Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1936-01-14
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 14 janvier 1936 14 janvier 1936
Description : 1936/01/14 (A30,N8375). 1936/01/14 (A30,N8375).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7649986c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 25/05/2015
80' ANNEE. — N° 8375
-
MARDI 14 JANVIER 1936
DIRECTEUR : JEAN DE ROVERA
Ce visage hardi et joyeux est celui de Miss Cécile Hamilton, jeune
Californienne qui n'a pas 20 ans, qui compte déjà 260 heures de
vol, et qui est la plus jeune femme pilote des Etats-Unis. Cela
nous change un peu des photos de gangsters!
LE DOCUMENT OU JOUR
(Photo Keysfcome.)
[46-150, avenue des
champs - Élysées
l. él' a ,
téléphon. groupées :
t ELY. 88-81
r* nuit : PASSY 00-80
: le Numéro : 0,25
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►i. Adresser toute la
^«acti# on V correspondance
^înistr < sans exception à
j*®blicité M. le Directeur
L de ac Comoedia ».
lEGARD SUR LE TEMPS ZASSÊ
Souvenirs anciens
i propos de deux livres récents
p ar Gustave FREJAVILLE.
$ Voici un nouveau roman de l'auteur
$ Justine. On n'a pas oublié l'aven-
ue de ce livre, signé Roger Cou-
c, tombé il y a deux ans en pleine
1 te die la stratégie littéraire parisienne,
IJ, v«LliLe du prix Goocourt. Un minis-
iU , Wajie de goût et homme de cœur,
1 ~!t pas craint de signaler ce nom et
xi | titre à l'attention des Dix, en mal
$ | diwuvertes: la pudeur des juges,
r -on, prit ce mouvement d'admiration
d amitié pour une tentative de viol.
< Couderc s'est console en écri-
te à loisir un second livre: Brigitte
tQn8ère, qui, plus encore que le pre-
o 1er, tne paraît approcher du chef-
01 «
Couderc est mon ami depuis
,I es d'un demi-siècre. C'est en 1888,
r P Premiers jours d'octobre, que je le
«y Pour la première fois. Je n'avais
P tOUt à fait onze ans. Dans la cour
2* lycée de Cahors, où je venais d'arri-
T' tï.tnide comme un nouveau, Roger
c, un peu plus jeune que moi,
jT^ait l'assurance d'un « ancien »,
f1 au lycée depuis un an déjà. Je
è 13 son bon visage, éclairé d'un sou-
>. ^cueillant. La vie d'interne, qui
"'&1. Pas gaie, tissa entre nous des
2 , de jour en jour plus profonds ; la
buf00 des enfants captifs et sen-
tious rapprocha parfois pour des
"aoes désolées. Se souvient-il
Un soir l'horreur de notre condition
, Parut si insupportable que nous
'i J*0* à délibérer, le plus sérieuse-
$ du monde, sur le projet de nous
I "e' "la jambe en glissant sur les mar-
j. , .de pierre usée conduisant au ré-
|/afin d'être renvoyés dans nos
.es pour quelques mois ? Nous
fîmes rien-, mais le cœu)» y était.
tard, l'éveil d'un même goût pour
PQ'iaie devait nous consoler tant bien
^1 de notre réclusion. Nous échan-
rit 4!C comfiaace nos premiers vers,
o s en cacbette à l'étude du soir. Nous
Par cœur des poèmes de Bau-
laire, Verlaine, M alarmé; nous fû-
~--—S=aOEaOf OelO
SOUS LA COUPOLE
La eBndidalare-
Je Sfraviiisky
¡ à l'Inslilul
Itai.-elle eomjpatille
1 --ee la nouvelle loi
¡: 'ta.. la naturalisation
aunonclons, ces jours der-
., ", que Straviinsky avait présenté
'aJ^idature au fauteuil laissé
aùIJ.l1t par la mort du compositeur
a0JJ Dukas. Mais une question se
f\ai v Pareille candidature est-elle
•ilill le en droit ? La 'loi du 19
tlQt}iet 1934 pose en effet que cc Ipen-
lui ans, à partir du décret qui
IU
'Vu-a conféré la naturalisation,
r naturalisé ne peut être
é à des fonctions publiques
q louées par l'Etat. » ,
o }a naturalisation de Stravinsky
liuutécente. Elile date d'il y a dix-
Ori *?*«•
lr> fl1, n'a pas assez insista hier sur
it qUe tout académicien est ré-
I l'Hii Par l'Etat. Bon an, mal an, il
l't'iÎl1 IL Une rétribution de six mille
8* ce qui est peu, mais ce qui,
Ijon* intéressé, l'inscrit sur la liste
eux qui émargent au budget.
el,1 -Premier abord, il semble que
a jn. nsky tombe sous le coup de
j'ilitOl (le 1934 et que l'institut pour-
\_P°ur i'instant iui être fermé.
!'ejvï®.de scrupulles, l'Académie s'est
"rw^fînée auprès du directeur du
I«ri lit L'Iltieux du ministère de l'Edu-
nationale. Et tant qu'elle
lira pas reÇu de réponse du mi-
fo~~ elle ne procédera pas aux
|jf^]Hés qui. d'après ses statuts,
»Pt.tèdelit toute élection.
mes, en 1893, parmi les premiers ache-
teurs des Trophées. Des camarades un
peu plus âgés nous encourageaient dans
cette voie, parmi lesquels Léon Lafage,
qui devait devenir le brillant et savou-"
reux conteur que vous connaissez, nous
inspirait un grand respect parce qu'il
publiait des proses « décadentes » dans
les journaux locaux.
Quelques années plus tard, je relirou-
vai Couderc à Paris, où il venait pour-
suivre des études de médecine commen-
cées à Toulouse. Dans la ville de Clé-
mence Isaure, Maurice Magre venait
de fonder L'Effort. Sa jeune gloire
rayonnait jusqu'à Paris où allait paraî-
tre son premier rccueil: La Chanson des
Hommes. Nous admirions ses vers, où
noms avions reconnu l'accent nouveau
de notre génération. Couderc, qui avait
souvent croisé au voisinage de Saint-
Semin, ce jeune Bonaparte de la poé-
sie, au visage pâle, à l'œil brillant, à la
silhouette mince et vive, nous annonça
un jour que Maurice Magre venait de
débarquer au Quartier Latin. Il fallait
aller le voir sans retard. Le prétexte ?
Une revue à fonder. Telle fut l'origine
de cette pauvre Revue Claire, dont un
seul numéro put paraître, portant la
date de « Février 1898 », avec un
sommaire où Jets noms bien connus de
Maurice Magre, André Magre, Paul
Fort, Francis Vklé-Criffi-n, Yvanhoé
Rambosson, compensaient l'obscurité de
ceux des fondateurs: Léon Lafage, di-
recteur; Roger Couderc, rédacteur en
chef; et moi-même. Notre professeur de
philosophie de Cahors, un excellenlt
homme, nommé Le Bret, avait signé,
en guise de manifeste, le goût de l'épo-
que, l'article de tête: L'Elite et la
Foule.
C'est ainsi que trois Quercynois se
trouvèrent annexés à ce que le cher et
charmant Jean de Tinan — que nous
rencontrions à la Taverne du Pan-
théon avec Henri Albert, Henri de
Bruchard, P.-J Toul'et, P.L. Garnier,
tous disparus, et d'autres encore bien
vivants — avait plaisamment baptisé
« l' Ecole de Toulouse ». Tels furent
nos débuts communs dans la jeune lit-
térature d'une époque méconnue, où
l'amour de la poésie enivrait tant de
coeurs enthousiastes, plus soucieux de
gloire que d'argent..
(Lire la suite er, deuxième Tiaort
AU QUARTIER
Est-ce la grève générale
des étudiants ?
Les autres Facultés suivraient
le mouvement dès jeudi
Le mouvement de protestation des
étadiiaoïit® conffire 3 a présence à i'a Fa-
ouililé de dirait du pro!'.es©euir Gaston
Jèze paraît gagner t:Olut.e!S\ tes facultés.
Unie grève générale eslt. même envi-
sagée pour jeudj.
— Noue ne vouJornis pas d'om pro-
feasenir à la soldie die l' é kalllg'eT.
Tdl est 'Le mot d'ordre des étudiants
paitpi'oleis qui .jug-cint eévèreinenit 'l'wt-
t'ituide Ole ce profea^euT au procès des
ira lions ('otn't.re ,1'Itailiie.
J,w':¡qu'à prés'einit, le Quarliiew Lailïn
est caihme, imaiiis fi est à prévoisr que
Ws viioilianls .ifiMvidfântg qui marquèrent
t''m.)tms'!e pnésemioe d'u professeur
Sceilile à to FaicuMé voiul ee nesnouve-
ler ITÔS proicbaiiaKeimeni.
Voied d'^iiliteiuris, à titre d'informa-
tion. lie texte die J'uHIanatuim des ôtu-
duaints :
Deux mille étudiants réunis à lHâ-
tel des Sociétés Savantes à l'appel
du Comité d'entente réclament: la.
réouverture immédaite de la Faculté
de droit et la-démission du profes-
seur Gaston Jèze.
Des choses ein &onlt !là.
REPEnTION GENERALE DE«NOTRE DEESSE» A L'ODEON
iq Ailles Madeleine Silvain et Juliette Verneuil dans Notre Déesse,
nouvelle œuvre de M. Albert du Bois, qui a été jouée hier avec suc-
"-~ fias le Théâtre. « Aide et, Protection » sur, la scène, de l'Qdéon.
PRECISIONS
La fermeture des spectacles
n'est pas fixée au 20 Février
Mais elle sera décidée
soudainement selon l'attitude
de la Ville de Paris
Hier soir s'est tenue une nouvelle
réunion des directeurs de théâtre et
de différents directeurs d'établisse-
ments de spectacles.
Au cours de cette réunion, toutes
les mesures envisagées pour la fer-
meture des salles de spectacle, et que
nous avons relatées, ont été mainte-
nues.
Toutefois, nous apprenons en der-
nière heure que la date du 20 février
donnée comme date éventuelle de fer-
meture, et même annoncée par quel-
ques confrères, n'a pas été prise en
considération.
Les décisions ultérieures sur une
soudaine fermeture des salles de
spectacle sont intimement liées à l'at-
ti,tude des pouvoirs municipaux.
ANXIETE A LONDRES
Rndyard KIPLING
gravement malade
Il a été opéré hier à Londres
Voilà une semaine, M. Rudyard
Kipling fêtait son soixante-dizième
anniversaire. La magnifique santé du
grand écrivain ne laissait pas présa-
ger qu'une maladie soudaine néces-1
siterait une intervention chirurgi-1
Rudyard Kipling
cale. L'auteur du Livre de la ■ Jun-
gle a dû être transporté au Middlesex
hôpital de Londres. Souhaitons que
M. Rudyard Kipling soit enfin hors
de danger et quijl vienne,, comme il
en avait t'intention, en France. Notre
pays sera fier de l'avoir pour hôte.
NOS HOTES
CHARLES LAUGHTON
le célèbre acteur anglais
est arrivé à Paris
Le célèbre acteur anglais Chartes
Laughton, accompagné de son frère,
Francis Laughton, est arrivé à Pa-
ris, où il est descendu à l'hôtel Gril-
Ion.
A ce propos, notre collaborateur
Serge, visitant les collèges de Cam-
bridge (1vec un groupe d'indigènes,
eut la surprise d'entendre l'un d'eux
s'écrier devant le portrait grandeur
nature d'Henri VIII, qui ornait une
salle commune :
— Oh ! ïts very beautiful !.
VoHà Charles Laughton.
Petite erreur consacrant le grand
talent du - comédien de l'écran. -
Au VENT
DEsJpUl{S
L'éventuelle fermeture
des Spectacles.
Cette situation encore aggravée des
spectacles que je faisais prévoir avant
de partir pour un bref voyage, voici
qu'elle a subitement dépassé ce qui était
envisagé. De nouveau donc les direc-
teurs parlent de fermeture générale à
Paris, tandis qu'à Nice la fermeture des
cinémas est réelle.
Déjà même à Paris on murmure la
date de cette fermeture éventuelle. Le
jour H — selon la façon de parler fâ-
cheusement adoptée — serait fixé secrè-
tement au 20 février. Parce qu'on espère,
ajoute-t-on, qu'avant cette date le Con-
seil municipal aura, peut-être, eu le loi-
sir de se montrer accueillant à la loi
nouvelle en ramenant le droit des pau-
vres de 10 à 8 !.
Voilà du moins ce qu'on imprime et
qui fort heureusement, len dernière heure
ne serait pas exact. -
MM. les directeurs de spectacle et
MM. les conseillers municipaux me per-
mettront de leur dire tout franc qUe
rien de tout cela ne serait très sérieux.
Cette heure H et sa menace parodi-
que, ce jeu de demi-lois, de tiers d'ap-
plication, ce jeu de cache-cache, de du-
peries sur les principes, de marchan-
dages sur les modalités ne cadre en n'en
avec le sens Profond des choses et la
gravité réelle de la situation,
Jusques à quand se refusera-t-on de
part et d'autre à aborder le fond du
problème? Depuis plus de deux ans nous
l'exposons ici mais les progrès sont bien
pénibles. Chacun, hommes de théâtres
ou législateurs, s'obstine à s'en tenir à
l'écorce.
Le Spectacle doit exiger pour son in-
dustrie, aggravée des risques que com-
porte tout art, le retour pur et simple
au droit commun fiscal quant aux
taxes.
Pour ce qui est de la dîme dite* des
pauvres, elle est une survivance, incon-
ciliable avec la nouvelle législation non
plus de bienfaisance mais d'assurance
sociale, enfin établie par la doctrine de
solidarité républicaine.
Le Spectacle, lorsque feu mon ancien
patron Henri Monod établissait cette
législation, a manqué le coche de la
suppression. Ce n'est point là une rai-
son pour désespérai Toute législation
doit comporter une unité organique de
doctrine. Le « plaisir » du Spectacle
n'est plus un superflu de riche. Il est
un besoin. Le secours au pauvre ne dé-
pend plus d'unie pénalisation mais d'une
obligation créée par l'organisation so-
ciale.
La Radio
et le Spectacle de demain.
Nous ne nous délivrerons du passé, en
même temps que nous aborderons la
nouvelle condition du spectacle qu'en
revenant à fond vers ces principes.
De cette future condition du specta-
cle, en dépit d'indices quasi quotidiens
les directeurs ne semblent guère se ren-
dre compte. Vainement on leur signale
que des inventions nouvelles créent des
mœurs nouvelles, que les modes de vie,
de se nourrir l'esprit, de se distraire
artistiquement en dépendent et se com-
binent avec la nouvelle répartition, si
lente qu'en soit l'évolution, des ri-
chesses. En un mot la société qui se
forme ne pourra se complaire, se préci-
piter vers les théâtres d'hier.
Déjà il se dessine pour ce qui fut le
Boulevard la même désaffection qui
rabattit jadis sur lie boulevard du
Crime. Le centre de Paris et son esprit
se déplacent.
Ne parle-t-on pas de dépôts de bilans
bien attristants ?
La Radio de plus en plus saura satis-
faire le public décidé à éviter au bout
du jour une fatigue et des dépenses
supplémentaires.
Gabriel BOISSY.
(Lire la suite en deuxième page.)
Les Faits du Jour
Le Conseil des ministres fixera ce
matin la date del élections législa-
tives : 22 mars, premier tour de
scrutin ; 29 mars, ballottage.
PARIS. — Les Chambres rentrent
cet après-midi. Grand débat de po-
litique générale fNl perspective. Un
important conseil des ministres se
tient au cours de la matinée.
BERLIN. — L'Allemagne tout en-
tière vient de fêter, l'anniversaire du
retour de la Sarre. A cette occasion,
la ville de Louis XIV et de Vauban
prend le nom de Saarlautern.
PARIS. — La Faculté de Droit n'a
pas ouvert ses portes hier. Aucune
décision n'a encore été prise par le
Ministre. Des groupements des au-
tres Facultés tentent de provoquer
une grève générale. ,
'ADDIS-ABEBA. —■ Les nouvelles
d'Ethiopie sont toujours aussi bru-
meuses. Le Négus se prétend maître
de la situation à Makallé. Le maréchal
Badoglio est calme. En tous cas l'ac-
tivité de l'aviation italienne présage
des mouvements d'importance.
ATHENES. — En vue des élections
générales du 26 janvier, la lutte est
très vive par toute )a Grèce. MM.
Sofoulits, chef du parti libéral, et
Theotokis, monarchiste, ont pro-
noncé d'importants discours.
TOKIO. — Tous les dirigeants
d'une nouvelle secte, parmi lesquels
des anciens officiers et des étudiants
sont nombreux, ont été arrêtéspour
lèse-majesté. Des mesures draco-
niennes. sont prises par le gouverne-
ment.
NEW-YORK. - A la veille de
l'exécution de Hauptmann, le doc-
teur Condom annonce des révéla-
tions sensationnelles. Seulement,
comme par hasard, dans le même
temps, il quittait les E.-U. avec une
précipitation suspecte.
PARIS. — Le Russe Gouyouliakoff,
trois fois assassin, a été arrêté rue
de Clignaneourt, La présence de cet
ancien officier de l'armée. Wrangel
avait été signalée à Paris depuis deux
jours. Ce ne fut pas long.
LE HAVRE. — Le paquebot « Co-
lombie » est arrivé hier au Havre,
venant des Antilles. M. Henry Bé-
renger, président du comité du Tri-
centenaire, M. Albert Sarraut et de
nombreuses personnalités étaient à
bord.
LONDRES. — Au cours d'un In-
cendie, une mère de, famille et ses
huit enfants sont morts carbonisés,
Le père en sautant par la fenêtre
espérait les sauver, mais blessé lui-
même, il assista impuissant au ter-
rible drame.
TOUTES LES COULISSES.
14 JANVIER :
SAINT HILAIRE.
Hilaire est un prénom joyeux.
Grand saint dont ce jour est la feste
Vous êtes la gaîté des deux.
Rions de tout 1 Narguons ïe reste !
Narguons la grippe et les impôts !
Nous sommes pleins de tout : pleins
[d'eau,
Et de chômage pleins le dos !
Pleins, de fièvre, soûls de délires
Pleins de dettes et pleins de maux,
Ne craignant même plus le pire,
Mais c'est un jour trop rigolo. -.
Saint Hvlaire, ah 1 laissez-nous rire 1
Quo vadit ?
0
n sait que M. Pierre Laval est
deux fois sénateur, doublement
honorable. Il représente au Luxem-
bourg la Seine et le Puy-de-Dôme
tout ensemble. Et jusqu'alors il n'a
pas opté entre ces deux départe-
ments.
Or, il ne lui reste qu'une huitaine
de jours pour fixer son choix. Les
familiers du président du Conseil
prétentent que ses origines auver-
gnates l'emporteront sur ses sym-
pathies parisiennes. *
Des journalistes, hier soir, ont
voulu connaître de M. Pierre Laval
sa préférence.
— Que choisissez-vous, lui de-
mandèrent-Hs, la Seine ou le Puy-
de-Dôme ?
Le président du Conseil laissa
choir sa légendaire cigarette et il
répondit par cette phrase sybilline:
— A Auberviîli ers, on m'appelle
Pierre. A Clermont-Ferrand on
m'appelle Monsieur le Président.
C'est plus flatteur.
i~C~'
Chevronnés.
1
1 n'est pas tant extraordinaire
qu'on trouve encore des cuiras-
siers de Reichshoffen. Nous ne som-
mes qu'à soixante-cinq ans et demi
de la fameuse bataiHe; un cuiras-
sier avait vingt ans; on peut donc
avoir été au bon endroit avec sa
cuirasse et ne pas compter plus de
quatre-vingt-cinq ou six ans.
Ce qui est plus extraordinaire
c'est qu'il y en ait eu tant après la
célèbre parole :
— Des cuirassiers?. Il n'y en a
plus.
Nos confrères signalent un sur-
vivant dans l'Aveyron, commune de
Quins. C'est M. Delpoux, âgé de
91 ans.
Nous avons connu, il y a trois ans,
à Quinsac (Gironde) un vieux
bonhomme de 94 ans, Maurice Eva-
,loste, qui avait fait la bataille de
Marignan.
Il gagna même un pari contre
l'instituteur qui prétendait que
c'était impossible.
Le vieux soldat produisit ses
preuves : ses papiers militaires té-
moignaient, en effet, qu'il s'était
battu à Marignan.
En 1859 — bien sûr!
Car l'instituteur avait oublié que
les.. Français sont passés deux fois
à Marignan; en 1859, en revenant de
Magenta, et en 1515. -
Le vin de Quinsac mit tout le.
monde d'accord..
Mère ou épouse.
0
I n sait que Maurice Finat, la
veuve du grand pilote, est
sur le point de s'envoler vers Mada-
gascar.
Un de nos confrères est allé lui
demander pourquoi elle tentait un
raid aussi lointain, aussi périlleux.
— Pour assurer l'avenir de mes
enfants, a-t-elle répondu. l'}
Car Mme Maurice Finat est mère
de cinq enfants.
Notre confrère, comme beaucoup
de gens de bon sens, a pensé qu'il
y avait dans la vie d'autres moyens
— plus terre-à-terre — si j'ose dire,
d'assurer l'avenir de ses enfants.
Car, enfiii, si ces cinq enfants de-
venaient cinq orphelins?
Mme René Finat, à ce terrible
argument, a répliqué par ces mots:
— Il y a deux sortes de femmes :
les mères et les épouses. Je suis,
moi, avant tout une épouse.
Et puis elle s'est mise à pleurer.
LE FIGURANT.
ilMê. Vi suvté 'çn troisième f>age)
M. Gaston Doumergue
présidera à Liège f
une conférence $-4
1 du général Debeney ,'.1
M. Gaston Dounnergue présidera
Liégie, le 29 février, sous qie p'a/tro-
magie dles Amitiés françaises, une con-
férence du. générai Debewe'y, e-ur la:
Friande, qrni aoir-a M'eu dans Ja saille
du Ciomsicrvaitoiire royal de Liège.
C\e,sit la l)l'lt'lmj:èl'e fais que q'a.nden
p)r.ésMefmt. ee rend en Beilgiquie depuis
sa ratraiifiG poM'Iiiqnic définitive, et
qu'ill y prendra te pairo'lîe. El est vraI
qu'jjil ne;$e manifeste guètrie qu'à Tooi-
tou.se.
VERS UNE REFORME VESTIMENTAIRE ?
La Bataille de l'Habit noir
■'"af (suue)
-Où, , en attendant de rudes assauts, il est question de
Brummel et du bon vieux temps. ,
REPONSES de MM. L. Cappiello, Fe rnand Franchi, Léon Frapié, René
Kovall le capi taine Ivangot, Jean-Charles Legrand,
Eugène Marsan , Michel Georges-Michel,
M. Fernand Francell
— L'habit de couleur, évidemment,
ce serai t l'avissant. oe serait magni-
fique. si l'on poiuvajiti ! Il y a long-
temps que je. n'ai, cessé de de dire.
Avant la guerre, j'ai même été i'un
des premiers à porter ie smpking de
couleur blieu sombre. La couleur
avait alors sa chance et cela avait
beaucoup die chic. Mais voi!là.
Maintenant, iil y a la crusse 1 La
silhouette qui ne change pa£l! Et ternit
ie peste 1 ..:.,.
M. Léon Frapié tt!i
— Pour la conti;iïualk>ii à perpé-
tuité de 'l'ha:b.it noir ou pour l'adop-
tion de tout autre vêtement de céré-
monie? Je crois difficile de pouvoir
Un quart de Siècle.
Ce qu'on lisait dans Comœdia
le 14 janvier 1911
* M. Louis Vauxcelles ayant provo-
qué en duel MM. Max et Alex Fischer,
MM. Max et Alex Fischer. accorderont
l'un après l'autre à M. Vauxeelles la
satisfaction qu'il réclame.
M. Max Fischer se rencontrera avec
M. Vauxàélles, ce matin, aux environs
de Paris.
M. Alex Fischer, qui relève de mala-
die, se rencontrera avec M. Vauxeelles
dans quelques jours.
Les deux rencontres auront lieu à
l'épée.
* L'âge des jeunes princes, le 14 jan-
vier 1911 : Carol de Roumanie (18 ans);
le prince de Galles (17 ans); Frédéric
de Danemark (12 ans); Léopold de Bel-
gique (9 ans); Olaf de Norvège (7 ans);
prince de Piémont (6 ans); prince Guil-
laume, fils du kronprinz (4 ans) ; le
prince des Asturies (3 ans).
être foiraned. Il «ne semible que céda
dépend des individus. Si l'on adopta
quelque chose die nouveau — est je
n'y vois aucun inicpinivéntent — c'esit
un gros risqua à couinir. Le mieuis
serait de décréter la liberté d'avoir
une personnalité bien définie, une
alîlure, un sens, une fin. Et c'est p^-i
cieéiment ce qui manque le plus.
M. Jean-Charles Legrand
— 11 serait faeiile d'être contre
l'habit no-ir, vêtement absurde, con-
tradictoire, inénarrable, dont iea
Assyriens eux-mêmes, cies prétendus
barbares, riraient bien.
Mais, voulez-vous que je vous dise
la vériité ? Le mien est bleu. Et ja
crois que, dans l'état denOls conven-
tions modernes, ceus-1a seuls peu-
vent être contre l'habit, qui ne sa.-<
vent pas le porter.
Ge'la me nappelite un certain mo-
nologue « Mon vieil habit », que j'ai
ent'lmdu autrefois est qui était très,
touchant. Ce vieil habit, on lud ren-
dait hommage des conquêtes fémi-
nines.
,Voyez-vous — car tout passe —<
avec l'habit, c'est un peu de Paris
qui s'en va !
M. Michel Georges-Michel
— L'habit est irafitiimeiiut ptms élé-
gant que le smoking; mais aussi It
est bien plus embêtant à mettre. Sans
être Brummel, il y a la difficulté du
nœud de cravate, le g'Met blanc, -les
boutons.
Quant à la couleur, non : pas de
déguisement en compèr'es de revue.
A la rigueur, lé bleu-marine avec 3es
revers noirs.
M. L. Cappiello
— L'habit, comme forme, bien.
Mais je vous avoue que je n'avais
jamàjs pensé'à ça. iIAi; couleur? Je
craina que, p,& -r opiR^itioifâ, ce» p?
-
MARDI 14 JANVIER 1936
DIRECTEUR : JEAN DE ROVERA
Ce visage hardi et joyeux est celui de Miss Cécile Hamilton, jeune
Californienne qui n'a pas 20 ans, qui compte déjà 260 heures de
vol, et qui est la plus jeune femme pilote des Etats-Unis. Cela
nous change un peu des photos de gangsters!
LE DOCUMENT OU JOUR
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[46-150, avenue des
champs - Élysées
l. él' a ,
téléphon. groupées :
t ELY. 88-81
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i propos de deux livres récents
p ar Gustave FREJAVILLE.
$ Voici un nouveau roman de l'auteur
$ Justine. On n'a pas oublié l'aven-
ue de ce livre, signé Roger Cou-
c, tombé il y a deux ans en pleine
1 te die la stratégie littéraire parisienne,
IJ, v«LliLe du prix Goocourt. Un minis-
iU , Wajie de goût et homme de cœur,
1 ~!t pas craint de signaler ce nom et
xi | titre à l'attention des Dix, en mal
$ | diwuvertes: la pudeur des juges,
r -on, prit ce mouvement d'admiration
d amitié pour une tentative de viol.
< Couderc s'est console en écri-
te à loisir un second livre: Brigitte
tQn8ère, qui, plus encore que le pre-
o 1er, tne paraît approcher du chef-
01 «
Couderc est mon ami depuis
,I es d'un demi-siècre. C'est en 1888,
r P Premiers jours d'octobre, que je le
«y Pour la première fois. Je n'avais
P tOUt à fait onze ans. Dans la cour
2* lycée de Cahors, où je venais d'arri-
T' tï.tnide comme un nouveau, Roger
c, un peu plus jeune que moi,
jT^ait l'assurance d'un « ancien »,
f1 au lycée depuis un an déjà. Je
è 13 son bon visage, éclairé d'un sou-
>. ^cueillant. La vie d'interne, qui
"'&1. Pas gaie, tissa entre nous des
2 , de jour en jour plus profonds ; la
buf00 des enfants captifs et sen-
tious rapprocha parfois pour des
"aoes désolées. Se souvient-il
Un soir l'horreur de notre condition
, Parut si insupportable que nous
'i J*0* à délibérer, le plus sérieuse-
$ du monde, sur le projet de nous
I "e' "la jambe en glissant sur les mar-
j. , .de pierre usée conduisant au ré-
|/afin d'être renvoyés dans nos
.es pour quelques mois ? Nous
fîmes rien-, mais le cœu)» y était.
tard, l'éveil d'un même goût pour
PQ'iaie devait nous consoler tant bien
^1 de notre réclusion. Nous échan-
rit 4!C comfiaace nos premiers vers,
o s en cacbette à l'étude du soir. Nous
Par cœur des poèmes de Bau-
laire, Verlaine, M alarmé; nous fû-
~--—S=aOEaOf OelO
SOUS LA COUPOLE
La eBndidalare-
Je Sfraviiisky
¡ à l'Inslilul
Itai.-elle eomjpatille
1 --ee la nouvelle loi
¡: 'ta.. la naturalisation
aunonclons, ces jours der-
., ", que Straviinsky avait présenté
'aJ^idature au fauteuil laissé
aùIJ.l1t par la mort du compositeur
a0JJ Dukas. Mais une question se
f\ai v Pareille candidature est-elle
•ilill le en droit ? La 'loi du 19
tlQt}iet 1934 pose en effet que cc Ipen-
lui ans, à partir du décret qui
IU
'Vu-a conféré la naturalisation,
r naturalisé ne peut être
é à des fonctions publiques
q louées par l'Etat. » ,
o }a naturalisation de Stravinsky
liuutécente. Elile date d'il y a dix-
Ori *?*«•
lr> fl1, n'a pas assez insista hier sur
it qUe tout académicien est ré-
I l'Hii Par l'Etat. Bon an, mal an, il
l't'iÎl1 IL Une rétribution de six mille
8* ce qui est peu, mais ce qui,
Ijon* intéressé, l'inscrit sur la liste
eux qui émargent au budget.
el,1 -Premier abord, il semble que
a jn. nsky tombe sous le coup de
j'ilitOl (le 1934 et que l'institut pour-
\_P°ur i'instant iui être fermé.
!'ejvï®.de scrupulles, l'Académie s'est
"rw^fînée auprès du directeur du
I«ri lit L'Iltieux du ministère de l'Edu-
nationale. Et tant qu'elle
lira pas reÇu de réponse du mi-
fo~~ elle ne procédera pas aux
|jf^]Hés qui. d'après ses statuts,
»Pt.tèdelit toute élection.
mes, en 1893, parmi les premiers ache-
teurs des Trophées. Des camarades un
peu plus âgés nous encourageaient dans
cette voie, parmi lesquels Léon Lafage,
qui devait devenir le brillant et savou-"
reux conteur que vous connaissez, nous
inspirait un grand respect parce qu'il
publiait des proses « décadentes » dans
les journaux locaux.
Quelques années plus tard, je relirou-
vai Couderc à Paris, où il venait pour-
suivre des études de médecine commen-
cées à Toulouse. Dans la ville de Clé-
mence Isaure, Maurice Magre venait
de fonder L'Effort. Sa jeune gloire
rayonnait jusqu'à Paris où allait paraî-
tre son premier rccueil: La Chanson des
Hommes. Nous admirions ses vers, où
noms avions reconnu l'accent nouveau
de notre génération. Couderc, qui avait
souvent croisé au voisinage de Saint-
Semin, ce jeune Bonaparte de la poé-
sie, au visage pâle, à l'œil brillant, à la
silhouette mince et vive, nous annonça
un jour que Maurice Magre venait de
débarquer au Quartier Latin. Il fallait
aller le voir sans retard. Le prétexte ?
Une revue à fonder. Telle fut l'origine
de cette pauvre Revue Claire, dont un
seul numéro put paraître, portant la
date de « Février 1898 », avec un
sommaire où Jets noms bien connus de
Maurice Magre, André Magre, Paul
Fort, Francis Vklé-Criffi-n, Yvanhoé
Rambosson, compensaient l'obscurité de
ceux des fondateurs: Léon Lafage, di-
recteur; Roger Couderc, rédacteur en
chef; et moi-même. Notre professeur de
philosophie de Cahors, un excellenlt
homme, nommé Le Bret, avait signé,
en guise de manifeste, le goût de l'épo-
que, l'article de tête: L'Elite et la
Foule.
C'est ainsi que trois Quercynois se
trouvèrent annexés à ce que le cher et
charmant Jean de Tinan — que nous
rencontrions à la Taverne du Pan-
théon avec Henri Albert, Henri de
Bruchard, P.-J Toul'et, P.L. Garnier,
tous disparus, et d'autres encore bien
vivants — avait plaisamment baptisé
« l' Ecole de Toulouse ». Tels furent
nos débuts communs dans la jeune lit-
térature d'une époque méconnue, où
l'amour de la poésie enivrait tant de
coeurs enthousiastes, plus soucieux de
gloire que d'argent..
(Lire la suite er, deuxième Tiaort
AU QUARTIER
Est-ce la grève générale
des étudiants ?
Les autres Facultés suivraient
le mouvement dès jeudi
Le mouvement de protestation des
étadiiaoïit® conffire 3 a présence à i'a Fa-
ouililé de dirait du pro!'.es©euir Gaston
Jèze paraît gagner t:Olut.e!S\ tes facultés.
Unie grève générale eslt. même envi-
sagée pour jeudj.
— Noue ne vouJornis pas d'om pro-
feasenir à la soldie die l' é kalllg'eT.
Tdl est 'Le mot d'ordre des étudiants
paitpi'oleis qui .jug-cint eévèreinenit 'l'wt-
t'ituide Ole ce profea^euT au procès des
ira lions ('otn't.re ,1'Itailiie.
J,w':¡qu'à prés'einit, le Quarliiew Lailïn
est caihme, imaiiis fi est à prévoisr que
Ws viioilianls .ifiMvidfântg qui marquèrent
t''m.)tms'!e pnésemioe d'u professeur
Sceilile à to FaicuMé voiul ee nesnouve-
ler ITÔS proicbaiiaKeimeni.
Voied d'^iiliteiuris, à titre d'informa-
tion. lie texte die J'uHIanatuim des ôtu-
duaints :
Deux mille étudiants réunis à lHâ-
tel des Sociétés Savantes à l'appel
du Comité d'entente réclament: la.
réouverture immédaite de la Faculté
de droit et la-démission du profes-
seur Gaston Jèze.
Des choses ein &onlt !là.
REPEnTION GENERALE DE«NOTRE DEESSE» A L'ODEON
iq Ailles Madeleine Silvain et Juliette Verneuil dans Notre Déesse,
nouvelle œuvre de M. Albert du Bois, qui a été jouée hier avec suc-
"-~ fias le Théâtre. « Aide et, Protection » sur, la scène, de l'Qdéon.
PRECISIONS
La fermeture des spectacles
n'est pas fixée au 20 Février
Mais elle sera décidée
soudainement selon l'attitude
de la Ville de Paris
Hier soir s'est tenue une nouvelle
réunion des directeurs de théâtre et
de différents directeurs d'établisse-
ments de spectacles.
Au cours de cette réunion, toutes
les mesures envisagées pour la fer-
meture des salles de spectacle, et que
nous avons relatées, ont été mainte-
nues.
Toutefois, nous apprenons en der-
nière heure que la date du 20 février
donnée comme date éventuelle de fer-
meture, et même annoncée par quel-
ques confrères, n'a pas été prise en
considération.
Les décisions ultérieures sur une
soudaine fermeture des salles de
spectacle sont intimement liées à l'at-
ti,tude des pouvoirs municipaux.
ANXIETE A LONDRES
Rndyard KIPLING
gravement malade
Il a été opéré hier à Londres
Voilà une semaine, M. Rudyard
Kipling fêtait son soixante-dizième
anniversaire. La magnifique santé du
grand écrivain ne laissait pas présa-
ger qu'une maladie soudaine néces-1
siterait une intervention chirurgi-1
Rudyard Kipling
cale. L'auteur du Livre de la ■ Jun-
gle a dû être transporté au Middlesex
hôpital de Londres. Souhaitons que
M. Rudyard Kipling soit enfin hors
de danger et quijl vienne,, comme il
en avait t'intention, en France. Notre
pays sera fier de l'avoir pour hôte.
NOS HOTES
CHARLES LAUGHTON
le célèbre acteur anglais
est arrivé à Paris
Le célèbre acteur anglais Chartes
Laughton, accompagné de son frère,
Francis Laughton, est arrivé à Pa-
ris, où il est descendu à l'hôtel Gril-
Ion.
A ce propos, notre collaborateur
Serge, visitant les collèges de Cam-
bridge (1vec un groupe d'indigènes,
eut la surprise d'entendre l'un d'eux
s'écrier devant le portrait grandeur
nature d'Henri VIII, qui ornait une
salle commune :
— Oh ! ïts very beautiful !.
VoHà Charles Laughton.
Petite erreur consacrant le grand
talent du - comédien de l'écran. -
Au VENT
DEsJpUl{S
L'éventuelle fermeture
des Spectacles.
Cette situation encore aggravée des
spectacles que je faisais prévoir avant
de partir pour un bref voyage, voici
qu'elle a subitement dépassé ce qui était
envisagé. De nouveau donc les direc-
teurs parlent de fermeture générale à
Paris, tandis qu'à Nice la fermeture des
cinémas est réelle.
Déjà même à Paris on murmure la
date de cette fermeture éventuelle. Le
jour H — selon la façon de parler fâ-
cheusement adoptée — serait fixé secrè-
tement au 20 février. Parce qu'on espère,
ajoute-t-on, qu'avant cette date le Con-
seil municipal aura, peut-être, eu le loi-
sir de se montrer accueillant à la loi
nouvelle en ramenant le droit des pau-
vres de 10 à 8 !.
Voilà du moins ce qu'on imprime et
qui fort heureusement, len dernière heure
ne serait pas exact. -
MM. les directeurs de spectacle et
MM. les conseillers municipaux me per-
mettront de leur dire tout franc qUe
rien de tout cela ne serait très sérieux.
Cette heure H et sa menace parodi-
que, ce jeu de demi-lois, de tiers d'ap-
plication, ce jeu de cache-cache, de du-
peries sur les principes, de marchan-
dages sur les modalités ne cadre en n'en
avec le sens Profond des choses et la
gravité réelle de la situation,
Jusques à quand se refusera-t-on de
part et d'autre à aborder le fond du
problème? Depuis plus de deux ans nous
l'exposons ici mais les progrès sont bien
pénibles. Chacun, hommes de théâtres
ou législateurs, s'obstine à s'en tenir à
l'écorce.
Le Spectacle doit exiger pour son in-
dustrie, aggravée des risques que com-
porte tout art, le retour pur et simple
au droit commun fiscal quant aux
taxes.
Pour ce qui est de la dîme dite* des
pauvres, elle est une survivance, incon-
ciliable avec la nouvelle législation non
plus de bienfaisance mais d'assurance
sociale, enfin établie par la doctrine de
solidarité républicaine.
Le Spectacle, lorsque feu mon ancien
patron Henri Monod établissait cette
législation, a manqué le coche de la
suppression. Ce n'est point là une rai-
son pour désespérai Toute législation
doit comporter une unité organique de
doctrine. Le « plaisir » du Spectacle
n'est plus un superflu de riche. Il est
un besoin. Le secours au pauvre ne dé-
pend plus d'unie pénalisation mais d'une
obligation créée par l'organisation so-
ciale.
La Radio
et le Spectacle de demain.
Nous ne nous délivrerons du passé, en
même temps que nous aborderons la
nouvelle condition du spectacle qu'en
revenant à fond vers ces principes.
De cette future condition du specta-
cle, en dépit d'indices quasi quotidiens
les directeurs ne semblent guère se ren-
dre compte. Vainement on leur signale
que des inventions nouvelles créent des
mœurs nouvelles, que les modes de vie,
de se nourrir l'esprit, de se distraire
artistiquement en dépendent et se com-
binent avec la nouvelle répartition, si
lente qu'en soit l'évolution, des ri-
chesses. En un mot la société qui se
forme ne pourra se complaire, se préci-
piter vers les théâtres d'hier.
Déjà il se dessine pour ce qui fut le
Boulevard la même désaffection qui
rabattit jadis sur lie boulevard du
Crime. Le centre de Paris et son esprit
se déplacent.
Ne parle-t-on pas de dépôts de bilans
bien attristants ?
La Radio de plus en plus saura satis-
faire le public décidé à éviter au bout
du jour une fatigue et des dépenses
supplémentaires.
Gabriel BOISSY.
(Lire la suite en deuxième page.)
Les Faits du Jour
Le Conseil des ministres fixera ce
matin la date del élections législa-
tives : 22 mars, premier tour de
scrutin ; 29 mars, ballottage.
PARIS. — Les Chambres rentrent
cet après-midi. Grand débat de po-
litique générale fNl perspective. Un
important conseil des ministres se
tient au cours de la matinée.
BERLIN. — L'Allemagne tout en-
tière vient de fêter, l'anniversaire du
retour de la Sarre. A cette occasion,
la ville de Louis XIV et de Vauban
prend le nom de Saarlautern.
PARIS. — La Faculté de Droit n'a
pas ouvert ses portes hier. Aucune
décision n'a encore été prise par le
Ministre. Des groupements des au-
tres Facultés tentent de provoquer
une grève générale. ,
'ADDIS-ABEBA. —■ Les nouvelles
d'Ethiopie sont toujours aussi bru-
meuses. Le Négus se prétend maître
de la situation à Makallé. Le maréchal
Badoglio est calme. En tous cas l'ac-
tivité de l'aviation italienne présage
des mouvements d'importance.
ATHENES. — En vue des élections
générales du 26 janvier, la lutte est
très vive par toute )a Grèce. MM.
Sofoulits, chef du parti libéral, et
Theotokis, monarchiste, ont pro-
noncé d'importants discours.
TOKIO. — Tous les dirigeants
d'une nouvelle secte, parmi lesquels
des anciens officiers et des étudiants
sont nombreux, ont été arrêtéspour
lèse-majesté. Des mesures draco-
niennes. sont prises par le gouverne-
ment.
NEW-YORK. - A la veille de
l'exécution de Hauptmann, le doc-
teur Condom annonce des révéla-
tions sensationnelles. Seulement,
comme par hasard, dans le même
temps, il quittait les E.-U. avec une
précipitation suspecte.
PARIS. — Le Russe Gouyouliakoff,
trois fois assassin, a été arrêté rue
de Clignaneourt, La présence de cet
ancien officier de l'armée. Wrangel
avait été signalée à Paris depuis deux
jours. Ce ne fut pas long.
LE HAVRE. — Le paquebot « Co-
lombie » est arrivé hier au Havre,
venant des Antilles. M. Henry Bé-
renger, président du comité du Tri-
centenaire, M. Albert Sarraut et de
nombreuses personnalités étaient à
bord.
LONDRES. — Au cours d'un In-
cendie, une mère de, famille et ses
huit enfants sont morts carbonisés,
Le père en sautant par la fenêtre
espérait les sauver, mais blessé lui-
même, il assista impuissant au ter-
rible drame.
TOUTES LES COULISSES.
14 JANVIER :
SAINT HILAIRE.
Hilaire est un prénom joyeux.
Grand saint dont ce jour est la feste
Vous êtes la gaîté des deux.
Rions de tout 1 Narguons ïe reste !
Narguons la grippe et les impôts !
Nous sommes pleins de tout : pleins
[d'eau,
Et de chômage pleins le dos !
Pleins, de fièvre, soûls de délires
Pleins de dettes et pleins de maux,
Ne craignant même plus le pire,
Mais c'est un jour trop rigolo. -.
Saint Hvlaire, ah 1 laissez-nous rire 1
Quo vadit ?
0
n sait que M. Pierre Laval est
deux fois sénateur, doublement
honorable. Il représente au Luxem-
bourg la Seine et le Puy-de-Dôme
tout ensemble. Et jusqu'alors il n'a
pas opté entre ces deux départe-
ments.
Or, il ne lui reste qu'une huitaine
de jours pour fixer son choix. Les
familiers du président du Conseil
prétentent que ses origines auver-
gnates l'emporteront sur ses sym-
pathies parisiennes. *
Des journalistes, hier soir, ont
voulu connaître de M. Pierre Laval
sa préférence.
— Que choisissez-vous, lui de-
mandèrent-Hs, la Seine ou le Puy-
de-Dôme ?
Le président du Conseil laissa
choir sa légendaire cigarette et il
répondit par cette phrase sybilline:
— A Auberviîli ers, on m'appelle
Pierre. A Clermont-Ferrand on
m'appelle Monsieur le Président.
C'est plus flatteur.
i~C~'
Chevronnés.
1
1 n'est pas tant extraordinaire
qu'on trouve encore des cuiras-
siers de Reichshoffen. Nous ne som-
mes qu'à soixante-cinq ans et demi
de la fameuse bataiHe; un cuiras-
sier avait vingt ans; on peut donc
avoir été au bon endroit avec sa
cuirasse et ne pas compter plus de
quatre-vingt-cinq ou six ans.
Ce qui est plus extraordinaire
c'est qu'il y en ait eu tant après la
célèbre parole :
— Des cuirassiers?. Il n'y en a
plus.
Nos confrères signalent un sur-
vivant dans l'Aveyron, commune de
Quins. C'est M. Delpoux, âgé de
91 ans.
Nous avons connu, il y a trois ans,
à Quinsac (Gironde) un vieux
bonhomme de 94 ans, Maurice Eva-
,loste, qui avait fait la bataille de
Marignan.
Il gagna même un pari contre
l'instituteur qui prétendait que
c'était impossible.
Le vieux soldat produisit ses
preuves : ses papiers militaires té-
moignaient, en effet, qu'il s'était
battu à Marignan.
En 1859 — bien sûr!
Car l'instituteur avait oublié que
les.. Français sont passés deux fois
à Marignan; en 1859, en revenant de
Magenta, et en 1515. -
Le vin de Quinsac mit tout le.
monde d'accord..
Mère ou épouse.
0
I n sait que Maurice Finat, la
veuve du grand pilote, est
sur le point de s'envoler vers Mada-
gascar.
Un de nos confrères est allé lui
demander pourquoi elle tentait un
raid aussi lointain, aussi périlleux.
— Pour assurer l'avenir de mes
enfants, a-t-elle répondu. l'}
Car Mme Maurice Finat est mère
de cinq enfants.
Notre confrère, comme beaucoup
de gens de bon sens, a pensé qu'il
y avait dans la vie d'autres moyens
— plus terre-à-terre — si j'ose dire,
d'assurer l'avenir de ses enfants.
Car, enfiii, si ces cinq enfants de-
venaient cinq orphelins?
Mme René Finat, à ce terrible
argument, a répliqué par ces mots:
— Il y a deux sortes de femmes :
les mères et les épouses. Je suis,
moi, avant tout une épouse.
Et puis elle s'est mise à pleurer.
LE FIGURANT.
ilMê. Vi suvté 'çn troisième f>age)
M. Gaston Doumergue
présidera à Liège f
une conférence $-4
1 du général Debeney ,'.1
M. Gaston Dounnergue présidera
Liégie, le 29 février, sous qie p'a/tro-
magie dles Amitiés françaises, une con-
férence du. générai Debewe'y, e-ur la:
Friande, qrni aoir-a M'eu dans Ja saille
du Ciomsicrvaitoiire royal de Liège.
C\e,sit la l)l'lt'lmj:èl'e fais que q'a.nden
p)r.ésMefmt. ee rend en Beilgiquie depuis
sa ratraiifiG poM'Iiiqnic définitive, et
qu'ill y prendra te pairo'lîe. El est vraI
qu'jjil ne;$e manifeste guètrie qu'à Tooi-
tou.se.
VERS UNE REFORME VESTIMENTAIRE ?
La Bataille de l'Habit noir
■'"af (suue)
-Où, , en attendant de rudes assauts, il est question de
Brummel et du bon vieux temps. ,
REPONSES de MM. L. Cappiello, Fe rnand Franchi, Léon Frapié, René
Kovall le capi taine Ivangot, Jean-Charles Legrand,
Eugène Marsan , Michel Georges-Michel,
M. Fernand Francell
— L'habit de couleur, évidemment,
ce serai t l'avissant. oe serait magni-
fique. si l'on poiuvajiti ! Il y a long-
temps que je. n'ai, cessé de de dire.
Avant la guerre, j'ai même été i'un
des premiers à porter ie smpking de
couleur blieu sombre. La couleur
avait alors sa chance et cela avait
beaucoup die chic. Mais voi!là.
Maintenant, iil y a la crusse 1 La
silhouette qui ne change pa£l! Et ternit
ie peste 1 ..:.,.
M. Léon Frapié tt!i
— Pour la conti;iïualk>ii à perpé-
tuité de 'l'ha:b.it noir ou pour l'adop-
tion de tout autre vêtement de céré-
monie? Je crois difficile de pouvoir
Un quart de Siècle.
Ce qu'on lisait dans Comœdia
le 14 janvier 1911
* M. Louis Vauxcelles ayant provo-
qué en duel MM. Max et Alex Fischer,
MM. Max et Alex Fischer. accorderont
l'un après l'autre à M. Vauxeelles la
satisfaction qu'il réclame.
M. Max Fischer se rencontrera avec
M. Vauxàélles, ce matin, aux environs
de Paris.
M. Alex Fischer, qui relève de mala-
die, se rencontrera avec M. Vauxeelles
dans quelques jours.
Les deux rencontres auront lieu à
l'épée.
* L'âge des jeunes princes, le 14 jan-
vier 1911 : Carol de Roumanie (18 ans);
le prince de Galles (17 ans); Frédéric
de Danemark (12 ans); Léopold de Bel-
gique (9 ans); Olaf de Norvège (7 ans);
prince de Piémont (6 ans); prince Guil-
laume, fils du kronprinz (4 ans) ; le
prince des Asturies (3 ans).
être foiraned. Il «ne semible que céda
dépend des individus. Si l'on adopta
quelque chose die nouveau — est je
n'y vois aucun inicpinivéntent — c'esit
un gros risqua à couinir. Le mieuis
serait de décréter la liberté d'avoir
une personnalité bien définie, une
alîlure, un sens, une fin. Et c'est p^-i
cieéiment ce qui manque le plus.
M. Jean-Charles Legrand
— 11 serait faeiile d'être contre
l'habit no-ir, vêtement absurde, con-
tradictoire, inénarrable, dont iea
Assyriens eux-mêmes, cies prétendus
barbares, riraient bien.
Mais, voulez-vous que je vous dise
la vériité ? Le mien est bleu. Et ja
crois que, dans l'état denOls conven-
tions modernes, ceus-1a seuls peu-
vent être contre l'habit, qui ne sa.-<
vent pas le porter.
Ge'la me nappelite un certain mo-
nologue « Mon vieil habit », que j'ai
ent'lmdu autrefois est qui était très,
touchant. Ce vieil habit, on lud ren-
dait hommage des conquêtes fémi-
nines.
,Voyez-vous — car tout passe —<
avec l'habit, c'est un peu de Paris
qui s'en va !
M. Michel Georges-Michel
— L'habit est irafitiimeiiut ptms élé-
gant que le smoking; mais aussi It
est bien plus embêtant à mettre. Sans
être Brummel, il y a la difficulté du
nœud de cravate, le g'Met blanc, -les
boutons.
Quant à la couleur, non : pas de
déguisement en compèr'es de revue.
A la rigueur, lé bleu-marine avec 3es
revers noirs.
M. L. Cappiello
— L'habit, comme forme, bien.
Mais je vous avoue que je n'avais
jamàjs pensé'à ça. iIAi; couleur? Je
craina que, p,& -r opiR^itioifâ, ce» p?
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