Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-09-09
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 09 septembre 1927 09 septembre 1927
Description : 1927/09/09 (A21,N5360). 1927/09/09 (A21,N5360).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k76512200
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 25/05/2015
r
I J-L* ANNEE. — N° 5360. A LE NUMÉRO: CINQUANTE CENTIMES rue Saint-Georges. -+Tél.: Tmdaine 70-00, 01, 02 VENDREDI 9 SEPTEMBRE 1927.,
Gabriel ALPHAUD
Directeur
,..Une ample comédie à cent actes divers
Et dont la scène est l'univers
(LA FONTAINE.)
Tout lecteur Je COMŒDIA
contractant ou renouvelant
dès aujourd'hui
UN ABONNEMENT D'UN AN
aura droit à l'une des
PRIMES MAGNIFIQUES
dont nous donnerons bientôt le détail
Tout lecteur Je COMOEDIA
contractant ou renouvelant
dès aujourd'hui
UN ABONNEMENT D'UN AN
aura droit à rune des
* PRIMES MAGNIFIQUES
dont nous donnerons bientôt le détail
j^crtse de l'Intelligence )
1
La critique à la plage
—— .060-
1 - Nous vendons les mêmes auteurs et
res mêmes livres. Il n'y a aucune diffé-
de goût de la clientèle d'été à la
*llentèle d'hiver. Nul .traité d'histoire
ch de philosophie, sauf quelques bro-
Ufes touristiques. Les gens qui vien-
i,~t ici veulent d'abord se distraire. Ne
l l ubhez point.
III le libraire dont j'enregistre exacte-
dent les paroles dispense aux baigneurs
cette plage provençale des gris, du
cuir repoussé, des stylos, des cartes pos-
t! es. Il aligne et entasse dans une ar-
Outiqu e les volumes multicolores,
Sa ues, pour la plupart, au « retour »
sari* gloire et au pilon fatal. Je le con-
CilS d A' ,
'Il depuis toujours. Après m'avoir tenu
J5* les écrivains et les maisons d'édition
Sa Propos que je rie rapporterais guère
I,.ns soulever toute la France qui vit de
jvlIîîS primé, il me regarde avec commisé-
t On et ajoute : - ,
Inutile de vous dire que je n'ai
~u qu'un exemplaire de votre dernier
^yrage. Pourquoi diable aussi vous
Vlsez-vous de farcir vos prétendus ro-
,^ns de discours abracadabrants ou
be égers au sujet ? Inventez donc de
,/es aventures et racontez-les bonne-
ent,
itnJe fis un geste qui confessait mon
Puissance. Puis je repris :-
j La vérité : qu'est-ce qui est le plus
tInandé ?
Dekobra. Je vous réponde sans hé-
: Dekobra. J'en commande, j'en
/ande encore. Lui seul tient quand
tout le reste baisse. Ce n'est
j?t-être pas épatant mais c'est ainsi.
^vec timidité je désignai sur les
j^°Hs des œuvres de Maritain, de Va-
tv" » de Claudel et j'appris qu'ils
aient chacun deux ou trois lecteurs.
Non, conclut mon libraire, non la
Ot !lrle n'est pas intéressante. Il y a le
■ les retours et on ne nous donne
e le trente pour cent.
*
* *
ijr inspection intellectuelle, si j'ose dire
le Plage a confirmé ce premier témoi-
La&e. Entre les mains brunies des bai-
bUses j'ai vu surtout des publications
On marché. Le tennis, le dansoir,
~o m'ont semblé de plus en plus man-
L^s-longs, loisirs et réduire à presque
"en la. part faite à l'esprit. Comme on
Attendrait justement d'ailleurs, les
pinces méridionales sont moins fer-
*
es lectrices que celles du Nord et le
q el qui mûrit la méditation y encou-
alZe peu les âmes ordinaires. Seul un
turit homme à cheveux longs et en
IllJiitna m'a croisé, serrant sous son bras
y Numéro des Cahiers d'art et de la
v oll'elle Revue Française. Il portait sur
SJW glabre et fermée le signe de son
Sn et il ne doutait point qu'un dieu
l'h^itât en lui. J'ai pensé qu'il eût lu
lv Profit les Trois Mousquetaires.
ij* ai guetté dans lés conversations te-
HJ? assez haut pour qu'on ne fût guère
wIscret en les écoutant, les traces de
11lttSées qui s'y pourraient glisser. Il est
°ut question de promenades, de mo-
jjj t' d'essence, des jambes qui seront
'fi^ d'essence, des jambes qui seront
es ce so*r au concours de mollets
lét asmo et, chez les gens graves, de
de la spéculation sur les terrains.
ltri n tournant rapide de ces propos il
it 1Ve qu'on parle pourtant de ce qu'on
it.
>^- Jeune homme qui, l'an passé, com-
Proust à du macaroni discourt
e f
ttt, fois de Giraudoux.
ire Je ne vous conseille pas, dit-il, de
ln..Ces bouquins-là. On s'y endort.
y a rien ni personne. Je n 'ai pas su
to, au delà de la dixième page d'Elpé-
10,, Pensez donc, on y raconte l'his-
,rjl,, d'Ulysse et c'est une barbe de
Quant à Bella ou Eglantine
lU'es^-ce que ces bonnes femmes dont
,^e voit ni bras ni tête et dont on ne
.^eme pas où elles sont nées ? Tous
e'Aérateurs à la mode. c'est des ba-
,,;\( !
Il dit. Et une jolie blonde toute
dans la compagnie, secoua les
>Qr ,Fes de sa cigarette et déclara qu'au
v de la mer elle préférait Claude
i hlere à Loti. « Il est », soupira-t-elle,
t" Us à la page ».
avoua Ie gros homme d'une
It MoI,. avoua le gros * homme d'une
es rSe 18 chevaux, moi ie n'aime que
ç0rttans policiers.
Pendant, à l'écart, une jeune fille
Cn style dont les cheveux n 'étaient
)as r?'S, lisait le Barrage. Elle dit à sa
"'il d qu'elle trouvait ce livre bien fait.
iti aine mûre inc l ina sur sa bro d erie
11) r- aIne mûre inclina sur sa broderIe
111 cou Puissant. Elle approuvait: elle
riu le,, sentiments patriotiques de M.
ie s: Bordeaux et on vit, par la suite
it -l'I' n commentaire, qu'elle le confon-
i*it ^eine de suavité, avec M. René
, Àkit , Pleine (le -,uav1 t4-' avec M. René
S
ht en I: sur ;in f ane u:;c "-une 9,.,
L~~ gris lisait rApptl de la Rcutf.
':l. E: Penchée vers la prose sévère de
tstaunié, elle ne passait pas une
a chevelure, entier? posait 'le
la sbe SUr la nuque laiteuse Au coin
sç uche un pli amer, un sourire
rancune à l'ironie. C'est
kill e trace d'intelligence que j'aie ren-
e sur ces bords.
*
Je ** tirer de cette en-
Y°udrais pas tirer de cette en-
eridique des conclusions trop pes-
• Ou trop absolues. Mais il faut
ai^s<îr parler les faits ei dissi per
in j,arler es aIts e, (.jlissipei
SI) .., , ,
^','-,rr'sss A qu-
re dîs auteurs augmente celui
des lecteurs baisse et la lecture elle-
même, par la matière comme .pa: 'a ma
nière. accuse une faiblesse croissante des
esprits. On n'étudie plus guère après
l'école et si on lit c'est pour se divertir.
non pour se nourrir. Voyez de quel air
indifférent et las on tourne les pages ou
en en saute, — et beaucoup méritent
d'être sautées. On par-ourt son journal,
on parcourt un volume tt d'aucuns, dont
on aurait mieux att"'J:';u, ne se sont-ils
pas bornés aussi à parcourir l'Evolution
Créatrice ou les mémoires sur les théories
d'Einstein ? Il est si facile, quand on
n'a pas su lire, de parler de ce qu'on
n'a pas lu. Cette facilité, peu à peu,
gagne toutes les classes de la nation.
La crise du livre, entre tant d'autres,
est une crise économique. Il ne serait
point si surprenant qu'elle fût aussi une
crise de l'intelligence. Nous menons une
vie tumultueuse, rapide, difficile et qui
se prête peu aux bonnes études; nous
tenons pour acquis que, passé le collège,
nous n'avons plus à nous instruire et
qu'il nous suffira de nous entretenir; les
choses enfin qui ne sont pas d'un intérêt
terrestre et immédiat nous retiennent de
moins en moins. Ces déficiences diver-
ses, effets plutôt que principes, expli-
quent trop bien une débilité spirituelle
assez grave pour que nous commencions
à ne la plus sentir.
Comment ramener à quelque sens de
la lecture les fervents de l'automobile
ou du. camping, comment replacer de-
vant les aspects éternels de la vie des
cerveaux dévoyés par la facilité, à la
fois, et la difficulté de vivre ? Certes,
une formation de la jeunesse plus humai-
ne, plus générale et allégée, fût-ce dans
une faible mesure, des soucis d'un utili-
tarisme mortel préparerait aux écrivains
passés ou présents un autre public.
Nous n'avons point à garder cet
espoir, considérant l'Université telle
qu'elle est, telle surtout qu'on la veut
faire. Mettrons-nous notre confiance
dans la critique ? Encore faudrait-il que
l'on consentit à l'entendre et le moyen
d'imaginer que l'on écoute le commen-
taire si l'on passe si légèrement sur
l'original ! Non, le mal est trop grave
pour que l'on songe à le traiter désor-
mais par des palliatifs. .~--,
Gonzague Truc.
Une loi s.v.p. ? 1
Des merveilles françaises
perdues pour la France
La dispersion d'une collection artistique,
fruit du labeur de toute une existence, ou
d'une bibliothèque qui représente parfois l'ef-
fort y continu de plusieurs générations sont
toujours choses attristantes. Mais l'argument
sentimental ne tient pas devant certaines né-
cessités impérieuses.
Mais comment, et à plus juste titre ne
pas s'indigner lorsque des richesses françai-
ses passent les frontières, au lieu d'enrichir
notre patrimoine national, ce patrimoine au-
quel elles appartenaient implicitement.
On vient de disperser aux enchères, un lot
très important de livres, manuscrits et d'in-
cunables picVenant de la bibliothèque du
château de la Roché-Guyon. (Le titre de duc
de la Roçhe-Guyon date de 1713 et c'est l'un
de ceux dont s'enorgueillirent alors les de
la Rochefoucauld).
Le total des prix obtenus pour les manus-
crits incunables et livres du XV0 et XVIe siè-
cles s'élève à 1.393.000 francs.
Beau chiffre en vérité. Il paraît moins
agréable toutefois de relever le nom d'un li-
braire de Londres comme acheteur de deux
pièces telles que la Fleur des Histoires d'O-
rient et le Livre des Merveilles d'Asie. Le
premier est un manuscrit du XIVe siècle sur
vélin de 266 pages orné de très belles minia-
tures « rédigé sous la dictée de l'auteur par
Nicole Falcon ». L'auteur c'est Hayton ou
Haycon, prince d'Arménie, seigneur de Kor-
gos près de Chypre, qui mourut moine à.
Poitiers en f 308.
Quant au second, c'est le manuscrit de
Marco Polo qui fut ramené en France au
XIVe Siècle par Thiébaut de Cépoy, repré-
sentant à Venise du fière de Philippe-le-Bel.
Est-ce quc. ces pièces qui ont, indépendam-
ment de leur valeur propre, un intérêt histo-
rique et géographique ne devraient pas plu-
tôt prendre le chemin de la Bibliothèque na-
tionale ?
Ce n'est pas tout. Un manuscrit datant
vraisemblablement de la fin du XIIIe siècle,
d'une œuvre d'Adam le Roi Le Roman de
Cléomadès, a pris 'également le chemin de
Londres. La bibliothèque de l'Arsenal pos-
sède le seul autre manuscrit de cette œuvre
qui a été composée par le ménestrel en l'hon-
neur de la tille d'Henri III, duc de Flan-
dre. Le texte en a été publié en 1865 ; il
est très différent de celui qui vient de tra-
verser la Manche.
Enfin, des Chroniques de Saint-Denis. or-
nées d'une grande et de 36 petites minia-
tures sont passées, pour leur part, moyen-
nant 170.000 francs, de l'autre côté du Rhin.
N'insistons pas, bien que la liste ne soit
malheureusement pas close. Mais s'il existe
maintenant une loi pour empêcher les vieil-
les pierres de1 chez nous d'être transplantée,,-
en terre étrangère, ne paraît-il pas juste que
nés mesures soient envisagées aussi pour sau-
ver les premiers témoignages de notre art et
de notre esprit?
Jean Vincent-Bréchignac.
« Le Joueur de luth », par Francesco Salviatti-Pontormo
Ce chef-d'œuvre n'est pas inconnu, puisqu'il fait partie des collections du Musée
Jacquemart-Andrét à Paris.1 Toutefois, il est fort peu connu et ne jouit. pas, comme
l'observait M. Sacha Bernhardt dans sa réponse à notre enquête sur aies trois tableaux »,
de toute la réputation qu'il mérite, ainsi que chacun peut s'en rendre compte.
Pour l'Art français
Il faut à nos t eatres cc su b ventionnés
de véritables subventions
Une nouvelle nous arrive de Zurich qui
ramène opportunément l'attention sur cette
question toujours soulevée, toujours vaine-
ment soulevée, chaque jour plus sévère, qui
est la question des subventions à nos théâ-
tres d'Etat. *
Donc, la ville de Zurich vient d'être obli-
gée d'élever à 320.000 francs suisses la
subvention qu'elle accord'ait à son Théâtre
Municipal.
Pour la saison de 1926-1927, un déficit
de près de 100.000 francs a été constaté
par le conseil d'administration, et le même
conseil a reconnu, d'abord que le nombre
des spectateurs a notablement diminué, en-
suite qu'il est impossible de pousser davan-
tage les mesures d'économie s'ans risquer
de diminuer la qualité des représentations.
Le déficit devait donc aller grandissant.
[1 n'y avait qu'une solution : que la ville
de Zurich accrût la subvention de son théâ-
tre. Elle l'a portée à la somme de 320.C o
francs. Pour une ville suisse voilà, n'est-ce
pas, une jolie somme ?
Comment songer, après cel'a, qu'un pays
comme la France, qui fut et aurait pu rester
longtemps encore le premier entre tous par
s'a production théâtrale, qui eût gardé la
maîtrise dans un art le plus susceptible
d'agir sur les autres peuples, comment son-
ger, dis-je, que ce pays n'affecte que som-
mes 'aussi dérisoires à nos théâtres natio-
naux ?
Voici l'heure de rappeler encore que si.,
en 1840, le gouvernement du jour décidait
d'attribuer 250.000 francs à la ■ Comédie-
Française,- cela signifie qu'il lui faudrait,
au bas mot, aujourd'hui,, deux millions; eue
les 800.000 francs de l'Opéra ne paraissent
suffire que parce qu'il se trouve un ou plu-
sieurs riches seigneurs acceptant de. dila-
pider. de la sorte leur fortune personnelle,
que l'Opéra-Comique est d'une gestion si
difficile qu'il faut avoir recours à toutes
sortes de combinaisons ou d'affaiblissement,
dans la qualité des spectacles, enfin qu il est
tout à fait dérisoire de donner 100.000
francs à l'Odéon.
Dieu s'ait combien de malheurs découl,ent
de cette situation ! A peu près tous les- in-
cidents, toutes les tares, toutes les erreurs
dont on accuse la direction ou 1 adminis-
tration de ces théâtres, toutes les intrigues
de celle-ci ou de celui-là pour bénéficier de
passe-droits, l'abus des congés à la Comé-
die-Française, les petites injustices qui en
résultent, sans parler des irritations consé-
cutives, tout cela peut se ramener à une
cause unique : insuffisance de la subvention.
Si l'Opéra-Comique avait une subvention
décente, il pourrait assurer des spectacles
à peu près toujours suffis'ants ou impecca-
bles; si l'Odéon était de même favorisé, on
pourrait imposer une ligne plus stricte à
sa direction et éviter le scandale des appoin-
tements lamentables.
De même, et plus profondément encore,
( comme il serait facile de le démontrer par
des exemples précis ) à la Comédie-Fran-
çaise, l'administrateur pourrait administrer,
les sociétaires pourraient être contraints de
rester là au lieu de Courir le monde, la
troupe pourrait être réduite d'environ un
cinquième, et l'on ne verrait pas cet autre
sc'andale que,. dans notre.. premier théâtre
d'Etat, des hommes et des femmes soient
payés à peu près comme des domestiques.
Tant que nos finances se sont trouvées
en péril, il était naturel que les sacrifices
portassent d'abord sur ce chapitre du bud-
get. Mais maintenant que le plus mauvais
moment est passé et parce que la France
est avant tout et deviendra de plus en plus
une puissance de l'intelligence, il est né-
cessaire que l'on songe à ne pas voir péri-
cliter, et peut-être disparaître à jamais, un
art qui fut le miroir de notre société et de
notre plus pur esprit, un art qui porta si
haut le renom de notre pays.
Nous sommes sûrs que M. Herriot, qui
connaît la puissance de ces vertus spirituel-
les, voudra être le ministre qui fortifiera et
épurera par ce moyen, plus direct qu'on ne
croit, notre 'art dramatique.
(iabriel Boissy.
Pour enseigner l'agriculture
dans les écoles normales
Les indéniables succès obtenus dans quer-
ques communes attestent le rôle essentiel que
peuvent jouer les instituteurs pour l'éduca-
tion professionnelle des agriculteurs. Il est
donc indispensable qu'ils -y soient préparés
dès leur passage à l'Ecole Normale.
Cette question de la réorganisation de l'en-
seignement agricole dans les Ecoles norma-
les d'instituteurs, qui était à l'étude devant
une commission interministérielle, vient d'a-
boutir à un accord entre les ! ministres de
l'Instruction publique et de l'Agriculture.
Un nouveau programme comportant exten-
sion des études pratiques agricoles, avec vi-
sites d'exploitations agricoles, modèles et d'é-
coles d'agriculture, va être mis en vigueur
dès la rentice d'octobre, à titre d'essai dans
une vingtaine de départements. Aussitôt que
les résultats de cette intéressante expéi ience
auront pu être appréciés, la réforme sera
progressivement étendue, en l'adaptant aux
besoins de chaque région.
L'instituteur rural, plus étroitement asso-
cié à son milieu, mieux à même d'éveiller et
de fortifier la vocation paysanne chez ses élè-
ves, capable de rénover l'enseignement agri-
cole, exercera une influence plus pénétrante
sur les populations dont il est le conseiller.
Il aidera ainsi à l'intensification de la pro-
duction- agricole, indispensable au relèvement
économique du pays.
Manet et PEspagne
4 :
L'Espagne joue -un rôle certain dans l'œu-
vre de Manet et. les sujets espagnols l'ont
souvent inspiré. Cela est bien fait pour in-
téresser les Espagnols et l'idée était bonne
de publier une traduction en espagnol des
passages du livre de Théodore Duret qui
traitent particulièrement ce sujet. Cette tra-
duction est due à Ventura Garcia Calderon ;
son -livré est très bien illustré par vingt-six
grandes reproductions des ouvres les plus
importantes de .'Manet, choisies particulière-
ment parmi les toiles espagnoles.
Quelques-unes des personnalités figurant dans la promotion
Le promeut Lecène Le professeur JanetM. Marcel Batilliat M. Mario Meunier M~s H. Garnier Mlle L. Grandjean M. Philipp M. Escalaïs M. Paul Vidal
à.
La promotion dans la Légion d'honneur
pour l'Instruction publique .et les Beaux-Arts
Nous apprenons que la promotion des
croix du Ministère de l'Instruction publique
paraîtra au Journal Officiel dimanche pro-
chain, 11 septembre. On sait que cette
promotion, en vue d'un examen sérieux,
avait été quelque peu différée. Elle pré-
sente un très bel ensemble et l'on félicitera
M. Herriot d'avoir su distinguer en même
temps que de très éminents universitaires
quelques-uns de nos artistes les plus illus-
tre, les plus estimés et maints écrivains
de la plus brillante qualité. Il est vraisem-
blable d'ailleurs qu'une seconde promotion
comprendra quelques autres noms, des
plus estimés, dont les titres n'avaient pu
être examinés à temps.
En tête de cette promotion figure le nom
de M. Marcel Prévost, membre de l'Acadé-
mie Française, qui est élevé à la dignité
de grand officier de la Légion d'honneur.
M. André Messager reçoit la cravate de
commandeur.
Cette promotion, qui comprend en outre
15 rosettes d'officier et 68 croix de cheva-
lier, sera complétée, dès le début d'octo-
bre, par une liste supplémentaire actuelle-
ment soumise au Conseil de l'Ordre, en
exécution des dispositions de la loi du
8 juillet, relatives aux titres exceptionnels.
On relève, parmi les croix d'officier, les
noms de M. Pierre Janet, professeur au
Collège de France; de M. Rebelliau. direc-
teur de la Fondation Thiers; de MM. Mar-
cel Batilliàt, Jean de Granvilliers, hommes
de lettres; de MM. Philipp et Vidal, com-
positeurs de musique, tous deux profes
seurs au Conservatoire; de M. le profes-
seur Lecène, de la Faculté de Médecine.
Parmi les croix de chevalier, les noms
de Mme Huguette Garnier, de, MM. Michel
Carré, Guy de Pourtales, Pierre de La
Mazière, Mario Meunier, du compositeur
Louis Aubert, de M. Albert Brasseur, de
M. Escalaïs, de Mme Louise Grandjean,
des peintres Chadel, Jourdan, Jean Mar-
chand, du graveur Alleaume, des sculp-
teurs Bénard et BroQuet. de M. Vander-
pijl, critique d'art.
On note enfin les noms de trois conser-
vateurs de musée de province, qui ont
contribué intelligemment à la réorganisation
de leurs collections : MM. Lebert, de
Meaux ; Guérault, de Vitré ; Le Rouzic, de
Carnac et du gardien de la cathédrale de
Chartres, M. Etienne Houvet, à qui l'on
doit plusieurs ouvrages sur ce monument
M. André Messager
(l'botu Henri Manuel.)
historique. M. Houvet est le type de ces
bons et modestes serviteurs qui savent à
force de conscience et de foi s'élever à la
hauteur des plus délicates fonctions. Sa
nomenclature des vitraux est un travail pré-
cieux pour tous les amateurs et archéo-
logues.
M. André MESSAGER
Comœdia avait' annoncé le premier la pro-
motion de M. André Messager à la dignité de
commandeur dans l'Ordre de la Légion
d'honneur. La nouvelle est officielle aujour-
d'hui.
M. André Messager méritait depuis long-
temps d'être l'objet de cette distinction et
la clairvoyance de M, • Herriot répare juste-
ment un oubli, car M. André Messager est un
des plus purs représentants de la musique
française sous ses formes les meilleures :
l'opérette et la comédie lyrique comme com-
positeur; la symphonie et l'opéra comme chef
d'orchestre.
Né à Montluçon le 30 décembre 1853, M.
André Messager entra à l'âge de quinze ans
à l'école de Niedermeyer qui, pendant la
Commune, fut transportée près de Lausanne.
C'est là qu'il connut Gabriel Fauré, ancien
élève de cette même institution, et venu en
Suisse comme professeur. Il fut également
l'élève et l'ami de Camille Saint-Saëns.
Chargé de terminer la partition de François
les Bas-Bleus après la mort de Bernicat, il
remporte, en 1883, son premier succès au
théâtre. L'année suivante, il donne La Fau-
vette du Temple, qui consacre définitivement
sa rélSutation de compositeur. Depuis, il a
écrit une quarantaine d'ouvrages, parmi les-
quels Les Deux Pigeons (Opéra, 1886), Iso-
line, féerie sur un livret de Catulle-Mendès
(Renaissance, 1888), La Basoche (Opéra-Co-
mique, 1890, sur un livret de M. Albert Car-
ré). Madame Chrysanthème, d'après Pierre
Loti. (Renaissance, 1893), Le Chevalier d'Har-
menthol, d'après Alexandre Dumas (Opéra-
Comique, 1896), Les P'tites Michu (Bcroffes.
Parisiens, 1898), Véronique, (Bouffes-Pari-
siens, 1899), Les Dragons de l'Impératrice
(Variétés, 1905), Fortunio, d'après Le Chan-
delier, d'Alfred de Musset (Opéra-Comique,
1907), Béatrice (Th. de Monte-Carlo et Opéra-
Comique, 1907), L'Amour masqué (Edouard-
VII, 1923), Monsieur Beaucaire (créé en,1918
à Londres, puis à Marigny en 1925), Passion.
nèment (Michodière, ig.,6), Deburau (Sarah-
Bernhardt, 1926).
Directeur de la musique à l'Opéra-Comique
de 1898 à 1903, il y monta La Bohème,
Louise, Grisélidis, Pelléas et M élis an de ; il
y revint en 1920 et 1921, pour y monter, en-
tre autres, La Rôtisserie de la Reine Pé-
dauque. Directeur du Covent Garden de Lon-
dres de 1902 à 1905, il fut directeur de l'Aca-
démie nationale de musique de 1907 à 1914
et chef d'orchestre de la Société des concerts
de 1908 à 1918.
En 1026, M. André Messager était élu mem-
bre de l'Institut, où il succédait à Paladilhe.
M. Marcel PREVOST
La cravate de grand officier est décernée
à M. Marcel Prévost, de l'Académie fran-
çaise. L'auteur des Demi-Vierges porte aussi
la Croix de guerre. Tous ceux qui aiment
M. Marcel Prévost
(Photo G.-L. Manuel frkrea.)
— ils sont nombreux — cet écrivain si ri.
chement varié, ce critique de moeurs et cq
moraliste, doublé d'un homme d'action, et à
qbi 1% prédestination la plus heureuse don-
na le nom de l'auteur de Manon Lescautt
se réjouiront de le voir élevé à ce nouveau
grade. M. Marcel Prévost a 1 écrit plusieurs
romans qui marquent leur époque, comme
Les Demi-Viergesf L' automne d'une Fem-
me, lettres de femmes. On lui doit un chef-
d'œuvre : La Confession d'un amant. Ce
n'est pas à nos lecteurs que nous rappelle-
rons le- livres du grand romancier; qui ne
les a lus!. Nous n'en citerons que quelques.
uns, ses comédies : La plus faible, Les An.
ges gardiens; et tels de ses romans : Made.
moiselle Jaufre, Monsieur et Madame Alo.
loch, Les Don Juanes, Le Jardin secret, Cou-
sine Laura, la Princesse d'Erminge, et ces
exquises Dernières lettres de femmes, et ces
Nouvelles lettres à Françoise ou la jeune
fille d'après-guerre. Nous allions oublier La
Nuit finira.
Ancien polytechnicien, ancien ingénieur de
l'Etat, M. Marcel Prévost a mis au service
de l'analyse des âmes? de ce qui fut appelé
psychologie, son équilibre de logicien. Il ne
fut point que l'écrivain des féminités; il n'a.
jamais séparé la femme de son milieu so-
cial, et Les Demi-Vierges sont en somme une
psychosociologie de la jeune fille, dans la
société française et européenne, vers la fin
du XIX" siècle. Il y a eu, depuis, évolution.
Et M. Marcel Prévost n'en est point restd
au suecèo de ses premières expérimentations.
Il a étudié la société de l'après-guerre, cette
singulière humanité si complexe et si trouble;
il a apporté les plus sages suggestions au
sujet de. problèmes sociaux de, notre épo-
que. Enfin, se lançant dans la mêlée, don-
nant son temps et ses soins à la Revue de
France} toujours ardent et toujours jeune,
il a su se pencher sur la jeunesse, non pour
la combattre mais pour l'aimer
Les penseurs seul? sont capables de tels re-
nouvellements.
M. Marcel Prévost est Parisien, né eni
1862.
M. Albert BRASSEUR
La juste distinction que reçoit M. Albert
Brasseur réjouira tous ses amis, tous ses
admirateurs ; elle honore le théâtre dont ce
M. Albert Brasseur
1. (Photo < Comcadi» ».)
grand acteur est l'un des meilleurs inter.
prêtes.
Fantaisiste, c'est sous le signe de lajan.
taisie que M. Albert Brasseur entra au Théâ-
tre. Son père présidait alors aux destinées
des Nouveautés, patrie des fantaisistes; lui,
au lendemain de solides' études à Condorcet,
venait de coiffer le bonnet de police des aspi-
rants saint-cyriens. Pour s'amuser, par fan-
taisie, le futur officier joue un pe it collé-
gien dans La Fleur d'oranger. « L'oncle M,
dans son fauteuil, et Meilhac dans sa loge
ont le même mot : « C'est un grand comé.
dien ! » Et la Fantaisie donne à M. Albert
Brasseur pour parrains Francisque Sarcey et
Meilhac l Ceux-ci décident le directeur des
Nouveautés à autoriser son fils à monter sui
les planches.
Ses parrains ne s'étaient pas trompés et
quand M. Albert Brasseur paraît dans La
Cantinière, Babolin, Le Royaume des Fem-
mes, Adam et Eve, les éloges les plus flat-
teurs saluent ses débuts.
De retour du régiment, il joue JLPX Na<~
I J-L* ANNEE. — N° 5360. A LE NUMÉRO: CINQUANTE CENTIMES rue Saint-Georges. -+Tél.: Tmdaine 70-00, 01, 02 VENDREDI 9 SEPTEMBRE 1927.,
Gabriel ALPHAUD
Directeur
,..Une ample comédie à cent actes divers
Et dont la scène est l'univers
(LA FONTAINE.)
Tout lecteur Je COMŒDIA
contractant ou renouvelant
dès aujourd'hui
UN ABONNEMENT D'UN AN
aura droit à l'une des
PRIMES MAGNIFIQUES
dont nous donnerons bientôt le détail
Tout lecteur Je COMOEDIA
contractant ou renouvelant
dès aujourd'hui
UN ABONNEMENT D'UN AN
aura droit à rune des
* PRIMES MAGNIFIQUES
dont nous donnerons bientôt le détail
j^crtse de l'Intelligence )
1
La critique à la plage
—— .060-
1 - Nous vendons les mêmes auteurs et
res mêmes livres. Il n'y a aucune diffé-
de goût de la clientèle d'été à la
*llentèle d'hiver. Nul .traité d'histoire
ch de philosophie, sauf quelques bro-
Ufes touristiques. Les gens qui vien-
i,~t ici veulent d'abord se distraire. Ne
l l ubhez point.
III le libraire dont j'enregistre exacte-
dent les paroles dispense aux baigneurs
cette plage provençale des gris, du
cuir repoussé, des stylos, des cartes pos-
t! es. Il aligne et entasse dans une ar-
Outiqu e les volumes multicolores,
Sa ues, pour la plupart, au « retour »
sari* gloire et au pilon fatal. Je le con-
CilS d A' ,
'Il depuis toujours. Après m'avoir tenu
J5* les écrivains et les maisons d'édition
Sa Propos que je rie rapporterais guère
I,.ns soulever toute la France qui vit de
jvlIîîS primé, il me regarde avec commisé-
t On et ajoute : - ,
Inutile de vous dire que je n'ai
~u qu'un exemplaire de votre dernier
^yrage. Pourquoi diable aussi vous
Vlsez-vous de farcir vos prétendus ro-
,^ns de discours abracadabrants ou
be égers au sujet ? Inventez donc de
,/es aventures et racontez-les bonne-
ent,
itnJe fis un geste qui confessait mon
Puissance. Puis je repris :-
j La vérité : qu'est-ce qui est le plus
tInandé ?
Dekobra. Je vous réponde sans hé-
: Dekobra. J'en commande, j'en
/ande encore. Lui seul tient quand
tout le reste baisse. Ce n'est
j?t-être pas épatant mais c'est ainsi.
^vec timidité je désignai sur les
j^°Hs des œuvres de Maritain, de Va-
tv" » de Claudel et j'appris qu'ils
aient chacun deux ou trois lecteurs.
Non, conclut mon libraire, non la
Ot !lrle n'est pas intéressante. Il y a le
■ les retours et on ne nous donne
e le trente pour cent.
*
* *
ijr inspection intellectuelle, si j'ose dire
le Plage a confirmé ce premier témoi-
La&e. Entre les mains brunies des bai-
bUses j'ai vu surtout des publications
On marché. Le tennis, le dansoir,
~o m'ont semblé de plus en plus man-
L^s-longs, loisirs et réduire à presque
"en la. part faite à l'esprit. Comme on
Attendrait justement d'ailleurs, les
pinces méridionales sont moins fer-
*
es lectrices que celles du Nord et le
q el qui mûrit la méditation y encou-
alZe peu les âmes ordinaires. Seul un
turit homme à cheveux longs et en
IllJiitna m'a croisé, serrant sous son bras
y Numéro des Cahiers d'art et de la
v oll'elle Revue Française. Il portait sur
SJW glabre et fermée le signe de son
Sn et il ne doutait point qu'un dieu
l'h^itât en lui. J'ai pensé qu'il eût lu
lv Profit les Trois Mousquetaires.
ij* ai guetté dans lés conversations te-
HJ? assez haut pour qu'on ne fût guère
wIscret en les écoutant, les traces de
11lttSées qui s'y pourraient glisser. Il est
°ut question de promenades, de mo-
jjj t' d'essence, des jambes qui seront
'fi^ d'essence, des jambes qui seront
es ce so*r au concours de mollets
lét asmo et, chez les gens graves, de
de la spéculation sur les terrains.
ltri n tournant rapide de ces propos il
it 1Ve qu'on parle pourtant de ce qu'on
it.
>^- Jeune homme qui, l'an passé, com-
Proust à du macaroni discourt
e f
ttt, fois de Giraudoux.
ire Je ne vous conseille pas, dit-il, de
ln..Ces bouquins-là. On s'y endort.
y a rien ni personne. Je n 'ai pas su
to, au delà de la dixième page d'Elpé-
10,, Pensez donc, on y raconte l'his-
,rjl,, d'Ulysse et c'est une barbe de
Quant à Bella ou Eglantine
lU'es^-ce que ces bonnes femmes dont
,^e voit ni bras ni tête et dont on ne
.^eme pas où elles sont nées ? Tous
e'Aérateurs à la mode. c'est des ba-
,,;\( !
Il dit. Et une jolie blonde toute
dans la compagnie, secoua les
>Qr ,Fes de sa cigarette et déclara qu'au
v de la mer elle préférait Claude
i hlere à Loti. « Il est », soupira-t-elle,
t" Us à la page ».
avoua Ie gros homme d'une
It MoI,. avoua le gros * homme d'une
es rSe 18 chevaux, moi ie n'aime que
ç0rttans policiers.
Pendant, à l'écart, une jeune fille
Cn style dont les cheveux n 'étaient
)as r?'S, lisait le Barrage. Elle dit à sa
"'il d qu'elle trouvait ce livre bien fait.
iti aine mûre inc l ina sur sa bro d erie
11) r- aIne mûre inclina sur sa broderIe
111 cou Puissant. Elle approuvait: elle
riu le,, sentiments patriotiques de M.
ie s: Bordeaux et on vit, par la suite
it -l'I' n commentaire, qu'elle le confon-
i*it ^eine de suavité, avec M. René
, Àkit , Pleine (le -,uav1 t4-' avec M. René
S
ht en I: sur ;in f ane u:;c "-une 9,.,
L~~ gris lisait rApptl de la Rcutf.
':l. E: Penchée vers la prose sévère de
tstaunié, elle ne passait pas une
a chevelure, entier? posait 'le
la sbe SUr la nuque laiteuse Au coin
sç uche un pli amer, un sourire
rancune à l'ironie. C'est
kill e trace d'intelligence que j'aie ren-
e sur ces bords.
*
Je ** tirer de cette en-
Y°udrais pas tirer de cette en-
eridique des conclusions trop pes-
• Ou trop absolues. Mais il faut
ai^s<îr parler les faits ei dissi per
in j,arler es aIts e, (.jlissipei
SI) .., , ,
^','-,rr'sss A qu-
re dîs auteurs augmente celui
des lecteurs baisse et la lecture elle-
même, par la matière comme .pa: 'a ma
nière. accuse une faiblesse croissante des
esprits. On n'étudie plus guère après
l'école et si on lit c'est pour se divertir.
non pour se nourrir. Voyez de quel air
indifférent et las on tourne les pages ou
en en saute, — et beaucoup méritent
d'être sautées. On par-ourt son journal,
on parcourt un volume tt d'aucuns, dont
on aurait mieux att"'J:';u, ne se sont-ils
pas bornés aussi à parcourir l'Evolution
Créatrice ou les mémoires sur les théories
d'Einstein ? Il est si facile, quand on
n'a pas su lire, de parler de ce qu'on
n'a pas lu. Cette facilité, peu à peu,
gagne toutes les classes de la nation.
La crise du livre, entre tant d'autres,
est une crise économique. Il ne serait
point si surprenant qu'elle fût aussi une
crise de l'intelligence. Nous menons une
vie tumultueuse, rapide, difficile et qui
se prête peu aux bonnes études; nous
tenons pour acquis que, passé le collège,
nous n'avons plus à nous instruire et
qu'il nous suffira de nous entretenir; les
choses enfin qui ne sont pas d'un intérêt
terrestre et immédiat nous retiennent de
moins en moins. Ces déficiences diver-
ses, effets plutôt que principes, expli-
quent trop bien une débilité spirituelle
assez grave pour que nous commencions
à ne la plus sentir.
Comment ramener à quelque sens de
la lecture les fervents de l'automobile
ou du. camping, comment replacer de-
vant les aspects éternels de la vie des
cerveaux dévoyés par la facilité, à la
fois, et la difficulté de vivre ? Certes,
une formation de la jeunesse plus humai-
ne, plus générale et allégée, fût-ce dans
une faible mesure, des soucis d'un utili-
tarisme mortel préparerait aux écrivains
passés ou présents un autre public.
Nous n'avons point à garder cet
espoir, considérant l'Université telle
qu'elle est, telle surtout qu'on la veut
faire. Mettrons-nous notre confiance
dans la critique ? Encore faudrait-il que
l'on consentit à l'entendre et le moyen
d'imaginer que l'on écoute le commen-
taire si l'on passe si légèrement sur
l'original ! Non, le mal est trop grave
pour que l'on songe à le traiter désor-
mais par des palliatifs. .~--,
Gonzague Truc.
Une loi s.v.p. ? 1
Des merveilles françaises
perdues pour la France
La dispersion d'une collection artistique,
fruit du labeur de toute une existence, ou
d'une bibliothèque qui représente parfois l'ef-
fort y continu de plusieurs générations sont
toujours choses attristantes. Mais l'argument
sentimental ne tient pas devant certaines né-
cessités impérieuses.
Mais comment, et à plus juste titre ne
pas s'indigner lorsque des richesses françai-
ses passent les frontières, au lieu d'enrichir
notre patrimoine national, ce patrimoine au-
quel elles appartenaient implicitement.
On vient de disperser aux enchères, un lot
très important de livres, manuscrits et d'in-
cunables picVenant de la bibliothèque du
château de la Roché-Guyon. (Le titre de duc
de la Roçhe-Guyon date de 1713 et c'est l'un
de ceux dont s'enorgueillirent alors les de
la Rochefoucauld).
Le total des prix obtenus pour les manus-
crits incunables et livres du XV0 et XVIe siè-
cles s'élève à 1.393.000 francs.
Beau chiffre en vérité. Il paraît moins
agréable toutefois de relever le nom d'un li-
braire de Londres comme acheteur de deux
pièces telles que la Fleur des Histoires d'O-
rient et le Livre des Merveilles d'Asie. Le
premier est un manuscrit du XIVe siècle sur
vélin de 266 pages orné de très belles minia-
tures « rédigé sous la dictée de l'auteur par
Nicole Falcon ». L'auteur c'est Hayton ou
Haycon, prince d'Arménie, seigneur de Kor-
gos près de Chypre, qui mourut moine à.
Poitiers en f 308.
Quant au second, c'est le manuscrit de
Marco Polo qui fut ramené en France au
XIVe Siècle par Thiébaut de Cépoy, repré-
sentant à Venise du fière de Philippe-le-Bel.
Est-ce quc. ces pièces qui ont, indépendam-
ment de leur valeur propre, un intérêt histo-
rique et géographique ne devraient pas plu-
tôt prendre le chemin de la Bibliothèque na-
tionale ?
Ce n'est pas tout. Un manuscrit datant
vraisemblablement de la fin du XIIIe siècle,
d'une œuvre d'Adam le Roi Le Roman de
Cléomadès, a pris 'également le chemin de
Londres. La bibliothèque de l'Arsenal pos-
sède le seul autre manuscrit de cette œuvre
qui a été composée par le ménestrel en l'hon-
neur de la tille d'Henri III, duc de Flan-
dre. Le texte en a été publié en 1865 ; il
est très différent de celui qui vient de tra-
verser la Manche.
Enfin, des Chroniques de Saint-Denis. or-
nées d'une grande et de 36 petites minia-
tures sont passées, pour leur part, moyen-
nant 170.000 francs, de l'autre côté du Rhin.
N'insistons pas, bien que la liste ne soit
malheureusement pas close. Mais s'il existe
maintenant une loi pour empêcher les vieil-
les pierres de1 chez nous d'être transplantée,,-
en terre étrangère, ne paraît-il pas juste que
nés mesures soient envisagées aussi pour sau-
ver les premiers témoignages de notre art et
de notre esprit?
Jean Vincent-Bréchignac.
« Le Joueur de luth », par Francesco Salviatti-Pontormo
Ce chef-d'œuvre n'est pas inconnu, puisqu'il fait partie des collections du Musée
Jacquemart-Andrét à Paris.1 Toutefois, il est fort peu connu et ne jouit. pas, comme
l'observait M. Sacha Bernhardt dans sa réponse à notre enquête sur aies trois tableaux »,
de toute la réputation qu'il mérite, ainsi que chacun peut s'en rendre compte.
Pour l'Art français
Il faut à nos t eatres cc su b ventionnés
de véritables subventions
Une nouvelle nous arrive de Zurich qui
ramène opportunément l'attention sur cette
question toujours soulevée, toujours vaine-
ment soulevée, chaque jour plus sévère, qui
est la question des subventions à nos théâ-
tres d'Etat. *
Donc, la ville de Zurich vient d'être obli-
gée d'élever à 320.000 francs suisses la
subvention qu'elle accord'ait à son Théâtre
Municipal.
Pour la saison de 1926-1927, un déficit
de près de 100.000 francs a été constaté
par le conseil d'administration, et le même
conseil a reconnu, d'abord que le nombre
des spectateurs a notablement diminué, en-
suite qu'il est impossible de pousser davan-
tage les mesures d'économie s'ans risquer
de diminuer la qualité des représentations.
Le déficit devait donc aller grandissant.
[1 n'y avait qu'une solution : que la ville
de Zurich accrût la subvention de son théâ-
tre. Elle l'a portée à la somme de 320.C o
francs. Pour une ville suisse voilà, n'est-ce
pas, une jolie somme ?
Comment songer, après cel'a, qu'un pays
comme la France, qui fut et aurait pu rester
longtemps encore le premier entre tous par
s'a production théâtrale, qui eût gardé la
maîtrise dans un art le plus susceptible
d'agir sur les autres peuples, comment son-
ger, dis-je, que ce pays n'affecte que som-
mes 'aussi dérisoires à nos théâtres natio-
naux ?
Voici l'heure de rappeler encore que si.,
en 1840, le gouvernement du jour décidait
d'attribuer 250.000 francs à la ■ Comédie-
Française,- cela signifie qu'il lui faudrait,
au bas mot, aujourd'hui,, deux millions; eue
les 800.000 francs de l'Opéra ne paraissent
suffire que parce qu'il se trouve un ou plu-
sieurs riches seigneurs acceptant de. dila-
pider. de la sorte leur fortune personnelle,
que l'Opéra-Comique est d'une gestion si
difficile qu'il faut avoir recours à toutes
sortes de combinaisons ou d'affaiblissement,
dans la qualité des spectacles, enfin qu il est
tout à fait dérisoire de donner 100.000
francs à l'Odéon.
Dieu s'ait combien de malheurs découl,ent
de cette situation ! A peu près tous les- in-
cidents, toutes les tares, toutes les erreurs
dont on accuse la direction ou 1 adminis-
tration de ces théâtres, toutes les intrigues
de celle-ci ou de celui-là pour bénéficier de
passe-droits, l'abus des congés à la Comé-
die-Française, les petites injustices qui en
résultent, sans parler des irritations consé-
cutives, tout cela peut se ramener à une
cause unique : insuffisance de la subvention.
Si l'Opéra-Comique avait une subvention
décente, il pourrait assurer des spectacles
à peu près toujours suffis'ants ou impecca-
bles; si l'Odéon était de même favorisé, on
pourrait imposer une ligne plus stricte à
sa direction et éviter le scandale des appoin-
tements lamentables.
De même, et plus profondément encore,
( comme il serait facile de le démontrer par
des exemples précis ) à la Comédie-Fran-
çaise, l'administrateur pourrait administrer,
les sociétaires pourraient être contraints de
rester là au lieu de Courir le monde, la
troupe pourrait être réduite d'environ un
cinquième, et l'on ne verrait pas cet autre
sc'andale que,. dans notre.. premier théâtre
d'Etat, des hommes et des femmes soient
payés à peu près comme des domestiques.
Tant que nos finances se sont trouvées
en péril, il était naturel que les sacrifices
portassent d'abord sur ce chapitre du bud-
get. Mais maintenant que le plus mauvais
moment est passé et parce que la France
est avant tout et deviendra de plus en plus
une puissance de l'intelligence, il est né-
cessaire que l'on songe à ne pas voir péri-
cliter, et peut-être disparaître à jamais, un
art qui fut le miroir de notre société et de
notre plus pur esprit, un art qui porta si
haut le renom de notre pays.
Nous sommes sûrs que M. Herriot, qui
connaît la puissance de ces vertus spirituel-
les, voudra être le ministre qui fortifiera et
épurera par ce moyen, plus direct qu'on ne
croit, notre 'art dramatique.
(iabriel Boissy.
Pour enseigner l'agriculture
dans les écoles normales
Les indéniables succès obtenus dans quer-
ques communes attestent le rôle essentiel que
peuvent jouer les instituteurs pour l'éduca-
tion professionnelle des agriculteurs. Il est
donc indispensable qu'ils -y soient préparés
dès leur passage à l'Ecole Normale.
Cette question de la réorganisation de l'en-
seignement agricole dans les Ecoles norma-
les d'instituteurs, qui était à l'étude devant
une commission interministérielle, vient d'a-
boutir à un accord entre les ! ministres de
l'Instruction publique et de l'Agriculture.
Un nouveau programme comportant exten-
sion des études pratiques agricoles, avec vi-
sites d'exploitations agricoles, modèles et d'é-
coles d'agriculture, va être mis en vigueur
dès la rentice d'octobre, à titre d'essai dans
une vingtaine de départements. Aussitôt que
les résultats de cette intéressante expéi ience
auront pu être appréciés, la réforme sera
progressivement étendue, en l'adaptant aux
besoins de chaque région.
L'instituteur rural, plus étroitement asso-
cié à son milieu, mieux à même d'éveiller et
de fortifier la vocation paysanne chez ses élè-
ves, capable de rénover l'enseignement agri-
cole, exercera une influence plus pénétrante
sur les populations dont il est le conseiller.
Il aidera ainsi à l'intensification de la pro-
duction- agricole, indispensable au relèvement
économique du pays.
Manet et PEspagne
4 :
L'Espagne joue -un rôle certain dans l'œu-
vre de Manet et. les sujets espagnols l'ont
souvent inspiré. Cela est bien fait pour in-
téresser les Espagnols et l'idée était bonne
de publier une traduction en espagnol des
passages du livre de Théodore Duret qui
traitent particulièrement ce sujet. Cette tra-
duction est due à Ventura Garcia Calderon ;
son -livré est très bien illustré par vingt-six
grandes reproductions des ouvres les plus
importantes de .'Manet, choisies particulière-
ment parmi les toiles espagnoles.
Quelques-unes des personnalités figurant dans la promotion
Le promeut Lecène Le professeur JanetM. Marcel Batilliat M. Mario Meunier M~s H. Garnier Mlle L. Grandjean M. Philipp M. Escalaïs M. Paul Vidal
à.
La promotion dans la Légion d'honneur
pour l'Instruction publique .et les Beaux-Arts
Nous apprenons que la promotion des
croix du Ministère de l'Instruction publique
paraîtra au Journal Officiel dimanche pro-
chain, 11 septembre. On sait que cette
promotion, en vue d'un examen sérieux,
avait été quelque peu différée. Elle pré-
sente un très bel ensemble et l'on félicitera
M. Herriot d'avoir su distinguer en même
temps que de très éminents universitaires
quelques-uns de nos artistes les plus illus-
tre, les plus estimés et maints écrivains
de la plus brillante qualité. Il est vraisem-
blable d'ailleurs qu'une seconde promotion
comprendra quelques autres noms, des
plus estimés, dont les titres n'avaient pu
être examinés à temps.
En tête de cette promotion figure le nom
de M. Marcel Prévost, membre de l'Acadé-
mie Française, qui est élevé à la dignité
de grand officier de la Légion d'honneur.
M. André Messager reçoit la cravate de
commandeur.
Cette promotion, qui comprend en outre
15 rosettes d'officier et 68 croix de cheva-
lier, sera complétée, dès le début d'octo-
bre, par une liste supplémentaire actuelle-
ment soumise au Conseil de l'Ordre, en
exécution des dispositions de la loi du
8 juillet, relatives aux titres exceptionnels.
On relève, parmi les croix d'officier, les
noms de M. Pierre Janet, professeur au
Collège de France; de M. Rebelliau. direc-
teur de la Fondation Thiers; de MM. Mar-
cel Batilliàt, Jean de Granvilliers, hommes
de lettres; de MM. Philipp et Vidal, com-
positeurs de musique, tous deux profes
seurs au Conservatoire; de M. le profes-
seur Lecène, de la Faculté de Médecine.
Parmi les croix de chevalier, les noms
de Mme Huguette Garnier, de, MM. Michel
Carré, Guy de Pourtales, Pierre de La
Mazière, Mario Meunier, du compositeur
Louis Aubert, de M. Albert Brasseur, de
M. Escalaïs, de Mme Louise Grandjean,
des peintres Chadel, Jourdan, Jean Mar-
chand, du graveur Alleaume, des sculp-
teurs Bénard et BroQuet. de M. Vander-
pijl, critique d'art.
On note enfin les noms de trois conser-
vateurs de musée de province, qui ont
contribué intelligemment à la réorganisation
de leurs collections : MM. Lebert, de
Meaux ; Guérault, de Vitré ; Le Rouzic, de
Carnac et du gardien de la cathédrale de
Chartres, M. Etienne Houvet, à qui l'on
doit plusieurs ouvrages sur ce monument
M. André Messager
(l'botu Henri Manuel.)
historique. M. Houvet est le type de ces
bons et modestes serviteurs qui savent à
force de conscience et de foi s'élever à la
hauteur des plus délicates fonctions. Sa
nomenclature des vitraux est un travail pré-
cieux pour tous les amateurs et archéo-
logues.
M. André MESSAGER
Comœdia avait' annoncé le premier la pro-
motion de M. André Messager à la dignité de
commandeur dans l'Ordre de la Légion
d'honneur. La nouvelle est officielle aujour-
d'hui.
M. André Messager méritait depuis long-
temps d'être l'objet de cette distinction et
la clairvoyance de M, • Herriot répare juste-
ment un oubli, car M. André Messager est un
des plus purs représentants de la musique
française sous ses formes les meilleures :
l'opérette et la comédie lyrique comme com-
positeur; la symphonie et l'opéra comme chef
d'orchestre.
Né à Montluçon le 30 décembre 1853, M.
André Messager entra à l'âge de quinze ans
à l'école de Niedermeyer qui, pendant la
Commune, fut transportée près de Lausanne.
C'est là qu'il connut Gabriel Fauré, ancien
élève de cette même institution, et venu en
Suisse comme professeur. Il fut également
l'élève et l'ami de Camille Saint-Saëns.
Chargé de terminer la partition de François
les Bas-Bleus après la mort de Bernicat, il
remporte, en 1883, son premier succès au
théâtre. L'année suivante, il donne La Fau-
vette du Temple, qui consacre définitivement
sa rélSutation de compositeur. Depuis, il a
écrit une quarantaine d'ouvrages, parmi les-
quels Les Deux Pigeons (Opéra, 1886), Iso-
line, féerie sur un livret de Catulle-Mendès
(Renaissance, 1888), La Basoche (Opéra-Co-
mique, 1890, sur un livret de M. Albert Car-
ré). Madame Chrysanthème, d'après Pierre
Loti. (Renaissance, 1893), Le Chevalier d'Har-
menthol, d'après Alexandre Dumas (Opéra-
Comique, 1896), Les P'tites Michu (Bcroffes.
Parisiens, 1898), Véronique, (Bouffes-Pari-
siens, 1899), Les Dragons de l'Impératrice
(Variétés, 1905), Fortunio, d'après Le Chan-
delier, d'Alfred de Musset (Opéra-Comique,
1907), Béatrice (Th. de Monte-Carlo et Opéra-
Comique, 1907), L'Amour masqué (Edouard-
VII, 1923), Monsieur Beaucaire (créé en,1918
à Londres, puis à Marigny en 1925), Passion.
nèment (Michodière, ig.,6), Deburau (Sarah-
Bernhardt, 1926).
Directeur de la musique à l'Opéra-Comique
de 1898 à 1903, il y monta La Bohème,
Louise, Grisélidis, Pelléas et M élis an de ; il
y revint en 1920 et 1921, pour y monter, en-
tre autres, La Rôtisserie de la Reine Pé-
dauque. Directeur du Covent Garden de Lon-
dres de 1902 à 1905, il fut directeur de l'Aca-
démie nationale de musique de 1907 à 1914
et chef d'orchestre de la Société des concerts
de 1908 à 1918.
En 1026, M. André Messager était élu mem-
bre de l'Institut, où il succédait à Paladilhe.
M. Marcel PREVOST
La cravate de grand officier est décernée
à M. Marcel Prévost, de l'Académie fran-
çaise. L'auteur des Demi-Vierges porte aussi
la Croix de guerre. Tous ceux qui aiment
M. Marcel Prévost
(Photo G.-L. Manuel frkrea.)
— ils sont nombreux — cet écrivain si ri.
chement varié, ce critique de moeurs et cq
moraliste, doublé d'un homme d'action, et à
qbi 1% prédestination la plus heureuse don-
na le nom de l'auteur de Manon Lescautt
se réjouiront de le voir élevé à ce nouveau
grade. M. Marcel Prévost a 1 écrit plusieurs
romans qui marquent leur époque, comme
Les Demi-Viergesf L' automne d'une Fem-
me, lettres de femmes. On lui doit un chef-
d'œuvre : La Confession d'un amant. Ce
n'est pas à nos lecteurs que nous rappelle-
rons le- livres du grand romancier; qui ne
les a lus!. Nous n'en citerons que quelques.
uns, ses comédies : La plus faible, Les An.
ges gardiens; et tels de ses romans : Made.
moiselle Jaufre, Monsieur et Madame Alo.
loch, Les Don Juanes, Le Jardin secret, Cou-
sine Laura, la Princesse d'Erminge, et ces
exquises Dernières lettres de femmes, et ces
Nouvelles lettres à Françoise ou la jeune
fille d'après-guerre. Nous allions oublier La
Nuit finira.
Ancien polytechnicien, ancien ingénieur de
l'Etat, M. Marcel Prévost a mis au service
de l'analyse des âmes? de ce qui fut appelé
psychologie, son équilibre de logicien. Il ne
fut point que l'écrivain des féminités; il n'a.
jamais séparé la femme de son milieu so-
cial, et Les Demi-Vierges sont en somme une
psychosociologie de la jeune fille, dans la
société française et européenne, vers la fin
du XIX" siècle. Il y a eu, depuis, évolution.
Et M. Marcel Prévost n'en est point restd
au suecèo de ses premières expérimentations.
Il a étudié la société de l'après-guerre, cette
singulière humanité si complexe et si trouble;
il a apporté les plus sages suggestions au
sujet de. problèmes sociaux de, notre épo-
que. Enfin, se lançant dans la mêlée, don-
nant son temps et ses soins à la Revue de
France} toujours ardent et toujours jeune,
il a su se pencher sur la jeunesse, non pour
la combattre mais pour l'aimer
Les penseurs seul? sont capables de tels re-
nouvellements.
M. Marcel Prévost est Parisien, né eni
1862.
M. Albert BRASSEUR
La juste distinction que reçoit M. Albert
Brasseur réjouira tous ses amis, tous ses
admirateurs ; elle honore le théâtre dont ce
M. Albert Brasseur
1. (Photo < Comcadi» ».)
grand acteur est l'un des meilleurs inter.
prêtes.
Fantaisiste, c'est sous le signe de lajan.
taisie que M. Albert Brasseur entra au Théâ-
tre. Son père présidait alors aux destinées
des Nouveautés, patrie des fantaisistes; lui,
au lendemain de solides' études à Condorcet,
venait de coiffer le bonnet de police des aspi-
rants saint-cyriens. Pour s'amuser, par fan-
taisie, le futur officier joue un pe it collé-
gien dans La Fleur d'oranger. « L'oncle M,
dans son fauteuil, et Meilhac dans sa loge
ont le même mot : « C'est un grand comé.
dien ! » Et la Fantaisie donne à M. Albert
Brasseur pour parrains Francisque Sarcey et
Meilhac l Ceux-ci décident le directeur des
Nouveautés à autoriser son fils à monter sui
les planches.
Ses parrains ne s'étaient pas trompés et
quand M. Albert Brasseur paraît dans La
Cantinière, Babolin, Le Royaume des Fem-
mes, Adam et Eve, les éloges les plus flat-
teurs saluent ses débuts.
De retour du régiment, il joue JLPX Na<~
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.34%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.34%.
- Auteurs similaires Tiersot Julien Tiersot Julien /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Tiersot Julien" or dc.contributor adj "Tiersot Julien")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/6
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k76512200/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k76512200/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k76512200/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k76512200/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k76512200
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k76512200
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k76512200/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest