Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1924-12-08
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 08 décembre 1924 08 décembre 1924
Description : 1924/12/08 (A18,N4369). 1924/12/08 (A18,N4369).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7654635r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/08/2016
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18me Année Ne 4369 Le Numéro quotidien (Paris-Départements) : VINGT-CINQ Centimes Lundi 8 Décembre 1924
JLJr M.JLJÊL
Gabriel ALPHAUD
Directeur
.Une ample comédie à cent actes divers
Et dont la scène est l'Univers.
(LA FONTAINE.)
A toute souscription par son intermédiaire
AUX
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Plan sentimental de Paris
ENTRACTES
A Paris, chaque soir, il y a un endroit
où trois cents personnes se réunissent
pour dire Je plus grand mal d'une pièce,
Qui n'est presque jamais nouvelle.
A chaque soir son quartier.
Les lampadaires s'allument selon le
caprice d'un impénétrable dieu, qui trô-
ri-2 rue du Helder. Les autos obéissent et
viennent se ranger, vers neuf heures, le
iong des trottoirs, où deux agents pen-
sifs dénombrent ce qu'ils sont les der-
niers à prendre pour « l.e Tou-t-Paris ».
, Peut-être me trompé-je. N'existe-t-il
donc plus, le Tout-Paris des grandes
premières? Ceux qui vécurent en pro-
vince, dans le radieux mensonge que les
journaux versent au cœur de la jeunesse,
se méfient toujours du témoignage de
leurs yeux. Ceux de mon âge pensent
au temps d'Henry Bauer et de Catulle
Mendès. Les yeux clos, ils évoquent des
Mirées où se mêlant singulièrement le
bal, d'émeute et la bataille. Il y avait de
l'esprit dans les couloirs et de la lumière
sur les chignons. Temps si proches et
Qui semblent si lointains !
A qui interroge ses souvenirs, il sem-
ble que les salles aux fauteuils grenats
soient peuplées de fantômes. L'homme
que sa profession conduit chaque jour
en ces vieux théâtres du boulevard, où
l'o.r même reluit d'un luxe funèbre, pen-
se qu'à cette même place qu'il occupe,
un Parisien — jadis ou naguère fameux
— vinit s'accouder. Les ouvreuses ont
l'air de filles d'ouvreuses mortes; et ces
contrôleurs pour qui l'habit est un vête-
ment de nocturne travail, ils portent sur
leur visage l'ennui sans fin d'entendre.
depuis un siècle, des gens célèbres dire
leurs noms avec ces voix blanches et
détimbrées que les personnages des rê-
ves emploient en d'interminables confi-
dences.
Certains bonshommes, habitués des
'générales, aident à ces mélancoliques
illusions. D'où viennent-ils? Ceux qui
'les invitent, les secrétaires de théâtre
eux-mêmes, n'en savent rien. Ce sont
des spectres épistoliers et téléphoniques.
(Leurs lettres et leurs voix arrivent des
obscures profondeurs de Paris, - récla-
mant des places à l'orchestre, au nom
de vieux droits que nul parlement hu-
main ne saurait, abroger: « Qui êtes-
NOUS, monsieur? — Je suis la Cravache;
ije suis le Nain jaune; je suis le Grelot. »
On leur donne leurs coupons, pour ne
point contrister les âmes de Nestor Ro-
queplan, d'André Gill et de Rigolboche.
Ils viennent donc, ils n'en manquent pas
une. et on les voit qui posent, sur les
points d'interrogation de Pirandello com-
;m.e sur le cosmopolis sentimental d'Al-
fred Savoir, le regard de leurs yeux où
se reflètent encore les arceaux de ga7
à globes dépolis de la salle Ventadour et
'des Délassemenet-Comiques.
Il n'est point de lieux où, de même
que dans les théâtres, le passé et le pré-
sent se conjuguent sur le plan du rêve.
Un entr' acte est une pièce trouble, une
sorte de mimodrame murmurant, où la
figuration accomplit des gestes réglés une
fois pour toutes, depuis bien des saisons.
L'homme que tous les habitués des
générales connaissent, et qui, orné d'un
jabot, vient applaudir aux spectacles cu-
bistes, obéit sans le savoir à des forces
que répand sur l'entr'acte le vieux maté-
riel dramatique. D'un certain point de
vue. nous vivons tous des soirées défun-
tes, des soirées de la monarchie de Juil-
let.. Il m'arriva de railler i'homme-au-
jabot. J'avais tort. Il représentait Ruèem-
pré, Mme de Bargetcn et du Châ'eîet
en des salles où leur souvenir flotte,
parmi les poussières que le balayeur sou-
lève chaque matin, et qui, chaque soir,
sont retombées sur les mêmes rebords
de loges — depuis 1 E24 !
Cela est vrai, surtout, des « théâtres
classés o, de ceux que nulle tentative
artistique ne saurait pénétrer, de ceux
où l'on s'enrichit selon les méthodes
propres au vieux commerce de France
- lieux bien défendus contre l'aven-
ture, et dont le romanesque n est point
volontaire ! Les glaces de leurs foyers
ont verdi; leur donner ce ton désolé ne
surpasserait-iil point l'art des hommes?
Aussi bien, le décor domine-t-il tou-
jours nos pensées. L'entr'acte du Gym-
nase n'est point l'entr'acte du Théâtre
de l'Avenue. Ni le texte, ni l'acteur ne
commandent cela, qui est dans l'air
neuf ou dans l'air ancien. Si l'Opéra
n'avait jamais brûlé, on y rencontrerait
le neveu de Rameau au bras de Diderot.
Si je vois Antoine au Français, j'épie,
l'oreille aux aguets, l'entrée de Talma
et je m'en vais, déçu de n'entendre point
son « tonnerre de velours ».
Ainsi Paris se survit par le truche-
ment du songe. Hier encore" M. Paul
Franck nous offrait les débuts de Nana,
- tandis que M. Dufrenne ressuscitait la
Barrière, en' poussant le vieux Bruant
sur la scène. Qu'est-ce donc qu'un défilé
de belles filles, si ce n'est la revue noc-
turne des figurantes aux épaules nacrées
que le lorgnon de Morny dévêtait aux
revues de Clairville et Siraudin ?
Tout cela n'est sensible, en vérité,
qu'en ces soirs. familiaux des répétitions
générales. Les hasards du'change peu-
plent autrement nos théâtres, quand la
troupe bavarde et frivole des Parisiens
s'en est allée dans ses limousines et ses
taxis, vers sa tâche de chaque soir, qui
est de continuer Paris en ignorant l'in-
vasion des Barbares.
Voilà ce qu'enseigne au promeneur un
entr'acte de dix minutes, le temps de
fumer une cigarette, dans un vestibule
où l'on parle encore français, où domine
encore l'économique et honnête arôme
du tabac caporal; où maigre Leur mépris
des vieilles grâces, les belles généraleu-
ses d? chez nous savent encore jouer
des yeux et des épaules, derrière des
éventails absents.
Henri Béraud.
M. Auriol interpelle
Les Cartons de Beauvais
, à la Chambre
L'affaire des cartons de Beauvais, — cette
affaire qui depuis le commencement des va-
cances a fait couler plus d'encre que le ciel
n'a versé d'eau sur les stations estivales, —•'
va être discutée à la Chambre. Les ven-
dra-t-on, ces cartons chargés de tant d'hon-
neur et de tant d'infamie, où ne les vendra-
t-on pas ? Cruelle énigme.
M. Henri Auriol interpellera le gouver-
nement à leur sujet ce soir ou demain au
début de la séance. Il s'est renseigné à fond
sur la question, il a réuni des documents,
il a mené des 'enquêtes personnelles, il fait
confiance aux armes dont il entend se servir.
Il entreprendra de, démontrer à la Chambre
combien il estime regrettable de voir l'Etat
se dessaisir de pièces qui, selon lui, devraient
être gardées.
Nous croyons savoir d'ailleurs qu'il élar-
gira le débat, l'affaire des cartons de Beau-
vais servant de point de départ, et qu'il atti-
rera l'attention de la Chambre sur le fait
qu'il n'existe aucune législation spéciale
pour les ventes d'œuvres d'art, si bien qu'un
tableau, un monument ou un objet d'art est
vendu de la même façon qu'une vieille porte
de prison ou que le collier de Mme Thiers.
A ce mal il faut un remède.
M; Auriol déplorant qu'une trop vieille
législation régisse la vente des objets pro-
venant des manufactures nationales et des
musées, proposera au ministre de l'Instruc-
tion Publique et des Beaux-Arts de prendre
l'initiative d'un texte qui mettra les objets
d'art appartenant à l'État à l'abri de cer-
taines surprises. Si le ministre, n'est pas
convaincu, M. Auriol déposera, avec quel-
ques-uns de ses collègues, un projet de loi
établissant des règles spéciales à observer
pour les ventes d'objets d'art.
Ces questions d'ordre général nous parais-
sent présenter un tout autre intérêt que celle
de ces cartons pour lesquels on fait en vérité
plus de bruit que si le feu était au Musée du
Louvre. — A. W.
En troisième page :
CAMBERT ET LES DEBUTS
DE L'OPERA EN FRANCE
par Charles Bouvet.
f < çnqlrièm-, page :
LA VIE MUSICALE
Le procès des Agences théâtrales
L'affaire du Théâtre Marigny
Les agences théâtrales ont une existence
légale et - nous le croyons fermement —
une utilité corporative. Faire leur procès, ce
n'est donc pas réclamer leur suppression
mais une simple révision des ordonnances
qui les régissent et souhaiter une nouvelle
mise au point.
L'exposé du conflit Abel Deval-Mondolfo
nous sert d'exemple. Le voici : M. André
Meer, de l'agence Moncharmont, cherche
en novembre 1923 un directeur intérimaire
pour le théâtre Marigny. L'usage et la lov lui
donnent droit à un courtage.
M. Mondolfo, sous-locataire du bail de
M. Abel Deval pour la saison estivale 1924,
accepte de s'acquitter de ce courtage, en ac-
cordant à M. Meer l'exclusivité du recru-
tement des artistes.
M. Meer fait la troupe; M. Mondolfo trou-
ve les cachets trop élevés. D'où arrange-
ment digèrent : M. Meer offre de rétrocéder
une par:ie des honoraires perçus par lui.
M. Mondolfo versera donc d'une part une
certaine somme qu'il retrouvera d'autre part
sous cette forme. Qu'il ait ou non touché
une participation, nous ne voulons retenir
que ceci : Cet engagement est contraire à la
loi. Est également contraire à la loi toute
autre rétrocession d'honoraires.
Cette affaire ne prouve pas que les divers
contractants aient eu pour principal objet le
profit résultant d'un accord illégal. Non —
mais que la loi leur permet trop facilement.
presque logiquement, d'en venir à l'ignorer.
Là est le danger et là seulement. Car l'or-
ganisation actuelle des agences ne répond
plus à l'organisation de la vie syndicale des
artistes. C'est presque défendre les agences
honnêtes — elles sont nombreuses — aue de
leur dire: réorganisez-vous entièrement se-
lon les besoins nouveaux et les idées nou-
velles. Mais que ce soit dans le cadre d'une
légalité conçue par des professionnels.
Jean-Pierre Liausu.
faux bruit et démenti
La Chambre syndicale des artistes-musi-
ciens de Paris et de la région parisienne nous
informe que le bruit suivant lequel un
mouvement d'agitation pour Noël et le
Jour de l'An se préparait dans les or-
chestres de cinéma est, dénué de tout fon-
dement, la Chambre syndicale des artistes-
musiciens de Paris s'étant mise d'accord avec
les principaux groupements directoriaux peut
l'allocation d'une indemnité de vie cherc va-
riable basée sur l'indice fourni trimestrielle-
ment par la Préfecture de la Seine
Salle du Trône au palais des Tuileries (Dugoure, 1823)
Cartons provenant de la Manufacture de Beauvais au sujet de la vente desquels M.
Auriol interpellera aujourd'hui le gouvernement.
Le Théâtre et la Y te
Le spectacle dans les Grands Magasins
,
A l'occasion des Fêtes de la Noël, les étalagistes sont devenus metteurs en scène
« C'est dans un mois le Jour de l'An! »
dit une de ces vieilles chansons dont on ber-
ce les enfants et qui déroule devant leurs
paupières closes les contrées spleclides où
fleurissent les jouets.
Noël! Le Nouvel An ! Que de doux rêves
font éclore ces deux dates !
— Me donnera-t-il la zibeline que je
convoite depuis si longtemps ? ose espérer la
femme que gâte son mari.
— Je pense bien que le locataire du 2e éta-
ge sera plus généreux que l'an passé, mur-
mure le concierge en fourbissant distraite-
ment la rampe de l'escalier.
Mais Noël et le Nouvel An sont avant
tout les fêtes des enfants. Toute l'année,
ces chers petits ont vécu sous le charme
de ces deux dates. Ne leur a-t-on pas répété
maintes et maintes fois :
— Si tu n'es pas sage, Noël t'oubliera,
et n'a-t-on pas freiné le volume de leurs con-
voitises avec ces mots :
— Attends jusqu'au Nouvel An.
Ils ont attendu. Et voici que le miracle
s'est réalisé. Pour eux les grands magasins
ont créé une immense féerie. Petits person-
nages animés se mouvant mystérieusement et
qui semblent sortir des livres de contes de
fées. Les ^enfants regardent éblouis. Mai?
les grandes .personnes qui les guident ne
sont pas moins émerveillées.
C'est d'abord 'dans un magasin de la rive
droite, les exploits, en cinq tableaux de
Fenleroc dans les Indes.
Parmi les temples-aux pagodes dorées,
Fenleroc sur un hélicoptère fait son entrée
sensationnelle au PaiS hindou. Sur la place,
des indigenes en costume bigarré, au nlr-
ban blanc alternativement lèvent et abais-
sent leurs bras. Dans le fond, un fleuve bjeu
une yole gonfle ses voiles et oscille mol-
lement.
Deuxième tableau : Fenleroc a commencé
ses chasses. Il est tombé dans un repaie
à serpents. Vers l'explorateur, juché au plus
haut des rocs, les bêtes venimeuses sorties
des grottes toutes bleues tendent leurs têtes
menaçantes. Mais Fenleroc joue de la flûte et
voici les reptiles charmés. s
Troisième tableau: Fenleroc en poursui-
vant un lion s'est égaré chez les éléphants.
Et ceux-ci, de leurs trompes, balancent no-
tre héros. sur un arbre perché. »
Au quatrième tableau les maharadjas reçoi-
vent Fenleroc. Celui-ci se tient fièrement sur
son cheval tandis que ses compagnons jouent
une marche guerrière.
Enfin, cinquième tableau, le chasseur a
vaincu un lion ; debout sur l'animal qui
grince des dents, joue de la prunelle, Fen-
leroc fume philosophiquement sa pipe
Si cette féerie relève du Cliâtelet, dans
le grand magasin, c'est une revue de music-
hall qui nous est offerte. Tout d'abord la
piscine des Tourelles. S'il faut en croire la
toile de fond,, les spectateurs sont venus
nombreux contempler les jeux nautiques.
Deux maîtres nageurs font boire copieuse-
ment leurs élèves et un monsieur correcte-
ment vêtu veut à tout prix plonger. A cali-
fourchon sur la tour .Eiffel, un spectateur
géant contemple ce spectacle.
A côté c'est un ring: un noir vient de
mettre un blanc knock-out ; l'arbitre compte
les dix secondes fatidiques.
Puis un désert et enfin des Chinoises en
prière.
Dans un autre grand magasin — isolé sur
la rive droite — le spectacle devient magni-
fique quand la nuit est tombée.
Une danse de pierrots et de pierrettes se'
poursuit sur toute la façade. Cinq mille lam-
pes leur font des costumes multicolores et
des ballons ruissellent sur la ville dont le
dessinateur a blanchi les troits. Piouées un
peu partout, des étoiles luisent ainsi cu'une
comète à la longue chevelure.
Dans les vitrines les jouets animés nous
transportent dans une petite ville du XVII"
siècle: moulin à vent JOnt les ailes tour-
nent sans arrêt ; des paysannes tirant sur la
queue d'un bourricot ; mousquetaires attablés.
Puis brusquement nous voici chez les Mau-
res : fantasia de cavaliers, marchands de
tapis, chameaux remuant lentement la tête.
Le treizième tableau est le clou de cette
exposition : Nous sommes à Chamonix et
nous assistons aux sports d'hiver : lugges,
skis,, traîneaux, opérateurs de cinéma,
chutes de touristes, rien n'y manque. Tout
r.ela passe, saute, glisse, dans un mouve-
ment précipité ; on admire les skieurs qui se
lancent bravement dans le vide.
Avec le grand magasin de la rive .ga.uche
nous tombons en plein village. très loin de
Paris peut-être mais dans. un endroit tout
de même à la page puisque pourvu d'un
da-ncing-bal. Le gendarme danse avec sa
bonne "amie, le facteur avec une commère
accorte et une auto avec son chauffeur qui
ne peut la remettre en marche.
Nous pénétrons ensuite dans une ferme
fantaisiste où les cochons jouent de la mu-
sique, boivent à la bouteille tandis que la
fermière confectionne ses fromages. Un âne
broute la perruque poil de.carotte d'un
paysan et une ménagère qui fait s> Ttysive
est brusquement plongée dans sa bassine
par un brancard de charrette.
On imagine les cris de joie des petits et
leur étonnement devant tous ces personnages
qui s'agitent si mystérieusement. *
Four eux, M. Lecorsier, chef d'un rayon
de jouets dans un grand magasin, a bien vou-
lu .nous divulguer les mystères de ce fonc-
tionnement. Chaque mouvement est obtenu
par des engrenages très fins qui se trouvent
à l'intérieur des personnages. Ceux-ci glis-
sent sur des courroies reliées à des'.moteurs.
C'est un long enchantement dû à. la fée
électricité et devant lequel défilent ravis plaisir et éblouis tous les enfants de la ca-
pitale.
Pierre Heuzé.
Au Théâtre Cluny
° Baluche est d'la classe
Vaudeville en 3 actes de MM. Robert de Thiac et Paul Murio -
tyl. Robert de Thiac avait montré, avec La
Race maudite, qu'il possède les qualités né-
cessaires pour réaliser une œuvre dramati-
que. En collaboration avec M. Paul Murio,
il a voulu établir, en écrivant un vaudeville,
qu'un auteur ne doit pas être l'esclave d'une
étiquette.
1 Le public du Théâtre Cluny lui a prouvé
qu'il avait indiscutablement réussi en faisant
à Baluche est de la classe le meilleur accueil.
Les amateurs de vaudeville se sont franche-
ment divertis en retrouvant toutes les farces
de la vie de caserne ingénieusement épin-
glées sur une intrigue dont les habiles qui-
proquos sont une source de situations irrésis-
tiblement comiques.
MM. Robert de Thiac et Paul M1.',:io ont
eu l'heureuse idée de situer leur vaudeville
dans un régiment de spahis. Ils ont ainsi
évité le désuet pantalon- rouge et aussi le
glorieux uniforme des poilus.
Dans le bureau du maréchal des logis-chef
du 1 le spahis est embusqué Baluche, un ma-
lin, qui a profité de son passage comme or-
donnance chez le chef pour obtenir les bonnes
grâces de la femme de son supérieur. Flam-
bard, également secrétaire à ce bureau, chan-
te le soir, ^u KursaaI, les comiques idiots
sous le nom de Caramel. La chanteuse Piche-
nette lui accorde ses faveurs. Pour compléter
l'inspection de ce régiment, sachez que le
colonel Coradin est copieusement trompé par
sa maîtresse: Eva, qui préfère, aux ardeurs
éteintes de son cinq galons, les assauts ro-
bustes du capitaine Labarde.
Une nouvelle dactylo, Lucienne, vient
d'être engagée pour travailler dans le bu-
reau du chef. Elle est jolie et, immédiate-
ment, Flambard-Caramel et le capitaine lui
font les doux yeux. Pour obéir aux règle-
ments, on l'envoie à la visite. Pendant son
absence, Pichenette, qui s'est introduite dans
le bureau pour rejoindre son amant, est sur.
prise par le chef. Elle se fait passer pour
la nouvelle dactylo et, afin d'éviter des ex,
plications dangereuses, s'emploie à conquérir
le maréchal des logis, ce à quoi elle réussit
sans difficultés. On l'envoie également à la
visite et, durant son absence, son admirateur
dispose sur la machine à écrire un billet dans
lequel il ordonne à son employée de venir
lui apporter, le soir, au Kursaal, la chemise
contenant les états n') 9. Cette chemise a, par
erreur, été établie en double, et dans la seo;
con'de le capitaine Labarde a caché, des let-
tres qu'il se propose de rendre à Eva avec'
laquelle il vient de rompre.
Pichenette, au lieu de se rendre chez le
îmjor, e"f ;>!l(;e chez le vétérinaire. Elle,
s'imagina tjw.o,.lc- chef a voulu - se moquer:
d'elfe. Furieuse, elle saccage tous les papiers'
du bureau et emporte la chemise des états
n° 9, celle qui contient les lettres du capi-
taine. Baluche avertit Flambard qui court
prévenir le colonel du larcin commis par
Pichenette.
Il s'agit de rentrer en possession des fa-
meux états. A cet effet, le colonel et le capi-
taine se retrouvent le soir au Kursaal. Lu-
cienne, obéissant aux ordres qu'elle a reçus,
apporte la chemise contenant réellement les
états. Pichenette est poursuivie par les pro-
positions galantes du capitaine et du chef.
Successivement, elle leur donne rendez-vous
dans une chambre à l'hôtel du Grand-Cerf,
puis accepte le souper que lui offre le co-
lonel.
Pendant ce temps, Baluche, pour ne pas
être reconnu par ses supérieurs, a revêtu un
des costumes de scène de Caramel. Afin de
se débarrasser di Eva et d'une vieille femme
au tempérament excessif qui le poursuivent
de leur flamme, il les envoie à l'hôtel du
Grand-Cerf où il promet de les rejoindre. En-
réalité, il leur a indiqué le numéro des
chambres où le capitaine et le chef attendent
~Grâce à l'ol)scur i té, ces deux
Pichenette. Grâce à l'obscurité, ces deux
amoureux s'imagineront avoir réellement
goûte les charmes de la chanteuse tandis que
Pichenette aura passé la nuit avec le colonel.
Ce dernier, qui est en civil et dont elle
ignore la qualité, lui ayant demandé de lui
livrer les documents, elle s'imagine avoir af-
Mlle Brugette (~va)
faire à un espion, .l'enferme1 et court au
quartier pour le dénoncer.
Nous sommes au dernier acte qu'il est bien
difficile de raconter, les; auteurs ayant établi
une cascade de quiproquos qui font rebondir
l'action à chaque nouvelle scène.
Qu'il vous suffise, de savoir que les états
réintègrent le classeur dans le bureau du
chef, que Lucienne accueillera les déclara-
tions de Caramel; que le colonel-ne doutera
.;
pas de la fidélité de sa maîtresse, laquelle
fera la paix avec le capitaine-.
Il est impossible, en narrant à peu près
fidèlement les complications voulues de ce
vaudeville, d'en exprimer la gaîté simple et
ininterrompue. Il est certain que pendant
longtemps, tant à Paris qu'en tournée, Balu-
che est de la classe fera la joié du public.
? M. Geo Lecomte (Baluche)
(Dessin de Pavil. 4
L'Interprétation
M. Géo Lecomte, qui joue le rôle de Balu-
che, ne laisse pas échapper une de ses répli-
ques sans provoquer le rire. des spectate.urs.
Il apossède» admirablement son public - et,
afin que le courant ne s'interrompe pas, U
n'hésite point à'lui parler directement avec
clins d'œil et. mines à l'appui. Cet effet, plu-
sieurs fois renouvelé au cours de la' soirée,
est chaque-fois accueilli avec le plus grand
succès.,
Mlle Renée Brugette anime le personnag'e
d'Eva grâce à une robuste gaîté et à un en-
train* jamais mis en défaut.
Mlle Mireille Collet est une trépidante
chanteuse de café-concert dont les charmer
affolent les grades de l'escadron.
Mile Yette Zahn est une ingénue « trè9
jeune fille », qui a mis en valeur quelque
De gauche à droite: Mlle Yette Zahn (Lucienne), M. Marcel Sablon (Flambart),
Mlle Mireille Collet (Pichenette), MM. - Coradin (le Colonel), Maillet (Martin), Geo
Lecomte (Baluche), Mme Lily Charton (Fifine), M. Barrois (le Capitaine), Mlle Bru-
gette (Eva). (Photo lienri, Manuel.)
jolies scènes de comédie. Mme Lili Charton
fait une composition très amusante.
M. Coradin a de l'autorité' dans le r6Ie
du colonel ; M. André Barrois, de l'élégance
dans celui du séduisant capitaine.
M. Marcel Sablon est un joyeux Flambard
qui, surtout au deuxième acte, s'est montré
un fin et adroit comédien. M. Maillet a fait
une savoureuse caricature d'un rengagé, et •
enfin M. Max Merville, au physique si amu-
sant, montre déjà des qualités de véritable
comique. :
La pièce, bien mise wen scène par M. M1I.q-
rel, a été jouée dans un excellent mouver
ment. -
- Paul Nivoix.
Théâtres lyriauês
Une représentation de l'Union
des Artistes
•* *
En fait de décentralisation, la première
dont nous souhaiterions la réalisation serait
celle qui consisterait à organiser plus fré-
quemment des représentations du répertoire
— du bon répertoire s'entend — en dehors
des deux grandes salles régulières et avec
le concours de certains éléments des troupes
officielles. Une ligne tracée de la rue Fa.
vart à la place de l'Opéra nous a' toujours
semblé un peu courte pour servir de lieu
géométrique à toute l'activité lyrique de la
capitale. Il y a dans .la plupart des quar-
tiers lointains, aux Gobelins comme à Mont-
martre, à Grenelle comme à la Bastille, des
salles qui ont leur public fidèle. Ce public
,se passionne d'ordinaire assez volontiers pour
les spectacles d'opéra ou d'opéra-comique.
Incontestablement son éducation est à faire.
Mais pour cela, il faut précisément jouer
devant lui, en lui apportant des pièces et
des distributions qui développent son goût
au lieu de le dévoyer comme il arrive trop
fréquemment dans ces théâtres de quartier.
Nous savons pertinemmènt- la direction
de l'Opéra-Comique n'était pas opposée, voi.
ci un an ou deux, à rechercher les moyens
de promener ainsi sa troupe dans la péri-
phérie. J'imagine que les difficultés cQm.
mencent lorsqu'il s'agit de concilier ces ma-
nifestations d'exportation avec les nécessités
du service de la « métropole ». Notez que
la formule n'est pas neuve et qu'elle fut
mise plusieurs fois en pratique, voici déj.
de longues années. L'époque actuelle réclame
vraisemblablement une organisation plus
complexe.
Quoi qu'il en soit, en attendant que ces
excellentes idées, si anciennes en date, re-
çoivent une application actuelle et complète,,
il convient d'applaudir à tout ce qui s'en ins-
pire quelque peu. C'est dais cet esprit que
nous apprécions particulièrement l'initia-
tive de l'Union des Artistes" donnant avant-
-
18me Année Ne 4369 Le Numéro quotidien (Paris-Départements) : VINGT-CINQ Centimes Lundi 8 Décembre 1924
JLJr M.JLJÊL
Gabriel ALPHAUD
Directeur
.Une ample comédie à cent actes divers
Et dont la scène est l'Univers.
(LA FONTAINE.)
A toute souscription par son intermédiaire
AUX
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Plan sentimental de Paris
ENTRACTES
A Paris, chaque soir, il y a un endroit
où trois cents personnes se réunissent
pour dire Je plus grand mal d'une pièce,
Qui n'est presque jamais nouvelle.
A chaque soir son quartier.
Les lampadaires s'allument selon le
caprice d'un impénétrable dieu, qui trô-
ri-2 rue du Helder. Les autos obéissent et
viennent se ranger, vers neuf heures, le
iong des trottoirs, où deux agents pen-
sifs dénombrent ce qu'ils sont les der-
niers à prendre pour « l.e Tou-t-Paris ».
, Peut-être me trompé-je. N'existe-t-il
donc plus, le Tout-Paris des grandes
premières? Ceux qui vécurent en pro-
vince, dans le radieux mensonge que les
journaux versent au cœur de la jeunesse,
se méfient toujours du témoignage de
leurs yeux. Ceux de mon âge pensent
au temps d'Henry Bauer et de Catulle
Mendès. Les yeux clos, ils évoquent des
Mirées où se mêlant singulièrement le
bal, d'émeute et la bataille. Il y avait de
l'esprit dans les couloirs et de la lumière
sur les chignons. Temps si proches et
Qui semblent si lointains !
A qui interroge ses souvenirs, il sem-
ble que les salles aux fauteuils grenats
soient peuplées de fantômes. L'homme
que sa profession conduit chaque jour
en ces vieux théâtres du boulevard, où
l'o.r même reluit d'un luxe funèbre, pen-
se qu'à cette même place qu'il occupe,
un Parisien — jadis ou naguère fameux
— vinit s'accouder. Les ouvreuses ont
l'air de filles d'ouvreuses mortes; et ces
contrôleurs pour qui l'habit est un vête-
ment de nocturne travail, ils portent sur
leur visage l'ennui sans fin d'entendre.
depuis un siècle, des gens célèbres dire
leurs noms avec ces voix blanches et
détimbrées que les personnages des rê-
ves emploient en d'interminables confi-
dences.
Certains bonshommes, habitués des
'générales, aident à ces mélancoliques
illusions. D'où viennent-ils? Ceux qui
'les invitent, les secrétaires de théâtre
eux-mêmes, n'en savent rien. Ce sont
des spectres épistoliers et téléphoniques.
(Leurs lettres et leurs voix arrivent des
obscures profondeurs de Paris, - récla-
mant des places à l'orchestre, au nom
de vieux droits que nul parlement hu-
main ne saurait, abroger: « Qui êtes-
NOUS, monsieur? — Je suis la Cravache;
ije suis le Nain jaune; je suis le Grelot. »
On leur donne leurs coupons, pour ne
point contrister les âmes de Nestor Ro-
queplan, d'André Gill et de Rigolboche.
Ils viennent donc, ils n'en manquent pas
une. et on les voit qui posent, sur les
points d'interrogation de Pirandello com-
;m.e sur le cosmopolis sentimental d'Al-
fred Savoir, le regard de leurs yeux où
se reflètent encore les arceaux de ga7
à globes dépolis de la salle Ventadour et
'des Délassemenet-Comiques.
Il n'est point de lieux où, de même
que dans les théâtres, le passé et le pré-
sent se conjuguent sur le plan du rêve.
Un entr' acte est une pièce trouble, une
sorte de mimodrame murmurant, où la
figuration accomplit des gestes réglés une
fois pour toutes, depuis bien des saisons.
L'homme que tous les habitués des
générales connaissent, et qui, orné d'un
jabot, vient applaudir aux spectacles cu-
bistes, obéit sans le savoir à des forces
que répand sur l'entr'acte le vieux maté-
riel dramatique. D'un certain point de
vue. nous vivons tous des soirées défun-
tes, des soirées de la monarchie de Juil-
let.. Il m'arriva de railler i'homme-au-
jabot. J'avais tort. Il représentait Ruèem-
pré, Mme de Bargetcn et du Châ'eîet
en des salles où leur souvenir flotte,
parmi les poussières que le balayeur sou-
lève chaque matin, et qui, chaque soir,
sont retombées sur les mêmes rebords
de loges — depuis 1 E24 !
Cela est vrai, surtout, des « théâtres
classés o, de ceux que nulle tentative
artistique ne saurait pénétrer, de ceux
où l'on s'enrichit selon les méthodes
propres au vieux commerce de France
- lieux bien défendus contre l'aven-
ture, et dont le romanesque n est point
volontaire ! Les glaces de leurs foyers
ont verdi; leur donner ce ton désolé ne
surpasserait-iil point l'art des hommes?
Aussi bien, le décor domine-t-il tou-
jours nos pensées. L'entr'acte du Gym-
nase n'est point l'entr'acte du Théâtre
de l'Avenue. Ni le texte, ni l'acteur ne
commandent cela, qui est dans l'air
neuf ou dans l'air ancien. Si l'Opéra
n'avait jamais brûlé, on y rencontrerait
le neveu de Rameau au bras de Diderot.
Si je vois Antoine au Français, j'épie,
l'oreille aux aguets, l'entrée de Talma
et je m'en vais, déçu de n'entendre point
son « tonnerre de velours ».
Ainsi Paris se survit par le truche-
ment du songe. Hier encore" M. Paul
Franck nous offrait les débuts de Nana,
- tandis que M. Dufrenne ressuscitait la
Barrière, en' poussant le vieux Bruant
sur la scène. Qu'est-ce donc qu'un défilé
de belles filles, si ce n'est la revue noc-
turne des figurantes aux épaules nacrées
que le lorgnon de Morny dévêtait aux
revues de Clairville et Siraudin ?
Tout cela n'est sensible, en vérité,
qu'en ces soirs. familiaux des répétitions
générales. Les hasards du'change peu-
plent autrement nos théâtres, quand la
troupe bavarde et frivole des Parisiens
s'en est allée dans ses limousines et ses
taxis, vers sa tâche de chaque soir, qui
est de continuer Paris en ignorant l'in-
vasion des Barbares.
Voilà ce qu'enseigne au promeneur un
entr'acte de dix minutes, le temps de
fumer une cigarette, dans un vestibule
où l'on parle encore français, où domine
encore l'économique et honnête arôme
du tabac caporal; où maigre Leur mépris
des vieilles grâces, les belles généraleu-
ses d? chez nous savent encore jouer
des yeux et des épaules, derrière des
éventails absents.
Henri Béraud.
M. Auriol interpelle
Les Cartons de Beauvais
, à la Chambre
L'affaire des cartons de Beauvais, — cette
affaire qui depuis le commencement des va-
cances a fait couler plus d'encre que le ciel
n'a versé d'eau sur les stations estivales, —•'
va être discutée à la Chambre. Les ven-
dra-t-on, ces cartons chargés de tant d'hon-
neur et de tant d'infamie, où ne les vendra-
t-on pas ? Cruelle énigme.
M. Henri Auriol interpellera le gouver-
nement à leur sujet ce soir ou demain au
début de la séance. Il s'est renseigné à fond
sur la question, il a réuni des documents,
il a mené des 'enquêtes personnelles, il fait
confiance aux armes dont il entend se servir.
Il entreprendra de, démontrer à la Chambre
combien il estime regrettable de voir l'Etat
se dessaisir de pièces qui, selon lui, devraient
être gardées.
Nous croyons savoir d'ailleurs qu'il élar-
gira le débat, l'affaire des cartons de Beau-
vais servant de point de départ, et qu'il atti-
rera l'attention de la Chambre sur le fait
qu'il n'existe aucune législation spéciale
pour les ventes d'œuvres d'art, si bien qu'un
tableau, un monument ou un objet d'art est
vendu de la même façon qu'une vieille porte
de prison ou que le collier de Mme Thiers.
A ce mal il faut un remède.
M; Auriol déplorant qu'une trop vieille
législation régisse la vente des objets pro-
venant des manufactures nationales et des
musées, proposera au ministre de l'Instruc-
tion Publique et des Beaux-Arts de prendre
l'initiative d'un texte qui mettra les objets
d'art appartenant à l'État à l'abri de cer-
taines surprises. Si le ministre, n'est pas
convaincu, M. Auriol déposera, avec quel-
ques-uns de ses collègues, un projet de loi
établissant des règles spéciales à observer
pour les ventes d'objets d'art.
Ces questions d'ordre général nous parais-
sent présenter un tout autre intérêt que celle
de ces cartons pour lesquels on fait en vérité
plus de bruit que si le feu était au Musée du
Louvre. — A. W.
En troisième page :
CAMBERT ET LES DEBUTS
DE L'OPERA EN FRANCE
par Charles Bouvet.
f < çnqlrièm-, page :
LA VIE MUSICALE
Le procès des Agences théâtrales
L'affaire du Théâtre Marigny
Les agences théâtrales ont une existence
légale et - nous le croyons fermement —
une utilité corporative. Faire leur procès, ce
n'est donc pas réclamer leur suppression
mais une simple révision des ordonnances
qui les régissent et souhaiter une nouvelle
mise au point.
L'exposé du conflit Abel Deval-Mondolfo
nous sert d'exemple. Le voici : M. André
Meer, de l'agence Moncharmont, cherche
en novembre 1923 un directeur intérimaire
pour le théâtre Marigny. L'usage et la lov lui
donnent droit à un courtage.
M. Mondolfo, sous-locataire du bail de
M. Abel Deval pour la saison estivale 1924,
accepte de s'acquitter de ce courtage, en ac-
cordant à M. Meer l'exclusivité du recru-
tement des artistes.
M. Meer fait la troupe; M. Mondolfo trou-
ve les cachets trop élevés. D'où arrange-
ment digèrent : M. Meer offre de rétrocéder
une par:ie des honoraires perçus par lui.
M. Mondolfo versera donc d'une part une
certaine somme qu'il retrouvera d'autre part
sous cette forme. Qu'il ait ou non touché
une participation, nous ne voulons retenir
que ceci : Cet engagement est contraire à la
loi. Est également contraire à la loi toute
autre rétrocession d'honoraires.
Cette affaire ne prouve pas que les divers
contractants aient eu pour principal objet le
profit résultant d'un accord illégal. Non —
mais que la loi leur permet trop facilement.
presque logiquement, d'en venir à l'ignorer.
Là est le danger et là seulement. Car l'or-
ganisation actuelle des agences ne répond
plus à l'organisation de la vie syndicale des
artistes. C'est presque défendre les agences
honnêtes — elles sont nombreuses — aue de
leur dire: réorganisez-vous entièrement se-
lon les besoins nouveaux et les idées nou-
velles. Mais que ce soit dans le cadre d'une
légalité conçue par des professionnels.
Jean-Pierre Liausu.
faux bruit et démenti
La Chambre syndicale des artistes-musi-
ciens de Paris et de la région parisienne nous
informe que le bruit suivant lequel un
mouvement d'agitation pour Noël et le
Jour de l'An se préparait dans les or-
chestres de cinéma est, dénué de tout fon-
dement, la Chambre syndicale des artistes-
musiciens de Paris s'étant mise d'accord avec
les principaux groupements directoriaux peut
l'allocation d'une indemnité de vie cherc va-
riable basée sur l'indice fourni trimestrielle-
ment par la Préfecture de la Seine
Salle du Trône au palais des Tuileries (Dugoure, 1823)
Cartons provenant de la Manufacture de Beauvais au sujet de la vente desquels M.
Auriol interpellera aujourd'hui le gouvernement.
Le Théâtre et la Y te
Le spectacle dans les Grands Magasins
,
A l'occasion des Fêtes de la Noël, les étalagistes sont devenus metteurs en scène
« C'est dans un mois le Jour de l'An! »
dit une de ces vieilles chansons dont on ber-
ce les enfants et qui déroule devant leurs
paupières closes les contrées spleclides où
fleurissent les jouets.
Noël! Le Nouvel An ! Que de doux rêves
font éclore ces deux dates !
— Me donnera-t-il la zibeline que je
convoite depuis si longtemps ? ose espérer la
femme que gâte son mari.
— Je pense bien que le locataire du 2e éta-
ge sera plus généreux que l'an passé, mur-
mure le concierge en fourbissant distraite-
ment la rampe de l'escalier.
Mais Noël et le Nouvel An sont avant
tout les fêtes des enfants. Toute l'année,
ces chers petits ont vécu sous le charme
de ces deux dates. Ne leur a-t-on pas répété
maintes et maintes fois :
— Si tu n'es pas sage, Noël t'oubliera,
et n'a-t-on pas freiné le volume de leurs con-
voitises avec ces mots :
— Attends jusqu'au Nouvel An.
Ils ont attendu. Et voici que le miracle
s'est réalisé. Pour eux les grands magasins
ont créé une immense féerie. Petits person-
nages animés se mouvant mystérieusement et
qui semblent sortir des livres de contes de
fées. Les ^enfants regardent éblouis. Mai?
les grandes .personnes qui les guident ne
sont pas moins émerveillées.
C'est d'abord 'dans un magasin de la rive
droite, les exploits, en cinq tableaux de
Fenleroc dans les Indes.
Parmi les temples-aux pagodes dorées,
Fenleroc sur un hélicoptère fait son entrée
sensationnelle au PaiS hindou. Sur la place,
des indigenes en costume bigarré, au nlr-
ban blanc alternativement lèvent et abais-
sent leurs bras. Dans le fond, un fleuve bjeu
une yole gonfle ses voiles et oscille mol-
lement.
Deuxième tableau : Fenleroc a commencé
ses chasses. Il est tombé dans un repaie
à serpents. Vers l'explorateur, juché au plus
haut des rocs, les bêtes venimeuses sorties
des grottes toutes bleues tendent leurs têtes
menaçantes. Mais Fenleroc joue de la flûte et
voici les reptiles charmés. s
Troisième tableau: Fenleroc en poursui-
vant un lion s'est égaré chez les éléphants.
Et ceux-ci, de leurs trompes, balancent no-
tre héros. sur un arbre perché. »
Au quatrième tableau les maharadjas reçoi-
vent Fenleroc. Celui-ci se tient fièrement sur
son cheval tandis que ses compagnons jouent
une marche guerrière.
Enfin, cinquième tableau, le chasseur a
vaincu un lion ; debout sur l'animal qui
grince des dents, joue de la prunelle, Fen-
leroc fume philosophiquement sa pipe
Si cette féerie relève du Cliâtelet, dans
le grand magasin, c'est une revue de music-
hall qui nous est offerte. Tout d'abord la
piscine des Tourelles. S'il faut en croire la
toile de fond,, les spectateurs sont venus
nombreux contempler les jeux nautiques.
Deux maîtres nageurs font boire copieuse-
ment leurs élèves et un monsieur correcte-
ment vêtu veut à tout prix plonger. A cali-
fourchon sur la tour .Eiffel, un spectateur
géant contemple ce spectacle.
A côté c'est un ring: un noir vient de
mettre un blanc knock-out ; l'arbitre compte
les dix secondes fatidiques.
Puis un désert et enfin des Chinoises en
prière.
Dans un autre grand magasin — isolé sur
la rive droite — le spectacle devient magni-
fique quand la nuit est tombée.
Une danse de pierrots et de pierrettes se'
poursuit sur toute la façade. Cinq mille lam-
pes leur font des costumes multicolores et
des ballons ruissellent sur la ville dont le
dessinateur a blanchi les troits. Piouées un
peu partout, des étoiles luisent ainsi cu'une
comète à la longue chevelure.
Dans les vitrines les jouets animés nous
transportent dans une petite ville du XVII"
siècle: moulin à vent JOnt les ailes tour-
nent sans arrêt ; des paysannes tirant sur la
queue d'un bourricot ; mousquetaires attablés.
Puis brusquement nous voici chez les Mau-
res : fantasia de cavaliers, marchands de
tapis, chameaux remuant lentement la tête.
Le treizième tableau est le clou de cette
exposition : Nous sommes à Chamonix et
nous assistons aux sports d'hiver : lugges,
skis,, traîneaux, opérateurs de cinéma,
chutes de touristes, rien n'y manque. Tout
r.ela passe, saute, glisse, dans un mouve-
ment précipité ; on admire les skieurs qui se
lancent bravement dans le vide.
Avec le grand magasin de la rive .ga.uche
nous tombons en plein village. très loin de
Paris peut-être mais dans. un endroit tout
de même à la page puisque pourvu d'un
da-ncing-bal. Le gendarme danse avec sa
bonne "amie, le facteur avec une commère
accorte et une auto avec son chauffeur qui
ne peut la remettre en marche.
Nous pénétrons ensuite dans une ferme
fantaisiste où les cochons jouent de la mu-
sique, boivent à la bouteille tandis que la
fermière confectionne ses fromages. Un âne
broute la perruque poil de.carotte d'un
paysan et une ménagère qui fait s> Ttysive
est brusquement plongée dans sa bassine
par un brancard de charrette.
On imagine les cris de joie des petits et
leur étonnement devant tous ces personnages
qui s'agitent si mystérieusement. *
Four eux, M. Lecorsier, chef d'un rayon
de jouets dans un grand magasin, a bien vou-
lu .nous divulguer les mystères de ce fonc-
tionnement. Chaque mouvement est obtenu
par des engrenages très fins qui se trouvent
à l'intérieur des personnages. Ceux-ci glis-
sent sur des courroies reliées à des'.moteurs.
C'est un long enchantement dû à. la fée
électricité et devant lequel défilent ravis
pitale.
Pierre Heuzé.
Au Théâtre Cluny
° Baluche est d'la classe
Vaudeville en 3 actes de MM. Robert de Thiac et Paul Murio -
tyl. Robert de Thiac avait montré, avec La
Race maudite, qu'il possède les qualités né-
cessaires pour réaliser une œuvre dramati-
que. En collaboration avec M. Paul Murio,
il a voulu établir, en écrivant un vaudeville,
qu'un auteur ne doit pas être l'esclave d'une
étiquette.
1 Le public du Théâtre Cluny lui a prouvé
qu'il avait indiscutablement réussi en faisant
à Baluche est de la classe le meilleur accueil.
Les amateurs de vaudeville se sont franche-
ment divertis en retrouvant toutes les farces
de la vie de caserne ingénieusement épin-
glées sur une intrigue dont les habiles qui-
proquos sont une source de situations irrésis-
tiblement comiques.
MM. Robert de Thiac et Paul M1.',:io ont
eu l'heureuse idée de situer leur vaudeville
dans un régiment de spahis. Ils ont ainsi
évité le désuet pantalon- rouge et aussi le
glorieux uniforme des poilus.
Dans le bureau du maréchal des logis-chef
du 1 le spahis est embusqué Baluche, un ma-
lin, qui a profité de son passage comme or-
donnance chez le chef pour obtenir les bonnes
grâces de la femme de son supérieur. Flam-
bard, également secrétaire à ce bureau, chan-
te le soir, ^u KursaaI, les comiques idiots
sous le nom de Caramel. La chanteuse Piche-
nette lui accorde ses faveurs. Pour compléter
l'inspection de ce régiment, sachez que le
colonel Coradin est copieusement trompé par
sa maîtresse: Eva, qui préfère, aux ardeurs
éteintes de son cinq galons, les assauts ro-
bustes du capitaine Labarde.
Une nouvelle dactylo, Lucienne, vient
d'être engagée pour travailler dans le bu-
reau du chef. Elle est jolie et, immédiate-
ment, Flambard-Caramel et le capitaine lui
font les doux yeux. Pour obéir aux règle-
ments, on l'envoie à la visite. Pendant son
absence, Pichenette, qui s'est introduite dans
le bureau pour rejoindre son amant, est sur.
prise par le chef. Elle se fait passer pour
la nouvelle dactylo et, afin d'éviter des ex,
plications dangereuses, s'emploie à conquérir
le maréchal des logis, ce à quoi elle réussit
sans difficultés. On l'envoie également à la
visite et, durant son absence, son admirateur
dispose sur la machine à écrire un billet dans
lequel il ordonne à son employée de venir
lui apporter, le soir, au Kursaal, la chemise
contenant les états n') 9. Cette chemise a, par
erreur, été établie en double, et dans la seo;
con'de le capitaine Labarde a caché, des let-
tres qu'il se propose de rendre à Eva avec'
laquelle il vient de rompre.
Pichenette, au lieu de se rendre chez le
îmjor, e"f ;>!l(;e chez le vétérinaire. Elle,
s'imagina tjw.o,.lc- chef a voulu - se moquer:
d'elfe. Furieuse, elle saccage tous les papiers'
du bureau et emporte la chemise des états
n° 9, celle qui contient les lettres du capi-
taine. Baluche avertit Flambard qui court
prévenir le colonel du larcin commis par
Pichenette.
Il s'agit de rentrer en possession des fa-
meux états. A cet effet, le colonel et le capi-
taine se retrouvent le soir au Kursaal. Lu-
cienne, obéissant aux ordres qu'elle a reçus,
apporte la chemise contenant réellement les
états. Pichenette est poursuivie par les pro-
positions galantes du capitaine et du chef.
Successivement, elle leur donne rendez-vous
dans une chambre à l'hôtel du Grand-Cerf,
puis accepte le souper que lui offre le co-
lonel.
Pendant ce temps, Baluche, pour ne pas
être reconnu par ses supérieurs, a revêtu un
des costumes de scène de Caramel. Afin de
se débarrasser di Eva et d'une vieille femme
au tempérament excessif qui le poursuivent
de leur flamme, il les envoie à l'hôtel du
Grand-Cerf où il promet de les rejoindre. En-
réalité, il leur a indiqué le numéro des
chambres où le capitaine et le chef attendent
~Grâce à l'ol)scur i té, ces deux
Pichenette. Grâce à l'obscurité, ces deux
amoureux s'imagineront avoir réellement
goûte les charmes de la chanteuse tandis que
Pichenette aura passé la nuit avec le colonel.
Ce dernier, qui est en civil et dont elle
ignore la qualité, lui ayant demandé de lui
livrer les documents, elle s'imagine avoir af-
Mlle Brugette (~va)
faire à un espion, .l'enferme1 et court au
quartier pour le dénoncer.
Nous sommes au dernier acte qu'il est bien
difficile de raconter, les; auteurs ayant établi
une cascade de quiproquos qui font rebondir
l'action à chaque nouvelle scène.
Qu'il vous suffise, de savoir que les états
réintègrent le classeur dans le bureau du
chef, que Lucienne accueillera les déclara-
tions de Caramel; que le colonel-ne doutera
.;
pas de la fidélité de sa maîtresse, laquelle
fera la paix avec le capitaine-.
Il est impossible, en narrant à peu près
fidèlement les complications voulues de ce
vaudeville, d'en exprimer la gaîté simple et
ininterrompue. Il est certain que pendant
longtemps, tant à Paris qu'en tournée, Balu-
che est de la classe fera la joié du public.
? M. Geo Lecomte (Baluche)
(Dessin de Pavil. 4
L'Interprétation
M. Géo Lecomte, qui joue le rôle de Balu-
che, ne laisse pas échapper une de ses répli-
ques sans provoquer le rire. des spectate.urs.
Il apossède» admirablement son public - et,
afin que le courant ne s'interrompe pas, U
n'hésite point à'lui parler directement avec
clins d'œil et. mines à l'appui. Cet effet, plu-
sieurs fois renouvelé au cours de la' soirée,
est chaque-fois accueilli avec le plus grand
succès.,
Mlle Renée Brugette anime le personnag'e
d'Eva grâce à une robuste gaîté et à un en-
train* jamais mis en défaut.
Mlle Mireille Collet est une trépidante
chanteuse de café-concert dont les charmer
affolent les grades de l'escadron.
Mile Yette Zahn est une ingénue « trè9
jeune fille », qui a mis en valeur quelque
De gauche à droite: Mlle Yette Zahn (Lucienne), M. Marcel Sablon (Flambart),
Mlle Mireille Collet (Pichenette), MM. - Coradin (le Colonel), Maillet (Martin), Geo
Lecomte (Baluche), Mme Lily Charton (Fifine), M. Barrois (le Capitaine), Mlle Bru-
gette (Eva). (Photo lienri, Manuel.)
jolies scènes de comédie. Mme Lili Charton
fait une composition très amusante.
M. Coradin a de l'autorité' dans le r6Ie
du colonel ; M. André Barrois, de l'élégance
dans celui du séduisant capitaine.
M. Marcel Sablon est un joyeux Flambard
qui, surtout au deuxième acte, s'est montré
un fin et adroit comédien. M. Maillet a fait
une savoureuse caricature d'un rengagé, et •
enfin M. Max Merville, au physique si amu-
sant, montre déjà des qualités de véritable
comique. :
La pièce, bien mise wen scène par M. M1I.q-
rel, a été jouée dans un excellent mouver
ment. -
- Paul Nivoix.
Théâtres lyriauês
Une représentation de l'Union
des Artistes
•* *
En fait de décentralisation, la première
dont nous souhaiterions la réalisation serait
celle qui consisterait à organiser plus fré-
quemment des représentations du répertoire
— du bon répertoire s'entend — en dehors
des deux grandes salles régulières et avec
le concours de certains éléments des troupes
officielles. Une ligne tracée de la rue Fa.
vart à la place de l'Opéra nous a' toujours
semblé un peu courte pour servir de lieu
géométrique à toute l'activité lyrique de la
capitale. Il y a dans .la plupart des quar-
tiers lointains, aux Gobelins comme à Mont-
martre, à Grenelle comme à la Bastille, des
salles qui ont leur public fidèle. Ce public
,se passionne d'ordinaire assez volontiers pour
les spectacles d'opéra ou d'opéra-comique.
Incontestablement son éducation est à faire.
Mais pour cela, il faut précisément jouer
devant lui, en lui apportant des pièces et
des distributions qui développent son goût
au lieu de le dévoyer comme il arrive trop
fréquemment dans ces théâtres de quartier.
Nous savons pertinemmènt- la direction
de l'Opéra-Comique n'était pas opposée, voi.
ci un an ou deux, à rechercher les moyens
de promener ainsi sa troupe dans la péri-
phérie. J'imagine que les difficultés cQm.
mencent lorsqu'il s'agit de concilier ces ma-
nifestations d'exportation avec les nécessités
du service de la « métropole ». Notez que
la formule n'est pas neuve et qu'elle fut
mise plusieurs fois en pratique, voici déj.
de longues années. L'époque actuelle réclame
vraisemblablement une organisation plus
complexe.
Quoi qu'il en soit, en attendant que ces
excellentes idées, si anciennes en date, re-
çoivent une application actuelle et complète,,
il convient d'applaudir à tout ce qui s'en ins-
pire quelque peu. C'est dais cet esprit que
nous apprécions particulièrement l'initia-
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