Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-01-24
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 24 janvier 1932 24 janvier 1932
Description : 1932/01/24 (A26,N6944). 1932/01/24 (A26,N6944).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7650895g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 25/05/2015
JEAN DE ROVERA
-' Directeur
26e ANNEE. — N# 0 6.944
Une ample comédie aux cent actes divers "r' :
et dont la scène est l'univers. i f
(LA FONTAINE.)
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à M. le directeur de « Comœdia a
PARIS, SEINE ET S.-ET-O. : 25 CENTIMES DIMANCHE 24 JANVIER 1932
DEPARTEMENTS : 30 CENTIMES
La vie publique
,.
Les 51 voix
de M. Lava!
Et d'abord, faut-il se réjouir? Oui,
sans doute.
Je ne dis pas que 51 voix soient
beaucoup, surtout recueillies sur une
question d'intérêt national; mais il
faut faire la part de la politique, dont
il est toujours impossible de faire
abstention, même dans les discussions
parlementaires.
On nous avait donc fait espérer un
ordre du jour composé de deux par-
ties susceptibles d'être votées séparé-
ment : une première partie posant net-
tement la question nationale et permet-
tant à tous les patriotes de la Cham-
bre d'affirmer leur ardente volonté de
défendre par-dessus tout l'intérêt de
la France ; et une deuxième partie pu-
rement'politique sur laquelle les par-
tis et les groupes se seraient livrés
à leur petit exercice de tactique par-
lementaire. Il n'en a rien été.
La manifestation patriotique a été
jugée inutile (les gens malicieux di-
ront peut-être dangereuse) et le vote
a été acquis sur un ordre du jour d'une
rédaction terne et — d'une correc-
tion grammaticale douteuse — qui
ne pouvait régler que la question par-
lementaire. De sorte que sur la poli-
tique internationale qui seule, ou pres-
que, avait été en jeu dans les décla-
rations de M. Laval, et dans la dis-
cussion qui s'en était suivie, on a vu
des députés entièrement d'accord avec
le ministre des Affaires étrangères,
voter contre le ministère qu'il préside,
pour de petites préoccupations de par-
ti ou pour de mesquines raisons de
tactique électorale. Cela revient à
dire que la politique étrangère domi-
nant tout en ce moment, les 51 voix
de M. Laval sont en réalité beaucoup
plus nombreuses.
Ii est évident qu'après le beau dis-
cours que la Chambre a en entier
acclamé, M. Herriot ne peut pas être
compté parmi les adversaires de la
politique étrangère du président du
Conseil; de même que l'abstention de
M. Franklin-Bouillon est le fait d'un
excès plutôt que d'un défaut d'ardeur
patriotique. Nous pouvons donc pro-
clamer vis-à-vis de l'étranger que la
politique préconisée par le nouveau
gouvernement, en ce qui concerne les
grands problèmes internationaux, a
l'approbation de la grande majorité du
Parlement, comme elle a cette de la
presque totalité du pays.
Cela ne peut que nous donner une
tranquillité salutaire car, exprimée en
quelques phrases lapidaires, par la
simplicité desquelles M. Laval a vou-
lu, très opportunément, la rendre
compréhensible au commun des mor-
tels, cette politique est de nature à
donner pleine confiance.
M. Laval est un homme calme, ré-
fléchi, prudent. Ne lui cherchons pas
querelle s'il a voulu semer quelques
fleurs sur le chemin de retraite de
M. Briand. Ce serait une querelle
d'Allemand !
Sa politique de paix continue, a-t-il
dit. Oui, mais sa politique de renon-
cement, de crédulité et de faiblesse
ne continue pas. Cela ressort nette-
ment de l'ensemble de ses déclara-
tions..
Au fond, ses déclarations envisa-
gent deux problèmes qui sont les clefs
de voûte de la paix européenne et
mondiale: celui des réparations et ce-
lui du désarmement. Sur chacun de
ces deux problèmes, elles fixent et
déterminent de façon catégorique
quelle sera l'attitude de la France
dans les Conseils des Nations.
Cette attitude aura deux natures et
deux portées différentes, suivant qu'il
s'agira de l'un ou de l'autre pro-
blème. Pour celui des réparations,
elle sera une attitude de résistance:
la France ne peut abandonner les
droits qu'elle tient des traités. Lors-
qu'on a des droits bien établis par des
contrats librement consentis entre les
parties, on ne peut rien faire de mieux
que de les défendre.
L'Allemagne bénéficie pour l'ins-
tant de moratoires qu'à raison ou à
tort on a bien voulu lui accorder.
Elle proclame que lorsque ces mora-
toires viendront à échéance, elle ne
fera pas honneur à sa signature. Ce
ne sont pour le moment que des mots
qui appellent des contre-déclarations
énergiques; mais rien de plus. Lors-
Que le moment sera venu, si nos ex-
ennemis mettent leurs menaces à exé-
cution, on avisera. Car, et c'est, je
crois, le fond de la question, la me-
nace de l'Allemagne n'est pas du tout
une simple question de carence finan-
cière et commerciale, c'est bel et bien
la manifestation d'une rébellion ooli-
tiaue.
Les bons apôtres qui s'apitoient sur
les conditions de la pauvre Allemagne
misérable et insolvable ne peuvent
méconnaître, s'ils sont de bonne foi,
que ce que l'Allemagne semble vou-
loir renier, ce n'est pas la signature
qu'elle a mise sous des traités, mais
celle qu'elle a écrite sur des traités.
Elle n'envisage pas la faillite de sa
raison commerciale, mais celle de sa
propre politique ; elle ne se prépare
.pas à renier ses dettes, mais la res-
ponsabilité de ses actes passés, c'est-
à-dire sa propre conscience'. Atten-
dons-la aux actes! Jusque là, le goi-
vernement sera patient et ferme, nous
a promis M. Laval. Que peut-on lui
demander de plus?
Sur l'autre point — le désarme-
ment — le désir de M. Franklin-
Bouillon d'une politique active, basée
sur une volonté positive et définitive,
se trouve pleinement réalisé dans le
programme du gouvernement, si bien
que l'honorable député aurait pu res-
ter à la Chambre au moment du vote,
et éviter les dangers d'une petite pro-
menade au grand air, par ce ternes
variable !
La France, a dit le président du
Conseil, soumettra des propositions
positives, convaincue que, si les con-
ditions politiques à l'assistance mu-
tuelle immédiate sont réalisées, les
questions techniques seront facilement
résolues.
Comment pourrait-on parler un lan-
gage plus clair et plus équitable? La
France ne veut que la paix pour tra-
vailler; elle n'a ni visées de con-
auêtes ni ambitions d'hégémonie.
Qu'on lui assure la trannuillité à la-
quelle elle a droit, et dont elle a be-
soin, et elle ne demande pas mieux
qu'arriver bonne première dans la
course aux désarmements! Mais qu'on
ne lui demande pas de courir seule !
Ne serait-ce que pour cette for-
mule si simple et si nette, les 51 voix
parlementaires de M. Laval représen-
tent quelques millions de consente-
ments dans le peuple de France.
Jean de ROVERA* -
-- - EM MARGE DDE IL'DRHEDEX SlJIRIRÉAILnSTEooo par Ralph Soupault
Que Rabelais soit mis à l'index par les surréalistes, quoi de plus naturel?
La « jument grande » du bon Gargantua est bien trop grande pour leur
petit « Dada ».
Jaurès et Gandhi : — Surréaliste 1 01
Lénine : — Bourgeois 1 !
Charles Maurras : — encore à l'index ! !
Ces surréalistes se prennent pour le
Pape ! !
Pas de clercs!.
.)
Les amis de M. Paul Morand
au nombre d'un millier
envahissent
la Comédie-Française
Il en résulte quelques incidents
Deu élégants qui provoquent
une décision énergique
de M. Emile Fabre
Je n'ai jamais si bien compris
qu'hier à la Comédie-Française la va-
leur de ces mots: « Je suis un ami de
l'auteur !. »
La Maison de Molière, avec cette
générosité qui la caractérise, avait au-
tcrisé les auteurs du nouveau spectacle
à amener avec eux quelques amis pour
assister à la dernière répétition de tra-
vail, dite des « couturières » : Il en
est venu plus de mille !.
Or, avez-vous remarqué que les amis
d'un auteur joué à la Comédie-Fran-
çaise n'ont rien de commun avec les
zimis d'un auteur joué à la Gaîté-
Montparnasse ? Les amis du premier
sont plus nombreux et font plus de
bruit,
Hier on nous le fit bien voir. Bien
avant que les chandelles fussent allu-
mées les « amis » avaient envahi la
salle. L'administrateur général, pour
cette répétition de travail, s'-était ré-
servé à l'orchestre pour lui et ses_ col-
laborateurs quatre fauteuils.' *
Les « amis des amis » protestèrent
avec énergie :
— Un jour comme aujourd'hui les
places ne sont pas gardées. On s'as-
sied ou on veut !
Il fallut que M. Emile Fabre se fâ-
chât pour pouvoir assister à cette ul-
time répétition. Mais les et amis de
l'auteur », après avoir tenté d'évacuer
1.'administrateur, voulurent bouter hors
le photographe qui s'avisait de provo-
quer de temps à autres des nuages de
magnésium en fumée.
On avait déià vu des couturières.
un peu osée mais jamais, de mémoire
d'habitué, on n'avait assisté a rien de
pareil 1
Et quand tout à l'heure, nous disions
qu'un auteur de la Comédie n'a pas
les mêmes amis qu'un auteur de la
Gaîté. nous aurions dû spécifier que
les amis d'un auteur joué au Théâtre
Français n'ont même rien de commun
avec les amis d'un autre auteur joué
le même jour sur la même scène.
Et c'est si vrai, qu'on put assister
après l'audition du Voyageur et
l'Amour à cet édifiant spectacle : Les
amis de M. Paul Morand, tenant à
bien montrer qu'ils n'étaient pas ceux
de M. Edmond Sée, quittaient en hâte
le théâtre, laissant dans la salle les
amis de l'auteur de Charité.
Et maintenant voici la moralité de
cette histoire ou plutôt sa conclusion:
Dorénavant, pour éviter l'envahisse-
ment d'hier (envahissement qui empê-
che tout travail sérieux et est en outre
préjudiciable à la recette), les auteurs
ne seront plus autorisés à amener le
jour des couturières qu'une vingtaine
d'amis.
Cette sélection forcée sera profitable
à tout le monde: à l'auteur d'abord,
qui courra ainsi moins de risques
d'éreintement, et à la pièce ensuite, qui
bénéficiera d'une dernière et sérieuse
répétition de travail. - E.
NOS ÉCHOS
René Benjamin,
auteur de Paris.
(Vu par Georges Bastia.)
L
oteries étrangères.
Les Français sont en ce mo-
ment criblés d'envois de prospectus
les invitant à prendre des billets pour
les loteries étrangères.
loterie espagnole, grande loterie
(lt. Hambourg, car on ne doute de
rien, là-bas, lotto, etc.. etc.
Ainsi nos capitaux risquent de
piendre le chemin des frontières
alors que ceux que nous devrions
espérer restent en panne et oue.
d'autre part, sous couleur de mora-
lité, l'Etat f-ançais ne veut pas avoir
recours à la loterie nationale, moyen
simple aussi élémentaire qu'assuré
de succès, pour se procurer de l'ar-
gent et alléger nos impôts.
Il y a tout de même là quelque
chose d'un peu irritant.
Nous prendrait-on pour des poi-
res ?
c
hauffeurs tempérants. 1
Au lendemain de la pièce de
M. René Benjamin, il est piquant
d'apprendre qu'une Ligue des chauf-
feurs tempérants vient de se consti-
tuer en Allemagne.
Et, ce, sous la direction d'un mé-
decin.
Ce président affirme, non sans
quelque raison, que la moitié des
9.000 accidents mortels de la circu-
lation, qui sont enregistrés chaque
année en Allemagne, est due à l'état
d'ivresse des chauffeurs.
Cette ligue s'est constituée à Ham-
bourg.
Pends-toi, brave Alexandre de
Paris ! ,
v
p
lus d'esprits lumineux.
Entendons-le dans le sens
H légendaire ». Un savant parisien
expliquait, l'autre jour, dans un docte
salon, à de charmantes jeunes filles,
comme quoi il n'y a plus de feux
follets, ou presque plus.
Les feux follets, qui donnèrent
naissance à tant de légendes, sont
des gaz spontanément inflammables,
produits par des matières organiques
en décomposition.
Or, jadis, on jetait dans les étangs,
les, fossés des châteaux et les ma-
rais, les cadavres des animaux morts
et. dans les cimetières, les humains
t'étaient enterrés au'à une faible
profondeur.
Il n'en est plus de même aujour-
d'hui et. du reste, de nombreux étangs
ont été asséchés.
Voilà pourquoi les feux follets sont
devenus très rares et que le folklore
ne s'en enrichit plus.
Une des auditrices de notre sa-
vant déclara qu'elle en avait vus ce-
pendant sur la mer. -
Elle confondait avec l'eau phos-
j 1 phof'esoente----
Montma?*rnises
,:,.-..
Remèdes
pour les cors aux pieds
Tous les journaux parlent de la crise ou
d'Hitler. C'est fatigant ! Et puis, ils ont
l'air de se copier l'un l'autre, ou, ce qui
est plus ,grave, de se démarquer, disant
le contraire l'un de l'autre, pour chacun
avoir l'air de donner, sa note originale.
Il n'y a qu'un moyen d'être original,
c'est de ne parler ni. de la crise ni d'Hit-
ler. Aussi, je vous parlerai de Roland à
Roncevaux.
De tous les remèdes préconisés par leurs
inventeurs et prônés par les réclames, au
sujet de cet endurcissement de la chair
des orteils, vulgairement dénommée cor
au pied, le meilleur est encore celui
qu'avait trouvé Archimède, homme de
principes, qui vivait à Syracuse au troi-
sième siècle avant l'ère chrétienne.
Archimède l'a défini ainsi dans un
traité de médecine pratique de l'époque :
Tout cor plongé dans un liquide perd
une partie de poids égale au poids du li-
quide déplacé.
C' est l' origine du bain de pieds.
Il y eut des cors au pied tragiques,
tel celui qui gêna la marche de Roland
aux Pyrénées.
Une coquille célèbre des moines histo-
rien» de l'époque carolingienne a fait dire
que * Roland soufflait du cor & Ronce-
'Va.ux .', alors qu'il fallait écrire « souf-
frait JI.
Encore, chez les hommes, n'est-ce rien
que de parler pieds. Mais chez les mille-
pattes, à en croire Maeterlinck et les bon-
nes feuilles de sa prochaine Vie des
Myriapodes, c'est un sujet intarissable.
Jean BASTIA,
p
urée royale ?
La chute de la couronne, bien
q l'il ne s'agisse pas de la sienne,
mais de la couronne, devise danoise,
vient de décider, paraît-il, le roi de
Danemark à renoncer à son habituel
séjour sur la Côte d'Azur.
Il paraît que la baisse de la mon-
naie nationale augmenterait d'un tiers
les frais du séjour du roi Christian
dans notre Midi.
Regrettons-le. Nous pensons que
les finances du sympathique monar-
que ne sont pas à ce point grevées
qu'il ne pourrait pas venir quand
même chez nous.
Mais les rois se croient obligés de
donner l'exemple de l'économie.
Nous avons déjà dit quelle erreur
est en cela la leur et que qui possède
encore doit dépenser.
C'est aux -têtes couronnées à ne
pas. dirons-nous, se mettre la cein-
ture.
L'aile reliant les cinq parties du
monde, par Edgar Brandi. Exposition
Galerie Brandt, boulevard Malesherbes.
(Lire en troisième page l'article de
M. Yvanhr>4 Rambosson)
(Photo HaraucLà
Mlle Fordyce.
dont Vheiireuse interprétation a été très
remarquée dans Paris, à la Porte-Saint-
Martin.
(Vue par Georges Bastia.)
1
a
dylle d'exil.
On fait quelque bruit sur
l'idylle qui serait née entre le prince
des Asturies et la princesse Kyra,
seconde fille du grand duc Cyril.
S'il faut en croire Aux Ecoutes,
la jeune fille craindrait de porter
malheur au fils d'Alphonse XIII, qui
n'a pas besoin de cela.
La jeune princesse s'imagine
qu'elle porte malheur « partout où
elle apparaît » du fait qu'elle assista
à l'exécution des membres de sa fa-
mille en Russie et à la chute de la
monarchie en Espagne.
D'autre part, l'état de santé du
prince des Asturies laisse toujours à
désirer.
S'il se rétablit, la jeune Russe con-
sentira, croyons-nous, à se laisser
faire une douce violence et à deve-
nir princesse des Asturies, loin d'Es-
pagne.
C'est le cas de dire, comme de
Fiers et Caillavet : le cœur a ses rai-
sons.
L
e titre à vendre.
t Rien de plus distrayant que de
parcourir les « petites annonces »
de ce journal hebdomadaire, gai. cé-
lèbre et parisien.. Les uns offrent
leur amitié, les autres leur auto,
ceux-ci 'demandent « une aide mo-
mentanée », ceux-là « une affection
durable ».
Mais les temps sont durs. Et nous
découvrons, cette semaine, la petite
annonce suivante :
Titre de noblesse. — Monsieur cé-
derait titre de noblesse authentiaue.
Cession légale. Ecrire à BLASON.
Ce blason, résolument dédoré,
nous laisse un peu rêveur. A quel
de. nier degré de l'échelle il faut être
descendu pour vendre même ça.
L
e lapin des voleurs.
A Rochefort, pendant huit
jours, les lapins purent vivre tran-
quilles.
Personne n'en achetait plus, donc
n'en mangeait plus.
En effet, un avis publié par le bu-
reau municipal d'hygiène avait appris
aux habitants eue deux ladins ino-
culés, l'un de la tuberculose et l'au-
tre du cancer, avaient été dérobés
dans son jardin, et que les voleurs
feraient bien de ne pas les consom-
mer ni de les vendre. Aussi, devant
les lapine que leur offraient les mar-
chands, les ménagères battaient-elles
prudemment en retraite.
Mais avant que l'avis n'ait été affi-
ché. les voleurs — trois soldats —
avaient dévoré et les lapins. et les
bacilles.
On va soigner d abord les malhon-
nêtes soldats, puis les punir.
Mais se trouvera-t-il un fabuliste
pour .conter la chose aux enfants?
La morale en serait facile à traiter!
HORATIO.
(Lire la èuite m troisième Rage l
Claudius est mort
au Cannet
C'est une figure typique
de l'ancien music-hall qui disparaît
Une des figures les plus représenta-
tives de l'ancien caf' conc', le joyeux
Claudius, de son vrai nom Maurice
Jouet, vient de mourir au Cannet, à
l'âge de 73 ans.
Il appartint à la plus brillante épo-
que du caf' conc' et fit les beaux soirs
de la Scala avec Sulbiac, Morton, Po-
lin, Alice de Tender, Foscolo, etc" Il
connut les plus grands succès de la
Gaîté-Rochechouart. Il abondait en
trouvailles personnelles et apportait
une verve communicative dans l'inter-
prétation d'un répertoire truculent
dont la gauloiserie n'était pas exclue.
Il tirait de merveilleux effets de sa
longue silhouette et accentuait le co-
mique de ses couplets d'un 'léger zé-
zaiement qui s'accommodait fort bien
de l'air volontairement ahuri et naïf
qu'il affectait. Selon les traditions de
l'époque il s'affublait de costumes à
carreaux et complétait sa silhouette
d'un légendaire melon gris.
Mais vers le milieu de sa carrière
Claudius passa à l'opérette, où ses
compositions comiques pleines de
finesse le mirent rapidement en relief.
Il fut l'interprète favori de P.-L. Fiers,
E.-P. Lafargue, Quinel et Moreau,
de Gorsse et Nanteuil et l'une de ses
plus brillantes interprétations fut le
Sire de Vergy aux Variétés. Il créa
de nombreuses revues à la Scala, à Pa-
risiana, à l'Alcazar et aux Ambassa-
deurs.
Il fut le coéquipier du fameux Pou-
gaud, au Châtelèt. Leur aspect phy-
sique en opposition absolue, Claudius
grand et maigre et Pougaud petit et
rond, était à la base des savoureux ty-
pes qu'ils créèrent, et leur apparition
suffisait à déclancher le rire du public
et la joie des enfants, près desquels
ils jouissaient d'une solide popularité.
La dernière fois que nous eûmes
l'occasion de voir Claudius, c'était il
y a deux ans, sur la grande place de
Vence, où il prenait tranquillement
l'apéritif avec des bons méridionaux
en leur contant, avec sa légendaire
bonne humeur, ses souvenirs sur Pa-
ris qu'il avait définitivement quitté.
C'est un des derniers représentants
d'une époque où la gaîté française
jouissait encore de tout son prestige
qui disparaît, et sa mort sera vive-
ment repentie parmi les nombreux
amis qu'il comptait au théâtre.
Tribunaux
.-
Mlle Sarah Rafale
condamnée à deux mois
de prison avec sursis
La 14* chambre correctionnelle a fait
connaître, hier, son jugement dans le
procès où Mlle Sarah Rafale était pour-
suivie pour abus de confiance à la suite
"p la détention d'un bracelet de 220.000
francs.
Ce bracelet avait été confié à Mlle
Sarah Rafale par un bijoutier, M. Ca-
ligari. Ce dernier se plaignait que le
bracelet ne lui avait été ni payé ni res-
titué.
D'autre part, M. Davoust se plaignait
de son côté que pour l'amener à payer
le nrix de ce bijou, Mlle Sarah Rafale
l'avait fait menacer par son chauffeur
Deruy et l'avait fait assommer par son
fière Marcel Rafale.
Or. le délit de violences est compris
dans les dispositions de la nouvelle loi
d'amnistie. Le chauffeur Deruy est mis
hors de cause et M. Marcel Rafale est
amnistié.
En ce qui toncerne les menaces
adressées par Mlle Sarah Rafale, celle-
ci est condamnée à cinquante francs
d'amende.
Par ailleurs, l'abus de confiance est
retenu et l'aveu de l'endroit où le bijou
a été engagé mérite à l'inculpée le bé-
néfice des circonstances atténuantes.
Ce délit vaut à Mlle Sarah Rafale
deux mois de prison avec sursis et cent
francs d'amende. Elle devra, en outre,
verser au bijoutier Caligari la somme
de 64.000 francs pour le dégagement
du bracelet et 20.000 francs à titre de
dommages-intérêts. — G. D.
LIRE :
En 28 page:
Les matinées d'aujourd'hui. :
En 3e page:
Le peintre Emile Baës a visité
le Saint-Sépulcre.
En 4e page:
« Au dernier de ces messieurs )),
comédie en 1 acte de M. Gas-
ton Béraud.
En 5e page:
Notre rubrique M Voici Paris ».
RA la Porte-Saint-Martin
« PARIS »
pièce en 2 actes et 8 tableaux
de M. René Benjamin
On attendait avec une impatiente
curiosité la pièce de M. René Benja-
min, qui semblait, après quelques es-
sais remarqués, bouder le théâtre..,
On regrettait de sentir en lui une
force et un talent perdus pour la scè-
ne. L'annonce de.son Paris, à la Porte-
Saint-Martin, suscitait un intérêt des
plus vifs.
A vrai dire, la pièce que nous avons
entendue hier n'a pas répondu entiè-
rement à notre attente. C'est de notre
faute, car nous avions imaginé, un
peu légèrement, une œuvre fort dif-
férente de Paris. On a toujours tort
de vouloir enfermer les gens dans une
fermute. Connaissant les idées poli-
tiques et sociales de M. René Benja-
min, ses dons de polémiste, son iro-
nie incisive, son esprit volontiers
agressif, nous comptions sur une piè-
ce satirique, violente et hardie. Nous
nous sommes lourdement trompés,
Changeons de direction.
Chez les satiristes, les plus féroces
se cachent de grands besoins de ten-
dresse. L'âme tendre de M. René
Benjamin l'a poussé à écrire une piè-
ce, je dirais presque un hymne
d'amour. Et l'objet de cet amour n'est
pas une femme, mais Paris. De Paris,
il a voulu chanter son passé et spn
présent, ses paysages, ses aspects, no-
bles ou populaires, ses monuments et
ses ciels changeants, ses vieilles rues
et ses nouvelles avenues; toute la
pièce s'inscrit entre deux décors, ce-
lui du bassin des Tuileries et l'ensem-
ble brumeux et doré de la ville, qui
s'étale le long de la Seine.
Nous ne pouvons qu'être sensibles
à ce poème d'amour, où le nom de
Paris revient à chaque instant — un
peu trop souvent — et où chacun,
bourgeois ou homme du peuple, ché-
rit sa ville et en parle avec extase et
fierté. Montaigne, qui a célébré * lui
aussi avec ferveur la capitale, disait
qu'il aimait Paris « jusqu'à ses ver-
rues ». M. Benjamin est de l'école de
Montaigne.
En somme, il a voulu traiter Paris
à peu près comme M. Pagnol a traité
Dorville.
(Vu par" Georges Bastia.)
Marseille. M. Pagnol nous a montré
la vie du Dort et un bar; M. Benja-
min nous montre la vie de la rue, avec
le bistrot du coin. D'autre part, M.,
Benjamin n'a pas oublié qu'il est l'au-
teur de Gaspard et qu'il a su animer,
avec une verve étonnante et un relief
singulier, un type populaire. Il a donc
songé à incarner l'âme de Paris dans
un homme du peuple qui est un peu
le frère de Gaspard, qui en -possèdie -
les côtés vulgaires et sympathiques,
les colères éloquentes et les délica-
tesses de sentiments, un type qui a
le cœur sur la main, des instincts gé-
néreux et simples, et qui résume bien
en lui les qualités les plus profondes
de la race.
Cette apologie de Paris et du Pari-
sien cent pour cent a conduit parfois
M. Benjamin un peu loin. Ne lui re-
prochons pas de nous donner de Paris
une image qui n'est guère conforme à
celle qu'on s'en fait aujourd'hui. Car
il nous répondra que le Paris cosmo-
polite que nous connaissons n'est pas
le véritable Paris, et qu'il a voulu'
gratter son vernis superficiel et bril-
lant pour nous montrer en-dessous la
vraie physionomie de la France. II
a vojjlu* aller jusqu'au tuf, et on a
tant médit, depuis quelques années,
de Paris et des Français, que le por-
trait opposé qu'il en trace nous paraît
des plus sympathiques à' regarder.
Mais il a pçut-être un peu trop
idéalisé et embelli son tableau. IL a
cru corriger ce défaut par la verve de
son héros et par la verdeur du lan-
gage. Cela n'a point suffi, car ce
chauffeur de taxi au grand cœur, cette
fille du peuple jolie et pure, cette
duchesse devenue sœur de charité et
qui soigne les malades,, tous les bra-
ves gens de la rue, enfin, cette idyUw
touchante entre la fille du peuple et
le fils d'un grand bourgeois - qui
constitue le ressort de la pièce - pou-
vaient faire verser Paris dans le genre
des œuvres qu'on joua longtemps à
l'Ambigu et même à la Porte-Saint-
Martin, c'est-à-dire dans le mélopopu-
laire. Il n'y a pas de genre plus con-
ventionnel et plus faux, et M. Benja-
min, surtout vers la fin, a côtoyé plus
d'une fois ce péril. Il ne s'en est sau-
vé que par la sincérité et la qualité
de son amour pour Paris. Mais bien
des gens pourront s'y tromper et ne
voudront voir qu'une intrigue fabri-
quée, là où M. Benjamin a cru mettra
une vérité et une poésie populaires.
Le premier de ces' huit « tableaux
de Paris » s'ouvre sur le décor des
Tuileries, et du bassin où les enfant
-' Directeur
26e ANNEE. — N# 0 6.944
Une ample comédie aux cent actes divers "r' :
et dont la scène est l'univers. i f
(LA FONTAINE.)
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La vie publique
,.
Les 51 voix
de M. Lava!
Et d'abord, faut-il se réjouir? Oui,
sans doute.
Je ne dis pas que 51 voix soient
beaucoup, surtout recueillies sur une
question d'intérêt national; mais il
faut faire la part de la politique, dont
il est toujours impossible de faire
abstention, même dans les discussions
parlementaires.
On nous avait donc fait espérer un
ordre du jour composé de deux par-
ties susceptibles d'être votées séparé-
ment : une première partie posant net-
tement la question nationale et permet-
tant à tous les patriotes de la Cham-
bre d'affirmer leur ardente volonté de
défendre par-dessus tout l'intérêt de
la France ; et une deuxième partie pu-
rement'politique sur laquelle les par-
tis et les groupes se seraient livrés
à leur petit exercice de tactique par-
lementaire. Il n'en a rien été.
La manifestation patriotique a été
jugée inutile (les gens malicieux di-
ront peut-être dangereuse) et le vote
a été acquis sur un ordre du jour d'une
rédaction terne et — d'une correc-
tion grammaticale douteuse — qui
ne pouvait régler que la question par-
lementaire. De sorte que sur la poli-
tique internationale qui seule, ou pres-
que, avait été en jeu dans les décla-
rations de M. Laval, et dans la dis-
cussion qui s'en était suivie, on a vu
des députés entièrement d'accord avec
le ministre des Affaires étrangères,
voter contre le ministère qu'il préside,
pour de petites préoccupations de par-
ti ou pour de mesquines raisons de
tactique électorale. Cela revient à
dire que la politique étrangère domi-
nant tout en ce moment, les 51 voix
de M. Laval sont en réalité beaucoup
plus nombreuses.
Ii est évident qu'après le beau dis-
cours que la Chambre a en entier
acclamé, M. Herriot ne peut pas être
compté parmi les adversaires de la
politique étrangère du président du
Conseil; de même que l'abstention de
M. Franklin-Bouillon est le fait d'un
excès plutôt que d'un défaut d'ardeur
patriotique. Nous pouvons donc pro-
clamer vis-à-vis de l'étranger que la
politique préconisée par le nouveau
gouvernement, en ce qui concerne les
grands problèmes internationaux, a
l'approbation de la grande majorité du
Parlement, comme elle a cette de la
presque totalité du pays.
Cela ne peut que nous donner une
tranquillité salutaire car, exprimée en
quelques phrases lapidaires, par la
simplicité desquelles M. Laval a vou-
lu, très opportunément, la rendre
compréhensible au commun des mor-
tels, cette politique est de nature à
donner pleine confiance.
M. Laval est un homme calme, ré-
fléchi, prudent. Ne lui cherchons pas
querelle s'il a voulu semer quelques
fleurs sur le chemin de retraite de
M. Briand. Ce serait une querelle
d'Allemand !
Sa politique de paix continue, a-t-il
dit. Oui, mais sa politique de renon-
cement, de crédulité et de faiblesse
ne continue pas. Cela ressort nette-
ment de l'ensemble de ses déclara-
tions..
Au fond, ses déclarations envisa-
gent deux problèmes qui sont les clefs
de voûte de la paix européenne et
mondiale: celui des réparations et ce-
lui du désarmement. Sur chacun de
ces deux problèmes, elles fixent et
déterminent de façon catégorique
quelle sera l'attitude de la France
dans les Conseils des Nations.
Cette attitude aura deux natures et
deux portées différentes, suivant qu'il
s'agira de l'un ou de l'autre pro-
blème. Pour celui des réparations,
elle sera une attitude de résistance:
la France ne peut abandonner les
droits qu'elle tient des traités. Lors-
qu'on a des droits bien établis par des
contrats librement consentis entre les
parties, on ne peut rien faire de mieux
que de les défendre.
L'Allemagne bénéficie pour l'ins-
tant de moratoires qu'à raison ou à
tort on a bien voulu lui accorder.
Elle proclame que lorsque ces mora-
toires viendront à échéance, elle ne
fera pas honneur à sa signature. Ce
ne sont pour le moment que des mots
qui appellent des contre-déclarations
énergiques; mais rien de plus. Lors-
Que le moment sera venu, si nos ex-
ennemis mettent leurs menaces à exé-
cution, on avisera. Car, et c'est, je
crois, le fond de la question, la me-
nace de l'Allemagne n'est pas du tout
une simple question de carence finan-
cière et commerciale, c'est bel et bien
la manifestation d'une rébellion ooli-
tiaue.
Les bons apôtres qui s'apitoient sur
les conditions de la pauvre Allemagne
misérable et insolvable ne peuvent
méconnaître, s'ils sont de bonne foi,
que ce que l'Allemagne semble vou-
loir renier, ce n'est pas la signature
qu'elle a mise sous des traités, mais
celle qu'elle a écrite sur des traités.
Elle n'envisage pas la faillite de sa
raison commerciale, mais celle de sa
propre politique ; elle ne se prépare
.pas à renier ses dettes, mais la res-
ponsabilité de ses actes passés, c'est-
à-dire sa propre conscience'. Atten-
dons-la aux actes! Jusque là, le goi-
vernement sera patient et ferme, nous
a promis M. Laval. Que peut-on lui
demander de plus?
Sur l'autre point — le désarme-
ment — le désir de M. Franklin-
Bouillon d'une politique active, basée
sur une volonté positive et définitive,
se trouve pleinement réalisé dans le
programme du gouvernement, si bien
que l'honorable député aurait pu res-
ter à la Chambre au moment du vote,
et éviter les dangers d'une petite pro-
menade au grand air, par ce ternes
variable !
La France, a dit le président du
Conseil, soumettra des propositions
positives, convaincue que, si les con-
ditions politiques à l'assistance mu-
tuelle immédiate sont réalisées, les
questions techniques seront facilement
résolues.
Comment pourrait-on parler un lan-
gage plus clair et plus équitable? La
France ne veut que la paix pour tra-
vailler; elle n'a ni visées de con-
auêtes ni ambitions d'hégémonie.
Qu'on lui assure la trannuillité à la-
quelle elle a droit, et dont elle a be-
soin, et elle ne demande pas mieux
qu'arriver bonne première dans la
course aux désarmements! Mais qu'on
ne lui demande pas de courir seule !
Ne serait-ce que pour cette for-
mule si simple et si nette, les 51 voix
parlementaires de M. Laval représen-
tent quelques millions de consente-
ments dans le peuple de France.
Jean de ROVERA* -
-- - EM MARGE DDE IL'DRHEDEX SlJIRIRÉAILnSTEooo par Ralph Soupault
Que Rabelais soit mis à l'index par les surréalistes, quoi de plus naturel?
La « jument grande » du bon Gargantua est bien trop grande pour leur
petit « Dada ».
Jaurès et Gandhi : — Surréaliste 1 01
Lénine : — Bourgeois 1 !
Charles Maurras : — encore à l'index ! !
Ces surréalistes se prennent pour le
Pape ! !
Pas de clercs!.
.)
Les amis de M. Paul Morand
au nombre d'un millier
envahissent
la Comédie-Française
Il en résulte quelques incidents
Deu élégants qui provoquent
une décision énergique
de M. Emile Fabre
Je n'ai jamais si bien compris
qu'hier à la Comédie-Française la va-
leur de ces mots: « Je suis un ami de
l'auteur !. »
La Maison de Molière, avec cette
générosité qui la caractérise, avait au-
tcrisé les auteurs du nouveau spectacle
à amener avec eux quelques amis pour
assister à la dernière répétition de tra-
vail, dite des « couturières » : Il en
est venu plus de mille !.
Or, avez-vous remarqué que les amis
d'un auteur joué à la Comédie-Fran-
çaise n'ont rien de commun avec les
zimis d'un auteur joué à la Gaîté-
Montparnasse ? Les amis du premier
sont plus nombreux et font plus de
bruit,
Hier on nous le fit bien voir. Bien
avant que les chandelles fussent allu-
mées les « amis » avaient envahi la
salle. L'administrateur général, pour
cette répétition de travail, s'-était ré-
servé à l'orchestre pour lui et ses_ col-
laborateurs quatre fauteuils.' *
Les « amis des amis » protestèrent
avec énergie :
— Un jour comme aujourd'hui les
places ne sont pas gardées. On s'as-
sied ou on veut !
Il fallut que M. Emile Fabre se fâ-
chât pour pouvoir assister à cette ul-
time répétition. Mais les et amis de
l'auteur », après avoir tenté d'évacuer
1.'administrateur, voulurent bouter hors
le photographe qui s'avisait de provo-
quer de temps à autres des nuages de
magnésium en fumée.
On avait déià vu des couturières.
un peu osée mais jamais, de mémoire
d'habitué, on n'avait assisté a rien de
pareil 1
Et quand tout à l'heure, nous disions
qu'un auteur de la Comédie n'a pas
les mêmes amis qu'un auteur de la
Gaîté. nous aurions dû spécifier que
les amis d'un auteur joué au Théâtre
Français n'ont même rien de commun
avec les amis d'un autre auteur joué
le même jour sur la même scène.
Et c'est si vrai, qu'on put assister
après l'audition du Voyageur et
l'Amour à cet édifiant spectacle : Les
amis de M. Paul Morand, tenant à
bien montrer qu'ils n'étaient pas ceux
de M. Edmond Sée, quittaient en hâte
le théâtre, laissant dans la salle les
amis de l'auteur de Charité.
Et maintenant voici la moralité de
cette histoire ou plutôt sa conclusion:
Dorénavant, pour éviter l'envahisse-
ment d'hier (envahissement qui empê-
che tout travail sérieux et est en outre
préjudiciable à la recette), les auteurs
ne seront plus autorisés à amener le
jour des couturières qu'une vingtaine
d'amis.
Cette sélection forcée sera profitable
à tout le monde: à l'auteur d'abord,
qui courra ainsi moins de risques
d'éreintement, et à la pièce ensuite, qui
bénéficiera d'une dernière et sérieuse
répétition de travail. - E.
NOS ÉCHOS
René Benjamin,
auteur de Paris.
(Vu par Georges Bastia.)
L
oteries étrangères.
Les Français sont en ce mo-
ment criblés d'envois de prospectus
les invitant à prendre des billets pour
les loteries étrangères.
loterie espagnole, grande loterie
(lt. Hambourg, car on ne doute de
rien, là-bas, lotto, etc.. etc.
Ainsi nos capitaux risquent de
piendre le chemin des frontières
alors que ceux que nous devrions
espérer restent en panne et oue.
d'autre part, sous couleur de mora-
lité, l'Etat f-ançais ne veut pas avoir
recours à la loterie nationale, moyen
simple aussi élémentaire qu'assuré
de succès, pour se procurer de l'ar-
gent et alléger nos impôts.
Il y a tout de même là quelque
chose d'un peu irritant.
Nous prendrait-on pour des poi-
res ?
c
hauffeurs tempérants. 1
Au lendemain de la pièce de
M. René Benjamin, il est piquant
d'apprendre qu'une Ligue des chauf-
feurs tempérants vient de se consti-
tuer en Allemagne.
Et, ce, sous la direction d'un mé-
decin.
Ce président affirme, non sans
quelque raison, que la moitié des
9.000 accidents mortels de la circu-
lation, qui sont enregistrés chaque
année en Allemagne, est due à l'état
d'ivresse des chauffeurs.
Cette ligue s'est constituée à Ham-
bourg.
Pends-toi, brave Alexandre de
Paris ! ,
v
p
lus d'esprits lumineux.
Entendons-le dans le sens
H légendaire ». Un savant parisien
expliquait, l'autre jour, dans un docte
salon, à de charmantes jeunes filles,
comme quoi il n'y a plus de feux
follets, ou presque plus.
Les feux follets, qui donnèrent
naissance à tant de légendes, sont
des gaz spontanément inflammables,
produits par des matières organiques
en décomposition.
Or, jadis, on jetait dans les étangs,
les, fossés des châteaux et les ma-
rais, les cadavres des animaux morts
et. dans les cimetières, les humains
t'étaient enterrés au'à une faible
profondeur.
Il n'en est plus de même aujour-
d'hui et. du reste, de nombreux étangs
ont été asséchés.
Voilà pourquoi les feux follets sont
devenus très rares et que le folklore
ne s'en enrichit plus.
Une des auditrices de notre sa-
vant déclara qu'elle en avait vus ce-
pendant sur la mer. -
Elle confondait avec l'eau phos-
j 1 phof'esoente----
Montma?*rnises
,:,.-..
Remèdes
pour les cors aux pieds
Tous les journaux parlent de la crise ou
d'Hitler. C'est fatigant ! Et puis, ils ont
l'air de se copier l'un l'autre, ou, ce qui
est plus ,grave, de se démarquer, disant
le contraire l'un de l'autre, pour chacun
avoir l'air de donner, sa note originale.
Il n'y a qu'un moyen d'être original,
c'est de ne parler ni. de la crise ni d'Hit-
ler. Aussi, je vous parlerai de Roland à
Roncevaux.
De tous les remèdes préconisés par leurs
inventeurs et prônés par les réclames, au
sujet de cet endurcissement de la chair
des orteils, vulgairement dénommée cor
au pied, le meilleur est encore celui
qu'avait trouvé Archimède, homme de
principes, qui vivait à Syracuse au troi-
sième siècle avant l'ère chrétienne.
Archimède l'a défini ainsi dans un
traité de médecine pratique de l'époque :
Tout cor plongé dans un liquide perd
une partie de poids égale au poids du li-
quide déplacé.
C' est l' origine du bain de pieds.
Il y eut des cors au pied tragiques,
tel celui qui gêna la marche de Roland
aux Pyrénées.
Une coquille célèbre des moines histo-
rien» de l'époque carolingienne a fait dire
que * Roland soufflait du cor & Ronce-
'Va.ux .', alors qu'il fallait écrire « souf-
frait JI.
Encore, chez les hommes, n'est-ce rien
que de parler pieds. Mais chez les mille-
pattes, à en croire Maeterlinck et les bon-
nes feuilles de sa prochaine Vie des
Myriapodes, c'est un sujet intarissable.
Jean BASTIA,
p
urée royale ?
La chute de la couronne, bien
q l'il ne s'agisse pas de la sienne,
mais de la couronne, devise danoise,
vient de décider, paraît-il, le roi de
Danemark à renoncer à son habituel
séjour sur la Côte d'Azur.
Il paraît que la baisse de la mon-
naie nationale augmenterait d'un tiers
les frais du séjour du roi Christian
dans notre Midi.
Regrettons-le. Nous pensons que
les finances du sympathique monar-
que ne sont pas à ce point grevées
qu'il ne pourrait pas venir quand
même chez nous.
Mais les rois se croient obligés de
donner l'exemple de l'économie.
Nous avons déjà dit quelle erreur
est en cela la leur et que qui possède
encore doit dépenser.
C'est aux -têtes couronnées à ne
pas. dirons-nous, se mettre la cein-
ture.
L'aile reliant les cinq parties du
monde, par Edgar Brandi. Exposition
Galerie Brandt, boulevard Malesherbes.
(Lire en troisième page l'article de
M. Yvanhr>4 Rambosson)
(Photo HaraucLà
Mlle Fordyce.
dont Vheiireuse interprétation a été très
remarquée dans Paris, à la Porte-Saint-
Martin.
(Vue par Georges Bastia.)
1
a
dylle d'exil.
On fait quelque bruit sur
l'idylle qui serait née entre le prince
des Asturies et la princesse Kyra,
seconde fille du grand duc Cyril.
S'il faut en croire Aux Ecoutes,
la jeune fille craindrait de porter
malheur au fils d'Alphonse XIII, qui
n'a pas besoin de cela.
La jeune princesse s'imagine
qu'elle porte malheur « partout où
elle apparaît » du fait qu'elle assista
à l'exécution des membres de sa fa-
mille en Russie et à la chute de la
monarchie en Espagne.
D'autre part, l'état de santé du
prince des Asturies laisse toujours à
désirer.
S'il se rétablit, la jeune Russe con-
sentira, croyons-nous, à se laisser
faire une douce violence et à deve-
nir princesse des Asturies, loin d'Es-
pagne.
C'est le cas de dire, comme de
Fiers et Caillavet : le cœur a ses rai-
sons.
L
e titre à vendre.
t Rien de plus distrayant que de
parcourir les « petites annonces »
de ce journal hebdomadaire, gai. cé-
lèbre et parisien.. Les uns offrent
leur amitié, les autres leur auto,
ceux-ci 'demandent « une aide mo-
mentanée », ceux-là « une affection
durable ».
Mais les temps sont durs. Et nous
découvrons, cette semaine, la petite
annonce suivante :
Titre de noblesse. — Monsieur cé-
derait titre de noblesse authentiaue.
Cession légale. Ecrire à BLASON.
Ce blason, résolument dédoré,
nous laisse un peu rêveur. A quel
de. nier degré de l'échelle il faut être
descendu pour vendre même ça.
L
e lapin des voleurs.
A Rochefort, pendant huit
jours, les lapins purent vivre tran-
quilles.
Personne n'en achetait plus, donc
n'en mangeait plus.
En effet, un avis publié par le bu-
reau municipal d'hygiène avait appris
aux habitants eue deux ladins ino-
culés, l'un de la tuberculose et l'au-
tre du cancer, avaient été dérobés
dans son jardin, et que les voleurs
feraient bien de ne pas les consom-
mer ni de les vendre. Aussi, devant
les lapine que leur offraient les mar-
chands, les ménagères battaient-elles
prudemment en retraite.
Mais avant que l'avis n'ait été affi-
ché. les voleurs — trois soldats —
avaient dévoré et les lapins. et les
bacilles.
On va soigner d abord les malhon-
nêtes soldats, puis les punir.
Mais se trouvera-t-il un fabuliste
pour .conter la chose aux enfants?
La morale en serait facile à traiter!
HORATIO.
(Lire la èuite m troisième Rage l
Claudius est mort
au Cannet
C'est une figure typique
de l'ancien music-hall qui disparaît
Une des figures les plus représenta-
tives de l'ancien caf' conc', le joyeux
Claudius, de son vrai nom Maurice
Jouet, vient de mourir au Cannet, à
l'âge de 73 ans.
Il appartint à la plus brillante épo-
que du caf' conc' et fit les beaux soirs
de la Scala avec Sulbiac, Morton, Po-
lin, Alice de Tender, Foscolo, etc" Il
connut les plus grands succès de la
Gaîté-Rochechouart. Il abondait en
trouvailles personnelles et apportait
une verve communicative dans l'inter-
prétation d'un répertoire truculent
dont la gauloiserie n'était pas exclue.
Il tirait de merveilleux effets de sa
longue silhouette et accentuait le co-
mique de ses couplets d'un 'léger zé-
zaiement qui s'accommodait fort bien
de l'air volontairement ahuri et naïf
qu'il affectait. Selon les traditions de
l'époque il s'affublait de costumes à
carreaux et complétait sa silhouette
d'un légendaire melon gris.
Mais vers le milieu de sa carrière
Claudius passa à l'opérette, où ses
compositions comiques pleines de
finesse le mirent rapidement en relief.
Il fut l'interprète favori de P.-L. Fiers,
E.-P. Lafargue, Quinel et Moreau,
de Gorsse et Nanteuil et l'une de ses
plus brillantes interprétations fut le
Sire de Vergy aux Variétés. Il créa
de nombreuses revues à la Scala, à Pa-
risiana, à l'Alcazar et aux Ambassa-
deurs.
Il fut le coéquipier du fameux Pou-
gaud, au Châtelèt. Leur aspect phy-
sique en opposition absolue, Claudius
grand et maigre et Pougaud petit et
rond, était à la base des savoureux ty-
pes qu'ils créèrent, et leur apparition
suffisait à déclancher le rire du public
et la joie des enfants, près desquels
ils jouissaient d'une solide popularité.
La dernière fois que nous eûmes
l'occasion de voir Claudius, c'était il
y a deux ans, sur la grande place de
Vence, où il prenait tranquillement
l'apéritif avec des bons méridionaux
en leur contant, avec sa légendaire
bonne humeur, ses souvenirs sur Pa-
ris qu'il avait définitivement quitté.
C'est un des derniers représentants
d'une époque où la gaîté française
jouissait encore de tout son prestige
qui disparaît, et sa mort sera vive-
ment repentie parmi les nombreux
amis qu'il comptait au théâtre.
Tribunaux
.-
Mlle Sarah Rafale
condamnée à deux mois
de prison avec sursis
La 14* chambre correctionnelle a fait
connaître, hier, son jugement dans le
procès où Mlle Sarah Rafale était pour-
suivie pour abus de confiance à la suite
"p la détention d'un bracelet de 220.000
francs.
Ce bracelet avait été confié à Mlle
Sarah Rafale par un bijoutier, M. Ca-
ligari. Ce dernier se plaignait que le
bracelet ne lui avait été ni payé ni res-
titué.
D'autre part, M. Davoust se plaignait
de son côté que pour l'amener à payer
le nrix de ce bijou, Mlle Sarah Rafale
l'avait fait menacer par son chauffeur
Deruy et l'avait fait assommer par son
fière Marcel Rafale.
Or. le délit de violences est compris
dans les dispositions de la nouvelle loi
d'amnistie. Le chauffeur Deruy est mis
hors de cause et M. Marcel Rafale est
amnistié.
En ce qui toncerne les menaces
adressées par Mlle Sarah Rafale, celle-
ci est condamnée à cinquante francs
d'amende.
Par ailleurs, l'abus de confiance est
retenu et l'aveu de l'endroit où le bijou
a été engagé mérite à l'inculpée le bé-
néfice des circonstances atténuantes.
Ce délit vaut à Mlle Sarah Rafale
deux mois de prison avec sursis et cent
francs d'amende. Elle devra, en outre,
verser au bijoutier Caligari la somme
de 64.000 francs pour le dégagement
du bracelet et 20.000 francs à titre de
dommages-intérêts. — G. D.
LIRE :
En 28 page:
Les matinées d'aujourd'hui. :
En 3e page:
Le peintre Emile Baës a visité
le Saint-Sépulcre.
En 4e page:
« Au dernier de ces messieurs )),
comédie en 1 acte de M. Gas-
ton Béraud.
En 5e page:
Notre rubrique M Voici Paris ».
RA la Porte-Saint-Martin
« PARIS »
pièce en 2 actes et 8 tableaux
de M. René Benjamin
On attendait avec une impatiente
curiosité la pièce de M. René Benja-
min, qui semblait, après quelques es-
sais remarqués, bouder le théâtre..,
On regrettait de sentir en lui une
force et un talent perdus pour la scè-
ne. L'annonce de.son Paris, à la Porte-
Saint-Martin, suscitait un intérêt des
plus vifs.
A vrai dire, la pièce que nous avons
entendue hier n'a pas répondu entiè-
rement à notre attente. C'est de notre
faute, car nous avions imaginé, un
peu légèrement, une œuvre fort dif-
férente de Paris. On a toujours tort
de vouloir enfermer les gens dans une
fermute. Connaissant les idées poli-
tiques et sociales de M. René Benja-
min, ses dons de polémiste, son iro-
nie incisive, son esprit volontiers
agressif, nous comptions sur une piè-
ce satirique, violente et hardie. Nous
nous sommes lourdement trompés,
Changeons de direction.
Chez les satiristes, les plus féroces
se cachent de grands besoins de ten-
dresse. L'âme tendre de M. René
Benjamin l'a poussé à écrire une piè-
ce, je dirais presque un hymne
d'amour. Et l'objet de cet amour n'est
pas une femme, mais Paris. De Paris,
il a voulu chanter son passé et spn
présent, ses paysages, ses aspects, no-
bles ou populaires, ses monuments et
ses ciels changeants, ses vieilles rues
et ses nouvelles avenues; toute la
pièce s'inscrit entre deux décors, ce-
lui du bassin des Tuileries et l'ensem-
ble brumeux et doré de la ville, qui
s'étale le long de la Seine.
Nous ne pouvons qu'être sensibles
à ce poème d'amour, où le nom de
Paris revient à chaque instant — un
peu trop souvent — et où chacun,
bourgeois ou homme du peuple, ché-
rit sa ville et en parle avec extase et
fierté. Montaigne, qui a célébré * lui
aussi avec ferveur la capitale, disait
qu'il aimait Paris « jusqu'à ses ver-
rues ». M. Benjamin est de l'école de
Montaigne.
En somme, il a voulu traiter Paris
à peu près comme M. Pagnol a traité
Dorville.
(Vu par" Georges Bastia.)
Marseille. M. Pagnol nous a montré
la vie du Dort et un bar; M. Benja-
min nous montre la vie de la rue, avec
le bistrot du coin. D'autre part, M.,
Benjamin n'a pas oublié qu'il est l'au-
teur de Gaspard et qu'il a su animer,
avec une verve étonnante et un relief
singulier, un type populaire. Il a donc
songé à incarner l'âme de Paris dans
un homme du peuple qui est un peu
le frère de Gaspard, qui en -possèdie -
les côtés vulgaires et sympathiques,
les colères éloquentes et les délica-
tesses de sentiments, un type qui a
le cœur sur la main, des instincts gé-
néreux et simples, et qui résume bien
en lui les qualités les plus profondes
de la race.
Cette apologie de Paris et du Pari-
sien cent pour cent a conduit parfois
M. Benjamin un peu loin. Ne lui re-
prochons pas de nous donner de Paris
une image qui n'est guère conforme à
celle qu'on s'en fait aujourd'hui. Car
il nous répondra que le Paris cosmo-
polite que nous connaissons n'est pas
le véritable Paris, et qu'il a voulu'
gratter son vernis superficiel et bril-
lant pour nous montrer en-dessous la
vraie physionomie de la France. II
a vojjlu* aller jusqu'au tuf, et on a
tant médit, depuis quelques années,
de Paris et des Français, que le por-
trait opposé qu'il en trace nous paraît
des plus sympathiques à' regarder.
Mais il a pçut-être un peu trop
idéalisé et embelli son tableau. IL a
cru corriger ce défaut par la verve de
son héros et par la verdeur du lan-
gage. Cela n'a point suffi, car ce
chauffeur de taxi au grand cœur, cette
fille du peuple jolie et pure, cette
duchesse devenue sœur de charité et
qui soigne les malades,, tous les bra-
ves gens de la rue, enfin, cette idyUw
touchante entre la fille du peuple et
le fils d'un grand bourgeois - qui
constitue le ressort de la pièce - pou-
vaient faire verser Paris dans le genre
des œuvres qu'on joua longtemps à
l'Ambigu et même à la Porte-Saint-
Martin, c'est-à-dire dans le mélopopu-
laire. Il n'y a pas de genre plus con-
ventionnel et plus faux, et M. Benja-
min, surtout vers la fin, a côtoyé plus
d'une fois ce péril. Il ne s'en est sau-
vé que par la sincérité et la qualité
de son amour pour Paris. Mais bien
des gens pourront s'y tromper et ne
voudront voir qu'une intrigue fabri-
quée, là où M. Benjamin a cru mettra
une vérité et une poésie populaires.
Le premier de ces' huit « tableaux
de Paris » s'ouvre sur le décor des
Tuileries, et du bassin où les enfant
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