Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1924-07-08
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 08 juillet 1924 08 juillet 1924
Description : 1924/07/08 (A17,N4218). 1924/07/08 (A17,N4218).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7654484j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/08/2016
- !'1th Année Nô 4218 ,LeNnmeroqnotidien(Pa.ris-Départements):VINGT-CINQ Centimes Mardi 8 Juillet 1924
Gabriel ALPHAUD
Directeur
.Une ample comédie à cent actes divers,
Et dont la scène est l'Univers.
(LA FONTAINE.)
RÉDACTION-ADMINISTRATION
, Boulevard PoissonnièreT Parti
Paul GRÉGORIO, Secrétaire-Général
ABONNEMENTS 3 MOIS 6 MOIS 1 Atf
France et Colonies. 23 11 «3 11 va w
HJnlon postale 34 » 64 11 HO »
PUBLICITÉ : aux Bureaux de Comœdi»
à l'Agence Havas, 62, Rue de Richelieu
et dans ses succursales
Toute ta Correspondance doit être adressée au Directeur
- AUJOURD'HUI - S
Fête à souhaiter : Blanche.
Chaleur croissante. Beau ternps. -
Ciel nuageux.
Minimum + 1-4
RÉDACTION : Louvre t n-oa
,. ( 18-07
ADMINISTR. : Central ( 88-07
( 88-08
Adresse Télégraphique: COMŒDIA-PARIS
Chèque postal: 326-72-PARIS
Le Carnet dAladin
Le Train Bleu
dans la piscine.
Deauvilie, 7 juillet.
Laissez-moi vous dire en deux coups
de plume comment le train bleu est tom-
bé dans la piscine.
Si Michel Georges-Michel n'est pas un
flemmard, il vous donnera ses impres-
sions; mais tout à l'heure il dormait en-
core, plié en deux sur son édredon rose,
dans l'appartement du shah de Perse.
Qui n'a pas vu dormir Georges-Michel
ne connaît pas l'image de l'innocence !
Les valets de chambre sonnaient le
branle-bas à tous les étages du Royal à
cause du départ de neuf heures et du
rassemblement des pourboires. D'autres
vous diront ce que furent la vie d'hôtel,
la Potinière, les déjeuners et les dîners
en ces mémorables journées qui mar-
quent unè date ineffaçable sur les tablet-
tes de Deauville. Ils vous diront aussi
comment, après l'immersion dans la Grande Bleue, on peut se livrer, dans le bassin
pompéïen du nouveau Deauville-les-Bains, à la caresse des jets d'eau douce.
s (Photo « Monde Illustré ».)
que le manteau blanc de'M. Reynaldo
Hahn a fait sensation, que. la soirée au
théâtre fut pleine d'imprévu et d'entrain,
que M. Colas est le héros du jour, que
Boby a passé son « bac » et que M.
Cornuché, de plus en plus philosophe,
pourrait bien, un. jour ou l'autre, se
laisser sacrer empereur par le fait mê-
me que Rome est dans ses murs !. Ro-
me ? Que dis-je ?. Mieux encore !.
La rei-ne des thermes et des eaux, des
baignades et des naïades, des barbota-
ges sur le porphyre et des farnientes
dans la vapeur.!. JDeâuville-Rome-Pom-
pei., les Thermes romains sont ressus-
cites !.
Au bout du train bleu, l'an dernier, il
y avait la cagnotte et la Potinière. Il y
aura désormais (depuis hier) les bains,
la cagnotte et la Potinière. On va se bai-
gner à. Deauville !. Et c'est la raison
pour laquelle les gens qui n'ont pas une
académie irréprochable ne se sont pas
embarqués. Notre train bleu. en a gagné
je ne sais quel charme familial qui trans-
forma les prétentieux en bons garçons,
les bons garçons en gais lurons, les
étoiles en satellites, et tourna l'esprit de
chacun d'un cran du côté de la bonne
humeur. Quand la charmante Johnsson
dansa avec Sonia Pawloff, elle nous
montra ses mollets sur un rythme de
Beethoven transformé en gigue, Mauri-
ce Prax séduisit un sommelier le pre-
mier soir, rien qu'en tournant trois fois
de l'œil dans son visage de collégien en
vadrouille. Nous eûmes aussi du vin
rouge (1914) en rabiot et des fraises
Melba en pagaye; de Fels pleurait sur
une boîte-de cigares ses illusions envo-
lées. Il avait vu sauter la banque sous
son nez ! Maurice de Waleffe, toujours
spirituel et souriant, conseillait à James
de Coquet de ne rien télégraphier à Pa-
ris sans prévenir les copains, tandis que
de Montgon écoutait Clair Guyot qui,
croquant Sem que croquait Bib, racon-
tait à Marc Varenne des histoires pres-
ques marseillaises avec un accent mont-
martrois. Hallaure faisait du bruit com-
me un régiment de dragons aux prises
avec des hussards. Il réveillerait Tut-
Ank-Amon d'un coup de gueule !. Mar-
celle Praince et Delysia électrisaient
l'air; Denise Grey, Davia, Lysis et Jas-
mine le parfumaient. En béret presque
basque et brodé d'argent, Mlle Calvat
en faisait autant. Les gens sérieux n'é-
taient pas moins agréables que les au-
tres. Ainsi, nous parlâmes politique et
littérature avec M. Noblemaire, avec
Georges Loiseau, avec M. Leroux, avec
M. Tony Raymond et avec Fernand
Lefèvre. Deauville, du nord au sud
et du haut en bas, était à nous !.
Cette constatation ne manqua pas de
nous flatter. Le train bleu na 1 est un
train vengeur !. Il remplace l'argent
par l'esprit. Paris a droit de cité le pre-
mier sous les pommiers., les étrangers
viennent ensuite ! Tant mieux pour
eux., ou tant pis ! C'est leur affaire !
Mais les locaux inédits sont baptisés de-
puis hier sous le signe du Tendre !
'Le premier soir, M. Cornuché nous
attendait dans le hall du Royal. Il avait
pour chacun un compliment du meilleur
goût et proportionné à nos âges aussi
bien qu'à notre importance. M. Cornu-
ché finira ambassadeur. Voilà belle lu-
rette qu'il le devrait être ! C'est un di-
plomate né. M. Colas, le lendemain ma-
tin, nous fit à son tour les honneurs. Il
nous présenta la huitième merveille du
monde, enfin achevée. Bains de porphy-
re, de mosaïque, de gazon, de marbra
et de" fleurs sur la plage même. M. Co-
las ne se doute peut-être pas que nous
lui devons là une audacieuse et sensa-
tionnelle innovation ! L'Angleterre, l'A-
mérique, les passants célèbres et fortu-
nés du Deauville estival pourront cher-
cher ailleurs si Pompei ne s'y trouve
pas. Ils chercheront en vain. Pompei
est en Normandie !. Le soleil faisait la
moue. M. de Weindel, qui avait mis ses
lunettes, les retira et Jean-Gabriel Do-
mergue blagua les nuages. Il-était ma-
gnifique avec sa barbiche noire à la Bor-
gia piquée vers le ciel !
— Pleuvra ! Pleuvra pas ! cria Sem.
— Pleuvra pas ! assura notre ami Ad-
da, le fameux architecte, planté droit de-
vant son œuvre. Les photographes et les
cinémas s'installèrent en rond autour du
bassin bleu et or garni de jets d'eau. Et
les moins froussards se déshabillèrent
'Les curieux étrangers au train bleu
furent soigneusement maintenus à l'ex-
térieur de l'enceinte par un service d'or-
dre sévère et stylé. Ils n'étaient pas ad-
mis à faire trempette !Les trois gardiens de
plage, en flanelle rouge, durent venir à
la rescousse. Pendant ce temps, sur le
sable, battue de vent, la mer faisait la
folle. Elle folâtrait en vérité, coiffée d'é-
meraude et de mousse, sous un panache
échevelé de nuées. Michel Georges-Mi-
chel la dédaignait; en caleçon de bain, il
rassemblait ses légions ! Hallaure s'était
arcbouté à l'extrême pointe du jet
central et prenait sa douche à J'envers.
Marcel Colas sifflait, un cocktail qu'on
avait apporté, attaché dans une bouteil-
le, au capot de sa Voisin et, plus loin,
dans le décor des géraniums, vêtue d'u-
ne robe unie et claire aussi simplement
harmonieuse qu'une tunique antique,
Mme Jeanne Philippi, reine de Deauvil-
le, riait de nos enfantillages. Alors les
baigneurs firent la haie:
- Passez, Antinéa !
Elle passa ! Et S. M. Eugène Cornu-
ché, Marcellus, Julius César Imperator,
lui offrit son bras. L'heure du déjeuner
approchait. M. Colas, entouré du train
au complet, dut se laisser photographier
sous toutes les coutures. Les hommes en
caleçon se précipitèrent dans la mer.
James de Coquet perdit pied, mais il se
raccrocha à Trébor qui nage comme un
champion. Le soleil parut. Nous nous
amusions depuis trois heures comme
des fous, heureux de trouver à Deau-
ville un charme inédit. C'est alors seu-
lement que nous aperçûmes qu'il man-
quait à l'appel deux hommes à poils :
André de Fouquières et sa moustache.,
Tristan Bernard et sa barbe !
Pi erre-PI es sis.
NOS HOTES
:S. A. R. le Prince de Galles
a inauguré hier, à Notre-Danie, une plaque
à la mémoire des soldats britanniques tombés
au champ d' honneur, puis il s'est rendit à
l'Arc de TriomPhey et. en présence desllthlè-
tes olympiques de Grande-Bretagne, a déposé
une couronne sur la tombe du Soldat inconnu.
(Photo Henri Manuel.)
M. 1VIac Donald
doit arriver .à Paris cet après-midi, à 16 kr'{-
rcs. Le premier ministre de Grande-Breta-
gue, poursuivant son œuvre de rapproche-
ment entre la France et VAngleterre, confé-
rera, dans la soiréeavec M. Ed. Herriot. en
'¡.'zte de préparer la conférence du 16 juillet.
(Photo Meurisse).
Il L'Intransigeant" inaugure "-
t sa nouvelle demeure
Une maison : pour un journal. Quoi de
plus naturel semble-t-il Quoi de plus rare
à Paris où la'plupart des journaux utilisent
des immeubles qui n'ont pas été bâtis à. leurs
fins! M. Léon Bailby a voulu, pour çouron-
ner et stimuler l'ascension magnifique de
VIntransigeant. édifier à Paris, en plein
cœur du Paris laborieux, à deux pas de la
grouillante iue du Croissant,.» la maison
d'un journal moderne ».
« Maison » est un forme modeste, car l'é-
difice de la rue Réaumur, à la blanche fa-
çade, aux lignes droites, aux vçrrières im-
fgnses, tient à la fois du palais et de l'usine.
t l'élite de Paris qui, durant trois jours,
lia visitée était tantôt émerveillée par l'ad-
mirable coordination des organes, disposés
de façon à économiser le temps et les ef-
forts de chacun ; tantôt ravie par l'origina-
Le fronton de la Maison de « L'Intransigeant »
par le sculpteur Navarre
lité d'un décor vraiment moderne, vraiment
inspiré d'un esprit nouveau.
Pierre Sardou en fut l'architecte. Il a creu-
sé le sol jusqu'à quinze mètres pour loger
dans cette énorme excavation un garage pour
quarante automobiles, un magasin pour les
papiers, enfin un hall où tournoient douze
impressionnantes rotatives.
Là-dessus, il a élevé six étages, où sont
répartis les divers services de L'hztrallsi.
geant : direction, rédaction, administration,
publicité, propagande. Au faite de ces six
étages, une, magnifique terrasse domine Pa-
ris.
Sur ce belvédère, hier, une brillante assem-
blée, où l'on reconnaissait des maréchaux,
des présidents du Conseil, des ministres, des
ambassadeurs, les artistes les plus fameux et
les personnalités les plus brillantes, s'exta-
siaient sur ce qu'ils venaient de contempler,
tandis qu'une collation était servie.
Et tous louaient les lignes sobres, les co-
lonnes et les plans dépouillés de la concep-
tion architecturale de Pierre Sardou. Ils
louaient les étonnantes verrières conçues par
le sculpteur Navarre, ces gigantesques gri-
sailles où le verre cesse d'être l'esclave em-
prisonné.dans du plomb et n'est plus sou-
tenu que par de lames de fer elles-mêmes
décoratives. Du même sculpteur, ils avaient
admiré, dominant la façade aux lignes ner-
veuses, les groupes de pierre où Navarre a
vraiment fixé le style des fabricateurs d'un
journal.
Ils avaient vu, au passage, toute une ins-
tallation où la mécanique la plus novatrice,
triomphant de toutes les difficultés, -..upprime
vraiment les distances. Mais leur impression
majeure restait' que M. Léon Bailby et ses
collaborateurs fussent parvenus à entourer de
tant de goût, de clarté et de véritables en-
chantements artistiques tout cet appareil tech-
nique, d'ordinaire si rébarbatif
• Et c'est bien là, en effet, le caractère par-
ticulier de la nouvelle maison de L Intran-
sigeant : à la veille de l'Exposition des Arts
décoratifs de 1925, elle apporte la preuve
vivante — et de quelle vie ardente ! — que
la France crée peu à peu un style contem-
porain, un style dont toutes les formes s'ins-
pirent de cette régularité, de cette précision
qui donnent tant d'éloquence aux formes de
la mécanique.
Ainsi que l'avait naguère rêvé Léon Bailby,
cette demeure ne sert pas seulement à sa
destination pratique : elle incarne l'effort
d'une époque pour se délivrer du passé et
inventer l'avenir.
Gabriel Boissy.
Autour d'un Centenaire
L'Influence de Dumas fils,
jugée par les dramaturges
d'aujourd'hui
« Dès i900, Dumas n'eut plus aucune influen-
ce sur le théâtre », nous dit M. Emile Fabre
—■ Dumas? nous dit M. Emile Fabre,
"--"is ii. n'a plus aucune sorte d'influence sur
,. rhéâtre! Il en eut entre 1870 et 1900. Mais
après, non!
— On a dit Que Bataille.
- Oui. Dumas a certes contribué à" la for-,
mation de l'esprit de Bataille.. ttiais l'auteur
de Potiche s'est rapidement dégagé de cette
emprise
— Ne croyez-vous pas aussi que M. de
Porto-Riche.
— Sans doute ! Il y a une curieuse simili-
tude de sujet entre Francillon et Amoureuse.
.le personnage de Catherine Villiers (détail
significatif) existe déià dans FrandUcn
mais comme Amoureuse est supérieure à
Francillon ! Dumas n'est préoccupé que de
l'anecdote. Porto-Riche se soucie avant tout
de physiologie et de psychologie. Il n'en res-
te pas moins que Dumas est un tr,ès grand
auteur dramatique. On le juge trop en le
confrontant avec les auteurs actuels. Il faut
le comparer avec ceux de son époque. Scri-
be encombrait alors la scène. Songez à Ba-
taille de Daenes, puis songez à La Visite de
Noces.- Quelle vérité se trouve dans Dumas,
et quel artifice dans Scribe! Dumas a ew
plus d'influence qu'Aubier lui-même. Les
œuvres qui sont testées de Dumas sont en
plus grand nombre que celles d'Augier. Bien
que son style date un peu, comme c'est un
beau et solide style de théâtre! On peut lui
préférer le style de Becque, certes. Mais
s'il n'avait pas les qualités essentielles quo
l'on exige du style dramatique, jouerait-on
encore Dumas. Or l'on joue La Daine aux
Camélias que depuis huit ans je tente de fai.
re entrer au répertoire de la Comédie-Fran-
çaise, et qui, un jour, je l'espère bien, pren-
Odra ici la place qui doit être la sienne.
L'on joue Le Demi-Monde. ce sont là deux
pièces considérables, avec. IJAmi des Fem-
mes. Je n'oublie pas La Visite de Noces,
Fràncilloet-, et les deux premiers actes de
Monsieur Alphonse. Voilà quelques œuvres
qui ont - résisté à cinquante années ! Quelques
d'uvres? Oui. Mais quel auteur peut se flat-
ter d'en léguer davantage à la postérité?
Max FRANTEL.
Une lettre de M. Truffier
Notre confrère Le Temps publie un extrait
d'une lettre ayant un caractère personnel,
mais où l'éminent professeur du Conserva-
toire expose certains des motifs qui l'ont in-
cité à donner sa démission, ainsi que nous
l'avons annoncé il y a deux jours. 1
— Puisqu'il y a unanimité de la presse,
nous dit-il, à blâmer notre enseignement, je
n'ai- plus qu'à me retirer. Ce n'est pas sans
un peu de mélancolie que l'on se voit traité
d' « empoisonneur » après une carrière toute
de travail artistique, après avoir donné au
théâtre des élèves applaudis sur toutes les
scènes de Paris, mais je ne suis plus d'âge
ni d'humeur à m'entendre parler de la sorte.
J'ai promis à M. Rabaudt si charmant et si
dévoué à la maison du Conservatoire, de
garder un an encore la « classe d'ensemble ».
Mais je renonce définitivement — après vingt
ans — à m'efforcer de convaincre la jeunesse,
triturée en sous-main par les saboteurs et les
mystificateurs irresponsables, que l'art dra-
matique est un art dans lequel ce qu'on nom-
me 1' « inspiration » — selon la formule de
Baudelaire — est de « travailler du matin au
soir ».
Malgré le regret que nous éprouvons de
voir M. Truffier quitter le Conservatoire, il
nous est cependant fort agréable de voir qu'il
conserve la classe d'ensemble ainsi que nous
l'avions laissé espérer.
R. C.
Une rue « Deutsch déjà Meurthe»
Le conseil municipal a décidé, sur la pro-
position de M. François Latour, de donner le
nom de « Deutsch de la Meurthe » à la rue
Nansouty, qui relie l'a\enue du Parc-de-
Montsouris à la cité universitaire. La créa-
tion de cette cité est due, pour la plus grande
partie, à l'initiative de M. Emile Deutsch de
la Meurthe.
Les Concours du Conservatoire
TREIZIEME JOURNEE
Opéra-Comique et Comédie Lyrique
La suprême ruse des élevés au. concours
de chant consiste à tâcher de remplacer par
le jeu de physionomie et au besoin par, le
geste l'expression vocale que ni leurs moyens
naturels ni leur technique ne sont xsusoepti-
bles d'obtenir. Certains d'entre eux montrent
une grande habileté à cet exercice, et réussis-
sent ainsi parfois à faire impression sur un
jury un peu trop enclin à considérer sur le
même plan le savoir-faire et la science véri-
table. D'où vient donc que ces mêmes élè-
ves, dès qu'il ne s'agit plus de cambrioler un
prix de chant mais de décrocher une récom-
pense d'opéra-comique ou de comédie lyri-
que, semblent soudain perdre tout aplomb,
tout entregent et devenir de médiocres auto-
.mates, ternes, gauches, scolaires et privés
de l'usage de leurs astuces, ou, si l'on veut,
de leurs facultés d'illusionnistes?
Il est certes bien regrettable d'avoir à cons-'
tater chez les neuf dixièmes des concurrents
l'absence de dons qui se compléteraient heu-
reusement pour former ce que l'on appelle
une nature. Encore s'estimerait-on heureux
de rencontrer ça et là des qualités isolées et
particulières susceptibles de faire entrevoir
pour l'avenir des résultats non pas grandio-
ses mais honorables. Mais si ces jeunes gens
témoignent à chaque fois, avec ingénuité,
"des défauts exactement contraires a l'objet du
concours où ils se présentent, si après avoir
déploré la pénurie des voix il faut un autre
jour gémir sur la carence des tempéraments
lyriques, quelle consolation nous reste-t-il ?"
Or, la plupart des candidats nou^, ont dé-
montré hier leur inaptitude à traduire un
ouvrage dans son style propre ainsi qu'à ex-
Messieurs!. la pressée -
primer le suc dramatique d'une scène : un
débit monotone dans le texte parlé, une mi-
miqUe artificielle et une attitude quelque peu
empruntée sont en général les caractéristi-
ques de ces sympathiques aspirants qui sans
aucun doute brûlent tous d'une égale envie
de monter sur les planches de l'Opéra-Comi-
que. Et l'on est amené à se poser cette ques-
tion pénible : quelle pourrait être éventuel-
lement dans une troupe l'utilité de ces lau-
réats, à deux ou trois exceptions près ; de
quel secours seraient-ils au théâtre qui ferait
demain appel à leurs services? Il n'est pas
niable que l'art lyrique moderne réclame des
interprètes un effort infiniment complexe au-
quel ne peut" satisfaire l'improvisation. Il est
permis de douter que les élèves de déclama-
tion musicale reçoivent au Conservatoire une
préparation rationnellement ordonnée selon
les nécessités de la carrière qu'ils seront ap-
pelés à fournir. Nous touchons ici à la ques-
tion éminemment délicate des programmes
et du répertoire. Nous avons dit récemment
qu'en ce qui concernait l'éducation purement
vocale il convenait apparemment de rester
sur une prudente réserve et de s'en tenir au
culte des auteurs classiques sans que ce ter-
me doive équivaloir à une arbitraire délimi-
tation des écoles musicales dans le temps.
Quant à la formation des chanteurs et chan-
teuses en vue de l'art du théâtre mouvant
comme la vie même et essentiellement chan-
geant, est-il souhaitable qu'un Conservatoi-
re national reste exclusivement consacré à
l'étude des textes d'hier — ou d'av^nt-hier
— et comme systématiquement à l'écart de
toute la production d'aujourd'hui? Certes,
nous ne nous plaindrons pas qu'on ait donné
hier trois scènes des Noces de Figaro, deux
du Barbier de Séville. ni telles autres de
L'Enlèvement au Sérail, de La FLÛte En-
chantée, des Pèlerins de La llIecqlle, de La
Servante Maîtresse. Dans le coin des classi-
ques, qui n'a, répétons-le, rien de commun
avec le répertoire désuet ou démonétisé, peu-
vent être rangés également Les Pêcheurs de
Perles et Le Médecin malgré lui et l'on De
saurait d'autre part concevoir un concours
d'opéra-comique sans une ou plusieurs scènes
de Carlncltou même de Manon, Mais n'est-
ce pas assez rabâcher tous les ans la leçon
de chant du Maître de Chapelle ? N'est-ce
pas manquer d'imagination que de choisir
quatre scènes de Mireille ? Est-il indispen-
sable d'aller chercher des extraits de Griséli-
dis ou de Mignon ? Et quelle innovation que
de donner les honneurs de la séance à de
copieux fragments de La Vie de Bohème !
Ce fut peut-être le pire moment de la jour-
'née. Après un tel coup, attendons-nous à
tout et ne désespérons pas d'entendre quel-
que jour claquer sur la scène du Conserva-
toire le fouet du charretier de Cavalleria
Rusticanaj de voir une « Butterfly » et une
Les deuxièmes prix
M. Payen
M. Vieuille
M. Lignon
M. uambon
(PhotQS C'J,!,'L'¡.,' ,
1
« Tosca » en robe tailleur pleurnicher sur
leurs malheurs ou un « Paillasse » en smo-
king se rouler par terre après avoir éructé
son « lamento » ! On dira peut-être que nous
faisons grande in jure à La Vie de Bohème:
Il est facile d'accorder, en se plaçant au
point de vue relativiste, que cet ouvrage pst
le plus respectable de la production pue c i
nienne. Mais ceci importe peu. Est-il admis-
sible que Puccini ait la préférence sur s
plus illustres compositeurs lyriques -moder-
nes dont les noms brillent par leur abstnee
au programme de ce concours? Et que!' -s
raisons peuvent justifier un tel choix." On
ne peut invoquer l'intérêt de l'élève, car 'a
scène, d'ailleurs infiniment trop longue, du
premier acte qui a été donnée est surtout co
nature à mettre en valeur le jeu du sopia-
no — en l'espèce la « réplique » — et n'ot-
fre scéniquement aucune perspective parti-
culièrement séduisante au ténor. Celui-ci, M.
Lignon, n'affirme même pas une résistance
vocale suffisante en l'occurrence et ce fut un;
erreur manifeste de supposer que ce rô!':
pouvait favoriser sa tessiture. Rcste-t-il dori-
que l'on aurait voulu précisément moderniser
le programme en y faisant figurer un ou-
vrage du répertoire actuel ? Dans ce ça" De-
bussy, Paul Dukas, Gabriel Fauré, M aune c
Ravel ont-ils œuvré en pure perte et leur
production restera-t-elle- longtemps kU:r;
morte au Conservatoire? Elle est certes
moins en faveur dans nos théâtres lvi iques
que celle de M. Puccini, mais MM." R.Ju"IHS
et Carré, qui faisaient, hier partie du tbry,
nous expliqueraient que le Conservatoire,
établissement d'enseignement et de l ul-
ture musicale, ne saurait être lié par les
mêmes considérations d'ordre comtnem.il
dont ils pourraient, à la rigueur, eux, tenir
compte. A part Le Roi malgré lui, de Chi
brier, qui n'est pas de représentation cou-
rante, un ouvrage moderne n'avait Pd" été
oublié. Il s'agissait de Louise et ron se re-
tait sans réserve réjoui du fait s'il se fut
agi d'une des- scelles du prçpier ou du
-deuxième acte. Or, ce n'était lien moir.- qr-V
la grande crise finale dans laquelle d v<;it
se débattre une élève pleine de qualité rruds
Les premiers prix
Mlle Gauley
Mlle George
(photos Cotuac a).
si peu taillée pour une tâche de ce genre
qu'une pénible déroute l'attendait et la pri-
vait de sa récompense.
Ce concours d'upéra-comique et de comédie
lyrique a donc donné matière, certes, à plu-
d'un su jet de mécontentement, mais moins
peut-être du fait des élèves eux-mêmes :,uVn
raison des conditions essentiellement défavo-
rables dans lesquelles certains d'entre eux
se sont présentés devant nous. Les candidate
52 sont montrés en général égaux à ce qu'j 15
avaient été au concours de chant. Deux ou
trois seulement ont paru donner lieu à unr
revision de leur procès - dans le bon ou
le mauvais sens.
Le jury était composé de M. Henri Ra-
baud, président, de Mme Rose Caron et de
MM. Rouché, Albert Carré, Masson, Sccum,
Bruneau, Max d'Ollone, M. Samuel-Rous-
seau, Salignac, Albers, Mouliérat et J. Chan-
tavoine, secrétaire.
Il a décerné les récompenses suivants :
ELÈVES-FEMMES
Premiers prix :
Mlles GAULEY, GEORGE..
Deuxièmes prix :
Mlles ROSTAND, MESROBIAN. PRAZÈRLS.
Premiers accessits
Mlles BRÉGYS, BRIERE.. *
Deuxième accessit
Mlle BERNÈDE,
ELÈVES-HOMMES
Pas de premier prix. -
Deuxièmes prix :
MM. PAYEN. YIEI-ILLE. 'LIGNON CAMROV
Premiers accessits :
MM. MICHELETTI. GILLES.
Deuxième accessit :
M. GLÉRIN.
Gabriel ALPHAUD
Directeur
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Et dont la scène est l'Univers.
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France et Colonies. 23 11 «3 11 va w
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Le Train Bleu
dans la piscine.
Deauvilie, 7 juillet.
Laissez-moi vous dire en deux coups
de plume comment le train bleu est tom-
bé dans la piscine.
Si Michel Georges-Michel n'est pas un
flemmard, il vous donnera ses impres-
sions; mais tout à l'heure il dormait en-
core, plié en deux sur son édredon rose,
dans l'appartement du shah de Perse.
Qui n'a pas vu dormir Georges-Michel
ne connaît pas l'image de l'innocence !
Les valets de chambre sonnaient le
branle-bas à tous les étages du Royal à
cause du départ de neuf heures et du
rassemblement des pourboires. D'autres
vous diront ce que furent la vie d'hôtel,
la Potinière, les déjeuners et les dîners
en ces mémorables journées qui mar-
quent unè date ineffaçable sur les tablet-
tes de Deauville. Ils vous diront aussi
comment, après l'immersion dans la Grande Bleue, on peut se livrer, dans le bassin
pompéïen du nouveau Deauville-les-Bains, à la caresse des jets d'eau douce.
s (Photo « Monde Illustré ».)
que le manteau blanc de'M. Reynaldo
Hahn a fait sensation, que. la soirée au
théâtre fut pleine d'imprévu et d'entrain,
que M. Colas est le héros du jour, que
Boby a passé son « bac » et que M.
Cornuché, de plus en plus philosophe,
pourrait bien, un. jour ou l'autre, se
laisser sacrer empereur par le fait mê-
me que Rome est dans ses murs !. Ro-
me ? Que dis-je ?. Mieux encore !.
La rei-ne des thermes et des eaux, des
baignades et des naïades, des barbota-
ges sur le porphyre et des farnientes
dans la vapeur.!. JDeâuville-Rome-Pom-
pei., les Thermes romains sont ressus-
cites !.
Au bout du train bleu, l'an dernier, il
y avait la cagnotte et la Potinière. Il y
aura désormais (depuis hier) les bains,
la cagnotte et la Potinière. On va se bai-
gner à. Deauville !. Et c'est la raison
pour laquelle les gens qui n'ont pas une
académie irréprochable ne se sont pas
embarqués. Notre train bleu. en a gagné
je ne sais quel charme familial qui trans-
forma les prétentieux en bons garçons,
les bons garçons en gais lurons, les
étoiles en satellites, et tourna l'esprit de
chacun d'un cran du côté de la bonne
humeur. Quand la charmante Johnsson
dansa avec Sonia Pawloff, elle nous
montra ses mollets sur un rythme de
Beethoven transformé en gigue, Mauri-
ce Prax séduisit un sommelier le pre-
mier soir, rien qu'en tournant trois fois
de l'œil dans son visage de collégien en
vadrouille. Nous eûmes aussi du vin
rouge (1914) en rabiot et des fraises
Melba en pagaye; de Fels pleurait sur
une boîte-de cigares ses illusions envo-
lées. Il avait vu sauter la banque sous
son nez ! Maurice de Waleffe, toujours
spirituel et souriant, conseillait à James
de Coquet de ne rien télégraphier à Pa-
ris sans prévenir les copains, tandis que
de Montgon écoutait Clair Guyot qui,
croquant Sem que croquait Bib, racon-
tait à Marc Varenne des histoires pres-
ques marseillaises avec un accent mont-
martrois. Hallaure faisait du bruit com-
me un régiment de dragons aux prises
avec des hussards. Il réveillerait Tut-
Ank-Amon d'un coup de gueule !. Mar-
celle Praince et Delysia électrisaient
l'air; Denise Grey, Davia, Lysis et Jas-
mine le parfumaient. En béret presque
basque et brodé d'argent, Mlle Calvat
en faisait autant. Les gens sérieux n'é-
taient pas moins agréables que les au-
tres. Ainsi, nous parlâmes politique et
littérature avec M. Noblemaire, avec
Georges Loiseau, avec M. Leroux, avec
M. Tony Raymond et avec Fernand
Lefèvre. Deauville, du nord au sud
et du haut en bas, était à nous !.
Cette constatation ne manqua pas de
nous flatter. Le train bleu na 1 est un
train vengeur !. Il remplace l'argent
par l'esprit. Paris a droit de cité le pre-
mier sous les pommiers., les étrangers
viennent ensuite ! Tant mieux pour
eux., ou tant pis ! C'est leur affaire !
Mais les locaux inédits sont baptisés de-
puis hier sous le signe du Tendre !
'Le premier soir, M. Cornuché nous
attendait dans le hall du Royal. Il avait
pour chacun un compliment du meilleur
goût et proportionné à nos âges aussi
bien qu'à notre importance. M. Cornu-
ché finira ambassadeur. Voilà belle lu-
rette qu'il le devrait être ! C'est un di-
plomate né. M. Colas, le lendemain ma-
tin, nous fit à son tour les honneurs. Il
nous présenta la huitième merveille du
monde, enfin achevée. Bains de porphy-
re, de mosaïque, de gazon, de marbra
et de" fleurs sur la plage même. M. Co-
las ne se doute peut-être pas que nous
lui devons là une audacieuse et sensa-
tionnelle innovation ! L'Angleterre, l'A-
mérique, les passants célèbres et fortu-
nés du Deauville estival pourront cher-
cher ailleurs si Pompei ne s'y trouve
pas. Ils chercheront en vain. Pompei
est en Normandie !. Le soleil faisait la
moue. M. de Weindel, qui avait mis ses
lunettes, les retira et Jean-Gabriel Do-
mergue blagua les nuages. Il-était ma-
gnifique avec sa barbiche noire à la Bor-
gia piquée vers le ciel !
— Pleuvra ! Pleuvra pas ! cria Sem.
— Pleuvra pas ! assura notre ami Ad-
da, le fameux architecte, planté droit de-
vant son œuvre. Les photographes et les
cinémas s'installèrent en rond autour du
bassin bleu et or garni de jets d'eau. Et
les moins froussards se déshabillèrent
'Les curieux étrangers au train bleu
furent soigneusement maintenus à l'ex-
térieur de l'enceinte par un service d'or-
dre sévère et stylé. Ils n'étaient pas ad-
mis à faire trempette !Les trois gardiens de
plage, en flanelle rouge, durent venir à
la rescousse. Pendant ce temps, sur le
sable, battue de vent, la mer faisait la
folle. Elle folâtrait en vérité, coiffée d'é-
meraude et de mousse, sous un panache
échevelé de nuées. Michel Georges-Mi-
chel la dédaignait; en caleçon de bain, il
rassemblait ses légions ! Hallaure s'était
arcbouté à l'extrême pointe du jet
central et prenait sa douche à J'envers.
Marcel Colas sifflait, un cocktail qu'on
avait apporté, attaché dans une bouteil-
le, au capot de sa Voisin et, plus loin,
dans le décor des géraniums, vêtue d'u-
ne robe unie et claire aussi simplement
harmonieuse qu'une tunique antique,
Mme Jeanne Philippi, reine de Deauvil-
le, riait de nos enfantillages. Alors les
baigneurs firent la haie:
- Passez, Antinéa !
Elle passa ! Et S. M. Eugène Cornu-
ché, Marcellus, Julius César Imperator,
lui offrit son bras. L'heure du déjeuner
approchait. M. Colas, entouré du train
au complet, dut se laisser photographier
sous toutes les coutures. Les hommes en
caleçon se précipitèrent dans la mer.
James de Coquet perdit pied, mais il se
raccrocha à Trébor qui nage comme un
champion. Le soleil parut. Nous nous
amusions depuis trois heures comme
des fous, heureux de trouver à Deau-
ville un charme inédit. C'est alors seu-
lement que nous aperçûmes qu'il man-
quait à l'appel deux hommes à poils :
André de Fouquières et sa moustache.,
Tristan Bernard et sa barbe !
Pi erre-PI es sis.
NOS HOTES
:S. A. R. le Prince de Galles
a inauguré hier, à Notre-Danie, une plaque
à la mémoire des soldats britanniques tombés
au champ d' honneur, puis il s'est rendit à
l'Arc de TriomPhey et. en présence desllthlè-
tes olympiques de Grande-Bretagne, a déposé
une couronne sur la tombe du Soldat inconnu.
(Photo Henri Manuel.)
M. 1VIac Donald
doit arriver .à Paris cet après-midi, à 16 kr'{-
rcs. Le premier ministre de Grande-Breta-
gue, poursuivant son œuvre de rapproche-
ment entre la France et VAngleterre, confé-
rera, dans la soiréeavec M. Ed. Herriot. en
'¡.'zte de préparer la conférence du 16 juillet.
(Photo Meurisse).
Il L'Intransigeant" inaugure "-
t sa nouvelle demeure
Une maison : pour un journal. Quoi de
plus naturel semble-t-il Quoi de plus rare
à Paris où la'plupart des journaux utilisent
des immeubles qui n'ont pas été bâtis à. leurs
fins! M. Léon Bailby a voulu, pour çouron-
ner et stimuler l'ascension magnifique de
VIntransigeant. édifier à Paris, en plein
cœur du Paris laborieux, à deux pas de la
grouillante iue du Croissant,.» la maison
d'un journal moderne ».
« Maison » est un forme modeste, car l'é-
difice de la rue Réaumur, à la blanche fa-
çade, aux lignes droites, aux vçrrières im-
fgnses, tient à la fois du palais et de l'usine.
t l'élite de Paris qui, durant trois jours,
lia visitée était tantôt émerveillée par l'ad-
mirable coordination des organes, disposés
de façon à économiser le temps et les ef-
forts de chacun ; tantôt ravie par l'origina-
Le fronton de la Maison de « L'Intransigeant »
par le sculpteur Navarre
lité d'un décor vraiment moderne, vraiment
inspiré d'un esprit nouveau.
Pierre Sardou en fut l'architecte. Il a creu-
sé le sol jusqu'à quinze mètres pour loger
dans cette énorme excavation un garage pour
quarante automobiles, un magasin pour les
papiers, enfin un hall où tournoient douze
impressionnantes rotatives.
Là-dessus, il a élevé six étages, où sont
répartis les divers services de L'hztrallsi.
geant : direction, rédaction, administration,
publicité, propagande. Au faite de ces six
étages, une, magnifique terrasse domine Pa-
ris.
Sur ce belvédère, hier, une brillante assem-
blée, où l'on reconnaissait des maréchaux,
des présidents du Conseil, des ministres, des
ambassadeurs, les artistes les plus fameux et
les personnalités les plus brillantes, s'exta-
siaient sur ce qu'ils venaient de contempler,
tandis qu'une collation était servie.
Et tous louaient les lignes sobres, les co-
lonnes et les plans dépouillés de la concep-
tion architecturale de Pierre Sardou. Ils
louaient les étonnantes verrières conçues par
le sculpteur Navarre, ces gigantesques gri-
sailles où le verre cesse d'être l'esclave em-
prisonné.dans du plomb et n'est plus sou-
tenu que par de lames de fer elles-mêmes
décoratives. Du même sculpteur, ils avaient
admiré, dominant la façade aux lignes ner-
veuses, les groupes de pierre où Navarre a
vraiment fixé le style des fabricateurs d'un
journal.
Ils avaient vu, au passage, toute une ins-
tallation où la mécanique la plus novatrice,
triomphant de toutes les difficultés, -..upprime
vraiment les distances. Mais leur impression
majeure restait' que M. Léon Bailby et ses
collaborateurs fussent parvenus à entourer de
tant de goût, de clarté et de véritables en-
chantements artistiques tout cet appareil tech-
nique, d'ordinaire si rébarbatif
• Et c'est bien là, en effet, le caractère par-
ticulier de la nouvelle maison de L Intran-
sigeant : à la veille de l'Exposition des Arts
décoratifs de 1925, elle apporte la preuve
vivante — et de quelle vie ardente ! — que
la France crée peu à peu un style contem-
porain, un style dont toutes les formes s'ins-
pirent de cette régularité, de cette précision
qui donnent tant d'éloquence aux formes de
la mécanique.
Ainsi que l'avait naguère rêvé Léon Bailby,
cette demeure ne sert pas seulement à sa
destination pratique : elle incarne l'effort
d'une époque pour se délivrer du passé et
inventer l'avenir.
Gabriel Boissy.
Autour d'un Centenaire
L'Influence de Dumas fils,
jugée par les dramaturges
d'aujourd'hui
« Dès i900, Dumas n'eut plus aucune influen-
ce sur le théâtre », nous dit M. Emile Fabre
—■ Dumas? nous dit M. Emile Fabre,
"--"is ii. n'a plus aucune sorte d'influence sur
,. rhéâtre! Il en eut entre 1870 et 1900. Mais
après, non!
— On a dit Que Bataille.
- Oui. Dumas a certes contribué à" la for-,
mation de l'esprit de Bataille.. ttiais l'auteur
de Potiche s'est rapidement dégagé de cette
emprise
— Ne croyez-vous pas aussi que M. de
Porto-Riche.
— Sans doute ! Il y a une curieuse simili-
tude de sujet entre Francillon et Amoureuse.
.le personnage de Catherine Villiers (détail
significatif) existe déià dans FrandUcn
mais comme Amoureuse est supérieure à
Francillon ! Dumas n'est préoccupé que de
l'anecdote. Porto-Riche se soucie avant tout
de physiologie et de psychologie. Il n'en res-
te pas moins que Dumas est un tr,ès grand
auteur dramatique. On le juge trop en le
confrontant avec les auteurs actuels. Il faut
le comparer avec ceux de son époque. Scri-
be encombrait alors la scène. Songez à Ba-
taille de Daenes, puis songez à La Visite de
Noces.- Quelle vérité se trouve dans Dumas,
et quel artifice dans Scribe! Dumas a ew
plus d'influence qu'Aubier lui-même. Les
œuvres qui sont testées de Dumas sont en
plus grand nombre que celles d'Augier. Bien
que son style date un peu, comme c'est un
beau et solide style de théâtre! On peut lui
préférer le style de Becque, certes. Mais
s'il n'avait pas les qualités essentielles quo
l'on exige du style dramatique, jouerait-on
encore Dumas. Or l'on joue La Daine aux
Camélias que depuis huit ans je tente de fai.
re entrer au répertoire de la Comédie-Fran-
çaise, et qui, un jour, je l'espère bien, pren-
Odra ici la place qui doit être la sienne.
L'on joue Le Demi-Monde. ce sont là deux
pièces considérables, avec. IJAmi des Fem-
mes. Je n'oublie pas La Visite de Noces,
Fràncilloet-, et les deux premiers actes de
Monsieur Alphonse. Voilà quelques œuvres
qui ont - résisté à cinquante années ! Quelques
d'uvres? Oui. Mais quel auteur peut se flat-
ter d'en léguer davantage à la postérité?
Max FRANTEL.
Une lettre de M. Truffier
Notre confrère Le Temps publie un extrait
d'une lettre ayant un caractère personnel,
mais où l'éminent professeur du Conserva-
toire expose certains des motifs qui l'ont in-
cité à donner sa démission, ainsi que nous
l'avons annoncé il y a deux jours. 1
— Puisqu'il y a unanimité de la presse,
nous dit-il, à blâmer notre enseignement, je
n'ai- plus qu'à me retirer. Ce n'est pas sans
un peu de mélancolie que l'on se voit traité
d' « empoisonneur » après une carrière toute
de travail artistique, après avoir donné au
théâtre des élèves applaudis sur toutes les
scènes de Paris, mais je ne suis plus d'âge
ni d'humeur à m'entendre parler de la sorte.
J'ai promis à M. Rabaudt si charmant et si
dévoué à la maison du Conservatoire, de
garder un an encore la « classe d'ensemble ».
Mais je renonce définitivement — après vingt
ans — à m'efforcer de convaincre la jeunesse,
triturée en sous-main par les saboteurs et les
mystificateurs irresponsables, que l'art dra-
matique est un art dans lequel ce qu'on nom-
me 1' « inspiration » — selon la formule de
Baudelaire — est de « travailler du matin au
soir ».
Malgré le regret que nous éprouvons de
voir M. Truffier quitter le Conservatoire, il
nous est cependant fort agréable de voir qu'il
conserve la classe d'ensemble ainsi que nous
l'avions laissé espérer.
R. C.
Une rue « Deutsch déjà Meurthe»
Le conseil municipal a décidé, sur la pro-
position de M. François Latour, de donner le
nom de « Deutsch de la Meurthe » à la rue
Nansouty, qui relie l'a\enue du Parc-de-
Montsouris à la cité universitaire. La créa-
tion de cette cité est due, pour la plus grande
partie, à l'initiative de M. Emile Deutsch de
la Meurthe.
Les Concours du Conservatoire
TREIZIEME JOURNEE
Opéra-Comique et Comédie Lyrique
La suprême ruse des élevés au. concours
de chant consiste à tâcher de remplacer par
le jeu de physionomie et au besoin par, le
geste l'expression vocale que ni leurs moyens
naturels ni leur technique ne sont xsusoepti-
bles d'obtenir. Certains d'entre eux montrent
une grande habileté à cet exercice, et réussis-
sent ainsi parfois à faire impression sur un
jury un peu trop enclin à considérer sur le
même plan le savoir-faire et la science véri-
table. D'où vient donc que ces mêmes élè-
ves, dès qu'il ne s'agit plus de cambrioler un
prix de chant mais de décrocher une récom-
pense d'opéra-comique ou de comédie lyri-
que, semblent soudain perdre tout aplomb,
tout entregent et devenir de médiocres auto-
.mates, ternes, gauches, scolaires et privés
de l'usage de leurs astuces, ou, si l'on veut,
de leurs facultés d'illusionnistes?
Il est certes bien regrettable d'avoir à cons-'
tater chez les neuf dixièmes des concurrents
l'absence de dons qui se compléteraient heu-
reusement pour former ce que l'on appelle
une nature. Encore s'estimerait-on heureux
de rencontrer ça et là des qualités isolées et
particulières susceptibles de faire entrevoir
pour l'avenir des résultats non pas grandio-
ses mais honorables. Mais si ces jeunes gens
témoignent à chaque fois, avec ingénuité,
"des défauts exactement contraires a l'objet du
concours où ils se présentent, si après avoir
déploré la pénurie des voix il faut un autre
jour gémir sur la carence des tempéraments
lyriques, quelle consolation nous reste-t-il ?"
Or, la plupart des candidats nou^, ont dé-
montré hier leur inaptitude à traduire un
ouvrage dans son style propre ainsi qu'à ex-
Messieurs!. la pressée -
primer le suc dramatique d'une scène : un
débit monotone dans le texte parlé, une mi-
miqUe artificielle et une attitude quelque peu
empruntée sont en général les caractéristi-
ques de ces sympathiques aspirants qui sans
aucun doute brûlent tous d'une égale envie
de monter sur les planches de l'Opéra-Comi-
que. Et l'on est amené à se poser cette ques-
tion pénible : quelle pourrait être éventuel-
lement dans une troupe l'utilité de ces lau-
réats, à deux ou trois exceptions près ; de
quel secours seraient-ils au théâtre qui ferait
demain appel à leurs services? Il n'est pas
niable que l'art lyrique moderne réclame des
interprètes un effort infiniment complexe au-
quel ne peut" satisfaire l'improvisation. Il est
permis de douter que les élèves de déclama-
tion musicale reçoivent au Conservatoire une
préparation rationnellement ordonnée selon
les nécessités de la carrière qu'ils seront ap-
pelés à fournir. Nous touchons ici à la ques-
tion éminemment délicate des programmes
et du répertoire. Nous avons dit récemment
qu'en ce qui concernait l'éducation purement
vocale il convenait apparemment de rester
sur une prudente réserve et de s'en tenir au
culte des auteurs classiques sans que ce ter-
me doive équivaloir à une arbitraire délimi-
tation des écoles musicales dans le temps.
Quant à la formation des chanteurs et chan-
teuses en vue de l'art du théâtre mouvant
comme la vie même et essentiellement chan-
geant, est-il souhaitable qu'un Conservatoi-
re national reste exclusivement consacré à
l'étude des textes d'hier — ou d'av^nt-hier
— et comme systématiquement à l'écart de
toute la production d'aujourd'hui? Certes,
nous ne nous plaindrons pas qu'on ait donné
hier trois scènes des Noces de Figaro, deux
du Barbier de Séville. ni telles autres de
L'Enlèvement au Sérail, de La FLÛte En-
chantée, des Pèlerins de La llIecqlle, de La
Servante Maîtresse. Dans le coin des classi-
ques, qui n'a, répétons-le, rien de commun
avec le répertoire désuet ou démonétisé, peu-
vent être rangés également Les Pêcheurs de
Perles et Le Médecin malgré lui et l'on De
saurait d'autre part concevoir un concours
d'opéra-comique sans une ou plusieurs scènes
de Carlncltou même de Manon, Mais n'est-
ce pas assez rabâcher tous les ans la leçon
de chant du Maître de Chapelle ? N'est-ce
pas manquer d'imagination que de choisir
quatre scènes de Mireille ? Est-il indispen-
sable d'aller chercher des extraits de Griséli-
dis ou de Mignon ? Et quelle innovation que
de donner les honneurs de la séance à de
copieux fragments de La Vie de Bohème !
Ce fut peut-être le pire moment de la jour-
'née. Après un tel coup, attendons-nous à
tout et ne désespérons pas d'entendre quel-
que jour claquer sur la scène du Conserva-
toire le fouet du charretier de Cavalleria
Rusticanaj de voir une « Butterfly » et une
Les deuxièmes prix
M. Payen
M. Vieuille
M. Lignon
M. uambon
(PhotQS C'J,!,'L'¡.,' ,
1
« Tosca » en robe tailleur pleurnicher sur
leurs malheurs ou un « Paillasse » en smo-
king se rouler par terre après avoir éructé
son « lamento » ! On dira peut-être que nous
faisons grande in jure à La Vie de Bohème:
Il est facile d'accorder, en se plaçant au
point de vue relativiste, que cet ouvrage pst
le plus respectable de la production pue c i
nienne. Mais ceci importe peu. Est-il admis-
sible que Puccini ait la préférence sur s
plus illustres compositeurs lyriques -moder-
nes dont les noms brillent par leur abstnee
au programme de ce concours? Et que!' -s
raisons peuvent justifier un tel choix." On
ne peut invoquer l'intérêt de l'élève, car 'a
scène, d'ailleurs infiniment trop longue, du
premier acte qui a été donnée est surtout co
nature à mettre en valeur le jeu du sopia-
no — en l'espèce la « réplique » — et n'ot-
fre scéniquement aucune perspective parti-
culièrement séduisante au ténor. Celui-ci, M.
Lignon, n'affirme même pas une résistance
vocale suffisante en l'occurrence et ce fut un;
erreur manifeste de supposer que ce rô!':
pouvait favoriser sa tessiture. Rcste-t-il dori-
que l'on aurait voulu précisément moderniser
le programme en y faisant figurer un ou-
vrage du répertoire actuel ? Dans ce ça" De-
bussy, Paul Dukas, Gabriel Fauré, M aune c
Ravel ont-ils œuvré en pure perte et leur
production restera-t-elle- longtemps kU:r;
morte au Conservatoire? Elle est certes
moins en faveur dans nos théâtres lvi iques
que celle de M. Puccini, mais MM." R.Ju"IHS
et Carré, qui faisaient, hier partie du tbry,
nous expliqueraient que le Conservatoire,
établissement d'enseignement et de l ul-
ture musicale, ne saurait être lié par les
mêmes considérations d'ordre comtnem.il
dont ils pourraient, à la rigueur, eux, tenir
compte. A part Le Roi malgré lui, de Chi
brier, qui n'est pas de représentation cou-
rante, un ouvrage moderne n'avait Pd" été
oublié. Il s'agissait de Louise et ron se re-
tait sans réserve réjoui du fait s'il se fut
agi d'une des- scelles du prçpier ou du
-deuxième acte. Or, ce n'était lien moir.- qr-V
la grande crise finale dans laquelle d v<;it
se débattre une élève pleine de qualité rruds
Les premiers prix
Mlle Gauley
Mlle George
(photos Cotuac a).
si peu taillée pour une tâche de ce genre
qu'une pénible déroute l'attendait et la pri-
vait de sa récompense.
Ce concours d'upéra-comique et de comédie
lyrique a donc donné matière, certes, à plu-
d'un su jet de mécontentement, mais moins
peut-être du fait des élèves eux-mêmes :,uVn
raison des conditions essentiellement défavo-
rables dans lesquelles certains d'entre eux
se sont présentés devant nous. Les candidate
52 sont montrés en général égaux à ce qu'j 15
avaient été au concours de chant. Deux ou
trois seulement ont paru donner lieu à unr
revision de leur procès - dans le bon ou
le mauvais sens.
Le jury était composé de M. Henri Ra-
baud, président, de Mme Rose Caron et de
MM. Rouché, Albert Carré, Masson, Sccum,
Bruneau, Max d'Ollone, M. Samuel-Rous-
seau, Salignac, Albers, Mouliérat et J. Chan-
tavoine, secrétaire.
Il a décerné les récompenses suivants :
ELÈVES-FEMMES
Premiers prix :
Mlles GAULEY, GEORGE..
Deuxièmes prix :
Mlles ROSTAND, MESROBIAN. PRAZÈRLS.
Premiers accessits
Mlles BRÉGYS, BRIERE.. *
Deuxième accessit
Mlle BERNÈDE,
ELÈVES-HOMMES
Pas de premier prix. -
Deuxièmes prix :
MM. PAYEN. YIEI-ILLE. 'LIGNON CAMROV
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