Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1936-10-02
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 02 octobre 1936 02 octobre 1936
Description : 1936/10/02 (A30,N8635). 1936/10/02 (A30,N8635).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7653688k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/06/2015
30* ANNEE. — N" 8685
VENDREDI 2 OCTOBRE 1936
DIRECTEUR : JEAN DE ROVERA
146.150, a\'enue dès
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M. Bach dans ÏSina Rosa, au Châtelet. Cet excellent fantaisiste,
d'un comique désopilant,.attire chaque jour (au Châtelet une foule
considérable.
LE DOCUMENT DU JOUR
(Photo Star-Presse.)
DROIT DES PAUVRES
1 Le projet Sacha Guitry
.a t le Conseil Municipal
M. Armand MASSARD demande au Préfet
de la Seine de faire étudier le projet.
Plusieurs conseillers municipaux se décla-
rent favorables.
1 Comœdia a fait connaître le pre-
mier l'intéressant projet de M. Salcha
Guitry sur un Nouveau et ingénieux
mode de perception du droit des pau-
vres.
Il s'agirait, rappelons-le, de sup-
primer le droit des pauvres sur toute
recette inférieure à la moitié du
maximum et de doubler ensuite, cette
taxe SUT toute recette supérieure à
l'a moitié de ce même maximum.
C'est-à-dire que pour une salle
dont île maximum de recettes attein-
drait, si vous voulez, trente mUle
francs, on ne paierait la taxe à J'As-
sistance publique qu'à partir de
quinze mille francs, mars alors cette
taxe serait de vingt au lieu de dix
pour cent.
Nous avons demandé à plusieurs
conseil 1ers municipaux de nous dire
ce qu'ils 'pensai-ent de cette initiative
et voici îles réponses que nous avons
reçues :
M. Armand Massard
Notre ami M. Armand Massard,
ruminent vice-président de la 4e com-
mission, va se faire, une fois de plus,
le champion d'une cause juste ;
— J'avais lu comme tout le monde,
dans Comœdia, nous dit-il, l'interview
de Robert Trétoor sur le si judicieux
projet de Sacha Guitry. Et il m'avait
tellement intéressé que j'avais sur-
le-champ rédigé une question écrite
au préfet de l'a- Seine — élle est par-
tie il y a une heure — pour l'inviter
à faire étudier ce projet par ses ser-
vices.
« Il est bien ■évident que ce qui
frappe à première vue, dans ce pro-
jet, c'est son côté intelligent et 'équi-
table. Ce qu'il donnera au point de
ww IPOudem"î Seul ti'avis de&-&poé-
dHistes. eit d-es, statistticiens nous ren-
seignera. Cependant, comme je veux
croire à un proche redressement de
l'industrie du spectacle, il sera né-
cessaire, à mon avis, de tenter une
expérience.
« C'est en ce sens, conclut M. Ar-
mand iMassard, que je vais m'efforcer
de faire aboutir ll'ingénieuse idée de
M. Sacha Guitry. »
M. LeviUain
M. Levilliain, l'actif rapporteur de
la 2e commission, est lie grand spé-
cialiste des questions théâtrales à
l'Hôtel de Ville :
— Je vais plue loin que M. Sacha
Guitry, nous dit-il en souriant, car
je souhaite la disparition totaiLe du
droit des pauvres. En effet, j'estime
que d'entretien des hôpitaux incombe
à l'Etait et non pas à une seule caté-
gorie d'industriels.
« Cependant, comme on ne peut
pas encore faire lâcher prisse à l'As-
sistance publique qui a les dents lon-
gues, j'estime, en l'état actuel des
choses, que le projet de M, Sacha
Guitry me paraît tout à fait remar-
quable et il est ià souhaiter que 'l'ad-
ministration préfectorale l'examine
avec tout l'intérêt nécessaire. »
M. Robert Bos
M. Robert Bos, conseiller du Vai-
de-Grâce, est Jui aussi partisan du
projet :
— Grâce à lui, nous dit-il, tes sal-
des à recettes déficitaires se trouve-
raient (soulagées. Quanta l'Assistance
publlique, elle y gagnerait, car j'ai
confiance en l'avenir du théâtre et
aussi en da dévaluation qui ne va pas
manquer d'ouvrir à la fois nos, fron-
tières. et les portes de nos théâtres
à de nombreux étrangers.
M. Emile Faure
iM. Emile Faure, conseiller de Beil-
Air, élude notre question et s'en tire
aveic une boutade :
— Moi, je suis partisan que tout le
monde paie. Si à Pans tout le
monde payait, tout le monde paierait
moins cher!.
Si personne ne prend position net-
tement, nous permettra-t-on de pen-
ser à notre tour, il serait difficile
de se faire une opinion et d'agir!.
M. Henri Bequet
!M. Henri Bequet, conseiller de Vi-
vienne, qui est depuis dix-sept ans
membre du Conseil de surveillance
de l'Assistance publique, est intéressé
par ile nouveau mode de perception,
— Tout projet qui aidera les ar-
tistes ef le,& théâtres. sans Léser l'As-
sistance publique, trouvera toujours
en moi un défenseur. Je vais étudier
le projet de (Sacha Guitry qui me, pa-
raît de prime abord des plus inté-
ressants. »
M. le Dr Ctdmels
Le docteur Calmels, ancien prési-
dent du Conceil général, vice-prési-
dent de la Commission de l'Assis-
tance publique :
- Toua ceux qui ont foi en l'ave-
nir du théâtre ne pourront qu'être
partisans de ce projet qui pourrait
arriver à doubler les recettes de l'As-
sistance publique. - --
En résumé, d'opinion de nos édiles
paraît favorable au projet de 'M. Sa-
cha Guitry. Dans c-es conditions, iq
est à 'Souhaiter que les services de
M. Achille Villey fassent diligence
pour répondre à da question que
M. Armand IMassard vient de leur po-
ser. - A. E.
¡' EN MARGE
¡' er'icea d;--
ordre,
PoUr sénateurs
et pour députés
~~i '------
d rit devant les Chambres,
It y e KJ Vocr le formidable service
Qva{t a QutoUT du Palais-Bourbon.
%,X ,tQ or1es paquets J'agents partout,
J- hoquets d'agents partout,
lice Oùr¡, s:e¡¡.¡e du palais et dans les
"ffQ. * bottoir qui longe l'édi-
0011 n Ggents qui ne vous lais-
U j ""«i/ 94t si vous aviez une carte
it d "q, mbr'
à la Chambre.
'Td 12¡ l , ti'
c éto¡ QI a cause de ces précautions
L pqpce e;,. 0 d.
l'Qrte n me repon l,t que
) J de d.9tre la Chambre discutait le
a fion.
'~Je.pu~ ~ou~are~ Ja f t-
fat Un"6 hs députés voulaient dêli-
el[e &ujet aussi grâce dans le
At ce, et ne leur trouvai point
4;
i N it Posais devant le Sénat.
N^^ajcn/ appris que celte
discutait ce jour-là le
fle^r°Jej £ 6 dévaluation. Cependant,
Q L .4't&ur du palais du Luxem-
, <«ru .J' or d re que j'atoai s vu
te Pal' Ourhon. Apeine deux
qge' A peine deux
/PiIr¡I'rQ¡e. 1 deux agents par-là, et point
de
K savoir cette difté-
o ent Pour les deux assem-
S^ , ***<*( par hasard, le gouVer-
ki {• itèrent au sort de séna-
'<< exposer aux vio-
'/J'interrogeai un agent:
0",,- Qlt-i[
, on n esi id que pour
j y 0,.. b. "l'
"iJ potit pensez bien qu'il n'y
III a d-e, nieule confre le Sénat. Les
Sç f'!f,e^unt même pais où il perche. »
q, 1, rn ê rne où i~l perc h e. »
\^ai l> QRent, foui en le trouvant un
V si i^keux.
31 e 4ervice d'ordre autour du
11 ,h.. "'(¡ter' .,
**ïr£^'JÇ ïc^irquai qu'en re-
r/Je '~e~(' M~1!& circulation y* Stàtf
,.J et .oh , D
"le lIevcrrrt i' r, ement organisé. Dans
l' €nlrfe du Sénat, puis dix
~~4 9quch e-. pui s d. m è tres à dro ite,
8
J, 1 le le Passage des voitures.
! V~ on les arrêtait.
* h*tL*e diu]COre auprès d'un agent :
rI; ed,,.,j POur faciliter l'entré e
?( ."Ci de, Pour faciliter l'entrée
S/ heurts. Pensez donc! Si
fusait écraser, quelle
i
« ki Jl ou p Q
QU b'alQis-Bourb on, lui jM- j e,
^<>h 'éj On ne prend pas tant de
"', l,épi'
cIao lqua Gagent, ce n'est pas
m c-o-in-
0" n député, Vous com-
.nPrenais pas, je de.
«Ur ^Stnt J^prenais pas, je de-
Xj? boJe ''expliquer. Il mit un
47,
44 'Q Ouche en me £ lisant
bi- est d'or. le silence
t 1 .J r rS-Je. mars e 39ence
4t qéoal,
J' 'Ue.:. de ne p
•i k, agent Je ne pas
h n»l.Tts*. stai pas et passai mon
C(>'nrne un sénateur, par
oton blanc.
J Jules VÉRAN.
'er.
!
41 et le à 21 heures, que
11110 :t, re Va Galerie Car-
I KlvbCep4e Seine, l'Expo-
^né-Jean^ prix
dl Rome en Liberté
Par «
1 le, pJ « Comœdia ». et
®Uleil*res Moisis parmi
fv~ 'lIra concurrents,
*Qrlc'e Siècle,
v s., l
■-
t l, ~**"
,^ans Comœdia
(K obre
q&q~ la r-«--naie de Bruxelles
Wfi? Su sMh^ianï°nnaie de Bruxelles
i'Saëns P en Présence de
tte de Mmes Fiché,
: * W affïli^el et Ghasne.
V iS«i LO tarife^ é3 à la C.G.T. pro-
~¡~, Cl.1¡~ts. certains théâtres
.1n entations mais d'au-
Ytiquee Châtelet. ie
S ~.(j,'t'" iie Théa- tré des Gobelins,
we veuWe rien entendre,
fat sa."oir aux directeurs
le ,u,ll ,n'avaient pius
ruusiciens. p.»s
Salon
(le FAiito
0 -- --=- -
La belle jeunesse
, des voitures françaises
par H. - Frédéric POTTECHER.
La décoration du 30e Salon de l'Au-
tomobile est, cette année, particulièrement
heureuse. L'ensemble est clair et profond.
Beaucoup d'air, beaucoup d'optimisme dans
l'ambiance, grâce, à ces verts habilement
semés au plafond de cette grande nef qui
a abrité tant de splendides mécaniques.
Ces mécaniques qui ont exigé tant d'amour
du métier de la part de ceux qui les ont
ajustées, limées, calibrées.
Beaucoup de voitures claires également.
Elles sont souvent extraordinaires, non pas
dans leur construction « organique » mais
dans les apprêts de leurs carrosseries. L'an
dernier, nous parlions des belles princesses
d'acier. Cette année, ce sont plutôt des
infantes. Car, en général, il y a plus de
f^w0 SALON DE L'AUTOMOBILE
t{ - '-tu, G j
L. ®nd-Pc}ms le 30e Salon de l'Automobile qui, dès
t foule énorme, et qui sera inaugure aujourd'hui
t mr e Président de la République.
~h~iQ ~~St~
fraîcheur dans l'ambiance du salon de cette
année.
Les organismes mécaniques se stabili-
sent ; la traction avant et les roues avant
indépendantes sont. désormais « des faits
accomplis ». Les suspensions par barres de
torsion gagnent du terrain. Voyez plutôt
l'impeccable Alfa-Roméo, qui nous offre
également une suspension avant hydrau-
lique. 1
Que dire de la merveilleuse Delahaye?
Elle est splendide, typiquement jeune. Un
étonnant symbole de l'ingéniosité, du
chic et de la qualité françaises.
Chez Renault, Citroën, et nombre d'au-
tres très beaux stands, une heureuse et
féconde stabilité. Un effort manifeste vers
le confort, mais pas de ce confort lourd et
prétentieux qui nous a fait « prendre de
la camelote pour du cousu main ».
On ne peut tout citer; cependant, no-
tons l'étrange et peut-être géniale Voisin;
de sensationnelles Talbot, Amilcar, Peu-
geot, Unie, Delage, Chenard et Walker
munies de boîtes de vitesses Cotai), Li-
corne, Panhard-iLevassor, Irat, Delaunay-
Bel'leville, Hotchkiss, Rosengart, Simca,
Matford, Lancia, etc.
Et voici, en grande conversation, MM.
Harry Baur et Ettore Bugatti, M. Harry
Baur prend place dans une splendide
« Bug ». Mlle Picard est là aussi. M.
Bugatti regarde ses voitures avec atten-
drissement, il sait ce qu'elles valent, ce
qu'elles représentent.
Du côté des prix assez peu de change-
Chez les « étrangers », de belles voi-
tures, mais aucune qui n'ait le chic et cette
jeunesse de nos voitures françaises sé-
rieuses. Il faut signaler, en tout cas, une
voiture allemande, la 10 CV Hano-
mag, munie d'une moteur Diesel, et une
étrange voiture tchécoslovaque, la Tatra, à
moteur arrière, huit cyclindres (refroidis-
sement par air) dont l'étude a été fouil-
léfi jpgye dqps ses moindres détails. Les,
ingénieurs tchèques sont allés jusqu'à pré-
voir un dispositif de chauffage pour les
places avant.
Ainsi qu'on le voit, il y a dans de
30e Salon beaucoup de choses intéressantes.
Mais surtout, et cela est nouveau, il y a
de la jeunesse et de la gaieté en suspen-
sion dans la grande nef du Grand Palais.
Je ne crois pas que cela soit seulement
une impression; L'avenir dira si nous nous
sommes trompés.
H.-Frédéric POTTECHER.
Un grand tragédien
Maxime DESJARDFNS,
vient de mourir
H incarna avec noblesse les plus
mâles figures du répertoire
classique
Nous apprenons avec une vive émo-
tion la mort, à Veinée, à la. suite d'une
grave affection pulmonaire, du grand
tragédien Maxime Desjardins, décédé
avant-hier soir à l'âge de soixante-
quinze ans.
C'est un très grand artiste qui dispa-
raît, emportant le regret et l'estime de
tous ceux qui l'ont connu et applaudi.
Sa longue carrière ne lui avait pas
donné malheureusement les grands suc-
cès qu'il eût dû amasser. Et pourtant
sa ferme et grande allure, -son physique
admirable, si approprié aux rôles émi-
nents des grands classiques, sa noblesse
instinctive, eussent dû faire de lui un
artiste glorieux et fêté. ,
Tout jeune, Desjardins remporta de
nombreux succès au boulevard, notam-
ment à l'Ambigu et à la Porte-Siaint-
Martin, où Coquelin l'avait intégré à
sa valeureuse troupe. Après de grands
drames de cape et d'épée ou des mélos
larmoyants comme la Belle Limona-
dière ou la Dame de Carreau, sa créa-
tion du Comte de Guiche de Cyrano
de Bergerac devait le consacrer défini-
tivement. Son jeu, sa voix, son tact
dans ce personnage ingrat de l'épopée
de Rostand furent unanimement loués.
Mais après ce rare succès, sa carrière
ne fut pas aussi brillante qu'on l'aurait
pensé. On le revit constamment dans de
nombreux rôles de premier plan, mais
sans que la fatalité lui permit de s'af-
firmer dans une de ces pièces illustres
qui c sortent'-» vraiment un comédien
et le font parvenir à la primauté.
Entré à l'Odéon, déjà trop tard, il
s'y familiarise avec les classiques qu'il
avait souvent joués déjà, notamment en
tournée, et ses dons se trouvent enfin
à leur place dans la tragédie où son
admirable visage le prédisposait à jouer
les Horace et les Titus. Mais, là encore,
tandis que la plupart de ses camarades
Paul VINSON.
(Vire la suite en deuxième page.)
Montmartre sur les routes !.
La Commune libre
du Vieux Montmartre
possède depuis hier
son Théâtre ambulant
Et en 1937 Paris possédera
deux Montmartre !
Pierre Labric, le maire de cette
fantaisiste commune, a le sourire. Il
y a de quoi. C'est un homme heureux.
Son plus cher vœu vient d'être
exaucé. Depuis toujours il rêvait
d'être propriétaire d'un théâtre. Au-
jourd'hui c est fait, puisqu'un géné-
reux donateur vient de lui offrir
plusieurs roulottes et un théâtre au
complet.
Demain on verra resplendir, place
du Tertre, qui pourrait s'intituler
maintenant place du Théâtre, les toi-
les de tente de la commune libre.
— Ce théâtre, qui est le plus beau
rêve de ma vie, nous a dit Pierre
Labric. aura 400 places. J'ai l'inten-
tion d'organiser, dès l'été prochain,
une vaste tournée à travers la
France.
« Mon spectacle sera, avant tout, du
music-hall et de la chanson fran-
çaise. De plus, vous pouvez annoncer
à vos lecteurs que la mairie de la
commune libre du Vieux-Montmartre
sera entièrement reconstituée à l'Ex-
position de 1937, au Parc des Attrac-
tions.
Ainsi, les Parisiens auront le choix
entre le Montmartre de la Butte et
le Montmartre du Champ de Mars.
■ S.
Les Fails. du Jour
M I^a course aérienne Portsmouth-
Johannesburg est igagnée t par l'avia-
teur C.- W. Scott. Quatre pilotes ont
abandonné.
M Après de longues discussions le
Sénat a adopté un texte transaction-
nel, que M. Léon Blum avait accepté.
Le Gouvernement pourra consUlter le
Conseil National Economique, relati-
vement à l'ajustement des salaires et
des taxes. La Chambre a accepté ce
texte. Le Sénat a alors voté à main
levée.
N A Chaumont où se déroule le
procès de Soclay, l'accusé continue de
nier. Cependant que la foule aux
abords du Palais de Justice réclame
la condamnation à mort.
M M. Léon Blum a annoncé hier,
soir son départ pour Genève, cepen-
dant que de vils incidents se produi-
saient à la Chambre.
M La Bourse des valeurs doit s'ou-
vrir ce matin.
E En Espagne les insurgés conti-
nuent leur avance sur Bilbao. Les
troupes gouvernementales annoncent
un important succès aux enVirOns
d'Oviédo.
Il Hommage alterné
de deux camarades
du Peintre Badeuil
mort avec
le "Pourquoi Pas?"
Hier, l'Aude et l'Audacieux ont quitte
t Mande. A ibord se trouvent vingt-deux
des dépouilles mortelles, recueillies après le
naufrage du Powquoi->Pas ?
Mais tous les comparions du docteur Char-
cot n 'ont pas été retrouvés. Le peintre Jean
BadeutI, cinéaste de la mission, manque avec
d'autres.
Hier soir, deux de ses amis, les peintres
Limouse et Broussard, nous ont , pairie du
disparu..
Et voici ce qu'ils nous ont dit :
Limausc : J'ai connu Badeuil quand il
entra à mon cours du soir de l'Ecole de la
rue Grenier-sur-l'Eau. Il allait, l'après-midi,
à 'l'Ecole des Arts Décoratifs, songeant à
préparer île professorat de dessin.
Broussard : Ses parents avaient tenu un
Café rue Simon-Lefranc. Quand ils sont par-
tis ; pour l'Auvergne, dont wu père était ori-
ginaire, Badeuil a tenu à rester à Paris pour
raire de la peinture. Il a eu beaucoup de
déboires, a travaillé à préparer ,la piste de
Molitor, il a été maître-nageur aux bains
du Louvre.
Limouse : Il avait l'air d'un Nordique, pe-
tit, trapu, roux et rouge. Cela n'était pas
étonnant, sa mère étant Hollandaise.
Broussard : Nous avons pané ensemble nos
vacances en Auvergne. Nous er4ons fait ,les
foins. C'était un vrai paysan.
Limouse : Il était bien plus sensible que
son enveloppe ne le laissait paraître. Il 'M:ai<
beaucoup. H adorait les poètes. Combien de
fois me m'a-t-:H pas récité des vers!
Brouo$.$OT'ld : C'était aussi un blagueur, un
blagueur à froid.
Limeuse : Il avait beaucoup de talent, sa
peinture était très" fine. L'an dernier, i,l avait
exposé chez Zborowski avec Kikoïne, Païlès,
Krémègne.
Broussard : C'est en Auvergne, avant de
partir, qu'il a commencé à faire du cinéma.
Ses premiers essais étaient très bons.
Lrmouse : Je l'ai rencontré en juillet pour
la dernière fois. Il m'a annoncé son départ
avec Charcot. Il était enchanté.
Broussard : Charcot l'aimait beaucoup et
Badeuil le Jui rendait hier. Charcot venait
souvent le prendre au café. Et Badeuil lui
avait donné des dessins. Pauvre Badeuil-
C'était un si bon type! un si bon camarade!
Limouse : Comme il aimait la musique! U
avait voulu aussi apprendre l'architecture.
Quel dommage. Il avait un bel avenir.
Broussard * Oui! Il avait beaucoup de
personnalité. C'est si triste! Il était si vivant!
Limouse : Si vous l'aviez vu au Bal des
Quat' z' arts! Quelle gaieté! Et puis, par
moments, U était cafardeux..
Broussard : Et puis, il reprenait le dessus.
Quelqu'un qui a été très gentil pour lui, c'est
le patron du Café Jarras, au coin de la rue
Bonaparte et des quais. Il lui avait acheté
pas mal de peintures.
Gaston POULAIN.
(Lire la suite ça deuxième page.)
Position de l'Art
et des Artistes
Au Congrès
de Berlin
par Walther FUNK. devant le IIIe Reich
Avant-hier s'est ouvert à Berlin,
•dans TAula de l'Université, le
XIe Congrès de la Confédération des
Soci^tié'S d'Auteurs, sous la présidence
de. 'M. Walther Funk, secrétaire
d'Etat.
A cet Le occasion. M. Walther Funk
a/ prononcé une allocution où il a
Ira,ppe% île rôle de ce congrès qui
esit « la défense de la propriété in-
tellectucMe », rappelé également
comment le gouvernement national-
soc i altiste du Reic'h a réussi à fon-
dre en un seul organisme privilégié
la G.E.M.A. et la G.D.T. (les deux so-
ciétés allemandes de perception),
afin d'assurer avec plus de rigueur
les droits des auteurs. Puis itl a pouir-
suivi en ces ternies qui apportent
sur ces questions l'opinion du gou-
vernement du llIe Reich :
Le gouvernement national-socia-
liste a entrepris, en outre, un rema-
niement fondamental de l'ensemble
du problème, des droits d'auteur dans
le but d'appliquer aussi dans le do-
maine de la défense de la propriété
intellectuelle, les conceptions natio-
nalcs-socialistes concernant le droit
et Da culture, La législation d'un peu-
ple. reflète son niveau culturel. Le
droit doit être l'expression et la base
de la culture. La synthèse de 'la cul-
ture est l'art. L'Etat national-socia-
liste a donné à l'art par la loi sur la
Chambre cu'itureMe du Reich, loi qui
date également de la première année
du régime national-socialiste, plus
exactement du mois de septembre
1933, une toute nouvelle base au point
de vue idéologie, conception politi-
que, juridique et d'organisation. On a
créé la Corporation de lArL, à la-
quelle incombe une tâche d'ordre po-
litique et national. Le ministre de la
Propagande, qui a charge de toutes
les questions intéressant l'influence
intellectuelle sur la nation, a aussi
la direction de l'art et des artistes. I
Cette institution traduit une idée et I
une volonté politiques nouvelles -de
la plus haute importance, c'est l'unité
entre la propagande et (l'éducation
politique de fia Nation, d'une part, et
la culture dirigée, d'autre pan.
Cette conception signifie une rup-
ture complète avec les idées du libé-
ralisme selon lesquelles; l'art était un
but absolu et l'artiste 'devait,; pour,
ainsi dire, créer, en sa qualité d'indi-
vidualiste intégral, ses œ u vr ê s.
« comme l'oiseau chante sa chan-
son ». Les fruits de cet. « art. » dé-
chaîné, nous les avons, vus en Alle-
magne dans toute leur crudité; nous
avons vu une dégénérescence dé l'art,
une intoxication du goût artistique
et Valiénation de l'art du peuple dont
l'instinct sain se révoltait contre ce.
poison attaquant l'âme et l'esprit.
Aujourd hui, 1 artiste allemand a.
retrouvé sa place parmi son peuple
el vit av'èc lui : L'art fait partie 'inté-
grante de la volonté du peuple et de
l'Etat. L'artiste doit remplir la haute
mission à laquelle >il est appelé*
compte devoir envers l'Etat. Toute la
force et toute la volonté- de l'Etat
autoritaire sont appliquées en fa-
veur de l'art et des artistes. L'Etat
guide les. artistes, mais un sentiment
dé vive qffection l'unit à eux. Le gou-
vernement vient à la rencontre de
l'artiste et l'artiste à la rencontre du
gouvernement; ceci procure à', l'ar-
tiste une. popularité franche, la vraie
communauté avec le peuple. Le, sort
tragique d'un Mozart gui mouruét dé-
laissé de ses anciens protecteurs, in-
connu du peuple, ne pourra plus se
repérer en Alleniagné. :. :
Conserver à l'homme travaillant in-
tellectuellement les fruits de son tra-
vail, c'est l'idée et le but dont sener- -:
gueillit aussi votre organisation.
Vous servez ainsi la cause de l'art et
de la civilisation humaine au delà de
toutes les frontières et de tous les
liens. Quant à nous, nous-savons esti-
mer tout ce qui est franchement beau
et austère dians 'le monde. Le génie
Le peintre Jean Badeuil, à bord du Pourquoi pas ? arre la rnajeotte du
buaeau.
VENDREDI 2 OCTOBRE 1936
DIRECTEUR : JEAN DE ROVERA
146.150, a\'enue dès
Vtnue des
Cl ia»*. » Elysées
W
Y. 88 '81 J
i IIllit : PASSY 00-80
te Numéro:
, 0,30
0135
I cttoj \Adreucr ioate la
< *Qn?tSp0ndanc°
S* < lq DireUr
k Jtrecteur
1 J).
M. Bach dans ÏSina Rosa, au Châtelet. Cet excellent fantaisiste,
d'un comique désopilant,.attire chaque jour (au Châtelet une foule
considérable.
LE DOCUMENT DU JOUR
(Photo Star-Presse.)
DROIT DES PAUVRES
1 Le projet Sacha Guitry
.a t le Conseil Municipal
M. Armand MASSARD demande au Préfet
de la Seine de faire étudier le projet.
Plusieurs conseillers municipaux se décla-
rent favorables.
1 Comœdia a fait connaître le pre-
mier l'intéressant projet de M. Salcha
Guitry sur un Nouveau et ingénieux
mode de perception du droit des pau-
vres.
Il s'agirait, rappelons-le, de sup-
primer le droit des pauvres sur toute
recette inférieure à la moitié du
maximum et de doubler ensuite, cette
taxe SUT toute recette supérieure à
l'a moitié de ce même maximum.
C'est-à-dire que pour une salle
dont île maximum de recettes attein-
drait, si vous voulez, trente mUle
francs, on ne paierait la taxe à J'As-
sistance publique qu'à partir de
quinze mille francs, mars alors cette
taxe serait de vingt au lieu de dix
pour cent.
Nous avons demandé à plusieurs
conseil 1ers municipaux de nous dire
ce qu'ils 'pensai-ent de cette initiative
et voici îles réponses que nous avons
reçues :
M. Armand Massard
Notre ami M. Armand Massard,
ruminent vice-président de la 4e com-
mission, va se faire, une fois de plus,
le champion d'une cause juste ;
— J'avais lu comme tout le monde,
dans Comœdia, nous dit-il, l'interview
de Robert Trétoor sur le si judicieux
projet de Sacha Guitry. Et il m'avait
tellement intéressé que j'avais sur-
le-champ rédigé une question écrite
au préfet de l'a- Seine — élle est par-
tie il y a une heure — pour l'inviter
à faire étudier ce projet par ses ser-
vices.
« Il est bien ■évident que ce qui
frappe à première vue, dans ce pro-
jet, c'est son côté intelligent et 'équi-
table. Ce qu'il donnera au point de
ww IPOudem"î Seul ti'avis de&-&poé-
dHistes. eit d-es, statistticiens nous ren-
seignera. Cependant, comme je veux
croire à un proche redressement de
l'industrie du spectacle, il sera né-
cessaire, à mon avis, de tenter une
expérience.
« C'est en ce sens, conclut M. Ar-
mand iMassard, que je vais m'efforcer
de faire aboutir ll'ingénieuse idée de
M. Sacha Guitry. »
M. LeviUain
M. Levilliain, l'actif rapporteur de
la 2e commission, est lie grand spé-
cialiste des questions théâtrales à
l'Hôtel de Ville :
— Je vais plue loin que M. Sacha
Guitry, nous dit-il en souriant, car
je souhaite la disparition totaiLe du
droit des pauvres. En effet, j'estime
que d'entretien des hôpitaux incombe
à l'Etait et non pas à une seule caté-
gorie d'industriels.
« Cependant, comme on ne peut
pas encore faire lâcher prisse à l'As-
sistance publique qui a les dents lon-
gues, j'estime, en l'état actuel des
choses, que le projet de M, Sacha
Guitry me paraît tout à fait remar-
quable et il est ià souhaiter que 'l'ad-
ministration préfectorale l'examine
avec tout l'intérêt nécessaire. »
M. Robert Bos
M. Robert Bos, conseiller du Vai-
de-Grâce, est Jui aussi partisan du
projet :
— Grâce à lui, nous dit-il, tes sal-
des à recettes déficitaires se trouve-
raient (soulagées. Quanta l'Assistance
publlique, elle y gagnerait, car j'ai
confiance en l'avenir du théâtre et
aussi en da dévaluation qui ne va pas
manquer d'ouvrir à la fois nos, fron-
tières. et les portes de nos théâtres
à de nombreux étrangers.
M. Emile Faure
iM. Emile Faure, conseiller de Beil-
Air, élude notre question et s'en tire
aveic une boutade :
— Moi, je suis partisan que tout le
monde paie. Si à Pans tout le
monde payait, tout le monde paierait
moins cher!.
Si personne ne prend position net-
tement, nous permettra-t-on de pen-
ser à notre tour, il serait difficile
de se faire une opinion et d'agir!.
M. Henri Bequet
!M. Henri Bequet, conseiller de Vi-
vienne, qui est depuis dix-sept ans
membre du Conseil de surveillance
de l'Assistance publique, est intéressé
par ile nouveau mode de perception,
— Tout projet qui aidera les ar-
tistes ef le,& théâtres. sans Léser l'As-
sistance publique, trouvera toujours
en moi un défenseur. Je vais étudier
le projet de (Sacha Guitry qui me, pa-
raît de prime abord des plus inté-
ressants. »
M. le Dr Ctdmels
Le docteur Calmels, ancien prési-
dent du Conceil général, vice-prési-
dent de la Commission de l'Assis-
tance publique :
- Toua ceux qui ont foi en l'ave-
nir du théâtre ne pourront qu'être
partisans de ce projet qui pourrait
arriver à doubler les recettes de l'As-
sistance publique. - --
En résumé, d'opinion de nos édiles
paraît favorable au projet de 'M. Sa-
cha Guitry. Dans c-es conditions, iq
est à 'Souhaiter que les services de
M. Achille Villey fassent diligence
pour répondre à da question que
M. Armand IMassard vient de leur po-
ser. - A. E.
¡' EN MARGE
¡' er'icea d;--
ordre,
PoUr sénateurs
et pour députés
~~i '------
d rit devant les Chambres,
It y e KJ Vocr le formidable service
Qva{t a QutoUT du Palais-Bourbon.
%,X ,tQ or1es paquets J'agents partout,
J- hoquets d'agents partout,
lice Oùr¡, s:e¡¡.¡e du palais et dans les
"ffQ. * bottoir qui longe l'édi-
0011 n Ggents qui ne vous lais-
U j ""«i/ 94t si vous aviez une carte
it d "q, mbr'
à la Chambre.
'Td 12¡ l , ti'
c éto¡ QI a cause de ces précautions
L pqpce e;,. 0 d.
l'Qrte n me repon l,t que
) J de d.9tre la Chambre discutait le
a fion.
'~Je.pu~ ~ou~are~ Ja f t-
fat Un"6 hs députés voulaient dêli-
el[e &ujet aussi grâce dans le
At ce, et ne leur trouvai point
4;
i N it Posais devant le Sénat.
N^^ajcn/ appris que celte
discutait ce jour-là le
fle^r°Jej £ 6 dévaluation. Cependant,
Q L .4't&ur du palais du Luxem-
, <«ru .J' or d re que j'atoai s vu
te Pal' Ourhon. Apeine deux
qge' A peine deux
/PiIr¡I'rQ¡e. 1 deux agents par-là, et point
de
K savoir cette difté-
o ent Pour les deux assem-
S^ , ***<*( par hasard, le gouVer-
ki {• itèrent au sort de séna-
'<< exposer aux vio-
'/J'interrogeai un agent:
0",,- Qlt-i[
, on n esi id que pour
j y 0,.. b. "l'
"iJ potit pensez bien qu'il n'y
III a d-e, nieule confre le Sénat. Les
Sç f'!f,e^unt même pais où il perche. »
q, 1, rn ê rne où i~l perc h e. »
\^ai l> QRent, foui en le trouvant un
V si i^keux.
31 e 4ervice d'ordre autour du
11 ,h.. "'(¡ter' .,
**ïr£^'JÇ ïc^irquai qu'en re-
r/Je '~e~(' M~1!& circulation y* Stàtf
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"le lIevcrrrt i' r, ement organisé. Dans
l' €nlrfe du Sénat, puis dix
~~4 9quch e-. pui s d. m è tres à dro ite,
8
J, 1 le le Passage des voitures.
! V~ on les arrêtait.
* h*tL*e diu]COre auprès d'un agent :
rI; ed,,.,j POur faciliter l'entré e
?( ."Ci de, Pour faciliter l'entrée
S/ heurts. Pensez donc! Si
fusait écraser, quelle
i
« ki Jl ou p Q
QU b'alQis-Bourb on, lui jM- j e,
^<>h 'éj On ne prend pas tant de
"', l,épi'
cIao lqua Gagent, ce n'est pas
m c-o-in-
0" n député, Vous com-
.nPrenais pas, je de.
«Ur ^Stnt J^prenais pas, je de-
Xj? boJe ''expliquer. Il mit un
47,
44 'Q Ouche en me £ lisant
bi- est d'or. le silence
t 1 .J r rS-Je. mars e 39ence
4t qéoal,
J' 'Ue.:. de ne p
•i k, agent Je ne pas
h n»l.Tts*. stai pas et passai mon
C(>'nrne un sénateur, par
oton blanc.
J Jules VÉRAN.
'er.
!
41 et le à 21 heures, que
11110 :t, re Va Galerie Car-
I KlvbCep4e Seine, l'Expo-
^né-Jean^ prix
dl Rome en Liberté
Par «
1 le, pJ « Comœdia ». et
®Uleil*res Moisis parmi
fv~ 'lIra concurrents,
*Qrlc'e Siècle,
v s., l
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,^ans Comœdia
(K obre
q&q~ la r-«--naie de Bruxelles
Wfi? Su sMh^ianï°nnaie de Bruxelles
i'Saëns P en Présence de
tte de Mmes Fiché,
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V iS«i LO tarife^ é3 à la C.G.T. pro-
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.1n entations mais d'au-
Ytiquee Châtelet. ie
S ~.(j,'t'" iie Théa- tré des Gobelins,
we veuWe rien entendre,
fat sa."oir aux directeurs
le ,u,ll ,n'avaient pius
ruusiciens. p.»s
Salon
(le FAiito
0 -- --=- -
La belle jeunesse
, des voitures françaises
par H. - Frédéric POTTECHER.
La décoration du 30e Salon de l'Au-
tomobile est, cette année, particulièrement
heureuse. L'ensemble est clair et profond.
Beaucoup d'air, beaucoup d'optimisme dans
l'ambiance, grâce, à ces verts habilement
semés au plafond de cette grande nef qui
a abrité tant de splendides mécaniques.
Ces mécaniques qui ont exigé tant d'amour
du métier de la part de ceux qui les ont
ajustées, limées, calibrées.
Beaucoup de voitures claires également.
Elles sont souvent extraordinaires, non pas
dans leur construction « organique » mais
dans les apprêts de leurs carrosseries. L'an
dernier, nous parlions des belles princesses
d'acier. Cette année, ce sont plutôt des
infantes. Car, en général, il y a plus de
f^w0 SALON DE L'AUTOMOBILE
t{ - '-tu, G j
L. ®nd-Pc}ms le 30e Salon de l'Automobile qui, dès
t foule énorme, et qui sera inaugure aujourd'hui
t mr e Président de la République.
~h~iQ ~~St~
fraîcheur dans l'ambiance du salon de cette
année.
Les organismes mécaniques se stabili-
sent ; la traction avant et les roues avant
indépendantes sont. désormais « des faits
accomplis ». Les suspensions par barres de
torsion gagnent du terrain. Voyez plutôt
l'impeccable Alfa-Roméo, qui nous offre
également une suspension avant hydrau-
lique. 1
Que dire de la merveilleuse Delahaye?
Elle est splendide, typiquement jeune. Un
étonnant symbole de l'ingéniosité, du
chic et de la qualité françaises.
Chez Renault, Citroën, et nombre d'au-
tres très beaux stands, une heureuse et
féconde stabilité. Un effort manifeste vers
le confort, mais pas de ce confort lourd et
prétentieux qui nous a fait « prendre de
la camelote pour du cousu main ».
On ne peut tout citer; cependant, no-
tons l'étrange et peut-être géniale Voisin;
de sensationnelles Talbot, Amilcar, Peu-
geot, Unie, Delage, Chenard et Walker
munies de boîtes de vitesses Cotai), Li-
corne, Panhard-iLevassor, Irat, Delaunay-
Bel'leville, Hotchkiss, Rosengart, Simca,
Matford, Lancia, etc.
Et voici, en grande conversation, MM.
Harry Baur et Ettore Bugatti, M. Harry
Baur prend place dans une splendide
« Bug ». Mlle Picard est là aussi. M.
Bugatti regarde ses voitures avec atten-
drissement, il sait ce qu'elles valent, ce
qu'elles représentent.
Du côté des prix assez peu de change-
Chez les « étrangers », de belles voi-
tures, mais aucune qui n'ait le chic et cette
jeunesse de nos voitures françaises sé-
rieuses. Il faut signaler, en tout cas, une
voiture allemande, la 10 CV Hano-
mag, munie d'une moteur Diesel, et une
étrange voiture tchécoslovaque, la Tatra, à
moteur arrière, huit cyclindres (refroidis-
sement par air) dont l'étude a été fouil-
léfi jpgye dqps ses moindres détails. Les,
ingénieurs tchèques sont allés jusqu'à pré-
voir un dispositif de chauffage pour les
places avant.
Ainsi qu'on le voit, il y a dans de
30e Salon beaucoup de choses intéressantes.
Mais surtout, et cela est nouveau, il y a
de la jeunesse et de la gaieté en suspen-
sion dans la grande nef du Grand Palais.
Je ne crois pas que cela soit seulement
une impression; L'avenir dira si nous nous
sommes trompés.
H.-Frédéric POTTECHER.
Un grand tragédien
Maxime DESJARDFNS,
vient de mourir
H incarna avec noblesse les plus
mâles figures du répertoire
classique
Nous apprenons avec une vive émo-
tion la mort, à Veinée, à la. suite d'une
grave affection pulmonaire, du grand
tragédien Maxime Desjardins, décédé
avant-hier soir à l'âge de soixante-
quinze ans.
C'est un très grand artiste qui dispa-
raît, emportant le regret et l'estime de
tous ceux qui l'ont connu et applaudi.
Sa longue carrière ne lui avait pas
donné malheureusement les grands suc-
cès qu'il eût dû amasser. Et pourtant
sa ferme et grande allure, -son physique
admirable, si approprié aux rôles émi-
nents des grands classiques, sa noblesse
instinctive, eussent dû faire de lui un
artiste glorieux et fêté. ,
Tout jeune, Desjardins remporta de
nombreux succès au boulevard, notam-
ment à l'Ambigu et à la Porte-Siaint-
Martin, où Coquelin l'avait intégré à
sa valeureuse troupe. Après de grands
drames de cape et d'épée ou des mélos
larmoyants comme la Belle Limona-
dière ou la Dame de Carreau, sa créa-
tion du Comte de Guiche de Cyrano
de Bergerac devait le consacrer défini-
tivement. Son jeu, sa voix, son tact
dans ce personnage ingrat de l'épopée
de Rostand furent unanimement loués.
Mais après ce rare succès, sa carrière
ne fut pas aussi brillante qu'on l'aurait
pensé. On le revit constamment dans de
nombreux rôles de premier plan, mais
sans que la fatalité lui permit de s'af-
firmer dans une de ces pièces illustres
qui c sortent'-» vraiment un comédien
et le font parvenir à la primauté.
Entré à l'Odéon, déjà trop tard, il
s'y familiarise avec les classiques qu'il
avait souvent joués déjà, notamment en
tournée, et ses dons se trouvent enfin
à leur place dans la tragédie où son
admirable visage le prédisposait à jouer
les Horace et les Titus. Mais, là encore,
tandis que la plupart de ses camarades
Paul VINSON.
(Vire la suite en deuxième page.)
Montmartre sur les routes !.
La Commune libre
du Vieux Montmartre
possède depuis hier
son Théâtre ambulant
Et en 1937 Paris possédera
deux Montmartre !
Pierre Labric, le maire de cette
fantaisiste commune, a le sourire. Il
y a de quoi. C'est un homme heureux.
Son plus cher vœu vient d'être
exaucé. Depuis toujours il rêvait
d'être propriétaire d'un théâtre. Au-
jourd'hui c est fait, puisqu'un géné-
reux donateur vient de lui offrir
plusieurs roulottes et un théâtre au
complet.
Demain on verra resplendir, place
du Tertre, qui pourrait s'intituler
maintenant place du Théâtre, les toi-
les de tente de la commune libre.
— Ce théâtre, qui est le plus beau
rêve de ma vie, nous a dit Pierre
Labric. aura 400 places. J'ai l'inten-
tion d'organiser, dès l'été prochain,
une vaste tournée à travers la
France.
« Mon spectacle sera, avant tout, du
music-hall et de la chanson fran-
çaise. De plus, vous pouvez annoncer
à vos lecteurs que la mairie de la
commune libre du Vieux-Montmartre
sera entièrement reconstituée à l'Ex-
position de 1937, au Parc des Attrac-
tions.
Ainsi, les Parisiens auront le choix
entre le Montmartre de la Butte et
le Montmartre du Champ de Mars.
■ S.
Les Fails. du Jour
M I^a course aérienne Portsmouth-
Johannesburg est igagnée t par l'avia-
teur C.- W. Scott. Quatre pilotes ont
abandonné.
M Après de longues discussions le
Sénat a adopté un texte transaction-
nel, que M. Léon Blum avait accepté.
Le Gouvernement pourra consUlter le
Conseil National Economique, relati-
vement à l'ajustement des salaires et
des taxes. La Chambre a accepté ce
texte. Le Sénat a alors voté à main
levée.
N A Chaumont où se déroule le
procès de Soclay, l'accusé continue de
nier. Cependant que la foule aux
abords du Palais de Justice réclame
la condamnation à mort.
M M. Léon Blum a annoncé hier,
soir son départ pour Genève, cepen-
dant que de vils incidents se produi-
saient à la Chambre.
M La Bourse des valeurs doit s'ou-
vrir ce matin.
E En Espagne les insurgés conti-
nuent leur avance sur Bilbao. Les
troupes gouvernementales annoncent
un important succès aux enVirOns
d'Oviédo.
Il Hommage alterné
de deux camarades
du Peintre Badeuil
mort avec
le "Pourquoi Pas?"
Hier, l'Aude et l'Audacieux ont quitte
t Mande. A ibord se trouvent vingt-deux
des dépouilles mortelles, recueillies après le
naufrage du Powquoi->Pas ?
Mais tous les comparions du docteur Char-
cot n 'ont pas été retrouvés. Le peintre Jean
BadeutI, cinéaste de la mission, manque avec
d'autres.
Hier soir, deux de ses amis, les peintres
Limouse et Broussard, nous ont , pairie du
disparu..
Et voici ce qu'ils nous ont dit :
Limausc : J'ai connu Badeuil quand il
entra à mon cours du soir de l'Ecole de la
rue Grenier-sur-l'Eau. Il allait, l'après-midi,
à 'l'Ecole des Arts Décoratifs, songeant à
préparer île professorat de dessin.
Broussard : Ses parents avaient tenu un
Café rue Simon-Lefranc. Quand ils sont par-
tis ; pour l'Auvergne, dont wu père était ori-
ginaire, Badeuil a tenu à rester à Paris pour
raire de la peinture. Il a eu beaucoup de
déboires, a travaillé à préparer ,la piste de
Molitor, il a été maître-nageur aux bains
du Louvre.
Limouse : Il avait l'air d'un Nordique, pe-
tit, trapu, roux et rouge. Cela n'était pas
étonnant, sa mère étant Hollandaise.
Broussard : Nous avons pané ensemble nos
vacances en Auvergne. Nous er4ons fait ,les
foins. C'était un vrai paysan.
Limouse : Il était bien plus sensible que
son enveloppe ne le laissait paraître. Il 'M:ai<
beaucoup. H adorait les poètes. Combien de
fois me m'a-t-:H pas récité des vers!
Brouo$.$OT'ld : C'était aussi un blagueur, un
blagueur à froid.
Limeuse : Il avait beaucoup de talent, sa
peinture était très" fine. L'an dernier, i,l avait
exposé chez Zborowski avec Kikoïne, Païlès,
Krémègne.
Broussard : C'est en Auvergne, avant de
partir, qu'il a commencé à faire du cinéma.
Ses premiers essais étaient très bons.
Lrmouse : Je l'ai rencontré en juillet pour
la dernière fois. Il m'a annoncé son départ
avec Charcot. Il était enchanté.
Broussard : Charcot l'aimait beaucoup et
Badeuil le Jui rendait hier. Charcot venait
souvent le prendre au café. Et Badeuil lui
avait donné des dessins. Pauvre Badeuil-
C'était un si bon type! un si bon camarade!
Limouse : Comme il aimait la musique! U
avait voulu aussi apprendre l'architecture.
Quel dommage. Il avait un bel avenir.
Broussard * Oui! Il avait beaucoup de
personnalité. C'est si triste! Il était si vivant!
Limouse : Si vous l'aviez vu au Bal des
Quat' z' arts! Quelle gaieté! Et puis, par
moments, U était cafardeux..
Broussard : Et puis, il reprenait le dessus.
Quelqu'un qui a été très gentil pour lui, c'est
le patron du Café Jarras, au coin de la rue
Bonaparte et des quais. Il lui avait acheté
pas mal de peintures.
Gaston POULAIN.
(Lire la suite ça deuxième page.)
Position de l'Art
et des Artistes
Au Congrès
de Berlin
par Walther FUNK. devant le IIIe Reich
Avant-hier s'est ouvert à Berlin,
•dans TAula de l'Université, le
XIe Congrès de la Confédération des
Soci^tié'S d'Auteurs, sous la présidence
de. 'M. Walther Funk, secrétaire
d'Etat.
A cet Le occasion. M. Walther Funk
a/ prononcé une allocution où il a
Ira,ppe% île rôle de ce congrès qui
esit « la défense de la propriété in-
tellectucMe », rappelé également
comment le gouvernement national-
soc i altiste du Reic'h a réussi à fon-
dre en un seul organisme privilégié
la G.E.M.A. et la G.D.T. (les deux so-
ciétés allemandes de perception),
afin d'assurer avec plus de rigueur
les droits des auteurs. Puis itl a pouir-
suivi en ces ternies qui apportent
sur ces questions l'opinion du gou-
vernement du llIe Reich :
Le gouvernement national-socia-
liste a entrepris, en outre, un rema-
niement fondamental de l'ensemble
du problème, des droits d'auteur dans
le but d'appliquer aussi dans le do-
maine de la défense de la propriété
intellectuelle, les conceptions natio-
nalcs-socialistes concernant le droit
et Da culture, La législation d'un peu-
ple. reflète son niveau culturel. Le
droit doit être l'expression et la base
de la culture. La synthèse de 'la cul-
ture est l'art. L'Etat national-socia-
liste a donné à l'art par la loi sur la
Chambre cu'itureMe du Reich, loi qui
date également de la première année
du régime national-socialiste, plus
exactement du mois de septembre
1933, une toute nouvelle base au point
de vue idéologie, conception politi-
que, juridique et d'organisation. On a
créé la Corporation de lArL, à la-
quelle incombe une tâche d'ordre po-
litique et national. Le ministre de la
Propagande, qui a charge de toutes
les questions intéressant l'influence
intellectuelle sur la nation, a aussi
la direction de l'art et des artistes. I
Cette institution traduit une idée et I
une volonté politiques nouvelles -de
la plus haute importance, c'est l'unité
entre la propagande et (l'éducation
politique de fia Nation, d'une part, et
la culture dirigée, d'autre pan.
Cette conception signifie une rup-
ture complète avec les idées du libé-
ralisme selon lesquelles; l'art était un
but absolu et l'artiste 'devait,; pour,
ainsi dire, créer, en sa qualité d'indi-
vidualiste intégral, ses œ u vr ê s.
« comme l'oiseau chante sa chan-
son ». Les fruits de cet. « art. » dé-
chaîné, nous les avons, vus en Alle-
magne dans toute leur crudité; nous
avons vu une dégénérescence dé l'art,
une intoxication du goût artistique
et Valiénation de l'art du peuple dont
l'instinct sain se révoltait contre ce.
poison attaquant l'âme et l'esprit.
Aujourd hui, 1 artiste allemand a.
retrouvé sa place parmi son peuple
el vit av'èc lui : L'art fait partie 'inté-
grante de la volonté du peuple et de
l'Etat. L'artiste doit remplir la haute
mission à laquelle >il est appelé*
compte devoir envers l'Etat. Toute la
force et toute la volonté- de l'Etat
autoritaire sont appliquées en fa-
veur de l'art et des artistes. L'Etat
guide les. artistes, mais un sentiment
dé vive qffection l'unit à eux. Le gou-
vernement vient à la rencontre de
l'artiste et l'artiste à la rencontre du
gouvernement; ceci procure à', l'ar-
tiste une. popularité franche, la vraie
communauté avec le peuple. Le, sort
tragique d'un Mozart gui mouruét dé-
laissé de ses anciens protecteurs, in-
connu du peuple, ne pourra plus se
repérer en Alleniagné. :. :
Conserver à l'homme travaillant in-
tellectuellement les fruits de son tra-
vail, c'est l'idée et le but dont sener- -:
gueillit aussi votre organisation.
Vous servez ainsi la cause de l'art et
de la civilisation humaine au delà de
toutes les frontières et de tous les
liens. Quant à nous, nous-savons esti-
mer tout ce qui est franchement beau
et austère dians 'le monde. Le génie
Le peintre Jean Badeuil, à bord du Pourquoi pas ? arre la rnajeotte du
buaeau.
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