Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1920-06-22
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 22 juin 1920 22 juin 1920
Description : 1920/06/22 (A14,N2745). 1920/06/22 (A14,N2745).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/06/2015
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PETITS DIALOGUES SUR LE THÉÂTRE
ET L'ART DRAMATIQUE
LA PLACE DE L'ÉCRIVAIN
Je trouvai mon vieux camarade Fébrie
sssis à son bureau, et fort absorbé dans la
Lecture d'une feuille de papier. Sitôt qu'il
fte vit:
- « Ah ! Parfait, dit-il ; vous arrivez bien
Pour on'aider à répondre à cette enquête
que vient d'ouvrir la revue Belles-Lettres
et sur un sujet qui nous intéresse tous! Il
-s'agit, en effet, de la place à occuper par
J'écrivain dans la société nouvelle, née de
îa guerre.
— En admettant, fis-je, qu'i! y ait une
e,'.ace, encore! • -
r — Oui, c'est ce que demande la revue
en question. Elle s'inquiète, au surplus, de
bavoir, où nous situerons cette place, et à
queues conditions matérielles et morales est
subordonnée le maintien de notre influence,
de notre" valeur, dit de notre dignité. Je cite
textuellement.
Je m'exclamai :
— Oh ! Oh! voilà une enquête à laquelle
À1 n'est point- aisé de répondre, et qui sou-
lève des problèmes plutôt complexes !
— N'est-ce pas? Et c'est pourquoi je
comptais un peu, sur vous, sur vos lumiè-
,res ?
I 7. Je ne vous les refuserai donc pas!
Voyons !. mais examinons le questionnai-
re, point par point. Il est certain, tout d'a-
bord, que, de nos jours l'écrivain n'occu-
pe pius qu'une place bien incertaine, et
qu'il "est de moins en moins « situé ». La
guerre et les suites de la guerre ont accou -
fumé les gens à ne se soucier que des pro-
cessions classées, à ne considérer que ceux
qui, d'une façon ou d'une autre, aident à
la prospérité matérielle du pays. Pour ces
gens-là, le métier d'écrivain demeure une
industrie essentiellement de luxe, presque
an divertissement, et nos malheureux con-
frères ont bien du mal à se faire prendre
-au sérieux. Remarquez au reste; qu'il en
'Iut toujours un peu de même. Mais jadis,
hier encore, toute une société qui se sou-
ciait, (qui tenait à honneur de se soucier)
d'Art, de Beilles-Lettres, les accueillait en
son sein, les recherchait, les fêtait, selon
leur valeur et leur mérite. Aujourd'hui ce
que l'on nommait les « Jaloux Littéraires »
ont disparu, comme a disparu le monde lit-
téraire lui-même, - c'est-à-dire ces groupe-
ments d'artistes vivant entre eux, d'une
belle et noble vie intellectuelle à laquelle
ia correspondance de Flaubert, le « Journal
ides Goncourt, d'autres ouvrages encore
*X)us initient. Oui, de nos joues, Les artis-
tes, les écrivains ne se retrouvent, ne se
Munissent plus guère, ni dans certains sa-
vons, ni dans des cafés (souvenez-vous des
dernières années du Napolitain, ce Tor t o n i
d'avant la guerre), ni même les uns chez
les autres. Chacun poursuit à domicile son
âpre labeur isolé, et lorsqu'il sort, c'est
Pour faire des courses urgentes et profes-
sionnelles, pour accomplir des visites uti-
les, ou pour se délasser en des « dan-
sângs. u
Oh s Oh! interrompit Fébrie, H me
-semble que vous exagérez' un peu!. Vous
Prétendez que les artistes ne se fréquen-
tent plus les uns les autres. Mais tout de
même chaque courrier ne nousapporte-t-il
Pas un manifeste collectif? Jamais les as-
sociations, précisément, les groupements lit-
téraires n 'ont foisonné davantage, au conv
fraire ; et lorsqu'on ne se fait pas inscrire
au « Parti de l'Intelligence », il faut se
faire inscrire à celui de la « Clarté ».
Alors?.
- Alors, fis-je, nous savons bien, et
vous savez aussi bien que moi, que ces
soi-disant associations, ces groupements
&ont bien davantage politiques que littérai-
res, qu'ils visent moins à nous réunir tous
ensemble, qu'à nous désunir, et qu'en mê*
ftïe temps que l'on adhère à tel parti, on se
déclare, pair cela même, J'adversaire du
Parti opposé. Non, tout ceci n'offre qu'un
bien lointain rapport avec la belle, la noble
franc-maçonnerie de jadis, si désintéressée,
t't qui groupait des gens luttant, combattant,
'et souffrant uniquement pour un même
"idéal d'art. Je vous le répète, de nos jours
les écrivains, les artistes sont des isolés;
ôt c'est précisément parce qu'ils sentent la
dureté de leur condiition, et subissent le
poids de leur isolément qu'ils tentent par-
fois de réagir, en envoyant à tel ou te]
groupement une signature vaine, qui ne
les engage, j'y insiste, que politiquement,
et ne leur apportera nulle aide confrater-
nelle au contraire ! Et bien souvent, il ar-
rive que le signataire ne connaîtra pas mê-
me le visage de ceux qui lui ont demandé
de signer. •
Et puis, comme je vous le disais tout à
l'heure, la tâche de l'écrivain devient si
rude et si ardue qu'il n'a pas trop de tou-
tes ses journées pour s'y consacrer. Nous
savons bien que tous les journaux, toutes
les maisons d'éditions, en- égard aux diffi-
cultés qu'ils rencontrent eux-mêmes, se
gardent bien d'augmenter, hélas! le salaire
de leurs fournisseurs, et que, si ces fournis-
seurs veulent vivre ou faLre vivre les lieurs,
ils doivent travailler deux ou trois fois plus
qu'avant la guerre. Ceci vous explique que
la plupart d'entre nous (c'est notre grand
J.-H. Rosny qui le faisait remarquer, dans
ce journal même), n'hésitent pas à prendre,
à exercer, pendant quelques heures du jour
un autre métier plus lucratif, quittes à ne
consacrer que les heures de leurs loisirs
aux Bellies-Lettres.
-.- Oui, soupira Fébrie, vous avez sans
doute raison. Voilà pour les conditions ma-
térielles. Restent les conditions, les exigen-
ces morales. et professionnelles. Car il
nous faut aussi compter avec celles-ci.
- Certes, et elles" &ë font de jour en
jour, plus dures, plus impitoyables;-qu'il
s'agisse du Livre, du théâtre, ou des jour-
naux. Tenez, examinons d'abord le sort ré-
servé aux collaborateurs des quotidiens.
D'abord comme ceux-ci paraissent en des
formats de plus en plus réduits, et avec
le moins de pages possibles, un écrivain
soucieux de « placer sa copie » doit avant
tout « faire court ». La brièveté, la con-
cision sont à l'ordre du jour. Et cela qui
peut servir certains artistes, nuit singuliè-
rement à la manière des autres qui n'ont
.parfois du talent qu'à la condition de pou-
voir s'étendre. Ici, je songe surtout aux
conteurs. Ah ! les pauvres conteurs ! réct.t::'
à nous « conter » une petite histoire ayant
un commencement, un milieu, une fin et
signifiant ou essayant de signifier quelque
chose; cela en cent ou cent cinquante lignes
au maximum!. Où est le temps ou un
Maupassant avait à sa disposition deux ou
trois colonnes! Ne m'objectez pas qu'il
n'y eM qu'un Maupassant! Il pourrait peut-
être y en avoir d'autres, si la place leur
était moins mesurée.
— Vous avez raison, reprit Febrie, et
si on les laisse plus libres de parler en
toute vérité, en toute sincérité!. Hélas,
déjà bien avant la guerre, et depuis la guer-
re, une grande, une immense vague de
pudapr a déferlé, recouvrant de son écu-
me foute la littérature ! Désormais, c8Jue
l'es directeurs de journaux exigent, c'eside
la chasteté, à tout prix, et souvent pour pas
cher. Brièveté, chasteté, telles sont les deux
déesses qui se dressent à l'entrée du tem-
ple, de tous les temples, et leur cuite est
singulièrement jaloux!. Je ne vous parle
que pour mémoire de Pa critique dramati-
que ou littéraire, elle aussi soumise, la
plupart du temps aux mêmes lois. Où est
le temps où. l'on pouvait commenter lente-
ment, minutieusement, amoureusement le
livre, la pièce du jour; exposer avec des ar-
guments à l'appui.les raisons que l'on avait
de louer ou de blâmer tel ouvrage, faire en
un mot de la vraie critique » et qui satis-
faisait et le juge et celui que l'on jugeait?
Désormais, en vingt lignes, il faut assener
l'éloge, ou le blâme. Si bien qu'on doit
passer de l'exaltation vague, au coup de
poignard meurtrier.
Et, voulez-vous, après avoir examiné la
condition des rédacteurs de journaux, que
nous examinions celle faite aux romanciers
et aux auteurs dramatiques. Ainsi, aurons-
nous répondu à toutes les questions de l'en-
quête !
— Je le veux bien, dis-je. Mais la pro-
chaine fois, car il se fait tard, et je suis
un peu pressé!. Et d'ailleurs, ceci de-
mande quelques jours de réflexion, enco-
re. Lorsque j'aurai réfléchi, je reviendrai
vous voir. « A quinzaine », co'mme l'oin
dit au Palais!.
Edmond SÊE.
FANTAISIE
La jeunesse de SiWain
(FRAGMENT)
Grave, grave, presque burgrave, le sociétaire
ïilvain n'abandonne jamais son allure majes-
tueuse ; sur le registre de l'église, quand on
-nierra Paul Adam, il fit suivre solennellement
'ia signature de la mention : « Doyen de la
Comédie-Française ».
Et il poussa un gros soupir lorsqu'il apprit
que l'irrévérencieux Dranem, apposant son
nom sur la même page, s'était permis d'ajou-
ter : « Doyen de l'Eldorado ».
Mais, vers 1885, à l'époque où je le connus,
Un aimable' bohémianisme enjolivait son exis-
tence; il ingurgitait des absinthes dont un vieil
officier de l'armée d'Afrique eût admiré le tas-
sement; il jouait au baccara jusqu'à ce que
yAurore-aux-doigts-gris montrât son nez aux fe-
nêtres de la salle de jeu; ma délicatesse bien
connue m'empêche de citer d'autres détails to-
piques.
Et pourtant, dans le courant de la vie quoti-
dienne, déjà l'écervelé d'alors s'affirmait au be-
soin tragédien, ou même tragique. Ici, une
Anecdote s'impose.
Au Cercle de la Presse, ce soirAà, la Veine
Refusait de favoriser l'artiste, trop aimé des
femmes pour avoir beau jeu; Le vilain Albert
Wollf était en banque et passait, passait plus
flUe ne passeront Racine et le café, n'en dé-
Plaise à la marquise. Rasé comme un ponton,
Silvain tira de la poche où elles se cachaient
Se$ deux- dernières thunes, les jeta sur le tapis
tlllec une désinvolture amère. et prit la main. , ;
- Cartes proposa le chroniqtiëur du Fi-
laro:
-3- Voui !
• •Silence d'angoisse. On aurait entendu voler
fournisseur des armées. Au joueur infortuné
W avait 5, le banquier envoya sans miséri-
..orde un autre 5.
Alors, un effroyable cri sortit du sein de
Qeteur. Il empoigna d'une main. çonvStsive
*es cheveux en sueur et vociféra,, très Boule-
fTà-du-Crime : « Malédiction! Je suis
Kininé! » <
, Vive sensation parmi les joueurs; un- hideux
rjurire voltigea sur les traits d'Albert Vffciff et
8 valets de pied etsx^mcmes se tordirent*.
.A quelque temps de là, Silvain incarnait
dans Athalie, Mathan, panne qu'il enlevait tàni-
bour-Mathan, sans négliger pour si peu ses oc-
cupations d'oiseleur subtil et de. pisciculteur
sans rival, non plus que ses voyages sur le pe-
tit vapeur qui portait, de Mantes à Nogeni/sa
célébrité d'amiral d'eau-douce. »
Hn de ses plus assidus commensaux, Armand
Silvestre, l'a noté sans rancune : « Il n'est
aucun de nous, les poètes, ses amis, qu'il n'ait
tenté de noyer dans la Seine. »
Si ce tragédien naufrageur s'avérait, pour les
porte-lyre qui fréquentaient sa maison de cam-
pagne, un redoutable metteur en Seine, il ne me
jugea digne, moi, infime prosateur, que d'une
immersion dans un affluent de son fleuve fa-
vori, plongeon effectué à l'aide d'un simple ba-
teau à rames.
Date inoubliable! C'est la veille de la pre-
mière du Prince d'Aurec que ce moderne Car-
rier s'efforça de me rayer du nombre' des vi-
vants. « Je rame comme personne », assurait-il.
Comme personne, en effet! En quelques coups
d'aviron, son canot avait la quille en l'air et moi
la tête en bas, dans la Marne. On me repêcha ;
on Til 'affublà. pendant que mes vêtements, sé..
chaient, d'une jupe et d'un corsage appartenant
à une chanteuse anglaise qui sopranisait : « Si
vous havez rien à me daite. » Encarnavalé de
la sorte, je promenai mes rêveries sur le bord
de la rivière qui avait failli m'engloutir.
lin chuchotement de voix étouffées mit mon
songe en fuite ; redescendu sur terre, je m'aper-
çus soudain qu'une foule curieuse se pressait
autour de moi, une foule d'indigènes en train
de contempler avidement cette femme à barbe
dont la vue ne coûtait rien. Effrayé par ce suc-
cès inattendu, je me réfugiai dans la villa de
Silvain avec- une hâte qui jeta ses habitants" dans
la jubilation. Armand Silvestre, surtout, torchon-
nait vigoureusement ses yeux de topaze brûlée
d'où coulaient des larmes heureuses. Et pour-
tant il était d'humeur plutôt ronchonneuse, cet
autcur gail.
WILLY.
Nous publierons demain un article de
FIRMIN GEMIER et PAUL GSELL
et « La Semaine Artistique » de .,
JACQUES-EMILE BLANCHE -
Échos
23 Juin 1832. — Victor Hugo termine La Wpi
s'amuse. J;
L
e cinquantenaire de Jules de Gc'ncpurt.
il y a cinquante ans — le lun&i 10
juin 1870, à 9 h. 40 du matin — Jug^s de
Gariçourt mourait dans la petite maison
d'Auteur qu'il avait achetée avec-son frè'e
et où s s'étaient insts^és un an plus tôt
pour travailler dans le calme, Il mourait
après une longue et douloureuse maladie
au cours de laquelle son intelligence et sa
sensibilité s'étaient éteintes peu à peu, et
son frère aîné Edouard notait dans son
journal: « Dire que cette liaison intime et
inséparable de 22 ans; dire que ces jours,
ces nuits passés toujours ensemble depuis
la mort de notre mère en 1849,. dire- que.le
I.ong temps pendant lequel il n'y a eu que
deux séparations de vingt-quatre heures ;
oui, dire que c'est fini, fini à tout jamais.
Je n'aurai plus avec mes yeux, socs ye-ux
pour voir les pays, les tableaux, la vie mo-
derne. Je n'aurai plus son intelligence ju-
melle pour dire avant moi ce que j'allais
dire ou pour répéter ce que j'étais en train
de dire. »
A
d-mi-nis-tra-tion. ,
On sai,,, qu'une troupe de concerts
américains vint dernièrement, sous la di-
rection de l'imprésario D. , donner ..une
suite de récitais à Paris. -
Une entente diplomatique, qui avait pré-
cédé son arrivée, avait précisé que le OOÎKE-
pagnie en question faisait oeuvre d,e. pro-
pagande pour la musique américaine et il
avait été entendu que le gouverneiweeiî
finançais lui prêterait son appui.
Or, la troupe arriva sans que ri_ en n'cÀ^t
été préparé. Et après maintes démarches,
ce fut un riche marchand de graines yan-
kee qui dutprendr-e à sa charge son en-
tretien.
L'imprésario a juré, mais un peu tard,
qu'on ne J'y reprendrait plus.
L
e jeu et le théâtre.
Sait-on que la suppression des jeux
en France aurait une répercussion désas-
treuse dans le milieu théâtral? De nom-
breux artistes ont été engages par des^irec-
teurs de Casinos dont les principauxafevç-
nus consistent dans les gains de Leupjsalle
de jeu. Ces comédiens touchent des cachets
en rapport, avec les bénéfices faits autour
des petits chevaux.
Les jeux supprimés, les directeurs d'e, cà-'
sinos pourront-ils tenir leurs engagements?
Cette situation — très aléatoire, il est
vrai — préoccupe de nombreux comédiens
qui ont prié leurs présidents d'associations
d'intervenir auprès des quelques parlemen-
taires pour que leurs intérêts soient respec-
tés.
D
émission.
Le fait est passé inaperçu.
Mme B. b. vient de donner sa demissitm
de professeur à la Schola Cantorum.
La raison de cette démission mérite d'ê-
tre signalée. Mme B. S. avait accepté,
outre son professorat de Paris, de don-
ner des cours au Conservatoire de Stras- :
bourg, ainsi qu'à celui de Prague. (.)
Paris, Strasbourg, Prague; :il était (Jaffjh ;
ci l e à une même p erson ne de\profès|er; eîn
même temps dans ces trois villes ët c'est
pourquoi on pria Mme B. S. de vouloir;
bien choisir, r - ;:'
Et elle a choisi Strasbourg et Prague. I
L
a salopette pendant la guerre.
Il n'est pas que les automobilistes
qui aient pratique le bleu. La cotte a ete
aussi la tenue de ces soldats-cheminots- qui
conduisaient les petits tortillards à voie de
0.60 (la voie « de douze sous » !) miles
transporteurs de munitions ou de pinard.
On a vu en sailopette le banquier Laza'rd.
l'avocat Lionel de Tastes, maintenant con-
seife municipal de Paris; le critique d'art
André Lemoine, le journaliste théâtral An-
dré Serph, tous gardant le sourire dans 1#
porvée de charbon, sous la direction et,-le
'haut enseignement d'un membre de l'Aca-
démie française, mué en professeur de mé-
canique, M. iVrsrcel Prévost.
S
i Les jolis pieds de vos belles
1 "Dé fins scciîfers pouvaient parleaf -,
- D d fins i p;a rie-g ,
Ils dirai'&nt:« Peur trouver les fermas .rioïfceSes,
C'est chez EDITH qu'il faut r.lkir ! » /s
— • 4, rue Tronchct^
L
a ouête. :-
"Ressuscitant certaines traditions-ou-
bliées, les brasseries et cas de prOVInce
se transforment de plus en plus en concerts
- - •/ *
et en cinémas.
Tandis que les établissements parions
s.e contentent d'un orchestre, ceux $e pro-
vince alternent la musiqu,e; le chant, ie nu-
méro excentrique et le cinéma.
Et ce sont autant de quêtes qui obligent
le consommateur à porter l,a main, à sa
bourse.
C'est ains.i que dans telle brasserie, dijon-
naise, un de nos amis ne compta pas moins
de cinq quêtes, à l'apéritif, entre
sept heures d'à soir.
Et le public, bon prince, marché mar-
che éperdûment. ,
La province ne doit pas, en éfffet)- j^ïjli.r
à sa réputation de générosité, ',,-.',
u
n masoue mortuaire.
Il est douloureusement i m press rai-
nant à cause que la déchéance physiologi-
que-avait déjà commencé;; la bouche est un
peu tordue, le nez s'est affaisse sur la bar-
be dont des poils adhèrent encore au- plâ-
tre ; le front seul a gardé sa noblesse, ac-
crue par La blancheur; les paupières ; sont
closes sur des larmes, comme figées au bird
des cils, c'est calme et tourmenté tout
fois, d'une sérénité troublée par la souffran-
ce.
Avec émotion, on reconnaît Le maître De-
bussy, et c'est là une relique, qui, éternisée
par le bronze, serait précieuse à quelque
Musée de conservatoire ou d'opéra; ce
mouLage a été pris par Mme Baetz-Charpen-
tier, la veuve d'Alexandre Charpentier dont
nous avons reproduit récemment la belle
lithographie d'après Suzanne Desprès; il est
dans son atelier de Neuilly, au fond du jar-
dinet où bleuissent des delphiniums.
Le Masque de Vette*
AU THÉÂTRE DE MAISONS^LAFFITTE
, ■fc
Chez M. de Clermont=Tonnerre'
(Photo Henri Mari ici;
M. A. JACQUIN Mlle ROUfcR 44ilç DEVIL.LIERS Mlle C. R-GSSJ Mlle Sarah RAFALE M. ARVEt.
'M. de Clermont-Tonnerre
Et son auteur ordinaire
Nous ont hier convoqués
Pour entendre, avec l'élite,
Au parc de Maisons-Laffitte '-
Un spectacle des plus gais.
La pluie a troublé la fête;
Mais la pièce est fort bien faifà
D'un tour de main sage et fou,
Dehors, la vive Rafale
Triompha, puis dans la salle;
Elle plut, aussi, beaucoup.
Nous vîmes un charmant pèr4
Que sa fille désespère
- De ne pouvoir marier
Avec sa meilleure amie,
Ce qu'il fit, vers la demie, -
Sans trop se faire prier.
Puis une dactylographe
Dont le cœur léger s'agrafe,
A celui d'un jouvenceau.
Puis une danseuse-étoile
Qui dansa, presque sans voile,
Un pas qui n'était point sot.
Et je griffonne ces rimes
Pr&e des bois, aux molles cimes,
Sur la table où rit le thé
Le soleil reparaît tiède:
Ce printemps trop amer cède
A la douceur de.l'été.
Qu'il est beau, le couchant riche,
Des jours de juin ! Quelle affiche
Sublime que le ciel bleu !
Vive le théâtre immense
Où le soleil recommence
L'Eté, chefrd'œuvre de Dieu!
FERNAND GREGH.
La Matinée
Un ciel à Paris qui pleurait Réjane même
après que s'étaient tues les oraisons. Puis, com-
me nous nous étions transportés à Maisons, l'é-
claircie, le charme soudain des verdures symé-
triques, de jardins parés de statuaire architectu-
rale, d'un palais directoire, préfacé de laquais
en culotte courte, le faste de bon ton qui sent
son grand seigneur et l'accueil plein de bon-
homme courtoisie de M. le comte Robert de
Clermont-Tonnerre recevant ses invités et'ceux
de son auteur.
Narguant le temps maussade, les dames ont
fait toilette et déjà un rayon de soleil les en
récompense.
Voici Mme Aurel et Alfred Mortier, M. Adol-
phe Brisson, M. et Mme Arthur Bernède, M.
Georges Gros, Rodolphe Darzens: M. Armand
Massard, M. et Mme Francis de Miomande,
Mme de Questre, Mme Coppens de Fontenay,
MM. Régis Gignoux, Henri Letellier, Lugne-
Poe, Paul Poiret, Gustave Fréjaville, René
Kerdyk, Charles Catusse, M. et Mme André
Warnod, M. et Mme René Jeanne, M. Denis
d'Inès, MM. Arbelot, Tréfeu, Ale Adrien Peytel,
M. Marc Roland, Mmes Damiroff, Marco Vieci,
Fabris, Alice Clairville, Gaby Boissy, Renée
Tamary, la belle Ricotti, les dessinateurs Don
et Bosc.
Tout ce joli monde est conduit au théâtre,
au charmant petit théâtre qui fait office de cha-
pelle en ce manoir et l'on a la comédie.
M. Noziere demeure préoccupé des hommes
mûrs derrière lesquels il se passe quelque cho-
se. Il nous montre l'histoire d'un veuf de qua-
rante-cinq ans, conquérant le cœur d'une jeune
amie de sa fille et l'épousant à la barbe — pure
figure — d'un jeune homme, lequel épousera
d'ailleurs lui-même la secrétaire charmante et
délaissée du bientôt quinquagénaire.
Cette apothéose du séducteur d'âge ne laisse
pas indifférents les ci-devant dans la salle qui
— comme elles — ont quelques lustres. Ils
applaudissant ces trois petits actes émr.!Hè$ dif-
répliques savoureuses, quelques-unes d'un im-
moralisme de choix. M. Nozière, qui se-com-
plait au compromis — en est-ce bien ttni> —
des choses de la chair et de l'esprit, veut BOUS
faire goûter à son esthétisme, sensuel comme
tout à l'heure son hôte nous fera goûter à ses
gâteaux. Ce n'est point moi qui irais chercher
dans le jardin la pierre à lui jeter.
M. Arvel se tire à son honneur d'un rôle quf
n'est pas exactement de son emploi. M. Abel
Jacquin prouve des qualités d'émotion daus ce-
lui du jeune homme qui « préfère l'intelligen-
ce ». Quant aux femmes : Mlle Sarah Rafale
est tout charme. Avec ses cheveux au ton de
vieux cuivre, sa petite figure où rient ses yeuX
expressifs, ses toilettes aux oppositions de :ein<|
tes violentes. Cette préraphaélite jeune femme.
a un jeu des 'plus naturels. Elle n'a qu'à rra-.
vailler; Mlle Germaine Rouer, est une artiste,
elle a dans le rôle de la secrétaire délaissée e(
amoureuse discrète de beaux accents et des at-
titudes à la Suzanne Després ; Mlle Renée De-,
villers donne un joli relief à la jeune fille de ia
pièce. Gracieuse, bien disante, elle fera Ci."
rière. Mme Christiane Rossi, qui l'a apf s
en moins de cinq jours a dans son rôle de mo-
dèle parvenu, d'inévitables petites défaillances
de mémoire, mais aussi de la fraîcheur et ml.
style assez piquant.
M. Nozière estima que les domestique: de M(
Clermont-Tonnerre étaient suffisamment nom-
breux, il n'en mit pas dans sa pièce.
Après cet agréable spectacle, on se dispersa
par les ailées, on va admirer les volières f!('
n'ayant point les carrosses en lesquels les grandi
seigneurs de jadis qui venaient d'entendre Iii,
comédie à Versailles ou à Rambouillet, s'en re-
tournaient à Paris, on s'en va, d'aucuns en
auto, d'autres, 'démocratiquement, par le « ba-
lai » des Courses — alilas le train de 18 h. 27*
Ah ! les dorures du soir sur la Seine, à San
trou vi lie 1
ARMORY.
AUJOURD'HUI, A 14 H. 30, AU THÉÂTRE MARIGNY
deuxième journée des éliminatoires du
Championnat du Monde de Danses Modernes
4 10.000 francs de Prix S 34.000 francs de bourses 0 Cent cinquante engagés ! a,
7" 1
Une assistance élégante et choisie assista, hier à la première journée des éliminatoires nui remporta
.l, '--
un vif succès 0 Comment ils cnt dansé a Le Programme d'aujeurd'hui
SUR LE PL A'P.IiIAU.
(Photo Comœdia.|j.'
Au deuxième plan-, quelques membres du Jury De gauche à droite Mme KOUSNEZOFF, M. Robert QUINAULT, M. André de FOUQUiERES4
M. Harry PILCER, Mme LE FORT, Mlle Paulettè DUVAL, M. DUQUE.
Au premier plan un couple de concuaTents : M. Ludo MASS et Mlle Fanny LION A.
Nous savions, certes, que la diansc était en
faveur, mais, très rééllemenit, nous h'osions
pas supposer que Ton pût réunir, en matinée,
un aussi, grand nombre de fervents de. la cho-
régraphie.
La coquette salle de Marig-ny était, hier,
« ultra-chic » et, par les applaudissements nour-
ris qui saluèrent les concurrents, par, la pas-
sion qu'apportèrent certains spectateurs à dis-
cuter les chances de leurs favoris, on. peut se
rendre compte aisément que le Championnat
de Danses modernes organisé par Comœdia a
suscité un intérêt des plus vifs.
Et ce n'est que la première journée des éli-
minatoires 1 Que ^sera-ce auj<)'urd'hui?
En attendant avec quelque impatieace .cett(
deuxième après-midi, qui ne peut manqua
d'être aussi brillante que la première, ce noua
sera une obligation très douce que de réméré
cier le jury pour le bienveillant et dévoué .cou.-*
cours qu'il vaut bien nous apporter; leputHci
qui fit montre d'une sportivité rare, et lfg
concurrents, qui se plièrent avec une bcnn(
-- RÉDACTION & ADMINISTRATION
27, fJoul. Pbissonnière, PARIS (2°)
LONDON OFFICE, 20, High Holborn W. C.1
Holb 5.302 Principal Correspondant H. Bonnalra
ABONNEMENTS
UN AN 6 MOIS 3 MOIS
FI arec et Colonies. SO » 26 » 13 »
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Quotidien. — MARDI 22 JUIN 192$
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PETITS DIALOGUES SUR LE THÉÂTRE
ET L'ART DRAMATIQUE
LA PLACE DE L'ÉCRIVAIN
Je trouvai mon vieux camarade Fébrie
sssis à son bureau, et fort absorbé dans la
Lecture d'une feuille de papier. Sitôt qu'il
fte vit:
- « Ah ! Parfait, dit-il ; vous arrivez bien
Pour on'aider à répondre à cette enquête
que vient d'ouvrir la revue Belles-Lettres
et sur un sujet qui nous intéresse tous! Il
-s'agit, en effet, de la place à occuper par
J'écrivain dans la société nouvelle, née de
îa guerre.
— En admettant, fis-je, qu'i! y ait une
e,'.ace, encore! • -
r — Oui, c'est ce que demande la revue
en question. Elle s'inquiète, au surplus, de
bavoir, où nous situerons cette place, et à
queues conditions matérielles et morales est
subordonnée le maintien de notre influence,
de notre" valeur, dit de notre dignité. Je cite
textuellement.
Je m'exclamai :
— Oh ! Oh! voilà une enquête à laquelle
À1 n'est point- aisé de répondre, et qui sou-
lève des problèmes plutôt complexes !
— N'est-ce pas? Et c'est pourquoi je
comptais un peu, sur vous, sur vos lumiè-
,res ?
I 7. Je ne vous les refuserai donc pas!
Voyons !. mais examinons le questionnai-
re, point par point. Il est certain, tout d'a-
bord, que, de nos jours l'écrivain n'occu-
pe pius qu'une place bien incertaine, et
qu'il "est de moins en moins « situé ». La
guerre et les suites de la guerre ont accou -
fumé les gens à ne se soucier que des pro-
cessions classées, à ne considérer que ceux
qui, d'une façon ou d'une autre, aident à
la prospérité matérielle du pays. Pour ces
gens-là, le métier d'écrivain demeure une
industrie essentiellement de luxe, presque
an divertissement, et nos malheureux con-
frères ont bien du mal à se faire prendre
-au sérieux. Remarquez au reste; qu'il en
'Iut toujours un peu de même. Mais jadis,
hier encore, toute une société qui se sou-
ciait, (qui tenait à honneur de se soucier)
d'Art, de Beilles-Lettres, les accueillait en
son sein, les recherchait, les fêtait, selon
leur valeur et leur mérite. Aujourd'hui ce
que l'on nommait les « Jaloux Littéraires »
ont disparu, comme a disparu le monde lit-
téraire lui-même, - c'est-à-dire ces groupe-
ments d'artistes vivant entre eux, d'une
belle et noble vie intellectuelle à laquelle
ia correspondance de Flaubert, le « Journal
ides Goncourt, d'autres ouvrages encore
*X)us initient. Oui, de nos joues, Les artis-
tes, les écrivains ne se retrouvent, ne se
Munissent plus guère, ni dans certains sa-
vons, ni dans des cafés (souvenez-vous des
dernières années du Napolitain, ce Tor t o n i
d'avant la guerre), ni même les uns chez
les autres. Chacun poursuit à domicile son
âpre labeur isolé, et lorsqu'il sort, c'est
Pour faire des courses urgentes et profes-
sionnelles, pour accomplir des visites uti-
les, ou pour se délasser en des « dan-
sângs. u
Oh s Oh! interrompit Fébrie, H me
-semble que vous exagérez' un peu!. Vous
Prétendez que les artistes ne se fréquen-
tent plus les uns les autres. Mais tout de
même chaque courrier ne nousapporte-t-il
Pas un manifeste collectif? Jamais les as-
sociations, précisément, les groupements lit-
téraires n 'ont foisonné davantage, au conv
fraire ; et lorsqu'on ne se fait pas inscrire
au « Parti de l'Intelligence », il faut se
faire inscrire à celui de la « Clarté ».
Alors?.
- Alors, fis-je, nous savons bien, et
vous savez aussi bien que moi, que ces
soi-disant associations, ces groupements
&ont bien davantage politiques que littérai-
res, qu'ils visent moins à nous réunir tous
ensemble, qu'à nous désunir, et qu'en mê*
ftïe temps que l'on adhère à tel parti, on se
déclare, pair cela même, J'adversaire du
Parti opposé. Non, tout ceci n'offre qu'un
bien lointain rapport avec la belle, la noble
franc-maçonnerie de jadis, si désintéressée,
t't qui groupait des gens luttant, combattant,
'et souffrant uniquement pour un même
"idéal d'art. Je vous le répète, de nos jours
les écrivains, les artistes sont des isolés;
ôt c'est précisément parce qu'ils sentent la
dureté de leur condiition, et subissent le
poids de leur isolément qu'ils tentent par-
fois de réagir, en envoyant à tel ou te]
groupement une signature vaine, qui ne
les engage, j'y insiste, que politiquement,
et ne leur apportera nulle aide confrater-
nelle au contraire ! Et bien souvent, il ar-
rive que le signataire ne connaîtra pas mê-
me le visage de ceux qui lui ont demandé
de signer. •
Et puis, comme je vous le disais tout à
l'heure, la tâche de l'écrivain devient si
rude et si ardue qu'il n'a pas trop de tou-
tes ses journées pour s'y consacrer. Nous
savons bien que tous les journaux, toutes
les maisons d'éditions, en- égard aux diffi-
cultés qu'ils rencontrent eux-mêmes, se
gardent bien d'augmenter, hélas! le salaire
de leurs fournisseurs, et que, si ces fournis-
seurs veulent vivre ou faLre vivre les lieurs,
ils doivent travailler deux ou trois fois plus
qu'avant la guerre. Ceci vous explique que
la plupart d'entre nous (c'est notre grand
J.-H. Rosny qui le faisait remarquer, dans
ce journal même), n'hésitent pas à prendre,
à exercer, pendant quelques heures du jour
un autre métier plus lucratif, quittes à ne
consacrer que les heures de leurs loisirs
aux Bellies-Lettres.
-.- Oui, soupira Fébrie, vous avez sans
doute raison. Voilà pour les conditions ma-
térielles. Restent les conditions, les exigen-
ces morales. et professionnelles. Car il
nous faut aussi compter avec celles-ci.
- Certes, et elles" &ë font de jour en
jour, plus dures, plus impitoyables;-qu'il
s'agisse du Livre, du théâtre, ou des jour-
naux. Tenez, examinons d'abord le sort ré-
servé aux collaborateurs des quotidiens.
D'abord comme ceux-ci paraissent en des
formats de plus en plus réduits, et avec
le moins de pages possibles, un écrivain
soucieux de « placer sa copie » doit avant
tout « faire court ». La brièveté, la con-
cision sont à l'ordre du jour. Et cela qui
peut servir certains artistes, nuit singuliè-
rement à la manière des autres qui n'ont
.parfois du talent qu'à la condition de pou-
voir s'étendre. Ici, je songe surtout aux
conteurs. Ah ! les pauvres conteurs ! réct.t::'
à nous « conter » une petite histoire ayant
un commencement, un milieu, une fin et
signifiant ou essayant de signifier quelque
chose; cela en cent ou cent cinquante lignes
au maximum!. Où est le temps ou un
Maupassant avait à sa disposition deux ou
trois colonnes! Ne m'objectez pas qu'il
n'y eM qu'un Maupassant! Il pourrait peut-
être y en avoir d'autres, si la place leur
était moins mesurée.
— Vous avez raison, reprit Febrie, et
si on les laisse plus libres de parler en
toute vérité, en toute sincérité!. Hélas,
déjà bien avant la guerre, et depuis la guer-
re, une grande, une immense vague de
pudapr a déferlé, recouvrant de son écu-
me foute la littérature ! Désormais, c8Jue
l'es directeurs de journaux exigent, c'eside
la chasteté, à tout prix, et souvent pour pas
cher. Brièveté, chasteté, telles sont les deux
déesses qui se dressent à l'entrée du tem-
ple, de tous les temples, et leur cuite est
singulièrement jaloux!. Je ne vous parle
que pour mémoire de Pa critique dramati-
que ou littéraire, elle aussi soumise, la
plupart du temps aux mêmes lois. Où est
le temps où. l'on pouvait commenter lente-
ment, minutieusement, amoureusement le
livre, la pièce du jour; exposer avec des ar-
guments à l'appui.les raisons que l'on avait
de louer ou de blâmer tel ouvrage, faire en
un mot de la vraie critique » et qui satis-
faisait et le juge et celui que l'on jugeait?
Désormais, en vingt lignes, il faut assener
l'éloge, ou le blâme. Si bien qu'on doit
passer de l'exaltation vague, au coup de
poignard meurtrier.
Et, voulez-vous, après avoir examiné la
condition des rédacteurs de journaux, que
nous examinions celle faite aux romanciers
et aux auteurs dramatiques. Ainsi, aurons-
nous répondu à toutes les questions de l'en-
quête !
— Je le veux bien, dis-je. Mais la pro-
chaine fois, car il se fait tard, et je suis
un peu pressé!. Et d'ailleurs, ceci de-
mande quelques jours de réflexion, enco-
re. Lorsque j'aurai réfléchi, je reviendrai
vous voir. « A quinzaine », co'mme l'oin
dit au Palais!.
Edmond SÊE.
FANTAISIE
La jeunesse de SiWain
(FRAGMENT)
Grave, grave, presque burgrave, le sociétaire
ïilvain n'abandonne jamais son allure majes-
tueuse ; sur le registre de l'église, quand on
-nierra Paul Adam, il fit suivre solennellement
'ia signature de la mention : « Doyen de la
Comédie-Française ».
Et il poussa un gros soupir lorsqu'il apprit
que l'irrévérencieux Dranem, apposant son
nom sur la même page, s'était permis d'ajou-
ter : « Doyen de l'Eldorado ».
Mais, vers 1885, à l'époque où je le connus,
Un aimable' bohémianisme enjolivait son exis-
tence; il ingurgitait des absinthes dont un vieil
officier de l'armée d'Afrique eût admiré le tas-
sement; il jouait au baccara jusqu'à ce que
yAurore-aux-doigts-gris montrât son nez aux fe-
nêtres de la salle de jeu; ma délicatesse bien
connue m'empêche de citer d'autres détails to-
piques.
Et pourtant, dans le courant de la vie quoti-
dienne, déjà l'écervelé d'alors s'affirmait au be-
soin tragédien, ou même tragique. Ici, une
Anecdote s'impose.
Au Cercle de la Presse, ce soirAà, la Veine
Refusait de favoriser l'artiste, trop aimé des
femmes pour avoir beau jeu; Le vilain Albert
Wollf était en banque et passait, passait plus
flUe ne passeront Racine et le café, n'en dé-
Plaise à la marquise. Rasé comme un ponton,
Silvain tira de la poche où elles se cachaient
Se$ deux- dernières thunes, les jeta sur le tapis
tlllec une désinvolture amère. et prit la main. , ;
- Cartes proposa le chroniqtiëur du Fi-
laro:
-3- Voui !
• •Silence d'angoisse. On aurait entendu voler
fournisseur des armées. Au joueur infortuné
W avait 5, le banquier envoya sans miséri-
..orde un autre 5.
Alors, un effroyable cri sortit du sein de
Qeteur. Il empoigna d'une main. çonvStsive
*es cheveux en sueur et vociféra,, très Boule-
fTà-du-Crime : « Malédiction! Je suis
Kininé! » <
, Vive sensation parmi les joueurs; un- hideux
rjurire voltigea sur les traits d'Albert Vffciff et
8 valets de pied etsx^mcmes se tordirent*.
.A quelque temps de là, Silvain incarnait
dans Athalie, Mathan, panne qu'il enlevait tàni-
bour-Mathan, sans négliger pour si peu ses oc-
cupations d'oiseleur subtil et de. pisciculteur
sans rival, non plus que ses voyages sur le pe-
tit vapeur qui portait, de Mantes à Nogeni/sa
célébrité d'amiral d'eau-douce. »
Hn de ses plus assidus commensaux, Armand
Silvestre, l'a noté sans rancune : « Il n'est
aucun de nous, les poètes, ses amis, qu'il n'ait
tenté de noyer dans la Seine. »
Si ce tragédien naufrageur s'avérait, pour les
porte-lyre qui fréquentaient sa maison de cam-
pagne, un redoutable metteur en Seine, il ne me
jugea digne, moi, infime prosateur, que d'une
immersion dans un affluent de son fleuve fa-
vori, plongeon effectué à l'aide d'un simple ba-
teau à rames.
Date inoubliable! C'est la veille de la pre-
mière du Prince d'Aurec que ce moderne Car-
rier s'efforça de me rayer du nombre' des vi-
vants. « Je rame comme personne », assurait-il.
Comme personne, en effet! En quelques coups
d'aviron, son canot avait la quille en l'air et moi
la tête en bas, dans la Marne. On me repêcha ;
on Til 'affublà. pendant que mes vêtements, sé..
chaient, d'une jupe et d'un corsage appartenant
à une chanteuse anglaise qui sopranisait : « Si
vous havez rien à me daite. » Encarnavalé de
la sorte, je promenai mes rêveries sur le bord
de la rivière qui avait failli m'engloutir.
lin chuchotement de voix étouffées mit mon
songe en fuite ; redescendu sur terre, je m'aper-
çus soudain qu'une foule curieuse se pressait
autour de moi, une foule d'indigènes en train
de contempler avidement cette femme à barbe
dont la vue ne coûtait rien. Effrayé par ce suc-
cès inattendu, je me réfugiai dans la villa de
Silvain avec- une hâte qui jeta ses habitants" dans
la jubilation. Armand Silvestre, surtout, torchon-
nait vigoureusement ses yeux de topaze brûlée
d'où coulaient des larmes heureuses. Et pour-
tant il était d'humeur plutôt ronchonneuse, cet
autcur gail.
WILLY.
Nous publierons demain un article de
FIRMIN GEMIER et PAUL GSELL
et « La Semaine Artistique » de .,
JACQUES-EMILE BLANCHE -
Échos
23 Juin 1832. — Victor Hugo termine La Wpi
s'amuse. J;
L
e cinquantenaire de Jules de Gc'ncpurt.
il y a cinquante ans — le lun&i 10
juin 1870, à 9 h. 40 du matin — Jug^s de
Gariçourt mourait dans la petite maison
d'Auteur qu'il avait achetée avec-son frè'e
et où s s'étaient insts^és un an plus tôt
pour travailler dans le calme, Il mourait
après une longue et douloureuse maladie
au cours de laquelle son intelligence et sa
sensibilité s'étaient éteintes peu à peu, et
son frère aîné Edouard notait dans son
journal: « Dire que cette liaison intime et
inséparable de 22 ans; dire que ces jours,
ces nuits passés toujours ensemble depuis
la mort de notre mère en 1849,. dire- que.le
I.ong temps pendant lequel il n'y a eu que
deux séparations de vingt-quatre heures ;
oui, dire que c'est fini, fini à tout jamais.
Je n'aurai plus avec mes yeux, socs ye-ux
pour voir les pays, les tableaux, la vie mo-
derne. Je n'aurai plus son intelligence ju-
melle pour dire avant moi ce que j'allais
dire ou pour répéter ce que j'étais en train
de dire. »
A
d-mi-nis-tra-tion. ,
On sai,,, qu'une troupe de concerts
américains vint dernièrement, sous la di-
rection de l'imprésario D. , donner ..une
suite de récitais à Paris. -
Une entente diplomatique, qui avait pré-
cédé son arrivée, avait précisé que le OOÎKE-
pagnie en question faisait oeuvre d,e. pro-
pagande pour la musique américaine et il
avait été entendu que le gouverneiweeiî
finançais lui prêterait son appui.
Or, la troupe arriva sans que ri_ en n'cÀ^t
été préparé. Et après maintes démarches,
ce fut un riche marchand de graines yan-
kee qui dutprendr-e à sa charge son en-
tretien.
L'imprésario a juré, mais un peu tard,
qu'on ne J'y reprendrait plus.
L
e jeu et le théâtre.
Sait-on que la suppression des jeux
en France aurait une répercussion désas-
treuse dans le milieu théâtral? De nom-
breux artistes ont été engages par des^irec-
teurs de Casinos dont les principauxafevç-
nus consistent dans les gains de Leupjsalle
de jeu. Ces comédiens touchent des cachets
en rapport, avec les bénéfices faits autour
des petits chevaux.
Les jeux supprimés, les directeurs d'e, cà-'
sinos pourront-ils tenir leurs engagements?
Cette situation — très aléatoire, il est
vrai — préoccupe de nombreux comédiens
qui ont prié leurs présidents d'associations
d'intervenir auprès des quelques parlemen-
taires pour que leurs intérêts soient respec-
tés.
D
émission.
Le fait est passé inaperçu.
Mme B. b. vient de donner sa demissitm
de professeur à la Schola Cantorum.
La raison de cette démission mérite d'ê-
tre signalée. Mme B. S. avait accepté,
outre son professorat de Paris, de don-
ner des cours au Conservatoire de Stras- :
bourg, ainsi qu'à celui de Prague. (.)
Paris, Strasbourg, Prague; :il était (Jaffjh ;
ci l e à une même p erson ne de\profès|er; eîn
même temps dans ces trois villes ët c'est
pourquoi on pria Mme B. S. de vouloir;
bien choisir, r - ;:'
Et elle a choisi Strasbourg et Prague. I
L
a salopette pendant la guerre.
Il n'est pas que les automobilistes
qui aient pratique le bleu. La cotte a ete
aussi la tenue de ces soldats-cheminots- qui
conduisaient les petits tortillards à voie de
0.60 (la voie « de douze sous » !) miles
transporteurs de munitions ou de pinard.
On a vu en sailopette le banquier Laza'rd.
l'avocat Lionel de Tastes, maintenant con-
seife municipal de Paris; le critique d'art
André Lemoine, le journaliste théâtral An-
dré Serph, tous gardant le sourire dans 1#
porvée de charbon, sous la direction et,-le
'haut enseignement d'un membre de l'Aca-
démie française, mué en professeur de mé-
canique, M. iVrsrcel Prévost.
S
i Les jolis pieds de vos belles
1 "Dé fins scciîfers pouvaient parleaf -,
- D d fins i p;a rie-g ,
Ils dirai'&nt:« Peur trouver les fermas .rioïfceSes,
C'est chez EDITH qu'il faut r.lkir ! » /s
— • 4, rue Tronchct^
L
a ouête. :-
"Ressuscitant certaines traditions-ou-
bliées, les brasseries et cas de prOVInce
se transforment de plus en plus en concerts
- - •/ *
et en cinémas.
Tandis que les établissements parions
s.e contentent d'un orchestre, ceux $e pro-
vince alternent la musiqu,e; le chant, ie nu-
méro excentrique et le cinéma.
Et ce sont autant de quêtes qui obligent
le consommateur à porter l,a main, à sa
bourse.
C'est ains.i que dans telle brasserie, dijon-
naise, un de nos amis ne compta pas moins
de cinq quêtes, à l'apéritif, entre
sept heures d'à soir.
Et le public, bon prince, marché mar-
che éperdûment. ,
La province ne doit pas, en éfffet)- j^ïjli.r
à sa réputation de générosité, ',,-.',
u
n masoue mortuaire.
Il est douloureusement i m press rai-
nant à cause que la déchéance physiologi-
que-avait déjà commencé;; la bouche est un
peu tordue, le nez s'est affaisse sur la bar-
be dont des poils adhèrent encore au- plâ-
tre ; le front seul a gardé sa noblesse, ac-
crue par La blancheur; les paupières ; sont
closes sur des larmes, comme figées au bird
des cils, c'est calme et tourmenté tout
fois, d'une sérénité troublée par la souffran-
ce.
Avec émotion, on reconnaît Le maître De-
bussy, et c'est là une relique, qui, éternisée
par le bronze, serait précieuse à quelque
Musée de conservatoire ou d'opéra; ce
mouLage a été pris par Mme Baetz-Charpen-
tier, la veuve d'Alexandre Charpentier dont
nous avons reproduit récemment la belle
lithographie d'après Suzanne Desprès; il est
dans son atelier de Neuilly, au fond du jar-
dinet où bleuissent des delphiniums.
Le Masque de Vette*
AU THÉÂTRE DE MAISONS^LAFFITTE
, ■fc
Chez M. de Clermont=Tonnerre'
(Photo Henri Mari ici;
M. A. JACQUIN Mlle ROUfcR 44ilç DEVIL.LIERS Mlle C. R-GSSJ Mlle Sarah RAFALE M. ARVEt.
'M. de Clermont-Tonnerre
Et son auteur ordinaire
Nous ont hier convoqués
Pour entendre, avec l'élite,
Au parc de Maisons-Laffitte '-
Un spectacle des plus gais.
La pluie a troublé la fête;
Mais la pièce est fort bien faifà
D'un tour de main sage et fou,
Dehors, la vive Rafale
Triompha, puis dans la salle;
Elle plut, aussi, beaucoup.
Nous vîmes un charmant pèr4
Que sa fille désespère
- De ne pouvoir marier
Avec sa meilleure amie,
Ce qu'il fit, vers la demie, -
Sans trop se faire prier.
Puis une dactylographe
Dont le cœur léger s'agrafe,
A celui d'un jouvenceau.
Puis une danseuse-étoile
Qui dansa, presque sans voile,
Un pas qui n'était point sot.
Et je griffonne ces rimes
Pr&e des bois, aux molles cimes,
Sur la table où rit le thé
Le soleil reparaît tiède:
Ce printemps trop amer cède
A la douceur de.l'été.
Qu'il est beau, le couchant riche,
Des jours de juin ! Quelle affiche
Sublime que le ciel bleu !
Vive le théâtre immense
Où le soleil recommence
L'Eté, chefrd'œuvre de Dieu!
FERNAND GREGH.
La Matinée
Un ciel à Paris qui pleurait Réjane même
après que s'étaient tues les oraisons. Puis, com-
me nous nous étions transportés à Maisons, l'é-
claircie, le charme soudain des verdures symé-
triques, de jardins parés de statuaire architectu-
rale, d'un palais directoire, préfacé de laquais
en culotte courte, le faste de bon ton qui sent
son grand seigneur et l'accueil plein de bon-
homme courtoisie de M. le comte Robert de
Clermont-Tonnerre recevant ses invités et'ceux
de son auteur.
Narguant le temps maussade, les dames ont
fait toilette et déjà un rayon de soleil les en
récompense.
Voici Mme Aurel et Alfred Mortier, M. Adol-
phe Brisson, M. et Mme Arthur Bernède, M.
Georges Gros, Rodolphe Darzens: M. Armand
Massard, M. et Mme Francis de Miomande,
Mme de Questre, Mme Coppens de Fontenay,
MM. Régis Gignoux, Henri Letellier, Lugne-
Poe, Paul Poiret, Gustave Fréjaville, René
Kerdyk, Charles Catusse, M. et Mme André
Warnod, M. et Mme René Jeanne, M. Denis
d'Inès, MM. Arbelot, Tréfeu, Ale Adrien Peytel,
M. Marc Roland, Mmes Damiroff, Marco Vieci,
Fabris, Alice Clairville, Gaby Boissy, Renée
Tamary, la belle Ricotti, les dessinateurs Don
et Bosc.
Tout ce joli monde est conduit au théâtre,
au charmant petit théâtre qui fait office de cha-
pelle en ce manoir et l'on a la comédie.
M. Noziere demeure préoccupé des hommes
mûrs derrière lesquels il se passe quelque cho-
se. Il nous montre l'histoire d'un veuf de qua-
rante-cinq ans, conquérant le cœur d'une jeune
amie de sa fille et l'épousant à la barbe — pure
figure — d'un jeune homme, lequel épousera
d'ailleurs lui-même la secrétaire charmante et
délaissée du bientôt quinquagénaire.
Cette apothéose du séducteur d'âge ne laisse
pas indifférents les ci-devant dans la salle qui
— comme elles — ont quelques lustres. Ils
applaudissant ces trois petits actes émr.!Hè$ dif-
répliques savoureuses, quelques-unes d'un im-
moralisme de choix. M. Nozière, qui se-com-
plait au compromis — en est-ce bien ttni> —
des choses de la chair et de l'esprit, veut BOUS
faire goûter à son esthétisme, sensuel comme
tout à l'heure son hôte nous fera goûter à ses
gâteaux. Ce n'est point moi qui irais chercher
dans le jardin la pierre à lui jeter.
M. Arvel se tire à son honneur d'un rôle quf
n'est pas exactement de son emploi. M. Abel
Jacquin prouve des qualités d'émotion daus ce-
lui du jeune homme qui « préfère l'intelligen-
ce ». Quant aux femmes : Mlle Sarah Rafale
est tout charme. Avec ses cheveux au ton de
vieux cuivre, sa petite figure où rient ses yeuX
expressifs, ses toilettes aux oppositions de :ein<|
tes violentes. Cette préraphaélite jeune femme.
a un jeu des 'plus naturels. Elle n'a qu'à rra-.
vailler; Mlle Germaine Rouer, est une artiste,
elle a dans le rôle de la secrétaire délaissée e(
amoureuse discrète de beaux accents et des at-
titudes à la Suzanne Després ; Mlle Renée De-,
villers donne un joli relief à la jeune fille de ia
pièce. Gracieuse, bien disante, elle fera Ci."
rière. Mme Christiane Rossi, qui l'a apf s
en moins de cinq jours a dans son rôle de mo-
dèle parvenu, d'inévitables petites défaillances
de mémoire, mais aussi de la fraîcheur et ml.
style assez piquant.
M. Nozière estima que les domestique: de M(
Clermont-Tonnerre étaient suffisamment nom-
breux, il n'en mit pas dans sa pièce.
Après cet agréable spectacle, on se dispersa
par les ailées, on va admirer les volières f!('
n'ayant point les carrosses en lesquels les grandi
seigneurs de jadis qui venaient d'entendre Iii,
comédie à Versailles ou à Rambouillet, s'en re-
tournaient à Paris, on s'en va, d'aucuns en
auto, d'autres, 'démocratiquement, par le « ba-
lai » des Courses — alilas le train de 18 h. 27*
Ah ! les dorures du soir sur la Seine, à San
trou vi lie 1
ARMORY.
AUJOURD'HUI, A 14 H. 30, AU THÉÂTRE MARIGNY
deuxième journée des éliminatoires du
Championnat du Monde de Danses Modernes
4 10.000 francs de Prix S 34.000 francs de bourses 0 Cent cinquante engagés ! a,
7" 1
Une assistance élégante et choisie assista, hier à la première journée des éliminatoires nui remporta
.l, '--
un vif succès 0 Comment ils cnt dansé a Le Programme d'aujeurd'hui
SUR LE PL A'P.IiIAU.
(Photo Comœdia.|j.'
Au deuxième plan-, quelques membres du Jury De gauche à droite Mme KOUSNEZOFF, M. Robert QUINAULT, M. André de FOUQUiERES4
M. Harry PILCER, Mme LE FORT, Mlle Paulettè DUVAL, M. DUQUE.
Au premier plan un couple de concuaTents : M. Ludo MASS et Mlle Fanny LION A.
Nous savions, certes, que la diansc était en
faveur, mais, très rééllemenit, nous h'osions
pas supposer que Ton pût réunir, en matinée,
un aussi, grand nombre de fervents de. la cho-
régraphie.
La coquette salle de Marig-ny était, hier,
« ultra-chic » et, par les applaudissements nour-
ris qui saluèrent les concurrents, par, la pas-
sion qu'apportèrent certains spectateurs à dis-
cuter les chances de leurs favoris, on. peut se
rendre compte aisément que le Championnat
de Danses modernes organisé par Comœdia a
suscité un intérêt des plus vifs.
Et ce n'est que la première journée des éli-
minatoires 1 Que ^sera-ce auj<)'urd'hui?
En attendant avec quelque impatieace .cett(
deuxième après-midi, qui ne peut manqua
d'être aussi brillante que la première, ce noua
sera une obligation très douce que de réméré
cier le jury pour le bienveillant et dévoué .cou.-*
cours qu'il vaut bien nous apporter; leputHci
qui fit montre d'une sportivité rare, et lfg
concurrents, qui se plièrent avec une bcnn(
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