Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1920-06-24
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 24 juin 1920 24 juin 1920
Description : 1920/06/24 (A14,N2747). 1920/06/24 (A14,N2747).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/06/2015
COMŒDIA
14i ANNEE-N* 2747-Le N" 20 cent
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,, 'Quollrne-n. — JEUDI 24 JUIN 1931
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LA COMÉDIE-FRANÇAISE
PARAITRE
la Pièce en quatre actes et cinq tableaux de M. Maurice Donnât; £? i
Tout au long des longs quatre actes de Pa-
, raître, j'^htenaais la voix ten-ire de Verlaine
N, sur- ce spectacle aux futiles apparences,
ihantait'4:
x Elle est discrète elle est légère
! Uu frisson d'eau sur de la mousse.
Soudain, deux répliquées éclatent suivies de
Ifleux coups de feu, moins surprenants qu'elles,
et c'est- le drame dans l'a vie légère et c'est le
dénouement brusque, inattendu, terrible comme
les âmes profondes qui se cachaient parmi les
chiffons des femmes et les à peu près d'un
académicien..
Le choc dont vous frappe ce dénouement
éclaire, par un contraste plein d'art, la pensée
de M. Maurice Donnay. Cette pensée comme
un ruisseau, vif sous les aulnes se cache du-
rant plus de trois actes. Une mousse de frivo-
lités, die chiffons, de papotages, de petites na-
tures étalées, de réflexions spirituelles ou de
calembours, l'a noyée volontairement, tout com-
me les mondanités masquent d'affectation et de
mensonges les âmes et leurs passions. ;
Et si le verbe « paraître » traduit la cause
intérieure du drame, il résulte de l'ensemble
je la pièce, dans la pensée intime de l'auteur,
ieux « moralités » plus profondes : la premier?
ïu'i.1. est dangereux d'apparier des êtres qui
ae sont point d!e même race ; la seconde, qu'il
y a toujours parmi ces innombrables silhouettes
mondaines vaines, avec qui « tout s'arrange n,
l'autres natures plius vivantes, pius rares, mais
(Photo Sabaurin (anciennement Bert)
m. (Léon 0CSNARB .111 WAtJMtBHX 9L "la HERVE
Miss! plus dangereuses qui croieîrt <« que c^est
arrivé ». On ne les connaissait pas. Elles étaient
ie danger dormant. Les autres faisaient joujou.
Ell-es pas. Et tout à coup, elles se xéuèlent par
un acte irrémédiable.
C 'est «ce secret, - gardé durant quatre actes,
sur le fond terrible de certaines âmes qui crée
i la lOIs la surprise du dénouement et l'impres-
tion d'une vérité très contemporaine, très quo-
^tidtenàe," très parisienne. -
En réalité, Paraître n'eut été -qu'un tableau
«gréable- -et -actuel d'un travers vieux comme
.toutes les sociétés démocratiques, si n'avaient
surgi deux "êtres profonds et nobles qui eux ne
veulent point paraître mais être.
De leur conflit avec les natures superficielles,
-la comédie légère devient satire ; Je jeu trouve
son péril et dans Maurice Donnay, à côté de
t'auteur spirituel, paraît le sensible -moraliste.
Mais ces deux êtres durant quatre actes ont
porté ou peu s'en faut le même masque que
les autres, en, sorte qu'ils se définissent da-
vantage par un acte ou. par un, cri que par leurs
propos habituels.
Le suret autour duquel M. Maurice Donnay
enroule sa psychologie nuancée, son esprit et
son dialogue à la fois artiste et naturel est
simple.
Jean Raidzel, gros industriel richissime, *
épousé par Le hasard; d'une rencontre, après iiii
accid'ent d'automobiLe, Juliette Marges, jeune
fille tendre qui devient une épouse timide' et
familiale. Le frère de Jupette, Paul Margès,
travailleur, qui. s'épuise à des besognes médio-
cres, a épousé Christiane Deguingois, belle
mais vaniteuse, éprise comme sa mère de mon-
danités et qui s'épuise à mener un train au
dessus de sa condition. Jean Raidzell, que l'effa-
cement de Juliette a lassé, lui apporterait ce
luxe qu'elle désire. Bile lie séduit. Ne pouvant*
être sa femme, elle sera sa maîtiresse. Au qua-
trième acte, Christiane Marges a suivi cet
amant qui est son beau-frère dans sa villa de
la Côte d'Azur. Juliette qui, maintenant sait. est
là. Son frère Paul arrive soudain de Paris. Pâle,
les traits convulsés, il dit ses soupçons ; à sa
soeur. Celle-ci, vaillante, généreuse, pour évi-
ter le drame, ment à son. frère et le convainc
.qu'i.1 se trompe. Tout à coup entre Christiane.
Souple, sinueuse, impudente d'aisance, après
avoir donné la main à son mari, elle veut em-
brasser Juliette. Juliette avait - eu la force de
mentir à son frère, eîile n'a pas celle de domi-
ner sa sincérité, sa révolte. Elle crie à Chris-
tiane : « Non! non! pas ça! » Furieux, or-
gueilleux et cynique, d'un autre cri, Christiane
avoue qu'elle est la maîtresse de Jean Raid-
zéll et comme Jean apparaît, les bras clergés
de fleurs, Paul, de deux coups de feu, l'abat,
sains un mot. <
TelfeSt le squelette de la pièce. Mais de
quelle chair musclée, vive de sang et de nerfs
ce squelette n'est-il pas recouvert, et cette chair.
de quelles soieries brillantes et souples, un peu
camelotes parfois, n'est-elle pas revêtue? Là,
d'ailleurs, réside le défaut de cette comédie.' 11:
y a tant d'incidence, de;dispersion, tant de mots
d'esprit (les uns jaillissant, d'autres en hors-
d'œuvre), tant de parures futiles qui s'ingénient
à nous cacher le but vers lequel l'auteur nous
conduit, tant de personnages épisodiques, qui,
occupent la scène tout le temps et parlent tout
- f
le temps d'autre chose que du principal, qu'on
ne voit plus guère ni n'entend plus les protago-
nistes. Le Baron, Mme Deguingois, le pfcre et
la m'amàn Margès, "Christiane elle-même nous
amusent, si bien que nous n'avons plus k temps
d'observer ou de mesurer le feu qui couve en
Paui Margès, en Juliette Raidzél. Toujours le
contraste entre paraître et être. Il est dans les
apparences sociales; il est dans les caractères;
il est aussi dans les proportions théâtrales, des
personnages. Ceux qui sont vraiment ce sont
ceux qui paraissent le moins. Et il y a là comme
la recherche d'une autre unité de composition.
L'action reste néanmoins dispersée comme à
plaisir. On songe en voyant les scènes se dérou-
ler que M. Maurice Donnay, puisqu'il dédaigne
de suivre un drame posé bien en évidence au
premier plan dès lés premiers actes, aurait pu
ajouter les actes aux actes, les,conversation.s aux
conversations indéfiniment, '.et ne les arrêter
qu'à son gré. La pièce,manque donc de ce qu'on
appelé d'ordinaire la « construction »; l'intérêt
surgit par à coups et ne procède cas par grada-
tion. "Aussi, ces sortes d'interludes, il faut tout
l'art de Maurice Donnay pour les meubler et
parfois, si l'art des comédiens n'est pas à la
souplesse du sien, il y a quelque lassitude.,
Ombre légère dans cette reprise applaudie
d'une pièce qui, malgré les années, malgré la
guerre, qui a aggravé nombre de points de vue,
garde beaucoup de vérité. Aujourd'hui, les mê-
mes tableaux nous apparaissent sous des aspects
'plus intenses.
Perdre, devant les lourdes réalités de notre
époque, dominée par le cynisme ou par les né-
cessités, n'èst plus aujourd'hui que l'aquarelle,
encadrée de deuil, d'une société' insouciante.
Tout y est vrai ; mais aujourd'hui, cçtte vérité
est à l'eau-forte, ou, si vous préférez, -à un
coefficient • supérieur.
D'une façon générale, l'interprét n > été
correcte. Les rotes ne sont pas mai jfsttibués.
La nature des interprètes correspond (et Vêtait
particulièrement important ici) assez bien à la
nature des- personnages. Mais, sauf pour M.
Bernard (le Baron), si fin, si vivant, nous n'a-
vons eu aucune de ces réussites qui, en IQO6,
avaient marqué le succès de la première.
Mlle Bovy s'est habilement tirée, plus pleu-
rante qu'émue, cependant, de l'épisodique et
difficile Germaine Lacouderie. M. Alcover a été
amusant dans Eugène Raidzel, quoique, un peu
trop « gouape » et pas assez pesamment vul-
gaire. Quant à M. Le Roy (Jean RaidzeI); s'il a
l'égoïsme rare du personnage, il n'en a pas la
volupté, l'air jouisseur. Mlle Ventura est- une
assez exacte Christiane; toutefois, on ne sait
pas bien si elle est éprise ou si elle exploite
Raidze], et puis,, pourquoi minauder- du visage
jusqu'à la grimace? Mlle Valpreux a eu de meil-
leurs rôles que celui de Juliette. Elle est-plus
ardente, plus fruit sensuel que sentimentale et
grave. Son cri du dénouement a été jeté avec
la plus impressionnante justesse. M. Jean Hcrvé
(Paul Margès), après une entrée saisissante, les
traits contractés, , .pâLes, a remarquablement joué
ses dernières scènes. ; - - -
Et il faut complimenter Mmes Kolb, Devoyoo
et GuimimV,. qui .interprètent adroitement Mme
Marges, Mâle, Deguingois ^et :-AYme: Hurtz-, .ainsi
que MM. Granval, dans ^Le.' GraffieF; Lafon.
excellent père Marges; 'F~s~y~dans.-Lt~ynais,
et «Roger Monteaux, dan£-'Lacpi^erie^
: , Un groupe de jeunes^enslonnajreSviMrnjes J.
Kaber, de Chauveron, Ni .zan et- Roseraie, -Hgu-
rai ent;" bruyantes, 'délurées; agitéesy groupe
de jeunes, femmes dites du monde. Leur entrée
du 2° acîte, :]eur tenue en scene, m ont rappelé
certaines façons analogues de. la Pritzcéssé G eor-
ges. Elles entrent en - coup de vent<''Cherchant
l'effet, @ caquetant,. frétillant, criant. C'est .théâ-
tral, - c'est faux,- ça ressemble beaucoup: plue
-qu'à une entrée dans, un salon; même très libre,
à une entrée de grues dans un cabaret de nuit.
GABRIEL BOISSY.
AUJOURD'HUI, A 14 H. 30, AU THEATRE MARIGNY
.., - -'
se disputeront les demi-finales du
f ï , *
Championnat du Monde de Danses Modernesl ;
Au cours de cètte quatrième journée les meilleurs des amateurs et des professionnels, I
sélectionnes par les éliminatoires. Vont tenter de se qualifier pour tes finales : -
: ¡t, - Ce sont de belles rencontres en perspective. ,1;. ,':, : i
OyELOurrs-uNS ncs rpvr'WRrpwfs
Paul MARTELL et Mlle Mathilde BURNOD (1), M. MEXICO ET Mlle CPRIANETTE (2), M. PERRA ET Mlle Lùcette BORIÂN (3). M. Miguel.
DURAND ET Mlle Henriette PERRENOT (4), M Fred ROCER S et Mlle Lucette RICARD'S M d - - ,
Cette troisième journée du championnat de
fmses modernes marqua une date dans les Cas-
tes chorégraphiques. ;
Rien, en effet, ne vint troubler la belle har-
monie de cette incomparable manifestation ar-
tistique et, pour , la première fois peut-être,
l'ensemble du pubUc-sëiect qui se pressait au,
théâtre Marigy, ému par la répétition des gestes
eurythmiques s'est rendu' compte que la Danse
pouvait comporter mieux que des exhibitions
font le succès n'est dû: souvent, qu'à l'équivo-
tue des attitudes, à la compréhension perverse
l'exécutants et d'amateurs blasés ou curieux.:.
Oui, la Danse, le que nous la montrent.
elle que nous la font aimer les participants à
îe championnat, est belle, et noble, et l'on com-
prend que les anciens, respectueux de la Beau-
f à laquelle ils élevaient des autels, lui aient
ccordé, dans l'éducation physique, une place
Têpondéra-Rle, t8 Ui mgtîaaî sous l'aimable pa-
tronage de Terps-yehore, l'une des neuf Muses.
souriante figure dans l'Olympe.• - j
Il n'est" point de rencontre, disputée, hier, (qui
laissa les spectateurs indifférents et Us le firent
bieh vôir. à plusieurs reprises, lorsque les'ap-
plaudissements crépitèrent de toutes parts. i
Il en sera de même encore aujourd'hui, car
•la fMi'du championnat approche; et nous assiste-
rons, cet après-midi, à des demi-finales d'un
palpitant intérêt; mais, ne mettons pas la char-
rue devant les bœufs— s'il est permis de
s'exprimer ainsi — et donnons tout d'abord les
impressions techniques de la journée d'hier :
Sur le plateau
Le somptueux rideau de velours noir qUoi
ornait la scène était remplacé hier par UI;
décor champêtre, sans doute pour donner a
dateurs l'impression qu'ils "auraient tmins
chaud sous ces ombrages.
M. André de Fouquières siégeait au milieu
de la pelouse, ayatii à ses côtés J. éç
Perceval, le comte Robert de Dampierre, vi-
comte de Vaugipard, , B. Macias, Ailfred» Ghiso,
Vicente Madero" René de Préjelan:, Dnqu£-< Rch
bert Quinault et -M. CamviH-e de Rhyftal, CÔITÏ-
missaire général du concomis. 1 -
Lire en deuxième page : « Comment ils ont
dansé » et le « Programme d'aujourd'hui »., -
Nous publierons demain un article de
BINET-VALMER
et « La Musique chez soi n de
H%NRI COLLET
A L'O'PÉRA=COMI!lVE *
COSI FAN TUTTE
Opérae'bollffè en trois actes, de Mozart, poème de Du Ponte, Version française de M. Jean Chantal'o'n
., e & d'après la traduction de Durdilîp û 0
Le Décor unique de « Cosi fan Tutte » (Photo SaJxrarta (atociennemeot Bert)
« Cosi fan lutte: Ainsi lont toutes ; » Cette
réflexion désabusée résume, à la fin de l'avant-
dernier tableau, la sagesse de don Alphonse, le
raisonneur de la pièce ; elle donne son titre à
l'ouvrage et lui. sert, si l'on peut s'exprimer ain-
si, de moralité. Croirait-on qu'il s'est trouvé
des pédants pour s'en offusquer? Tel est, par
exemple, le cas du professeur Kretzschmar, de
Berlin, qui dans la préface de son édition dé-
clare avec une gravite pharisaïque que la fri-
volité du sujet dépasse ici les limites permi-
ses, et qu'il est pénible de voir deux fiancés-in-
duire en tentation leurs propres fiancées. Otto
Jahn, dans son livre sur Mozart, publié a
Leipzig, est du même avis, mais une brève ;note,
au bas d'une page. nous apprend que da Ponte
n'a rien inventé, car une aventure toute; 'pa-
reille venait d'arriver à deux officiers, de l'Em-
pereur et défrayait la chronique viennoise vers
IRhtOto Sabomiin (ancien nerneiit Bert)
Mlle Edmée FAVART
(l.c AoUiix-ej 1.
te temps où il écrivait son livret. Ces protesta-
tions, suivies de cet aveu, sont un savoureux
exempte de morale germanique.
- Eii France, nous ne chicanerons pas l'auteur
sur une genéralisation peut-être un peu hâtive,
car nous savons bien qu'il plaisante. Nous re-
gratterions seulement qu'il n'ait pas plaisianté
de meilleure grâce. L'opéra-bouffe du temps
usgit d'intrigues à l'italienne qui, ne sont qu'un
tissu de burlesques méprises. Astuce jéminine,
de Cimarosa, qui date. de la même époque,' rre
mettait en scène, également, que des fantoches.
-Mais c'étaient de plaisants fantoches que ce mar-
chand bolonais, ce tuteur devenu prétendant,
ces faux, Cosaq ues.. Ici rien debout cela. L'ab-
bé da Ponte n'a su tirer qu'un maigre parti de
la situation, pourtant riche en effets comiques,
.où se trouvent ces deux officiers (car il n'a; p-,is
changé la profession de ses héros,. se bornant
à transporter la scène à Naples). Ils ont parié
avec -don- Alfonso, que leurs fiàricées, deux
sœurs nommées en. français Fleurdelise et "Dora-
belle, leur restaient fidèles. Ils feignent - un
départ, reviennent costumés en guerriers alba-
nais avec de grandes barbes qui doivent les
rendre méconnaissables, et -chacun entreprend
là fiancée de son ami. Doràbelle est bientôt con-
quise; Fleurdelise se fait prier. Le pari est per-
du, les officiers arrachent leurs fausses barbes.
Terreur,. pâmoisons. La pièce finira maigre tout
par un :double: mariag-ç. *.E- ntree temps nous avions
vu, hi soubrette, classique se déguiser successi-
vement en médecin, puis en notaire. Tout ceJa
est bien fade. Mai& que nous importe aujour-
d'hui?- - :
Cet opéra-bouffe, représenté à Vienne ! en
1790, n'y obtint qu'un médiocre succès, parce
que la -comédie en était médiocre.De nos jours,
c'est la'musique seule qui nous intéresse, ; et
elle est délicieuse. Mozart a .profité .des rares
endroits où le texte prenait quelque entrain pour
se livrer à sa verve malicieuse, par exemple
dans les couplets indignés de l'officier-baryfon,
qui vient d'apprendre sa mésaventure, et son
dialogue embarrassé avec son collègue et ami,
Fofflcier-ténor, qui a triomphé trop tôt. Partout
aiflleurs, sans plus se soucier de l'intrigue, il a
prêté à la tendresse, qu'elle fût- vraie ou feinte,
lès accents les plus suaves, et c'est déjà par; un
tel- sortilège qu'il avait transformé l'ironique
Don Juan en un poème , de:vôluptéJ Les ensem-
bles, où les voix masculines et Jéminines fu-
nissent tour-à tour,sont particulièrement remar-
quables par la souplesse et la transparence i du
style: s'il existe des anges au. ciel, c'est-ainsi
que leurs chants rivalisent "pour célébrer l'au-
rore et le printemps.
L'Opéra-Comique a droit à toute notre recon-
naissance pour nous avoir rendu ce charmant
badinage qui sans atteindre à la gloire de Don
Juan ou des Noces de Figaro, mérite d'avoir sa
placé, à côté de ces chefs-d'œuvre, au répertoire.
l.a traduction de M. Jean Chantavoinc m'a paru
aussi correcte qu'élégante.
touis LALOY.
L'Interprétation
Mozart atteignit, quelquefois des cimes plus
élevées; rarement, plus que dans Cosi fan Tutte,
il ne fut lui-même, avec cette intensité de -vie
débordante et hâtive, cette gaîté ingénue, sa
tendresse, son imagination à la fois prLmesau-
tière, délicate et châtiée, sa géniale et honnête
simplicité, cet art si fin, mais pourtant si pro-
fond, cette teinte de latinité si fluide, alerte et
transparente, cette verve, enfin, qu'on croirait
improvisée, et qui l'est sans doute en effet,
mais par un artiste d'un goût et d'une techni-
que irréprochables. Cosi fan Tutte, n'est-ce pas
la plus pure synthèse de la musique, de la joie,
du chant et de la fantaisie ?
Pour la réaliser, cette synthèse, il ne suffisait
pas de-faire appel à des-individualités experte-
ment choisies, mais à tout un groupe parfaite-
ment homogène de musiciens de grand .style,
d'acteurs mordants, presque- bouffes, cependant
discrets, de chanteurs dont les voix s'accouplent
sans effort et se combinent sans résistance.C'est
ce que la direction de l'Opéra-Comique a ma-
nifestement compris. Le résultat en témoigne.
A part de menus défauts de mise au point,
d'ailleurs inévitables à la première représenta-.
tion d'un tel ouvrage, l'interprétation, de l'ou-
verture au dernier point d'orgue, resta en effet
d'une rare élévation. au-dps5u?« méine df f'p'
qu'en pouvaient attendre légitimement ceux dont
la confiance était d'avance et entièrement acqutw
aux acteurs.
Un seul reproche, si j'ose ce paradoxe: trop d'e
perfection ; on reste dans un ciel uniformément
bleu ; de la perfection à jet continu qui ne laisse
aucun repos, et qui, par suite de l'absence de
contrastes, endort l'esprit dans une manière de
béatitude musicale.
Je n'apprendrai rien à personne en notant que
l'exécution de Cosi fan Tutte est l'une des plus
difficiles et des plus vétilleuses. La partition se
compose, en majeure partie, d'ensembles, d"ail-.
leurs fort beaux, qui nécessitent un entraîne-
ment et des soins spéciaux.
Après l'expérience des Noces de Figaro, au-
cune erreur dans la distribution féminine de
Cosi fan Tutte. pourvu qu'on s'y appliquât, n'é-
tait guère possible. Souvenons-nous de l'excep-
tionneUe qualité, que j'ni plusieurs fois signalée,
de certains duos entre Rosine et la comtesse.
Pas de doute : Fleurdelise et Dorabelle ne pou-
vaient être que Mmes Ritter-Ciampi et Vallandri.
Pour le rôle de Delphine, Mlle Edmée Favart
s'imposait rigoureusement.
Ah ! la joyeuse bouffonnerie que voilà, sans
prétention comme sans vanité. Delphine, c'est,
le texte est explicite, un bon petit démon, sorte
de diablotin ex machina, dont les farces situent
le sujet sur l'échelle des genres: sujet badin,
piquant et comique, qu'il faudrait bien se garder
Jo 1
"W (Photo 'Sabcairin (ançi'ennemMit Beit)
Mlle Edmée FAVART
(La. Soubrette)
de prendre au sérieux. Mascarade légère, mais
point grossière, ne tolérai ni les excès burles-
ques ni lav trivialité. La jovialité de Delphine,
ses déguisements, aussi bien que ceux des
« amants », restent assurément de bonne com-
pagnie, fauté de quoi tout s'avilir dans la vul-
garité et sombre sous le 'ridicule. La remarque
n'est pas inutile. Pourtant, je ne crois pas
que les mânes de Mozart eussent pu se fonpa-
liber d'un peu plus de fantaisie, sdénique. Er-
reur trop répandue que' celle de croire à l'impas-
sibilité des chefs-d'oeÙvee. l,e * Mdzart de Cosi
n'est pas celui des quatuors ou des symphonies,
encore qu'il ne soit jamais guindé dans ses pro-
pos sonores. Puisqu'ici se légitime l'emploi
d'accoutrements extravagants et d'un verbe co-
mique, pourquoi réfrigérer l'action, à coup sûr
burlesque, par une retenue sévère?
Avec son incontestable instinct, son intuition
doublée d'une pénétrante réflexion, Mlle Edmée
Favart ne pouvait ie uaiif/ûr là-dessus. Cette
nouvelle création — on peut employef ce mi
— l'honore et marque, en dépit des conditi®n
défavorables que sa récente maladie faisait re
douter, urne ascension significative a siivguliè
rement encourageante. Peur cette vaku
.reuse artiste, dont l'intéressante, et louable évo
luition se précise, l'œuvre de Mozart est commc
une arche favorable qui relierait les deux ôvîl
opposées" de l'avenir" et du passé. L'importas
consiste à ne pas s'airrcter, en faisant la na-
vette, au beau milieu du pont. éventualité qu<
nous n'avons" pas", du reste, à redouter. La rou..
leur qu'elle dionne à son rôle est juste et écla-
tante. Je ne vois pas, très sincèrement, conv
ment on pourrait faire mieux.
: Mmes Rittèr-Giampi et Vallandri ne devaien'
pas manquer d'être, en l'occurrence, ce qu'eHei
sont - d'ordinaire, chacune à sa façon, c'est-à-dirt
tout à fait remarquables :.:MHe Vallandri -
(Photo Sabcurin (anciennement Bert.)
Milo Edmée FAVART
1/Apothicaire}
ee nous n'entendons pas assez souvent - ave<
sa grâce innée, sa distinction, son tempérâmes
d'uné - finesse exquise, son art subtil et nuancé,
son expérience indiscutable de la scène et l'
facrlité de son jeu. Sa camarade possède unt
maîtrise peut-être pjus apparente encore na î'
auséi plus réservée. Lé talent de Mme RiftU.,
Ciampi demeure dJuile- pureté fière et quelque,
peu hautaine. Sa science'est telismenV accom-
plie qu'elle ne démasque pas toujours suJfisam*
ment l'humanité de ses personnages. Quoi qu'il-
en soit, tout le mondte voudra l'entendre, ed,
l'ayant entendue, la réentendre dans Cosi fan,
Tutie. Son exécution vocale, véritable enseigne-
ment, touche au suprême degré de l'art du
chant. -
Je ne me répéterai pas en louant l'autorité,
de M. Vieuille. Nous l'avons souvent admiré.
Je ne sais7 s'il fut jamais plus complet, mieux
inspiré. Il rattache avec urne étonnante souptesse
les divers épisodes de la joyeuse comédie dont.
Usest bien, comme il sied, le pivot. Sûr "métier
que le sien, et combien scrupuleux et varié!
M. Audoin compte au nombre des meilleurs
pensionnaires de t'Opéra-Comique auquel il ren-
dit déjà maint inestimable service. Il a effectué
cependant aujourd'hui un large bond en avant.
Je parlerai moins de sa voix qui, est belle, gé-
néreuse et savante, que de la composition ex-
trêmement ingénieuse qu'il réalise. Sa i^mre-
humeur, sa liberté d'allures, l'impeccabilité du,
divertissement :qu'il nous offre, l'appurentent,
aux meilleurs comédiens lyriques. Certain dé-
sormais de sa solidité, il voudra oser. M. Audoir,
est un consciencieux; un travailleur. Sa réus-
site, qui nous réjouit, sera pour lui un
stimulant et le plus précieux des encourage-
ments. ,
M. Cazette, c'est la révélation du jour. ; non
pas, certes, pour nos lecteurs, ni pour nous
qui l'avions jugé du premier coup, malgré J'exi.
guité de ses Il lui fallait un beau rôle
et la; consécration du public. Celle-ci, i-J l'a
obtenue, grâce à cela, le plus aisément du
monde. M; Cazette, avec son superbe organe
de" vrai ténor, se rit des difficultés vocales. n
possède une technique accomplie et chante"avec
aisance et naturel. Puisque le voilà « arrivé »,
je n'ai plus aucune raison de n'être pas kt
aussi franc que je le serais en tête-à-tète: Ce
qui lui manquerait encore, c'est surtout la 'con-
fiance en soi. Le jour où, sans céder à 'l'or-
gueil,, il connaîtra sa valeur exacte, son expres-
sivité gagnera en profondeur, et sa Iphysiono.
mie théâtrale, s'éclairera.
Je ne terminerai pas sans rendre à M. André;
Messager un-hommage particulier. S'il a pris
ainsi qu'il est permis de le supposer, une targe
part aux travaux de Cosi fan Tulle. les musi-
ciens lui doivent une infinie gratitude. Socs sa
haute direction, l'orchestre a exécuté spIeIMtl-
dement cette partition difficile et ravissante.
RAYMOND CHARPENTIER.
14i ANNEE-N* 2747-Le N" 20 cent
RÉDACTION & ADMINISTRATION
27, Boa/. Poissonnière, PARIS (2'P
LONDON OFFICE, 20, High Hoiborn W. c. i
Tél.: Holb 5.352 Principal Correspondant H. Bonnaira
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UN AN 6 MOIS g MOIS
Fràrce et Colonies. 50 » 26 » 13 »
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,, 'Quollrne-n. — JEUDI 24 JUIN 1931
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27. 1BOUI. Poissonnière, PARIS (2*,-
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- <*- 41. Baulevard dss Cspuclnes. 41 -
TÉLÉPHONE : CENTRAL &Î.-96, S&-.97
LA COMÉDIE-FRANÇAISE
PARAITRE
la Pièce en quatre actes et cinq tableaux de M. Maurice Donnât; £? i
Tout au long des longs quatre actes de Pa-
, raître, j'^htenaais la voix ten-ire de Verlaine
N, sur- ce spectacle aux futiles apparences,
ihantait'4:
x Elle est discrète elle est légère
! Uu frisson d'eau sur de la mousse.
Soudain, deux répliquées éclatent suivies de
Ifleux coups de feu, moins surprenants qu'elles,
et c'est- le drame dans l'a vie légère et c'est le
dénouement brusque, inattendu, terrible comme
les âmes profondes qui se cachaient parmi les
chiffons des femmes et les à peu près d'un
académicien..
Le choc dont vous frappe ce dénouement
éclaire, par un contraste plein d'art, la pensée
de M. Maurice Donnay. Cette pensée comme
un ruisseau, vif sous les aulnes se cache du-
rant plus de trois actes. Une mousse de frivo-
lités, die chiffons, de papotages, de petites na-
tures étalées, de réflexions spirituelles ou de
calembours, l'a noyée volontairement, tout com-
me les mondanités masquent d'affectation et de
mensonges les âmes et leurs passions. ;
Et si le verbe « paraître » traduit la cause
intérieure du drame, il résulte de l'ensemble
je la pièce, dans la pensée intime de l'auteur,
ieux « moralités » plus profondes : la premier?
ïu'i.1. est dangereux d'apparier des êtres qui
ae sont point d!e même race ; la seconde, qu'il
y a toujours parmi ces innombrables silhouettes
mondaines vaines, avec qui « tout s'arrange n,
l'autres natures plius vivantes, pius rares, mais
(Photo Sabaurin (anciennement Bert)
m. (Léon 0CSNARB .111 WAtJMtBHX 9L "la HERVE
Miss! plus dangereuses qui croieîrt <« que c^est
arrivé ». On ne les connaissait pas. Elles étaient
ie danger dormant. Les autres faisaient joujou.
Ell-es pas. Et tout à coup, elles se xéuèlent par
un acte irrémédiable.
C 'est «ce secret, - gardé durant quatre actes,
sur le fond terrible de certaines âmes qui crée
i la lOIs la surprise du dénouement et l'impres-
tion d'une vérité très contemporaine, très quo-
^tidtenàe," très parisienne. -
En réalité, Paraître n'eut été -qu'un tableau
«gréable- -et -actuel d'un travers vieux comme
.toutes les sociétés démocratiques, si n'avaient
surgi deux "êtres profonds et nobles qui eux ne
veulent point paraître mais être.
De leur conflit avec les natures superficielles,
-la comédie légère devient satire ; Je jeu trouve
son péril et dans Maurice Donnay, à côté de
t'auteur spirituel, paraît le sensible -moraliste.
Mais ces deux êtres durant quatre actes ont
porté ou peu s'en faut le même masque que
les autres, en, sorte qu'ils se définissent da-
vantage par un acte ou. par un, cri que par leurs
propos habituels.
Le suret autour duquel M. Maurice Donnay
enroule sa psychologie nuancée, son esprit et
son dialogue à la fois artiste et naturel est
simple.
Jean Raidzel, gros industriel richissime, *
épousé par Le hasard; d'une rencontre, après iiii
accid'ent d'automobiLe, Juliette Marges, jeune
fille tendre qui devient une épouse timide' et
familiale. Le frère de Jupette, Paul Margès,
travailleur, qui. s'épuise à des besognes médio-
cres, a épousé Christiane Deguingois, belle
mais vaniteuse, éprise comme sa mère de mon-
danités et qui s'épuise à mener un train au
dessus de sa condition. Jean Raidzell, que l'effa-
cement de Juliette a lassé, lui apporterait ce
luxe qu'elle désire. Bile lie séduit. Ne pouvant*
être sa femme, elle sera sa maîtiresse. Au qua-
trième acte, Christiane Marges a suivi cet
amant qui est son beau-frère dans sa villa de
la Côte d'Azur. Juliette qui, maintenant sait. est
là. Son frère Paul arrive soudain de Paris. Pâle,
les traits convulsés, il dit ses soupçons ; à sa
soeur. Celle-ci, vaillante, généreuse, pour évi-
ter le drame, ment à son. frère et le convainc
.qu'i.1 se trompe. Tout à coup entre Christiane.
Souple, sinueuse, impudente d'aisance, après
avoir donné la main à son mari, elle veut em-
brasser Juliette. Juliette avait - eu la force de
mentir à son frère, eîile n'a pas celle de domi-
ner sa sincérité, sa révolte. Elle crie à Chris-
tiane : « Non! non! pas ça! » Furieux, or-
gueilleux et cynique, d'un autre cri, Christiane
avoue qu'elle est la maîtresse de Jean Raid-
zéll et comme Jean apparaît, les bras clergés
de fleurs, Paul, de deux coups de feu, l'abat,
sains un mot. <
TelfeSt le squelette de la pièce. Mais de
quelle chair musclée, vive de sang et de nerfs
ce squelette n'est-il pas recouvert, et cette chair.
de quelles soieries brillantes et souples, un peu
camelotes parfois, n'est-elle pas revêtue? Là,
d'ailleurs, réside le défaut de cette comédie.' 11:
y a tant d'incidence, de;dispersion, tant de mots
d'esprit (les uns jaillissant, d'autres en hors-
d'œuvre), tant de parures futiles qui s'ingénient
à nous cacher le but vers lequel l'auteur nous
conduit, tant de personnages épisodiques, qui,
occupent la scène tout le temps et parlent tout
- f
le temps d'autre chose que du principal, qu'on
ne voit plus guère ni n'entend plus les protago-
nistes. Le Baron, Mme Deguingois, le pfcre et
la m'amàn Margès, "Christiane elle-même nous
amusent, si bien que nous n'avons plus k temps
d'observer ou de mesurer le feu qui couve en
Paui Margès, en Juliette Raidzél. Toujours le
contraste entre paraître et être. Il est dans les
apparences sociales; il est dans les caractères;
il est aussi dans les proportions théâtrales, des
personnages. Ceux qui sont vraiment ce sont
ceux qui paraissent le moins. Et il y a là comme
la recherche d'une autre unité de composition.
L'action reste néanmoins dispersée comme à
plaisir. On songe en voyant les scènes se dérou-
ler que M. Maurice Donnay, puisqu'il dédaigne
de suivre un drame posé bien en évidence au
premier plan dès lés premiers actes, aurait pu
ajouter les actes aux actes, les,conversation.s aux
conversations indéfiniment, '.et ne les arrêter
qu'à son gré. La pièce,manque donc de ce qu'on
appelé d'ordinaire la « construction »; l'intérêt
surgit par à coups et ne procède cas par grada-
tion. "Aussi, ces sortes d'interludes, il faut tout
l'art de Maurice Donnay pour les meubler et
parfois, si l'art des comédiens n'est pas à la
souplesse du sien, il y a quelque lassitude.,
Ombre légère dans cette reprise applaudie
d'une pièce qui, malgré les années, malgré la
guerre, qui a aggravé nombre de points de vue,
garde beaucoup de vérité. Aujourd'hui, les mê-
mes tableaux nous apparaissent sous des aspects
'plus intenses.
Perdre, devant les lourdes réalités de notre
époque, dominée par le cynisme ou par les né-
cessités, n'èst plus aujourd'hui que l'aquarelle,
encadrée de deuil, d'une société' insouciante.
Tout y est vrai ; mais aujourd'hui, cçtte vérité
est à l'eau-forte, ou, si vous préférez, -à un
coefficient • supérieur.
D'une façon générale, l'interprét n > été
correcte. Les rotes ne sont pas mai jfsttibués.
La nature des interprètes correspond (et Vêtait
particulièrement important ici) assez bien à la
nature des- personnages. Mais, sauf pour M.
Bernard (le Baron), si fin, si vivant, nous n'a-
vons eu aucune de ces réussites qui, en IQO6,
avaient marqué le succès de la première.
Mlle Bovy s'est habilement tirée, plus pleu-
rante qu'émue, cependant, de l'épisodique et
difficile Germaine Lacouderie. M. Alcover a été
amusant dans Eugène Raidzel, quoique, un peu
trop « gouape » et pas assez pesamment vul-
gaire. Quant à M. Le Roy (Jean RaidzeI); s'il a
l'égoïsme rare du personnage, il n'en a pas la
volupté, l'air jouisseur. Mlle Ventura est- une
assez exacte Christiane; toutefois, on ne sait
pas bien si elle est éprise ou si elle exploite
Raidze], et puis,, pourquoi minauder- du visage
jusqu'à la grimace? Mlle Valpreux a eu de meil-
leurs rôles que celui de Juliette. Elle est-plus
ardente, plus fruit sensuel que sentimentale et
grave. Son cri du dénouement a été jeté avec
la plus impressionnante justesse. M. Jean Hcrvé
(Paul Margès), après une entrée saisissante, les
traits contractés, , .pâLes, a remarquablement joué
ses dernières scènes. ; - - -
Et il faut complimenter Mmes Kolb, Devoyoo
et GuimimV,. qui .interprètent adroitement Mme
Marges, Mâle, Deguingois ^et :-AYme: Hurtz-, .ainsi
que MM. Granval, dans ^Le.' GraffieF; Lafon.
excellent père Marges; 'F~s~y~dans.-Lt~ynais,
et «Roger Monteaux, dan£-'Lacpi^erie^
: , Un groupe de jeunes^enslonnajreSviMrnjes J.
Kaber, de Chauveron, Ni .zan et- Roseraie, -Hgu-
rai ent;" bruyantes, 'délurées; agitéesy groupe
de jeunes, femmes dites du monde. Leur entrée
du 2° acîte, :]eur tenue en scene, m ont rappelé
certaines façons analogues de. la Pritzcéssé G eor-
ges. Elles entrent en - coup de vent<''Cherchant
l'effet, @ caquetant,. frétillant, criant. C'est .théâ-
tral, - c'est faux,- ça ressemble beaucoup: plue
-qu'à une entrée dans, un salon; même très libre,
à une entrée de grues dans un cabaret de nuit.
GABRIEL BOISSY.
AUJOURD'HUI, A 14 H. 30, AU THEATRE MARIGNY
.., - -'
se disputeront les demi-finales du
f ï , *
Championnat du Monde de Danses Modernesl ;
Au cours de cètte quatrième journée les meilleurs des amateurs et des professionnels, I
sélectionnes par les éliminatoires. Vont tenter de se qualifier pour tes finales : -
: ¡t, - Ce sont de belles rencontres en perspective. ,1;. ,':, : i
OyELOurrs-uNS ncs rpvr'WRrpwfs
Paul MARTELL et Mlle Mathilde BURNOD (1), M. MEXICO ET Mlle CPRIANETTE (2), M. PERRA ET Mlle Lùcette BORIÂN (3). M. Miguel.
DURAND ET Mlle Henriette PERRENOT (4), M Fred ROCER S et Mlle Lucette RICARD'S M d - - ,
Cette troisième journée du championnat de
fmses modernes marqua une date dans les Cas-
tes chorégraphiques. ;
Rien, en effet, ne vint troubler la belle har-
monie de cette incomparable manifestation ar-
tistique et, pour , la première fois peut-être,
l'ensemble du pubUc-sëiect qui se pressait au,
théâtre Marigy, ému par la répétition des gestes
eurythmiques s'est rendu' compte que la Danse
pouvait comporter mieux que des exhibitions
font le succès n'est dû: souvent, qu'à l'équivo-
tue des attitudes, à la compréhension perverse
l'exécutants et d'amateurs blasés ou curieux.:.
Oui, la Danse, le que nous la montrent.
elle que nous la font aimer les participants à
îe championnat, est belle, et noble, et l'on com-
prend que les anciens, respectueux de la Beau-
f à laquelle ils élevaient des autels, lui aient
ccordé, dans l'éducation physique, une place
Têpondéra-Rle, t8 Ui mgtîaaî sous l'aimable pa-
tronage de Terps-yehore, l'une des neuf Muses.
souriante figure dans l'Olympe.• - j
Il n'est" point de rencontre, disputée, hier, (qui
laissa les spectateurs indifférents et Us le firent
bieh vôir. à plusieurs reprises, lorsque les'ap-
plaudissements crépitèrent de toutes parts. i
Il en sera de même encore aujourd'hui, car
•la fMi'du championnat approche; et nous assiste-
rons, cet après-midi, à des demi-finales d'un
palpitant intérêt; mais, ne mettons pas la char-
rue devant les bœufs— s'il est permis de
s'exprimer ainsi — et donnons tout d'abord les
impressions techniques de la journée d'hier :
Sur le plateau
Le somptueux rideau de velours noir qUoi
ornait la scène était remplacé hier par UI;
décor champêtre, sans doute pour donner a
dateurs l'impression qu'ils "auraient tmins
chaud sous ces ombrages.
M. André de Fouquières siégeait au milieu
de la pelouse, ayatii à ses côtés J. éç
Perceval, le comte Robert de Dampierre, vi-
comte de Vaugipard, , B. Macias, Ailfred» Ghiso,
Vicente Madero" René de Préjelan:, Dnqu£-< Rch
bert Quinault et -M. CamviH-e de Rhyftal, CÔITÏ-
missaire général du concomis. 1 -
Lire en deuxième page : « Comment ils ont
dansé » et le « Programme d'aujourd'hui »., -
Nous publierons demain un article de
BINET-VALMER
et « La Musique chez soi n de
H%NRI COLLET
A L'O'PÉRA=COMI!lVE *
COSI FAN TUTTE
Opérae'bollffè en trois actes, de Mozart, poème de Du Ponte, Version française de M. Jean Chantal'o'n
., e & d'après la traduction de Durdilîp û 0
Le Décor unique de « Cosi fan Tutte » (Photo SaJxrarta (atociennemeot Bert)
« Cosi fan lutte: Ainsi lont toutes ; » Cette
réflexion désabusée résume, à la fin de l'avant-
dernier tableau, la sagesse de don Alphonse, le
raisonneur de la pièce ; elle donne son titre à
l'ouvrage et lui. sert, si l'on peut s'exprimer ain-
si, de moralité. Croirait-on qu'il s'est trouvé
des pédants pour s'en offusquer? Tel est, par
exemple, le cas du professeur Kretzschmar, de
Berlin, qui dans la préface de son édition dé-
clare avec une gravite pharisaïque que la fri-
volité du sujet dépasse ici les limites permi-
ses, et qu'il est pénible de voir deux fiancés-in-
duire en tentation leurs propres fiancées. Otto
Jahn, dans son livre sur Mozart, publié a
Leipzig, est du même avis, mais une brève ;note,
au bas d'une page. nous apprend que da Ponte
n'a rien inventé, car une aventure toute; 'pa-
reille venait d'arriver à deux officiers, de l'Em-
pereur et défrayait la chronique viennoise vers
IRhtOto Sabomiin (ancien nerneiit Bert)
Mlle Edmée FAVART
(l.c AoUiix-ej 1.
te temps où il écrivait son livret. Ces protesta-
tions, suivies de cet aveu, sont un savoureux
exempte de morale germanique.
- Eii France, nous ne chicanerons pas l'auteur
sur une genéralisation peut-être un peu hâtive,
car nous savons bien qu'il plaisante. Nous re-
gratterions seulement qu'il n'ait pas plaisianté
de meilleure grâce. L'opéra-bouffe du temps
usgit d'intrigues à l'italienne qui, ne sont qu'un
tissu de burlesques méprises. Astuce jéminine,
de Cimarosa, qui date. de la même époque,' rre
mettait en scène, également, que des fantoches.
-Mais c'étaient de plaisants fantoches que ce mar-
chand bolonais, ce tuteur devenu prétendant,
ces faux, Cosaq ues.. Ici rien debout cela. L'ab-
bé da Ponte n'a su tirer qu'un maigre parti de
la situation, pourtant riche en effets comiques,
.où se trouvent ces deux officiers (car il n'a; p-,is
changé la profession de ses héros,. se bornant
à transporter la scène à Naples). Ils ont parié
avec -don- Alfonso, que leurs fiàricées, deux
sœurs nommées en. français Fleurdelise et "Dora-
belle, leur restaient fidèles. Ils feignent - un
départ, reviennent costumés en guerriers alba-
nais avec de grandes barbes qui doivent les
rendre méconnaissables, et -chacun entreprend
là fiancée de son ami. Doràbelle est bientôt con-
quise; Fleurdelise se fait prier. Le pari est per-
du, les officiers arrachent leurs fausses barbes.
Terreur,. pâmoisons. La pièce finira maigre tout
par un :double: mariag-ç. *.E- ntree temps nous avions
vu, hi soubrette, classique se déguiser successi-
vement en médecin, puis en notaire. Tout ceJa
est bien fade. Mai& que nous importe aujour-
d'hui?- - :
Cet opéra-bouffe, représenté à Vienne ! en
1790, n'y obtint qu'un médiocre succès, parce
que la -comédie en était médiocre.De nos jours,
c'est la'musique seule qui nous intéresse, ; et
elle est délicieuse. Mozart a .profité .des rares
endroits où le texte prenait quelque entrain pour
se livrer à sa verve malicieuse, par exemple
dans les couplets indignés de l'officier-baryfon,
qui vient d'apprendre sa mésaventure, et son
dialogue embarrassé avec son collègue et ami,
Fofflcier-ténor, qui a triomphé trop tôt. Partout
aiflleurs, sans plus se soucier de l'intrigue, il a
prêté à la tendresse, qu'elle fût- vraie ou feinte,
lès accents les plus suaves, et c'est déjà par; un
tel- sortilège qu'il avait transformé l'ironique
Don Juan en un poème , de:vôluptéJ Les ensem-
bles, où les voix masculines et Jéminines fu-
nissent tour-à tour,sont particulièrement remar-
quables par la souplesse et la transparence i du
style: s'il existe des anges au. ciel, c'est-ainsi
que leurs chants rivalisent "pour célébrer l'au-
rore et le printemps.
L'Opéra-Comique a droit à toute notre recon-
naissance pour nous avoir rendu ce charmant
badinage qui sans atteindre à la gloire de Don
Juan ou des Noces de Figaro, mérite d'avoir sa
placé, à côté de ces chefs-d'œuvre, au répertoire.
l.a traduction de M. Jean Chantavoinc m'a paru
aussi correcte qu'élégante.
touis LALOY.
L'Interprétation
Mozart atteignit, quelquefois des cimes plus
élevées; rarement, plus que dans Cosi fan Tutte,
il ne fut lui-même, avec cette intensité de -vie
débordante et hâtive, cette gaîté ingénue, sa
tendresse, son imagination à la fois prLmesau-
tière, délicate et châtiée, sa géniale et honnête
simplicité, cet art si fin, mais pourtant si pro-
fond, cette teinte de latinité si fluide, alerte et
transparente, cette verve, enfin, qu'on croirait
improvisée, et qui l'est sans doute en effet,
mais par un artiste d'un goût et d'une techni-
que irréprochables. Cosi fan Tutte, n'est-ce pas
la plus pure synthèse de la musique, de la joie,
du chant et de la fantaisie ?
Pour la réaliser, cette synthèse, il ne suffisait
pas de-faire appel à des-individualités experte-
ment choisies, mais à tout un groupe parfaite-
ment homogène de musiciens de grand .style,
d'acteurs mordants, presque- bouffes, cependant
discrets, de chanteurs dont les voix s'accouplent
sans effort et se combinent sans résistance.C'est
ce que la direction de l'Opéra-Comique a ma-
nifestement compris. Le résultat en témoigne.
A part de menus défauts de mise au point,
d'ailleurs inévitables à la première représenta-.
tion d'un tel ouvrage, l'interprétation, de l'ou-
verture au dernier point d'orgue, resta en effet
d'une rare élévation. au-dps5u?« méine df f'p'
qu'en pouvaient attendre légitimement ceux dont
la confiance était d'avance et entièrement acqutw
aux acteurs.
Un seul reproche, si j'ose ce paradoxe: trop d'e
perfection ; on reste dans un ciel uniformément
bleu ; de la perfection à jet continu qui ne laisse
aucun repos, et qui, par suite de l'absence de
contrastes, endort l'esprit dans une manière de
béatitude musicale.
Je n'apprendrai rien à personne en notant que
l'exécution de Cosi fan Tutte est l'une des plus
difficiles et des plus vétilleuses. La partition se
compose, en majeure partie, d'ensembles, d"ail-.
leurs fort beaux, qui nécessitent un entraîne-
ment et des soins spéciaux.
Après l'expérience des Noces de Figaro, au-
cune erreur dans la distribution féminine de
Cosi fan Tutte. pourvu qu'on s'y appliquât, n'é-
tait guère possible. Souvenons-nous de l'excep-
tionneUe qualité, que j'ni plusieurs fois signalée,
de certains duos entre Rosine et la comtesse.
Pas de doute : Fleurdelise et Dorabelle ne pou-
vaient être que Mmes Ritter-Ciampi et Vallandri.
Pour le rôle de Delphine, Mlle Edmée Favart
s'imposait rigoureusement.
Ah ! la joyeuse bouffonnerie que voilà, sans
prétention comme sans vanité. Delphine, c'est,
le texte est explicite, un bon petit démon, sorte
de diablotin ex machina, dont les farces situent
le sujet sur l'échelle des genres: sujet badin,
piquant et comique, qu'il faudrait bien se garder
Jo 1
"W (Photo 'Sabcairin (ançi'ennemMit Beit)
Mlle Edmée FAVART
(La. Soubrette)
de prendre au sérieux. Mascarade légère, mais
point grossière, ne tolérai ni les excès burles-
ques ni lav trivialité. La jovialité de Delphine,
ses déguisements, aussi bien que ceux des
« amants », restent assurément de bonne com-
pagnie, fauté de quoi tout s'avilir dans la vul-
garité et sombre sous le 'ridicule. La remarque
n'est pas inutile. Pourtant, je ne crois pas
que les mânes de Mozart eussent pu se fonpa-
liber d'un peu plus de fantaisie, sdénique. Er-
reur trop répandue que' celle de croire à l'impas-
sibilité des chefs-d'oeÙvee. l,e * Mdzart de Cosi
n'est pas celui des quatuors ou des symphonies,
encore qu'il ne soit jamais guindé dans ses pro-
pos sonores. Puisqu'ici se légitime l'emploi
d'accoutrements extravagants et d'un verbe co-
mique, pourquoi réfrigérer l'action, à coup sûr
burlesque, par une retenue sévère?
Avec son incontestable instinct, son intuition
doublée d'une pénétrante réflexion, Mlle Edmée
Favart ne pouvait ie uaiif/ûr là-dessus. Cette
nouvelle création — on peut employef ce mi
— l'honore et marque, en dépit des conditi®n
défavorables que sa récente maladie faisait re
douter, urne ascension significative a siivguliè
rement encourageante. Peur cette vaku
.reuse artiste, dont l'intéressante, et louable évo
luition se précise, l'œuvre de Mozart est commc
une arche favorable qui relierait les deux ôvîl
opposées" de l'avenir" et du passé. L'importas
consiste à ne pas s'airrcter, en faisant la na-
vette, au beau milieu du pont. éventualité qu<
nous n'avons" pas", du reste, à redouter. La rou..
leur qu'elle dionne à son rôle est juste et écla-
tante. Je ne vois pas, très sincèrement, conv
ment on pourrait faire mieux.
: Mmes Rittèr-Giampi et Vallandri ne devaien'
pas manquer d'être, en l'occurrence, ce qu'eHei
sont - d'ordinaire, chacune à sa façon, c'est-à-dirt
tout à fait remarquables :.:MHe Vallandri -
(Photo Sabcurin (anciennement Bert.)
Milo Edmée FAVART
1/Apothicaire}
ee nous n'entendons pas assez souvent - ave<
sa grâce innée, sa distinction, son tempérâmes
d'uné - finesse exquise, son art subtil et nuancé,
son expérience indiscutable de la scène et l'
facrlité de son jeu. Sa camarade possède unt
maîtrise peut-être pjus apparente encore na î'
auséi plus réservée. Lé talent de Mme RiftU.,
Ciampi demeure dJuile- pureté fière et quelque,
peu hautaine. Sa science'est telismenV accom-
plie qu'elle ne démasque pas toujours suJfisam*
ment l'humanité de ses personnages. Quoi qu'il-
en soit, tout le mondte voudra l'entendre, ed,
l'ayant entendue, la réentendre dans Cosi fan,
Tutie. Son exécution vocale, véritable enseigne-
ment, touche au suprême degré de l'art du
chant. -
Je ne me répéterai pas en louant l'autorité,
de M. Vieuille. Nous l'avons souvent admiré.
Je ne sais7 s'il fut jamais plus complet, mieux
inspiré. Il rattache avec urne étonnante souptesse
les divers épisodes de la joyeuse comédie dont.
Usest bien, comme il sied, le pivot. Sûr "métier
que le sien, et combien scrupuleux et varié!
M. Audoin compte au nombre des meilleurs
pensionnaires de t'Opéra-Comique auquel il ren-
dit déjà maint inestimable service. Il a effectué
cependant aujourd'hui un large bond en avant.
Je parlerai moins de sa voix qui, est belle, gé-
néreuse et savante, que de la composition ex-
trêmement ingénieuse qu'il réalise. Sa i^mre-
humeur, sa liberté d'allures, l'impeccabilité du,
divertissement :qu'il nous offre, l'appurentent,
aux meilleurs comédiens lyriques. Certain dé-
sormais de sa solidité, il voudra oser. M. Audoir,
est un consciencieux; un travailleur. Sa réus-
site, qui nous réjouit, sera pour lui un
stimulant et le plus précieux des encourage-
ments. ,
M. Cazette, c'est la révélation du jour. ; non
pas, certes, pour nos lecteurs, ni pour nous
qui l'avions jugé du premier coup, malgré J'exi.
guité de ses Il lui fallait un beau rôle
et la; consécration du public. Celle-ci, i-J l'a
obtenue, grâce à cela, le plus aisément du
monde. M; Cazette, avec son superbe organe
de" vrai ténor, se rit des difficultés vocales. n
possède une technique accomplie et chante"avec
aisance et naturel. Puisque le voilà « arrivé »,
je n'ai plus aucune raison de n'être pas kt
aussi franc que je le serais en tête-à-tète: Ce
qui lui manquerait encore, c'est surtout la 'con-
fiance en soi. Le jour où, sans céder à 'l'or-
gueil,, il connaîtra sa valeur exacte, son expres-
sivité gagnera en profondeur, et sa Iphysiono.
mie théâtrale, s'éclairera.
Je ne terminerai pas sans rendre à M. André;
Messager un-hommage particulier. S'il a pris
ainsi qu'il est permis de le supposer, une targe
part aux travaux de Cosi fan Tulle. les musi-
ciens lui doivent une infinie gratitude. Socs sa
haute direction, l'orchestre a exécuté spIeIMtl-
dement cette partition difficile et ravissante.
RAYMOND CHARPENTIER.
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