Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1935-05-04
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 04 mai 1935 04 mai 1935
Description : 1935/05/04 (A29,N8120). 1935/05/04 (A29,N8120).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7651330q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 25/05/2015
COMŒDM
146-150, Avenue des Champs-Elysées
Téléphone : JElyséea 88-81 à 86
le nuit : Pasey 00-80
JEAN DE BOVERA
Qfcecteus
Une ample comédie à cent aoftM tflve.1 -1
Et dont la jsèno est l'univers. t
- -: - (LA FONTAINE.) "-.
Paris, Seine, Seine-et-Oise : 0*25
2ge ANNEE — SAMEDI 4 MAI 1935 - N° 8.120
Départements et étranger: 0 fr. 30 1
•Tes faits du Jour
* Le pacte d'assistance franco-
soviétique a été publié hier. Le pro-
tocole publié en même temps pré-
cise qu'en aucun cas le pacte ne
jouera- si son application est con-
traire aux obligations contractées
antérieurement, ou si cette applica-
tion expose à des sanctions inter-
nationales. »
* Une graCe insurrection aux
Philippines. On annonce cent morts
cl plusieurs centaines de blessés.
* Le cabinet espagnol a démis-
sionné.
* M. Titidesco arrivé hier, à
Paris, a été reçu à deux reprises par
M. Pierre Local, qui quitte Plans
pour Varsovie et Moscou jeudi.
* Le séisme d'Ankara aurait fait-
six cents morts. Quinze villages sont
détruits.
* Hier, première audience de
l'affaire Frogé. Plaidoiries tlujour-
d'hui. L'arrêt sera rendu le 15 mai.
* L'individu qui prétendait avoir
participé à renlèvement de la petite
Nicole Marescot, a été arrêté hier,
4 Paris. Il a avoué qu'il avait monté
de toutes pièces cette machination.
Xa figure duJour
MMe Yvonne GALU
(SOOdio Piaz.)
qui'a été élue, hier, Muse de la Radio, et sera couronnée, ce soir,
au cours de la Fête des journdlistes de la Radio. Mlle Yvonne
GaMi, avec une précision remarquable et une calme maîtrise, s'est
surtout distinguée dans des récitations de Baudelaire où son talent
a fait sensation.
CEUX QUE PARIS IGNORE
- IGNORE
VALÈRE BERNARD
poète et romancier
peintre et graveur
par André NEGIS.
J'ai reçu, l'autre jour, de Valère
Bernard uni© lettre singulière, sin-
gulière par l'écriture. Des letties
toujours bien formées, car il a uin
admirable graphisme, mais trop
espacées les unes des autres et
dont les mots cahotaient pareils
aux WàgOlllS d'un train mal attelé.
Et puis des lignes mont ami, des-
cendant, presque autant que dans
les calligrammes d'Appolimaire.
Je me suis souvenu pourquoi em
lIsant cette phrase affreuse :
: Comme je vous l'ai écrit, je n'y
1 -vois plus ; la correspondance est
illla. seule distraction. Excusez donc
cette lettre. »
Pauvre cher Valère ! Lui qui a
'eüu 40uie sa vie en face du Vieux
fort, ce carrefour de couleurs 'elt de
I ornière ! S'M y a um bon Dieu,
Pourquoi a-t-il des décisions si
Cruelles ? -
La cécité du grand artiste pro-
vençal ne l'a pourtant pas eluliè-
^eimeint paralysé. Il s'est réfugié
dans la poésie, comme Midlon. Le
courrier qui m'apporta sa lettre
illle donnait aussi son déifier livre,
Lugar, un c ointe elIl vers édité par
la Société des Etudes Occitane s, a
Carcassonne.
Lugar est écrit etn une langue
curieuse qui est, comme m ein avér-
ât l'auteur, « du très vieux proveln-
çal proche du catalan ». C'est dans
cette langue que devaient parler
les troubadours. HéLas ! je crois
~e~ que les lecteurs français igino-
■reraiem-t toujours l'aventure du
•Prince occitan et de Doncelme,
Cette autre Iseut, sans la traduc-
tion que Valère Bernard a eu soin
de placer en. regard de son texte.
n. Malgré les nombreux articles
écrits sur ce grandi artise tméri'dio-
II demeuré, comme Mistral, fi-
'dèle às'a terre; malgré la 'pre;fa.ce
éeri-ie en 1002 par Paul Souchon
'POUlr la traidiuction de Bagatouni ;
«oialigré le bel article de Jean Des-
thieux paru il y a queues mois
haraud dans Le Figaro et qui
vate d'hier, Valère Bernard est en-
core presque inconnu à Paris. Cela
le,nt à pLusieurs causes dont la
Principale est qu'il n'a jamais dai-
Sné courtiser Paris et aussi qu'il
Pas vaulu 'l'imite'r son génie.
André NÉGls.
(Lire la suite en deuxième page)
OCanr twraor JOP
LA VIE PUBLIQUE
Un eandidal:
JEAN CHIAPPE
Jean Chiappe — tout le monde le sa-
vait — est un grand préfet. Mieux, un
grand Français. Mais si personne ne dou-
tait de ses remarquables qualités, d'adminis-
trateur, de son patriotisme et de son cran,
beaucoup ignoraient que ce beau tempéra-
ment eût encore à son service un don ora-
toire de tout premier plan.
A ce point de vue, la réunion de Bul-
J^r» jeudi soir, a été une jeve'iadon. Jean
Chiappe, je vous le dis après ravoir en-
tendu, est un maître de la parole. Il la
enanie, avec une aisance de grand tribun.
1 a la voix, une voix profonde, nuancée,
sait rendre tour à tour seche, tran-
chante, emphatique. Il a les silences qui
Œ^Pétuent j'émoi après les bravos de l'au-
°'r«- Il a le geste et aussi, quand on
Corn"*re son profil au nez brusque que
fausse une calvitie marmoréenne la
IP e de ses lèvres minces grosse de dédain
OUr a d' '1 l,. ,
L" la démagogie des politiciens.
d hlstoue de Jean Chiappe, l'histoire
de Sa candidature, parbleu, c'est celle du
a eVner. Cel'lo d'un haut fonctionnaire
Yant..1. P '1 ,. d
d' donne à Paris le témoignage de son
tutoient et de ses capacités pendant sept
on?ue$ années et qui, du jour au lende-
-lIal'n se , 1 l'
iï,ln' se voit jeté à la rue par ceux- là
Ge nqs qw la veille rendaient hommage à
Soyaux services.
Al - J'ai besoin de votre place : filez au
Mar0 c/
ŒIl lj"I succession enviable. Celle d'un
IIlaréohal de France. Une disgrâce qui
're a'i QC rance. ne 151grace qUI
^etnble à un avancement. Avec quelle
Sftïté, avec quel chic, ne refuse-t-il pas ce
rOtQn1l.Jl ',' 'J' '1
A 1.11at qui équivaut à l'exil.
de Amoureux de Paris, il reste à Paris. Il
Vient ~l." f" f
Vent chômeur, fonctionnaire sans fonc-
l0 1-1 taris traitement.
j.1 attend sa revanche, sa vendetta, sa
ree C .1 d' d , d'
p' au Consei l d'a d ministration de
az,IS l, , d, ..J.
Et' en qualité d'administrateur.
lui le PeuPle qui l'a acclamé jeudi soir,
lui Ou'vr,ra dimaâche les portes de l'Hôtel
Mais m t ., .,
Mais,,int-aryt, j'en suis sûr, c'est à
1 tr®une s'an Prochain, vibrer la grande voix de
Jean Chiappe. V Ï )rer ~l a grande voix de
=01:1 A. DELPEYROU.
o OD° O.
- LIRE:
18 38 PAGE 1
tA XJE DES FEMMES
Au vent
des jours
Auteurs et directeurs.
Si les bruits qui courent sont confir-
més, nous aurons la saison prochaine un
nombre déjà assez considérable de
théâtres dirigés par des auteurs.
Il y avait déjà le Gymnase et quasi-
ment le Théâtre de la Madeleine. Vien-
draient s'ajouter — toujours si les nou-
velles sont confirmées — les Ambassa-
deurs que dirigerait M. Edouard Bour-
det, Mlle Marie Bell devant rallier la
Comédie-Française, et la Michodière où
M. Louis Verneuil succéderait comme
codirecteur à M. Bourdet.
Il est probable que dans le clan des
auteurs purs — si l'on peut dire ! —
l'inquiétude et l'énervement vont gran-
dir. Car enfin un auteur n'a qu'une ex-
cuse à prendre ou à faire prendre — à
travers le réseau des interdictions — un
théâtre, c'est de s'y jouer., c'est d'y pré-
senter son œuvre comme il veut qu'elle
soit présentée.
Nombre d'auteurs, en effet, le disant
ou le cachant, ne peuvent plus suppor-
ter les intelligences ou les inintelligen-
ces de metteurs en scène entreprenants
et obstinés qui en arrivent à camoufler
si bien un manuscrit que l'auteur ne s'y
reconnaît plus. La solution technique et
administrative qui consiste à avoir
« son » théâtre est parfois une forme
d'assurance. Les réussites merveilleu-
ses de M. Bernstein par exemple nous
montrent à quel mécanisme d'horloge-
rie on peut atteindre lorsqu'on est à la
fois auteur et homme de théâtre.
Mais si ce mouvement continue il ne
restera bientôt plus pour les auteurs,
qui n'ont ni assez de notoriété ni esses
de fortune, d'autre refuge que « les
Quatre » et les deux théâtres subven-
tionnés. Le beau titre, la noble fonction
de directeur objectif si l'on peut dire
de théâtre aura disparue. au boulevard
du moins.
Pouvoir se dire directeur du Vaude-
ville, des Variétés, de la Porte-Saint-
Martin, etc. ce titre enviable, encore
heureusement porté pour les deux der-
niers, sera-ce bientôt partie du vieux
Paris ?
Fermeture des spectacles
- le 1er. juin 2 ,
En attendant l'organisation de la fer-
meture générale des spectaeles se pour-
suit, Les décisions arrêtées par les re-
présentants des diverses organisations
du. Spectacle ont été codifiées, croyons-
nous, et présentées sous la forme d'un
contrat positif. Tous les directeurs d'éta-
blissements sont appelés à apposer leur
signature sous ce pacte. Ça se passe
tout à fait comme à Genève, à Locarno
ou à Stresa, c'est-à-dire très sérieuse-
ment. Il faut souhaiter que les résul-
tats soient plus sérieux encore, c'est-à-
dire incontestables.
Quels sont les termes de ce pacte ?
Si secret qu'il ait été tenu Comœdia
se devait de les connaître et d'en pu-
blier du moins ce qui peut l'être sans
inconvénient. Voici:
Les Chambres doivent rentrer le 28
mai 1935. Pour le cas où le Projet die
Dai susvisé De serait pas déposé, discuté
et adopté avant le 30 mai et qu'en con-
séquence la mesure de justice nie soit
pas accordée aux soussignés.
Ceux-ci s'obligent, à partir du 31 mai
1035 à fermer leurs Etablissements de
Spectacles et à ne les rouvrir quie lors-
qu'ils auront obtenu satisfaction.
Les soussignés seront tenus au cou-
rant du résultat des entrevues et réu-
nions que les Mfembres du CoaitsieiiL de
Direction die leur Association auront
avec les Pouvoirs Publics.
Es seront réunis en Assemblée Géné-
rale sur simple convocation de Mon-
sieur [ee Président de l'Association des
Directeurs de Paris.
Cette Assemblée réunissant les trois
quarts au moins des signataires du pré-
sent acte, pourra prendre toutes déci-
sions rentrant dans le cadre des pré-
sentes.
Les signataires des présentes pour-
ront se faire représenter aux Assem-
bilées par un autre signataire et les dé..
cisions, pour être valables, devront être
adoptées par les deux tiers au moins
des Membres présents ou représentés,
les décisions obligeront tous les soussi-
gnés même absents ou dissidents.
Tout manquement aux présentes ou
l'inexécution de l'une quelconque des
décisions votées par l'Assemblée, enga-
gera le contrevenant à payer une in-
demnité de MILLE FRANCS par jour,
pendant toute Ha durée de la défail-
lance.
Les Chambres disposeront donc de
trois jours à peine pour écarter l'épée
de Damoclès. Si les « pleins pouvoirs >,
comme il en est de plus en plus ques-
tion sont votés en faveur du ministère
actuel celui-ci pourrait agir immédiate-
ment.
Mais voilà ! les pleins pouvoirs seront-
ils accordés avec une suffisante céléri-
té ? Nous sommes dans un systèmè qui
fait de la lenteur une espèce de gran-
deur.
Toutes les dispositions sont donc pri-
ses pour que, sauf l'évidence d'une im-
médiate revision de la fiscalité du Spec-
tacle, toutes les salles de Paris soient
fermées.
Tous les directeurs d'établissements,
demandera-t-on, se plieront-ils à la
discipline consentie par leurs mandants.
La question peut évidemment se poser.
Nous croyons que les défections, s'il y en
avait, seraient peu nombreuses. Et n'ou-
blions pas que l'intervention des socié-
tés d'auteurs pourrait alors être péremp-
toire grâce à l'interdiction du répertoire.
Que reste-t-il à faire au Gouverne-
ment ? A prendre la question au sé-
rieux, à agir, à ne pas laisser la saison
de Paris commencer avec ce voue sur
la tête. j
- Gabriel BOISSY..
AVENUE D'EYLAU
Au domicile
de CHALIAPINE
L'illustre malade a eu
hier matin 39° de fièvre
22, aveidu-e d'Eyliau, 5* étage. L'apparte-
ment de Chaliapimc. L'a»c«nis«uir s'arrête sur
un pai!'i«r «iécoré de tableaux (représentant des
personnages de l'époque ,roman(ique.
A côté d'une maiïle portant des étiquettes
mul,ticolo.rea. une console supporte deux ma-
gnifiques potiches chinoises qui n'ont sans
doute pas trouvé place dams lIes appartements
somptueusement bourgeois du maître.
Une ponte en chêne ciré, ojnee de vitraunc
jcouileuir de .solle.il cochant, gHisse «UT ses
gonds. Un petit chien blanc vient flairer de
visiteur.
— Madame Chai rapine.
Un vailet styll-6 nous réponld avec un accent
ao/gla» prononcé.
— Madame me quitte pas le chevet de
Monsieur Chaliapme. Si vous êtes jouma-
liste, un communiqué vous sera Tenus dans
la soirée à l'Hôpital américain.
- Les nouvelles de l'après-midi étaient-
etles metllewres ?
- Monsieur Cha'liapine a eu beaucoup de
J;ièv,re ce matin, 39° je crois.
— Quand se sont pour la première fois
manifestés ¡!.es premiers symptôme& de sa ma-
ladie ? - '-' .-. - *■
- Monsieuir était à bord du Paris qui lie
,ramenait des Etats-Unis, c'était exactement
le 22 'avrit Le mal ne cessant d'empirer de-
puis, on fut obligé de 'le transporter du bateau
à l'hôtel daDls une civière. Le moral de
Monsieur Ghaliapine est heureusement excel-
.lent et c'est avec un confiant optimisme qu'il
.reçoit les soins empressés de son entourage.
On saune à 9a porte, un tëlégraphiote
apporte un message qui vient s'ajouter aux
,innomb..a.Mes télégrammes qui s'entassent sur
!e marbre d'une commode du piltis autbem-
.t:kJUe Grand Siècle.
Dans Te vaste appartement, la sonnerie du
téléphone retentit.
Flegmatique, ce seirviteur impejccablle du
maître rassure, réconforte des angoisses loin-
taines. Emouvant témoignage de 1 Admiration
des -foules pour ceîui dont la grande voix
a au conquérir Ile monde. — L. A.
Une amélioration
dans l'état de santé de Chaliapine
Let detpaières nouvelles que noue avons pu
aivoiir de Chaliapine soat (meilleures. La nuit
précédente a été meilleure et la fièvre a
baiteé. Mme OiaTiapùoe et Ses membres de
la famille de 'l'JlWtre chknteur sont à son
idhevet, étrânts par l'anxiété que l'on devine.
Les indices d'une amélioration nettement
accusée laissent d'autant plllus pllaice à l'espoir
que cette persistance du mieux s'est mainte-
nue au cours de là journée d'hier. Mine Cha-
lNpme nous a «Me-même «Aédaré qUJO S'a tem-
pérature est tombée à 37°7 ot que 'la jouïwée
A été calme. Les docteurs qui le Wijçnent ont
ordonné île cailme absolu. Personne n est adbiiis
auprès du mafaride à qui est tnlteiidite toute
conversation, pour éviiter une nouvelle pous-
sée de température.
MONTMARTROISES
Votez pour moi !
1
Ces candidats sont gens candides
Et dam le vide
A ceux qui vont voter pour eux
"Ils balancent des balivernes
Ils notis gouvernent
Avec du songe et des mots creux
Ah! combien je préférerais
Simplement un candidat qui
Me tiendrait sans faire de frais
Ce discours si court mais exquis
« Votez pour moU
« Sans chercher à savoir pourquoi
« Votez pour moit »
Ne rien promettre est plus adroit
Ils promettent beurre et crème
Au pauvre ayant faim
Sans savoir s'ils pourront même
Lui donner du pain.
e Votez pour moil
Sans chercher à savoir pourquoi. »
II
Tel Liais XII a dit : « J'oublie,
a Les vilenies
« Qu'on fit au duc d'Orléans », tels
Nos sires s'ils sont élus laissent
Choir leurs promesses,
Qu'ils soient d'un ou d'autre Cartel
le rWe a un franc candidat
Qui proclamerait sans mentir
— Si je sollicite un mandat
C'est qu'il me fera bien plaisir
« Votez pour moi 1
« Sans chercher à savoir pourquoi.
Votez pour moit
« C'est ma profession de foi.
e Comme je suis un apôtre
« Sans opinion
« le puis Jonc avoir la vôtre
« A l'occasion.
c Votez pour moi!
« Sans chercher à savoir pourquoi. »
III
S'ils tenaient un jour leurs promesses
Dans leur simplesse
Ils n'auraient, la prochaine fois,
Plus rien, non, plus rien à promettre
Au Peuple Maître
En lui disant : Vote pour moil
On dit qu'ils changent. Fausseté!
Ils ont toujours la même peau,
La même peau de députés
Ou conseillers municipaux.
Votons pour eux 1
Ayons un geste généreux
Volons pour eux!
Puisque ça doit les rendre heureux
Qu'ils soient modérés, extrêmes,
Qu'ils soient pour le Roy,
Pour Moacou, pour plus loin même.
Qu'ils soient ce qu'ils soient.
Votons Jeux fois
Sans chercher pour qui ni pour quoi,
Jean BASTIA.
A LA PORTE SAINT-MARTIN
yoici Mme Ritter-Cjampi dans La Traviata, où elle remporta hier soir
— première représentation de la grande saison lyrique organisée par
M. Maurice Lehmann, à la Porte-Saint-Martin — un magnifique succès.
(Studio Lion.)
ECIHI OS'
Un proverbe indigène.
Q
ui se trouve d'actualité. Il ne
sera peut-être pas du goût de
nos marxistes intégraux et de nos
socialistes anti-capitalistes et enne-
mis de la propriété, mais il exprime
remarquablement ce que pensent,
disent et répètent aujourd'hui nos
paysans français, brimés à droite et
à gauche, à l'extrême-gauche sur-
tout.
Ce proverbe indigène dit tout sim-
plement : « Si vous m'ôtez ma terre,
vous m'ôtez ma vie ! »
La Palissade, dira-t-on. Il est,
hélas ! aux jours que nous vivons,
des vérités essentielles qu'on ne
saurait trop crier.
Pourquoi ne prendrions-nous pas
notre sagesse parmi les indigènes
de nos colonies ?
Nous n'avions pas pris
le Pirée.
N
on, nous n'avions pas pris le
Pirée pour un homme tout en
paraissant prendre la Tarentaise
pour une femme.
Notre écho sur les coiffes de la
Tarentaise à propos de l'élection de
la duchesse de Savoie se titrait :
« Rendons à la Tarentaise. », il
s'imprima : « Rendons aux Taren-
taises. »
Félicitons-nous de l'erreur typo-
graphique ; eUe nous a valu d'un
spirituel Savoyard une lettre recti-
ficatrice et. d'apprendre le chiffre
exact des originaux de Savoie rési-
dant à Paris.
Quatre-vingt mille, tout simple-
ment. Voici une colonie qui compte
et des plus sympathiques.
HORATIO.
(L'ire ta suite, en troisième page.)
Un quart de Siècle.
Ce qu'on lisait dans Comœdia
le 4 mai 1910
* Après la Salamé de Mariotte à la
Gaîté-Lyrique, l'Opéra vient de don-
ner la Sattomé de Richard Strauss, avec
Mme Mary Garden, M. Muratore et M.
Dufrance dans les principaux rôles.
* M. Marbeau, curé de Saint-Ho-
noré d'Eylau a été sacré évêque de
Meaux.
* MM. de Poligny et de Lesseps se
sont battus à l'épée et au pistolet sans
résultat.
* M. Armand Fallières occupe depuis
hier soir le palais de Rambouillet.
* Forain prétendait hier dans un sa-
lon que Michel-Ange n'eût jamais osé
faire des Radins. Ce trait est quelque
peu commenté.
* M. Imbart de la Tour vient de don-
ner une audition de ses élèves en son
hôtel de la rue de la Rochefoucauld.
* M. Eugène Brieux a reçu son épée
d'académicien à l'Ecole Turgot.
* M. Barchet expose au Salon des
Artistes Français un beau portrait de
Jean Richepin en robe de chambre.
* Le gouvernement impérial du Japon
procède par les soins de MM. Rothschild
frères à l'émission d'un emprunt de 450
millions de francs, exclusivement ré-
servé au marché français et destiné au
remboursement des dettes intérieures.
POUR L'ART LYRIQUE
ET LA SAISON DE PARIS
La première liste
des inscrits
an Concours de Ténors
dont la finale
aura lien à l'Opéra
le 2 Juin
Nous avons puiblié hier une
première liste de concurrents en-
gagés dans le sensationnel tour-
noi de ténors organisé, avec l'aide
précieuse de l'Opéra et de la
Gaîté-Lyrique, par l'Union des
Maîtres de Chant et par Comoe.
dia.
Nous pouvons dire dès aujour-
d'hui que la liste des engage-
ments est imposante. Elle compte
déjà une soixantaine de noms !.
Voici aujourd'hui une deu-
xième liste :
28 liste des engagés :
MM. Gaston Caulier
Yves Chabaut
Jean Christian
René Compin
Bernard Convers
Jean Dell'via
Marcel Déom
Marcel Dollé
Mareel Dreuilhe
Louis Durand
Jean Fabre
René Frenkel
Rappelons aux retardataires
qu'ils n'ont plus que jusqu'au
20 mai pour s'inscrire.
Envoyer les demandes à M.
Salignac, président de l'U. M.
C. F., 71, rue de l'Assomption
(Paris) ; y joindre un mandat de
50 francs pour droit d'inscrip-
tion, et une petite photo format
carte et, si possible, le morceau
choisi.
Nous publierons incessamment
toutes les indications utiles pour
les voyages et les épreuves elles-
mêmes.
LE 311 M.A\II
li
POUR LES FÊTES DE PARIS /1
RETENEZ CETTE D4TE 1
La première grande soirée et l'une des p'us gaies aura lieu
A MONTMARTRE
au célèbre
MOULIN DE LA GALETTE
En pleine atmosphère d'époque, ce sera :
Le Bal Toulouse-Lautrec
organisé au bénéfice de l'ŒUVRE GENERALE DE L'ENFANCE
Sous le patronage de COMŒDIA
Direction artistique de M. Paul COLIN
AU THEATRE DE LA MICHODIERE
w BICHON 99
comédie en trois actes de M. Jean de Letraz --
On 'ne saurait écrire de oeWe co-
tnJédie qirelife manque d'éclat. Elle
est un éclat d'un bout à 'l'autre ; un
éclat de rire. Rire sera, je cems, cte
longs soirs,, le propre des specta-
teurs eit des spectatrices au théâ-
tre die la 'l\hc:hodièl'e. Le propre,
non le salo.
Llii'IiafK'é du public n'est obtenue
ici par aucun propos foncé, p-ar
aucune d'e ces répliques 'bravant la
pudeur; ni .caJleçonll>eritets, ni co-
chonneries, Je comique jaillit 'tout
nature'Memenit du jeu des situa-
lions, et ce jeu, M. Jean de Letraz
J'a réglé avec une virtuosité tech-
nique qu'il faut admirer, en ban
hOII']ryge'!' de théâtre, partait, il
faut iJ:e dire, d/une idée meuve, ce
q.ui n'est. pas un mince mérite à
son actif.
Pour obtenir le déclic voulu et
l'enchevêtrement de l'intrigue, la-
quelle se trouve dénouée au troi-
sième acte comme ces foulards aux
vingt noeud's que -le, prestidigita-
teur étale d'une simple cliique-
naude, il a eu recours à des per-
sonnages sans doute con'vention-
•nefe mais bien typés et dont Tes
caractères, en s opposa,nit, détélimi-
nent s eu l's le coniiiit et en accrois-
sent la drôlerie. Au total : du bon
ouvrage et la très heureuse con-
ception de deux rôles d'hommes,
l'un timide et l/'autre emporté, lais-
saint aux ih'te'iprètes toute marge
là leur fantaisie personnelle, ce
qui a permis à M. Victor Boucher
--------- 41
de se remontrer à nous dans une
de ces incarnaitions qui Lui sont
propres et détermimèrent Le succès
de sa carrière. L'histoire est ingé-
nieuse. „
Augustin, braive garçon, timide
mais s'érieux, très entendu en af-
faires, est le secrétaire d'Edmond
FOflitalliges, industriel en associa-
tion avec Oamlbier, d'ans une mai-
son de bicycLetites. Fontanges est
violent et brouillon; tout le monde
tremble autour de lui.
H n'aidimpt pas qu'Augustin, dont
if. ne saurait se passer, se permette
de faire la cour à. sa fille, car il
entend marier celle-ci à Gamlbier,
do.nt lie dévouement financier lui
est indispensable. 01', Christiane, la
jeune iUle et Augustin, s'aimeint.
Gomment parviendraient-ils à tlé-
chir un père intraitable?
Il arrive que Jacques, le frère
de Christiane, apprend d'une maî-
tresse'qu'elle a eu de lui un éll-
fa. nit., né à sept mois, et dont elle
entend se débarrasser devant se
rendre en Amérique. Elle menace-
de mettre l'enfant à l'Assistance
publlŒ'q'ua et de tout révéler aux
parents. Terreur de Jacques qui'
se comMe à sa sœur; joie d'Hen-
Mette, qui voit en cet enfant provi-
dentiel, qu'elle s'attribuera en en
af.tri'bua¡nlt la paternité à Augustin^
le moyen de mettre son père de-
vant le fait accompli. :
ARMORY.
(Lire 'la suite en deuxième page)
Une. scène de l'amusante comédie de M, Jean de Letraz, avec Mme Clara
Tambour, et M. Jacques. Tarride. --. -- -- -
La Ligue des Cent-mille
prépare cette année
3 journées girondines
sous le patronage
de Comœdia
Un concours est ouvert
entre tous les chefs
d'établissements de la Gironde
-
La; Ligue des Cent MiUe (que pré-
sident MIM. Gaston-Gérard eit Paul
Reiboux et qui syndiqua >1 es touristes
gourmands désireux de trouver par-
tout bon accueil! et bons repas pour
des prix accessibles à toutes les
bourses) annonce pour des 1er, 2 eit 3
juin prochains trots journées giron-
dines: ce seront trois journées d'ins-
pecttions et d'excursions. Le 1er juin
à iLibourne et autour de Libdurne et
Saint-Emilion avec visite de chais,
repas démonstratifs, etc.; le 2 juin
à Blaye et dans le Blayais co-neours
de tenue de chais, concours de crus
non clasisés (vins rouges et blancs),
repas irégionalisiies, fête's et récep-
tions à Ëerson et chez les proprié-
taires; le 3 juin, journée bordelaise
et distribution des récompenses.
L'intérêt, d'une telle initiative
n'échappera ni aulX touristes ni aux
hôteliers qui Sont cordialement inr-
violés à se joindre aux membres de
la Ligue des Cent Mille et à prendre
ainsi un contact direct d'une part
avec les propriétaires récoltants de
la Gironde, d'autre part avec la clien-
tèle llourisltique elle-même en se mé-
lant à eilte durant ces trois journées,
placées sous le patronage de Comœ-
dia, du journal corporatif l'Hôtelle-
rie ,et die la pressa régionale, avec le
concours de la Ligue des Viticulteurs
de la Gironde et du journal le Vigno-
ble Girondin.
Ajoutons qu'un concours est ou-
vert entre tous les chefs d'établisse-
ments de la Gironde, à cette occasion
et que des prix d'honneur seront of-
ferts à cieux dont l'accueil, les menus,
le service et les installations auront
paru aux inspecteurs de la Ligue
(voyageant incognito) comme têts plus
particulièrement dignes d'être signa-
lés à l'attention des touristes.
Demander le programme détaillé
de ces trois journées au siège social
de la Ligue des Cent Mille" 37, rue
des Acacias, Paris; ou chez M. ,1e
dictems Jean Pjjjg, e Beirston, près
êlâyjâ fôxrcwteh -
A L'OPERA
BRUNO WALTER
conduit avec un grand succès
La Philharmonique de Vienne
Le grand chef d'orchestre
a interprété lui-même
le « Concerto en ré mineur »
de Mozart
C'est ajvec une chaleureuse sym-
pathie que Paris a accueilli l'Or-
idhesitre Philharmoinique de Vieinine
et soin chef, Bruino Walter, à
POpéra; dbnlt toutes les places
étaient occupées à l'occasion de cet
événement artistique. Musiciens et
directeur étaient dignes d'uin tel
accueiL, tarnit pour la perfection de.
1'exécutiom que pour la chaleur du
style.
Urne ambre cependant flottait sur
cette manifestation franco-autri-
chienne. M. Grueniberger, l'ancieii
ministre d'Autriche, qui s'était
tarnit dévoué pour resserrer l'amitié
artistique des deux pays et lenr
communauté de pensées, n'était
pLus Là. Cet inlassable artisan du
rapprochement artistique entre les
deux pays eût été topché et fier
d'une soirée musicale qui se place
parmi les pLus éclatantes.
Il importe de remarquer que
Bruno Walter me parut jamais
aussi persuasif ni aussi vivant
dans sa manière de conduire. Il se
(place toujours parmi l'un des pre-
miers chefs de notre époque. S'il
s'impose à ses musiciens .et à nous-
mêmes, c'est sains gesticulation
exc'e'ssive, sains démonstration exté-
rieure indiscrète. Sa mesure me
brutalise pas les temps. Elle est
toute en souplesse. S'il le faut, elle
s'efface pour laisser la musique
.nous mieux pénétrer. La physio-
nomie du chef reflète un ravisse-
ment intérieur, une joie profonde,
une absence de crispation, comme
si Le musicien échappait à la servi-
tuide des obligations" qui souvent
durcissent le geste et les-traits de
-ceux qui viennent occuper le pu'-
pitre. v
Getifce aisance d'amie, tette Jbonhoa
jmjg du Wff* «omiia gavons retootfa
146-150, Avenue des Champs-Elysées
Téléphone : JElyséea 88-81 à 86
le nuit : Pasey 00-80
JEAN DE BOVERA
Qfcecteus
Une ample comédie à cent aoftM tflve.1 -1
Et dont la jsèno est l'univers. t
- -: - (LA FONTAINE.) "-.
Paris, Seine, Seine-et-Oise : 0*25
2ge ANNEE — SAMEDI 4 MAI 1935 - N° 8.120
Départements et étranger: 0 fr. 30 1
•Tes faits du Jour
* Le pacte d'assistance franco-
soviétique a été publié hier. Le pro-
tocole publié en même temps pré-
cise qu'en aucun cas le pacte ne
jouera- si son application est con-
traire aux obligations contractées
antérieurement, ou si cette applica-
tion expose à des sanctions inter-
nationales. »
* Une graCe insurrection aux
Philippines. On annonce cent morts
cl plusieurs centaines de blessés.
* Le cabinet espagnol a démis-
sionné.
* M. Titidesco arrivé hier, à
Paris, a été reçu à deux reprises par
M. Pierre Local, qui quitte Plans
pour Varsovie et Moscou jeudi.
* Le séisme d'Ankara aurait fait-
six cents morts. Quinze villages sont
détruits.
* Hier, première audience de
l'affaire Frogé. Plaidoiries tlujour-
d'hui. L'arrêt sera rendu le 15 mai.
* L'individu qui prétendait avoir
participé à renlèvement de la petite
Nicole Marescot, a été arrêté hier,
4 Paris. Il a avoué qu'il avait monté
de toutes pièces cette machination.
Xa figure duJour
MMe Yvonne GALU
(SOOdio Piaz.)
qui'a été élue, hier, Muse de la Radio, et sera couronnée, ce soir,
au cours de la Fête des journdlistes de la Radio. Mlle Yvonne
GaMi, avec une précision remarquable et une calme maîtrise, s'est
surtout distinguée dans des récitations de Baudelaire où son talent
a fait sensation.
CEUX QUE PARIS IGNORE
- IGNORE
VALÈRE BERNARD
poète et romancier
peintre et graveur
par André NEGIS.
J'ai reçu, l'autre jour, de Valère
Bernard uni© lettre singulière, sin-
gulière par l'écriture. Des letties
toujours bien formées, car il a uin
admirable graphisme, mais trop
espacées les unes des autres et
dont les mots cahotaient pareils
aux WàgOlllS d'un train mal attelé.
Et puis des lignes mont ami, des-
cendant, presque autant que dans
les calligrammes d'Appolimaire.
Je me suis souvenu pourquoi em
lIsant cette phrase affreuse :
: Comme je vous l'ai écrit, je n'y
1 -vois plus ; la correspondance est
illla. seule distraction. Excusez donc
cette lettre. »
Pauvre cher Valère ! Lui qui a
'eüu 40uie sa vie en face du Vieux
fort, ce carrefour de couleurs 'elt de
I ornière ! S'M y a um bon Dieu,
Pourquoi a-t-il des décisions si
Cruelles ? -
La cécité du grand artiste pro-
vençal ne l'a pourtant pas eluliè-
^eimeint paralysé. Il s'est réfugié
dans la poésie, comme Midlon. Le
courrier qui m'apporta sa lettre
illle donnait aussi son déifier livre,
Lugar, un c ointe elIl vers édité par
la Société des Etudes Occitane s, a
Carcassonne.
Lugar est écrit etn une langue
curieuse qui est, comme m ein avér-
ât l'auteur, « du très vieux proveln-
çal proche du catalan ». C'est dans
cette langue que devaient parler
les troubadours. HéLas ! je crois
~e~ que les lecteurs français igino-
■reraiem-t toujours l'aventure du
•Prince occitan et de Doncelme,
Cette autre Iseut, sans la traduc-
tion que Valère Bernard a eu soin
de placer en. regard de son texte.
n. Malgré les nombreux articles
écrits sur ce grandi artise tméri'dio-
II demeuré, comme Mistral, fi-
'dèle às'a terre; malgré la 'pre;fa.ce
éeri-ie en 1002 par Paul Souchon
'POUlr la traidiuction de Bagatouni ;
«oialigré le bel article de Jean Des-
thieux paru il y a queues mois
haraud dans Le Figaro et qui
vate d'hier, Valère Bernard est en-
core presque inconnu à Paris. Cela
le,nt à pLusieurs causes dont la
Principale est qu'il n'a jamais dai-
Sné courtiser Paris et aussi qu'il
Pas vaulu 'l'imite'r son génie.
André NÉGls.
(Lire la suite en deuxième page)
OCanr twraor JOP
LA VIE PUBLIQUE
Un eandidal:
JEAN CHIAPPE
Jean Chiappe — tout le monde le sa-
vait — est un grand préfet. Mieux, un
grand Français. Mais si personne ne dou-
tait de ses remarquables qualités, d'adminis-
trateur, de son patriotisme et de son cran,
beaucoup ignoraient que ce beau tempéra-
ment eût encore à son service un don ora-
toire de tout premier plan.
A ce point de vue, la réunion de Bul-
J^r» jeudi soir, a été une jeve'iadon. Jean
Chiappe, je vous le dis après ravoir en-
tendu, est un maître de la parole. Il la
enanie, avec une aisance de grand tribun.
1 a la voix, une voix profonde, nuancée,
sait rendre tour à tour seche, tran-
chante, emphatique. Il a les silences qui
Œ^Pétuent j'émoi après les bravos de l'au-
°'r«- Il a le geste et aussi, quand on
Corn"*re son profil au nez brusque que
fausse une calvitie marmoréenne la
IP e de ses lèvres minces grosse de dédain
OUr a d' '1 l,. ,
L" la démagogie des politiciens.
d hlstoue de Jean Chiappe, l'histoire
de Sa candidature, parbleu, c'est celle du
a eVner. Cel'lo d'un haut fonctionnaire
Yant..1. P '1 ,. d
d' donne à Paris le témoignage de son
tutoient et de ses capacités pendant sept
on?ue$ années et qui, du jour au lende-
-lIal'n se , 1 l'
iï,ln' se voit jeté à la rue par ceux- là
Ge nqs qw la veille rendaient hommage à
Soyaux services.
Al - J'ai besoin de votre place : filez au
Mar0 c/
ŒIl lj"I succession enviable. Celle d'un
IIlaréohal de France. Une disgrâce qui
're a'i QC rance. ne 151grace qUI
^etnble à un avancement. Avec quelle
Sftïté, avec quel chic, ne refuse-t-il pas ce
rOtQn1l.Jl ',' 'J' '1
A 1.11at qui équivaut à l'exil.
de Amoureux de Paris, il reste à Paris. Il
Vient ~l." f" f
Vent chômeur, fonctionnaire sans fonc-
l0 1-1 taris traitement.
j.1 attend sa revanche, sa vendetta, sa
ree C .1 d' d , d'
p' au Consei l d'a d ministration de
az,IS l, , d, ..J.
Et' en qualité d'administrateur.
lui le PeuPle qui l'a acclamé jeudi soir,
lui Ou'vr,ra dimaâche les portes de l'Hôtel
Mais m t ., .,
Mais,,int-aryt, j'en suis sûr, c'est à
1 tr®une
Jean Chiappe. V Ï )rer ~l a grande voix de
=01:1 A. DELPEYROU.
o OD° O.
- LIRE:
18 38 PAGE 1
tA XJE DES FEMMES
Au vent
des jours
Auteurs et directeurs.
Si les bruits qui courent sont confir-
més, nous aurons la saison prochaine un
nombre déjà assez considérable de
théâtres dirigés par des auteurs.
Il y avait déjà le Gymnase et quasi-
ment le Théâtre de la Madeleine. Vien-
draient s'ajouter — toujours si les nou-
velles sont confirmées — les Ambassa-
deurs que dirigerait M. Edouard Bour-
det, Mlle Marie Bell devant rallier la
Comédie-Française, et la Michodière où
M. Louis Verneuil succéderait comme
codirecteur à M. Bourdet.
Il est probable que dans le clan des
auteurs purs — si l'on peut dire ! —
l'inquiétude et l'énervement vont gran-
dir. Car enfin un auteur n'a qu'une ex-
cuse à prendre ou à faire prendre — à
travers le réseau des interdictions — un
théâtre, c'est de s'y jouer., c'est d'y pré-
senter son œuvre comme il veut qu'elle
soit présentée.
Nombre d'auteurs, en effet, le disant
ou le cachant, ne peuvent plus suppor-
ter les intelligences ou les inintelligen-
ces de metteurs en scène entreprenants
et obstinés qui en arrivent à camoufler
si bien un manuscrit que l'auteur ne s'y
reconnaît plus. La solution technique et
administrative qui consiste à avoir
« son » théâtre est parfois une forme
d'assurance. Les réussites merveilleu-
ses de M. Bernstein par exemple nous
montrent à quel mécanisme d'horloge-
rie on peut atteindre lorsqu'on est à la
fois auteur et homme de théâtre.
Mais si ce mouvement continue il ne
restera bientôt plus pour les auteurs,
qui n'ont ni assez de notoriété ni esses
de fortune, d'autre refuge que « les
Quatre » et les deux théâtres subven-
tionnés. Le beau titre, la noble fonction
de directeur objectif si l'on peut dire
de théâtre aura disparue. au boulevard
du moins.
Pouvoir se dire directeur du Vaude-
ville, des Variétés, de la Porte-Saint-
Martin, etc. ce titre enviable, encore
heureusement porté pour les deux der-
niers, sera-ce bientôt partie du vieux
Paris ?
Fermeture des spectacles
- le 1er. juin 2 ,
En attendant l'organisation de la fer-
meture générale des spectaeles se pour-
suit, Les décisions arrêtées par les re-
présentants des diverses organisations
du. Spectacle ont été codifiées, croyons-
nous, et présentées sous la forme d'un
contrat positif. Tous les directeurs d'éta-
blissements sont appelés à apposer leur
signature sous ce pacte. Ça se passe
tout à fait comme à Genève, à Locarno
ou à Stresa, c'est-à-dire très sérieuse-
ment. Il faut souhaiter que les résul-
tats soient plus sérieux encore, c'est-à-
dire incontestables.
Quels sont les termes de ce pacte ?
Si secret qu'il ait été tenu Comœdia
se devait de les connaître et d'en pu-
blier du moins ce qui peut l'être sans
inconvénient. Voici:
Les Chambres doivent rentrer le 28
mai 1935. Pour le cas où le Projet die
Dai susvisé De serait pas déposé, discuté
et adopté avant le 30 mai et qu'en con-
séquence la mesure de justice nie soit
pas accordée aux soussignés.
Ceux-ci s'obligent, à partir du 31 mai
1035 à fermer leurs Etablissements de
Spectacles et à ne les rouvrir quie lors-
qu'ils auront obtenu satisfaction.
Les soussignés seront tenus au cou-
rant du résultat des entrevues et réu-
nions que les Mfembres du CoaitsieiiL de
Direction die leur Association auront
avec les Pouvoirs Publics.
Es seront réunis en Assemblée Géné-
rale sur simple convocation de Mon-
sieur [ee Président de l'Association des
Directeurs de Paris.
Cette Assemblée réunissant les trois
quarts au moins des signataires du pré-
sent acte, pourra prendre toutes déci-
sions rentrant dans le cadre des pré-
sentes.
Les signataires des présentes pour-
ront se faire représenter aux Assem-
bilées par un autre signataire et les dé..
cisions, pour être valables, devront être
adoptées par les deux tiers au moins
des Membres présents ou représentés,
les décisions obligeront tous les soussi-
gnés même absents ou dissidents.
Tout manquement aux présentes ou
l'inexécution de l'une quelconque des
décisions votées par l'Assemblée, enga-
gera le contrevenant à payer une in-
demnité de MILLE FRANCS par jour,
pendant toute Ha durée de la défail-
lance.
Les Chambres disposeront donc de
trois jours à peine pour écarter l'épée
de Damoclès. Si les « pleins pouvoirs >,
comme il en est de plus en plus ques-
tion sont votés en faveur du ministère
actuel celui-ci pourrait agir immédiate-
ment.
Mais voilà ! les pleins pouvoirs seront-
ils accordés avec une suffisante céléri-
té ? Nous sommes dans un systèmè qui
fait de la lenteur une espèce de gran-
deur.
Toutes les dispositions sont donc pri-
ses pour que, sauf l'évidence d'une im-
médiate revision de la fiscalité du Spec-
tacle, toutes les salles de Paris soient
fermées.
Tous les directeurs d'établissements,
demandera-t-on, se plieront-ils à la
discipline consentie par leurs mandants.
La question peut évidemment se poser.
Nous croyons que les défections, s'il y en
avait, seraient peu nombreuses. Et n'ou-
blions pas que l'intervention des socié-
tés d'auteurs pourrait alors être péremp-
toire grâce à l'interdiction du répertoire.
Que reste-t-il à faire au Gouverne-
ment ? A prendre la question au sé-
rieux, à agir, à ne pas laisser la saison
de Paris commencer avec ce voue sur
la tête. j
- Gabriel BOISSY..
AVENUE D'EYLAU
Au domicile
de CHALIAPINE
L'illustre malade a eu
hier matin 39° de fièvre
22, aveidu-e d'Eyliau, 5* étage. L'apparte-
ment de Chaliapimc. L'a»c«nis«uir s'arrête sur
un pai!'i«r «iécoré de tableaux (représentant des
personnages de l'époque ,roman(ique.
A côté d'une maiïle portant des étiquettes
mul,ticolo.rea. une console supporte deux ma-
gnifiques potiches chinoises qui n'ont sans
doute pas trouvé place dams lIes appartements
somptueusement bourgeois du maître.
Une ponte en chêne ciré, ojnee de vitraunc
jcouileuir de .solle.il cochant, gHisse «UT ses
gonds. Un petit chien blanc vient flairer de
visiteur.
— Madame Chai rapine.
Un vailet styll-6 nous réponld avec un accent
ao/gla» prononcé.
— Madame me quitte pas le chevet de
Monsieur Chaliapme. Si vous êtes jouma-
liste, un communiqué vous sera Tenus dans
la soirée à l'Hôpital américain.
- Les nouvelles de l'après-midi étaient-
etles metllewres ?
- Monsieur Cha'liapine a eu beaucoup de
J;ièv,re ce matin, 39° je crois.
— Quand se sont pour la première fois
manifestés ¡!.es premiers symptôme& de sa ma-
ladie ? - '-' .-. - *■
- Monsieuir était à bord du Paris qui lie
,ramenait des Etats-Unis, c'était exactement
le 22 'avrit Le mal ne cessant d'empirer de-
puis, on fut obligé de 'le transporter du bateau
à l'hôtel daDls une civière. Le moral de
Monsieur Ghaliapine est heureusement excel-
.lent et c'est avec un confiant optimisme qu'il
.reçoit les soins empressés de son entourage.
On saune à 9a porte, un tëlégraphiote
apporte un message qui vient s'ajouter aux
,innomb..a.Mes télégrammes qui s'entassent sur
!e marbre d'une commode du piltis autbem-
.t:kJUe Grand Siècle.
Dans Te vaste appartement, la sonnerie du
téléphone retentit.
Flegmatique, ce seirviteur impejccablle du
maître rassure, réconforte des angoisses loin-
taines. Emouvant témoignage de 1 Admiration
des -foules pour ceîui dont la grande voix
a au conquérir Ile monde. — L. A.
Une amélioration
dans l'état de santé de Chaliapine
Let detpaières nouvelles que noue avons pu
aivoiir de Chaliapine soat (meilleures. La nuit
précédente a été meilleure et la fièvre a
baiteé. Mme OiaTiapùoe et Ses membres de
la famille de 'l'JlWtre chknteur sont à son
idhevet, étrânts par l'anxiété que l'on devine.
Les indices d'une amélioration nettement
accusée laissent d'autant plllus pllaice à l'espoir
que cette persistance du mieux s'est mainte-
nue au cours de là journée d'hier. Mine Cha-
lNpme nous a «Me-même «Aédaré qUJO S'a tem-
pérature est tombée à 37°7 ot que 'la jouïwée
A été calme. Les docteurs qui le Wijçnent ont
ordonné île cailme absolu. Personne n est adbiiis
auprès du mafaride à qui est tnlteiidite toute
conversation, pour éviiter une nouvelle pous-
sée de température.
MONTMARTROISES
Votez pour moi !
1
Ces candidats sont gens candides
Et dam le vide
A ceux qui vont voter pour eux
"Ils balancent des balivernes
Ils notis gouvernent
Avec du songe et des mots creux
Ah! combien je préférerais
Simplement un candidat qui
Me tiendrait sans faire de frais
Ce discours si court mais exquis
« Votez pour moU
« Sans chercher à savoir pourquoi
« Votez pour moit »
Ne rien promettre est plus adroit
Ils promettent beurre et crème
Au pauvre ayant faim
Sans savoir s'ils pourront même
Lui donner du pain.
e Votez pour moil
Sans chercher à savoir pourquoi. »
II
Tel Liais XII a dit : « J'oublie,
a Les vilenies
« Qu'on fit au duc d'Orléans », tels
Nos sires s'ils sont élus laissent
Choir leurs promesses,
Qu'ils soient d'un ou d'autre Cartel
le rWe a un franc candidat
Qui proclamerait sans mentir
— Si je sollicite un mandat
C'est qu'il me fera bien plaisir
« Votez pour moi 1
« Sans chercher à savoir pourquoi.
Votez pour moit
« C'est ma profession de foi.
e Comme je suis un apôtre
« Sans opinion
« le puis Jonc avoir la vôtre
« A l'occasion.
c Votez pour moi!
« Sans chercher à savoir pourquoi. »
III
S'ils tenaient un jour leurs promesses
Dans leur simplesse
Ils n'auraient, la prochaine fois,
Plus rien, non, plus rien à promettre
Au Peuple Maître
En lui disant : Vote pour moil
On dit qu'ils changent. Fausseté!
Ils ont toujours la même peau,
La même peau de députés
Ou conseillers municipaux.
Votons pour eux 1
Ayons un geste généreux
Volons pour eux!
Puisque ça doit les rendre heureux
Qu'ils soient modérés, extrêmes,
Qu'ils soient pour le Roy,
Pour Moacou, pour plus loin même.
Qu'ils soient ce qu'ils soient.
Votons Jeux fois
Sans chercher pour qui ni pour quoi,
Jean BASTIA.
A LA PORTE SAINT-MARTIN
yoici Mme Ritter-Cjampi dans La Traviata, où elle remporta hier soir
— première représentation de la grande saison lyrique organisée par
M. Maurice Lehmann, à la Porte-Saint-Martin — un magnifique succès.
(Studio Lion.)
ECIHI OS'
Un proverbe indigène.
Q
ui se trouve d'actualité. Il ne
sera peut-être pas du goût de
nos marxistes intégraux et de nos
socialistes anti-capitalistes et enne-
mis de la propriété, mais il exprime
remarquablement ce que pensent,
disent et répètent aujourd'hui nos
paysans français, brimés à droite et
à gauche, à l'extrême-gauche sur-
tout.
Ce proverbe indigène dit tout sim-
plement : « Si vous m'ôtez ma terre,
vous m'ôtez ma vie ! »
La Palissade, dira-t-on. Il est,
hélas ! aux jours que nous vivons,
des vérités essentielles qu'on ne
saurait trop crier.
Pourquoi ne prendrions-nous pas
notre sagesse parmi les indigènes
de nos colonies ?
Nous n'avions pas pris
le Pirée.
N
on, nous n'avions pas pris le
Pirée pour un homme tout en
paraissant prendre la Tarentaise
pour une femme.
Notre écho sur les coiffes de la
Tarentaise à propos de l'élection de
la duchesse de Savoie se titrait :
« Rendons à la Tarentaise. », il
s'imprima : « Rendons aux Taren-
taises. »
Félicitons-nous de l'erreur typo-
graphique ; eUe nous a valu d'un
spirituel Savoyard une lettre recti-
ficatrice et. d'apprendre le chiffre
exact des originaux de Savoie rési-
dant à Paris.
Quatre-vingt mille, tout simple-
ment. Voici une colonie qui compte
et des plus sympathiques.
HORATIO.
(L'ire ta suite, en troisième page.)
Un quart de Siècle.
Ce qu'on lisait dans Comœdia
le 4 mai 1910
* Après la Salamé de Mariotte à la
Gaîté-Lyrique, l'Opéra vient de don-
ner la Sattomé de Richard Strauss, avec
Mme Mary Garden, M. Muratore et M.
Dufrance dans les principaux rôles.
* M. Marbeau, curé de Saint-Ho-
noré d'Eylau a été sacré évêque de
Meaux.
* MM. de Poligny et de Lesseps se
sont battus à l'épée et au pistolet sans
résultat.
* M. Armand Fallières occupe depuis
hier soir le palais de Rambouillet.
* Forain prétendait hier dans un sa-
lon que Michel-Ange n'eût jamais osé
faire des Radins. Ce trait est quelque
peu commenté.
* M. Imbart de la Tour vient de don-
ner une audition de ses élèves en son
hôtel de la rue de la Rochefoucauld.
* M. Eugène Brieux a reçu son épée
d'académicien à l'Ecole Turgot.
* M. Barchet expose au Salon des
Artistes Français un beau portrait de
Jean Richepin en robe de chambre.
* Le gouvernement impérial du Japon
procède par les soins de MM. Rothschild
frères à l'émission d'un emprunt de 450
millions de francs, exclusivement ré-
servé au marché français et destiné au
remboursement des dettes intérieures.
POUR L'ART LYRIQUE
ET LA SAISON DE PARIS
La première liste
des inscrits
an Concours de Ténors
dont la finale
aura lien à l'Opéra
le 2 Juin
Nous avons puiblié hier une
première liste de concurrents en-
gagés dans le sensationnel tour-
noi de ténors organisé, avec l'aide
précieuse de l'Opéra et de la
Gaîté-Lyrique, par l'Union des
Maîtres de Chant et par Comoe.
dia.
Nous pouvons dire dès aujour-
d'hui que la liste des engage-
ments est imposante. Elle compte
déjà une soixantaine de noms !.
Voici aujourd'hui une deu-
xième liste :
28 liste des engagés :
MM. Gaston Caulier
Yves Chabaut
Jean Christian
René Compin
Bernard Convers
Jean Dell'via
Marcel Déom
Marcel Dollé
Mareel Dreuilhe
Louis Durand
Jean Fabre
René Frenkel
Rappelons aux retardataires
qu'ils n'ont plus que jusqu'au
20 mai pour s'inscrire.
Envoyer les demandes à M.
Salignac, président de l'U. M.
C. F., 71, rue de l'Assomption
(Paris) ; y joindre un mandat de
50 francs pour droit d'inscrip-
tion, et une petite photo format
carte et, si possible, le morceau
choisi.
Nous publierons incessamment
toutes les indications utiles pour
les voyages et les épreuves elles-
mêmes.
LE 311 M.A\II
li
POUR LES FÊTES DE PARIS /1
RETENEZ CETTE D4TE 1
La première grande soirée et l'une des p'us gaies aura lieu
A MONTMARTRE
au célèbre
MOULIN DE LA GALETTE
En pleine atmosphère d'époque, ce sera :
Le Bal Toulouse-Lautrec
organisé au bénéfice de l'ŒUVRE GENERALE DE L'ENFANCE
Sous le patronage de COMŒDIA
Direction artistique de M. Paul COLIN
AU THEATRE DE LA MICHODIERE
w BICHON 99
comédie en trois actes de M. Jean de Letraz --
On 'ne saurait écrire de oeWe co-
tnJédie qirelife manque d'éclat. Elle
est un éclat d'un bout à 'l'autre ; un
éclat de rire. Rire sera, je cems, cte
longs soirs,, le propre des specta-
teurs eit des spectatrices au théâ-
tre die la 'l\hc:hodièl'e. Le propre,
non le salo.
Llii'IiafK'é du public n'est obtenue
ici par aucun propos foncé, p-ar
aucune d'e ces répliques 'bravant la
pudeur; ni .caJleçonll>eritets, ni co-
chonneries, Je comique jaillit 'tout
nature'Memenit du jeu des situa-
lions, et ce jeu, M. Jean de Letraz
J'a réglé avec une virtuosité tech-
nique qu'il faut admirer, en ban
hOII']ryge'!' de théâtre, partait, il
faut iJ:e dire, d/une idée meuve, ce
q.ui n'est. pas un mince mérite à
son actif.
Pour obtenir le déclic voulu et
l'enchevêtrement de l'intrigue, la-
quelle se trouve dénouée au troi-
sième acte comme ces foulards aux
vingt noeud's que -le, prestidigita-
teur étale d'une simple cliique-
naude, il a eu recours à des per-
sonnages sans doute con'vention-
•nefe mais bien typés et dont Tes
caractères, en s opposa,nit, détélimi-
nent s eu l's le coniiiit et en accrois-
sent la drôlerie. Au total : du bon
ouvrage et la très heureuse con-
ception de deux rôles d'hommes,
l'un timide et l/'autre emporté, lais-
saint aux ih'te'iprètes toute marge
là leur fantaisie personnelle, ce
qui a permis à M. Victor Boucher
--------- 41
de se remontrer à nous dans une
de ces incarnaitions qui Lui sont
propres et détermimèrent Le succès
de sa carrière. L'histoire est ingé-
nieuse. „
Augustin, braive garçon, timide
mais s'érieux, très entendu en af-
faires, est le secrétaire d'Edmond
FOflitalliges, industriel en associa-
tion avec Oamlbier, d'ans une mai-
son de bicycLetites. Fontanges est
violent et brouillon; tout le monde
tremble autour de lui.
H n'aidimpt pas qu'Augustin, dont
if. ne saurait se passer, se permette
de faire la cour à. sa fille, car il
entend marier celle-ci à Gamlbier,
do.nt lie dévouement financier lui
est indispensable. 01', Christiane, la
jeune iUle et Augustin, s'aimeint.
Gomment parviendraient-ils à tlé-
chir un père intraitable?
Il arrive que Jacques, le frère
de Christiane, apprend d'une maî-
tresse'qu'elle a eu de lui un éll-
fa. nit., né à sept mois, et dont elle
entend se débarrasser devant se
rendre en Amérique. Elle menace-
de mettre l'enfant à l'Assistance
publlŒ'q'ua et de tout révéler aux
parents. Terreur de Jacques qui'
se comMe à sa sœur; joie d'Hen-
Mette, qui voit en cet enfant provi-
dentiel, qu'elle s'attribuera en en
af.tri'bua¡nlt la paternité à Augustin^
le moyen de mettre son père de-
vant le fait accompli. :
ARMORY.
(Lire 'la suite en deuxième page)
Une. scène de l'amusante comédie de M, Jean de Letraz, avec Mme Clara
Tambour, et M. Jacques. Tarride. --. -- -- -
La Ligue des Cent-mille
prépare cette année
3 journées girondines
sous le patronage
de Comœdia
Un concours est ouvert
entre tous les chefs
d'établissements de la Gironde
-
La; Ligue des Cent MiUe (que pré-
sident MIM. Gaston-Gérard eit Paul
Reiboux et qui syndiqua >1 es touristes
gourmands désireux de trouver par-
tout bon accueil! et bons repas pour
des prix accessibles à toutes les
bourses) annonce pour des 1er, 2 eit 3
juin prochains trots journées giron-
dines: ce seront trois journées d'ins-
pecttions et d'excursions. Le 1er juin
à iLibourne et autour de Libdurne et
Saint-Emilion avec visite de chais,
repas démonstratifs, etc.; le 2 juin
à Blaye et dans le Blayais co-neours
de tenue de chais, concours de crus
non clasisés (vins rouges et blancs),
repas irégionalisiies, fête's et récep-
tions à Ëerson et chez les proprié-
taires; le 3 juin, journée bordelaise
et distribution des récompenses.
L'intérêt, d'une telle initiative
n'échappera ni aulX touristes ni aux
hôteliers qui Sont cordialement inr-
violés à se joindre aux membres de
la Ligue des Cent Mille et à prendre
ainsi un contact direct d'une part
avec les propriétaires récoltants de
la Gironde, d'autre part avec la clien-
tèle llourisltique elle-même en se mé-
lant à eilte durant ces trois journées,
placées sous le patronage de Comœ-
dia, du journal corporatif l'Hôtelle-
rie ,et die la pressa régionale, avec le
concours de la Ligue des Viticulteurs
de la Gironde et du journal le Vigno-
ble Girondin.
Ajoutons qu'un concours est ou-
vert entre tous les chefs d'établisse-
ments de la Gironde, à cette occasion
et que des prix d'honneur seront of-
ferts à cieux dont l'accueil, les menus,
le service et les installations auront
paru aux inspecteurs de la Ligue
(voyageant incognito) comme têts plus
particulièrement dignes d'être signa-
lés à l'attention des touristes.
Demander le programme détaillé
de ces trois journées au siège social
de la Ligue des Cent Mille" 37, rue
des Acacias, Paris; ou chez M. ,1e
dictems Jean Pjjjg, e Beirston, près
êlâyjâ fôxrcwteh -
A L'OPERA
BRUNO WALTER
conduit avec un grand succès
La Philharmonique de Vienne
Le grand chef d'orchestre
a interprété lui-même
le « Concerto en ré mineur »
de Mozart
C'est ajvec une chaleureuse sym-
pathie que Paris a accueilli l'Or-
idhesitre Philharmoinique de Vieinine
et soin chef, Bruino Walter, à
POpéra; dbnlt toutes les places
étaient occupées à l'occasion de cet
événement artistique. Musiciens et
directeur étaient dignes d'uin tel
accueiL, tarnit pour la perfection de.
1'exécutiom que pour la chaleur du
style.
Urne ambre cependant flottait sur
cette manifestation franco-autri-
chienne. M. Grueniberger, l'ancieii
ministre d'Autriche, qui s'était
tarnit dévoué pour resserrer l'amitié
artistique des deux pays et lenr
communauté de pensées, n'était
pLus Là. Cet inlassable artisan du
rapprochement artistique entre les
deux pays eût été topché et fier
d'une soirée musicale qui se place
parmi les pLus éclatantes.
Il importe de remarquer que
Bruno Walter me parut jamais
aussi persuasif ni aussi vivant
dans sa manière de conduire. Il se
(place toujours parmi l'un des pre-
miers chefs de notre époque. S'il
s'impose à ses musiciens .et à nous-
mêmes, c'est sains gesticulation
exc'e'ssive, sains démonstration exté-
rieure indiscrète. Sa mesure me
brutalise pas les temps. Elle est
toute en souplesse. S'il le faut, elle
s'efface pour laisser la musique
.nous mieux pénétrer. La physio-
nomie du chef reflète un ravisse-
ment intérieur, une joie profonde,
une absence de crispation, comme
si Le musicien échappait à la servi-
tuide des obligations" qui souvent
durcissent le geste et les-traits de
-ceux qui viennent occuper le pu'-
pitre. v
Getifce aisance d'amie, tette Jbonhoa
jmjg du Wff* «omiia gavons retootfa
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