Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-04-27
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 27 avril 1922 27 avril 1922
Description : 1922/04/27 (A16,N3420). 1922/04/27 (A16,N3420).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7652278h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/06/2015
Directeur: GEORGES CASELLA
16' ANNÉE - N°3428 - Cluofididl
( Paris. 0 fr. 20
Le Numéro: ( Hors Paris.. 0 fr. 25
ABONNEMENTS
UM AM B MOIS 3 MOIS
France.. s s s -. s 65 » 35 » 20 »
Etranger. 100 » 58 » 25 »
* JEUDI 27 AVRIL 1922
REDACTION ET ADMINISTRATION
27..— Boulevard Poissonnière. - 27
PARIS (2e)
Tél. :' CENTRAL 88-07, LOUVRE 18 OS
Adresse Télégraphique : CtfMŒDIA-PARIS
COMŒDiA PUBUCtTË — Téléphone : Gut. «1-58
AU MUSEE CERNUSCHI -
La 7e Exposition des Arts de l'Asie
Notre Ministre des Colonies, M. Sarraut, fai-
sant l'intérim du Ministère de l'Instruction Pu-
blique et des Beaux-Arts, vient d'inaugurer hier
l'exposition « Les Animaux dans l'Art chinois »,
organisée au Musée Cernuschi. Le conservateur
dè ce musée, M. d'Ardienne de Tizac, a réussi
- (Collection Héliot)
DRAGON MARCHANT (BRONZE OU 11* SIECLE)
« s'assurer le concours des collections les plus
fermées et avec la fierté du résultat obtenu, il
peut avoir la joie ide compter parmi les expo-
sants, la comtesse de Beauchamp, le comte
d'Andigné, le duc de Guise, la Comtesse Cahen
d'Anvers, Mme Langweill, MM. Le Bargy,
Wannieck, Larcade, Stoclet, Peytel, Bouasse-Le-
bel, KœichrHn, Michel Calmann, Ernest Gouin,
Loo, Jean Hennessy et de nombreuses autres
personnalités.
Les vitrines qui forment le pourtour de la gran-
de salle du musée, garnies de céramiques bleu-
turquoises et surmontées, comme d'une frise,
par de somptueux paravents, donnent, dès l'a-
bord, une féerie de couleurs chantantes et gaies
qui semblent vouloir faire échec à la maussa-
derie de notre printemps pluvieux. 1
C'est une exposition où voisinent toutes les
matières, où l'ivoire est proche du jade, où le
bronze frôle la :pierre,' où les peintures, les la-
ques et les céramiques rivalisent de subtilité
dans le traitement que leur ont fait subir les ar-
tistes les plus divers. - > •.
- De même, la plupart des animaux sont là :
dans une pierre de haute époqjïe, un serpent
s'attaque à une tortue ; le crapaud à trois pat-
tes symbole de longévité, dws- peissons, des
ours, des chevaux, des béliers ta dés buffles,
des tigres et des chiens et certain» dragons fan-
tastiques dont la souplesse nerveuse évoque la
vie, étrangement, ferment une ménagerie di-
verse et chatoyante.
Peut-être a-t-on annexé à la Chine certains ;
animaux qu'elle ne revendique pas. Pour quel-
ques-uns on ne peui .guère s'en étonner. Ces
bronzes de la collection Stoclet, par exempte,
qui sont parmi les pièces les plus captivantes,
ce fauve qui tient à la gorge un cheval renver-
1 (Collection Peytol)
CRUES ET OISEAUX POLYCHROMES
sé, étaient naguère catalogués dans les musées
comme appartenant à l'art scythe. On range
maintenant les objets de cette nature dans l'art
des Huns. Nous approchons de l'Asie centrale.
Donc, rien de mieux. -
Il est, par contre certain crapaud de la collec-
tion Larcade — une belle pièce qu'on aura tou-
jours plaisir à regarder — qtfr .pourrait bien
provenir d'un autre hémisphère : dès crapauds
semblables garnissaient la partie supérieure de
tambours die sacrifice et firent l'objet d'une
étude parue dans une revue ethnographique plu-
sieurs années avant la guerre. ,.
Mais, cetite réserve faite, réserva inutile, sans
doute, H ne s'en suit pas moins que le Musée
Cernuschi offre en ce moment des pièces dont
les principales ne peuvent que provoquer une
admiration unanime.-Il y en a cinquante qu'il
faudrait décrire une à une, et où s'exprime,
avec une rare distinction et dans un style magni-
fique, l'âme même de-diverses races parentes:
ici une extraordinaire chevauchée gravée et
peinte sur un paravent, ici- un-buffle têtu et pro-
vocant, là une tête de. bélier hardiment scirîp.ée,
des moutons qui semblent surgir de la soie sur
laquer ils sont peints, et d'autres encore qu'il
faut aller voir, car aucune description n'en
pourrait donner idée satisfaisante.
Dans l'art chinois, comme dans tous les arts,
comme dans notre art roman ou dans notre art
gothique, l'animal, à son'origine, est embléma-
tique ou symbolique. L'artiste qui l'interprète,
accomplit sa tâche avec un sentiment religieux
qui confère "à son- œuvré une' grandeur à quoi
il nous est difficile d'atteindre. Ce n'est pas
au Grand) Palais que doivent aller en ce mo-
ment- les- artistes qui désirent communier en
esprit, avec des maîtres et se recueillir de-
vant • des œuvres : lès salles de Cernuschi pro-
mettent à leur recu«illemèht des visions qui res-
teront dans leur souvenir. -"
Le Conseil municfpal qui ordonne cette mani-
f^ estation fut bien inspiré. Non seul-ement il a
permis le groupement d'objets ,qui, mis tem-
porairement à la portée du public, ne peuvent
qu'étendre ses connaissances et affiner son
goût, mais encore, pareille exposition, au mo-
ment où l'a lutte s'annonce si âpre dans le
domaine des arts décoratifs, ne peut avoir qu'u-
ne heureuse influence sur les artisans et les con-
séquences économiques qui peuvent en dé-
couler, ne sont pas plus à dédaigner que les
conséquences artistiques.
Depuis ses plus hautes époques et jusqu'à
l'impressionn(sme, l'art français a été fécondé
par les Arts de l'Orienf et de l'Extrême-Orient
qui semblent agir sur lui à la manière d'une
levure ou d'un ferment. Que cette levure ou
ce. ferment puissent être utiles, il n'est person-
ne de bonne foi qui, après la visite des deux
Salons, oserait réponse négativement
RENE-JEAN.
LA DANSEUSE ROUGE
Mlle Olga Spessiva
dansera=t:ellè à l'Opéra?
il. y a près d'un mois que M. de Diaghilev
lente en vain d'obtenir des Affales étrangères
! autorisation de faire venir es France l'étoile
de sa troupe qui, à Londres, s'est couverte de
gloire : Mlle Oilga Spessiva. : Jusqu'à ce. jour,
nous n'en avions point parlé, pour ne* pas com-
promettre les démarches entreprises, niais; au-
jourd'hui, le grelot est atta.ché,
Que reproche-t-on à Mlle Olig* Spessiva? La
raison invoquée pour l'exclura- de France est
qu'on la soupçonne de bolchevisme. EHe a
été Tort liée, dit-on, avec un commissaire du
peuple ; on la soupçonne, de ce chef, d'avoir été
convertie aux : doctrines ,Touger et l'on- craint
qu'elle ne veuille porter en France le poison
bolchevik. Cela paraît bien puéril, mais il en
est ainsi. , "",
En vain M. Roue hé est interwfemi deux fois,
en vain, M., Poincaré *■ été sdfecité, én vain
M. de Diaghilev estaHé voir M. BwNfcou. On ne
veut pas que Mlle Olfca Spessiva- danse a Pans.
Nous avons demandé à M. dfe Dkç£fiiHev quel-
ques détails-sur cette dïtnseuse irwïéÊiratsIe"
— Je ne m'explique pas cet osirSCfeme, nous
djt-il. Olga Spessiva est une jfctrtffe ,- danseuse
fort jolie, et dont lé talent est prodigieux ; elle
possède une technique incomparable et une élé-
vation étonnante. Je pensais la révéler à Paris
et lui donner cette cûnsécraîioa qui est le rêve
de tous les artistes.
« Elle a subi le Sort de to". les -réfugiés;
elle s est évadée de Russie, avec Sa vieille
mère âgée de 60 ans,, au périt. de sa vie. Elle
a perdu toute sa fortune et sa santé. Je vous
assure qu'elle ne SOnge guère à autre chose
qu'à trouver un e"gag,etnent qui lui permette
d'échapper à la misère et de guérir. Elle danse,
et c'est tout.
« Du reste, elle ignore totalement le français
et 1 anglais ; .copjmç. propagan3i«*t, on pourrrait i
trouver mieux. Mais, admettons cependant que
ce' soit une fetn, me excessivement dangereuse.
-
Serait-elle di-fficile a' surveiller et de l'expulser
au premier soupçon ? je- suis prôt à supporter
tous les ffa-is de surveillance et à payer moi-
même les policiers. -
— Ne craignez-vous pas que cela y porte pré-
judice à votre saison?
— 'Pas le moins du monde. J'ai huit autres
vedettes , pour - danser La Belle' au Bois 'do'r-
mant, et puis, je ne m* consacre pas à la révé-
lation des artistes, mais dbs, oeuvres; lés étoiles
se révèlent- eiMes-mém«h Qua«d on apporte des
ouvrages nouveau* 'de Stravinski — Mavfa et
Le Renard — et d^ PîUftiCier, quand on a des
décora leurs, comme Baftet, LorionÓ-v; Goutcha-
rova, une danseuse ceaiiiîfe Ja grande Nijinska
qui reprend -sa: plawr 4Ims ma compagnie, et
tous les autres artiste opaa Paris connait déjà
on est sûr de l'avenir. *
« Certes, je ne psotesftf pas contre cette dé-
çisiMt, puisque le gotfwnement la juge né-
cessaire. Je suis l'hôter de la France depuis
^P.'ye ans et je-ne puds que m'incjiner cour-
toiscment. Mais je regrette que cette char-
m;arf~. créature en soit victime, et que les
Parons soient prives d'un plaisir très raré »
■ Il faut avouer, que M. de Diaghilev a raison
et que- 1 on a mieux à faire, à l'heure ac-
tuelle, que.de s'émouvoir de la venue d'une
dansaese de très grana talent qui n'a pas, eu
ssse* à se loiuer - de la Russie, rouge pour se
fa-ire- fa,pôtre -du boïefevisme dans notre pays
Ou f «» ne croit. plus, à. aét épouvantai!.
:" :", ", "'h ANDRÉ RIGAUD.
LftGouronnemenl
de la R.e des forains
Aa^aird'hui aura lieu le couronnement de la
Rej- «es Forains au cours d'une grande fête
doh"et à - là foire du Trône. Toutes Ici- reines
de Pans sont invitées.. - -
Si le ternes le permet une cavalcade partira
de la porte da Vincennes - à 16 heures, composée
de : Mlle Pauftette Fanny, reine des forain, en
écuyère, accdtnpagnée de cavaliers, char fleu-
ri de la reine des reines, char burlesque de la
corporation foraine, char de Néron, présenté par
M. Fernand Lambert, auivi de l'éléphant in-
dien, char de la Relue du Distingué, sur son
bateau. -. '.,
De" nombreux déqw O§g et conseillers munici-
paux assisteronf à, Mt' cérémonie du - couronne-
ment quF sent'sutViè'dtirie graiîdé fédéption;
COMCEVIA" AU PALAIS DE JUSTICE
L'Affaire du Trianon=Lyrique
r. Hier, à la 14e chambre correctionnelle, préa-
ée par M. Vincent, a été plairiée la grave
affaire de détournements au préjudice de M.
Louis Masson, directeur du Tdanon-Lyrique,
dans laquelle sont impliquée : le contrôleur gé-
néral Louis Guérin, l'inspecteur général Marius.
,- Lefebvre, : le deuxième contrôleur Chantelet --et
Mmes Lavaud, Thiiriot et Remy. -
Nous avons exposé les faits motivant la plain-
te de M. Louis Masson dans l'un de nos dir-
niers numéros. Nous n'y retiendrons donc pas.
L'affaire, appelée à l'audience du 11 janvier
dernier, avait été renvoyée pour qu'un expert-
comptable, M. H. Léon, désigné par le tribunal,
pût fixer le chiffre approximatif des détourne-
ments. -
Au début de l'audience d'hie:r, M. H. Léon
déposa son rapport dans lequel il conclut à
une somme de 382.000 francs.
Il était peu facile de faire une semblable éva-
luation, et la méthode arbitraire employée par
l'expert pour l'établir sera vivement discutée, et
par l'avocat de la partie civile qui la trouvera
faible, et par les défenseurs des aiccusés, qui
la trouveront exagérée.
En marge de ce procès se plaidait une autre
affaire dans laquelle plaideurs et plaignants se
trouvèrent du même côté de la barre. En effet,
le Fisc, qui ne perd' jamais ses droits, a assi-
gné les inculpés et M. Louas Masson, ce der-
nier civilement et pénalement responsable, en
remboursement au quintuple des taxes non per-
çues par l'Assistance publique et, en outre, à
une forte amende. Si cette prétention était ad-
mise par le tribunal, non seulement la somme
que pourrait récupérer M.. Masson serait absor-
bée par le fisc, mais il lui resterait encore de-
voir paver plusieurs centaines de mille francs !
Après l'audition de Me Amiot, avocat de la
partie civile, et celui des Contributions indirec-
tes, la parole fut donnée aux défenseurs.
C'était à Me J. Ernest-Chaiiles qu'incombait
la tâche difficile de défendre Guérin. Laminent
avocat la remplit avec autant d'autorité que
d'esprit. Et, s'il ne chercha pas-à innocenter
complètement son client, il prouva que son rôle
a été considérablement exagéré et -qu'il ne mé-
ritait pas la réputation d'avoir été l'instigateur
des détournements. Certains, même, s'accom-
plissaient alors qu'il était malade et ne venait
pas au théâtre!.
Avec une verve à la fois légère et cruelle,
Me Ernest-Charles constata que personne ne
peut établir la durée ni le montant des dé-
'tournements, M. Masson, directeur du Trianon-
'Lyrique, moins que qui que ce soit. L'expert,
dans des comptes que Me Ernest-Charles qua-
• lifie de fantastiques, évalue les détournements à
quatre cent mille francs. M. Masson, lui, ne
s'étonne pas, il est assez philosophe pour ne
? s'étonner de rien, mais, jusqu'à maintenant, il
??,< croyait pas qu'on lui avait pris tant d'argent.
Me Ernest-Charles, pour sa part, sait que les
recettes du Trianon sont considérables, mais il
ne croit pas que quatre cent mille francs en
puissent disparaître à l'insu de la direction. Par
conséquent, - l'avocat, j'allais dire l'orateur, le
démontre par des arguments typiques et des
faite significatifs :
t En réalité, dit-il les détournement ne doivent
if guère dépasser line quarantaine de mille "francs. M.
ÎVlasson les- touchera puisque ses subordounés les-
;Ont économisés pour lui et le tribunal fera une
application modérée de la loi à Guérin qui a. eu
le tort de profiter de l'insouciance régnant autour
de lui, mais qui, avoue, regrette et rembourse.
Ainsi se termine la plaidoirie de Me Ernest-
- Charles, que le tribunal et la salle ont suivi
avec un visible plaisir. Ajoutons que M6 Ernest-
Charles était assiste par Me Yvonne Netter, une
avocate fort distinguée et qui publie dans di-
verses revues des chroniques justement appré-
ciées sur la question féminine contemporaine.
Me Bernardeau vint ensuite présenter la dé-
fense de son client MarLus Lefebvre. Il s'atta-
cha particulièrement à discuter la méthode que
l'expert avait employée pour établir le montant
des détournements, et r il cita un exemple assez
troublant. Le 21 mai 1921, d'après les procé-
dés de l'expert, on arriverait à découvrir 1.700
francs de détournements pour 2.100 francs de
recette. Et, une autre fois, pour 4.000 francs
de recette, 14 francs de détournements!
M'nt ensuite le procès de l'Assistance publi-
que en reprochant aux contrôleurs de n'avoir
point contrôlé, et il plaida la nullité de l'assi-
gnation.
Me- Campana demanda pour Chantelet une
mesure de bienveiHance. A vrai dire, Chantelet
n'a. point agi directement. Il a peut-être fermé
les yeux et a reçu, non une part des vols, mais
des pourboires, des gratifications pour sa com-
plaisance. Ses antécédents sont, excellents, et il
est père de six enfants.
M-0 Joseph Python plaida pour M¡me Remy
W* Doublet pour Mme Lavaud, et Me Dufon
-pour Mme Thiriot.
Le jugement sera rendu à huitaine.
L. ROBERT DE THIAC.
Échos^
27 Avril 1864. — Aux Folies-Dramatiques, premiè-
re représentation du Grand-Journal, revue de H.
Thierry et Blum.
L
a course au. « Perchoir ».
i Le bruit a couru - que les Potins
de Paris ont attrape a la course— a une
vente prochaine d'u « Perchoir ». En réalité
notre ami Jean Bastia a reçu de nombreu-
ses propositions d'achat, qui étaient assez
séduisantes. Mais rien n'est encore décidé
et tel qui croit tenir la corde aujourd'hui ne
sera plus demain grand favori.:.
R
endons à Max.
On n'a pas manqué de remarquer,
dans la revue du. Casino de Paris, la façon
originale dont Boiicot et Pearl White en-
traient en scène ,en descendant chacun au
bout d'un « fil )), pour faire suite à un
film. A dire vrai, cette entrée. par le
cintre a été inaugurée par Max Linder dans
un sketch de l'Alhambra-, il y a quelque dix
ans.;
L
'exposition canine.
Le concours canin réunit chaque
jour de nouveaux et sérieux concurrents,
tant par la notoriété du nom de Leurs pro-
priétaires que par leurs qualités person-
nelles.
Voici que s'engagent les deux fox à poil
dur de Mlle Alice SouJié; le pyrénéen de
Mme Paulette Darty ; le loulou blanc de
Mme Jean Rieux ; le boule-dogue français de
Mme Marthe Régnier; les Jbergers alsa-
ciens de Mmes Maggy Théry) Marguer®
Herleroy et Liliane Baron; lie griffon belge
de Mlle Amie Warley; le groenendael de
Mlle Mado Guewguie'ly ;le griffon bruxel-
lois de Mlle Mona-Païva, etc. ,etc
0
pera-Sport.
ri mO, Mlle Marthe Che-
nal vient de remporter un joli succès: son
canot automobile « Chrysis », qui est arri-
vé en bonne place, lui a rapporté pour dix,
mille francs de prix.
Et voilà une écurie de courses d'un nou-
veau genre! -
P
Oint-auix-Dames à Paris.
Ce sera, vendredi matin, lê grand
branle-bas à la Maison de Retraite de ronî-
aux-Dames.
; Un grand nombre de pensionnaires pré-
pareront leurs paquets et s'apprêteront à
prendre le train.
Ce n'est pas qu'ils songent à quitter te
charmant-et heureux asile de la vallée du
Morin, mais ils viendront passer quelques
heures à Paris et connaître une fois de plus
les joies de la scène.
En effet, des pensionnaires de Pont-aux-
Dames prendront part à la Revue de Vingt
Scènes, au Çhâtelet, dans le défilé de la
Porte-Saint-Martin. ,
u
ne réouverture souhaitée..
Le foyer de TOdéon, avec ses deux
grands escaliers qui mangent une partie de
la place et son dallage en -mosaïque passe,
au propre et au figuré^ pour « glacial •»;
Qu'attend-on pour rouivrir sa jolie ani.
nexe parquetée, en façade le long de la r«e
Corneilk, et si gaîment' décoree de pan-
neaux représentant tes plus célèbres per-
sonnages du théâtre, Alceste et Figaro,
Phèdre et Lisette? .,
Ce foyer est fermé depuis 1914. M. Gê-"
mier va-t-if nous le rendre?
L
apalud, -- .,.
A propos de l'affaire Lebaudy-Har-
ris, on parie Beaucoup de Lapatuu, cette
petite ville de Vaucluse située sur la gran-
de ligne, mais que les express de la Côtè
d'Azur" brûlent à toute vapeur, où est née
et où aimait vivre la veuve morganatique
de l'empereur Jacques rV - , '.,
C'est à Lapalud que repose une person-
nalité curieuse ,un excellent homme qui a
laisse un nom e«t a joué, en somme ui
grand rôle dans l'art et son enseignement
Rodolphe Julian.
4 JUiliaTT'était venu « en'sahcts de-Lapa-
lud pour être peintres Pauvre, n" ôonçut'
l'idée du groUpemenir_:d-'étudiants ■ autour
d'un modèle payé à frais communs. De là
à rechercher un maître qui vint corriger
lès travaux, il n'y avait qu'un pas. Julian
te franchit.
Et peu à peu Paris se peupla d' « Aca-
démies », où les corrections équivalaient à
celles de la rue Bonaparte, faites par des
Jules Lefebvre, Boulanger, Robert Fleury,
Rmtguere,a:u, Jean-Paul Laurens., pour ne ci-
ter que cuielques morts iHustres -«
C'était le temps où, pour devenir peintre,
on apprenait à pe,ind.re!
II
ne des cuisines les plus raffinées de
Paris, une cave réDutée denuis un
demi-siècle, un public élégant, un orchestre
entraînant. Voilà qui justifie la vogue du
Restaurant Lucas, 9; place de la Madeleine.
L
es rois en exil.
9 Une bande vient de comparaître de-
vtarat Les assises de la Gironde, pour répon-
dre d'une tentative de meurtre.
, L'un des agresseurs était un comique de
jnusic-hall, Black-Bol), qui s'i,ntitulait, sur
tes affiches, le « roi des ballots ».
: Il s'en tire avec sept ans de travaux for-
cés; ce n'est pas trop ballot. car un de ses
complices a attrapé dix ans.
M'ais il est gratifié en outre de vingt ans
d'interdiction de séjour. En voilà donc pour
27 ans avant qu'il puisse reprendre, du
moins dans les grandes villes, le titre sou-
verain qu'il s'était attribué.
Le tr)llle est vacant. La crise est ouver-
ie.. Qui veut ce sceptre et cette couronne
imprévus?
T
éditions. - -
Le Théâtre -des Variétés (qui comp
te plus d'un siècle d'existence), est essen-
tiellement le théâtre des traditions. dans
tous les sens die ce mot.
Au 26 acte de la Belle Angevine, Pauley-
La.. Vignole dit à Raimu-Mongerey :
— Viens faire un touT par là!
! Et en réponse on entend t Raimu ron-
chonner:
- Il veut que je fasse le tour; c'est fini,
les six jours!
Le public rit ; mais comme la première
Oe la charmante pièce a eu lieu avant la
grande course du V,eJ'-d'Hiv.. et comme la
plaisanterie est essentiellement temporaire,
nous doutons que cc dialogue figure dans
le texte original et dans celui qui sera pu-
blié.
Le Masque de Verre.'
|L*odyssée du collier
l ,,', de Mlle Marnac
Le copier de Mlle Jane Marnac a passé de
s en mains, et M. Darru, commissaire aux
t-ions jird,iciairt§ a pu en reconstituer les
il^rentes pérégrinations..
Une fois pris à M'ile Jane Marnac, le collier
rengagé à Paris pour une somme de 2ç.ooo
!rancs. • ■ - - - ;
*
Peu de temps après, il put être dégagé et il
Kjt:alors emporté à" Londres où de nouveau il fut
, toagé. ■; -'
! Un Anglais, M. Simon Tom, demeurant à Pa-
sï 4, rue de CerisoMes, acheta alors' la recon-
l naissance et retira le collier. • • ■
En possession du rang de perles, celui-ci le
wandjt à un bijoutier de la rue Lafayette qui le
possède aujourd'hui et ne veut pas s'en- dessai-
sir. -
si Le commissaire essaie d'établir l'escroquerie
en se basant sur le fait que M. Moche s'est
prétendu le mandataire de Mille Dyris Qui est
décédée.
Aucun juge d'instruction n'est encore saisi ;
aimais il est probable qu'il sera désigné aujour-
d'hui par le Parquet.
L'enquête commencera alors.
; COMŒVIA
demain, ,
Six pages
LIRE DANS -
, CINE-eOMŒDIA , •
j « LA LEÇON DAMERIQUÊ
if par Henri DIAMANT-BERGER
-' LES A VANT* PREMIÈRES
Le Songe d'une Nuit d'Eté
à l'Odéon
Tout en. enrichissant avec un indiscutable
éclectisme le vaste répertoire 'de l'Odéon, puis-
que depuis sa direction iâ a déjà monté Molière,
Une Danseuse est morte, et qu'il va représen-
telr La Dent Rouge de M. H.-R. Lenormand-,
M. Gémier demeure fidèle à sa tâche de nous
rendre familier le large et trop inconnu réper-
toire de Shakespeare. On se rappelle, sous
ses directions antérieures, les belles représen-
tations d'Hamlet, du' Marchand de Venise, de
La Mégère apprivoisée, etc., et, tout récem-
ment à i'Odéon, des -joyeuses Commères adap-
tées par Je poète Raymond Genty. Il n'est pas
douteux que la présentation ,du Songe d'une
Nuit d'Eté, n'égaie en intérêt et en- éclat ses
précédents spectacles, d'autant que M. Gémjer.
avec l'aide du très remarquable metteur-.. en
scène qu'est M.. Savoy, a apporté, à 'monter
cette pièce, un soin et ma amour particuliers.
La première représentation en sera donnée,
en gala, demain soir vendredi, sous les auspices
de la Société Shakespeare, au bénéfice du ser-
vice du .docteur Le ,Mée à l'hôpital des En-
fants Malades. On sait que, faute de ressour-
ces suffisantes, ce service ne peut être assuré
- K rcqnis de Guy Arnonx)
OBERON
dans les conditions d'hygiène qui lui assure-
raient le maximum d'efficacité. Avec le con-
cours d'un comité de patronage présidé par
Mme Millerand, assistée de Mmes Raoul Péret,
Jules Siegfried, vicomtesse Benoist d'Azy, Léon
Bernard, Maurice Eokanovski, Sylvain-Bruno,
René Doumenge, Paul Dupuy, Ey re, baronne
de Fonteney, marquise de Ganay, Hélie, Le
Mée. Nénot, Henri Roger, baronne Maurice
de Rothschild, baronne Edouard de Rothschild,
Ternaux-Compans, Louis Vieilard, Jean Walter,
Maurice de Weindel, etc., M. Gémier a pu
assurer à cette représentation un éclat sans
précédent. - 1 l' 1 1
II aura tout à .la fois fait œuvre d'artiste et
de philanthrope. '■ M
Nous lui demandons comment] a conçu la
mise en scène du Songe d'une Nuit d'Eté.
- Avec une extrême simplicité, nous dit-il.
Cette oeuvre, toute de poésie et de fantaisie,
ne demande nulle .précision réaliste de décora-
!tion: l'action se passe tour à tour dans une
salle de palais et dans une forêt. Nous avons
adopté, en quelque sorte, une unité de décor
qui permettra à' l'intrigue shakespearienne de
se dérouler dans le mouvement qui convient.
L'essantiel .est que-les couleurs s'harmonisent
heureusement, que l'ensemble soit animé et vi-
vant, que les figures r essor tent avec tout leur
relief et-leur pittoresque.. M.de. La Fouchardière,
qui a adapté cette féerie, a transposé, le comi-
que de Shakespeare (vraiment inaccessible, à
l'état brut, à notre mentalité) de* ftçon à ce
qu'il conserve; pour nous la saveur qu'il a pu
avoir pour les Anglais. De ces sortes d'oeu-
vres. où l'élément fantaisiste prédomine, des
traductions littérales seraient (presque irréalisa-
bles scénique'ment. - -
— Les personnages arriveront-ils par la
salle? : ; -
- Non, l'Odéon n'est pas actuellement amé-
nagé pour ces tentatives. Nous respecterons
donc l'habituelle ligne de démarcation entre la
salle et la scène. J'ai trouvé dans la troupe
odéonienne des ,t'tistes adaptés aux personna-
ges du Songe d'une Nuit d'Eté. Ce seront, M.
Marcel Soarez, Mlle Maiilane, M. Fernand Fa-
bre. M. Darras, M. Coûtant, MUe Escalaïs,
M. Pierre Bertin, M, Groumert:, M'. Vallée, M.
Maurice Lamy, MM. Lesieur, Bergeron, Raoul-
ÍCroouis de Guy Arnoux\
s LE DUC THESEE
Henry, Mlles Talour, Varenne. etc. Mme So-
zanne Aubry jouera Titane, et Mlle Renée De-
villers, Puch. Mille Roanne interprétera Hé-
lène. Enfin, j'a! spécialement engagé pour le
rôle de Bottom le très remarquable M. Harry
Baur, qu'on appréciera fort dans un personnage
en dehors de son emploi moderne habituel.
— La danse n'aura-i-elle pas dans ce spec-
tacle une place importante?
— Parfaitement. Les ballets ont été réglés
par le maître WassiHef, premier danseur du
baHet impérial de Moscou. Mlle Boldireva, pre-
mière danseuse du même ballet, Mlle Kachouba,
première danseuse de la PawJowa, et autres ar-
tistes de valeur, feront valoir J'élément cho-
régraphique. Le Songe d'une Nuit d'Eté est,
vous le savez, commenté par la musique de
Mendelssohn, que fera valoir l'orchestre de
l'Odéon. Qu'ajouter encore? Les costumes
ont été dessines par Guy Arnoux, et Poulbot
a bien-voulu illustrer le orogrammf. » <
Comment tant de brillants éléments réunIt
n'assureraient-ils pas un spectacle incompara-
Me?
JPAN MANEGAT.
M. Guy Arnoux
nous parle des Costumes
Pour obtenir hiec une interview de M. Guy,
Arnoux il fallait avoir de bonnes jambes. C'est
en plein travail que je 9'ai trouvé, et, malgré
toute son obligeance, l'artiste ne put me' par-
ler que durant un véritable match de « footing
top race » dont 11 sortit, d'ailleurs, sans contes-
talion possible, vainqueur.
M. Guy Arnoux a l'esprit .aussi agile que iei
jambes; car il me répondit de son palier d'avan-
ce, tandis que .du troisième, la costumière do
1 Odéon, penchée sur la rampe, lui demandait
des précisions sur un costume de lutin.
— M. Gémier a Voulu, me dlit M. Guy Ar- -
noux, que la plus eirande harmonie régnât entre
ies décors, les costumes et l'éclairage. C'est
donc en collaboration étroite que nous evons
tous travaillé. Les multiples couleurs dont je
me suis sen'i pour habiller les personnages
de la féerie shakespearienne. se détacheront d'àu.
tant mieux que le décor, d'une simplicité vou-
lue, se composera uniquement de draperies
grises, c'est-à-dire austères et d'un arbre d6
dimensions importantes mais de la même cou-
leur grise. Les jeux de lumière, qui prendront
une grande importance, donneront la diversité
et le chatoiement nécessaires à la vie nocturne
des hôtes mystérieux, charmants ou grotesques
de la forêt.
« Dans Le Songe d'une Nuité d'Eté du grand
Will. deux catégories de personnages se Lâ-
chent : les Humains, représentés par les Athé-
niens que j'ai vêtus de coutumes étrusques.
Dans le costume de Thésée, l'or domine:
dans celui de la Reine, l'argent.
« La plus grande sobriété de lignes, quant tt
ceux-ci, a été la base de ces créations. Je rire
suis inspiré, en ce qui concerne les u Rouf-
fons », des clowns classiques: perruques rouges
et ébouriffées, jambes torses, front démesuré..
« Maintenant, entrons dans le royaume d'Obem.
ron et de Titania.
« J'ai cherché, en composant avec les Vf.f"ts.,
les bleus, les mauves et l'argent, à rendit
irréel le costume des Fées et particulier ment
celui de Titania. Le mystérieux Oberon- serc
en bleu acier, très sombre, le casque et le ~r<ï
emplumés de même couleur, Les sujets du sur-
cier puissant et savant et de la Reine des Fée *
elfes, sylphes, lutins, gnomes, sont habiH.é:; uo
maillots et de costumes peints, ce qui m'a per-
mis de suivre une fantaisie dans chaque ~c.<:.
tume et de donner à chacun des perses i~-i
qui le posera l'aspect — je l'espère, du ~s
- qui lui convient. ,
« J'ai fait de .mon mieux, et "e l'ai fait a* ea
joie, car, dites-le'bien. l'éclectisme de M. Gé-
mier est le-p3us sûr garant pour un ar ste es
bien travailler. »
De la collaboration d'hommes comme MM ;
Croquis de -Guy Arnoux)
PUCK
GeaUer, Guy Arnoux et Savoy, metteur en scèm
ne de l'Odeon, nous pouvons être certains que
l'oeuvre du grand Shakespeare sera particuliè-
rement bien servie.
MARCEL BONNEFODS.
PROCHAINEMENT :
"COMŒDIA"
COMMENCERA LA PUBLICATION DE
"La Bâillonnée"
roman de M. Pierre Decourceile
adapté à l'écran par
Pathé-Consorti u m-Cinéma
Mise en scène de M. Charles Burguet
•*
De tous les écrivains favoris du grand public,
celui qui atteint le plus profondément le cœuf
de la Fouie est incontestablement- Pierre De-
courceile. -
Une nouvelle ,œuvre de Pierre' Decourcelié
c'est pour le spectateur u rte promesse d'iatértr
poignant, d'émotion captivante, de larmes dou-
ces et pénétrantes..
Gigoletie est un des plus grands succès que
le cinématographe ait enregistré. - 1
: La Bâillonnée est assurée du même triom-
phe !. •
La Bâillonné^!. titre évocateur s'il en ftit
Maigre la superbe évolution sociale accotopi;«
depuis cent ans, il subsiste encore trop de fa-
milles où les préjugés de naissance dominent -
sentiments, et imposent silence aux appefe les
plus éloquents de J'amour et du cœur.
La Bâillonnée, c'est la lutte d'une oufrière
délicieuse et courageuse fille du peuple, watm"
une de ces fanübl-
La destinée lui met sur la bouche un baiffn*
que tous ses efforts ne parviennent pas à a ni-
cher, et qui l'étoufferait, si dans le comBaf
qu'elle soutient, l'enfant dont oa l'a menante
n'accourait à son secours. ,
Tout le monde pourra voir, tout le mo..
pourra lire La Bâillonnée. Si passionnante
qu'en soient les péripéties, aucun détail nt*
choquera personne. Dans tous les milieux, daim
toutes les classes, on y sourira, on y frémira,
on y pleurera.
La Baillonnée sera projetée a l'écran à par-
tir du 26 mai et comportera 7 épisodes.
MARDI PROCHAIN:
COMŒDIA
publiera in extenso:
LEENFANT=MAITRE
Pièce en trois actes de M. HENRY-MARX
16' ANNÉE - N°3428 - Cluofididl
( Paris. 0 fr. 20
Le Numéro: ( Hors Paris.. 0 fr. 25
ABONNEMENTS
UM AM B MOIS 3 MOIS
France.. s s s -. s 65 » 35 » 20 »
Etranger. 100 » 58 » 25 »
* JEUDI 27 AVRIL 1922
REDACTION ET ADMINISTRATION
27..— Boulevard Poissonnière. - 27
PARIS (2e)
Tél. :' CENTRAL 88-07, LOUVRE 18 OS
Adresse Télégraphique : CtfMŒDIA-PARIS
COMŒDiA PUBUCtTË — Téléphone : Gut. «1-58
AU MUSEE CERNUSCHI -
La 7e Exposition des Arts de l'Asie
Notre Ministre des Colonies, M. Sarraut, fai-
sant l'intérim du Ministère de l'Instruction Pu-
blique et des Beaux-Arts, vient d'inaugurer hier
l'exposition « Les Animaux dans l'Art chinois »,
organisée au Musée Cernuschi. Le conservateur
dè ce musée, M. d'Ardienne de Tizac, a réussi
- (Collection Héliot)
DRAGON MARCHANT (BRONZE OU 11* SIECLE)
« s'assurer le concours des collections les plus
fermées et avec la fierté du résultat obtenu, il
peut avoir la joie ide compter parmi les expo-
sants, la comtesse de Beauchamp, le comte
d'Andigné, le duc de Guise, la Comtesse Cahen
d'Anvers, Mme Langweill, MM. Le Bargy,
Wannieck, Larcade, Stoclet, Peytel, Bouasse-Le-
bel, KœichrHn, Michel Calmann, Ernest Gouin,
Loo, Jean Hennessy et de nombreuses autres
personnalités.
Les vitrines qui forment le pourtour de la gran-
de salle du musée, garnies de céramiques bleu-
turquoises et surmontées, comme d'une frise,
par de somptueux paravents, donnent, dès l'a-
bord, une féerie de couleurs chantantes et gaies
qui semblent vouloir faire échec à la maussa-
derie de notre printemps pluvieux. 1
C'est une exposition où voisinent toutes les
matières, où l'ivoire est proche du jade, où le
bronze frôle la :pierre,' où les peintures, les la-
ques et les céramiques rivalisent de subtilité
dans le traitement que leur ont fait subir les ar-
tistes les plus divers. - > •.
- De même, la plupart des animaux sont là :
dans une pierre de haute époqjïe, un serpent
s'attaque à une tortue ; le crapaud à trois pat-
tes symbole de longévité, dws- peissons, des
ours, des chevaux, des béliers ta dés buffles,
des tigres et des chiens et certain» dragons fan-
tastiques dont la souplesse nerveuse évoque la
vie, étrangement, ferment une ménagerie di-
verse et chatoyante.
Peut-être a-t-on annexé à la Chine certains ;
animaux qu'elle ne revendique pas. Pour quel-
ques-uns on ne peui .guère s'en étonner. Ces
bronzes de la collection Stoclet, par exempte,
qui sont parmi les pièces les plus captivantes,
ce fauve qui tient à la gorge un cheval renver-
1 (Collection Peytol)
CRUES ET OISEAUX POLYCHROMES
sé, étaient naguère catalogués dans les musées
comme appartenant à l'art scythe. On range
maintenant les objets de cette nature dans l'art
des Huns. Nous approchons de l'Asie centrale.
Donc, rien de mieux. -
Il est, par contre certain crapaud de la collec-
tion Larcade — une belle pièce qu'on aura tou-
jours plaisir à regarder — qtfr .pourrait bien
provenir d'un autre hémisphère : dès crapauds
semblables garnissaient la partie supérieure de
tambours die sacrifice et firent l'objet d'une
étude parue dans une revue ethnographique plu-
sieurs années avant la guerre. ,.
Mais, cetite réserve faite, réserva inutile, sans
doute, H ne s'en suit pas moins que le Musée
Cernuschi offre en ce moment des pièces dont
les principales ne peuvent que provoquer une
admiration unanime.-Il y en a cinquante qu'il
faudrait décrire une à une, et où s'exprime,
avec une rare distinction et dans un style magni-
fique, l'âme même de-diverses races parentes:
ici une extraordinaire chevauchée gravée et
peinte sur un paravent, ici- un-buffle têtu et pro-
vocant, là une tête de. bélier hardiment scirîp.ée,
des moutons qui semblent surgir de la soie sur
laquer ils sont peints, et d'autres encore qu'il
faut aller voir, car aucune description n'en
pourrait donner idée satisfaisante.
Dans l'art chinois, comme dans tous les arts,
comme dans notre art roman ou dans notre art
gothique, l'animal, à son'origine, est embléma-
tique ou symbolique. L'artiste qui l'interprète,
accomplit sa tâche avec un sentiment religieux
qui confère "à son- œuvré une' grandeur à quoi
il nous est difficile d'atteindre. Ce n'est pas
au Grand) Palais que doivent aller en ce mo-
ment- les- artistes qui désirent communier en
esprit, avec des maîtres et se recueillir de-
vant • des œuvres : lès salles de Cernuschi pro-
mettent à leur recu«illemèht des visions qui res-
teront dans leur souvenir. -"
Le Conseil municfpal qui ordonne cette mani-
f^ estation fut bien inspiré. Non seul-ement il a
permis le groupement d'objets ,qui, mis tem-
porairement à la portée du public, ne peuvent
qu'étendre ses connaissances et affiner son
goût, mais encore, pareille exposition, au mo-
ment où l'a lutte s'annonce si âpre dans le
domaine des arts décoratifs, ne peut avoir qu'u-
ne heureuse influence sur les artisans et les con-
séquences économiques qui peuvent en dé-
couler, ne sont pas plus à dédaigner que les
conséquences artistiques.
Depuis ses plus hautes époques et jusqu'à
l'impressionn(sme, l'art français a été fécondé
par les Arts de l'Orienf et de l'Extrême-Orient
qui semblent agir sur lui à la manière d'une
levure ou d'un ferment. Que cette levure ou
ce. ferment puissent être utiles, il n'est person-
ne de bonne foi qui, après la visite des deux
Salons, oserait réponse négativement
RENE-JEAN.
LA DANSEUSE ROUGE
Mlle Olga Spessiva
dansera=t:ellè à l'Opéra?
il. y a près d'un mois que M. de Diaghilev
lente en vain d'obtenir des Affales étrangères
! autorisation de faire venir es France l'étoile
de sa troupe qui, à Londres, s'est couverte de
gloire : Mlle Oilga Spessiva. : Jusqu'à ce. jour,
nous n'en avions point parlé, pour ne* pas com-
promettre les démarches entreprises, niais; au-
jourd'hui, le grelot est atta.ché,
Que reproche-t-on à Mlle Olig* Spessiva? La
raison invoquée pour l'exclura- de France est
qu'on la soupçonne de bolchevisme. EHe a
été Tort liée, dit-on, avec un commissaire du
peuple ; on la soupçonne, de ce chef, d'avoir été
convertie aux : doctrines ,Touger et l'on- craint
qu'elle ne veuille porter en France le poison
bolchevik. Cela paraît bien puéril, mais il en
est ainsi. , "",
En vain M. Roue hé est interwfemi deux fois,
en vain, M., Poincaré *■ été sdfecité, én vain
M. de Diaghilev estaHé voir M. BwNfcou. On ne
veut pas que Mlle Olfca Spessiva- danse a Pans.
Nous avons demandé à M. dfe Dkç£fiiHev quel-
ques détails-sur cette dïtnseuse irwïéÊiratsIe"
— Je ne m'explique pas cet osirSCfeme, nous
djt-il. Olga Spessiva est une jfctrtffe ,- danseuse
fort jolie, et dont lé talent est prodigieux ; elle
possède une technique incomparable et une élé-
vation étonnante. Je pensais la révéler à Paris
et lui donner cette cûnsécraîioa qui est le rêve
de tous les artistes.
« Elle a subi le Sort de to". les -réfugiés;
elle s est évadée de Russie, avec Sa vieille
mère âgée de 60 ans,, au périt. de sa vie. Elle
a perdu toute sa fortune et sa santé. Je vous
assure qu'elle ne SOnge guère à autre chose
qu'à trouver un e"gag,etnent qui lui permette
d'échapper à la misère et de guérir. Elle danse,
et c'est tout.
« Du reste, elle ignore totalement le français
et 1 anglais ; .copjmç. propagan3i«*t, on pourrrait i
trouver mieux. Mais, admettons cependant que
ce' soit une fetn, me excessivement dangereuse.
-
Serait-elle di-fficile a' surveiller et de l'expulser
au premier soupçon ? je- suis prôt à supporter
tous les ffa-is de surveillance et à payer moi-
même les policiers. -
— Ne craignez-vous pas que cela y porte pré-
judice à votre saison?
— 'Pas le moins du monde. J'ai huit autres
vedettes , pour - danser La Belle' au Bois 'do'r-
mant, et puis, je ne m* consacre pas à la révé-
lation des artistes, mais dbs, oeuvres; lés étoiles
se révèlent- eiMes-mém«h Qua«d on apporte des
ouvrages nouveau* 'de Stravinski — Mavfa et
Le Renard — et d^ PîUftiCier, quand on a des
décora leurs, comme Baftet, LorionÓ-v; Goutcha-
rova, une danseuse ceaiiiîfe Ja grande Nijinska
qui reprend -sa: plawr 4Ims ma compagnie, et
tous les autres artiste opaa Paris connait déjà
on est sûr de l'avenir. *
« Certes, je ne psotesftf pas contre cette dé-
çisiMt, puisque le gotfwnement la juge né-
cessaire. Je suis l'hôter de la France depuis
^P.'ye ans et je-ne puds que m'incjiner cour-
toiscment. Mais je regrette que cette char-
m;arf~. créature en soit victime, et que les
Parons soient prives d'un plaisir très raré »
■ Il faut avouer, que M. de Diaghilev a raison
et que- 1 on a mieux à faire, à l'heure ac-
tuelle, que.de s'émouvoir de la venue d'une
dansaese de très grana talent qui n'a pas, eu
ssse* à se loiuer - de la Russie, rouge pour se
fa-ire- fa,pôtre -du boïefevisme dans notre pays
Ou f «» ne croit. plus, à. aét épouvantai!.
:" :", ", "'h ANDRÉ RIGAUD.
LftGouronnemenl
de la R.e des forains
Aa^aird'hui aura lieu le couronnement de la
Rej- «es Forains au cours d'une grande fête
doh"et à - là foire du Trône. Toutes Ici- reines
de Pans sont invitées.. - -
Si le ternes le permet une cavalcade partira
de la porte da Vincennes - à 16 heures, composée
de : Mlle Pauftette Fanny, reine des forain, en
écuyère, accdtnpagnée de cavaliers, char fleu-
ri de la reine des reines, char burlesque de la
corporation foraine, char de Néron, présenté par
M. Fernand Lambert, auivi de l'éléphant in-
dien, char de la Relue du Distingué, sur son
bateau. -. '.,
De" nombreux déqw O§g et conseillers munici-
paux assisteronf à, Mt' cérémonie du - couronne-
ment quF sent'sutViè'dtirie graiîdé fédéption;
COMCEVIA" AU PALAIS DE JUSTICE
L'Affaire du Trianon=Lyrique
r. Hier, à la 14e chambre correctionnelle, préa-
ée par M. Vincent, a été plairiée la grave
affaire de détournements au préjudice de M.
Louis Masson, directeur du Tdanon-Lyrique,
dans laquelle sont impliquée : le contrôleur gé-
néral Louis Guérin, l'inspecteur général Marius.
,- Lefebvre, : le deuxième contrôleur Chantelet --et
Mmes Lavaud, Thiiriot et Remy. -
Nous avons exposé les faits motivant la plain-
te de M. Louis Masson dans l'un de nos dir-
niers numéros. Nous n'y retiendrons donc pas.
L'affaire, appelée à l'audience du 11 janvier
dernier, avait été renvoyée pour qu'un expert-
comptable, M. H. Léon, désigné par le tribunal,
pût fixer le chiffre approximatif des détourne-
ments. -
Au début de l'audience d'hie:r, M. H. Léon
déposa son rapport dans lequel il conclut à
une somme de 382.000 francs.
Il était peu facile de faire une semblable éva-
luation, et la méthode arbitraire employée par
l'expert pour l'établir sera vivement discutée, et
par l'avocat de la partie civile qui la trouvera
faible, et par les défenseurs des aiccusés, qui
la trouveront exagérée.
En marge de ce procès se plaidait une autre
affaire dans laquelle plaideurs et plaignants se
trouvèrent du même côté de la barre. En effet,
le Fisc, qui ne perd' jamais ses droits, a assi-
gné les inculpés et M. Louas Masson, ce der-
nier civilement et pénalement responsable, en
remboursement au quintuple des taxes non per-
çues par l'Assistance publique et, en outre, à
une forte amende. Si cette prétention était ad-
mise par le tribunal, non seulement la somme
que pourrait récupérer M.. Masson serait absor-
bée par le fisc, mais il lui resterait encore de-
voir paver plusieurs centaines de mille francs !
Après l'audition de Me Amiot, avocat de la
partie civile, et celui des Contributions indirec-
tes, la parole fut donnée aux défenseurs.
C'était à Me J. Ernest-Chaiiles qu'incombait
la tâche difficile de défendre Guérin. Laminent
avocat la remplit avec autant d'autorité que
d'esprit. Et, s'il ne chercha pas-à innocenter
complètement son client, il prouva que son rôle
a été considérablement exagéré et -qu'il ne mé-
ritait pas la réputation d'avoir été l'instigateur
des détournements. Certains, même, s'accom-
plissaient alors qu'il était malade et ne venait
pas au théâtre!.
Avec une verve à la fois légère et cruelle,
Me Ernest-Charles constata que personne ne
peut établir la durée ni le montant des dé-
'tournements, M. Masson, directeur du Trianon-
'Lyrique, moins que qui que ce soit. L'expert,
dans des comptes que Me Ernest-Charles qua-
• lifie de fantastiques, évalue les détournements à
quatre cent mille francs. M. Masson, lui, ne
s'étonne pas, il est assez philosophe pour ne
? s'étonner de rien, mais, jusqu'à maintenant, il
??,< croyait pas qu'on lui avait pris tant d'argent.
Me Ernest-Charles, pour sa part, sait que les
recettes du Trianon sont considérables, mais il
ne croit pas que quatre cent mille francs en
puissent disparaître à l'insu de la direction. Par
conséquent, - l'avocat, j'allais dire l'orateur, le
démontre par des arguments typiques et des
faite significatifs :
t En réalité, dit-il les détournement ne doivent
if guère dépasser line quarantaine de mille "francs. M.
ÎVlasson les- touchera puisque ses subordounés les-
;Ont économisés pour lui et le tribunal fera une
application modérée de la loi à Guérin qui a. eu
le tort de profiter de l'insouciance régnant autour
de lui, mais qui, avoue, regrette et rembourse.
Ainsi se termine la plaidoirie de Me Ernest-
- Charles, que le tribunal et la salle ont suivi
avec un visible plaisir. Ajoutons que M6 Ernest-
Charles était assiste par Me Yvonne Netter, une
avocate fort distinguée et qui publie dans di-
verses revues des chroniques justement appré-
ciées sur la question féminine contemporaine.
Me Bernardeau vint ensuite présenter la dé-
fense de son client MarLus Lefebvre. Il s'atta-
cha particulièrement à discuter la méthode que
l'expert avait employée pour établir le montant
des détournements, et r il cita un exemple assez
troublant. Le 21 mai 1921, d'après les procé-
dés de l'expert, on arriverait à découvrir 1.700
francs de détournements pour 2.100 francs de
recette. Et, une autre fois, pour 4.000 francs
de recette, 14 francs de détournements!
M'nt ensuite le procès de l'Assistance publi-
que en reprochant aux contrôleurs de n'avoir
point contrôlé, et il plaida la nullité de l'assi-
gnation.
Me- Campana demanda pour Chantelet une
mesure de bienveiHance. A vrai dire, Chantelet
n'a. point agi directement. Il a peut-être fermé
les yeux et a reçu, non une part des vols, mais
des pourboires, des gratifications pour sa com-
plaisance. Ses antécédents sont, excellents, et il
est père de six enfants.
M-0 Joseph Python plaida pour M¡me Remy
W* Doublet pour Mme Lavaud, et Me Dufon
-pour Mme Thiriot.
Le jugement sera rendu à huitaine.
L. ROBERT DE THIAC.
Échos^
27 Avril 1864. — Aux Folies-Dramatiques, premiè-
re représentation du Grand-Journal, revue de H.
Thierry et Blum.
L
a course au. « Perchoir ».
i Le bruit a couru - que les Potins
de Paris ont attrape a la course— a une
vente prochaine d'u « Perchoir ». En réalité
notre ami Jean Bastia a reçu de nombreu-
ses propositions d'achat, qui étaient assez
séduisantes. Mais rien n'est encore décidé
et tel qui croit tenir la corde aujourd'hui ne
sera plus demain grand favori.:.
R
endons à Max.
On n'a pas manqué de remarquer,
dans la revue du. Casino de Paris, la façon
originale dont Boiicot et Pearl White en-
traient en scène ,en descendant chacun au
bout d'un « fil )), pour faire suite à un
film. A dire vrai, cette entrée. par le
cintre a été inaugurée par Max Linder dans
un sketch de l'Alhambra-, il y a quelque dix
ans.;
L
'exposition canine.
Le concours canin réunit chaque
jour de nouveaux et sérieux concurrents,
tant par la notoriété du nom de Leurs pro-
priétaires que par leurs qualités person-
nelles.
Voici que s'engagent les deux fox à poil
dur de Mlle Alice SouJié; le pyrénéen de
Mme Paulette Darty ; le loulou blanc de
Mme Jean Rieux ; le boule-dogue français de
Mme Marthe Régnier; les Jbergers alsa-
ciens de Mmes Maggy Théry) Marguer®
Herleroy et Liliane Baron; lie griffon belge
de Mlle Amie Warley; le groenendael de
Mlle Mado Guewguie'ly ;le griffon bruxel-
lois de Mlle Mona-Païva, etc. ,etc
0
pera-Sport.
ri mO, Mlle Marthe Che-
nal vient de remporter un joli succès: son
canot automobile « Chrysis », qui est arri-
vé en bonne place, lui a rapporté pour dix,
mille francs de prix.
Et voilà une écurie de courses d'un nou-
veau genre! -
P
Oint-auix-Dames à Paris.
Ce sera, vendredi matin, lê grand
branle-bas à la Maison de Retraite de ronî-
aux-Dames.
; Un grand nombre de pensionnaires pré-
pareront leurs paquets et s'apprêteront à
prendre le train.
Ce n'est pas qu'ils songent à quitter te
charmant-et heureux asile de la vallée du
Morin, mais ils viendront passer quelques
heures à Paris et connaître une fois de plus
les joies de la scène.
En effet, des pensionnaires de Pont-aux-
Dames prendront part à la Revue de Vingt
Scènes, au Çhâtelet, dans le défilé de la
Porte-Saint-Martin. ,
u
ne réouverture souhaitée..
Le foyer de TOdéon, avec ses deux
grands escaliers qui mangent une partie de
la place et son dallage en -mosaïque passe,
au propre et au figuré^ pour « glacial •»;
Qu'attend-on pour rouivrir sa jolie ani.
nexe parquetée, en façade le long de la r«e
Corneilk, et si gaîment' décoree de pan-
neaux représentant tes plus célèbres per-
sonnages du théâtre, Alceste et Figaro,
Phèdre et Lisette? .,
Ce foyer est fermé depuis 1914. M. Gê-"
mier va-t-if nous le rendre?
L
apalud, -- .,.
A propos de l'affaire Lebaudy-Har-
ris, on parie Beaucoup de Lapatuu, cette
petite ville de Vaucluse située sur la gran-
de ligne, mais que les express de la Côtè
d'Azur" brûlent à toute vapeur, où est née
et où aimait vivre la veuve morganatique
de l'empereur Jacques rV - , '.,
C'est à Lapalud que repose une person-
nalité curieuse ,un excellent homme qui a
laisse un nom e«t a joué, en somme ui
grand rôle dans l'art et son enseignement
Rodolphe Julian.
4 JUiliaTT'était venu « en'sahcts de-Lapa-
lud pour être peintres Pauvre, n" ôonçut'
l'idée du groUpemenir_:d-'étudiants ■ autour
d'un modèle payé à frais communs. De là
à rechercher un maître qui vint corriger
lès travaux, il n'y avait qu'un pas. Julian
te franchit.
Et peu à peu Paris se peupla d' « Aca-
démies », où les corrections équivalaient à
celles de la rue Bonaparte, faites par des
Jules Lefebvre, Boulanger, Robert Fleury,
Rmtguere,a:u, Jean-Paul Laurens., pour ne ci-
ter que cuielques morts iHustres -«
C'était le temps où, pour devenir peintre,
on apprenait à pe,ind.re!
II
ne des cuisines les plus raffinées de
Paris, une cave réDutée denuis un
demi-siècle, un public élégant, un orchestre
entraînant. Voilà qui justifie la vogue du
Restaurant Lucas, 9; place de la Madeleine.
L
es rois en exil.
9 Une bande vient de comparaître de-
vtarat Les assises de la Gironde, pour répon-
dre d'une tentative de meurtre.
, L'un des agresseurs était un comique de
jnusic-hall, Black-Bol), qui s'i,ntitulait, sur
tes affiches, le « roi des ballots ».
: Il s'en tire avec sept ans de travaux for-
cés; ce n'est pas trop ballot. car un de ses
complices a attrapé dix ans.
M'ais il est gratifié en outre de vingt ans
d'interdiction de séjour. En voilà donc pour
27 ans avant qu'il puisse reprendre, du
moins dans les grandes villes, le titre sou-
verain qu'il s'était attribué.
Le tr)llle est vacant. La crise est ouver-
ie.. Qui veut ce sceptre et cette couronne
imprévus?
T
éditions. - -
Le Théâtre -des Variétés (qui comp
te plus d'un siècle d'existence), est essen-
tiellement le théâtre des traditions. dans
tous les sens die ce mot.
Au 26 acte de la Belle Angevine, Pauley-
La.. Vignole dit à Raimu-Mongerey :
— Viens faire un touT par là!
! Et en réponse on entend t Raimu ron-
chonner:
- Il veut que je fasse le tour; c'est fini,
les six jours!
Le public rit ; mais comme la première
Oe la charmante pièce a eu lieu avant la
grande course du V,eJ'-d'Hiv.. et comme la
plaisanterie est essentiellement temporaire,
nous doutons que cc dialogue figure dans
le texte original et dans celui qui sera pu-
blié.
Le Masque de Verre.'
|L*odyssée du collier
l ,,', de Mlle Marnac
Le copier de Mlle Jane Marnac a passé de
s en mains, et M. Darru, commissaire aux
t-ions jird,iciairt§ a pu en reconstituer les
il^rentes pérégrinations..
Une fois pris à M'ile Jane Marnac, le collier
rengagé à Paris pour une somme de 2ç.ooo
!rancs. • ■ - - - ;
*
Peu de temps après, il put être dégagé et il
Kjt:alors emporté à" Londres où de nouveau il fut
, toagé. ■; -'
! Un Anglais, M. Simon Tom, demeurant à Pa-
sï 4, rue de CerisoMes, acheta alors' la recon-
l naissance et retira le collier. • • ■
En possession du rang de perles, celui-ci le
wandjt à un bijoutier de la rue Lafayette qui le
possède aujourd'hui et ne veut pas s'en- dessai-
sir. -
si Le commissaire essaie d'établir l'escroquerie
en se basant sur le fait que M. Moche s'est
prétendu le mandataire de Mille Dyris Qui est
décédée.
Aucun juge d'instruction n'est encore saisi ;
aimais il est probable qu'il sera désigné aujour-
d'hui par le Parquet.
L'enquête commencera alors.
; COMŒVIA
demain, ,
Six pages
LIRE DANS -
, CINE-eOMŒDIA , •
j « LA LEÇON DAMERIQUÊ
if par Henri DIAMANT-BERGER
-' LES A VANT* PREMIÈRES
Le Songe d'une Nuit d'Eté
à l'Odéon
Tout en. enrichissant avec un indiscutable
éclectisme le vaste répertoire 'de l'Odéon, puis-
que depuis sa direction iâ a déjà monté Molière,
Une Danseuse est morte, et qu'il va représen-
telr La Dent Rouge de M. H.-R. Lenormand-,
M. Gémier demeure fidèle à sa tâche de nous
rendre familier le large et trop inconnu réper-
toire de Shakespeare. On se rappelle, sous
ses directions antérieures, les belles représen-
tations d'Hamlet, du' Marchand de Venise, de
La Mégère apprivoisée, etc., et, tout récem-
ment à i'Odéon, des -joyeuses Commères adap-
tées par Je poète Raymond Genty. Il n'est pas
douteux que la présentation ,du Songe d'une
Nuit d'Eté, n'égaie en intérêt et en- éclat ses
précédents spectacles, d'autant que M. Gémjer.
avec l'aide du très remarquable metteur-.. en
scène qu'est M.. Savoy, a apporté, à 'monter
cette pièce, un soin et ma amour particuliers.
La première représentation en sera donnée,
en gala, demain soir vendredi, sous les auspices
de la Société Shakespeare, au bénéfice du ser-
vice du .docteur Le ,Mée à l'hôpital des En-
fants Malades. On sait que, faute de ressour-
ces suffisantes, ce service ne peut être assuré
- K rcqnis de Guy Arnonx)
OBERON
dans les conditions d'hygiène qui lui assure-
raient le maximum d'efficacité. Avec le con-
cours d'un comité de patronage présidé par
Mme Millerand, assistée de Mmes Raoul Péret,
Jules Siegfried, vicomtesse Benoist d'Azy, Léon
Bernard, Maurice Eokanovski, Sylvain-Bruno,
René Doumenge, Paul Dupuy, Ey re, baronne
de Fonteney, marquise de Ganay, Hélie, Le
Mée. Nénot, Henri Roger, baronne Maurice
de Rothschild, baronne Edouard de Rothschild,
Ternaux-Compans, Louis Vieilard, Jean Walter,
Maurice de Weindel, etc., M. Gémier a pu
assurer à cette représentation un éclat sans
précédent. - 1 l' 1 1
II aura tout à .la fois fait œuvre d'artiste et
de philanthrope. '■ M
Nous lui demandons comment] a conçu la
mise en scène du Songe d'une Nuit d'Eté.
- Avec une extrême simplicité, nous dit-il.
Cette oeuvre, toute de poésie et de fantaisie,
ne demande nulle .précision réaliste de décora-
!tion: l'action se passe tour à tour dans une
salle de palais et dans une forêt. Nous avons
adopté, en quelque sorte, une unité de décor
qui permettra à' l'intrigue shakespearienne de
se dérouler dans le mouvement qui convient.
L'essantiel .est que-les couleurs s'harmonisent
heureusement, que l'ensemble soit animé et vi-
vant, que les figures r essor tent avec tout leur
relief et-leur pittoresque.. M.de. La Fouchardière,
qui a adapté cette féerie, a transposé, le comi-
que de Shakespeare (vraiment inaccessible, à
l'état brut, à notre mentalité) de* ftçon à ce
qu'il conserve; pour nous la saveur qu'il a pu
avoir pour les Anglais. De ces sortes d'oeu-
vres. où l'élément fantaisiste prédomine, des
traductions littérales seraient (presque irréalisa-
bles scénique'ment. - -
— Les personnages arriveront-ils par la
salle? : ; -
- Non, l'Odéon n'est pas actuellement amé-
nagé pour ces tentatives. Nous respecterons
donc l'habituelle ligne de démarcation entre la
salle et la scène. J'ai trouvé dans la troupe
odéonienne des ,t'tistes adaptés aux personna-
ges du Songe d'une Nuit d'Eté. Ce seront, M.
Marcel Soarez, Mlle Maiilane, M. Fernand Fa-
bre. M. Darras, M. Coûtant, MUe Escalaïs,
M. Pierre Bertin, M, Groumert:, M'. Vallée, M.
Maurice Lamy, MM. Lesieur, Bergeron, Raoul-
ÍCroouis de Guy Arnoux\
s LE DUC THESEE
Henry, Mlles Talour, Varenne. etc. Mme So-
zanne Aubry jouera Titane, et Mlle Renée De-
villers, Puch. Mille Roanne interprétera Hé-
lène. Enfin, j'a! spécialement engagé pour le
rôle de Bottom le très remarquable M. Harry
Baur, qu'on appréciera fort dans un personnage
en dehors de son emploi moderne habituel.
— La danse n'aura-i-elle pas dans ce spec-
tacle une place importante?
— Parfaitement. Les ballets ont été réglés
par le maître WassiHef, premier danseur du
baHet impérial de Moscou. Mlle Boldireva, pre-
mière danseuse du même ballet, Mlle Kachouba,
première danseuse de la PawJowa, et autres ar-
tistes de valeur, feront valoir J'élément cho-
régraphique. Le Songe d'une Nuit d'Eté est,
vous le savez, commenté par la musique de
Mendelssohn, que fera valoir l'orchestre de
l'Odéon. Qu'ajouter encore? Les costumes
ont été dessines par Guy Arnoux, et Poulbot
a bien-voulu illustrer le orogrammf. » <
Comment tant de brillants éléments réunIt
n'assureraient-ils pas un spectacle incompara-
Me?
JPAN MANEGAT.
M. Guy Arnoux
nous parle des Costumes
Pour obtenir hiec une interview de M. Guy,
Arnoux il fallait avoir de bonnes jambes. C'est
en plein travail que je 9'ai trouvé, et, malgré
toute son obligeance, l'artiste ne put me' par-
ler que durant un véritable match de « footing
top race » dont 11 sortit, d'ailleurs, sans contes-
talion possible, vainqueur.
M. Guy Arnoux a l'esprit .aussi agile que iei
jambes; car il me répondit de son palier d'avan-
ce, tandis que .du troisième, la costumière do
1 Odéon, penchée sur la rampe, lui demandait
des précisions sur un costume de lutin.
— M. Gémier a Voulu, me dlit M. Guy Ar- -
noux, que la plus eirande harmonie régnât entre
ies décors, les costumes et l'éclairage. C'est
donc en collaboration étroite que nous evons
tous travaillé. Les multiples couleurs dont je
me suis sen'i pour habiller les personnages
de la féerie shakespearienne. se détacheront d'àu.
tant mieux que le décor, d'une simplicité vou-
lue, se composera uniquement de draperies
grises, c'est-à-dire austères et d'un arbre d6
dimensions importantes mais de la même cou-
leur grise. Les jeux de lumière, qui prendront
une grande importance, donneront la diversité
et le chatoiement nécessaires à la vie nocturne
des hôtes mystérieux, charmants ou grotesques
de la forêt.
« Dans Le Songe d'une Nuité d'Eté du grand
Will. deux catégories de personnages se Lâ-
chent : les Humains, représentés par les Athé-
niens que j'ai vêtus de coutumes étrusques.
Dans le costume de Thésée, l'or domine:
dans celui de la Reine, l'argent.
« La plus grande sobriété de lignes, quant tt
ceux-ci, a été la base de ces créations. Je rire
suis inspiré, en ce qui concerne les u Rouf-
fons », des clowns classiques: perruques rouges
et ébouriffées, jambes torses, front démesuré..
« Maintenant, entrons dans le royaume d'Obem.
ron et de Titania.
« J'ai cherché, en composant avec les Vf.f"ts.,
les bleus, les mauves et l'argent, à rendit
irréel le costume des Fées et particulier ment
celui de Titania. Le mystérieux Oberon- serc
en bleu acier, très sombre, le casque et le ~r<ï
emplumés de même couleur, Les sujets du sur-
cier puissant et savant et de la Reine des Fée *
elfes, sylphes, lutins, gnomes, sont habiH.é:; uo
maillots et de costumes peints, ce qui m'a per-
mis de suivre une fantaisie dans chaque ~c.<:.
tume et de donner à chacun des perses i~-i
qui le posera l'aspect — je l'espère, du ~s
- qui lui convient. ,
« J'ai fait de .mon mieux, et "e l'ai fait a* ea
joie, car, dites-le'bien. l'éclectisme de M. Gé-
mier est le-p3us sûr garant pour un ar ste es
bien travailler. »
De la collaboration d'hommes comme MM ;
Croquis de -Guy Arnoux)
PUCK
GeaUer, Guy Arnoux et Savoy, metteur en scèm
ne de l'Odeon, nous pouvons être certains que
l'oeuvre du grand Shakespeare sera particuliè-
rement bien servie.
MARCEL BONNEFODS.
PROCHAINEMENT :
"COMŒDIA"
COMMENCERA LA PUBLICATION DE
"La Bâillonnée"
roman de M. Pierre Decourceile
adapté à l'écran par
Pathé-Consorti u m-Cinéma
Mise en scène de M. Charles Burguet
•*
De tous les écrivains favoris du grand public,
celui qui atteint le plus profondément le cœuf
de la Fouie est incontestablement- Pierre De-
courceile. -
Une nouvelle ,œuvre de Pierre' Decourcelié
c'est pour le spectateur u rte promesse d'iatértr
poignant, d'émotion captivante, de larmes dou-
ces et pénétrantes..
Gigoletie est un des plus grands succès que
le cinématographe ait enregistré. - 1
: La Bâillonnée est assurée du même triom-
phe !. •
La Bâillonné^!. titre évocateur s'il en ftit
Maigre la superbe évolution sociale accotopi;«
depuis cent ans, il subsiste encore trop de fa-
milles où les préjugés de naissance dominent -
sentiments, et imposent silence aux appefe les
plus éloquents de J'amour et du cœur.
La Bâillonnée, c'est la lutte d'une oufrière
délicieuse et courageuse fille du peuple, watm"
une de ces fanübl-
La destinée lui met sur la bouche un baiffn*
que tous ses efforts ne parviennent pas à a ni-
cher, et qui l'étoufferait, si dans le comBaf
qu'elle soutient, l'enfant dont oa l'a menante
n'accourait à son secours. ,
Tout le monde pourra voir, tout le mo..
pourra lire La Bâillonnée. Si passionnante
qu'en soient les péripéties, aucun détail nt*
choquera personne. Dans tous les milieux, daim
toutes les classes, on y sourira, on y frémira,
on y pleurera.
La Baillonnée sera projetée a l'écran à par-
tir du 26 mai et comportera 7 épisodes.
MARDI PROCHAIN:
COMŒDIA
publiera in extenso:
LEENFANT=MAITRE
Pièce en trois actes de M. HENRY-MARX
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