Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1930-07-17
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 17 juillet 1930 17 juillet 1930
Description : 1930/07/17 (A24,N6391). 1930/07/17 (A24,N6391).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7648461h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 25/05/2015
4 COMŒDIA, — Jeudi 17 juillet 1930.
Une adresse des habitants de Cassis
Notre rédacteur en chef a reçu de la
Chambre d'industrie climatique de Cas-
sis, en même temps que des lettres
de remerciements émanant des autres
syndicats, l'adresse suivante que nous
publions Polir attester aux pouvoirs
publics que le sentiment de la popula-
tion est en parfait accord avec celui
des artistes:
Nous soussignés, membres élus de la
Chambre d'industrie climatique de
Cassis, avons l'honneur par la présente
d'adresser à M. Gabriel Bôissy, homme
de lettres et rédacteur en chef de Co-
mœdia:
1 ° L'expression de notre vive recon-
naissance et de nos remerciements
émus pour ses articles si exactement
documentés, d'une inspiration -si noble
et en même temps d'une forme si
attrayante, contre la création de l'usine
à ciments artificiels en projet à Cassis.
2° Les plus énergiques protestations
contre le récent article du Petit Pro-
vençal (numéro du 6 juillet courant)
dans lequel, sous une forme mielleuse
et d'une obscurité de style peut-être
involontaire, le rédacteur semi-ano-
nyme de ce journal attaque prudem-
ment et sournoisement l'un des plus
éminents défenseurs de Cassis.
,3° Nous protestons également contre
les mensonges cyniques contenus dans
le même article et en particulier con-
tre les allégations inexactes ayant
trait aux élections municipales derniè-
res et à la situation de la main-d'œuvre
à Cassis.
Il est faux, en effet, que par deux
fois l'usine ait été l'enjeu des élections
municipales. Aux dates, de ces élec-
tions, mai et août 1929, la première
offensi ve de l'usine aux Jeannots avait
été repoussée et il ne fut jamais ques-
tion, soit en réunion publique, soit sur
les manifestes des listes en présence,
d'une question qui paraissait à ce mo-
ment complètement liquidée. Si par la
suite la municipalité Isnard s'est mon-
trée favorable à la création de l'usine
— ce qui est maintenant avéré — ce-
pendant aucune délibération officielle
du Conseil nettement en faveur du
projet n'est parvenue à la connais-
sance de la population.
Il est faux que la population ou-
vrière attende avec impatience la créa-
tion de cette usine pour avoir le tra-
vail qu'elle espère. Il n'y a pas de
chômeurs à Cassis où, au contraire,
on est constamment obligé de faire
venir de la main-d'œuvre étrangère
pour assurer la marche des entreprises
ou industries en cours (carrières, bâti-
ments, terrassement des lotisse-
ments, etc).
4° Nous rappelons à l'appui de ce
qui précède et pour l'édification de
tous, que dans la presse régionale à
leur dévotion — et pour cause- les
puissants financiers, promoteurs, et
leurs satellites partisans de l'usine
ont osé naguère, pour tenter de trom-
per l'opinion publique, nier contre
toute évidence qu'ils aient demandé la
créa.tion d'une nouvelle usine, mais
alléguer que leur but était simplement
d'améliorer une petite fabrique achetée
depuis peu sur le même emplacement,
et pour laquelle l'autorisation existait
déjà. Bien entendu, il a été fait bonne
justice de ce fantastique « bobard ».
50 Nous déclarons être prêts à prou-
ver la vérité de tout ce que nous avan-
çons, et donnons toute licence à M.
Gabriel Boissy, ardent défenseur de la
beauté et des intérêts véritables de Cas-
sis, de faire état à son gré du présent
document.
Cassis, le 12 juillet 1930.
Suivent de nombreuses signatures
dont voici celles que nous avons pu
déchiffrer: H. Marchand, Budinel,
Liautaud, Dr Bapt, L. Ginsoux, etc.
Au Sénat
Pour que l'Etat
prenne en charge
les indemnités de résidence
des instituteurs
La-commission sénatoriale des finan-
ces se prononcera incessamment, nous
dit-on, sur l'intéressante proposition de
résolution, présentée par M. Alexandre
Bachelet, sénateur de la Seine, — pio-
position qu'elle adoptera à l'unanimité
- demandant la prise en charge par
-l'Etat de l'indemnité de résidence des
instituteurs réclamée, depuis long-
temps, par les représentants des villes
qui la supportent.
Or, chaque année, la question, —
, tant à la tribune du Sénat qu'à celle de
la Chambre, — est régulièrement po-
sée par les parlementaires des partis
les plus opposés. Chaque fois, le mi-
nistre des finances, promet de réaliser
cette réforme dont le principe et
l'équité ne sont contestés par personne.
Alors?. Alors, avec une insistance de
plus en plus persuasive, qu'il faut
louer, le sénateur Alexandre Bachelet,
pour la ne fois, présente, à nouveau,
ladite proposition de résolution.
Après àvoir opposé le régime d'avant-
guerre Téservé aux instituteurs à celui
d'après-guerre, le distingué sénateur
déplore qu'il né soit pas présentement
possible de songer à la revalorisation
de l'indemnité de résidence des inté-
ressés. En retour, il constate que les
dépenses d'enseignement atteignent, en
moyenne, dans les grandes, villes, 25 à
30 0/0 du budget. communal. Or, sa
proposition de résolution, si elle était
votée, allégerait lesdites dépenses".
En 19*21, M. P. Strauss promettait
de faite voter un amendement tendant
à l'inscription, au budget de l'Etat, de
l'indemnité de résidence des institu-
teurs. Et, en 1922, M. Léon Bérard,
alors ministre de l'Instruction publi-
que, promettait aussi la réalisation de
cette réforme. Enfin, en 1027, M.
Poincaré, président du Conseil et mi-
nistre des -Finances, faisait une décla-
ration à peu près identique.
De même, en 1928, M. Victor Bé-
rard) président de la commission de
T Enseignement, obtenait, en séance
publique, de nouvelles promesses du
ministre des Finances. Puis, en décem-
bre 1929 et en avril 1930, le même M.
Alexandre Bachelet recevait encore, de
deux ministres, des réponses sembla-
bles.
Alors, le persévérant M. Bachelet
revient à la charge ! Il nous explique
que la dépense résultant de sa propo-
sition serait d'environ 25 millions. Elle
ne constituerait pas, au surplus, une
charge nouvelle pour le contribuable.
En effet, elle ne ferait que transposer
au budget de l'Etat une disposition
budgétaire figurant déjà dans les bud-
gets communaux.
Il resterait encore, à ceux-ci, la
charge du logement ou de l'indemnité
en tenant lieu.
M. Alexandre Bachelet conclut : « La
plupart de mes collègues du Sénat et
moi-même espérons que le Gouverne-
ment et le Parlement- réserveront un
accueil favorable à cette réforme équi-
table, et réclamée unanimement, qui a
pour objet unique de faire assurer par
le budget de l'Etat le payement des
indemnités de résidence des institu-
teurs. »
Près de 90 sénateurs — dont MM.
Th. Steeg, le comte de Leusse, Victor
Bérard, L. Bérard, A. Honnorat, J.
Philip, Mario Roustan, de Courtois,
H. de Jouvenel, le professeur Delierre
et Jossot ■— ont signé la proposition
de résolution présentée par leur col-
lègue Alexandre Bachelet.
Enfin, 'pour sa ténacité et pour son
courage inlassables, le sympathique
sénateur obtiendra bientôt, souhaitons-
le, peine satisfaction !
Jean-Emile BAYARD.
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S'adres. au journal « Comœdia »
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Noust rappelons à nos amis et cor-
respondants que les trois lignes sur
lesquelles' il convient d'appeler Co-
mœdia sont:
Trudaine 92-82. — 92-83. — 92-84
Les Fêtes lamartiniennes
de Milly
Lyon, 15 juillet.
Les fêtes lamartiniennes de Milly,
qui viennent d'être organisées par
l'Université de Lyon, en collaboration
avec la Société des Lamartiniens de
Lyon et du Sud-Est, ont été particu-
lièrement brillantes.
Au départ de Lyon, place de la
Bourse, prirent place dans les diverses
autos MM. le recteur Gheusi, les
doyens Ehrhard, Josserand; Germain
de Montauzan, président des Lamarti-
niens ; le professeur Siraud, Mme Du-
kers-Ward, vice-présidents ; Mlle Aline
Henry, secrétaire générale; le docteur
Philippe, M. Louis Pitre, trésorier; le
docteur Germain Trézel-Giuliani, fon-
dateur et directeur littéraire de la so-
ciété ; une délégation importante de
professeurs des diverses facultés et tous
les lamartiniens.
A Mâcon, les pèlerins furent reçus
par l'Académie à l'hôtel Sennecé où
le président leur souhaita la bienvenue.
Puis, dans la magnifique salle des
fêtes de l'hôtel de ville, M. le recteur
Gheusi présenta M. le professeur Si-
raud, vice-président des lamartiniens,
qui parla de la vieillesse de Lamartine.
Dans cette conférence, émaillée de sou-
venirs familiers et personnels, l'ora-
teur fit un portrait émouvant du titan
déchu, opposant aux coups du sort son
opiniâtre fidélité à l'idéal.
A midi, un déjeuner réunit les pèle-
rins à l'hôtel de la Croix-Blanche,
près de Milly. Des toasts exaltant le
souvenir du grand poète furent pro-
noncés par MM. le recteur Gheusi, le
maire de Mâcon, Germain de Montau-
zan, le doyen Ehrhard et le docteur
Germain Trézel-Giuliani.
Après le déjeuner eut lieu la visite
de l'émouvante église de Milly et de
la maison familiale de Lamartine. La
tournée se termina par une visite à
Saint-Point où, sous les merveilleux
ombrages, Mlle Jardel interpréta élo-
quemment un poème de locelyn.
Avant le départ, M. et Mme Siraud
offrirent un goûter aux pèlerins, puis
ce fut le retour à Lyon à travers les
cites du Beaujolais.
Les télégrammes par T.S.F.
M. Mallarmé, ministre des P. T. T.
vient de décider que »les télégrammes
à tarif réduit et à remise retardée
« D L T » seront, désormais, accep-
tés dans les relations avec l'Indo-
chine et la Nouvelle-Calédonie par
la voie T. S. F
Les taxes applicables à cette caté-
gorie de télégrammes sont les suivan-
tes:
a) Dans les relations avec l'Indo-
chine: 4 fr. 70 par mot;
b) Dans les relations avec la Nou-
velle-Calédonie: 6 fr. 20 par mot.
Il est appliqué aux correspondan-
ces de l'espèce un minimum de per-
ception de 20 mots.
Une réunion en l'honneur
des grands pionniers
de France
»
Une intéressante séance de projec-
tion de vues d'Abyssinie, suivie d'une
remarquable conférence du Père Bae-
teman sur ses lointaines missions, a été
récemment organisée par le comte et
la comtesse de Solminihac, dans les
salons de la comtesse de Castelbajac.
Le R. P. Maries, chevalier de la Lé-
gion d'honneur et croix de guerre, pro-
fesseur à l'Institut catholique, qui pré-
sidait cette brillante réunion, prit la
parole pour remercier chaleureusement
au nom de cette nombreuse assistance
l'ardent apôtre, *l'intrépide mission-
naire lazariste : le Père Baeteman,
qui revient d'Abyssinie. et qui vient
d'obtenir un prix à l'Académie.
Le Père Mariés salua particulière-
ment dans l'assistance la présence de
Maxime Réal del Sarte, le président
des Compagnons de Jeanne d'Arc; il
remercia en termes émus et sympathi-
ques la comtesse de Solminihac qui
avait eu l'heureuse idée d'organiser
cette belle fête et de réunir de nom-
breux amis pour leur faire connaître
les admirables œuvres du Père Baete-
man. Pour terminer, il adressa un hom-
mage au glorieux écrivain Jacques
d'Arnoux, qui est de passage à Paris
et qu'une cinquième opération, suite de
ses blessures de guerre, retenait à la
chambre.
Les paroles du Père Mariés furent
saluées de nombreux applaudissements
et toutes les mains se tendirent géné-
reusement vers les bourses que tenaient
gracieusement à la porte Mlles d'Ar-
noux, de Solminihac, de Kergariou, de
Lupé pour les œuvres missionnaires du
Père Beateman.
A l'Académie des Sciences
Sur l'hérédité chez les fleurs
M. Lecornu, président de l'Acadé-
mie des sciences, a prononcé hier l'élo-
ge du regretté Schlœsing, membre de
l'Académie ,qui vient de mourir à l'âge
de soixante-quatorze ans. Pendant seize
ans, l'académicien dispariî avait siégé
sous la Coupole aux côtés de son père.
M. Blaringhem a communiqué en-
suite le résultat de ses observations
sur l'hérédité des fleurs. Il a cité quel-
ques exemples curieux montrant no-
tamment que le mécanisme du redres-
sement et de l'épanouissement des
fleurs a toujours lieu suivant un pro-
cessus d'une régularité parfaite.
Dans une note présentée par M. H.
Vincent, MM. A. Leulier et P. Sédal-
lian ont étudié l'affinité du bacille
'diphtérique pour le cuivre. Dans cer-
taines conditions, ce bacille est capable
d'accumuler dans ses tissus une très
forte proportion de ce métal qui se
retrouve en quantités importantes dans
la toxine issue du bacille. Ce fait sem-
ble confirmer l'opinion des auteurs qui
pensent que la toxine diphtérique dé-
rive au moins en partie d'une lyse du
bacille.
Sur la Riviera
Les sports mondains
les fêtes du jour
A Cannes. — Au Palm-Beach, tous
les jours, matinée et soirée au théâ-
tre avec de nombreux numéros de
music-hall et cinéma. Bains en mer et
en piscine.
A fuan-les-Pins. — Au Casino Mu-
nicipal : tous les jours, thé dansant,
attractions. A la Frégate, le soir, dî-
ner avec bal et attractions.
Le Provençal : le palace le plus re-
cherché de la clientèle mondiale.
Monte-C arlo. — Monte-Carlo Beach.
Bains de mer et en piscine. Thé dan-
sant.
De Nice
Sont arrivés: M. F. de Linaris, M.
C. de Roche, M. Josselme, M. C. Vi-
viers, Miss E. Vilder, M. H. Ploux,
Mrs Roger, M O. Rees, Mrs Day,
M. I. Biesen, M. Allard, M. Salbert,
M. Sernes, etc.
Voici le programme des fêtes qui
se dérouleront dans notre ville pendant
le mois de septembre :
1; Du 7 au 14. — VIe Fête fédérale de
l'Union Vélocipédique de France.
Dimanche 7. — Championnat de
Fiance: amateurs indépendants (100
kms sur route). Grand prix cyclo-tou-
risme. Grand Prix de France, au Vé-
lodrome.
Vendredi 12. — Grand concert de
gala (200 musiciens et 100 choristes),
organisé par la Fédération des Socié-
tés de musique.
Les 13 et 14. — Finale des cbam-
pionnats de France de water-polo au
Stade nautique du Piol.
Championnat de France des sociétés
françaises (route 100 kms). Challenge
national au vélodrome
Dans la soirée, grand gala de danse
et banquet officiel, sous la présidence
probable d'un ministre.
Au Casino Municipal
De Juan-les-Pinb
Lors du dernier concours de pyja-
mas, le grand prix d'honneur a été
attribué à la célèbre maison Rennel,
bien connue sur toute la côte par ses
trouvailles, son goût et la splendeur
de ses réalisations qui font le plus
grand honneur à la charmante direc-
trice de la maison des Allées du
Casma.
Au même concours, la maison Mo-
nique, avenue Saramartel, à Juan-les-
Pins, dont le directeur est M. Marc,
figure sympathique s'il en est, a ob-
tenu également un grand prix pour un
modèle exquisement présenté et porté
par Mlle Monique elle-même.
Toutes les communications sont reçues
à nos bureaux:
62. avenue de la Victoire, Nlle
Le nouveau Gouvernement finlandais
Notre photographie montre une des sessions du noltveau. cabinet finlandais dans ce curieux et sympathique pays
trop mal connu. Au bout de la table, le premier ministre, le sénateur Svinhufvud.
(Wide World Photo.)
LA VIE UNIVERSITAIRE
LES LISTES D'APTITUDES
AUX CHAIRES DES FACULTES
DES SCIENCES
La Commission des Sciences du Co-
mité consultatif de l'enseignement su-
périeur a établi comme suit la liste
d'aptitude aux chaires des facultés des
sciences :
Mathématiques. - MM. Delens, De-
metchenko, Féraud, Mazet, Rocard,
Vincensini, Weil..
Astronomie. — M. Lagrula.
Physique — MM. ,. bonnenc, An-
dant, Aubert, Audubert, Léon Bloch,
Bouhet, Bovis, Cagniard, Canac, Cau,
Chatillon, Mlle Collet, MM. Consi-
gny, Maurice Curie, Marcel Fouché,
Henri Gutton, Mlle Hanot, MM. La-
porte, Le Roux, Lucas, Marceliill, Mo-
rand, F. Perrin, Peschard, Pichôt,
André Poirot, Riéty, Rochard, Thi-
baud, Trillat, Wolfers.
Sciences physiques appliquées. —
MM. Escande, Guilbert, Ricaud,
Rouelle.
Chimie physique. - M. Audubert,
Mlles Cauquil, Choucroun, MM. Mau-
rice Curie, Marcelin, F. Perrin, Rol-
let, Trillat.
Chimie. — MM. Arrivaut, Barbaudy,
Berlande, Binet du Jassoneix, Robert
Bonnet, Brus, Carré, Cathala, Chas-
sevent, Chrétien, Cokxni, Demassieux,
MM. Dœuvre, Dufraisse, Escourrou,
Forestier, D Gauthier, Geloso, Hell-
mann, Hieulle, Kirrmann, Lassieur,
Mlle Lévy, MM. Lombard, Machebeuf,
Malaprade, Mlle Marchai, MM. Mar-
gaillan. Marquis, Mondain-Monval,
Padova, Prévost, Rengade, Rollet,
Salmon-Legagoeur, Valensi. Velluz,
Willemart.
Botanique. — MM. Allorge, Arnaud,
Raymond Burollet, Cerighelli, ,Che-
min, Dangeard, Davy de Virville, Du-
frénoy, Emberger, Evrard, Gallaud,
Gard, Henri Humbert, Kuhnholtz-
Lordat, Louis Laurent, Lenoir, de Li-
tardière, Loubière, Luquet, Mange-
not, Maresquelle, Mme Moreau, MM.
Nobécourt, Obaton, Plantefol. Pottier,
de Puymaly, Wermer.
Zoologie. — MM. Àbeloos, Anglas,
Avel, Paul Benoît, Caridroit, Cépède,
Mlle Coupin, MM Jean Denis, Fis-
cher, Hovasse, Joyet-'Lavergne, Paul
Mathias, Millot, Paraf, Georges Petit,
Poisson, Ranson. Paul Rémv, Paul
Vavssière.
Physiologie. — Mlle Bachrach, MM.
Robert Bonnet, Marcel Duval, Pierre
Girard, Mme Randoin, MM. Simonnet,
Wurmser.
Géologie et minéralogie. - MM.
Abrard, Barrabé, Barthoux, Pierre
Bonnet, Bourcart, Bresson, Corroy,
Louis Dangeard, Doncieux, DUDarque,
Mlle Gillet, MM. Jung, Lanquine, Le-
cointre, Orcel, Piroutet, Piveteau,
Russo, Scholler, Solignac, Thiébaut,
Viennot. Viret.
Géographie physique. — MM Bour-
cart, Hubert.
Paléontologie humaine. M. Mayet.
ECOLES PRATIQUES
Des écoles pratiques de commerce
et d'industrie sont créées à Rodez et
à Saint-J ean-de-Maurienne, à partir du
Ier octobre' prochain. Elles seront ju-
melées avec les écoles primaires supé-
rieures de garçons de ces mêmes
villes.
POUR LES ETUDIANTS
APPELES
SOUS LES DRAPEAUX
M. Raoul Brandon, député de Paris,
a déposé sur le bureau de la Chambre
une proposition de résolution tendant
à autoriser les sursitaires astreints à
dix-huit mois de service, incorporés en
octobre 1929 — et n'ayant pas ter-miné
leurs études — à prendre, nonobstant
leur présence sous les drapeaux, leurs
inscriptions au début de l'année sco-
laire 1930-1931, époque à laquelle aura
été libéré. le contingent d'un an avec
lequel ils ont été incorporés.
Cette proposition de résolution, a
fait l'objet d'un rapport très chaleu-
reux de M. Gustave Doussain, député
de la Seine au nom de la Commission
de l'Enseignement et des Beaux-Arts
qui l'a adopté à l'unanimité.
Bien qu'en raison de la clôture de
la session parlementaire, la proposi-
tion de résolution de M. Raoul Bran-
don - dont la discussion immédiate
avait été demandée — n'ait pu venir
devant la Chambre, on ne peut douter
que le gouvernement ne prenne de son
propre chef les inesures nécessaires
pour éviter aux étudiants une perte de
temps qui équivaudrait pour eux à un
retard d'une année complète d'études.
UNE PLAINTE EST DEPOSEE
AU .SUJET DES FRAUDES
Le Comité de la Société des agrégés
s'est réuni au lycée Louis-le-Grand,
sous la présidence de M. Rodrigues,
assisté de M. Lackenbacher, secrétaire
général.
Après avoir renouvelé sa confiance
au bureau, il a protesté contre l'in-
suffisance des traitements des profes-
seurs agrégés et réclamé l'application
intégrale de l'échelle Chenevier. Il
s'est élevé contre les réductions d'ho-
raires et contre tout projet retardant
obligatoirement l'âge de la retraite.
Enfin, il a donné mandat au bureau
de déposer au parquet une plainte
contre inconnu au sujet des fuites et
des fraudes qui se sont produites.
Une heureuse solution
Après examen de la situation créée
par de récents événements, l'assemblée
générale extraordinaire de l'Auto-Club
vient de décider la dissolution antici-
pée de cette association.
Nous apprenons par ailleurs que les
membres de l'Auto-Club pourront gra-
tuitement faire partie, pour l'année en
cours, de l'Automobile-Club reconnu
de leur région, ou à défaut, de l'Au-
tomobile-Club de rile-de-France, 8,
place de la Concorde, Paris, qui four-
nira, verbalement ou par correspon-
dance, les renseignements utiles.
Les membres de l'Auto-Club bénéfi-
cieront ainsi de tous les avantages
qu'ils trouvaient à l'Auto-Club (ser-
vices touristiques, triptyques, etc.).
Ainsi se trouve terminée heureuse-
ment :une dissidence d'autant plus fâ-
cheuse pour le monde des automobi-
listes que l'Auto-Club avait fait preuve
d'une grande activité.
Il est d'ailleurs vraisemblable que
l'Automobile-Club de l'Ile-de-France et
les automobiles-clubs reconnus retien-
dront celles des idées et des initiatives
de l'Auto-Club qui ont été appréciées
par les adhérents de cette association.
Enfin, il n'est pas impossible qu'à la
suite des conversations en cours,
France-Auto, organe de l'Auto-Club,
devienne l'hebdomadaire des automo-
biles-clubs régionaux.
Le « Fram » sera conservé
Le Fram, navire en bois du docteur
Nansen, à bord duquel le célèbre ex-
plorateur fit quelques-uns de ses plus
retentissants voyages, sera acquis par
souscription internationale et conservé.
C'est lord Cecil qui a pris l'initiative
de cette souscription. Il' espère, dans
un laps de temps très court, recueillir
les 500.000 francs nécessaires à l'ac-
quisition du Fram.
CHEMIN DE FER DE PARIS
A ORLEANS
Eté ] 930
LE FINISTERE EN AUTOCAR
Pour permettre aux touristes la visite
des beautés du Finistère où l'on trouve
à la fois des côtes rocheuses sauvages,
de petites rivières aux décors riants et
variés, des landes fleuries, de vieilles
églises et de riches calvaires, la Compa-
gnie d'Orléans organise, au départ de
Quimper, du 1er juin au 30 septembre
1930, cinq circuits automobiles d'une
journée ou d'une demi-journée.
L'un d'eux comporte un trajet facul-
tatif en bateau, de Bénodet à Quimper,
sur l'Odet, la plus jolie rivière de Fran-
ce.
Prix de transport par place: de 25 à 50
francs, suivant les circuits.
Prix spécial pour les touristes prenant
des billets pour les cinq circuits à la fois:
193 francs.
Pour plus amples renseignements et
jours de mise en marche, consulter les
prospectus spéciaux ou s'adresser notam-
ment: -
A Paris: A l'Agence de la Compagnie
d'Orléans. 16, Boulevard des Capucines ou
aux Bureaux de Renseignements de la
gare du Quai d Orsay et 126. Boulevard
Raspail; à la Maison du Tourisme, 53,
Avenue George V.
A Quimper: A la gare; aux Autocars da
Cornouaille, 10, Boulevard Amiral de
Kerguelen; aux Transports Maritimes de
Cornouaille, 46, Quai de l'Odet.
Défense et Illustration
du Théâtre français nouveau
Voici le texte intégral du très in-
téressant et justement optimiste rap-
port sur la situation du théâtrelu
par M. Paul. Blanchart- au cours du
Congrès des Amitiés françaises, qui
vient de se tenir à Liège.
Il peut paraître présomptueux de
placer le rapport que j'ai l'honneur
de présenter au Congrès des Amitiés
Françaises, sous l'égide de cette for-
mule : Défense et illustration., qui
évoque l'un des souvenirs les plus
glorieux de notre histoire littéraire.
En 1549, alors qu'une génération
, héroïque et marquée du sceau de
l'aristocratie spirituelle allait infuser
un sang nouveau à, la poésie fran-
çaise, alors que Ronsard n'avait que
27 ans, Joachim du Bellay lançait le
premier essai de critique littéraire
qui marque dans notre histoire sa
célèbre Défense et illustration de la
langue françaisecharte de la pléia-
de, témoignage de la Renaissance et
annonciation, déjà, de notre classi-
cisme.
Le théâtre français, entre les an-
nées 1920 et 1930, n'a pas traversé
une période moins héroïque, ni moins
riche de semences jetées dans l'es-
poir de prochaines moissons, que la
poésie d'il y a près de quatre siècles.
Et ce n'est point une paraphrase sa-
crilège que de titrer : Défense et il-
lustration du Théâtre français nou-
veau quelques considérations et quel-
ques documents sur la dramaturgie
contemporaine qu'il nous sembla né-
cessaire d'apporter en ce Congrès de
Liège voué au recensement des va-
leurs intellectuelles de la France
d'aujourd'hui et à l'étude des échan-
ges spirituels entre nations animées
d'un commun idéal.
C'est par son art dramatique que
h France rayonna peut-être le plus
intensément- hors de ses frontières.
Pendant des siècles, nous avons été
les fournisseurs spectaculaires à peu
Drès exclusifs de l'Europe ? Aujour-
d'hui, un mouvement théâtral consi-
dérable, très moderne en ses ma-
nifestations — et d'ailleurs parallèle
à celui de chez nous — se déve-
loppe en certains pays, voire en des
nations jeunes ou en des patries res-
suscitées comme la Pologne, la
Tchécoslovaquie ou la Lettonie.
Ce qu'on appelle « la crise »
Face aux recherches de Prague
(admirable ville où le théâtre. est
suivi avec passion), de Rome, de
Berlin, de. Moscou, de Varsovie, de
Riga, où s'érigent quelques-uns des
meilleurs laboratoires dramatiques-
de. l'Europe nouvelle, on enregistre,
en comparaison de ce qui se passait
voici vingt ans, un déclin de la pièce
dite « bien -parisienne », un recul
de ce répertoire « boulevardier » qui
florissait à.l'époque heureuse où il
y avait encore un « Boulevard », où
les étrangers eux-mêmes parlaient
français entre l'Opéra et la Made-
leine, ott le Vaudeville et les Capu-
cines n'avaient pas la tentation d'ab-
diquer devant les dollars du cinéma
américain.
De cette transformation théâtrale
européenne (qui tient à des causes
complexes, tant politiques qu'intel-
lectuelles) d'une part, d'autre part
d'un malaise traversé par le théâtre
français, et résultant des inquiétudes
spirituelles de l'époque comme des
malaises économiques, on a conclu
parfois à une décadence de notre art
dramatique. On ne s'est pas fait
faute, tant chez certains intellectuels
que parmi une importante fraction du
public, de parler de la « crise du
théâtre ». -
Que n'a-t-on pas écrit de cette fa-
meuse « crise » !. Combien de la-
mentations retentirent à nos oreil-
les!. Il est vrai que l'on pouvait
s'y tromper : le désordre moral et
intellectuel né des temps de guerre
a encouragé la basse facilité de fa-
bricants trop prolifiques de pacotille
scénique : tout un jeu éhonté de
1
spéculations immobilières, de « com-
bines » locatives et sous-locatives,
de «' ristournes » et de « participa-
tions » a compliqué tragiquement la
situation des écrivains dramatiques ;
au milieu de cette anarchie, les plus
« roublards » parmi les commerçants
de la scène, secondés par les sugges-
tives trompettes de la publicité, ont
réussi, à de certains moments, à
créer de l'équivoque et à faire croire
re'que l'art était installé dans leurs
boutiques. Oui, toutes les apparen-
ces d'une crise. Et, sous les appa-
rences, hélas ! une crise réelle, tant
matérielle que spirituelle.
, Mais cette crise n'est pas, comme
on l'a dit trop vite, une agonie. C'est
une crise de croissance, le signe cli-
nique d'une fièvre d'évolution; Et -
face aux fâcheux, aux pessimistes,
aux dédaigneux — il nous plaît de
proclamer que le théâtre français
connaît urfe vitalité, une richesse,
une ambition, une force créatrice, un
goût de l'aventure intellectuelle et
de la recherche technique, qui ap-
parentent notre époque à quelques-
unes des plus belles de l'art drama-
tique : la période élisabethaine, celle
qui vit se coordonner la doctrine clas-
sique française, ou celle de l'effusion
romantique.
La réaction
Oui, notre théâtre a traversé des
remous et des houles, dont il n'est
pas encore sorti. Si des difficultés
matérielles nombreuses l'assaillent,
inhérentes à l'âpreté de notre temps
troublé, des profiteurs sans vergogne
résolvent le problème par de bas
moyens, et il arrive que la fortune
de certains d'entre eux est parallèle
à l'avilissement spirituel de certai-
nes scènes.
Contre ce marasme et contre cette
déchéance, une légion courageuse se
dresse, qui combat sans relâche pour
maintenir et rehausser la dignité du
théâtre. Ce courage seul, même s'il
était malheureux en ses résultats,
mériterait quelque estime.
Mais, pour notre joie et pour
l'honneur de l'esprit, ces « mainte-
neurs » ne sont point de pâles dis-
ciples, ni d'héroïques obstinés plus
grands par la noblesse de leur am-
bition Que car leur talent effectif.
Loin de faire briller à nos yeux les
derniers feux d'une tradition qui
s'éteint, ils ont. rallumé le brasier.
En leurs mains, la tradition ne meurt
pas : elle évolue. Elle engendre,
par cette évolution, un théâtre nou-
veau, et, malgré ce que d'aucuns
affirment, répétons qu'une belle épo-
que du théâtre français est com-
mencée.
On peut même dire qu'aujour-
d'hui, sauf une dizaine d'exceptions,
dont quelques-unes glorieuses, mais
qui appartiennent par l'âge à la gé-
nération précédente, tout ce qui
compte vraiment dans l'art dramati-
que se rattache, par quelque manière
que ce soit, aux tendances nouvelles
du théâtre.
Un théâtre nouveau
Ce théâtre nouveau n'enrôle pas
seulement des auteurs. Il est un
« tout », une corporation aux roua-
ges divers, qui s'est constituée pres-
que spontanément : parce que des
besoins nouveaux étaient flagrants,
parce que des tendances étaient dif-
fuses dans l'atmosphère intellec-
tuelle, parce que des aspirations et
des volontés se sont cristallisées. Il
possède ses metteurs en scène, qui
sont notoires, ses comédiens, ses dé-
corateurs, ses revues, ses critiques
et déjà ses historiens.
La poussée est tellement irrésisti-
ble, le mouvement répond à des be-
soins cérébraux ou sentimentaux si
réels, que la Comédie-Française, elle-
même, musée d'intangibles traditions
jalousement défendues, laisse l'air
âpre et salubre de ''évolution pénétrer
jusqu'à son vénérable plateau. D'au-
tre part, on a vu un dramaturge de la
haute classe d'Henry Bernstein, et
des producteurs notoires comme M.
Henry Kistemaeckers et M. Pierre
Frondaie, présenter au public des œu-
vres d'une manière différente, de leur
ancienne manière.
Durant plusieurs années, les cher-
cheurs et les novateurs ont travaillé
le plus souvent pour des auditoires
restreints. Ils ne trouvèrent générale-
ment asile que sur des scènes appe-
lées, non sans une nuance d'ironie,
par le gros public et même par cer-
tains professionnels du théâtre: scè-
nes d'art, ou d'exception, ou littérai-
res, ou d'avant-sarde.
Depuis, ce mouvement nouveau est
venu s'installer victorieusement sur
des scènes de premier plan. Il a con-
quis un terrain plus vaste, forcé des
citadelles officielles ou boulevardiè-
res, pénétré un public plus nombreux.
Si bien que depuis deux ou trois sai-
sons, par un juste retour des choses,
quelques-uns des plus grands succès
matériels du théâtre appartiennent à
l'art nouveau. Il nous suffit de citer,
comme exemples, pris au hasard:
Maya, Siegfried, Volpone.
Après les recherches des laboratoi-
res dramatiques, comparables aux re-
cherches plastiques que' l'on vit se
poursuivre au Salon d'Automne, nous
en arrivons au stade de la diffusion du
Théâtre nouveau. Des symptômes pré-
cis, des faits significatifs proclament
dans leur ensemble l'évidence d'une
prodigieuse « transfusion de sang dra-
matique ».
L'un des critiques les plus lucides
du théâtre nouveau, M. Matei Rous-
sou, exprimait, voici quelques mois
cette même idée, en précisant ce
que fut, du point de vue esthétique,
la fameuse « crise » à laquelle nous
avons fait allusion:
Chaque époque possède son théâtre
avec ses sujets préférés, ses personna-
ges affectionnés,, sa. vision scénique et
sa forme ode dialogue. Mais ce théâtre
de l'époque ne constitue que la masse
admise de la vie dramatique. Autour
de lui, et moins bien éclairés, Evoluent
deux groupes: celui desret'lrdataires,
de l'arrière-garde, du passé qui vou-
drait encore être du présent, et celui
des avant-coureur s, de l'avant-garde,
de l'avenir qui prétend être le présent
déjà. Pareils eh cela à tout organisme
vivant, ces groupes naissent; atteignent
la matur'té et meurent. C'est la. substi-
tution d'un groupe à l'autre qui consti-
tue les « crises ». Lorsque, en effet,
après des efforts hésitants, d'abord, et
timides, après des luttes vigoureuses
ensuite, et violentes, l'avant-garde est
parvenue à la maturité, elle prend la
place de la masse admise devenant ain-
si, à son tour, le théâtre admis de l'épo-
que; le théâtre jusqu'alors admis re-
cuLe et remplace l'arrière-garde, la-
quelle s'éteint et disparaît. Et de l'au-
tre côté, en tête du mouvement, une
nouvelle avant-garde paraît, lè-.-e timi-
dement la tête et fait sourire •. vieux
monde, qui ne se doute guère que, de-
main, ces « jeunes » prendront, à leur
tour, la place des « arrivés » d'aujour-
d'hui. Ainsi, hier encore, de Fiers, par
exemnle, était da théâtre admis; au-
jo-irl'hui "il entre déjà dans les rangs
de l'arrière-garde. D/nys A del était
d'avant-garde, il est aujourd'hui du
théâtre de l'époque.
On doit d'ailleurs concéder qu'une
cause bien légitime des incertitudes
de l'opinion devant ce théâtre nou-
veau, c'est la diversité, l'enchevêtre-
ment, voire la confusion des tentati-
ves du renouvellement dramatique. Il
est évident que, même chez les chefs
de file, de ce théâtre nouveau, il y a
des divergences de principes parfois
considérables.
Depuis les temps héroïques du
« Symbolisme »; il semble que les
écoles aient une vie plus éphémère
et que leur influence soit moins ty-
rannique. On marche plus volontiers
en lignes dispersées qu'en pelotons
serrés. C'est pourquoi l'on ne discer-
ne pas dans la génération dramatique
d'aujourd'hui la forte cohésion, à la
fois amicale et doctrinairement com-
bative, qui animait et soutenait celle
des romantiques de 1830.
La poésie et le théâtre
Dans l'ensemble, les personnes et
les œuvres comptent plus que les doc-
trines et les principes.
C'est — répétons-le — à la révo-
lution symboliste que nous sommes
redevables, de cette attitude spirituel-
le. En effet, ce que nous appelons à
distance « Symbolisme » fut surtout
un pullulement de chapelles poétiques,
dont les idoles étaient nombreuses,
mais les fidèles également exaltés.
Des tendances, même contradictoires,
s'y mêlent et s'y affrontent. Il n'y a
nas d'unité poétique dans ce mouve-
ment. En réalité, la doctrine du sym-
bolisme fut de n en point avoir. Seul,
un instinct violent d'émancipation es-
thétique, une révolte contre les pon-
cifs des écoles précédentes, donnent
au symbolisme une apparente cohé-
sion. Ce fut. en quelque sorte, le
triomphe de l'individualisme en art.
La situation du Théâtre nouveau est
identique, si on l'envisage sous cet
angle, à celle de la poésie entre les
années 1880 et 1900.
Un besoin lucide « d'autre chose »,
la ferme volonté de briser des moules
anciens, des aspirations parfois ver-
satiles mais sincères vers des hori-
zons libérés, tels sont les signes du
mouvement dramatique nouveau. Mais
si l'accord est à peu près unanime
sur la nécessité d'une évasion, les
avis sont étonnamment partagés quant
à la direction qu'il convient de suivre
pour aborder des terres nouvelles.
Une vérité semble dominer le jeune
théâtre contemporain : nos dramatur-
ges nouveaux sont plus unis par ce
qu'ils répudient que par ce qu'ils dé-
sirent et par ce qu'ils réalisent.
Leur désaffection paraît unanime
pour l'intempérance verbale, pour la
sensiblerie et, même, pour une sensi-
bilité qui ne conserverait pas la pu-
deur de demeurer discrète.
Tendances du théâtre nouveau
Parallèlement, le théâtre nouveau
répudie la tyrannie du réalisme. Au
delà des vérités apparentes et de l'as-
pect extérieur des êtres, il veut at-
teindre la vérité des cœurs et des
âmes, révéler l'humain et le perma-
nent qui se dissimulent sous les pa-
roles et sous les actes de chaque jour.
Il veut pénétrer les attitudes transi-
toires pour retrouver leur significa-
tion éternelle. La copie servile de la
réalité lui répugne. Il sait que la véri-
table réalité humaine est intérieure,
et que reproduire simplement la vie
sans faire surgir le double mystère
de l'homme et de l'univers — ce mys-
tère qui auréole les Grecs, Shakes-
peare et Mussèt — n'est point l'art.
I! sait, enfin, que derrière les figures
particulières des hommes, il faut re-
trouver l'Homme, objet essentiel de
notre littérature classique.
Au bref, le réalisme (hérité du
théâtre libre - lequel fut la révolu-
tion et l'avant-garde d'il y a près de
cinquante ans — et dont vécut toute
une époque théâtrale) est battu en
brèche. Et toute la dramaturgie nou-
velle, qu'elle incline vers la poésie
ou vers la fantaisie, ou vers la cari-
cature, qu'elle dissimule ses analyses
cruelles de l'homme sous les masques
du burlesque ou du cynisme, qu'elle
s'efforce à. des synthèses ou à des
stylisations, est une recherche, par-
fois tragique sous des rires crispés,
d'une vérité autrement durable et, si
l'on ose dire, autrement vraie que les
fallacieuses vérités du réalisme.
Paul BLANCHART.
(A suivre.)
Une adresse des habitants de Cassis
Notre rédacteur en chef a reçu de la
Chambre d'industrie climatique de Cas-
sis, en même temps que des lettres
de remerciements émanant des autres
syndicats, l'adresse suivante que nous
publions Polir attester aux pouvoirs
publics que le sentiment de la popula-
tion est en parfait accord avec celui
des artistes:
Nous soussignés, membres élus de la
Chambre d'industrie climatique de
Cassis, avons l'honneur par la présente
d'adresser à M. Gabriel Bôissy, homme
de lettres et rédacteur en chef de Co-
mœdia:
1 ° L'expression de notre vive recon-
naissance et de nos remerciements
émus pour ses articles si exactement
documentés, d'une inspiration -si noble
et en même temps d'une forme si
attrayante, contre la création de l'usine
à ciments artificiels en projet à Cassis.
2° Les plus énergiques protestations
contre le récent article du Petit Pro-
vençal (numéro du 6 juillet courant)
dans lequel, sous une forme mielleuse
et d'une obscurité de style peut-être
involontaire, le rédacteur semi-ano-
nyme de ce journal attaque prudem-
ment et sournoisement l'un des plus
éminents défenseurs de Cassis.
,3° Nous protestons également contre
les mensonges cyniques contenus dans
le même article et en particulier con-
tre les allégations inexactes ayant
trait aux élections municipales derniè-
res et à la situation de la main-d'œuvre
à Cassis.
Il est faux, en effet, que par deux
fois l'usine ait été l'enjeu des élections
municipales. Aux dates, de ces élec-
tions, mai et août 1929, la première
offensi ve de l'usine aux Jeannots avait
été repoussée et il ne fut jamais ques-
tion, soit en réunion publique, soit sur
les manifestes des listes en présence,
d'une question qui paraissait à ce mo-
ment complètement liquidée. Si par la
suite la municipalité Isnard s'est mon-
trée favorable à la création de l'usine
— ce qui est maintenant avéré — ce-
pendant aucune délibération officielle
du Conseil nettement en faveur du
projet n'est parvenue à la connais-
sance de la population.
Il est faux que la population ou-
vrière attende avec impatience la créa-
tion de cette usine pour avoir le tra-
vail qu'elle espère. Il n'y a pas de
chômeurs à Cassis où, au contraire,
on est constamment obligé de faire
venir de la main-d'œuvre étrangère
pour assurer la marche des entreprises
ou industries en cours (carrières, bâti-
ments, terrassement des lotisse-
ments, etc).
4° Nous rappelons à l'appui de ce
qui précède et pour l'édification de
tous, que dans la presse régionale à
leur dévotion — et pour cause- les
puissants financiers, promoteurs, et
leurs satellites partisans de l'usine
ont osé naguère, pour tenter de trom-
per l'opinion publique, nier contre
toute évidence qu'ils aient demandé la
créa.tion d'une nouvelle usine, mais
alléguer que leur but était simplement
d'améliorer une petite fabrique achetée
depuis peu sur le même emplacement,
et pour laquelle l'autorisation existait
déjà. Bien entendu, il a été fait bonne
justice de ce fantastique « bobard ».
50 Nous déclarons être prêts à prou-
ver la vérité de tout ce que nous avan-
çons, et donnons toute licence à M.
Gabriel Boissy, ardent défenseur de la
beauté et des intérêts véritables de Cas-
sis, de faire état à son gré du présent
document.
Cassis, le 12 juillet 1930.
Suivent de nombreuses signatures
dont voici celles que nous avons pu
déchiffrer: H. Marchand, Budinel,
Liautaud, Dr Bapt, L. Ginsoux, etc.
Au Sénat
Pour que l'Etat
prenne en charge
les indemnités de résidence
des instituteurs
La-commission sénatoriale des finan-
ces se prononcera incessamment, nous
dit-on, sur l'intéressante proposition de
résolution, présentée par M. Alexandre
Bachelet, sénateur de la Seine, — pio-
position qu'elle adoptera à l'unanimité
- demandant la prise en charge par
-l'Etat de l'indemnité de résidence des
instituteurs réclamée, depuis long-
temps, par les représentants des villes
qui la supportent.
Or, chaque année, la question, —
, tant à la tribune du Sénat qu'à celle de
la Chambre, — est régulièrement po-
sée par les parlementaires des partis
les plus opposés. Chaque fois, le mi-
nistre des finances, promet de réaliser
cette réforme dont le principe et
l'équité ne sont contestés par personne.
Alors?. Alors, avec une insistance de
plus en plus persuasive, qu'il faut
louer, le sénateur Alexandre Bachelet,
pour la ne fois, présente, à nouveau,
ladite proposition de résolution.
Après àvoir opposé le régime d'avant-
guerre Téservé aux instituteurs à celui
d'après-guerre, le distingué sénateur
déplore qu'il né soit pas présentement
possible de songer à la revalorisation
de l'indemnité de résidence des inté-
ressés. En retour, il constate que les
dépenses d'enseignement atteignent, en
moyenne, dans les grandes, villes, 25 à
30 0/0 du budget. communal. Or, sa
proposition de résolution, si elle était
votée, allégerait lesdites dépenses".
En 19*21, M. P. Strauss promettait
de faite voter un amendement tendant
à l'inscription, au budget de l'Etat, de
l'indemnité de résidence des institu-
teurs. Et, en 1922, M. Léon Bérard,
alors ministre de l'Instruction publi-
que, promettait aussi la réalisation de
cette réforme. Enfin, en 1027, M.
Poincaré, président du Conseil et mi-
nistre des -Finances, faisait une décla-
ration à peu près identique.
De même, en 1928, M. Victor Bé-
rard) président de la commission de
T Enseignement, obtenait, en séance
publique, de nouvelles promesses du
ministre des Finances. Puis, en décem-
bre 1929 et en avril 1930, le même M.
Alexandre Bachelet recevait encore, de
deux ministres, des réponses sembla-
bles.
Alors, le persévérant M. Bachelet
revient à la charge ! Il nous explique
que la dépense résultant de sa propo-
sition serait d'environ 25 millions. Elle
ne constituerait pas, au surplus, une
charge nouvelle pour le contribuable.
En effet, elle ne ferait que transposer
au budget de l'Etat une disposition
budgétaire figurant déjà dans les bud-
gets communaux.
Il resterait encore, à ceux-ci, la
charge du logement ou de l'indemnité
en tenant lieu.
M. Alexandre Bachelet conclut : « La
plupart de mes collègues du Sénat et
moi-même espérons que le Gouverne-
ment et le Parlement- réserveront un
accueil favorable à cette réforme équi-
table, et réclamée unanimement, qui a
pour objet unique de faire assurer par
le budget de l'Etat le payement des
indemnités de résidence des institu-
teurs. »
Près de 90 sénateurs — dont MM.
Th. Steeg, le comte de Leusse, Victor
Bérard, L. Bérard, A. Honnorat, J.
Philip, Mario Roustan, de Courtois,
H. de Jouvenel, le professeur Delierre
et Jossot ■— ont signé la proposition
de résolution présentée par leur col-
lègue Alexandre Bachelet.
Enfin, 'pour sa ténacité et pour son
courage inlassables, le sympathique
sénateur obtiendra bientôt, souhaitons-
le, peine satisfaction !
Jean-Emile BAYARD.
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Noust rappelons à nos amis et cor-
respondants que les trois lignes sur
lesquelles' il convient d'appeler Co-
mœdia sont:
Trudaine 92-82. — 92-83. — 92-84
Les Fêtes lamartiniennes
de Milly
Lyon, 15 juillet.
Les fêtes lamartiniennes de Milly,
qui viennent d'être organisées par
l'Université de Lyon, en collaboration
avec la Société des Lamartiniens de
Lyon et du Sud-Est, ont été particu-
lièrement brillantes.
Au départ de Lyon, place de la
Bourse, prirent place dans les diverses
autos MM. le recteur Gheusi, les
doyens Ehrhard, Josserand; Germain
de Montauzan, président des Lamarti-
niens ; le professeur Siraud, Mme Du-
kers-Ward, vice-présidents ; Mlle Aline
Henry, secrétaire générale; le docteur
Philippe, M. Louis Pitre, trésorier; le
docteur Germain Trézel-Giuliani, fon-
dateur et directeur littéraire de la so-
ciété ; une délégation importante de
professeurs des diverses facultés et tous
les lamartiniens.
A Mâcon, les pèlerins furent reçus
par l'Académie à l'hôtel Sennecé où
le président leur souhaita la bienvenue.
Puis, dans la magnifique salle des
fêtes de l'hôtel de ville, M. le recteur
Gheusi présenta M. le professeur Si-
raud, vice-président des lamartiniens,
qui parla de la vieillesse de Lamartine.
Dans cette conférence, émaillée de sou-
venirs familiers et personnels, l'ora-
teur fit un portrait émouvant du titan
déchu, opposant aux coups du sort son
opiniâtre fidélité à l'idéal.
A midi, un déjeuner réunit les pèle-
rins à l'hôtel de la Croix-Blanche,
près de Milly. Des toasts exaltant le
souvenir du grand poète furent pro-
noncés par MM. le recteur Gheusi, le
maire de Mâcon, Germain de Montau-
zan, le doyen Ehrhard et le docteur
Germain Trézel-Giuliani.
Après le déjeuner eut lieu la visite
de l'émouvante église de Milly et de
la maison familiale de Lamartine. La
tournée se termina par une visite à
Saint-Point où, sous les merveilleux
ombrages, Mlle Jardel interpréta élo-
quemment un poème de locelyn.
Avant le départ, M. et Mme Siraud
offrirent un goûter aux pèlerins, puis
ce fut le retour à Lyon à travers les
cites du Beaujolais.
Les télégrammes par T.S.F.
M. Mallarmé, ministre des P. T. T.
vient de décider que »les télégrammes
à tarif réduit et à remise retardée
« D L T » seront, désormais, accep-
tés dans les relations avec l'Indo-
chine et la Nouvelle-Calédonie par
la voie T. S. F
Les taxes applicables à cette caté-
gorie de télégrammes sont les suivan-
tes:
a) Dans les relations avec l'Indo-
chine: 4 fr. 70 par mot;
b) Dans les relations avec la Nou-
velle-Calédonie: 6 fr. 20 par mot.
Il est appliqué aux correspondan-
ces de l'espèce un minimum de per-
ception de 20 mots.
Une réunion en l'honneur
des grands pionniers
de France
»
Une intéressante séance de projec-
tion de vues d'Abyssinie, suivie d'une
remarquable conférence du Père Bae-
teman sur ses lointaines missions, a été
récemment organisée par le comte et
la comtesse de Solminihac, dans les
salons de la comtesse de Castelbajac.
Le R. P. Maries, chevalier de la Lé-
gion d'honneur et croix de guerre, pro-
fesseur à l'Institut catholique, qui pré-
sidait cette brillante réunion, prit la
parole pour remercier chaleureusement
au nom de cette nombreuse assistance
l'ardent apôtre, *l'intrépide mission-
naire lazariste : le Père Baeteman,
qui revient d'Abyssinie. et qui vient
d'obtenir un prix à l'Académie.
Le Père Mariés salua particulière-
ment dans l'assistance la présence de
Maxime Réal del Sarte, le président
des Compagnons de Jeanne d'Arc; il
remercia en termes émus et sympathi-
ques la comtesse de Solminihac qui
avait eu l'heureuse idée d'organiser
cette belle fête et de réunir de nom-
breux amis pour leur faire connaître
les admirables œuvres du Père Baete-
man. Pour terminer, il adressa un hom-
mage au glorieux écrivain Jacques
d'Arnoux, qui est de passage à Paris
et qu'une cinquième opération, suite de
ses blessures de guerre, retenait à la
chambre.
Les paroles du Père Mariés furent
saluées de nombreux applaudissements
et toutes les mains se tendirent géné-
reusement vers les bourses que tenaient
gracieusement à la porte Mlles d'Ar-
noux, de Solminihac, de Kergariou, de
Lupé pour les œuvres missionnaires du
Père Beateman.
A l'Académie des Sciences
Sur l'hérédité chez les fleurs
M. Lecornu, président de l'Acadé-
mie des sciences, a prononcé hier l'élo-
ge du regretté Schlœsing, membre de
l'Académie ,qui vient de mourir à l'âge
de soixante-quatorze ans. Pendant seize
ans, l'académicien dispariî avait siégé
sous la Coupole aux côtés de son père.
M. Blaringhem a communiqué en-
suite le résultat de ses observations
sur l'hérédité des fleurs. Il a cité quel-
ques exemples curieux montrant no-
tamment que le mécanisme du redres-
sement et de l'épanouissement des
fleurs a toujours lieu suivant un pro-
cessus d'une régularité parfaite.
Dans une note présentée par M. H.
Vincent, MM. A. Leulier et P. Sédal-
lian ont étudié l'affinité du bacille
'diphtérique pour le cuivre. Dans cer-
taines conditions, ce bacille est capable
d'accumuler dans ses tissus une très
forte proportion de ce métal qui se
retrouve en quantités importantes dans
la toxine issue du bacille. Ce fait sem-
ble confirmer l'opinion des auteurs qui
pensent que la toxine diphtérique dé-
rive au moins en partie d'une lyse du
bacille.
Sur la Riviera
Les sports mondains
les fêtes du jour
A Cannes. — Au Palm-Beach, tous
les jours, matinée et soirée au théâ-
tre avec de nombreux numéros de
music-hall et cinéma. Bains en mer et
en piscine.
A fuan-les-Pins. — Au Casino Mu-
nicipal : tous les jours, thé dansant,
attractions. A la Frégate, le soir, dî-
ner avec bal et attractions.
Le Provençal : le palace le plus re-
cherché de la clientèle mondiale.
Monte-C arlo. — Monte-Carlo Beach.
Bains de mer et en piscine. Thé dan-
sant.
De Nice
Sont arrivés: M. F. de Linaris, M.
C. de Roche, M. Josselme, M. C. Vi-
viers, Miss E. Vilder, M. H. Ploux,
Mrs Roger, M O. Rees, Mrs Day,
M. I. Biesen, M. Allard, M. Salbert,
M. Sernes, etc.
Voici le programme des fêtes qui
se dérouleront dans notre ville pendant
le mois de septembre :
1; Du 7 au 14. — VIe Fête fédérale de
l'Union Vélocipédique de France.
Dimanche 7. — Championnat de
Fiance: amateurs indépendants (100
kms sur route). Grand prix cyclo-tou-
risme. Grand Prix de France, au Vé-
lodrome.
Vendredi 12. — Grand concert de
gala (200 musiciens et 100 choristes),
organisé par la Fédération des Socié-
tés de musique.
Les 13 et 14. — Finale des cbam-
pionnats de France de water-polo au
Stade nautique du Piol.
Championnat de France des sociétés
françaises (route 100 kms). Challenge
national au vélodrome
Dans la soirée, grand gala de danse
et banquet officiel, sous la présidence
probable d'un ministre.
Au Casino Municipal
De Juan-les-Pinb
Lors du dernier concours de pyja-
mas, le grand prix d'honneur a été
attribué à la célèbre maison Rennel,
bien connue sur toute la côte par ses
trouvailles, son goût et la splendeur
de ses réalisations qui font le plus
grand honneur à la charmante direc-
trice de la maison des Allées du
Casma.
Au même concours, la maison Mo-
nique, avenue Saramartel, à Juan-les-
Pins, dont le directeur est M. Marc,
figure sympathique s'il en est, a ob-
tenu également un grand prix pour un
modèle exquisement présenté et porté
par Mlle Monique elle-même.
Toutes les communications sont reçues
à nos bureaux:
62. avenue de la Victoire, Nlle
Le nouveau Gouvernement finlandais
Notre photographie montre une des sessions du noltveau. cabinet finlandais dans ce curieux et sympathique pays
trop mal connu. Au bout de la table, le premier ministre, le sénateur Svinhufvud.
(Wide World Photo.)
LA VIE UNIVERSITAIRE
LES LISTES D'APTITUDES
AUX CHAIRES DES FACULTES
DES SCIENCES
La Commission des Sciences du Co-
mité consultatif de l'enseignement su-
périeur a établi comme suit la liste
d'aptitude aux chaires des facultés des
sciences :
Mathématiques. - MM. Delens, De-
metchenko, Féraud, Mazet, Rocard,
Vincensini, Weil..
Astronomie. — M. Lagrula.
Physique — MM. ,. bonnenc, An-
dant, Aubert, Audubert, Léon Bloch,
Bouhet, Bovis, Cagniard, Canac, Cau,
Chatillon, Mlle Collet, MM. Consi-
gny, Maurice Curie, Marcel Fouché,
Henri Gutton, Mlle Hanot, MM. La-
porte, Le Roux, Lucas, Marceliill, Mo-
rand, F. Perrin, Peschard, Pichôt,
André Poirot, Riéty, Rochard, Thi-
baud, Trillat, Wolfers.
Sciences physiques appliquées. —
MM. Escande, Guilbert, Ricaud,
Rouelle.
Chimie physique. - M. Audubert,
Mlles Cauquil, Choucroun, MM. Mau-
rice Curie, Marcelin, F. Perrin, Rol-
let, Trillat.
Chimie. — MM. Arrivaut, Barbaudy,
Berlande, Binet du Jassoneix, Robert
Bonnet, Brus, Carré, Cathala, Chas-
sevent, Chrétien, Cokxni, Demassieux,
MM. Dœuvre, Dufraisse, Escourrou,
Forestier, D Gauthier, Geloso, Hell-
mann, Hieulle, Kirrmann, Lassieur,
Mlle Lévy, MM. Lombard, Machebeuf,
Malaprade, Mlle Marchai, MM. Mar-
gaillan. Marquis, Mondain-Monval,
Padova, Prévost, Rengade, Rollet,
Salmon-Legagoeur, Valensi. Velluz,
Willemart.
Botanique. — MM. Allorge, Arnaud,
Raymond Burollet, Cerighelli, ,Che-
min, Dangeard, Davy de Virville, Du-
frénoy, Emberger, Evrard, Gallaud,
Gard, Henri Humbert, Kuhnholtz-
Lordat, Louis Laurent, Lenoir, de Li-
tardière, Loubière, Luquet, Mange-
not, Maresquelle, Mme Moreau, MM.
Nobécourt, Obaton, Plantefol. Pottier,
de Puymaly, Wermer.
Zoologie. — MM. Àbeloos, Anglas,
Avel, Paul Benoît, Caridroit, Cépède,
Mlle Coupin, MM Jean Denis, Fis-
cher, Hovasse, Joyet-'Lavergne, Paul
Mathias, Millot, Paraf, Georges Petit,
Poisson, Ranson. Paul Rémv, Paul
Vavssière.
Physiologie. — Mlle Bachrach, MM.
Robert Bonnet, Marcel Duval, Pierre
Girard, Mme Randoin, MM. Simonnet,
Wurmser.
Géologie et minéralogie. - MM.
Abrard, Barrabé, Barthoux, Pierre
Bonnet, Bourcart, Bresson, Corroy,
Louis Dangeard, Doncieux, DUDarque,
Mlle Gillet, MM. Jung, Lanquine, Le-
cointre, Orcel, Piroutet, Piveteau,
Russo, Scholler, Solignac, Thiébaut,
Viennot. Viret.
Géographie physique. — MM Bour-
cart, Hubert.
Paléontologie humaine. M. Mayet.
ECOLES PRATIQUES
Des écoles pratiques de commerce
et d'industrie sont créées à Rodez et
à Saint-J ean-de-Maurienne, à partir du
Ier octobre' prochain. Elles seront ju-
melées avec les écoles primaires supé-
rieures de garçons de ces mêmes
villes.
POUR LES ETUDIANTS
APPELES
SOUS LES DRAPEAUX
M. Raoul Brandon, député de Paris,
a déposé sur le bureau de la Chambre
une proposition de résolution tendant
à autoriser les sursitaires astreints à
dix-huit mois de service, incorporés en
octobre 1929 — et n'ayant pas ter-miné
leurs études — à prendre, nonobstant
leur présence sous les drapeaux, leurs
inscriptions au début de l'année sco-
laire 1930-1931, époque à laquelle aura
été libéré. le contingent d'un an avec
lequel ils ont été incorporés.
Cette proposition de résolution, a
fait l'objet d'un rapport très chaleu-
reux de M. Gustave Doussain, député
de la Seine au nom de la Commission
de l'Enseignement et des Beaux-Arts
qui l'a adopté à l'unanimité.
Bien qu'en raison de la clôture de
la session parlementaire, la proposi-
tion de résolution de M. Raoul Bran-
don - dont la discussion immédiate
avait été demandée — n'ait pu venir
devant la Chambre, on ne peut douter
que le gouvernement ne prenne de son
propre chef les inesures nécessaires
pour éviter aux étudiants une perte de
temps qui équivaudrait pour eux à un
retard d'une année complète d'études.
UNE PLAINTE EST DEPOSEE
AU .SUJET DES FRAUDES
Le Comité de la Société des agrégés
s'est réuni au lycée Louis-le-Grand,
sous la présidence de M. Rodrigues,
assisté de M. Lackenbacher, secrétaire
général.
Après avoir renouvelé sa confiance
au bureau, il a protesté contre l'in-
suffisance des traitements des profes-
seurs agrégés et réclamé l'application
intégrale de l'échelle Chenevier. Il
s'est élevé contre les réductions d'ho-
raires et contre tout projet retardant
obligatoirement l'âge de la retraite.
Enfin, il a donné mandat au bureau
de déposer au parquet une plainte
contre inconnu au sujet des fuites et
des fraudes qui se sont produites.
Une heureuse solution
Après examen de la situation créée
par de récents événements, l'assemblée
générale extraordinaire de l'Auto-Club
vient de décider la dissolution antici-
pée de cette association.
Nous apprenons par ailleurs que les
membres de l'Auto-Club pourront gra-
tuitement faire partie, pour l'année en
cours, de l'Automobile-Club reconnu
de leur région, ou à défaut, de l'Au-
tomobile-Club de rile-de-France, 8,
place de la Concorde, Paris, qui four-
nira, verbalement ou par correspon-
dance, les renseignements utiles.
Les membres de l'Auto-Club bénéfi-
cieront ainsi de tous les avantages
qu'ils trouvaient à l'Auto-Club (ser-
vices touristiques, triptyques, etc.).
Ainsi se trouve terminée heureuse-
ment :une dissidence d'autant plus fâ-
cheuse pour le monde des automobi-
listes que l'Auto-Club avait fait preuve
d'une grande activité.
Il est d'ailleurs vraisemblable que
l'Automobile-Club de l'Ile-de-France et
les automobiles-clubs reconnus retien-
dront celles des idées et des initiatives
de l'Auto-Club qui ont été appréciées
par les adhérents de cette association.
Enfin, il n'est pas impossible qu'à la
suite des conversations en cours,
France-Auto, organe de l'Auto-Club,
devienne l'hebdomadaire des automo-
biles-clubs régionaux.
Le « Fram » sera conservé
Le Fram, navire en bois du docteur
Nansen, à bord duquel le célèbre ex-
plorateur fit quelques-uns de ses plus
retentissants voyages, sera acquis par
souscription internationale et conservé.
C'est lord Cecil qui a pris l'initiative
de cette souscription. Il' espère, dans
un laps de temps très court, recueillir
les 500.000 francs nécessaires à l'ac-
quisition du Fram.
CHEMIN DE FER DE PARIS
A ORLEANS
Eté ] 930
LE FINISTERE EN AUTOCAR
Pour permettre aux touristes la visite
des beautés du Finistère où l'on trouve
à la fois des côtes rocheuses sauvages,
de petites rivières aux décors riants et
variés, des landes fleuries, de vieilles
églises et de riches calvaires, la Compa-
gnie d'Orléans organise, au départ de
Quimper, du 1er juin au 30 septembre
1930, cinq circuits automobiles d'une
journée ou d'une demi-journée.
L'un d'eux comporte un trajet facul-
tatif en bateau, de Bénodet à Quimper,
sur l'Odet, la plus jolie rivière de Fran-
ce.
Prix de transport par place: de 25 à 50
francs, suivant les circuits.
Prix spécial pour les touristes prenant
des billets pour les cinq circuits à la fois:
193 francs.
Pour plus amples renseignements et
jours de mise en marche, consulter les
prospectus spéciaux ou s'adresser notam-
ment: -
A Paris: A l'Agence de la Compagnie
d'Orléans. 16, Boulevard des Capucines ou
aux Bureaux de Renseignements de la
gare du Quai d Orsay et 126. Boulevard
Raspail; à la Maison du Tourisme, 53,
Avenue George V.
A Quimper: A la gare; aux Autocars da
Cornouaille, 10, Boulevard Amiral de
Kerguelen; aux Transports Maritimes de
Cornouaille, 46, Quai de l'Odet.
Défense et Illustration
du Théâtre français nouveau
Voici le texte intégral du très in-
téressant et justement optimiste rap-
port sur la situation du théâtrelu
par M. Paul. Blanchart- au cours du
Congrès des Amitiés françaises, qui
vient de se tenir à Liège.
Il peut paraître présomptueux de
placer le rapport que j'ai l'honneur
de présenter au Congrès des Amitiés
Françaises, sous l'égide de cette for-
mule : Défense et illustration., qui
évoque l'un des souvenirs les plus
glorieux de notre histoire littéraire.
En 1549, alors qu'une génération
, héroïque et marquée du sceau de
l'aristocratie spirituelle allait infuser
un sang nouveau à, la poésie fran-
çaise, alors que Ronsard n'avait que
27 ans, Joachim du Bellay lançait le
premier essai de critique littéraire
qui marque dans notre histoire sa
célèbre Défense et illustration de la
langue françaisecharte de la pléia-
de, témoignage de la Renaissance et
annonciation, déjà, de notre classi-
cisme.
Le théâtre français, entre les an-
nées 1920 et 1930, n'a pas traversé
une période moins héroïque, ni moins
riche de semences jetées dans l'es-
poir de prochaines moissons, que la
poésie d'il y a près de quatre siècles.
Et ce n'est point une paraphrase sa-
crilège que de titrer : Défense et il-
lustration du Théâtre français nou-
veau quelques considérations et quel-
ques documents sur la dramaturgie
contemporaine qu'il nous sembla né-
cessaire d'apporter en ce Congrès de
Liège voué au recensement des va-
leurs intellectuelles de la France
d'aujourd'hui et à l'étude des échan-
ges spirituels entre nations animées
d'un commun idéal.
C'est par son art dramatique que
h France rayonna peut-être le plus
intensément- hors de ses frontières.
Pendant des siècles, nous avons été
les fournisseurs spectaculaires à peu
Drès exclusifs de l'Europe ? Aujour-
d'hui, un mouvement théâtral consi-
dérable, très moderne en ses ma-
nifestations — et d'ailleurs parallèle
à celui de chez nous — se déve-
loppe en certains pays, voire en des
nations jeunes ou en des patries res-
suscitées comme la Pologne, la
Tchécoslovaquie ou la Lettonie.
Ce qu'on appelle « la crise »
Face aux recherches de Prague
(admirable ville où le théâtre. est
suivi avec passion), de Rome, de
Berlin, de. Moscou, de Varsovie, de
Riga, où s'érigent quelques-uns des
meilleurs laboratoires dramatiques-
de. l'Europe nouvelle, on enregistre,
en comparaison de ce qui se passait
voici vingt ans, un déclin de la pièce
dite « bien -parisienne », un recul
de ce répertoire « boulevardier » qui
florissait à.l'époque heureuse où il
y avait encore un « Boulevard », où
les étrangers eux-mêmes parlaient
français entre l'Opéra et la Made-
leine, ott le Vaudeville et les Capu-
cines n'avaient pas la tentation d'ab-
diquer devant les dollars du cinéma
américain.
De cette transformation théâtrale
européenne (qui tient à des causes
complexes, tant politiques qu'intel-
lectuelles) d'une part, d'autre part
d'un malaise traversé par le théâtre
français, et résultant des inquiétudes
spirituelles de l'époque comme des
malaises économiques, on a conclu
parfois à une décadence de notre art
dramatique. On ne s'est pas fait
faute, tant chez certains intellectuels
que parmi une importante fraction du
public, de parler de la « crise du
théâtre ». -
Que n'a-t-on pas écrit de cette fa-
meuse « crise » !. Combien de la-
mentations retentirent à nos oreil-
les!. Il est vrai que l'on pouvait
s'y tromper : le désordre moral et
intellectuel né des temps de guerre
a encouragé la basse facilité de fa-
bricants trop prolifiques de pacotille
scénique : tout un jeu éhonté de
1
spéculations immobilières, de « com-
bines » locatives et sous-locatives,
de «' ristournes » et de « participa-
tions » a compliqué tragiquement la
situation des écrivains dramatiques ;
au milieu de cette anarchie, les plus
« roublards » parmi les commerçants
de la scène, secondés par les sugges-
tives trompettes de la publicité, ont
réussi, à de certains moments, à
créer de l'équivoque et à faire croire
re'que l'art était installé dans leurs
boutiques. Oui, toutes les apparen-
ces d'une crise. Et, sous les appa-
rences, hélas ! une crise réelle, tant
matérielle que spirituelle.
, Mais cette crise n'est pas, comme
on l'a dit trop vite, une agonie. C'est
une crise de croissance, le signe cli-
nique d'une fièvre d'évolution; Et -
face aux fâcheux, aux pessimistes,
aux dédaigneux — il nous plaît de
proclamer que le théâtre français
connaît urfe vitalité, une richesse,
une ambition, une force créatrice, un
goût de l'aventure intellectuelle et
de la recherche technique, qui ap-
parentent notre époque à quelques-
unes des plus belles de l'art drama-
tique : la période élisabethaine, celle
qui vit se coordonner la doctrine clas-
sique française, ou celle de l'effusion
romantique.
La réaction
Oui, notre théâtre a traversé des
remous et des houles, dont il n'est
pas encore sorti. Si des difficultés
matérielles nombreuses l'assaillent,
inhérentes à l'âpreté de notre temps
troublé, des profiteurs sans vergogne
résolvent le problème par de bas
moyens, et il arrive que la fortune
de certains d'entre eux est parallèle
à l'avilissement spirituel de certai-
nes scènes.
Contre ce marasme et contre cette
déchéance, une légion courageuse se
dresse, qui combat sans relâche pour
maintenir et rehausser la dignité du
théâtre. Ce courage seul, même s'il
était malheureux en ses résultats,
mériterait quelque estime.
Mais, pour notre joie et pour
l'honneur de l'esprit, ces « mainte-
neurs » ne sont point de pâles dis-
ciples, ni d'héroïques obstinés plus
grands par la noblesse de leur am-
bition Que car leur talent effectif.
Loin de faire briller à nos yeux les
derniers feux d'une tradition qui
s'éteint, ils ont. rallumé le brasier.
En leurs mains, la tradition ne meurt
pas : elle évolue. Elle engendre,
par cette évolution, un théâtre nou-
veau, et, malgré ce que d'aucuns
affirment, répétons qu'une belle épo-
que du théâtre français est com-
mencée.
On peut même dire qu'aujour-
d'hui, sauf une dizaine d'exceptions,
dont quelques-unes glorieuses, mais
qui appartiennent par l'âge à la gé-
nération précédente, tout ce qui
compte vraiment dans l'art dramati-
que se rattache, par quelque manière
que ce soit, aux tendances nouvelles
du théâtre.
Un théâtre nouveau
Ce théâtre nouveau n'enrôle pas
seulement des auteurs. Il est un
« tout », une corporation aux roua-
ges divers, qui s'est constituée pres-
que spontanément : parce que des
besoins nouveaux étaient flagrants,
parce que des tendances étaient dif-
fuses dans l'atmosphère intellec-
tuelle, parce que des aspirations et
des volontés se sont cristallisées. Il
possède ses metteurs en scène, qui
sont notoires, ses comédiens, ses dé-
corateurs, ses revues, ses critiques
et déjà ses historiens.
La poussée est tellement irrésisti-
ble, le mouvement répond à des be-
soins cérébraux ou sentimentaux si
réels, que la Comédie-Française, elle-
même, musée d'intangibles traditions
jalousement défendues, laisse l'air
âpre et salubre de ''évolution pénétrer
jusqu'à son vénérable plateau. D'au-
tre part, on a vu un dramaturge de la
haute classe d'Henry Bernstein, et
des producteurs notoires comme M.
Henry Kistemaeckers et M. Pierre
Frondaie, présenter au public des œu-
vres d'une manière différente, de leur
ancienne manière.
Durant plusieurs années, les cher-
cheurs et les novateurs ont travaillé
le plus souvent pour des auditoires
restreints. Ils ne trouvèrent générale-
ment asile que sur des scènes appe-
lées, non sans une nuance d'ironie,
par le gros public et même par cer-
tains professionnels du théâtre: scè-
nes d'art, ou d'exception, ou littérai-
res, ou d'avant-sarde.
Depuis, ce mouvement nouveau est
venu s'installer victorieusement sur
des scènes de premier plan. Il a con-
quis un terrain plus vaste, forcé des
citadelles officielles ou boulevardiè-
res, pénétré un public plus nombreux.
Si bien que depuis deux ou trois sai-
sons, par un juste retour des choses,
quelques-uns des plus grands succès
matériels du théâtre appartiennent à
l'art nouveau. Il nous suffit de citer,
comme exemples, pris au hasard:
Maya, Siegfried, Volpone.
Après les recherches des laboratoi-
res dramatiques, comparables aux re-
cherches plastiques que' l'on vit se
poursuivre au Salon d'Automne, nous
en arrivons au stade de la diffusion du
Théâtre nouveau. Des symptômes pré-
cis, des faits significatifs proclament
dans leur ensemble l'évidence d'une
prodigieuse « transfusion de sang dra-
matique ».
L'un des critiques les plus lucides
du théâtre nouveau, M. Matei Rous-
sou, exprimait, voici quelques mois
cette même idée, en précisant ce
que fut, du point de vue esthétique,
la fameuse « crise » à laquelle nous
avons fait allusion:
Chaque époque possède son théâtre
avec ses sujets préférés, ses personna-
ges affectionnés,, sa. vision scénique et
sa forme ode dialogue. Mais ce théâtre
de l'époque ne constitue que la masse
admise de la vie dramatique. Autour
de lui, et moins bien éclairés, Evoluent
deux groupes: celui desret'lrdataires,
de l'arrière-garde, du passé qui vou-
drait encore être du présent, et celui
des avant-coureur s, de l'avant-garde,
de l'avenir qui prétend être le présent
déjà. Pareils eh cela à tout organisme
vivant, ces groupes naissent; atteignent
la matur'té et meurent. C'est la. substi-
tution d'un groupe à l'autre qui consti-
tue les « crises ». Lorsque, en effet,
après des efforts hésitants, d'abord, et
timides, après des luttes vigoureuses
ensuite, et violentes, l'avant-garde est
parvenue à la maturité, elle prend la
place de la masse admise devenant ain-
si, à son tour, le théâtre admis de l'épo-
que; le théâtre jusqu'alors admis re-
cuLe et remplace l'arrière-garde, la-
quelle s'éteint et disparaît. Et de l'au-
tre côté, en tête du mouvement, une
nouvelle avant-garde paraît, lè-.-e timi-
dement la tête et fait sourire •. vieux
monde, qui ne se doute guère que, de-
main, ces « jeunes » prendront, à leur
tour, la place des « arrivés » d'aujour-
d'hui. Ainsi, hier encore, de Fiers, par
exemnle, était da théâtre admis; au-
jo-irl'hui "il entre déjà dans les rangs
de l'arrière-garde. D/nys A del était
d'avant-garde, il est aujourd'hui du
théâtre de l'époque.
On doit d'ailleurs concéder qu'une
cause bien légitime des incertitudes
de l'opinion devant ce théâtre nou-
veau, c'est la diversité, l'enchevêtre-
ment, voire la confusion des tentati-
ves du renouvellement dramatique. Il
est évident que, même chez les chefs
de file, de ce théâtre nouveau, il y a
des divergences de principes parfois
considérables.
Depuis les temps héroïques du
« Symbolisme »; il semble que les
écoles aient une vie plus éphémère
et que leur influence soit moins ty-
rannique. On marche plus volontiers
en lignes dispersées qu'en pelotons
serrés. C'est pourquoi l'on ne discer-
ne pas dans la génération dramatique
d'aujourd'hui la forte cohésion, à la
fois amicale et doctrinairement com-
bative, qui animait et soutenait celle
des romantiques de 1830.
La poésie et le théâtre
Dans l'ensemble, les personnes et
les œuvres comptent plus que les doc-
trines et les principes.
C'est — répétons-le — à la révo-
lution symboliste que nous sommes
redevables, de cette attitude spirituel-
le. En effet, ce que nous appelons à
distance « Symbolisme » fut surtout
un pullulement de chapelles poétiques,
dont les idoles étaient nombreuses,
mais les fidèles également exaltés.
Des tendances, même contradictoires,
s'y mêlent et s'y affrontent. Il n'y a
nas d'unité poétique dans ce mouve-
ment. En réalité, la doctrine du sym-
bolisme fut de n en point avoir. Seul,
un instinct violent d'émancipation es-
thétique, une révolte contre les pon-
cifs des écoles précédentes, donnent
au symbolisme une apparente cohé-
sion. Ce fut. en quelque sorte, le
triomphe de l'individualisme en art.
La situation du Théâtre nouveau est
identique, si on l'envisage sous cet
angle, à celle de la poésie entre les
années 1880 et 1900.
Un besoin lucide « d'autre chose »,
la ferme volonté de briser des moules
anciens, des aspirations parfois ver-
satiles mais sincères vers des hori-
zons libérés, tels sont les signes du
mouvement dramatique nouveau. Mais
si l'accord est à peu près unanime
sur la nécessité d'une évasion, les
avis sont étonnamment partagés quant
à la direction qu'il convient de suivre
pour aborder des terres nouvelles.
Une vérité semble dominer le jeune
théâtre contemporain : nos dramatur-
ges nouveaux sont plus unis par ce
qu'ils répudient que par ce qu'ils dé-
sirent et par ce qu'ils réalisent.
Leur désaffection paraît unanime
pour l'intempérance verbale, pour la
sensiblerie et, même, pour une sensi-
bilité qui ne conserverait pas la pu-
deur de demeurer discrète.
Tendances du théâtre nouveau
Parallèlement, le théâtre nouveau
répudie la tyrannie du réalisme. Au
delà des vérités apparentes et de l'as-
pect extérieur des êtres, il veut at-
teindre la vérité des cœurs et des
âmes, révéler l'humain et le perma-
nent qui se dissimulent sous les pa-
roles et sous les actes de chaque jour.
Il veut pénétrer les attitudes transi-
toires pour retrouver leur significa-
tion éternelle. La copie servile de la
réalité lui répugne. Il sait que la véri-
table réalité humaine est intérieure,
et que reproduire simplement la vie
sans faire surgir le double mystère
de l'homme et de l'univers — ce mys-
tère qui auréole les Grecs, Shakes-
peare et Mussèt — n'est point l'art.
I! sait, enfin, que derrière les figures
particulières des hommes, il faut re-
trouver l'Homme, objet essentiel de
notre littérature classique.
Au bref, le réalisme (hérité du
théâtre libre - lequel fut la révolu-
tion et l'avant-garde d'il y a près de
cinquante ans — et dont vécut toute
une époque théâtrale) est battu en
brèche. Et toute la dramaturgie nou-
velle, qu'elle incline vers la poésie
ou vers la fantaisie, ou vers la cari-
cature, qu'elle dissimule ses analyses
cruelles de l'homme sous les masques
du burlesque ou du cynisme, qu'elle
s'efforce à. des synthèses ou à des
stylisations, est une recherche, par-
fois tragique sous des rires crispés,
d'une vérité autrement durable et, si
l'on ose dire, autrement vraie que les
fallacieuses vérités du réalisme.
Paul BLANCHART.
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