Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1920-07-06
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 06 juillet 1920 06 juillet 1920
Description : 1920/07/06 (A14,N2759). 1920/07/06 (A14,N2759).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k76476785
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 25/05/2015
COMCEDIA
14e ANNEE - N° 2759 - Le N° 20 cent.
RÉDACTION & ADMINISTRATION
27, Boul. Poissonnière, PARIS (2e,
LONDON OFFICE, 20, High Holborn W. C. 1.
Gel. Holb 5.352 principai Correspondant H. Bonnaira
ABONNKMENTS
UN AN 6 MOIS 3 MOIS
France et Colombie. 50 » 26 » 13 »
Étranger 70 » 36 » 19 »
fi
Quotidien. — MARDI 6 JUILLET 1920
RÉDACTION & ADMINISTRATION.
27.1Joul. Poissonnière, PARIS (2»1
T«. : CENTRAL 88-07, LOUVRE îS-oé
Adresse Télégraphique : COMŒDIA-PARIS
AGENCE FERMIÈRE DE PUBLICITÉ
- 41, Boulevard des Cepucines. 41 -
TÉLÉPHONE : CENTRAL 94-96. 94-97
LES THÉÂTRES
rT LES MEUBLES MODERNES
On contin ue à parier beaucoup — sans
d'ailleurs que sa réalisation avance ! — de
» fanieu grande exposition internationale
l'art moderne
Il y a SIX mois., on paraissait vouloir
installer dans l'île de Puteaux. Mais le
Conseil municipal a trouvé que ce terrain
deux , Care'ssé par la Seine est, après
guerre i. Un prix un peu lourd pour son
budget. pnx un Peu lourd pour son
Aussi maintenant, nous dit-on, est-ce vers
le fin - Acclimatation que les apôtres
du Projet l• nc!inem- On en expulserait mo-
mentanément les bêtes, Qui d'ailleurs pour-
raient être hospitalisées d'une manière as-
sez confortable dans les cages un peu vi-
des kJifdin des Plantes. Et, à leur place,
bles s temporaires abriteraient meu-
bles céramiques, ferronneries, tissus, etc.
de conception moderne, exposés par les ar-
Mais tou alliéS 6t neutres-
Mais tout cela, hérisse de difficultés, res-
ain. Au&si, nvalV6-' en tout cas, fort lom-
ni b{)n vouloir ingé-
arrivent à 2urs es moins sceptiques
mais se réaliC anaer si nous verrons
Qui reste ber ce rêve de noire jaunes-
se qui reste une esPérance de notre âge
Heureusement que, dans iattente de ces
grands jours epc, ore bien indistincts dans
SkrUme ireeîde»: avenir, VLJnion Cen-
trale des Décoratifs, si activement di-
igée Par /vi m ~orc<~ si actIvement di-
AI. Fra,nçois' Ctnnot, Raymond
Kœcklin, Louis Metman Henri Vever, Oli-
vier Sainsère, e tc., organise chaque an-
née dao /e' organise chaque an-
A rts dans son libre et vivant Musée des
Arts 1) e-coratifs, une charmante exposition
art moderne.
Heureusement f~ aussi que, sous impulsion
son fondateur teur -et président, qui, y consa-
cre toute sa passion pour l'art original et
de ses vice-présidents A~M. Charles Plumet,
Maurice ufrêne CamiJle Lefèvre Geor-
ges Desvallières, le Salon d'Automne re-
commmence à nous offrir une importante sé-
de m'eu/Mes, de bibelots précieux et
grand ensembles où les visiteurs savent
reconnaître, parmi certaines hardiesses ba-
roques et \; rnalencontreux emprunts au
goût ar^>are le - bel.les œuvres harmonieu-
se et s'acoo^trqui' d'un sentiment tout mo-
derne, Ii de.nt Pourtant avec nos tra-
ditions. Heureusement encore que le Mu-
sée Galliera, où Eugène Delard a tant
moments lua i,rnêne,, consacre les meilleurs
CUr~tifrfi~O ,1, année,
i t fêtes d,e la sensibi,,'ité et de
niai ',POr,a,ins ne sensibilité et de
^u'uri^ f 018 l'an et ?ule®ent pour quelques
« l;'¡Por,a'lns ne nous sont données
î®* le attem,
ire 'et d'hah- qu'il soit, le public n'a
Soùf v^r ses yeux, sa mé-
Usines c°Iorati- a certaines formes et à
P t: nÛ'uvrelIes.
t Surtout accoutume à nos
€ Séoiii a're' il a au pastiche (lc leur beau-
efojs Une très fâcheuse tendan-
[f à n>aPProuVer tlne très imitations d'au-
îu^,I>s les
uts ;e carnpagneis obstinées de que!-
lat 'ns et ohsÜnées de quel-
Ç^ente aurait ncir le zèle de quelques
é ut.. te Convai'ncuS) cett-antipathre trop
>an pour résultat de paralyser
ort d, e* d créait Ca er n e s. en les af-
^•*chi€t d'e m c èr ii A r ,m noîre époque — qui
îln%mkpéniblen^-nt sa formule au prix
lÇ \i ;ficultês erreu.rs et à trave'rs les p]-
lajss cultes -- de trouver son style et pi-
er au" f son style et de
QUell r aux 8enerations futures.
par, ve P°ur "otre temps si nos
|h)6^t- ts, ^v'eux Doia,ent dlre de lui : «.le»
Sre POUvaient dire de lui: « les
Sç d aVant La guerre et d'après la
Ss "ont Su qu'être des recommen-
°nn€l]raniaqUe. ?u e're des recommen-
Ch le,rviles' 011 des coîlec-
QUes-^ œuvre anciens ! »
Quel qtjes-u'ns de nos contemporains sen-
tent si len ce tri que' c3ans S0!1 travail
- que. dans son travai!
kC eni&nt 'nspin;, M. Kerre Rarneil,
^Port l Ur du BKuudget des Beaux-Arts, ex-
BUdget des Beaux-Arts, cx-
prime, au nom de la Commission du bud-
get tout entière - et nous savons bien que
l,a Commission des Beaux-Arts présidée
par M. Paul-Boncour ni sa sœur aînée, cel-
le de l'Enseignement, dont M. Léon Bé-
rard dirige les travaux, ne la démentiront
pas — exprime le vœu que désormais tou-
tes les commandes de l'Etat aident à du
mobilier d'esprit moderne, à des bibelots et
à des décorations modernes.
Puissent MM. Léon Bérard, Paul-Bon-
cour, et Pierre Rameil tenir la main à ce
que ce vœu si sage et si ferme - nlïest-ce
pas à cette seule condition que les crédits
furent acceptés par la Commission du bud-
get et votés par la Chambre? — sort pooie-
tué lie ment réalisé.
Songez que, à l'heure actuelle il n'y a
- du moins à ma connaissance - que
deux exemples1 de comimandes officieSes à
des créateurs originaux, et d'inspiration
moderne, pour des ensembles de mobilier:
à l'Hôte de Ville, le cabinet du pressent
du Conseil Municipal, réalisé par M. 'Sel-
mersheim, et, rue de Valois, le salon d'at-
tente du directeur des Beaux-Arts avec des
meubles de JaMot et la décoration murale,
d'une fraîcheur vibrante, du peintre Lebas-
que:
Mais le cabinet du Président du Conseil
Municipal n'est pas fréquenté par la foule
qui petd d'onc cette occasion de s'habituer'
à des lignes et à une décoration modernes.
Et, si abondamment que l'antichambre de
M. Pau! Léon s-oôt visitée par les artistes des
théâtres subventionnés, les architectes, les
peintres, les sculpteurs, les musiciens et
même parfois par les écrivains qui s'inté-
ressent à l'art, tout de même ce n'est pas
encore el'.e qui suffira pour apprivoiser le
goût public.
Voilà pourquoi nous, qui avons la dis-
grâce et l'humiliation de ne rien « rappor-
ter », nous qui sommes pair excellence et
avec béatitude une « individualité sans
mandat », mais qui tout de même avons le
sentiment de parler au nom de quelques-
uns de nos contemporains, nous exprimons
le vœu que les théâtres de Paris nous of-
frent tous les soirs une exposition perma-
nente de mobiliers d'un sentiment tout mo-
derne. Nous savons que MM. Paul Léon,
directeur des Beaux-Arts, et M. Séguin,
chef du bureau des théâtres sont tout ac-
quis à cette idée.
Quelle heureuse et facile influence les
théâtres peuvent avoir sur les yeux, sur
l'esprit d'innombrables spectateurs!
Au lieu de monter leurs jolies pièces,
toutes frémissantes de la sensibilité d'à
présent, avec des mobiliers luxueux qui sont
presque toujours des pastiches ou des dé-
formations de nos styles français et qui né-
cessairement sont en désaccord avec les
personnages d'aujourd'hui, pourquoi ne pas
rassembler les héros des pièces autour de
meubles et de bibelots qui s'harmonisent si
bien avec leurs toilettes et qui, par leurs
couleurs comme par leurs lignes, aident à
comprendre leur caractère?
Mon goût personnel va plutôt aux décors
synthétiques que M. Jacques Rouché réa-
lise le plus possible à l'Opéra après nous
en avoir montré de si magnifiquement ex-
pressifs à son Théâtre des Arts, aux mises
en scène si intelligemment et si artistement
simplifiées de M. Jacques Copeau en son
délicieux théâtre du Vieux-Colombier, mai-
son d'art qui aura une place importante dans
l'histoire littéraire de notre époque.
Mais, tant qu'on s'accommodera des mi-
ses en scène réalistes, empruntées a la: vie
de tous les jours, je souhaite vivement que
nos théâtres demandent leurs meubles et
leurs bibelots à des artistes d'inspiration
moderne. Ils habitueront ainsi leurs spec-
tateurs à mieux comprendre les idées et les
sentiments des personnages des pièces mo-
dernes qu'ils montent. C'est pour eux que,
indirectement, ils travailleront.
Georges LECOMTE.
A Propos des nouvelles taxes
- b L'Opinion de M. Antoine
utn.
falio, Son ,.. ,
1()n re-lliat-ql,3b,],c feuIlleton de IV.r-
ùe Antoine traite de main de maître la
question eh Q'. ASSI- sta-ilec Publique
Il '.::t"
^r^rès tai^ les lignes suivantes :
,ilt\tr fes tan. , qui
J's - a,sujet des lourdes percep-
l!a, tait:rêsijiCnt une dernière
tré ^ee aux directeurs de Théà-
,1re e ISI;. éta't S etaicnt menacés, une dernière
hLç etauven'rci>'r^pneurs & spectacles parisiens.
lem Po -
naitnt DOUI. assurés de q-nelquio sécurité,
lorsque PzLr - de quelque secniitc.
- Par ,n artieipackiltl0nnel aux règlements
, 'de ^Assistance PubU-
1111Er elle tir nt dp 4rrMEURE EI1 PÉRIL RI"J^ISIRIO
^'4 SSÊS Se son?M;llU!eur de ses ressources. tes
ei"ms a nouvoau Pour orpa-
Ilt à nou'N,eiu
ȕr 'a r^'stanee et mon ami Max Maurcy
, Et Plao cl^irem« le HIÎEC dans Comatia
{M .aPrès c SCWis vos yeux. »
2 ^!le Partic du très brii-
lant article de notre eoUaborateur et anli Max
oe aAjino, urfte ces réflexions savou-
p0r,ajHcs f)X thèmes tirant des rcs-
dbiHcts fi ., c«riains abonnements
Pt¡.. q l¡'111' J.
f'le:; bUts: bIllets a valeurrèduite, largement
: CVROIR - lait gravement mcna-
Pleii "s SCÈncs populaires
î3riK ^u'mais reSnon"Gp CrJ-s Pousser leurs piè-
t avec des
Seric n accepte que dans
prCSentaf'0ns• C'esr
fait '"!'U 1 iè.remeîH a l'encontre des
"lêàt ac^om!Utn^s SUr le theatee populaire,
't,:bl. Frrw'VrHiTehp O^con, dont la re-
fUf as ",urce ces dernlcltS
r ^vai.tc,cur judicieu,e 0']'gailisation
<)iSani.salion de M.
It. Ur kii t tra, uvé là
': Se 11 b' a un Sur mOyen son di-
public vers Je, répcrtoire ct les
<>2l" Pu'ssent r^r^oire et les
•i r e souo^s^1CSte C0I,l°ndu que
, ,. "ICI j. «tori sans
> r "iSP sili"n« quen«s.
Cs't rm.
Htivr '^raient 1" 'épiées, dit-
cla^ !vde M mks
^Ivï; lî 'es ,-0 urcur qui. du
Cc:$sé rdi c lettre tous les bâtons pes-
'°COiiSui ,d'-' pauvr
Ù-V(Jir- chariot de Thes-
.r- d )"rnais p" 1, Victoria ne SCJ!1-
? ! r e Ses p:„:i:rçu iv": Victoria ne sem-
C-ert el' , ceux des directeurs
'•'•ins r^" a' e" u l'honneur de siéger
1 aine" f" ]
rn n, I1CIC ,.
l.;,a!1t e: Je pius étroit des-
p.—————.
potisme; il semble tenir les directeurs pour tail-
lables et corvéables à merci. Lorsque sa bu-
reaucratique tyrannie ne s'exerce point à pro-
pos de questions financières, il l'emploie à pa-
ralyser les initiatives prises en vue de la com-
modité et de L'agrément des spectateurs.
« Pour en revenir à l'Assistance Publique,
elle pourrait bien s'apercevoir un de ces jours
que, tout de même, les temps sont un peu. chan-
gés. La coalition qui s'ébauche contre de mala-
droites exigences trouvera un sérieux appui
près opinion publique déjà très émue ces
mois derniers par d'autres exploits qui ne sont
point du ressort de cette causerie thé:1tralc.; »
Les directeurs ne refusent même pas. de
payei, ils offrent de verser soit à la Caisse des
Dépôts et Consignations, soit entre les mains
4 un syndic désigné par le Président du Tribu-
nal de commerce en litige.
Et M. Atesureur veut fermer les théâtres.
A la Chambre, il y a quelques jours, on a
décidé à propos de la taxe sur les chiens de
luxe qu'on attendrait pour sa perception jus-
qu'à ce qu'on soit d'accord. Nos députés de
Paris ne pourraient-ils pas un pe^i défendre les
intérêts de nos gens de théâtre et les traiter
tout auu moins comme des chiens. de liixe !
Abonnements de Saison
Peur répondre aux désirs de nombreux
lecteurs qui, quittant la .ville pour des i vil-
légiatures lointaines, redoutent de ne pas
trouver leur cher Comœdia dans leurs ré-
sidences estivales, nous avons décidé d'éta-
blir des abonnements de courte' durée aux
conditions suivantes :
Abonnement de 15 jours. 3 francs
Abonnement de 1 mois 5 francs
Abonnement de 2 mois. 9 pr.50
Nous publierons demain un article de
FJRMIN GEMJERetPAULGSELL
et « La Semaine Artistique »
de JACQUES-EMJCE BLANCHE
LES REPRISES
"Monna Vanna" à l'Opéra
On connaît le sujet : Pise est assiégée par le
condottiere Prinzivalle. Celui-ci offre de ravi-
tailler la ville affamée, à condition que la plus
belle femme de Pise, Monna Vanna, épouse le
guido Colonna, vienne se livrer à lui. nue sous
son manteau. On parvient à persuader à Giiislo
qu'il est indispensable que sa femme obéisse.
mais ce dont on n'arrive pas à le convaincre.
c'est que la nuit passée sous la tente du con-
dottiere s'est écoulée à rappeler des souvenirs
d'enfance. Car Prinzivalle et Monna Vanna se
sont connus tout enfants et leur vieil amour
s'est réveillé. Prinzivalle, trahi, est fait; lOri-
sonnier. Monna Vanna, exaspérée par l'odieuse
jalousie de son époux et feignant de haïr le
condottiere, demande à être la geôlière du
captif, mais c'est pour le délivrer et s'enfuir
*
-
avec lui..
La pièce, créée en 1909, n'avait été reprise
qu'une fois, pendant la guerre, avec un' très
grand succès. Hier soir, même succès et même
public à ce qu'on aurait pu croire; un public
en veston et en tailleur. Quelques toilettes
brillantes erraient, comme égarées, dans fî&
foute terne.
Ce public ne venait pas pour être vu, mais
pour voir et pour entendre, car l'accueil aülil
lit à Mlle Chenal et à M. Muratore fut des'oius
chaleureux. Après la grande scène du second
acte, le rideau dut se relever cinci -fois de-
vant les applaudissements prolongés et les' cris
d'enthousiasme des spectateurs A. R.
LES REPETITIONS GENERALES -
AU THEATRE FEMINA
"Ma Femme et son Mari
comédie en trois actes de MM. L. Mayrarguâ
et Caret
Hier soir, le Théâtre Ftanina nous convive
à assister à la générale de Ma Femme et sçn
Mari.
La pièce par elte-n être est gaie., légère, et
se passe dans un milieu élégant. Malgré quel-
ques liaisors dangereuses et quelques absences
de mémoire, les applaudissements ne furent pas
ménagés aux interprètes de rœiwre de MM.
Lucien Maytrargues et Maxime Car'el.
Cette pièce est une aimable satire, et blague
les moeurs et coutumes actuelles.
Parmi les artistes, on a très apprécié le jeu
de Mlle Maud Loti dans le rôle de Moune,
ainsi que Mlle Maxa et MM. Numès, Hasti et
Stephen. A. D'E.
Echos
6 Juillet 1901.. — Inauguration, du monument de
Dumas père à Villers-Colterets,
N
ul n'est sensé ignorer la loi !.
Respectueux de la tradition — ora-
le comme écrite — la Fédération des Ar-
tistes Mobilisés qui vient de célébrer, à
Sceaux, M. Joseph Prudhomme, a « scru-
té » soigneusement la nouvelle loi sur les
spectacles. Elle y découvrit un paragraphe
intéressant, au cours duquel un traitement
de faveur est réservé aux courses de va-
ches landaises !.
Si tous les spectacles périclitent, les cour-
ses de vaches landaises subsisteront, car
la Fédération des Artistes Mobilisés va en
organiser une.
Mais, comme aucun texte d'une loi quel-
conque ne définit « limitativement » la cour-
se de vaches landaises, cette course, qui
sera une vraie course, avec de vraies va-
ches — peut-être landaises — constituera
néanmoins un spectacle très parisien.
E
xamen de moralité.
Il existe encore en France certaînete
petites villes de province où le métier d'ar-
tiste représente aux yeux des familles bour-
geoises une profession réprouvée entre tou-
tes.
Et, si par hasard, une malheureuse tour-
née s'égare dans leurs murs, les comédiens
et les comédiennes qui l'a composent sont
l'objet de vexations que Théophile Gautier
n'a pas prévues dans son Capitaine Fra-
casse..
A T., petit bourg de deux mille habi-
tants niché dans le massif central et dont
la mairie possède une salIe spéciale dite
« salle de spectacles » les artistes sont obli-
gés pour avoir l'autorisation de jouer, de
passer auparavant, un examen de moralité
devant le maire.
Heureusement encore que le maire e-sl>
un brave homme qui ne met à cela aucune
fausse malice.
L
a mode transparente.
La mode actuelle témoigne d'une ai-
mable diversité! C'est un chatoyant mélan-
ge de crêpe de chine, d'organdi, de fou-
lard, de satin mat et d'astarté, pour ne par-
ler que des tissus les plus généralement em-
ployés.
On voit Également de nombreuses toilet-
tes entièrement faites en dentelles.
A ce suj-ct, il nous a été conté une anec-
dote des plus amusantes. L'autre matin, une
agréable comédienne qui était attendue au
Bois, passa pour y aller une robe de den'-
teille qu'on venait de lui livrer. Dans sa
précipitation, et sans se rendre compte de
la transparence de celle-ci, elle omit de
mettre un dessous de robe. tant et si bien
que dès qu'eile fut descendue dans la rue,
elle fut aussitôt le point de mire de tous les
regards.
Une glace heureusement se trouvait là
qui renvoya à l'artiste l'image de quelques-
uns dé ses charmes .les plus caches.
Inutile de dire que la comédienne re-
monta rapidement chez elle passer une au-
tre robe.
Malgré la pantoufle de verre
JVi De Oendrrillo]1 aux jolis yeux
Dont les Fées nous parlaient naguère
EDITH chausse mieux.
4, rue Tronchet.,
L
'illusion.
Au Musée Grévin, plus qu'à l'Ely-
sée, on peut voir M. Desehanel, - en habir,
avec le grand cordon.
Et nous avons entendu ceci.
Des personnes le regardaient attentive-
ment et de très près, l'une dit:
— C'est pourtant vrai, il parait assez
fatigué en ce moment!
Nous faisons des vœux pour que l'image
de cire. offre bientôt des traits plus repo-
ses!!!!
Le Masque de Verre.
Les Concours du Conservatoire
COMÉDIE ET DRAME (Hommes)
AUJOURD'HUI : Comédie et Drame (Femmes)
Hier, dans l'après-midi', des retardataires
étaient, de scène en scène, introduits dans la
safle, et, finalement, il y eut une foie plus d'fi
'n\ioThde que la veille. Si la progression continue,
la salle du Conservatoire sera comble aujour-
d'hui pouf le concours en comédie des élèves
'femmes.
Nous faudra-t-il retirer les compliments que
•ttèus adressions hier à l'administration des
Beaux-Arts ? Maintes personnes étaient présen-
tteS; qui n'avaient aucun titre à se trouver là.
Encore une fois, -Les concours du; Conservatoire
ne doivent pas ressembler à des exhibitions.
Sont seuils qualifiés pour assister à une compé-
tition d'élèves leurs familles, les critiques, les
auteurs, les directeurs de théâtre, les comé-
diens. Or, qui voyons-nous ? Aucun auteur (si-
non ceux qui font p&irtie du j¡Uiry ou de la cri-
tique), aucun directeur de théâtre — et cette
abstention, démontre, à elle seule, à quel point
on se préoccupe peu aujourd'hui de constituer
des trompes. En revanche, beaucoup de per-
sonnes qui n'ont rien à voir en cette matière.
Il en est résulté qu'en dépit de l'énergie cour-
toise du président du jury, M. Marcel Prévost,
dés applaudissements intempestifs se sont pro-
duits à plus d'une reprise. Ces concours n'au-
ront la parfaite tenue qui convient q,ue lors-
qu'on se sera décidé à n'en ouvrir les portes
qu'à ceux qui ont titres.
Quarante concurrents se sont succédés devant
nous. Le jury a décidé de ne faire l'attribution
des récompenses que lo,rsque les élèves fem-
mes auront concouru à le-utr tour. Cela est fort
sage. Il peut se faire, en effet, que le jugement
porté sur un élève soit modifié par une répli-
que donnée par celui-ci à une camarade. Cet
éqmtaible souci du jury m'incline à mon tour
à réserver mon appréciation. Tout au plus me
bornerai-je à signaler, parmi ceux qui se sont
particulièrement distingués, MM. Marchand,
Pierre Bayle. Landier, Marco, Vierge, Krimer,
Jannin, Fabry, de Rigoult, Le Marchand et Si-
ber. Ces jeunes gens ont travaillé, et les uns
et les autres sont, à des degrés divers, inté-
ressants. Ce n'est pas qu'aucun d'eux ait fait
preuve de qualités exceptionnelles, et si le jury
décerne un premier prix, c'est qu'il sera plein
de mansuétude.
Ce qui nous a frappés, c'est, chez la plupart
des concurrents, l'absence de dons physiques.
En est-on là qu'aux examens d'admisson, les
juges ne tiennent compte ni de la voix, ni de
la prestance, ni de l'aspect extérieur de jeunes
gens en qui le talent sera toujours et néces-
sairement un total de moyens physiques et
intellectuels? En vérité, il y a tout à faire au
Conservatoire. La vieille maison; a besoin d'être
reprise en sous-œuvre. On attend l'adminis-
trateur énergique et avisé q.ui, sans tenir compte
des amours-propres, réorganisera de fond en
comble un recrutement, un enseignement et
des programmes qui ont la,it la preuve de leur
insuffisance.
GEORGES BOURDON.
Erratum. — Hier, à propos de MMe C!er-
vàane, on m'a fait dire que sa voix était dans
-la comédie. J'avais écrit voie. — G. B.
HUITIEME JOURNEE , $7J.
CONCOURS DE COMEDIE
Vous n'êtes pas sans avoir entendu, dans les
salons de bonne compagnie déclamer la jeune
personne qtui « a 'pris des leçons de diction »
chez le maître à la mode. Comme le maître
a tout d'abord mis en garde la jeune personne
contre le suprême défaut — l'emphase, — la
récitante mondaine s'est essayée dans l'art de
paraître simple. Aussi, la première chose qu'elle
fait, c'est de se rengorger dans quelque atti-
tude irréelle et définitive. Elle s'est composé
un masque qu'elle croit simple. Et, dans son
affectation de simplicité, elle mécanise d'auto-
jnatiques ingénuités et d'artificielles émotions
Ii 'èprès des règles strictes, mais infiniment dis-
tantes de ta vie.
Nous n'en vîmes pas moins. L'orii pourrait
espérer d'un enseignement supérieur du théâ-
tre la formation de tempéraments, le développe-
ment de natures d'artistes. L'école de la vie
pourrait s'accommoder d'une pédagogie qui,
soniinie toute, est assez élastique en ses théo-
ries Or, ce qui apparaît surtout, d'est le ré-
glage de « l'effet » par le cri ou la ficelle bieîî
plutôt que la justesse de l'humaine diction
Très peu de tentatives personnelles en dehors
dér, accents et des mouvementé qui circulent sur
les plateaux et ressassent les littératures, en
dehors des imitations consacrées. i
Ces réflexion sautent au cerveau de quicon-
que a fréquenté quelque peu au Conserva-
toire. C'est que l'enseignement y existe si peu
que l'on est immédiatement frappé de son inu-
tilité. Les classes sont vides le plus souvent,
ou défaillantes. Je sais un personnage d'impor-
tance qui, venu là inopinément, s'étonna de
trouver porte close. Pendant les chaie'u'rs, com-
me en hiver, l'appareil foncticnne à l'exté-
rieur. Et l'air t dramatique évolue vers le ci-
néma, dont une correspondante me signalait
d'ailleurs, hier, les tentatives rénovatrices.
AlLais baissons ces problèmes rabâchés; jubi-
lons simplement du lot considérable qui consti-
tue une sorte de liquidation d'après-guerre.
Même jury que pour le concours tragique.
Les comédiens redoutent la parcimonie relative
de ses lauriers. Beaucoup d'entre les concur-
rents connaissent uni trac que les boches ne
leur inspiraient — 39 jeunes hommes que les
longues années de gloire militaire ont distan-
cés sur les plateaux pacifiques et qui ont droit
à la plus juste des indulgences.
Même public adroitement contenu à l'entrée,
encore qu'à l'intérieur la salle paraisse plus
houleuse. Le concours reçoit la visite de la
jeune princesse de Roumanie ; sans façon, sans
assez de façon d'ailleurs, une organisation dé-
mocratique la fait entrer par les coulisses au
lieu de lui faire la politesse du grand escalier
et de la loge d'honneur. La princesse est ins-
tallée dans une Joge du balcon, sans que la
sérénité du jury en soit le moins du monde
affectée. Lui domj-t-on au moins
me? Sans doute pas, car cinq munies après
neuf heures du matin, N n'en- existe plus.
Du matin jusqu'à six heures, datent Les
scènes variées, plutôt tristes que comiques, et
(Photo Comœdia1
De gautiie à uiroitc : MM. Plt*AT& NOVELL, SAINT-MARC, CLAVAUD, LEDOUX, JACQUEUNt JFA BRE, CAUIIER-DEBIEUX, L r.
RQCNQMI, SIBER - -.
; -.
les interprètes, plutôt ternes que biltiahts. ÂuJ
cun incident, sauf celui du jeune Siber qui,
comme la veille, changea de moreeeu. Le jury,
publiquement sollicité par le concurrent, de- *
manda à réfléchir. A l'issue de la séance, M.
Marcel Prévost laissa tomber ces mots :
« Le jury autorise ; mais qu'il soit bien eftt
tendu que cela ne constitue pas un précédent
au. contraire. »
Cet « au contraire » me semble joyeux, cat
enfin, le jury a beau vouloir, c'en est un tout
de même.
Le concours est terminé et le jury ne rend
pas sa décision. Il préfère joindre le concoure
masculin au concours .fémixitn d'aujourd'hui,.
Il estime que certaines répliques valent la pièce
capitale, et qu'en tout cas elles doivent peser
dans la balance. A demain donc. En attendant
les candidats demeurent sur le gril et j'en
connais qui dormiront plutôt mai, n'est-ce fv*
M. De Rigoult, M. P'ierre Bayle, M. Marchanda
M. Clavaud, M. Castelli? et d'autres encore.
car Dieu me garde d'influencer des juges qui
ne liraient point mes pronostics de peur d'avoic
à changer d'idées. Ils ont d'an!leurs toute r.
nuit pour se tromper.
CH. TENROC.
(Phûto Comœdia)
De gaucJifi i dfoite ; MM. MENE, GALIARDINI, CARDANNIE, WEBER. JANNIN, Pierre BAYLE, BA*B0Y' KOVATOHEVtTCM, MABCHAHO, ftM-M
BLANCHARD, PFISTER, KRIIMER. RU
-.
Voir en deuxième page: « DANS LA SALLE PT
DANS LA RUE », par A rnlOfry, et le programme
du Concours d'aujourd'hui.
Les nouvelles Taxes
sur les Spectacles
La Chambre des Députés révisé la loi récemment Votée 0
Elle adopte à l'unanimité l'amendement Henri Auriol
Bien penauds furent nos députés hier après-
midi, quand ils apprirent ce que tout Paris
savait déjà, à savoir quriCs avaient si vite voté
les nouvelles t#xes fisculeg, q,,ue deux des ar-
ticles de la loii se contredisaient.
(Photo Henri Manuel)
M. Henri AURIOL
Nous l'avions fait remarquer, ici, le 'premi;;:,¡,
jour, et la Chose avait paru si extraordinaire
qu'on nous avait dit : « Vous voue trompez ! »
C'était la Chambre qui s'était trompée.
M. Henri AurioJ, en quelques mots bien
sentis, le lui dit:
Vous avez voté, observe-t-il, deux textes de lot
qui sont contrad'i'ctojares. •
L'article 92 de la loi sur les nouvelles taxes dit
que la taxe d'Etat se-ra. peoeçlle sur les recettes
des théâtres, (léduction faite ÙU; droit des pauvre
et. des taxes muni,ci-pales au contraire, l'artieio.
;>6 diit- que le droit des pauvres sera perçu SUI"
la recette brute : il faudrait ajouter : déctucticr
faite des taxes d'Etat.
En effet-, l'Assi-starico Publique prétend toucher
ses droits même sur la somme qui sora payé à
l'Etat. C'est illogique et inadmissible.
Le Directeur de théâtre n'est que ie détenteur
provisoire de ]a taxe d'Etat il en est le percep-
teur elle ne lui appartient pas. elle ,lIe constitue
pas pour J'ui ujie recette, et vous lui imposeriez
une taxe sur-cet, argent qui n'est pas à i,ui !.
Comment, l'Etat, ne percevrait rien, sur le droit
des pauvres, et l'Assistance pesm- la taxe «l'Etat ? L'Assistariee jouirait.. ain^
d un régime de faveur? Ce n est pas ce que nous
avons VIMIJ.-UI.
J'ajoute que le Conseil de Préfecture de Lyon,
récemment, a. tranché le cas, en décidant qu"
L'Assistance n'a pas le droit- de toucher de droits
sur une taxe qui. ne rentre pas dans ta cabse d'un
direeteuir de théâtre.
Il faut mettre la hij d'accord avec JD jurispru-
dence et avec le bon sens ; c'est ce due je vous
demande.
Très applaudi, M. Henri Auriol ajouta :
II' y a uns seconde contJ-a(ÜéHo.n daais les textes
que nous avons votés ; la, Chambre a décidé que
la taxe d'Etat serait perçu**, en ce (jui conccrue
.les bilets à prix - réduit, sur la. somme réellement
eiLcaissée, et elle a édicté d'autre part due l,e- droit'
des pauvres sur ces mêmes biillçts à prix réduit!
serait perçu sua' Je prix fort pourquoi cette a-if-!
térence ? Je vous demainte, ici aussi1, dt; mettre.
vos textes d'accord, il, seaait cxtiraordiiKijro qm)'
l'Assistance Publirruc eut une situation privilégie»
viii-à-vns de l'Etat.
Quiaind vous aurez revisé vos textes i';ma' ise-
ment re-naltra dans le monde d«s- théa-U-ê^-inie les
prétentions do l'Assistance Publique ont réelle-;
ment exaspéré.
M. Henri Auriol recueillit, en descendant de
la tribune, l'approbation de tous ses collègues,1
et l'Assemblée décida:
1° Que la taxe d'Etat serait perçue déduction
faite du droit des pauvres et autres taxes com-
m un a le s; t'
2° Que le droit des pauvres serait p::rçu dé-'
duct-ion faite de la taxe d'Etat et autrestaxes;1
communales ;
3° Que la taxe d'Etat et le droit des pauvres;
seraient perçus sur les places à prix réduit,!
en ne tenant compte que des sommes réeUe- i
nient versées par les spectateurs.
Ces nouveaux textes, qui corrigent les SÊb':
oiens et les remplacent, furent adoptes à l'm..-.
nimité.
U) Sénat aura à se prononcer siar eux, mai.
14e ANNEE - N° 2759 - Le N° 20 cent.
RÉDACTION & ADMINISTRATION
27, Boul. Poissonnière, PARIS (2e,
LONDON OFFICE, 20, High Holborn W. C. 1.
Gel. Holb 5.352 principai Correspondant H. Bonnaira
ABONNKMENTS
UN AN 6 MOIS 3 MOIS
France et Colombie. 50 » 26 » 13 »
Étranger 70 » 36 » 19 »
fi
Quotidien. — MARDI 6 JUILLET 1920
RÉDACTION & ADMINISTRATION.
27.1Joul. Poissonnière, PARIS (2»1
T«. : CENTRAL 88-07, LOUVRE îS-oé
Adresse Télégraphique : COMŒDIA-PARIS
AGENCE FERMIÈRE DE PUBLICITÉ
- 41, Boulevard des Cepucines. 41 -
TÉLÉPHONE : CENTRAL 94-96. 94-97
LES THÉÂTRES
rT LES MEUBLES MODERNES
On contin ue à parier beaucoup — sans
d'ailleurs que sa réalisation avance ! — de
» fanieu grande exposition internationale
l'art moderne
Il y a SIX mois., on paraissait vouloir
installer dans l'île de Puteaux. Mais le
Conseil municipal a trouvé que ce terrain
deux , Care'ssé par la Seine est, après
guerre i. Un prix un peu lourd pour son
budget. pnx un Peu lourd pour son
Aussi maintenant, nous dit-on, est-ce vers
le fin - Acclimatation que les apôtres
du Projet l• nc!inem- On en expulserait mo-
mentanément les bêtes, Qui d'ailleurs pour-
raient être hospitalisées d'une manière as-
sez confortable dans les cages un peu vi-
des kJifdin des Plantes. Et, à leur place,
bles s temporaires abriteraient meu-
bles céramiques, ferronneries, tissus, etc.
de conception moderne, exposés par les ar-
Mais tou alliéS 6t neutres-
Mais tout cela, hérisse de difficultés, res-
ain. Au&si, nvalV6-' en tout cas, fort lom-
ni b{)n vouloir ingé-
arrivent à 2urs es moins sceptiques
mais se réaliC anaer si nous verrons
Qui reste ber ce rêve de noire jaunes-
se qui reste une esPérance de notre âge
Heureusement que, dans iattente de ces
grands jours epc, ore bien indistincts dans
SkrUme ireeîde»: avenir, VLJnion Cen-
trale des Décoratifs, si activement di-
igée Par /vi m ~orc<~ si actIvement di-
AI. Fra,nçois' Ctnnot, Raymond
Kœcklin, Louis Metman Henri Vever, Oli-
vier Sainsère, e tc., organise chaque an-
née dao /e' organise chaque an-
A rts dans son libre et vivant Musée des
Arts 1) e-coratifs, une charmante exposition
art moderne.
Heureusement f~ aussi que, sous impulsion
son fondateur teur -et président, qui, y consa-
cre toute sa passion pour l'art original et
de ses vice-présidents A~M. Charles Plumet,
Maurice ufrêne CamiJle Lefèvre Geor-
ges Desvallières, le Salon d'Automne re-
commmence à nous offrir une importante sé-
de m'eu/Mes, de bibelots précieux et
grand ensembles où les visiteurs savent
reconnaître, parmi certaines hardiesses ba-
roques et \; rnalencontreux emprunts au
goût ar^>are le - bel.les œuvres harmonieu-
se et s'acoo^trqui' d'un sentiment tout mo-
derne, Ii de.nt Pourtant avec nos tra-
ditions. Heureusement encore que le Mu-
sée Galliera, où Eugène Delard a tant
moments lua i,rnêne,, consacre les meilleurs
CUr~tifrfi~O ,1, année,
i t fêtes d,e la sensibi,,'ité et de
niai ',POr,a,ins ne sensibilité et de
^u'uri^ f 018 l'an et ?ule®ent pour quelques
« l;'¡Por,a'lns ne nous sont données
î®* le attem,
ire 'et d'hah- qu'il soit, le public n'a
Soùf v^r ses yeux, sa mé-
Usines c°Iorati- a certaines formes et à
P t: nÛ'uvrelIes.
t Surtout accoutume à nos
€ Séoiii a're' il a au pastiche (lc leur beau-
efojs Une très fâcheuse tendan-
[f à n>aPProuVer tlne très imitations d'au-
îu^,I>s les
uts ;e carnpagneis obstinées de que!-
lat 'ns et ohsÜnées de quel-
Ç^ente aurait ncir le zèle de quelques
é ut.. te Convai'ncuS) cett-antipathre trop
>an pour résultat de paralyser
ort d, e* d créait Ca er n e s. en les af-
^•*chi€t d'e m c èr ii A r ,m noîre époque — qui
îln%mkpéniblen^-nt sa formule au prix
lÇ \i ;ficultês erreu.rs et à trave'rs les p]-
lajss cultes -- de trouver son style et pi-
er au" f son style et de
QUell r aux 8enerations futures.
par, ve P°ur "otre temps si nos
|h)6^t- ts, ^v'eux Doia,ent dlre de lui : «.le»
Sre POUvaient dire de lui: « les
Sç d aVant La guerre et d'après la
Ss "ont Su qu'être des recommen-
°nn€l]raniaqUe. ?u e're des recommen-
Ch le,rviles' 011 des coîlec-
QUes-^ œuvre anciens ! »
Quel qtjes-u'ns de nos contemporains sen-
tent si len ce tri que' c3ans S0!1 travail
- que. dans son travai!
kC eni&nt 'nspin;, M. Kerre Rarneil,
^Port l Ur du BKuudget des Beaux-Arts, ex-
BUdget des Beaux-Arts, cx-
prime, au nom de la Commission du bud-
get tout entière - et nous savons bien que
l,a Commission des Beaux-Arts présidée
par M. Paul-Boncour ni sa sœur aînée, cel-
le de l'Enseignement, dont M. Léon Bé-
rard dirige les travaux, ne la démentiront
pas — exprime le vœu que désormais tou-
tes les commandes de l'Etat aident à du
mobilier d'esprit moderne, à des bibelots et
à des décorations modernes.
Puissent MM. Léon Bérard, Paul-Bon-
cour, et Pierre Rameil tenir la main à ce
que ce vœu si sage et si ferme - nlïest-ce
pas à cette seule condition que les crédits
furent acceptés par la Commission du bud-
get et votés par la Chambre? — sort pooie-
tué lie ment réalisé.
Songez que, à l'heure actuelle il n'y a
- du moins à ma connaissance - que
deux exemples1 de comimandes officieSes à
des créateurs originaux, et d'inspiration
moderne, pour des ensembles de mobilier:
à l'Hôte de Ville, le cabinet du pressent
du Conseil Municipal, réalisé par M. 'Sel-
mersheim, et, rue de Valois, le salon d'at-
tente du directeur des Beaux-Arts avec des
meubles de JaMot et la décoration murale,
d'une fraîcheur vibrante, du peintre Lebas-
que:
Mais le cabinet du Président du Conseil
Municipal n'est pas fréquenté par la foule
qui petd d'onc cette occasion de s'habituer'
à des lignes et à une décoration modernes.
Et, si abondamment que l'antichambre de
M. Pau! Léon s-oôt visitée par les artistes des
théâtres subventionnés, les architectes, les
peintres, les sculpteurs, les musiciens et
même parfois par les écrivains qui s'inté-
ressent à l'art, tout de même ce n'est pas
encore el'.e qui suffira pour apprivoiser le
goût public.
Voilà pourquoi nous, qui avons la dis-
grâce et l'humiliation de ne rien « rappor-
ter », nous qui sommes pair excellence et
avec béatitude une « individualité sans
mandat », mais qui tout de même avons le
sentiment de parler au nom de quelques-
uns de nos contemporains, nous exprimons
le vœu que les théâtres de Paris nous of-
frent tous les soirs une exposition perma-
nente de mobiliers d'un sentiment tout mo-
derne. Nous savons que MM. Paul Léon,
directeur des Beaux-Arts, et M. Séguin,
chef du bureau des théâtres sont tout ac-
quis à cette idée.
Quelle heureuse et facile influence les
théâtres peuvent avoir sur les yeux, sur
l'esprit d'innombrables spectateurs!
Au lieu de monter leurs jolies pièces,
toutes frémissantes de la sensibilité d'à
présent, avec des mobiliers luxueux qui sont
presque toujours des pastiches ou des dé-
formations de nos styles français et qui né-
cessairement sont en désaccord avec les
personnages d'aujourd'hui, pourquoi ne pas
rassembler les héros des pièces autour de
meubles et de bibelots qui s'harmonisent si
bien avec leurs toilettes et qui, par leurs
couleurs comme par leurs lignes, aident à
comprendre leur caractère?
Mon goût personnel va plutôt aux décors
synthétiques que M. Jacques Rouché réa-
lise le plus possible à l'Opéra après nous
en avoir montré de si magnifiquement ex-
pressifs à son Théâtre des Arts, aux mises
en scène si intelligemment et si artistement
simplifiées de M. Jacques Copeau en son
délicieux théâtre du Vieux-Colombier, mai-
son d'art qui aura une place importante dans
l'histoire littéraire de notre époque.
Mais, tant qu'on s'accommodera des mi-
ses en scène réalistes, empruntées a la: vie
de tous les jours, je souhaite vivement que
nos théâtres demandent leurs meubles et
leurs bibelots à des artistes d'inspiration
moderne. Ils habitueront ainsi leurs spec-
tateurs à mieux comprendre les idées et les
sentiments des personnages des pièces mo-
dernes qu'ils montent. C'est pour eux que,
indirectement, ils travailleront.
Georges LECOMTE.
A Propos des nouvelles taxes
- b L'Opinion de M. Antoine
utn.
falio, Son ,.. ,
1()n re-lliat-ql,3b,],c feuIlleton de IV.r-
ùe Antoine traite de main de maître la
question eh Q'. ASSI- sta-ilec Publique
Il '.::t"
^r^rès tai^ les lignes suivantes :
,ilt\tr fes tan. , qui
J's - a,sujet des lourdes percep-
l!a, tait:rêsijiCnt une dernière
tré ^ee aux directeurs de Théà-
,1re e ISI;. éta't S etaicnt menacés, une dernière
hLç etauven'rci>'r^pneurs & spectacles parisiens.
lem Po -
naitnt DOUI. assurés de q-nelquio sécurité,
lorsque PzLr - de quelque secniitc.
- Par ,n artieipackiltl0nnel aux règlements
, 'de ^Assistance PubU-
1111Er elle tir nt dp 4rrMEURE EI1 PÉRIL RI"J^ISIRIO
^'4 SSÊS Se son?M;llU!eur de ses ressources. tes
ei"ms a nouvoau Pour orpa-
Ilt à nou'N,eiu
ȕr 'a r^'stanee et mon ami Max Maurcy
, Et Plao cl^irem« le HIÎEC dans Comatia
{M .aPrès c SCWis vos yeux. »
2 ^!le Partic du très brii-
lant article de notre eoUaborateur et anli Max
oe aAjino, urfte ces réflexions savou-
p0r,ajHcs f)X thèmes tirant des rcs-
dbiHcts fi ., c«riains abonnements
Pt¡.. q l¡'111' J.
f'le:; bUts: bIllets a valeurrèduite, largement
: CVROIR
Pleii "s SCÈncs populaires
î3riK ^u'mais reSnon"Gp CrJ-s Pousser leurs piè-
t avec des
Seric n accepte que dans
prCSentaf'0ns• C'esr
fait '"!'U 1 iè.remeîH a l'encontre des
"lêàt ac^om!Utn^s SUr le theatee populaire,
't,:bl. Frrw'VrHiTehp O^con, dont la re-
fUf as ",urce ces dernlcltS
r ^va
<)iSani.salion de M.
It. Ur kii t tra, uvé là
': Se 11 b' a un Sur mOyen son di-
public vers Je, répcrtoire ct les
<>2l" Pu'ssent r^r^oire et les
•i r e souo^s^1CSte C0I,l°ndu que
, ,. "ICI j. «tori sans
> r "iSP sili"n« quen«s.
Cs't rm.
Htivr '^raient 1" 'épiées, dit-
cla^ !vde M mks
^Ivï; lî 'es ,-0 urcur qui. du
Cc:$sé rdi c lettre tous les bâtons pes-
'°COiiSui ,d'-' pauvr
Ù-V(Jir- chariot de Thes-
.r- d )"rnais p" 1, Victoria ne SCJ!1-
? ! r e Ses p:„:i:rçu iv": Victoria ne sem-
C-ert el' , ceux des directeurs
'•'•ins r^" a' e" u l'honneur de siéger
1 aine" f" ]
rn n, I1CIC ,.
l.;,a!1t e: Je pius étroit des-
p.—————.
potisme; il semble tenir les directeurs pour tail-
lables et corvéables à merci. Lorsque sa bu-
reaucratique tyrannie ne s'exerce point à pro-
pos de questions financières, il l'emploie à pa-
ralyser les initiatives prises en vue de la com-
modité et de L'agrément des spectateurs.
« Pour en revenir à l'Assistance Publique,
elle pourrait bien s'apercevoir un de ces jours
que, tout de même, les temps sont un peu. chan-
gés. La coalition qui s'ébauche contre de mala-
droites exigences trouvera un sérieux appui
près opinion publique déjà très émue ces
mois derniers par d'autres exploits qui ne sont
point du ressort de cette causerie thé:1tralc.; »
Les directeurs ne refusent même pas. de
payei, ils offrent de verser soit à la Caisse des
Dépôts et Consignations, soit entre les mains
4 un syndic désigné par le Président du Tribu-
nal de commerce en litige.
Et M. Atesureur veut fermer les théâtres.
A la Chambre, il y a quelques jours, on a
décidé à propos de la taxe sur les chiens de
luxe qu'on attendrait pour sa perception jus-
qu'à ce qu'on soit d'accord. Nos députés de
Paris ne pourraient-ils pas un pe^i défendre les
intérêts de nos gens de théâtre et les traiter
tout auu moins comme des chiens. de liixe !
Abonnements de Saison
Peur répondre aux désirs de nombreux
lecteurs qui, quittant la .ville pour des i vil-
légiatures lointaines, redoutent de ne pas
trouver leur cher Comœdia dans leurs ré-
sidences estivales, nous avons décidé d'éta-
blir des abonnements de courte' durée aux
conditions suivantes :
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FJRMIN GEMJERetPAULGSELL
et « La Semaine Artistique »
de JACQUES-EMJCE BLANCHE
LES REPRISES
"Monna Vanna" à l'Opéra
On connaît le sujet : Pise est assiégée par le
condottiere Prinzivalle. Celui-ci offre de ravi-
tailler la ville affamée, à condition que la plus
belle femme de Pise, Monna Vanna, épouse le
guido Colonna, vienne se livrer à lui. nue sous
son manteau. On parvient à persuader à Giiislo
qu'il est indispensable que sa femme obéisse.
mais ce dont on n'arrive pas à le convaincre.
c'est que la nuit passée sous la tente du con-
dottiere s'est écoulée à rappeler des souvenirs
d'enfance. Car Prinzivalle et Monna Vanna se
sont connus tout enfants et leur vieil amour
s'est réveillé. Prinzivalle, trahi, est fait; lOri-
sonnier. Monna Vanna, exaspérée par l'odieuse
jalousie de son époux et feignant de haïr le
condottiere, demande à être la geôlière du
captif, mais c'est pour le délivrer et s'enfuir
*
-
avec lui..
La pièce, créée en 1909, n'avait été reprise
qu'une fois, pendant la guerre, avec un' très
grand succès. Hier soir, même succès et même
public à ce qu'on aurait pu croire; un public
en veston et en tailleur. Quelques toilettes
brillantes erraient, comme égarées, dans fî&
foute terne.
Ce public ne venait pas pour être vu, mais
pour voir et pour entendre, car l'accueil aülil
lit à Mlle Chenal et à M. Muratore fut des'oius
chaleureux. Après la grande scène du second
acte, le rideau dut se relever cinci -fois de-
vant les applaudissements prolongés et les' cris
d'enthousiasme des spectateurs A. R.
LES REPETITIONS GENERALES -
AU THEATRE FEMINA
"Ma Femme et son Mari
comédie en trois actes de MM. L. Mayrarguâ
et Caret
Hier soir, le Théâtre Ftanina nous convive
à assister à la générale de Ma Femme et sçn
Mari.
La pièce par elte-n être est gaie., légère, et
se passe dans un milieu élégant. Malgré quel-
ques liaisors dangereuses et quelques absences
de mémoire, les applaudissements ne furent pas
ménagés aux interprètes de rœiwre de MM.
Lucien Maytrargues et Maxime Car'el.
Cette pièce est une aimable satire, et blague
les moeurs et coutumes actuelles.
Parmi les artistes, on a très apprécié le jeu
de Mlle Maud Loti dans le rôle de Moune,
ainsi que Mlle Maxa et MM. Numès, Hasti et
Stephen. A. D'E.
Echos
6 Juillet 1901.. — Inauguration, du monument de
Dumas père à Villers-Colterets,
N
ul n'est sensé ignorer la loi !.
Respectueux de la tradition — ora-
le comme écrite — la Fédération des Ar-
tistes Mobilisés qui vient de célébrer, à
Sceaux, M. Joseph Prudhomme, a « scru-
té » soigneusement la nouvelle loi sur les
spectacles. Elle y découvrit un paragraphe
intéressant, au cours duquel un traitement
de faveur est réservé aux courses de va-
ches landaises !.
Si tous les spectacles périclitent, les cour-
ses de vaches landaises subsisteront, car
la Fédération des Artistes Mobilisés va en
organiser une.
Mais, comme aucun texte d'une loi quel-
conque ne définit « limitativement » la cour-
se de vaches landaises, cette course, qui
sera une vraie course, avec de vraies va-
ches — peut-être landaises — constituera
néanmoins un spectacle très parisien.
E
xamen de moralité.
Il existe encore en France certaînete
petites villes de province où le métier d'ar-
tiste représente aux yeux des familles bour-
geoises une profession réprouvée entre tou-
tes.
Et, si par hasard, une malheureuse tour-
née s'égare dans leurs murs, les comédiens
et les comédiennes qui l'a composent sont
l'objet de vexations que Théophile Gautier
n'a pas prévues dans son Capitaine Fra-
casse..
A T., petit bourg de deux mille habi-
tants niché dans le massif central et dont
la mairie possède une salIe spéciale dite
« salle de spectacles » les artistes sont obli-
gés pour avoir l'autorisation de jouer, de
passer auparavant, un examen de moralité
devant le maire.
Heureusement encore que le maire e-sl>
un brave homme qui ne met à cela aucune
fausse malice.
L
a mode transparente.
La mode actuelle témoigne d'une ai-
mable diversité! C'est un chatoyant mélan-
ge de crêpe de chine, d'organdi, de fou-
lard, de satin mat et d'astarté, pour ne par-
ler que des tissus les plus généralement em-
ployés.
On voit Également de nombreuses toilet-
tes entièrement faites en dentelles.
A ce suj-ct, il nous a été conté une anec-
dote des plus amusantes. L'autre matin, une
agréable comédienne qui était attendue au
Bois, passa pour y aller une robe de den'-
teille qu'on venait de lui livrer. Dans sa
précipitation, et sans se rendre compte de
la transparence de celle-ci, elle omit de
mettre un dessous de robe. tant et si bien
que dès qu'eile fut descendue dans la rue,
elle fut aussitôt le point de mire de tous les
regards.
Une glace heureusement se trouvait là
qui renvoya à l'artiste l'image de quelques-
uns dé ses charmes .les plus caches.
Inutile de dire que la comédienne re-
monta rapidement chez elle passer une au-
tre robe.
Malgré la pantoufle de verre
JVi De Oendrrillo]1 aux jolis yeux
Dont les Fées nous parlaient naguère
EDITH chausse mieux.
4, rue Tronchet.,
L
'illusion.
Au Musée Grévin, plus qu'à l'Ely-
sée, on peut voir M. Desehanel, - en habir,
avec le grand cordon.
Et nous avons entendu ceci.
Des personnes le regardaient attentive-
ment et de très près, l'une dit:
— C'est pourtant vrai, il parait assez
fatigué en ce moment!
Nous faisons des vœux pour que l'image
de cire. offre bientôt des traits plus repo-
ses!!!!
Le Masque de Verre.
Les Concours du Conservatoire
COMÉDIE ET DRAME (Hommes)
AUJOURD'HUI : Comédie et Drame (Femmes)
Hier, dans l'après-midi', des retardataires
étaient, de scène en scène, introduits dans la
safle, et, finalement, il y eut une foie plus d'fi
'n\ioThde que la veille. Si la progression continue,
la salle du Conservatoire sera comble aujour-
d'hui pouf le concours en comédie des élèves
'femmes.
Nous faudra-t-il retirer les compliments que
•ttèus adressions hier à l'administration des
Beaux-Arts ? Maintes personnes étaient présen-
tteS; qui n'avaient aucun titre à se trouver là.
Encore une fois, -Les concours du; Conservatoire
ne doivent pas ressembler à des exhibitions.
Sont seuils qualifiés pour assister à une compé-
tition d'élèves leurs familles, les critiques, les
auteurs, les directeurs de théâtre, les comé-
diens. Or, qui voyons-nous ? Aucun auteur (si-
non ceux qui font p&irtie du j¡Uiry ou de la cri-
tique), aucun directeur de théâtre — et cette
abstention, démontre, à elle seule, à quel point
on se préoccupe peu aujourd'hui de constituer
des trompes. En revanche, beaucoup de per-
sonnes qui n'ont rien à voir en cette matière.
Il en est résulté qu'en dépit de l'énergie cour-
toise du président du jury, M. Marcel Prévost,
dés applaudissements intempestifs se sont pro-
duits à plus d'une reprise. Ces concours n'au-
ront la parfaite tenue qui convient q,ue lors-
qu'on se sera décidé à n'en ouvrir les portes
qu'à ceux qui ont titres.
Quarante concurrents se sont succédés devant
nous. Le jury a décidé de ne faire l'attribution
des récompenses que lo,rsque les élèves fem-
mes auront concouru à le-utr tour. Cela est fort
sage. Il peut se faire, en effet, que le jugement
porté sur un élève soit modifié par une répli-
que donnée par celui-ci à une camarade. Cet
éqmtaible souci du jury m'incline à mon tour
à réserver mon appréciation. Tout au plus me
bornerai-je à signaler, parmi ceux qui se sont
particulièrement distingués, MM. Marchand,
Pierre Bayle. Landier, Marco, Vierge, Krimer,
Jannin, Fabry, de Rigoult, Le Marchand et Si-
ber. Ces jeunes gens ont travaillé, et les uns
et les autres sont, à des degrés divers, inté-
ressants. Ce n'est pas qu'aucun d'eux ait fait
preuve de qualités exceptionnelles, et si le jury
décerne un premier prix, c'est qu'il sera plein
de mansuétude.
Ce qui nous a frappés, c'est, chez la plupart
des concurrents, l'absence de dons physiques.
En est-on là qu'aux examens d'admisson, les
juges ne tiennent compte ni de la voix, ni de
la prestance, ni de l'aspect extérieur de jeunes
gens en qui le talent sera toujours et néces-
sairement un total de moyens physiques et
intellectuels? En vérité, il y a tout à faire au
Conservatoire. La vieille maison; a besoin d'être
reprise en sous-œuvre. On attend l'adminis-
trateur énergique et avisé q.ui, sans tenir compte
des amours-propres, réorganisera de fond en
comble un recrutement, un enseignement et
des programmes qui ont la,it la preuve de leur
insuffisance.
GEORGES BOURDON.
Erratum. — Hier, à propos de MMe C!er-
vàane, on m'a fait dire que sa voix était dans
-la comédie. J'avais écrit voie. — G. B.
HUITIEME JOURNEE , $7J.
CONCOURS DE COMEDIE
Vous n'êtes pas sans avoir entendu, dans les
salons de bonne compagnie déclamer la jeune
personne qtui « a 'pris des leçons de diction »
chez le maître à la mode. Comme le maître
a tout d'abord mis en garde la jeune personne
contre le suprême défaut — l'emphase, — la
récitante mondaine s'est essayée dans l'art de
paraître simple. Aussi, la première chose qu'elle
fait, c'est de se rengorger dans quelque atti-
tude irréelle et définitive. Elle s'est composé
un masque qu'elle croit simple. Et, dans son
affectation de simplicité, elle mécanise d'auto-
jnatiques ingénuités et d'artificielles émotions
Ii 'èprès des règles strictes, mais infiniment dis-
tantes de ta vie.
Nous n'en vîmes pas moins. L'orii pourrait
espérer d'un enseignement supérieur du théâ-
tre la formation de tempéraments, le développe-
ment de natures d'artistes. L'école de la vie
pourrait s'accommoder d'une pédagogie qui,
soniinie toute, est assez élastique en ses théo-
ries Or, ce qui apparaît surtout, d'est le ré-
glage de « l'effet » par le cri ou la ficelle bieîî
plutôt que la justesse de l'humaine diction
Très peu de tentatives personnelles en dehors
dér, accents et des mouvementé qui circulent sur
les plateaux et ressassent les littératures, en
dehors des imitations consacrées. i
Ces réflexion sautent au cerveau de quicon-
que a fréquenté quelque peu au Conserva-
toire. C'est que l'enseignement y existe si peu
que l'on est immédiatement frappé de son inu-
tilité. Les classes sont vides le plus souvent,
ou défaillantes. Je sais un personnage d'impor-
tance qui, venu là inopinément, s'étonna de
trouver porte close. Pendant les chaie'u'rs, com-
me en hiver, l'appareil foncticnne à l'exté-
rieur. Et l'air t dramatique évolue vers le ci-
néma, dont une correspondante me signalait
d'ailleurs, hier, les tentatives rénovatrices.
AlLais baissons ces problèmes rabâchés; jubi-
lons simplement du lot considérable qui consti-
tue une sorte de liquidation d'après-guerre.
Même jury que pour le concours tragique.
Les comédiens redoutent la parcimonie relative
de ses lauriers. Beaucoup d'entre les concur-
rents connaissent uni trac que les boches ne
leur inspiraient — 39 jeunes hommes que les
longues années de gloire militaire ont distan-
cés sur les plateaux pacifiques et qui ont droit
à la plus juste des indulgences.
Même public adroitement contenu à l'entrée,
encore qu'à l'intérieur la salle paraisse plus
houleuse. Le concours reçoit la visite de la
jeune princesse de Roumanie ; sans façon, sans
assez de façon d'ailleurs, une organisation dé-
mocratique la fait entrer par les coulisses au
lieu de lui faire la politesse du grand escalier
et de la loge d'honneur. La princesse est ins-
tallée dans une Joge du balcon, sans que la
sérénité du jury en soit le moins du monde
affectée. Lui domj-t-on au moins
me? Sans doute pas, car cinq munies après
neuf heures du matin, N n'en- existe plus.
Du matin jusqu'à six heures, datent Les
scènes variées, plutôt tristes que comiques, et
(Photo Comœdia1
De gautiie à uiroitc : MM. Plt*AT& NOVELL, SAINT-MARC, CLAVAUD, LEDOUX, JACQUEUNt JFA BRE, CAUIIER-DEBIEUX, L r.
RQCNQMI, SIBER - -.
; -.
les interprètes, plutôt ternes que biltiahts. ÂuJ
cun incident, sauf celui du jeune Siber qui,
comme la veille, changea de moreeeu. Le jury,
publiquement sollicité par le concurrent, de- *
manda à réfléchir. A l'issue de la séance, M.
Marcel Prévost laissa tomber ces mots :
« Le jury autorise ; mais qu'il soit bien eftt
tendu que cela ne constitue pas un précédent
au. contraire. »
Cet « au contraire » me semble joyeux, cat
enfin, le jury a beau vouloir, c'en est un tout
de même.
Le concours est terminé et le jury ne rend
pas sa décision. Il préfère joindre le concoure
masculin au concours .fémixitn d'aujourd'hui,.
Il estime que certaines répliques valent la pièce
capitale, et qu'en tout cas elles doivent peser
dans la balance. A demain donc. En attendant
les candidats demeurent sur le gril et j'en
connais qui dormiront plutôt mai, n'est-ce fv*
M. De Rigoult, M. P'ierre Bayle, M. Marchanda
M. Clavaud, M. Castelli? et d'autres encore.
car Dieu me garde d'influencer des juges qui
ne liraient point mes pronostics de peur d'avoic
à changer d'idées. Ils ont d'an!leurs toute r.
nuit pour se tromper.
CH. TENROC.
(Phûto Comœdia)
De gaucJifi i dfoite ; MM. MENE, GALIARDINI, CARDANNIE, WEBER. JANNIN, Pierre BAYLE, BA*B0Y' KOVATOHEVtTCM, MABCHAHO, ftM-M
BLANCHARD, PFISTER, KRIIMER. RU
-.
Voir en deuxième page: « DANS LA SALLE PT
DANS LA RUE », par A rnlOfry, et le programme
du Concours d'aujourd'hui.
Les nouvelles Taxes
sur les Spectacles
La Chambre des Députés révisé la loi récemment Votée 0
Elle adopte à l'unanimité l'amendement Henri Auriol
Bien penauds furent nos députés hier après-
midi, quand ils apprirent ce que tout Paris
savait déjà, à savoir quriCs avaient si vite voté
les nouvelles t#xes fisculeg, q,,ue deux des ar-
ticles de la loii se contredisaient.
(Photo Henri Manuel)
M. Henri AURIOL
Nous l'avions fait remarquer, ici, le 'premi;;:,¡,
jour, et la Chose avait paru si extraordinaire
qu'on nous avait dit : « Vous voue trompez ! »
C'était la Chambre qui s'était trompée.
M. Henri AurioJ, en quelques mots bien
sentis, le lui dit:
Vous avez voté, observe-t-il, deux textes de lot
qui sont contrad'i'ctojares. •
L'article 92 de la loi sur les nouvelles taxes dit
que la taxe d'Etat se-ra. peoeçlle sur les recettes
des théâtres, (léduction faite ÙU; droit des pauvre
et. des taxes muni,ci-pales au contraire, l'artieio.
;>6 diit- que le droit des pauvres sera perçu SUI"
la recette brute : il faudrait ajouter : déctucticr
faite des taxes d'Etat.
En effet-, l'Assi-starico Publique prétend toucher
ses droits même sur la somme qui sora payé à
l'Etat. C'est illogique et inadmissible.
Le Directeur de théâtre n'est que ie détenteur
provisoire de ]a taxe d'Etat il en est le percep-
teur elle ne lui appartient pas. elle ,lIe constitue
pas pour J'ui ujie recette, et vous lui imposeriez
une taxe sur-cet, argent qui n'est pas à i,ui !.
Comment, l'Etat, ne percevrait rien, sur le droit
des pauvres, et l'Assistance pe
d un régime de faveur? Ce n est pas ce que nous
avons VIMIJ.-UI.
J'ajoute que le Conseil de Préfecture de Lyon,
récemment, a. tranché le cas, en décidant qu"
L'Assistance n'a pas le droit- de toucher de droits
sur une taxe qui. ne rentre pas dans ta cabse d'un
direeteuir de théâtre.
Il faut mettre la hij d'accord avec JD jurispru-
dence et avec le bon sens ; c'est ce due je vous
demande.
Très applaudi, M. Henri Auriol ajouta :
II' y a uns seconde contJ-a(ÜéHo.n daais les textes
que nous avons votés ; la, Chambre a décidé que
la taxe d'Etat serait perçu**, en ce (jui conccrue
.les bilets à prix - réduit, sur la. somme réellement
eiLcaissée, et elle a édicté d'autre part due l,e- droit'
des pauvres sur ces mêmes biillçts à prix réduit!
serait perçu sua' Je prix fort pourquoi cette a-if-!
térence ? Je vous demainte, ici aussi1, dt; mettre.
vos textes d'accord, il, seaait cxtiraordiiKijro qm)'
l'Assistance Publirruc eut une situation privilégie»
viii-à-vns de l'Etat.
Quiaind vous aurez revisé vos textes i';ma' ise-
ment re-naltra dans le monde d«s- théa-U-ê^-inie les
prétentions do l'Assistance Publique ont réelle-;
ment exaspéré.
M. Henri Auriol recueillit, en descendant de
la tribune, l'approbation de tous ses collègues,1
et l'Assemblée décida:
1° Que la taxe d'Etat serait perçue déduction
faite du droit des pauvres et autres taxes com-
m un a le s; t'
2° Que le droit des pauvres serait p::rçu dé-'
duct-ion faite de la taxe d'Etat et autrestaxes;1
communales ;
3° Que la taxe d'Etat et le droit des pauvres;
seraient perçus sur les places à prix réduit,!
en ne tenant compte que des sommes réeUe- i
nient versées par les spectateurs.
Ces nouveaux textes, qui corrigent les SÊb':
oiens et les remplacent, furent adoptes à l'm..-.
nimité.
U) Sénat aura à se prononcer siar eux, mai.
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