Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1911-04-28
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 28 avril 1911 28 avril 1911
Description : 1911/04/28 (A5,N1306). 1911/04/28 (A5,N1306).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7653804k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/06/2015
COMŒDIA
Qédactetit' en Chef : Q» de PAWLOWSKI
c N° 1306'— Le N" 5 cenf,
J{t N" 1306'-Ce ?5 cent,
21 ACTION & ADMINISTRATION : ,
,. Weuard Poissonnière, PARfS
ABONNEMENTS >
.'ris UN AN ,6 MOIS
^Hse»rse. Paîtements 24 fr. 12 fr.
"'ira
40 » 20 »
Quotidien — yEND"REDI 28 TAVRÎ'K'T9H
RÉDACTION & ADMINISTRATION -
27, Bouleuard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE
Soignes
Kédactlon : 288-07
Administration : '318-04
tresse Télégraphique : COMŒDIA'PAR'IS
ARlSTOTE rA 'PARIS (13)
le rythme
Con~e son d~ 'A"
ordinaire, je trouvai Xnstote
It: e hre les journame. I)ès qu'il me
ieS journaux. Dès qu'il me
SS) ^fnme-parisien-porteur-'de-contra-
Me dit-il, j'admire vraiment, par la
t'les arti cles contenus dans ces bibles
nes enrni Par la magie des machi-
CS Par la magie des machi-
ijue [?totivec - et rien ne m'arnuse autant
na „ émirat
ues Po rahon marquée par tous vos cr.i-
rra Pour "- chanteur qui vient de sou-
iev? r.enthn USlasme des foules à l'Opéra-
b 1\ s'es't et cela tout simplement parce
Ue» et tout simplement parce
« i'Wtni« ?'ré bon acteur
C, Ca'si v®blement' cette chose vous
le nd auin î?'d llui qu'un chanteur puisse
tout e]n rnême temps bon acteur, c'est,
1 évidn bon acteur, .c est,
tolut e"'d'2"ce-, que dans votre esprit ces
CAction se trouvent définitivement
ent divisées. Et, certes, je
l'inhtem être frappé de ce fait,
fSans être frappé de ce fait,
fois qu'il nie fut donné, durant ces
rfjQj de visiter vos petits théâ.
erre, es que recouvre une toiture de
1r Més que recouvre une toiture de
à ""tr, Pa ;A ,
Par poUon, depuis que je suis
'tteii 1 Parm; Vous' îe v°is d'une part des
yth, déhu vous, je vois d'une part des
?' incan^i des rôles sans souci du
Wnua même de se hausser
*Soi rosodw.,, et, de l'autre, je vois
ante»rç et, de l'autre, Je vois
r~~Phant tout de l'action qu'ils
du resenter, , s'avançant jusqu'à
li- u bon LS0US lequel dort un souf-
Scïple
°}e' et s'efforçant curieu-
Se J1* ernOuYoir les spectateurs au
"oyj1 de cr. inarticulés qu'ils poussent
fc.piS'°ngtpm S possible, remplissant leur
Hir Possible, remplissant leur
Iou e vent ! comme une outre et agitant
Vivante
!uer faire et ,de la tête une petite plume
tqir e crn ïe aux spectateurs éloignés
"*nt 5tte agitQ
« ils ex^ ?n est due au souffle puis-
si, (j> en t.
%j, 1,
H ent ne Part, vos acteurs me pa-
se H* dénuéS e cette cadence poétique
nt epen toutl- littérature vos chanteurs
SbuPeiîcl t0Ute littérature, vos chanteurs
d'auli.re part, n'avoir pour but que
P^r iUr voix, le mugissement des
iOn Il t? cond^X-t?s à l'hécatombe:
pne °Ue reponc*is~je, ô Aristote, que
~le T ~~iQ n
i oh* Ration 1116 parait, une fois de plus,
I11llde 11 Peu t S et que nous séparons peut-
!re Un 5?1* tro,Pi de nos jours, ces différents
Otiyie ^ej(pr SSl0n que sont la prose, la
le et IR Muslque. Mais puisque tu m'y
la- m Usl<5. ue- Mais puisque tu m'y
-n'Oi te dire quel est notre
t, en relisant par çontre
ste^ j '^s, en relisant par contre
e l'anti sont relatés les faits et
s ^Nrire eqUe non entendons raconter, par
"a n' qu'u hGrnme, au dernier degré
S P^nime, au dernier degré
cô»iec'te des vers à l'objet de
hi~J~t' cela se fait chez les
d'etet - nôus nous étonnons
hi.S ^&î tout Propos les Crées et.
~eo. r es n'hésitaient pas à pfen-
ri> e ieiirlyre P°Ur célébrer d'une façon
con e^b|e les grands sentiments qu'ils
K
La§inon %i% Pareils procédés nous pa-
rOUf ui hors de sens- Nous
d'h ,flcre ment un député qui.,
e la Ur¡ re ses collègues, s'empa-
ait g on luth ses collègues, s'empa-
tera. guer re et et chanterait les beautés
e, nu^ d'entre nous ne son-
às 0l,s l'pn,Pire de la joie ou de la
er poétiquement en chan-
T' u lv^nt Jp
s dmè,re pr?soditii;e-
Tu6sév'inmt, o hKomme-parisien, pas
l!>°il1s It Arisldent, ô homme-parisien, in-
la. ns n a
hS , »cet et je n'attendais pas
Qtje cet Qveu de ta fmnchise. je
^eu de ta franchise. Je
J''e inNS ceriainement' par les dieux,
oi Slan 1riorit
lutiletinfé 'I. 'Drite est la vôtre, mais il ne
la» len.a entendre constater par
^t cpn ndant' dis-moi, ô homme-
J°^M>yeiiv*'recouverts-de-poix, n'as-tu
ii ®1ia ? rclUé p n'as-tu
ui moi ce qui se produit
rd 11 de dans la plupart des ban-
or, Ho^k Yeuses personnes se trou-
CJon
j es
ï célébrer un événe-
• n'as-tu pas observé
ces ^lrconstances' avant que
Dr. ent 1Scours soit venu, chacun
Rfe Q e librpm soit venu, chacun
et, Cleellt, avec volubilité, par-
,e, S'exes, humaines et divines sans
RjStB s'eYn^r- mant avec abondance sur
les
, difficiles? Et, lorsque
Du C entré eux frappe avec
h c°ntre 1 a coupe de cristal qui se
ÎÎS^înt i„-. ainsi que les
WVont on^ S,8nifiant ainsi que les
mencer, le silence le
Dr ?n^ se prOduit tout aussitôt, com-
ii îcUn '^0udainement, se trouvait
1 ~)?' Et -., Se trouvait
k Ht v101, par Zeüs, que celui
h. qlt fltts de farv - minutes auparavant,
e' Peut à peine pronon-
pque" rnots, albutiant et tremblant
ïC ? ip„ notions de bienvenue les
Pies. ES notions de bienvenue les
1 ,VOisins t tel autre, qui assourdis-
It¡¡~t Ci sOn Je bruit de ses paroles,
'%ts 'aVbi%'ns du bruit de ses paro-les,
44te Mn tour et, d'une voix basse,
'l1t e cou e chercher au fond des
du lion qui s'y trouve
i*' °ui ve-ritablement, par Hadès,
fcNv£ fipllis nn la timidité de l'âne et
iSkSéants InartIculés. Et dis-moi, ô
chat?r'sien
que te semble de ce brus-
I»TW etit qui s'est opéré en eux?
IIE ristodte ,n, est-ce point la timidité
,4t, tr Seul dfln^ le silence et d'exprimer
défin.vI. V^ Qu^ change ainsi les
O^Tf. S et ren^/u1esitants les plus hardis?
fc!S .ïh as fort h,éSitants les pJus hardis?
r~Prit A - répondu, ô homme-
rePri+ Ani- fitote' Mais, dis-moi, cette
K s,té
tE ,e Vient-elle pas tout justement de
t Ou se sentent les orateurs
les ci Pas de changer de ton
es circonstances et de rehaii s-
j, déclar et de rehaus-
Un rvth ofifcielles par le
p a rYthme plus élevé, mieux
k, a:' ne la gravité des circons-
at.i , Ce Ile lelnblerait-'il point tout na.
tale~ Qu'un des orateurs,
ent naturel récitât quelque
Shl? ïîicialemen composé à cette oc-
c eux-là neme oui à cette oc-
P de - a même qui se fussent
aQs des circonstances plus ba-
b Xr!, rVthme f que le trouveraient
tait, ~s'1l1oi ~mOl11ent-Ià.
a ce
t SI la 6 horn nie-pari sien, que se
fcS et - entière des convives
i\ Î N it^ *r3ns^rin r ee de la même allé-
tet F-prouvait le be,,,.oin de s'associer
~I\t IdEe e p^êtne Qu- besoin de s'associer
^SiS°>uneo £e pour célébrer
k V CPC - t_l, 1 pas très ev,~
i: c ale!)t' qUe e. N est-Il pas très eVI-
r ces mêmes hommes se
Slt >»N ien nter, nê trouvant en fin
oh%J!"a$nie 5cnn ,eiîx P°Gr exprimer
, et c: rne e collectif.
con Darr -
ln DaraÎt très évident ô Aris-
Me 1' ,
ttie à 1 r observation de chaque
—: Mais, dis-moi, -poursuivît le philo-
sophe, n'est-il pas très évident également
que, dans toutes ces circonstances, le mode
d'expression le plus élevé doit contenir
tout en même temps ceux qui se trouvent
au-dessous de lui; j'entends par là qu'un
chant d'enthousiasme collectif ne saurait
exister s'il n'exprime point des idées poé-
tiques communes à tous et si ces idées
poétiques ne renferment pas elles-mêmes
les idées spontanées que chacun pouvait
exprimer tout d'abord en prose?
— Tout cela me paraît fort bien dit, ô
Aristote.
— Eh ! bien, donc, conclut le philosophe
en frappant joyeusement ses mains l'une
contre l'autre, ne faut-il pas en conclure
que rien n'est plus absurde que de vou-
loir séparer des genres qui se superposent
et qui ne sont que des formes d'expres-
sion, toujours plus élevés, de la même idée
primitive.
« Et ceci, par Apollon, suffirait à con-
damner tout d'abord vos poètes actuels qui
s'imaginent que, sans idée aucune, ils peu-
vent faire de la poésie en respectant sim-
plement les règles prosodiques.
« La poésie ne naît point artificiellement.
Elle doit être un besoin naturel chez l'hom-
me cultivé. Elle doit naître spontanément
d'un enthousiasme, d'un élan du cœur. Elle,
doit être, à proprement parler, involontaire.
Elle n'est qu'un besoin plus accentué du
rythme chez un prosateur qui ne songeait,
tout d'abord, qu'à s'exprimer en prose.
C'est pour cela que, de tout temps, les
hommes véritablement cultivés ont exprimé
spontanément certaines idées en vers, tout
simplement parce que ces idées se trou-
vaient être plus poétiques que d'autres,
c'est-à-dire plus rapprochées du rythme uni-
versel. C'est pour cela que des êtres qui
,n'ont jamais que des idées élevées, s'expri-
ment toujours en vers sans s'en rendre
compte, comme le font les dieux immor-
tels. »
Aristote réfléchit encore un instant et
poursuivit :
- Pour en revenir au cas plus spécial
qui nous occupe aujourd'hui, n'est-il pas
très évident que l'acteur doit se trouver
exactement dans la même situation que le
poète? Si véritablement son esprit est cul-
tivé, -s'il comprend l'idée qui domine la
pièce, si la situation, en prose, s'impose
primitivement à son esprit, il saura expri-
mer les vers qu'il a à réciter d'une façon
naturelle. Le spectateur sera saisi tout
d'abord par la beauté tragique de l'action et
l'expression poétique sera pour lui telle-
ment naturelle qu'il ne devra s'apercevoir
qu'ensuite, et à la réflexion, que la pièce
était écrite en vers.
« De même pour le chanteur dont le
métier est de s'élever, très certainement,
encore au-dessus du récitant poétique. A
lui incombera cette tâche difficile d'exalter
à ce point l'imagination du spectateur que
l'émotion poétique emplira seule les es-
prits et dominera toute l'action. E-t ce ne
sera que plus tard, à la réflexion, que l'on
pourra s'apercevoir que la pièce fut chan-
tée tant l'expression lyrique s'imposera na-
turellement dans ce cas à l'esprit de tous.
« Mais, à vrai dire, pour obtenir un tel
résultat, un talent divin est nécessaire
et ceci n'est pas en rapport, semble-t-il,
avec vos moyens actuels. Et certes, de-
puis que je suis étudiant parmi vous, il
ne m'a été donné que deux fois, jusqu'à
présent, d'éprouver une telle émotion: la
première, en entendant un chanteur scythe
très excellent véritablement, figurant un
tsar terrible, et la seconde l'autre jour,
en entendant un interprète de l'Opéra-
Tragique figurant, oui vraiment, un homme
venu des pays lointains de la Chine. Et,
dans les deux cas, l'émotion du spectateur
était telle qu'il lui fallait, comme je l'ai
dit, quelques instants de réflexion pour
comprendre, après coup, que ces acteurs-là
avaient chanté et qu'ils avaient chanté
beaucoup mieux que les autres.
« Cela me paraît d'autant plus étrange
qu'une pareille vérité ne soit pas comprise
de vous tous, que vous avez eu soin de
créer une scène dont le nom même indique
que, suivant les cas et suivant l'enthou-
siasme de l'action, les acteurs doivent em-
prunter le langage des acteurs comiques
ou le chant réservé aux lyriques, passant
ainsi d'un rythme à l'autre, suivant les
nécessités de l'action.
« Au surplus, conclut Aristote, cette
même observation s'applique à tous les ac-
tes de la vie, aux poètes comme aux athlè-
tes, aux généraux comme aux ambassa-
deurs. Une beauté littéraire, une hardiesse
physique, un plan savamment conçu, un
succès de ruse ou d'audace n'ont de valeur
que lorsqu'ils ne sentent pas l'effort, lors-
qu'ils passent inaperçus tant ils sont na-
turels lorsqu'on les accomplit. Ils ne sont
vraiment grands et forts que lorsque le
geste seul subsiste et qu'on oublie ce
qu'il fallut faire pour l'accomplir. Car la
beauté n'est qu'une forme de l'harmonie
des mondes et le rythme exprime pour nou?
le Nombre divin. »
G. de PAWLOWSKI.
Nous publierons demain un article de
PAUL-ADRIEN SCHAYÉ
Échos
CET APRÈS-MIDI :
A l'Université des Annales, 5 heures : Les Chan-
sons de Miarka. — Conférence par M. Jean Riche-
pin, de l'Académie Française; Musique de M.
Alexandre Georges. — Mlle Cesbron et 3VI. Berton
chanteront les principales chansons de Miarka,
accompagnés par l'auteur.
CE SOIR :
Au Théâtre Moncey, 8 h. 1- : première représenta-
tion du Porteur aux Halles, drame en cinq actes
et 6 tableaux, de M. Alexandre Fontanes.
Au Théâtre Montmartre, 8 h. î première repré-
sentation de Biribi, drame en trois actes, de MM.
Georges Darien et Marcel Lauras.
c
ompétence.
Chabrier, qui peut être, à bon droit,
classé parmi nos giuncs nauuuaics, er aont
l'Opéra va reprendre Gwendoline, ne fut,
de son vivant, apprécié que d'une certaine
élite musicale assez restreinte. Il justifia
entièrement le proverbe fameux: « Nul
n'est prophète en son pays », car ses
compatriotes ne consentirent jàmai'sà' lui
reconnaître le mpindre talent. Il était au-
vergnat, comme l'auteur pe La Valse des
Poses et de La Vague qui, lui, plus heu..
reux, faisait mentir le proverbe. Et, il y a
quelque vingt-cinq ans, on pouvait entendrai
une des plus hautes personnalités du ; bar-
reau de Clermont-Ferrand exprimer cette
opinion stupéfiante dans un salon ultra-
select de la ville : « Jamais M. Chabrier
n'arrivera à la hauteur d'Olivier Métra' »;
L
'Achilleion de Corfou.
Il en a été fort question ces jours-
ci a propos d une visite royale.
C'est une somptueuse demeure. Elle a
coûté trois millions de livres sterling à
l'impératrice Elisabeth d'Autriche, qui la
vendit à l'empereur Guillaume. La villa
perchée sur un roc, domine la mer, et sa
façade est ornée d'une colonnade de douze'
piliers de marbre; devant chacun d'eux est
placée une statue ancienne rapportée de
Rome par l'impératrice. Pompéï, Tunis,
Alger furent fouillées par les envoyés de
cette princesse pour eh extraire à prix d'or
"les trésors qui encombrent les cent vingt-
huit pièces de la villa. Les jardins sont
envahis -par les fleurs. Un parc merveil-
leux contient une collection de plantes
rares. De petits temples grecs, blancs et
roses, parsèment les prairies. Un escalier
de marbre,- encastré dans le roc/permet de'
descendre jusqu'à un port minuscule, orné
d'un phare miniature, et-qui donne accès
à-la mer. ., ,
Et Corfou représente ainsi l'une des
plus grosse accumulations de richesses ar-
tistiques et naturelles du monde.
N
'ous avons le plaisir d'apprendre que
M. Marcel Simon vient de confier
les délicates fonctions de secrétaire général
du théâtre Antoine, à notre collaborateur
Romain de Jaive.
0
Paris, que de spectacles on commet
en ton nom ! -
.une tournée « de la Comédie-hran-
çaise » promène en ce moment, en pro-
vince, un « spectacle d'une moralité sai-
sissante » qui, ajoute l'affiche « est toute
la vie parisienne ».
Voulez-vous savoir maintenant les titres
flatteurs de ces pièces, qui concrétisent si
bien la capitale? L'Entôleuse et La Vi-
cieuse.
On n'est pas plus aimable!
Ajoutons que la vedette n'est pas, cette
fois, accordée à une artiste. Le « fromage »
porte, en effet, ces mots fatidiques: jupe-
Culotte.
LE JOYAU D'UNE COLLECTION
La fameuse pendule de Falconet faisait
partie de la collection du comte de Ca-
mondo; il l'a léguée au Louvre. C'est un
splendide objet d'art du XVIIIe. en marbre,
que les Parisiens ont déjà eu l'occasion
d'admirer.
D
ominico Bassi dormait.
Ce célèbre acteur italien, 'dont le
talent de metteur en scène est très repute
dans la Péninsule, avait été engagé récem-
ment par un impresario qui voulait em-
ployer ce talent spécial et, en même temps,
mettre à profit ses capacités d'acteur. Il
confia un rôle de « grime » au vieil ar-
tiste dans une comédie où il devait assis-
ter, étendu sur un divan, à une très lon-
gue scène, sans qu'il n'eût à débiter une
seule réplique, ni à faire un seul geste.
L'immobilité et le confortable de sa. scé-
nique installation, le plongèrent dans un
sommeil profond, si bien qu'au moment où,
à son tour, il devait prendre part a la con-
versation, ni les appels étouffés des artis-
tes, ni les-signes éperdus du souffleur ne
parvinrent à le réveiller. Le sommeil se
prolongeait, rythmé par un ronflement so-
nore; le public pouffait et le rideau se
baissa. sur un dénouement, que, ni l'au-
teur, ni les spectateurs n'auraient pu pré-
voir.
Cela n'empêche pas Dominico Bassi
d'avoir tout simplement, dans sa vie, été
le créateur de la « farce italienne mo-
derne ».
L
e mariage d'un homme célèbre. -
Bernard Shaw, l'auteur de cette
Candida qui fut jouée à Paris il y a envi-
ron deux ans est actuellement un des au-
teurs les plus notoires de l'Angleterre.
autant pour l'originalité de ses manières
que pour celle de son talent.
Ce maître du paradoxe — c'est ainsi
qu'on l'appelle — ne fait rien comme tout
le monde Il va au théâtre en veston de
velours, il parle rudement aux ladies les
plus gâtées de la haute société, il se rit
te toutes les conventions. Son mariage
même fut l'occasion d'une scène comique!
qu'il vient de raconter, en ces termes, à
son-biographe:
« Jë venais d'être - victime d'un terrible
accident et j'étais alors une sorte d'épave
sur béquilles. Ma vieille jaquette était com-
plètement usée par le frottement de ces
béquilles de sorte que les fonctionnaires'
de l'église me prirent pour le mendiant
inévitable qui suit les cortèges de noce et
l'on se mit en devoir de marier ma fiancée
avec mon ami Wallace dont l'élégance
semblait indiquer un héros de roman.
« 'Je fus obligé d'affimer mon droit par
de grands cris et c'est avec une résigna-
tion douloureuse que le pasteur consentit
a marier l'infirme qu'il avait devant les
yeux. »
; Ajoutons que grâce aux soins dévoués
de sa jeune femme, Bernard Shaw. guérit.
complètement et rapidement.
.--'JNGRES. - Portrait de Mme Ingres
iFrOté parle Musée de Montauban)
c
arte de visite.
Jacques Offenbach, dont la Vie Pa-
risienne a retrouvé tout son succès, d'anta n,
était un homme d'une rare simplicité -
comme le prouve l'anecdote que voici.
Un petit renseignement d'abord, pour
rendre l'historiette intelligible. Chez les is-
raélites, toute térémonie -mariate, bap-
tême, etc. — doit s'accomplir en présence
de dix coreligionnaires.
Donc, un jour, un paisible bourgeois vi-
chyssois faisait sa promenade quotidienne,
lorsqu'il vit s'avancer vers lui un monsieur
très maigre, aux longs favoris flottants, qui
lui demanda:
— Seriez-vous israélite, monsieur?
— Oui, monsieur, fit le bourgeois.
— Ah! ça tombe à merveille. J'ai chez
moi une petite cérémonie et, corame nous
ne sommes que neuf, voudriez-vous faire le
dixième?
— Avec plaisir. Mais à qui ai-je l'hon-
neur de parler?
Le monsieur aux favoris flottants sortit
sa carte de visite, sur laquelle le bourgeois
lut, surpris et charmé:
JACQUES OFFENBACH.
T
rio international.
C'était à New-York dans le palais
somptueux d'un milliardaire. Il donnait une
fête dont le clou était constitué par le trio
de Faust chanté par Mme Destinn, MM.
Caruso et Noté.
La présence de telles étoiles offrait cer-
tes un intérêt indiscutable ; mais, où l'in-
terprétation de la musique de Gounod de-
vint vraiment originale, c'est que chacun
des chanteurs s'exprimait dans sa langue
maternelle, c'est-à-dire en allemand, en
italien et, en français.
Une telle exécution était inestimable,
aussi ie milliardaire fit-il royalement les
choses. M. Caruso reçut dix mille dollars
comme cachet, Mme 'Destinn. six mille, et
M. Noté également six mille. Le total re-
présente la coquette somme de vingt-deux
mille dollars, soit cent onze mille francs.
Nous aimons à croire que le milliardaire
en question est à l'abri du besoin.
L
'envahissement.
Dante et son Enfer, Le Tasse et sa
Jérusalem délivrée se jouent en ce moment
au « Filodrammatici » de - Milan, où se
jouèrent également tant de grandes pièces
célèbres, et où les meilleures troupes ita-
liennes ont défilé.
Seulement, aujourd'hui, ce sont des-inia-
ges qui défilent, car le cinéma a pris pos-
session de la scène.
En payant deux francs par place, on
peut taire un gentil petit tour à rEnfer-
celui de Dante, bien entendu! — et s'amu.
ser follement sans se brûler les ailes.
Selon Mathilde Serao — le gfiand roman-
cier si favorablement connu en France —
on n'a jamais rien vu d'aussi noble et
d'au'ssi artistique. C'est, toujours, selon
Mme Serao, la réhabilitation du cinéma !
Tout près du « Filodrammatici », au ci-
ntrnatographe (t Regina », on a le loisir
d assister à toutes les aventures des Croisés
marchant à la conquête de Jérusalem.
Ce n'est pas un film d'actualité. Mais
c est un film curieux tout de même.
NOUVELLE A LA' MAIN
Discussion.
- Et moi je vous dis que, pour faire
jouer votre pièce, vous auriez au besoin
paye.
- C'est une supposition gratuite.
Le Masaue de VerrCt
Lire en deuxième page :
FALBALAS, FANFRELUCHES, FRIVOLITCs
par MARIE BÊftTIN
, IMPRESSIONS DE VOYAGE
L'Amérique vue,
par M. Hector Dufranne
Chaque année, à pareille ép'oqaië, la lecture
des journaux américains devrait s'imposer. C'est
.mainltenant, en effet, flue nous reviennent des
pays de l'oncle Sam, les grandes vedettes de
l'art lyrique arrachées à l'Europe par la force
de l'or, et, c'est maintenant qu'il conviendrait
de juger si la gloire conquise là-bas fut égale
•à la fortune.
Aux Etats-Unis; la critique est un peu rude;
elle accepte difficilement les complaisances et
dit son fait à tel artiste, qu'à Paris l'on eût mé-
nagé à cause de sa seule renommée. Par COTIt-
tre, elle donne à des chanteurs comme Dufran-
ne tout l'éclat qu'ils méritent, elle les place au
premier rang ; j'en veux pour preuve certains
articles du New-York Times, du Evening World
de New-York, etc., relatant l'interprétation d:u
rôfle de Ghilon dans Quo Vendis? par cet admira-
ble baryton.
Puisque Dufranne avait été, cette saison, tant
.à tiew-York qu'à Philadelipliie, Baltimore, Chi-
cago, mis en avant par toute la presse, avec
Mary Gardon et le ténor Dalimorès, puisque là-
'bas il avait été chargé de trois créations impor-
tantes, — celles de Quo Vadis ?, de Natoma et
tfe la Fille du Far-West, — et que nous avions
kà chance de le voir revenir le premier à Paris,
ite n'ai pas hésité à lui demander ses impres-
-suons sur l'Amémqtue et les Américains, sur
J,état actuei de la musique française aux Etats-
Unis et, naturellement, sur ses projets person-
nels.
Un mélange d'énergie et de douceur caracté-
rise la physionomie de Dufranne. Depuis ses
Séjours aux contrées des businessmen, son ins-
tinct de la volonté s'accuse plus nettement dans
le; masque, donne au regard une vive acuité ; il
a la parole brève, sans pour cela cesser d,'être
cordial. 1
— On peut croire ici que le public américain,
de par son tempérament flegmatique, est froid,
ou; du moins qu'il ne se laisse pas gagner fa-
cilement par l'enthousiasme, me dit Dufranne;
c'est une erreur. Ce public tout au contraire
est spontané, chaleureux, il manifeste de toute
façon, se met debout pour applaudir, crie : bra-
vo!, rappelle les artistes; le plus grand plaisir
du, spectateur américain, c'est de faire la con-
naissance personnelle des chanteurs étrangers,
de les recevoir chez eux.
« La musique française suscite plus particu-
lièrement sa sympathie. Les abonnés des opé-
ras. de Chicago, de Philadelphie ou de New-
York sont au. courant de tout le mouvement mu-
sical contemporain ; ils ont voyagé en Europe,
iis sont au courant des « nouveaUrres ». mais de
Paris surtout, des représentations suivies à Pa-
ris, ils gardent l'empreinte, et c'est pourquoi,
rentrés dans leur pays, ils réelamemt Thaïs, Car-
men, Pelléas et Mélisande, Louise, Le Jongleur
de Notre-Dame, etc.
« M. Dippel, directeur actuel du Metropolitan
.OpénciR 'Nîavu-Y/jrk pt de notre campajprte, n'a
pas. laissé péricliter le répertoire français qu'il
a eu en héritage de M. Hammereteiin.
« L'effort de cette année, au point de vue de
notre répertoire, a été '1 est vrai arrêté quelque
peu; par les créations de deux œuvres assez con-
sidérables, l'une anglaise, Natoma de M. Her-
ber, — l'autre italienne. — La Fille du' Far-
West de Pucoiini. Mais dès l'hiver prochain, la
musique française va reprendre sa marche
ascendante et il est déjà question de monter là-
,bas deux ouvrages finançais dont l'un vient
d'être repris à 1 'Opéra-Comique et dont l'au-
tre est signe d'un des noms les plus répandus,
les plus aimés de notre art lyrique, je ne puis
préciser davantage.
« Il faut voir avec quels soins sont montés
nos cuivrages sur les scènes américaines, quelle
contribution active apportent les collaborateurs
de la direction depuis. le commanditaire jus-
qu'au plus humble employé du théâtre. A Chi-
7VI. Marcel CHATtLiEH M. Hector DUFRAI^MS
Direct. ti, la «uteiqnerïeançaise •
En revenant de Philadelphie à New-York
ca go , cefte saison, un gros effort a été Mit en'
faveur du répertoire français. M. Mac Cornick
un des principaux commanditaires de l'Opéra
de cette ville, est un passionné de la musique
française ; on. pourrait en citer bien d'autres.
« Notre existence là-bas, pendant cinq mois,
est faite d'un travail sans répit. Je vous en épar-
gne le détail. Pour vous édifier, je vous signa-
lerai seulement que chaque jour on commence
à répéter à onze heures du matin, que le soir
la représentation se termine fort après minuàî,
qu''i! arrive parfois que dans la nuit même .aus-
sitôt après avoir chanté dans une ville, on 4soi.-I
obligé de s'embarquer à destination d'une"au-
tre ville où l'on est annoncé pour le lende-
main.. Tenez, au hasard, j ouvre mon- carnet ae
tournée. Voyez vous-même.»
Dufranne me tend*un petit livre soigneuse-
ment relié et je -Lis :
«' .2#mars 1911, Thaïs, en français, à Balti-
-more.
« 3 mars, Nafoma. en anglais, à Philadelphie.
cc 4 mars (en matinée), Aïda, en ifcaliep. »
Et le 28 février, un mardi, la trouipe française
a chanté à New-York, - le mardi était en effet
le jour consacré à la capitale des Etats-Unis.
- On passe son temps à travailler et à .voya-
ger, reprend Dufranne. En chemin "dé fer, 'en
bateau,, la nuit, le jour, il importe peu,, pourvu-
que l'on sont à son poste à l'heure précise.
Fort heureusement, tous les moyens' de trans-
part dans ce pays sont confortables.
a Voits ne vous -étonne»®-pas"qu'après ée*-pe-
lit voyage, — j'ai joué soixante-dix-h.u.it lois en
cinq mois. — je songe à me reposer. J'ai un en-
gagement de dix représentations à remplir a
î'Opéra; je n'ai pu accepter dés offres forr ren-
EN VOYAGE
Le baryton Dufranne, Mme Dufranne et leurs enfants
tantes de Covent-Garden, et je vous avoue qtiï
mon plus cher désir est d'amer flâner à Rûyan
où j'ai acheté dernièrement la villa de Zoochi.-
— Mais vos succès là-bas? Vos représenta-
tions de Thaïs avec Mary Garden, représenta-
tions qui, d'après ce que j'ai lu; dans lesjour-
naux 'américains, furent triomphales.
D'un bel éclat, de sa., voix, DuJraTIine m'inter-
rompt: .,
— Oh'! Oh'! cher ami/ vous em.ployez de bien
grands, mots.
..Et, le plus naturellement dit monde, oubSiawt
l'Amérique, ',les fatigues, les succès, -il me
demande: •
- Qu'y a-t-il de nouveau à Paris?
., -- Edouat^ J&EAUDU.
Ba Saison Franco-Viennoise
de musique d'opérette
Au Théâtre du VaudeVille (Direction Léon Poirier) (Juin 1911)
L'opérette française et l'opérette vien-
noise sont soeurs. Le caractère particu-
lier des opérettes viennoises consiste
en des traditions, des danses, une « ma-
nière » exclusivement locales. Le seul
moyen de les apprécier est donc de les
voir et de les entendre telles qu'elles
sont montées et jouées dans leur pays
d'origine.
Il y avait là un problème artistique à résoudre..
M. 'Léon Poirier, lie triomphatouir du Mariage,
de Mlle BeiÛemans, dont la jeune audace ne re-
cule devant aucune difficulté, semble-l'avoir bril-
lamment résolu.
Il a pu s'entendre, d'une part,.avec le Théâtre
Imposai et RO-yaft Viennois « An der Wien » (di-
rection Karezag), et l'orchestre des Bals de la
Cour de Vienne (50 virtuoses) ; d'autre part,
avec le théâtre du Vaudeville, pour organiser à
Paris, pendant le mois de juin prochain, une sai-
son franco-viennoise de musique d'opérette.
Par esprit de déférence envers l'opérette fran-
çaise, un premier gala sera consacré à Giroflé-
Girofla, le chef-d'œuvre de Charles Lecocq,
dont la représentation aura lieu en présence de
l'auteur. -
Seront ensuite représentés :
Le Cornue de Luxembourg, Amour tzigane,
Princesse Dollar, La Belle Risette, Baron Tzi-
gane, Sang. viennoiss L'Etudiant pauvre, Valse
d'Amour.
Les interprètes de ces opérettes seiont les
premiers chanteurs, chanteuses et comiques de
Vienne : Mlles Mizzi Gunther, Louise Cartou-
che, Fedac Sari, M. Storm; Mmes Mizzi Bere-
nat, Betty Fischer, Anny Mahrbach, Gusti Ma.
cha, Poldi Rizeck, Mizzi SchUltz. Thérèse Tau-
,tenhayn,/ Eisa Tentori ; MM. Brammer Pran2
Glawatsth, Paul Guttmann, Georges Kober,
Alexandre Haber, Otto La-uger, Mikulski, Oscar
Neruda, Max Rohr, Joseph Schutz, Ernest T-.
tenhayn.
Choristes: 52 personnes.
L'orchestre (50 virtuoses) sera conduit par tei
compositeurs eux-mêmes: Franz Lehar, Lec
Fall, C.-M. Ziehrer et MM. Ziegler, Rusitzka,
Kapperl. -
Les décors, des ateliers impériaux Kautsky et
Rottonara, seront au nombre de 40.
Les costumes seront au nombre de plus de
900.
Un train spécial amènera à Paris cet ensèmbta
extraordinaire, tel qu'on n'en a encore pâmait
vu à Paris.
Il est -inutile de rien ajouter à cette éloquent#
énumération.
C'est là une entreprise considérable et un ior-
midable effort artistique qui réalise d'un msl
Qédactetit' en Chef : Q» de PAWLOWSKI
c N° 1306'— Le N" 5 cenf,
J{t N" 1306'-Ce ?5 cent,
21 ACTION & ADMINISTRATION : ,
,. Weuard Poissonnière, PARfS
ABONNEMENTS >
.'ris UN AN ,6 MOIS
^Hse»rse. Paîtements 24 fr. 12 fr.
"'ira
40 » 20 »
Quotidien — yEND"REDI 28 TAVRÎ'K'T9H
RÉDACTION & ADMINISTRATION -
27, Bouleuard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE
Soignes
Kédactlon : 288-07
Administration : '318-04
tresse Télégraphique : COMŒDIA'PAR'IS
ARlSTOTE rA 'PARIS (13)
le rythme
Con~e son d~ 'A"
ordinaire, je trouvai Xnstote
It: e hre les journame. I)ès qu'il me
ieS journaux. Dès qu'il me
SS) ^fnme-parisien-porteur-'de-contra-
Me dit-il, j'admire vraiment, par la
t'les arti cles contenus dans ces bibles
nes enrni Par la magie des machi-
CS Par la magie des machi-
ijue [?totivec - et rien ne m'arnuse autant
na „ émirat
ues Po rahon marquée par tous vos cr.i-
rra Pour "- chanteur qui vient de sou-
iev? r.enthn USlasme des foules à l'Opéra-
b 1\ s'es't et cela tout simplement parce
Ue» et tout simplement parce
« i'Wtni« ?'ré bon acteur
C, Ca'si v®blement' cette chose vous
le nd auin î?'d llui qu'un chanteur puisse
tout e]n rnême temps bon acteur, c'est,
1 évidn bon acteur, .c est,
tolut e"'d'2"ce-, que dans votre esprit ces
CAction se trouvent définitivement
ent divisées. Et, certes, je
l'inhtem être frappé de ce fait,
fSans être frappé de ce fait,
fois qu'il nie fut donné, durant ces
rfjQj de visiter vos petits théâ.
erre, es que recouvre une toiture de
1r Més que recouvre une toiture de
à ""tr, Pa ;A ,
Par poUon, depuis que je suis
'tteii 1 Parm; Vous' îe v°is d'une part des
yth, déhu vous, je vois d'une part des
?' incan^i des rôles sans souci du
Wnua même de se hausser
*Soi rosodw.,, et, de l'autre, je vois
ante»rç et, de l'autre, Je vois
r~~Phant tout de l'action qu'ils
du resenter, , s'avançant jusqu'à
li- u bon LS0US lequel dort un souf-
Scïple
°}e' et s'efforçant curieu-
Se J1* ernOuYoir les spectateurs au
"oyj1 de cr. inarticulés qu'ils poussent
fc.piS'°ngtpm S possible, remplissant leur
Hir Possible, remplissant leur
Iou e vent ! comme une outre et agitant
Vivante
!uer faire et ,de la tête une petite plume
tqir e crn ïe aux spectateurs éloignés
"*nt 5tte agitQ
« ils ex^ ?n est due au souffle puis-
si, (j> en t.
%j, 1,
H ent ne Part, vos acteurs me pa-
se H* dénuéS e cette cadence poétique
nt epen toutl- littérature vos chanteurs
SbuPeiîcl t0Ute littérature, vos chanteurs
d'auli.re part, n'avoir pour but que
P^r iUr voix, le mugissement des
iOn Il t? cond^X-t?s à l'hécatombe:
pne °Ue reponc*is~je, ô Aristote, que
~le T ~~iQ n
i oh* Ration 1116 parait, une fois de plus,
I11llde 11 Peu t S et que nous séparons peut-
!re Un 5?1* tro,Pi de nos jours, ces différents
Otiyie ^ej(pr SSl0n que sont la prose, la
le et IR Muslque. Mais puisque tu m'y
la- m Usl<5. ue- Mais puisque tu m'y
-n'Oi te dire quel est notre
t, en relisant par çontre
ste^ j '^s, en relisant par contre
e l'anti sont relatés les faits et
"a n' qu'u hGrnme, au dernier degré
S P^nime, au dernier degré
cô»iec'te des vers à l'objet de
hi~J~t' cela se fait chez les
d'etet - nôus nous étonnons
hi.S ^&î tout Propos les Crées et.
~eo. r es n'hésitaient pas à pfen-
ri> e ieiirlyre P°Ur célébrer d'une façon
con e^b|e les grands sentiments qu'ils
K
La§inon %i% Pareils procédés nous pa-
rOUf ui hors de sens- Nous
d'h ,flcre ment un député qui.,
e la Ur¡ re ses collègues, s'empa-
ait g on luth ses collègues, s'empa-
tera. guer re et et chanterait les beautés
e, nu^ d'entre nous ne son-
às 0l,s l'pn,Pire de la joie ou de la
er poétiquement en chan-
T' u lv^nt Jp
s dmè,re pr?soditii;e-
Tu6sév'inmt, o hKomme-parisien, pas
l!>°il1s It Arisldent, ô homme-parisien, in-
la. ns n a
hS , »cet et je n'attendais pas
Qtje cet Qveu de ta fmnchise. je
^eu de ta franchise. Je
J''e inNS ceriainement' par les dieux,
oi Slan 1riorit
lutiletinfé 'I. 'Drite est la vôtre, mais il ne
la» len.a entendre constater par
^t cpn ndant' dis-moi, ô homme-
J°^M>yeiiv*'recouverts-de-poix, n'as-tu
ii ®1ia ? rclUé p n'as-tu
ui moi ce qui se produit
rd 11 de dans la plupart des ban-
or, Ho^k Yeuses personnes se trou-
CJon
j es
ï célébrer un événe-
• n'as-tu pas observé
ces ^lrconstances' avant que
Dr. ent 1Scours soit venu, chacun
Rfe Q e librpm soit venu, chacun
et, Cleellt, avec volubilité, par-
,e, S'exes, humaines et divines sans
RjStB s'eYn^r- mant avec abondance sur
les
, difficiles? Et, lorsque
Du C entré eux frappe avec
h c°ntre 1 a coupe de cristal qui se
ÎÎS^înt i„-. ainsi que les
WVont on^ S,8nifiant ainsi que les
mencer, le silence le
Dr ?n^ se prOduit tout aussitôt, com-
ii îcUn '^0udainement, se trouvait
1 ~)?' Et -., Se trouvait
k Ht v101, par Zeüs, que celui
h. qlt fltts de farv - minutes auparavant,
e' Peut à peine pronon-
pque" rnots, albutiant et tremblant
ïC ? ip„ notions de bienvenue les
Pies. ES notions de bienvenue les
1 ,VOisins t tel autre, qui assourdis-
It¡¡~t Ci sOn Je bruit de ses paroles,
'%ts 'aVbi%'ns du bruit de ses paro-les,
44te Mn tour et, d'une voix basse,
'l1t e cou e chercher au fond des
du lion qui s'y trouve
i*' °ui ve-ritablement, par Hadès,
fcNv£ fipllis nn la timidité de l'âne et
iSkSéants InartIculés. Et dis-moi, ô
chat?r'sien
que te semble de ce brus-
I»TW etit qui s'est opéré en eux?
IIE ristodte ,n, est-ce point la timidité
,4t, tr Seul dfln^ le silence et d'exprimer
défin.vI. V^ Qu^ change ainsi les
O^Tf. S et ren^/u1esitants les plus hardis?
fc!S .ïh as fort h,éSitants les pJus hardis?
r~Prit A - répondu, ô homme-
rePri+ Ani- fitote' Mais, dis-moi, cette
K s,té
tE ,e Vient-elle pas tout justement de
t Ou se sentent les orateurs
les ci Pas de changer de ton
es circonstances et de rehaii s-
j, déclar et de rehaus-
Un rvth ofifcielles par le
p a rYthme plus élevé, mieux
k, a:' ne la gravité des circons-
at.i , Ce Ile lelnblerait-'il point tout na.
tale~ Qu'un des orateurs,
ent naturel récitât quelque
Shl? ïîicialemen composé à cette oc-
c eux-là neme oui à cette oc-
P de - a même qui se fussent
aQs des circonstances plus ba-
b Xr!, rVthme f que le trouveraient
tait, ~s'1l1oi ~mOl11ent-Ià.
a ce
t SI la 6 horn nie-pari sien, que se
fcS et - entière des convives
i\ Î N it^ *r3ns^rin r ee de la même allé-
tet F-prouvait le be,,,.oin de s'associer
~I\t IdEe e p^êtne Qu- besoin de s'associer
^SiS°>uneo £e pour célébrer
k V CPC - t_l, 1 pas très ev,~
i: c ale!)t' qUe e. N est-Il pas très eVI-
r ces mêmes hommes se
Slt >»N ien nter, nê trouvant en fin
oh%J!"a$nie 5cnn ,eiîx P°Gr exprimer
, et c: rne e collectif.
con Darr -
ln DaraÎt très évident ô Aris-
Me 1' ,
ttie à 1 r observation de chaque
—: Mais, dis-moi, -poursuivît le philo-
sophe, n'est-il pas très évident également
que, dans toutes ces circonstances, le mode
d'expression le plus élevé doit contenir
tout en même temps ceux qui se trouvent
au-dessous de lui; j'entends par là qu'un
chant d'enthousiasme collectif ne saurait
exister s'il n'exprime point des idées poé-
tiques communes à tous et si ces idées
poétiques ne renferment pas elles-mêmes
les idées spontanées que chacun pouvait
exprimer tout d'abord en prose?
— Tout cela me paraît fort bien dit, ô
Aristote.
— Eh ! bien, donc, conclut le philosophe
en frappant joyeusement ses mains l'une
contre l'autre, ne faut-il pas en conclure
que rien n'est plus absurde que de vou-
loir séparer des genres qui se superposent
et qui ne sont que des formes d'expres-
sion, toujours plus élevés, de la même idée
primitive.
« Et ceci, par Apollon, suffirait à con-
damner tout d'abord vos poètes actuels qui
s'imaginent que, sans idée aucune, ils peu-
vent faire de la poésie en respectant sim-
plement les règles prosodiques.
« La poésie ne naît point artificiellement.
Elle doit être un besoin naturel chez l'hom-
me cultivé. Elle doit naître spontanément
d'un enthousiasme, d'un élan du cœur. Elle,
doit être, à proprement parler, involontaire.
Elle n'est qu'un besoin plus accentué du
rythme chez un prosateur qui ne songeait,
tout d'abord, qu'à s'exprimer en prose.
C'est pour cela que, de tout temps, les
hommes véritablement cultivés ont exprimé
spontanément certaines idées en vers, tout
simplement parce que ces idées se trou-
vaient être plus poétiques que d'autres,
c'est-à-dire plus rapprochées du rythme uni-
versel. C'est pour cela que des êtres qui
,n'ont jamais que des idées élevées, s'expri-
ment toujours en vers sans s'en rendre
compte, comme le font les dieux immor-
tels. »
Aristote réfléchit encore un instant et
poursuivit :
- Pour en revenir au cas plus spécial
qui nous occupe aujourd'hui, n'est-il pas
très évident que l'acteur doit se trouver
exactement dans la même situation que le
poète? Si véritablement son esprit est cul-
tivé, -s'il comprend l'idée qui domine la
pièce, si la situation, en prose, s'impose
primitivement à son esprit, il saura expri-
mer les vers qu'il a à réciter d'une façon
naturelle. Le spectateur sera saisi tout
d'abord par la beauté tragique de l'action et
l'expression poétique sera pour lui telle-
ment naturelle qu'il ne devra s'apercevoir
qu'ensuite, et à la réflexion, que la pièce
était écrite en vers.
« De même pour le chanteur dont le
métier est de s'élever, très certainement,
encore au-dessus du récitant poétique. A
lui incombera cette tâche difficile d'exalter
à ce point l'imagination du spectateur que
l'émotion poétique emplira seule les es-
prits et dominera toute l'action. E-t ce ne
sera que plus tard, à la réflexion, que l'on
pourra s'apercevoir que la pièce fut chan-
tée tant l'expression lyrique s'imposera na-
turellement dans ce cas à l'esprit de tous.
« Mais, à vrai dire, pour obtenir un tel
résultat, un talent divin est nécessaire
et ceci n'est pas en rapport, semble-t-il,
avec vos moyens actuels. Et certes, de-
puis que je suis étudiant parmi vous, il
ne m'a été donné que deux fois, jusqu'à
présent, d'éprouver une telle émotion: la
première, en entendant un chanteur scythe
très excellent véritablement, figurant un
tsar terrible, et la seconde l'autre jour,
en entendant un interprète de l'Opéra-
Tragique figurant, oui vraiment, un homme
venu des pays lointains de la Chine. Et,
dans les deux cas, l'émotion du spectateur
était telle qu'il lui fallait, comme je l'ai
dit, quelques instants de réflexion pour
comprendre, après coup, que ces acteurs-là
avaient chanté et qu'ils avaient chanté
beaucoup mieux que les autres.
« Cela me paraît d'autant plus étrange
qu'une pareille vérité ne soit pas comprise
de vous tous, que vous avez eu soin de
créer une scène dont le nom même indique
que, suivant les cas et suivant l'enthou-
siasme de l'action, les acteurs doivent em-
prunter le langage des acteurs comiques
ou le chant réservé aux lyriques, passant
ainsi d'un rythme à l'autre, suivant les
nécessités de l'action.
« Au surplus, conclut Aristote, cette
même observation s'applique à tous les ac-
tes de la vie, aux poètes comme aux athlè-
tes, aux généraux comme aux ambassa-
deurs. Une beauté littéraire, une hardiesse
physique, un plan savamment conçu, un
succès de ruse ou d'audace n'ont de valeur
que lorsqu'ils ne sentent pas l'effort, lors-
qu'ils passent inaperçus tant ils sont na-
turels lorsqu'on les accomplit. Ils ne sont
vraiment grands et forts que lorsque le
geste seul subsiste et qu'on oublie ce
qu'il fallut faire pour l'accomplir. Car la
beauté n'est qu'une forme de l'harmonie
des mondes et le rythme exprime pour nou?
le Nombre divin. »
G. de PAWLOWSKI.
Nous publierons demain un article de
PAUL-ADRIEN SCHAYÉ
Échos
CET APRÈS-MIDI :
A l'Université des Annales, 5 heures : Les Chan-
sons de Miarka. — Conférence par M. Jean Riche-
pin, de l'Académie Française; Musique de M.
Alexandre Georges. — Mlle Cesbron et 3VI. Berton
chanteront les principales chansons de Miarka,
accompagnés par l'auteur.
CE SOIR :
Au Théâtre Moncey, 8 h. 1- : première représenta-
tion du Porteur aux Halles, drame en cinq actes
et 6 tableaux, de M. Alexandre Fontanes.
Au Théâtre Montmartre, 8 h. î première repré-
sentation de Biribi, drame en trois actes, de MM.
Georges Darien et Marcel Lauras.
c
ompétence.
Chabrier, qui peut être, à bon droit,
classé parmi nos giuncs nauuuaics, er aont
l'Opéra va reprendre Gwendoline, ne fut,
de son vivant, apprécié que d'une certaine
élite musicale assez restreinte. Il justifia
entièrement le proverbe fameux: « Nul
n'est prophète en son pays », car ses
compatriotes ne consentirent jàmai'sà' lui
reconnaître le mpindre talent. Il était au-
vergnat, comme l'auteur pe La Valse des
Poses et de La Vague qui, lui, plus heu..
reux, faisait mentir le proverbe. Et, il y a
quelque vingt-cinq ans, on pouvait entendrai
une des plus hautes personnalités du ; bar-
reau de Clermont-Ferrand exprimer cette
opinion stupéfiante dans un salon ultra-
select de la ville : « Jamais M. Chabrier
n'arrivera à la hauteur d'Olivier Métra' »;
L
'Achilleion de Corfou.
Il en a été fort question ces jours-
ci a propos d une visite royale.
C'est une somptueuse demeure. Elle a
coûté trois millions de livres sterling à
l'impératrice Elisabeth d'Autriche, qui la
vendit à l'empereur Guillaume. La villa
perchée sur un roc, domine la mer, et sa
façade est ornée d'une colonnade de douze'
piliers de marbre; devant chacun d'eux est
placée une statue ancienne rapportée de
Rome par l'impératrice. Pompéï, Tunis,
Alger furent fouillées par les envoyés de
cette princesse pour eh extraire à prix d'or
"les trésors qui encombrent les cent vingt-
huit pièces de la villa. Les jardins sont
envahis -par les fleurs. Un parc merveil-
leux contient une collection de plantes
rares. De petits temples grecs, blancs et
roses, parsèment les prairies. Un escalier
de marbre,- encastré dans le roc/permet de'
descendre jusqu'à un port minuscule, orné
d'un phare miniature, et-qui donne accès
à-la mer. ., ,
Et Corfou représente ainsi l'une des
plus grosse accumulations de richesses ar-
tistiques et naturelles du monde.
N
'ous avons le plaisir d'apprendre que
M. Marcel Simon vient de confier
les délicates fonctions de secrétaire général
du théâtre Antoine, à notre collaborateur
Romain de Jaive.
0
Paris, que de spectacles on commet
en ton nom ! -
.une tournée « de la Comédie-hran-
çaise » promène en ce moment, en pro-
vince, un « spectacle d'une moralité sai-
sissante » qui, ajoute l'affiche « est toute
la vie parisienne ».
Voulez-vous savoir maintenant les titres
flatteurs de ces pièces, qui concrétisent si
bien la capitale? L'Entôleuse et La Vi-
cieuse.
On n'est pas plus aimable!
Ajoutons que la vedette n'est pas, cette
fois, accordée à une artiste. Le « fromage »
porte, en effet, ces mots fatidiques: jupe-
Culotte.
LE JOYAU D'UNE COLLECTION
La fameuse pendule de Falconet faisait
partie de la collection du comte de Ca-
mondo; il l'a léguée au Louvre. C'est un
splendide objet d'art du XVIIIe. en marbre,
que les Parisiens ont déjà eu l'occasion
d'admirer.
D
ominico Bassi dormait.
Ce célèbre acteur italien, 'dont le
talent de metteur en scène est très repute
dans la Péninsule, avait été engagé récem-
ment par un impresario qui voulait em-
ployer ce talent spécial et, en même temps,
mettre à profit ses capacités d'acteur. Il
confia un rôle de « grime » au vieil ar-
tiste dans une comédie où il devait assis-
ter, étendu sur un divan, à une très lon-
gue scène, sans qu'il n'eût à débiter une
seule réplique, ni à faire un seul geste.
L'immobilité et le confortable de sa. scé-
nique installation, le plongèrent dans un
sommeil profond, si bien qu'au moment où,
à son tour, il devait prendre part a la con-
versation, ni les appels étouffés des artis-
tes, ni les-signes éperdus du souffleur ne
parvinrent à le réveiller. Le sommeil se
prolongeait, rythmé par un ronflement so-
nore; le public pouffait et le rideau se
baissa. sur un dénouement, que, ni l'au-
teur, ni les spectateurs n'auraient pu pré-
voir.
Cela n'empêche pas Dominico Bassi
d'avoir tout simplement, dans sa vie, été
le créateur de la « farce italienne mo-
derne ».
L
e mariage d'un homme célèbre. -
Bernard Shaw, l'auteur de cette
Candida qui fut jouée à Paris il y a envi-
ron deux ans est actuellement un des au-
teurs les plus notoires de l'Angleterre.
autant pour l'originalité de ses manières
que pour celle de son talent.
Ce maître du paradoxe — c'est ainsi
qu'on l'appelle — ne fait rien comme tout
le monde Il va au théâtre en veston de
velours, il parle rudement aux ladies les
plus gâtées de la haute société, il se rit
te toutes les conventions. Son mariage
même fut l'occasion d'une scène comique!
qu'il vient de raconter, en ces termes, à
son-biographe:
« Jë venais d'être - victime d'un terrible
accident et j'étais alors une sorte d'épave
sur béquilles. Ma vieille jaquette était com-
plètement usée par le frottement de ces
béquilles de sorte que les fonctionnaires'
de l'église me prirent pour le mendiant
inévitable qui suit les cortèges de noce et
l'on se mit en devoir de marier ma fiancée
avec mon ami Wallace dont l'élégance
semblait indiquer un héros de roman.
« 'Je fus obligé d'affimer mon droit par
de grands cris et c'est avec une résigna-
tion douloureuse que le pasteur consentit
a marier l'infirme qu'il avait devant les
yeux. »
; Ajoutons que grâce aux soins dévoués
de sa jeune femme, Bernard Shaw. guérit.
complètement et rapidement.
.--'JNGRES. - Portrait de Mme Ingres
iFrOté parle Musée de Montauban)
c
arte de visite.
Jacques Offenbach, dont la Vie Pa-
risienne a retrouvé tout son succès, d'anta n,
était un homme d'une rare simplicité -
comme le prouve l'anecdote que voici.
Un petit renseignement d'abord, pour
rendre l'historiette intelligible. Chez les is-
raélites, toute térémonie -mariate, bap-
tême, etc. — doit s'accomplir en présence
de dix coreligionnaires.
Donc, un jour, un paisible bourgeois vi-
chyssois faisait sa promenade quotidienne,
lorsqu'il vit s'avancer vers lui un monsieur
très maigre, aux longs favoris flottants, qui
lui demanda:
— Seriez-vous israélite, monsieur?
— Oui, monsieur, fit le bourgeois.
— Ah! ça tombe à merveille. J'ai chez
moi une petite cérémonie et, corame nous
ne sommes que neuf, voudriez-vous faire le
dixième?
— Avec plaisir. Mais à qui ai-je l'hon-
neur de parler?
Le monsieur aux favoris flottants sortit
sa carte de visite, sur laquelle le bourgeois
lut, surpris et charmé:
JACQUES OFFENBACH.
T
rio international.
C'était à New-York dans le palais
somptueux d'un milliardaire. Il donnait une
fête dont le clou était constitué par le trio
de Faust chanté par Mme Destinn, MM.
Caruso et Noté.
La présence de telles étoiles offrait cer-
tes un intérêt indiscutable ; mais, où l'in-
terprétation de la musique de Gounod de-
vint vraiment originale, c'est que chacun
des chanteurs s'exprimait dans sa langue
maternelle, c'est-à-dire en allemand, en
italien et, en français.
Une telle exécution était inestimable,
aussi ie milliardaire fit-il royalement les
choses. M. Caruso reçut dix mille dollars
comme cachet, Mme 'Destinn. six mille, et
M. Noté également six mille. Le total re-
présente la coquette somme de vingt-deux
mille dollars, soit cent onze mille francs.
Nous aimons à croire que le milliardaire
en question est à l'abri du besoin.
L
'envahissement.
Dante et son Enfer, Le Tasse et sa
Jérusalem délivrée se jouent en ce moment
au « Filodrammatici » de - Milan, où se
jouèrent également tant de grandes pièces
célèbres, et où les meilleures troupes ita-
liennes ont défilé.
Seulement, aujourd'hui, ce sont des-inia-
ges qui défilent, car le cinéma a pris pos-
session de la scène.
En payant deux francs par place, on
peut taire un gentil petit tour à rEnfer-
celui de Dante, bien entendu! — et s'amu.
ser follement sans se brûler les ailes.
Selon Mathilde Serao — le gfiand roman-
cier si favorablement connu en France —
on n'a jamais rien vu d'aussi noble et
d'au'ssi artistique. C'est, toujours, selon
Mme Serao, la réhabilitation du cinéma !
Tout près du « Filodrammatici », au ci-
ntrnatographe (t Regina », on a le loisir
d assister à toutes les aventures des Croisés
marchant à la conquête de Jérusalem.
Ce n'est pas un film d'actualité. Mais
c est un film curieux tout de même.
NOUVELLE A LA' MAIN
Discussion.
- Et moi je vous dis que, pour faire
jouer votre pièce, vous auriez au besoin
paye.
- C'est une supposition gratuite.
Le Masaue de VerrCt
Lire en deuxième page :
FALBALAS, FANFRELUCHES, FRIVOLITCs
par MARIE BÊftTIN
, IMPRESSIONS DE VOYAGE
L'Amérique vue,
par M. Hector Dufranne
Chaque année, à pareille ép'oqaië, la lecture
des journaux américains devrait s'imposer. C'est
.mainltenant, en effet, flue nous reviennent des
pays de l'oncle Sam, les grandes vedettes de
l'art lyrique arrachées à l'Europe par la force
de l'or, et, c'est maintenant qu'il conviendrait
de juger si la gloire conquise là-bas fut égale
•à la fortune.
Aux Etats-Unis; la critique est un peu rude;
elle accepte difficilement les complaisances et
dit son fait à tel artiste, qu'à Paris l'on eût mé-
nagé à cause de sa seule renommée. Par COTIt-
tre, elle donne à des chanteurs comme Dufran-
ne tout l'éclat qu'ils méritent, elle les place au
premier rang ; j'en veux pour preuve certains
articles du New-York Times, du Evening World
de New-York, etc., relatant l'interprétation d:u
rôfle de Ghilon dans Quo Vendis? par cet admira-
ble baryton.
Puisque Dufranne avait été, cette saison, tant
.à tiew-York qu'à Philadelipliie, Baltimore, Chi-
cago, mis en avant par toute la presse, avec
Mary Gardon et le ténor Dalimorès, puisque là-
'bas il avait été chargé de trois créations impor-
tantes, — celles de Quo Vadis ?, de Natoma et
tfe la Fille du Far-West, — et que nous avions
kà chance de le voir revenir le premier à Paris,
ite n'ai pas hésité à lui demander ses impres-
-suons sur l'Amémqtue et les Américains, sur
J,état actuei de la musique française aux Etats-
Unis et, naturellement, sur ses projets person-
nels.
Un mélange d'énergie et de douceur caracté-
rise la physionomie de Dufranne. Depuis ses
Séjours aux contrées des businessmen, son ins-
tinct de la volonté s'accuse plus nettement dans
le; masque, donne au regard une vive acuité ; il
a la parole brève, sans pour cela cesser d,'être
cordial. 1
— On peut croire ici que le public américain,
de par son tempérament flegmatique, est froid,
ou; du moins qu'il ne se laisse pas gagner fa-
cilement par l'enthousiasme, me dit Dufranne;
c'est une erreur. Ce public tout au contraire
est spontané, chaleureux, il manifeste de toute
façon, se met debout pour applaudir, crie : bra-
vo!, rappelle les artistes; le plus grand plaisir
du, spectateur américain, c'est de faire la con-
naissance personnelle des chanteurs étrangers,
de les recevoir chez eux.
« La musique française suscite plus particu-
lièrement sa sympathie. Les abonnés des opé-
ras. de Chicago, de Philadelphie ou de New-
York sont au. courant de tout le mouvement mu-
sical contemporain ; ils ont voyagé en Europe,
iis sont au courant des « nouveaUrres ». mais de
Paris surtout, des représentations suivies à Pa-
ris, ils gardent l'empreinte, et c'est pourquoi,
rentrés dans leur pays, ils réelamemt Thaïs, Car-
men, Pelléas et Mélisande, Louise, Le Jongleur
de Notre-Dame, etc.
« M. Dippel, directeur actuel du Metropolitan
.OpénciR 'Nîavu-Y/jrk pt de notre campajprte, n'a
pas. laissé péricliter le répertoire français qu'il
a eu en héritage de M. Hammereteiin.
« L'effort de cette année, au point de vue de
notre répertoire, a été '1 est vrai arrêté quelque
peu; par les créations de deux œuvres assez con-
sidérables, l'une anglaise, Natoma de M. Her-
ber, — l'autre italienne. — La Fille du' Far-
West de Pucoiini. Mais dès l'hiver prochain, la
musique française va reprendre sa marche
ascendante et il est déjà question de monter là-
,bas deux ouvrages finançais dont l'un vient
d'être repris à 1 'Opéra-Comique et dont l'au-
tre est signe d'un des noms les plus répandus,
les plus aimés de notre art lyrique, je ne puis
préciser davantage.
« Il faut voir avec quels soins sont montés
nos cuivrages sur les scènes américaines, quelle
contribution active apportent les collaborateurs
de la direction depuis. le commanditaire jus-
qu'au plus humble employé du théâtre. A Chi-
7VI. Marcel CHATtLiEH M. Hector DUFRAI^MS
Direct. ti, la «uteiqnerïeançaise •
En revenant de Philadelphie à New-York
ca go , cefte saison, un gros effort a été Mit en'
faveur du répertoire français. M. Mac Cornick
un des principaux commanditaires de l'Opéra
de cette ville, est un passionné de la musique
française ; on. pourrait en citer bien d'autres.
« Notre existence là-bas, pendant cinq mois,
est faite d'un travail sans répit. Je vous en épar-
gne le détail. Pour vous édifier, je vous signa-
lerai seulement que chaque jour on commence
à répéter à onze heures du matin, que le soir
la représentation se termine fort après minuàî,
qu''i! arrive parfois que dans la nuit même .aus-
sitôt après avoir chanté dans une ville, on 4soi.-I
obligé de s'embarquer à destination d'une"au-
tre ville où l'on est annoncé pour le lende-
main.. Tenez, au hasard, j ouvre mon- carnet ae
tournée. Voyez vous-même.»
Dufranne me tend*un petit livre soigneuse-
ment relié et je -Lis :
«' .2#mars 1911, Thaïs, en français, à Balti-
-more.
« 3 mars, Nafoma. en anglais, à Philadelphie.
cc 4 mars (en matinée), Aïda, en ifcaliep. »
Et le 28 février, un mardi, la trouipe française
a chanté à New-York, - le mardi était en effet
le jour consacré à la capitale des Etats-Unis.
- On passe son temps à travailler et à .voya-
ger, reprend Dufranne. En chemin "dé fer, 'en
bateau,, la nuit, le jour, il importe peu,, pourvu-
que l'on sont à son poste à l'heure précise.
Fort heureusement, tous les moyens' de trans-
part dans ce pays sont confortables.
a Voits ne vous -étonne»®-pas"qu'après ée*-pe-
lit voyage, — j'ai joué soixante-dix-h.u.it lois en
cinq mois. — je songe à me reposer. J'ai un en-
gagement de dix représentations à remplir a
î'Opéra; je n'ai pu accepter dés offres forr ren-
EN VOYAGE
Le baryton Dufranne, Mme Dufranne et leurs enfants
tantes de Covent-Garden, et je vous avoue qtiï
mon plus cher désir est d'amer flâner à Rûyan
où j'ai acheté dernièrement la villa de Zoochi.-
— Mais vos succès là-bas? Vos représenta-
tions de Thaïs avec Mary Garden, représenta-
tions qui, d'après ce que j'ai lu; dans lesjour-
naux 'américains, furent triomphales.
D'un bel éclat, de sa., voix, DuJraTIine m'inter-
rompt: .,
— Oh'! Oh'! cher ami/ vous em.ployez de bien
grands, mots.
..Et, le plus naturellement dit monde, oubSiawt
l'Amérique, ',les fatigues, les succès, -il me
demande: •
- Qu'y a-t-il de nouveau à Paris?
., -- Edouat^ J&EAUDU.
Ba Saison Franco-Viennoise
de musique d'opérette
Au Théâtre du VaudeVille (Direction Léon Poirier) (Juin 1911)
L'opérette française et l'opérette vien-
noise sont soeurs. Le caractère particu-
lier des opérettes viennoises consiste
en des traditions, des danses, une « ma-
nière » exclusivement locales. Le seul
moyen de les apprécier est donc de les
voir et de les entendre telles qu'elles
sont montées et jouées dans leur pays
d'origine.
Il y avait là un problème artistique à résoudre..
M. 'Léon Poirier, lie triomphatouir du Mariage,
de Mlle BeiÛemans, dont la jeune audace ne re-
cule devant aucune difficulté, semble-l'avoir bril-
lamment résolu.
Il a pu s'entendre, d'une part,.avec le Théâtre
Imposai et RO-yaft Viennois « An der Wien » (di-
rection Karezag), et l'orchestre des Bals de la
Cour de Vienne (50 virtuoses) ; d'autre part,
avec le théâtre du Vaudeville, pour organiser à
Paris, pendant le mois de juin prochain, une sai-
son franco-viennoise de musique d'opérette.
Par esprit de déférence envers l'opérette fran-
çaise, un premier gala sera consacré à Giroflé-
Girofla, le chef-d'œuvre de Charles Lecocq,
dont la représentation aura lieu en présence de
l'auteur. -
Seront ensuite représentés :
Le Cornue de Luxembourg, Amour tzigane,
Princesse Dollar, La Belle Risette, Baron Tzi-
gane, Sang. viennoiss L'Etudiant pauvre, Valse
d'Amour.
Les interprètes de ces opérettes seiont les
premiers chanteurs, chanteuses et comiques de
Vienne : Mlles Mizzi Gunther, Louise Cartou-
che, Fedac Sari, M. Storm; Mmes Mizzi Bere-
nat, Betty Fischer, Anny Mahrbach, Gusti Ma.
cha, Poldi Rizeck, Mizzi SchUltz. Thérèse Tau-
,tenhayn,/ Eisa Tentori ; MM. Brammer Pran2
Glawatsth, Paul Guttmann, Georges Kober,
Alexandre Haber, Otto La-uger, Mikulski, Oscar
Neruda, Max Rohr, Joseph Schutz, Ernest T-.
tenhayn.
Choristes: 52 personnes.
L'orchestre (50 virtuoses) sera conduit par tei
compositeurs eux-mêmes: Franz Lehar, Lec
Fall, C.-M. Ziehrer et MM. Ziegler, Rusitzka,
Kapperl. -
Les décors, des ateliers impériaux Kautsky et
Rottonara, seront au nombre de 40.
Les costumes seront au nombre de plus de
900.
Un train spécial amènera à Paris cet ensèmbta
extraordinaire, tel qu'on n'en a encore pâmait
vu à Paris.
Il est -inutile de rien ajouter à cette éloquent#
énumération.
C'est là une entreprise considérable et un ior-
midable effort artistique qui réalise d'un msl
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