Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-12-04
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 04 décembre 1926 04 décembre 1926
Description : 1926/12/04 (A20,N5087). 1926/12/04 (A20,N5087).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k76521340
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/06/2015
20' ----
20e ANNEE. — No KAC7 1 tr MTfMTfpn - PTNOT ÎAMTR Cfntîmrs
Ct rue Satnt-Georees. - Tél. Trudattté 70-00. Oi. 02
SAMEDI 4 DECEMBRE 1926.
Ët*, yjg ■ AKgiA
Gabriel ALPHAUD
Directeur
Un* ample comédie à cent actes divers
Et dont la scène est l'univers.
(LA FONTAINE.)
AAMAAAAUAAJmMiA**
la Salle fomœdia
61, me Salnt-Georgea (9*)
iujourd'hui à 15 h 30
EN ORIENT
Conférence par
Mme lEROT-BERGER
avec danses et auditions littéraires
et musicales
(Voir le programme en 6' page.)
A la SALLE COMŒDJA
çi, rue Saint-Georges tge)
Demain Dimanche à 21 heures
3e Concert POULET
dirigé par M. Gaston POULET
AVEC LE CONCOURS DE
MOle Yvonne ASTRUC
Soliste des Concerts Colonne et des Concerts Lamotireur
Voir le programme détaillé au Tableau des Spectacles
^^àudollar |
Impressions d'Amérique
eJouvlielli qu'une grande firme amé-
pic,2i, ? désireule renouveler le caractère
■ •
'des 5cen&rio* americains, le caractère
«iif e£rs re-hrA a demandé à deux
Pires f f-n^> l'un, la France, Vautre,
les l::-p' Prese1ztant l'un la France l'autre~
r J1rauxj d'établir des scénarios
Ce t"r g ands studios d' Hollywood.
f durent ds d S
ïotii*1 UT La Fr
alplte Pour jÉS nP*res centraux, M. Ro-
l-othar
f' OUs co
tOI¡ des m."tençons aujourd'hui la publica-
5S et originales notes que M.
ti' aVo' l,
reete de l zr.1 auteur de l'admirable Coutu-
Lun/ ■,
'Ztio.. d unéville a blen voulu écrire a l'in-
., des lectellrs de Comœdia.
» ecteurs de Comœdia.
fOrte e". de ressentir ce matin une
rte erilotioll* , au bout d'un long corri-
^1 d'hôte el^ a*^®couvert un escaliei
Se di«. honteux et anachro-
hlc}Ue. honteux et anac h ro-
à premier escalier que je
Ce Uls trois semaines que je suis
C est bea ork. Je suis tout attendri. Que
~t béa,, Je suis tout attendri. Que
beau Un escalier! Je ne résiste pas
tetnontlSlr de monter, de descendre, de
011ter encore. Je tombe, je me fais
i) et Je sonne l'ascenseur.
*
, tJn Fran A
b nii^ qui habite ici depuis des
0 tne dit:
j Ojjrencontre pas de mendiants
les ru 681 et à la longue ça manque.
a ^ndant
J-pr°ché h un soir, un nègre s'est
16 je lui de InOI la main suppliante. De
Iriie l- e lui donné un dollar. L'homme
L'homme
^ent. -rv^' SUfpris, puis il a souri lar-
~nt. Outes ses dents étaient en or,
l' riionsiPUr» en or. C'était affreux.
tJ t¡¡ lllon *
t nlS écl strueuse prospérité des Etats-
Ue est ate dans la mâchoire du nègre.
in mo ns sensible dans la demeure
durni lardalre. N éanmoins, elle est
Do "', et
- eUsç de ^6 accumulation si pro di-
feuse d Une Accumulation si prodi-
SSes a quelque chose d'of-
îen S'Int r)our ilotre esprit. On coudrie
den ^fsonn
ettes d nnes qui pourraient payer nos
riChe Poe gUerre. Un autre est assez
Iche uerre- Un autre est assez
fa m et cela Pour nonc;
t bl", du on e entier et cela pour nonc?
Ce, ^rdrç nhifabitude du pain Un
,f>iïiç) du cuir, pourrait nous
it" *' cuir, pourrait nous
qUaussures et nous 'aire mar
1, nus
;' ,('Irlande. qu adviendrait-il
tI
:^Hie "Illent, un de ces pptentats
I Unerni Pain. du bœuf ou
'('ne e, S'I] devenait fou?
un A
Uf) ru^ricam me rassure:
Ck ^ou ? ti
Fç),U~ Ils le sont déjà. Donc, ça ne
chI ferait r ^11 D'ailleurs, la machine
ne forte que l'homme, et la ma-
®st k-v et la ma-
zLre) rnalil- n'est-il pas l
ttl ser n'est-il pas singulier
^Pe ? ser qu d ans ce
des i ce pays, par le jeu
cialire S, quelques dizaines d'indivi-
lsPo«
sent d'un pouvoir plus réel
)(_ ^°crate a ianiais connu. Certes,
Ouiiî lllilh n JamaIS connu. Certes,
d UijlaUlll ardalre, ne saurait obliger
lurqt Tell à enlever son chapeau
lui. 'Iïlals il peut supprimer le
t~ ~pe;all , ce qUI résout la question assez
<^ >, ce Ul r^Sout ta question assez
^e5ient *
in 5Uelle Qe. „Origine de cette richesse
fUerre ? a • • •
Ek. peine si je dois en
b°'fe le$ Ar«e' ricams. La richesse des
&éh-^iquf» Serait due à un principe
^nR°!1Veau- Ce principe est la
r°s^é TY,ais oui, la générosité et la
l'ou çà l'lé, mais Ouj, générosité et la
ar entente entre patrons,
Pa^ magnifiquement. Mais
S ^Argent^raevient automatiquement
lls) l'ar rler gagne, plus il dépense, et
automatiquement
dans la caisse de l'usine. Il ne fait que
découcher, comme à Monte-Carlo.
S'il y a surproduction, on augmente
les salaires, et les stocks se vident par
enchantement. Il n'est pas de question
sociale en Amérique, et il n'est point de
grève.
Mes amis se moquent-ils de moi? Ce
système de folle enchère, si contraire à
nos habitudes de sagesse sordide, don-
ne-t-il ces résultats merveilleux? J'at-
tends le dimanche. J'irai au Jardin Zoo-
logique — l'entrée est gratuite — et je
me mêlerai à la foule des prolétaires;
le dimanche, tout le monde est riche.
Dégoûté, je regarde les bêtes.
Elles sont riches aussi. Leurs peaux
et fourrures sont magnifiques. De toute
évidence, elles s'habillent chez Révil-
lon, exactement comme les hommes et
les femmes. Le lion est prodigieux, et
la girafe un gratte-ciel. On dirait qu'on
les a faits spécialement à l'usage de
New-York, à l'échelle, plus grands et
plus puissants que nature.
Ce pays devrait être le paradis ter-
restre.
Et il ne l'est pas. A cause du pèche
originel et à cause de la femme, natu-
rellement. Ne croyez pas que la femme
tende la pomme à l'homme. L'Eve amé-
ricaine n'est pas partageuse, elle mange
la pomme toute seule et demande à
Adam de lui en apporter un panier
Adam s'exécute avec diligence.
L'homme est la moins noble conquête
de la femme. Aux Etats- Unis elle est
complète, si définitive, que la femme n'a
plus rien à faire ni à désirer, et elle
s'ennuie cruellement. Je la plains Il est
pénible de voir une Amazone ne point
trouver d'adversaire, dépenser son éner
gie à vide et être réduite à jouer au
bridge pour avoir le bonheur d'être
contrariée.
Ce sont des dompteuses, des meneu-
ses d'hommes magnifiques et inexora-
bles, et le destin veut qu'elles n'aient
jamais rencontré que des chiens nés
savants. Les jeunes gens américains
ressemblent à nos jeunes filles des comé-
dies de Scribe:
- Yes 1
— No!
— Please!
Dans un salon, ils sont sages, sages,
sages. Le jeune homme de la maison
m'offre une tasse de thé. Je remercie. Il
rougit. J'ai failli lui embrasser la main.
*
Cependant j'observe un léger frémis-
sement dans la troupe des Amazones.
Un inconnu! Un étranger! Il ne porte
pas de collier ni de cocarde, il est no
women's land. Bientôt, une dresseuse
de puces se détache et s'avance droit
vers moi. Son allure est belliqueuse,
mais ses yeux implorent:
— Monsieur, monsieur, cher monsieur
l'étranger, rendez-moi bien malheureuse.
Depuis ma dernière poupée cassée, de-
puis mon dernier chagrin d'enfant, je
n'ai pas pleuré. -
Mes yeux promettent.
Quelle folie !
(A suivre J Alfred Savoir
une n
- - de presse
assoc îtion de presse
v w étrangère en journalistes
rf^Peli.8 e t - e association de journalIstes
& » r* « t de formation. Elle
a ltique étrangère en Fran-
r0llPera tous les journalistes étran-
SI oc 'U *es journalistes étran-
te b*c •> ent de questions littéraires,
krtisti 9nts d citrales et musicales.
sc, association était de plus
es ev*dent sait, en effet, que les
fc t>R S" sai'. « <=««•
Unallstes étrangers, grou-
0» Ipda'I't ert des journalistes d'infor-
Or?J.^ati °Q JOUtnalistes politiques d'une
*h l' XUte .différente, On sait égale-
Qiil«utp de la Critique dra-
tals. de la Critique dra-
t sait égale-
Peut admettre que des
3Ue Ce nOU*
air«J associat- pte bien maintenir avec
??'%!1 S ons analogues mais non
ttri l es CIatl°ns les plus cordiales, se
(h étt. C atlons les plus cordiales, se
q\:¡l Co
rrovi ire vient d'être formé,
rés^dent» M- Godchaux
ètVic^e-PrpcS;-djentS' MM- Carr (Britan-
^K ,° io p
Sse) créais); syndics, MM.
~Q e¡'R Seligrnan (Luxembourgeois),
p ournain); secrétaire. M. Le-
urnaij~ ; secrétaire. M. Le-
b L les au
^on<îateurs, citons les cri-
fctj es te.., s : MM. Lepage, Hauriac,
es
kqr tsseàarlds (l'adhésion doivent être
^rav : Codchaux. 3, rue Tronson-du-
Paris. c"aux, 3, rue Tronson-du-
fi ror -airldeasseinblee générale constitu.
tiv * |>to Ci-a'"ne -,csfna'5'^e générale constitu-
t eii dan 'es débuts de l'année ,1"927
tt XtIr donn Uts, débuts de l'année 1927
0QnerrT' re- ^^ements et cotisations.
l6 ultérieurement la date
II) e¡;. () ~ll gr
(,te nrkal, e, 1e, que la presse française
«jr>V°udro»1,. atre des spectacles
t ) Urra avQ ^len accueillir avec sym-
~., , ,', rra
'O Y la diff u<;,~ a Plus sérieuse influen.
'It,! "y rit", fin de la pensée des spec-
i^' "'Uvre, d'art français Ceux nui
n, -
"Sv/-„Vs dp« amis éprouvé? dp
te 'Ct\,!, ecetbb
lycée franÇais de
S 4C,i fcc">brr~T de Riga
ell (lébut de Senternbre de
ketit
1239 e eves- Le nombre des
%Zûl Ite 19, °j>ressi°n suivante : an-
iv ; ïQ„5 62 élèves; IC2 -2
'f''e 123
Clèves V' '52 ; 1925-26, 188;
c»Ln,ée possède actuel.
d en fa nts, une classe en.
L "'&ta sses enseigement primaire
L ^'ensd« ignement secondaire.
L'exonération des taxes
dans les salles subventionnées
Le rapport supplémentaire de la loi de
finances qui a été distribué hier aux députés
contient deux articles qui concernent les
taxes sur les spectacles.
Le rapporteur explique ainsi la disposition
nouvelle:
« Aux termes du cinquième alinéa de l'ar-
ticle 93 de la loi du 28 juin 1920, la taxe
de 6 pour cent sur les spectacles, portée au
taux de 7,20 pour cent depuis l'institution
du double décime, n'est pas perçue, dans les
théâtres et concerts symphoniques subven-
tionnés, sur les places dont le prix est in-
férieur, droit des pauvres et autre taxe com-
munale compris, à 6 francs pour Paris et
3 francs ailleurs.
« Or, cette disposition, en raison de la dé-
valorisation du franc depuis 1920 ne joue
pour ainsi dire plus, car les places à 6 francs
à Paris et à 3 francs en province sont à peu
près introuvables.
« Aussi, votife Commission, sur la propo-
sition de M. Locquin, a-t-elle pensé qu'il
convenait de modifier l'article 93 de la loi
du 2g iuin IQ20 et elle vous demande, eD
conséquence, de doubler les prix maxima qui
v sont orévus
« L'Administration des finances évalue à
<100.000 francs la perte de recettes qui résul-
tera de l'adoption du présent article. »
L'article 6 ter est ainsi rédigé:
Bénéficieront des dispositions de l'article 98 de la
loi du 13 juillet 1925, les concerts non quotidiens
doiuiés par des associations d'artistes ou sociétés
de concerts classiques ayant un caractère d'éducation
populaire, et subventionnés soit en espèces, soit en
nature par l'Etat, les départements ou les com-
munes et dont l'exonération partielle, relativement
à la perception du droit des pauvres a été prévue
par la loi.
L'explication du rapporteur est ainsi tor-
mulé- -
« Par la présente disposition, due à l'ini
tiative de M. Vincent Auriol, votre commis-
sion vous demande d'étendre le dégrèvement
de 50 pour cent de la taxe sur les spectacles
dont bénéficient les théâtres, music-halls et
cinémas de province, aux concerts non quo-
tidiens donnés par des associations d'artis
tes ou sociétés de concerts classiques ayant
un caractère d'éducation populaire.
« Pour éviter le abus auxquels pourrait
donner lieu son application, vous remarque-
rez que le texte précise que le dégrèvement
ne sera accordé qu'aux sociétés subvention
nées, et, en outre, qu'à celles qui bénéfi.
cient, de par la loi, d'une exonération par.
1 tielle du droit des pauvres. »
Paysage, par Altmann
Une exposition d'ensemble de ce peintre vient de s'ouvrir au Cercle cc Amérique
latine ». Voici un paysage de montagnes, l'une des toiles des plus importantes prêtée
par notre ministère des Affaires étrangères. (Photo G.-L Manuel frères.)
Ulitlettre .., ~.Ma?cMaur~
président de l'Association des Directeurs
sur la baissa dans Us Ivâtrd
Allons-nous assister aussi à la « baisse »
dans les théâtres ? Les tauteuils bientôt cOû.
ter aient-ils moins cher ? C'était une ques
tion qu'il a bien fallu se poser quand on a
vu un important directeur de théâtre et qui
Plus est un ancien président de VAssociation
des directeursJ ¡vI. Alphonse Franck, annon-
cer la détermination de diminuer le prix des
places de son établissement.
20 0/0!. C'était une aubaine. Il est vrai
qu'il s'agissait d'un théâtre aux prix les plus
chers qu'on ait jamais osé imaginer, un théâ-
tre à 75 francs le fauteuil! — et on n'avait
pas le droit de l'emporter !.
Un fauteuil à 60 francs, c'est encore un fa-
meux fauteuil! Aussi était-il opportun que
M Max Maurey, président de l'Association
des directeurs, remît fout en place C'est ce
qu'il fait par la lettre que voici, lettre qu'il
a adressée au Journal en réponse à une ap
probation un peu hâtive de M. Antoine, et
que M. Max Maurey nous a. à toutes fins
utiles, communiquée hier roir
Mon cher ami.
Parce que vous avez lu dans un placard
provenant d'Edouard-VII, que ce théâtre
a baissé le prix de ses places de 20 pour
cent, voilà que poussant un sonore hosanna
en l'honneur de notre ami Franck, vous
partez en guerre contre les autres direc-
teurs de Paris. Selon vous, leurs exploita-
tions sont mal comprises et ils n'ont, pour
s'en tirer, qu'à suivre le bon exemple de
notre excellent confrère
11 est regrettable que le texte du placard
en question ait été incomplet et n'ait pas
averti le public du prix qu'il avait encore
à payer pour applaudir la revue du Théâ-
tre Edouard-VII. De ce qu'on diminue une
somme de 20 pour cent. il ne s'ensuit pas
que le résultat de cette soustraction abou-
tisse à un chiffre très bas. Notre confrère
avait cru bon, en effet, d'élever le prix
de ses fauteuils à 75 francs; aujourd'hui,
il les diminue de 20 pour cent, soit 15
francs, il reste donc encore 60 francs, c'est
raisonnable.
Faites le tour des théâtres de Paris, vous
reconnaîtrez que le Théâtre Edouard-VII,
malgré le geste heureux de son directeur,
demeure un des plus chers.
S'il fallait suivre votre conseil et pren-
dre pour tarif type celui d'Alphonse Franck,
nous serions presque tous, pauvres direc-
teurs que nous sommes, dans la nécessité
d'augmenter nos prix de 20 à 50 pour cent.
Vous trouvez le théâtre cher, hélas! Il
ne vit ni de miracles ni de subventions.
Son prix, comme celui de toutes choses.
est en fonction du coût de la vie. Nous ne
vous apprendrons rien en vous affirmant
que celui-ci a singulirement augmenté,
mais de toutes les industries, de tous les
commerces — et la preuve en est aisée —
c'est le théâtre qui, toutes proportions gar-
dées et malgré des taxes, impôts et droits
d'assistance écrasants, a le moins progres-
sé dans la cherté de ses places.
8-. 8"
Un Jour si vous en avez le loisir, exami-
nez les frais actuels de nos exploitations.
vous qui connaissez le théâtre autant que
vous l'aimez, vous aurez vite reconnu que
ce n'est pas de gaîté de cœur ni dans un
simple esprit de lucre que les directeurs
ont, pour boucler leur budget, suivi très
modestement le mouvement ascensionnel du
prix de la vie.
Bien affectueusement vôtre,
Max Maure v.
Une supra-uiiiversilé flamande
MM. Van Cauwelaerts et Huysmans, bourgmestre
d'Anvers et ministre des Sciences et Arts ont donné
leur approbation à la création prochaine à Anvers
d'une « supra-université Il flamande.
Cette fondation bénéficierait, en vertu de l'accord
intervenu entre catholiques et socialistes pour la
Constitution du Collège, de subsides municipaux un.
portants.
Mlle Carmen Isavairro -
la brillante danseuse qui fut remarquée dans
le film La Tournée Parigoul part pour lAr-
gentine, où elle dansera au Casino de Buenos-
Aires. (Photo lsabq.)
j Les idées d'un jeune musicien
Le Jazz au Music-HaM
'je.
Comment, graduellement, sera modernisée
la partition de la revue du Casino de Paris
M. Paul Gason, à qui M. Volterra vient
de confier la direction musicale de la revue
du Casino de Paris, est un jeune musicien
qui, après avoir longtemps étudié, aimé et
joué les classiques, a goûté au fruit acidulé
de la musique moderne et a été séduit par sa
nouveauté.
Sorti du Conservatoire de Bruxelles avec
un premier prix de flûte à l'âge de treize
ans, il entrait aussitôt comme soliste aux cô-
tés de son père, Ernest Gason, lui-même re-
marquable musicien, aux concerts Isaïe, puis
au Casino de Monte-Carlo; ensuite, sa car-
rière ne fut qu'un long voyage où, chaque
jour, il se perfectionna davantage. Pendant
la guerre, qu'il fit tout entière dans l'armée
combattante belge, il profita des loisirs des
iours de relève pour retourner à son violon
d'Ingres On l'appelait le flûtiste de la
Reine, parce qu'il fit partie de l'orchestre de
la reine Elisabeth.
Démobilisé en igig, Paul Gason rut attiré
oai le îazz sonorités originales, rythmes
nouveaux, couleurs aiguës, tout cela l'attira
et il se mit à travaille!. Mais laissons-lui dire
'ton opinion sur la musique nord-américaine
"t ses projets
— Trop peu savent le degré de tantaisie
et de talent qui est nécessaire pour réussir
dans çet art nouveau. Le jazz c'est un signe
des temps : la vvç au rythme accéléré. Mais,
ce svmbole. mis à part, c'est surtout une tech-
nique musicale musitée, nouvelle pour les
musiciens d'Europe.
« On a dit ; le jazz tait du bruit. C'est
vrai. il fait parfois du bruit, et même beau-
coup. Mais il ne fait pas que cela et qu'on
ne m'en veuille pas
si je dis qu'un jazz,
un vrai, comporte
des musiciens qui
ont besoin de savoir
quelque chose de
plus que; les autres.
Je m'en suis aperçu
moi-même. Quand
j'ai décidé que je fe-
rais du jazz j'ai en
même -temps décidé
d'apprendre sa for-
mule. Certes, mes
études classiques me
facilitèrent cette tâ-
che, mais elle était
indispensable. Et si
M. Paul Gason
je -ne m'étais pas astreint à un travail
sévère, je n'aurais pas acquis la technique
très particulière qui fait la caractéristique
et la valeur de certains jazz américains, et
j'aurais pu encore moins dresser, à mon tour,
des musiciens désireux \de venir à la formule
nouvelle.
« Faire du nouveau, n'est-ce pas la chose
la plus difficile ? Le jazz; c'est la nouveauté
en musique.. Certes, il y a eu des erreurs,
des excès, mais à côté, il y a aussi de très
beaux morceaux qui sont des merveilles de
rythme et de coloris.
« Paris a pu applaudir cette année Paul
Whitman-et, son jazz. Lui et ses musiciens
sont assez représentatifs de cette formule ar-
tistique nouvelle, correspondant elle-même à
un aspect moderne de notre vie et que la
plupart des grands musiciens apprécient beau-
coup.
« Whitman est un modèle. Lés poèmes
symphoniques qu'il a écrits sont accessibles
au grand public dont la mentalité s'adapte
peu à peu aux arts nouveaux. J'ai @ adopté
pour ma part la formule du jazz et j'ai l'in-
tention d'en doter la partition de la revue :
Paris. Le temps matériel m'a manqué pour
réaliser mon .projet dès la première repré-
sentation. En effet, je n'ai guère eu que qua-
tre jours pour prendre connaissance de l'or-
chestration qui avait été faite par mon pré-
décesseur. , Mais ,H. y a déjà dans la revue
des tendances musicales modernes très nette-
ment accusées, notamment, avec La Sympho-
nie mauve de Gourdon, que j'ai, orchestrée
avec, mon ami Vauchamp et qu'interprètent
mes camarades du Versatile Orchestra. C'est
cette tendance que je veux généraliser.
« Peu. à peu, je substituerai à la partition
ancienne la partition nouvelle que je con-
çois; et je ferai au spectacle somptueux du
Casino de Paris une robe musicale nouvelle.
J'espère qu'elle plaira au public. »
H. G.
Incidents au théâtre de la Renaissance
La pièce de MM. André Pascal et Pierre
Delbet, La Vocation, jouée à la Renaissance,
a été foublée hier soir par de bruyantes
manifestations qui ont nécessité l'intervention
de la police qu'aidait le personnel du
théâtre.
Au cours de chacun des actes, et surtout
pendant les entr'actes, dans la salle et dans
les couloirs, un certain nombre de jeunes
gens — très probablement des étudiants en
médecine, le thème de la pièce roulant sur
le conflit intérieur d'une femme médecin,
partagée entre ses devoirs familiaux et ceux
de sa profession — ont protesté par de vio
lents sifflements.
Une grosse partie du public prouva sa
sympathie à la pièce et à ses auteurs en
contre-manifestant à son tour. Quelques coups
furent échangés, sans gravité du reste.
Les perturbateurs furent en grande majo.
rite expulsés, mais il ne fut procédé à aucune
arrestation.
Le spectacle néanmoins n'a pas été inter-
rompu, sauf toutefois pendant les quelques
courts instants où les clameurs couvraient
la voix des acteurs.
1 Au Grand-Palais
L'esthétique de l'avion
et son influence sur les Arts
L'avion, pour de nombreux profanes,
c'est, à présent que les horizons sont de-
venus pacifiques, le grand oiseau qui pas-
se, à heure régulière, au-dessus des cam-
pagnes estivales. On l'entend, on le voit
poindre, il grandit, s'éteint et disparaît,
suivant toujours les mêmes directions.
Compagnon des randonnées solitaires,' on
le salue chaque jour, comme un passant
sympathique.
Et voilà plusieurs de ces grands oiseaux,
silencieux, immobiles, rangés côte à côte
sous la verrière du Grand Palais. Grand
Palais des Beaux-Arts, sans doute est-il
transformé en musée, un musée d'histoire
naturelle, pareil à ceux qui coexistent,
dans toutes les' villes de province, avec le
musée de sculpture et de peinture. Il sem-
ble que l'on entre soudain en quelque ga-
lerie zoologique qui garde, empaillés, des
animaux antédiluviens.
Oiseaux géants qui ont perdu leurs plu-
mes et apparaissent avec leurs corps dé-
pouillés, leurs ailes maigres et nerveuses,
ils sont là, rangés côte à côte. Leurs yeux
saillent, étranges et brillants. C'est une vi-
sion hallucinante et apocalyptique. Jamais
les vieux imaigiers en leurs Bestiaires n'ont
conçu formes si étranges et en même temps
si vivantes. Le vieux Sébastien Munster
n'a rencontré, ni dans les airs, ni dans les
eaux marines, de créatures qui, autant que
celles-là, donnent l'impression de la force
endormie.
Tel, à triple moteur, apparaît comme
portant sur chacune de ses deux ailes, une
chaloupe accostant son corps allongé, tel
hydravion semble perché sur des jambes
fragiles, frêles comme celles d'un échassier
d'étrange sorte, qui chausserait de gigan-
tesques sabots ou des skis élargis. Ces
jambes font penser à celles du Semeur
diabolique que Rops entrevit à une heure
d'inspiration.
Vus de plus près, en leurs détails. tout
en eux se dévoile dicté par une logique
écrasante. Faut-il resservir l'image usée,
et pourtant combien juste. d'un faucon au
bec acéré, devant tel appareil, tout en mé-
al strié? Telle carcasse décharnée, dé-
pouillée de son empennage, présente l'élé-
gance ajourée d'une charpente de cathé-
drale.
La logique! C'est elle qui triomphe et
qui dicte les formes. Elle est régie par la
raison, implacable et souveraine. La fan.
ratsie et le caprice du décor n'ont pu en-
core fleurir sur aucune partie de l'avion.
Sa beauté est asutère. mathématique et
puissante. Elle existe, sans qu'on l'ait ap-
pelée ou cherchée. L'utilité a créé un
rvthme et une harmonie qui ne sont infé-
rieurs à aucun autre et l'emportent sur
beaucoup.
Cette beauté dépouillée et hautaine, c'est
celle que poursuit aujourd'hui notre archi-
tecture. celle vers quoi elle a tant de peine
à se tourner, celle qu'elle cherche et re-
doute à la fois, prise entre deux désirs
également impérieux, celui d'aller vers la
liberté lumineuse et celui de garder les
grandes conquêtes du passé.
Le constructeur d'avions, plus libre,
n'avait pas de passé à respecter et ses re
cherches étaient dirigées par d'impérieu-
ses nécessités. Il a dû obéir pour comman-
der, il a dû se plier pour vaincre. Il a
-onnu l'humilité de ses efforts, bornés par
les lois de la matière. Il ne s'est pas cru,
d'emblée, l'égal des Dieux et ne s'est pas
appliqué le qualificatif de créateur qui prê-
te à sourire, mais, associé à une vision
nouvelle du monde, il a apporté pour la
conquérir, une foi ardente, profonde et dé
pouillée d'artifices. On souhaiterait voir
certains ingénieurs d'avions se consacrer
à l'architecture et les jeunes élèves archi-
tectes faire dans les usines un stage qui
pourrait être plus fécond que leur travail
dans, les ateliers.
La vision plongeante du monde qui est
celle des passagers et des pilotes de l'a-
vion aura-t-elle quelque influence sur la
vision des peintres, habitués à jauger tout
du* haut de leur seule grandeur? L'avenir
nous le dira. Pour l'instant. il y a divorce
entre ceux qui poursuivent le rêve de deux
immensités: l'immensité dans l'espace, et
l'immensité intérieure. Pour s'en convain-
cre. il n'est que de regarder les photogra-
phies de notabilités groupées au Salon de
l'Aéronautique en songeant au visage des
sculpteurs et des peintres
Et pourtant. Un écriteau porte cette
formule magnifique: « L'aviation n'accep-
te pas la médiocrité ». Le programme en-
clos en cette phrase ne devrait-il pas être
celui de toutes les expressions artistiques?
Oui. mais. mais alors, avec quoi fe-
rait-on les cinq ou six Salons annuels et les
multiples expositions de peintures et que
resterait-il parmi les travaux qui font la
renommée présente et sans doute passagè-
re. de maint décorateur et de maint archi
tecte?
R ené-Jean.
1 Au Théâtre Michel
"Lcs vacanccs le ri pie"
Comédie en 3 actes de M. Romain Coolull
Une des meilleures pièces de M. Ro- -
main Coolus, une jeune sœur, charmante,
des Amants de Sazy. M. Romain Coolus,
qui semblait s'être lié de camaraderie, de-
puis quelques années, avec ce compagnon
facile qu'est le vaudeville, est ainsi revenu
à ses premières amours, et nous avons re-
trouvé avec plaisir les dons d'analyse, la
sensibilité pénétrante, l'esprit d'observa-
tion du moraliste, et ce tour aisé, léger
dans la peinture des mœurs qui. nous
avaient souvent séduits autrefois. -
L'auteur nous mène, une fois de plus,
dans un milieu qu'il n'est pas le seul, par-
mi ses confrères, à aimer: celui de la
haute galanterie parisienne. Le demi-monde
est la Providence des auteurs dramatiques,
et s'il n'y avait pas de femmes entreto.
nues, je crois bien que le théâtre périrait.
Il est d'ailleurs tout naturel qu'un théâtre
qui vit de l'amour fasse appel à celles que
l'amour fait vivre. Laissons, à ce sujet, à
l'hypocrisie anglo-saxonne le soin de nous
accuser d'immoralité. Dans ces milieux li-
bres, les sentiments sont plus libres, les
paroles plus franches, l'esprit plus alerte,
et c'est surtout pour cela, et non par cy..
nisme ou perversité, que les auteurs décri-
vent volontiers ces mœurs-là. De tout
temps, les artistes se sont sentis chez eux
chez les courtisanes. Et le sage Socrate
lui-même préférait la société d'Aspasie à
celle de Xanthippe, son épouse.
D'ailleurs, le demi-monde que nous mon.
tre M. Romain Coolus est bien éloigné du
vice. Il y a, autour de Micheline, comme
il y avait autour de Sazy, un ancien
amant, un protecteur sérieux, un amant de
coeur. C'est la vie de famille, après tout.
L'ancien ami est dévoué, rend des servi.
ces, et n'aspire plus qu'à la main de la
sœur, la main gauche, bien entendu. La
riche protecteur est un homme âgé, distin
gué, correct, et qui a de nobles senti.
ments. L'amant n'est pas le gigolo inquié-
tant que nous avons trop vu. Micheline est
éprise sincèrement de lui, mais remplit
tous ses devoirs, comme une honnête fem.
me. auprès de son mari. je veux dire au.
près du monsieur âgé. Que tout cela parait
donc naturel, normal, équilibré! C'est un
demi-monde embourgeoisé. Je crois volon-
tiers que chaque époque a toujours à sa
disposition la même somme de moralité,
mais qui se répartit différemment. Et
quand le monde n'accapare pas tout, c'est
le demi qui profite de l'excédent disponi.
ble. C'est la loi des compensations. Et au-
jourd'hui où t'on dépeint volontiers la dé-
pravation des milieux bourgeois, les fem.
mes entretenues, bénéficient par contre-
coup de vertus familiales.
Et la meilleure preuve, c'est que M.
Coolus a introduit dans ce monde-là l'en-
fant, et a fait de lui le personnage principal
de sa pièce. « Lorsque l'enfant paraît, le
cercle de famille applaudit à grands cris ».
A vrai dire, nous avons été un peu inquiets.
M. Coolus nous a montré un garçon de qua-
torze ans épris de sa mère d'une façon si
maladive, si exaltée, que nous avons cru
voir se profiler sur la toile de fond l'om-
bre viennoise de Freud, inventeur du
cc complexe d'Œdipe ». Nous nous souve-
nions aussi que Stendhal s'est vanté d'ê-
tre, à l'âge de cinq ans, amoureux de sa
mère. Mais à quatorze ans. c'est oeut-ê.re
plus dangereux, quoique moins flatteur.
Nous avons été très vite rassurés. M. Coo-
lus est un esprit trop fin, trop délié pour
s'ébattre lourdement dans les plates-bandes
de la psychanalyse freudienne. Il n'a pas
craint d'indiquer certains côtés de l'amour
filial qui empruntent les formes de l'amour
tout oourt, et sans doute, y a-t-il là en ef.
fet une région trouble, obscure, où l'in-
conscient, - aujourd'hui si à la mode, trop
à la mode - trouve de quoi satisfaire son
ambition grandissante. -
Mais sur ce terrain périlleux, M. Coolu.
a su ne pas s'aventurer trop loin. Il n'a
pas tout faussé en voulant pousser jus.
qu'au bout une inutile audace. Et en gar
dant du tact, de la délicatesse, il a su rea-
ter vrai. Je lui reprocherai seulement d'a-
voir fait parler parfois son jeune garçon
comme une grande personne; tantôt, il lui
prête des propos, des façons de s'exprimer
qui sont bien de son âge, et c'est alort
charmant ; tantôt, il met dans sa bouche des
réflexions de moraliste ce qui nous gène
un peu.
N'importe, tel qu'il est, ce petit Claude
a su nous plaire beaucoup. Et il est vivant,
spontané, sympathique, à côté des autres
enfants de l'amour dont la littérature nous
a déjà généreusement gratifiés. Il débar.
que un beau matin des vacances de Pâques,
chez sa mère Micheline, avenue Henri-
Martin. Il est élève à l'Ecole des Roches
en Normandie, et sa mère vient l'y voit
si rarement! Aussi, comme il est joyeux
de passer auprès d'elle quinze jours! Il
l'aime tellement, il la trouve si belle et il
lui est si doux de l'embrasser! Sa tante
Germaine, la sœur de Micheline en est
LES VACANCES DE PAQUES AU THEATRE MICHEL (Photo WaWry.)
De gauche à droite : Mlle Marcelle Prain ce (Germaine) ; M. Signoret (Henri Chan-
terel) ; Le petit P. Lenfant (Claude); et Mme Jeanne Reoouard (Micheline Fortin).
20e ANNEE. — No KAC7 1 tr MTfMTfpn - PTNOT ÎAMTR Cfntîmrs
Ct rue Satnt-Georees. - Tél. Trudattté 70-00. Oi. 02
SAMEDI 4 DECEMBRE 1926.
Ët*, yjg ■ AKgiA
Gabriel ALPHAUD
Directeur
Un* ample comédie à cent actes divers
Et dont la scène est l'univers.
(LA FONTAINE.)
AAMAAAAUAAJmMiA**
la Salle fomœdia
61, me Salnt-Georgea (9*)
iujourd'hui à 15 h 30
EN ORIENT
Conférence par
Mme lEROT-BERGER
avec danses et auditions littéraires
et musicales
(Voir le programme en 6' page.)
A la SALLE COMŒDJA
çi, rue Saint-Georges tge)
Demain Dimanche à 21 heures
3e Concert POULET
dirigé par M. Gaston POULET
AVEC LE CONCOURS DE
MOle Yvonne ASTRUC
Soliste des Concerts Colonne et des Concerts Lamotireur
Voir le programme détaillé au Tableau des Spectacles
^^àudollar |
Impressions d'Amérique
eJouvlielli qu'une grande firme amé-
pic,2i, ? désireule renouveler le caractère
■ •
'des 5cen&rio* americains, le caractère
«iif e£rs re-hrA a demandé à deux
Pires f f-n^> l'un, la France, Vautre,
les l::-p' Prese1ztant l'un la France l'autre~
r J1rauxj d'établir des scénarios
Ce t"r g ands studios d' Hollywood.
f durent ds d S
ïotii*1 UT La Fr
alplte Pour jÉS nP*res centraux, M. Ro-
l-othar
f' OUs co
tOI¡ des m."tençons aujourd'hui la publica-
5S et originales notes que M.
ti' aVo' l,
reete de l zr.1 auteur de l'admirable Coutu-
Lun/ ■,
'Ztio.. d unéville a blen voulu écrire a l'in-
., des lectellrs de Comœdia.
» ecteurs de Comœdia.
fOrte e". de ressentir ce matin une
rte erilotioll* , au bout d'un long corri-
^1 d'hôte el^ a*^®couvert un escaliei
Se di«. honteux et anachro-
hlc}Ue. honteux et anac h ro-
à premier escalier que je
Ce Uls trois semaines que je suis
C est bea ork. Je suis tout attendri. Que
~t béa,, Je suis tout attendri. Que
beau Un escalier! Je ne résiste pas
tetnontlSlr de monter, de descendre, de
011ter encore. Je tombe, je me fais
i) et Je sonne l'ascenseur.
*
, tJn Fran A
b nii^ qui habite ici depuis des
0 tne dit:
j Ojjrencontre pas de mendiants
les ru 681 et à la longue ça manque.
a ^ndant
J-pr°ché h un soir, un nègre s'est
16 je lui de InOI la main suppliante. De
Iriie l- e lui donné un dollar. L'homme
L'homme
^ent. -rv^' SUfpris, puis il a souri lar-
~nt. Outes ses dents étaient en or,
l' riionsiPUr» en or. C'était affreux.
tJ t¡¡ lllon *
t nlS écl strueuse prospérité des Etats-
Ue est ate dans la mâchoire du nègre.
in mo ns sensible dans la demeure
durni lardalre. N éanmoins, elle est
Do "', et
- eUsç de ^6 accumulation si pro di-
feuse d Une Accumulation si prodi-
SSes a quelque chose d'of-
îen S'Int r)our ilotre esprit. On coudrie
den ^fsonn
ettes d nnes qui pourraient payer nos
riChe Poe gUerre. Un autre est assez
Iche uerre- Un autre est assez
fa m et cela Pour nonc;
t bl", du on e entier et cela pour nonc?
Ce, ^rdrç nhifabitude du pain Un
,f>iïiç) du cuir, pourrait nous
it" *' cuir, pourrait nous
qUaussures et nous 'aire mar
1, nus
;' ,('Irlande. qu adviendrait-il
tI
:^Hie "Illent, un de ces pptentats
I Unerni Pain. du bœuf ou
'('ne e, S'I] devenait fou?
un A
Uf) ru^ricam me rassure:
Ck ^ou ? ti
Fç),U~ Ils le sont déjà. Donc, ça ne
chI ferait r ^11 D'ailleurs, la machine
ne forte que l'homme, et la ma-
®st k-v et la ma-
zLre) rnalil- n'est-il pas l
ttl ser n'est-il pas singulier
^Pe ? ser qu d ans ce
des i ce pays, par le jeu
cialire S, quelques dizaines d'indivi-
lsPo«
sent d'un pouvoir plus réel
)(_ ^°crate a ianiais connu. Certes,
Ouiiî lllilh n JamaIS connu. Certes,
d UijlaUlll ardalre, ne saurait obliger
lurqt Tell à enlever son chapeau
lui. 'Iïlals il peut supprimer le
t~ ~pe;all , ce qUI résout la question assez
<^ >, ce Ul r^Sout ta question assez
^e5ient *
in 5Uelle Qe. „Origine de cette richesse
fUerre ? a • • •
Ek. peine si je dois en
b°'fe le$ Ar«e' ricams. La richesse des
&éh-^iquf» Serait due à un principe
^nR°!1Veau- Ce principe est la
r°s^é TY,ais oui, la générosité et la
l'ou çà l'lé, mais Ouj, générosité et la
ar entente entre patrons,
Pa^ magnifiquement. Mais
S ^Argent^raevient automatiquement
lls) l'ar rler gagne, plus il dépense, et
automatiquement
dans la caisse de l'usine. Il ne fait que
découcher, comme à Monte-Carlo.
S'il y a surproduction, on augmente
les salaires, et les stocks se vident par
enchantement. Il n'est pas de question
sociale en Amérique, et il n'est point de
grève.
Mes amis se moquent-ils de moi? Ce
système de folle enchère, si contraire à
nos habitudes de sagesse sordide, don-
ne-t-il ces résultats merveilleux? J'at-
tends le dimanche. J'irai au Jardin Zoo-
logique — l'entrée est gratuite — et je
me mêlerai à la foule des prolétaires;
le dimanche, tout le monde est riche.
Dégoûté, je regarde les bêtes.
Elles sont riches aussi. Leurs peaux
et fourrures sont magnifiques. De toute
évidence, elles s'habillent chez Révil-
lon, exactement comme les hommes et
les femmes. Le lion est prodigieux, et
la girafe un gratte-ciel. On dirait qu'on
les a faits spécialement à l'usage de
New-York, à l'échelle, plus grands et
plus puissants que nature.
Ce pays devrait être le paradis ter-
restre.
Et il ne l'est pas. A cause du pèche
originel et à cause de la femme, natu-
rellement. Ne croyez pas que la femme
tende la pomme à l'homme. L'Eve amé-
ricaine n'est pas partageuse, elle mange
la pomme toute seule et demande à
Adam de lui en apporter un panier
Adam s'exécute avec diligence.
L'homme est la moins noble conquête
de la femme. Aux Etats- Unis elle est
complète, si définitive, que la femme n'a
plus rien à faire ni à désirer, et elle
s'ennuie cruellement. Je la plains Il est
pénible de voir une Amazone ne point
trouver d'adversaire, dépenser son éner
gie à vide et être réduite à jouer au
bridge pour avoir le bonheur d'être
contrariée.
Ce sont des dompteuses, des meneu-
ses d'hommes magnifiques et inexora-
bles, et le destin veut qu'elles n'aient
jamais rencontré que des chiens nés
savants. Les jeunes gens américains
ressemblent à nos jeunes filles des comé-
dies de Scribe:
- Yes 1
— No!
— Please!
Dans un salon, ils sont sages, sages,
sages. Le jeune homme de la maison
m'offre une tasse de thé. Je remercie. Il
rougit. J'ai failli lui embrasser la main.
*
Cependant j'observe un léger frémis-
sement dans la troupe des Amazones.
Un inconnu! Un étranger! Il ne porte
pas de collier ni de cocarde, il est no
women's land. Bientôt, une dresseuse
de puces se détache et s'avance droit
vers moi. Son allure est belliqueuse,
mais ses yeux implorent:
— Monsieur, monsieur, cher monsieur
l'étranger, rendez-moi bien malheureuse.
Depuis ma dernière poupée cassée, de-
puis mon dernier chagrin d'enfant, je
n'ai pas pleuré. -
Mes yeux promettent.
Quelle folie !
(A suivre J Alfred Savoir
une n
- - de presse
assoc îtion de presse
v w étrangère en journalistes
rf^Peli.8 e t - e association de journalIstes
& » r* « t de formation. Elle
a ltique étrangère en Fran-
r0llPera tous les journalistes étran-
SI oc 'U *es journalistes étran-
te b*c •> ent de questions littéraires,
krtisti 9nts d citrales et musicales.
sc, association était de plus
es ev*dent sait, en effet, que les
fc t>R S" sai'. « <=««•
Unallstes étrangers, grou-
0» Ipda'I't ert des journalistes d'infor-
Or?J.^ati °Q JOUtnalistes politiques d'une
*h l' XUte .différente, On sait égale-
Qiil«utp de la Critique dra-
tals. de la Critique dra-
t sait égale-
Peut admettre que des
3Ue Ce nOU*
air«J associat- pte bien maintenir avec
??'%!1 S ons analogues mais non
ttri l es CIatl°ns les plus cordiales, se
(h étt. C atlons les plus cordiales, se
q\:¡l Co
rrovi ire vient d'être formé,
rés^dent» M- Godchaux
ètVic^e-PrpcS;-djentS' MM- Carr (Britan-
^K ,° io p
Sse) créais); syndics, MM.
~Q e¡'R Seligrnan (Luxembourgeois),
p ournain); secrétaire. M. Le-
urnaij~ ; secrétaire. M. Le-
b L les au
^on<îateurs, citons les cri-
fctj es te.., s : MM. Lepage, Hauriac,
es
kqr tsseàarlds (l'adhésion doivent être
^rav : Codchaux. 3, rue Tronson-du-
Paris. c"aux, 3, rue Tronson-du-
fi ror -airldeasseinblee générale constitu.
tiv * |>to Ci-a'"ne -,csfna'5'^e générale constitu-
t eii dan 'es débuts de l'année ,1"927
tt XtIr donn Uts, débuts de l'année 1927
0QnerrT' re- ^^ements et cotisations.
l6 ultérieurement la date
II) e¡;. () ~ll gr
(,te nrkal, e, 1e, que la presse française
«jr>V°udro»1,. atre des spectacles
t ) Urra avQ ^len accueillir avec sym-
~., , ,', rra
'O Y la diff u<;,~ a Plus sérieuse influen.
'It,! "y rit", fin de la pensée des spec-
i^' "'Uvre, d'art français Ceux nui
n, -
"Sv/-„Vs dp« amis éprouvé? dp
te 'Ct\,!, ecetbb
lycée franÇais de
S 4C,i fcc">brr~T de Riga
ell (lébut de Senternbre de
ketit
1239 e eves- Le nombre des
%Zûl Ite 19, °j>ressi°n suivante : an-
iv ; ïQ„5 62 élèves; IC2 -2
'f''e 123
Clèves V' '52 ; 1925-26, 188;
c»Ln,ée possède actuel.
d en fa nts, une classe en.
L "'&ta sses enseigement primaire
L ^'ensd« ignement secondaire.
L'exonération des taxes
dans les salles subventionnées
Le rapport supplémentaire de la loi de
finances qui a été distribué hier aux députés
contient deux articles qui concernent les
taxes sur les spectacles.
Le rapporteur explique ainsi la disposition
nouvelle:
« Aux termes du cinquième alinéa de l'ar-
ticle 93 de la loi du 28 juin 1920, la taxe
de 6 pour cent sur les spectacles, portée au
taux de 7,20 pour cent depuis l'institution
du double décime, n'est pas perçue, dans les
théâtres et concerts symphoniques subven-
tionnés, sur les places dont le prix est in-
férieur, droit des pauvres et autre taxe com-
munale compris, à 6 francs pour Paris et
3 francs ailleurs.
« Or, cette disposition, en raison de la dé-
valorisation du franc depuis 1920 ne joue
pour ainsi dire plus, car les places à 6 francs
à Paris et à 3 francs en province sont à peu
près introuvables.
« Aussi, votife Commission, sur la propo-
sition de M. Locquin, a-t-elle pensé qu'il
convenait de modifier l'article 93 de la loi
du 2g iuin IQ20 et elle vous demande, eD
conséquence, de doubler les prix maxima qui
v sont orévus
« L'Administration des finances évalue à
<100.000 francs la perte de recettes qui résul-
tera de l'adoption du présent article. »
L'article 6 ter est ainsi rédigé:
Bénéficieront des dispositions de l'article 98 de la
loi du 13 juillet 1925, les concerts non quotidiens
doiuiés par des associations d'artistes ou sociétés
de concerts classiques ayant un caractère d'éducation
populaire, et subventionnés soit en espèces, soit en
nature par l'Etat, les départements ou les com-
munes et dont l'exonération partielle, relativement
à la perception du droit des pauvres a été prévue
par la loi.
L'explication du rapporteur est ainsi tor-
mulé- -
« Par la présente disposition, due à l'ini
tiative de M. Vincent Auriol, votre commis-
sion vous demande d'étendre le dégrèvement
de 50 pour cent de la taxe sur les spectacles
dont bénéficient les théâtres, music-halls et
cinémas de province, aux concerts non quo-
tidiens donnés par des associations d'artis
tes ou sociétés de concerts classiques ayant
un caractère d'éducation populaire.
« Pour éviter le abus auxquels pourrait
donner lieu son application, vous remarque-
rez que le texte précise que le dégrèvement
ne sera accordé qu'aux sociétés subvention
nées, et, en outre, qu'à celles qui bénéfi.
cient, de par la loi, d'une exonération par.
1 tielle du droit des pauvres. »
Paysage, par Altmann
Une exposition d'ensemble de ce peintre vient de s'ouvrir au Cercle cc Amérique
latine ». Voici un paysage de montagnes, l'une des toiles des plus importantes prêtée
par notre ministère des Affaires étrangères. (Photo G.-L Manuel frères.)
Ulitlettre .., ~.Ma?cMaur~
président de l'Association des Directeurs
sur la baissa dans Us Ivâtrd
Allons-nous assister aussi à la « baisse »
dans les théâtres ? Les tauteuils bientôt cOû.
ter aient-ils moins cher ? C'était une ques
tion qu'il a bien fallu se poser quand on a
vu un important directeur de théâtre et qui
Plus est un ancien président de VAssociation
des directeursJ ¡vI. Alphonse Franck, annon-
cer la détermination de diminuer le prix des
places de son établissement.
20 0/0!. C'était une aubaine. Il est vrai
qu'il s'agissait d'un théâtre aux prix les plus
chers qu'on ait jamais osé imaginer, un théâ-
tre à 75 francs le fauteuil! — et on n'avait
pas le droit de l'emporter !.
Un fauteuil à 60 francs, c'est encore un fa-
meux fauteuil! Aussi était-il opportun que
M Max Maurey, président de l'Association
des directeurs, remît fout en place C'est ce
qu'il fait par la lettre que voici, lettre qu'il
a adressée au Journal en réponse à une ap
probation un peu hâtive de M. Antoine, et
que M. Max Maurey nous a. à toutes fins
utiles, communiquée hier roir
Mon cher ami.
Parce que vous avez lu dans un placard
provenant d'Edouard-VII, que ce théâtre
a baissé le prix de ses places de 20 pour
cent, voilà que poussant un sonore hosanna
en l'honneur de notre ami Franck, vous
partez en guerre contre les autres direc-
teurs de Paris. Selon vous, leurs exploita-
tions sont mal comprises et ils n'ont, pour
s'en tirer, qu'à suivre le bon exemple de
notre excellent confrère
11 est regrettable que le texte du placard
en question ait été incomplet et n'ait pas
averti le public du prix qu'il avait encore
à payer pour applaudir la revue du Théâ-
tre Edouard-VII. De ce qu'on diminue une
somme de 20 pour cent. il ne s'ensuit pas
que le résultat de cette soustraction abou-
tisse à un chiffre très bas. Notre confrère
avait cru bon, en effet, d'élever le prix
de ses fauteuils à 75 francs; aujourd'hui,
il les diminue de 20 pour cent, soit 15
francs, il reste donc encore 60 francs, c'est
raisonnable.
Faites le tour des théâtres de Paris, vous
reconnaîtrez que le Théâtre Edouard-VII,
malgré le geste heureux de son directeur,
demeure un des plus chers.
S'il fallait suivre votre conseil et pren-
dre pour tarif type celui d'Alphonse Franck,
nous serions presque tous, pauvres direc-
teurs que nous sommes, dans la nécessité
d'augmenter nos prix de 20 à 50 pour cent.
Vous trouvez le théâtre cher, hélas! Il
ne vit ni de miracles ni de subventions.
Son prix, comme celui de toutes choses.
est en fonction du coût de la vie. Nous ne
vous apprendrons rien en vous affirmant
que celui-ci a singulirement augmenté,
mais de toutes les industries, de tous les
commerces — et la preuve en est aisée —
c'est le théâtre qui, toutes proportions gar-
dées et malgré des taxes, impôts et droits
d'assistance écrasants, a le moins progres-
sé dans la cherté de ses places.
8-. 8"
Un Jour si vous en avez le loisir, exami-
nez les frais actuels de nos exploitations.
vous qui connaissez le théâtre autant que
vous l'aimez, vous aurez vite reconnu que
ce n'est pas de gaîté de cœur ni dans un
simple esprit de lucre que les directeurs
ont, pour boucler leur budget, suivi très
modestement le mouvement ascensionnel du
prix de la vie.
Bien affectueusement vôtre,
Max Maure v.
Une supra-uiiiversilé flamande
MM. Van Cauwelaerts et Huysmans, bourgmestre
d'Anvers et ministre des Sciences et Arts ont donné
leur approbation à la création prochaine à Anvers
d'une « supra-université Il flamande.
Cette fondation bénéficierait, en vertu de l'accord
intervenu entre catholiques et socialistes pour la
Constitution du Collège, de subsides municipaux un.
portants.
Mlle Carmen Isavairro -
la brillante danseuse qui fut remarquée dans
le film La Tournée Parigoul part pour lAr-
gentine, où elle dansera au Casino de Buenos-
Aires. (Photo lsabq.)
j Les idées d'un jeune musicien
Le Jazz au Music-HaM
'je.
Comment, graduellement, sera modernisée
la partition de la revue du Casino de Paris
M. Paul Gason, à qui M. Volterra vient
de confier la direction musicale de la revue
du Casino de Paris, est un jeune musicien
qui, après avoir longtemps étudié, aimé et
joué les classiques, a goûté au fruit acidulé
de la musique moderne et a été séduit par sa
nouveauté.
Sorti du Conservatoire de Bruxelles avec
un premier prix de flûte à l'âge de treize
ans, il entrait aussitôt comme soliste aux cô-
tés de son père, Ernest Gason, lui-même re-
marquable musicien, aux concerts Isaïe, puis
au Casino de Monte-Carlo; ensuite, sa car-
rière ne fut qu'un long voyage où, chaque
jour, il se perfectionna davantage. Pendant
la guerre, qu'il fit tout entière dans l'armée
combattante belge, il profita des loisirs des
iours de relève pour retourner à son violon
d'Ingres On l'appelait le flûtiste de la
Reine, parce qu'il fit partie de l'orchestre de
la reine Elisabeth.
Démobilisé en igig, Paul Gason rut attiré
oai le îazz sonorités originales, rythmes
nouveaux, couleurs aiguës, tout cela l'attira
et il se mit à travaille!. Mais laissons-lui dire
'ton opinion sur la musique nord-américaine
"t ses projets
— Trop peu savent le degré de tantaisie
et de talent qui est nécessaire pour réussir
dans çet art nouveau. Le jazz c'est un signe
des temps : la vvç au rythme accéléré. Mais,
ce svmbole. mis à part, c'est surtout une tech-
nique musicale musitée, nouvelle pour les
musiciens d'Europe.
« On a dit ; le jazz tait du bruit. C'est
vrai. il fait parfois du bruit, et même beau-
coup. Mais il ne fait pas que cela et qu'on
ne m'en veuille pas
si je dis qu'un jazz,
un vrai, comporte
des musiciens qui
ont besoin de savoir
quelque chose de
plus que; les autres.
Je m'en suis aperçu
moi-même. Quand
j'ai décidé que je fe-
rais du jazz j'ai en
même -temps décidé
d'apprendre sa for-
mule. Certes, mes
études classiques me
facilitèrent cette tâ-
che, mais elle était
indispensable. Et si
M. Paul Gason
je -ne m'étais pas astreint à un travail
sévère, je n'aurais pas acquis la technique
très particulière qui fait la caractéristique
et la valeur de certains jazz américains, et
j'aurais pu encore moins dresser, à mon tour,
des musiciens désireux \de venir à la formule
nouvelle.
« Faire du nouveau, n'est-ce pas la chose
la plus difficile ? Le jazz; c'est la nouveauté
en musique.. Certes, il y a eu des erreurs,
des excès, mais à côté, il y a aussi de très
beaux morceaux qui sont des merveilles de
rythme et de coloris.
« Paris a pu applaudir cette année Paul
Whitman-et, son jazz. Lui et ses musiciens
sont assez représentatifs de cette formule ar-
tistique nouvelle, correspondant elle-même à
un aspect moderne de notre vie et que la
plupart des grands musiciens apprécient beau-
coup.
« Whitman est un modèle. Lés poèmes
symphoniques qu'il a écrits sont accessibles
au grand public dont la mentalité s'adapte
peu à peu aux arts nouveaux. J'ai @ adopté
pour ma part la formule du jazz et j'ai l'in-
tention d'en doter la partition de la revue :
Paris. Le temps matériel m'a manqué pour
réaliser mon .projet dès la première repré-
sentation. En effet, je n'ai guère eu que qua-
tre jours pour prendre connaissance de l'or-
chestration qui avait été faite par mon pré-
décesseur. , Mais ,H. y a déjà dans la revue
des tendances musicales modernes très nette-
ment accusées, notamment, avec La Sympho-
nie mauve de Gourdon, que j'ai, orchestrée
avec, mon ami Vauchamp et qu'interprètent
mes camarades du Versatile Orchestra. C'est
cette tendance que je veux généraliser.
« Peu. à peu, je substituerai à la partition
ancienne la partition nouvelle que je con-
çois; et je ferai au spectacle somptueux du
Casino de Paris une robe musicale nouvelle.
J'espère qu'elle plaira au public. »
H. G.
Incidents au théâtre de la Renaissance
La pièce de MM. André Pascal et Pierre
Delbet, La Vocation, jouée à la Renaissance,
a été foublée hier soir par de bruyantes
manifestations qui ont nécessité l'intervention
de la police qu'aidait le personnel du
théâtre.
Au cours de chacun des actes, et surtout
pendant les entr'actes, dans la salle et dans
les couloirs, un certain nombre de jeunes
gens — très probablement des étudiants en
médecine, le thème de la pièce roulant sur
le conflit intérieur d'une femme médecin,
partagée entre ses devoirs familiaux et ceux
de sa profession — ont protesté par de vio
lents sifflements.
Une grosse partie du public prouva sa
sympathie à la pièce et à ses auteurs en
contre-manifestant à son tour. Quelques coups
furent échangés, sans gravité du reste.
Les perturbateurs furent en grande majo.
rite expulsés, mais il ne fut procédé à aucune
arrestation.
Le spectacle néanmoins n'a pas été inter-
rompu, sauf toutefois pendant les quelques
courts instants où les clameurs couvraient
la voix des acteurs.
1 Au Grand-Palais
L'esthétique de l'avion
et son influence sur les Arts
L'avion, pour de nombreux profanes,
c'est, à présent que les horizons sont de-
venus pacifiques, le grand oiseau qui pas-
se, à heure régulière, au-dessus des cam-
pagnes estivales. On l'entend, on le voit
poindre, il grandit, s'éteint et disparaît,
suivant toujours les mêmes directions.
Compagnon des randonnées solitaires,' on
le salue chaque jour, comme un passant
sympathique.
Et voilà plusieurs de ces grands oiseaux,
silencieux, immobiles, rangés côte à côte
sous la verrière du Grand Palais. Grand
Palais des Beaux-Arts, sans doute est-il
transformé en musée, un musée d'histoire
naturelle, pareil à ceux qui coexistent,
dans toutes les' villes de province, avec le
musée de sculpture et de peinture. Il sem-
ble que l'on entre soudain en quelque ga-
lerie zoologique qui garde, empaillés, des
animaux antédiluviens.
Oiseaux géants qui ont perdu leurs plu-
mes et apparaissent avec leurs corps dé-
pouillés, leurs ailes maigres et nerveuses,
ils sont là, rangés côte à côte. Leurs yeux
saillent, étranges et brillants. C'est une vi-
sion hallucinante et apocalyptique. Jamais
les vieux imaigiers en leurs Bestiaires n'ont
conçu formes si étranges et en même temps
si vivantes. Le vieux Sébastien Munster
n'a rencontré, ni dans les airs, ni dans les
eaux marines, de créatures qui, autant que
celles-là, donnent l'impression de la force
endormie.
Tel, à triple moteur, apparaît comme
portant sur chacune de ses deux ailes, une
chaloupe accostant son corps allongé, tel
hydravion semble perché sur des jambes
fragiles, frêles comme celles d'un échassier
d'étrange sorte, qui chausserait de gigan-
tesques sabots ou des skis élargis. Ces
jambes font penser à celles du Semeur
diabolique que Rops entrevit à une heure
d'inspiration.
Vus de plus près, en leurs détails. tout
en eux se dévoile dicté par une logique
écrasante. Faut-il resservir l'image usée,
et pourtant combien juste. d'un faucon au
bec acéré, devant tel appareil, tout en mé-
al strié? Telle carcasse décharnée, dé-
pouillée de son empennage, présente l'élé-
gance ajourée d'une charpente de cathé-
drale.
La logique! C'est elle qui triomphe et
qui dicte les formes. Elle est régie par la
raison, implacable et souveraine. La fan.
ratsie et le caprice du décor n'ont pu en-
core fleurir sur aucune partie de l'avion.
Sa beauté est asutère. mathématique et
puissante. Elle existe, sans qu'on l'ait ap-
pelée ou cherchée. L'utilité a créé un
rvthme et une harmonie qui ne sont infé-
rieurs à aucun autre et l'emportent sur
beaucoup.
Cette beauté dépouillée et hautaine, c'est
celle que poursuit aujourd'hui notre archi-
tecture. celle vers quoi elle a tant de peine
à se tourner, celle qu'elle cherche et re-
doute à la fois, prise entre deux désirs
également impérieux, celui d'aller vers la
liberté lumineuse et celui de garder les
grandes conquêtes du passé.
Le constructeur d'avions, plus libre,
n'avait pas de passé à respecter et ses re
cherches étaient dirigées par d'impérieu-
ses nécessités. Il a dû obéir pour comman-
der, il a dû se plier pour vaincre. Il a
-onnu l'humilité de ses efforts, bornés par
les lois de la matière. Il ne s'est pas cru,
d'emblée, l'égal des Dieux et ne s'est pas
appliqué le qualificatif de créateur qui prê-
te à sourire, mais, associé à une vision
nouvelle du monde, il a apporté pour la
conquérir, une foi ardente, profonde et dé
pouillée d'artifices. On souhaiterait voir
certains ingénieurs d'avions se consacrer
à l'architecture et les jeunes élèves archi-
tectes faire dans les usines un stage qui
pourrait être plus fécond que leur travail
dans, les ateliers.
La vision plongeante du monde qui est
celle des passagers et des pilotes de l'a-
vion aura-t-elle quelque influence sur la
vision des peintres, habitués à jauger tout
du* haut de leur seule grandeur? L'avenir
nous le dira. Pour l'instant. il y a divorce
entre ceux qui poursuivent le rêve de deux
immensités: l'immensité dans l'espace, et
l'immensité intérieure. Pour s'en convain-
cre. il n'est que de regarder les photogra-
phies de notabilités groupées au Salon de
l'Aéronautique en songeant au visage des
sculpteurs et des peintres
Et pourtant. Un écriteau porte cette
formule magnifique: « L'aviation n'accep-
te pas la médiocrité ». Le programme en-
clos en cette phrase ne devrait-il pas être
celui de toutes les expressions artistiques?
Oui. mais. mais alors, avec quoi fe-
rait-on les cinq ou six Salons annuels et les
multiples expositions de peintures et que
resterait-il parmi les travaux qui font la
renommée présente et sans doute passagè-
re. de maint décorateur et de maint archi
tecte?
R ené-Jean.
1 Au Théâtre Michel
"Lcs vacanccs le ri pie"
Comédie en 3 actes de M. Romain Coolull
Une des meilleures pièces de M. Ro- -
main Coolus, une jeune sœur, charmante,
des Amants de Sazy. M. Romain Coolus,
qui semblait s'être lié de camaraderie, de-
puis quelques années, avec ce compagnon
facile qu'est le vaudeville, est ainsi revenu
à ses premières amours, et nous avons re-
trouvé avec plaisir les dons d'analyse, la
sensibilité pénétrante, l'esprit d'observa-
tion du moraliste, et ce tour aisé, léger
dans la peinture des mœurs qui. nous
avaient souvent séduits autrefois. -
L'auteur nous mène, une fois de plus,
dans un milieu qu'il n'est pas le seul, par-
mi ses confrères, à aimer: celui de la
haute galanterie parisienne. Le demi-monde
est la Providence des auteurs dramatiques,
et s'il n'y avait pas de femmes entreto.
nues, je crois bien que le théâtre périrait.
Il est d'ailleurs tout naturel qu'un théâtre
qui vit de l'amour fasse appel à celles que
l'amour fait vivre. Laissons, à ce sujet, à
l'hypocrisie anglo-saxonne le soin de nous
accuser d'immoralité. Dans ces milieux li-
bres, les sentiments sont plus libres, les
paroles plus franches, l'esprit plus alerte,
et c'est surtout pour cela, et non par cy..
nisme ou perversité, que les auteurs décri-
vent volontiers ces mœurs-là. De tout
temps, les artistes se sont sentis chez eux
chez les courtisanes. Et le sage Socrate
lui-même préférait la société d'Aspasie à
celle de Xanthippe, son épouse.
D'ailleurs, le demi-monde que nous mon.
tre M. Romain Coolus est bien éloigné du
vice. Il y a, autour de Micheline, comme
il y avait autour de Sazy, un ancien
amant, un protecteur sérieux, un amant de
coeur. C'est la vie de famille, après tout.
L'ancien ami est dévoué, rend des servi.
ces, et n'aspire plus qu'à la main de la
sœur, la main gauche, bien entendu. La
riche protecteur est un homme âgé, distin
gué, correct, et qui a de nobles senti.
ments. L'amant n'est pas le gigolo inquié-
tant que nous avons trop vu. Micheline est
éprise sincèrement de lui, mais remplit
tous ses devoirs, comme une honnête fem.
me. auprès de son mari. je veux dire au.
près du monsieur âgé. Que tout cela parait
donc naturel, normal, équilibré! C'est un
demi-monde embourgeoisé. Je crois volon-
tiers que chaque époque a toujours à sa
disposition la même somme de moralité,
mais qui se répartit différemment. Et
quand le monde n'accapare pas tout, c'est
le demi qui profite de l'excédent disponi.
ble. C'est la loi des compensations. Et au-
jourd'hui où t'on dépeint volontiers la dé-
pravation des milieux bourgeois, les fem.
mes entretenues, bénéficient par contre-
coup de vertus familiales.
Et la meilleure preuve, c'est que M.
Coolus a introduit dans ce monde-là l'en-
fant, et a fait de lui le personnage principal
de sa pièce. « Lorsque l'enfant paraît, le
cercle de famille applaudit à grands cris ».
A vrai dire, nous avons été un peu inquiets.
M. Coolus nous a montré un garçon de qua-
torze ans épris de sa mère d'une façon si
maladive, si exaltée, que nous avons cru
voir se profiler sur la toile de fond l'om-
bre viennoise de Freud, inventeur du
cc complexe d'Œdipe ». Nous nous souve-
nions aussi que Stendhal s'est vanté d'ê-
tre, à l'âge de cinq ans, amoureux de sa
mère. Mais à quatorze ans. c'est oeut-ê.re
plus dangereux, quoique moins flatteur.
Nous avons été très vite rassurés. M. Coo-
lus est un esprit trop fin, trop délié pour
s'ébattre lourdement dans les plates-bandes
de la psychanalyse freudienne. Il n'a pas
craint d'indiquer certains côtés de l'amour
filial qui empruntent les formes de l'amour
tout oourt, et sans doute, y a-t-il là en ef.
fet une région trouble, obscure, où l'in-
conscient, - aujourd'hui si à la mode, trop
à la mode - trouve de quoi satisfaire son
ambition grandissante. -
Mais sur ce terrain périlleux, M. Coolu.
a su ne pas s'aventurer trop loin. Il n'a
pas tout faussé en voulant pousser jus.
qu'au bout une inutile audace. Et en gar
dant du tact, de la délicatesse, il a su rea-
ter vrai. Je lui reprocherai seulement d'a-
voir fait parler parfois son jeune garçon
comme une grande personne; tantôt, il lui
prête des propos, des façons de s'exprimer
qui sont bien de son âge, et c'est alort
charmant ; tantôt, il met dans sa bouche des
réflexions de moraliste ce qui nous gène
un peu.
N'importe, tel qu'il est, ce petit Claude
a su nous plaire beaucoup. Et il est vivant,
spontané, sympathique, à côté des autres
enfants de l'amour dont la littérature nous
a déjà généreusement gratifiés. Il débar.
que un beau matin des vacances de Pâques,
chez sa mère Micheline, avenue Henri-
Martin. Il est élève à l'Ecole des Roches
en Normandie, et sa mère vient l'y voit
si rarement! Aussi, comme il est joyeux
de passer auprès d'elle quinze jours! Il
l'aime tellement, il la trouve si belle et il
lui est si doux de l'embrasser! Sa tante
Germaine, la sœur de Micheline en est
LES VACANCES DE PAQUES AU THEATRE MICHEL (Photo WaWry.)
De gauche à droite : Mlle Marcelle Prain ce (Germaine) ; M. Signoret (Henri Chan-
terel) ; Le petit P. Lenfant (Claude); et Mme Jeanne Reoouard (Micheline Fortin).
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.16%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.16%.
- Auteurs similaires A A /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "A" or dc.contributor adj "A")Histoire des réfugiés huguenots en Amérique / par le Dr Charles W. Baird ; traduit de l'anglais par MM. A.-E. Meyer et de Richemond /ark:/12148/bd6t5776470d.highres Exploitation commerciale des chemins de fer, intérêt général, intérêt local, tramways / par A. Bonnal,... /ark:/12148/bd6t57764382.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/6
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k76521340/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k76521340/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k76521340/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k76521340/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k76521340
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k76521340
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k76521340/f1.image × Aide