Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1936-01-04
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 04 janvier 1936 04 janvier 1936
Description : 1936/01/04 (A30,N8365). 1936/01/04 (A30,N8365).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k76499760
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 25/05/2015
30* ANNEE. - N° 8365 SAMEDI 4 JANVIER 1936
; '~È~M~~
DIRECTEUR : JEAN DE ROVERA
146-150, avenue des
Champs - Élysées
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La nuit : PASSY 00-80
Le Numéro : 0,25
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M. le Directeur
de a: Comcedia. d.
Entre autres étrennes, nous avons eu celles dit mauvais temps.
Et avec quelle largesse! De toits les points de France, on ne
signale que tornades et inondations. On peut juger de leur gra-
LE DOCUMENT DU JOUR
vite par le document ci-dessus représentant, sous plus d'un mètre d'eau torrentielle, la route près de Roc-
quemaure (Gard), où un poteau indicateur de croisement dépasse à peine la surface liquide.
A quand la fin
de la crise ?
par Alex DELPEYROU.
Voilà- je budget voté. A défaut
d'autres étrennes, celles-là ne sont
pas négligeables. Elles condition-
ent la reprise des affaires, la fin
de ce qu on appelle la crise ou tout
au moins sOn atténuation progres-
si. ve, tant il est vrai qu'on ne sau-
rait mettre un terme brutal et
quasi,-providentiel au marasme qui,
depuis plusieurs années, paralyse
toute l'activité économique du
pays.
Le vote du budget, même en
équilibre instable, comme c'est le
ca.5, s il n'apporte pas de l'argent
irais dans les coffres du Trésor, a
du moins un mérite: celui de ren-
dre aux possédants qui l'avaient
perdue, la confiance dans la solva-
bilité de l'Etat.
Grâce à cet « impondérable »,
comme disait Poincaré, grâce aussi
à une réalité plus tangible, l'épui-
sement des stocks, on nourrit dans
Jee milieux officiels le ferme espoir
d'un renouveau économique. On a
du moins la ferme résolution de
tout mettre en œuvre pour préci-
piter cet essor, à condition, bien
entendu, que les passions partisanes
des politiciens ne viennent pas, une
fois de plus, jeter le trouble dans
les consciences et tenir en alerte
une opinion publique pourtant
aVIde de sérénité.
Pour mieux concevoir l'efficacité
re^èdc8, il importe d'abord
d'être fixé sur l'étendue du mal.
T enOD801JlOUS-eJ1 au diagnostic le
plus digne de foi, à celui de
M. Marcel Régnier, puisé dans les
statistique officielles du ministère
des .finances.
Du propre aveu de notre Grand
Trésorier, le montant net de l'im-
pot ffur les bénéfices industriels et
commerciaux a progressivement
écrit de cinquante pour cent au
cours des six dernières, années.
Deux chiffres le démontrent:
En 1929: 4 milliards 128 millions.
En 1934: 2 milliards 200 millions.
A. DELPEYROU.
[. Lire la suite en deuxième page)
EN MARGE
MUsique de foire
Je crois que la dernière expression de
Trlepns pour une oeuvre musicale est de
« rai/cr de musique de foire. Vulgaire,
populacière, démodée, bruyante, étourdis-
e, tintamarcsque, c'est la musique des
anegej des cirques et des ménageries.
C' est. Mais il nous faudrait peut-être dire
aujourd'hui : c'était.
A la fête de Montmartre, qui est instal-
jf en ce moment, j'ai été très surpris
d entendre au lieu des vieilles rengaines qui
Paraissaient jouir de la plus regrettable
immortalité, des airs nouveaux et charmants,
des romances du jour dont certaines sont
ires agréables, mêlées à des extraits du
théâtre lyrique moderne. On entend même
les chanteurs, et les meilleurs-
N'en croyant pas mes oreilles, je me
iuis informé. C'est très simp,le, m'a-t-on dit.
Autrefois, tous ces orgues des baraques de
foire, c'étaient des limonaires qui mar-
chaient soit à la manivelle, soit à l'électri-
cité, et ne savaient que moudre des vieux
airs inscrits sur d'antiques cartons qu'on ne
remplaçait pas. Aujourd'hui, ces baraques
sont Munies de puissants gramophones avec
des diique;i Voilà l'explication! C'est le
dIsque qui règne dans les foires, le disque
moderne, avec ses airs nouveaux et la
voix du chantèur soumise aux divers
mulitiplicateurs. Nous finirons par entendre
°," les foires la IX' Symphonie.
era l'a conso.!ation des riverains des
fêtes de quartier qui, eux, n'y étaient pas,
à la file- Je pense à l'auteur de Louise
qui, depuis si longtemps, doit subir deux fois
par Pédant quinze jours, l'effroyable
tintamarre qui monte à ses fenêtres du
bou etl,,rd Rochechouart. Du moins, main-
tenant peut-il Rendre quelqu'une de ses
interprètes chanter avec art : « Depuis
le JOUr où je. me suis donnée. »
Jules VÉnAN.
- «NAPOLEON UNIQUE» A PRAGUE
C Scène de la nouvelle et magnif ique pièce de M. Paul JRaynal, avec
-.. j¡ e..za ,clle et mo(llîif igue plece de M..Paul R°;?l.nol, at'Cc
.-., ~s Yalk (Napoléon) çl Mme Lotte Stcin {LœllIYL)
UNE QUERELLE QUI REBONDIT,
Au profil Je la production étrangère
le Cinéma français Joil-il renoncer
à' avoir son propre langage ?
De sensationnelles et graves confidences
qui éclairent d'un jour singulier la question
Un qui vient de nous dtMmcr de
,drôl,c,s d'étrennes, c'es't René Clair !
'René Clair, l'un des plus briil-
¡lalub pionniers du crnéiima fran-
çais et, peut-être, celui qUli !a:uTa'H
travaillé le palus efficacement à son
prestige, s'il ill,e s'était' trouvé des
mécréants pour l'ein dégoûter.
Remit ram-t de Londres, Reoé Clair
a donc été interviewé par Roger
Régent, notre -con-frèrc de L'Intran
et Pour Vous. Et, 'entre autres dé-
da'rations de quialité, il lui a fait
cette confidence :
Je dois dire. que l'anglais est une
langue beaucoup plus. cinématographi-
que que le français. Elle est plus directe,
plus rapide, ne retarde pa3 l'action, ce
qui est essentiel à l'écran. Pas de qui,
de que, de dont embarrassants dans le
dialogue. En France, on n'est pas en-
core parvenu à trouver l'intermétin rare
entre le texte littéraire — qui est faux
— et le texte parlé — qui est incorrect.
On tombe alors le p-us souvent dans le
« mot d'auteur », qui est haïssable au
Après avoir séjourné quelque peu à
SdinJl-Mol'ilZ, aux sports d'hiver,
Gaby Morlay est allée passer à Vienne
ips ,fê.t.e.,s du-Nouvel An, profitant de
son .séjour pour étudier sur place le
théâtre viennois. Ne doit-elle pas très
prochainement créer à Paris la der-
nière pièce de Stephan .Zicciy, « La
Peur » ? — ïai voici photographiée
dans une rue de la capitale
autrichienne.
- (Photo Keystonc.)
théâtre et absolument insupportable à
l'écran. Si celui à qui on prête ces
« mots » est assez intelligent pour les
faire, il n'est plus le personnage.
Sans parler de l'écrasante surpé-
riorité technique, que Relné Claiilr
affinme avoir trouvée ohezmos aJmis
d'ou tre-Mamioli e.
La gravité, la portée de ces pa-
rois ne sauraient échapper aux
esprits 'impartiaux et avertis. C'est
Je propre avenir du cinéma fran-
çais qu'ellles mettent en jeu. Loué
s'O:it René Cltair d'avoir osé 'tirer la
sOlllneHc d'alarme ! "-
Qu'est-ce a dure ; i1 -aw-'il qu.e
nous renoncions, en France, à
écrire pour l'écran ? Eaut-il que
nous désespérions de faire du ci-
inéma qui parle son propre lan-
gage ? Faut-il que nous abandon-
nions déflnilivemeint à l'étranger
une suprématie qui n'existe que
ipar 'notre faltllle, inotre entêtement,
Inotre iincompr,é'heinsion ?
Je Ine le crois pas. Je suis même
persuadé du cOIIl'lra,iire, Mais, au
risque de rouvrir et de fouiller à
vif 'inné ancienne blessure, je rap-
paNerai ce que j'ai toujours diit et
pour quoi j'ai toujours combattu :
il est impOï'S'i'bLe de concilier —
comm.e on voudrait le faire chez
mous — le cinéma avec ile théâtre et
ila littérature. Ceux qui y préten-
dent, o'u bien s'abusent eux-mêmes
ou bien ont. monnayé 'leurs .argu-
ments. Mais oui, cela s'est, vu ! Le
plus souvent, après avoir commen-
cé par regarder de haut en bas 'l'art
nouveau qui dépassait fleur sensi-
bilité, plus encore que leur ilnkUi-
gence, ils n'ont accepte d'y colla-
borer que pour s'imposer à lui,
l'annexer, le coloniser, en f'aire
une suppplémentaire propriété de
rapport. Mais comme le cinéma se
moque d'eux, parfois aussi, ayant
eu conscience de m'eiro être que les
pions, iil's en ont conçu grand dépit
et se ,so.nt fâchés tout rouage. Pour
qu'ellques-uns .qui purent avo-ir rai-
son (pour avoir été victimes de
vrais (marchands de soupe) com-
bien d'autres ai'ont-iils pas eu le]
front d'incrimiiner cemx qui avaient
fait appel à eux et qu'ils jo-uèrent
de toute la virtuosité de leurs ti-
ires spirituels ! Joli travail. •
En fait, s'il est exact que notrg
'ci.néma ,souffre financièrement —
et je laisse à d'autres la compé-
tence de ce problème — il souffre
aussi c't surtout d'un matlenîendu
terrible avec trop de -gens de
ipluime et ide théâtre. Malentendu
qui n'est pas spécifiquement fran-
çais, niais qui s'étend à tous les
pays « dialecticiens », l'Allemagne
en tête.
Maurice-J. CHAMPEL.
(Lirc la suite dans Oiné-Gomœdila)
« STUDIO » MOLIERE
U T. S. F. au secours
de la Comédie Française
.avec 365 auditions
radiophoniques par an
Cette nouvelle et généreuse
réalisation de M. Georges
Mandel ne répond-elle pas
à l'un des vœux les plus
chers de « Comœdia » ?
M. Emile Fabre était un peu pâle
l'après-midi du jour où ayant réuni
d'urgence les membres de son Co-
mité, il leur dit :
— Messieurs, si, contrairement à
toutes les traditions, je vous ai con-
voqués un premier janvier, c'est Que
je suis porteur d'une importantf
bonjxe nouvelle! Je quitte à l'instant
M. Mandel. Notre ministre des P.T.T.
— je vous laisse le soin de lui don-
ner le qualificatif qui convient à son
(leste — tenant à associer plus étroi-
tement la Comédie Française à la
Radio, vous offre, moyennant des
avantages financiers de premier or-
dre, de donwrr, (1;. îiudio, 365 audi-
tions radiophoniques par an!.
Inutile d'ajouter que ces paroles
furent saluées d'applaudissements
chaleureux et qu'aussitôt monta vers
la ciel un concert de louanges en
l'honneur du grand Maître de notre
radiophonie. Mme Dussane concré-
tisa le geste en déclarant :
— AT¡;! que voilà pour nos étrennes
un joli scie de marrons glacés!
M. Emile Fabre, qui humait avec
un plaisir évident la joie que ses
paroles venaient de faire éclor'c, ex-
posa ensuite les modalités du projet :
— Il n'est pas question, volts volis
en doutez, de retransmettre nos
spectacles courants. L'expérience,
maintes fois répétée, a prouvé que
ces diffusions sont presque toujours
mauvaises, en raison de l'tmpossibi-
lité, pour le micro, de suivre sur
scène le comédien dans ses multiples
déplacements. Par conséquent, comme
les auditions demandées par M. Man-
del devront avoir lieu en studio, nous
allons dès demain étudier s'il n'y au-
rait i)as possibilité d'installer ce. stu-
dio ici-même. Y,
Enfin, l'administrateur ajouta :
— Tm mise au point de ce projet,
qui a. reçu l'approbation entière de
M. Mario Roustan, va nécessiter, vous
la pensez, une refonte complète de
nos habitudes. Il faudra, quinze jours
à l'avance, arrêter le programme et
la distribution qui dçyra être im-
muable. Il faudra, en outre, chaque
après-midi, répéter deux fois la
pièce devant le micro, sous les ordres
du « metteur en ondes ».
A res mots, les regards de chaque
membre du Comité sr, portèrent ins-
tinctivement sur M. Denis d'Inès,
fervent de la radio et dont la com-
pétence est grande en la matière.
Celui-ci sourit. eut un petit cligne-
ment de paupières, puis la séance
prit fin dans un joyeux brouhaha
sur la, promesse de M. Emile Fabre
di! mettre aussitôt dans la couveuse
ce projet nouveau-né, que M. Mandel,
qui est bien le seul ministre répu-
blicain à savoir appliquer les for-
mules napoléonietmcs, tient à voir
adulte et bie.n portant avant quinze
jours.
La T. S. F. venant aii secours de la
Comédie Française! Voilà qui va
bien étonner nos docteur Tant pis
qui, déjà, préparaient les couronnes.
Bravo, M. Mandel!
Asté d'EsPARBÈs.
TOUTES LES COULISSES.
2 JANVIER
SAINT BASILE.
3 JANVIER :
SAINTE GENEVIEVE.
4 JANVIER :
SÂINT RIGOBERT.
TOUT LE MOIS :
SAINT JANVIER.
Laissons Figaro de SéviUe
Souhaiter la fête à Basile.
Fêtons entre vrais Lutcciens
Geneviève parmi les siens.
Quant à rr cher saint Rigobert
Classons-le parmi les « divers M.
Et comme tout ce mois d'hiver
Est au vocable de « Janvier »,
Souhaitons la fête à Audier,
EN 4* PAGE :
LA VIE DE LA FEMME
Où l'Onomancie
est en défaut.
G
ustave Lecul mourut à Moyen-
ne ville — 'le pays propre des
français moyens — Moyenneville
(Somme), le 23 novembre 1933.
Il y était maire.
Sept discours furent prononcés
sur sa tombe et, parmi ceux-ci, on
remarqua l'oraison du préfet de la
Somme qui exalta les vertus civi-
ques et privées du défunt.
Las! depuis l'inhumation, il fallut
déchanter. Les langues se délièrent
et on apprit que Lecul, chargé de la
gestion de la Caisse du Crédit Agri-
cole de MoyenneviUe avait détourné
de leur destination des sommes dont
le total se monte à 1 million de
francs.
Çà, alors!. Mais qui aurait pu
se douter?.
La parabole
de l'enfant prodige.
n annonce que Miss Myrtile
Green, fiNe du danseur Green,
qui fut le partenaire de la Pavlova
et de Lucie Morel, chanteuse célè-
bre, récite des scènes entières de
Shakespeare, présente un numéro
complet de danse et chante, et
qu'elle n'a que cinq ans. :
- Pour peu qu'elle continue, elle
donnera à vingt ans sa représenta-
tion de retraite.
L
.1
Histoire pourquoi belge ?
é journal La Côte d'Azur conte
en qualifiant de belge l'histoire
que voici :
Un malheureux se lamente, en
proie à un profond chagrin.
Un passant s'approche et s'in-
quiète :
— Alors, mon brave, ça ne va
pas?
— Non, j'ai du chagrin. Pensez, à
nouante neuf ans!
— Vous avez 99 ans? Et qu'est-ce
qui vous arrive?
— C'est mon père.
— Votre père? Et quel âge a-t-il?
— Cent et dix-neuf ans! Savez-
vous qu'il m'a frappé?
— Pourquoi?
— Parce que j'ai Taissé tomber
mon grand-père dans la rivière.
— Comment çà?
— Pendant que le curé le bapti-
sait.
Le jeu du jour.
8 fois 8 = 1000.
Si vous les disposez ainsi :
888
88
8
8
8
et que vous additionniez.
LE FIGURANT.
(Lire la suite en troisième page)
Un quart de Siècle,..
Ce qu'on lisait dans Comœdia
le 4 janvier 1911
* Les trois lions que l'Empereur
d'Ethiopie, Menelik, offre au Président
Fallières pour ses étrennes Sont arrivés
hier vivants, en gare de Lyon. Il y avait
aussi un zèbre, mais il est mort en route.
Quant à la girafe annoncée, elle a fait
les quatre cents coups et on a dû la
laisser à Marseille !
* Tristan Bernard s'est offert pour
ses. étrennes, un Õouquin qu'il a aperçu
à la devanture d'une librairie.
Un ami vient rendre visite à Tristan
Bernard, prend le livre: Le Théâtre
d'Eschyle, commenté par Alexis Pierron,
publié en 1841. L'ami qui feuillète le
livre et y voit des taches de rouille
s'écrie:
— Cet Eschyle est complètement pi-
qué ! !
Et Tristan de répondre:
- Vous le jugez bien sévèrement !
Ce n'est pas une raison parce qu'il ne
fait pas partie de la Société des Au-
teurs.
Les Faits du Jour
LE CAIRE. — Saint-Exupéry et son
mécanicien Provost sont vivants.
Voilà la première bonne nouvelle
que nous avons reçue, en cadèbut
de 1936. Aussi bien comme pilote que
comme auteur, Saint-Ex était un de
ceux dont nous aurions amèrement
déploré la perte.
CHOISY-LE-ROi. - La plus la-
mentable des aventures. Cet assassi-
nat d'un enfant continue, entre au-
tres drames odieux, à provoquer l'in-
dignation.
PARIS. — Les obsèques de M. Ro-
land Kœsler, ambassadeur d'Allema-
gne, auront lieu aujourd'hui samedi.
Après un service religieux à l'église
de la rue Blanche, le corps sera
transporté à la gare de l'Est où la
cérémonie officielle commencera à
11 heures.
BESANÇON. — Doux pays. Une ai-
mable femme, mère de sept enfants,
après un court traitement dans un
asile d'aliénés, fut rendue à son
mari. Elle en profite pour essayer de
le tuer à coups de hache, puis une
fois arrêtée s'inquiète de savoir s'il
est bien mort et demande qu'on le
lui rènde pour l'achever.
ADDIS-ABEBA. - L'incident aussi
fâcheux que sanglant, dont l'ambu-
lance suédoise fnt victime, ne peut
être jugé sans enquête. Le docteur
Junod, délégué de la Croix-Rouge
internationale, est parti hier pour
Dolo, dans l'Ogaden.
PARIS. — Après Lyon, Bordeaux,
Le Pecq, Paris à son tour voit des
glissements de terrain inquiétants.
C'est la rue des Pyrénées, déjà
éprouvée voici deux ans, qui est
affectée. Toutefois le service de 3a
voirie ne semble pa'3 inquiet.
L'AFFAIRE. '— Réquisitoire mo-
déré, plein d'indulgence. Plaidoiries
pour le menu fretin, les grandes
journées d'éloquence se préparent.
FINANCES. — Le Congrès améri-
cain se prépare à prendre des me-
sures draconiennes, il s'agit, avant
tout, du pétrole, naturellement, puis
du coton, du cuivre, du nickel et
autres matières auxquelles s'inté-
ressent les nations belliqueuses.
Le Cirque
àla Sauce Anglaise
par SERGE.
Londres, 1er janvier.
Il est mi homme, à London, qui arrive,
après le roi, à conquérir tous les suffrages :
c'est Charles B. Cochran, l'Empereur du
spectacle. Son nom est partout, il rayonne
de Piccadilly aux lointains faubourgs, et
il e;.t toujours synonyme de joie. C'est lui
qui remit en faveur, avant la guerre, le
Cirque et les exhibitions de phénomènes.
Charles B. Cochran a toujours eu au
coeur l'amour de la Piste. Dans son bu-
reau d'Old Bond Street, vous trouverez
la photo de Tom Pouce et une eau-forte
où Astley, le premier écuyer britannique
et fondateur de la Piste, voltige sur un
alezan enrubanné.
Charle3 B. Cochran reprit la tradition
du Cirque un peu abandonnée sur cette
terre puritaine. Il apporta avec lui des
troupeaux de tigres et d'éléphants, une
bande de lilliputiens, des négresses impos-
sibles et des kilomètres de pythons royaux.
L'Olympia 'avec lui en vit de toutes les
Whimsical Walker
couleurs. Et puis, Cothran s'intéressa au
music-hall et surtout à 'l'opérette.
Le Cirque à la sauce anglaise fut alors
promené dans les petites villes vertes de
l'U nion Jack à bord de chapiteaux bail a-
deurs dont celui de Master Chappman fut
le plus célèbre. Et puis, tout à coup, une
fois par an, à Christmas, trois cirques s'in-
staîlèrent pour un mois en pleine City :
L Olympia, l'Agricultur Hall et le Crystal-
Palace.
Tous se ressemblent, comme toutes les
Pistes du Monde d'ailleurs. Mais l'un d'eux
est présidE par un lord en chair et en os.
Allons donc,-si vous le voulez bien, ren-
dre visite à ce cirque et au lord. *
De Piccadilly une demi-heure de cahots
.à bord d'un taxi haut sur pattses comme
un insecte et l'Olympia s'offre à vous.
Dès le hall, un véritable tourbillon de
couleurs 'et de mouvement vous assaille.
C'est la fête du cirque, un audacieux mé-
lange où l'on retrouve une kermesse fla-
mande, un Luna-Park américain et une
fête foraine de Pigallè. ;
Le water-chut fait pousser des cris aux
pudiques filles d'Albion et leur relève en
même temps les jupes, permettant ainsi aux
boys en goguette d admirer des bas chair
et des dessous rosés.
Ici, l'on tire au canon contre des ballons
en baudruche. Voici un navire en réduction
avec son poste de commandement au grand
complet, y compris le capitaine de paco-
tille qui fait des sourires aux vieilles ladies.
Texte et dessin de
SERGE.
(Lire la suite en deuxième page.)
DERNIERS ECHOS DE LA SAINT SYLESTRE
Le budget des Beaux-Arts
devant le Parlement -1
3 Les 700.000 francs de subvention de l'Opéra-Comique
sont rétablis.
a Quatre millions pour les travailleurs intellectuels.
3 A propos de Beauvais et des Gobelins.
Il n'est point trop- ta-rd pour par-
ler du budget des Beaux-Arts que
vient de voter, après plusieurs na-
vettes, le Parlement. En effet, les
manufactures nationales des Gobe-
lins et de Beauvais, le théâtre de
LlOpéra-Comigue et leis chômeurs
intellectuels ont eu les honneurs. —
il n'y a pa-s d'autre mot — des deux
assemblées. Il est. vrai que M. MaTio
Roustan, en ministre compétent, a
défendu sérieusement son budget
que teLS FÍ1la'nee¡;;1 — et on Ille saurait
letS blâmer - aura"ieiit bien voulu
réduire dans le seuil intérêt de
l'équilibre budgétaire. Enfi.n, tout
s'est bien pa'ssé. mais la dernière
« navette » fut unie nuit Manche.
Sans M. Jean Durand, sénateur de
FAudc - médecin de son métier,
clone psychologue! - ladite subven-
tion, 1 pour. raison d'économie, n'au-
rait peut-être jamais été. rétablie.
Elle a donc iété réservée, puis redon-
née. Mate la tsalle de la truie Favart
devra subir — 'suivant la règle -' un
prélèvement de 10 Le nouveau
crédit voté, pour les théâtres natio-
naux, est de 0.821.000 francs.
M. Jean Durand et M. Mario- Rous-
tan, amis du Théâtre et de la Mu-
sique, tous deux méridionaux, ne
pouvaient se désintéresser de d'Art
lyrique en France et de tous ceux
qui en vivent. Le chapitre 28 — tant
disicuté à il-a Chambre - a vécu,
g-râoo au Sénat. En conséquence, le
crédit total afférent à l'Opéra-Gomi-
que est die 2.700.000 francs.
Ce ohapi'tre — le 38 bis nouveau -
a fait chuter beaucoup de salive. La
Chambre voulait- que ce crédit da
4 millions demeurât au Travail et
que la commission spéciale, siégeant
à l'Hôtel de Ville, le distribuât. Le
Sénat, au contraire entendait qu'il
fût attribué aux Beaux-Arts. En
définitive, lia Chambre l'emporta. On
craignit, un moment, que cette do-
tation ne s'évaporât au cours des na-
vettes. Heureusement, il n'en fut
rien! Ces 4 millions seront -donc re-
partis, sous la forme de subventions
aux fonds de chômages spéciaux
créés en vue de venir 'en a"ide ;mx
artistes non salariés des arts graphi-
ques plastiques, dramatiques et mu-
sicaux.
Excellente initiative!
A ce sujet, le bâtonnier Foureade,
rapporteur du Budget des Bcaux-
Arts, appela l'attention, de M. Mario
Roulstan sur le fait qu'au chapitre 20
le traitement du directeur des Manu-
factures de Beauvais et des Gotteliu^
n'était prévu que jusqu'au. 1er ju il-,
î-et.
Le ministre de l'Education jiatlo-
nale demanda a'Iors au Sénat - qui}
le lui accorda. - le crédit nécessaire»
au payement du traitement de c~
haut fonctionnaire jusqu'à l'a lin l'année 1936. M. Carnot nouis r<\-t >Jra
donc.4 Mais l'agent comptable lui, de-
vra bientôt disparaître! On lui trou-
vera quelque compensation: -f 28.500
f rancis, d'un côte-; — 4.000 francs, -!Q
l'autre. C'est -la. vie. budgétaire!
On 'le voit, discussion toute aca-i
démique.
Jean EMILE-BAYARD.
DE MONTMARTRE
AU QUARTIER LATIN
FRANCIS CARCO
joue et gagne
.aux Noctambules
Pour nous qui n'avons pas connu
la Bohème telle que dans son. livre.
De Montmartre au Quartier Lutin,
nous la décrit Francis Carcd, ou .1;,:,3
son Chateau des Brouillards Ruiand
DDrgelès, quehle joie d'évoquer, tout
FRANCIS CARCO AUX NOCTAMBULES
Francis Careo, le poète de tant de vers t'hal'IW'tlls et notamnxent de Com-
plémentaires, vient de faire ses. débats aux, Noctambules, où ïl remporté ,
un très vif succès. Et le voici, sur 'les planches, photographié pendant.
une répétition de travail.
- , , OEbQtç muve4 .41 -
; '~È~M~~
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M. le Directeur
de a: Comcedia. d.
Entre autres étrennes, nous avons eu celles dit mauvais temps.
Et avec quelle largesse! De toits les points de France, on ne
signale que tornades et inondations. On peut juger de leur gra-
LE DOCUMENT DU JOUR
vite par le document ci-dessus représentant, sous plus d'un mètre d'eau torrentielle, la route près de Roc-
quemaure (Gard), où un poteau indicateur de croisement dépasse à peine la surface liquide.
A quand la fin
de la crise ?
par Alex DELPEYROU.
Voilà- je budget voté. A défaut
d'autres étrennes, celles-là ne sont
pas négligeables. Elles condition-
ent la reprise des affaires, la fin
de ce qu on appelle la crise ou tout
au moins sOn atténuation progres-
si. ve, tant il est vrai qu'on ne sau-
rait mettre un terme brutal et
quasi,-providentiel au marasme qui,
depuis plusieurs années, paralyse
toute l'activité économique du
pays.
Le vote du budget, même en
équilibre instable, comme c'est le
ca.5, s il n'apporte pas de l'argent
irais dans les coffres du Trésor, a
du moins un mérite: celui de ren-
dre aux possédants qui l'avaient
perdue, la confiance dans la solva-
bilité de l'Etat.
Grâce à cet « impondérable »,
comme disait Poincaré, grâce aussi
à une réalité plus tangible, l'épui-
sement des stocks, on nourrit dans
Jee milieux officiels le ferme espoir
d'un renouveau économique. On a
du moins la ferme résolution de
tout mettre en œuvre pour préci-
piter cet essor, à condition, bien
entendu, que les passions partisanes
des politiciens ne viennent pas, une
fois de plus, jeter le trouble dans
les consciences et tenir en alerte
une opinion publique pourtant
aVIde de sérénité.
Pour mieux concevoir l'efficacité
re^èdc8, il importe d'abord
d'être fixé sur l'étendue du mal.
T enOD801JlOUS-eJ1 au diagnostic le
plus digne de foi, à celui de
M. Marcel Régnier, puisé dans les
statistique officielles du ministère
des .finances.
Du propre aveu de notre Grand
Trésorier, le montant net de l'im-
pot ffur les bénéfices industriels et
commerciaux a progressivement
écrit de cinquante pour cent au
cours des six dernières, années.
Deux chiffres le démontrent:
En 1929: 4 milliards 128 millions.
En 1934: 2 milliards 200 millions.
A. DELPEYROU.
[. Lire la suite en deuxième page)
EN MARGE
MUsique de foire
Je crois que la dernière expression de
Trlepns pour une oeuvre musicale est de
« rai/cr de musique de foire. Vulgaire,
populacière, démodée, bruyante, étourdis-
e, tintamarcsque, c'est la musique des
anegej des cirques et des ménageries.
C' est. Mais il nous faudrait peut-être dire
aujourd'hui : c'était.
A la fête de Montmartre, qui est instal-
jf en ce moment, j'ai été très surpris
d entendre au lieu des vieilles rengaines qui
Paraissaient jouir de la plus regrettable
immortalité, des airs nouveaux et charmants,
des romances du jour dont certaines sont
ires agréables, mêlées à des extraits du
théâtre lyrique moderne. On entend même
les chanteurs, et les meilleurs-
N'en croyant pas mes oreilles, je me
iuis informé. C'est très simp,le, m'a-t-on dit.
Autrefois, tous ces orgues des baraques de
foire, c'étaient des limonaires qui mar-
chaient soit à la manivelle, soit à l'électri-
cité, et ne savaient que moudre des vieux
airs inscrits sur d'antiques cartons qu'on ne
remplaçait pas. Aujourd'hui, ces baraques
sont Munies de puissants gramophones avec
des diique;i Voilà l'explication! C'est le
dIsque qui règne dans les foires, le disque
moderne, avec ses airs nouveaux et la
voix du chantèur soumise aux divers
mulitiplicateurs. Nous finirons par entendre
°," les foires la IX' Symphonie.
era l'a conso.!ation des riverains des
fêtes de quartier qui, eux, n'y étaient pas,
à la file- Je pense à l'auteur de Louise
qui, depuis si longtemps, doit subir deux fois
par Pédant quinze jours, l'effroyable
tintamarre qui monte à ses fenêtres du
bou etl,,rd Rochechouart. Du moins, main-
tenant peut-il Rendre quelqu'une de ses
interprètes chanter avec art : « Depuis
le JOUr où je. me suis donnée. »
Jules VÉnAN.
- «NAPOLEON UNIQUE» A PRAGUE
C Scène de la nouvelle et magnif ique pièce de M. Paul JRaynal, avec
-.. j¡ e..za ,clle et mo(llîif igue plece de M..Paul R°;?l.nol, at'Cc
.-., ~s Yalk (Napoléon) çl Mme Lotte Stcin {LœllIYL)
UNE QUERELLE QUI REBONDIT,
Au profil Je la production étrangère
le Cinéma français Joil-il renoncer
à' avoir son propre langage ?
De sensationnelles et graves confidences
qui éclairent d'un jour singulier la question
Un qui vient de nous dtMmcr de
,drôl,c,s d'étrennes, c'es't René Clair !
'René Clair, l'un des plus briil-
¡lalub pionniers du crnéiima fran-
çais et, peut-être, celui qUli !a:uTa'H
travaillé le palus efficacement à son
prestige, s'il ill,e s'était' trouvé des
mécréants pour l'ein dégoûter.
Remit ram-t de Londres, Reoé Clair
a donc été interviewé par Roger
Régent, notre -con-frèrc de L'Intran
et Pour Vous. Et, 'entre autres dé-
da'rations de quialité, il lui a fait
cette confidence :
Je dois dire. que l'anglais est une
langue beaucoup plus. cinématographi-
que que le français. Elle est plus directe,
plus rapide, ne retarde pa3 l'action, ce
qui est essentiel à l'écran. Pas de qui,
de que, de dont embarrassants dans le
dialogue. En France, on n'est pas en-
core parvenu à trouver l'intermétin rare
entre le texte littéraire — qui est faux
— et le texte parlé — qui est incorrect.
On tombe alors le p-us souvent dans le
« mot d'auteur », qui est haïssable au
Après avoir séjourné quelque peu à
SdinJl-Mol'ilZ, aux sports d'hiver,
Gaby Morlay est allée passer à Vienne
ips ,fê.t.e.,s du-Nouvel An, profitant de
son .séjour pour étudier sur place le
théâtre viennois. Ne doit-elle pas très
prochainement créer à Paris la der-
nière pièce de Stephan .Zicciy, « La
Peur » ? — ïai voici photographiée
dans une rue de la capitale
autrichienne.
- (Photo Keystonc.)
théâtre et absolument insupportable à
l'écran. Si celui à qui on prête ces
« mots » est assez intelligent pour les
faire, il n'est plus le personnage.
Sans parler de l'écrasante surpé-
riorité technique, que Relné Claiilr
affinme avoir trouvée ohezmos aJmis
d'ou tre-Mamioli e.
La gravité, la portée de ces pa-
rois ne sauraient échapper aux
esprits 'impartiaux et avertis. C'est
Je propre avenir du cinéma fran-
çais qu'ellles mettent en jeu. Loué
s'O:it René Cltair d'avoir osé 'tirer la
sOlllneHc d'alarme ! "-
Qu'est-ce a dure ; i1 -aw-'il qu.e
nous renoncions, en France, à
écrire pour l'écran ? Eaut-il que
nous désespérions de faire du ci-
inéma qui parle son propre lan-
gage ? Faut-il que nous abandon-
nions déflnilivemeint à l'étranger
une suprématie qui n'existe que
ipar 'notre faltllle, inotre entêtement,
Inotre iincompr,é'heinsion ?
Je Ine le crois pas. Je suis même
persuadé du cOIIl'lra,iire, Mais, au
risque de rouvrir et de fouiller à
vif 'inné ancienne blessure, je rap-
paNerai ce que j'ai toujours diit et
pour quoi j'ai toujours combattu :
il est impOï'S'i'bLe de concilier —
comm.e on voudrait le faire chez
mous — le cinéma avec ile théâtre et
ila littérature. Ceux qui y préten-
dent, o'u bien s'abusent eux-mêmes
ou bien ont. monnayé 'leurs .argu-
ments. Mais oui, cela s'est, vu ! Le
plus souvent, après avoir commen-
cé par regarder de haut en bas 'l'art
nouveau qui dépassait fleur sensi-
bilité, plus encore que leur ilnkUi-
gence, ils n'ont accepte d'y colla-
borer que pour s'imposer à lui,
l'annexer, le coloniser, en f'aire
une suppplémentaire propriété de
rapport. Mais comme le cinéma se
moque d'eux, parfois aussi, ayant
eu conscience de m'eiro être que les
pions, iil's en ont conçu grand dépit
et se ,so.nt fâchés tout rouage. Pour
qu'ellques-uns .qui purent avo-ir rai-
son (pour avoir été victimes de
vrais (marchands de soupe) com-
bien d'autres ai'ont-iils pas eu le]
front d'incrimiiner cemx qui avaient
fait appel à eux et qu'ils jo-uèrent
de toute la virtuosité de leurs ti-
ires spirituels ! Joli travail. •
En fait, s'il est exact que notrg
'ci.néma ,souffre financièrement —
et je laisse à d'autres la compé-
tence de ce problème — il souffre
aussi c't surtout d'un matlenîendu
terrible avec trop de -gens de
ipluime et ide théâtre. Malentendu
qui n'est pas spécifiquement fran-
çais, niais qui s'étend à tous les
pays « dialecticiens », l'Allemagne
en tête.
Maurice-J. CHAMPEL.
(Lirc la suite dans Oiné-Gomœdila)
« STUDIO » MOLIERE
U T. S. F. au secours
de la Comédie Française
.avec 365 auditions
radiophoniques par an
Cette nouvelle et généreuse
réalisation de M. Georges
Mandel ne répond-elle pas
à l'un des vœux les plus
chers de « Comœdia » ?
M. Emile Fabre était un peu pâle
l'après-midi du jour où ayant réuni
d'urgence les membres de son Co-
mité, il leur dit :
— Messieurs, si, contrairement à
toutes les traditions, je vous ai con-
voqués un premier janvier, c'est Que
je suis porteur d'une importantf
bonjxe nouvelle! Je quitte à l'instant
M. Mandel. Notre ministre des P.T.T.
— je vous laisse le soin de lui don-
ner le qualificatif qui convient à son
(leste — tenant à associer plus étroi-
tement la Comédie Française à la
Radio, vous offre, moyennant des
avantages financiers de premier or-
dre, de donwrr, (1;. îiudio, 365 audi-
tions radiophoniques par an!.
Inutile d'ajouter que ces paroles
furent saluées d'applaudissements
chaleureux et qu'aussitôt monta vers
la ciel un concert de louanges en
l'honneur du grand Maître de notre
radiophonie. Mme Dussane concré-
tisa le geste en déclarant :
— AT¡;! que voilà pour nos étrennes
un joli scie de marrons glacés!
M. Emile Fabre, qui humait avec
un plaisir évident la joie que ses
paroles venaient de faire éclor'c, ex-
posa ensuite les modalités du projet :
— Il n'est pas question, volts volis
en doutez, de retransmettre nos
spectacles courants. L'expérience,
maintes fois répétée, a prouvé que
ces diffusions sont presque toujours
mauvaises, en raison de l'tmpossibi-
lité, pour le micro, de suivre sur
scène le comédien dans ses multiples
déplacements. Par conséquent, comme
les auditions demandées par M. Man-
del devront avoir lieu en studio, nous
allons dès demain étudier s'il n'y au-
rait i)as possibilité d'installer ce. stu-
dio ici-même. Y,
Enfin, l'administrateur ajouta :
— Tm mise au point de ce projet,
qui a. reçu l'approbation entière de
M. Mario Roustan, va nécessiter, vous
la pensez, une refonte complète de
nos habitudes. Il faudra, quinze jours
à l'avance, arrêter le programme et
la distribution qui dçyra être im-
muable. Il faudra, en outre, chaque
après-midi, répéter deux fois la
pièce devant le micro, sous les ordres
du « metteur en ondes ».
A res mots, les regards de chaque
membre du Comité sr, portèrent ins-
tinctivement sur M. Denis d'Inès,
fervent de la radio et dont la com-
pétence est grande en la matière.
Celui-ci sourit. eut un petit cligne-
ment de paupières, puis la séance
prit fin dans un joyeux brouhaha
sur la, promesse de M. Emile Fabre
di! mettre aussitôt dans la couveuse
ce projet nouveau-né, que M. Mandel,
qui est bien le seul ministre répu-
blicain à savoir appliquer les for-
mules napoléonietmcs, tient à voir
adulte et bie.n portant avant quinze
jours.
La T. S. F. venant aii secours de la
Comédie Française! Voilà qui va
bien étonner nos docteur Tant pis
qui, déjà, préparaient les couronnes.
Bravo, M. Mandel!
Asté d'EsPARBÈs.
TOUTES LES COULISSES.
2 JANVIER
SAINT BASILE.
3 JANVIER :
SAINTE GENEVIEVE.
4 JANVIER :
SÂINT RIGOBERT.
TOUT LE MOIS :
SAINT JANVIER.
Laissons Figaro de SéviUe
Souhaiter la fête à Basile.
Fêtons entre vrais Lutcciens
Geneviève parmi les siens.
Quant à rr cher saint Rigobert
Classons-le parmi les « divers M.
Et comme tout ce mois d'hiver
Est au vocable de « Janvier »,
Souhaitons la fête à Audier,
EN 4* PAGE :
LA VIE DE LA FEMME
Où l'Onomancie
est en défaut.
G
ustave Lecul mourut à Moyen-
ne ville — 'le pays propre des
français moyens — Moyenneville
(Somme), le 23 novembre 1933.
Il y était maire.
Sept discours furent prononcés
sur sa tombe et, parmi ceux-ci, on
remarqua l'oraison du préfet de la
Somme qui exalta les vertus civi-
ques et privées du défunt.
Las! depuis l'inhumation, il fallut
déchanter. Les langues se délièrent
et on apprit que Lecul, chargé de la
gestion de la Caisse du Crédit Agri-
cole de MoyenneviUe avait détourné
de leur destination des sommes dont
le total se monte à 1 million de
francs.
Çà, alors!. Mais qui aurait pu
se douter?.
La parabole
de l'enfant prodige.
n annonce que Miss Myrtile
Green, fiNe du danseur Green,
qui fut le partenaire de la Pavlova
et de Lucie Morel, chanteuse célè-
bre, récite des scènes entières de
Shakespeare, présente un numéro
complet de danse et chante, et
qu'elle n'a que cinq ans. :
- Pour peu qu'elle continue, elle
donnera à vingt ans sa représenta-
tion de retraite.
L
.1
Histoire pourquoi belge ?
é journal La Côte d'Azur conte
en qualifiant de belge l'histoire
que voici :
Un malheureux se lamente, en
proie à un profond chagrin.
Un passant s'approche et s'in-
quiète :
— Alors, mon brave, ça ne va
pas?
— Non, j'ai du chagrin. Pensez, à
nouante neuf ans!
— Vous avez 99 ans? Et qu'est-ce
qui vous arrive?
— C'est mon père.
— Votre père? Et quel âge a-t-il?
— Cent et dix-neuf ans! Savez-
vous qu'il m'a frappé?
— Pourquoi?
— Parce que j'ai Taissé tomber
mon grand-père dans la rivière.
— Comment çà?
— Pendant que le curé le bapti-
sait.
Le jeu du jour.
8 fois 8 = 1000.
Si vous les disposez ainsi :
888
88
8
8
8
et que vous additionniez.
LE FIGURANT.
(Lire la suite en troisième page)
Un quart de Siècle,..
Ce qu'on lisait dans Comœdia
le 4 janvier 1911
* Les trois lions que l'Empereur
d'Ethiopie, Menelik, offre au Président
Fallières pour ses étrennes Sont arrivés
hier vivants, en gare de Lyon. Il y avait
aussi un zèbre, mais il est mort en route.
Quant à la girafe annoncée, elle a fait
les quatre cents coups et on a dû la
laisser à Marseille !
* Tristan Bernard s'est offert pour
ses. étrennes, un Õouquin qu'il a aperçu
à la devanture d'une librairie.
Un ami vient rendre visite à Tristan
Bernard, prend le livre: Le Théâtre
d'Eschyle, commenté par Alexis Pierron,
publié en 1841. L'ami qui feuillète le
livre et y voit des taches de rouille
s'écrie:
— Cet Eschyle est complètement pi-
qué ! !
Et Tristan de répondre:
- Vous le jugez bien sévèrement !
Ce n'est pas une raison parce qu'il ne
fait pas partie de la Société des Au-
teurs.
Les Faits du Jour
LE CAIRE. — Saint-Exupéry et son
mécanicien Provost sont vivants.
Voilà la première bonne nouvelle
que nous avons reçue, en cadèbut
de 1936. Aussi bien comme pilote que
comme auteur, Saint-Ex était un de
ceux dont nous aurions amèrement
déploré la perte.
CHOISY-LE-ROi. - La plus la-
mentable des aventures. Cet assassi-
nat d'un enfant continue, entre au-
tres drames odieux, à provoquer l'in-
dignation.
PARIS. — Les obsèques de M. Ro-
land Kœsler, ambassadeur d'Allema-
gne, auront lieu aujourd'hui samedi.
Après un service religieux à l'église
de la rue Blanche, le corps sera
transporté à la gare de l'Est où la
cérémonie officielle commencera à
11 heures.
BESANÇON. — Doux pays. Une ai-
mable femme, mère de sept enfants,
après un court traitement dans un
asile d'aliénés, fut rendue à son
mari. Elle en profite pour essayer de
le tuer à coups de hache, puis une
fois arrêtée s'inquiète de savoir s'il
est bien mort et demande qu'on le
lui rènde pour l'achever.
ADDIS-ABEBA. - L'incident aussi
fâcheux que sanglant, dont l'ambu-
lance suédoise fnt victime, ne peut
être jugé sans enquête. Le docteur
Junod, délégué de la Croix-Rouge
internationale, est parti hier pour
Dolo, dans l'Ogaden.
PARIS. — Après Lyon, Bordeaux,
Le Pecq, Paris à son tour voit des
glissements de terrain inquiétants.
C'est la rue des Pyrénées, déjà
éprouvée voici deux ans, qui est
affectée. Toutefois le service de 3a
voirie ne semble pa'3 inquiet.
L'AFFAIRE. '— Réquisitoire mo-
déré, plein d'indulgence. Plaidoiries
pour le menu fretin, les grandes
journées d'éloquence se préparent.
FINANCES. — Le Congrès améri-
cain se prépare à prendre des me-
sures draconiennes, il s'agit, avant
tout, du pétrole, naturellement, puis
du coton, du cuivre, du nickel et
autres matières auxquelles s'inté-
ressent les nations belliqueuses.
Le Cirque
àla Sauce Anglaise
par SERGE.
Londres, 1er janvier.
Il est mi homme, à London, qui arrive,
après le roi, à conquérir tous les suffrages :
c'est Charles B. Cochran, l'Empereur du
spectacle. Son nom est partout, il rayonne
de Piccadilly aux lointains faubourgs, et
il e;.t toujours synonyme de joie. C'est lui
qui remit en faveur, avant la guerre, le
Cirque et les exhibitions de phénomènes.
Charles B. Cochran a toujours eu au
coeur l'amour de la Piste. Dans son bu-
reau d'Old Bond Street, vous trouverez
la photo de Tom Pouce et une eau-forte
où Astley, le premier écuyer britannique
et fondateur de la Piste, voltige sur un
alezan enrubanné.
Charle3 B. Cochran reprit la tradition
du Cirque un peu abandonnée sur cette
terre puritaine. Il apporta avec lui des
troupeaux de tigres et d'éléphants, une
bande de lilliputiens, des négresses impos-
sibles et des kilomètres de pythons royaux.
L'Olympia 'avec lui en vit de toutes les
Whimsical Walker
couleurs. Et puis, Cothran s'intéressa au
music-hall et surtout à 'l'opérette.
Le Cirque à la sauce anglaise fut alors
promené dans les petites villes vertes de
l'U nion Jack à bord de chapiteaux bail a-
deurs dont celui de Master Chappman fut
le plus célèbre. Et puis, tout à coup, une
fois par an, à Christmas, trois cirques s'in-
staîlèrent pour un mois en pleine City :
L Olympia, l'Agricultur Hall et le Crystal-
Palace.
Tous se ressemblent, comme toutes les
Pistes du Monde d'ailleurs. Mais l'un d'eux
est présidE par un lord en chair et en os.
Allons donc,-si vous le voulez bien, ren-
dre visite à ce cirque et au lord. *
De Piccadilly une demi-heure de cahots
.à bord d'un taxi haut sur pattses comme
un insecte et l'Olympia s'offre à vous.
Dès le hall, un véritable tourbillon de
couleurs 'et de mouvement vous assaille.
C'est la fête du cirque, un audacieux mé-
lange où l'on retrouve une kermesse fla-
mande, un Luna-Park américain et une
fête foraine de Pigallè. ;
Le water-chut fait pousser des cris aux
pudiques filles d'Albion et leur relève en
même temps les jupes, permettant ainsi aux
boys en goguette d admirer des bas chair
et des dessous rosés.
Ici, l'on tire au canon contre des ballons
en baudruche. Voici un navire en réduction
avec son poste de commandement au grand
complet, y compris le capitaine de paco-
tille qui fait des sourires aux vieilles ladies.
Texte et dessin de
SERGE.
(Lire la suite en deuxième page.)
DERNIERS ECHOS DE LA SAINT SYLESTRE
Le budget des Beaux-Arts
devant le Parlement -1
3 Les 700.000 francs de subvention de l'Opéra-Comique
sont rétablis.
a Quatre millions pour les travailleurs intellectuels.
3 A propos de Beauvais et des Gobelins.
Il n'est point trop- ta-rd pour par-
ler du budget des Beaux-Arts que
vient de voter, après plusieurs na-
vettes, le Parlement. En effet, les
manufactures nationales des Gobe-
lins et de Beauvais, le théâtre de
LlOpéra-Comigue et leis chômeurs
intellectuels ont eu les honneurs. —
il n'y a pa-s d'autre mot — des deux
assemblées. Il est. vrai que M. MaTio
Roustan, en ministre compétent, a
défendu sérieusement son budget
que teLS FÍ1la'nee¡;;1 — et on Ille saurait
letS blâmer - aura"ieiit bien voulu
réduire dans le seuil intérêt de
l'équilibre budgétaire. Enfi.n, tout
s'est bien pa'ssé. mais la dernière
« navette » fut unie nuit Manche.
Sans M. Jean Durand, sénateur de
FAudc - médecin de son métier,
clone psychologue! - ladite subven-
tion, 1 pour. raison d'économie, n'au-
rait peut-être jamais été. rétablie.
Elle a donc iété réservée, puis redon-
née. Mate la tsalle de la truie Favart
devra subir — 'suivant la règle -' un
prélèvement de 10 Le nouveau
crédit voté, pour les théâtres natio-
naux, est de 0.821.000 francs.
M. Jean Durand et M. Mario- Rous-
tan, amis du Théâtre et de la Mu-
sique, tous deux méridionaux, ne
pouvaient se désintéresser de d'Art
lyrique en France et de tous ceux
qui en vivent. Le chapitre 28 — tant
disicuté à il-a Chambre - a vécu,
g-râoo au Sénat. En conséquence, le
crédit total afférent à l'Opéra-Gomi-
que est die 2.700.000 francs.
Ce ohapi'tre — le 38 bis nouveau -
a fait chuter beaucoup de salive. La
Chambre voulait- que ce crédit da
4 millions demeurât au Travail et
que la commission spéciale, siégeant
à l'Hôtel de Ville, le distribuât. Le
Sénat, au contraire entendait qu'il
fût attribué aux Beaux-Arts. En
définitive, lia Chambre l'emporta. On
craignit, un moment, que cette do-
tation ne s'évaporât au cours des na-
vettes. Heureusement, il n'en fut
rien! Ces 4 millions seront -donc re-
partis, sous la forme de subventions
aux fonds de chômages spéciaux
créés en vue de venir 'en a"ide ;mx
artistes non salariés des arts graphi-
ques plastiques, dramatiques et mu-
sicaux.
Excellente initiative!
A ce sujet, le bâtonnier Foureade,
rapporteur du Budget des Bcaux-
Arts, appela l'attention, de M. Mario
Roulstan sur le fait qu'au chapitre 20
le traitement du directeur des Manu-
factures de Beauvais et des Gotteliu^
n'était prévu que jusqu'au. 1er ju il-,
î-et.
Le ministre de l'Education jiatlo-
nale demanda a'Iors au Sénat - qui}
le lui accorda. - le crédit nécessaire»
au payement du traitement de c~
haut fonctionnaire jusqu'à l'a lin l'année 1936. M. Carnot nouis r<\-t >Jra
donc.4 Mais l'agent comptable lui, de-
vra bientôt disparaître! On lui trou-
vera quelque compensation: -f 28.500
f rancis, d'un côte-; — 4.000 francs, -!Q
l'autre. C'est -la. vie. budgétaire!
On 'le voit, discussion toute aca-i
démique.
Jean EMILE-BAYARD.
DE MONTMARTRE
AU QUARTIER LATIN
FRANCIS CARCO
joue et gagne
.aux Noctambules
Pour nous qui n'avons pas connu
la Bohème telle que dans son. livre.
De Montmartre au Quartier Lutin,
nous la décrit Francis Carcd, ou .1;,:,3
son Chateau des Brouillards Ruiand
DDrgelès, quehle joie d'évoquer, tout
FRANCIS CARCO AUX NOCTAMBULES
Francis Careo, le poète de tant de vers t'hal'IW'tlls et notamnxent de Com-
plémentaires, vient de faire ses. débats aux, Noctambules, où ïl remporté ,
un très vif succès. Et le voici, sur 'les planches, photographié pendant.
une répétition de travail.
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