Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1924-12-04
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 04 décembre 1924 04 décembre 1924
Description : 1924/12/04 (A18,N4365). 1924/12/04 (A18,N4365).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k76546313
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/08/2016
- - a COMŒDIA. — Jeudi 4 Décembre 1924,
M. Gémier a ajouté à sa troupe une maniè-
re de petite fantaisiste, du nom de Parizet,
qui est une « nature » ; pourvu, Dieu, qu'elle
ne sombre point trop tôt dans les petits théâ-
tres ! On écrirait des pièces pour elle, et elle
donnerait aux auteurs l'illusion d'avoir du
génie comique, tellement elle en a, elle, dans
ses extravagances et ses chansons.
..Les critiques de New-York ont été recon-
naissants à M. Gémier de leur avoir offert
une pièce de Lenormard. Le public, lui,
s'est montré plus sensible que celui de Pa-
1*1*5 aux plaisanteries et aux mots du texte,
au point que j'ai eu la stupeur de me de-
mander, durant certains tableaux, si, aux
yeux de certains Newyorkais, Lenormand
n'allait pas faire une concurrence déloyale-aux
ombres de feu Arène et Caillavet. Mais non,
le tragique de la fin remit les choses sur
leur vrai plan.
a egere apprivoisée
Pour commencer leur troisième et dernière
semaine de représentations à New-York, le 24
lîovembre, Gémier et la troupe de l'Odéon
ont donné, au Jolson Theatre, l'adaptation
que M. de La Fouchardière a tentée de La
Mégère apprivoisée, de Shakespeare.
Il est bienrpeu de soirées où je vis autant
rire, à New-York. Les spectateurs, qui ne
viennent pas au théâtre pour faire des théo-
ries, étaient dans la joie à chacune des bla-
Igues de La Fouchardière-Shakespeare, à cha-
cune des trouvailles de mise en scène de Gé-
mier, à chacune des extravagances des « far-
ceurs » de la troupe.
-Le lendemain, dars les journaux, les cri-
tiques newyorkais, de même qu'après la re-
présentation du Marchand de Venise, adapté
Ipar Népoty, ont laissé percer quelque stupeur
de voir Shakespeare traité avec cette gaité.
C'est la vieille histoire des « classiques
qui doivent être ennuyeux pour ne pas frois-
ser les gens sérieux ». Nous connaissons l'an-
tienne.
Et pourtant, si nombre d'ouvrages classi-
ques, à la scène — et de toutes les littéra-
tures — distillent pour le spectateur un en-
ïiui égal à celui qui endort un écolier tradui-
sant du Correlius Nepos, c'est bien la faute
aux critiques du type « respectueux », aux
acteurs pompiers et aux directeurs du type
« conservateurs faute d'imagination ».
Boileau a commencé par reprocher à Mo-
lière les farces de Scapin. Nos critiques, is-
sus de l'Université, dont beaucoup découvrent
le théâtre et les acteurs à l'âge où les gens
du monde ne fréquentent plus que les prê-
tres, ont donné dans ce « bobard » du « théâ-
tre grave » avec une persévérance qui leur
'assure une place choisie dans cette grande
lJIistoire des Raseurs que, j'espère, quelque
petit-neveu de Courteline nous donnera un
juur..
"Le vrai est qu'il est plusieurs sortes de
théâtre et souvent chez le même auteur: on
ne joue pas Le Misanthrope' à la façon du
Médecin malgré lui, ni IIamltt comme La
Mégère appri'voiséc" et même pas Liliom, de
Moln'ar comme ses comédies légères. Il n'y a
que Labich* e qui reste Labiche, et Mouézy-
Eon qui ne change pas-
Nombre d'Ang.lo-Saxons pour qui ShaKcs-
.peare — à juste titre — est une religion,
éblouis par son lyrisme ou son tragique, pas-
sant à pieds joir.ts par-dessus la pii-t comi-
que de son théâtre, aidés qu'ils sont par les
préjugés moraux du puritanisme. Ce sont^eux
qui nous procurent ces immenses cou,-.; de
'.râsoir que* peuvent être une représentation
de Macbeth ou des drames historiques de Sha-
kespeare montés dans le genre pompeux et
creux. Ir
Et c'est pourquoi Gémier me plaît avec
¡Soes inventions "sans nombre, son désir évi-
dent de ne jamais monter une pièce comme
la précédente, ses utilisations d'ur.e phrase,
d'un mot, d'iin silence. Tout lé théâtre n'est
pas dans le tbxtc d'un auteur, si grand soit-il.
*
, è ★ *
Que Gémier lui-même soit charmant, dans
Petrucfiio, vous ne l'ignore2 pas.. Il est svel-
te et désinvolte. C'est uri programme. Je di-
rais même une règle de vie. <
Et toute la troupe de l'Odéon (je ne puis
cnle me répéter sur ce point) est « jeune ».
Lorsque ces acteurs1 sauront, tous, varier leur
diction jiussi bien que le fait Mlle Devillers
(qui fut excellente dans Tranio), ils seront
plus capables de jouer la. comédie moderne.
Mais ils font .merveille dans une farce qui
demande surtout du mouvement et de la vi-
tesse.
Il faut, dans. cette il sottie », citer les noms
de MM. Pasquali et Louis Raymond, deux
valets remarquables d'extravagance, cL celui
d7: M. Donnio qui, en quelques jours,- IL su
apprendre les "facéties des' comiques newvor-
kais, les débiter en anglo-américain avec l'ac-
cent du terroir et plonger la salle dans des
crise de fou rire.
: *
+ *
-La troupe de l'Odéon jouera encore l.e
Bourgeois gentilhomme. Le Marchand (Le Ve-
nise et La Mégète. apprivoisée. I.r.,s pièces
modernes sont éliminées : ceci semble indi-
quer que ce sont les ouvrages classiques et
les grandes mises en scène de Gémier qui ont
surtout intéressé le public américain et fran-
co-américain de New-York.
'=Mais il est peut-être trop tôt pour tirer des
conclusions de-ce séjour à New-York de notre
seconde troupe nationale de comédie.
Nous verrons, un peu plus tard, quels en-
seignements nous devons retenir de cet effort
de Gémier et de sa troupe.
, Louis Thomas.
Un nouveau tliéâtre
dirigé par JLuigi Pirandelto
Luigi Pirandello, dont l'activité littéraire
sst merveilleuse, dirigera d'ici peu, à Rome,
up nouveau théâtre dont l'architecte Virgilio
Marchi achève la construction. Cette salle
comprendra 400 places et sera d'une rare éjé-
gance. .,
'L'auteur des Six Personnages et de Chacun
sa. vérité a un programme bien 'défini: offrir
un tableau complet des dernières expressions
des 'littératures dramatiques italienne et
étrangères. Son théâtre, bien entendu, sera
une scène d'art, mais non pas expérimentale
Parmi les Russes, Pirandello a choisi Ge-
vrieinov, auteur jusqu'ici inconnu,, et, parmi
:les Anglais, lord Untsany, dont il représen-
tera Les Dieux de 'la montagne et Une Nuit
dans un bouge.
Trois auteurs français lui ojit promis, des
pièces: Vildrac, sa Poucettej Jules Romains,
,Le Mariage de M. Letrouadeç, et Jean Coc-
Iteau, Les Epoux de la Tour Eiffel.
Les meilleures pièces du'-théâtre espagnol
.et du théâtre américain seront aussi à l'hon-
'DCUI': Monsieur Pygmàliori, de Giacinto
'Gran, Jusqu'ici inédit en Italie ; El Pedigree,
Ide Riccardo 'Baroja, que l'auteur croît injoua-
ble ; L'Idéal, de- tartinez Sierra, et- Le Sin-
ge, de l'Américain O'Neill. •
Quant aux auteurs italiens, ils seront nom
breux; Pirandello les choisira parmi les jeu-
nes et les inconnus.
Les efforts du metteur .en scène tendront
avant tout à créer l'atmosphère et à faire vi-
vre en elle les personnages, non les auteurs.
JLes représentations auront lieu sans souf-
fleur. La troupe sera nombreuse: quatre pri-
me-donne et trois primi-aitori. Le prix des
places seta élevé, et toute entrée de favem
abolie. Pour la presse, on établira les « ré-
pétitions générales » selon la coutume fran-
çaise. — C.-A. T."
Qetlà
-
T,é bal donné an profit dos Centres de Nourrirons
Aura lieu 1.. samedi .i3 décembre à v heures en rhÔ-
; tel Madeleine Yioimet (5o, avenue Montaigne). Au
programme, le ballet de la mode : Les- grands soirs,
et Mistinguett, et Earl Leslic, Boucot, Saint-Granier.
! Confessions d'auteurs
MM. Tristan Bernard, Yves Mirande,
Gustave Quinson, et.
Elle aussi. au Th. Michel
- Non, M. Tristan Bernard est à Monte-
Carlo, nous dit l'aimable buraliste du* théâ-
tre Michel.
— M. Mirande ?
— Oh ! avec M. Mirande, on ne sait ja-
mais, il va, il vient. Il quitte précipitam-
ment le théâtre, nu-tête, en disant: « Je vais
acheter des cigares, attendez-moi cinq mi-
nutes. » et puis il revient trois jours après.
Mais M. Quinson est là, si vous voulez bien
descendre dans la salle.
L'accueil de M. Gustave Quinson est
franc et cordial comme sa poignée de main.
— Me confesser, moi ? nous dit-il en écla-
MM. Quinson, Tristan Bernard
et Yves Mirande
tant de rire. Je regrette que Tristan ne soit
pas là. pour vous parler à.'Elle oussi.
d'abord, il a l'habitude d'être interviewé et
puis enfin, c'est lui qui a trouvé l'idée ini-
tiale de notre pièce. Depuis quatre ans il
avait cette idée et lorsque nous avons voulu
donner une réplique à jEmbrasses-moi et que
nous nous sommes consultés sur le sujet qui
nous réunirait à nouveau, il nous a dit :
« Voilà. Un homme a passé - toute l'après-
midi avec sa maîtresse qui est aussi l'amie
5e sa femme. A huit heures du soir, la fem-
m« rentre et pour excuser son retard déclare
à son mari : « Figure-toi, mon chéri, que
mon amie une telle, — la maîtresse de son
mari — m'a entraînée toute la journée dans
les magasins. Ah! je suis éreintée !
« Au vote secret, l'idée de Tristan a été
adoptée à l'unanimité et c'est sur ce cane-
vas que nous avons travaillé.
« La réception de la pièce ? Oh, c'est sim-
ple. Trébor nous avait demandé avec insis-
tance une comédie. »
Le directeur du théâtre Michel, qui assite
à l'entretien, précise que la pièce est com-
mandée depuis trois ans.
— Mieux vaut tard que jamais, répond en
souriant M. Quinson, puis il nous déclare
tout net : Que ce soit au Palais-Royal ou
dans tout autre théâtre, nous avons l'habi-
tude de. présenter une pièce à un directeur
de la façon suivante :
« Nous prenons rendez-vous pour lire le
chef-d'œuvre. A cette première entrevue, cha-
cun regarde avec effarement son voisin : C'est
toi qui as'.apporté le manuscrit ? — Non, c'est
toi qui avais dit. — Mais- non, rappelle-
toi »
« Eh bien, mes amis, fait le directeur, ne
vous chicanez, pas, remettons cette lecture à
demaià !»
« C'est là où le troisième complice entre en
scène. Il jure.--naturellement - que les. deux
premiers actes sont terminés, qu'au troisième
il ne manque que le mot de la fin et puis,
avec un art consommé, il raconte le sçé-
nario. Lê directeur emballé donnè un tour et
cette formalité accomplie, le soir même, de-
vant une belle rame de papier blanc nous
nous décidons à écrire acte premier, scène
première. et nous commençons à écrire no-
tre pièce.
« C'est ainsi que nous avons agi pouf
Elle aussi. nous confie M. Quinson en bais-
sant la voix et, désignant M., Trébor, qui
écoute attentivement le duo de' Bianca .de
Bilbao et de Geo Leclercq.
« Surtout ne le lui dites pas ! »
Robert de Thiac.
Petites nouvelles théâtrales
---
L'assemblée générale des sociétaires de la
Comédio-Française. est convoquée pour sa-
medi prochain, après le. matinée, afin d'élire
les membres du nouveau Comité de lecture.
* *
Mlle Lyliane Garcin jouera cet après-midi,
à l'Odéon, Angélique, du Malade Imagi-
naire.
t *
+ *
Le jeudi 11 décembre, à 21 heures, Mlle
Yvonne Sérac donnera, au Théâtre du Vieux-
Colombier, une séance de « musique mimée
et mimes- dans lé silence ».
*
-k ★
Nous apprenons que Mme Ganna Wàlska,
qui se fit applaudir dans oLe Mariage de Fi-
garo et dans Don Juan -au cours du festival
Mozart, donné ce printemps dernier au Théâ-
tre des Champs-Elysées, vient d'être engagée
par MM. Durand et Audier, directeurs de
ll,Opéra de Nice, pour donner sur cette scènç
une série de représentations de Madame But-
terfly et de La Tosoa. , '•
lit Tk •
M. Géo Lecomte, qui a été engagé spécia-
lement par M. Ténot pour faire des créa-
tions importantes au T-héâtre Cluny, feta
sa rentrée demain vendredi dans Baluche lest
de la classe, .vaudeville de MM. Robert de
Thiac et Paul Murio. Il sera entouré de
MM. Corâdin, Maillét, Merville et Marcel
Sablon, de Mmes Brugette, .Mireille Collet,
Yette Zahn et Lily Charton.
Au Caméléon, dimanche 7, à 20 h. 30, con-
férence de M. Charles Fegdal sur Georges
Millandy, poète mélodiste, sous la présidence
de notre collaborateur, M. Gustave Fréja-
ville.
, Des poèmes seront dits par M. Duard,
de l'Odéon, Mlle Andrée Gire, du Théâtre
de l'Œuvre, et M. Henri Chassing. Des
chansons de cabaret et de music-hall, des
mélodies de salon et des refrains populaires
seront chantés par Mmes Guya, Rosalia
Lambrecht, Germaine Hilber, Huguette Het-
ty, Gilberte Rolland, Noël Vergès et Carmen
Vildez ; MM. Henri Dickson, Marc Lélio,
Gaston Rieffler et le comr.,citeur Raoul
Soler.
*
* *
Avant de partir pour Bruxelles et pour
l'Egypte, Mlle Rose Amy va chanter pen-
dant quatorze jou-rs son répertoire à l'Em-
pire. où elle débutera le 5 décembre.
*.
, * *
Dates retenues:
Vendredi 5 décembre. Odéon, en matinée : L'Egale.
- En soirée. Théâtre Edouard-VII : Une Etoile nou-
rwVi : Cluny : Balùche est de la classe l
Samedi 6 décembre, Atelier, en matinée (Théâtre
Athéna) : Le Visage derrière la xntre, Souvenir. -
En soirée, Etoile : Les Amants légitimes.
Lundi 8 décembre, (;rand.(;nignol. matinée, : A/n
do Le Château de la mor/'<<';)/('. L'Affaire de la rue
Moujfetanl. — Comédie des Champs-Elysées, eu soi-
rée : Malborough s'en va-t'en guerre.
Lundi 15 décembre, Mathurins, en soirée : La
Souris Blanche.
Mercredi 17 décembre, Potinière : Mon Vieux.
, LA MUSIQUE
La Musique italienne en deuil 1
La mort et les obsèques
de Puccini
Bruxelles, 2 décembre.
(Pe- notre correspondant particulier.)
Au compositeur de La Bohème et de La
Tosca. Bruxelles a fait des funérailles magni-
fiques.
Ce furent deux éininents professeurs de Flo-
rence et de Naples qui conseillèrent à Puc-
cini de se faire traiter à Bruxelles où Une
méthode nouvelle pour des affections de la
gorge d'une nature aussi redoutable était.
avec succès, pratiquée depuis deux ans. Avant
de procéder à l'opération qu'OL devine, les
médecins belges avaient longuement étudié
l'état général du malade. ys avaient formulé
des réserves quant à l'âge, quant au peu
de résistance du patient, quant à la faibles-
se du cœur. Très détaillé et très précis, un
rapport avait été adressé à leurs confrères
italier.s qui, au reçu de ce diagnostic, les
exhortèrent néanmoins à recourir à la mé-
thode qui pouvait sauver encore Puccini.
Il avait beaucoup maigri. Pourtant l'opé-
ration tentée le lundi, paraissait avoir réus-
si. Le docteur Ledoux que i'ai eu l'occasion
d'interroger m'a fourni, dans les limites Que
lui imposait le secret professionnel, d'inté-
ressantes explications aue Comœdia a été Je
premier à publier. Fidèle à la promesse Que
j'ai faite à l'éminent chirurgien, je ne tra-
hirai pas à mon tour la parole du « repor-
ter » et ne reviendrai pas sur des détails
qui sont d'un ordre pathologique. Je veux
vous parler de Puccini au'il m'a été donuê
de contempler sur son lit de mort. vous dire
le calme et la majesté de ces traits que la
mort, indulgente à l'instant final, s'était con-
tentée d'affiner. 1
L'image n'existait plus du Puccir-i robuste,
au visage plein et régulier. Sur u]i,lit aux
barreaux de cuivre, le corps ressemblait petit,
frêle, recroquevillé. Les mains gantées et
croisées laissaient auand même deviner les
longs doigts du musicien. Le front haut. le
nez sinueux que le ciseau du sculpteur im-
Puccini sur son lit de mort
(Croquis de Henri Logelain,)
placable rendait un peu aquilin, les larges
Larmes pincées par l'étouffement suprême di-
raient l'intelligence, l'enthousiasme, le génie
mobile, ardent, sujet aux revirements et aux
caprices. Sous la courte moustache en brosse,
le menton bref offrait néanmoins le signe de
la volonté romaine. Mais or- restait 'frappe
par la majesté des paupières, lourdes, closes,
comme d'étranges voiles sur la paix d'un
sommeil qui semblait rayonnant, tranquille.
Le masquer comme l'a noté ici le crayon
d'Henri Logelain, s'était immobilisé à tout
jamais dans l'authenticité de son dessin eth-
nique au contour noble et émacié ainsi qu'un
buste florentin.
Et ce n'était pas une curiosité vulgaire
qui, aujourd'hui, attirait la foule, ce n'était
pas une sympathie de hasard qui entassait
sur Puccini ces fleurs dont l'éclatante jonchée
ornait le char funèbre et s'amoncelait dans
trois voitures: roses, chrysanthèmes, dahlias,
lilas, etc, paraissaient réunis par les mains
mêmes des amoureuses:. les Tosca, les Ma-
non, les Mme Butterfly, les Mimi Pinson.
Le cercueil disparaissait sous la végétale
offrande et reposait sous les plis de l'éten-
dard de Savoie.
Dans l'église, tendue de noir, les cloches
ont sonné lentement.
Mgr .Micara, nonce apostolique, dit l'ab-
soute ; .la maîtrise chanta au jubé le fCyric
ELeison, le Pie Jesu. Mme Laure-Bergé, M.
Van Obbergh, sur l'assistance recueillie, fi-
rent passer le frisson des hymnes de Gounod,
de Niedermayer et de Franck. -
A 18 heures 22, en présence de l'ambassa-
deur d'Italie et de nombreuses personnalités,
Giacomo Puccini s'en allait vers la terre na-
tale, vers les funérailles nationales.
• • Charles-André Grouas.
À Rome
A Rome, le Sénat à honoré la mémoire
du compositeur disparu. Au début de la
séance, le président, M. Tittoni, a prononcé
un émouvant discours qui a été écouté de-
bout. Les membres du gouvernement et tous
les sénateurs étaient présents.
M. Tittoni a souligné la popularité mon-
diale du -grand musicien, les mérites qu'il
a fait acquérir à la nation dans le monde
entier et qui honorent son pays et l'impor-
tance de sa disparition qui est un deuil pour
l'art italien.'
Les funérailles à Milan
L'archevêque, Mgr Tosi, a célébré hier
à la cathédrale de Milan la cérémonie du
service funèbre de Puccini, en présence des
autorités et d'une foule immense.
Malgré une pluie persistante, un imposant
cortège formé des autorités, des associations
et des écoles, a accompagné la bière au cime-
tière, en traversant les rues pavoisées en
signe de deuil.
Le ministré de l'Instruction publique, M.
Casati, représentant le gouvernement, assis-
tait à la cérémonie, a-insi que les maires d?
Milan et de Lucques et d'autres hautes per-
sonnalités.
La dépouille a reçu les honneurs militaires
et a été déposée provisoirement dans le tom-
beau de la famille Toscanini.
Une manifestation orphéonique
Sous les auspices de notre confrère Le Ma-
tin et le patronage de la Fédération musi-
cale de France, un grand concours de musi-
que, suivi du Challenge national de la F.M.
de F., aura lieu à Caen le dimanche iq juil-
let 1925.
Toutes les sociétés musicales ayant leur
siège social en France ou aux colonies pour-
ront prendre part à cette manifestation.
Petites nouvelles musicales
Mlle Jane Kirsch reprendra dimanche soir,
à l'Opéra, le rôle de Salomé ô.'Hérodiade.
V\\A/VVVV\A/VVVV VV^'VVVVT/ V V A/VV vvvvvvvvvvvvvv
Ip IL l l C - 0 I N T R, E i l l i,0
J
; Spectacle italien
Il n'est pas de tache plus déplaisante que
celle qui consiste à parler, même incidem-
ment, de Paillasse, à quoi désormais La Na-
varraise sert à la fois de pendant et de di-
gne repoussoir parmi le répertoire de .a
salle Favart. Ayant assisté dimanche soir à
une représentation de la pièce de Léor-caval-
lo, je crois pourtant .utile de relever dans la
distribution le nom de M. Oger. Ce n'est
ni pour louer ni pour blâmer l'interprétation
de l'artiste (qui est d'ailleurs très applaudi) ;
la chose à mes yeux n'en vaut pas la peine.
C'est seulemer-t pour constater qu'il est au
moins imprudent et inopportun de distribuer
si fréquemment Canio à un chanteur qui a,
pour continuer de progresser, l'impérieux be-
soin de soumettre sa voix à un travail de dis-
cipline très stricto,
M.- Oger est un des rares ténors sur lesquels
l'Opéra-Comique peut actuellement fonder
certaines espérances. Pour s'en rendre comp-
te, il n'est que de mesurer le chemin par-
couru par lui depuis un an et l'amélioration
très sensible de cet organe. La troupe est as-
sez mal fournie dans cette tessiture pour qu'il
importe de ne pas compromettre, autant que
.possible, l'heureuse évolution de celui qui
peut levenir un de ses meilleurs éléments.
Or, est-il rien de plus contre-indiqué, pour
l'hygiène vocale, que ce rôle de Canio ?
Nous nous plaçons cette fois uniquement
au point de vue du chant. Probablement, nous
reprochera-t-on quand même à cette occasion
de dénigrer systématiquement le répertoire
italien. Mais précisément ce spectacle qui
commençait par Paillasse comprend t aussi
La Vie de Bohème. Et rien mieux que ce
voisinage ne pouvait faire ressortir la diff(:.
rence de classe .existant entre ceci et cela.
Certainement, il y a des coins de Vie de Bo-
hème assez détestables. Il y en a maints au-
tres qui, mis en valeur -par une jolie inter-
prétation, prennent une significatioD char-
mante. Sous ce rapport, l'Opéra-Comique met
généralement en ligne, et c'est pour nous
plaisir que de le constater, un excellent trio
de « bohèmes », MM. Bourdin et Rousseau
dans Marcel et Schaunard et, dans Colline,
soit M. Dupré, soit M. Azéma, soit M. Tu-
biana. C'était l'autre soir M. Tubiana; il fait
convenablement ressortir le pittoresque du rô-
le. Nous ne l'avons pas entendu chanter ;'u
dernier acte l'adieu à la défroque, mais l'on
imagine qu'il y fait aisément applaudir son
timbre généreux.
Le personnage de Mimi est largement pour-
vu de titulaires salle Favart. L'une des plus
récentes, Mlle Réville, de nouveau souffran-
te, a été j-emplacéc dimanche par Mlk' Féràl-
dy. Nous avions précédemment entendu Mlle
Féraldy dans Micaela, dans Manon, mais ja-
mais dans le personnage principal de lta Vie
de Bohème, dans lequel elle a été affichée
plusieurs fois. Elle l'interprète avec les qua-
lités d'habileté scénique et de charme déjà
constatées et, vocalemeht, avec des ressour-
ces d'une étendue un peu inégale, mais mi-
ses au service d'un goût très appréciable. M.
William Martin fait preuve une fois de pfus
de qualités sonores bien précieuses, malheu-
reusement un peu perverties sur certaines no-
tes aiguës. Mais, de toute évidence, cet or-
gane possède une telle étoffe que l'on doit
faire beaucoun je crédit à la ieunesse de l'ar-
tiste. Mlle Sigillé semble s'être complètement
adaptée au rôle de Musette qu'elle joije et
chante maintenant dans ur.c teinte un peu
plus légère soulignant mieux la façade de la
coquette. ,
Cette représentation de La Bohèw$ avait,
au lendemain, même de la mort de Puccini,un
caractère presque émouvant. A ce propos, si-
gnalons l'amusar.tc 'protestation d'un lecteur
qui s'insurgea après lecture d'un article pa-
ru lundi flans là Vie Musicale, contre l'usage
(très répandu) d'appeler l'ouvrage de Pucci-
ni La Bohème, « Ce titre, écrit-il, est celui
d'une pièce de Léoncavallo. Puccini a fait
La Tic dé Bohème, et cela vaut mieux pour
lui. et pour nous! » Evidemment, mais lors-
que l'on est amer.é à écrire La Bohème, soit
à propos du répertoire de rOpèra-Comique,
soit a propos de la4 production puccinienne,
n'est-il pas clair que l'on entend désigner
Pœuvrc de Puccini, la seule qui compte quel-
que peu et la seule qui soit célèbre. L'abré-
viation est devenue presque classique. Ceci
dit, il n'y aura inconvénient à rendre publi-
quement à Léoncavallo ce qui lui appartient
en propre, si l'on peut dire.
Jean Gandrey-Rety.
1 Dans les Théâtres de quarlier
La Princesse de Chacha à Grenelle
La Princesse de- Chacha, opérette en 3 ac-
tes de MM. Elie Brachet et Georges L'élise,
musique de M. Paul Fauchey, a été donnée
avec un grand succès au Théâtre de Grenelle.
Sur un thème original et gai, le musicien
a brodé des airs agréables et bien venus.
Mmes Marcelle Marcy, Suizy Ruize, Léo
Relet et R. Fleury détaillèrent leurs couplets
avec maîtrise et s'affirmèrent bonnes comé-
diennes dans le dialogue
M. F. Rosany, un gentil ténorino, présenta
un amoureux plein de charme. MM. Max
Revoi, Rémagnot, Péborde et Dachary, comi-
ques du meilleur aloi, et G. LégIisp 1'ur., des
auteurs, excitèrent les rires de la salle.
L'orchestre et les. chœurs, sous l'habile di-
rection de M. Ghislain, furent excellents.
Il est juste de féliciter la direction de
cette scène de quartier pour son effort artis-
tique.
La Musique à l'Etranger
ANGLETERRE
Le violoniste autrichien Fritz Kreisler a
donné un second récital dimanche dernier à
l'Albert Hall.
— Beau récital, samedi dernier, au Wigmo-
re Hall par le pianiste Cortot, qui a rem-
porté le plus grand succès dans un program-
me. composé d'œuvres de César Franck, de
Chopin et de Debussy.
- Un concert, le quatrième d'une série
consacrée aux jeunes enfants, a été donné sa.
medi au Westminster Hall. Les chœurs phil-
harmoniques ont exécuté à cette occasion la
Messe en si mineur, de Bach, qui a été écou-
tée dans un silence véritablement religieux
par les 2.000 jeunes auditeurs et auditrices.
AUTRICHE
- Le compositeur Pietro Mascagni a signé
avec la direction de l'Opéra de Vienne un
contrat d'une durée de deux mois pendant
lesquels il dirigera une série de représenta-
tions d'ouvrages italiens dont La Traviata,
Aida, Le Trouvère et UAmi Fritz. On décla-
re, en outre » que -Mascagni diri g era pendant
re, en outre, que 'Mascagni dirigera pendant
son séjour à Vienne sa nouvelle opérette Si
au Burgertheater. '-
— Suivant le correspondant du Morning
Post à Vienne, la municipalité de cette ville
avait l'intention de conférer au violoniste
Fritz Kreisler, à l'occasion de son cinquan-
tième anniversaire, le 2 février prochain, le
titre de citoyen honoraire. Toutefois, certains
conseillers municipaux ont fait remarquer
que le grand artiste était encore un peu jeu-
ne pour recevoir une telle distinction.
ESPAGNE
Voici la liste des ouvrages figurant au lé-
pertoire de la prochaine saison di^, Théâtre
royal de Madrid: La Fiancée du Far West,
de Puccini ; La Virgen de Mayo, de Moreno
Torroba; El Amor Brujo, de F alla ; La Na-
varraise, de Massenet, et Pelléas et Mélisan-
de, de Debussy.
Les artistes engagés pour cette saison sont :
Artistes hommes: Miguel Fleta, Muratore,
Sullivan, Galeffi
Artistes femmes : Maria Llaoer, Mercédès
Capsir, Laura Pasini, Yvonne Gall. Kiva
Teiko
GENEVE
Grand-Théâtre. — Reprise de Louise. — La
composition que Mme Valogne a présentée
du rôle de Louise n'appelle que bien peu
de réserves. Elle y a apporté un souci du dé-
tail, une chaleur d'expression, une vérité d'at-
titudçs dignes des plus flatteuses apprécia-
tions. Le jeu de Mme Valogne montre enfin
cet abandon, qui double le plaisir du spec-
tateur ; d'autre part, la trame vocale a perdu
cette tension volontaire qui entachait certai-
nes de ses précédentes interprétations. L'air
difficile qui ouvre l'acte de la Butte a été
chanté avec un charme qui a emporté les suf-
frages des plus difficiles. Et les révoltes
finales ont eu toute la vigueur désirable, sans
duretés.
Le rôle de Julien ne paraît pas convenir
particulièrement à M. Rubcau, qui a trop sou-
vent manqué d'élan et dont les attaques re-
tardées ont nuit à l'hymne à Paris, chanté
en duo.
M. Cabanel fut un père très vraisemblable
et Mme de Swetska une mère dessinée en
haut relief, au timbre souvent émouvant.
Malgré quelques incertitudes dans les en-
sembles, la soirée fut très satisfaisante: le
couronnement de la muse, en particulier, eut
un joli mouvement. — J. G.
l/VVVVA/VYVWA/VWA/V'VVV'WX'W'V.WWWVVWWTVVWU
P-w- YY w ■«vy t, faubourg
-A- JmTM. JtM* saint-Honoré
.,., BONBONS, CHOCOLATS
SALONS DE THÉ
I\I\I\.J\I\¡'- \I\I\I\I\I\I\I\I\/V\I\:\I\I\I\I\V\I\I\I\i\I\.I\
Une tournée officielle
Je la Comédie ^Française
Bruxelles, 3 décembre.
(De notre correspondant particulier)
La tournée ofticielle de la Comédie-Fran-
çaise présentant Jean de La Fontaine en Bel-
gique a débuté lundi à Anvers de façon écla-
tante.
Bien que la pièce ait déjà été jouée en
cette ville, la salle était comble et le succès
des plus vifs. On peut lire dans la presse
locale :
« Quelle comédie délicate et charmante
que l'œuvre nouvelle, de feu Louis Gean-
dreau et M. Guillot de Saix! En des vers
exquis, d'une harmonie délicieuse, les au-
teurs adressent à Jean de La Fontaine et à
son œuvre un éclatant hommage. Les artistes
firent délicieusement chanter les vers. On a
fort applaudi Marie Leconte dans le double
rôle que la blonde et spirituelle artiste créa il
y a un an passé. On fit fête à la brillante so-
ciétaire ainsi qu'à son camarade Léon Ber*
nard, qui joue le rôle de La Fontaine en
grand, merveilleux et complet artiste. Ce
n'est pas une incarnation, c'est une résurrec-
tion. »
Auprès des protagonistes, Mmes Andrée de
Chauveron et Mary Marquet firent merveille.
On apprécia beaucoup aussi MM. Dorival,
Guilhène, Lafon, Jean Hervé, puis, par ordre
de préférence du public, MM. Henry Mayei
et Pierre Bertin.
Le lendemain, au Théâtre du Parc, à
14 h. 30 très exactement, S. M. la reine
Elisabeth de Belgique parut dans l'avant-
scène, côté jardin, décorée et fleurie à son
intention. DansT'avaiit-scèné, qui lui faisait
face, siégeait S. Exc. M. Herbette, ambas-
sadeur de France en Belgique.
La reine, très gjacieuse, donna plusieurs
fois le signal des applaudissements.
A la fin du spectacle, elle fit prier M.
Guillot de Saix de venir dans sa loge et,
le félicitant pour l'œuvre qu'elle venait d'en-
tendre, le pria de transmettre "ses compli-
ments aux interprètes.
Le même soir, un public sélect emplissait
à nouveau la jolie salle aux destinées de la-
quelle préside en souriant M. Reding, et de
nombreux 1 appels firent plusieurs fois lever
le rideau à la fin de chaque acte.
A l'issue du spectacle, les artistes furent
littéralement acclamés par la foule aussi
nombreuse que choisie. Dans son rôle à trans-
formations, Mlle 'Leconte n'avait pas opéré,
au cours de cette journée, moins de dix-huit
changements, dont certains s'effectuent en
44 secondes ! On fait de tout décidément chez
Molière, même du frégolisme. La tournée
officielle se poursuit par Liège, Gand et Char-
leioi.
! A l'Université des Annales
Les trouvailles
de Christophe Colomb
par M. Claude Farrère
Nous avons fait un beau voyage avec M.
Claude Farrère, pour capitaine, aux « îles
délicieuses » des Antilles.
Les vents alizés nous ont poussé à tra-
vers la mer des Sargasses, au delà de la ré-
gion des calmes, et sans nulle affreuse tem-
pête, jusqu'à ces « îles délicieuses » qui ont
nom : Marie-Galante, la désirable, la Gua-
deloupe, la Dominique, la Martinique.
Là, nous ne vîmes point de peuplades au
teint rouge, comme Christophe Colomb en
rencontra ; ce furent des noirs qui nous ac-
cueillirent. Mais grâce au ciel, nul Caraïbe
ne nous dévora. De la station balnéaire
d'Absalon, nous avons contemplé les champs
de cannes à sucre que dominent les fougè-
res, les pins et les bouleaux. Voici Saint-
Thomas, ile du Danemark; trois profondes
vallées écliancrent les terres, où se suspen-
dent des maisons multicolores. Dans les ca-
fés de la ville, nous vidons d'immenses go-
belets de citronnade glacée. tandis que
Mme Henriette Roggers nous charme par
une chanson mulâtresse et quelques pages
de Thomas l'Agnelet.
Ah ! la Guadeloupe, la française Guade-
loupe, où une flore merveilleuse s'épanouit
autour de villes misérables ; la Guadeloupe
française rayonne de l'oisiveté où « les des-
cendants des victimes du Deux Décembre et
des rescapés de l'éruption du Mont Pelé vi-
vent nonchalamment des rentes que ieur oc-
troie l'Etat français ». M. Claude Farrère
se plut à rappeler la prospérité antique de
ces colonies au temps de Co!bert et déplora
leur déchéance.
M. Claude Farrère affirma que la France
ne pourrait jamais les rendre florissantes et
qu'il valait mieux, ainsi que Napoléon fit
pour la Louisiane, les vendre aux Améri-
cains : ces îles défendent le canal de Pa-
nama; elles sont pour l'Amérique, cn cas
de conflit maritime, d'une utilité vitale ; les
céder serait un moyen d'acquitter une partie
de notre dette envers l'Amérique. M. Claude
Farrère nous a dit que cette solution était
celle que préconisait M. Victor Bérard. Mais
n'était-ce pas là un rêve désagréable que
nous faisions avec M. Claude Farrère ? Nous
en fûmes bien vite arrachés. Un parfum de
tubéreuses et des cris de perroquets nous an-
noncèrent les côtes de Tobago; devant nous,
la falaise toute blanche se dressait.
Naufrage imminent !
— Machine en arrière! ordonna notre il-
lustre capitaine.
Nous l avons en rêvant, monsieur, échappé
belle!
helle! Max FRANTEL.
La conférence de M. Claude Farrère sera
publiée dans Conferencia.
'vwwvwvvvwvvvv vvvvvvwvvvv vvvvvvv* vvvvvw
BÉNÉDICTINE
facilite la digestion
t
Cinémas
t "Films Albatros
L'heureuse mort
C'est une comédie que le titre r/v2.once à
peine, mais dans laquelle le scénario nous fait
entrer assez vite. Un auteur dramatique de
talent, Théodore Larue, incompris jusqu'aux
sifflets et aux pires cabales, périt au cours
d ur.e promenade en mer. On le croit dis-
paru. Il reparaît au moment où on le pleure
et où sa veuve s'apprête à profiter de la
plus-value acquise par les œuvres posthumes
du défunt. Tout le monde trouve intérêt à
le croire, à le dire mort. Sa' popularité, sa
gloire grandissent. Théodore, grâce à 'un-
emprunt de personnalité, assiste à cette série
de succès, s'en étonne et le public en rit,
en rira quand, devant lut, viendra ce film,
comédie du meilleur aloi, vaudevillesque par
endroits, sans excès toutefois. Il y a des trou-
vailles dans les situations et dans les sous-
titres. Félicitons la scénariste, Mme de Bai-1-
lehache, le metteur en scène Nadedjdine et
surtout Nicolas Koline dans Théodore, type
qui par son pitoresque et son naturel fait
le pendant de celui de Morin dans Ce Cochon
de Morin. Sa partenaire Suzanne Bianchetti
joue avec beaucoup d'adresse, d'élégance et
de dignité le rôle de la veuve. MM. Pierre
Labry et René Maupré ont partagé le succès
de leurs camarades.
Faux bruits de grève dans les cinémas.
La Chambre syndicale des artistes musi-
ciens dp Paris et de. la régvn parisienne
nous informe que le bruit, mis en .'¡reula.
tion par une note insérée dans le journal
L Ecran, organe officiel du Syndicat français
des directeurs de cinématographes, qu'un
mouvement d'agitation pour Noël et le jour
de l'an se préparait dans les orchestres de
cinémas, est dénué de tout fondement, là
Chambre syndicale des artistes musiciens de
Paris s'étant mise d'accord avec les princi-
paux groupements directoriaux pour l'allo-
cation d'une indemnité de vie chère varia-
ble, basée sur l'indice fourni trimestrielle-
ment par la préfecture de la Seine
Le comte de Griolet.
L'Université populaire d'Elbeuf vient de
donner avec un succès considérable, dans la
salle du Cirque-Théâtre, la première en
province de cet ouvrage curieux, vibrant et
pittoresque qui, aux mérites d'un scénario
très varié, joint cette qualité, ou plutôt ce
caractère unique: il synchronise à merveille
le geste et la voix. L'auteur du Comte de
Griolet nous le connaissons, c'est M. Raou!
Grimoin-Sanson, un des pionniers du ciné-
ma, trop modeste pour son talent et pour sa
culture artistique et scientifique. Comme au
musée Galliera, lors de l'exposition « Le
Film vocal », dans lequel si parfaitement le
chant et l'image se marient, a obtenu à El-
beuf l'unanimité des bravos.
VW > 'VVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVW't
imiiiiiiimiiimiimmiimiimimmmmmuir
Plus audacieux que Jules Verne.
La foudre captée
L'incendie de l'Hôtel de Ville
Les ruines de la tour Eiffel et de la Made
leine
dans
LA CITÉ FOUDROYÉE
la nouvelle production des FILMS DE FRANCE
(Société des Cinéromans)
présentée dans les principaux
or? Cinémas de Paris i
à partir du 5 DECEMBRE
iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimii
%>WVVVVVl/VVVVVVVWVVVVVtVVVVVVVVVVVVVVV\iVVV
£.'111111111111111IIIIII ItlIIIItlItlIHIIIlfllllIfllllll II II II II IIIIHIIIIIIIIIIIIIIIIIlllllllllHllllJ..
i DERNIÈRE i
S DU CHEF-D'ŒUVRE DE PIERRE LOTI ê
i PÊCHEUR D'ISLANDE i
i • FILM J. DE BARONCELLI =
s à 1' ART I STIC I
¡g 61, RUE DE DOUAI E
; JEUDI, DIMANCHE : matinée à 14 h. 30 ê
S TOUS LES JOURS : soirée à 20 h. 30 S
fiiiiiiiiinuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiitiiiuiiiiiimiiiiiHiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimiiiiiaiiiiiiK^
.VVVVWVWla/VVWX/VX-VWVVVVVWVWVVVVVV'VWVW
Tribunaux
Paris mystérieux
M. Pagliari avait composé et mis à l'écran un
film intitulé Paris mystérieux.
Puis il avait cédé ses droits d'exploitation et confié
le soin de la publicité à la Société des Grandes Pro-
ductiom. Celle-ci chargea M. Spitzmuller de tirer du
film un cinéroman qui fut composé non seulement
au su et au vu de M. Pagliani mais encore sur ses
indications et à l'aide des renseignements complai-
samment fournis par lui.
Aussi lorsque, pIns tard, celui-ci crut opportun
d'assigner M. Spitzmuller en paiement de dommages
pour avoir isans une autorisation expresse, réalisé son
oeuvre, fut-il, par la 36 Chambre, après plaidoirie de
Me- Georges Monteux, Taillcfer et Bibout, débouté
de ses prétentions.
Cette espèce judiciaire pourrait -' par analogie —
servir de sujet à une scène qui viendrait s'ajouter à
celles de Là-Ilaiit. Je verrais fort bien Adam plaidant
en dommages-intérêts contre le Père éternel, pour
avoir sans eon autorisation tiré de son corps la ma-
tière dont fut composée la femme. Et, hors le cas
d'un tribunal céleste formé exclusivement de céliba-
taires, je parierais volontiers sur lo gain du procès.
Louis Fourès.
"fi Aujourd'hui 41
LES MATINEES THEATRALES
COMEDIE-FRANÇAISE, 13 h. 30 : Quinzaines classiques,
Mithridate, tragédie en çinq actes de lfacine.
MM. Sih'ain (Mithridate), ÎUbert Lambrct fils (Xiplia-
rès), Paul Gerbault (Arbate), Escande (Pharnace), Albert
Reyval (Arcas).
Mmes Jeanne Even (Pliœdime), Coionna-Romano (Moni-
ale)
Il était une bergère, conte en un acte, en vers, de M.
André Hivoire.
M. Georges Berr (le-Berger).
Mmes Madeleine liefiaud (la Bergère), Marie Bell (la
Princesse).
L'Eternelle Présence, nocturne en un acte, en vers, de
M. André Dumas.
M. Georges Le Roy (Te Tils).
Mme Weber na iUre).
OPERA-COMIQUE, 13 h. 30 Lakmé.
Mlles îviriy Roussel, Tiphnine, Mouna l'aïva.
MM. Vlllabella, Henri Albert, Bourdin.
Chef d'orchestre : M. ïVrnatid Masson.
On commencera par L'Appel de la Mer.
Mlles Balguerie, SibiIle, Germaine Baye, Ferrat.
M. Giiéint.
Chef d'orchestre : M. Maurice T!'i!!:.!!'.J.
ODEON, 14 heures : Faute de t'entendre.
Jjistribution par ordre d'entrée en scène :
MM. Darras (Beauplan), Georges Ousin (Blum), Lehmann
(un domestique), J. I.auney (de Thorey).
Mlle Mireille (Louise).
Le Malade imaginaire.
Distribution par ordre d'entrée en scène
MM. Darras (ArgHu); Lucien Hector (Bonnefoy), J!an,
rice Cavenne (Cléante), Fabry (Diafoirus), Duard (T "--.
mas), Charpin (Béralde), Cailloux CFlcnnwt), Gcorîva
Adet (Purgon).
Mmes Suzanne Conrtal (Toinstte), Lyliane Garcin (AiibS.
lique), Henriette :M.orft (Bélise). petite Kimonot (Lonisoni.
TRIANON-LYRIQUE, 14 li. 30 : Les Dmgons dr. VIÎ1--3.
NOUVEL-AMBIGU. 14 h. 30 : Le Maquis de Villen:r-l'.
TH. DU PETIT MONDE (Th. Femins), 15 heures : i,ea
Bottes de sept lieues, comédie en trois actes de M. L.
Parmeginni.
Tbéâtres donnant le même SPectacle Que le SO:,. 1
Gaîté-Lyrique (14 h. 30), Porte-Saint-Martin (14 h. 4rA.
Atbéuée (14 h. 30), Th. de Paris (14 h. 30' Gytnna«#
(14 h. 45); ratais-Hoya! (14 h. 30), Th. Antoine (14 h. 30).
Nouveautés (14 h. 45), Bouffes-Parisiens (14 h. SOI, Oliat*.
let (14 h. 30).
Olympia (14 h. 15), Casino de Paris (14 h. 15), Concert
Mayol (14 h. 30), Cirque d'Hiver (14 :1. 30). Empira
(14 h. 30), Alhambra (14 h. 30),
LES CONFERENCES
AU CLUB DU FAUBOURG, Théâtre de la Fourmi, 10,
boulevard Barbes. — A 20 h. 30 précises, Mlle Mor^m-ntu
Guépet : Le règne de la femme. — A 21 h. 30, Mlles
Isabelle Tonarelli, Berthe GaSselin, Jeanne Oorhisicr, Ju.
liette Darco'irt. contre MM. Robert Salomon. Charles Lm;;;v,
Ccblentz. Bontemps : La. femme est-elle supérieure à
l'homme? M. Heury-Paté, député: Les droits cle la femme.
(
M. Gémier a ajouté à sa troupe une maniè-
re de petite fantaisiste, du nom de Parizet,
qui est une « nature » ; pourvu, Dieu, qu'elle
ne sombre point trop tôt dans les petits théâ-
tres ! On écrirait des pièces pour elle, et elle
donnerait aux auteurs l'illusion d'avoir du
génie comique, tellement elle en a, elle, dans
ses extravagances et ses chansons.
..Les critiques de New-York ont été recon-
naissants à M. Gémier de leur avoir offert
une pièce de Lenormard. Le public, lui,
s'est montré plus sensible que celui de Pa-
1*1*5 aux plaisanteries et aux mots du texte,
au point que j'ai eu la stupeur de me de-
mander, durant certains tableaux, si, aux
yeux de certains Newyorkais, Lenormand
n'allait pas faire une concurrence déloyale-aux
ombres de feu Arène et Caillavet. Mais non,
le tragique de la fin remit les choses sur
leur vrai plan.
a egere apprivoisée
Pour commencer leur troisième et dernière
semaine de représentations à New-York, le 24
lîovembre, Gémier et la troupe de l'Odéon
ont donné, au Jolson Theatre, l'adaptation
que M. de La Fouchardière a tentée de La
Mégère apprivoisée, de Shakespeare.
Il est bienrpeu de soirées où je vis autant
rire, à New-York. Les spectateurs, qui ne
viennent pas au théâtre pour faire des théo-
ries, étaient dans la joie à chacune des bla-
Igues de La Fouchardière-Shakespeare, à cha-
cune des trouvailles de mise en scène de Gé-
mier, à chacune des extravagances des « far-
ceurs » de la troupe.
-Le lendemain, dars les journaux, les cri-
tiques newyorkais, de même qu'après la re-
présentation du Marchand de Venise, adapté
Ipar Népoty, ont laissé percer quelque stupeur
de voir Shakespeare traité avec cette gaité.
C'est la vieille histoire des « classiques
qui doivent être ennuyeux pour ne pas frois-
ser les gens sérieux ». Nous connaissons l'an-
tienne.
Et pourtant, si nombre d'ouvrages classi-
ques, à la scène — et de toutes les littéra-
tures — distillent pour le spectateur un en-
ïiui égal à celui qui endort un écolier tradui-
sant du Correlius Nepos, c'est bien la faute
aux critiques du type « respectueux », aux
acteurs pompiers et aux directeurs du type
« conservateurs faute d'imagination ».
Boileau a commencé par reprocher à Mo-
lière les farces de Scapin. Nos critiques, is-
sus de l'Université, dont beaucoup découvrent
le théâtre et les acteurs à l'âge où les gens
du monde ne fréquentent plus que les prê-
tres, ont donné dans ce « bobard » du « théâ-
tre grave » avec une persévérance qui leur
'assure une place choisie dans cette grande
lJIistoire des Raseurs que, j'espère, quelque
petit-neveu de Courteline nous donnera un
juur..
"Le vrai est qu'il est plusieurs sortes de
théâtre et souvent chez le même auteur: on
ne joue pas Le Misanthrope' à la façon du
Médecin malgré lui, ni IIamltt comme La
Mégère appri'voiséc" et même pas Liliom, de
Moln'ar comme ses comédies légères. Il n'y a
que Labich* e qui reste Labiche, et Mouézy-
Eon qui ne change pas-
Nombre d'Ang.lo-Saxons pour qui ShaKcs-
.peare — à juste titre — est une religion,
éblouis par son lyrisme ou son tragique, pas-
sant à pieds joir.ts par-dessus la pii-t comi-
que de son théâtre, aidés qu'ils sont par les
préjugés moraux du puritanisme. Ce sont^eux
qui nous procurent ces immenses cou,-.; de
'.râsoir que* peuvent être une représentation
de Macbeth ou des drames historiques de Sha-
kespeare montés dans le genre pompeux et
creux. Ir
Et c'est pourquoi Gémier me plaît avec
¡Soes inventions "sans nombre, son désir évi-
dent de ne jamais monter une pièce comme
la précédente, ses utilisations d'ur.e phrase,
d'un mot, d'iin silence. Tout lé théâtre n'est
pas dans le tbxtc d'un auteur, si grand soit-il.
*
, è ★ *
Que Gémier lui-même soit charmant, dans
Petrucfiio, vous ne l'ignore2 pas.. Il est svel-
te et désinvolte. C'est uri programme. Je di-
rais même une règle de vie. <
Et toute la troupe de l'Odéon (je ne puis
cnle me répéter sur ce point) est « jeune ».
Lorsque ces acteurs1 sauront, tous, varier leur
diction jiussi bien que le fait Mlle Devillers
(qui fut excellente dans Tranio), ils seront
plus capables de jouer la. comédie moderne.
Mais ils font .merveille dans une farce qui
demande surtout du mouvement et de la vi-
tesse.
Il faut, dans. cette il sottie », citer les noms
de MM. Pasquali et Louis Raymond, deux
valets remarquables d'extravagance, cL celui
d7: M. Donnio qui, en quelques jours,- IL su
apprendre les "facéties des' comiques newvor-
kais, les débiter en anglo-américain avec l'ac-
cent du terroir et plonger la salle dans des
crise de fou rire.
: *
+ *
-La troupe de l'Odéon jouera encore l.e
Bourgeois gentilhomme. Le Marchand (Le Ve-
nise et La Mégète. apprivoisée. I.r.,s pièces
modernes sont éliminées : ceci semble indi-
quer que ce sont les ouvrages classiques et
les grandes mises en scène de Gémier qui ont
surtout intéressé le public américain et fran-
co-américain de New-York.
'=Mais il est peut-être trop tôt pour tirer des
conclusions de-ce séjour à New-York de notre
seconde troupe nationale de comédie.
Nous verrons, un peu plus tard, quels en-
seignements nous devons retenir de cet effort
de Gémier et de sa troupe.
, Louis Thomas.
Un nouveau tliéâtre
dirigé par JLuigi Pirandelto
Luigi Pirandello, dont l'activité littéraire
sst merveilleuse, dirigera d'ici peu, à Rome,
up nouveau théâtre dont l'architecte Virgilio
Marchi achève la construction. Cette salle
comprendra 400 places et sera d'une rare éjé-
gance. .,
'L'auteur des Six Personnages et de Chacun
sa. vérité a un programme bien 'défini: offrir
un tableau complet des dernières expressions
des 'littératures dramatiques italienne et
étrangères. Son théâtre, bien entendu, sera
une scène d'art, mais non pas expérimentale
Parmi les Russes, Pirandello a choisi Ge-
vrieinov, auteur jusqu'ici inconnu,, et, parmi
:les Anglais, lord Untsany, dont il représen-
tera Les Dieux de 'la montagne et Une Nuit
dans un bouge.
Trois auteurs français lui ojit promis, des
pièces: Vildrac, sa Poucettej Jules Romains,
,Le Mariage de M. Letrouadeç, et Jean Coc-
Iteau, Les Epoux de la Tour Eiffel.
Les meilleures pièces du'-théâtre espagnol
.et du théâtre américain seront aussi à l'hon-
'DCUI': Monsieur Pygmàliori, de Giacinto
'Gran, Jusqu'ici inédit en Italie ; El Pedigree,
Ide Riccardo 'Baroja, que l'auteur croît injoua-
ble ; L'Idéal, de- tartinez Sierra, et- Le Sin-
ge, de l'Américain O'Neill. •
Quant aux auteurs italiens, ils seront nom
breux; Pirandello les choisira parmi les jeu-
nes et les inconnus.
Les efforts du metteur .en scène tendront
avant tout à créer l'atmosphère et à faire vi-
vre en elle les personnages, non les auteurs.
JLes représentations auront lieu sans souf-
fleur. La troupe sera nombreuse: quatre pri-
me-donne et trois primi-aitori. Le prix des
places seta élevé, et toute entrée de favem
abolie. Pour la presse, on établira les « ré-
pétitions générales » selon la coutume fran-
çaise. — C.-A. T."
Qetlà
-
T,é bal donné an profit dos Centres de Nourrirons
Aura lieu 1.. samedi .i3 décembre à v heures en rhÔ-
; tel Madeleine Yioimet (5o, avenue Montaigne). Au
programme, le ballet de la mode : Les- grands soirs,
et Mistinguett, et Earl Leslic, Boucot, Saint-Granier.
! Confessions d'auteurs
MM. Tristan Bernard, Yves Mirande,
Gustave Quinson, et.
Elle aussi. au Th. Michel
- Non, M. Tristan Bernard est à Monte-
Carlo, nous dit l'aimable buraliste du* théâ-
tre Michel.
— M. Mirande ?
— Oh ! avec M. Mirande, on ne sait ja-
mais, il va, il vient. Il quitte précipitam-
ment le théâtre, nu-tête, en disant: « Je vais
acheter des cigares, attendez-moi cinq mi-
nutes. » et puis il revient trois jours après.
Mais M. Quinson est là, si vous voulez bien
descendre dans la salle.
L'accueil de M. Gustave Quinson est
franc et cordial comme sa poignée de main.
— Me confesser, moi ? nous dit-il en écla-
MM. Quinson, Tristan Bernard
et Yves Mirande
tant de rire. Je regrette que Tristan ne soit
pas là. pour vous parler à.'Elle oussi.
d'abord, il a l'habitude d'être interviewé et
puis enfin, c'est lui qui a trouvé l'idée ini-
tiale de notre pièce. Depuis quatre ans il
avait cette idée et lorsque nous avons voulu
donner une réplique à jEmbrasses-moi et que
nous nous sommes consultés sur le sujet qui
nous réunirait à nouveau, il nous a dit :
« Voilà. Un homme a passé - toute l'après-
midi avec sa maîtresse qui est aussi l'amie
5e sa femme. A huit heures du soir, la fem-
m« rentre et pour excuser son retard déclare
à son mari : « Figure-toi, mon chéri, que
mon amie une telle, — la maîtresse de son
mari — m'a entraînée toute la journée dans
les magasins. Ah! je suis éreintée !
« Au vote secret, l'idée de Tristan a été
adoptée à l'unanimité et c'est sur ce cane-
vas que nous avons travaillé.
« La réception de la pièce ? Oh, c'est sim-
ple. Trébor nous avait demandé avec insis-
tance une comédie. »
Le directeur du théâtre Michel, qui assite
à l'entretien, précise que la pièce est com-
mandée depuis trois ans.
— Mieux vaut tard que jamais, répond en
souriant M. Quinson, puis il nous déclare
tout net : Que ce soit au Palais-Royal ou
dans tout autre théâtre, nous avons l'habi-
tude de. présenter une pièce à un directeur
de la façon suivante :
« Nous prenons rendez-vous pour lire le
chef-d'œuvre. A cette première entrevue, cha-
cun regarde avec effarement son voisin : C'est
toi qui as'.apporté le manuscrit ? — Non, c'est
toi qui avais dit. — Mais- non, rappelle-
toi »
« Eh bien, mes amis, fait le directeur, ne
vous chicanez, pas, remettons cette lecture à
demaià !»
« C'est là où le troisième complice entre en
scène. Il jure.--naturellement - que les. deux
premiers actes sont terminés, qu'au troisième
il ne manque que le mot de la fin et puis,
avec un art consommé, il raconte le sçé-
nario. Lê directeur emballé donnè un tour et
cette formalité accomplie, le soir même, de-
vant une belle rame de papier blanc nous
nous décidons à écrire acte premier, scène
première. et nous commençons à écrire no-
tre pièce.
« C'est ainsi que nous avons agi pouf
Elle aussi. nous confie M. Quinson en bais-
sant la voix et, désignant M., Trébor, qui
écoute attentivement le duo de' Bianca .de
Bilbao et de Geo Leclercq.
« Surtout ne le lui dites pas ! »
Robert de Thiac.
Petites nouvelles théâtrales
---
L'assemblée générale des sociétaires de la
Comédio-Française. est convoquée pour sa-
medi prochain, après le. matinée, afin d'élire
les membres du nouveau Comité de lecture.
* *
Mlle Lyliane Garcin jouera cet après-midi,
à l'Odéon, Angélique, du Malade Imagi-
naire.
t *
+ *
Le jeudi 11 décembre, à 21 heures, Mlle
Yvonne Sérac donnera, au Théâtre du Vieux-
Colombier, une séance de « musique mimée
et mimes- dans lé silence ».
*
-k ★
Nous apprenons que Mme Ganna Wàlska,
qui se fit applaudir dans oLe Mariage de Fi-
garo et dans Don Juan -au cours du festival
Mozart, donné ce printemps dernier au Théâ-
tre des Champs-Elysées, vient d'être engagée
par MM. Durand et Audier, directeurs de
ll,Opéra de Nice, pour donner sur cette scènç
une série de représentations de Madame But-
terfly et de La Tosoa. , '•
lit Tk •
M. Géo Lecomte, qui a été engagé spécia-
lement par M. Ténot pour faire des créa-
tions importantes au T-héâtre Cluny, feta
sa rentrée demain vendredi dans Baluche lest
de la classe, .vaudeville de MM. Robert de
Thiac et Paul Murio. Il sera entouré de
MM. Corâdin, Maillét, Merville et Marcel
Sablon, de Mmes Brugette, .Mireille Collet,
Yette Zahn et Lily Charton.
Au Caméléon, dimanche 7, à 20 h. 30, con-
férence de M. Charles Fegdal sur Georges
Millandy, poète mélodiste, sous la présidence
de notre collaborateur, M. Gustave Fréja-
ville.
, Des poèmes seront dits par M. Duard,
de l'Odéon, Mlle Andrée Gire, du Théâtre
de l'Œuvre, et M. Henri Chassing. Des
chansons de cabaret et de music-hall, des
mélodies de salon et des refrains populaires
seront chantés par Mmes Guya, Rosalia
Lambrecht, Germaine Hilber, Huguette Het-
ty, Gilberte Rolland, Noël Vergès et Carmen
Vildez ; MM. Henri Dickson, Marc Lélio,
Gaston Rieffler et le comr.,citeur Raoul
Soler.
*
* *
Avant de partir pour Bruxelles et pour
l'Egypte, Mlle Rose Amy va chanter pen-
dant quatorze jou-rs son répertoire à l'Em-
pire. où elle débutera le 5 décembre.
*.
, * *
Dates retenues:
Vendredi 5 décembre. Odéon, en matinée : L'Egale.
- En soirée. Théâtre Edouard-VII : Une Etoile nou-
rwVi : Cluny : Balùche est de la classe l
Samedi 6 décembre, Atelier, en matinée (Théâtre
Athéna) : Le Visage derrière la xntre, Souvenir. -
En soirée, Etoile : Les Amants légitimes.
Lundi 8 décembre, (;rand.(;nignol. matinée, : A/n
do Le Château de la mor/'<<';)/('. L'Affaire de la rue
Moujfetanl. — Comédie des Champs-Elysées, eu soi-
rée : Malborough s'en va-t'en guerre.
Lundi 15 décembre, Mathurins, en soirée : La
Souris Blanche.
Mercredi 17 décembre, Potinière : Mon Vieux.
, LA MUSIQUE
La Musique italienne en deuil 1
La mort et les obsèques
de Puccini
Bruxelles, 2 décembre.
(Pe- notre correspondant particulier.)
Au compositeur de La Bohème et de La
Tosca. Bruxelles a fait des funérailles magni-
fiques.
Ce furent deux éininents professeurs de Flo-
rence et de Naples qui conseillèrent à Puc-
cini de se faire traiter à Bruxelles où Une
méthode nouvelle pour des affections de la
gorge d'une nature aussi redoutable était.
avec succès, pratiquée depuis deux ans. Avant
de procéder à l'opération qu'OL devine, les
médecins belges avaient longuement étudié
l'état général du malade. ys avaient formulé
des réserves quant à l'âge, quant au peu
de résistance du patient, quant à la faibles-
se du cœur. Très détaillé et très précis, un
rapport avait été adressé à leurs confrères
italier.s qui, au reçu de ce diagnostic, les
exhortèrent néanmoins à recourir à la mé-
thode qui pouvait sauver encore Puccini.
Il avait beaucoup maigri. Pourtant l'opé-
ration tentée le lundi, paraissait avoir réus-
si. Le docteur Ledoux que i'ai eu l'occasion
d'interroger m'a fourni, dans les limites Que
lui imposait le secret professionnel, d'inté-
ressantes explications aue Comœdia a été Je
premier à publier. Fidèle à la promesse Que
j'ai faite à l'éminent chirurgien, je ne tra-
hirai pas à mon tour la parole du « repor-
ter » et ne reviendrai pas sur des détails
qui sont d'un ordre pathologique. Je veux
vous parler de Puccini au'il m'a été donuê
de contempler sur son lit de mort. vous dire
le calme et la majesté de ces traits que la
mort, indulgente à l'instant final, s'était con-
tentée d'affiner. 1
L'image n'existait plus du Puccir-i robuste,
au visage plein et régulier. Sur u]i,lit aux
barreaux de cuivre, le corps ressemblait petit,
frêle, recroquevillé. Les mains gantées et
croisées laissaient auand même deviner les
longs doigts du musicien. Le front haut. le
nez sinueux que le ciseau du sculpteur im-
Puccini sur son lit de mort
(Croquis de Henri Logelain,)
placable rendait un peu aquilin, les larges
Larmes pincées par l'étouffement suprême di-
raient l'intelligence, l'enthousiasme, le génie
mobile, ardent, sujet aux revirements et aux
caprices. Sous la courte moustache en brosse,
le menton bref offrait néanmoins le signe de
la volonté romaine. Mais or- restait 'frappe
par la majesté des paupières, lourdes, closes,
comme d'étranges voiles sur la paix d'un
sommeil qui semblait rayonnant, tranquille.
Le masquer comme l'a noté ici le crayon
d'Henri Logelain, s'était immobilisé à tout
jamais dans l'authenticité de son dessin eth-
nique au contour noble et émacié ainsi qu'un
buste florentin.
Et ce n'était pas une curiosité vulgaire
qui, aujourd'hui, attirait la foule, ce n'était
pas une sympathie de hasard qui entassait
sur Puccini ces fleurs dont l'éclatante jonchée
ornait le char funèbre et s'amoncelait dans
trois voitures: roses, chrysanthèmes, dahlias,
lilas, etc, paraissaient réunis par les mains
mêmes des amoureuses:. les Tosca, les Ma-
non, les Mme Butterfly, les Mimi Pinson.
Le cercueil disparaissait sous la végétale
offrande et reposait sous les plis de l'éten-
dard de Savoie.
Dans l'église, tendue de noir, les cloches
ont sonné lentement.
Mgr .Micara, nonce apostolique, dit l'ab-
soute ; .la maîtrise chanta au jubé le fCyric
ELeison, le Pie Jesu. Mme Laure-Bergé, M.
Van Obbergh, sur l'assistance recueillie, fi-
rent passer le frisson des hymnes de Gounod,
de Niedermayer et de Franck. -
A 18 heures 22, en présence de l'ambassa-
deur d'Italie et de nombreuses personnalités,
Giacomo Puccini s'en allait vers la terre na-
tale, vers les funérailles nationales.
• • Charles-André Grouas.
À Rome
A Rome, le Sénat à honoré la mémoire
du compositeur disparu. Au début de la
séance, le président, M. Tittoni, a prononcé
un émouvant discours qui a été écouté de-
bout. Les membres du gouvernement et tous
les sénateurs étaient présents.
M. Tittoni a souligné la popularité mon-
diale du -grand musicien, les mérites qu'il
a fait acquérir à la nation dans le monde
entier et qui honorent son pays et l'impor-
tance de sa disparition qui est un deuil pour
l'art italien.'
Les funérailles à Milan
L'archevêque, Mgr Tosi, a célébré hier
à la cathédrale de Milan la cérémonie du
service funèbre de Puccini, en présence des
autorités et d'une foule immense.
Malgré une pluie persistante, un imposant
cortège formé des autorités, des associations
et des écoles, a accompagné la bière au cime-
tière, en traversant les rues pavoisées en
signe de deuil.
Le ministré de l'Instruction publique, M.
Casati, représentant le gouvernement, assis-
tait à la cérémonie, a-insi que les maires d?
Milan et de Lucques et d'autres hautes per-
sonnalités.
La dépouille a reçu les honneurs militaires
et a été déposée provisoirement dans le tom-
beau de la famille Toscanini.
Une manifestation orphéonique
Sous les auspices de notre confrère Le Ma-
tin et le patronage de la Fédération musi-
cale de France, un grand concours de musi-
que, suivi du Challenge national de la F.M.
de F., aura lieu à Caen le dimanche iq juil-
let 1925.
Toutes les sociétés musicales ayant leur
siège social en France ou aux colonies pour-
ront prendre part à cette manifestation.
Petites nouvelles musicales
Mlle Jane Kirsch reprendra dimanche soir,
à l'Opéra, le rôle de Salomé ô.'Hérodiade.
V\\A/VVVV\A/VVVV VV^'VVVVT/ V V A/VV vvvvvvvvvvvvvv
Ip IL l l C - 0 I N T R, E i l l i,0
J
; Spectacle italien
Il n'est pas de tache plus déplaisante que
celle qui consiste à parler, même incidem-
ment, de Paillasse, à quoi désormais La Na-
varraise sert à la fois de pendant et de di-
gne repoussoir parmi le répertoire de .a
salle Favart. Ayant assisté dimanche soir à
une représentation de la pièce de Léor-caval-
lo, je crois pourtant .utile de relever dans la
distribution le nom de M. Oger. Ce n'est
ni pour louer ni pour blâmer l'interprétation
de l'artiste (qui est d'ailleurs très applaudi) ;
la chose à mes yeux n'en vaut pas la peine.
C'est seulemer-t pour constater qu'il est au
moins imprudent et inopportun de distribuer
si fréquemment Canio à un chanteur qui a,
pour continuer de progresser, l'impérieux be-
soin de soumettre sa voix à un travail de dis-
cipline très stricto,
M.- Oger est un des rares ténors sur lesquels
l'Opéra-Comique peut actuellement fonder
certaines espérances. Pour s'en rendre comp-
te, il n'est que de mesurer le chemin par-
couru par lui depuis un an et l'amélioration
très sensible de cet organe. La troupe est as-
sez mal fournie dans cette tessiture pour qu'il
importe de ne pas compromettre, autant que
.possible, l'heureuse évolution de celui qui
peut levenir un de ses meilleurs éléments.
Or, est-il rien de plus contre-indiqué, pour
l'hygiène vocale, que ce rôle de Canio ?
Nous nous plaçons cette fois uniquement
au point de vue du chant. Probablement, nous
reprochera-t-on quand même à cette occasion
de dénigrer systématiquement le répertoire
italien. Mais précisément ce spectacle qui
commençait par Paillasse comprend t aussi
La Vie de Bohème. Et rien mieux que ce
voisinage ne pouvait faire ressortir la diff(:.
rence de classe .existant entre ceci et cela.
Certainement, il y a des coins de Vie de Bo-
hème assez détestables. Il y en a maints au-
tres qui, mis en valeur -par une jolie inter-
prétation, prennent une significatioD char-
mante. Sous ce rapport, l'Opéra-Comique met
généralement en ligne, et c'est pour nous
plaisir que de le constater, un excellent trio
de « bohèmes », MM. Bourdin et Rousseau
dans Marcel et Schaunard et, dans Colline,
soit M. Dupré, soit M. Azéma, soit M. Tu-
biana. C'était l'autre soir M. Tubiana; il fait
convenablement ressortir le pittoresque du rô-
le. Nous ne l'avons pas entendu chanter ;'u
dernier acte l'adieu à la défroque, mais l'on
imagine qu'il y fait aisément applaudir son
timbre généreux.
Le personnage de Mimi est largement pour-
vu de titulaires salle Favart. L'une des plus
récentes, Mlle Réville, de nouveau souffran-
te, a été j-emplacéc dimanche par Mlk' Féràl-
dy. Nous avions précédemment entendu Mlle
Féraldy dans Micaela, dans Manon, mais ja-
mais dans le personnage principal de lta Vie
de Bohème, dans lequel elle a été affichée
plusieurs fois. Elle l'interprète avec les qua-
lités d'habileté scénique et de charme déjà
constatées et, vocalemeht, avec des ressour-
ces d'une étendue un peu inégale, mais mi-
ses au service d'un goût très appréciable. M.
William Martin fait preuve une fois de pfus
de qualités sonores bien précieuses, malheu-
reusement un peu perverties sur certaines no-
tes aiguës. Mais, de toute évidence, cet or-
gane possède une telle étoffe que l'on doit
faire beaucoun je crédit à la ieunesse de l'ar-
tiste. Mlle Sigillé semble s'être complètement
adaptée au rôle de Musette qu'elle joije et
chante maintenant dans ur.c teinte un peu
plus légère soulignant mieux la façade de la
coquette. ,
Cette représentation de La Bohèw$ avait,
au lendemain, même de la mort de Puccini,un
caractère presque émouvant. A ce propos, si-
gnalons l'amusar.tc 'protestation d'un lecteur
qui s'insurgea après lecture d'un article pa-
ru lundi flans là Vie Musicale, contre l'usage
(très répandu) d'appeler l'ouvrage de Pucci-
ni La Bohème, « Ce titre, écrit-il, est celui
d'une pièce de Léoncavallo. Puccini a fait
La Tic dé Bohème, et cela vaut mieux pour
lui. et pour nous! » Evidemment, mais lors-
que l'on est amer.é à écrire La Bohème, soit
à propos du répertoire de rOpèra-Comique,
soit a propos de la4 production puccinienne,
n'est-il pas clair que l'on entend désigner
Pœuvrc de Puccini, la seule qui compte quel-
que peu et la seule qui soit célèbre. L'abré-
viation est devenue presque classique. Ceci
dit, il n'y aura inconvénient à rendre publi-
quement à Léoncavallo ce qui lui appartient
en propre, si l'on peut dire.
Jean Gandrey-Rety.
1 Dans les Théâtres de quarlier
La Princesse de Chacha à Grenelle
La Princesse de- Chacha, opérette en 3 ac-
tes de MM. Elie Brachet et Georges L'élise,
musique de M. Paul Fauchey, a été donnée
avec un grand succès au Théâtre de Grenelle.
Sur un thème original et gai, le musicien
a brodé des airs agréables et bien venus.
Mmes Marcelle Marcy, Suizy Ruize, Léo
Relet et R. Fleury détaillèrent leurs couplets
avec maîtrise et s'affirmèrent bonnes comé-
diennes dans le dialogue
M. F. Rosany, un gentil ténorino, présenta
un amoureux plein de charme. MM. Max
Revoi, Rémagnot, Péborde et Dachary, comi-
ques du meilleur aloi, et G. LégIisp 1'ur., des
auteurs, excitèrent les rires de la salle.
L'orchestre et les. chœurs, sous l'habile di-
rection de M. Ghislain, furent excellents.
Il est juste de féliciter la direction de
cette scène de quartier pour son effort artis-
tique.
La Musique à l'Etranger
ANGLETERRE
Le violoniste autrichien Fritz Kreisler a
donné un second récital dimanche dernier à
l'Albert Hall.
— Beau récital, samedi dernier, au Wigmo-
re Hall par le pianiste Cortot, qui a rem-
porté le plus grand succès dans un program-
me. composé d'œuvres de César Franck, de
Chopin et de Debussy.
- Un concert, le quatrième d'une série
consacrée aux jeunes enfants, a été donné sa.
medi au Westminster Hall. Les chœurs phil-
harmoniques ont exécuté à cette occasion la
Messe en si mineur, de Bach, qui a été écou-
tée dans un silence véritablement religieux
par les 2.000 jeunes auditeurs et auditrices.
AUTRICHE
- Le compositeur Pietro Mascagni a signé
avec la direction de l'Opéra de Vienne un
contrat d'une durée de deux mois pendant
lesquels il dirigera une série de représenta-
tions d'ouvrages italiens dont La Traviata,
Aida, Le Trouvère et UAmi Fritz. On décla-
re, en outre » que -Mascagni diri g era pendant
re, en outre, que 'Mascagni dirigera pendant
son séjour à Vienne sa nouvelle opérette Si
au Burgertheater. '-
— Suivant le correspondant du Morning
Post à Vienne, la municipalité de cette ville
avait l'intention de conférer au violoniste
Fritz Kreisler, à l'occasion de son cinquan-
tième anniversaire, le 2 février prochain, le
titre de citoyen honoraire. Toutefois, certains
conseillers municipaux ont fait remarquer
que le grand artiste était encore un peu jeu-
ne pour recevoir une telle distinction.
ESPAGNE
Voici la liste des ouvrages figurant au lé-
pertoire de la prochaine saison di^, Théâtre
royal de Madrid: La Fiancée du Far West,
de Puccini ; La Virgen de Mayo, de Moreno
Torroba; El Amor Brujo, de F alla ; La Na-
varraise, de Massenet, et Pelléas et Mélisan-
de, de Debussy.
Les artistes engagés pour cette saison sont :
Artistes hommes: Miguel Fleta, Muratore,
Sullivan, Galeffi
Artistes femmes : Maria Llaoer, Mercédès
Capsir, Laura Pasini, Yvonne Gall. Kiva
Teiko
GENEVE
Grand-Théâtre. — Reprise de Louise. — La
composition que Mme Valogne a présentée
du rôle de Louise n'appelle que bien peu
de réserves. Elle y a apporté un souci du dé-
tail, une chaleur d'expression, une vérité d'at-
titudçs dignes des plus flatteuses apprécia-
tions. Le jeu de Mme Valogne montre enfin
cet abandon, qui double le plaisir du spec-
tateur ; d'autre part, la trame vocale a perdu
cette tension volontaire qui entachait certai-
nes de ses précédentes interprétations. L'air
difficile qui ouvre l'acte de la Butte a été
chanté avec un charme qui a emporté les suf-
frages des plus difficiles. Et les révoltes
finales ont eu toute la vigueur désirable, sans
duretés.
Le rôle de Julien ne paraît pas convenir
particulièrement à M. Rubcau, qui a trop sou-
vent manqué d'élan et dont les attaques re-
tardées ont nuit à l'hymne à Paris, chanté
en duo.
M. Cabanel fut un père très vraisemblable
et Mme de Swetska une mère dessinée en
haut relief, au timbre souvent émouvant.
Malgré quelques incertitudes dans les en-
sembles, la soirée fut très satisfaisante: le
couronnement de la muse, en particulier, eut
un joli mouvement. — J. G.
l/VVVVA/VYVWA/VWA/V'VVV'WX'W'V.WWWVVWWTVVWU
P-w- YY w ■«vy t, faubourg
-A- JmTM. JtM* saint-Honoré
.,., BONBONS, CHOCOLATS
SALONS DE THÉ
I\I\I\.J\I\¡'- \I\I\I\I\I\I\I\I\/V\I\:\I\I\I\I\V\I\I\I\i\I\.I\
Une tournée officielle
Je la Comédie ^Française
Bruxelles, 3 décembre.
(De notre correspondant particulier)
La tournée ofticielle de la Comédie-Fran-
çaise présentant Jean de La Fontaine en Bel-
gique a débuté lundi à Anvers de façon écla-
tante.
Bien que la pièce ait déjà été jouée en
cette ville, la salle était comble et le succès
des plus vifs. On peut lire dans la presse
locale :
« Quelle comédie délicate et charmante
que l'œuvre nouvelle, de feu Louis Gean-
dreau et M. Guillot de Saix! En des vers
exquis, d'une harmonie délicieuse, les au-
teurs adressent à Jean de La Fontaine et à
son œuvre un éclatant hommage. Les artistes
firent délicieusement chanter les vers. On a
fort applaudi Marie Leconte dans le double
rôle que la blonde et spirituelle artiste créa il
y a un an passé. On fit fête à la brillante so-
ciétaire ainsi qu'à son camarade Léon Ber*
nard, qui joue le rôle de La Fontaine en
grand, merveilleux et complet artiste. Ce
n'est pas une incarnation, c'est une résurrec-
tion. »
Auprès des protagonistes, Mmes Andrée de
Chauveron et Mary Marquet firent merveille.
On apprécia beaucoup aussi MM. Dorival,
Guilhène, Lafon, Jean Hervé, puis, par ordre
de préférence du public, MM. Henry Mayei
et Pierre Bertin.
Le lendemain, au Théâtre du Parc, à
14 h. 30 très exactement, S. M. la reine
Elisabeth de Belgique parut dans l'avant-
scène, côté jardin, décorée et fleurie à son
intention. DansT'avaiit-scèné, qui lui faisait
face, siégeait S. Exc. M. Herbette, ambas-
sadeur de France en Belgique.
La reine, très gjacieuse, donna plusieurs
fois le signal des applaudissements.
A la fin du spectacle, elle fit prier M.
Guillot de Saix de venir dans sa loge et,
le félicitant pour l'œuvre qu'elle venait d'en-
tendre, le pria de transmettre "ses compli-
ments aux interprètes.
Le même soir, un public sélect emplissait
à nouveau la jolie salle aux destinées de la-
quelle préside en souriant M. Reding, et de
nombreux 1 appels firent plusieurs fois lever
le rideau à la fin de chaque acte.
A l'issue du spectacle, les artistes furent
littéralement acclamés par la foule aussi
nombreuse que choisie. Dans son rôle à trans-
formations, Mlle 'Leconte n'avait pas opéré,
au cours de cette journée, moins de dix-huit
changements, dont certains s'effectuent en
44 secondes ! On fait de tout décidément chez
Molière, même du frégolisme. La tournée
officielle se poursuit par Liège, Gand et Char-
leioi.
! A l'Université des Annales
Les trouvailles
de Christophe Colomb
par M. Claude Farrère
Nous avons fait un beau voyage avec M.
Claude Farrère, pour capitaine, aux « îles
délicieuses » des Antilles.
Les vents alizés nous ont poussé à tra-
vers la mer des Sargasses, au delà de la ré-
gion des calmes, et sans nulle affreuse tem-
pête, jusqu'à ces « îles délicieuses » qui ont
nom : Marie-Galante, la désirable, la Gua-
deloupe, la Dominique, la Martinique.
Là, nous ne vîmes point de peuplades au
teint rouge, comme Christophe Colomb en
rencontra ; ce furent des noirs qui nous ac-
cueillirent. Mais grâce au ciel, nul Caraïbe
ne nous dévora. De la station balnéaire
d'Absalon, nous avons contemplé les champs
de cannes à sucre que dominent les fougè-
res, les pins et les bouleaux. Voici Saint-
Thomas, ile du Danemark; trois profondes
vallées écliancrent les terres, où se suspen-
dent des maisons multicolores. Dans les ca-
fés de la ville, nous vidons d'immenses go-
belets de citronnade glacée. tandis que
Mme Henriette Roggers nous charme par
une chanson mulâtresse et quelques pages
de Thomas l'Agnelet.
Ah ! la Guadeloupe, la française Guade-
loupe, où une flore merveilleuse s'épanouit
autour de villes misérables ; la Guadeloupe
française rayonne de l'oisiveté où « les des-
cendants des victimes du Deux Décembre et
des rescapés de l'éruption du Mont Pelé vi-
vent nonchalamment des rentes que ieur oc-
troie l'Etat français ». M. Claude Farrère
se plut à rappeler la prospérité antique de
ces colonies au temps de Co!bert et déplora
leur déchéance.
M. Claude Farrère affirma que la France
ne pourrait jamais les rendre florissantes et
qu'il valait mieux, ainsi que Napoléon fit
pour la Louisiane, les vendre aux Améri-
cains : ces îles défendent le canal de Pa-
nama; elles sont pour l'Amérique, cn cas
de conflit maritime, d'une utilité vitale ; les
céder serait un moyen d'acquitter une partie
de notre dette envers l'Amérique. M. Claude
Farrère nous a dit que cette solution était
celle que préconisait M. Victor Bérard. Mais
n'était-ce pas là un rêve désagréable que
nous faisions avec M. Claude Farrère ? Nous
en fûmes bien vite arrachés. Un parfum de
tubéreuses et des cris de perroquets nous an-
noncèrent les côtes de Tobago; devant nous,
la falaise toute blanche se dressait.
Naufrage imminent !
— Machine en arrière! ordonna notre il-
lustre capitaine.
Nous l avons en rêvant, monsieur, échappé
belle!
helle! Max FRANTEL.
La conférence de M. Claude Farrère sera
publiée dans Conferencia.
'vwwvwvvvwvvvv vvvvvvwvvvv vvvvvvv* vvvvvw
BÉNÉDICTINE
facilite la digestion
t
Cinémas
t "Films Albatros
L'heureuse mort
C'est une comédie que le titre r/v2.once à
peine, mais dans laquelle le scénario nous fait
entrer assez vite. Un auteur dramatique de
talent, Théodore Larue, incompris jusqu'aux
sifflets et aux pires cabales, périt au cours
d ur.e promenade en mer. On le croit dis-
paru. Il reparaît au moment où on le pleure
et où sa veuve s'apprête à profiter de la
plus-value acquise par les œuvres posthumes
du défunt. Tout le monde trouve intérêt à
le croire, à le dire mort. Sa' popularité, sa
gloire grandissent. Théodore, grâce à 'un-
emprunt de personnalité, assiste à cette série
de succès, s'en étonne et le public en rit,
en rira quand, devant lut, viendra ce film,
comédie du meilleur aloi, vaudevillesque par
endroits, sans excès toutefois. Il y a des trou-
vailles dans les situations et dans les sous-
titres. Félicitons la scénariste, Mme de Bai-1-
lehache, le metteur en scène Nadedjdine et
surtout Nicolas Koline dans Théodore, type
qui par son pitoresque et son naturel fait
le pendant de celui de Morin dans Ce Cochon
de Morin. Sa partenaire Suzanne Bianchetti
joue avec beaucoup d'adresse, d'élégance et
de dignité le rôle de la veuve. MM. Pierre
Labry et René Maupré ont partagé le succès
de leurs camarades.
Faux bruits de grève dans les cinémas.
La Chambre syndicale des artistes musi-
ciens dp Paris et de. la régvn parisienne
nous informe que le bruit, mis en .'¡reula.
tion par une note insérée dans le journal
L Ecran, organe officiel du Syndicat français
des directeurs de cinématographes, qu'un
mouvement d'agitation pour Noël et le jour
de l'an se préparait dans les orchestres de
cinémas, est dénué de tout fondement, là
Chambre syndicale des artistes musiciens de
Paris s'étant mise d'accord avec les princi-
paux groupements directoriaux pour l'allo-
cation d'une indemnité de vie chère varia-
ble, basée sur l'indice fourni trimestrielle-
ment par la préfecture de la Seine
Le comte de Griolet.
L'Université populaire d'Elbeuf vient de
donner avec un succès considérable, dans la
salle du Cirque-Théâtre, la première en
province de cet ouvrage curieux, vibrant et
pittoresque qui, aux mérites d'un scénario
très varié, joint cette qualité, ou plutôt ce
caractère unique: il synchronise à merveille
le geste et la voix. L'auteur du Comte de
Griolet nous le connaissons, c'est M. Raou!
Grimoin-Sanson, un des pionniers du ciné-
ma, trop modeste pour son talent et pour sa
culture artistique et scientifique. Comme au
musée Galliera, lors de l'exposition « Le
Film vocal », dans lequel si parfaitement le
chant et l'image se marient, a obtenu à El-
beuf l'unanimité des bravos.
VW > 'VVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVW't
imiiiiiiimiiimiimmiimiimimmmmmuir
Plus audacieux que Jules Verne.
La foudre captée
L'incendie de l'Hôtel de Ville
Les ruines de la tour Eiffel et de la Made
leine
dans
LA CITÉ FOUDROYÉE
la nouvelle production des FILMS DE FRANCE
(Société des Cinéromans)
présentée dans les principaux
or? Cinémas de Paris i
à partir du 5 DECEMBRE
iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimii
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i DERNIÈRE i
S DU CHEF-D'ŒUVRE DE PIERRE LOTI ê
i PÊCHEUR D'ISLANDE i
i • FILM J. DE BARONCELLI =
s à 1' ART I STIC I
¡g 61, RUE DE DOUAI E
; JEUDI, DIMANCHE : matinée à 14 h. 30 ê
S TOUS LES JOURS : soirée à 20 h. 30 S
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Tribunaux
Paris mystérieux
M. Pagliari avait composé et mis à l'écran un
film intitulé Paris mystérieux.
Puis il avait cédé ses droits d'exploitation et confié
le soin de la publicité à la Société des Grandes Pro-
ductiom. Celle-ci chargea M. Spitzmuller de tirer du
film un cinéroman qui fut composé non seulement
au su et au vu de M. Pagliani mais encore sur ses
indications et à l'aide des renseignements complai-
samment fournis par lui.
Aussi lorsque, pIns tard, celui-ci crut opportun
d'assigner M. Spitzmuller en paiement de dommages
pour avoir isans une autorisation expresse, réalisé son
oeuvre, fut-il, par la 36 Chambre, après plaidoirie de
Me- Georges Monteux, Taillcfer et Bibout, débouté
de ses prétentions.
Cette espèce judiciaire pourrait -' par analogie —
servir de sujet à une scène qui viendrait s'ajouter à
celles de Là-Ilaiit. Je verrais fort bien Adam plaidant
en dommages-intérêts contre le Père éternel, pour
avoir sans eon autorisation tiré de son corps la ma-
tière dont fut composée la femme. Et, hors le cas
d'un tribunal céleste formé exclusivement de céliba-
taires, je parierais volontiers sur lo gain du procès.
Louis Fourès.
"fi Aujourd'hui 41
LES MATINEES THEATRALES
COMEDIE-FRANÇAISE, 13 h. 30 : Quinzaines classiques,
Mithridate, tragédie en çinq actes de lfacine.
MM. Sih'ain (Mithridate), ÎUbert Lambrct fils (Xiplia-
rès), Paul Gerbault (Arbate), Escande (Pharnace), Albert
Reyval (Arcas).
Mmes Jeanne Even (Pliœdime), Coionna-Romano (Moni-
ale)
Il était une bergère, conte en un acte, en vers, de M.
André Hivoire.
M. Georges Berr (le-Berger).
Mmes Madeleine liefiaud (la Bergère), Marie Bell (la
Princesse).
L'Eternelle Présence, nocturne en un acte, en vers, de
M. André Dumas.
M. Georges Le Roy (Te Tils).
Mme Weber na iUre).
OPERA-COMIQUE, 13 h. 30 Lakmé.
Mlles îviriy Roussel, Tiphnine, Mouna l'aïva.
MM. Vlllabella, Henri Albert, Bourdin.
Chef d'orchestre : M. ïVrnatid Masson.
On commencera par L'Appel de la Mer.
Mlles Balguerie, SibiIle, Germaine Baye, Ferrat.
M. Giiéint.
Chef d'orchestre : M. Maurice T!'i!!:.!!'.J.
ODEON, 14 heures : Faute de t'entendre.
Jjistribution par ordre d'entrée en scène :
MM. Darras (Beauplan), Georges Ousin (Blum), Lehmann
(un domestique), J. I.auney (de Thorey).
Mlle Mireille (Louise).
Le Malade imaginaire.
Distribution par ordre d'entrée en scène
MM. Darras (ArgHu); Lucien Hector (Bonnefoy), J!an,
rice Cavenne (Cléante), Fabry (Diafoirus), Duard (T "--.
mas), Charpin (Béralde), Cailloux CFlcnnwt), Gcorîva
Adet (Purgon).
Mmes Suzanne Conrtal (Toinstte), Lyliane Garcin (AiibS.
lique), Henriette :M.orft (Bélise). petite Kimonot (Lonisoni.
TRIANON-LYRIQUE, 14 li. 30 : Les Dmgons dr. VIÎ1--3.
NOUVEL-AMBIGU. 14 h. 30 : Le Maquis de Villen:r-l'.
TH. DU PETIT MONDE (Th. Femins), 15 heures : i,ea
Bottes de sept lieues, comédie en trois actes de M. L.
Parmeginni.
Tbéâtres donnant le même SPectacle Que le SO:,. 1
Gaîté-Lyrique (14 h. 30), Porte-Saint-Martin (14 h. 4rA.
Atbéuée (14 h. 30), Th. de Paris (14 h. 30' Gytnna«#
(14 h. 45); ratais-Hoya! (14 h. 30), Th. Antoine (14 h. 30).
Nouveautés (14 h. 45), Bouffes-Parisiens (14 h. SOI, Oliat*.
let (14 h. 30).
Olympia (14 h. 15), Casino de Paris (14 h. 15), Concert
Mayol (14 h. 30), Cirque d'Hiver (14 :1. 30). Empira
(14 h. 30), Alhambra (14 h. 30),
LES CONFERENCES
AU CLUB DU FAUBOURG, Théâtre de la Fourmi, 10,
boulevard Barbes. — A 20 h. 30 précises, Mlle Mor^m-ntu
Guépet : Le règne de la femme. — A 21 h. 30, Mlles
Isabelle Tonarelli, Berthe GaSselin, Jeanne Oorhisicr, Ju.
liette Darco'irt. contre MM. Robert Salomon. Charles Lm;;;v,
Ccblentz. Bontemps : La. femme est-elle supérieure à
l'homme? M. Heury-Paté, député: Les droits cle la femme.
(
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