Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1934-03-29
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 29 mars 1934 29 mars 1934
Description : 1934/03/29 (A28,N7719). 1934/03/29 (A28,N7719).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7647940r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 25/05/2015
COMŒDIA
546-150, Avenue des Champs-Elysées
Téléphone: Elyséee 88-81 à M
La nuit: Passy 00-80
JEAN DE HOVBRA
■ Dirjcteuz
Une ample comédie à cent actes divers
Et dont la scèn- est l'univers.
(LA FONTAINE.)
Paris, Seine, Seine-et-Oise: 0.25
28' ANNEE — JEUDI 29 MARS 1934 — NV ,7.719
Départements et étranger : 0 fr. 30
Ses faits du Jour
jcAvx environs de Brioude, un
bloc de schiste tombe sur la voit
ferrée au moment où un train ar-
rivait. On signale un mort et une
vingtaine de blessés.
★ Les perquisitions continueril
chez les détenteurs d'armes. On s'ac-
corde cependant à reconnaître qu'on
a considérablement exagéré l'impor-
tance et la nature du dépôt d'armes
saisi chez le garagiste Dancart, qui
apparaît comme un collectionneur
original.
★ On est sans nouvelles de l'in-
génieur Hirschauer et de son pilote
Poulain qui avaient quitté Paris le.
18 mars en Vue d'un voyage d'études
en Afrique.
★ M. Louis Barthou, ministre
des Affaires étrangères, retour de
Bruxelles, a invité officiellement M.
Tiltdesco à venir à Paris. M. Bar-
thou se rendra à Bucarest Clans le
courant de niât.
★ Une note britannique est par-
venue, hier, au Quai d'Orsay, de.
mandant des précisions sur certains
points du mémorandum français du
3 mars.
Sa figure duJour
M. MOSSÉ
inspecteur général au ministère de F Intérieur, doublement à
l'ordre du jour, si l'on peut dire, car il est l'auteur de divers rap..
ports, qui préoccupent fort la < Commission Stavishi > et, aussi,
celui de Trois coeurii, au Théâtre Daunou, sous l'anagramme de
Somès.
VOYAGE EN U. S. A. (1)
Il y a les dettes.
il y a aussi la eulture
par Mme Elizabeth de GRAMONT.
--------.-----------------------..
(Lavai, tes miaiims damis les po-
chée, ia diilfc : Non, non, non.
Edouard Herriot a dit : Oui, oui,
oui.
Caillaux a proposé un biais qui
Ille fut pas suivi et le résultat final
fut que les Américains ont été
abominablement blessés. D'un
bout à l'autre de l'Amérique ils se
servent de la même expression :
hurt, domt la signification exacte
n'est ni désappointé, déçu, irrité
ou attrapé, mais blessé.
Effectivement, ils ont été frois-
sés dans leur seintimemt affectif
pour la France, aussi important
a leurs yeux que la question fi-
nancière.
, Les Français n'oint pas compris
que les Américains demaindaient
un ge!ste,' un pauvre petit geste
de 500 millions — dépassant à
peine le montant des tripotages
Staviski — et que ce geste aurait
satisfait momentanément la masse
qui, d'ailileurs pas plus que la
masse française, ne comprend
goutte à la question des dettes.
Si l'homme de la rue américain
Chôme ou est appauvri, c'est parce
que les Français n'ont pas payé
ileurs dettes.
Si les vignerons des environs de
Nîmes ou les ouvriers tisseurs du
Nord ou les cultivateurs de la
Beauce sont gênés, c'est parce que
les Allemands ont suspendu le
paiement des réparations.
Jeter un pOint entre ces deux opi-
nions est une chose presque i-ID-
possible.
Il y a-des. cas où les peuples doi-
vent faire $anfiance au jugement
de leurs gouvernements. Si M. Her-
riot, en( pôcçjnbre 1932, avait été
suivi, Ta friction franco-américaine
n'aurait pas eu lieu. Mais il y avait
les députés, tremblant devant leurs
électeurs, qu'ils consultèrent du sa-
medi au lundi et ils abandonnè-
rent Edouard Herriot. Résultat :
Nous avons indisposé un grand
peuple et des millions de marchan-
dises viticoles furent boycottées.
En vérité, si Edouard Herriot
n'avait pas fait le , voyage en avril
1933, l'opinion laiméricaiin'© ne pour-
rait pas être repêchée.
(1) Voir ComœcLia des 14, 15, 17, 19,
20, 21, 22, 23, 26 et 27 mars 1934.
M. Hearst ameute trop souvent
ses lecteurs contre la France. Ses
raisons sont primaires et dues à
une blessure d'amour-propre; ces
blessures-là sont inguérissables.
M. Hearst a reçu un coup droit
quand il lui fut ordonné de quitter
le territoire en vingt-quatre heu-
res. Il voulait un document — se-
cret encore pendant trois jours —
et, au lieu de soudoyer indirecte-
ment le ministre, il s'était adressé
à un brave officier du ministère de
la Marine qui s'empressa de le dé-
noncer. M. Hearst ignorait que les
couloirs de la Marine sont plus dis-
crets que les couloirs du Quai
d'Orsay.
Le geste attendu par les Amé-
ricains aurait servi de prélude à
des discussions nuancées entre
techniciens, pour le paiement re-
tardé dont Roosevelt parle courtoi-
sement. EdioUiaI'ldl H-emoit le CiOffi-
prenant ipainfaiilbâment. « Je nfac-
oepite picus, dilsiajiit-il, die ne piaJS ho-
norer la signature de la France. »
Mails, srugaoe, Il ajoutait que sa
caipaioirté de ipaiiemenit siérait étu-
diée en fait et en diroilt.
(Ce qui saute tout d'alband aux
yeux d!u gmamd public plein de
bons seins, cleist que le (président
Hoover a faiiit tous ses efforts pour
sauver le oriédiit a;llejmaind, et les
entreprises aimémctaiitoas dépeindaint
du .crédiit a.TUamaind et ce fameux
maraitoiire a coûté à la Finance son
tiittre de créance sur rAlleim agne.
Les payer après ce coup ! miuir-
muirent-on.
Du côté aiméirsifcaiin, les. frétclattrua-
tion-s s^pintt (pliufs vulves d-epulits la
dépre sislkm. Miaiiis avant 1929, des
personmles émdin entres, aipipade-
namlt à "dics aniliieux diiwns : armée,
lettcneis, baipreau, poliitiiquc, lpiambilDu-
liers, scientifiques, oifficdieris de ma-
rine, ■unâiveîisâtaiTOs ont écinit dtes
artiicleis relteinitiiissainltis pour la ré-
duction et même l"laJIlin:ulllaitlion deis
dettes. La ptonaise la plus 'lapidaire
fut celle d'un }olUlnm¡Ûi,slbe émiinent
en anaihièrie die poilditâlque étrangère,
Frank H. Siifmioms, qui écrivit :
« Leis defifies de guerre sont mor-
tes comtme 3 e® tSloUldralfu; qui otnit péri
d'ans lia grandie iiultibe ».
Elizabeth de GRAMONT.
(Lire la suite en troisième page.)
LA COMEDIE PUBLIQUE
M. Chiappe a confondu
ses calomniateurs
En avait-on assez conté sur les préten-
dues relations de M. Jean Chiappe avec
Stavisk.i! Et sur les complaisances, l'es
protections, les complicités même dont au-
rait bénéficié l'escroc à lia police judi-
ciaire! Et sur les générosités de ce singu-
lier philanthrope à l'endroit des gardiens de
la paix! Et sur la délivrance de ses coupe-
file et de ses passeports!
L'ancien préfet de police vient de faire
justice de ces calomnies en une déposi-
tion qui ressemble plus à un réquisitoire
qu'à un plaidoyer, déposition que les com-
missaires encore abasourdis par ce débal-
lage ont qualJli.fiée d'impressionnante.
Dix-huit rapports, au lieu d'un, sans
compter les avertissements verbaux prodi-
gués pendant des années aux gouverne-
ments carteîlistes par M. Jean Chiappe,
ont été transmis par la Préfecture de police
à « qui de droit » sur les agissements de
StaVliski. Si personne n'a daigné prêter
l'oreille à cette sonnette d'alarme, c'est
qu'elle résonnait chez des sourds, — les
pires des sourds, ceux qui ne veulent pas
entendre. Quant à M. Chiappe, il est sorti
de la commission d'enquête, la tête haute
et la conscience tranquille : en triompha-
leur..
— Nous ne le connaissions pas sous
ce jour-là, avouaient les commissaires. C'est
un grand monsieur, ce petit homme. et
qui connaît son affaire. Pourquoi l'a-t-on
destitué?
Oui, pourquoi l'a-t-on destitué? Et sur-
tout, pourquoi s'est-on appliqué à joindre
sa destitution à celles d'autres hauts fonc-
tionnaires coupables de graves négligences
dans leur service ou de < commerce >
avec Staviski?
Evidemment, pour des raisons politiques.
Reste à savoir si l'on a le droit de décon-
sidérer un homme considérable et consi-
déré pour complaire à une majorité de
politiciens attachés à sa perte et plus pré-
cisément pour obéir aux ordres d'un parti
révolutionnaire. Cela aussi doit se payer.
Qu'attend la commission d'enquête pour
présenter la facture aux débiteurs?
-- A. DELPEYROU.
Deux lettres significatives
D'autre part, @ deux lettres, l'une
jfle M. Fourès, député de la Seine, et
f autre de M. Laniel, député du Cal-
vados, adressées à M. Bonnevay, pré-
sident de la Commission du 6 février,
prouvent de façon définitive que si
iM. Daladier s'est séparé de M. Chiap-
pe, c'était bien pour s'assurer le sou-
tien du groupe socialiste.
On ne liira pas sans intérêt ce pas-
sage de la lettre de M. Fourès, où le
député de la Seine retrace son entre-
tien avec M. Martinaud-Déplat, sous-
secrétaire d'état à la présidence.
« M. Martinaud-Déplat, nous dit,
- à MM. Fourès et Laniel, convo-
qués par M. Martinaud-Déplat —
qu'il nous avait convoqués à titre
personnel et il nous parla de la si-
tuation politique qui résultait de la
mesure prise par le centre républi-
cain à l'égard de M. Fabry, ministre
de la Guerre, et du problème de la
majorité qui se trouvait posé. Il nous
fit observer que le gouvernement ne
pouvait compter sur les 130 voix so-
cialistes. et qu'en outre il perdrait
un certaiin nombre de voix radicales.
Il ajouta que le jour où le gouver-
nement se présenterait devant les
Chambres, M. Bergery monterait à
la tribune pour demander la tête de
M. Chiappe, que M. Daladier qui n'a-
vait rien à reprocher à M. Chiappe,
s'opposerait à la motion Bergery et
poserait la question de confiance.
« Il' conclut en demandant si, dé-
puté de Paris, je laisserais sacrifier
le Préfet de Police. Je lui ai répondu
que si je n'étais pas décidé à voter
pour le gouvernement, j'étais encore
moins résolu à m'associer à une me-
sure injuste prise contre un fonc-
tionnaire irréprochable, d'ailleurs de
mes amis. »
« Notre entretien se borna là.
« J'ai été stupéfait le lendemain
d'apprendre la révocation de M.
Chiappe, ce quil m'empêcha de saisir
mon groupe de la question telle
qu'elle m'avait été posée par M. Mar-
tinaud-Déplat. »
Vénus et son cortège
La beauté n'est pas un cr * "wne
Ce n'est pas une nouvelle de peu
d'importance que vient de nous donner
Mme de Gramont dans les admirables
esquisses d'Amérique qu'elle publie à
Comoecâa. C'est une grande nouvelle.
Ou du moins ce serait une grande nou-
velle dans un moment plus heureux, si
les journaux ne débordaient pas de ca-
lamités retentissantes.
L'exclusive royauté de la minceur,
dans la personne physique des femmes,
cette tyrannie de la minceur, qui du-
rait depuis dix ans, toucherait à sa fin.
L'étoile qui triomphe actuellement à
New-York, Maë West, n'a plus rien
d'une tige gracile. Vous avez vu ses por-
traits, dimanche et lundi. Avec cette
ample épaule et cette poitrine de na-
cre, celui de dimanche évoquait les bel-
les bien étoffées du dix-septième siècle
et de la Renaissance. Or, il en va déjà
de même à Paris. Nous aussi, nous al-
lons cesser de méconnaître la beauté
quand eUe est opulente comme dans
un tableau du Titien ou dans un son-
net de Ronsard.
Deux bons juges nous en renouvel-
lent l'assurance, dans le magnifique
numéro du Miroir du Mortelle dédié au
printemps. Deux connaisseurs, qui sont
M. Maurice de Waleffe et un certain
Philinte en qui il nous semble bien
reconnaître M. Eugène Marsan. Ce der-
nier, à vrai dire, ne s'était jamais ren-
du. Il avait toujours protesté. De temps
à autre, tantôt aux Nouvelles Dittélrali-
res, tantôt à L'Illustration, U avait éle-
vé la voix, pour rendre hommage à
cette splendeur féminine dont nous pa-
raissions avoir perdu jusqu'au souvenir.
Il osa blâmer Marlène Diétrich quand
elle s'amaigrit si cruellement, et loua
toujours Brigitte Helm de garder sa
plénitude d'antique, qui n'empêche pas
la sveltesse (il n'y a contradiction en-
tre ces deux caractères que dans l'es-
prit des gens incompétents).
Les femmes ont plus d'une manière
d'être belles. Que chacune s'applique à
réaliser la perfection de son type, et
non plus à paraître, selon une mode
arbitraire, tantôt chargée d'avantages
provocateurs, comme ces figurines d'Al-
bert Guillaume si chères aux potaches
d'il y a un tiers de siècle, tantôt pa-
reille, indistinctement, à quelque ado-
lescente rectiligne. Aussi bien, si la min-
ceur, même extrême, est délicieuse
quand elle est naturelle, là maigreur, la
maigreur obtenue par décharné ment,
n'est jamais qu'affligeante, repoussan-
te. Tant d'obstinées qui ne ressemblaient
plus qu'à des spectres! Et de même
l'opulence de la chair est enivrante à
considérer quand - elle est vraie et non
pas feinte, dense et non pas Soufflée:
la parait aussi que les femmes ne
craindront plus de nous éblouir par la
clarté de leur teint. Les blondes roses
et les brunes lumineuses se glorifieront
à l'envi de leur éclat. Mon Dieu, toutes
les comparaisons millénaires vont re-
fleurir: le lys et la rose, l'albâtre et le
jasmin. Tant mieux si les brunes hâ-
lées et mordorées veulent garder leur
patine: nous les comparerons aux mû-
res, par exemple. Ce n'est pas l'embar-
ras.
Proepéro.
Le souvenir
de Guillaume flppolinaire
•Souvenirs, souvenirs ! Mme Guil-
laume Appolinaire expose à la Ga-
lerie de Paris la collection de ta-
bleaux du poète d'Alcool, non point
avec une intention commerciale, mais
en toute pureté, pour Je cuiLte du
souvenir, pour faire revivre les
temps passés, les aimées enfuies.
D'être ainsi aœrochég J,e, long des
murs anonymes d'une gailerie, ces
tableaux sont-ils encore très évoca-
teurs ?
Dans l'ensemble, plus guère. Mais
chacun, en particulier, tient captif
tout un monde de souvenirs. Pour le
profane, ce sont des tableaux comme
n'importe quel® autres, mais pour
ceux qui se souviennent avoir, d'un
même regard, vu quelqu'un de ces
tableaux et te visage de Guillaume,
quelle émotion!
C'est pour ceux-ci surtout, les
amis de toujours, que cette exposi-
tion semible avoir été faite. Eux, ils
peuvent compléter par la.pensée tout
ce qui manque à cette exposition
pour évoquer avec certitude tes logis
d'Appolinaire qu'ornaient ces dessins
et ces tableaux.
On a, par eux, le témoignage vi-
vant de ceux qui aimaient le poète,
de ceux, en tout cas, qui étaient ses
familiers par ces œuvrer non pas
oeuvrer fartes pour des marchands
ou des mécènes, maie toiles excep-
tionnel'îles, esquisses, deisisins de pre-
mier jet, cri du cœur, sur l,e mouve-
ment artistique de ce tetmps-flià et la
personnalité des artistes d'alors.
André WARNOD.
(Lire la suite en troisième page.)
On tient les assassins
du Conseiller Prince
Le bruit a couru hier soir, assez
tard, et avec persistance, que les as-
sassins du conseiller Prince étaient
arrêtés. Rien n'était définitivement
confirmé à minuit. On précisait, à
l'appui de ces dires, que l'un des
coupables avait été pris à Marseille
et deux autres à Paris dans la fin de
l'après-midi d'hier. L'un de ces der-
niers aurait été arrêté dans un grand
hôtel des Champs-Elysées.
Ce qui semble confirmer ces ru-
meurs —: persistantes répétons-le —
c'est que le procureur de la Répu-
blique et le juge d'Instructilon de Di-
jon, ont été convoqués d'urgence à
Paris, où ils arriveront vers 1 h. 30
du matin.
Ajoutons qu'à minuit on murrau-
rait. leg trois noms jd€S asisassing,
La Comédie-Française
va reprendre
le « Tombeau sous l'irc de Triomphe »
C'est le 7 avril que la Comédie-
Française reprendra, en soirée, la
grande pièce de Paul Raynal : Le
Tombeau sous l'Arc de Triomphe.
Cette œuvre qui apporta aux com-
battants non seulement le sens pro-
fond de la tragédie qu'ils vécurent
mais aussi l'expression de tout ce
qui leur est dû, de ces « droits qu'ils
ont sur nous » selon la parole fa-
meuse de Georges Clemenceau, ne
manquera pas de retrouver dans les
circonstances actuelles tout sa signi-
fication.
Les interprètes du Tombeau sous
l'Arc de Triomphe seront M'M. Bae-
qué, Maurice Donneaud et Mlle yéra
Komie.
ASPECTS DE MUSIC-HALL
"', par SERGE.
L'imitateur de Mayol, Rogers, à Bobino, et la chanteuse Anna Thibault
NOS ECHOS
ENTRE NOUS
Trop J avocats
Les avocats parlent beaucoup. Mais ils
font awsi beaucoup parler d'eux. Depuis
quelque temps, le Palais est le théâtre de
manifestations bruyantes auxquelles, d'ail.
leurs, on a applaudi parce qu'elles répon-
daient à la conscience publique. Il n'est
personne qui n'approuve les avocats de
défendre leu-r Ordre contre les brebis ga-
leuses et qui ne les ait félicités des mesures
qu'ils ont prises pour séparer chez eux
le politique du judiciaire.
Le livre, un gros ouvrage, que publie
Me Fernand Payen, ancien bâtonnier, Le
Barreau, vient donc bien à son heure. On
y trouvera tout ce qu'il est intéressant de
savoir sur l'histoire du Barreau, l'organi-
sation de l'Ordre des avocats, les règles
essentielles du Barreau, l'art de l'avocat.
Mais il est des pages à recommander plus
particulièrement aux jeunes gens et aux
familles. Ce soit. Gc Ugt oit.a. est démontré
que la profession .d'avocat est déià telle-
ment encombrée qu'elle risque, sauf ex-
ceptions naturellement, de ne plus nour-
rir son homme.
Le nombre des avocats augmente, en
effet, sans cesse. Le Barreau Je Paris com-
prenait, en 1880, sept cent quatorze avo-
cats inscrits. En 1900, il en comptait mille
cent vingt-neuf, et en 1920, malgré les
pertes dues à la guerre, mille quatre cent
quatre-vingt-six. Or, le nombre des affai-
res civiles et correctionnelles n'a pas aug-
menté dans la même mesure.
Le nombre des avocats, dans cet espace
de quarante ans, a augmenté de 113
Le nombre total des affaires civiles, cri-
minelles et correctionnelles a augmenté de
17,23 seulement.
On aurait aimé que l'auteur de ce livre
ait poursuivi celle statistique jusqu'à l'an-
née ou nous sommes. Il est fort probable
quelle aurait montre la croissance inces-
sante du nombre des avocats. Aussi bien,
dans le discours qu'il prononça à la séance
solennelle de rentrée de la Conférence de
stage, le 30 novembre 1929, et qui est
reproduit dans ce livre, Me Fernand Payen
mettait en garde les stagiaires contre l'en-
combrement de la carrière : < Le nombre
des affaires, disait-il, est bien loin d'aug-
menter. Le nombre Jets stagiaires, par
contre, augmente sans ceme. - En entrant
chez nous, Vous n'occupez pas des places
vides; vous vous glissez dans une foule
pressée. »
Voilà des avertissements qui méritent
d'être répandus. Ils peuvent s'appliquer,
il est vrai, à toutes les professions libérales.
Aux familles de les entendre.
Jules VÉRAN.
Un débiteur sensible.
A
u temps de sa splendeur, Tis-
sier avait, dans un creste larere
qu'autorisaient les bienfaits de Sta-
viski, prêté à un musicien 3a somme
de 1.500 francs.
Ce musicien s'est présenté hier,
au cabinet de M. Ordonneau, offrant
de rembourser à Tissier les 1.500 fr.
L'ENFANT PRODIGUE
..,.
M. Maurice Escande qui, après l'a-
voir quittée, vient de faire ses nou-
veaux débuts à la Comédie-Française
dans te rôle d'Octave des Caprices
de Mariapne.
- (Studio Kaz).
prêtés, afin que le prisonnier de la
Santé put, avec cette somme, amé-
liorer l'ordinaire de la prison.
Hélas, ce débiteur déliicat comp-
tait sans lies complications judi-
ciaires et administratives.
On n'a pas pris son argent.
On lui a répondu :
— Il faut écrire.
Le musicien écrira-t-il ?
Les miracles
de la téléradiésthésie.
L
'abbé Mermet, qui s'occupe de
rechercher les auteurs du
meurtre du consoler Prince, en
mettant au service des enquêteurs
la science découverte par lui de la
téléradiésthésie qu'ill voudrait vul-
gariser, vient de démontrer d'une
façon frappante quels services cette
science est appelée à rendre..
L'automne dernier, dans le Va-
lais, un garçonnet de six ans ayant
disparu sans que nul ne parvînt à
trpttver ses traces, l'abbé Mermet
concilut qu'il avait dû être emporté
par un oiseau de proie. Il indiqua
Fenvergure des ailes de l'aiglle et dé-
signa deux points où l'oiseau avait
dû déposer sa proie.
H y a quinze jours, la neige ayant
disparu des endroits désignés par
l'abbé Mermet, on retrouva le ca-
davre du pauvre garçonnet, en par-
tie déchiqueté.
Selon 'les constatations, les chaus-
sures et les vêtements de l'enfant
n'avaient pas touché terre. Ce ne
pouvait donc être qu'un oiseau de
proie qui l'avait emporté.
Et La Tribune de Genève qui don-
ne ces détails, publie une lettre du
père de la petite victime remerciant
l'abbé Mermet qui fit seul, retrou-
ver le cadavre de l'enfant.
Gui-Baba, saint turc.
L
orsque furent rapatriées les
cendres de Rakoczi, d'e héros
national hongrois, en 1906, la Hon-
grie rendit en échange à la Turquie
les restes terrestres de Gui-Baba, le
saint musulman, dit le père des ro-
s,es, dont le tombeau se trouvait à
Rozsadomib, « la caNine des roses »,
élevée par ordre du pacha de Bude,
Mahamed.
Ce tombeau n'a pas cessé, malgré
le transfert des restes de Guil-Baba,
d'être un lieu de pèlerinage pour les
musulmans et aussi pour les ama-
teurs de pittoresque, le lieu étant,
paraît-il, c idyllique ».
D'après Edward Browne, docte
médecin anglais, le saint turc était
appelé par les autres derviches Guq-
papa, ledit était venu avec les pre-
mières troùpe,s turques à Bude, où
il devint 3e supérieur d'une école de
derviches construite f à proximité
des sources thermales miraculeuses
de Bude.
Ce sépulcre de GuI-Baba et l'at-
trait qu'il exerce n'est-il pas une
preuve, en - Occident, de l'ancienne
puissance de fislam ?
Le prix d'une tempête.
1
1 ne s'agit plus ici de politique
et si les contribuables parisiens
auront à payer la note des dégâts
commis au cours des journées et
des soirées des 6, 7 et 11 février, il
est d'autres genres de dégâts.
Ce sont ceux causés par les si-
nistres.
La tempête qui sévit l'autre sa-
medi sur les bords de l'Atlantique
a particulièrement éprouvé le grand
bourg breton de Concarneau.
Les dégâts, ici, se chiffrent à
200.000 francs, pour ne citer que
cet endroit.
HORATIO.
(Lire la suite en troisième page.)
LIRE
EN 3' PAGE :
Nos rubriques : Belles-Lettres
et Beaux-Arts
EN 4' PAGE :
lia femme et le Monde
L'ECRIVAIN DANS LA MÊLÉE
M. Drieu La Rochelle a écrit une pièce
sur le Chef" trois fois refusée !.
Malgré cette timidité de trois directeurs, d'ordinaire
« audacieux », l'œuvre sera jouée quand même
De cet appartement, où fut la
chambre de Charles Louis-Philippe,
à l'angle du quai Bourbon, dans l'île
Saint-Louis, tout voisin du logis
qu'habita Marc Chadourne, la vue
s'étend sur la Seine, l'a même que
contemplait Vasco.'
Mais, nous n'avons guère le temps
de nous appesantir dans une rêverie,
tentante cependant par cette premiè-
re matinée de printemps où les ama-
teurs de pèche à l'a iigne semblent
s'être donné rendez-vous sur cette
proue ceinturée d'eau et de silence.
La haute silhouette de M. Drileu
La Rochelle se dresse soudain devant
nous, derrière un immense bureau
empire, au-dessus duquel pend une
carte de l'Europe centrale.
— Eh oui 1 nous dit l'auteur de
L'Europe contre les Patries, le ro-
mancier précis et acerbe du Feu Fol-
let et d'Une femme à sa fenêtre, je
viens d'écrire une pièce : Le Chef.
Je l'ai écrite très rapidement, l'été
dernier, à l'île d'Ibissa, une des îles
Baléares, mais à la vérité, je. la por-
tais en moi depuis plus de dix ans.
Au lendemain de la guerre, déjà,
comme la plupart de mes compa-
gnons d'armes, mûr pour un fascis-
me, j'avais écrit, tourmenté par la
même idée, une sorte de drame :
Avons-nous un chef ? Je le confiais
à Copeau, puis, sûr qu'.iil ne valait
rien, passais le reprendre sans que
personne encore ne l'ait lu.
« Cependant, il y a quelques mois,
voyant prendre corps et se dévelop-
per, de plus en plus, en Europe, le
concept du chef avec tout ce qu'il
a de séduisant à la fois et d'épouvan-
table, et pressentant que, tôt ou tard,
on serait chez nous aussi obligé d'ac-
cepter pareil état d:e choses, je son-
geais qu'il serait intéressant d'atta-
.quer le public français avant les évé-
nements. J'écrivis donc Le Chef, et,
dès octobre, portais mon œuvre à
trois de nos grands directeurs.
« Tous trois, d'un commun accord,
la refusèrent, car, me dirent-ils, le
public a horreur de la politique. Et,
tandis que l'un m'assurait qu'au mi-
lieu des durs ennuis quotidiens, cha-
cun allait au théâtre dans l'espoir de
rire, de rêver me disait l'autre. 'le
troisième, assez séduit, je le crois,
par mon oeuvre, regrettait que je
n'aie pas situé le drame au xvi* ou au
xviie siècle. Découragé donc, je dé-
cidais d'e publier tout simplement
cette œuvre en librairie, en y ajou-
tant une préface. Mais, après les évé-
nements du 6 février qui me don-
naient raison, et sur le conseil d'un
homme de théâtre, excellent cama-
rade, Paul GféraJdy, je vis un nou-
veau directeur qui, tout de suite, se
montra moins sévère et, sans doute,
Le Chef essuiera-t-jll des feux de la
rampe dès cette saison même ou, en
tout cas, dès le début de la saison.
prochaine si, d'ici-là. »
Et M. Drieu La Rochelle qui, mieux
que quiconque, connaît les jeux et
caprices de la politique et des hom-
mes ailleurs et chez nous, a d'ets yeux
et des mains, un geste qui, volontai-
1 e.ment, réserve l'avenir.
-- C'est une pièce très violente où
tous les éléments du problème de
notre époque sont présentés sang
ménagements. Et j'entends le problè-
me du chef aussi bien du point de
vue communiste que du point de vu a
fasciste et de tous les points de vue
en somme, puisque, de plus en plus,
de tous côtés, on va vers une solu-
tion donc de présenter le problème à. l'oc-
cas ion d'un conflit extrêmement tra-
fique, en m'efforçant de rester, je no
dis pas objectif, ce qui, à mon sens,:
serait absurde, mais en épousant tour:
à tour les deux thèses. Or, étant moi-
même à la fois un intelilectuel et un:
lyrique, je puis, sans grande d.jfficuh
té je pensée sentir très fortement .les
conflit des deux côtés.
« Et, après tout.. le Théâtre, la LiU
térature. est-ce autre chose que ce-
la ? Reste à savoir comment le public-
réagira, s'il pourra accepter un tel
spectacle, car, par la conception mè-:
me de ma pièce, chaque spectateur
sera perpétuellement en état d'exas-
pération pour ou contre l'idée que
lui-même chérit. » -"
Et M. Drieu La Rochelle .quj, tout
à l'heure, s'était demandé devant
nous « Suis-je bien un homme de.
M. Drieu La Rochelle
(Photo Manuel frères.)
théâtre ? » a de nouveau le geste pag
lequel on se refuse d'engager l'ave-
nir.
Un chef !
Une solution par la violence !
Cependant, le long des rives de la
Seine, les lents pêcheurs à la ligna
continuent à jeter paisiblement leurs
amorces dans l'eau.
La France, pavs de la mesure ! <
Héo]M ! A la veille du 18 Brumaire.
au matin du 2 Décembre, que fai-i
saient les ancêtres de ces mêmes pê-c
cheurs ?
Les jeunes gens, qui, comnie nous,
aiment encore la liberté dans -notre
vieux monde conduit vers sa perte
par des Gérontes pour qui « de-
main » n'etst qu'un mot, puisqu'ils
savent bien qu'ils ne le vivront pointa
se le demandent avec angoisse.
Pierre BARLATIER.
NOS AMITIES
La Presse Latine a reçu
le nouveau groupe parlementaire
France-Amérique du Sud
La Presse Latine a reçu hier à Son
déjeuner mensuel le bureau du nou-
veau groupe parlementaire qui s'est
constitué pour étudier les relations
de la France avec l'Amérique du Sud.
A la table d'honneur, l'ambassa-
deur du Brésil, les ministres de Co-
lombie, du Pérou, de l'Uruguay, du
Chili, du Paraguay et du Mexique
avaient à leurs côté, M. Emile Perin,
député de la Nièvre; M. de Lyrot, dé-
puté de l'Ille-et-Vilaine; M. Bouessé,
député de la Mayenne; M. Maurice
Robert, député de l'Aube; M. Armand
Dupuis, député de l'Oise, et M. Henri
Malet, député de la Charente.
M. Maurice de Waleffe, secrétaire
général, après avoir salué le bril-
lant journaliste portugais Antonio
Ferro, de passage à Paris, le journa-
liste belge Dumont-Wilden élu mem-
bre de rinstitut, et le journaliste
espagnol Artemio Precioso, nommé
gouverneur de Tolède, a donné la pa-
role aux journalistes sud-américains
présents qui désiraient poser quel-
ques questions aux parlementaires
français touchant entre autres le
•maintien de l'Aéro-Postale.
M. Emile Périn, président du
groupe, a expliqué avec beaucoup de
clarté et d'humour, que les avions
français étudient un ménage à trois,
avec les zeppelins allemands et les
hydravions italiens. « Le ménage à
trois n'est pas un idéal, mais c'est
parfois une solution », résuma-t-ill
en souriant.
S.E. M. Souza Dantas remercia les
parlementaires du vif intérêt qu'ils
veulent bien accorder à l'Amérique,
et les journalistes latins les assurè-
rent de leur fidèle collaboration.
QUAND ÇA FINIRA-T-IL ?
Notre KALEIDOSCOPE
en dépit des truquages
nous permet de noter
quelques vérités
Quand donc confiera-t-on
l'enquête à un fonctionnaire
f sérieux et libre ? •
C'est en vain que nous avons cher.
ché à percer les brouillards de Londres.
Angelo ne s'est point montré dans no-
tre Kaléidoscope. Lorsqu'on saura qu'il
était tranquillement à Montmartre, on
n'en sera point surpris.
Quand on saura, au surplus,. que cet
« indicateur * est en rapports cons-
tants avec l'inspecteur Bonny, on corn.
prendra les facilités dont il a joui jus-
qu'à ce jour. Mais il advint qu'il fallut
le c brûler ». Angelo, qui vivait à Lon-
dres, fut prié de venir à Paris. Il se
montra docile et convia même la presse
à un rendez-vous dans un café de la
place Blanche. Mais, soit que l'on crai-
gnît certaines révélations, soit que : l'on
voulût retarder son arrestation, Angelà
fut prié d'aller se promener ailleurs
Son compagnon, « Jo-les-cheveux-
blancs *, fut invité, hier matin, à se
rendre chez M. Ameline, à la Police ju-
diciaire, Il y vint, escorté de deux ins-
pecteurs et menottes aux mains.
En sa présence, le magistrat se livra
à un minutieux inventaire des bagages
saisis rue de La Rochefoucauld, à Bou-
logne-sur-Seine. Outre une correspon-
dance amoureuse ne présentant aucun
intérêt (sauf pour lui), on trouva un
revolver chargé et un passeport établi
le 17 février 1933 et ne portant qu'un
seul visa délivré à Folkestone. Le caq
chet porte la date du 24 février der*
nier.
: On remarquera tout d'abord que lt
546-150, Avenue des Champs-Elysées
Téléphone: Elyséee 88-81 à M
La nuit: Passy 00-80
JEAN DE HOVBRA
■ Dirjcteuz
Une ample comédie à cent actes divers
Et dont la scèn- est l'univers.
(LA FONTAINE.)
Paris, Seine, Seine-et-Oise: 0.25
28' ANNEE — JEUDI 29 MARS 1934 — NV ,7.719
Départements et étranger : 0 fr. 30
Ses faits du Jour
jcAvx environs de Brioude, un
bloc de schiste tombe sur la voit
ferrée au moment où un train ar-
rivait. On signale un mort et une
vingtaine de blessés.
★ Les perquisitions continueril
chez les détenteurs d'armes. On s'ac-
corde cependant à reconnaître qu'on
a considérablement exagéré l'impor-
tance et la nature du dépôt d'armes
saisi chez le garagiste Dancart, qui
apparaît comme un collectionneur
original.
★ On est sans nouvelles de l'in-
génieur Hirschauer et de son pilote
Poulain qui avaient quitté Paris le.
18 mars en Vue d'un voyage d'études
en Afrique.
★ M. Louis Barthou, ministre
des Affaires étrangères, retour de
Bruxelles, a invité officiellement M.
Tiltdesco à venir à Paris. M. Bar-
thou se rendra à Bucarest Clans le
courant de niât.
★ Une note britannique est par-
venue, hier, au Quai d'Orsay, de.
mandant des précisions sur certains
points du mémorandum français du
3 mars.
Sa figure duJour
M. MOSSÉ
inspecteur général au ministère de F Intérieur, doublement à
l'ordre du jour, si l'on peut dire, car il est l'auteur de divers rap..
ports, qui préoccupent fort la < Commission Stavishi > et, aussi,
celui de Trois coeurii, au Théâtre Daunou, sous l'anagramme de
Somès.
VOYAGE EN U. S. A. (1)
Il y a les dettes.
il y a aussi la eulture
par Mme Elizabeth de GRAMONT.
--------.-----------------------..
(Lavai, tes miaiims damis les po-
chée, ia diilfc : Non, non, non.
Edouard Herriot a dit : Oui, oui,
oui.
Caillaux a proposé un biais qui
Ille fut pas suivi et le résultat final
fut que les Américains ont été
abominablement blessés. D'un
bout à l'autre de l'Amérique ils se
servent de la même expression :
hurt, domt la signification exacte
n'est ni désappointé, déçu, irrité
ou attrapé, mais blessé.
Effectivement, ils ont été frois-
sés dans leur seintimemt affectif
pour la France, aussi important
a leurs yeux que la question fi-
nancière.
, Les Français n'oint pas compris
que les Américains demaindaient
un ge!ste,' un pauvre petit geste
de 500 millions — dépassant à
peine le montant des tripotages
Staviski — et que ce geste aurait
satisfait momentanément la masse
qui, d'ailileurs pas plus que la
masse française, ne comprend
goutte à la question des dettes.
Si l'homme de la rue américain
Chôme ou est appauvri, c'est parce
que les Français n'ont pas payé
ileurs dettes.
Si les vignerons des environs de
Nîmes ou les ouvriers tisseurs du
Nord ou les cultivateurs de la
Beauce sont gênés, c'est parce que
les Allemands ont suspendu le
paiement des réparations.
Jeter un pOint entre ces deux opi-
nions est une chose presque i-ID-
possible.
Il y a-des. cas où les peuples doi-
vent faire $anfiance au jugement
de leurs gouvernements. Si M. Her-
riot, en( pôcçjnbre 1932, avait été
suivi, Ta friction franco-américaine
n'aurait pas eu lieu. Mais il y avait
les députés, tremblant devant leurs
électeurs, qu'ils consultèrent du sa-
medi au lundi et ils abandonnè-
rent Edouard Herriot. Résultat :
Nous avons indisposé un grand
peuple et des millions de marchan-
dises viticoles furent boycottées.
En vérité, si Edouard Herriot
n'avait pas fait le , voyage en avril
1933, l'opinion laiméricaiin'© ne pour-
rait pas être repêchée.
(1) Voir ComœcLia des 14, 15, 17, 19,
20, 21, 22, 23, 26 et 27 mars 1934.
M. Hearst ameute trop souvent
ses lecteurs contre la France. Ses
raisons sont primaires et dues à
une blessure d'amour-propre; ces
blessures-là sont inguérissables.
M. Hearst a reçu un coup droit
quand il lui fut ordonné de quitter
le territoire en vingt-quatre heu-
res. Il voulait un document — se-
cret encore pendant trois jours —
et, au lieu de soudoyer indirecte-
ment le ministre, il s'était adressé
à un brave officier du ministère de
la Marine qui s'empressa de le dé-
noncer. M. Hearst ignorait que les
couloirs de la Marine sont plus dis-
crets que les couloirs du Quai
d'Orsay.
Le geste attendu par les Amé-
ricains aurait servi de prélude à
des discussions nuancées entre
techniciens, pour le paiement re-
tardé dont Roosevelt parle courtoi-
sement. EdioUiaI'ldl H-emoit le CiOffi-
prenant ipainfaiilbâment. « Je nfac-
oepite picus, dilsiajiit-il, die ne piaJS ho-
norer la signature de la France. »
Mails, srugaoe, Il ajoutait que sa
caipaioirté de ipaiiemenit siérait étu-
diée en fait et en diroilt.
(Ce qui saute tout d'alband aux
yeux d!u gmamd public plein de
bons seins, cleist que le (président
Hoover a faiiit tous ses efforts pour
sauver le oriédiit a;llejmaind, et les
entreprises aimémctaiitoas dépeindaint
du .crédiit a.TUamaind et ce fameux
maraitoiire a coûté à la Finance son
tiittre de créance sur rAlleim agne.
Les payer après ce coup ! miuir-
muirent-on.
Du côté aiméirsifcaiin, les. frétclattrua-
tion-s s^pintt (pliufs vulves d-epulits la
dépre sislkm. Miaiiis avant 1929, des
personmles émdin entres, aipipade-
namlt à "dics aniliieux diiwns : armée,
lettcneis, baipreau, poliitiiquc, lpiambilDu-
liers, scientifiques, oifficdieris de ma-
rine, ■unâiveîisâtaiTOs ont écinit dtes
artiicleis relteinitiiissainltis pour la ré-
duction et même l"laJIlin:ulllaitlion deis
dettes. La ptonaise la plus 'lapidaire
fut celle d'un }olUlnm¡Ûi,slbe émiinent
en anaihièrie die poilditâlque étrangère,
Frank H. Siifmioms, qui écrivit :
« Leis defifies de guerre sont mor-
tes comtme 3 e® tSloUldralfu; qui otnit péri
d'ans lia grandie iiultibe ».
Elizabeth de GRAMONT.
(Lire la suite en troisième page.)
LA COMEDIE PUBLIQUE
M. Chiappe a confondu
ses calomniateurs
En avait-on assez conté sur les préten-
dues relations de M. Jean Chiappe avec
Stavisk.i! Et sur les complaisances, l'es
protections, les complicités même dont au-
rait bénéficié l'escroc à lia police judi-
ciaire! Et sur les générosités de ce singu-
lier philanthrope à l'endroit des gardiens de
la paix! Et sur la délivrance de ses coupe-
file et de ses passeports!
L'ancien préfet de police vient de faire
justice de ces calomnies en une déposi-
tion qui ressemble plus à un réquisitoire
qu'à un plaidoyer, déposition que les com-
missaires encore abasourdis par ce débal-
lage ont qualJli.fiée d'impressionnante.
Dix-huit rapports, au lieu d'un, sans
compter les avertissements verbaux prodi-
gués pendant des années aux gouverne-
ments carteîlistes par M. Jean Chiappe,
ont été transmis par la Préfecture de police
à « qui de droit » sur les agissements de
StaVliski. Si personne n'a daigné prêter
l'oreille à cette sonnette d'alarme, c'est
qu'elle résonnait chez des sourds, — les
pires des sourds, ceux qui ne veulent pas
entendre. Quant à M. Chiappe, il est sorti
de la commission d'enquête, la tête haute
et la conscience tranquille : en triompha-
leur..
— Nous ne le connaissions pas sous
ce jour-là, avouaient les commissaires. C'est
un grand monsieur, ce petit homme. et
qui connaît son affaire. Pourquoi l'a-t-on
destitué?
Oui, pourquoi l'a-t-on destitué? Et sur-
tout, pourquoi s'est-on appliqué à joindre
sa destitution à celles d'autres hauts fonc-
tionnaires coupables de graves négligences
dans leur service ou de < commerce >
avec Staviski?
Evidemment, pour des raisons politiques.
Reste à savoir si l'on a le droit de décon-
sidérer un homme considérable et consi-
déré pour complaire à une majorité de
politiciens attachés à sa perte et plus pré-
cisément pour obéir aux ordres d'un parti
révolutionnaire. Cela aussi doit se payer.
Qu'attend la commission d'enquête pour
présenter la facture aux débiteurs?
-- A. DELPEYROU.
Deux lettres significatives
D'autre part, @ deux lettres, l'une
jfle M. Fourès, député de la Seine, et
f autre de M. Laniel, député du Cal-
vados, adressées à M. Bonnevay, pré-
sident de la Commission du 6 février,
prouvent de façon définitive que si
iM. Daladier s'est séparé de M. Chiap-
pe, c'était bien pour s'assurer le sou-
tien du groupe socialiste.
On ne liira pas sans intérêt ce pas-
sage de la lettre de M. Fourès, où le
député de la Seine retrace son entre-
tien avec M. Martinaud-Déplat, sous-
secrétaire d'état à la présidence.
« M. Martinaud-Déplat, nous dit,
- à MM. Fourès et Laniel, convo-
qués par M. Martinaud-Déplat —
qu'il nous avait convoqués à titre
personnel et il nous parla de la si-
tuation politique qui résultait de la
mesure prise par le centre républi-
cain à l'égard de M. Fabry, ministre
de la Guerre, et du problème de la
majorité qui se trouvait posé. Il nous
fit observer que le gouvernement ne
pouvait compter sur les 130 voix so-
cialistes. et qu'en outre il perdrait
un certaiin nombre de voix radicales.
Il ajouta que le jour où le gouver-
nement se présenterait devant les
Chambres, M. Bergery monterait à
la tribune pour demander la tête de
M. Chiappe, que M. Daladier qui n'a-
vait rien à reprocher à M. Chiappe,
s'opposerait à la motion Bergery et
poserait la question de confiance.
« Il' conclut en demandant si, dé-
puté de Paris, je laisserais sacrifier
le Préfet de Police. Je lui ai répondu
que si je n'étais pas décidé à voter
pour le gouvernement, j'étais encore
moins résolu à m'associer à une me-
sure injuste prise contre un fonc-
tionnaire irréprochable, d'ailleurs de
mes amis. »
« Notre entretien se borna là.
« J'ai été stupéfait le lendemain
d'apprendre la révocation de M.
Chiappe, ce quil m'empêcha de saisir
mon groupe de la question telle
qu'elle m'avait été posée par M. Mar-
tinaud-Déplat. »
Vénus et son cortège
La beauté n'est pas un cr * "wne
Ce n'est pas une nouvelle de peu
d'importance que vient de nous donner
Mme de Gramont dans les admirables
esquisses d'Amérique qu'elle publie à
Comoecâa. C'est une grande nouvelle.
Ou du moins ce serait une grande nou-
velle dans un moment plus heureux, si
les journaux ne débordaient pas de ca-
lamités retentissantes.
L'exclusive royauté de la minceur,
dans la personne physique des femmes,
cette tyrannie de la minceur, qui du-
rait depuis dix ans, toucherait à sa fin.
L'étoile qui triomphe actuellement à
New-York, Maë West, n'a plus rien
d'une tige gracile. Vous avez vu ses por-
traits, dimanche et lundi. Avec cette
ample épaule et cette poitrine de na-
cre, celui de dimanche évoquait les bel-
les bien étoffées du dix-septième siècle
et de la Renaissance. Or, il en va déjà
de même à Paris. Nous aussi, nous al-
lons cesser de méconnaître la beauté
quand eUe est opulente comme dans
un tableau du Titien ou dans un son-
net de Ronsard.
Deux bons juges nous en renouvel-
lent l'assurance, dans le magnifique
numéro du Miroir du Mortelle dédié au
printemps. Deux connaisseurs, qui sont
M. Maurice de Waleffe et un certain
Philinte en qui il nous semble bien
reconnaître M. Eugène Marsan. Ce der-
nier, à vrai dire, ne s'était jamais ren-
du. Il avait toujours protesté. De temps
à autre, tantôt aux Nouvelles Dittélrali-
res, tantôt à L'Illustration, U avait éle-
vé la voix, pour rendre hommage à
cette splendeur féminine dont nous pa-
raissions avoir perdu jusqu'au souvenir.
Il osa blâmer Marlène Diétrich quand
elle s'amaigrit si cruellement, et loua
toujours Brigitte Helm de garder sa
plénitude d'antique, qui n'empêche pas
la sveltesse (il n'y a contradiction en-
tre ces deux caractères que dans l'es-
prit des gens incompétents).
Les femmes ont plus d'une manière
d'être belles. Que chacune s'applique à
réaliser la perfection de son type, et
non plus à paraître, selon une mode
arbitraire, tantôt chargée d'avantages
provocateurs, comme ces figurines d'Al-
bert Guillaume si chères aux potaches
d'il y a un tiers de siècle, tantôt pa-
reille, indistinctement, à quelque ado-
lescente rectiligne. Aussi bien, si la min-
ceur, même extrême, est délicieuse
quand elle est naturelle, là maigreur, la
maigreur obtenue par décharné ment,
n'est jamais qu'affligeante, repoussan-
te. Tant d'obstinées qui ne ressemblaient
plus qu'à des spectres! Et de même
l'opulence de la chair est enivrante à
considérer quand - elle est vraie et non
pas feinte, dense et non pas Soufflée:
la parait aussi que les femmes ne
craindront plus de nous éblouir par la
clarté de leur teint. Les blondes roses
et les brunes lumineuses se glorifieront
à l'envi de leur éclat. Mon Dieu, toutes
les comparaisons millénaires vont re-
fleurir: le lys et la rose, l'albâtre et le
jasmin. Tant mieux si les brunes hâ-
lées et mordorées veulent garder leur
patine: nous les comparerons aux mû-
res, par exemple. Ce n'est pas l'embar-
ras.
Proepéro.
Le souvenir
de Guillaume flppolinaire
•Souvenirs, souvenirs ! Mme Guil-
laume Appolinaire expose à la Ga-
lerie de Paris la collection de ta-
bleaux du poète d'Alcool, non point
avec une intention commerciale, mais
en toute pureté, pour Je cuiLte du
souvenir, pour faire revivre les
temps passés, les aimées enfuies.
D'être ainsi aœrochég J,e, long des
murs anonymes d'une gailerie, ces
tableaux sont-ils encore très évoca-
teurs ?
Dans l'ensemble, plus guère. Mais
chacun, en particulier, tient captif
tout un monde de souvenirs. Pour le
profane, ce sont des tableaux comme
n'importe quel® autres, mais pour
ceux qui se souviennent avoir, d'un
même regard, vu quelqu'un de ces
tableaux et te visage de Guillaume,
quelle émotion!
C'est pour ceux-ci surtout, les
amis de toujours, que cette exposi-
tion semible avoir été faite. Eux, ils
peuvent compléter par la.pensée tout
ce qui manque à cette exposition
pour évoquer avec certitude tes logis
d'Appolinaire qu'ornaient ces dessins
et ces tableaux.
On a, par eux, le témoignage vi-
vant de ceux qui aimaient le poète,
de ceux, en tout cas, qui étaient ses
familiers par ces œuvrer non pas
oeuvrer fartes pour des marchands
ou des mécènes, maie toiles excep-
tionnel'îles, esquisses, deisisins de pre-
mier jet, cri du cœur, sur l,e mouve-
ment artistique de ce tetmps-flià et la
personnalité des artistes d'alors.
André WARNOD.
(Lire la suite en troisième page.)
On tient les assassins
du Conseiller Prince
Le bruit a couru hier soir, assez
tard, et avec persistance, que les as-
sassins du conseiller Prince étaient
arrêtés. Rien n'était définitivement
confirmé à minuit. On précisait, à
l'appui de ces dires, que l'un des
coupables avait été pris à Marseille
et deux autres à Paris dans la fin de
l'après-midi d'hier. L'un de ces der-
niers aurait été arrêté dans un grand
hôtel des Champs-Elysées.
Ce qui semble confirmer ces ru-
meurs —: persistantes répétons-le —
c'est que le procureur de la Répu-
blique et le juge d'Instructilon de Di-
jon, ont été convoqués d'urgence à
Paris, où ils arriveront vers 1 h. 30
du matin.
Ajoutons qu'à minuit on murrau-
rait. leg trois noms jd€S asisassing,
La Comédie-Française
va reprendre
le « Tombeau sous l'irc de Triomphe »
C'est le 7 avril que la Comédie-
Française reprendra, en soirée, la
grande pièce de Paul Raynal : Le
Tombeau sous l'Arc de Triomphe.
Cette œuvre qui apporta aux com-
battants non seulement le sens pro-
fond de la tragédie qu'ils vécurent
mais aussi l'expression de tout ce
qui leur est dû, de ces « droits qu'ils
ont sur nous » selon la parole fa-
meuse de Georges Clemenceau, ne
manquera pas de retrouver dans les
circonstances actuelles tout sa signi-
fication.
Les interprètes du Tombeau sous
l'Arc de Triomphe seront M'M. Bae-
qué, Maurice Donneaud et Mlle yéra
Komie.
ASPECTS DE MUSIC-HALL
"', par SERGE.
L'imitateur de Mayol, Rogers, à Bobino, et la chanteuse Anna Thibault
NOS ECHOS
ENTRE NOUS
Trop J avocats
Les avocats parlent beaucoup. Mais ils
font awsi beaucoup parler d'eux. Depuis
quelque temps, le Palais est le théâtre de
manifestations bruyantes auxquelles, d'ail.
leurs, on a applaudi parce qu'elles répon-
daient à la conscience publique. Il n'est
personne qui n'approuve les avocats de
défendre leu-r Ordre contre les brebis ga-
leuses et qui ne les ait félicités des mesures
qu'ils ont prises pour séparer chez eux
le politique du judiciaire.
Le livre, un gros ouvrage, que publie
Me Fernand Payen, ancien bâtonnier, Le
Barreau, vient donc bien à son heure. On
y trouvera tout ce qu'il est intéressant de
savoir sur l'histoire du Barreau, l'organi-
sation de l'Ordre des avocats, les règles
essentielles du Barreau, l'art de l'avocat.
Mais il est des pages à recommander plus
particulièrement aux jeunes gens et aux
familles. Ce soit. Gc Ugt oit.a. est démontré
que la profession .d'avocat est déià telle-
ment encombrée qu'elle risque, sauf ex-
ceptions naturellement, de ne plus nour-
rir son homme.
Le nombre des avocats augmente, en
effet, sans cesse. Le Barreau Je Paris com-
prenait, en 1880, sept cent quatorze avo-
cats inscrits. En 1900, il en comptait mille
cent vingt-neuf, et en 1920, malgré les
pertes dues à la guerre, mille quatre cent
quatre-vingt-six. Or, le nombre des affai-
res civiles et correctionnelles n'a pas aug-
menté dans la même mesure.
Le nombre des avocats, dans cet espace
de quarante ans, a augmenté de 113
Le nombre total des affaires civiles, cri-
minelles et correctionnelles a augmenté de
17,23 seulement.
On aurait aimé que l'auteur de ce livre
ait poursuivi celle statistique jusqu'à l'an-
née ou nous sommes. Il est fort probable
quelle aurait montre la croissance inces-
sante du nombre des avocats. Aussi bien,
dans le discours qu'il prononça à la séance
solennelle de rentrée de la Conférence de
stage, le 30 novembre 1929, et qui est
reproduit dans ce livre, Me Fernand Payen
mettait en garde les stagiaires contre l'en-
combrement de la carrière : < Le nombre
des affaires, disait-il, est bien loin d'aug-
menter. Le nombre Jets stagiaires, par
contre, augmente sans ceme. - En entrant
chez nous, Vous n'occupez pas des places
vides; vous vous glissez dans une foule
pressée. »
Voilà des avertissements qui méritent
d'être répandus. Ils peuvent s'appliquer,
il est vrai, à toutes les professions libérales.
Aux familles de les entendre.
Jules VÉRAN.
Un débiteur sensible.
A
u temps de sa splendeur, Tis-
sier avait, dans un creste larere
qu'autorisaient les bienfaits de Sta-
viski, prêté à un musicien 3a somme
de 1.500 francs.
Ce musicien s'est présenté hier,
au cabinet de M. Ordonneau, offrant
de rembourser à Tissier les 1.500 fr.
L'ENFANT PRODIGUE
..,.
M. Maurice Escande qui, après l'a-
voir quittée, vient de faire ses nou-
veaux débuts à la Comédie-Française
dans te rôle d'Octave des Caprices
de Mariapne.
- (Studio Kaz).
prêtés, afin que le prisonnier de la
Santé put, avec cette somme, amé-
liorer l'ordinaire de la prison.
Hélas, ce débiteur déliicat comp-
tait sans lies complications judi-
ciaires et administratives.
On n'a pas pris son argent.
On lui a répondu :
— Il faut écrire.
Le musicien écrira-t-il ?
Les miracles
de la téléradiésthésie.
L
'abbé Mermet, qui s'occupe de
rechercher les auteurs du
meurtre du consoler Prince, en
mettant au service des enquêteurs
la science découverte par lui de la
téléradiésthésie qu'ill voudrait vul-
gariser, vient de démontrer d'une
façon frappante quels services cette
science est appelée à rendre..
L'automne dernier, dans le Va-
lais, un garçonnet de six ans ayant
disparu sans que nul ne parvînt à
trpttver ses traces, l'abbé Mermet
concilut qu'il avait dû être emporté
par un oiseau de proie. Il indiqua
Fenvergure des ailes de l'aiglle et dé-
signa deux points où l'oiseau avait
dû déposer sa proie.
H y a quinze jours, la neige ayant
disparu des endroits désignés par
l'abbé Mermet, on retrouva le ca-
davre du pauvre garçonnet, en par-
tie déchiqueté.
Selon 'les constatations, les chaus-
sures et les vêtements de l'enfant
n'avaient pas touché terre. Ce ne
pouvait donc être qu'un oiseau de
proie qui l'avait emporté.
Et La Tribune de Genève qui don-
ne ces détails, publie une lettre du
père de la petite victime remerciant
l'abbé Mermet qui fit seul, retrou-
ver le cadavre de l'enfant.
Gui-Baba, saint turc.
L
orsque furent rapatriées les
cendres de Rakoczi, d'e héros
national hongrois, en 1906, la Hon-
grie rendit en échange à la Turquie
les restes terrestres de Gui-Baba, le
saint musulman, dit le père des ro-
s,es, dont le tombeau se trouvait à
Rozsadomib, « la caNine des roses »,
élevée par ordre du pacha de Bude,
Mahamed.
Ce tombeau n'a pas cessé, malgré
le transfert des restes de Guil-Baba,
d'être un lieu de pèlerinage pour les
musulmans et aussi pour les ama-
teurs de pittoresque, le lieu étant,
paraît-il, c idyllique ».
D'après Edward Browne, docte
médecin anglais, le saint turc était
appelé par les autres derviches Guq-
papa, ledit était venu avec les pre-
mières troùpe,s turques à Bude, où
il devint 3e supérieur d'une école de
derviches construite f à proximité
des sources thermales miraculeuses
de Bude.
Ce sépulcre de GuI-Baba et l'at-
trait qu'il exerce n'est-il pas une
preuve, en - Occident, de l'ancienne
puissance de fislam ?
Le prix d'une tempête.
1
1 ne s'agit plus ici de politique
et si les contribuables parisiens
auront à payer la note des dégâts
commis au cours des journées et
des soirées des 6, 7 et 11 février, il
est d'autres genres de dégâts.
Ce sont ceux causés par les si-
nistres.
La tempête qui sévit l'autre sa-
medi sur les bords de l'Atlantique
a particulièrement éprouvé le grand
bourg breton de Concarneau.
Les dégâts, ici, se chiffrent à
200.000 francs, pour ne citer que
cet endroit.
HORATIO.
(Lire la suite en troisième page.)
LIRE
EN 3' PAGE :
Nos rubriques : Belles-Lettres
et Beaux-Arts
EN 4' PAGE :
lia femme et le Monde
L'ECRIVAIN DANS LA MÊLÉE
M. Drieu La Rochelle a écrit une pièce
sur le Chef" trois fois refusée !.
Malgré cette timidité de trois directeurs, d'ordinaire
« audacieux », l'œuvre sera jouée quand même
De cet appartement, où fut la
chambre de Charles Louis-Philippe,
à l'angle du quai Bourbon, dans l'île
Saint-Louis, tout voisin du logis
qu'habita Marc Chadourne, la vue
s'étend sur la Seine, l'a même que
contemplait Vasco.'
Mais, nous n'avons guère le temps
de nous appesantir dans une rêverie,
tentante cependant par cette premiè-
re matinée de printemps où les ama-
teurs de pèche à l'a iigne semblent
s'être donné rendez-vous sur cette
proue ceinturée d'eau et de silence.
La haute silhouette de M. Drileu
La Rochelle se dresse soudain devant
nous, derrière un immense bureau
empire, au-dessus duquel pend une
carte de l'Europe centrale.
— Eh oui 1 nous dit l'auteur de
L'Europe contre les Patries, le ro-
mancier précis et acerbe du Feu Fol-
let et d'Une femme à sa fenêtre, je
viens d'écrire une pièce : Le Chef.
Je l'ai écrite très rapidement, l'été
dernier, à l'île d'Ibissa, une des îles
Baléares, mais à la vérité, je. la por-
tais en moi depuis plus de dix ans.
Au lendemain de la guerre, déjà,
comme la plupart de mes compa-
gnons d'armes, mûr pour un fascis-
me, j'avais écrit, tourmenté par la
même idée, une sorte de drame :
Avons-nous un chef ? Je le confiais
à Copeau, puis, sûr qu'.iil ne valait
rien, passais le reprendre sans que
personne encore ne l'ait lu.
« Cependant, il y a quelques mois,
voyant prendre corps et se dévelop-
per, de plus en plus, en Europe, le
concept du chef avec tout ce qu'il
a de séduisant à la fois et d'épouvan-
table, et pressentant que, tôt ou tard,
on serait chez nous aussi obligé d'ac-
cepter pareil état d:e choses, je son-
geais qu'il serait intéressant d'atta-
.quer le public français avant les évé-
nements. J'écrivis donc Le Chef, et,
dès octobre, portais mon œuvre à
trois de nos grands directeurs.
« Tous trois, d'un commun accord,
la refusèrent, car, me dirent-ils, le
public a horreur de la politique. Et,
tandis que l'un m'assurait qu'au mi-
lieu des durs ennuis quotidiens, cha-
cun allait au théâtre dans l'espoir de
rire, de rêver me disait l'autre. 'le
troisième, assez séduit, je le crois,
par mon oeuvre, regrettait que je
n'aie pas situé le drame au xvi* ou au
xviie siècle. Découragé donc, je dé-
cidais d'e publier tout simplement
cette œuvre en librairie, en y ajou-
tant une préface. Mais, après les évé-
nements du 6 février qui me don-
naient raison, et sur le conseil d'un
homme de théâtre, excellent cama-
rade, Paul GféraJdy, je vis un nou-
veau directeur qui, tout de suite, se
montra moins sévère et, sans doute,
Le Chef essuiera-t-jll des feux de la
rampe dès cette saison même ou, en
tout cas, dès le début de la saison.
prochaine si, d'ici-là. »
Et M. Drieu La Rochelle qui, mieux
que quiconque, connaît les jeux et
caprices de la politique et des hom-
mes ailleurs et chez nous, a d'ets yeux
et des mains, un geste qui, volontai-
1 e.ment, réserve l'avenir.
-- C'est une pièce très violente où
tous les éléments du problème de
notre époque sont présentés sang
ménagements. Et j'entends le problè-
me du chef aussi bien du point de
vue communiste que du point de vu a
fasciste et de tous les points de vue
en somme, puisque, de plus en plus,
de tous côtés, on va vers une solu-
tion donc de présenter le problème à. l'oc-
cas ion d'un conflit extrêmement tra-
fique, en m'efforçant de rester, je no
dis pas objectif, ce qui, à mon sens,:
serait absurde, mais en épousant tour:
à tour les deux thèses. Or, étant moi-
même à la fois un intelilectuel et un:
lyrique, je puis, sans grande d.jfficuh
té je pensée sentir très fortement .les
conflit des deux côtés.
« Et, après tout.. le Théâtre, la LiU
térature. est-ce autre chose que ce-
la ? Reste à savoir comment le public-
réagira, s'il pourra accepter un tel
spectacle, car, par la conception mè-:
me de ma pièce, chaque spectateur
sera perpétuellement en état d'exas-
pération pour ou contre l'idée que
lui-même chérit. » -"
Et M. Drieu La Rochelle .quj, tout
à l'heure, s'était demandé devant
nous « Suis-je bien un homme de.
M. Drieu La Rochelle
(Photo Manuel frères.)
théâtre ? » a de nouveau le geste pag
lequel on se refuse d'engager l'ave-
nir.
Un chef !
Une solution par la violence !
Cependant, le long des rives de la
Seine, les lents pêcheurs à la ligna
continuent à jeter paisiblement leurs
amorces dans l'eau.
La France, pavs de la mesure ! <
Héo]M ! A la veille du 18 Brumaire.
au matin du 2 Décembre, que fai-i
saient les ancêtres de ces mêmes pê-c
cheurs ?
Les jeunes gens, qui, comnie nous,
aiment encore la liberté dans -notre
vieux monde conduit vers sa perte
par des Gérontes pour qui « de-
main » n'etst qu'un mot, puisqu'ils
savent bien qu'ils ne le vivront pointa
se le demandent avec angoisse.
Pierre BARLATIER.
NOS AMITIES
La Presse Latine a reçu
le nouveau groupe parlementaire
France-Amérique du Sud
La Presse Latine a reçu hier à Son
déjeuner mensuel le bureau du nou-
veau groupe parlementaire qui s'est
constitué pour étudier les relations
de la France avec l'Amérique du Sud.
A la table d'honneur, l'ambassa-
deur du Brésil, les ministres de Co-
lombie, du Pérou, de l'Uruguay, du
Chili, du Paraguay et du Mexique
avaient à leurs côté, M. Emile Perin,
député de la Nièvre; M. de Lyrot, dé-
puté de l'Ille-et-Vilaine; M. Bouessé,
député de la Mayenne; M. Maurice
Robert, député de l'Aube; M. Armand
Dupuis, député de l'Oise, et M. Henri
Malet, député de la Charente.
M. Maurice de Waleffe, secrétaire
général, après avoir salué le bril-
lant journaliste portugais Antonio
Ferro, de passage à Paris, le journa-
liste belge Dumont-Wilden élu mem-
bre de rinstitut, et le journaliste
espagnol Artemio Precioso, nommé
gouverneur de Tolède, a donné la pa-
role aux journalistes sud-américains
présents qui désiraient poser quel-
ques questions aux parlementaires
français touchant entre autres le
•maintien de l'Aéro-Postale.
M. Emile Périn, président du
groupe, a expliqué avec beaucoup de
clarté et d'humour, que les avions
français étudient un ménage à trois,
avec les zeppelins allemands et les
hydravions italiens. « Le ménage à
trois n'est pas un idéal, mais c'est
parfois une solution », résuma-t-ill
en souriant.
S.E. M. Souza Dantas remercia les
parlementaires du vif intérêt qu'ils
veulent bien accorder à l'Amérique,
et les journalistes latins les assurè-
rent de leur fidèle collaboration.
QUAND ÇA FINIRA-T-IL ?
Notre KALEIDOSCOPE
en dépit des truquages
nous permet de noter
quelques vérités
Quand donc confiera-t-on
l'enquête à un fonctionnaire
f sérieux et libre ? •
C'est en vain que nous avons cher.
ché à percer les brouillards de Londres.
Angelo ne s'est point montré dans no-
tre Kaléidoscope. Lorsqu'on saura qu'il
était tranquillement à Montmartre, on
n'en sera point surpris.
Quand on saura, au surplus,. que cet
« indicateur * est en rapports cons-
tants avec l'inspecteur Bonny, on corn.
prendra les facilités dont il a joui jus-
qu'à ce jour. Mais il advint qu'il fallut
le c brûler ». Angelo, qui vivait à Lon-
dres, fut prié de venir à Paris. Il se
montra docile et convia même la presse
à un rendez-vous dans un café de la
place Blanche. Mais, soit que l'on crai-
gnît certaines révélations, soit que : l'on
voulût retarder son arrestation, Angelà
fut prié d'aller se promener ailleurs
Son compagnon, « Jo-les-cheveux-
blancs *, fut invité, hier matin, à se
rendre chez M. Ameline, à la Police ju-
diciaire, Il y vint, escorté de deux ins-
pecteurs et menottes aux mains.
En sa présence, le magistrat se livra
à un minutieux inventaire des bagages
saisis rue de La Rochefoucauld, à Bou-
logne-sur-Seine. Outre une correspon-
dance amoureuse ne présentant aucun
intérêt (sauf pour lui), on trouva un
revolver chargé et un passeport établi
le 17 février 1933 et ne portant qu'un
seul visa délivré à Folkestone. Le caq
chet porte la date du 24 février der*
nier.
: On remarquera tout d'abord que lt
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