faire passer les eaux de cette
source sous la rivière. A peine avons-nous
touché, hier, avec l'entreprise de « publi
cité financière » à laquelle il apporte son
concours, aux affaires parisiennes dé M.
Marcel Régnier et nous n'avons même pas
commencé l'inventaire des autres.
Car il y en avait jusqu'au Maroc. Le sé
nateur Régnier y avait suivi son ami Al
bert Dubarry, mais tandis que celui-ci se
consacrait, grâce à ia concession qu'il de
vait à MM. Tardieu et Lucien Saint, à la
culture du ricin, notre actuel ministre de
l'Intérieur s'intéressait, aux richesses du
sous-sol, et notamment à l'extraction de
la galène et de la blende. Nous trouvons
le nom de M. Marcel Régnier parmi ceux
des. membres du conseil d'administration
de la Société minière des Gundafa (S.
M. G.).
Il y a moins d'un an qu'il était entré
•dans cette Société au moment où elle avait
quelques difficultés. Il a donné sa démis
sion trois jours avant d'entrer au minis
tère. Il est curieux qu'il ait pris cette pré
caution, dont on se demande le motif,
alors que M. Doumergue était encore au
pouvoir et quand on se rappelle que le
ministère Flandin a été fait en douze (heu
res. Trois jours avant M. Marcel Régnier
savait-il qu'il était désigné — par qui ?
— pour être ministre de l'Intérieur ?
Maurice PUJO.
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CARTES ANNUELLES DONNANT DROIT
■ AUX QUATRE PREMIERS RANGS: 1«0 fr.
Une lettre
de M . Ber flery
Comme quelques-uns de nos confrères,
nous avons reçu une lettre de M. Bergery.
Le 30 avril dernier, parait-il, nous avons
qualifié le chef du Front commun de « fils
de boche ». Au bout de sept mois, il
s'avise que cela demande une mise au
point. Nous la lui accordons volontiers :
Quant à ma filiation, voici l'exacte vérité. .
A) En droit, la situation est la suivante :
Né le 22 novembre 1892, j'ai &é, jusqu'à
l'âge de cinq ans, « enfant naturel ».
De cinq à seize ans, j'ai été « reconnu » par
ma mère, puis par un ami de ma famille, qui
a vécu respecté entre tous, mais qui, né à
Strasbourg avant la guerre de 1871, et mort
depuis, a eu la nationalité allemande.
Mais, par un jugement de 1908, auquel, bien
entendu, je n'ai pris aucune part, le tribunal
de la Seine, à la demande de mon tuteur, le
docteur Le Pileur, a annulé ces reconnaissances
illégales, puisque ma mère, lorsqu'elle me mit
au monde, « était dans les liens du mariage »
et m'a restitué mon état-civil, fils de Jean-
Paul Bergery et de Marie-Louise Morel, dite
Derocle, son épouse.
_ Telle est la situation en droit; j'ai publié
intégralement dans la presse les documents y
afférents, quelque pénible que cela m'ait été,
non pour moi, mais pour une mire adorable,
à qui ce passé appartient.
B) En fait, je suis né à Paris et je n'ai ja
mais vécu autre part qu'à Paris, où j'ai fait
toutes mes études.
Quand la guerre éclata, j'étais en sursis
d'études, terminant mon doctorat en droit.
Je m'engageai dès août et rejoignis au front,
en novembre, le 117 e d'infanterie, comme sol
dat de 2 e classe.
Le 3 mars 1915, je fus cité à l'ordre du
4' corps avec le motif suivant : '
« A fait preuve. d'une vigueur et d'une éner
gie admirables en entraînant sa troupe à l'as
saut pendant le jour et à la contre-attaque de
la nuit du 23 février. »
Je fus, au front, successivement promu capo
ral, sergent" et aspirant.
Blessé grièvement le 29 septembre 1915, pen
dant la bataille de Champagne, je -fus hospi
talisé pendant huit mois à Bordeaux.
_ Déclaré inapte à l'infanterie et affecté à la
liaison avec l'armée britannique dans les unités
de première ligne, j'y fus nommé sous-lieute
nant et reçus le « Military Cross « pour bra
voure pendant le repli sur Amiens.
J'aj pensé que ces précisions aideront; à
une information plus complète de vos lecteurs.
Salutations. — G.-F. BERGERY.
• Nos lecteurs seront très heureux de voir
que M. Bergery est encore fier de ses ser
vices de guerre, mais comme il n'était
pas seul pour sauver notre patrie, ils esti
meront que ces services ne lui donnent
aucun,droit à la démolir aujourd'hui.
Sur sa filiation, nous, avions déjà, dès
le, 31 mars, à notre revue de la Presse,
en reproduisant un article de- Gringoire,
donné toutes les précisions que nous ap
porte aujourd'hui M. Gaston-Frank Ber
gery. Nous en donnions même au moins
une de plus : c'est le nom de celui dont
M.'Bergery fut le fils, de l'âge de cinq ans
à celui de seize ans : le baron von Kaulla,
qui « eut la nationalité allemande », en
effet, et qui était notamment l'administra
teur de la Société des automobiles alleman
des Mercedes, et le directeur de la Vereins-
bank de Stuttgart. Le séquestre mis sur
les valeurs que le baron von Kaulla pos
sédait dans les banques françaises à la
déclaration de guerre ne fut levé, à la <
demande de Gaston-Frank Bergery, son
héritier, que le 22 juillet 1922. '
LES CONVERSATIONS DE LONDRES
Le gouvernement français
refuse de dénoncer
en même temps que le Japon
le traité de Washington
par Pierre VARILLON.
Le 27 novembre dernier, M. Hirota, mi
nistre des Affaires étrangères du Japon,
avait demandé aux ambassadeurs de Fran
ce et d'Italie
hington.
Une dépêche de Tokio annonce qu'il
a reçu de la France une réponse négative.
Ainsi, notre gouvernement, refusant, si
l'on peut dire, la perche .tendue par le
Japon, ne dénoncera pas le traité en même
temps que cette dernière puissance, ne
voulant tenir aucun compte des condi
tions dans lesquelles il fut ratifié, et accep
tant, sans la moindre réserve préalable, de
proroger pour un temps indéfini les limi
tations qui, déjà odieuses à l'époque où
elle nous furent imposées, peuvent pren
dre dans un proche avenir l'aspect , d'un
irrémédiable désastre.
Le gouvernement français, lisons-nous
dans le « Temps », regrette de ne pou
voir s'associer à l'initiative japonaise, bien
que la France ne soit pas favorable à un
système de limitation navale par pourcen
tage, ce système l'ayant empêché dêjà'de
participer au traité de Londres.
Pard'on! la France a parfaitement bien
adhéré' aux parties I, II, IV et V du traité
de Londres, confirmant ou aggravant cer
taines des stipulations du traité de Was
hington et singulièrement les pourcentages
des bâtiments de ligne. La seule partie III
à laquelle nous n'ayons pas adhéré affecte
les caractéristiques des croiseurs, destro
yers et sous-marins, et leur limitation
quantitatives. Il est donc pour le moins
excessif d'écrire que nous n'avons pas
participé au traité.
Soulignons qu'il est dit que la France
n'est 1 pas favorable à un système de limi
tation navale par pourcentages. Alors pour
quoi ne pas se saisir de l'occasion offerte
pour recouvrer. notre liberté, et nous em
presser de reconduire — alors que rien,
mais rien ne nous y oblige — un traité
qui nous a imposé d'insupportables limi
tations?
En admettant, ce qui est vraisemblable,
que le résumé câblé de Tokio ait trahi le
sens exact des instructions envoyées à no
tre ambassadeur, il n'est pas superflu d'in
diquer pour éclairer l'opinion que la dé
nonciation du traité de Washington
n'équivaut pas à une rupture d'engage
ment, comme le serait par l'Allemagne la
dénonciation du traité de Versailles, mais
beaucoup .plus simplement à user d'une
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